26 février 2008

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TUNISNEWS
 8 ème année, N°  2834 du 26.02.2008

 archives : www.tunisnews.net

Campagne   de  soutien  a  la candidature  pour  une  alternative  democratique aux   elections  presidentielles  de  2009: Communiqué Liberté et Equité: Arrestation d’un nouveau groupe dans la région de Khaznadar Liberté et Equité: Slim Boukhdhir est en danger AISPP:  Procès des 22 et 25 février OMCT: Tunisie: Suivi du cas TUN 171207_Confirmation de la peine de mort Luiza Toscane: Sameh Harakati victime de violences en prison Souffrances sans fin de l’opposant tunisien Ahmed Ouerghemi Le Temps Lundi: Interview de Hichem Hajji, membre du Bureau politique du Parti de l’Unité Populaire (PUP) Mezri Haddad: Laïcité française, le regard d’un penseur musulman AFP: La menace d’Al-Qaïda contre Israël croît, selon des analystes Reuters: « L’Union méditerranéenne » de Nicolas Sarkozy est morte

Liberation.fr : L’interview de Sarkozy aux lecteurs du «Parisien» trafiquée par l’Elysée


 

 

COMMUNIQUE

(traduit de l’arabe)

 

     CAMPAGNE   DE  SOUTIEN  A  LA CANDIDATURE POUR  UNE  ALTERNATIVE  DEMOCRATIQUE AUX ELECTIONS  PRESIDENTIELLES   DE  2009

  

 

   A l’issue de la conférence de presse du mercredi 14 février 2008,au cours de laquelle a été rendue publique la candidature de Maitre Ahmed Nejib CHEBBI pour l’élection présidentielle de 2009 sur la base de la décision des instances dirigeantes de son parti,le Parti Démocratique et progressiste,nous avions annoncé la mise en place d’un groupe de suivi de l’appel de personnalités indépendantes  « de soutien à une candidature pour une alternative démocratique en 2009 »

Cette instance- composée de Khémaïs CHAMMARI, M° Ayachi HAMMAMI et Mme Samya ABBOU- a réuni, samedi 23 février,les signataires de cet appel pour faire le point de la situation.

Au terme de cette rencontre chaleureuse et positive, il a été convenu :

 

1-                   de prendre acte de l’écho suscité par l’initiative de soutien et l’appui apporté,depuis le 14-02, par un certain nombre de personnalités,notamment, Mrs Ahmed OUNAÏES, ancien ambassadeur et universitaire,Mohamed Tahar CHAYEB ,universitaire et syndicaliste ,Neji MARZOUK, membre du CD de la LTDH et éditeur, Mme Souad MARZOUK,syndicaliste et Jamel MSELLEM, président de la section de Sousse de la LTDH et syndicaliste.

 

2-                   de constater que la première phase de notre démarche a atteint , dans une large

mesure et malgré les pressions de tous ordres, ses objectifs et principalement le fait de mettre en relief le caractère non exclusivement partisan et l’envergure nationale de la candidature de Maitre Ahmed Nejib CHEBBI.

 

      3- de se féliciter du fait, qu’en dépit de la campagne gouvernementale de

désinformation , les sujets légitimes de tensions et de malentendus avec les        autres composantes de l’opposition démocratique et nationale véritable,ont été dissipés et ont été désamorcés par le dialogue et la volonté d’éviter les invectives et les polémiques outrancières.

 

4-                         de lancer, prochainement et pour la deuxième phase de notre intervention,

une pétition nationale à vocation la plus large possible,inspirée de l’appel du       14-02 qui demeure le texte de référence, pour poser de façon claire la question du droit à la candidature, sans exclusive et sans aucune contrainte discriminatoire d’ordre politique, pour tout candidat ou candidate qui le désire, en particulier la candidature de Maitre Ahmed Néjib CHEBBI, dans le cadre de l’exercice effectif par le peuple tunisien de son droit imprescriptible et qui lui est actuellement dénié- au libre choix de ses dirigeants.

 

5-                         de rappeler que la Commission Nationale de Soutien ne sera mise en place

que dans quelques semaines à la suite d’une consultation élargie et sur la base   d’un partenariat équilibré et loyal entre la direction et les structures du PDP d’une part, et, d’autre part, d’autres forces politiques qui souscriraient à notre démarche ainsi que des personnalités indépendantes et les signataires de l’appel du 14-02 qui en émettraient le désir. Cette Commission aura la charge de conduire la campagne et d’en approfondir les thèmes programmatiques.

 

6-                         de prendre acte des conditions de déroulement de la première réunion

d’information et de sensibilisation tenue à Sfax le dimanche 24-02 et animée par la Secrétaire Générale du PDP Mme Maya JRIBI, Maître Ahmed Néjib CHEBBI et Mr Khémaïs CHAMMARI. Cette réunion ,réussie, a vu la participation, aux côtés des militantes et des militants du PDP, de nombreux démocrates, de syndicalistes et de jeunes connus ,sur le plan régional, pour leur dynamisme et leur engagement conséquent.

 

7-                         de déplorer, et de dénoncer, la stratégie de communication imposée par le

pouvoir aux médias locaux et aux partis de l’allégeance gouvernementale. L’ordre a en effet été officiellement donné depuis le 17 février 2008, à l’ensemble des médias- à l’exception d’At-Tarik -Al-Jadid, Mouatinoun et Al-Mawqef ,de ne pas évoquer la candidature de Maître Ahmed Néjib CHEBBI ; cinq publications de caniveau hebdomadaires et en ligne sur la toile étant chargé de la campagne d’injures ,de calomnies et de diffamation (dont les officines de l’Etat-RCD, assurées de leur impunité ,se sont fait une spécialité qui n’honore ni ses commanditaires, ni l’image de notre pays ), en relation avec la « mobilisation » de ceux des partis de l’allégeance gouvernementale qui ont accepté de jouer le rôle de supplétifs agressifs du RCD, le PUP,le PLS et le PVP ,des entités dont nul n’ignore l’absence de crédibilité politique.

