24 novembre 2008

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TUNISNEWS

8 ème année,N° 3107 du 24.11.2008

 archives : www.tunisnews.net  

 


Luiza Toscane: Hospitalisation d’Abdellatif Bouhjila – Il poursuit sa grève de la faim
Appel au Président de la République de Tunisie en raison de craintes pour l’intégrité physique et psychologique d’un ancien prisonnier
Tunisia Watch: Sadok CHOUROU interpellé par la police tunisienne
Jomaa Hajji: Adnène subit les pires humiliations
Leila Khaled Labidi: Sauvez Mon Mari
AP: Tunisie: un présumé terroriste extradé d’Italie écope de 11 ans de prison
AFP: Washington réclame à la Belgique l’extradition d’un (tunisien, NDLR) membre d’Al-Qaïda
AFP: Conférence euro-africaine à Paris pour une gestion concertée des migrations
AfricanManager: Tunisie : Qui est Imed Trabelsi ?
L’Expression : Union pour la Méditerranée: La Tunisie fait part de ses doutes
Le Temps Lundi : Interview de Me Abdelaziz Mzoughi, l’une des personnalités dissidentes d’Ettajdid
Le Temps Lundi : Parlons sexualité
AFP: Syrie: Bruxelles proposera « très bientôt » un nouvel accord d’association

 

Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com

 


 Hospitalisation d’Abdellatif Bouhjila Il poursuit sa grève de la faim

En grève de la faim à son domicile depuis le 2 octobre dernier, Abdellatif Bouhjila, en proie à des douleurs aux reins, a dû faire venir un médecin la semaine dernière, qui lui a branché une perfusion. Samedi et dimanche, il a ressenti des douleurs qu’il dit être d’origine cardiaque. Ce matin, au vu de son état critique, sa famille a dû le transporter par ses propres moyens après avoir fait appel, en vain, à une ambulance, à l’hôpital Charles Nicolle où il subit un bilan dans une unité de contrôle. Abdellatif Bouhjila est toujours en grève de la faim. Bien qu’hospitalisé, il n’arrêtera son mouvement que lorsqu’il aura la conviction que les différentes pathologies dont il souffre sont réellement soignées. Pour rappel : A. Bouhjila est un ancien prisonnier politique, qui a été libéré en novembre 2007 et qui n’a pu se faire soigner depuis sa sortie de prison. Le passeport qui lui aurait permis de se soigner à l’étranger lui a également été refusé. Sa grève de la faim lui a valu des soutiens nationaux et internationaux qui viennent de s’enrichir d’une mobilisation de médecins en France (se reporter au document ci-apres) (1). Du côté des autorités, deux réactions sont à noter : une visite d’émissaires du ministère de Santé venus s’enquérir de son état et de ses doléances, qui ont formulé des promesses sans lendemain. Et, la semaine dernière, Fakher Fatmi, un ex co-accusé ainsi qu’ex co-détenu d’Abdellatif Bouhjila, et également un ami à lui, a reçu une visite de la police. Cette dernière l’a prié de transmettre à Abdellatif Bouhjila qu’il serait soigné s’il mettait fin à sa grève de la faim. Abdellatif Bouhjila s’était lancé également, du 10 au 14 novembre, dans une grève de la soif, à laquelle il a dû renoncer, en danger de mort. Cette dernière avait été à l’origine d’une couverture médiatique au niveau international. Luiza Toscane   (1) Pour joindre les signataires : Albert Herszkowicz Mémorial98@noos.fr Association mémorial 98 7 rue Bernard de Clairvaux 750003 Paris 

 

Dr Albert Herszkowicz Médecin de santé publique Paris Dr Hubert Isnard Médecin de santé publique Paris Dr Christine Barbier Médecin de santé publique Paris    

Appel au Président de la République de Tunisie en raison de craintes pour l’intégrité physique et psychologique d’un ancien prisonnier

 

Monsieur le Président, Alertés par des articles dans la presse française et par l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) nous nous adressons à vous pour vous demander d’intervenir très rapidement  en faveur du droit aux soins de M. Abdelatif Bouhjila.   Cet ancien prisonnier politique, a entamé une de la grève de la faim depuis le 2 octobre 2008, afin de protester contre le refus des autorités de votre pays de lui accorder l’accès aux soins et lui fournir un passeport afin de bénéficier de soins à l’étranger. Par ailleurs, il est sous surveillance policière renforcée.   Selon les informations reçues, M. Abdelatif Bouhjila a été condamné en appel, en 2001, à onze ans de prison ferme pour appartenance à une organisation terroriste. Il a été libéré en septembre 2007 suite à votre pardon présidentiel.   M. Abdelatif Bouhjila a déjà totalisé, durant son séjour en prison, plus de 900 jours de grèves de la faim, destinées à obtenir l’amélioration de ses conditions de détention. Il souffre de nombreuses maladies et il a subi une opération du rein lorsqu’il était en prison en 2002. Sa santé s’est détériorée du fait de mauvais traitements en prison et des multiples grèves de la faim.   Depuis sa libération, M. Adbelatif Bouhjila n’a pas accès à ses dossiers médicaux et ses rendez-vous médicaux sont systématiquement repoussés.   En tant que médecins soucieux de l’accès aux soins pour tous et particulièrement pour les personnes les plus en difficulté nous vous alertons sur cette situation lourde de dangers.   Aussi nous vous demandons Monsieur le Président, de garantir, en toutes circonstances, la sécurité et l’intégrité physique et psychologique de M. Adbelatif Bouhjila, mettant à sa disposition des soins médicaux appropriés; Veuillez recevoir l’assurance de nos sentiments respectueux et de notre détermination à agir pour que soit garanti l’accès aux soins de Mr Bouhjila   · M. Zine el-Abidine Ben Ali, Président de la République, Palais de Carthage, 2016 Carthage, Tunisie, Fax: +216 71 744 721 ou +216 71 731 009    


