PCF: Tunisie : le PCF demande la libération des prisonniers du mouvement social du bassin minier Parti « Tunisie Verte » : Tunisie Inondations … et Redeyef !! Tekiano.com: Tunisie : Inondations contre déluge d’informations Le Monde: En Tunisie, l’opposant Mustapha Ben Jaafar candidat à la présidentielle Afrik.com: Moustapha Benjaafar : « Je représente une alternative en Tunisie » Novelobs.com: A l’Onu, Kadhafi épuise jusqu’à son propre traducteur Lexpress.fr: Comment Kadhafi met la Suisse à genoux Reuters: L’Iran défie la communauté internationale sur le nucléair Reuters: L’Iran défie la communauté internationale sur le nucléaire
AFP: NATO revises death toll for US troops to four
« Le jour où j’ai réalisé que la Tunisie n’est plus un pays de liberté »
PCF: Tunisie : le PCF demande la libération des prisonniers du mouvement social du bassin minier
Parti « Tunisie Verte »
Tunisie Inondations … et Redeyef !!
Tunisie : Inondations contre déluge d’informations
En Tunisie, l’opposant Mustapha Ben Jaafar candidat à la présidentielle
LEMONDE.FR | 25.09.09
Face au président Ben Ali, il n’a aucune chance, et il le sait. Et pourtant, Mustapha Ben Jaafar, 69 ans, fondateur du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), vient de déposer officiellement, à Tunis, sa candidature à l’élection présidentielle du 25 octobre. C’est la première fois que ce médecin, l’une des figures majeures de l’opposition tunisienne, entre dans la course à la magistrature suprême.
A quoi bon se présenter, alors que le président Ben Ali, 73 ans, est assuré d’emporter son cinquième mandat consécutif ? « Ne pas participer à ce scrutin, ce serait déserter. Au Forum, nous sommes des militants et nous estimons qu’il y va de l’intérêt national de concourir », répond simplement Ben Jaafar.
Si sa candidature est validée par le Conseil constitutionnel tunisien, le 30 septembre, le docteur Ben Jaafar sera le quatrième opposant à briguer la présidence en 2009. Mais, excepté Ahmed Brahim, du parti Ettajdid (ex-parti communiste), qui entend ne pas faire de la figuration, les deux autres candidats d’opposition ne sont guère crédibles. « Ils sont là pour le décor », affirme l’opposition « véritable », celle que le pouvoir a toujours essayé de réduire au silence.
Ben Jaafar, lui, est une personnalité en Tunisie et même à l’étranger. Pour obtenir la légalisation de son parti, ce Tunisois, marié et père de quatre enfants, a dû batailler ferme pendant treize ans. Né en 1994, le FDTL n’a été légalisé en Tunisie qu’en octobre 2007. »CONVAINCRE QU’IL EXISTE UNE ALTERNATIVE »
Son secrétaire général, opposant de longue date, ne craint-il pas d’être accusé de servir d’alibi au palais de Carthage en se présentant à l’élection du 25 octobre ? « Je n’ignore pas ce risque mais je veux tout faire pour convaincre les Tunisiens qu’il existe une alternative au pouvoir actuel et à sa politique, et les sortir de l’apathie dans laquelle ils sont plongés », répond-il. Pour lui, il faut lutter contre cette « démission collective » car elle peut, dit-il, dégénérer en extrémisme et en violence.
L’objectif de Ben Jaafar est de plaider pour une réforme politique des institutions. « Nous sommes face à un pouvoir absolu, qui n’a de comptes à rendre à personne », souligne-t-il, déplorant que la réforme constitutionnelle, intervenue par voie référendaire en 2002, ait ouvert la voie à une présidence à vie.
En matière politique et sociale, enfin, le candidat du FDTL réclame une révision du rôle de l’Etat qui, dit-il, « doit veiller à une redistribution équitable ». « Pour nous, la justice sociale n’est pas un vain mot », dit-il, rappelant « le système éducatif délabré » qui prévaut en Tunisie, et le nombre élevé de jeunes chômeurs, en particulier parmi les diplômés.
