25 mai 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2194 du 25.05.2006

 archives : www.tunisnews.net


El Maoukif: Sadok Chourou derriere les barreaux Vérité-Action: Le régime tunisien accélère la répression OMCT – FIDH: Les actes de harcèlement à l’encontre des défenseurs se poursuivent
Communiqué du Forum Démocratique pour le travail et les libertés FTCR: La LTDH doit pouvoir tenir son congrès, pour le plus grand profit des citoyens tunisiens Communique commun  : Nous rejetons la tentative du comité directeur de la LTDH de tenir le congrès de la Ligue malgré la décision de justice AFP: Congrès de la LTDH prévu malgré un jugement Répression des militants de droits humains marocains Compte rendu de reunion – Assemblee generale du CSGFen Tunisie Noticias: Ici on respire la liberté Tunisian Association of Journalists:The Reality of Press Liberties in Tunisia Tribune de Genève :Qui êtes-vous Anouar Gharbi? Jeune Afrique: Dans la tête d’un ado tunisien Libération: En Algérie, le changement de Premier ministre témoigne d’un nouveau rapport de forces au sommet du pouvoir Le Monde: M. Bouteflika consolide son pouvoir contre la tutelle des « services » Edito du Monde: Danger taliban

Derrière les barreaux

Sadok Chourou

Cela fait quinze ans que le docteur Sadok Chourou est séquestré derrière les barreaux du pavillon E de la prison du 9 avril, en isolement total.

Il est né le 13 février 1984 (*). Il est professeur d’université, titulaire d’un doctorat d’Etat en physique chimie et professeur assistant à la faculté de médecine et à la faculté de sciences de Tunis. Il a été condamné à perpétuité par le tribunal militaire de Tunis dans l’affaire du mouvement En Nahdha et depuis cette date, sa famille ravale son amertume et se rend d’une prison à l’autre pour lui rendre visite.

Parmi les conséquences destructrices sur la famille de Sadok Chourou : son fils Ouajih a eu des troubles psychiques et il est soigné pour maladie nerveuse, ce qui l’a contraint à arrêter ses études.

Quant aux autres enfants : Hajer est professeur et est mariée, Asma fait un troisième cycle et Islam est en sixième année secondaire ; ce dernier est privé de son père depuis qu’il a eu trois ans.

L’épouse de Sadok Chourou a du quitter son domicile et retourner vivre dans sa famille pour faire vivre ses enfants sur les économies de loyer. Mais le propriétaire, le président de la Chooba, a refusé de bloquer le loyer pendant quelques huit mois et elle n’a obtenu gain de cause que sur jugement du tribunal.

Sadok Chourou souffre de plusieurs maladies dues à la longueur de son incarcération : baisse de la vue, rhumatismes. Les organisations de défense des droits de l’homme qui avaient assisté à son procès l’avaient qualifié d’inéquitable et exigé sa libération immédiate.

(*) sic, LT

Source : El Maoukif, n°360 du 19 mai 2006-05-25

(Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

Vérité-Action

 

La LTDH en congrès, les avocats en grève de la faim :

 

Le régime tunisien accélère la répression

 

 

La ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) a décidé d’organiser son 6ème congrès les 27 et 28 mai 2006. Ce congrès, prévu initialement il y a neuf mois et interdit par les autorités tunisiennes, aura lieu dans un climat très tendu et hostile aux défenseurs des droits de la personne en Tunisie.

 

Des membres de la ligue proches du pouvoir ont empêché la tenue du congrès prévu initialement du 9 au 11 Septembre 2005. Ils ont fait recours à la justice pour demander l’annulation de ce congrès, annulation accordée par le tribunal. Un second jugement est prévu le 03 juin prochain. Ces mêmes membres menacent de faire intervenir les forces de l’ordre pour empêcher la tenue de l’assemblée générale prévue pour le 27 et le 28 mai.

 

Rappelons que la LTDH, fondée en 1977, est la doyenne des associations de défense des droits de la personne en Afrique et dans le monde arabe. Elle est la cible des autorités tunisiennes qui tentent de mettre la main sur une organisation reconnue mais « dissidente » et « dérangeante ». La Ligue lutte pour son indépendance face à un régime habité par le monopole des associations de la société civile. L’instrumentalisation du tissu associatif est une politique suivie par les pouvoirs en place dans l’objectif de gagner des voix qui soient au service de ses intérêts et applaudissant « ses acquis ». Le modèle type recherché de ces associations « véritablement gouvernementales » était massivement présent lors des travaux du Sommet mondial de la société civile pour embellir l’image du régime.

 

Toujours pour intimider la Ligue, des journaux à l’ordre du pouvoir en place, ont orchestré des attaques répétitives à son encontre, l’accusant d’ouvrir la voie à l’ingérence étrangère dans les affaires tunisiennes.

 

Ce congrès intervient à la fin d’une semaine mouvementée, marquée par des événements sans précédent. Les autorités passent à une vitesse supérieure dans la répression des forces de l’opposition.

 

Ainsi, l’intervention musclée à l’encontre des avocats le 23 mai constitue une atteinte grave au barreau tunisien.  

 

Lors d’un rassemblement au palais de justice de Tunis, sur demande du conseil de l’ordre des avocats, la police est intervenue d’une manière sauvage. Maîtres Samir Dilou et Khaled Krichi ont été hospitalisés d’urgence après avoir été violemment agressés. Des dizaines d’autres tabassés et blessés par les policiers sans aucune considération au statut qu’ils représentent. Quelques jours auparavant, des avocates avaient menés une grève de la faim pour protester contre l’agression verbale d’un policier contre l’une de leurs collègues venant soutenir les avocats lors d’un sit-in de protestation contre un projet de loi portant création d’un institut de formation d’avocats, imposé par le pouvoir politique et voté par la chambre des députés.

 

Ce samedi 27 mai 2006, les avocats tunisiens annoncent une grève de la faim pour protester contre la dite loi et revendiquer leur droit à être entendu. Il est invraisemblable que les avocats soient malmenés par la police et qu’ils se trouvent obligés de choisir la faim pour faire entendre leur voix auprès d’un régime soi-disant membre du nouveau conseil des droits de l’homme.

 

Dimanche 21 mai, s’est tenu l’assemblée générale de la section de Tunis d’Amnesty International. Des policiers ont arrêté M. Yves Steiner, membre d’AI Suisse, et invité du congrès. Il a été expulsé sans aucune explication. Dans une interview accordée au service de l’information de Vérité-Action, M Steiner déclare qu’ « il y a une volonté des autorités tunisiennes de faire payer ceux et celles qui ont usé du Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI) de Tunis en novembre 2005 pour parler de la situation des droits humains en Tunisie. »

Le lendemain, soit le lundi 22 mai, l’ex-président de la section de Tunis d’AI, Hichem Osman, a été entendu par la police.

 

Vérité-Action qui a, à maintes reprises, attiré l’attention sur les lendemains difficiles du SMSI, observe avec crainte cette dégradation très sérieuse de la situation des défenseurs des droits de l’homme dans le pays.

 

Vérité-Action :

          Salue les efforts et les sacrifices de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme et de tous ses militants pour préserver son independence  

          Appelle tous les militants des droits de l’homme tunisiens et les ami(e)s de la société civile tunisienne à rester vigilants lors du congrès de la LTDH qui risque de se dérouler dans des conditions difficiles voire interdit.

          Assure les avocats tunisiens ainsi que la LTDH de son soutien total dans leur combat pour leur indépendance.

          Condamne fermement les agissements de la police tunisienne lors de l’assemblée générale d’Amnesty International.

          Appelle les autorités tunisiennes à respecter les nombreuses conventions signées et ses engagements internationaux pour protéger les libertés et les droits de l’homme.

 

Fribourg, le 26 Mai 2006

 

Vérité-Action

Safwa Aissa

Présidente

info@verite-action.org

www.verite-action.org


 

A la veille du 6ème congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), la répression policière s’abat de nouveau sur les avocats tunisiens et les défenseurs des libertés fondamentales en Tunisie

Les actes de harcèlement à l’encontre des défenseurs se poursuivent

24/05/2006

L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), dans le cadre de leur programme conjoint, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, expriment leur indignation suite aux différents actes de harcèlement dont ont fait l’objet les défenseurs des droits de l’Homme en Tunisie ces derniers jours.

En effet, le 23 mai 2006, un rassemblement d’avocats qui entendaient manifester contre la loi portant création d’un Institut de formation des avocats, adoptée le 9 mai 2006 par l’Assemblée nationale, et qui, selon le Conseil national de l’Ordre des avocats, porte atteinte à l’indépendance de la profession, a été violemment dispersé par la police près du Palais de justice de Tunis. Ainsi, près d’une vingtaine d’avocats se sont vus mettre à terre, roués de coups de pieds et de matraques, et insultés, dont Me Saïda Garrach, Me Abderrazak Kilani, membre du Conseil national de l’ordre des avocats tunisiens et membre du Centre tunisien pour l’indépendance de la justice (CTIJ), Me Ayachi Hammami, secrétaire général de la section de Tunis de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), Me Samir Dilou, membre du bureau de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP), Me Khaled Krichi, membre fondateur de l’AISPP et ancien secrétaire général de l’Association des jeunes avocats, qui ont été blessés. Me Abderraouf Ayadi, ancien membre du Conseil de l’Ordre, membre et ancien secrétaire général du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), s’est, quant à lui, vu déchirer sa robe d’avocat.

De surcroît, le bureau du Bâtonnier a fait l’objet d’une effraction, suivie d’une altercation entre les policiers et les membres du Conseil national présents sur place, qui ont tenté en vain d’empêcher les agresseurs de saccager le bureau, et d’emporter les documents confidentiels de l’Ordre national des avocats.

L’Observatoire rappelle que le 11 mai 2006, Me Ayachi Hammami, Me Abderraouf Ayadi, et Me Abderrazak Kilani, avaient déjà été agressés par des agents de la police politique, devant la Maison du Barreau des avocats, située en face du Palais de Justice à Tunis, alors qu’ils prenaient part à un sit-in afin de protester contre l’annonce, faite la veille, de la présentation du projet de loi mentionné ci-dessus (Cf. Appel urgent de l’Observatoire TUN 002/0506/OBS 059, daté du 12 mai 2006).

Par ailleurs, l’Observatoire rappelle que le 21 mai 2006, M. Yves Steiner, membre du Comité exécutif de la section suisse d’Amnesty International, a été interpellé par la police alors qu’il participait à l’Assemblée générale de la section tunisienne d’Amnesty International, à Sidi Bou Saïd, dans la banlieue nord de Tunis, avant d’être expulsé de Tunisie. M. Steiner avait prononcé un discours le 20 mai 2006 devant les membres de la Section tunisienne, dans lequel il avait dénoncé la multiplication des atteintes aux droits de l’Homme survenues ces derniers mois en Tunisie, notamment les entraves faites aux libertés d’expression et d’association.

Le lendemain, M. Hichem Ben Osman, membre du Comité exécutif de la section tunisienne d’Amnesty International, a été interpellé par la police sur son lieu de travail, à Sousse , puis conduit aux services du ministère de l’Intérieur à Tunis, où il a été interrogé sur le Congrès de la section et les débats qui s’y sont déroulés, avant d’être relâché le soir même.

L’Observatoire exprime sa plus vive préoccupation à l’égard de ces faits, qui illustrent une nouvelle fois les graves entraves posées à la liberté d’expression et d’association en Tunisie. Dans ce contexte, l’Observatoire exhorte les autorités tunisiennes à autoriser la tenue du 6ème Congrès de la LTDH, qui doit se tenir les 27 et 28 mai 2006.

De façon plus générale, l’Observatoire rappelle que la Tunisie est tenue de se conformer aux obligations internationales en matière de droits de l’Homme, et ce d’autant plus qu’elle a été élue au sein du nouveau Conseil des droits de l’Homme des Nations unies le 9 mai dernier, et en particulier le Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel elle est partie, et la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée le 9 décembre 1998 par l’Assemblée générale des Nations unies, notamment son article 1, qui prévoit que « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international » et, à cette fin, « de se réunir et de se rassembler pacifiquement » (article 5b).

Contacts presse : OMCT : +41 22 809 49 39 FIDH : +33 1 43 55 25 18

(Source : le site de la FIDH, le 24 mai 2006)

URL : http://www.fidh.org/article.php3?id_article=3355


 

Communiqué du Forum Démocratique pour le travail et les libertés

 

Le bureau politique a tenu une réunion extraordinaire ce mercredi 23 mai 2006 suite aux graves incidents qui ont émaillé la journée de solidarité organisée le 22 mai 2006 par les avocats sous l’égide de leur conseil de l’ordre. Venant à un moment où l’étau se resserre dangereusement autour des partis de l’opposition et des organisations indépendantes et notamment la ligue tunisienne des droits de l’homme empêchée de tenir son congrès, ces incidents s’inscrivent dans le cadre d’un verrouillage étendu à toutes les formes d’organisation indépendante et d’expression libre de la vie publique.

