25 mai 2011

TUNISNEWS
11 ème année, N°4019 du 25.05.2011


FTCR: le report des élections est préférable a des élections expéditives

An-NahdhaMovement: Statementon the Constituent Assembly Elections

AFP: Tunisie: un émissaire de la rébellion libyenne reçu par le Premier ministre

AFP: Sommet de Deauville: le G8 et son argent au chevet des révolutions arabes

AFP: Aide: l’UE donnera une prime aux pays qui se démocratisent

AFP: Le Sud-Africain Zuma en Libye lundi pour discuter avec Kadhafi de son départ

AFP: Le procès de Moubarak, un défi de taille pour la justice égyptienne

AFP: « Ce n’est que justice »: des Egyptiens se réjouissent du procès de Moubarak

AFP: Algérie:les autorités ordonnent la fermeture de sept églises « non conformes » (pasteur)


REVUE DE PRESSE


LE REPORT DES ÉLECTIONS EST PRÉFÉRABLE A DES ÉLECTIONS EXPÉDITIVES.


 
Paris le 24 mai 2011
 
Le gouvernement provisoire a mis près d’un mois avant de publier la loi électorale et d’accepter les dispositions de l’article 15 relatif aux conditions d’éligibilité
 
Comment garantir en moins de 2 mois seulement des élections pluralistes, transparentes, crédibles et démocratiques et dans toutes les circonscriptions y compris pour les Tunisiens résidant à l’étranger ?
 
Comment établir une liste électorale à partir des « listes » antérieures Comment peut- on embaucher 150 agents et cadres ? Acheter des milliers d’ordinateurs les programmer et les relier en réseaux ? Créer une trentaine de sections de l’instance ? Comment créer les circonscriptions électorales ? Comment délivrer 700 000 cartes d’identités nationales?
 
Comment inscrire 3 000 000 de nouveaux électeurs ?
 
Comment mettre en place toutes les conditions nécessaires à la surveillance de toutes les opérations et les contentieux possible ? Comment organiser l’accueil des observateurs nationaux et étrangers ? Comment former des dizaines de milliers de membres de bureaux de vote t de scrutateurs?
 
Garantir la transparence des élections et la sécurisation du processus électoral, sont des priorités et des exigences démocratiques.
 
Si de telles mesures ne sont pas prises, les élections à venir seraient une nouvelle cause de rejet du futur gouvernement. D’autant que le pays n’est toujours pas stabilisé.
 
Nous avons subi une dictature, durant plus d’un demi-siècle, nous pouvons patienter quelques semaines pour participer à de véritables élections,
 
La proposition de l’instance supérieure qui est opérationnelle seulement depuis le 19 mai n’est donc pas responsable des lenteurs du gouvernement provisoire. Ces lenteurs ont engendré une impossibilité de tenir le calendrier des élections démocratiques et transparentes selon les normes internationales. C’est donc les véritables motivations du report au 16 octobre 201.
 
Il n’y a pas de complot mais des vraies questions qui ne peuvent être résolues en 59 jours.
 
Les premières élections libres en Tunisie depuis son existence comme état doivent être organisées dans des conditions dignes, transparentes et démocratiques hors des mains du ministère de l’intérieur et loin de la surenchère démagogiques de certains.
 
LA F.T.C.R. APPELLE LES FEMMES ET HOMMES, ASSOCIATIONS, SYNDICATS, PARTIS ET ORGANISATIONS POLITIQUES LIBRES ET DÉMOCRATES A DÉFENDRE L’INDÉPENDANCE DE L’INSTANCE SUPÉRIEURE DES ÉLECTIONS CONTRE LES DÉMAGOGUES DE TOUS BORDS.
 
POUR LA GARANTIE DE NOTRE DÉMOCRATIE DEMANDONS AU GOUVERNEMENT PROVISOIRE DE REPORTER LES ÉLECTIONS AU 16 OCTOBRE.
 
Tarek BEN HIBA, président

An-NahdhaMovement

Statementon the Constituent Assembly Elections


Inthe Name of God, Most Beneficent, Most Merciful
Following the interimgovernment’s announcement of its commitment to the 24th of July as the date forholding the elections for the national Constituent Assembly and its pledge todedicate all the necessary human and material resources to hold them in thebest possible conditions, an-Nahdha Movement, on the basis of its nationalresponsibility, reaffirms:
1. That the interimgovernment’s commitment to hold the Constituent Assembly elections on theagreed date is a praiseworthy and positive response to the popular will and towhat has been agreed by the majority of the constituents of Tunisian politicaland civil society.
2. Its commitment to makeevery possible effort to contribute to providing the most conducive atmospherefor holding free and fair transparent elections and to support the IndependentHigh Election Commission in order for the latter to fulfil its duties in aharmonious spirit that places the country’s interests above all otherconsiderations.
3. Its call upon the membersof the Election Commission to positively engage and build upon what has beenagreed in order to achieve the aims of the revolution and protect the countryfrom a dangerous vacuum.
4. Its call upon all the sonsand daughters of our people and its active forces, including parties,organisations and national figures, towards further vigilance and mobilisationin order to protect their revolution and unite their efforts to buildlegitimacy as soon as possible so as to contribute to putting an end tosecurity disorder. This is crucial in order to enable our national economy toregain the necessary conditions for prosperity and stability.
An-NahdhaMovement
24 May 2011
Rached Ghannouchi

AFP, le 25 mai 2011 à 11h39 GMT

Tunisie: un émissaire de la rébellion libyenne reçu par le Premier ministre


TUNIS, 25 Mai 2011 (AFP) – Le Premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi, a reçu mercredi à Tunis un représentant du Conseil national de transition (CNT), l’instance dirigeante des rebelles libyens, a constaté un photographe de l’AFP.
M. Essebsi s’est entretenu mercredi matin avec Abdel Rahman Shalgam, un ancien ministre des Affaires étrangères et ambassadeur de la Libye à l’ONU, qui avait fait défection au régime de Mouammar Kadhafi en février, en dénonçant devant le Conseil de sécurité les « exactions » commises dans son pays.
La visite à Tunis de M. Shalgam n’avait pas été annoncée et aucune information n’avait été communiquée en milieu de journée sur la teneur de ces entretiens.

 
 
 
AFP, le 25 mai 2011 à 11h46 GMT

Sommet de Deauville: le G8 et son argent au chevet des révolutions arabes


Par Sofia BOUDERBALA
DEAUVILLE, 25 Mai 2011 (AFP) – Pour leur première réunion depuis le début du printemps arabe, les dirigeants du G8 comptent apporter un appui massif aux transitions démocratiques et chercheront à s’entendre sur des pistes de sortie de crise pour la Libye et la Syrie.
Le sommet prévu jeudi et vendredi à Deauville (nord-ouest de la France) sera aussi l’occasion d’exprimer leur solidarité avec le Japon, deux mois après l’accident de la centrale de Fukushima, et d’en tirer les leçons en envisageant « une norme internationale de sûreté ».
D’autres grands thèmes, comme le Proche-Orient, l’économie mondiale ou l’internet – pour la première fois à l’ordre du jour d’un tel sommet – seront abordés mais les révoltes arabes se sont imposées en haut de l’agenda.
Après les soulèvements populaires qui ont balayé les régimes tunisien et égyptien, la rébellion menace toujours le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et la contestation, sévèrement réprimée, bat son plein en Syrie.
Le président français Nicolas Sarkozy a choisi de faire de Deauville le « moment fondateur » d’un nouveau « partenariat de longue durée » entre les pays arabes qui soutiennent la démocratie et le G8 (Etats-Unis, Russie, Japon, Allemagne, France, Royaume Uni, Italie, Canada), selon l’Elysée.
Sur le modèle de l’aide à l’Europe de l’Est après la chute du mur de Berlin, le savoir-faire de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) sera déployé sur les rives sud de la Méditerranée.
L’Egypte et la Tunisie, dont les saisons touristiques s’annoncent désastreuses, ont chiffré leurs besoins: 10 à 12 milliards de dollars pour Le Caire jusqu’à la mi-2012, tandis que Tunis demande 25 milliards de dollars sur cinq ans.
Si Paris ou Berlin soulignent que Deauville ne sera pas une « conférence des donateurs », les annonces de soutien chiffrées ont déjà commencé, concernant des allègements de dette ou des aides à l’investissement.
Le président américain Barack Obama a dévoilé la semaine dernière son propre plan d’aide de plusieurs milliards de dollars pour encourager la démocratisation des pays arabes.
La Banque mondiale s’apprête à débloquer jusqu’à six milliards de dollars de financements pour l’Egypte et la Tunisie, sous réserve d’une poursuite des réformes.
Le soutien du G8 à Tunis et au Caire, ainsi que l’invitation exceptionnelle de trois dirigeants africains (Côte d’Ivoire, Guinée, Niger) aux « parcours démocratiques exemplaires » selon Paris, est censé envoyer un message aux pays où, comme en Syrie ou en Libye, les revendications populaires se heurtent à une répression brutale.
Paris cherche le consensus sur ces dossiers, notamment avec la Russie, critique face à l’intervention en Libye, et qui reste un fidèle soutien de la Syrie de Bachar al-Assad, sous sanctions américaines et européennes.
Le G8 « ne doit pas se transformer en un organe proposant des mesures de pression et des sanctions », a averti mercredi la présidence russe, alors que Moscou dénonce en parallèle l’intensification des bombardements en Libye.
Enfin, Américains, Européens et Russes évoqueront le blocage du processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, à l’approche en septembre de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU. Lassés, les Palestiniens comptent y faire déclarer la création de leur Etat, contre l’avis des Etats-Unis et d’Israël.
Deauville, qui prendra des allures de camp retranché sous la surveillance de plus de 12.000 policiers et gendarmes, permettra aussi d’évoquer la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international (FMI), pour laquelle la ministre française des Finances Christine Lagarde, favorite, vient de déclarer sa candidature.

