Washington réclame à la Belgique l’extradition d’un (tunisien, NDLR) membre d’Al-Qaïda
AFP, le 24 novembre 2008 à 12h51 BRUXELLES, 24 nov 2008 (AFP) – La justice américaine a demandé à la Belgique l’extradition d’un Tunisien soupçonné par Washington d’avoir développé pour Al-Qaïda des activités « plus larges » que le projet d’attentat pour lequel il a été condamné à Bruxelles, a annoncé lundi la justice belge. Une première juridiction belge a donné son feu vert, pour l’essentiel, à cette requête, mais l’intéressé, Nizar Trabelsi, a fait appel et la procédure pourrait prendre beaucoup de temps avant une réponse définitive. « Les Américains estiment que Nizar Trabelsi est un membre actif d’Al-Qaïda qui développait aussi des activités terroristes en dehors de ce pour quoi il a déjà été condamné en Belgique », a expliqué lors d’une conférence de presse la porte-parole du Parquet fédéral, Lieve Pellens. Nizar Trabelsi avait été arrêté deux jours après les attentats du 11 septembre 2001 et condamné en juin 2004 à dix ans d’emprisonnement en Belgique pour avoir projeté, avec d’autres sympathisants islamistes, un attentat-suicide au camion piégé contre la base militaire belge de Kleine Brogel (nord), où sont stationnés des soldats américains. Nizar Trabelsi, un ancien joueur de football professionnel tombé dans la drogue puis passé par les camps d’Al-Qaïda en Afghanistan, avait également été cité dans un projet un attentat contre l’ambassade des Etats-Unis à Paris, mais cette charge n’avait pas été retenue lors du procès de Bruxelles. Lors de son procès, il avait affirmé son allégeance à Oussama Ben Laden, le dirigeant du réseau terroriste Al-Qaïda. Mme Pellens n’a pas détaillé les faits que Trabelsi aurait commis hors de Belgique et pour lesquels Washington souhaite le juger, mais elle a mentionné plusieurs charges retenues contre lui. Elle a ainsi indiqué qu’un « grand jury » du District of Colombia l’avait « incriminé » le 16 novembre 2007 de « participation à une association de malfaiteurs visant à l’assassinat de ressortissants américains en dehors des Etats-Unis », un crime passible de l’emprisonnement à vie. Il est également accusé d’avoir participé à une « association de malfaiteurs pour l’usage et la tentative d’usage d’armes de destruction massive », pour laquelle il risque également la prison à vie, ainsi que pour avoir fourni un « soutien matériel et des ressources (financières) à une organisation terroriste étrangère », passible de 15 ans de prison, selon Mme Pellens. Un tribunal belge de première instance, celui de Nivelles, où est emprisonné Nizar Trabelsi, a « pour une bonne part » validé jeudi dernier la demande d’extradition, à condition que Trabelsi ne soit pas rejugé pour les faits commis en Belgique, a expliqué la porte-parole. Nizar Trabelsi a toutefois fait appel de la décision d’extradition, qui sera réexaminée à Bruxelles dans « deux ou trois semaines » et qui pourrait finir devant la Cour de cassation, la plus haute juridiction nationale, selon Mme Pellens. Et au terme de la procédure, il appartiendra au ministre de la Justice, Jo Vandeurzen, de trancher, la justice n’ayant pas à se prononcer sur l' »opportunité politique de procéder à l’extradition », a encore souligné la porte-parole du parquet fédéral. AFP
Conférence euro-africaine à Paris pour une gestion concertée des migrations
AFP, le 24 novembre 2008 à 10h36 Par Amer OUALI PARIS, 24 nov 2008 (AFP) -L’Union européenne qui a durci sa politique d’accueil des étrangers organise mardi à Paris une deuxième conférence ministérielle euro-africaine sur la migration, avec pour but d’associer les pays d’origine à la lutte contre l’immigration clandestine. Nouvelle étape du processus engagé lors d’une première conférence à Rabat en juillet 2006, le rendez-vous de Paris intervient un mois après l’adoption par l’UE d’un « pacte pour l’immigration et l’asile » inspiré par la France et appelé à réguler les flux migratoires en fonction des besoins de main-d’œuvre des Etats de l’UE. La conférence de Rabat s’était assigné pour but d’établir un « partenariat étroit » entre pays d’origine et pays de destination qui combine aide au développement et lutte contre l’immigration irrégulière par le renforcement des contrôles aux frontières et les accords de réadmission des clandestins. Elle faisait suite à la dramatique crise migratoire dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla (nord du Maroc), prises d’assaut à l’automne 2005 par des milliers de candidats africains à l’émigration. Des incidents frontaliers meurtriers s’en étaient suivis, précédant la dispersion dans le désert de milliers d’Africains puis leur expulsion. A Paris, quelque 80 délégations