                                                                       

                                                                         TUNIS LE 25 FEVRIER 2008

                                   LE GROUPE DE SUIVI DE L’APPEL DU 14-02-2008

 


 

Liberté pour Slim Boukhdhir, la plume libre Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax: 71 340 860 Email : Liberte_équite@yahoo.fr Tunis, le 25 février 2008 Arrestation d’un nouveau groupe dans la région de Khaznadar

Les forces de la police politique ont arrêté jeudi 21 février 2008 un groupe de jeunes demeurant dans la région de Khaznadar (Tunis) et les ont emmenés dans un lieu inconnu. Il s’agit de : Mohammed Tayeb Bousnina, originaire de la région de Oueslatia (Kairouan), technicien supérieur en mécanique électrique. Jihad Nsiri (19 ans), originaire de la région de Sidi Bouzid, lycéen stagiaire Samir Fadhlouni, originaire de Bizerte, licencié en informatique Fahd …. Originaire de la région de Jérissa (gouvernorat du Kef), technicien supérieur en électronique Izzet…. Étudiant en quatrième année d’économie et gestion Tarek… Originaire de Béja Bahri Turki, originaire de Testour, technicien supérieur en électronique Pour le bureau exécutif de l’organisation Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version originale, LT)

 


 

Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax: 71 340 860 Email : Liberte_équite@yahoo.fr Tunis, le 25 février 2008 Slim Boukhdhir est en danger

 
Slim Boukhdhir, prisonnier d’opinion, journaliste et militant des droits de l’homme, membre du bureau exécutif de l’organisation Liberté et Equité, incarcéré actuellement à la prison de Sfax, a commencé une grève de la faim illimitée le 15 février 2008 pour exiger sa libération et dénoncer ses mauvaises et pénibles conditions d’incarcération; Il est déjà malade et le médecin de la prison veut l’obliger à se faire opérer d’un kyste pulmonaire. Il a été transféré de sa cellule dans un cachot exigu, obscur et dépourvu d’équipement et d’hygiène, avec des toilettes sans porte. L’administration a fait obstruer la petite fenêtre procurant de l’air et de la lumière naturelle. Slim Boukhdhir y vit avec trois détenus de droit commun. Sa famille demandé à son médecin personnel de lui rendre visite afin qu’il donne son avis sur la nécessité d’une opération maintenant alors qu’il est dans un état de faiblesse causé par ses grèves de la faim à répétition, le seul moyen qui lui reste pour exprimer sa réprobation face à ces traitements inhumains. [… ] Pour le bureau exécutif de l’organisation Le président, Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association Internationale de Soutien aux prisonniers politiques 43 rue Eldjazira, tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 25 février 2008  
 
Après avoir refusé à l’avocat de Saber Ragoubi (condamné à mort) de rendre visite à son client vendredi, refus réitéré le samedi, l’administration de la prison de Mornaguia a fait machine arrière aujourd’hui lundi et a autorisé Saber Ragoubi, Imed Ben Ameur, Taoufik Lhouimdi, Badreddin Ksouri, Mohammed Amine Dhiab, Ramzi Elifi, Ahmed Mrabet et Mohammed Amine Jaziri à rencontrer leurs avocats, Maîtres Chaouki Tayeb, Karim Ktib, Abderraouf Ayadi et Samir Dilou. Ils ont affirmé avoir été menacés après le prononcé du jugement et maltraités, -Saber Ragoubi et Ali Arfaoui ont été mis à l’isolement dans des cachots individuels. […] La première chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Hédi Ayari, a examiné, aujourd’hui lundi 11 février : * l’affaire n°14505 dans laquelle sont déférés Hichem Saadi, Mohammed Taoufik Ben Abdallah, Taoufik Herzli, Ahmed Hedhli, Oussama Naouar, Yahya Ben Zakour, Selmane Rzig, Mohammed Lafi, Ali Arfaoui, Lassaad Hachana, Naoufel Sassi, Anis Krifi, Rafik Elouni, Ahmed Saadaoui, Amir Charfeddine, Abderrahmane Tenniche, Mehdi Khlaïfia et Mouaz Ghazzaï, accusés d’adhésion sur le territoire de la République à une entente ayant fait du terrorisme un moyen de réaliser ses objectifs, d’utilisation du territoire de la République pour recruter des personnes en vue de commettre une infraction terroriste sur le territoire de la République, d’appel à adhérer à une organisation en rapport avec les crimes de terrorisme, d’utilisation d’un nom, d’un mot et d’un symbole pour identifier une organisation terroriste, ses activités et ses membres. Maîtres Ibada Kefi, Ahmed Nejib Chebbi, Mohammed Néjib Ben Youssef, Abdelfattah Mourou, Anouar Aouled Ali, Samir Ben Amor, Omar Horchani, Choukri Belaïd, Omar Rahmouni ont plaidé en leur défense. Le juge a décidé de lever la séance pour le délibéré et le prononcé du jugement à l’issue de l’audience. […] * l’affaire n°15042 dans laquelle est déféré Foued Chérif, accusé d’adhésion hors du territoire de la République à une organisation ayant fait du terrorisme un moyen de concrétiser ses objectifs. Maître Samir Ben Amor s’est présenté et a dit être prêt à plaider mais le tribunal a décidé de repousser la séance au 3 février 2008*, à cause du l’absence de lisibilité de l’acte d’accusation. L’accusé avait été livré par les autorités italiennes après que les autorités tunisiennes aient assuré qu’il ne serait pas soumis à la torture. * la cinquième chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Touhami Elhafi a examiné aujourd’hui lundi 25 février 2008 l’affaire n°14661dans laquelle sont déférés Mourad Abdessalam, Mohammed Dhifallah, Aymen Limam et Soufiane Ben Romdhane, accusés d’adhésion sur le territoire de la République à une entente ayant fait du terrorisme un moyen de concrétiser ses objectifs, d’appel à adhérer à une organisation terroriste, de fourniture d’armes, d’explosifs, de munitions, de matériaux et équipements analogues à une organisation terroriste, de fourniture de renseignements à une organisation terroriste. Maîtres Ahmed Seddik, Samir Ben Amor, Anouar Kousri et Hédi Naïri ont plaidé en leur faveur. […] * La même chambre a prononcé le 22 février son jugement dans l’affaire 14658. Elle a condamné à l’emprisonnement pour une durée de deux ans Aymen Amara et Nabil Chaanbi, et à l’emprisonnement pour une durée d’un an Tarek Belghith, Ammar Hannachi, Aymen Nasri et Aymen Herzi, pour adhésion sur le territoire de la République à une entente ayant fait du terrorisme un moyen de concrétiser ses objectifs. Elle les a aussi condamnés à une peine de contrôle administratif pour une durée de cinq ans. Et elle a condamné à l’emprisonnement pour une durée de six mois Amir Rbi’i et Néji Marzouki pour n’avoir pas révélé aux autorités des informations en leur possession sur une organisation terroriste. Elle a prononcé un non lieu pour Ahmed Chebbi, Fehmi Bel Hajj Salah, Azzeddine Chaker et Hassem Ayari. L’association a appris que Zakaria Makouri (affaire 8006) et Ikram Zelfani (affaire n°8254) avaient été arrêtés à nouveau et déférés devant le sixième juge d’instruction (affaire n°11747) pour les mêmes accusations qui les avaient amenés à être déférés devant le quatrième juge d’instruction qui avait décidé de remettre en liberté Makouri le 12 février 2008 pour être arrêté le 15 et il n’a été déféré que le 22, en violation flagrante des délais légaux de garde à vue. Quant à Zelfani, la décision de remise en liberté n’avait pas été appliquée, et il a été déféré devant le juge depuis… la prison ! […] Pour la commission de suivi des procès Le président de l’Association Maître Saïda Akrami * sic, LT (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 


 

Cas TUN 171207.2

Suivi des cas TUN 171207 et TUN 171207.1

Condamnations/ Peine de mort/ Absence de garanties d’une procédure régulière/ Allégations de torture

 

Genève, le 25 février 2008

 

Le Secrétariat international de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) a reçu de nouvelles informations concernant la situation suivante en Tunisie.