 
 
 
AFP, le 25 mai 2011 à 15h12 GMT

Aide: l’UE donnera une prime aux pays qui se démocratisent


BRUXELLES, 25 Mai 2011 (AFP) – L’Union européenne a promis mercredi de donner à l’avenir plus d’argent aux pays qui se démocratisent, dans sa politique d’aide, sans pour autant remettre en cause totalement la répartition traditionnelle de ses fonds entre l’Est et le Sud.
« Nous prenons au sérieux le soutien aux pays qui souhaitent s’embarquer dans des réformes démocratiques profondes et nous donnerons plus à ceux qui en font plus, c’est là que nous devons mettre l’argent. Nous ne serons pas guidés par la géographie », a insisté le commissaire chargé du dossier, Stefan Füle.
Cette remarque vaut pour les 1,242 milliard d’euros débloqués mercredi dans le cadre de la révision de la politique de voisinage, mais pas pour les 5,7 milliards d’euros prévus de longue date sur la même période, a-t-il toutefois précisé.
Ces 5,7 milliards sont répartis selon une proportion d’un tiers en faveur des six pays du voisinage oriental (Arménie, Azerbaïdjan, Bélarus, Géorgie, Moldavie, Ukraine), et de deux tiers en faveur du Sud méditerranéen (Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Syrie, Tunisie, Palestiniens).
Concernant cette répartition, « nous n’avons aucune intention de procéder à des changements bouleversants dans la période 2011-2013 », a dit M. Füle.
Ce ratio est critiqué, notamment par les pays méditerranéens, car, compte tenu de la population des pays concernés, il équivaut à donner le double par habitant aux pays du voisinage oriental par rapport à ceux des pays du Sud.
Le chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, a souligné qu’il était « extrêmement important (…) de ne pas donner l’impression que nous oublions la valeur et l’importance du travail que nous effectuons avec nos partenaires de l’Est ».
Un sommet avec les pays du « partenariat oriental » devrait être organisé en septembre à Varsovie, après l’annulation d’un premier sommet prévu à Budapest en mai.
Les 1,2 milliard d’euros supplémentaires sont principalement tirés du redéploiement de fonds européens qui n’ont pas été mis en oeuvre jusqu’ici, ou de réinvestissements suite à d’anciennes opérations de la Banque européenne d’investissement, a précisé la porte-parole de Stefan Füle Natasha Butler.
Le déblocage de cet argent n’aura « pas de conséquence sur l’action humanitaire de l’UE », a précisé Natasha Butler, répondant à des craintes exprimées au Parlement européen sur la capacité de réaction de l’UE à une catastrophe humanitaire imprévue de grande ampleur.
Outre ce milliard d’euros supplémentaire, Mme Ashton a rappelé avoir obtenu une augmentation d’un milliard d’euros sur trois ans de la capacité de prêts de la Banque européenne d’investissement (BEI), ce qui porte à 6 milliards d’euros les sommes qu’elles pourra prêter aux pays du Sud d’ici 2013, avec 3 milliards pour les pays de l’Est.
Quant à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), elle a accepté d’étendre son action progressivement aux pays du sud, et devrait être en mesure d’ici la fin 2013 de leur prêter 2,5 milliards d’euros par an, a précisé Mme Ashton.
M. Füle et Mme Ashton ont présenté les grandes lignes d’un projet de réforme de la « politique de voisinage », déjà dévoilé par l’AFP la veille, dont l’une des grandes idées est de conditionner plus étroitement l’aide européenne à l’engagement des pays partenaires d’effectuer des réformes démocratiques.
Des rapports annuels évalueront ces progrès. « Pour les pays où les réformes n’auront pas eu lieu, l’UE va reconsidérer et éventuellement réduire ses aides », précise le document. A l’exception toutefois des aides en faveur de la société civile, qui seront renforcées quand des sanctions européennes sont décidées en cas de violations des droits de l’Homme.

 
 
 
AFP, le 25 mai 2011 à 12h49 GMT

Le Sud-Africain Zuma en Libye lundi pour discuter avec Kadhafi de son départ


PRETORIA, 25 Mai 2011 (AFP) – Le chef de l’Etat sud-africain Jacob Zuma se rendra lundi en Libye pour discuter avec le colonel Mouammar Kadhafi d’une stratégie qui lui permettrait de quitter le pouvoir, a indiqué mercredi la présidence sud-africaine.
« Le président Zuma s’arrêtera le 30 mai à Tripoli pour discuter avec le leader libyen Mouammar Kadhafi, en tant que membre du Panel de haut niveau de l’Union africaine pour la résolution du conflit libyen », selon un communiqué de ses services.
« Le but est de discuter d’une stratégie de sortie pour Mouammar Kadhafi », a précisé à l’AFP une source anonyme au sein de la présidence.
« Nous travaillons avec le gouvernement turc à ce sujet », a précisé une seconde source anonyme au sein de la présidence.
La Turquie, seul pays musulman del’Otan, n’a pas encore été contactée par les Sud-Africains, a toutefois déclaré à l’AFP un responsable gouvernemental turc sous couvert d’anonymat.
« Pour l’instant il n’y a pas eu de dialogue spécifique » entre Ankara et Pretoria, a indiqué cette source, sans exclure un contact d’ici la visite du président sud-africain à Tripoli.
« Nous sommes prêts à contribuer à toute initiative en vue de la paix » en Libye, a-t-elle cependant ajouté.
La Turquie, qui avait publié en avril une « feuille de route » pour guider la Libye vers des élections libres, a appelé le 3 mai au départ de Mouammar Kadhafi pour mettre fin au bain de sang dans son pays.
Inspirée des révoltes en Tunisie et Egypte, une insurrection armée s’est déclenchée en février en Libye pour réclamer le départ de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 1969. Son régime a rétorqué par une répression féroce.
Le 17 mars, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution qui a autorisé l’usage de la force pour protéger les civils libyens. La coalition menée par l’Otan a reconnu depuis vouloir précipiter la chute de Mouammar Kadhafi.
L’Afrique du Sud, membre non permanent du conseil de sécurité, avait voté en faveur de la résolution, avant de regretter la manière dont elle est mise en oeuvre et s’opposer « à la doctrine du changement de régime ».
Jacob Zuma s’était déjà rendu à Tripoli le 10 avril avec une délégation de haut niveau de l’Union africaine pour négocier une trêve entre le colonel Kadhafi et les rebelles libyens. Ces derniers ont refusé la trêve, réclamant avant toute chose le départ du dirigeant libyen.
La nouvelle initiative diplomatique de Pretoria intervient alors que l’Otan a intensifié ses bombardements sur Tripoli dans le but de porter le coup décisif au régime.

 
 
 
AFP, le 25 mai 2011 à 12h12 GMT

Le procès de Moubarak, un défi de taille pour la justice égyptienne


Par Samer AL-ATRUSH
LE CAIRE, 25 Mai 2011 (AFP) – L’organisation d’un procès ouvert et crédible pour l’ex-président Hosni Moubarak, qui a dirigé l’Egypte sans partage pendant trois décennies, pose des défis considérables à la justice dans un pays traversé de tensions et dirigé par l’armée, soulignent magistrats et juristes.
« Ce procès d’un ancien président sera le premier du genre en Egypte, et c’est une source d’appréhension. Peut-il être juste? Ce sera assurément un test », estime Ahmed Mekki, vice-président de la Cour d’appel du Caire.
Depuis l’ouverture d’une enquête contre lui, puis sa mise en détention préventive mi-avril, le sort de l’ancien président a donné le sentiment de fluctuer au gré de rapports de force entre le pouvoir et l’opinion.
Malgré l’annonce mardi qu’il allait être déféré, ainsi que ses fils Alaa et Gamal, devant une cour criminelle, certains pensent que la mobilisation populaire doit rester forte pour éviter toute tentation d’escamoter le procès.
« Le problème, c’est que dans cette affaire la justice n’avance pas grâce à la loi, mais en raison de la pression populaire », affirme Gamal Eid, un avocat spécialisé dans la défense des droits fondamentaux.
« Cela renforce le sentiment que si les gens ne restent pas en alerte, il n’y aura pas de justice », ajoute M. Eid.
L’annonce d’un futur procès survient dans un climat politique dominé par des appels à une grande manifestation vendredi place Tahrir au Caire pour que soient jugés « les symboles de l’ancien régime », en premier lieu M. Moubarak, lui même issu de l’armée.
La participation à cette manifestation pourrait permettre de mesurer le degré de mobilisation sur ce sujet, et voir si l’annonce d’un procès de l’ancien raïs a permis ou non de calmer les esprits.
M. Moubarak et ses fils sont accusés d’enrichissement illicite, et mis en cause dans les violences contre les manifestations anti-régime de janvier et février, qui ont fait officiellement plus de 800 morts.
La date de l’ouverture de leur procès n’a pas encore été annoncée, et le lieu fait aussi l’objet de spéculations.
Selon l’agence officielle Mena, il devrait se tenir au Caire, mais la cour pourrait aussi se déplacer à Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, où M. Moubarak, 83 ans, est placé en détention préventive dans un hôpital où il est soigné à la suite d’un malaise cardiaque.
Pour Ahmed Mekki, un tel déplacement du tribunal serait sans précédent, mais « cela reste permis par la loi, par exemple pour des raisons de sécurité ».
« On va peut-être dire que M. Moubarak doit être jugé, mais seulement quand sa santé le permettra », s’inquiète pour sa part Gamal Eid.
La justice égyptienne, à l’inverse de la police, a plutôt bien traversé la période du renversement de régime et des purges du début de l’année, et a conservé une certaine estime parmi la population.
Mais elle a aussi ses détracteurs qui mettent en avant les jugements sévères prononcés contre des opposants au régime, et son rôle de maillon dans un appareil autoritaire autrefois dévoué au raïs.
La justice égyptienne n’a également jamais été confrontée dans son histoire à la perspective d’un procès d’une telle ampleur, au cours duquel trente ans de pouvoir absolu pourraient être disséqués.
Pour Mahmoud el-Khodeiry, un haut magistrat réputé réformateur, le caractère historique de ce procès tout comme les tensions auxquelles il risque de donner lieu plaident pour qu’il soit filmé et retransmis.
« Il est nécessaire qu’il soit diffusé, parce que s’il reste secret, la population ne croira pas à l’intégrité de la procédure », souligne-t-il.
Selon M. el-Khodeiry, le procès pourrait durer un an, « mais ce qui compte ce n’est pas le temps, c’est que les gens voient que la procédure est irréprochable ».
 