 

 Le forum démocratique pour le travail et les libertés exprime sa réprobation quant aux agressions dont ont été victimes les avocats et au non respect de l’immunité d’un corps qui a fait, de tout temps et en toutes circonstances l’honneur de la Tunisie et de son peuple dans son combat pour l’indépendance et la liberté. Il réitère son entière solidarité avec les avocats et appelle ses dirigeants et militants à observer une journée de grève de la faim le 27/05/2006 en soutien aux revendications légitimes des avocats.

 

Le forum démocratique est convaincu que l’indépendance des avocats, au même titre que celle des magistrats, est une condition fondamentale de l’état de droit et demande aux autorités de mettre un terme à ces graves dérapages qui menacent la stabilité du pays et détériorent son image dans le monde.

 

Pour le bureau politique

Le secrétaire général

Dr Mustapha Ben Jaafar


Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives

 

Communiqué

 

La LTDH doit pouvoir tenir son congrès, pour le plus grand profit

des citoyens tunisiens

 

 Depuis près de 8 mois, les autorités tunisiennes n’ont cessé de multiplier  les mesures administratives et judiciaires pour empêcher la tenue du  6ème  Congrès de La Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme et  entraver ses activités.

 

À quelques jours de son congrès décidé les 27 et 28 mai prochains, par  ses  instances légitimes et reconnues par toutes les organisations des  droits de  l’Homme à travers le monde, les locaux des sections et le siège de la  Ligue à Tunis sont encerclés par la police, les ligueurs empêchés d’y

accéder  et leur courrier bloqué. En particulier le sort des centaines d’hommes  et des  femmes défendus par la LTDH est suspendu.

 

Le coup de force contre la LTDH interpelle tous les Tunisiens.

 

La FTCR réaffirme son indéfectible soutien aux droits de l’Homme en  Tunisie  et assure le Secrétaire général et le comité directeur ainsi que les  militantes et les militants de la LTDH de sa solidarité.

 

Elle exprime sa profonde inquiétude à l’égard de la complicité des pays   arabes et du double langage des Etats de l’Union européenne qui, au nom  de la  prétendue lutte contre le terrorisme, tournent le dos aux valeurs  qu’ils  proclament.

 

Paris le 20 mai 2006

 

Bahija OUEZINI

Présidente la FTCR

 

COMMUNIQUE

En tant que militants de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme, nous rejetons la tentative du comité directeur de la LTDH de tenir le congrès de la Ligue malgré la décision de justice

Tunis, le 20 mai 2006

L’actuelle direction de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme fait courir le bruit qu’un soi-disant congrès de la Ligue se tiendrait les 27 et 28 mai prochain. Il s’agit, ni plus ni moins, d’une supercherie, qui traduit la persistance des dérives anti-démocratiques du comité directeur de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme, engagé dans un combat contre les textes fondateurs de la LTDH et une partie des militants qu’il tient à exclure coûte que coûte de la vie de l’association.Sous le fallacieux prétexte de mener une opération de « restructuration » de la Ligue, des sections légalement élues ont été, en effet, arbitrairement supprimées, pendant que de nouvelles étaient illégalement fabriquées par le comité directeur, pour y caser des hommes de main et, ainsi, verrouiller le débat démocratique interne. Comme par hasard, la prétendue « restructuration » n’a concerné que les sections dont les dirigeants, pourtant régulièrement élus, étaient connus pour exercer leur liberté de pensée et de critique des dérives totalitaires de l’actuel comité directeur. Le sectarisme, le copinage, la « chasse aux sorcières » et la violence physique et verbale à l’encontre des militants n’ayant pas les faveurs du comité directeur, ont été érigés en modes de gestion de la Ligue, reléguant le noble combat pour la promotion des droits de l’homme à l’arrière- plan.Malgré plusieurs tentatives pour aboutir à une solution amiable qui respecte les statuts et le règlement intérieur de la Ligue, et préserve la crédibilité de l’association, le comité directeur continue à faire la sourde oreille. Alors qu’il sait pertinemment que le jugement rendu en référé le 5 septembre 2005 lui interdit de tenir un congrès ou de mener toute activité préparatoire audit congrès tant que l’affaire n’a pas encore été examinée au fond, l’actuel comité directeur a entrepris, au mépris du droit, de convoquer  un « congrès » pour les 27 et 28 mai prochain, avec seulement 24 sections sur les 41 que compte la Ligue, ce qui reviendrait à en exclure plus du tiers des congressistes statutaires.Cette machination apparaît, pour nous, présidents de sections, militants et membres fondateurs de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme, totalement inacceptable. C’est pourquoi, nous avons décidé d’user de nos droits légitimes pour faire appliquer le jugement en référé du 5 septembre 2005, y compris, requérir, au besoin, les services du Procureur de la République, pour faire intervenir la force publique, en vue de faire appliquer la décision de justice, et d’empêcher la tenue du soi-disant congrès.Signé :

  Me Chedly Ben Younes, président de  section de Tunis-Monfleury

Tel : 00216-98 311 424

  Dr Abderraouf Jemel, président de la section de Tunis Séjoumi

Tel : 00216- 98 353690

  Fathi Attia, président de la section de Hammamet

Tel : 00216- 98 319 687

  Mohamed Zine Dhouilaa, président de la section de Tataouine

Tel : 00216- 98 630 669 

  El Kamel Laabidi, président de la section du Kef

Tel : 00216- 98 478 201

Dr Salah Kachbouri, président de la section de Kasserine

Tel : 00216- 98 236 945

   Ridha Mellouli, président de la section de Tunis-Medina

Tel : 00216-98 306 607


 

Congrès de la LTDH prévu malgré un jugement

AFP, jeudi 25 mai 2006

TUNIS – La direction de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) entend organiser samedi à Tunis un congrès national contre l’avis de son opposition interne et en dépit d’une décision de justice suspendant cette manifestation. « Notre congrès s’annonce dans une conjoncture politique très difficile, au milieu de menaces graves de la part du pouvoir », a déclaré le président de la LTDH, Me Mokhtar Trifi, dans une convocation au congrès dont l’AFP a eu connaissance. La tenue de ce congrès controversée intervient sur fond de contestation d’une partie des avocats tunisiens et une semaine après l’expulsion d’un représentant suisse d’Amnesty International. Le 6e congrès de la doyenne des organisations de défense de droits de l’homme dans le monde arabe et en Afrique, fondée en 1977, est prévu samedi et dimanche au siège tunisois de l’association. Initialement programmée en septembre 2005, cette réunion avait été reportée après un jugement du tribunal de Tunis du 5 septembre.

Vingt-deux adhérents avaient attaqué la direction pour « violation du règlement intérieur et abus de pouvoir ». Un jugement au fond doit être prononcé le 3 juin. Me Trifi et le comité directeur de la LTDH accusent les autorités de « menacer » la LTDH dans son existence en provoquant une contestation interne. Ils reprochent à leurs adversaires d’être membres ou sympathisants du parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique. La direction dénonce notamment le gel des avoirs financiers de la Ligue, les poursuites judicaires et un une présence policière constante autour du siège tunisois et des locaux de sections régionales de l’organisation. Les autorités affirment depuis des mois ne pas s’ingérer dans les affaires de la LTDH qui doit régler sa « crise interne ».

Les opposants à la direction ont indiqué lundi qu’ils pourraient demander le recours à la force publique pour faire appliquer le jugement du 5 septembre et empêcher la tenue du congrès. L’un de leurs chefs de file, Me Chedly Ben Younès, a qualifié la convocation du congrès de « supercherie qui traduit la persistance des dérives anti-démocratiques du comité directeur de la Ligue ». Un autre, le sénateur Ridha Mallouli, a accusé les actuels dirigeants d’instrumentaliser l’association à des fins politiques et d’ouvrir la voie à « l’ingérence étrangère dans les affaires tunisiennes ».

La direction de la Ligue a reçu le soutien d’organisations de défense des droits de l’homme basées à l’étranger. Deux avocats français, dirigeants du barreau de Paris, ont annoncé qu’ils viendraient assister au congrès. Mes Jean-René Farthouat et Dominique Tricaud veulent en outre soutenir leurs confrères tunisiens opposés à la création d’un institut de formation jugé préjudiciable à l’indépendance de la profession. A la suite d’échauffourées avec la police, mardi au palais de justice, certains d’entre eux envisagent de faire une nouvelle grève de la faim, après celle d’une journée effectuée par une trentaine d’avocates la semaine dernière.

L’annonce du congrès intervient dans un contexte de crispation dans le domaine des droits de l’homme, une semaine après l’expulsion d’un représentant suisse d’Amnesty International ayant participé près de Tunis à une réunion de la section locale de cette organisation.

Le gouvernement suisse a « déploré » cette mesure et indiqué qu’il demeurait attentif à l’évolution des droits de l’homme en Tunisie. Le ministère tunisien des Affaires étrangères avait répliqué qu’en la matière la Tunisie n’avait « de leçon à recevoir de personne ».


Maroc – Tunisie:

Répression des militants de droits humains marocains

Le 24 mai 2006 à 17h, un sit-in a été organisé devant l’Ambassade tunisienne à Rabat à l’initiative des associations de droits humains marocaines (Association Marocaine des Droits Humains – AMDH, Organisation Marocaine des Droits Humains – OMDH, Amnesty International – section Maroc, Forum Vérité et Justice, Coordination Marocaine de Solidarité avec les démocrates tunisiens) en solidarité avec les militants de la Ligue Tunisienne des Droits Humains.

Les forces de répression sont intervenues violemment pour interdire la tenue du sit-in de solidarité, faisant plusieurs blessés parmi les manifestants.

Les forces de répression n’ont pas hésité à frapper, insulter, jeter par terre les manifestants. Ils ont confisqué les banderoles et les téléphones portables.

Parmi les blessés figurent le professeur Abdelkhalek Benzekri, le président de l’AMDH Abdelhamid Amine, les avocats Abderrahman Benamar et Mohamed Akdim,…

(Source : info publiée par « le Rebelle » sur Liste de diffusion de « Raid-Attac », le 25 mai 2006 à 11h31)


COMPTE RENDU DE REUNION

ASSEMBLEE GENERALE DU CSGF EN TUNISIE

23-11-2005.

Réunie en session ordinaire, au siège de l’ATF, l’assemblée générale du Comité de Soutien à la Grève de la Faim en Tunisie a fixé son ordre du jour et délibéré sur les points suivants :

Rapport financier de la campagne

-Rapport moral

-Débat sur les perspectives

1-Rapport financier

Le rapport financier de la campagne présenté, par le comité de suivi,  à l’assemblée Générale fait apparaître que la campagne a été couverte par les contributions des participants et dégage un petit excédent de 104€. Il a été adopté à l’unanimité.

2-Rapport moral

Le rapport moral présenté par le comité de suivi, s’est attaché à énumérer l’ensemble des actions  de solidarité, de médiatisation et de mobilisation menées à Paris et le respect mutuel entre les différentes composantes du comité. Des observations ont été formulées et devront être prises en compte dans la version finale du rapport. Le rapport a été adopté à l’unanimité.

A l’issue de l’adoption des deux rapports, le comité s’est dissout.

3- Débat sur les perspectives

Par la suite, un échange informel entre les personnes présentes s’est déroulé sur les perspectives.

Deux tendances se sont dégagées.

-L’une soutient la nécessité de continuer un travail en commun à imaginer (dans sa forme,  ses objectifs, son contenu, ses acteurs… )

-la deuxième estime que la campagne de solidarité avec les grévistes de la faim avait un objectif de défense des droits de l’homme. Elle  a rassemblé par delà les divergences des projets de sociétés, des acteurs divers. Elle s’est montrée opposée à la continuité d’action commune.

Une proposition a été émise que des personnes appellent à titre personnel, à une réunion de concertation et de réflexion pour discuter des suites éventuelles à donner.

M. SMIDA


« Ici on respire la liberté »

 Denisa Sousa

« Ici on respire la liberté », c’est ce qu’Omar Chlendi a dit à sa mère, à la minute même où il foulait le sol portugais pour la première fois, hier matin. Le jeune de 23 ans, un des internautes de Zarzis incarcéré pendant trois ans dans une prison tunisienne, essaie d’effacer les images du cauchemar, assis dans un paisible abri de jardin, à Santa Marinha de Oleiros, Vila Verde, la paroisse où vivent ses grands-parents maternels.