 

Nouvelles informations 

 

Le Secrétariat international de l’OMCT a été informé par le Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT), organisation membre du réseau SOS-Torture de l’OMCT, de la confirmation, le 20 février 2008, de la peine de mort de M. Saber Rakoubi (24 ans) ainsi que les jugements en première instance prononcés contre les 29 autres accusés dans l’affaire dite de « Soliman », avec une réduction de peine peu significative pour certains (voir les détails en annexe) par la cour d’appel de Tunis, présidée par le juge Manoubi Ben Hmidan. La seconde condamnation à mort, soit celle de M. Imed Ben Amer (34 ans), a été commuée en peine de prison à perpétuité.

 

Selon les informations reçues, de nombreuses irrégularités ont été observées durant le procès. Ainsi, la cour a refusé d’examiner les requêtes préalables des avocats de la défense, comme la demande d’examen médical et le constat des traces de torture montrés par les accusés devant la cour. Les avocats de la défense auraient l’intention de se pourvoir en cassation.

 

Le Secrétariat international de l’OMCT exprime sa plus vive inquiétude quant à ce verdict, en particulier la confirmation de la peine capitale, et aux conséquences inhumaines induites. L’OMCT rappelle qu’elle est fermement opposée à la peine de mort en tant que forme extrême de traitement cruel, inhumain et dégradant ainsi que comme violation du droit à la vie tel que proclamé dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et par d’autres instruments internationaux de protection des droits de l’homme. L’OMCT est d’autant plus préoccupée suite aux allégations de torture en détention et les irrégularités dans la procédure[1]. L’OMCT rappelle que la Tunisie est partie à la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ainsi qu’au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) qui prohibent la torture et les mauvais traitements. En lien avec leurs obligations en vertu de ces traités, les autorités tunisiennes doivent veiller à ce que les autorités compétentes procèdent immédiatement à une enquête impartiale chaque fois qu’il y a des motifs raisonnables de croire qu’un acte de torture a été commis sur tout territoire sous sa juridiction. Par ailleurs, l’article 15 de ladite Convention stipule que «tout Etat partie veille à ce que toute déclaration dont il est établi qu’elle a été obtenue par la torture ne puisse être invoquée comme un élément de preuve dans une procédure, si ce n’est contre la personne accusée de torture pour établir qu’une déclaration a été faite». L’OMCT appelle également les autorités judiciaires à se conformer à tous les principes internationaux reconnus en matière de procès équitable et de garantir en toutes circonstances la liberté de leurs ressortissants, en se conformant à l’article 9.1 du PIDCP qui stipule que « nul ne peut faire l’objet d’une arrestation ou d’une détention arbitraire ». L’OMCT, vivement préoccupée par les conditions de détention de ces individus, prie les autorités tunisiennes de garantir en toutes circonstances leur intégrité physique et psychologique, en se conformant à l’article 10.1 du PIDCP qui dit que « toute personne privée de sa liberté est traitée avec humanité et avec le respect de la dignité inhérente à la personne humaine » et à l’Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus.

 

Rappels des faits

 

Le Secrétariat international de l’OMCT avait été informé des mauvais traitements subis par 30 prévenus au cours d’une audience par plusieurs agents de la Brigade d’intervention rapide à Tunis, le 15 décembre 2007.

 

Selon les informations reçues, le 15 décembre 2007, les 30 jeunes âgés entre 21 et 36 ans, comparaissant dans l’affaire N° 14502/4 en vertu de la loi anti terroriste, ont été battus avec des matraques par plusieurs agents de la Brigade d’intervention rapide qui ont fait irruption dans la salle au cours de l’audience présidée par le juge Mehrez Hammami.

 

Cette intervention se serait produite juste après que les avocats eussent demandé le rapport de l’affaire afin de permettre aux avocats, ayant été commis d’office par le Conseil de l’ordre, de prendre connaissance du dossier et de rendre visite à leurs clients. Le Bâtonnier aurait demandé le report en formulant plusieurs requêtes au nom de la défense et parmi elles, l’accès au dossier original de l’affaire, parce que les dates de l’arrestation auraient été effacées de la copie remise aux avocats qui avaient pu accéder au dossier. Toutefois, selon les mêmes informations, le président aurait rejeté en bloc les demandes de la défense et annoncé qu’il allait entamer l’interrogatoire des prévenus tout en procédant à la lecture de l’acte d’accusation suite à quoi la défense aurait protesté contre cette atteinte à ses droits avec l’appui des prévenus. Plusieurs agents de la Brigade d’intervention rapide auraient ensuite fait irruption dans la salle d’audience et se seraient jetés sur les prévenus en les frappant violemment de leurs matraques et en les évacuants de la salle sous les coups. Malgré les protestations des avocats, le président aurait poursuivi la lecture de l’acte d’accusation provoquant le retrait en bloc de la défense.

 

Par ailleurs, selon les informations, le père d’un prévenu, M. Moncef Al Jaziri, aurait été arrêté et détenu plusieurs heures dans le palais de justice, accusé d’avoir perturber l’audience.

 

Le 30 décembre 2007, la 4ème chambre du Tribunal de première instance de Tunis a condamné à la peine capitale, deux des 30 individus accusés de terrorisme, à savoir M. Imed Ben Amer et M. Saber Rakoubi. Huit individus ont été condamnés à la prison à perpétuité et le reste des prévenus à des peines allant de 30 à cinq ans de prison ferme.

 

Selon les informations, ces 30 individus ont été arrêtés entre la deuxième quinzaine de décembre 2006 et la première semaine de janvier 2007 dans plusieurs villes du pays, suspectés d’avoir des liens avec le groupe responsable des confrontations armées avec les forces de l’ordre qui ont eu lieu dans la banlieue sud de Tunis fin décembre 2006 et qui se sont soldées par la mort de 12 d’entre eux et de membres de l’armée. Selon les informations, leurs avocats ont affirmé qu’ils ont été systématiquement torturés dans les locaux du Ministère de l’Intérieur et que les procès verbaux (PV) de garde à vue ont été falsifiés. Ils auraient été transférés en prison après plus d’un mois de détention et y auraient été à nouveau torturés ainsi que soumis à des traitements dégradants. Ils auraient été cagoulés et passés à tabac et obligés de dormir à même le sol, privés de couvertures, en plein hiver. Par ailleurs, leurs avocats se sont plaints qu’ils arrivaient au parloir pour la visite les yeux bandés et les mains et les jambes entravées.