 
 
 
AFP 164959 GMT Mar 24

 
AFP, le 25 mai 2011 à 09h52 GMT

« Ce n’est que justice »: des Egyptiens se réjouissent du procès de Moubarak


Par Inès BEL AïBA
LE CAIRE, 25 Mai 2011 (AFP) – « Ce n’est que justice »: de nombreux Egyptiens se réjouissent de l’annonce d’un futur procès de l’ex-président Hosni Moubarak, renversé par un soulèvement populaire il y a un peu plus de trois mois, mais certains regrettent de voir l’ancien homme fort du pays « humilié ».
« Je suis très heureux de cette nouvelle. D’abord, c’est une leçon pour ceux qui viendront après lui: +le pays ne vous appartient pas, vous ne pouvez pas en faire ce que vous voulez impunément+ », affirme Mohammed Gouda, un employé de 31 ans qui n’a connu que Hosni Moubarak, 83 ans dont trois décennies au pouvoir.
« Ensuite, il a beau être vieux, c’est un voleur. Toute ma vie, je n’ai connu que les pots-de-vin et le piston », poursuit-il.
La lutte contre la corruption, endémique en Egypte, était et reste l’une des principales exigences des militants qui ont lancé la révolte le 25 janvier, contraignant Hosni Moubarak à démissionner le 11 février.
Le Parquet égyptien a annoncé que l’ancien président et ses deux fils, Alaa et Gamal, accusés de s’être illégalement enrichis et d’être responsables de la mort de manifestants pendant la révolte, allaient être jugés, une première en Egypte.
M. Moubarak se trouve actuellement à l’hôpital de Charm el-Cheikh, où il a été admis le 13 avril après un malaise cardiaque pendant un interrogatoire.
« Il est malade, et alors? Nous aussi on est malades, psychologiquement, de ce qu’il a fait pendant 30 ans », lance Neamat Salaheddine, une photographe qui arbore un badge avec l’inscription « Egyptiens contre la corruption ».
« Ce n’est que justice. Il doit rendre des comptes et être puni comme le prévoit la loi pour n’importe quel Egyptien. Malade ou pas, ce qu’il a fait au peuple, ce n’était pas rien », estime Mohammed Fawzi, 25 ans, un vendeur de fruits.
Beaucoup disent leur profonde rancoeur envers l’ex-président et ses fils, décrits comme « arrogants » et « complètement coupés du peuple », en dénonçant la pauvreté dans laquelle vivent des millions d’Egyptiens et la très inégale répartition des richesses du pays.
« S’il doit être exécuté, eh bien qu’il le soit. La loi et la justice doivent être les mêmes pour tous », soutient Ahmed al-Sayyed, le visage fermé. M. Moubarak risque la peine de mort s’il est reconnu coupable.
Dalia Fawzi et Aya Magdi, fonctionnaires de 24 et 22 ans, se disent « ravies » qu’il soit jugé. Mais leur avis n’a pas toujours été aussi tranché: après le discours qu’il a adressé à la nation le 10 février, dans lequel, visiblement affecté, il disait vouloir mourir en Egypte et avoir fait de son mieux pour servir le pays, leur coeur avait flanché.
« Il s’était montré intelligent et avait su utiliser des expressions qui nous sont allées droit au coeur », explique Aya.
« Mais depuis, on a su la vérité. En fait, il a détruit le pays, nos voix et nos rêves. C’est à cause de lui qu’on est sous-développés », affirme Dalia.
Malgré tout, certains se disent peinés de la déchéance de l’ancien chef d’Etat.
« C’est une telle humiliation pour lui. C’est un vieil homme, tout de même », regrette Sally Ahmed, une lycéenne de 17 ans.
« Qu’il rende l’argent, après il peut être libéré. Qu’est-ce que ça va faire aux familles des martyrs s’il va en prison? », demande Ahmed Mohammed, un électricien, opposé à « l’affront » que serait le procès pour M. Moubarak.
Selon un bilan officiel, 846 personnes ont été tuées et plusieurs milliers blessées pendant la révolte. La date du procès pourrait être fixée dans les prochains jours.

 
 
 
AFP, le 25 mai 2011 à 10h53 GMT

Algérie:les autorités ordonnent la fermeture de sept églises « non conformes » (pasteur)


 
ALGER, 24 Mar 2008 (AFP) – Les autorités algériennes ont ordonné la fermeture de sept temples protestants, dans la région de Bejaia, en Kabylie (est), car ils ne répondent pas aux conditions fixées par la loi sur l’exercice d’un culte dans ce pays, a indiqué mercredi à l’AFP le chef de l’Eglise protestante d’Algérie.
« Nous avons reçu le 8 mai une notification du wali (préfet) de Bejaia nous demandant de fermer les sept églises situés dans la région », a déclaré le pasteur, Mustapha Krim Krim.
« Aucun motif ne nous été donné. Mais il semble que cette décision a été prise dans le cadre de loi de février 2006 » exigeant une autorisation préfectorale pour l’exercise du culte des non-musulmans, a-t-il ajouté.
« Nous poursuivrons nos activités car nos églises existent bien avant cette loi. Nous avons entrepris des démarches auprès des autorités pour nos conformer à cette loi mais nous nous heurtons à des blocages », a précisé le président de l’EPA.
L’exercice d’un culte, musulman on non musulman, est conditionné en Algérie à l’obtention d’un agrément fixant le lieu du culte et d’un autre pour le prédicateur, selon une loi promulguée en février 2006.
L’exercice du culte non-musulman est reconnu par la Constitution algérienne qui reconnaît également la liberté de conscience.
« Nous ne sommes pas contre l’exercice des cultes autres que musulmans. Nous n’avons fait qu’inviter les religieuses autres que musulmanes à respecter la loi » a expliqué le wali de Bejaia Hammou Touhami, cité par le quotidien francophone El Watan de mercredi.
« Nous leur demandons de se conformer à la loi. Certains exercent leurs cultes dans des garages », a dit le préfet.
L’église évangéliste progresse en Algérie, notamment en Kabylie, et ses fidèles atteindraient selon Mustapha Krim, quelque 30.000 fidèles.
Des dignitaires religieux algériens avaient dénoncé à maintes reprises des activités évangéliques clandestines contre l’islam, religion d’Etat et religion de la majorité des Algériens.

Les élections en Tunisie confirmées au 24 juillet


L e verdict du gouvernement tunisien transitoire est tombé mardi midi : les élections pour une assemblée constituante, prévues le 24 juillet, auront bien lieu à la date prévue et il s’agit en fait… d’une surprise. La plupart des observateurs pensaient en effet qu’un report serait décidé par le gouvernement, surtout après l’avis rendu ce lundi par le président de la toute nouvelle « Haute instance indépendante pour les élections », Kamel Jendoubi, qui avait convoqué la presse à Tunis pour expliquer pourquoi il recommandait avec beaucoup de conviction le report des élections au 16 octobre.

Toute la Tunisie était suspendue à la décision du gouvernement. Chacun avait son avis, souvent tranché. Plusieurs partis politiques avaient indiqué qu’ils insistaient pour le maintien du scrutin à la date prévue en juillet. Ainsi en était-il des islamistes d’Ennahda, mais aussi des laïques du Congrès pour la république, de Moncef Marzouki, ou du Parti démocratique progressiste, de Nejib Chebbi.

Ils ne manquaient pas d’arguments. « La prolongation de la période transitoire aurait des impacts sur les domaines économique, social et sécuritaire, affirmait par exemple lundi à l’AFP Ali Laraydh, le porte-parole d’Ennahda, un mouvement durement réprimé par le régime Ben Ali mais devenu la formation favorite pour arriver largement en tête aux élections, selon des sondages. Mais certains veulent ce report pour des considérations purement politiques voulant gagner encore du temps. »

Contacté à Tunis, Mokhtar Trifi, président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, une instance qui revit depuis la fuite du tyran le 16 janvier, nous a confié sa « perplexité » : « Comment va-t-on organiser ces élections ? Je m’en réfère aux arguments logistiques, techniques, donnés par Kamel Jendoubi à propos des listes d’électeurs qui ne sont pas à jour, du personnel à former (1), etc. A des élections bâclées j’aurais préféré un scrutin reporté mais démocratique, loyal et transparent ».

Un avis que nous confirme avec vigueur Neji Baccouche, professeur de droit à l’Université de Sfax : « Même le délai du 16 octobre proposé par Kamel Jendoubi eût été difficile à tenir. Tout reste à faire et il faut trouver les dizaines de milliers de personnes compétentes et neutres pour tenir les bureaux de vote, rafraîchir les listes d’électeurs dont on sait dans quelles conditions elles avaient été mises sur pied par le régime défunt. J’estime que le gouvernement prend un grand risque, je dirais même qu’il s’agit d’une mission impossible ! ».

Ces avis pessimistes n’impressionnent pas les tenants d’un scrutin en juillet. Parmi eux, Mokhtar Yahyaoui, un juge révoqué de la magistrature tunisienne en 2004 par le régime Ben Ali pour avoir osé réclamer publiquement l’indépendance de la justice. « Dans le climat actuel de mécontentement général, il n’est pas question de remettre le scrutin, nous dit celui qui sera d’ailleurs candidat sur une liste indépendante. Cette requête du président de la Haute instance indépendante pour les élections me paraît inspirée par une certaine gauche. La Tunisie dispose d’assez de cadres diplômés au chômage, d’avocats et de juges compétents pour mener cette tâche à bien. Pour un premier essai, ce ne sera peut-être pas parfait, on fera de notre mieux mais tout serait remis en question en cas de report. »

Il est vrai que de nombreux Tunisiens, singulièrement parmi la jeunesse qui a porté la révolution de l’hiver dernier, se méfient beaucoup du gouvernement de transition dirigé par le vétéran Beji Caïd Essebsi, soupçonné de vouloir garder un pouvoir qu’il détient sans disposer de légitimité populaire.

Il reste à voir si les seize membres de la Haute instance indépendante pour les élections, qui se réunissaient hier soir, voudront mener leur mission à bien alors que leur recommandation de report a été ignorée par les autorités. BAUDOUIN LOOS

(1) Il faut notamment 1.500 centres d’inscription, 8.000 bureaux de vote, 40.000 agents scrutateurs, etc.