Sadok CHOUROU interpellé par la police tunisienne

 
Sadok CHOUROU, ex-président du mouvement tunisien ENNAHDHA, dernièrement libéré à l’occasion du 7 novembre dernier après voir purgé plus de 17 ans d’une peine de prison à perpétuité, vient d’être interpellé par la police hier matin tunisienne. Des policiers ont perquisitionné à son domicile vendredi 21/11/2008 à 09h00 du matin et l’ont amené au siège de la police de Ben Arous ou il a été retenu jusqu’a 19 heure. Son interrogatoire aurait porté sur ses contacts et ses déclarations publiques depuis sa libération. Son interpellation, rappelle ceux subi par Ali Laaraiedh, ancien porte parole du même organisation dont la dernière le 1er novembre 2008, fait remarquer un communiqué de l’association internationale de soutien au prisonniers politiques (AISPP) qui dénonce dans ces pratiques une politique de répression politique visant les anciens prisonniers politiques au dépens de leurs droits garantie par la loi. Son domicile a été assiégé par la police qui a bloqué tous les accès le samedi 22 pour empêcher la tenue d’une fête de congratulation pour sa libération et obliger tous les invités de rebrousser chemin, ont rapporté plusieurs invités. (Source : le blog « Tunisia Watch » de Mokhtar Yahyaoui, le 24 novembre 2008) Lien: http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2008/11/23/sadok-chourou-interpelle-par-la-police-tunisienne.html
 

Veuillez trouver ci-après 2 lettres de Mmes Jomaa Hajji, épouse de Mr Adnane Hajji   et Leila Labidi épouse de Mr Béchir Labidi et mère de Modhaffar  Labidi, en prison  pour : Appartenance à une bande ; participation à une entente en vue de préparer et de commettre une agression contre les biens et  les personnes ; distribution, vente et exposition de publications destinées à la diffusion en vue de troubler l’ordre public. Mouhieddine Cherbib
 
Le Comité de Soutien aux Habitants du Bassin Minier de Gafsa Traduction des deux articles parus dans la partie arabe du journal Attariq Al Jadid.(numéro 103 du 22 novembre 2008)  
 

A- Adnène subit les pires humiliations,

écrit par Jomaa Hajji : Voilà plus de cinq mois que les saisons s’engrènent et que les vaines promesses se suivent, mais les enfants de Redyef subissent toujours leur calvaire derrière les barreaux. Mon mari atteint d’hypertension artérielle,hypercholestérolémie et n’ayant qu’un seul rein( après m’avoir fait don du deuxième) est confronté aux pires humiliations et provocations de la part des autorités pénitentiaires. A titre d’exemple : – il est soumis à la fouille à corps à chaque visite de sa famille ou de ses avocats. – il a été examiné par le médecin menotté et sous haute surveillance. J’ai informé ses avocats de toutes ces exactions et je me réserve le droit de porter plainte à l’encontre des auteurs de ces faits. Je réitère mes appels qu’une enquête soit ouverte afin que les responsables soient poursuivis, que mon mari fasse l’objet d’un examen médical sérieux et pour toutes ces raisons je demande qu’il soit transféré  à la prison civile de Gafsa. En dernier lieu, j’en appelle à toutes les personnes éprises de liberté, aussi bien en Tunisie qu à l’extérieur de s’unir à moi pour exiger la fin de ces injustices, libérer les détenus et stopper les poursuites à l’encontre de nos enfants, nos maris et nos frères du bassin minier dont le seul « crime » à été d’exercer leur statut de citoyen et d’oser réclamer leur droit au travail et leur part de la richesse nationale. Jomaa Hajji  

B- Sauvez Mon Mari ,

écrit par Leila Khaled Labidi : Que mon mari et mon fils soient tous deux en prison suite à des accusations que tout le monde sait fabriquées de toutes pièces,n’est-il pas suffisant ?Faut-il que la famille subisse pressions et harcèlements ? N’est-il pas venu le temps de mettre fin à nos souffrances en libérant nos frères, nos enfants et nos maris ? Ces questions sont inhérentes à mes souffrances chaque fois que je rends visite à mon fils dans la prison de Gafsa et mon mari dans la prison de Kasserine ; mon mari âgé de plus de cinquante ans,qui est atteint d’hypertension artérielle et à qui on refuse les soins nécessaires à son état de santé qui se dégrade de plus en plus. J’ai constaté à ma dernière visite que malgré les antibiotiques qui lui ont été donnés pour combattre la grippe, il souffre encore d’un problème dentaire et il est privé de soins médicaux nécessaires ; même les médicaments que nous lui apportons en prison ne lui parviennent qu’après maintes négociations. Les prisonniers n’ont-ils pas le droit aux soins nécessités par leurs état de santé ? Une simple grippe peut-elle perdurer plus d’un mois ? Où est la justice ? Où sont les droits de l’Homme ? En tant que mère et épouse, je cris haut et fort et j’en appelle aux autorités, aux forces vives de la nation – syndicalistes,politiques,journalistes et militants des droits de l’Homme- à intervenir pour libérer mon mari et mon fils, ainsi que tous les jeunes incarcérés de la ville de Redyef et de toutes les villes du Bassin Minier qui n’ont commis que le « crime » d’exprimer leur refus des inégalités sociales. De même que je demande à toutes ces forces de faire pression pour que mon mari, Bechir Labidi, soit très vite examiné par des spécialistes pour stopper la dégradation de son état de santé. Ce droit est supposé garanti aussi bien juridiquement qu’humainement. Leila Khaled Labidi
 


