TUNISNEWS  
 8 ème année,        N° 2745 du 27.11.2007
  
         
         
  
 
 
 
  
 
 
 
 
Ridha           Boukadi: Lettre ouverte au ministre de la Justice et des Droits de           l’Homme           Liberté et Equité: Dans la série des procès           politiques – Lourdes condamnations aujourd’hui            Slim Bagga: Lyes Ben Chedli ou la mégalomanie incarnée           Terre politique :Tunisie : la dictature au           dessus de tout           The Nation: Beyond the Veil           La Presse de Montreal : De la bière, Ghassen?           AFP: Galileo: les industriels craignent « l’idéologie » de la           concurrence de l’UE            
AFP: Les USA préparent le GPS nouvelle           génération pour contrer le rival Galileo
   
 
     
  
        
 
        
 
   
 
 
       
  Liberté et Equité       URGENCE : sauvez la vie de l’ex prisonnier politique Ahmed Bouazizi       33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis       Tel/fax : 71 340 860       Email: Liberté_équité@yahoo.fr              Tunis, le 27 novembre 2007              Nous avons reçu cette lettre du prisonnier politique       Ridha Boukadi et la reproduisons telle que :              Au nom de Dieu le tout miséricordieux le très miséricordieux       
Lettre ouverte au ministre       de la Justice et des Droits de l’Homme
 
                 Monsieur le Ministre,         J’ai su alors que j’étais en prison et malade depuis longtemps ce qui         s’est dit lors de votre conférence du 8 novembre 2007 et bien des points         m’ont posé des questions :         Monsieur le Ministre vous avez assuré qu’il n’y avait pas en Tunisie de         prisonnier politique et d’appartenance !!! Alors que je suis classé, moi         et mes pairs comme « catégorie spéciale », quelle est donc alors         l’origine de cette spécificité et quelle est sa nature ?         Et que signifie procès pour appartenance ?         D’une part.         Par ailleurs, pourquoi les journaux de l’opposition et les revues         politiques ne peuvent-ils pas pénétrer en prison ?         Troisièmement : la question de la torture dont vous avez nié l’existence         dans les locaux de la police et les prisons… Je n’aurai pas la latitude         maintenant pour décrire tout ce que j’ai dû subir personnellement en         termes de tortures et sévices physiques et mentaux pendant ces onze         années et je me contenterai de ceci :         J’ai été arrêté le 3 août 1996 et ma famille ne savait pas où j’étais.         Ils n’ont pas eu de nouvelles de moi jusqu’à l’été 1997. Est-ce la loi         cela ?         Les années passent et avec elles les violations dangereuses de la loi,         et ce jusqu’en 2006 lorsqu’on m’a privé de la visite de ma mère (Dieu la         protège) alors qu’elle était atteinte d’un cancer, mais ce n’est pas         tout, on m’a interdit d’assister à ses funérailles alors que ma famille         avait fait toutes les démarches nécessaires et que le juge d’exécution         des peines avait donné son accord… où est l’humanité ?? Où est l’article         18 de la loi n°52 de l’année 2001 ?         Le 20 février 2007 j’ai été violemment agressé alors que je suis         gravement malade, après j’ai présenté une pétition à l’ancien directeur         de la prison civile de Mornaguia qui concernait ma santé. Et après que         cette demande ait fait l’objet d’un suivi et qu’un avocat ait été chargé         l’affaire a été classée dans des conditions obscures;         C’est une goutte d’eau dans la mer… parler d’état de droit et de respect         de la loi, alors que la réalité, c’est la loi piétinée ! Nous voudrions         bien comprendre !
  Ridha Boukadi (mouvement de la Nahdha)         Prison civile de Mornaguia         Novembre 2007         (traduction ni revue ni corrigée par l’auteur de         la version en arabe, LT)  
 Liberté et Equité                  URGENCE : sauvez la vie de l’ex prisonnier politique Ahmed Bouazizi                  33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis         Tel/fax : 71 340 860         Email: Liberté_équité@yahoo.fr                  Tunis, le 26 novembre 2007                  
Dans la série des procès         politiques         Lourdes condamnations aujourd’hui
    
        La chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis,         présidée par le juge Mehrez Hammami a prononcé aujourd’hui 26/11/2007         des condamnations à l’emprisonnement allant de six à douze ans dans         l’affaire 11432 contre les jeunes déférés en vertu de la loi anti         terroriste. Le tribunal a condamné à l’emprisonnement :         Zyed Fakraoui, Ghaith Mekki, Nizar Hosni, Bilel Marzouki, Ouejdi         Marzouki, Azzeddine Laoui, pour une durée de douze années,         Et les autres : Mounir Chraïet, Tahar Bouzidi, Chouaïeb Jomni pour une         durée de six années.         Liberté et Équité […]         Pour le bureau exécutif de l’organisation         Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par         les auteurs de la version en arabe, LT)
 
  
       