Comment le docteur Ben Jaafar espère-t-il convaincre ses compatriotes, alors que les médias tunisiens ne sont pas accessibles à l’opposition ? « Les périodes électorales offrent des « récréations » en Tunisie, répond-il en souriant. On arrive un peu plus que d’habitude à se faire entendre. Si on y parvient ne serait-ce qu’un mois, ce sera déjà ça de gagné ! »
Florence Beaugé
(Source: lemonde.fr » le 25 sept. 09)
Lien:
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2009/09/25/tunisie-l-opposant-mustapha-ben-jaafar-candidat-a-la-presidentielle_1245376_3212.html
Moustapha Benjaafar : « Je représente une alternative en Tunisie »
Jeudi 24 septembre 2009, par Maryam Mnaouar Interview du candidat du FDTL à l’élection présidentielleLe Dr Moustapha Benjaafar, secrétaire général du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés, a décidé de rentrer dans la course aux présidentielles. Médecin, syndicaliste et fondateur de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, ce candidat marque par son franc-parler et sa « patience inépuisable ». Il entend exploiter au maximum la période électorale pour qu’une alternative soit offerte aux Tunisiens
Le FTDL, Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés, est reconnu depuis 2002. Il a été crée en 1994, après une scission du MDS – parti de l’opposition légale qui a signé un accord de consensus décrié par les fondateurs du FTDL. Ayant boycotté les élections présidentielles de 2004 et « constaté l’inefficacité de cette position », Moustapha Benjaafar a choisi de se porter candidat cette année. Il répond aux questions d’Afrik.com.
Afrik.com : Comment définiriez-vous votre électorat ?
Moustapha Benjaafar : C’est peut être tout a la fois, je ne peux pas vous répondre précisément, nous n’en avons pas de vision claire. Un des problèmes qui se pose pour les analystes politiques et les observateurs, c’est l’absence de carte politique du pays. Deux causes à cela : l’absence de débat public pour que les idées se clarifient et les courants se composent. Par ailleurs, depuis l’indépendance, le pays n’a jamais vécu un véritable test électoral permettant d’identifier les courants dans notre pays. Je ne vous parlerai pas de notre électorat, mais de notre parti, le FTDL. Dès le départ, on a élargi le débat sans se limiter a un schéma définitif de courants. On est restés ouverts. Nos fondamentaux restent la liberté et la démocratie, avec un penchant net pour le champ du travail, donc l’ouvrier et le salarié globalement.
Afrik.com : Quels sont les dossiers à traiter en priorité ?
Moustapha Benjaafar : C’est la condition politique, parce que c’est elle qui va déterminer le reste. Aujourd’hui ça se manifeste dans un pouvoir autoritaire et très concentré entre les mains du président de la République. Je ne suis pas contre le principe d’un régime fort, mais je souhaite un régime équilibré. La grosse bizarrerie, c’est qu’aujourd’hui le président de la république a toutes les responsabilités. Il nomme le gouvernement, il nomme 7 des 9 membres du Conseil constitutionnel, l’assemblée elle-même est constituée a 80% de membres du RCD. Ça, c’est au niveau des textes. Au niveau de la pratique, il suffit de vous balader dans la rue pour croiser les affiches à la gloire du président et de son parti. Il faut réformer les institutions. Qu’elles soient représentatives. Ainsi, on n’aura plus une organisation des agriculteurs qui ne représente pas les agriculteurs, ou une organisation des patrons qui ne représente pas les patrons. Là, vous ne verrez plus d’institutions sortir des télégrammes d’appui pour un candidat plutôt q’un autre. Évidemment, notre projet en terme d’orientation économique et sociale est tout à fait à l’opposé de ce que pratique le gouvernement. Il a échoué principalement sur 2 points. D’abord le système éducatif, qui est en train de se dégrader d’une année a l’autre. Et puis, sur la question de la justice sociale. Il y a aujourd’hui un énorme décalage entre les régions de l’intérieur et les régions côtières. Quand vous passez d’un taux de chômage de 12% a 30%, il y a visiblement un problème de répartition des richesses.
Afrik.com : Ces affiches justement, émanant des administrations publiques, ont la prétention de représenter les administrés. Quel regard portez-vous sur cela ?