Omar a dû venir au Portugal avec sa mère, pour des raisons bureaucratiques. Il a embrassé pour la première fois depuis vingt et un ans ses grands-parents. En pleine verdure, vêtu de blanc, il garde un œil serein et un sourire sans amertume. Ce qui s’est passé ne semble pas lui avoir laissé d’empreintes visibles. Mais les souvenirs sont empreints des traces de « tortures », de « maltraitance psychologique », d’ »inhumanité ».

Il a été torturé avec des barres, des matraques, on lui a fait des injections dans les pieds. Il a été suspendu, nu, et a été roué de coups. « Ils voulaient que j’avoue quelque chose que je n’avais pas commis. Ils voulaient que je dise qu’avais planifié des actions terroristes avec les amis avec lesquels je conversais sur le net », raconte-t-il.

Pendant huit mois, il a dormi assis sur un seau. Dans une seule cellule, il y avait 130 prisonniers. «Puis j’ai dormi par terre. Les geôliers nous maltraitaient », renchérit-il. Il a un morceau de fer à l’intérieur d’un genou, qui est resté là depuis une des séances de torture.

Une opération résoudra le mal-être physique, mais pour le psychologique ? « Je suis optimiste. Je ne vais pas oublier, je vais tenter de comprendre pourquoi c’est ainsi en Tunisie » assure ce jeune dont la mère est portugaise et le père tunisien. L’expérience l’a marqué suffisamment pour qu’il s’assigne un nouvel objectif, à savoir se consacrer aux causes humanitaires. Au nom des droits humains.

« Une fois où je lui ai rendu visite, il était infesté par la gale. Il a attrapé toutes sortes de maladies là-dedans. Ils avaient droit à prendre un bain seulement une fois par mois, et à l’eau froide », raconte Térésa Chopin, la « mère courage » qui a remué ciel et terre pour délivrer son fils de la prison de Borj El Amri, à Tunis. « L’avoir avec moi, c’est un miracle. Je ne connais pas de cas identique à celui-là dans ce pays », conclut-elle, tout en fumant une cigarette.

Depuis Paris, elle a secoué toutes les énergies pour obtenir le soutien de la France, pays qui l’a accueillie il y a des décennies, à Viarmes, et celui du Portugal, dont elle est originaire. « Je n’aurai jamais le temps de remercier tout le monde » poursuit-elle. La libération est survenue en février, lorsque par une grâce présidentielle, plus d’un millier de prisonniers tunisiens ont été rendus à la liberté, dont les cinq internautes accusés d’ »inciter à des actions terroristes », par Internet.

« Tous ces reclus élargis étaient en fin de peine. Cela a été le prétexte pour libérer mon fils et ses amis », estime la Portugaise, qui, à seize ans, alors qu’elle était émigrée en France avec ses parents, a fait ses valises pour épouser un Tunisien de trente quatre ans.

L’arrivée d’Omar à la maison de ses grands-parents à Santa Marinha de Oleiros, si elle a permis de présenter le petit-fils à ses grands parents, relève d’une exigence insolite du gouvernement tunisien. Le document délivré à Omar ne l’autorisait qu’à se rendre au Portugal, où il peut maintenant demander le passeport portugais lui permettant de se rendre en France ou dans un autre pays.

Des années après s’être rendue en Tunisie, Térésa a laissé son mari et est rentrée en France, mais les aléas des destins personnels l’ont obligée à vivre sans ses six enfants, retenus à Zarzis par leur père au terme d’un voyage qui n’aurait pas du se prolonger.

A partir de 2000, elle est parvenue à les récupérer un par un, c’est pourquoi elle affirme : « Mon combat est terminé. J’ai tous mes enfants avec moi ». Omar est resté le dernier, retenu quelques jours avant les retrouvailles avec sa mère, à la suite d’une dénonciation « inique » d’un policier.

Malgré tout, le jeune ne garde pas de rancune. Il préférerait faire évoluer les mentalités. Et il assure qu’il retournera en Tunisie, à chaque fois qu’il le pourra, lors de congés, pour revoir ses amis et sa famille, « mais je ne vais plus toucher à Internet, plus jamais ! » se défend-il.

(Source: Jornal de noticias, 24/05/2006)

(Traduction ni revue ni corrigée par l’auteure de la version en portugais, LT)


Invitation à contribuer à « Al Moudaounna Attounissia »

http://attounissia.blogspot.com/

 

Cher ami (e)

 

J’ai pris l’initiative de créer un blog de groupe au nom de Al Moudaounna Attounissia sur Blogger.

Le but étant d’offrir aux lecteurs de langue arabe l’occasion d’interagir et de connaître la blogosphére tunisienne.

 

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Je vous invite tous à y contribuer l’invitation est ouverte à tout le monde et n’hésitez pas à fwd cet email. 

 

Zied Mhirsi

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Beirut

Lebanon

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Tunisian Association of Journalists

The Reality of Press Liberties in Tunisia  The Fifth Report Tunis, may 3rd, 2006

 