Lyes Ben Chedli ou la mégalomanie       incarnée
       
 par Slim Bagga               Chassez le naturel, il revient au galop. Les lecteurs de Tunisnews doivent       sûrement se souvenir des échanges entre le petit promoteur, usurpateur       d’identité Lyes Ben Chedli et moi même après avoir rendu publics ses       mensonges concernant « la grande figure nationale », Saida Sassi qu’il       présente comme sa tante, et dont personnellement je ne serais pas fier.               Outre les échanges publics, ce mercenaire qui dit avoir débarrassé la       SOTUPRESSE de l’homme de Abdelwaheb Abdallah, qui siégeait au conseil       d’administration, Hosni Jammali, m’avait proposé 15 000 euros de la       famille Sassi pour me taire sur leurs turpitudes.               Voilà qu’à présent, faisant feu de tout bois, et apprenant la mise en       veilleuse de « L’Audace », il  se répand entre Paris et Tunis, prétextant       qu’il est à l’origine de cette disparition. Pauvre Lyes Ben Chedli. Il en       faut plus que ça pour jeter l’opprobre sur les audacieux.                Sachant d’où vous venez, je peux comprendre l’obséquiosité et la traitrise       dans laquelle vous vous êtes mû des années durant à l’ombre de Saida       Sassi. Mais ni Ben Ali n’a atteint L’Audace. Ni Sarkozy dont vous vous       vantez mensongèrement d’être l’ami n’a mis un terme à L’Audace. Mieux, du       lieu de ma villégiature, je pourrais au nom de L’Audace faire paraitre 4       pages toutes les semaines pour informer ceux qui ne savent pas sur vos       activités et celles de votre entourage néfaste.               Et je vous le dis publiquement: Lyes Ben Chedli, à peine L’Audace en       pause, et le communiqué de Tawfik Mathlouthi et moi même publié sur       Tunisnews le 7 novembre, qu’il commença à se répandre qu’il allait (aussi)       mettre Tawfik dans un avion, détruire ses intérêts en France et aux       Emirats et tutti quanti.               Qui peut encore croire un mégalo?               En tout cas Tawfik et moi lui disons : vas-y. Offrez-nous un voyage en       Tunisie, ou au moins une cellule chez Sarkozy               Slim Bagga
 
 
La nomination de Fathi Houidi       annulée
 
 
       
      La cour internationale d’arbitrage, organe de la chambre internationale de       commerce a annoncé hier la nullité de la nomination de monsieur Fathi       Houidi à la tête de Tunisiana.               Orascom Telecom Announces the ICC’s       Decision on Tunisiana               Cairo, November 26th, 2007: Orascom Telecom Holding S.A.E. (“OTH”)       announced today that the International Court of Arbitration of the       International Chamber of Commerce (the “ICC”) has issued its decision in       the dispute between OTH and National Mobile Telecommunications Company       K.S.C. (« Wataniya ») arising out of the shareholders agreement, which       governs their relationship in Orascom Telecom Tunisie S.A. (« Tunisiana »),       the Tunisian telecoms operator.               The arbitration Tribunal has declared that Wataniya was in breach of a       material obligation under the Shareholders Agreement in failing to respect       OTH’s right to propose a new Chairman of Tunisiana in October 2005. The       Tribunal found that the appointment of Mr. Houidi as Chairman of Tunisiana       was null and void, and that OTH was correct to assert its right to replace       Mr Houidi back in 2005. The Tribunal did not order Wataniya to transfer       its shares in Tunisiana as a result of this breach.       -END               About       Orascom Telecom       Orascom Telecom is a leading international telecommunications company       operating GSM networks in seven high growth markets in the Middle East,       Africa and South Asia, having a total population under license of       approximately 460 million with an average mobile telephony penetration of       approximately 33% as at June 30th 2007. Orascom Telecom operates GSM       networks in Algeria (« OTA »), Pakistan (« Mobilink »), Egypt (« Mobinil »),       Tunisia (« Tunisiana »), Iraq (« Iraqna »), Bangladesh (« Banglalink »), and       Zimbabwe (« Telecel Zimbabwe »). Orascom Telecom had over 61 million       subscribers as at June 2007.       Orascom Telecom owns 14.2% of Hutchison Telecommunications International       Limited, a leading       telecommunication services provider operating in seven countries. Orascom       Telecom is traded on the Cairo & Alexandria Stock Exchange under the       symbol (ORTE.CA, ORAT EY), and on the London Stock Exchange its GDR is       traded under the symbol (ORTEq.L, OTLD LI).               For further information:               Orascom Telecom Holding S.A.E               Investor Relations       Hatim E. El Gammal       Telephone: +202 2461 5121       Fax: +202 2461 5055       Email: hgammal@otelecom.com               Public Relations & Communications       Sabrine El Hossamy       Telephone: +202 2461 5141       Fax: +202 2461 5145       Email: shossamy@otelecom.com               Visit our website: www.orascomtelecom.com Telephone: +202 2461 5050 / 51       Fax: +202 2461 5055        
Tunisie : la dictature au dessus de       tout
       