Tunisie: un présumé terroriste extradé d’Italie écope de 11 ans de prison

AP Lundi 24 novembre, 21h43 Un Tunisien extradé par l’Italie, Sami Essid Ben Khémaïs, a été condamné par le tribunal militaire de Tunis à 11 ans de prison pour « appartenance en temps de paix à une organisation terroriste opérant à l’étranger », a-t-on appris lundi auprès de son avocat, Me Samir Ben Amor. Suspecté d’activités terroristes, le prévenu avait été arrêté en Italie après un séjour en Afghanistan, puis condamné en février 2002 à six ans et deux mois de prison et à l’expulsion dans deux affaires « n’ayant aucun rapport avec le terrorisme », selon l’avocat. Il a été livré aux autorités tunisiennes en juin dernier, malgré une décision de la Cour européenne des droits de l’Homme ordonnant la suspension de l’expulsion, de crainte qu’il subisse des traitements inhumains en Tunisie. A son retour, il a fait opposition à des jugements par défaut le condamnant à 100 ans de prison pour appartenance à deux organisations distinctes: « les partisans de la voie du Prophète et ses compagnons » (ahl assunah wal jamaâ), qui opère en Italie, et « les phalanges de l’appel au combat » (saraya addaâwa wal jihad), basée en Afghanistan, selon l’acte d’accusation. Lors de son interrogatoire samedi dernier, le prévenu a nié ces accusations, affirmant s’être rendu en Afghanistan pour étudier les sciences religieuses. Son avocat a, quant à lui, plaidé l’acquittement en s’appuyant sur « l’absence de preuves quant à l’existence de ces organisations sur les listes établies tant par les Nations Unies, les Etats-Unis, le Canada que l’Europe ». AP
 


Washington réclame à la Belgique l’extradition d’un (tunisien, NDLR) membre d’Al-Qaïda

 

AFP, le 24 novembre 2008 à 12h51 BRUXELLES, 24 nov 2008 (AFP) – La justice américaine a demandé à la Belgique l’extradition d’un Tunisien soupçonné par Washington d’avoir développé pour Al-Qaïda des activités « plus larges » que le projet d’attentat pour lequel il a été condamné à Bruxelles, a annoncé lundi la justice belge. Une première juridiction belge a donné son feu vert, pour l’essentiel, à cette requête, mais l’intéressé, Nizar Trabelsi, a fait appel et la procédure pourrait prendre beaucoup de temps avant une réponse définitive. « Les Américains estiment que Nizar Trabelsi est un membre actif d’Al-Qaïda qui développait aussi des activités terroristes en dehors de ce pour quoi il a déjà été condamné en Belgique », a expliqué lors d’une conférence de presse la porte-parole du Parquet fédéral, Lieve Pellens. Nizar Trabelsi avait été arrêté deux jours après les attentats du 11 septembre 2001 et condamné en juin 2004 à dix ans d’emprisonnement en Belgique pour avoir projeté, avec d’autres sympathisants islamistes, un attentat-suicide au camion piégé contre la base militaire belge de Kleine Brogel (nord), où sont stationnés des soldats américains. Nizar Trabelsi, un ancien joueur de football professionnel tombé dans la drogue puis passé par les camps d’Al-Qaïda en Afghanistan, avait également été cité dans un projet un attentat contre l’ambassade des Etats-Unis à Paris, mais cette charge n’avait pas été retenue lors du procès de Bruxelles. Lors de son procès, il avait affirmé son allégeance à Oussama Ben Laden, le dirigeant du réseau terroriste Al-Qaïda. Mme Pellens n’a pas détaillé les faits que Trabelsi aurait commis hors de Belgique et pour lesquels Washington souhaite le juger, mais elle a mentionné plusieurs charges retenues contre lui. Elle a ainsi indiqué qu’un « grand jury » du District of Colombia l’avait « incriminé » le 16 novembre 2007 de « participation à une association de malfaiteurs visant à l’assassinat de ressortissants américains en dehors des Etats-Unis », un crime passible de l’emprisonnement à vie. Il est également accusé d’avoir participé à une « association de malfaiteurs pour l’usage et la tentative d’usage d’armes de destruction massive », pour laquelle il risque également la prison à vie, ainsi que pour avoir fourni un « soutien matériel et des ressources (financières) à une organisation terroriste étrangère », passible de 15 ans de prison, selon Mme Pellens. Un tribunal belge de première instance, celui de Nivelles, où est emprisonné Nizar Trabelsi, a « pour une bonne part » validé jeudi dernier la demande d’extradition, à condition que Trabelsi ne soit pas rejugé pour les faits commis en Belgique, a expliqué la porte-parole. Nizar Trabelsi a toutefois fait appel de la décision d’extradition, qui sera réexaminée à Bruxelles dans « deux ou trois semaines » et qui pourrait finir devant la Cour de cassation, la plus haute juridiction nationale, selon Mme Pellens. Et au terme de la procédure, il appartiendra au ministre de la Justice, Jo Vandeurzen, de trancher, la justice n’ayant pas à se prononcer sur l' »opportunité politique de procéder à l’extradition », a encore souligné la porte-parole du parquet fédéral. AFP  

Conférence euro-africaine à Paris pour une gestion concertée des migrations

 