 Table of content   Introduction………………….………………….……1  I the Political Climate…………………..………..……2 II the Legislative Aspect…………..……………………5  III Material and professional condition ..………..…….9  IV Social Negotiations……………………………….12  V Written Press………………………………………15  VI Audio-visual Sector……………………………….19  VII Violations…………………………………………22  VIII Deontology of the Profession……………………25    Introduction    This is the fifth annual report about the real condition of press liberties in our country. It is prepared by the freedom committee of the Association of Tunisian Journalists. Nobody can ignore the importance of mass media as a fundamental measure for evaluating the nations’ progress. They assess the extent to which a given nation is rooted in the principles of liberty, justice and democracy. Mass media no longer represent the forth authority, since they become the field that encapsulates all sorts of thoughts, strategies and battles in the economic, cultural and social domains. As a symbol of excellence, superiority, and capability of reaching ends, media now initiate the row. They represent the first facet locally and internationally; locally as a means of development in its whole meaning and internationally as a gate of openness and interaction with the other from the position of partner not only consumer. This is what makes the role of the journlist vital and loaded with heavy responsiblity. Because we look for the best, this annual report is concerned with the obstacles and ligaments that hinder the system of development for which we eager. So we rely on moderation. We are neither flattering nor attacking, since our ultimate goal is the representation of reality with confidence in our ability to overcome setbacks. The publication of the fifth report goes along with the edition of the whole text of the association’s basic law in the Official Journal of the Republic of Tunisia – lawful, legislative and judicial announcements number 23 of 21st March 2006- after the amendement of a number of its articles, namely the second article that explicitly defines the tasks assumed to the association:  -grouping the journalists -advocating the journalists’ rights and especially protecting them from all sorts of violations and opressions that they may come across while working.  -protecting journalism and assuring respect for the deontology of the profession. -raising the reporter’s status.  -defending the freedom of thoughts and _expression and liberty of media and press.  -making treaties on the name of the journalists. At the same time, the association gained an elegant location that would patronize its independence, in addition to the preparation for establishing the « caisson of journalists’ cooperation » and provide them with lab-tops. All these facts translate the president’s attention paid to the sector of mass media. The fifth report is also accompagned by celebrating the fourty four anniversary of founding the association which is backed by a solid basis stems from the struggle of successive generations of journalists and it is still following the same path of independence and advocacy of reporters and of liberty of thought and _expression. The association knows how to preserve its privacy as a wide and everlasting scope of free _expression, democratic practice, pluralism and alternate responsibility. It always knows how to rise from its setbacks stronger than it used to be in order to remain a fortress for journalists, a refuge and a target of their hopes. The foundation of the Union of Tunisian Journalists remains the essential issue and the strategic goal that the association tends to realize. It embodies the struggle of generations of reporters who believe the project to be the only body that guarantees a qualitative transition in their job and material condition. The only body that assures the improvement of media scene and renders it so free and varied that it mirrors the richness of the Tunisian society, which suits the deep rooted culture of our nation and responds to the ambition of its elite.   I General Political Climate   The latest developments are numerous and they are seen at different levels:  1- The foundation of the Ministry of Communication and relation to the Parliament and the Council of Advisors provides the Association of Tunisian Journalists with an official representative that can promote the negotiations of different media files. This initiation meets the effort of the association to ameliorate the conditions of mass media and emphasize the ability of Tunisian reporters to assume their responsibilities. It also highlights a national press that suits our country and serves our debating issues and respects the right of our people in a free and rich press which reflects the social, political, and cultural dynamic in our society.  2- This year has witnessed the reconstruction of the High Council of Communication toward pluralism. It extends to involve representatives of the opposing parties and national organizations such as the the Association of Tunisian Journalists.  3- Starting the function of the Council of Advisors, which is founded to enrich the legislative scene and improve control over the executive power.  4- The consolidation of the political scene by giving the visa to a new party called « the Green Party for Progress ». There is another party assuming the same program is still asking for the right to obtain a visa. And in all cases, this orientation translates the dynamic of political awareness in the Tunisian society. 5- Releasing a number of prisoners. Some of them were accused in cases related to using internet. 6- In this year, The Association of Tunisian Lawyers has gone through a crisis which evokes a number of debates around the autonomy of this association.  7- As far as the Tunisian League for advocating Human Rights is concerned, the association wishes to overcome the crisis as soon as possible because this ancient organization is an achievement for all Tunisians.  8- After a three-year-lasted travail, the year of preparing this report has witnessed the birth of Tunisian Social Forum.This space is open for all components of the associational textile that denounces the negative impact of globalization. The ATJ is among the founders of the forum.  9- The organization of the SMSI in Tunisia represented a major event since it is the thenth international summit. It is also the first to group representatives of governments, civil society and private section. Building upon what preceeds, The Association of Tunisian Journalists considers the political dynamic in our country, including the interaction of thoughts and opinions of different sides, a sign of rightness as well as an enriching factor for further advancement of the culture of democracy and pluralism.   II Legislative Aspect    1- The Establishment of the Ministry of Communication and Relations to the Parliament and the Council of Advisors  In Tunisia, the real practice of the communications profession emphasizes the necessity of a frame that helps the sector to fulfill its needs and rise. In 17th August 2005, the nomination of a minister of communication and relation to the parliament and council of advisors was ordered. Then in 27th September of the same year, the order number 2219 of the year 2005 was enacted. It determines the functional scope of the Ministry of Communication. According to its first article, the new ministry is responsible for: 1- Assuring further progress of the communications sector that will enrich the conversational spirit and maintain the democratic culture as well as solidarity and tolerance values. 2- Sustaining the relations between the means of communications and the sources of news. 3- Promoting the sector by covering the journalists’ concerns.  4- The establishment of continued formation programs for the professionals. 5- The encouragement of researches and studies that aim at improving the sector and following high techniques of communications.  6- The preparation of the projects of legislative and organizing texts in the field of communications. 7- The administrative supervision on: * the High Council of communication, *Tunisian Radio and Television, *National Agency for the Promotion of Audio-visual sector, *Tunis Africa Press, *National Center of Documentation, *the African Center for Training Journalists and Communicators, *the New Company of Edition, Press, and Publication (la presse). In 3rd February 2006, the order number 362 of 2006 was passed. It deals with the organization of the Ministry of Communication without including a structural mechanism that would supervise and execute the first four points assumed to the ministry and especially that related to fastening the democratic culture.  The association proposes the foundation of special administrations for the achievement of these goals, with reliance on media qualifications agreed upon.   2-Amendment of the Press Code The basic law number 1 of 2006 was passed in 9 January, 2006. It contains the amendment of the press code, which is basically manifested in adding a final paragraph to the third article. It says: « also they do not submit to the legal depot the national press communiqués of the following news genres: The cyclic daily newspapers The cyclic press magazines. The dropped legal depot states that the responsible of edition should provide twenty duplicates of the cyclic category accompagned with three copies of the declaration; one of them is referring back to the depositor and bearing the stamp of deposeting office. This legally signed duplicate stands for an official announcement. In the meeting of parliament held in 28 April, 1975, the presentation of the project of the press code law satisfies that « thanks to the articles concerned with legal depot the national written patrimony would be conserved in addition to assuring the rightness of writings and so protecting them from forgery… » Although the constitutional committee insists in its decision number 79-2005 that  » legal depot aims especially at assuring a national account of conceptual, cultural and scientific categories preseved by specialized bodies.. », it realizes that the ommission of legal depot of newspapers and magazines does not raise any constitutional debate since  » in the course of legislations mentioned in the press code, legal depot does not represent a condition for practicing freedom assured by article 8 of the constitution, and so release some categories from this procedure rather than others does not affect the practice of these liberties. » Despite welcoming this last amendment as it uplifts the obstacles in front of press circulation and encouraging its expension to include books, the association assures the necessity of taking measures of protecting the national memory. Till now the journalists are still looking for a new amendment forbidding physical punishments from the press code.    3-The High Council of Communication Thanks to the order number 3176 of 2005, the construction of the High Council of Communication is widened to involve 21 members: 7 of them should be selected from the competent personalities in the field of communication and culture, 5 members from the parties represented in parliament, and 4 members represent the civil society. In addition to these members, the council includes president of the Tunisian Radio and Televison institution, the general director of Tunisian Agency of Exterior Communication, General President Director of Tunis Africa Press, president of the Association of Newspapers’ Directors and president of the Journalists’ Association. The preceding structure contained only 11 members that were chosen among the group of well-known competent persons in the field of communication and culture.  Despite the major role accorded to the council in assisting the  » the establishment of a general communication policy that looks essentially for assuring the right of citizens of a free media generated from multiple sources », it would be more efficient if it is given the role of a decision maker.    4-Private broadcasting  Throughout the last period, a new radio station named « Eljawhara » has enlarged the media scene. This private station from Sousse started in 25 July, 2005. It is the second private radio station after « Mosaic FM ». The association appreciated this private initiation to widen the audio scene, yet it hopes new permissions are given to who asked for and the priority is for the professionals. It also insists on putting a bid of term to organize the sector and guarantee addition, vaiation, and transparency, which responds to the request of a number of them on the occasion of declaring the Tunisian Trade Union of Private Radio stations in November 10th, 2005.   5- Newspapers’ Publication The Tunisian law is considered liberal in terms of press publication. In its 13th article, the press code does not require from the applicants more than an announcement directed to the Ministry of Local Affairs in return for a receipt without which no publication would be possible according to the article 14. However, real practice often deviates from this principle, which makes the undelayed acceptance of all newspapers projects presented by the colleagues compulsory. Moreover the association proposes that the procedures in relation to media operation should be turned to the Ministry of Communication.    2- The system of foreign mass media The article 24 of the press code deals with foreign publications. It considers « foreign in the definition of this code all cyclic or non-cyclic categories whatever its language and published either abroad or by a company located in Tunisia and funded by a foreign capital totally or partially ». The legislator did not mention foreign publications abroad which have an office in Tunisia entitled of internal repuplication, such as the case of « Alarab Eldualia ». This newspaper is published in London and it has an office in Tunisia that employs a number of reporters. It is imprinted by « La presse » through the « Maghreb Company of Information Services in Tunis », which was founded to serve this purpose. Yet, nobody knows the legal policy that governs it in addition to its disrespect for legal conditions of hiring stated by the Tunisian law and especially the collective convention of written press. Also the legislator did not account for the conditions of international news agencies and the bureaux of foreign press and the offices of international TV channels. The act number 1 of 1974 dated back to 9 August, 1974 and related to the institutes and the centers of culture, broadcasting, education, studies and foreign researches in Tunisia did not give an account for such situations. The reference to this point was limited. For the first time, it was mentioned in the 8th article from the law number 76 passed in 7 August, 1990, which is related to establishing the Agency of Exterior Communication. It stated that one of the tasks of the agency was « helping the representative of international press in Tunisia as well as private delegates in media domain to assume their responsibilities » without giving further clarifications. A second reference to the same point was in the order number 698 of 1993. It was enacted in the 5th of April 1993 and restricted the conditions of tax release and the tariffs imposed on import for the benefits of « the foreign presidents of international press agencies and bureaux of foreign press » in Tunisia. All what has been mentioned above necessitates filling the legal vacuum in this domain.   III Material and Professional Conditions  In preparing this section of the report, the Association of Tunisian Journalists relied on numerous points of view of colleagues and on the results derived from the questionary which was conducted last year on a category of 170 female and male reporters. The Tunisian journalist is still low-paid. For instance, one witness from « Dhar Assarih » emphasizes that the wage of a large number of jounalists in this institution does not exceed 200D per month and they are often paid two weeks after the date expected. Another witness from « Dhar Alaamal » also reported that several reporters do not receive their salary except after a couple of weeks. The reporters in « Dhar Alaamal » and « Dhar Assbah » are complaining about either being deprived of the production bonus or its delay to more than three years. The journalists of « Dhar Assarih » and « Hakaik » too are making complaints about being deprived of the wage of thirteenth month. Due to this condition, the questionary reveals that 56 % of the reporters covered by the questionary are heavily indebts, 62 % of their debts are direct loans, through which they want to overcome the monthly financial deficit. The questionary makes clear that a major percentage of these reporters are obliged to ask for advance either from the institutions they work in or from banks. Among the basic causes behind the declining material situations of journalists is that the majority of media institutions and particularly private ones do not respect the collective convention of the written press in addition to the widening gap between the regular wage suplements restricted by social negotiations and the accelerated rythme of increasing prices. The questionary shows that 48.5 % of the reporters are working for 6 years by limited contracts without being officially oppointed, which stands against the collective convention. As far as wages are concerned, all written press institutions, especially in the private sector, do neither apply the legal grid of wages nor respect the law of progress and promotion. As for social insurance, 16 % of the reporters involved in the questionary do not enjoy this right and particularly the assistant reporters who are completely cut off. In most media institutions, group insurance does not go beyond 59 %,in opposition to 100 % in some other sectors. As it is argued by the majority in « Dhar Alaamal », « Dhar Assarih », « Dhar Tunis Hebdo » and « Dhar la presse », many journalists work in wretched situations, lacking in one of the above institutions the minimum health conditions. Their offices are not suitable. They are sometimes overcrowded by five reporters using the same bureau. They also lack the necessary equipements such us desks, chairs, and telephone. Besides, the absence of the appropriate work conditions in other institutions as « Elmulahedh » and « Adhwa ». In some institutions the journalist-photographers are complaining about the oldness of their equipments like cameras and audial technics. The reporters of « Dhar Assarih » suffer from pressure because of the accumulation of daily work they are supposed to accomplish. For instance, a single journalist of « Assarih »is asked to cover all international affairs, two others are to insure all pages of national affairs and only one reporter should make all the newspaper’s investigations. All these deficiencies are primarly due to the insufficient number of journalists working in such institutions, which would influence the performance of journalist and limit the creative aspect in his articles. Many written press institutions do not take into consideration the professional positions of reporters in addition to the absence of the appropriate conditions for supervision. Furthermore, many journalists in « Alarab Aldualia » are in the rank of cleaning agents, since their monthly wages do not exceed 250D and the greater number of them suffers from retarded payment. In the Tunisian Radio and Television institution and during a period of two months the assistant reporters’ wages have dropped from 300D to 180D for restricting expenditure. They are also deprived of group health insurance in the case of a work incident. A witness from Tunisian Radio and Television reports that a journalist accompanied by a group of technicians underwent a crash while working but the institution did not intervene even to pay the bill of her treament, which obliged the social aid organization of the institution to interfer in order for her to leave the hospital. Hence, the Association of Tunisian Journalists urges the Tunisian Radio and Television to regulate the journalists’ situations and especially the certain cases of 34 colleagues. In « Hannibal TV », workers and journalists in particular did not sign legal work contracts. The employer-employee relationship does not respect any of the employment laws that are at work in the country. And so, dismission operations that have arisen mainly during the last weeks, are free from legal constraints. Generally speaking, 56 % of the journalists covered by the questionary express their disapproval of their work conditions. Under these unpleasant material and professional conditions, the Association of Tunisian Journalists asks for:  -compulsory application of the Collective Convention of Written Press.  -holding internal agreements in the media institutions that restrict production criteria.  -rehabilitating the administration of media institutions. -rehabilitating the locations of some media institutions. The worsening of material conditions of journalists has negative impact on their performance as they are functioning in a critical but rather a seductive sector and lurers may lead some of them to fall into loss that would touch the honesty of the profession and let its honorable mission deviate.   VI Social Negotiations The Association of Tunisian Journalists has participated for the second time successively in the social negotiations about the revision of national collective convention of written press institutions among the group of Tunisian General Labor Union represented by Fathi Ayari, a colleague from « Aschaab » (The people) newspaper. And on this occasion, the association addresses once again its gratitude and respect for the leadership of the union and for its general secretary for his constructive help and comprehension of journalists’ problems. The association appreciates its special relationship with the labor organization. The negotiations between representatives of employees and the representatives of employers from the Tunisian association of newspapers’ directors started in 7 April, 2005 and lasted till 17 Juin, 2005. It ended at rising the wages of all categories (the execution, leadership, supervision) and revising an important set organizational articles. Unlike the negotiations of 2002 that focused on increasing the wages of employees of written media institutions, the negotiations of 2005 involved the revision of the following organizational articles: 7, 8, 11, 19, 20, 24, 27, 38, 46, 47 recurrent, 48 recurrent, 48- 3 from the convention. Notice that some these articles have financial outcome. It is worthy to mention that thanks to the project of revising the convention presented by the employees’ side and involved the major part of the organizational and financial articles, in addtion to the positive atmosphere that prevailed the negotiations as well as the relative comprehension of the journalists’ demands and the encouragement of the Tunisian General Labor Union, the best of the negotiations results (in comparison with other negotiations in different professional sectors) of the year 2005 are reached within a relatively short period of time. For instance we can mention the amendment of some important articles like the seventh article. Instead of 30 %, the employer becomes obliged to hire at least 50 % from those graduated from the Institue of Press and Information Science. In the case of hiring a single reporter, he must be one of them. Also, the eleventh article (new) related to process and promotion satisfies an automatic promotion from a step to another every four years maximum in the same category rather than five years. Among the most important amendments serving the benefits of the employees of written press institutions is that applied to the article 24. The latter which is concerned with illness certificate imposes the payment of ill worker on the first five days, after being not paid at all. Starting from the sixth day, the employer has to pay the worker his full wage along the period mentioned in the certificate and later on he will be recompensated when the social insurance paid the worker back. Also, one of the articles that have an important financial effect on the reporters is the amendment of article 46 which is conserned with the production bonus. The maximum rate of this bonus becomes two months instead of one month and a half, which used to be since the publication of the National Collective Convention of written press institutions in the Official Journal of the repulic of Tunisia in 25 November 1975. Moreover, the article 47 recurrent (new) related to journalism production bonus has been amended. Starting from 1st of May 2005 this monthly bonus becomes 55D and 60D from the beginning of May 2006 to reach 65D from the beginning of May 2007. So the production bonus rate rises to reach 85.75 % since it used to be 35D per month in the beginning of its application in the media sector. It was agreed on increasing the basic wages of different categories as follows: – executing: 25D, – leading: 30D, – supervising: 35D This augmentation is to recur in the beginning of May of the three years 2005-2006-2007. What is imporatnt to mention is that the employees’ representatives proposed in the negotiations of 2005 the necessity of abolishing the recruitment out of working contracts for a limited period that can extend to four years. Instead they proposed a two-year period of apprenticeship as it is mentioned in the convention. It is a sufficient and relatively long period to assess the journalist’s ability and to evaluate his professional qualifications. In addition, the great majority of media institutions are maintainig this way of recruitment and most of the time they get rid of the recruited via contract for a specific period before reaching the four years. The association denounces the dangerous aspects of this condition and its negative impacts on the stability at work. This declared and hidden menace of stopping the imposed contract during the four years affects the journalist’s performance and loyalty to the job deontology and limits his autonomy. Thus, the association insists on obliterating this way of recruitment in the future by refuting article 7 recurrent which was intruded in the collective convention of written press. It calls the association of the directors of newspapers, employers and public authorities to respond to the association’s demand that would guarantee the intimacy of journalism profession as well as the stability of of reporters and the improvement of communications sector in our country. The Association of Tunisian Journalists emphasizes the fact that despite the positive results realized through the social negotiations and although most of the big institutions of daily press and other week paper respect the application of the collective convention of written press (without mentioning some periodical problems), a number of daily and weekly newspapers neglect partially or totally the the presence of the convention and do not treat their reporters nor their workers legally even those hired according to specific period contracts. This situation has negative effects on the journalists and on the content of some of these newspapers which tend to rely basically on plagiarism. They steal numerous articles, photos and productions without mentioning their sources. So they get rid of the press production, yet they are ‘free’ from the control. Regarding this condition, the association urges all colleagues who work in these institutions to move and defend their legal rights relying on their association. It asks the concerned authorities and the social security agencies (agencies of the CNSS) to control these institutions in order to oblige them to respect the law. It also asks the Agency of Exterior Communication and the supervision authority to respect the application of both articles 406 and 407 from the employment code. The former (406) satisfies the necessity of respecting the law organizing employment relationship in the press sector (the Collective Convention of Written Press), and the latter (407) deprives the institutions that do not respect the mentioned laws and agreements from « the amount of money provided by the nation, public communities and institutions for advertisement costs… » This would help the association and the colleagues who are deprived from their rights in these institutions to retrieve their rights and also impose respect of the employment law and collective agreements. As far as negotiations and social situations are concerned, the association highlights the necessity of its participation in the negotiations of the revision of basic law for the agents of the national Radio and Television institution as well as the basic law for the agents of the Tunis Africa Press agency.   