 

Actions requises 

 

Merci d’écrire aux autorités de la Tunisie, afin de leur demander de:

 

i.                     Garantir, en toutes circonstances, la sécurité et l’intégrité physique et psychologique de tous les individus mentionnés ci-dessous, mettant à leur disposition des soins médicaux appropriés si nécessaire;

ii.                   Garantir l’accès inconditionnel à leurs avocats et à leur famille;

iii.                  Annuler la condamnation à mort et déclarer la nullité des jugements fondés sur des éléments de preuve obtenus par la torture ou d’autres contraintes;

iv.                  Garantir une réparation adéquate;

v.                    Garantir une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur ces évènements, en particulier sur les allégations de torture et mauvais traitements, et ce afin d’identifier les responsables, de les traduire devant un tribunal civil indépendant, compétent et impartial et d’appliquer les sanctions pénales, civiles et/ou administratives prévues par la loi;

vi.                  Instituer un moratoire sur les exécutions en vue de l’abolition de la peine de mort (tel que prévu par la Résolution de l’AG A/C.3/62/L.29 intitulée ‘Moratoire sur la peine de mort’);

vii.                 Garantir le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales à travers le pays selon les lois nationales et les instruments internationaux des droits de l’homme.

 

Adresses 

 

· M. Zine el-Abidine Ben Ali, Président de la République, Palais de Carthage, 2016 Carthage, Tunisie, Fax: +216 71 744 721 ou +216 71 731 009

· M. Mohamed Ghannouchi, Premier Ministre, Secrétariat Général du Gouvernement, Rue de la Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie, Fax: +216 71 562 378

· M. Rafik Belhaj Kacem, Ministère de l’Intérieur et du Développement local, Avenue Habib Bourguiba, 1001 Tunis, Tunisie, Fax: ++ 216 71 340 888; Email : mint@ministeres.tn

· M. Kamel Morjane, Ministère de la Défense Nationale, Avenue Bab Mnara, La Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie, Fax: +216 71 561 804

· M. Bechir Tekkari, Ministère de la Justice et des Droits de l’homme, 57, Boulevard Bab Benat, 1006 Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 568 106 ; Email : mju@ministeres.tn

· Ambassadeur, S.E M. Samir Labidi, Mission permanente de la Tunisie auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, 58 Rue Moillebeau, Case postale 272, 1211 Genève 19, Suisse, Fax : +41 22 734 06 63 ; Email : mission.tunisia@ties.itu.int

· Ambassade de la Tunisie à Bruxelles, 278 avenue de Tervueren, 1150 Woluwe-Saint-Pierre, Belgique, Fax : + 32 2 771 94 33; Email : amb.detenusie@brutele.be

 

Prière d’écrire également aux représentations diplomatiques de la Tunisie dans vos pays respectifs

***

Genève, le 25 février 2008

 

Veuillez nous informer de toute action entreprise en citant le code de cet appel dans votre réponse.

 

Annexe 

 

Verdict des 30 condamnés prononcé le 20 février 2008 1. Ahmed Mrabet (23 ans) condamné à 20 ans (au lieu de 30 ans) 2. Ali Arfaoui (43 ans) condamné à perpétuité 3. Ali Sassi (22 ans) condamné à 30 ans 4. Amine Dhiab (29 ans) (handicapé mental) condamné à 20 ans 5. Amine Jaziri (28 ans) condamné à 30 ans 6. Badreddine Ksouri (25 ans) condamné à 30 ans 7. Fethi Salhi (24 ans) condamné à perpétuité 8. Hatem Ryabi (29 ans) condamné à 10 ans 9. Imed Ben Amer (34 ans) condamné à perpétuité 10. Jamal Mellakh (24 ans) condamné à 10 ans 11. Jawhar Kassar (30 ans) condamné à 15 ans 12. Jawhar Slama (29 ans) condamné à 20 ans 13. Kamel Omhani (24 ans) condamné à 15 ans 14. Khalifa Garraoui (26 ans) condamné à 7 ans 15. Khelil Zendah (22 ans) condamné à 3 ans (au lieu de 5 ans) 16. Marouane Khelif (30 ans) condamné à 8 ans 17. Mehdi Haj Ali (27 ans) condamné à 8 ans (au lieu de 12 ans) 18. Mejdi Latrach (24 ans) condamné à 30 ans 19. Mohamed Bekhiti (22 ans) (non voyant) condamné à 12 ans 20. Mohamed Ben Latifa (24 ans) condamné à perpétuité 21. Mokhless Ammar (26 ans) condamné à perpétuité 22. Nafti Bennani (31 ans) condamné à 4 ans (au lieu de 6 ans) 23. Osama Abadi (25 ans) condamné à 30 ans (au lieu de perpétuité) 24. Ramzi Aifi (25 ans) condamné à perpétuité 25. Saber Rakoubi (24 ans) condamné à mort 26. Sahbi Nasri (26 ans) condamné à perpétuité 27. Taoufik Houimdi (29 ans) condamné à 30 ans 28. Wael Ammami (22 ans) condamné à perpétuité 29. Zied Esid (26 ans) condamné à 30 ans 30. Zouhayr Jrid (27 ans) condamné à 3 ans (au lieu de 5 ans)

 


 


[1] L’acte d’accusation aurait été lu avant même que les avocats constitués n’aient eu connaissance du dossier et en l’absence des accusés, contrairement aux règles de procédure.

  Refus systématique de la cour d’examiner les requêtes préalables formulées par les avocats de la défense, notamment les demandes d’examen médical (particulièrement pour un accusé handicapé mental), et refus systématique de permettre à la défense de poser des questions aux accusés par l’intermédiaire du tribunal.

  Des accusés risquant la peine de mort auraient eu droit en moyenne à 6 minutes chacun pour répondre aux 9 accusations pesant sur eux devant la Cour.

  Les PV de police auraient été falsifiés et les avocats auraient produits des rapports établissant la falsification (témoignages de 14 témoins qui ont assisté à l’arrestation, alertes d’ONG sur ces arrestations antécédentes à la date figurant sur les PV).

  Les pièces saisies n’auraient pas été exposées à l’audience. Face aux réclamations de la défense, le président aurait produit des photos, l’une d’elle montrant des boites en métal.

  La torture aurait été pratiquée systématiquement sur les prévenus qui ont montré à la cour les traces encore visibles de leurs tortures après 12 mois de détention. L’un d’eux aurait affirmé avoir subi le supplice du bâton dans l’anus en présence du Ministre de l’Intérieur en personne, Rafik Bel Haj Kacem. La cour aurait refusé systématiquement de consigner ces déclarations, interrompant les accusés afin qu’ils n’achèvent pas leurs phrases.

