26 novembre 2011

 

11 ème année, N°4167 du 26.11.2011
archives : www.tunisnews.net  


AP: Tunisie: nouvelle condamnation d’Imed Trabelsi à 18 ans et deux mois de prison

Le Monde.fr: La justice tunisienne autorise l’extradition de l’ex-premier ministre libyen

Liberation: Tunisie: les militaires contrôlent les régions minières du centre, sit-in à Tunis

African Manager: Tunisie : «Rouhi, Rouhi…, ou «Charité bien ordonnée commence par soi-même»

Liberation: Tunisie : outre nos craintes, il faut soutenir la démocratie

Business News: Abdelfattah Mourou parmi 5 candidats au portefeuille de la Justice

Kapitalis: Tunisie-Libye. Baghdadi Mahmoudi serait-il menacé?

Kapitalis: Souad Abderrahim retire sa plainte contre ses agresseurs

Gnet: Tunisie, Radhi Meddeb propose un programme politique inclusif et solidaire

Jeune Afrique: Tunisie : ce que Rached Ghannouchi a dit à J.A. en 1990  


Tunisie: nouvelle condamnation d’Imed Trabelsi à 18 ans et deux mois de prison


Publié le 25-11-11 à 21:01 TUNIS (AP) — Imed Trabelsi, le neveu de l’épouse de l’ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, a été condamné vendredi par le tribunal de première instance de Tunis à 18 ans et deux mois de prison ferme et plus de 150.000 dinars (environ 75.000 euros) d’amende pour l’émission de chèques sans provision d’un montant total de 600 millions de dinars (plus de 300 millions d’euros), selon l’agence de presse officielle TAP. Réputé pour ses malversations qui lui ont valu d’être le personnage le plus détesté par la population, le neveu préféré de Leïla Trabelsi avait déjà écopé de 15 ans de prison pour des délits similaires et de quatre ans d’emprisonnement pour consommation de stupéfiants. Imed Trabelsi observe depuis le 8 novembre une grève de la faim pour protester contre ce qu’il considère comme des « procès inéquitables ». Le tribunal a en revanche décidé la relaxe d’un autre proche du clan de l’ex-première dame de Tunisie, Mourad Trabelsi, après que ses avocats eurent présenté des pièces justifiant le règlement des chèques en bois qu’il avait délivrés. AP  

La justice tunisienne autorise l’extradition de l’ex-premier ministre libyen


LEMONDE.FR | 25.11.11 La justice tunisienne s’est prononcée vendredi 25 novembre pour l’extradition de l’ancien premier ministre libyen Baghdadi Al-Mahmoudi vers la Libye, a annoncé le coordinateur de son comité de défense. La chambre d’accusation de la cour d’appel de Tunis a annoncé son verdict vendredi soir et jugé recevable la demande d’extradition émise par Tripoli à l’endroit de l’ancien dirigeant libyen, a indiqué à l’AFP Me Mabrouk Kourchid. « Il s’agit d’une décision sans recours judicaire possible », a-t-il ajouté. « M. Al-Mahmoudi doit être remis en liberté dès ce soir, il n’y a plus aucune raison de le maintenir en détention, le mandat de dépôt émis à son encontre prend fin avec son jugement », a-t-il expliqué. L’ancien dirigeant libyen restera sous le coup d’une interdiction de quitter la Tunisie, son extradition ne devenant exécutoire qu’après sa validation par le président de la République. Ce jugement est le deuxième pour M. Al-Mahmoudi. Le 8 novembre, la justice tunisienne avait déjà donné son feu vert à une première demande d’extradition transmise le 27 octobre par les autorités libyennes.  