 Par nicolas                Le régime dictatoriale tunisien de Ben Ali est bien plus admiré en France       et ailleurs comme un modèle de reussite economique que politique.       Explications               20 ans ! Ca se fête pour Zine el-Abidine Ben Ali, bien evidemment. Avec       deux decennies passé au pouvoir, le président de la Tunisie semble avoir       fait de son pays, une nation moderne. Sont souvent notés les indicateurs       socio-économiques au vert, la paix sociale, la faiblesse des islamistes,       la place des femmes etc.                Des atouts qui plaisent       La Tunisie a les mérites de la Chine sans ses critiques : un miracle       économique, mais qui ne cache pas une misère sociale ahurissante En ce qui       concerne la démocratie, le bilan est moins élogieux.  Pour sa défense,       Ben-Ali argue que la pays est en démocratisation. Beaucoup adhèrent.       Jacques Chirac, dans une visite en 1995, a vanté le “modèle tunisien” et       exhorté ceux qui ne partagent pas son enthousiasme à de la patience. Douze       années plus tard, le nouveau président français, Nicolas Sarkozy, est allé       lui aussi de son éloge. Accompagnant le président, la secrétaire d’état       chargée des affaires étrangères et des droits de l’homme, n’a pas daigné       rencontrer les militants des droits de l’homme de Tunisie. Pour quoi faire       ?        La Tunisie n’est pas une dictature comme les autres. Si le président de la       république est élu au la main sur des scores dont aucune anciennes       Démocratie populaires d’Europe de l’Est aurait rougit, il n’y a pas de       système de parti unique. Des élections sont organisées à tous les       niveaux.  Ajoutons un Ben Ali, bien loin des dictateurs caricaturaux comme       Saddam Hussein, Kim-Jung-Il ou encore Jean-Bedel Bokassa, ce qui l’excuse       d’être affiché partout. Que dire tout de même d’un pays qui délivre des       autorisations pour les partis politique ? N’hésite pas à arrêter des       opposants politiques ? À censurer la presse ? A restreindre l’usage       d’Internet ? C’est le cas de nombreux états dans le monde. Mais pourquoi       se tait-on quand la Tunisie est abordé ? Car la machine tunisienne est       bien huilée.               Le mythe du rempart du choc des civilisations       Pour les raisons évoquées, la Tunisie est admiré. Ce pays ressemble à       beaucoup d’égard à Singapour : un miracle économique pour un petit pays,       et un subtil système politique autoritaire. La réussite de Singapour a été       souvent expliquée par les “valeurs asiatiques” du Confucianisme, de la       primauté du la communauté sur l’individu et du respect de la morale, des       traditions et des anciens. C’est en tout cas le discours de Lee Kwan Yew,       ancien président de la cité-état et architecte de sa réussite (Samuel       Huttington dans son célèbre ouvrage Le choc des civilisations le cite à       toutes les pages sur l’Asie sans jamais prendre ses distances) (1).                Ben Ali, quant à lui, propose aux européens une synthèse harmonieuse entre       Orient (ou Islam) et Occident (2). Les défenseurs les plus dangereux de la       division entre Orient et Occident, ce ne sont pas les plus bellicistes       (les islamistes radicaux ou les néo-conservateurs), mais ceux qui y prône       la paix.                Comme si la transformation du monde musulman vers la modernité passait       obligatoirement par la violence si elle n’est pas maîtrisée par une force       politique suffisamment légitime et autoritaire. Il n’est pas étonnant       alors que le président Nicolas Sarkozy attache tant d’importance à «       prévenir une confrontation entre l’Islam et l’Occident », « sans doute       l’un des plus important défi du monde ».  Pas étonnant non plus, le projet       cher à Nicolas Sarkozy d’une Union méditerranéenne réconciliant l’Europe       et l’Afrique.                (1) Pour un critique des « valeurs asiatiques », voir Bernard Cassen, « Du       bon usage des valeurs asiatiques », Le Monde diplomatique, Août 1995       (2) L’opposition entre Orient et Occident est contestable. Le livre de       George Corm Orient-Occident, la fracture imaginaire (La découverte, 2006)        questionne ces concepts               (Source : « Terre politique », le 25       novembre 2007)       Lien :       http://www.terrepolitique.com/2007/11/25/tunisie-la-dictature-au-dessus-de-tout/
       