(Source: “Le Soir” (Quotidien – Belgique) le25 mai 2011)

 


Gouvernement Provisoire tunisien: où est notre droit de savoir


 

Par Dr Farouk Ben Ammar

Le 14 Janvier 2011, la Tunisie basculait de l’actualité à l’histoire : Ben Ali a pris la poudre d’escampette et le vocable «dégage» est légion : dans les municipalités, les sièges des gouvernorats, les ministères, les institutions publiques et même dans les institutions privées parfois (tellement le peuple n’en saisissait pas le vrai sens), etc.… Il s’ensuit une hypermédiatisation du clan de Ben Ali et de sa pègre, de ses faits et méfaits qui a abouti à la banalisation de leurs crimes et rendu les poursuites à leur encontre au bas des priorités, tellement de personnes étaient impliquées, à part le procès tumultueux d’un des leurs pour apaiser la population, calmer la rue et museler la presse à sensations ! Dans la mêlée, des remaniements à la diable ont été menés suite aux revendications des contestataires de la Kasbah pour former un gouvernement dit «provisoire» constitué de «technocrates» auxquels incombe la mission d’assurer la continuité des services administratifs, rétablir l’ordre dans la rue, assurer la sécurité des citoyens et des institutions, tout en adhérant à l’enthousiasme pour la révolution qui vient de détrôner un régime despotique et kleptocrate. Ces technocrates providentiels à qui le pouvoir a échu sans qu’ils en comprennent les rouages, pouvaient, à leur insu, être aisément manipulés par les caciques de l’ancien régime qui feraient feu de tout bois afin de conserver leurs privilèges et ne pas être inquiétés par la myriade de commissions ad hoc, qui devaient protéger et consolider les acquis, encore incertains, de la révolution, et se prononcer, avec force loi, sur les abus de la fratrie élargie du régime déchu qui, sans vergogne, a dépouillé le pays et cannibalisé son patrimoine et ses richesses. Le premier ministre et le président provisoires, dont la marge de manœuvre rétrécissait comme une peau de chagrin, cédant sous la pression montante de la rue tout en ménageant ses susceptibilités, ont nommé des ministres, d’illustres inconnus, disposants prétendument d’une longue expérience dans la gestion !!! Nul en était le besoin, il fallait s’inspirer de l’expérience de 1954, plus précisément le 15 Juillet lors de la grande crise du gouvernement autonome tunisien, des personnalités connues pour leur probité et attachement aux valeurs de la république ont été choisis parmi les cadres des ministères afin d’assurer l’intérim administratif de leurs propres départements ! Je citerais : M. Ali Ben Abdallah (Ministère du commerce), M. Hachemi Sebai (Ministère de l’Agriculture), M. Mohammed Ben Ammar (Ministère de la Justice), etc. Quelle brochette d’érudits ! Ces grandes figures nationales, ont accompli leur mission, avec dévouement et abnégation, jusqu’à la formation d’un gouvernement légitime et représentatif dans une période ou’ le mouvement national pour l’indépendance était à son apogée et ralliait à sa cause de grandes et illustres personnalités. Plus récemment, le 22 avril 2010, en Belgique, un conseil des ministres actait la démission du gouvernement, et depuis plus d’une année, la Belgique fonctionne sans gouvernement, preuve de bonne gouvernance et de la solidité des institutions belges. Bref, le gouvernement provisoire actuel, jouant le grand écart entre les demandes du peuple et les moyens dont dispose l’Etat exsangue, était contraint à faire des promesses quelque peu incantatoires et difficile à réaliser, qu’à cela ne tienne l’Etat a haussé les prix des denrées alimentaires pour pourvoir aux indemnités allouées aux diplômés chômeurs, réduisant ainsi le pouvoir d’achat de la classe moyenne, dont se vantait la Tunisie, classe à la limite du paupérisme, mais qui accepte ce sacrifice quitte à rétablir l’ordre, la sécurité et consolider les acquis de la révolution dont le plus chéri est « La Liberté d’Expression ». Derechef, l’œil toujours rivé sur l’échéance des élections du 24 Juillet 2011, le gouvernement provisoire s’est attelé à la tache d’assurer l’aboutissement des contrats commerciaux concoctés avec des pays de l’union européenne et leurs puissants consortiums industriels, et ce dans plusieurs secteurs stratégiques : Transport, Energie, Nouvelles Technologies, etc.…afin d’assurer le soutien et s’accorder les faveurs de l’historique «protecteur» de la Tunisie et écarter, de facto, les USA qui dans sa politique de mondialisation a déclassé l’Europe ! A titre d’exemple, le pays a-t-il vraiment besoin de faire renaître de ses cendres le programme des logiciels libres, programme national initié en 2000 et qui a enregistré un cuisant fiasco. Après que l’Etat ait dépensé des millions de dinars, on s’est rendu compte, que les logiciels dit « libre » revenaient plus chers que les logiciels dits «propriétaire» en termes de maintenance, de développement et de formation ! De quoi se poser la question légitime : A qui profite ce programme ? En Mai 2008, lors de sa dernière visite officielle, tant controversée par les associations humanitaires, le président français a bien conclu un très juteux contrat avec la Tunisie pour la vente de seize (16) appareils « Airbus » pour la mirobolante somme de 2 000 000 000 TND : En bonus, l’implantation d’une usine de pièces « Airbus » dans la zone de Mghira sensé pourvoir 2 000 emplois, ou sont ces 2 000 emplois ! Les commissions étaient déjà versées à la famille de Ben Ali ! Le contrat devait aboutir, sinon on pourrait vivre le problème épineux des rétrocommisions payées par la France vers le Pakistan au titre d’un important contrat militaire Franco-pakistanais : Quand même les premiers avions moyen courrier «A-320» sont livrés, pour la compagnie nationale Tunis-Air, dont la moitié de la flotte est entrain de rouiller dans des hangars poussiéreux. Le G8 nous soutient, évidemment, nul n’a besoin d’un client pauvre qui n’honore pas ses engagements financiers ! Le tourisme, qui bat des ailes, avait besoin d’être promu, mais à quel prix : 60 000 000 TND pour une campagne publicitaire, avec une connotation d’humour noir, pour la promotion de ce secteur vital, j’aimerais bien savoir qui est l’heureux prestataire à qui a échu ce juteux marché, sans oublier les 700 000 TND pour la promotion du tourisme algérien dans notre pays. Pourquoi n’a-t-on pas sollicité les tunisiens résidents à l’étranger, dont le nombre en 2009 est évalué à 1 100 000, et les exhorter à contribuer à sauver ce qui reste de la saison touristique et faire montre de leur indéniable patriotisme ? Ce qui est peut-être matière à inquiétude, c’est la mainmise du gouvernement provisoire, acte légitime diriez-vous, sur la quasi-totalité des institutions de l’Etat, par le biais de la nomination de responsables à leurs têtes choisis plutôt pour leur allégeance et appartenances sociopolitiques que pour leurs compétences prouvées et dévouement désintéressé à la patrie. Résultat : un réseau administratif et économique contrôlé par une gigantesque pieuvre qui assurerait la pérennité des intérêts de pays dits « amis » et de quelques groupuscules après le présumé départ du gouvernement provisoire, si toutefois départ il–y-a : N’a-t-on pas annoncé le report des élections de l’assemblée constituante au 16 Octobre 2011, annonce qui correspond avec le retour du premier ministre provisoire d’une visite éclair à l’Élysée ! Dans ce paysage politique, et n’ayant aucunement l’intention d’ajouter à la déprime ambiante, je demeure optimiste, et je m’attache à cette lueur d’espoir et le réconfort que m’apporte notre Armée Nationale, à laquelle je fais chapeau bas, qui a payé son tribut à la révolution et continue de le faire avec magnifique courage. L’armée est la seule institution garante des valeurs immuables de la république et ce depuis 1953 lors de la création du premier noyau de l’armée de libération nationale, suite à l’assassinat de M. Farhat Hached figure de proue, alors, du syndicalisme tunisien, et à l’initiative de braves militants dont : M. Salah Bouderbala, M. Ridha Ben Ammar, M. Hedi Ouertani, M. Naceur Bey etc., qui ayant prêté serment à la mosquée d’El Omrane, ont sacralisé la lutte armée. Puisse Dieu les agréer parmi les siens ainsi que les derniers martyres de l’armée. Ces actes sont riches d’enseignements à l’aune desquels on jugera, in finé, dans les années à venir nos actions et celles des gouvernements à venir. En l’absence d’une Assemblée Nationale élue et de fait représentative du peuple, il est impératif, transparence oblige, que ce gouvernement, réponde de ses actes et faits durant la période de son mandat, provisoire soit-il, afin que le prochain gouvernement légitime sache à quoi s’en tenir quant aux engagements entamés par le gouvernement provisoire sur le court et moyen termes et d’en évaluer la pertinence nationale. Maintes institutions républicaines peuvent assurer cette mission, le peuple ne peut être laissé-pour-compte : il a le droit de savoir. Nous avons tous le droit de savoir. Aujourd’hui, la dignité du citoyen tunisien risque de choir dans la déshérence : il nous incombe à tous et toutes de la préserver, en rendant justice et surtout des comptes au peuple avec toutes ses strates et convictions politiques.

Source : « Espace Manager » 25-05-2011

Banque mondiale : 6 milliards de dollars pour l’Égypte et la Tunisie


La Banque mondiale a annoncé mardi qu’elle allait octroyer 6 milliards de dollars à l’Égypte et à la Tunisie. Des financements que les deux pays pourront percevoir à condition de mener des réformes politiques et économiques.

Le sommet du G8 qui aura lieu à Deauville en France les 26 et 27 mai sera l’occasion pour la Banque mondiale d’annoncer officiellement les financements qu’elle va allouer à l’Égypte et à la Tunisie.

L’Égypte devrait recevoir 4,5 milliards de dollars (environ 3,20 milliards d’euros). Cette somme est ainsi répartie : en sus du montant de 1,3 milliard de dollars déjà alloué, Le Caire bénéficiera d’un milliard de dollars par an pendant deux années pour renforcer son budget, 200 millions pour les infrastructures et un milliard de dollars de plus pour des projets déjà financés par l’institution financière internationale.