Tunisie: les militaires contrôlent les régions minières du centre, sit-in à Tunis


Des blindés de l’armée et la gendarmerie patrouillaient vendredi à Mdhilla, localité du bassin minier tunisien (centre) où la politique de recrutement du principal employeur de la région, la Compagnie des Phosphates de Gafsa, a entraîné des violences. Par ailleurs, des dizaines de demandeurs d’emploi de ce bassin minier sont montés à Tunis pour un sit-in de protestation devant le siège social de la Compagnie des Phosphates (CPG), au centre de la tourmente depuis la publication mercredi des résultats d’un concours de recrutement au sein de la compagnie. Des tractations étaient en cours et une délégation de protestataires devait être reçue pour désamorcer « une situation explosive », selon la direction du Groupe chimique tunisien, maison mère de la CPG. Le gouvernement de transition, encore en charge des affaires courantes avant la formation d’un nouvel exécutif, a par ailleurs ouvert la voie à des recours et suspendu la proclamation définitive des résultats du concours, selon l’agence TAP. A Mdhilla, une des localités du gouvernorat de Gafsa où se sont déroulées les violences, blindés de l’armée et de la gendarmerie patrouillaient à la mi-journée, selon un correspondant de l’AFP. « Tout le monde est sur le qui-vive » dans cette ville où des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre se sont répétés dans la nuit de jeudi à vendredi malgré le couvre-feu nocturne instauré dans le gouvernorat. Les troubles avaient éclaté mercredi à Mdhilla et Oum Larayes, une autre localité de la région, après la publication des résultats du concours de recrutement. Des locaux de la Compagnie des phosphates ont notamment été saccagés et incendiés. « Un demandeur d’emploi n’ayant pas trouvé son nom sur la liste d’embauches a mis le feu à sa propre maison et tenté de s’immoler », ont rapporté des témoins à l’AFP par téléphone. La CPG est le principal pourvoyeur d’emplois dans cette région défavorisée et traditionnellement frondeuse. Accusée de pratiquer népotisme et corruption dans sa politique de recrutement, la compagnie estime de son côté ne pas pouvoir embaucher tout le monde. « Le problème est que tous les habitants de la région exigent d’être employés par la CPG, même les coiffeurs et les épiciers » déclarait jeudi à l’AFP un cadre du Groupe chimique tunisien, maison mère de la CPG. Les résultats du concours sont « truqués », « injustes » et « inacceptables », ont dénoncé les protestataires montés à Tunis. « Les résultats affichés montrent bien que la corruption, le népotisme et les pots-de-vin ont encore joué », a affirmé Mohamed Hlal, 28 ans, venu d’Oum Larayes. Les protestataires exigent l’annulation des résultats du concours et la prise en compte des conditions sociales dans les critères d’emploi. Ils demandent des « solutions sérieuses » pour endiguer le chômage dans le bassin minier, théâtre d’émeutes en 2008 et de contestation épisodique depuis. Ils mettent également en cause les syndicats, dirigés par des « notables ». « Ce sont les plus grands corrompus, ils ont gardé nos dossiers sous la main au profit d’autres », accuse Hédia Jallouli, technicienne supérieure sans emploi. Selon un responsable du Groupe chimique tunisien, Mohamed Hamdi, une seule usine fonctionnait encore vendredi en Tunisie (Sfax), toutes les autres unités de production étant paralysées par les sit-in et grèves. M. Hamdi a estimé « le manque à gagner » en 2011 à 500 millions de dinars (environ 256 millions d’euros) par rapport à 2010. Avec le tourisme, le secteur des phosphates est l’un des principaux pourvoyeurs de devises en Tunisie, 5ème producteur mondial. Source : « Liberation » Le 25-11-2011 Lien :http://www.liberation.fr/depeches/01012373833-tunisie-les-militaires-controlent-les-regions-minieres-du-centre-sit-in-a-tunis

Tunisie : «Rouhi, Rouhi…, ou «Charité bien ordonnée commence par soi-même»