V  Written Press In addition to its everlasting struggle to improve working conditions and the marge of basic liberties, the Association of Tunisian Journalists is highly interested in expanding the reporter’s role inside the media institutions as he is the corner stone of productions. All the previous reports mentioned the importance of holding regular liberation commitees. Apart from « Al-shorouk », « Hakaek » and « Dhar La presse », in irregular fashion, this urged demand is not yet realized. The association stresses that liberation organizations represent the essence of the profession, through which the reporter could express his point of view about the libertion line of his newspaper and so he could convince and be convinced. He would also participate in the daily exchange operation which he is concerned with in his institution and which is the content of media outcome. The association is recording a relative progress in the content of « Assabah », « Le Temps », « Al-shorouk » regarding the variation of the press forms and the press of proximity. This progress also involves « Hakaek » magazine with a lower degree. In return, it noticed the lack of press forms variety and especially that of press of investigation and opinion, except in rare cases. This lack is often justified by the fact that this media form, that is the basis of improving the press of proximity, necessitates time and money, which is unacceptable by press institutions. This form represents the source of improving the repoter’s abilities.It also enriches media production and promotes media content. Resorting to cloning ready made articles, information and images from the internet without mentioning the source, is considered an illegal attempt from the part of several newspapers to narrow down the work spaces of the journalist. It belittles the reporter’s capabilitity of production and despises the local outcome. This tendency can never be justified except by the struggle of most media institutions to grasp money at the expense of the quality and locality of production and the reporters’ rights. The association registers the continuity of convincing advertisement phenomenon in some newspapers. Though we have tackled this issue in the prevoius reports, some newspapers are still insisting on such practices that can be considered as committed thief of public money and trickery on the readers. As for the distribution of public advertisement, the previous report underlined the necessity of indicating clear specific criteria or publishing them if they were available. But, it is remarked that nearly all newspapers do not publish their retrieval number as it is imposed by law which is the single measure we have for regulating advertisment distribution and serving the fairness of this distribution. Undoubtdly, advertisement represents a vital source for newspapers. Instituions’ owners are still considering the distribution of public advertisment a pressing factor, which evokes in them a tendency toward exagerated worry and enlarges the circle of personal control justified by the ‘forbidden’ topics. Hence, the association calls for putting objective criteria for the distribution of public advertisement, just as the expansion and the extent to which press proprietors are committed to law (the press code, employment code, collective conventions). Recall that the damage caused by newspapers that rely on provoking seduction and marginality is as serious as that caused by serious press which ignores the problems of society. Despite some limited effort in « le Temps » and « Al-shorouk », newspapers are in short of the articles of thoughts. Some newspapers depend on Tunis Africa Press and especially in the scope of national affairs, which prevent any addition or effort to enrich the information. This exagerated reliance on TAP could hinder the availble qualifications and kill the spirit of initiative and ommit any variation among newspapers. It may turn them to mere cloned publications, which do neither mirror the dialectics of thoughts and the peculiarity of opinions and topics proposals nor satisfy the journalists’ longing for enriching communications scene. The association also denounces the infringement of law in covering tribunal news. Information and images are published without sufficient investigation or permission. Since this sort of press production is highly critical, as it touches the private life of citizens, the association asks the reporters for further investigations. It also foregrounds the importance of organizing formation sessions for the reporters specialized in this domain, with the assistance of the concerned sides. As far as the information and the sources of information are concerned, The Association of Tunisian Journalists appreciates the presidential care provided to this media issue and hopes for the last decision positive feedbacks. Since confusing news with comments is the major trend, it asks for the enhancement of training sessions that should be supported by the specialized organizations. Moreover, the association warns of the danger of overgeneralization in publishing some ambigous news, such as the « tuna case » that led all companies to advertising operations and exacerbating their situation at a critical economic period. Hence investigation is essential in order to ‘nominate things by their names.’ In our press, woman is no more than a picture that is often exploited to serve cheap commercial ends. Depending on the assistance of the feminist organizations concerned, colleagues should resist such phenomenon that stresses the marginal image of woman. In the sports field, with the exception of « TAP » agency, the register is still overwhelmed by military and warfare expressions. This fact has often poisoned the situations and led to the emergence of dangerous deviations. The Association of Tunisian Journalists urges the colleagues to abide by the deontology of the profession and to investigate information. Reporters should bear in mind that sport is a general public phenomenon that has to be dealt with more seriously. Unfortunately, the association records the phenomenon of increasing concentration on legends, witchcraft, ‘jinn’, and horoscopes, while the role of media is to enlighten and to spread the culture of knowledge and modernity. Many newsparers intend to seduction and forge articles for a cheap commercial purpose. Game shows have overwhelmed the media scene. In opposition to law they are based only on luck and it is devoid of cultutral or educational content. Besides, some of these games promise to give unreal rewards. The danger of such competitions lays on their attack on hard work values by broadcasting the quick earning mentality and the dream of fortune.    The Parties’ Press  The Association of Tunisian Journalists expresses its apology for recording that the scene of press parties’ work keeps its routine. Untill now, it can not untie the link between parties, with all their colours, and the media work in dealing with various socially interesting issues. Their outcomes resemble press announcements where news and commentaries are intermingled. Most opposing newspapers lack professional reporters and openness to the other as they are ‘introvert’, apart from « Attarik Eljadid » which has kept a certain form of openness and objectivity. The association is sorry for the irregular publication of some opposing press and the absence of others despite the availability of public funds. &nbs p; &nbs p; The association is asking once again for employing professional journalists in order to improve the professional, informational and political discourse of these newspapers.    Electronic press Recently, media domain has witnessed a controversial debate about the definition of electronic press. In the two last reports the Association of Tunisian Journalists called for differentiating between this kind of press that responds to the necessities of modernity and the spheres of dialogue which are part of the freedom of thought and _expression. The association believes in the necessity of reliance on the bid of term for starting electronic newspapers and the priority is for the professionals out of clear constraints such as the professional factor and the effort of treating, analysing and commenting upon news . In the light of its announcement of 5 November 2005, the association is longing for not obviating the entry to some websites like that of the International Union of Journalists.    Press Publication Communications’ scene has witnessed the birth of three new titles; « Univers Sport », « Tuni vision » and « Alkanonia ». As it has expressed in its previous reports, The Association of Tunisian Journalists sustains the colleagues’ demands for publishing their newspapers in order to enrich mass media and maintain variation and pluralism. From another side Tunisian market is loaded with a great number of foreign newspapers, but the non-distribution of some titles raises skepticism.   VI Audio-visual Sector The audi-visual sector is very important in the media scene. In addition to the influence of television channels and radio stations and their accessiblity to the audience, this sector with its public and private components provides employment for an important number of journalists (around one out of three of the professional reporters). During the period covered by the report, the audio-visual sector remains open to private initiations. In 25th July 2005, a second regional station named « Aljawhara » from Sousse started brodcasting. It works for 19 hours a day and covers six counties; Nabeul, Sousse, Kairoun, Mahdia, Monastir, and Zaghouan. « Hannibal TV » has gained earth broadcasting which enables it to extend its audience in Tunisia. As far as public sector is concerned, the president’s announcement of establishing a cultural radio station and opening a large consultation about the matter among the journalists and cultivated people assures once again the desire of expanding the media scene in general and sustain specialized press in particular. Who follows the audio-visual process from the 3rd of May 2005 registers the following: -Despite some effort, « Tunis 7 » Channel does not see rational changes for the better. Hence, the Association of Tunisian journalists hopes for the current efforts of the supervision authority positive feedbacks on the Tunisian radio and Television in order to reach the expected level of professionalism and modernity. It also hopes that the institutional reconstruction serves these goals. Programming The association sees that the schedule of « Tunis 7 » programs is characterized by random and routine. The selection of produced or purchased programs should submit to transpicuous criteria. News The association indicates that news department is still functioning without minimum structuring nor clear validity. When the director of news is absent, his duties is fulfilled by the the organizer, though such post is not mentioned in the basic law of the institution. In addition, there is no emancipated vision through the liberation councils or liberation meetings, since all news broadcasting should submit to a unique administration. Although the association records the presence of reportages, it argues that they are governed by routine and lack of variation. The same representation is aplicable for instance on the section ‘street problems’, which halts the press of proximity requested by the association in its previous reports. As for Arab and international news, the association perceives the easiness in preparing the news material and the amateur style in dealing with it. This is due essentially to the lack of the conception inspite of the waves of information.   Conversational and Informational Programs  The institution’s administration intended in many occasions to drop some sessions from « Almindhar » for unknown reasons despite the high profession of its staff. From another side the program « Milaffat » does not yet meet the journalists’ nor the audiance’s expectations in terms of the selection of subject and method of direction. The president of the republic has called in several occasions for the necessity of expanding the spaces of conversation that would benefit the free and pluralistic media. The association sees that both public and private aspects of the audio-visual scene require reconstruction and rehabiliation in order to be the communicative that honestly expresses the development of Tunisian society, the consciousness of its people and the competence of its elites. This is not sufficiently available in the three existing public and private television channels. In « Hannibal TV » channel, thanks to the professional experience of a colleague journalist, a new breath was evoked. But, this positive inspiration dropped after her retirement and getting rid of a number of journalists. The association perceives that this T.V channel is still looking for the self-hood after aproximatively one and a half year of its foundation. Bear in mind that this channel gained great privileges from the state (financial sustainment, public advertisement, earth transmission..). However, the association thinks that the outcome of its first year is negative because of the violation of the journalists’ and technicians’ rights, in addition to its unprepared programs and the weakness of presented material which consists basically of imported programs filtered by private production built upon stimulating the audience’s curiosity. The flavor of ‘audacious’ conversation in the sports program « Souiaa Sport » is not enough to locate « Hannibal TV » in the position of a media institution capable of developing the audio-visual scene in our country. As regarding the national and the five regional radio stations (Monastir, Sfax, Gafsa, Tataouine, and Elkef), they have relatively succeeded in presenting the media that responds to the needs of citizens and mirrors the specificities of regions and the rythm of life in them. And this is reflected through the news material presented and the content of life and even recorded programs that are open to citizens’ participation. As mentioned in the previous report, the experience of « Mosaic » radio station occupies a major position. Its speciality and stamp help it extend the circle of its listeners… This station opened spaces of _expression and applied the press of proximity through some programs such as the daily « Forum » which shows some audacity in tackling actual issues related to daily concerns of the Tunisian citizen. Furthermore, its reliance on the internet represents a qualitative transition since the sphere of its listners extands inside and particularly outside Tunis. The association wishes that this radio station overcomes the setbacks of some of its programs. The association calls for the necessity of founding a bid of term at the earliest convenience, for applicants who want to establish TV channels or private radio stations. This would ensure transparency in providing permissions and guarantee the existence of mass media with clear identity. It would guarantee mass media at a high level of proficiency and professionalism and assure the citizen’s right of the media and the workers’ right in this sector.    VII  Violations Although in its previous reports the Association of Tunisan Journalists stressed its denial of the violations that faced reporters, it records that such behaviours still exist inside the institutions.    1-The control:  The reporters are continually complaining about exagerated control from the part of editing responsibles inside media institutions without objective justifications, to the extent that a journalist asked his president of edition to provide him with a « list of subjects he could write in » Control does not only cover the subjects that concern national life, but also international events, which is the case of some daily newspapers that chose to deny events like the Italien election and the Palestinian election.    2-The prohibition of covering the events: Many colleague reporters express their concern for numerous obstacles that stand between the reporter and the information. Some responsibles with different degrees intend to demand questions via fax and even read the article before its publication. Every day, these hardships and others face reporters in different institutions. From another side, some infringements and unacceptable behaviours against the journalists were seen when the latter were covering some trials and manifestations in the Justice Palace as they came across prohibition from the police agents. The association expressed in its previous report its disapprovement of such behaviour and addressed the concerned authorities advocating the journalist’s dignity and his right in accomplishing his duties according to the professional rules and the citizen’s right of media.    3- Freezing:  As we have mentioned in the previous reports, the phenomenon of paralysing the journalists’ competences continuous through the freezing policy as it refers to loosing matereial and human energies in addition to the disappoinment especially in public institutions, Tunisian Radio and Television institution, « SNIP » institution (« La presse » and « Assahafa ») and also « Dhar Alaamal ». In Tunis 7 channel, there exists a whole department known among journalists as « Elfrigider » (the refrigerator). And in « Alhorrya » and « La presse » newspapers, three colleagues were ogliged to leave in a compulsory vacation.    4- Dismission: Press profession is considered the most fragile due to the ignorance of law from the part of the employers in the private sector and the lack of control above them. It is worth noticing that only private institutions are marked for the dismission operation, while public institutions participate in holding some of the cases advocated by the association in addition to « Alshorouk » and « Alshaab » newpapers. However such cases are recurrent because the employers rely on contracts to escape official appointment of the reporters and getting rid of them whenever they want. In this year the association has recorded a new case of dismission targeted the colleague Mourad Allala (Arabic magazine of Human Rights, published by the Arabic Institute of Human Rights). The colleagues dalinda Touil, Malika Daghfous, and Chiraz Naffati are still dismissed from « Assabah »    5-Jurisdiction:  The Association of Tunisian Journalists questions the rationality behind some customary judgments which were taken in the cases of some colleagues dismissed from « Dhar Assabah ». In contrast with the widespread jurisprudence orientation, the courtial orientation in the previous mentioned cases did not go along with the employment law and the convention of written press. Such judgment may form an initiative that encourages some media institutions’ owners to further infringements of laws and of journalists’ established rights.    6- Card of Professionalism: Although the representation of the Association of Tunisian Journalists in the committee of according the cards of professionalism, this membership does not have a great importance since its vote is not decisive inside this committee. Thus, the association argues that the journalists themselves are the most qualified to accord the title of a journalist and control the entry to this profession and purify it from the outsiders through The Union of Tunisian Journalists whose basic law project has been presented to the government in more than a single occasion.   7- The Association’s autonomy: The Association of Tunisian Journalists refuses the interference of any side in whatever disagreement that may take place inside it, because variations of thoughts and dissimilarities of ideas represent its major stamp. When the path of moderate agreement reaches an impasse, it resorts to organizations and vote.  The convocation of a member in the office for questioning him about an internal disagreement is considered a shameful accident that should not recur.    VIII Deontology of the press profession Once again the Association of Tunisian Journalists stresses its total refusal to the continuity of directed media campaigns that risk turning to be a planned policy. So it urges the reporters and press institutions not to follow this way which disrespects the deontology of the profession and the morality in general and accuses whoever insisted and still insists on continue committing mistakes. Professionalism is the basis of the press work. Personnification, moral accusations, profanation and distrust that some newspapers resort to necessitate legal punishment. Such attitude is always attacked by the association as it stands against the honor and the deontology of the profession. Moreover, the phenomenon of publishing unsigned articles still exists. They respond to events and attitudes that the reader or the Tunisian audience has never seen. Previously, the association has denounced the practice of duality in mixing press reduction with advertisement, which harms the journalist’s credibility and backgrounds the press production, in addition to the convincing advertisement that many newspapers rely on in the form of reportages, speeches, investigations, or even news. Although the press law states explicitly that the word « advertisement » should be put in front of any advertising article in the form of production, many Tunisian newspapers ignore the law and tend to present advertising material in the shape of press productions that are frequently signed. Such practice opposes the profession ethics. Several Tunisian newspapers resort to stealing articles from Arabic and foreign press and use them as if they were their own production, without mentioning the source or having a precedent permission. Like « Assarih », many newspapers intend to cut complete articles claiming that they are letters of their representatives. Even they add the _expression « special » from « our representative in Baghdad » or Cairo …without mentioning the name of the representative. « Al- Ealen », « Adhwa » and « Assarih » resort to the internet to fill an important part of their pages, especially which concerned with international news, shows, and images. It is important to mention that these newspapers employ a very limited number of reporters.    The outsiders on the profession: During the last years, the journalists are complaining about the increasing number of the outsiders. The latter are characterized by executing whatever the institution ask them to do, even if it is in contrast with the deontology of the profession. Although the article 7 (new) of the collective convention of written press institutions dictates that the employer should not recruit any employee out of the frame of this convention and should not bargain with the assistants to accomplish tasks that can be done by the workers in the institutions… », some newspapers aggress this text and particularly if the matter concerns critical sectors like the organizations or the associations. « Alshorouk », « Alssabah », and « Tunis Hebdo » newspapers have relied on persons who are unfamiliar with the profession to write in subjects while they are rich of qualified and specialized journalists.