 by LAILA LALAMI (*)               « A kind of aggression. » « A successor to the Berlin Wall. » « A lever in the       long power struggle between democratic values and fundamentalism. » « An       insult to education. » « A terrorist operation. » These descriptions–by       former French President Jacques Chirac; economist Jacques Attali; and       philosophers Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut and André       Glucksmann–do not refer to the next great menace to human civilization       but rather to the Muslim woman’s headscarf, which covers the hair and       neck, or, as it is known in France, the foulard islamique.               In her keenly observed book The Politics of the Veil, historian Joan       Wallach Scott examines the particular French obsession with the foulard,       which culminated in March 2004 with the adoption of a law that made it       illegal for students to display any « conspicuous signs » of religious       affiliation. The law further specified that the Muslim headscarf, the       Jewish skullcap and large crosses were not to be worn but that       « medallions, small crosses, stars of David, hands of Fatima, and small       Korans » were permitted. Despite the multireligious contortions, it was       very clear, of course, that the law was primarily aimed at Muslim       schoolgirls.               The decade-long debate in France over the foulard was marked by three       specific controversies. The first erupted in October 1989, when Ernest       Chénière, the principal of a high school in Creil, north of Paris,       expelled three students: Samira Saidani and Leila and Fatima Achaboun. The       reason for the expulsion, Chénière claimed, was that he had to enforce       laïcité, the French notion of secularism, in the school. The national       debate that followed took place within the context of the fatwa against       Salman Rushdie and the West’s confrontation with Iran, on the one hand,       and the celebration of the bicentennial of the French Republic, on the       other.               At the time that France’s attention was focused on three teenage girls       with headscarves, the country had more than 3 million Muslims.       French-Algerian novelist Leïla Sebbar, writing in Le Monde, qualified the       controversy as « grotesque. » In the end, the Socialist Lionel Jospin, who       at that time was minister of education, chose to let the courts decide the       case. The Conseil d’État eventually ruled that students could not be       refused admission simply for wearing headscarves, but it also gave       teachers and principals the power to decide, on a case-by-case basis,       whether such signs of religious affiliation were permissible.               The second foulard controversy ignited in 1994 with the same Ernest       Chénière. He was no longer a high school principal, having capitalized on       his earlier fame and won a Parliament seat as a deputy for the       center-right party Rassemblement pour la République, representing the       department of Oise. In this new capacity, he sponsored a bill to ban all       « ostentatious » signs of religious affiliations in schools. The same       arguments were offered up as in 1989, but the political context this time       was supplied by the civil war in Algeria. For Chénière and his large and       diverse number of supporters, the fight against Islamic fundamentalism in       Algeria and elsewhere mandated a strengthening of the secularist state at       home.               The third and most recent foulard controversy occurred in 2003, when two       teenage sisters, Alma and Lila Lévy, were expelled from their high school       in the Paris suburb of Aubervilliers for refusing to take off their       headscarves. The Lévy sisters are the daughters of a lawyer who considers       himself « a Jew without God » and a Kabyle teacher who had been baptized a       Catholic during the Algerian war. The girls had converted to Islam after       their parents’ separation and had donned the scarves as part of that       process. In an interview with Le Monde, the girls’ father declared, « I am       not in favor of the headscarf, but I defend the right of my children to go       to school. In the course of this business I’ve discovered the hysterical       madness of certain ayatollahs of secularism who have lost all their common       sense. »               That year, a commission led by former government minister Bernard Stasi,       which had been formed to study the feasibility of a law on religious       displays, held interviews with various specialists. It later issued a       report that reaffirmed the importance of secularism to the Republic and       suggested a law on « conspicuous » religious signs but also made some       recommendations to acknowledge the plurality of religions in France. (For       example, the commission suggested the recognition of Yom Kippur and       Eid-al-Adha as national holidays.) The sole recommendation that Jacques       Chirac took from the Stasi commission was the law banning the headscarf.       Wallach Scott writes:               There was to be no room for the compromises that had been negotiated in       years past (scarves on shoulders, « lite » scarves, bandanas); the law was       designed to dispel the tensions these compromises had embodied. It became       the law of the land in March 2004, and its enforcement began the following       October. Without the softening effect of the other recommendations, the       headscarf ban became a definitive pronouncement: there would no longer be       compromises or mediation–it was either Islam or the republic.               In order to understand how a small piece of cloth became a national       obsession (compared, by philosophers no less, to terrorism), one must go       back quite a few years in French history, to the era that current French       President Nicolas Sarkozy recently told his compatriots they must stop       repenting for: colonization. Indeed, Wallach Scott argues, it is       impossible to understand modern-day attitudes in France toward the foulard       without delving into the history of racism in that country, because the       headscarf has played a « significant part as a continuing sign of the       irreducible difference between Islam and France » and is perceived to       express « not only religious incompatibilities but also ethnic/cultural       ones. »               When the French government invaded Algeria, in 1830, it started a vast       campaign of military « pacification, » which was quickly followed by the       imposition of French laws deemed necessary for the civilizing mission to       succeed. Women were crucial to that enterprise. In articles, stories and       novels of the day, Algerian women were universally depicted as oppressed,       and so in order for civilization truly to penetrate Algeria, the argument       went, the women had to cast off their veils. General Bugeaud, who was       charged with administering the territory in the 1840s, declared, « The       Arabs elude us because they conceal their women from our gaze. » Algerian       men, meanwhile, were perceived to be sexual predators who could not       control their urges unless their womenfolk were draped in veils.       Colonization would solve this by bringing the light of European       civilization to Arab males, who, after a few generations of French rule,       would learn to control their urges. The governor-general of Algeria       remarked in 1898 that « the Arab man’s, the native Jew’s and the Arab       woman’s physiology, as well as tolerance for pederasty, and typically       oriental ways of procreating and relating to one another are so different       from the European man’s that it is necessary to take appropriate       measures. » As late as 1958, French wives of military officers, desperate       to stop support for the FLN, which spearheaded the war of liberation       against France, staged a symbolic « unveiling » of Algerian women at a       pro-France rally in the capital of Algiers.               Decades later, millions of French citizens with ancestral roots in North       Africa are being told much the same thing: in order to be French, they       must « integrate » by giving up that which makes them different–Islam. The       religion, however, is not regarded as a set of beliefs that adherents can       adjust to suit the demands of their everyday lives but rather as an innate       and unbridgeable attribute. It is easy to see how racism can take hold in       such a context. During the foulard controversies, it did not appear to       matter that 95 percent of French Muslims do not attend mosque, that more       than 80 percent of Muslim women in France do not wear the headscarf or       even that the number of schoolgirls in headscarves has never been more       than a few hundred. The racist notion of innate differences between French       citizens of North African origin and those of European origin defined the       debate. For instance, the Lévy sisters were sometimes referred to in the       press as Alma and Lila Lévy-Omari, thus making their ancestral link to       North Africa (on their mother’s side) clearer to the reader.               