Un proverbe grec disait que «le pope bénit d’abord sa barbe ». Un autre, latin, disait que «charité bien ordonnée commence par soi-même». Le dicton tunisien dirait «Rouhi, Rouhi …». Les trois, s’appliquent, en tous cas, à ce qui se passe dans l’enceinte de la toute nouvelle Constituante et pour qui, la priorité des priorités a été de se préoccuper de l’argent qui sera son « salaire ». Alors que la grande partie de l’Etat dont vient de prendre le commandement, le triumvirat (Ettakattol de Ben Jaafar, le CPR de Marzouki et Ennahdha de Ghannouchi) était encore enébullition, presqu’à feu et à sang, et alors que le gouverneur de la BCT brossait consciencieusement un tableau réalistement noirâtre des perspectives économiques, le nouveau président de la Constituante parlait de l’argent à distribuer aux nouveaux membres de cette nouvelle assemblée. Alors que les grèves et les sit-in paralysent à nouveau l’appareil productif, que les réserves en devises s’appauvrissent jour après jour et mettent en danger les capacités de la Tunisie à assurer l’importation des biens de consommation pour le peuple, des matières premières et semi-produits pour l’industrie et ses employés, ces Messieurs de la Constituante se préoccupent, en tout premier lieu, de ce qu’ils vont recevoir de l’Etat auquel ils venaient de jurer fidélité et service. Alors que le budget tunisien comptabilisait déjà 2900 MDT (4,5 % du PIB) d’aides, d’indemnités diverses et de soutien aux prix pour que ne flambe pas le coût de la vie, alors que la Tunisie de la Révolution se retrouve placée devant l’affreux dilemme entre l’augmentation de sa dette ou les restrictions budgétaires et que tout le pays compte ses 800 mille chômeurs, le nouveau président de la Constituante, Mustapha Ben Jaafar se préoccupait, à la télévision, du seul pouvoir d’achat de ses 217 collègues du Bardo qui avaient tous juré, Coran sous la main, de servir le pays après avoir promis monts et merveilles au électeurs qui les avaient installés dans les fauteuils de la Constituante. En fait, pour eux, les 6,7 MDT que coûteront ces 217 élus par an, comptent plus que les 800 mille chômeurs, sans oublier ceux qui viendront. Alors que tout le monde attendait cette nouvelle Constituante sur son objet principal qui est la mise en place des comités de réflexion sur ce nouveau texte qui devra dessiner les contours de la nouvelle Tunisie et décider de son nouveau régime, Ben Jaafar et consorts se limitent à la mise en place des commissions qui dessineront leurs propres pouvoirs (Commission du règlement intérieur et Commission de l’organisation des pouvoirs publics) qui détermineront l’étendue de leurs prochains pouvoirs. Alors que toute la population attendait du nouvel adjudicataire du perchoir qu’il donne l’exemple en matière de respect des traditions démocratiques par la séparation entre politique et pouvoir et de profiter ainsi de sa première apparition télévisuelle pour annoncer sa démission de la présidence d’Ettakattol, Ben Jaafar en profite pour défendre le pouvoir d’achat de ses congénères à la Constituante. Charité bien ordonnée, commence ainsi par soi-même ! Au demeurant, nombre de représentants des partis politiques représentés à la Constituante ont insisté sur la nécessité que les membres de l’assemblée bénéficient d’une indemnité et d’une rémunération mensuelle leur permettant de se consacrer exclusivement au travail parlementaire. A ce propos, un dirigeant d’Ennahdha, cité par TAP, a soutenu que les règles en vigueur dans un grand nombre de parlements de par le monde stipulent que les membres des assemblées parlementaires ont droit à des émoluments mensuels. Pour sa part, un membre du parti Pôle moderniste et progressiste a proposé de reconduire les indemnités que percevaient les députés de l’ancienne assemblée. Source : « African Manager » Le 25-11-2011 Lien :http://www.africanmanager.com/articles/136730.html