 

 


 

Sameh Harakati victime de violences en prison

Sameh Harakati, prisonnière de droit commun condamnée à onze années d’emprisonnement par le tribunal de première instance de Tunis, a vu ses conditions d’incarcération se dégrader brutalement. Alors qu’elle avait été mutée l’année passée dans un pavillon où elle était bien traitée, elle se plaint actuellement de devoir subir les brimades et les passages à tabac,perpétrés par une surveillante de la prison de la Mannouba. Sameh Harakati est en détention depuis novembre 2006, elle a été écrouée pour « vol avec violences, constitution et participation à une bande de malfaiteurs, trafic de marchandises prohibées ». Son procès en appel se tiendra le 15 mars prochain devant la onzième chambre de la Cour d’Appel de Tunis. Elle sera défendue par maître Chaker Alouane. Luiza Toscane Se reporter aux blogs qui lui sont consacrés : Libérez Sameh ! sameh.bloguez.com/ Sameh Harakati : SAMEH HARAKATI tunisie-harakati.mylivepage.com/ Site de tunisie-detention : CMonSite www.tunisie-detention.cmonsite.fr/

 


Souffrances sans fin de l’opposant

tunisien Ahmed Ouerghemi

 
Je me présente : je suis l’opposant tunisien Ahmed Ouerghemi né le 28 avril 1957 à Tunis, je suis originaire du Gouvernorat de Médenine dans le sud tunisien.
Je réside en France depuis 1986. J’ai quitté mon pays comme tous ceux qui ont fui l’injustice, l’oppression et la répression : pour dire mon opposition au régime dictatorial et pour défendre la liberté, la dignité et la justice et les droits de l’homme. Mais cette injustice m’a poursuivie jusqu’ici en France où je suis resté depuis sans droits, sans papiers, sans droit au travail. Je vis une vie d’assiégé.
Mon seul crime c’est d’avoir défendu les prisonniers politiques, les prisonniers d’opinion, et d’avoir été aux premiers rangs dans les manifestations et les marches afin de lutter contre l’oppression. J’ai dû le payer cher : j’ai été privé de mes enfants restés en Tunisie et surtout la plus jeune que je n’ai pas revue depuis sa naissance. Ma femme a été contrainte par le régime à me divorcer. Et ce même régime a poussé la police française à me harceler, en exerçant sur moi des pressions pour que je travaille avec elle comme indicateur pour épier l’opposition et surtout les musulmans fréquentant les mosquées. Quand j’ai refusé catégoriquement cela, on m’a privé du droit au séjour, malgré que l’Ofpra m’en a accordé le droit depuis 2005 et ce malgré mes lettres envoyées aux chefs de gouvernements qui se sont succédés et à leurs ministres. Mais toutes ces lettres envoyées en recommandé sont restées sans réponse.
J’ai vécu une vie sociale dure, sans travail, sans pouvoir payer le loyer, ni les médicaments, ni avoir de quoi manger. J’ai dû me remarier en France et j’ai eu deux filles : Chaima âgée de cinq ans et Wissal trois ans. J’ai aujourd’hui plus de 50 ans et je suis toujours dans cette situation dramatique crée par la police française agissant sous instigation de la police tunisienne.
Cette situation m’a occasionné des troubles nerveux ainsi que le diabète, alors que je suis un des plus anciens opposants tunisiens et cela fait plus de 22 ans que je souffre de cette situation parce que je n’ai pas voulu collaborer et me soumettre à l’oppression.
Je m’adresse à la conscience du monde et aux défenseurs de la liberté et de la dignité humaines sur cette terre ainsi qu’à toutes les organisations et associations des droits de l’homme et de l’information afin qu’elles interviennent auprès des autorités françaises pour qu’elles m’octroient un titre de séjour.
Je lance un appelle à tous ceux de bonne volonté et à tous ceux qui refusent l’injustice et la détresse pour qu’ils prennent à coeur mon affaire : au nom de mes deux fillettes à qui j’ai du mal à acheter du lait, au nom de mes quatre enfants restés en Tunisie et que je n’ai pas revus depuis 22 ans et au nom de l’humanité qui nous unit.
Et d’avance merci.
Ahmed Ouerghemi
0614114344

 


Typologie des partis de l’opposition

« Ceux qui disent que notre parti est proche ou l’allié du Pouvoir ne savent qu’importer les étiquettes… Devrons-nous leur dire qu’ils sont à la solde de partis étrangers ?»

 

* Interview de notre invité de ce lundi : Hichem Hajji, membre du Bureau politique du Parti de l’Unité Populaire (PUP)

 

Notre invité, aujourd’hui, est Hichem Hajji, membre du Bureau politique du Parti de l’Unité Populaire (PUP), chargé de l’information et compagnon de longue date du secrétaire général du parti, Mohamed Bouchiha. Il est considéré par les observateurs comme étant le numéro deux du parti.

 

Il nous parle, ici, des activités du Parti, de son programme d’avenir, de la participation aux élections présidentielles et législatives de 2009.

 

Il nous parle, aussi, de l’expérience de la « Rencontre Démocratique » qui regroupe le PUP, l’Union Démocratique Unioniste (UDU), le Parti Social Libéral (PSL) et le Parti des Verts pour le Progrès (PVP).

 

 

• Le Temps : Quelles sont les grands axes du programme d’avenir du parti ?

 

-Hichem Hajji : Nous préparons les échéances électorales de 2009 et les municipales de 2010. En plus des questions relatives aux activités du parti comme la préparation des Consultations Nationales sur la formation professionnelle, la fonction publique et la jeunesse.

 

 

• Commençons par les préparatifs pour les élections de 2009 .

 

-Sur deux plans : Celui du cadre politique et celui des lois régissant la vie politique. A ce niveau nous enregistrons des indicateurs prometteurs comme le dialogue avec le Conseil de l’Ordre des avocats qui a donné ses fruits, les réformes dans le domaine de l’information et d’autres. Nous espérons que des amendements contribueront à promouvoir davantage la vie politique notamment dans le code électoral. Pour nous la participation à ces élections entre dans le cadre de la consolidation du processus démocratique. Nous espérons dans ce sens que d’autres partis qui ont déposé des demandes de visas y participent aussi. Nous espérons aussi que les deux partis non parlementaires, le Parti Démocratique Progressiste (PDP) et le Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL) y participent et gagnent des sièges à la Chambre des députés.

 

 

 

•Parlez-nous du Code électoral ?

 

-Nous sommes pour la révision de certains de ses articles, par exemple, ceux qui concernent le nombre des circonscriptions et le mode de scrutin. Nous sommes aussi pour la réforme de l’expérience de l’Observatoire National des élections afin que les élections se déroulent démocratiquement et dans la transparence la plus totale. Un Observatoire national je dis bien car nous sommes contre toute ingérence étrangère.

  

•Mais concrètement comment le PUP est-il en train de préparer ces échéances électorales ?

 

-Le Bureau politique du parti se réunira le 28 février pour constituer des commissions à cet effet et examiner les grandes lignes du programme électoral du parti. Au PUP, nous tenons à consolider la cohésion au sein du parti qui est pour nous un acquis majeur.

  

•Le PUP a placé l’année 2008 sous le signe de la jeunesse. Quel est le programme du parti en ce sens ?