If racism has been the subtext of the foulard controversy in France,       Wallach Scott argues, then laïcité was its expression. Those who supported       the ban on headscarves argued that laïcité was not simply secularism but a       universal notion that was also unique to France. They called it une       singularité française. Upon closer scrutiny, however, this particular       notion seemed to be quite accommodating to Catholics and rather       intransigent to others. For instance, the 1905 law that separated church       and state allowed students to have Sundays off to attend church and gave       them an additional weekday for religious instruction in the church. The       French government currently contributes 10 percent of the budgets of       private Christian schools. The school calendar observes Catholic holidays       only. Still, despite the discrepancies with which laïcité is applied in       schools, those who opposed the foulard fervently claimed their attachment       to laïcité and its necessity for the survival of the Republic. Laïcité was       what made France unique. Therefore, to support the freedom of girls to       dress as they please could only mean being an apologist for the oppression       of women and an enemy of laïcité, and to uphold laïcité meant being in       favor of a ban on the foulard.               At the height of the controversy, everyone seemed to have an opinion about       the law. More than sixty public personalities–including actresses       Emmanuelle Béart and Isabelle Adjani, philosopher Élisabeth Badinter,       former government ministers Corinne Lepage and Yvette Roudy, and activist       Fadela Amara–appealed to Chirac in the pages of Elle magazine to pass a       law banning the foulard. Few voices were heard in defense of both laïcité       and Muslim girls’ civil right to attend school. Among these were comic       book artist Marjane Satrapi, who wrote in the Guardian that to forbid       schoolgirls to wear the veil was as repressive as forcing them to wear it,       and philosopher Pierre Tévanian, who argued that laïcité applied to       institutions, not people.               In The Politics of the Veil, Wallach Scott does a good job of conveying       the hysteria that surrounded the foulard debate in France, although the       book could have used some copy-editing. For instance, Ernest Chénière, the       high school principal who started the 1989 controversy, gets rebaptized,       becoming Eugène Chenière. In addition, Wallach Scott neglects to mention       an important postscript to the affaires des foulards: the kidnapping, in       August 2004, of French journalists Georges Malbrunot and Christian Chesnot       by an obscure Islamist group in Iraq, and the group’s demand that the law       be repealed. (French citizens, Muslim and otherwise, rejected the       intrusion into their internal affairs.) But Wallach Scott’s broad and       exhaustive research makes for a bracing account of the debate.               Aside from prevalent racism and a rigid understanding of laïcité, a third       reason for the focus on the foulard is a narrow conception of       individualism. Wallach Scott demonstrates that French Muslim girls, who       were primarily affected by the law on the foulard, were « strikingly absent       from the debates. » The Stasi commission interviewed just a few girls, and       in private sessions only, so that their voices and opinions were never       part of the larger public discussion. While acknowledging that some girls       may have worn the foulard for reasons other than pressure by fathers or       brothers, commentators viewed it simply as a symbol of « the alienation of       women. » However much the girls or opponents of the law insisted that the       foulard was « an expression of individual conviction, » the state and       supporters of the law declared that « this could not logically be the       case, » because the headscarf could only mean « an abandonment of       individuality and a declaration of one’s primary allegiance to communal       standards and obligations. » In order to be truly French, therefore, Muslim       girls had to renounce the foulard, since in this view it was a signal that       they were neither loyal to France nor individuals capable of free thought.               The last, and perhaps most disturbing, reason for the focus on the foulard       is its sexual connotation. Commentators often contrasted Islamic       tradition, which advocates the headscarf as a means of curbing women’s       « dangerous sexuality, » and French culture, which « celebrates sex and       sexuality as free of social and political risk. » In reality, both Islamic       Sharia and strict French laïcité produced gender systems that essentially       deprived women of the right to dispose of their bodies as they wished.       Indeed, in Islamic tradition, women are urged to be modest and to steer       clear of tabarruj. This Arabic noun has its roots in the verb baraja,       which means « to display » or « to show off, » and the noun can be translated       as something like « affectation. » In A Season in Mecca, his narrative book       about the pilgrimage, Moroccan anthropologist Abdellah Hammoudi uses the       term « ostentation » to translate tabarruj, « the invariable term for a       bearing that is deemed immodest or conspicuous, a hieratic stance. »       Similarly, the French law born out of strict definitions of laïcité warned       schoolgirls about displaying « conspicuous » signs of religious affiliation.       In short, the battle between the two modes of thinking was played out in       women’s bodies.               The sexual argument against the foulard was common in France in 2003,       although by that point the word « foulard » had all but disappeared from       public discourse and was replaced by voile, or veil, which covers the       entire face except for the eyes. This was erroneous but not entirely       innocent, of course, because it made it possible for commentators to talk       in terms of more general stereotypes of Muslim women in places like Yemen,       where the veil is prevalent, rather than the reality of suburban Paris,       where it is not. More recently, in an interview with a London-based       newspaper, Bernard-Henri Lévy went as far as to say that « the veil is an       invitation to rape. » It is perverse to suggest that a woman is inviting       rape by the way she dresses, but such is the extreme that Lévy will go to       in order to preserve the idea of a homogeneous female European identity.       In this view, a European woman is uncovered, and that signifies both her       availability to the male gaze as well as her liberation.               It is interesting, too, that Lévy demands for himself that which he is not       willing to give others. In 2004 he hired the designer Andrée Putman to       renovate his vacation home in Tangier. The home lies next to the famous       Café Hafa, whose regulars once included Paul Bowles, Tennessee Williams       and Jean Genet, and which has unparalleled views of the Mediterranean.       Patrons of the cafe can no longer enjoy an unobstructed view, however,       because during the renovations Lévy constructed a wall around his terrace,       where his wife, the actress and singer Arielle Dombasle, likes to       sunbathe. Lévy reportedly wanted to protect her from the eyes of the men       at the Café Hafa. Unveiling only goes one way, it seems.               