Tunisie : outre nos craintes, il faut soutenir la démocratie


LE PLUS. Au lendemain des révolutions arabes, la déception pointe dans l’opinion. Les islamistes doivent-ils avoir leur place dans l’installation de la démocratie en Tunisie ? Pourtant, malgré ses doutes, l’Europe, qui a subi plusieurs dictatures, se devra de dépasser ses préjugés pour accompagner le processus démocratique. Après l’enthousiasme pour les soulèvements arabes contre les dictatures, la déception pointe dans les opinions. C’est que faute d’une dictature qui aplanit tout, les sociétés se dévoilent au grand jour dans la liberté de la révolte et des démocraties naissantes. Et certaines réalités font moins plaisir que d’autres. Plutôt que de céder ainsi à nos états d’âmes, il faut admettre d’abord qu’il n’y a pas d’autre point de départ pour la démocratie que la réalité complexe des sociétés, avec les revendications identitaires des uns, les susceptibilités culturelle et religieuse des autres, le modernisme gourmand des troisièmes, ou les intérêts voraces des derniers.
Aider les uns avant de combattre les autres
Les forces politiques démocrates devront convaincre et intégrer dans le processus démocratique le plus grand nombre fussent-ils d’affreux conservateurs, pour isoler et vaincre les ennemis de la démocratie. En ce sens, la démocratie est une histoire, un processus, avant d’être un produit fini. Pour nous, admirateurs de ces révolutions difficiles et souvent violentes, il vaut mieux faire confiance, aider comme on le peut les forces progressistes, plutôt que de détourner la tête, dégoûté par ce qui n’est pas l’idéal démocratique achevé. Mais quel idéal, et où ? Les doutes de l’Europe, prise entre les exigences contradictoires de la démocratie et de l’efficacité technocratique, qui ne sait plus obtenir la caution de ses populations, qui a peur du débat public et de la démocratie, est encore bien loin d’être à la hauteur des exigences démocratiques les plus élémentaires.
Préjugés européens
Les révolutions victorieuses dans les pays arabes ont permis à certaines de ces sociétés une expression libre et créative, hors du carcan des dictatures, à l’encontre de certains préjugés occidentaux qui n’imaginaient pas d’autres aspirations que la paix civile des dictateurs ou l’islam radical. Pourtant après les élections en Tunisie et le succès du parti conservateur et religieux Ennahda se pose avec acuité la question de la cohabitation, dans des démocraties en construction, de partis islamistes puissants et de forces démocrates modernistes ou progressistes, majoritaires mais divisées. Toutes les composantes sociales et politiques ont été brimées par la dictature et bénéficient de la transition démocratique dont elles sont les acteurs légitimes. Mais le populisme identitaire et religieux du parti Ennahda, sera source de pressions incessantes sur la société civile et politique. Les difficultés sont donc nombreuses dans l’établissement de la démocratie et la Tunisie n’échappera à aucun des obstacles qui se dresseront.
Les transitions en Europe
L’Europe dispose d’une longue expérience de la transition vers la démocratie, tant elle a subi les dictatures. De la chute des fascismes au sud de l’Europe (Grèce, Espagne, Portugal) à la fin de la guerre en ex-Yougoslavie, en passant par la chute du mur de Berlin qui ramena à l’Europe et à la démocratie une dizaine de pays du bloc de l’est, c’est une moitié des nations européennes qui ont fait dans les 40 dernières années l’expérience d’une transition démocratique.
À la sortie des dictatures, les pays européens ont eu à affronter des problèmes de même nature, même s’ils ne sont pas identiques à ceux que rencontre aujourd’hui la Tunisie : quelle constitution et quel système électoral ? Comment juger les criminels et comment traiter les personnels d’autorité de l’ancien régime ? Comment identifier et indemniser les victimes ? Comment redistribuer les richesses, lutter contre la corruption, comment réorganiser l’économie, la restaurer après la dictature et la révolution, comment maintenir un réel progrès social qui assure l’adhésion à la démocratie ? Comment assurer l’indépendance des media ? Comment maintenir ou ramener dans le jeu démocratique les composantes conservatrices et nostalgiques, les composantes politiques plus radicales que démocrates ? Ces questions, la Tunisie devra nécessairement se les poser pour que la démocratie puisse voir le jour dans le pays.