 

-Nous allons organiser des séminaires de formation et d’encadrement dans les régions pour impliquer davantage les jeunes qui seront couronnés par un colloque international avec la participation d’organisations des jeunes de France, du Maroc, de Syrie, de Libye et d’Algérie.

  

•Quelles réformes revendique le PUP ?

 

-Comme je l’ai dit, des réformes pour promouvoir la vie politique basées sur le dialogue afin de consolider les acquis et d’en réaliser d’autres.

 

 

 

•D’aucuns classent le PUP, entre autres, comme parti proche du Pouvoir. Qu’en dites-vous ?

 

-Ce sont des étiquettes qui ne changent pas la nature de l’étape que traverse la Tunisie. Une étape de consolidation du processus démocratique. En plus, tout le monde sait que ce sont des étiquettes et des qualificatifs importés. Ceux qui nous taxent d’allié ou de proche du pouvoir, leurs partis ne sont pas plus importants que le nôtre, ni sur le plan historique, ni encore sur le plan de l’influence.

 

Nous ne leur disons pas qu’ils sont à la solde de partis étrangers ou dans leur mouvance. Nous leur disons tout simplement que la Tunisie et dans une étape de transition démocratique spécifique d’autant plus que c’est le président du parti au pouvoir qui est l’initiateur du processus démocratique. En plus, il y a le poids dominant du RCD comparé aux partis de l’opposition et aussi il y a l’éventualité de l’existence de forces rétrogrades qui sont contre l’esprit démocratique. Devant cette réalité, il faut privilégier le dialogue loin de toute radicalisation et il ne faut pas se placer en donneur de leçons et en leadership. Au PUP on est allié de personne nous avons nos spécificités et notre programme et nous faisons partie du mouvement démocratique, et dans la compétition électorale nous sommes capables de vaincre ceux qui doutent de notre parcours et de notre rôle.

 

 

 

• « La Rencontre Démocratique » qui est une sorte d’alliance qui regroupe le PUP, l’UDU, le PSL et le PVP est concrètement en hibernation. Comment jugez-vous cette expérience ?

 

-Cette expérience est terminée. Elle a été constituée pour présenter des propositions de réformes au Président de la République dans le cadre des mesures qu’il devait annoncer à l’occasion du 20ème anniversaire du Changement.

  

•Mais, cette alliance a soulevé des critiques, certains même des partis concernés se sont étonnés que des partis aux idéologies différentes forment une alliance.

 

-L’expérience a soulevé des critiques. Mais elle a montré que la pratique du dialogue même sur des questions communes n’est pas encore mûre au sein des partis de l’opposition.

 

Au PUP, on est appelé à faire le bilan de cette expérience. En tout cas, nos relations avec les partis de la « Rencontre Démocratique » sont bonnes.

  

•Pensez-vous que cette expérience sera redynamisée à l’occasion des échéances électorales de 2009 ?

 

-Le Code électoral actuel n’encourage pas les alliances aux législatives de 2009. Reste l’élection présidentielle. Mais, c’est prématuré d’en parler.

  

•Justement, que pensez-vous de l’annonce de la candidature de Néjib Chebbi ?

 

-Pour le principe, il est libre. Mais, nous ne réagirons pas positivement à cette initiative pour plusieurs raisons.

 

Premièrement, Néjib Chebbi ne rate aucune occasion d’attaquer les partis parlementaires. Deuxièmement, en 1999, on l’a contacté pour apporter son soutien à la candidature à l’élection présidentielle du secrétaire général du PUP à l’époque Mohamed Belhaj Amor, il a refusé. Troisièmement, c’est très prématuré et avec l’annonce de sa candidature il ne fait que fausser le débat. Je me demande, ici, est-ce le droit du PUP de présenter ou est-ce uniquement le droit de Néjib Chebbi de se présenter ? Je peux lui dire que l’époque des leaderships et dépassée.

 

Interview réalisée par Néjib SASSI

 

(Source : «  Le Temps Lundi» (Hebdomadaire – Tunis), le 25 février 2008)

 

 

 


 

Laïcité française, le regard d’un penseur musulman.

 

           

            « Malheur à celui par qui le scandale arrive », disent les Evangiles. Les trois discours du président Sarkozy, successivement prononcés au Latran, le 20 décembre 2007, à Riyad, le 7 janvier 2008 et à Paris, le 17 janvier,  ont suscité de très vives réactions. Certains le soupçonnent de vouloir modifier la loi de 1905, ce « monument inviolable » selon Jacques Chirac. D’autres l’accusent de tentative néo-cléricale (Jean Bauderot), voire de tentations concordataires archéo-napoléoniennes.

 

            La polémique porte sur deux affirmations présidentielles : la « laïcité positive » et les « racines essentiellement chrétiennes » de la France. Ce qui étonne le plus dans cette affaire, c’est l’étonnement des indignés. Les propos de Nicolas Sarkozy traduisent en effet ses positions politiques, adossées à des convictions religieuses publiquement affichées bien avant de se porter candidat à la magistrature suprême. Dès 2004, dans son livre passé inaperçu, La République, les religions, l’espérance, il disait : « Je suis de culture catholique, de tradition catholique, de confession catholique. Même si ma pratique religieuse est épisodique, je me reconnais comme membre de l’Eglise catholique ». On ne peut donc pas l’accuser d’avoir trompé ses électeurs. On peut en revanche s’interroger sur le mutisme des médias et celui des intellectuels lorsque ce livre a été publié !

 

L’accélération de l’Histoire  

 

            Sur le fond de l’affaire maintenant, le concept de laïcité positive, pas plus que celui de laïcité, n’est certainement pas neutre. Il amorce une nouvelle approche dans les rapports, qui ont souvent été conflictuels, entre le sacré et le profane, entre le privé et le public, entre l’Eglise et l’Etat. Mais pas au point de changer substantiellement la loi de 1905. Compte tenu de son âge, celle-ci a cependant besoin de se réformer. En un siècle, la société française a beaucoup changé : elle est multiconfessionnelle et pluriculturelle. L’Eglise aussi a changé : depuis Vatican II, elle a fait son propre aggiornamento en se réconciliant avec la modernité et en limitant ses prétentions temporelles. Le monde aussi a changé : depuis la défaite du communisme, un ordre unipolaire s’est imposé comme norme absolue et intransgressible. Et dans cette accélération de l’histoire, de nouveaux défis ont surgi : triomphe du matérialisme et de l’hédonisme, déshumanisation, crise spirituelle, multiplication des intégrismes et pas seulement musulman, globalisation du terrorisme et, quoique l’on dise, choc des civilisations.