 

Authorities Detain And Expel International Observer

 
Article 19 (London) PRESS RELEASE May 23, 2006 Posted to the web May 24, 2006  

This weekend, the Tunisian authorities demonstrated once more their complete disregard for human rights and freedom of expression.

On May 20-21, the Tunisian branch of Amnesty International (AI) was holding its General Assembly in the Amilcar Hotel, in Tunis. They had invited Mr.Yves Steiner, board member of International Amnesty Switzerland, to participate in the General Assembly.

In the early afternoon of May 21, as the meeting was underway, around ten plain clothes policemen went to the hotel and requested to see Mr. Steiner.

The presence of 200 or so AI members discouraged them to go further. A group of fifty policemen returned 3 hours later, just as the Swiss ambassador in Tunisia was arriving at the hotel, and forced Yves Steiner to follow them without any explanation or warrant. At around 8:30 pm, Mr. Steiner was able to contact his colleagues to let them know that he had left the police station where had had been detained and that he was about to be expelled to Paris.

The arrest, detention and expulsion of Mr. Steiner is taking place in a context of increasing repression against human rights defenders and freedom of expression and assembly in Tunisia. It may also be marking yet another phase in the repression as the Tunisian authorities have now targeted an international observer – by so doing attempting to send a chilling message throughout the human rights community in Tunisia and globally.

ARTICLE 19 calls upon the international community, and especially France and the United States, to take decisive actions against the continued climate of violations and repression in the country. The international community has turned a blind eye and a deaf ear to the abusive detentions, ill-treatments, torture, and censorship that have characterized the Tunisian regime for many years. Human rights, human rights defenders, and freedom of expression can no longer be the hostages of short sighted international politics.

BACKGROUND:

Five months after the World Summit on the Information Society (WSIS) focused international attention on the host country Tunisia’s poor human rights record, freedom of expression remains well below international standards in the country.

A recent fact-finding mission by the International Freedom of Expression Exchange Tunisia Monitoring Group (TMG) whose members include ARTICLE 19 and other prominent freedom of expression groups found:

– Continuing imprisonment of individuals based on expression of their opinions or media activities.

– Blocking of websites, including news and information websites.

– Restricting freedom of association, including the right of organisations to be legally established, and to hold meetings.

– Restricting freedom of movement of human rights defenders and political dissidents, along with surveillance by the political police, harassment, and intimidation.

– Censoring the press and lack of diversity of content in newspapers, especially in the state-controlled press.

– Censoring books through the legal submission procedure.

– Attempting to smear the reputations of activists, which are unlawful actions that are not being investigated.

– Official harassment of attorneys and judges who press for independence of the judiciary.

Since the WSIS in November 2005, the Tunisian government has not only failed to improve the situation substantially, it has increased restrictions on human rights defenders, judges and some independent journalists.

Civil society organisations – even those legally recognised – continue to be harassed by plain-clothes police. Opposition activists are often blocked from reaching meetings and gatherings. They have reported that they are constantly under surveillance and their organisation websites are monitored and blocked.


Genève Qui êtes-vous Anouar Gharbi? Un informaticien au service de la Palestine

Maison des Associations, nous retrouvons Anouar Gharbi devant un café. Lundi, à Berne, le président de l’association Droit pour tous a déposé une pétition munie de près de 12 000 signatures en faveur du peuple palestinien. «En tant que dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse a un rôle à jouer pour que les résolutions de l’ONU soient appliquées. »   Côté jardin, notre interlocuteur milite pour les droits de l’homme. Côté cour, il est chef de projet pour le premier négociant mondial de céréales. Contraste. Au départ, rien ne destinait cet ingénieur agronome tunisien à s’installer en Suisse. Seulement voilà, il s’engage dans les syndicats étudiants et ouvriers.   Des émeutes de 84, suite à l’augmentation du prix du pain, il s’en rappelle comme si c’était hier. «L’année de mon bac, j’ai été exclu du lycée pendant deux semaines pour avoir participé aux manifestations. » Son beau-père était directeur général du pétrole, un de ses oncles responsable des armées; Ben Ali était son chauffeur. Ce qui n’empêchera pas Anouar Gharbi de subir des pressions.   «Avec Ben Ali, la situation s’est dégradée. Un jour, j’étais au travail lorsqu’une de mes collègues est arrivée avec le journal. Il y avait une liste de noms de personnes recherchées… et j’en faisais partie!» Il décide de prendre la clé des champs. Bénéficiant de complicités, il embarque avec sa femme, Suissesse d’origine, dans un avion de Swissair.   «Je me souviens encore du dernier coup d’œil à mon pays depuis le hublot. » Une fois à Genève? «Nous étions considérés comme des numéros. On ne nous a rien proposé, si ce n’est de travailler dans les champs. C’est bien, mais après vingt ans d’études…»   Il retourne sur les bancs d’école. «Je suis devenu programmateur analyste, ma femme interprète-jurée. Notre premier enfant est né ici, en 1992. Très vite, je me suis inscrit au syndicat Unia. » En 1997, il fonde le Forum des Tunisiens, puis Droit pour tous. Pourquoi défendre le peuple palestinien? «Chez les scouts, nous ne jouions pas aux gendarmes et aux voleurs, mais aux Palestiniens et aux Israéliens. Chaque 30 mars, nous fêtions le jour de la terre. C’est pour moi une évidence. »   (Source : Tribune de Genève (Suisse), le 24.05.2006; page 43)


 

La BIAT sort de la Tunisie

  La Banque internationale arabe de Tunisie, première institution financière privée du pays avec 15 % de parts de marché, devrait ouvrir avant fin 2006 des succursales en Algérie, en Libye et au Maroc. La BIAT répond ainsi au besoin d’accompagnement de ses clients sur ces différents marchés où l’on retrouve de plus en plus d’entreprises tunisiennes – on en dénombre notamment quelque 650 en Algérie. Et la BIAT ne compte pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’elle a introduit une demande d’agrément pour la création d’une banque de statut juridique algérien.    (Source : Jeune Afrique N°2367 du 21 au 27 mai 2006)


Télécoms : divorce à la tunisienne

  Le torchon brûle à Tunis entre Orascom Telecom et Wataniya Telecom. En cause : le rachat par le premier des parts du second dans Tunisiana. Les deux s’étaient en effet associés à 50/50 pour créer, en 2002, l’opérateur de téléphonie mobile privé tunisien, alors qu’ils sont concurrents sur d’autres marchés, dont l’Algérie. Les négociations à l’amiable avec le koweïtien Wataniya ayant échoué, l’égyptien Orascom veut porter l’affaire devant une cour d’arbitrage international.    (Source : Jeune Afrique N°2367 du 21 au 27 mai 2006)   J.A. en Tunisie : une si longue attente par DOMINIQUE MATAILLET   Des lecteurs tunisiens s’étonnent régulièrement de ne trouver Jeune Afrique en kiosque que le mardi ou le mercredi, voire le jeudi, alors qu’ils savent qu’au Maroc, par exemple, notre hebdomadaire est en vente dès le dimanche. Nous vous avons récemment donné (voir J.A. n° 2348 du 8 janvier et n° 2358 du 19 mars) des informations sur le délai qui s’écoule entre l’arrivée du journal à l’aéroport de Tunis (le samedi ou le dimanche) et l’autorisation de diffusion délivrée par le ministère chargé du contrôle de la presse importée. Ces informations portaient sur 2005 et sur les trois premiers mois de 2006. Vous trouverez ci-contre un nouveau point sur la question. Vous verrez que le délai moyen pris par l’administration pour délivrer son autorisation, qui était en moyenne de 2,7 jours en 2005, s’est élevé à 2,95 jours pour les quatre premiers mois de 2006.    (Source : Jeune Afrique N°2367 du 21 au 27 mai 2006)