Tunisie-Libye. Baghdadi Mahmoudi serait-il menacé?


L’ancien Premier ministre libyen, détenu en Tunisie et menacé d’extradition, ne s’est pas présenté, vendredi, au tribunal. Le juge a rejeté le report de son affaire et les avocats se sont retirés du tribunal. Jeudi vers 17 heures, j’ai été à la prison de Mornaguia où séjourne mon client. Jusqu’à la dernière seconde, M. Mahmoudi m’a affirmé qu’il se présenterait, vendredi à la cour d’Appel, ma surprise fut grande lorsque mon client n’a pas répondu à l’appel», a dit à Kapitalis, Me Taoufik Ouanes, l’un des avocats de M. Mahmoudi. Et d’ajouter que le juge de la 9ème Chambre d’accusation nous a montré (et lu) un document portant le sceau de la prison et écrit en manuscrit par M. Mahmoudi. Que dit le document? Selon M. Mahmoudi, il y aurait desrisques d’assassinat dans le hall du tribunal, nous a encore confié Me Ouanes. «Vers 14 heures, le juge de la 9ème Chambre d’accusation a rejeté le report de l’affaire de l’extradition de M. Mahmoudi», a annoncé Me Ouanes. Une heure après, l’avocat s’est déplacé à la prison pour rencontrer son client et entendre de sa bouche les raisons qui l’ont contraint à ne pas se présenter au tribunal. «Il était dans un état affreux. Selon mon client, en effet, la veille, il aurait reçu une lettre officielle l’informant d’un imminent risque. Il m’a dit qu’il a eu la peur de sa vie et a vite écrit et envoyé la lettre expliquant les raisons de son désistement de dernière minute», a précisé Me Ouanès. Source : « Kapitalis » Le 25-11-2011 Lien :http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/7008-tunisie-libye-baghdadi-mahmoudi-serait-il-menace-.html

Abdelfattah Mourou parmi 5 candidats au portefeuille de la Justice


Suite aux informations concernant l’octroi du portefeuille de la Justice à Abdelfattah Mourou, ce dernier, contacté par Business News nous a précisé ce qui suit : « J’ai été contacté il y a cinq jours par des dirigeants du mouvement d’Ennahdha pour m’informer que je suis sur la liste de candidats au poste du ministère de la Justice et me demander si j’avais une objection dans les cas où ma candidature est retenue. Ce à quoi, j’ai répondu que je n’avais aucune objection et que j’étais disposée à assumer cette lourde responsabilité ». M. Mourou ajoute que les choses sont encore au même stade puisqu’il n’a pas été encore relancé. Source : « Business News » Le 25-11-2011 Lien :http://www.businessnews.com.tn/Tunisie—Abdelfattah-Mourou,-parmi-les-candidats-au-portefeuille-de-la-Justice,520,27855,1