AFP, le 24 novembre 2008 à 10h36 Par Amer OUALI PARIS, 24 nov 2008 (AFP) -L’Union européenne qui a durci sa politique d’accueil des étrangers organise mardi à Paris une deuxième conférence ministérielle euro-africaine sur la migration, avec pour but d’associer les pays d’origine à la lutte contre l’immigration clandestine.   Nouvelle étape du processus engagé lors d’une première conférence à Rabat en juillet 2006, le rendez-vous de Paris intervient un mois après l’adoption par l’UE d’un « pacte pour l’immigration et l’asile » inspiré par la France et appelé à réguler les flux migratoires en fonction des besoins de main-d’œuvre des Etats de l’UE. La conférence de Rabat s’était assigné pour but d’établir un « partenariat étroit » entre pays d’origine et pays de destination qui combine aide au développement et lutte contre l’immigration irrégulière par le renforcement des contrôles aux frontières et les accords de réadmission des clandestins. Elle faisait suite à la dramatique crise migratoire dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla (nord du Maroc), prises d’assaut à l’automne 2005 par des milliers de candidats africains à l’émigration. Des incidents frontaliers meurtriers s’en étaient suivis, précédant la dispersion dans le désert de milliers d’Africains puis leur expulsion. A Paris, quelque 80 délégations sont attendues, dont les 27 Etats membres de l’UE et 27 pays africains : les 15 pays de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), les 6 pays de la Cemac (Communauté Economique et Monétaire en Afrique Centrale), quatre pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA – Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie- mais sans l’Algérie), l’Egypte et la République démocratique du Congo. La conférence devrait approuver un programme de coopération pour les trois prochaines années (2009-2011) qui portera sur l’organisation de la migration légale, la lutte contre l’immigration irrégulière ainsi que le « renforcement des synergies entre migration et développement ». La France qui assure jusqu’à la fin de l’année la présidence de l’UE devrait faire la promotion des accords sur la gestion des flux migratoires signés avec le Congo, le Gabon et le Sénégal. La conférence a été préparée par trois réunions d’experts: à Rabat en mars 2008 (migration légale), à Ouagadougou en mai (migration irrégulière) et à Dakar en juillet (synergie migration-développement). Près de 8 millions d’étrangers vivent « sans papiers » dans les pays de l’UE. En amont de cette rencontre officielle, quelque 300 ONG du collectif « des ponts, pas des murs » qui avait organisé les 17 et 18 octobre à Paris un sommet « citoyen » sur les migrations, ont dénoncé « le caractère essentiellement sécuritaire et utilitariste des politiques migratoires » de l’UE. Le Pacte entériné par l’UE le 16 octobre dernier est décrié par les défenseurs des Droits de l’homme pour ses aspects répressifs et son ambition de mettre en place une immigration « choisie » permettant d’attirer des étrangers les plus qualifiés, tout en repoussant les autres. En Afrique, certains le décrivent comme un « mur » érigé par l’Europe face aux « désespérés » de l’Afrique durement frappée par la crise alimentaire mondiale. « L’immigration illégale est un rêve fou, un eldorado qui n’existe plus », a répondu le ministre français de l’immigration Brice Hortefeux. Le ministre participait le 6 octobre à l’inauguration à Bamako d’un « centre d’information et de gestion des migrations » (Cigem) financé par la Commission européenne.


 
 

 

Tunisie : Qui est Imed Trabelsi ?