sont attendues, dont les 27 Etats membres de l’UE et 27 pays africains : les 15 pays de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), les 6 pays de la Cemac (Communauté Economique et Monétaire en Afrique Centrale), quatre pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA – Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie- mais sans l’Algérie), l’Egypte et la République démocratique du Congo. La conférence devrait approuver un programme de coopération pour les trois prochaines années (2009-2011) qui portera sur l’organisation de la migration légale, la lutte contre l’immigration irrégulière ainsi que le « renforcement des synergies entre migration et développement ». La France qui assure jusqu’à la fin de l’année la présidence de l’UE devrait faire la promotion des accords sur la gestion des flux migratoires signés avec le Congo, le Gabon et le Sénégal. La conférence a été préparée par trois réunions d’experts: à Rabat en mars 2008 (migration légale), à Ouagadougou en mai (migration irrégulière) et à Dakar en juillet (synergie migration-développement). Près de 8 millions d’étrangers vivent « sans papiers » dans les pays de l’UE. En amont de cette rencontre officielle, quelque 300 ONG du collectif « des ponts, pas des murs » qui avait organisé les 17 et 18 octobre à Paris un sommet « citoyen » sur les migrations, ont dénoncé « le caractère essentiellement sécuritaire et utilitariste des politiques migratoires » de l’UE. Le Pacte entériné par l’UE le 16 octobre dernier est décrié par les défenseurs des Droits de l’homme pour ses aspects répressifs et son ambition de mettre en place une immigration « choisie » permettant d’attirer des étrangers les plus qualifiés, tout en repoussant les autres. En Afrique, certains le décrivent comme un « mur » érigé par l’Europe face aux « désespérés » de l’Afrique durement frappée par la crise alimentaire mondiale. « L’immigration illégale est un rêve fou, un eldorado qui n’existe plus », a répondu le ministre français de l’immigration Brice Hortefeux. Le ministre participait le 6 octobre à l’inauguration à Bamako d’un « centre d’information et de gestion des migrations » (Cigem) financé par la Commission européenne.
Tunisie : Qui est Imed Trabelsi ?
par: AM. Comme nous l’avions annoncé depuis le mois d’avril 2007 sur nos colonnes, Imed Trabelsi a pris l’enseigne Bricorama et le site Internet tunisien est déjà accessible à partir de la plateforme informatique du groupe français même. Comme nous l’avions alors précisé, le partenaire tunisien de l’enseigne française, est le groupe «Med. Business Holding» qui appartiendrait à l’homme d’affaire tunisien Imed Trabelsi. Ce dernier a signé avec l’enseigne française, un accord de type master-franchises pour la Tunisie et la Libye. Qui est donc MBH et que contient ce groupe ? La création du groupe Med Business Holding remonte au 10 mai 2000, même si cette enseigne n’était qu’une nouvelle dénomination de son ancienne société «Univers Group» qui changera ensuite d’identité visuelle pour «fédérer tous ses établissements sous une image lumineuse, vivante et conviviale, une nouvelle identité visuelle, symbole de la phase clé de notre développement et la mutation en cours», dira l’entreprise. Ce groupe comporte 10 entreprises dans des domaines variés qui vont de l’agriculture, à la construction, au commerce de la distribution, en passant par le commerce international et l’immobilier. Le groupe déclare, pour l’instant et pour 3 de ses entreprises uniquement, un chiffre d’affaire global de 110 MDT, pour l’année 2005. Le Pool agriculture. Le groupe de l’homme d’affaires tunisien, comme dit plus haut, comporte dix entreprises, actives dans trois grands pôles d’activités d’où n’est absente que l’industrie. Il a y a d’abord le pôle agricole. On y trouve la société «Agrimed » qui a pour objet l’exploitation des terrains agricoles par l’achat, la vente ou la location des terrains agricoles, l’import et l’export de tous matériels agricoles, l’achat, l’importation, l’exportation de tous les produits agricoles engrais, semences et en général tous les produits chimiques et naturels intervenants dans le domaine agricole. On y trouve ensuite la «Société de Distribution du Nord ». Elle a pour objet la commercialisation, la vente et la distribution et la fabrication de tous les produits alimentaires et agroalimentaires, les produits alcoolisés, bière et vins et autres. Elle est aussi active, selon ses documents juridiques, dans la création, l’acquisition et l’exploitation de tout autre fond ou établissement se rattachant à cet objet. La société se donne aussi pour objet, d’avoir des participations, directes ou indirectes, dans toute opération