De la laïcité au laïcisme

 

            Il est évident que, face à ces défis politiques et géopolitiques majeurs, un nouveau regard sur la religion et sur son rôle sociale autant que culturel doit être porter. L’eschatologie rationnelle du désenchantement du monde reprise par Marcel Gauchet à la suite de Durkheim et, surtout, de Max Weber, a fait long feu. On assiste au contraire à un réenchantement du monde. Le retour en force du sacré affecte toutes les nations ; la résurgence des valeurs religieuses est une lame de fond qui traverse toutes les civilisations. Ce qui est donc remis en cause dans l’approche de Sarkozy, ce n’est guère les valeurs émancipatrices de la laïcité mais les sacro-saints dogmes d’un laïcisme hégémonique profondément marqué par cette sentence de Marx : « La religion, c’est l’opium du peuple ». En cela, le laïcisme est à la laïcité ce que l’islamisme est à l’islam : une perversion idéologique de la doctrine initiale. Désincarner le christianisme, le désacraliser pour sacraliser le laïcisme, tel est le péché originel de la laïcité française, à l’inverse des laïcités germaniques ou anglo-saxonnes. Le processus de déchristianisation s’est nettement écarté de la laïcité déjà positive des Lumières car, ni Pascal, ni Voltaire, ni Rousseau n’ont cultivé la passion antireligieuse.

 

            Quant à l’affirmation suivant laquelle « les racines de la France sont essentiellement chrétiennes », certains y ont décelé un ostracisme à l’égard des autres composantes spirituelles ou religieuses de la société française, notamment de l’islam. Si ostracisme il y a, c’est le mot exclusivement qui aurait été employé et non pas celui d’essentiellement. Si l’essence chrétienne est historiquement démontrable, les quintessences grecques et romaines païennes, puis les réminiscences arabo-islamiques le sont tout autant. Les civilisations pures n’existent pas. L’apport islamique à la civilisation occidentale, cet « héritage oublié » selon l’expression d’Alain de Libera, est un fait incontestable. La pensée médiévale, qui a préparé les Lumières, est gréco-judéo-islamo-chrétienne. L’essentialisme et le christianocentrisme sont par conséquent des postures idéologiques.

 

           

Mezri Haddad.

Philosophe tunisien          

        

(Source : Le Monde des Religions No 28, mars-avril 2008)


 

La menace d’Al-Qaïda contre Israël croît, selon des analystes

AFP, le 26 février 2008 à 06h50

 

Par Michel MOUTOT

 

PARIS, 26 fév 2008 (AFP) – A la faveur du chaos régnant dans la bande de Gaza et de la radicalisation d’une partie de l’opinion palestinienne, Al Qaïda et sa mouvance tentent de plus en plus de s’ingérer dans le conflit israélo-palestinien, soulignent des analystes.

 

Le 29 décembre Oussama ben Laden lançait, relié par un site jihadiste: « Nous ne reconnaîtrons jamais le droit des Juifs à un état, pas une once de terre en Palestine… Le sang appelle le sang et les démolitions les démolitions ».

 

Depuis, la rhétorique anti-israélienne, traditionnelle dans les forums islamistes radicaux et violents, s’est faite plus virulente et plus précise, appelant les jeunes Palestiniens à se préparer à

l’implantation, annoncée comme prochaine et certaine, de réseaux d’Al-Qaïda à Gaza et dans les territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne.

 

« Quand la frontière s’est ouverte entre Gaza et l’Egypte, j’ai vu passer sur les forums jihadistes des appels aux combattants étrangers à venir infiltrer la bande de Gaza pour y mener le combat contre Israël », explique le chercheur français Dominique Thomas, spécialiste de l’islamisme radical à l’Ecole des hautes études en science sociale (EHESS).

 

« Et il y a eu dernièrement des appels de personnalités ou d’émirs importants des mouvements jihadistes en Irak, au Liban ou en Palestine, qui continuent à faire des prédications envers la Palestine », ajoute-t-il.

 

Ainsi, le 14 février le chef de « l’Etat islamique en Irak », Abou Omar al-Bagdadi, déclarait, toujours relayé sur internet: « Israël est un germe malin qui a infecté le corps de l’oumma » (la communauté

des croyants) « et qui doit être extrait ».

 

La veille, le chef d’un groupuscule qui s’est baptisé, à Gaza, « Fatah al-Islam » (en hommage à celui qui a tenu tête pendant trois mois à l’armée libanaise l’été dernier) avait estimé que la cause palestinienne était « centrale pour le jihad global ».

 

Pour l’Américain Michael Scheuer, chef de 1996 à 1999 de « l’unité Ben Laden » à la CIA et aujourd’hui expert à la Jamestown Foundation à Washington, « Israël occupe désormais une place jusqu’ici sans précédent sur la liste des cibles d’Al Qaïda et ses alliés ».

 

Selon lui, l’organisation fondée par Oussama ben Laden « estime avoir remporté une importante victoire stratégique en réussissant à implanter des bases en Irak, qui jouxtent le Levant ».

 

Certains actes, essentiellement dans la bande de Gaza, montrent que les adeptes du jihad global sont déjà sur place, estiment ces experts: c’est le cas notamment de l’attaque à l’explosif, le 15 février, menée par des hommes masqués contre l’Association de jeunesse chrétienne YMCA à Gaza-ville.

 

« C’est une action typiquement salafiste » assure l’israélien Ruben Paz, directeur du Projet de recherches sur les mouvements islamistes à l’institut de contre-terrorisme d’Herzliya, près de Tel

Aviv. « Le Hamas n’aurait jamais fait cela, mais ils n’a pas été capable de l’empêcher. C’est mauvais signe ».

 

Mais selon lui, le Hamas, au pouvoir à Gaza, ne laissera pas les choses aller trop loin: « en cas d’attaque terroriste réussie menée par des salafistes contre Israël à partir de Gaza, le Hamas ouvrirait les hostilités contre eux, car cela les mettrait en danger eux aussi ».

 

En attendant le moment où ils pensent pouvoir prendre pied durablement à Gaza, les jihadistes multiplient, sur certains forums, les conseils à une jeunesse palestinienne de plus en plus radicalisée.

 

Ainsi un internaute qui signe « Assad al-Jihad 2 » leur recommandait récemment de prendre des cours d’arts martiaux, de former des cellules autonomes, de stocker armes et nourriture ou de donner asile et protection aux jihadistes internationaux qui pourraient vouloir s’implanter à Gaza.

 

 

 


« L’Union méditerranéenne » de Nicolas Sarkozy est morte

Reuters, le 26 février 2008 à 15h12

Par Yves Clarisse

 

BRUXELLES (Reuters) – Le projet français d' »Union méditerranéenne » a cédé la place à l' »Union pour la Méditerranée », un glissement sémantique indiquant que Paris a modéré ses ambitions pour rassurer ses partenaires européens.

 

Le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, s’est efforcé de désamorcer ce dossier explosif à quelques mois de la présidence française de l’UE, au second semestre de 2008.