 
par: AM. Comme nous l’avions annoncé depuis le mois d’avril 2007 sur nos colonnes, Imed Trabelsi a pris l’enseigne Bricorama et le site Internet tunisien est déjà accessible à partir de la plateforme informatique du groupe français même. Comme nous l’avions alors précisé, le partenaire tunisien de l’enseigne française, est le groupe «Med. Business Holding» qui appartiendrait à l’homme d’affaire tunisien Imed Trabelsi. Ce dernier a signé avec l’enseigne française, un accord de type master-franchises pour la Tunisie et la Libye. Qui est donc MBH et que contient ce groupe ? La création du groupe Med Business Holding remonte au 10 mai 2000, même si cette enseigne n’était qu’une nouvelle dénomination de son ancienne société «Univers Group» qui changera ensuite d’identité visuelle pour «fédérer tous ses établissements sous une image lumineuse, vivante et conviviale, une nouvelle identité visuelle, symbole de la phase clé de notre développement et la mutation en cours», dira l’entreprise. Ce groupe comporte 10  entreprises dans  des domaines variés qui vont de l’agriculture, à la construction, au commerce de la distribution, en passant par le commerce international et l’immobilier. Le groupe déclare, pour l’instant et pour  3 de ses entreprises uniquement, un chiffre d’affaire global de 110 MDT, pour l’année 2005. Le Pool agriculture. Le groupe de l’homme d’affaires tunisien, comme dit plus haut, comporte dix entreprises, actives dans trois grands pôles d’activités d’où n’est absente que l’industrie. Il a y a d’abord le pôle agricole. On y trouve la société «Agrimed » qui a pour objet l’exploitation des terrains agricoles par l’achat, la vente ou la location des terrains agricoles, l’import et l’export de tous matériels agricoles, l’achat, l’importation, l’exportation de tous les produits agricoles engrais, semences et en général tous les produits chimiques et naturels intervenants dans le domaine agricole. On y trouve ensuite la «Société de Distribution du Nord ». Elle a pour objet la commercialisation, la vente et la distribution et la fabrication de tous les produits alimentaires et agroalimentaires, les produits alcoolisés, bière et vins et autres. Elle est aussi active, selon ses documents juridiques, dans la création, l’acquisition et l’exploitation de tout autre fond ou établissement se rattachant à cet objet. La société se donne aussi pour objet, d’avoir des  participations, directes ou indirectes, dans toute opération industrielle ou commerciale  pouvant être rattachées a l’une de ses activités. Le Pool immobilier. Imed Trabelsi et son groupe «Med Business Holding», est aussi dans l’immobilier et les activités qui s’y rattachent. On y trouve ainsi la société «Batimed » dont l’objet est «la construction, l’édification de logement collectifs et semi collectifs et individuels à usage d’habitation, d’administration industriel et commercial et en général tous les travaux de bâtiments intervenants dans le domaine de la construction de tous types de logement, cet objet englobe tous les activités annexes tel que les activités d’électricité, de plomberie, de chauffage et climatisation et voieries». Et dans la même activité, il est aussi à la tête de la société dénommée «Cash&Carry». Cette dernière, qui réalisait en 2005, un chiffre d’affaire de 11 MDT et employait une dizaine de personnes, est spécialisée dans «la vente en gros de matériels de constructions». Dans ce même pôle d’activité immobilière, on retrouve la société «Loft Immobilier », dont on voit un magasin dans la région du Lac, en banlieue tunisoise. L’entreprise se donne pour objet, «la réalisation de toute opération se rapportant à la promotion immobilière et notamment le lotissement et l’aménagement des terrains destinés principalement à l’habitation, au commerce, à l’administration et à l’industrie. La construction ou la rénovation d’immeubles individuels semi collectifs ou collectifs à usage d’habitation, commercial, professionnel ou administratif. La participation directe ou indirecte à toute opération commerciale industrielle pouvant se rattacher directement ou indirectement à l’un des objets précisés par voie de création de sociétés nouvelles, d’apports de souscription ou d’achat de titres ou droits sociaux, fusions, associations, participations ou autrement. D’une manière générale, toutes autres opérations commerciales, industrielles, financières, mobilières ou immobilières se rattachant directement ou indirectement à l’objet social ou à tout autre objet similaire ou connexe». On peut aussi inclure l’enseigne «Bricorama » dont l’ouverture serait prévue, selon diverses sources, pour le 1er trimestre 2009. L’enseigne disposera d’un parc de cinq hectares dans la région de «Sebbelet Ben Ammar » à proximité d’un des hypermarchés de l’axe routier nord de Tunis. Elle se donne pour objet social «l’achat, la vente et la distribution en gros de tous les articles de bricolage, d’électricité & luminaire, de menuiserie, de bois & dérivés, de peinture & colles, de revêtements murs & sols, d’accessoires automobiles & motocyclettes, de jardinages, d’outillages, de quincaillerie, de plomberies & sanitaires, de décoration & d‘aménagement de la maison, du bâtiment & de la construction et de meubles & d’ameublement ». Mais aussi «la participation de la société, par tous moyens, directement ou indirectement, dans toutes opérations pouvant se rattacher à son objet par voie de création de sociétés nouvelles, d’apport, de souscription ou d’achat de titres ou droits sociaux, de fusion ou autrement, de création, d’acquisition, de location, la prise, l’acquisition, l’exploitation ou la cession de tous procédés et brevets concernant ces activités », ce qui pourrait faire comprendre qu’Imed Trabelsi ne compterait pas en rester là. Les ascenseurs et le trading. L’homme d’affaires dispose aussi d’au moins trois autres entreprises commerciales. On le retrouve ainsi dans le commerce des ascenseurs, à travers «GE XXI, Ascenseurs Tunisia Sarl», une compagnie spécialisée dans le transport vertical, à travers «L’Internationale Trading Compagnie», active dans le commerce et le négoce International des produits et services, la représentation, la vente, la location, l’importation et l’exportation des produits et services à l’échelle internationale et à travers la société «Univers Equipements » dont l’objet est le commerce International et l’import- export de tous produits. Cette dernière emploi 11 personnes et déclarait en 2005, un chiffre d’affaire de 86 MD. Dernière entreprise du groupe, la «Univers Autoroute & Signalisations» qui a pour activité le traçage et la signalisation des autoroutes. Elle fait travailler  7 personnes et déclarait en 2005, un chiffre d’affaire de 13 MD. Pour ceux qui ne connaissent pas le Groupe d’Imed Trabelsi, c’est donc désormais chose faite. (Source : « AfricanManager.com » (portail économique – Tunis), le 24 novembre 2008) Lien : http://www.africanmanager.com/site_fr/detail_article.php?art_id=119724

Union pour la Méditerranée: La Tunisie fait part de ses doutes

Selon son Premier ministre, l’Union ne peut se réaliser s’il n’y a pas une volonté de trouver les financements adéquats.  

Hakim KATEB L’Union pour la Méditerranée (UPM) risque de subir le même sort que le Processus de Barcelone. L’avertissement est donné par le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, qui appuie sa déclaration sur l’éventuelle incapacité de l’Union de financer des projets dans les pays des deux rives de la Méditerranée. S’exprimant jeudi lors d’une rencontre économique, à quelques heures de l’ouverture de la VIIe Réunion de haut niveau hispano-tunisienne, M. Ghannouchi a fait part de ses doutes sur la volonté réelle du nouveau processus euro-méditerranéen de disposer des ressources financières suffisantes pour mener à bien ses projets dans la région. «Les idées ne sont pas claires à ce sujet», a-t-il souligné, en précisant que l’UPM a suscité «tant d’espoirs comme ceux créés par le Processus de Barcelone en 1995.» Cependant, il a précisé que pour que «l’illusion ne se transforme en déception, des programmes et mesures concrètes sont nécessaires» dans des domaines comme celui des infrastructures. «Croire que nous pourrons avoir cette illusion sans financement n’est pas réaliste. Nous avons gagné le pari du nombre, mais nous devons gagner le pari de la qualité», a affirmé M.Ghannouchi. Ce dernier croit d’autant plus à cette option qu’il la réitère lors d’une conférence de presse animée conjointement avec le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero. «Nous ne pouvons pas avoir de grandes ambitions et lancer de grands projets d’infrastructures s’il n’y a pas une volonté de trouver les financements adéquats», a fait remarquer Mohamed Ghennouchi. Celui-ci croit dur comme fer que le processus euro-méditerranéen ne pourra avancer s’il n’est pas accompagné de fonds économiques suffisants. Une réalité déjà confirmée par le passé, et qui serait derrière l’échec cuisant accusé par le Processus de Barcelone. En mettant l’accent sur ce point, le Premier ministre tunisien se réfère aux inégalités existant encore entre les pays des deux rives de la Méditerranée. Le fossé s’est, en effet, creusé davantage avec les restrictions imposées par les pays européens à la circulation des personnes, un des points cruciaux qui met souvent des bâtons dans les roues des projets devrant liés les pays des deux rives. Par ailleurs, la réunion hispano-tunisienne a permis aux deux parties de consolider leur coopération bilatérale. Ainsi, le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a exprimé son soutien à une candidature tunisienne pour occuper le poste de secrétaire général de l’UPM, après que la Tunisie ait soutenu Barcelone pour accueillir le siège de l’Union. «L’Espagne souhaite et soutient qu’un Tunisien soit à la tête du secrétariat de l’UPM», a souligné M.Zapatero lors d’une conférence de presse conjointe avec Ghannouchi. Dans ce contexte, les deux responsables ont exprimé leur volonté d’oeuvrer de concert pour que l’UPM progresse et se concrétise à travers des projets qui permettent de favoriser une plus grande égalité entre les pays des deux rives de la Méditerranée. Pour M.Zapatero, cette coopération est «vitale et doit se traduire le plus rapidement possible par des programmes de coopération dans les domaines de l’énergie, de l’environnement et de l’infrastructure, notamment.» (Source : « L’Expression » (Magazine hebdomadaire – Tunis), le 22 Novembre 2008)  