industrielle ou commerciale pouvant être rattachées a l’une de ses activités. Le Pool immobilier. Imed Trabelsi et son groupe «Med Business Holding», est aussi dans l’immobilier et les activités qui s’y rattachent. On y trouve ainsi la société «Batimed » dont l’objet est «la construction, l’édification de logement collectifs et semi collectifs et individuels à usage d’habitation, d’administration industriel et commercial et en général tous les travaux de bâtiments intervenants dans le domaine de la construction de tous types de logement, cet objet englobe tous les activités annexes tel que les activités d’électricité, de plomberie, de chauffage et climatisation et voieries». Et dans la même activité, il est aussi à la tête de la société dénommée «Cash&Carry». Cette dernière, qui réalisait en 2005, un chiffre d’affaire de 11 MDT et employait une dizaine de personnes, est spécialisée dans «la vente en gros de matériels de constructions». Dans ce même pôle d’activité immobilière, on retrouve la société «Loft Immobilier », dont on voit un magasin dans la région du Lac, en banlieue tunisoise. L’entreprise se donne pour objet, «la réalisation de toute opération se rapportant à la promotion immobilière et notamment le lotissement et l’aménagement des terrains destinés principalement à l’habitation, au commerce, à l’administration et à l’industrie. La construction ou la rénovation d’immeubles individuels semi collectifs ou collectifs à usage d’habitation, commercial, professionnel ou administratif. La participation directe ou indirecte à toute opération commerciale industrielle pouvant se rattacher directement ou indirectement à l’un des objets précisés par voie de création de sociétés nouvelles, d’apports de souscription ou d’achat de titres ou droits sociaux, fusions, associations, participations ou autrement. D’une manière générale, toutes autres opérations commerciales, industrielles, financières, mobilières ou immobilières se rattachant directement ou indirectement à l’objet social ou à tout autre objet similaire ou connexe». On peut aussi inclure l’enseigne «Bricorama » dont l’ouverture serait prévue, selon diverses sources, pour le 1er trimestre 2009. L’enseigne disposera d’un parc de cinq hectares dans la région de «Sebbelet Ben Ammar » à proximité d’un des hypermarchés de l’axe routier nord de Tunis. Elle se donne pour objet social «l’achat, la vente et la distribution en gros de tous les articles de bricolage, d’électricité & luminaire, de menuiserie, de bois & dérivés, de peinture & colles, de revêtements murs & sols, d’accessoires automobiles & motocyclettes, de jardinages, d’outillages, de quincaillerie, de plomberies & sanitaires, de décoration & d‘aménagement de la maison, du bâtiment & de la construction et de meubles & d’ameublement ». Mais aussi «la participation de la société, par tous moyens, directement ou indirectement, dans toutes opérations pouvant se rattacher à son objet par voie de création de sociétés nouvelles, d’apport, de souscription ou d’achat de titres ou droits sociaux, de fusion ou autrement, de création, d’acquisition, de location, la prise, l’acquisition, l’exploitation ou la cession de tous procédés et brevets concernant ces activités », ce qui pourrait faire comprendre qu’Imed Trabelsi ne compterait pas en rester là. Les ascenseurs et le trading. L’homme d’affaires dispose aussi d’au moins trois autres entreprises commerciales. On le retrouve ainsi dans le commerce des ascenseurs, à travers «GE XXI, Ascenseurs Tunisia Sarl», une compagnie spécialisée dans le transport vertical, à travers «L’Internationale Trading Compagnie», active dans le commerce et le négoce International des produits et services, la représentation, la vente, la location, l’importation et l’exportation des produits et services à l’échelle internationale et à travers la société «Univers Equipements » dont l’objet est le commerce International et l’import- export de tous produits. Cette dernière emploi 11 personnes et déclarait en 2005, un chiffre d’affaire de 86 MD. Dernière entreprise du groupe, la «Univers Autoroute & Signalisations» qui a pour activité le traçage et la signalisation des autoroutes. Elle fait travailler 7 personnes et déclarait en 2005, un chiffre d’affaire de 13 MD. Pour ceux qui ne connaissent pas le Groupe d’Imed Trabelsi, c’est donc désormais chose faite. (Source : « AfricanManager.com » (portail économique – Tunis), le 24 novembre 2008) Lien : http://www.africanmanager.com/site_fr/detail_article.php?art_id=119724
Union pour la Méditerranée: La Tunisie fait part de ses doutes
Selon son Premier ministre, l’Union ne peut se réaliser s’il n’y a pas une volonté de trouver les financements adéquats.