Souad Abderrahim retire sa plainte contre ses agresseurs


Souad Abderrahim a retiré, avant-hier, la plainte qu’elle avait déposée contre ceux ou celles qui l’ont agressée le 22 novembre devant le Palais du Bardo.
C’est le jour de la séance inaugurale de l’Assemblée nationale constituante. L’élue sur une liste d’Ennahdha a été agressée à son entrée au siège de l’Assemblée.
«Ceux qui m’ont agressée ne sont pas des démocrates», a affirmé Souad Abderrahim à Kapitalis le jour même de son agression. Cette information a été reprise par plusieurs journaux.
Un quotidien de la place, ‘‘Le Temps’’, a publié une interview avec Mme Abderrahim, paru le 24 novembre. Selon les propos qui lui sont attribués, cette dernière aurait déclaré que ceux qui l’ont agressée sont «des femmes démocrates». Mme Abderrahim, qui dément avoir tenu ces propos, aurait contacté le lendemain l’auteur de l’interview pour lui demander une explication sur ce qui a été publié. A ce propos, un droit de réponse sera publié. Deux petites heures plus tard, une information a circulé sur des sites électroniques et les réseaux sociaux rapportant qu’Ahlem Belhaj aurait, au nom de l’Association tunisienne des femmes démocrates (Atfd) qu’elle préside, décidé de porter plainte contre Souad Abderrahim. Affaire à suivre…
Qui de la plainte que Mme Abderrahim a portée contre ceux qui l’ont agressée ? L’intéressée a affirmé à Kapitalis qu’elle l’a retirée. «En tant que femme, j’ai promis à tout le monde d’être aux côtés des femmes, peu importe le profil, les idées, les tendances ou autres sensibilités. Je dois continuer à défendre la femme et à défendre ses acquis et sa liberté. Et c’est pour cette raison-là que j’ai décidé de retirer ma plainte, considérant que celle qui m’a agressée a tout simplement fauté et que nous devons dépasser cet incident», a-t-elle confirmé.