Moustapha Benjaafar : C’est évident qu’ils n’ont jamais consulté personne. Aujourd’hui nous sommes en présence d’une administration qui n’est pas du tout neutre, il y a une confusion totale entre l’appareil du parti et celui de l’administration. Et puis, je pense que Ben Ali n’a pas besoin de ça. Quand on dispose d’un parti qui affiche plus de 2 millions et demi d’adhérents. Imaginez avec une population active oscillant entre 5 et 6 millions ! Même le parti chinois n’a pas proportionnellement autant d’adhérents. La bas, au moins, ils affichent le parti unique, ils ne s’en cachent pas. Ca se manifeste avec une présence dans tous les quartiers (chooba), avec des cellules dans toutes les administrations et les entreprises .l’hôpital ou je travaillais avait une cellule RCD. En somme, un quadrillage total. A partir du moment ou on contrôle autant la population, c’est non seulement inacceptable pour nous démocrates, mais pire encore c’est incompatible avec le discours officiel qui parle de droits de l’Homme et de libertés.
Afrik.com : Que pensez-vous de la réputation d’« opposition de façade » qu’a l’opposition tunisienne ?
Moustapha Benjaafar : En réalité, l’opposition est double. Il existe une vraie opposition, c’est-à-dire trois partis. Il suffit de lire leurs journaux et leurs communiqués pour le constater, et ça malgré les sanctions pour ne pas dire la répression qu’ils subissent… Je suis sûr que les passants ne se doutent pas que derrière ces murs existe un parti qui travaille et qui essaye de faire bouger les choses.
Afrik.com : Et quels sont ces trois vrais partis d’opposition ?
Moustapha Benjaafar : Le Forum (FTDL), le PDP et « Ettajdid ». De l’autre coté, il y a l’opposition de complaisance. Vous avez trois partis d’opposition aujourd’hui qui soutiennent la candidature du chef du parti au pouvoir. Deux autres se présentent théoriquement, mais prennent la précaution de dire : « Attention ! Nous sommes candidats, mais nous ne sommes pas contre le président car nous sommes d’accord avec la ligne générale du gouvernement ». Que dans l’inconscient collectif l’opposition soit considérée comme de l’opposition de façade, c’est exactement l’objectif du gouvernement. On voit à la télévision les opposants de ce type-là qui discréditent totalement les autres. Ils bénéficient d’une couverture médiatique alors que nous, nous sommes occultés. Nos journaux sont contrôlés au niveau de la diffusion. Donc le citoyen qui vit des choses qui lui déplaisent ne peut plus espérer être défendu par ce type de partis.
Afrik.com : Et avant 2002, année la reconnaissance officielle de votre parti, dans quelles condition travailliez-vous ?
Moustapha Benjaafar : Huit ans dans la clandestinité pendant lesquelles nous nous sommes démenés en sortant des communiqués. Nous sommes passées dans les locaux de la police et, moi, j’ai été privé de passeport durant 6 ans.
Afrik.com : Et d’un coup, en 2002, une réconciliation. Comment est-ce arrivé ?
Moustapha Benjaafar : C’est parce que nous avons tenu bon et qu’il y a eu une solidarité à l’intérieur du pays, et aussi une solidarité internationale, essentiellement l’internationale socialiste.
Afrik.com : Vous êtes parti du MDS suite au consensus approuvé par M. MOADA, et vous avez crée le FTDL. Arrivez-vous, aujourd’hui, à jouer le rôle que vous vouliez en quittant le MDS ?
Moustapha Benjaafar : D’abord je n’appelle pas ça un consensus mais un changement de cap à 180 degrés. Le choix alors était clair. Soit rester dans un parti qui a décidé de faire allégeance et marquer son opposition par une sorte de rhétorique de façade sur certaines questions tout à fait secondaires. Soit créer un autre parti, un vrai parti d’opposition. Pour moi, il n’y avait pas de dilemme. On ne parlait plus d’alternative démocratique au sein du MDS. Maintenant, avons-nous fait ce que nous avions voulu faire ? Je dirais que, dans le principe, nous n’avons pas dérogé à nos convictions, nous avons continué à proposer une vraie alternative et à travailler dans la mesure du possible. Dans la pratique, nous aurions voulu faire davantage, mais pour ça, il aurait fallu avoir en face de nous un pouvoir respectueux de la constitution et des libertés telles qu’adoptées dans les conventions internationales. Qu’on puisse travailler, respirer et prendre contact avec la population.