Interview de Me Abdelaziz Mzoughi, l’une des personnalités dissidentes d’Ettajdid

 
Lors du 2ème congrès d’Ettajdid en juillet 2007 qui devait unifier le parti et un groupe de personnalités indépendantes démocratiques et progressistes une dissidence s’est produite et plusieurs militants d’Ettajdid et des indépendants ont boycotté les travaux du congrès. Depuis plusieurs tentatives de réconciliation pour la réintégration de ces mécontents ont échoué . Mais le premier secrétaire du parti Ahmed Brahim dans une interview au Temps du lundi 10 novembre a déclaré que la direction du parti reste toujours ouverte au dialogue. Pour en savoir plus nous avons invité Me Abdelaziz Mzoughi une des personnalités indépendantes qui fait partie du groupe qui a quitté le congrès. Il nous parle ici de la réconciliation et des origines de la crise et d’autres questions. Interviews.  Le Temps: Rappelez-nous les causes de la dissidence à Ettajdid? Me Abdellaziz Mzoughi: lors des élections présidentielles de 2004 l’initiative démocratique qui est une sorte d’alliance entre Ettajdid et des personnalités indépendantes et progressistes a présenté un candidat. Mais le but essentiel de cette candidature  n’était pas électoral mais politique. Il consistait à rassembler l’ensemble des sensibilités démocratiques et de gauche pour fonder  un mouvement  diversifié représentant toutes les couches  progressistes de la sphère politique tunisienne. Et après  le succès relatif de la campagne électorale certains d’entre nous ont pensé qu’on pouvait fédérer les courants progressistes au sein d’un parti légal qui existait déjà. A savoir Ettajdid Mohamed Harmel le secrétaire général à l’époque de ce parti à qui j’adresse à cette occasion un hommage, a entériné cette démarche et c’est ainsi que se sont déclenchés les préparatifs du 2ème congrès d’Ettajdid qui devait être le point d’orgue de l’unification des tendances progressistes et démocratiques de l’opposition  tunisienne.  •C’est un début prometteur mais après? -Le congrès n’a malheureusement pas tenu ses promesses les enjeux du contrôle du parti et les problèmes de succession l’ont remporté sur la démarche unitaire et c’est avec une brutalité  inouie qu’on a liquidé l’ensemble de ceux qui n’étaient pas  favorables à cent pour cent au nouveau premier secrétaire. Il faut  dire à la décharge des auteurs de ce véritable coup de force que le projet tel qu’il est conçu par ses prometteurs était trop ambitieux. Car il prétendait réaliser en même temps une passation  entre l’ancien secrétaire général et ceux qui attendaient depuis longtemps de lui succéder et un rassemblement de l’ensemble des forces démocratiques et progressistes. Et c’est presque naturellement que le premier enjeu a pris le dessus.  •C’est là donc où résident les causes de la dissidence? Les congressistes qui ont constaté cette déviation de l’objectif initial ont donc, à des moments divers quitté le congrès.  •Mais les travaux du congrès ont continué et une nouvelle direction a été choisie. -Oui et ceux qu’on appelle aujourd’hui les « mécontents » après une période de légitime colère ont renoué  le dialogue avec les instances dirigeantes issues du congrès. Une commission bipartite a été créée à cet effet. Car aux « mécontents » de l’extérieur qui ont quitté le congrès se sont joints les « mécontents » de l’intérieur qui ont publié un communiqué appelant à une réconciliation. Au départ les dissidents de l’extérieur réclamaient la tenue d’un congrès extraordinaire. Mais après dans une démarche de bonne volonté ils se sont ralliés à l’idée qu’il fallait trouver un compromis organisationnel et politique avec la direction issue du congrès. Leur proposition était très simple. Il fallait selon eux réintégrer l’ensemble des militants qui ont participé activement à la préparation du congrès, au sein de toutes les instances du parti c’est-à-dire le comité central, le bureau politique et le secrétariat.  •Quelle a été la réaction de la direction du parti à cette proposition? -Arguant des problèmes juridiques liés à l’application stricte du règlement intérieur, la direction a refusé cette proposition et proposé l’attribution de postes d’observateurs au comité central à ceux qui ont quitté le parti au cours du congrès.  •Et votre réaction? -En dehors du fait que les problèmes juridiques ou politiques ne sont mis en avant que pour masquer des différends politiques. Il s’est  trouvé même du point de vue juridique  que le règlement intérieur prévoyait qu’entre deux congrès il est possible d’augmenter de 25% c’est-à-dire de 10 membres  la composition du comité central. Donc nous avons avancé cette proposition mais à condition de réintégrer ceux qui ont quitté le congrès à tous les échelons du parti . La direction  nous a répondu  qu’elle soumettra cette proposition au comité central. Ce dernier s’est réuni et a accepté notre proposition mais la direction du parti est revenue à sa proposition initiale de postes d’observateurs. Nous avons donc décidé de rompre les pourparlers et nous avons publié  un communiqué dans lequel nous analysons les résultats du congrès que nous considérons négatifs.  •Quelles sont les grandes lignes de ce communiqué? -Pour nous il est tout à fait bizarre qu’un parti qui veut s’ouvrir réduise le nombre des membres de son comité central de 70 à 40 membres et que ses dirigeants estiment positifs les résultats d’un congrès où des personnalités aussi importantes tel l’ancien président du conseil central et candidat à la présidentielle de 2004 Mohamed Ali Halouani qui a claqué la porte en plein congrès et que d’autres personnes aussi symboliques et représentatives de l’esprit d’ouverture comme Mme Sana Ben Achour soit restée sur le bord de la route sans compter d’autres personnalités du monde syndical tels que Mustapha Ben Ahmed, Chedli Lajimi, Yacine Guiga et Salah Toumi qui ont décidé  de quitter le congrès.  •Mais qu’est-ce vous comptez faire? -Ceux qui ont pris  la responsabilité de régler les problèmes du 2ème congrès de la façon dont ils ont pu les régler doivent  assumer aujourd’hui leur responsabilité. Nous ne ferons rien pour contrecarrer leur démarche, mais, nous estimons a priori que la brutalité et l’incohérence avec lesquelles ont été réglées les questions en suspens lors du congrès ont éloigné l’objectif qui était déjà difficile à atteindre celui du rassemblement de toutes les forces progressistes dans le pays qui souffrent  déjà d’un recul historique important.  •Mais concrètement  que comptez-vous faire? -Pour le moment  nous discutons pour savoir ce que nous allons faire certains d’entre nous pensent qu’il faudrait créer sur les mêmes bases une mouvance nouvelle. D’autres pensent qu’il faut continuer à œuvrer pour rassembler l’ensemble des forces démocratiques dans le pays et ne pas ajouter à la division qui prévaut aujourd’hui. Je pense pour ma part que le pays a besoin d’un courant démocratique  progressiste structuré et puissant pour équilibrer un paysage politique dominé par le parti au pouvoir et par les mouvements se réclamant de la religion et qui exercent une interactivité tout à fait  malsaine sur les groupes, les partis et les groupuscules  qui se situent entre eux. •Mais le dialogue avec Ettajdid est terminé? -Je ne sais pas, il y a peut être des freins internes qui bloquent toute possibilité de dialogue. Pour notre part nous restons toujours ouvert au dialogue. Interview réalisée par Néjib SASSI (Source : « Le Temps Lundi » (Hebdomadaire – Tunis), le 24 novembre 2008)  