Hakim KATEB L’Union pour la Méditerranée (UPM) risque de subir le même sort que le Processus de Barcelone. L’avertissement est donné par le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, qui appuie sa déclaration sur l’éventuelle incapacité de l’Union de financer des projets dans les pays des deux rives de la Méditerranée. S’exprimant jeudi lors d’une rencontre économique, à quelques heures de l’ouverture de la VIIe Réunion de haut niveau hispano-tunisienne, M. Ghannouchi a fait part de ses doutes sur la volonté réelle du nouveau processus euro-méditerranéen de disposer des ressources financières suffisantes pour mener à bien ses projets dans la région. «Les idées ne sont pas claires à ce sujet», a-t-il souligné, en précisant que l’UPM a suscité «tant d’espoirs comme ceux créés par le Processus de Barcelone en 1995.» Cependant, il a précisé que pour que «l’illusion ne se transforme en déception, des programmes et mesures concrètes sont nécessaires» dans des domaines comme celui des infrastructures. «Croire que nous pourrons avoir cette illusion sans financement n’est pas réaliste. Nous avons gagné le pari du nombre, mais nous devons gagner le pari de la qualité», a affirmé M.Ghannouchi. Ce dernier croit d’autant plus à cette option qu’il la réitère lors d’une conférence de presse animée conjointement avec le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero. «Nous ne pouvons pas avoir de grandes ambitions et lancer de grands projets d’infrastructures s’il n’y a pas une volonté de trouver les financements adéquats», a fait remarquer Mohamed Ghennouchi. Celui-ci croit dur comme fer que le processus euro-méditerranéen ne pourra avancer s’il n’est pas accompagné de fonds économiques suffisants. Une réalité déjà confirmée par le passé, et qui serait derrière l’échec cuisant accusé par le Processus de Barcelone. En mettant l’accent sur ce point, le Premier ministre tunisien se réfère aux inégalités existant encore entre les pays des deux rives de la Méditerranée. Le fossé s’est, en effet, creusé davantage avec les restrictions imposées par les pays européens à la circulation des personnes, un des points cruciaux qui met souvent des bâtons dans les roues des projets devrant liés les pays des deux rives. Par ailleurs, la réunion hispano-tunisienne a permis aux deux parties de consolider leur coopération bilatérale. Ainsi, le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a exprimé son soutien à une candidature tunisienne pour occuper le poste de secrétaire général de l’UPM, après que la Tunisie ait soutenu Barcelone pour accueillir le siège de l’Union. «L’Espagne souhaite et soutient qu’un Tunisien soit à la tête du secrétariat de l’UPM», a souligné M.Zapatero lors d’une conférence de presse conjointe avec Ghannouchi. Dans ce contexte, les deux responsables ont exprimé leur volonté d’oeuvrer de concert pour que l’UPM progresse et se concrétise à travers des projets qui permettent de favoriser une plus grande égalité entre les pays des deux rives de la Méditerranée. Pour M.Zapatero, cette coopération est «vitale et doit se traduire le plus rapidement possible par des programmes de coopération dans les domaines de l’énergie, de l’environnement et de l’infrastructure, notamment.» (Source : « L’Expression » (Magazine hebdomadaire – Tunis), le 22 Novembre 2008)