La Tunisie quant à elle recevra en tout 1,5 milliard de dollars (environ 1,06 milliard d’euros). Un milliard de dollars « en soutien de son budget et de ses projets d’investissements », 400 millions de dollars de la Société financière internationale (la SFI qui aide le secteur privé) et des garanties de 100 millions de dollars de l’Agence multilatérale de garantie des investissements.

Réformes nécessaires

« Nous travaillons en étroite collaboration avec le FMI [Fonds monétaire international] et les autres banques multilatérales de développement sur une approche intégrée pour essayer de stabiliser puis moderniser les économies de la région », a expliqué le président de la Banque mondiale Robert Zoellick dans un communiqué.

La Banque mondiale a en effet demandé à l’Égypte et à la Tunisie de poursuivre un certain nombre de réformes en contrepartie des financements accordés. Les deux pays devront adopter des mesures pour le marché du travail et pour encourager « l’accélération de la croissance du secteur privé, principal moteur de la création d’emplois et de l’innovation ».

Les deux pays qui ont renversé début 2011 leurs présidents respectifs sont également encouragés à poursuivre des réformes politiques visant à démocratiser leur système politique, à construire un appareil d’État plus transparent et à garantir un partage équitable des richesses produites par la croissance économique.

Secteurs clés du tourisme en berne

« Nous reconnaissons qu’il y a un processus de transition », a également expliqué le président de la Banque mondiale. Pour cette raison, l’institution de Bretton Woods veut travailler « avec souplesse » dans ces deux pays.

Industrie grippée, tourisme au ralenti, inflation en hausse… trois mois après la chute du président Moubarak, l’économie égyptienne semble tourner au ralenti. Le pays ne marche qu’à 50 % de ses capacités, les exportations ont chuté de 40 % depuis janvier et l’inflation a subi une hausse vertigineuse de 12,1 %. Les manifestations qui continuent de secouer le pays auraient coûté 1, 1 milliard de dollars au gouvernement. Le tourisme, secteur clé de l’économie nationale, a connu une perte de 2,27 milliards de dollars depuis le début de l’année.

La Tunisie se trouve également dans une situation délicate. Le tourisme, premier pourvoyeur de devises étrangères qui représente 7 % du PIB avec 400 000 emplois a chuté d’environ 45 % en janvier et en février. Début février, les pertes économiques durant la révolution étaient estimées à 2 milliards de dollars.

Source : « Jeune Afrique » Le 25-05-2011

Les Tunisiens se sentent arabo-musulmans, mais s’opposent à l’ingérence du religieux dans leur vie


 

En attendant la tenue des premières élections véritablement libres de l’histoire de la Tunisie –en l’occurrence de l’Assemblée constituante-, c’est par petites touches successives que les Tunisiens découvrent leur profil politique et leurs intentions dans ce domaine. Les sondages menés depuis le 14 janvier 2011 y contribuent beaucoup –malgré leurs limites et imperfections. Le dernier en date, réalisé par Sigma Conseil, le cabinet d’études dirigé par Hassen Zargouni, verse des éléments importants au débat sur la politique, la religion et le rapport des Tunisiens à ces deux facteurs.

A faire la synthèse des réponses aux six ou sept questions ayant trait à ces thèmes, on réalise que les Tunisiens se sentent ancrés dans la culture arabo-musulmane mais s’opposent à l’interférence du facteur religieux dans leur vie de tous les jours, et en particulier dans le rapport à Dieu.

Certes, plus de 90% des Tunisiens soutiennent que «la Tunisie doit renforcer son appartenance au monde arabo-musulman» -ce qui reflète «un grand sentiment d’ancrage identitaire», note Sigma Conseil. Mais cela n’empêche pas 70% des sondés de considérer que le gouvernement doit «légiférer en Tunisie en se référant à un droit civil» et pensent –en plus grand nombre (92,3%)- que «la Chariaa pourrait être appliquée sur certains sujets et rejettent un droit basé uniquement » sur la loi islamique. Seulement 8,7% des Tunisiens (notamment dans le Centre-ouest, avec 20,6%) sont favorables à l’application de la Chariaa. Près des deux tiers (69,5%) considèrent que «le gouvernement doit émettre des lois selon le souhait des gens dans certains sujets et selon la Chariaa sur d’autres».

Les Tunisiens sont encore plus clairs sur le rapport à la religion et plus nombreux à considérer que «les pratiques religieuses constituent une affaire personnelle et ne doivent en aucun cas être imposées». Minoritaire dans le Nord-ouest (19,05%) et de la frange populaire de la population (43,5%), ce point de vue est largement majoritaire (58,8%) au sein de la classe aisée.

De ce fait, il n’est guère étonnant que les deux tiers des Tunisiens s’opposent également à l’usage des mosquées comme tribunes électorales. Et là aussi le clivage est net entre classe aisée (60,8%) et populaire (37,7%). D’ailleurs, la majorité des Tunisiens –près de la moitié des femmes (52,4%) et près de 5% ne savent pas ou refusent de répondre, seulement 26,4% déclarent aller une fois par semaine ou plus à la mosquée.

Et quand on les invite à mentionner par ordre d’importance les priorités que le gouvernement devrait se fixer dans son action, les Tunisiens citent en premier les domaines économique (bien gérer l’économie), social (fournir plus de soins gratuits, de pensions et aides financières aux personnes modestes), et en matière de gouvernance (réduire la corruption dans le gouvernement et protéger les droits des citoyens contre la police ou les autres autorités gouvernementales), devant les questions religieuses (enseignement des valeurs de la Chariaa dans les écoles, protection des droits des chrétiens, égalité entre la femme et l’homme, etc.).

Source: “wmc” Le 25-05-2011

Tunisie. Quand le gouvernement parle, les journalistes se taisent…


 

Par Zohra Abid

La plupart des informations annoncées tournaient partout en boucle depuis la veille et l’avant-veille. Les journalistes qui se sont dépêchés pour recueillir les dernières actualités à bonne source ont donc été déçus. Pourtant, la scène politique et sociale grouille d’actualités et les dépêches tombent à flot à toute heure et de toutes parts.

Ambiance, ambiance… La séance, un peu bâclée, n’a finalement duré qu’un tout petit quart d’heure. Pour dire quoi? Pas grand-chose! Cinq représentants des ministères de la Justice, de l’Intérieur, de la Défense nationale, du Développement régional et de la Formation professionnelle et du l’Emploi ont répondu à l’appel. Chacun a disposé de trois minutes à peine pour annoncer ce qui se passait dans son département devant une salle archi-comble, qui ressemble plus à une boite de sardines qu’à une salle de conférence. Est-ce que la rencontre méritait vraiment le déplacement? Les lecteurs jugeront… «Nous sommes vraiment débordés et cette rencontre va être courte. Je vous annonce quand même une bonne nouvelle. La prochaine aura lieu dans une salle plus spacieuse. Nous allons changer aussi les horaires. Ce sera le mardi à 15 heures et le vendredi à midi», a annoncé aux journalistes, Moez Sinaoui, porte-parole du Premier ministre provisoire, avant de céder le micro aux représentants de l’Etat.

L’affaire Marouane Ben Zineb Kadhem Zine El Abidine, du ministère de la Justice, est revenu sur la visite, la semaine dernière, en Tunisie, de Juan Méndez. «L’expert argentin (et rapporteur spécial de l’Onu sur la torture) a déclaré que la torture continue encore en Tunisie. Nous répondons qu’il n’en est plus question. Toute personne auteur d’un mauvais traitement dans les postes de police ou dans les prisons sera jugée et les victimes peuvent déposer leur plainte auprès du juge d’instruction», a-t-il dit. Et d’ajouter qu’actuellement, il y a des plaintes en ce sens. Le responsable a évoqué ensuite le cas de l’ingénieur Marouane Ben Zineb, qui avait découvert, par inadvertance, au début des années 1990, en pénétrant dans le système d’information de l’ex-président, un réseau de renseignements. Conséquence: il a été kidnappé et torturé à mort avant d’être jeté sur les rails à la gare d’Ezzahra (banlieue sud de Tunis). «Il va y avoir une autopsie pour savoir les raisons exactes de sa mort», a annoncé M Zine El Abidine. Le responsable a également annoncé que son département étudie les moyens d’activer les commissions rogatoires émises par le juge d’instruction de Tunis à l’encontre du président déchu, les membres de sa famille et le reste des accusés en état de fuite. Est-ce à dire que les processus d’extradition vont être accélérés et que les avoirs et biens à l’étranger des Ben Ali, Trabelsi, Chiboub et consorts vont être enfin rapatriés? On peut toujours espérer…

La famille de Kadhafi Samir Toumi, du ministère de l’Intérieur, a rejeté catégoriquement la rumeur relative à la présence des membres de la famille de Kadhafi sur le territoire tunisien. «Nous respectons à la lettre les décisions onusiennes et les articles 1970 et 1973 du 26 février et du 16 mars 2011: 18 membres de la famille n’ont pas le droit de quitter les frontières de leur pays et ils ne sont pas en Tunisie», a-t-il précisé. Quant au passage de certaines personnalités libyennes par le territoire tunisien, M. Toumi a affirmé que tant qu’il n’y a rien à l’encontre de ces personnes, qui disposent d’un passeport officiel, ils peuvent se déplacer comme tout le monde. Mokhtar Ben Nasr, du ministère de la Défense, s’est contenté de dire que le pays est relativement calme. «Avec les unités de la Garde nationale et celles de la Sécurité, les militaires veillent sur le littoral, la terre et toutes les frontières. Il y a eu ces derniers jours quelques obus tombés près de la frontière avec la Libye tirés par les troupes de Kadhafi. Heureusement qu’ils sont tombés dans un périmètre désert et qu’il n’y a pas eu de dégât», a-t-il rassuré. Et d’ajouter que quelques heurts ont été déclenchés entre les réfugiés, originaires du Soudan, de Somalie ou des Erythréens, qui ne peuvent pas rentrer chez eux et qui attendent d’être évacués par l’Onu.