Parlons sexualité
 
On distribue ces derniers jours aux étudiants des universités des livrets et des dépliants conçus pour informer les jeunes sur tout ce qui a trait à leur vie sexuelle avant et pendant le mariage. Ces publications du ministère de la santé et de l’Office national de la famille et de la population visent également à prévenir les générations de demain contre les maladies sexuellement transmissibles. L’initiative est louable de tous les points de vue ; en effet et comme le souligne le livret élaboré par plusieurs partenaires de l’enseignement supérieur, les jeunes sont jusqu’à nos jours encore mal informés sur la sexualité, la reproduction, la contraception, l’avortement, la stérilité et les services à consulter pour des soins appropriés ou bien pour des informations supplémentaires. Des données chiffrées sont également fournies aux lecteurs sur le Sida en Tunisie. on apprend ainsi que de 1985 à 2005, le nombre total des malades contaminés par le virus du VIH n’a pas dépassé 1299 cas déclarés, que les personnes atteintes de Sida sont au nombre de 807 tandis que le nombre des décès enregistrés parmi la population touchée n’excède pas les 436 cas. Pour ce qui est de la répartition des malades selon leur sexe et leur âge, le document précise que le Sida a touché jusqu’en 2004, 852 hommes contre 300 femmes (ce qui fait un sexe ratio de 3 hommes pour une femme) et que 76 % des personnes atteintes ont entre 20 et 44 ans. D’autre part, parmi les 88 enfants atteints de Sida en Tunisie, 57 ont été contaminés avant leur naissance. Bien d’autres informations et conseils pratiques accompagnent ces statistiques à l’intérieur du livret et du dépliant, et nous invitons tous les jeunes ainsi que leurs parents à lire et à conserver ces précieux documents ; parce qu’un grand nombre de connaissances parmi celles qui y figurent font également défaut aux adultes tunisiens. Néanmoins, nous avons relevé dans le livret et le dépliant quelques failles voire des contradictions entre les deux documents notamment au sujet de la virginité. La sacro-sainte virginité Le livret affirme en effet, après avoir décrit l’hymen de la pucelle, que dans beaucoup de sociétés très attachées à leurs traditions et croyances, les gens établissent à tort un lien direct entre l’inaltérabilité de cette membrane et la virginité sexuelle de la fille, puisque par définition l’hymen ne ferme pas toujours complètement l’entrée du vagin de la vierge. Nous ne discutons pas le renvoi suggéré par les auteurs du livret à notre société arabo-musulmane qui continue d’exiger la virginité de la mariée. Une affaire de divorce pour défaut de virginité de l’épouse a tout récemment défrayé la chronique en France, et a fourni aux ennemis des Arabes et des Musulmans un nouvel argument pour nous traiter tous de barbarie et d’obscurantisme ! C’est certes positif de sensibiliser les citoyens quant à l’absurdité de ce critère, mais la mise au point n’ouvre-t-elle pas la porte à tous les abus et à toutes les hypocrisies. Se fondant sur cette vérité scientifique, toute fille non vierge pour avoir eu des rapports sexuels avant le mariage, peut l’invoquer dans le but de se disculper de toute conduite réprouvée par les traditions. Mais là n’est pas le vrai problème ; parce que le même livret recommande d’attendre jusqu’au mariage pour avoir son premier rapport sexuel (page 10). En même temps que l’attitude émancipée, les concepteurs de la brochure défendent une position plutôt réactionnaire. Et puis comment, avec le retard notable enregistré dans l’âge du mariage actuellement, supporter de rester puceau et pucelle jusqu’à trente ans et plus ? Est-ce que la prévention des maladies sexuelles justifie une aussi stricte abstention ? Un tel discours est à l’évidence irréaliste et ceux à qui il est adressé sont les premiers à s’en moquer ! Dans le dépliant, on donne aussi et très explicitement le même conseil ridicule ; à un autre endroit, les auteurs rappellent aux jeunes filles que la consultation médicale en cas de maladie sexuelle et la prise de médicaments pour la soigner n’altèrent nullement l’hymen. Au terme de la lecture des deux documents, leur destinataire ne sait plus si l’on y défend une certaine liberté sexuelle ou si l’on veut y ménager des sensibilités allergiques à toute émancipation dans ce domaine ! De telle sorte d’ailleurs que le contenu proposé ici et là reproduit la même gêne et la même duplicité constatées dans les dits et gestes de nos concitoyens au sujet de la virginité des futures épouses. Du songe au cauchemar ! A la page 2 du livret, les auteurs précisent que le jeune a besoin du savoir, de la morale et des préceptes religieux pour surmonter les difficultés de l’adolescence et ajoutent que la petite famille n’est plus en mesure aujourd’hui d’assumer son rôle à ces trois niveaux. A qui donc doit-il se fier pour enrichir sa culture sexuelle ? A ses professeurs peut-être, qui n’ont même pas le temps de terminer les programmes dont ils sont chargés ? Aux médias qui hésitent encore à aborder ouvertement et dans un langage différent la question de la sexualité des jeunes, mais qui en revanche font tout pour exacerber leurs pulsions refoulées à travers des images dépourvues de la moindre pudeur ? L’environnement du jeune est peuplé de tartuffes qui conseillent aux autres ce qu’ils ne daignent jamais faire eux-mêmes. C’est un peu pour cela que les adolescents ne font plus confiance aux adultes et aux vieux qui tentent de les ramener au « droit chemin » ; ils ont tous vu comment leurs aînés se comportent dans la rue et les cafés, ils savent maintenant que les amateurs de chair fraîche parmi les « grands » sont de plus en plus nombreux. La sexualité des adultes est tellement riche en exemples vivants de perversité et d’obscénité, qu’il leur est désormais presque impossible à ces jeunes d’accepter des leçons de qui que ce soit ! C’est là où ça devient grave, cette méfiance à l’égard des discours édifiants mais insincères doit nous alarmer tous. On recommande à la même page du livret d’aider les jeunes à acquérir la distance critique indispensable pour ne pas subir passivement les effets néfastes d’une certaine matière publicitaire et musicale. C’est bien ; seulement à qui devrait incomber cette mission et puis ne risque-t-elle pas de nuire aux intérêts de certains qui ont justement choisi les jeunes pour victimes de leur cupidité et qui ont mille fois plus de moyens susceptibles de faire échouer l’entreprise bienfaitrice que n’importe quel éducateur honnête ! Nous sommes peut-être allés trop loin dans l’évaluation de ces documents à vocation d’abord informative et préventive ; c’est que, au fond, nous rêvons de pouvoir changer la société et la vie d’une manière plus générale, à coups de brochures et de dépliants. Nous aimerions voir les générations de demain évoluer sainement sur tous les plans ; mais autour des jeunes il y a tellement de choses et d’individus malsains que notre beau songe risque à tout moment de se transformer en cauchemar ! Badreddine BEN HENDA (Source : « Le Temps Lundi » (Hebdomadaire – Tunis), le 24 novembre 2008)

Syrie: Bruxelles proposera « très bientôt » un nouvel accord d’association

 

 
AFP, le 24 novembre 2008 à 12h39 BRUXELLES, 24 nov 2008 (AFP) – La Commission européenne s’est engagée lundi à proposer « très bientôt » aux pays de l’UE un nouvel accord d’association avec la Syrie, que les Européens veulent encourager pour avoir rétabli des relations diplomatiques avec le Liban. La commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, a salué « les récents développements positifs dans la politique régionale syrienne », en recevant lundi le vice-Premier ministre syrien pour les affaires économiques, Abdallah Dardari. Parmi les progrès enregistrés, elle a cité « l’établissement de relations diplomatiques avec le Liban » en octobre et « les négociations de paix indirectes avec Israël » lancées en mai – même si ces dernières ont été interrompues en juillet pour des raisons de politique intérieure en Israël. Mme Ferrero-Waldner a indiqué que ses services « finalisent une adaptation de l’accord d’association » UE-Syrie aux récents développements et qu’elle présenterait « très bientôt une proposition aux Etats membres de l’UE » avec l’espoir que l’accord soit signé « dans un avenir proche ». Un accord d’association avait été conclu en 2004, mais jamais signé par les Etats membres. La Syrie est l’un des derniers pays du Partenariat euro-méditerranéen à ne pas avoir encore signé un accord d’association avec l’UE, qui permet à ces pays de bénéficier d’une aide financière moyennant l’engagement à poursuivre certaines réformes économiques. Lors d’une visite en octobre à Damas, le diplomate en chef de l’UE Javier Solana avait, en saluant lui aussi le dégel entre Damas et Beyrouth, exprimé l’espoir que l’UE et la Syrie « signent l’an prochain » un tel accord. Les relations de la Syrie et l’UE ont commencé à se normaliser avec la visite du président français Nicolas Sarkozy début septembre à Damas, la première d’un dirigeant occidental depuis cinq ans. Poussé par l’ancien président français Jacques Chirac, l’UE avait gelé ses contacts avec Damas après l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, en février 2005, imputé à la Syrie, ce qu’elle dément. AFP

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