There is in France today a pervading hypocrisy that invokes freedom of       expression when cartoonists from Charlie Hebdo or France Soir offend       Muslim sensibilities but remains stubbornly quiet when a Muslim woman’s       right to dispose of her body as she wishes is denied. This is the same       hypocrisy that calls soccer star Zinedine Zidane a French citizen without       any qualifications but refers to Zacarias Moussaoui as a French citizen of       Moroccan origin. It is the same hypocrisy that organizes support       committees for teachers in Flers who refuse to teach girls wearing the       foulard but does not appear to care that 40 percent of French youths       living in the largely impoverished and North African banlieues are       unemployed. It is the same hypocrisy that celebrates the work of North       African soldiers in the fight against the Nazis in World War II but until       last year refused them the same army pensions as their French       counterparts. It is the same hypocrisy that condemns humorist Dieudonné       for his abhorrently racist remarks on Jews but condones former Le Point       editor Claude Imbert when he says, « I am something of an Islamophobe and       I’m not embarrassed to say so. »               It is the same hypocrisy, finally, that expends boundless intellectual       energy and enormous state resources on a small number of schoolgirls in       headscarves but does next to nothing to ensure that these       schoolgirls–most of whom are stuck in low-performing high schools       designated as ZEPs (or zones d’éducation prioritaires)–gain access to the       same educational and employment opportunities as their white compatriots.       In the end, the successive controversies in France have served as       fantastic distractions from real problems and have provided comfort and       support to Islamic fundamentalists, who recruit Muslim youngsters by       telling them that France does not want them. The foulard in France,       therefore, is nothing more than a fig leaf; however long one stares at it,       the eye will eventually have to face the nakedness of racism and       discrimination.               To paraphrase another French philosopher: I do not approve of the       headscarf, but I will defend to the death the right of women to wear it.                       Laila Lalami, the author of Hope and Other Dangerous Pursuits, is an       assistant professor of creative writing at the University of California,       Riverside.               
(Source: “The Nation”,  (Mensuel , New York       – USA), 10 décembre 2007) Lien:            http://www.thenation.com/doc/20071210/lalami 
 Patrick Lagacé                  Ghassen n’a pas 30 ans, il a quitté son pays du Maghreb, un peu pour         l’UQAM, bien plus par opposition à la dictature soft qui y sévit. C’est         pour ça qu’il m’a demandé de ne pas donner son nom de famille. Paraît         que le régime est chatouilleux.                  La serveuse nous a demandé ce qu’on voulait. Café pour moi. Ghassen a         commandé une Bud.                  – De la bière, Ghassen?                  – Oui, de la bière. Je ne crois plus, alors…                  Alors, il peut boire de l’alcool sans avoir peur de perdre ses 25         vierges, quand il va arriver au paradis (c’est bien 25, non?). Bon,         Ghassen ne croit plus. Il a fait sa Révolution tranquille intime. Sauf         qu’il a une tête, comment dire, avec ce teint foncé, ces yeux noirs,         cette barbe rebelle.                  Ghassen m’a interrompu: «Une tête d’Arabe, tu veux dire?»                  Je n’ai pas osé dire: Non, une tête de terroriste!                  Si je caricature, Ghassen a cette tête propre aux gars dont on publie la         photo après un attentat suicide dans un autobus. Il correspond à cette         caricature de musulman qui rôde dans nos têtes. Bref, si un musulman se         fait écoeurer en pleine rue, ça risque d’être lui.                  – Ça te pose des problèmes, cette tête d’Arabe?                  – Aucun. Je n’ai jamais vécu de manifestations racistes. Il y a une         belle ambiance, ici, à Montréal. J’aimerais bien y élever mes enfants…                  Remarquez que ça risque d’arriver: il est en concubinage avec une         Québécoise. «C’est plus facile pour moi, de m’intégrer. Elle m’attendait         à mon arrivée.»                  Un jour, Ghassen a décidé qu’il ne croyait plus. Fini, Allah. Fini le         Coran. Ghasser est donc un improbable apôtre du droit des musulmanes à         porter le hijab.                  «Ah, tu ne crois pas à ça, toi aussi?! C’est tellement simpliste!         Écoute, les femmes voilées ne sont pas soumises. Il y en a, oui. Il y en         a qui sont forcées de le porter, par peur du père, de la religion. Mais         c’est une minorité, que je condamne.»                  Dehors, rue Jean-Talon, on pouvait voir des ados déambuler sur le         trottoir. Dont quelques voilées, en manteau d’hiver, sac au dos. Elles         revenaient de l’école.                  Ghassen m’a répété ce que tant d’autres m’ont juré, dans les rencontres         qui ont mené à cette série: l’immense majorité des filles voilées, ici,         ont choisi le hijab. Ça peut paraître débile, pour des Québécoises qui         ont jadis brûlé leurs soutiens-gorge, mais c’est ça…                  «Prends ma mère: elle porte le voile. Elle l’a choisi. Et c’est elle qui         dirige, à la maison. C’est pas mon père!»                  La Bud de Ghassen est à moitié vide. Au fond du bar, un type fait         l’amour à une machine de vidéopoker. RDS diffuse les faits saillants du         match du CH de la veille, sans le son. La waitress lave le bar avec un         chiffon, on voit l’orée de ses fesses quand elle se penche.                  «En tant que laïc, j’incite les filles à ne pas porter le voile. Car         l’habit ne fait pas le moine. Je leur dis que le voile ne les rend pas         plus obéissante face à Dieu…»                  C’est vrai, convient Ghassen, que l’islam n’a pas fait d’examen de         conscience, contrairement au christianisme. Oui, l’islam regroupe des         extrémistes, dans certains pays. Non, il n’excuse pas. Il explique:         l’islam est dans des pays sous-développés. «Les jeunes se retranchent         sur l’aspect le moins progressiste de leur culture musulmane: l’islam».                  Sur ce, Ghassen doit me quitter. Une réunion à l’UQAM. Il veut fonder         une association. Il y a bien une association d’étudiants musulmans, oui.         «Mais j’essaie de créer une association d’étudiants de culture arabe. Je         n’aime pas les associations qui s’identifient par leur religion.»                  La bouteille de Ghassen est vide. Il réalise que pour un athée, pour un         apostat, il a beaucoup défendu l’islam, avec le journaliste…                  – On sort un gars de l’islam, mais on ne sort pas l’islam du gars, hein,         Ghassen?                  – Comment? me demande-t-il, confus.                  – Une expression du terroir, pure laine, disons…                  – Ah bon, fait-il en me regardant comme si j’étais une grenouille.                           Nadia aime le tango (et Bon Jovi)                           Nadia est née au Québec, a grandi en Tunisie et m’a donné rendez-vous         dans un resto japonais de Côte-des-Neiges. «As-tu déjà mangé de la crème         glacée frite!?» J’en avais déjà mangé, oui. Mais jamais de la si bonne .                  – Je ne me suis jamais sentie à part, ici, dit Nadia. J’ai habité dans         l’est de Montréal, j’ai travaillé une pizzeria. Mes voisins québécois         étaient mes amis…                  – Aucun problème à être musulmane, ici?                  – Non, dit-elle. À regarder les médias, on dirait que oui. Mais non. Je         prie cinq fois par jour. Je fais le ramadan.                  – À la mosquée cinq fois par jour?                  – Mais non, je n’ai pas besoin d’être à la mosquée pour prier. Je prie         chez moi.                  Nadia aimerait bien, un jour, faire un pèlerinage à La Mecque, prescrit         par l’islam. «Si j’arrive à payer mes prêts et bourses!»                  D’ici là, elle travaille le jour dans une grande compagnie de         télécommunications, danse le tango et la salsa le soir. Le dimanche?         Elle fait comme vous, elle regarde Tout le monde en parle.                  – Pratiquante comme tu es, et tu portes pas le hijab?                  – C’est un choix personnel. Mais je ne dis pas non. Un jour, peut-être.         Bon, avec les médias, on peut croire que si tu ne portes pas le voile,         tu ne crois pas en Dieu.                  Sa crème glacée finie, Nadia commence à me parler de Bon Jovi. Elle         était au Centre Bell, l’autre soir, quand les rockeurs du New Jersey         sont passés en ville.                  – C’était bon?                  – Pas pire. Mais ne l’écris pas, mon ami italien va être déçu, celui         avec qui je suis allé…                  – Tango, Tout le monde en parle, Bon Jovi: t’es comme «nous», dans le         fond.                  – Et je vais à la cabane à sucre tous les printemps!                  – Mais y a du porc dans les bines, à la cabane à sucre, Nadia!                  – C’est vrai? J’en ai peut-être mangé sans le savoir. C’est pas grave.         Tu sais, je pourrais même aller voir Bon Jovi et porter le hijab.
         