Afrik.com : Vous avez initié la création de la Ligue des droits de l’Homme. Comment évaluez vous son action aujourd’hui ? Joue-t-elle le rôle pour lequel elle a été créée ?
Moustapha Benjaafar : Je déplore aujourd’hui l’état dans lequel la Ligue est aujourd’hui. J’en ai fait partie et j ai vécu la crise au début des années 90. Nous avons été sommés d’appliquer une loi liberticide. La loi d’avril 92 qui stipulait deux clauses : la première étant l’interdiction aux dirigeants de la ligue d’avoir un responsabilité politique.
Afrik.com : Ca paraît logique du point de vue de la crédibilité et de la gestion des conflits d’intérêt…
Moustapha Benjaafar : Logique ? Pas tout à fait. Je dirais même pas du tout. Les actifs dans les associations sont en général des personnes militantes qui ont des projets politiques, et rien n’empêche un politicien de militer au sein d’une association qui le convainc. Ça se fait très souvent. Il n’y a aucun mal. Le mal, c’est que l’esprit de la Ligue soit dominé par une culture partisane. Et la deuxième obligation de cette loi était que la porte soit ouverte a tous
Afrik.com : Ce qui est logique aussi…
Moustapha Benjaafar : Non, je défends une Ligue des droits de l’Homme ouverte à tous. Mais il ne faut pas qu’on se retrouve entourés à 90% des gens du RCD, d’islamistes ou d’intégristes. On n’entre pas dans la Ligue quand on a pratiqué la torture, il faut adhérer à ses principes pour y entrer. Ceux qui n’y croient pas ou qui d’une manière déclarée pratiquent autre chose n’ont pas leur place à la Ligue. Nous sommes dans un pays où il n’y a pas de liberté consacrée, donc adopter l’entrisme c’est ouvrir la porte à ceux qui veulent tuer la Ligue
Afrik.com : Est-ce que les choses se sont passées de la sorte finalement ?
Moustapha Benjaafar : Nous avons refusé cette loi et le gouvernement a reculé. Mais il a reculé pour mieux sauter. Il a attendu le congrès et la Ligue a été infiltrée. Nous avons tenu un congrès ou il y avait des gens tout à fait nouveaux. La porte a été ouverte par un certain nombre de nos camarades dont je regrette le geste. Résultat, ceux qu’on considérait comme des empêcheurs de tourner en rond ont été écartés, tels que les Marzouki, Ben Sedrine, Ben Jaafar, Chérifs et compagnie. Tous ont été écartés de la Ligue, qui a essayé malgré tout de défendre les droits de l’Homme et qui au bout de deux ans en a abandonné l’idée. Puis la Ligue a été mise entre parenthèses durant cinq ans jusqu’au congrès de 2000. Ce congrès a amené une direction disons un peu plus engagée. Depuis, la Ligue est sans cesse empêchée de jouer son rôle.
Afrik.com : Et le haut comité des droits de l’Homme récemment créé, quel place aura-t-il dans le paysage actuel ?
Moustapha Benjaafar : Ah oui, il n’a pas été crée, il a été redéfini. Ça a été lancé à l’initiative du président et elle est dirigée par M. Monser Rouissi, ancien conseiller, ancien ministre et ambassadeur. Elle n’a pas beaucoup de visibilité actuellement. C’est comme si on voulait créer une ligue parallèle. Ce n’est pas du tout la même structure ni la même nature. De toutes les manières, c’est un organe officiel qui ne peut donc pas être indépendant. Il peut rendre de grands services si la volonté est là ; recevoir les doléances, résoudre les problèmes. Je ne sais pas s’il en a les prérogatives et si le pouvoir qui le chapote en a la volonté…
Afrik.com : Vous êtes pour le dialogue avec le pouvoir et les islamistes. Comment se traduit le dialogue avec l’un et les autres ?
Moustapha Benjaafar : Avec le pouvoir, c’est un dialogue sans écho. Puisque nous avions appelé à un dialogue, nous avons tenté de nouer des contacts, nous écrivons des éditoriaux…
Afrik.com : Mais quand vous êtes devant des doléances ou des problèmes à résoudre, ne collaborez-vous pas avec le pouvoir ?