Tunisie, Radhi Meddeb propose un programme politique inclusif et solidaire


Radhi Meddeb, polytechnicien de formation, est à la tête d’un cabinet d’étude depuis 1987. Fort de ses trois décennies d’expérience au sein de plusieurs institutions financières de renommée, il lance au lendemain du 14 janvier 2011 l’association « Action et développement solidaire ». Durant les mois qui ont succédé à cette naissance, Radhi Meddeb a entrepris un chantier ambitieux, celui d’élaborer un programme économique et social « qui sera équitable, solidaire et inclusif », au profit de la Tunisie.
«La solidarité sera régionale, sociale et intergénérationnelle. Elle aura pour fondements l’égalité des chances, l’innovation sociale, le développement durable et une meilleure gestion des affaires publiques, sous le contrôle de toutes les parties prenantes », dit-il, en présentation de son ouvrage, lors d’une conférence donnée jeudi, en présence de plusieurs membres de son association et de certaines personnalités politiques, notamment du parti Afek Tounes.
Le programme de Radhi Meddeb se veut politique. Il ressemblerait, en tout cas sur la forme, aux programmes présentés par les différents partis politiques lors de leur campagne électorale. Il touche à la santé, à l’éducation, l’entreprenariat, le sport, la culture et l’emploi. Son auteur, déplore toutefois que les partis ne soient pas allés encore plus loin dans leurs propositions. Vers plus de pragmatisme et de solutions concrètes.
Ce programme intitulé «Ensemble, construisons la Tunisie de demain, modernité, solidarité et performance», préconise que la constitution garantisse la liberté d’entreprise, la liberté de communication et d’expression. L’Etat doit désenclaver les régions intérieures et que l’administration soit réformée vers plus de modernité, de proximité et de transparence. Le e-gouvernement introduit et généralisé chaque fois que possible, pour que le public soit informé des actions de l’administration. Radhi Meddeb appelle à ce que la décentralisation soit effective, et elle prendrait son départ d’un nouveau découpage administratif qui réponde plus, aux besoins et au potentiel de chaque région. «Il n’est pas nécessaire que les travaux d’entretien et de rénovation d’un hôpital régional soient tributaires du ministère de tutelle basé à Tunis. Il faut qu’ils soient faits par les autorités régionales. C’est plus rapide et plus efficace», explique l’auteur du programme. Les « Imadats » seront quant à elles supprimées. «Leur seule pertinence était de contrôler et de surveiller la population. Les communes, seront fusionnées avec les délégations et deviendront ainsi de véritables collectivités locales».
Pour l’emploi, une des raisons majeures du déclenchement de la révolution, Radhi Meddeb propose des solutions d’urgence, pour soulager les plus nécessiteux. «Un complément de revenu pour toutes les familles dont le revenu est inférieur à 80% du SMIG. Par ailleurs, il faut repenser le programme Amal pour les diplômés au chômage. Il n’est pas logique que l’on rémunère quelqu’un sans travail fourni. Cela ne fera qu’encourager le laisser-aller. En revanche, il faut rendre obligatoire le travail d’intérêt général de ces jeunes. Et probablement faire hausser le montant de l’allocation. Ces bénéficiaires peuvent par exemple devenir tuteurs à titre gracieux, dans les écoles étatiques, au profit des enfants issus de familles défavorisées », éclaire le président de l’association. Au même titre, les entreprises auront l’obligation d’ouvrir leurs portes aux stagiaires. Et l’Etat d’aider les diplômés, au chômage à se reconvertir.
Ce programme permettra selon lui, d’améliorer le quotidien de 1 250 000 personnes et de donner de l’emploi sans délai à quelque 140.000 personnes. Dans un deuxième temps, sur un délai de 5 ans, 40 000 postes d’emploi seront crées chaque année et 450 000 personnes auront une activité.
«La sortie de crise passera également par la mise en œuvre d’un programme de coopération volontariste avec la Libye où les besoins de main d’œuvre sont importants et devraient permettre d’identifier des opportunités d’emploi pour environ 200.000 personnes ».
La micro-finance sera également propulsée avec la création de 10 organismes spécialisés en l’octroi de microcrédits. Implantés dans les quatre coins du pays, chacun bénéficierait de 10 millions de dinars de fonds pour soutenir les populations les moins nanties dans leur désir de se lancer à leur propre compte. Actuellement, 1 million de personnes bénéficient de ce service, soit seulement 20% des potentiels bénéficiaires.
Au sujet de la santé et de la sécurité sociale, Radhi Meddeb recommande dans son livre d’abolir l’activité privée complémentaire et la reconnaissance du corps des médecins hospitalo-universitaires et de sa double vocation : exercice de la médecine et l’enseignement supérieur et le faire profiter d’une rémunération à deux composantes.
Pour le sport, il est prévu une exonération des droits de douanes et de la suspension de la TVA pour les équipements sportifs et le reversement intégral des produits du pari sportif aux clubs sans prélèvement au profit de l’administration.
Le programme de Radhi Meddeb se penche aussi sur la question environnementale. Il explique qu’il est impératif d’ouvrir de grands chantiers de lutte contre la désertification. En préambule, Radhi Meddeb rappelle que les slogans ne sont pas des programmes et que « rien ne distingue, les programmes politiques les uns des autres», sans cacher son militantisme pour une Tunisie libre, progressiste et ouverte, et sa reconnaissance envers les années Bourguiba. Son ouvrage de 222 pages, décortique, chiffres et réalité socio-économique à l’appui, les différents secteurs d’activités et offre des solutions de rechange pour développer le pays. Il est disponible en version arabe et française auprès de l’association.