 
  
 Galileo: les industriels craignent « l’idéologie » de la concurrence       de l’UE
       
 AFP, le 27 novembre 2007 à 08h49 Par Dominique BEAUJOUIN               PARIS, 27 nov 2007 (AFP) – Les grands industriels de l’espace expriment       leurs craintes que « l’idéologie » de la concurrence de la Commission       européenne ne condamne le système de navigation par satellites Galileo si       les appels d’offre aboutissent à remettre en cause le partage du travail       déjà prévu. Les 27 viennent de s’accorder pour affecter 2,4 milliards       d’euros de plus sur le budget européen au financement du programme       (environ 4,4 milliards d’euros au total).       Mais les ministres des Transports doivent encore trouver jeudi un montage       industriel efficace pour que la constellation de 30 satellites rivale du       GPS américain soit opérationnelle en 2012, tout en apportant des retombées       industrielles à tous les partenaires. Le commissaire aux Transports,       Jacques Barrot, suggère de diviser le programme en six segments       attribuables sur appels d’offre, assortis de règles de non cumul et       d’obligations de sous-traitance.       Du côté des deux principaux industriels, l’européen Astrium (groupe EADS)       et le franco-italien Thales Alenia Space, des sources internes mettent en       garde contre « l’idéologie de la concurrence pure et parfaite ».       Souvent présentés comme opposés, Astrium représentant les « intérêts       allemands » et Thales « les Français », les deux groupes rappellent en choeur       qu’ils « représentent 90% de l’industrie spatiale européenne » et sont déjà       associés dans la première phase du programme.       L’IOV (in orbit validation) a permis de lancer un premier satellite, et       doit s’achever d’ici à 2011 avec le 4e satellite permettant la validation       du système, pour plus d’1 milliard d’euros.       Astrium est maître d’oeuvre de la fabrication des satellites dans ses       usines allemandes, et en sous-traite 40% à Thales, tandis que le groupe       français est maître d’oeuvre du segment-sol et en sous-traite 40% à       Astrium. « Cela n’a pas empêché de signer 500 contrats industriels dans 18       pays, dont près de 200 en dehors des cinq leaders (Allemagne, France,       Italie, Royaume-Uni et Espagne) », indique une source industrielle.       « Prolonger cette organisation pour la suite du programme (3,4 milliards       d’euros de budgets européens pour 26 satellites supplémentaires et les       centres au sol) serait la seule solution » ajoute-t-on.       En revanche, les deux géants, interrogés sur une prochaine mise en       concurrence répondent: « comment finir efficacement la première phase       ensemble quand on sait qu’on va s’entretuer pour la seconde ? »       Le président d’Astrium, François Auque, mettait récemment en garde contre       la réouverture de la « boîte de Pandore ». Il avait fallu des mois de       discussions en 2005 dans le cadre du partenariat public-privé qui a capoté       cette année pour trouver un compromis sur l’implantation des principales       structures, avec notamment un centre de contrôle en Italie, un autre en       Allemagne, le siège social étant à Toulouse.       Les grands industriels s’attendent maintenant à un appel d’offres       « biaisé », qui déboucherait sur le « résultat convenable », les satellites       pour Astrium, les segments sols pour Thales Alenia, pour « concilier       concurrence et bonne pratique industrielle ».       Mais à la veille du conseil des ministres européens des Transports,       plusieurs incertitudes demeurent sur les contours des appels d’offres, et       l’Espagne est déjà montée au créneau ce week-end pour dénoncer des       manquements aux règles de concurrence.               AFP    
AFP, le 27       novembre 2007 à 08h52       Les USA préparent le GPS nouvelle génération pour contrer le rival       Galileo
 