Moustapha Benjaafar : Nous essayons de correspondre avec le pouvoir dans ces cas-là, mais les contacts ne suivent pas. On vous ignore et on ne vous prend pas au téléphone. J’ai demandé il y a plus d’un an rendez-vous le ministre de l’Intérieur, j’attends toujours ! Notre seul moyen de réagir reste donc la répercussion de ces cas dans notre journal avec l’accord des personnes concernées.
Afrik.com : Et au moyen de ces publications, avez-vous obtenu satisfaction ?
Moustapha Benjaafar : On a eu quelquefois l’agréable surprise de voir certains cas réglés lorsque nous avons soulevé des problèmes dans certaines régions. Mais c’est loin d’être systématique.
Afrik.com : Et le dialogue avec les islamistes, comment l’imaginez vous ?
Moustapha Benjaafar : Ayant fait partie de la Ligue des droits de l’Homme, j’ai dénoncé et condamné la répression dont ces gens sont victimes. Pour nous, ce sont des citoyens et les Droits de l’Homme doivent s’appliquer à tous. Maintenant, du point de vue politique, nous militons pour une société de citoyens, et des citoyens tout à fait égaux. Nous estimons que ceux qui portent des idées ne doivent pas faire l’objet de répression.
Afrik.com : Un parti islamiste aura donc sa place si vous arrivez au pouvoir ?
Moustapha Benjaafar : Un parti qui aurait éventuellement des références islamiques mais qui serait civil, et pas religieux, qui respecterait les règles de l’Etat républicain et la démocratie. Il faudrait qu’il fasse une séparation nette entre la politique et le religieux, sans mêler les genres. Parce que ça nuit à l’un et ça désacralise l’autre. Les djihadistes n’ont pas leur place et nous refusons même l’idée d’envisager quoique ce soit avec eux. Dans tous les cas, la question est loin d’être anodine et dans le cadre du 18 octobre nous sommes en train de dialoguer sur ce thème. C’est pour éviter qu’à l’avenir nous soyons dans une situation conflictuelle de tensions qui pourrait conduire à l’extrémisme et à la violence.
Afrik.com : Quels sont vos moyens ? Et comment êtes-vous financés pour mener cette campagne ?
Moustapha Benjaafar : Nous ne sommes pas officiellement en campagne parce qu’il faut encore que je prouve mon aptitude à me présenter, c’est-à-dire ma nationalité sur trois générations. Et on m’oppose un nombre incalculable de démarches et de documents à fournir. Mais, je le reconfirme, je suis bien apte à me présenter. Concernant le financement, nous ne recevons aucune subvention de l’Etat. Il aurait fallu qu’on soit représentés au Parlement pour y prétendre. C’est une aberration. Nous nous tournons donc vers l’autofinancement des militants, et tout le monde met la main à la poche. Je ne rentre pas dans les détails, mais la moitié de mon salaire y passe.
Afrik.com : Vous ne bénéficiez même pas de la subvention dédiée à la presse ?
Moustapha Benjaafar : Celle-ci, théoriquement, nous y avons droit. Mais nous ne la recevons pas.
Afrik.com : Justement, vous n’êtes pas représentés au Parlement. Comment envisagez-vous les élections législatives ?
Moustapha Benjaafar : Notre objectif est de nous présenter dans toutes les circonscriptions et je pense que cela va être réalisable malgré le fait que nous ne soyons pas sûrs que toutes nos listes vont être validées. On a déjà vu faire aux dernières municipales, les dix listes de l’opposition qui sont coalisées n’ont pas été acceptées.
Afrik.com : A part vous-même, quel candidat considérez-vous comme le plus sérieux ?
Moustapha Benjaafar : En dehors de ma candidature, je dirais qu’il y a celle d’Ahmed Brahim, candidat d’Ettajdid, qui a un projet et d’autres idées alternatives. Et d’ailleurs, avec lui nous avons appelé à la création d’une commission nationale indépendante organisée sous l’égide d’un responsable désigné par le chef de l’Etat. Pour dialoguer sur les conditions dans lesquelles devront se dérouler les prochaines élections. Sa candidature me semble donc être des plus sérieuses. Et bien sûr il y a la mienne, si le conseil constitutionnel la valide.
Afrik.com : Pourquoi les électeurs devraient-ils voter pour vous ?