 

 

« Il n’y a pas d’Union méditerranéenne », a-t-il déclaré lors d’un colloque à Bruxelles, en avançant la nouvelle appellation d' »Union pour la Méditerranée » – « un glissement sémantique qui n’est pas neutre », a-t-il fait valoir.

 

Les pays d’Europe du Nord, notamment l’Allemagne, sont en effet partis en guerre contre l’idée originale du président Nicolas Sarkozy, qui avait proposé de créer une union regroupant exclusivement les pays riverains de Mare Nostrum.

 

« On ne peut pas faire en sorte que certains s’intéressent à la Méditerranée et d’autres à l’Ukraine », a fait valoir la chancelière allemande Angela Merkel il y a un mois devant une convention de l’UMP, le parti de Nicolas Sarkozy.

 

Les Allemands et leurs alliés étaient en outre outrés à l’idée de voir la France lorgner les fonds communautaires d’aide aux 12 pays du sud de la Méditerranée pour financer son projet, alors que le « processus de Barcelone » impliquant les Vingt-Sept et les « Douze » existe depuis 1995 déjà.

 

UN PROJET QUI RÉTRÉCIT AU LAVAGE

 

Les diplomates bruxellois ne cachent pas leur mécontentement devant le projet de lancement de l’initiative le 13 juillet à Paris, avec quelques pays seulement, avant d’élargir le forum à tous les membres de l’UE le lendemain, jour de la fête nationale française.

 

Un responsable allemand confirme que l’irritation de Berlin sur ce dossier est réellement à l’origine du report au 9 juin du sommet franco-allemand initialement prévu le 3 mars en Bavière, même si la France l’impute à un problème d’emploi du temps.

 

Jean-Pierre Jouyet s’est efforcé mardi d’arrondir les angles au sujet du projet français, porté notamment par le conseiller spécial du président français Henri Guaino, et qui rétrécit au lavage.

 

« Nous devons le faire en associant pleinement tous les pays de l’Union européenne qui souhaitent s’associer à l’aventure », a-t-il expliqué mardi, en assurant qu’il ne s’agissait que de « compléter et enrichir » le processus de Barcelone.

 

Il n’est pas question de siphonner des fonds, a-t-il affirmé, car « dès lors qu’il y a recours à des financements communautaires, cela ne peut se faire en dehors des règles de l’Union européenne ».

 

« Je suis pour ma part optimiste sur le fait qu’avec nos partenaires, et en particulier avec nos amis allemands, nous trouverons un accord sur les modalités », a-t-il dit.

 

« Si, à l’occasion de notre réunion qui sera organisée sur la Méditerranée (…) nous donnons l’impression à nos partenaires, notamment allemands, de vouloir privilégier une union à côté d’une autre, nous aurons beaucoup de mal à conserver la crédibilité de la présidence française », avait-il déjà estimé dans une interview récente au Figaro.

 

QUELQUES PROJETS

 

Sa ligne l’a visiblement emporté et les émissaires français se sont efforcés lors de leurs contacts avec les capitales européennes de démontrer que le message était passé.

 

Les émissaires français se sont voulus rassurants à l’égard de la Turquie, qui ne veut pas que l’Union méditerranéenne soit une alternative à son adhésion à l’UE – que refuse Sarkozy -, ce qui a permis de désamorcer l’hostilité britannique.

 

Israël, qui craignait de voir ses liens bilatéraux avec l’Union dissous dans un grand « machin », a obtenu l’assurance qu’il n’en serait rien et Paris a accepté de modifier l’appellation du projet en « Union pour la Méditerranée ».

 

L’Espagne et à l’Italie, qui se sont déclarées favorables en principe aux idées de Sarkozy, ont oeuvré en coulisses pour que toute l’Union européenne soit impliquée dans le projet.

 

La proposition de créer jusqu’à neuf agences supplémentaires et une banque méditerranéenne semble également céder du terrain.

 

Même si le processus de Barcelone n’est pas le succès escompté lorsqu’il avait été lancé au lendemain de la signature des accords d’Oslo entre Palestiniens et Israéliens, personne ne veut jeter le bébé avec l’eau du bain.

 

Le modèle pour l’Union pour la Méditerranée pourrait être le Conseil des Etats de la mer Baltique, créé en 1992, qui comprend des pays de la région non membres de l’UE, comme la Russie, la Norvège et l’Islande.

 

Ce Conseil permet d’améliorer la coopération régionale sur des projets pratiques, avec un petit secrétariat. Certains pays de l’UE, comme l’Allemagne, y ont le statut d’observateur.

 

Jouyet a lui-même estimé qu’il fallait, au sein de l’Union pour la Méditerranée, « se concentrer sur trois à cinq projets, pas plus », comme les transports ou l’énergie.

 

REUTERS

 

 


L’interview de Sarkozy aux lecteurs du «Parisien» trafiquée par l’Elysée

 

Selon le directeur de la rédaction du quotidien, la phrase de regret du Président à propos de son altercation avec un visiteur du salon de l’agriculture a été rajoutée à la relecture de l’entretien.

 

Philippe Brochen

 

Oui, à la lectrice du Parisien qui comparait les paroles du Président au coup de boule de Zidane en finale de la Coupe du monde de foot, Nicolas Sarkozy a répondu: «Il est difficile même quand on est Président de ne pas répondre à une insulte. J’ai sans doute les défauts de mes qualités. Ce n’est pas parce qu’on est le Président qu’on devient quelqu’un sur lequel on peut s’essuyer les pieds.» Non, Nicolas Sarkozy n’a pas dit: «Cela étant, j’aurais mieux fait de ne pas lui répondre», qui figure pourtant dans la même réponse. C’est ce qu’a révélé le directeur de la rédaction du Parisien, ce matin sur Canal+. «Cette phrase n’a pas été prononcée», a expliqué Dominique de Montvalon.

Ce rajout à l’entretien a été fait par l’Elysée à qui, comme toujours dans pareil exercice, l’interview avait été adressée pour «vérification» avant publication. Seulement voilà, les conseillers du Président ne se sont pas contentés de vérifier les dires de leur patron, ils se sont aussi autorisés à compléter la réponse faite par le Président. Avec l’aval de Nicolas Sarkozy? On peut l’imaginer.

Sur Canal+, Dominique de Montvalon a expliqué qu’il révèle cet ajout par respect à ses lecteurs qui ont interviewé le chef de l’Etat: «Ils retrouvent dans le journal quelque chose que le Président n’a pas dit, qu’ils n’ont pas entendu.» Le Parisien annonce qu’il publiera demain mercredi la version non amendée de l’interview.

Il y a peu, la rédaction de Libération avait eu la surprise de constater, au retour de relecture d’un entretien avec Bernard Laporte par ses conseillers, qu’une question et une réponse avaient été rajoutés par le cabinet du secrétaire d’Etat aux Sports. Une première dans l’histoire de Libération.

(Source : « LIBERATION.FR », le 26 février 2008)

Lien : http://www.liberation.fr/actualite/politiques/312238.FR.php

 

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