       
 Par Daphné BENOIT               WASHINGTON, 27 nov 2007 (AFP) – Les Etats-Unis, inventeurs du système de       navigation par satellite GPS, se préparent à rétorquer au projet rival       européen Galileo avec une nouvelle génération de GPS aux capacités       décuplées, qui égalerait les avancées technologiques promises par le       nouveau concurrent. La mise en service opérationnelle de Galileo, annoncée       pour fin 2012, devrait ainsi être talonnée par le lancement des premiers       satellites GPS III, la plus importante évolution du système américain       depuis son lancement dans les années 1990. Comparé à l’actuel GPS (Global       Positioning System), « les satellites GPS III offriront une meilleure       navigation aux usagers civils et militaires grâce à plus de précision et       plus de résistance aux tentatives de brouillage hostile » par des pays       ennemis, explique le colonel David Madden, responsable de la branche GPS       de l’armée de l’Air américaine, dans une récente interview. Le réseau sera       progressivement mis en place en trois temps, avec un premier lancement de       satellites « prévu fin 2013 », et devrait à terme être composé d’une       constellation de 32 satellites, selon le colonel Madden.       Les Etats-Unis comptent ainsi maintenir l’hégémonie de leur       système, devenu une infrastructure indispensable autant sur le plan       économique mondial que d’un point de vue militaire. Né en 1986, le GPS, ou       Navstar (Navigation Satellite for Time and Ranging), conçu par le       Pentagone, permet de trouver avec précision une position sur n’importe       quel point du globe. Soutien crucial du commandement militaire américain,       ce système est livré gratuitement par l’armée aux fournisseurs du service       GPS qui le mettent à la disposition des organismes civils intéressés       (transporteurs routiers, maritimes ou ferroviaires). Les Etats-Unis ont       déjà procédé à une première modernisation de leur système, avec l’envoi       depuis fin 2006 de satellites de nouvelle génération, dotés d’une       meilleure qualité de signal, d’une deuxième fréquence dédiée aux usagers       civils et d’une précision de localisation de l’ordre de « quelques mètres »,       selon l’un des fabricants, le groupe américain Lockheed Martin. Mais le       GPS III promet de nouvelles avancées, avec un pouvoir de transmission 500       fois supérieur à celui du système actuel, permettant de renforcer       considérablement sa résistance au brouillage, et une précision d’un mètre,       comme le système Galileo, selon le site internet spécialisé dans la       défense, Globalsecurity.org.       Autre amélioration: à l’origine, les données transmises par les militaires       du Pentagone aux organismes civils étaient volontairement altérées,       affectant leur précision. Mais la Maison Blanche, qui avait déjà suspendu       l’utilisation de cette fonction en 2000, a annoncé en septembre que le       nouveau système n’inclurait pas de telle « capacité de dégradation ».       Alors que les Européens viennent à peine d’esquisser une solution à la       question du financement de Galileo, qui vise à les rendre indépendants du       système américain GPS, les Etats-Unis font avancer leur nouveau projet.       L’armée de l’Air américaine a lancé en juillet un appel d’offres pour le       développement et la production d’une première tranche de huit satellites       GPS III, pour un montant de 1,8 milliard de dollars.       Les géants américains Lockheed Martin et Boeing sont tous deux dans la       course, et attendent une réponse « début 2008 », selon un porte-parole de       Lockheed, Steve Tatum. L’US Air Force vient par ailleurs d’attribuer       mi-novembre deux contrats de 160 millions de dollars chacun aux groupes       Northop Grumman et Raytheon, pour développer la partie « au sol » du       programme de GPS nouvelle génération (stations de contrôle et antennes).               AFP