Dans la tête d’un ado tunisien

par RIDHA KÉFI   Ils se disent libérés, épanouis, modernes. Mais une étude du ministère de la Santé publique révèle qu’une minorité d’entre eux sont psychologiquement perturbés. Et que, face à ce mal-être, la famille, la tradition et la religion restent leurs plus sûrs repères.   Sfax, 29 avril. Au petit matin, l’élève Amine Frikha est retrouvé mort sur le toit du lycée technique 9-Avril-1938. Alors que les agents de la protection civile évacuent le corps inerte du jeune homme, ses camarades laissent exploser leur détresse : cris, pleurs, évanouissements… Selon des sources proches de l’enquête, il s’agirait d’un suicide. Sous le choc, les Sfaxiens s’interrogent : qu’est-ce qui a bien pu pousser un adolescent apparemment sans problème à mettre fin à ses jours, dans l’enceinte même de son lycée ? S’ajoutant à la recrudescence de la violence chez les jeunes, dont la presse se fait régulièrement l’écho, ce tragique fait divers devrait inciter parents, éducateurs et responsables politiques à prendre connaissance des résultats de l’Enquête nationale sur la santé des adolescents scolarisés réalisée en mai 2000 par le ministère de la Santé publique. Une version condensée a été publiée au début de l’année, à Tunis.   Dirigée par le Dr Alya Mahjoub Zarrouk et coordonnée par le Dr Aïda Chérif Ismaïl avec le soutien technique et financier du bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cette enquête a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 4 172 élèves âgés de 12 ans à 20 ans. 789 adultes évoluant dans l’entourage des adolescents (parents, enseignants, personnels de santé scolaire et animateurs de maisons de jeunes) ont également été interrogés.   L’objectif est évidemment de mieux comprendre les comportements des 2 millions d’ados tunisiens – 20 % de la population -, leurs préoccupations et les risques inhérents à leurs nouveaux modes de vie : qu’est-ce qui se passe dans leurs têtes et dans leurs corps ?   Au-delà de leur aridité statistique, ces résultats éclairent d’un jour parfois surprenant certains aspects d’une société arabo-musulmane qui est, en apparence, l’une des plus ouvertes sur la modernité occidentale, mais qui, sous le vernis, laisse transparaître un malaise latent : identitaire, sociétal, mais aussi, forcément, politique.   Un premier indicateur retient l’attention : sur une échelle de 0 à 4, les ados tunisiens se considèrent comme plutôt modernes (3,9), ouverts (3,91) et conciliants (3,62). Cela n’empêche pas la majorité d’entre eux de manifester un fort sentiment d’appartenance à la famille (2,62), à la religion (1,31) et à la « population tunisienne », notion vague qu’on pourrait traduire par nation (1,13). « Avec l’âge, les ados se sentent de plus en plus appartenir à la famille et de moins en moins à la population tunisienne », précisent les enquêteurs. Ce repli frileux sur la famille et la religion traduirait-il une faiblesse du sentiment national ? Un troisième indicateur conforte cette interprétation. Interrogés sur les facteurs ayant une influence déterminante sur la formation de leur personnalité, les ados citent la famille (1,8), la religion (1,4), les traditions (0,9). L’histoire du pays (ou le sentiment national) n’obtient qu’un faible score de 0,6.   Un professeur de psychiatrie interrogé par nos soins voit dans ces résultats le symptôme d’une « tendance paradoxalement régressive ». « En général, explique-t-il, les ados tentent de s’extraire du carcan familial pour se projeter vers des horizons plus vastes, comme la nation, la culture, l’histoire, le monde… Si les nôtres préfèrent se replier sur la famille, la tradition et la religion, cela peut s’expliquer par une déception vis-à-vis de la communauté nationale et internationale. »   Patron de Sigma Conseil, un bureau d’études qui, en 2004, a réalisé une enquête sur les valeurs des jeunes Tunisiens, Hassen Zargouni se montre plus indulgent : « En une génération, nous sommes passés d’une famille patriarcale étendue et éclatée à une famille nucléaire recentrée sur le couple. La diminution du nombre d’enfants par couple et l’élévation du niveau de vie des ménages ont resserré les liens au sein de la famille et donné naissance à un phénomène nouveau : l’enfant-roi. L’ado est totalement pris en charge : argent de poche, vacances, cours particuliers… Cela se traduit par une dépendance accrue vis-à-vis de ses parents, qui deviennent ses modèles sociaux et ses maîtres à penser. »   Selon le psychologue Noureddine Kridis, enseignant à l’université de Tunis-I, la plupart des études consacrées à la crise de l’adolescence chez les jeunes Tunisiens (la première remonte à 1961) font apparaître chez ceux-ci « l’absence d’une position globalement antithétique et de conflits d’opinion larges et cristallisés ». À preuve : 60 % d’entre eux ont tendance à reproduire le modèle parental. Cette tendance est confortée par les médias, qui exaltent volontiers les valeurs d’autorité et de soumission caractéristiques des rapports jeunes-adultes dans toute société traditionnelle. Les ados n’ont donc que rarement l’occasion d’expérimenter leur autonomie et leur liberté.   Un autre indicateur trahit ce conservatisme latent : l’écrasante majorité (93,8 %) des adolescents tunisiens estime qu’il est important, voire très important (63 %), de suivre les principes de la religion musulmane. De même, ils placent la religion en tête des facteurs favorisant la liberté individuelle, à l’inverse, dans l’ordre, des traditions, de la classe sociale et de « la rue ». Cette vision traditionaliste est largement partagée par les adultes.   Par ailleurs, 72,5 % des ados considèrent que leurs parents se montrent attentifs à leur égard, mais 16 % regrettent de n’avoir aucun membre de leur famille avec qui discuter. De même, 92,1 % des enseignants déclarent que les élèves leur signalent souvent que leurs parents ne consacrent pas suffisamment de temps à discuter avec eux. Quand elles ont lieu, ces discussions portent souvent sur des sujets convenus, comme les résultats scolaires, l’avenir professionnel, les soucis matériels ou les problèmes affectifs, très rarement sur la politique ou la sexualité.   Sur ce dernier chapitre (la sexualité), les ados tunisiens manifestent des comportements proches des standards occidentaux, mais l’enquête montre que les pratiques sociales évoluent beaucoup plus rapidement que les mentalités. Il en est ainsi, par exemple, de l’homosexualité. Jadis frappée d’interdit, celle-ci semble aujourd’hui relativement mieux acceptée. Certes, la majorité des ados continue de la considérer comme « une maladie » ou « une perversité », mais une minorité y voit « un choix », « une expérience », voire « une liberté ». Elle serait plus fréquente chez les garçons que chez les filles.   L’âge du premier rapport sexuel serait en moyenne de 17,4 ans chez les garçons et 16,4 ans chez les filles – ce dernier chiffre paraissant a priori surprenant -, et il ne cesse de baisser. Les ados sont convaincus à 75,8 % que tous ceux de leur âge ont déjà eu des rapports sexuels, souvent (près de 60 %) avec des partenaires différents et dans la moitié des cas seulement en recourant à des moyens contraceptifs et/ou des préservatifs.   La contamination par le virus du sida étant l’événement que les ados déclarent craindre le plus (après les accidents de la route), ce manque de prévoyance ne peut s’expliquer que par une méconnaissance des risques encourus, conséquence d’un manque d’information. Le sida est cité au troisième rang des sujets que les élèves souhaitent pouvoir aborder plus fréquemment à l’école. Cette demande d’information concernant la drogue, le sida, le stress, les autres maladies sexuellement transmissibles, la sexualité, la grossesse, l’alcool, la violence, la contraception, le tabac (cités dans cet ordre) est la preuve que ces sujets demeurent tabous au sein de la famille, à l’école et dans la société dans son ensemble.   D’où ce qu’on pourrait appeler le « paradoxe tunisien » : ce pays arabo-musulman se réclame d’une modernité fortement affirmée dans les textes juridiques et les mœurs sociales, tout en demeurant ultraconformiste dans de nombreux domaines. Ce phénomène ne date pas d’aujourd’hui. Dès 1976, Abdelwaheb Bouhdiba, l’un des pionniers de la sociologie locale, la décrivait en ces termes : « La société tunisienne est un cocktail. On y trouve des gens “à la page”, voire en avance de plusieurs pages, alors que des plages entières de [cette] société continuent de se conformer strictement aux images, aux idées et aux stéréotypes de la tradition. »   « Ce dédoublement, ou cette duplicité, qui se manifeste jusque dans le comportement des ados est souvent vécu comme une nécessité, commente le psychiatre déjà cité (et qui, curieusement, souhaite conserver l’anonymat). En l’absence d’une idéologie de remplacement ou d’un projet d’avenir digne de ce nom, l’ado trouve refuge derrière les remparts symboliques de son identité : la famille, la tradition et la religion. »   Noureddine Kridis constate de son côté chez les adolescents tunisiens « une grande soif de vie, de découverte et de connaissance », mais aussi un grave déficit de communication avec les adultes. « Nous leur parlons très peu parce que nous ne savons pas quoi leur dire, estime-?t-il. Peut-être parce que nous-mêmes sommes ballottés entre modernité et tradition. Alors, au lieu de les accompagner dans leur recherche identitaire et leur désir de construire quelque chose de nouveau, nous leur transmettons notre schizophrénie, nos normes sociales, nos valeurs refuges et notre obsession du tout-sécuritaire. »   Confrontés à cette insuffisance de communication, les ados cèdent souvent au mimétisme, au bricolage, à la navigation à vue ou au double jeu. Mais ils ne perdent pas le nord pour autant. Réalistes et pragmatiques, ils font tout pour réussir – et leur mérite n’en est d’ailleurs que plus grand. En soi, leur grand écart permanent entre ce qu’ils croient devoir penser et ce qu’ils désirent faire n’est pas forcément inquiétant. Ce qui l’est davantage, c’est la fréquence chez une partie d’entre eux des conduites à risque et des troubles psychologiques.   L’enquête du ministère révèle en effet que la moitié des ados ont l’habitude de sécher les cours. Que 25 % d’entre eux ont été victimes de violence à l’école, alors que 17 % avouent avoir commis des actes violents contre leurs camarades. Que 36,9 % éprouvent « une souffrance psychologique et un mal-être assez intense ». Que 1 ado sur 5 a consommé au moins une fois une boisson alcoolisée (33,5 % chez les garçons, 7,5 % chez les filles), et que, beaucoup plus grave, 34 % souhaitent émigrer à l’étranger à la fin de leurs études.   « L’adolescence est certes un âge difficile. C’est une période de deuil, souvent marquée par des épisodes dépressifs. Mais lorsque 6,40 % des ados affirment penser “toujours” au suicide, il faut s’en inquiéter et essayer de comprendre les raisons de cette immense déprime », conclut notre psychiatre.   (Source : Jeune Afrique N°2367 du 21 au 27 mai 2006)

 

ANALYSE

En Algérie, le changement de Premier ministre témoigne d’un nouveau rapport de forces au sommet du pouvoir

 

• Abdelaziz Bouteflika a remplacé Ahmed Ouyahia, dont le sort semblait scellé, par Abdelaziz Belkhadem, patron du FLN

• Un signe qu’à l’heure où les rumeurs courent sur sa santé, le chef de l’Etat a choisi son successeur

 

par José GARÇON

 

Le crescendo de la curée politico-médiatique contre le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, en fonction depuis 2003, ne laissait guère de doutes sur son sort. Son absence lors de l’accueil à Alger, les 16 et 22 mai, du président vénézuélien Hugo Chavez et du Premier ministre turc Tayyib Erdogan confirmait que ses jours étaient comptés.

 

Une langue de bois exemplaire a mis fin mercredi soir à ce faux suspens et sauvé les apparences d’un régime qui les place au-dessus de tout. Ahmed Ouyahia a «présenté sa démission au président de la République qui l’a acceptée et lui a rendu hommage » et l’a remercié pour «le soutien total (qu’il lui a) apporté durant trois ans».

 

Dans la foulée, Abdelaziz Bouteflika a désigné le nouveau chef du gouvernement : Abdelaziz Belkhadem, ministre d’Etat et actuel patron du FLN, l’ancien parti unique. Coïncidence : cet islamo-conservateur, très proche de Bouteflika, est aussi l’homme qui a mené toute l’offensive contre Ahmed Ouyahia, soutenu en cela par les islamistes « modérés » du MSP.

 

Officiellement, c’est un projet de révision de la Constitution qui est à l’origine du conflit entre Ahmed Ouyahia et son désormais successeur. Abdelaziz Belkhadem a en effet proposé de la modifier pour permettre un troisième mandat pour le président et transformer le quinquennat actuel en … septennat.

 

Une idée qui vise autant à satisfaire la volonté de pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika qu’à signifier qu’il n’est pas aussi malade qu’on le dit. Une polémique sur les augmentations de salaires de la Fonction publique réclamées par Abdelaziz Belkhadem a scellé le sort d’Ahmed Ouyahia. Le tout sans que le chef de l’Etat ne souffle mot de ce harcèlement contre son Premier ministre de la part de l’un de ses fidèles et deux partis de la coalition présidentielle.

 

De là à penser que Abdelaziz Bouteflika voulait se débarrasser de son Premier ministre, il n’y a qu’un pas difficile à ne pas franchir. Surtout quand le prétexte principal invoqué contre Ahmed Ouyahia, lui aussi président d’un parti, disparaît avec son remplacement par le leader du FLN lui même : cette formation et les islamistes du MSP affirmaient en effet que l’ex-chef de gouvernement ne pouvait assurer la «neutralité» des élections législatives de 2007 !

 

En réalité, le changement annoncé mercredi soir n’obéit que de loin à des considérations idéologiques. Il exprime en revanche un nouveau rapport de forces au sommet du pouvoir algérien. Une situation que résume le «Quotidien d’Oran». «On aurait tort d’y voir un islamo-conservateur face au moderne, un réconciliateur face à un éradicateur », écrit ce journal dans une allusion à la personnalité du démissionné qui fut un ardent partisan de la politique «éradicatrice» menée contre les islamistes au cours de la guerre civile de la décennie 90.