Tunisie : ce que Rached Ghannouchi a dit à J.A. en 1990


Il y a plus de vingt ans, Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste tunisien Ennahdha, avait accordé une longue interview à Jeune Afrique. Florilège.
Rached Ghannouchi a donné plusieurs interviews à Jeune Afrique dans les années 1990. L’une d’elles, accordée à notre collaborateur Hamid Barrada et publiée en janvier 1990 (J.A. Plus no 4) sous le titre « Si j’étais au pouvoir… », permet d’éclairer notre lanterne sur ce que pensait à l’époque le leader d’Ennahdha sur des sujets toujours (si ce n’est plus) d’actualité tournant autour de la démocratie, de la religion et de la vie quotidienne : laïcité, code du statut personnel, école, voile, influence de l’Occident, Iran, Arabie saoudite… Rached Ghannouchi, prédicateur, idéologue et chef du parti islamiste, a répondu à toutes les questions, y compris les plus embarrassantes, avec intelligence, diplomatie et sens de la nuance. En toile de fond : la volonté de « changer la vie » des Tunisiens. Extraits.
Sa vision de l’Occident :
« L’islam considère que la famille offre le lieu idéal pour que la triple fonction de la sexualité, naturelle (satisfaction d’un besoin), sociale (procréation et développement de ladite société) et psychologique (assurer une certaine sécurité intérieure), soit remplie. Alors qu’en Occident, parce que la liberté est érigée au rang de valeur suprême, on assiste à la dissolution grandissante de la famille, et les trois fonctions de la sexualité se trouvent perturbées. On se marie moins, on divorce à tour de bras, on entretient une vie sexuelle en dehors du mariage, on fait moins d’enfants, on abandonne les personnes âgées à la solitude des hospices… »
L’islam a-t-il un problème avec les femmes ?
« Nous avons un problème de civilisation. La société dans laquelle nous vivons est bâtarde : ni occidentale ni musulmane. D’où le malaise, pour nos sociétés qui s’ingénient à singer l’Occident… » Si le problème vient de l’Occident, les sociétés musulmanes une fois totalement islamisées connaîtraient-elles alors l’harmonie et le bien-être ? « Pas tout à fait. Quand l’Occident les a conquises, elles étaient déjà malades. Il a ajouté, ce faisant, ses propres maux aux nôtres. […] Tout n’est pas mauvais en Occident. Nous nous en prenons essentiellement au matérialisme, aux valeurs et aux comportements qu’il inspire. […] Le profit et la jouissance ne sont pas le but de l’existence. »
L’Arabie saoudite, l’Iran :
« Ils ne représentent pas à mes yeux un modèle. » La laïcité : « Elle commande le respect des autres, de leurs opinions et de leurs croyances, mais il faut croire [en France] qu’elle connaît des exceptions dès qu’il s’agit des musulmans. » Code du statut personnel : « Ses dispositions ne sont pas en général incompatibles avec l’islam. Il n’y a donc pas lieu de revenir sur l’interdiction de la polygamie. » Les bars, la consommation d’alcool : « Les bars fermeront quand ils n’auront plus de clients. Cela ne se fera pas du jour au lendemain, ce sera peut-être même l’affaire d’une génération. Une certaine souplesse est de mise aujourd’hui. L’objectif n’est pas tant l’interdiction que la suppression de la demande. […] Libre à [c]eux [qui continueraient de boire de l’alcool] d’apprécier ce qu’ils veulent. L’État musulman n’a pas à s’immiscer dans la vie privée des gens. » La plage, les seins nus : « L’islam est une religion de tolérance. Cela dit, ce n’est pas parce que nous sommes tolérants que nous devons accepter les atteintes à la dignité de nos peuples. Il pourrait y avoir des plages réservées aux touristes. » Les Tunisiens et Tunisiennes pourront y aller ? Réponse : « Pourquoi pas ? » Le hijab : « Il représente l’une des expressions de la société musulmane. L’État musulman l’encouragera. » La minijupe : « Je n’hésite pas : elle sera interdite, mais en fin de parcours, si les mesures pédagogiques n’ont pas porté leurs fruits. » L’école : « L’État devrait réduire ses interventions : il n’a plus à jouer le rôle qu’a joué naguère l’Église en Europe pour imposer une certaine culture à la société. » Le bilinguisme : « Plus nous parlerons de langues, plus nous serons libres. […] L’ouverture à l’égard des langues étrangères ne doit pas se faire au détriment de la langue nationale. Je dis bien la langue nationale et non l’arabe. […] L’islam ne s’est jamais donné pour mission d’arabiser la planète et l’arabe est loin d’être aujourd’hui la première langue utilisée par les musulmans. » La mixité : « Il est naturel que garçons et filles soient ensemble à l’école comme ailleurs. Le rôle de l’islam n’est pas de s’opposer à ce qui est naturel mais de l’éduquer. […] La participation des femmes aux côtés des hommes dans toutes les activités, sociales, culturelles, politiques, me paraît nécessaire et souhaitable. »

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