420.620 réfugiés dont 215.000 Libyens «Il y a eu 21 tentes brûlées et nous avons signalé la mort de deux personnes», a-t-il dit après avoir rappelé que depuis le 23 février, la Tunisie a accueilli 420.620 réfugiés dont 215.000 Libyens. Aujourd’hui, 8.000 ont trouvé refuge en Tunisie dont 2.440 Libyens. Parmi ces Libyens, 420 familles et leurs enfants viennent d’être scolarisés dans les écoles. Avec l’aide du Maroc, du Qatar, des Emirats arabes unis et des organisations humanitaires internationales, la Tunisie a mis à la disposition de ces réfugiés des hôpitaux et des médecins. Samir Lazâar, du ministère du Développement régional, est revenu sur la visite, lundi, de pas moins de 7 ministres à Sidi Bouzid. «Ce n’est qu’un premier pas. Les visites vont continuer dans les régions pour mettre en exécution les plans et les propositions du gouvernement pour impulser le développement régional», a-t-il annoncé. Mais il n’a pas soufflé un mot sur les manifestations de colère que ces visites ont provoquées dans certaines villes de la région, notamment à Regueb. Les trois dernières minutes sont revenues à Karim Mejri, du ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi. Selon lui, on trouve tout sur le site du ministère http://www.concour.gove.tn. C’est à se demander pourquoi on nous a dérangés. Mais passons ! M. Mejri a rappelé, par la même occasion, qu’après la première vague de recrutements qui vient d’avoir lieu dans les ministères de l’Agriculture, de l’Education et de l’Environnement, les ministères de la Femme, de l’Enseignement supérieur et… vont communiquer bientôt des circulaires pour recruter des jeunes. La séance a ensuite été levée. Pas un mot de plus. Ni la moindre question. Les journalistes, restés sur leur faim, sont priés de se disperser! Ils avaient pourtant tant d’interrogations sur la situation dans le pays.

Source : « Kapitalis » Le 25-05-2011

Les médias publics tunisiens cherchent à rompre avec le passé


Par Houda Trabelsi

Les journalistes tunisiens sont déterminés à transformer les organisations publiques des médias, pour les faire passer d’un outil qui servait autrefois un autocrate à une forme de médias qui servent tout le monde. Pour assurer cette transition, ils bénéficient d’une aide de leurs collègues internationaux.

« Le changement émane des individus, et il nécessite beaucoup d’efforts et de sacrifices », a expliqué Lennart Sten, journaliste à la télévision danoise, le jeudi 19 mai à Tunis. Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont organisé cette rencontre pour étudier la manière dont les organisations médiatiques de l’Etat peuvent aider à soutenir la transition démocratique.

« Chacun attend nerveusement de voir ce qui se passera en Tunisie, et comment cette révolution atteindra ses objectifs, ce qui se reflètera dans les médias publics s’ils réussissent », a déclaré Sten.

Cette rencontre de Tunis a été « une bonne occasion offerte aux journalistes et aux spécialistes des médias tunisiens de mettre en place l’indépendance des médias, notamment des médias publics, qui étaient soumis auparavant aux ordres des autorités », a indiqué Francisco Audije Vega, journaliste à la télévision espagnole et représentant de la FIJ. « Toutes les parties doivent comprendre que les médias publics sont par principe destinés au peuple, qui a le droit de bénéficier d’informations réelles et non de la propagande gouvernementale ».

Cette conférence a réuni un certain nombre de journalistes européens et tunisiens, et s’est attachée à traiter des sujets relatifs au financement des institutions de médias publics et à l’utilisation des médias comme un outil culturel.

« Dans le passé, le système public a joué un rôle important pour la propagande du parti au pouvoir », a commenté Hichem Snoussi, membre de la Commission nationale pour la réforme des médias et de la communication. Il a souligné la nécessité de séparer l’administration de la politique, un principe fondamental et essentiel permettant d’améliorer le contenu des médias publics et d’en faire un espace qui reflète un véritable pluralisme politique.

Les médias d’Etat sont face à une « crise de crédibilité », selon le spécialiste de l’audiovisuel et professeur Ridha Najjar. Il a expliqué que ce manque de crédibilité résulte de leur utilisation par le passé par le pouvoir exécutif. « Il doit y avoir de nouvelles lois, très claires, qui définissent le concept de médias publics », a-t-il ajouté.

« Nous devons rendre au système des médias publics leur importance, à plusieurs niveaux, notamment leur importance structurelle et culturelle, afin d’améliorer les médias tunisiens dans cette période de transition, que je considère comme ultra-sensible », a poursuivi Najjar.

Lors de ce séminaire, des professionels des médias tunisiens ont souligné l’importance d’une adhésion à des règlements professionnels, au premier rang desquels l’objectivité et l’impartialité, ainsi que l’adoption de conseils éditoriaux indépendant dans les institutions contrôlées par l’Etat.

« Jusqu’à maintenant, nous travaillons encore sans ligne éditoriale claire », a expliqué Farah Chendoul, journaliste à Radio Tataouine. « Quatre mois après la révolution, nous commençons à souffrir d’une dictature d’un genre nouveau, celle des partis, de la société civile et du peuple. »

Mohamed Bechikh, professionnel des médias à Radio Monastir, explique que « le concept de radiodiffusion n’est pas encore clair pour les autorités, dans la mesure où certains pensent que pour remporter les élections, il leur faut un outil de propagande, comme ce fut le cas durant l’ère de Ben Ali, et nous devons donc mettre en place des structures d’édition très fermes qui soient responsables de la ligne éditoriale. »

Le spécialiste des médias Nasreddine Ben Hadid reprend ces préoccupations, expliquant que tant que les agences de presse ne pratiqueront pas l’autocritique, « rien ne changera ». Et d’ajouter : « Trouver une ligne éditoriale claire est de la responsabilité de chacun au sein des institutions des médias publics, pour leur permettre de passer d’un service destiné à une seule personne à un service pour tous. »

Source : « Maghrebia » Le 25-05-2011

Le responsable de la communauté juive de Tunisie parle des craintes liées à la sécurité


Avec l’annulation des célébrations et la forte réduction du pèlerinage annuel à Djerba, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le futur de la communauté juive de Tunisie, certes petite, mais ancienne. Les préoccupations sécuritaires entourant les récents évènements en Tunisie et dans la Libye voisine ont conduit les autorités à annuler les célébrations religieuses de cette année, pour la première fois depuis vingt ans.

Pour tenter d’expliquer les conséquences éventuelles d’une telle décision, Magharebia a rencontré Perez Trabelsi, le président de la synagogue de Ghriba et responsable de la communauté juive de Tunisie.

Magharebia : Comment jugez-vous la décision prise par le gouvernement d’annuler les célébrations religieuses annuelles ?

Perez Trabelsi : Nous la jugeons avec un esprit ouvert, avec respect et compréhension, parce qu’il s’agit d’une bonne décision et d’une bonne garantie, dans la mesure où la situation sécuritaire fragile dans la région, notamment dans le sud de la Tunisie, et les problèmes sociaux que connaît le pays, sont des conditions qui ne permettent honnêtement pas d’organiser ce rassemblement juif et des célébrations de chants et de rites religieux en cette période cruciale que traverse la Tunisie.

J’estime également que cette décision vient de la volonté des autorités tunisiennes de vouloir éviter tout risque et problème susceptible de survenir et de détériorer l’image de la Tunisie comme étant un pays ouvert aux cultures et aux religions et un exemple de coexistence pacifique et de coopération culturelle entre toutes les religions.

Magharebia : Pensez-vous que cette annulation aura à l’avenir un effet négatif sur le nombre de touristes et de fidèles ?

Trabelsi : Elle pourrait avoir une incidence relative pendant une ou deux saisons, mas je pense que la synagogue de Ghriba retrouvera sa place de véritable Mecque pour des milliers de Juifs dès que possible, en particulier si la sécurité et la situation politique se stabilisent dans le pays.

Il est vrai qu’après 2002, date de l’attentat terroriste qui avait ravagé la synagogue, le nombre d’arrivées avait considérablement diminué, et que cette baisse s’était ressentie durant les quatre années suivantes, mais la décision d’annuler les célébrations de cette année, bien qu’elle soit également liée à des considérations sécuritaires, n’est pas équivalente. En réalité, elle montre que la Tunisie cherche à préserver les acquis des Juifs de Tunisie et à protéger leurs intérêts.

Magharebia : Après la mort d’Oussama ben Laden, craignez-vous une répétition de l’attentat suicide d’al-Qaida en 2002 qui avait visé la synagogue ?

Trabelsi : Non. Cet attentat ne se répétera pas. Il est fort improbable, parce que depuis 2002, la Tunisie est devenue extrêmement vigilante et ne peut laisser se reproduire de tels évènements sur son territoire visant ses ressortissants et ses visiteurs. La région est sécurisée et sera surveillée pendant un certain temps, des entrées sur l’île de Djerba à la proximité de la synagogue de Ghriba, que nous considérons comme l’un des endroits les plus sûrs en Tunisie.

Magharebia : Comment la communauté juive a-t-elle vécu la révolution tunisienne, et comment voit-elle son avenir en Tunisie ?

Trabelsi : Nous y avons pris part, comme le reste du pays, et nous sommes heureux du changement. Parce que nous sommes des citoyens tunisiens, et partageons notre destin avec le reste des habitants de ce pays, auquel nous sommes fiers d’appartenir. La révolution tunisienne ne changera rien au statut des Juifs tunisiens, parce qu’ils vivent dans le respect et la compréhension des autres segments de la société tunisienne qui diffèrent de nous par la religion, et parce qu’ils sont intégrés dans la société dans la vie quotidienne, sans aucun problème ni aucune difficulté d’interaction.

Nous n’envisageons donc nullement de partir, et aucun Juif tunisien n’envisage d’abandonner son pays, en dépit de l’invitation faite par Israël d’y émigrer, tout simplement parce que nous vivons en paix et en harmonie avec le reste de la Tunisie. Nous ne quitterons pas notre pays, notre lieu de naissance, quoi qu’il arrive, parce que nous en faisons partie intégrante.

Source : « Maghrebia » Le 25-05-2011

Se hâter avec lenteur… pour le 24 juillet


 

 

Par Ahmed NEMLAGHI

 

La Haute Instance indépendante pour les Elections a proposé le report des élections de la Constituante pour le 16 octobre.

Le président de ladite instance a motivé cette suggestion par l’absence des conditions adéquates pour l’organisation des élections à la date fixée initialement, soit le 24 juillet.