 

Tout se passe en effet comme si Abdelaziz Bouteflika se sentait aujourd’hui suffisamment fort pour imposer sa vision et ses hommes. Cela revient pour lui à tenter aujourd’hui de s’affranchir, ou au minimum de prendre ses distances, d’une tutelle qui reste pesante, même si elle lui a permis d’imposer en 1999 son élection pour un deuxième mandat aux « décideurs » militaires : celle des services de renseignements et de leur chef, le général Touwfik Mediène. Or, Ahmed Ouyahia est un pur produit de la nouvelle génération des technocrates formés par le DRS, les services secrets, que les Algériens appellent toujours la Sécurité Militaire. « A lui seul, il symbolise le système dans son insondable façon de fonctionner et ses jeux d’ombre (…) Il incarne incontestablement cet homme à tout faire du régime. Et tire une immense fierté de “servir son pays”, quitte à exécuter le sale boulot», résumait jeudi la presse algérienne. Dans ce contexte, la maladie d’Abdelaziz Bouteflika ne pouvait que précipiter les manœuvres de coulisses en vue de son éventuelle succession. Or le poulain du chef de l’Etat était incontestablement Abdelaziz Belkhadem, tandis que le DRS prépare depuis toujours Ahmed Ouyahia.

 

Le changement de Premier ministre à Alger pourrait donc bien constituer une relance des luttes de clans au sommet de l’Etat. Au moment où les caisses du pays sont pleines, mais où les émeutes sociales, aussi brèves que violentes, se multiplient sur tout le territoire.

 

(Source : LIBERATION.FR , le 25 mai 2006 à 13h32)


Algérie : Bouteflika nomme un de ses fidèles au poste de premier ministre

M. Bouteflika consolide son pouvoir contre la tutelle des « services »

La nomination d’un nouveau premier ministre est intervenue, mercredi après-midi 24 mai, avec l’annonce de la démission d’Ahmed Ouyahia et son remplacement par Abdelaziz Belkhadem, 61 ans, qui était jusqu’à présent le représentant personnel du chef de l’Etat avec rang de ministre. A l’issue de l’entretien avec le président Abdelaziz Bouteflika, le nouveau premier ministre a indiqué qu’il entamait sans tarder les consultations pour constituer un nouveau gouvernement « le plus vite possible ».

 Le changement de premier ministre ne constitue pas une réelle surprise. Depuis plusieurs mois, une sourde lutte de moins en moins feutrée opposait les deux hommes qui dirigent chacun une formation politique clé de la majorité présidentielle : le Front de libération nationale (FLN), l’ancien parti unique, pour M. Belkhadem ; le Rassemblement national démocratique (RND) – un clone du FLN – pour M. Ouyahia.

Leurs sujets de désaccord étaient multiples. Sur le plan économique, M. Belkhadem et ses amis reprochaient au gouvernement Ouyahia son manque de volontarisme pour lutter contre le chômage et la pauvreté alors que jamais depuis l’indépendance, les finances publiques, alimentées par la hausse du pétrole, n’ont été aussi florissantes.

Sur le plan politique, les dirigeants du FLN, parti qui dispose de la majorité absolue au Parlement, alliés à une formation islamique, déniaient au premier ministre démissionnaire toute légitimité concernant l’organisation des élections législatives de 2007. Selon eux, M. Ouyahia et ses amis n’allaient pas manquer de manipuler le scrutin au profit du RND.

Le troisième contentieux – le plus médiatisé – portait sur le projet de modification de la Constitution défendu par M. Belkhadem pour doter l’Algérie d’un régime présidentiel. Dans ce but, le patron du FLN préconisait d’autoriser non plus deux mais trois mandats présidentiels; de passer du quinquennat au septennat et, enfin, de créer un poste de vice-président dépendant du chef de l’Etat.

Sur le fond, le premier ministre démissionnaire n’était pas opposé – il l’avait dit – à une rallonge du mandat présidentiel mais, à l’inverse de M. Belkhadem, il préconisait un toilettage discret plutôt qu’un chamboulement profond.

Devenu la cible du FLN, M. Ouyahia était dans une position d’autant plus inconfortable que le chef de l’Etat s’est toujours gardé de lui manifester publiquement son soutien. Le président Bouteflika était resté silencieux alors même que, tout dernièrement, l’hostilité de l’ancien parti unique avait empêché le premier ministre de prononcer sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale.

Les observateurs avaient également noté l’absence de M. Ouyahia lors de la visite officielle du président du Venezuela, Hugo Chavez, en Algérie. On ne l’a pas vu davantage cette semaine alors que son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, se trouvait à Alger pour y signer un traité d’amitié.

Cela dit, dans un pays où la démocratie reste formelle, Ahmed Ouyahia est peut-être tombé pour un tout autre motif. Car ce haut fonctionnaire rugueux, connu pour son franc parler, travailleur acharné – ce qui lui valait d’être apprécié des cadres de l’administration à défaut d’être populaire –, est aussi catalogué comme un homme proche des services de sécurité que dirige l’inamovible général Tawfik. Or si l’armée en tant que telle a beaucoup perdu de son influence depuis l’arrivée d’Abdelaziz Bouteflika, « les services » continuent à peser sur la vie politique.

En le limogeant, M. Bouteflika, dont l’état de santé continue à alimenter les rumeurs, a peut-être voulu montrer aux services de sécurité qu’il n’entendait plus composer avec eux. Selon certaines sources, des propos téléphoniques de M. Ouyahia, peu amènes pour le chef de l’Etat, auraient précipité la chute du premier ministre.

Le fait est que son successeur présente un tout autre profil. Ses adversaires lui ont collé l’étiquette de « barbe FLN » pour dire qu’il est islamo-conservateur. En réalité, Abdelaziz Belkhadem est avant tout un homme lige du chef de l’Etat qui, au lendemain de son élection, l’avait tiré d’une semi-retraite jusqu’à en faire son premier ministre.

Jean-Pierre Tuquoi

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Chronologie

1998.

En septembre, le président Liamine Zeroual annonce sa démission et un scrutin présidentiel anticipé.

1999.

Le 15 avril, M. Bouteflika est élu président de la République avec 73,79 % des suffrages. Six des sept autres candidats s’étaient retirés de la compétition, arguant de fraudes présumées.

2000.

En août, Abdelaziz Belkhadem est nommé chef de la diplomatie algérienne, poste qu’il occupera jusqu’en mai 2005. Il avait été président de l’Assemblée nationale de 1990 à 1992.

2003.

Ahmed Ouyahia est nommé premier ministre en remplacement d’Ali Benflis, ancien protégé du président Bouteflika avec lequel la relation s’est dégradée. Grand commis de l’Etat, classé dans le camp des « éradicateurs », M. Ouyahia avait déjà été premier ministre de l’ex-président Zeroual de décembre 1995 à décembre 1998.

2004.

Le 8 avril, M. Bouteflika est réélu président avec 83,49% des suffrages. Ses adversaires dénoncent à nouveau des manipulations.

2005.

Le 29 septembre, la Charte pour la paix et la réconciliationest entérinée à plus de 97 % par référendum. Le texte vise à tourner la page de treize années de guerre civile. Il propose aux combattants islamistes ayant déposé les armes l’abandon des poursuites judiciaires et l’indemnisation des familles de victimes du terrorisme. Le 31 décembre, M. Bouteflika retourne à Alger après plusieurs semaines d’hospitalisation au Val-de-Grâce pour un « ulcère hémorragique ».

(Source : « Le Monde » du 25 mai 2006)


Profil

Abdelaziz Belkhadem, un fidèle du président, honni par les « éradicateurs »

Jean-Pierre Tuquoi

Etonnant destin que celui d’Abdelaziz Belkhadem, 61 ans, dont la carrière politique, comme celle de nombre de responsables algériens, comporte une coupure nette : la guerre civile des années 1990.

Avant cette fracture, M. Belkhadem, un enseignant originaire de l’ouest algérien, appartenait au courant réformateur du Front de libération nationale (FLN), l’ancien parti unique. Elu député dès 1977, président de l’Assemblée populaire nationale (APN) en 1990, il appuya le gouvernement réformateur de Mouloud Hamrouche, le « Gorbatchev algérien ». L’Assemblée dissoute au lendemain des victoires électorales du Front islamique du salut (FIS), Abdelaziz Belkhadem est écarté des cercles du pouvoir. Non sans courage, cet homme ascétique, élégant et discret, se joint alors à ce petit groupe d’individus soucieux de maintenir le dialogue avec les islamistes dans une Algérie à feu et à sang. Dans les rangs de ceux qu’on appelle les « dialoguistes », par opposition aux « éradicateurs », se retrouvent des défenseurs des droits de l’homme, de rares « barbus » du FIS encore en liberté, et des anciens du parti unique en rupture de ban. Ils ont formé un Comité pour la paix et se retrouvent au domicile de l’un d’entre eux. Leur démarche est courageuse mais sans lendemain.

L’arrivée au pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika change la situation de M. Belkhadem qui refait surface en 2000 pour devenir, à la surprise générale, le patron de la diplomatie algérienne, sur laquelle veille le chef de l’Etat. A ce poste, M. Belkhadem voyage beaucoup. Au contact du monde extérieur, il acquiert une expérience qui en fait un personnage clé du système Bouteflika sans qu’il réussisse pour autant à se débarrasser de l’image de « barbe FLN », c’est-à-dire d’islamo-conservateur qui lui colle à la peau. La fidélité de M. Belkhadem au chef de l’Etat est totale : il le prouvera en empêchant le FLN de basculer du côté d’Ali Benflis, l’adversaire de M. Bouteflika à l’élection présidentielle de 2004. Aujourd’hui, M. Belkhadem est récompensé. Nommé premier ministre et toujours patron du FLN, il est en lice pour succéder un jour au chef de l’Etat.

(Source : « Le Monde » du 25 mai 2006)


Edito du Monde Danger taliban

LE MONDE | 23.05.06 | 13h41  •  Mis à jour le 23.05.06 | 13h41

Les violents combats qui se déroulent en Afghanistan illustrent, quatre ans et demi après la chute du pouvoir des talibans, la capacité de nuisance que ceux-ci ont encore. Les succès politiques enregistrés à Kaboul ne se sont guère traduits positivement sur le terrain, tant le fossé entre le calendrier politique établi fin 2001 à la conférence de Bonn et les réformes à entreprendre n’a cessé de s’élargir. Elu par 55 % des Afghans et plébiscité à l’étranger, le président Hamid Karzaï a échoué à bâtir une équipe ministérielle compétente. L’Occident soutient, en Afghanistan, un pouvoir corrompu, voire lié au trafic de drogue.   Les talibans ne sont pas plus populaires qu’ils ne l’étaient à la fin de leur règne, mais s’ils ont pu revenir en force, recruter dans les provinces afghanes et non plus dans les seules madrasas pakistanaises, c’est que la population n’a pas vu de réels bénéfices à la paix.

Les promesses occidentales, faites notamment par Washington au lendemain de l’intervention militaire qui a chassé les talibans et Al-Qaida du pouvoir peu après le 11-Septembre, n’ont pas été suivies d’effets. La communauté internationale a sa part de responsabilité dans la situation afghane, tant les efforts qu’elle a consentis n’ont pas été à la hauteur des besoins d’un pays ravagé par désormais vingt-sept ans de guerre.

Les Etats-Unis ont commis en Afghanistan des erreurs similaires à celle perpétrées en Irak : une stratégie presque entièrement consacrée à la « guerre contre le terrorisme » plutôt qu’à la reconstruction ; une attitude intolérable de leur armée – arrestations et détentions arbitraires, torture et mauvais traitements des prisonniers, humiliations, ignorance ou mépris de la culture locale. En Afghanistan comme en Irak, ils se sont aliéné une population qui, brisée par des décennies de conflit et satisfaite de la fin d’un régime tyrannique, ne demandait qu’à se rallier.

Les Etats-Unis ne sont toutefois pas les seuls coupables du retour des talibans. Les mouvements djihadistes, qu’ils soient liés aux talibans, à Al-Qaida ou à des factions datant de la guerre contre les Russes, comme celle du fondamentaliste Gulbuddin Hekmatiar, sont les principaux semeurs de guerre et de chaos. Quant au Pakistan, créateur et « parrain » du mouvement taliban, il n’a rien fait pour mettre fin aux activités talibanes sur son sol. Allié officiel des Etats-Unis dans la « guerre contre le terrorisme », il poursuit un jeu trouble en Afghanistan.

Pour gagner la guerre et renforcer le pouvoir de Kaboul, les Etats-Unis doivent, à la fois, consacrer autant d’énergie et de moyens financiers à la reconstruction qu’au combat, et négocier la fin de l’ingérence pakistanaise en Afghanistan. S’il n’est pas trop tard.

Article paru dans l’édition du 24.05.06


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