Moustapha Benjaafar : Bien entendu, parce que je représente une alternative. Je mets tout mon poids dans ces élections. Mais je ne suis pas dupe. Je vois que le déséquilibre est énorme. Je me présente pour l’ensemble des raisons que j’ai évoquées tout à l’heure, mais aussi pour une autre qui me semble fondamentale. Je crois qu’il y a un mal qui menace la stabilité du pays : la démission des citoyens. Aujourd’hui, nous pouvons par notre contribution réveiller certaines consciences et imposer d’autres solutions que celles pratiquées sur le terrain, un autre projet et d’autres personnes… Nous avons déjà pratiqué le boycott, et cette démission n’en a été que plus marquée. Pour le moment cette démission arrange le pouvoir, c’est du pain béni pour lui. Mais le jour ou le ras-le-bol arrivera au seuil de non tolérance, tout le monde sera balayé. Donc quelque part aussi, je compte sur l’intelligence du pouvoir pour concéder des espaces de liberté avant qu’il ne soit trop tard.
(Source: »afrik.com » le 24 sept 09)
Lien:
http://www.afrik.com/article17611.html
A l’Onu, Kadhafi épuise jusqu’à son propre traducteur
Comment Kadhafi met la Suisse à genoux
Par Marie Simon, Marie Amélie Putallaz, publié le 25/09/2009
Les deux « otages » suisses dont la Libye promettait la libération mercredi ont en réalité été placés en détention depuis une semaine… Dernier épisode en date d’une crise diplomatique déclenchée par l’arrestation du fils du colonel Kadhafi à Genève en juillet 2008. Retour sur cette affaire rocambolesque.
Rien ne va plus entre Tripoli et Berne. Alors que deux Suisses sont retenus depuis plus d’un an en Libye, le président suisse se rend sur place… pour se confondre en excuses au nom de son pays. Le colonel Kadhafi, lui, multiplie les menaces, brandissant même celle d’un démantèlement pur et simple.
Après plus d’un an de relations glaciales, la tempête semble s’apaiser avec la rencontre des deux chefs d’Etat, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, ce mercredi. Au programme: promesses d’un retour au pays pour les deux ressortissants suisses et normalisation des relations bilatérales. Mais comment en est-on arrivé là ?
A l’origine, l’affaire Hannibal
Juillet 2008. Hannibal Kadhafi, l’un des fils du Guide libyen, et son épouse enceinte sont arrêtés dans un palace genevois. Accusés de mauvais traitements sur leurs domestiques, ils sont finalement libérés sous caution et rentrent rapidement en Libye. Après dédommagement, les domestiques retirent même leur plainte. Cette reculade passe mal dans l’opinion helvète, alors que les Suisses se flattaient de tenir tête à la Libye…
Le fils Kadhafi a beau être connu pour ses frasques, son arrestation et les deux nuits qu’il a passées en prison n’en constituent pas moins un crime de lèse-majesté aux yeux des Libyens. « Vu de Libye, l’honneur du chef et de sa famille a été bafoué par les Helvètes », comme le racontait notre envoyée spéciale en août 2008… Sans compter que cette interpellation fut relativement musclée.
Deux cadres suisses pris en otage
Cette arrestation a provoqué entre les deux pays une grave crise émaillée de représailles de la part de Tripoli: menace de démantèlement du pays, livraisons de pétrole à la Confédération interrompues, restrictions imposées aux sociétés suisses présentes sur le sol libyen, et deux hommes d’affaires helvétiques suisses ont été retenus en Libye en juillet 2008. Ces deux ressortissants suisses sont considérés en Suisse comme des « otages » de Tripoli qui les retient toujours.
Le 20 août, le président suisse Hans-Rudolf Merz se déplaçait à Tripoli pour rencontrer le Premier ministre libyen Baghdadi El-Mahmoudi et signer un accord pour améliorer les relations entre les deux pays dans les 60 jours. Accord que le président (théoriquement chargé des Finances du pays, et non des Affaires étrangères) a signé seul et son propre gouvernement a longuement hésité à le valider.
Confiant, le président affirmait avoir reçu l’assurance que les deux hommes d’affaires pourraient regagner leur pays « avant la fin août ». Promesse purement orale. L’accord ne comportait aucune clause sur les deux « otages »… Un avion s’est même envolé pour Tripoli le 25 août dans le but de les ramener au pays. Il est rentré bredouille trois jours plus tard. Et les deux cadres se trouvent toujours sur le sol libyen à l’heure où nous écrivons.