Soumise au Gouvernement provisoire, cette suggestion a été rejetée, et il a été décidé de maintenir la date du 24 juillet, fixée au départ par la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution.

 

En fait qu’est-ce que la Haute Instance pour les élections : C’est un organe dont les membres ont été choisis par la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution, parmi des juristes constitutionnalistes et des intellectuels qui sont bien versés dans ce domaine. Ce choix en lui-même, a fait l’objet de contestation de la part de ceux qui estiment que tout choix doit passer par le peuple. Cependant il faut que règne un climat de confiance afin de commencer à faire asseoir les nouvelles institutions, dont la constituante qui sera chargée d’élaborer une nouvelle constitution.

Celle-ci sera de toutes les façons soumise à référendum.

C’est la raison pour laquelle, il faut dépasser ce point, pour avancer et ne pas se bloquer dans des problèmes sans fin, autrement rien ne pourra aboutir.

Cette Haute Instance, constituée, il fallait passer sans attendre aux choses sérieuses, à savoir fixer une fois pour toute une date pour l’élection de la Constituante.

Une date a été fixée, à savoir le 24 juillet prochain. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Il fallait mettre fin à cet état d’instabilité face à un gouvernement provisoire et dont la légitimité est contestée.

Cependant la Haute Instance indépendante pour les Elections qui a proposé le report de cette date au 16 octobre prochain a argué qu’il y a absence de conditions adéquates pour l’organisation des élections à la date prévue du 24 juillet.

Le gouvernement pour sa part a été pour le maintien de cette date.

C’est irréversible et c’est tant mieux. On commence à voir le bout du tunnel. Afin d’éclairer l’opinion publique, nous nous sommes adressés à certains membres des composantes sociales, afin de requérir leurs avis sur cette décision.

Selon ceux qui sont pour le maintien, il importe de sortir de cet état de précarité avec un gouvernement provisoire et une situation de dérive sécuritaire.

*Abdeljelil Dahri,juriste et président du réseau tunisien des droits de l’Homme, des Libertés et de la dignité: «Il faut agir au plus vite afin de sortir de cette situation de précarité, que peuvent exploiter ceux qui sont contre la Révolution.

Dans cet amalgame de réactions il est nécessaire de donner le pouvoir de décision au peuple et ce, par le biais du référendum.

Le maintien de la date du 24 juillet, mettra fin aux dépassements de certains éléments appartenant à l’ancien régime, et qui font encore partie des institutions administratives actuelles. Ces éléments ne cessent de saboter l’action révolutionnaire par tous les moyens, cependant que chez d’autres de vieilles rancunes se réveillent et ils profitent de cette situation de précarité pour procéder à des règlements de compte personnels, sans tenir compte de l’intérêt général.

Cette situation est aggravée par le manque d’expérience de certains nouveaux ministres qui ne connaissent pas parfaitement les réalités des secteurs qu’ils dirigent.

Et dans tout cela le peuple n’est pas au courant de ce qui se passe en conseil des ministres, sur lesquels d’ailleurs il y a peu d’information.

Cette décision de maintien est donc la bienvenue »

*Pour Abdelwahab El Heni, chef du parti Al Majd,qui est pour le maintien de la date du 24 juillet, il déplore cependant qu’il n’y ait aucune transparence des mécanismes des élections, et appelle à un congrès national auquel participeront tous les partis et les forces vives de la nation, afin de tirer au clair ce point important.

Il faut comme la tortue de La Fontaine, se hâter avec lenteur.

Dans cette fable cependant, l’arrivée était bien visible et connue d’avance.

Mais concernant les élections de la constituante, la date est fixée, mais tous le monde a pour le moment l’attitude du lièvre, adversaire de la tortue :

Il écoute d’où vient le vent !

Source: ”Le Temps” Le 25-05-2011

Le Kef — Projet minier de Sra Ouertane

Enfin un vieux rêve concrétisé !


 

Le gouvernement donne son feu vert pour l’exploitation du gisement de phosphate de Sra Ouertane dans le sud du gouvernorat du Kef, mettant fin à un blocage qui a longtemps fait mal à une région où le chômage a toujours été élevé Enfin les habitants du sud du gouvernorat du Kef viennent d’obtenir gain de cause après la réponse favorable donnée par le gouvernement de transition pour l’exploitation du gisement de phosphate de Sra Ouertane, un projet qui a toujours été bloqué par l’ancien régime qui a tout fait pour appauvrir à dessein toutes les régions de l’intérieur en ne leur accordant que des miettes du budget de l’Etat, entraînant de la sorte une réelle marginalisation des gouvernorats du nord-ouest pendant plus d’un demi-siècle. Le projet de Sra Ouertane devait d’ailleurs démarrer dans les années 80, mais hélas ! Des raisons politiques assorties de mensonges économiques ont fait tomber à l’eau le projet dont les répercussions sur l’emploi sont très conséquentes. Avec des réserves estimées à 20 milliards de tonnes de phosphate à exploiter à ciel ouvert, la mine de Sra Ouertane pourrait fournir un minimum de deux mille postes d’emploi, selon plusieurs études économiques menées par des experts en la matière, d’autant que les coûts de production sont aussi très alléchants eu égard à la nature du gisement dont la teneur en minerai est significative. D’ailleurs, l’ancien régime a cherché, dans un premier temps, à mettre en place un projet d’exploitation de la mine dans le cadre d’un appel d’offres international très contraignant pour les sociétés participantes qui ont décliné l’offre et préféré renoncer à l’exploitation de ce gisement qui devrait se dérouler selon une cadence de 20 millions de tonnes par an à même de dégager près de 4,5 millions de tonnes de minerai traité. Une aubaine pour la région qui espère aussi que le traitement du phosphate se passera en Tunisie de façon à favoriser une plus-value supplémentaire pour l’emploi dans la région. Actuellement, les prix du phosphate suivent une courbe ascendante qui devrait continuer sur sa lancée, suite à la hausse des prix des matières premières (céréales surtout) et aux perspectives internationales qui tablent sur une hausse de la demande du marché international en blé et en farine et qui requiert donc une hausse de la production et donc de l’usage des intrants, comme le super phosphate et le dia ammonium phosphaté (DAP) utilisés tous deux de façon courante dans l’agriculture intensive (blé dur, blé tendre, orge, tritical et fourrages). Auquel cas l’on peut parler de bout du tunnel pour une affaire qui n’a que trop duré et fait souffrir une population en mal d’emploi. Dans la foulée, un autre projet est lui aussi venu raviver l’espoir chez les habitants de la bande frontalière, après l’accord donné par le gouvernement de transition pour la création d’une zone industrielle à Sakiet Sidi Youssef qui va permettre de mettre en place une zone de libre-échange avec un noyau à Kalaât Senan. Peut-on donc parler d’un réveil de la région et d’un essor industriel en perspective ? Tous les feux sont verts et le rêve est permis

Source: “La Presse” Le 25-05-2011

2011 en Tunisie: le printemps de l’action citoyenne


 

Par Emmanuelle Houerbi

S’il y avait une leçon à tirer du premier Forum Tuniso-français de la société civile, qui a eu lieu ce weekend à Tunis, c’est sûrement le rôle majeur joué par l’action associative sur la vie de la cité, condition sine qua non d’une démocratie digne de ce nom. Tout le monde peut participer… chacun à son niveau.

Des participants de tous horizons L’affluence inespérée à ce Forum (plus de 500 personnes) a confirmé la vitalité du sentiment citoyen post-14 janvier. Impossible de donner une image fidèle de la diversité du public présent: des associations, Ong ou fondations, tunisiennes, françaises ou internationales, petites ou grandes, anciennes ou nouvellement créées… avec toutes en commun la volonté d’œuvrer en faveur de l’intérêt général. Etaient présents aussi des intellectuels, des entreprises et des responsables politiques; rien que du beau monde, confirmant s’il en était besoin que la Tunisie est une destination en vogue et que le désir de contribuer au succès de la transition démocratique est bien réel, en Tunisie comme ailleurs.

Il y en a pour tous les goûts S’il y a une vie à côté de la politique, c’est bien l’action associative. En cette période délicate où bon nombre de Tunisiens se méfient despartis politiques et des syndicats, ce n’estpas un hasard si beaucoup se tournent vers le milieu associatif. Première étape avant de s’engager: se demander ce qu’on voudrait changer dans le pays, s’indigner même parfois comme le préconise le si médiatique Stéphane Hessel et enfin imaginer les moyens d’agir concrètement. A ce stade, tout naturellement, l’idée d’une association peut germer, et les possibilités sont infinies, puisqu’un tel projet peut viser aussi bien la préservation de l’environnement en général que la sauvegarde d’un site naturel bien précis, concerner les jeunes, les moins jeunes, les handicapés, la défense du droit à l’éducation, à la santé, à l’égalité… A chacun de faire son choix, en fonction de ses compétences et de ses aspirations.

Agir, oui, mais efficacement Sur les quelques 10.000 associations existant aujourd’hui en Tunisie, combien sont réellement crédibles, indépendantes, auto-suffisantes, capables de réaliser leurs objectifs et de peser sur la vie publique et sur les débats locaux, nationaux et même internationaux? Alors qu’on ne passe pas du jour au lendemain du statut d’outil au service de l’Etat ou de « hors-la-loi » sans visibilité à un rôle d’aiguillon, de garde-fou et de force de proposition et d’action, combien peuvent se réformer, se moderniser, obtenir les financements nécessaires pour, en fin de compte, relever les défis de l’après-révolution? Pour réussir cette mutation de la société civile tunisienne, le Forum a fait ressortir l’obligation pour tous les acteurs de partager leurs expériences, leurs compétences et leurs moyens, de s’unir, et de créer des fronts, comme le font de leur côté les partis politiques.

Un forum, et après? Parce que l’action associative offre une grande souplesse et permet d’agir rapidement sur le terrain, le Forum a déjà permis de définir des projets concrets. S’il est impossible de les citer tous, nous évoqueronspar exemple l’accord entre le collectif tunisien Randet et «France nature environnement», des projets visant à inciter les jeunes à voter lors des prochaines élections (comme un bus citoyen sillonnant la Tunisie ou une action de sensibilisation via le web et les médias sociaux proposée par l’Unesco), la création avec «France volontaires» d’une plateforme tunisienne de volontariat citoyen comme il en existe déjà en Algérie et au Maroc, ou encore un projet de formation des formateurs en éducation à l’environnement. L’ambassade de France, initiatrice et co-organisatrice du Forum, a d’ailleurs détaillé sur son site les différents projets concrets nés du forum et la liste, aussi exhaustive que possible, des associations présentes. Tout en exprimant sa volonté de mettre en place un comité de suivi, des réunions régulières et de futurs forums, aussi bien en France qu’en Tunisie. Avec, car c’est essentiel, l’appui des pouvoirs publics, des entreprises et de l’ensemble des citoyens et de la société.

Source : « Kapitalis » Le 25-05-2011

Tunisie – Elections : une date, deux dates et ça redémarre


Le conseil des ministres a exprimé son soutien au déroulement des élections à sa date initiale du 24 juillet 2011. Il rejette de fait la proposition de la Commission supérieure indépendante des élections qui avait suggéré de reporter les élections pour le 16 octobre prochain. Le président de la Commission, Kamel Jendoubi, avait affirmé en effet, lors d’une conférence de presse tenue dimanche 22 mai, que techniquement, il était impossible d’organiser des élections libres, démocratiques et sans failles dans un délai aussi court. Le conseil des ministres a affirmé mardi qu’au contraire, ces élections peuvent se tenir à la date prévue et qu’il mettait à la disposition de la Commission supérieure indépendante des élections toute la logistique nécessaire pour faire son travail. Le même jour, le Président de la république par intérim Foued Mebazaâ annonce qu’il avait signé depuis le 20 mai le décret appelant les électeurs aux urnes pour choisir les membres de la future Assemblée constituante le 24 juillet prochain. Ce décret publié dans le journal officiel du 24 mai 2011 devrait en principe clore le débat autour de la date de ces élections. Rien n’est moins certain. Depuis quelques semaines déjà, on avait senti que la date des élections de la Constituante était devenue un enjeu politique et que le dossier était devenu la boule de feu que les actants politiques se lançaient les uns les autres. Mais tous ceux qui sont pour, autant que ceux qui sont contre, sont convaincus, à des degrés divers, que les délais étaient réellement serrés. Pour cause les tergiversations du gouvernement d’une part, l’administration approximative des débats au sein de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique d’autre part, mais surtout les débats houleux, interminables et futiles que se sont livrés les partenaires politiques, ont fini par rendre la question du report de la date du 24 juillet inéluctable. Tous ont attendu que le président de la Commission supérieure indépendante propose le report pour se positionner tout en se disculpant de toute responsabilité dans ce report. La contrainte inavouable dans cela, étant de ne pas froisser le sentiment de la large majorité qui se dessine au sein de l’opinion publique tunisienne, lassée par les petites querelles politiciennes, en faveur du maintien de la date initiale du 24 juillet. D’ailleurs le dernier sondage, réalisé à ce propos, a fait ressortir que 67% des Tunisiens étaient pour le maintien de la fameuse date du 24 juillet. Le gouvernement, de son côté, était certainement convaincu que la tenue de ces élections dans huit semaines n’était pas réaliste. Mais il ne pouvait pas le dire et prendre les devants sur une question aussi délicate au risque de se voir accuser de chercher à rallonger sa longévité et dans ces temps de colique verbale, pourquoi pas de complot contre-révolutionnaire. Il était impératif donc pour le Premier ministre et son gouvernement que la décision du report ne vienne pas du côté de la Kasbah. Le report des élections était envisageable donc. Mais, politique invétéré comme il est, Béji Caïd Essebsi a dû prendre très mal le fait que Kamel Jendoubi ne l’informe pas de la date proposée pour le report, lui qu’il avait pourtant reçu, dimanche matin, soit quelques heures avant que ce dernier ne tienne sa conférence de presse. Entre deux personnalités trempées, l’une ne faisant aucune concession sur ses prérogatives et l’autre jalouse de son indépendance et de son autonomie, la partie était exaltante et le scénario d’arrivée risquait fort de ne pas être conforme à l’intrigue de départ. De toute façon, la loi électorale prévoyant un délai de soixante jours pour cette phase, le président de la République Foued Mebazaâ, en promulguant le décret appelant les électeurs pour le 24 juillet prochain, donne l’avantage à son Premier ministre qui, même en ayant marqué un point, n’aura pas la tâche aisée durant les prochaines semaines. Il devra d’abord faire face aux exigences de la Commission supérieure indépendante pour les élections et lui accorder tous les moyens matériels, financiers, techniques et humains qu’elle réclame. Il devra ensuite entrer en négociation avec les partenaires politiques. Pas ceux qui soutiennent la date du 24 juillet uniquement, qui ont été malmenés dans tous les sens depuis le déclenchement de cette affaire et qui risquent de mal digérer cette nouvelle couleuvre, mais surtout ceux qui étaient réticents depuis le départ et qui vont profiter de la situation pour remettre sur le tapis leurs propositions notamment celles d’élections présidentielles pour certains et pourquoi pas de référendum pour d’autres. Autant dire que la révolution n’est pas au bout de ses peines.

Source: “Business News” Le 25-05-2011

Ennahdha encourage la FGPT à bloquer Tunisie Telecom


 

La branche du parti Ennahdha à Sfax a publié sur Facebook un fac-similé d’une lettre envoyée à Mongi Ben Mbarek, le Secrétaire général du syndicat FGPT. Dans cette lettre, le parti déclare ouvertement soutenir l’action sociale du syndicat et l’encourage même à continuer le sit-in et les grèves qui bloquent la société Tunisie Telecom depuis presque trois mois.

De source interne, plusieurs directions régionales de l’opérateur historique affichent un taux d’absentéisme de 100% et, en particulier, les actels, les call-centers et les services techniques. Mises à part les pertes énormes et les préjudices que subit l’entreprise, c’est également les clients qui se trouvent piégés par un syndicat qui ne voit pas plus loin que son nombril. Sans parler du préjudice que cela cause aux clients, comme TunisieNumerique vous le signalait dans son article tunisie-telecom-des-lignes-coupees-ou-en-derangement.

L’activation des lignes ainsi que les réparations sont en effet au point mort depuis le début du mouvement. Reste à savoir maintenant si le Parti du Travail Tunisien (PTT), parti issu de l’UGTT, va apprécier le geste, d’autant plus qu’il s’est gréffé sur ce mouvement social pour mener sa campagne éléctorale.

Source: “Tunisie Numerique” Le 25-05-2011

Soudain La Révolution ! Géo-psychanalyse d’un soulèvement

“Nouveau livre de Fethi Ben Slama chez Cérès Editions”


 

Soudain, le peuple tunisien s’est soulevé ! Nul n’avait prévu cet évènement. Pourquoi ce peuple, réputé pour sa modération, a-t-il inventé la première révolution du XXIe siècle? Quelles en ont été les causes profondes, au-delà des explications socio-économiques, insuffisantes pour penser à ce moment où des femmes et des hommes se sont levés ensemble pour s’émanciper ? Il faut s’interroger sur les dimensions, à la fois politique et subjective, de ce bouleversement pour pouvoir en rendre compte. C’est cette double approche que privilégie Fethi Benslama, qui a suivi ce processus révolutionnaire avec passion. Pour l’éclairer, il use des ressources de la psychanalyse et de la philosophie. Fethi Benslama, psychanalyste tunisien, est Professeur à l’Université de Paris VII où il dirige l’UFR « Sciences humaines cliniques ». Il est l’auteur de plusieurs remarquables essais, dont ‘’La Psychanalyse à l’épreuve de l’Islam (2002)’’ et ‘’Déclaration d’insoumission à l’usage des musulmans et de ceux qui ne le sont pas (2006)’’. Auteur prophétique d’une Déclaration d’insoumission, publiée en 2006, fort de son engagement de longue date pour la défense de la démocratie et des libertés, il livre aussi dans cet ouvrage le fruit de ses réflexions sur l’état du monde arabe. Il met l’accent sur la mutation inaperçue qui a conduit ses sujets à sortir de la double entrave qu’ils subissaient, entre pouvoirs autoritaires et régimes islamistes, afin de ne plus sacrifier leur désir de liberté à la quête d’identité.

Source: “Tunivisions” Le 25-05-2011

LEBANON: Did Tunisia’s tyrant buy off Hezbollah TV?


The Tunisian newspaper Sabah (link in Arabic) reported Monday that Hezbollah’s Al-Manar television was allegedly paid $100,000 to polish up the image of deposed Tunisian dictator Zine el Abidine ben Ali.

In addition to bribing Al-Manar, the former president also paid other international news agencies to portray him as a « promoter of human rights » and a leader of a country that respected the rule of law, Sabah reported, cited documents it had obtained from a secretive Tunisian propaganda arm.

According to the Tunisian newspaper, Ben Ali was purportedly successful in suppressing national media by portraying them as mouthpieces of local mafias.

The autocratic regime was less creative with it came to foreign news agencies, and opted to instead to pay them to put Ben Ali in a positive light, the paper said.

To this end, the regime established ACTE, the Tunisian Agency for External Communications, to collect money from state organizations, including state-owned radio and television, and dole it out to foreign journalists, the paper said.

According to Sabah, records kept by ACTE dealt exclusively with « a project to develop a media relationship between ACTE and Lebanese news stations. » The files allegedly date back to January 2010.

The director of the Beirut office for ACTE proposed that Tunisia increase the annual amount it had been paying Nahar, a Lebanese anti-Syrian/pro-American newspaper, from $50,000 to $75,000 in order to brighten Ben Ali’s international image.

In addition it was also suggested that the pan-Arab, left-leaning Lebanese newspaper Safir be bought off with another $50,000, Sabah reported.

Lebanese television stations were reportedly even more voracious. One, parliamentary speaker Nabih Berri’s NBN, « demanded that payments double in order to increase promotional support, » Sabah said.

The newspaper said Al-Manar, which used to receive $150,000 a year to support the Ben Ali regime, asked for an extra $50,000 annually if ACTE wished to raise the profile of the ruler, who now resides in Jeddah with his wife.

Source: “Los Angeles Times” Le 24-05-2011

 

 

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