La Suisse humiliée?
Non seulement le président Merz, souhaitant peut-être rééditer l’issue heureuse de l’affaire des infirmières bulgares, n’est encore pas parvenu à arracher un rapatriement à Tripoli… mais il a présenté les « excuses » que la Libye exigeait depuis juillet 2008 pour l’affaire Hannibal. Selon l’agence officielle libyenne Jana, Merz a regretté « l’incident injustifiable contre le diplomate Hannibal Kadhafi et sa famille, et promis qu’un tel incident ne se reproduirait plus ».
Les journaux suisses ont rivalisé de métaphores pour exprimer leur consternation. « La Suisse à genoux devant Kadhafi », titrait ainsi fin août le quotidien 24 heures tandis que La Tribune de Genève parlait de « pantalonnade ». « Douze mois après (le début de l’affaire), la Suisse capitule », explique Le Temps. Le président « a tout cédé sans ramener les otages suisses avec lui », renchérit Le Matin.
Malgré ces excuses inattendues, relève encore Le Temps, la Libye n’a pas totalement levé la pression sur la Suisse. La Confédération a dû accepter de « se soumettre à un tribunal arbitral neutre » chargé de se prononcer sur la légalité de l’arrestation du fils Kadhafi alors que le retour des deux Suisses « dépend de la bonne foi des Libyens ».
Rebondissant sur cette humiliation, La Tribune de Genève publie début septembre des photos d’identité judiciaire d’Hannibal Kadhafi prises lors de son arrestation, au risque d’envenimer encore un peu plus la situation. Au-dessus, le titre : « L’humiliation, nerf de la guerre que livre la Libye à la Suisse ». Ces clichés où l’on voit le fils du dirigeant libyen, mal rasé et les cheveux en bataille, ont provoqué un tollé à Tripoli mais aussi au Palais de justice de Genève.
Les rumeurs de démission du président radical se sont multipliées. La Jeunesse socialiste suisse s’en fait l’écho, quelques élus aussi. Au point que le président devra faire un discours pour les écarter.
Une nouvelle rencontre à New York, et après?
Le président Merz lui-même avait admis le 20 août qu’il « perdrait la face » si les autorités de Tripoli ne tenaient pas leur engagement avant la fin du mois. Malgré cela, il a tenu à rencontrer de nouveau le Guide libyen, ce mercredi, à New York en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
Une nouvelle rencontre qui laisse les internautes helvètes dubitatifs. « Merz n’a probablement plus rien à perdre, mais si la Suisse pouvait conserver un minimum de crédibilité après son départ, ce serait gentil », s’insurge Plouf plouf tralala sur LeMatin.ch. Sur le même site, Cubano propose au pape de « canoniser notre cher president » pour son « exemple de bon chrétien »: « Il n’y a pas 3 semaines, il a pris une belle claque, et maintenant il tend l’autre joue pour en prendre une autre en public ».
Qu’a apporté cet entretien « chaleureux », selon le terme choisi par le président suisse? Ce dernier a « exigé le retour immédiat des deux Suisses retenus en Libye », en faisant « la condition sine qua non pour remplir l’accord entre la Suisse et la Libye » signé le 20 août.
Pour l’heure, sous prétexte d’un contrôle médical, la semaine dernière, les deux otages ont été conduits en détention, dans « un lieu sûr ». Faut-il y voir comme sous-entendu que le précédent lieu où les « otages » étaient tenus de rester, l’ambassade suisse de Tripoli, n’était plus assez sûr aux yeux du colonel Kadhafi qui craignait que la Suisse et ses troupes d’élite tentent de les rapatrier « de force »?
Il y a un an, il ne semblait pas autant craindre la force helvète: il menaçait de démanteler la Suisse, purement et simplement. Menace que, dans le flot de la virulente diatribe qu’il a prononcée à la tribune de l’ONU ce mercredi, il a omis de répéter. Les Suisses peuvent respirer.
(Source: »lexpress.fr » le 25 sept. 09)
Lien:
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/comment-kadhafi-met-la-suisse-a-genoux_790295.html
L’Iran défie la communauté internationale sur le nucléaire
NATO revises death toll for US troops to four