24 janvier 2010

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TUNISNEWS

9 ème année, N° 3533 du 24.01.2010

 archives :www.tunisnews.net 


LTDH Bizerte: Communiqué  à l’opinion publique C.I.L.A.E: Le procès en appel du psychiatre franco-tunisien reporté pour la 5ème fois au lundi 25 janvier 2010 !!! AP: Visite en Tunisie du rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’homme et la lutte antiterroriste Nouvelobs: Le sort encore incertain de Taoufik Ben Brik Reuters: Tunisian judge keeps journalist in prison: lawyer Reuters: Highlights of Clinton speech on Internet freedom L´Humanité: Expulsé vers la Tunisie, des vis dans l’estomac Tolerance: Tunisie: l’islamisme dans le pays de Zine el-Abidine Ben Ali Khémaïs Chammari: Liberté d’expression et de création – identités et « immunité » des religions Mouatinoun: Habib Bourguiba junior – Un départ…discret! Mouatinoun: Après la disparition de Habib Bourguiba Junior – L’écologie tunisienne en deuil


Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme Bizerte, le 21 janvier 2010

Communiqué  à l’opinion publique


[…] Le régime syrien a renvoyé  en Tunisie le 17 janvier 2010 trois étudiants tunisiens qui étaient attendus par les services de renseignements tunisiens à l’aéroport de Tunis-Carthage. C’est dans un climat de crainte des familles concernées que la section de la Ligue de Bizerte a su que les trois jeunes arrêtés étaient : Hamza Ben Hichem Ben Mohammed Sadek Sadkaoui, originaire de Bizerte, âgé de 27 ans, titulaire d’une licence en sciences de la religion à l’université de Damas et préparant d’autres spécialités cette année. Il est marié à une Syrienne et le couple a une fille de quatre ans et un fils d’un an. Trois mois avant d’être renvoyé il était revenu en Tunisie. La police syrienne a soudain fait intrusion aux domiciles du couple et l’a perquisitionné méticuleusement après avoir mis sens dessus dessous l’ameublement ( à la mode tunisienne), la maîtresse de maison s’est évanouie et les enfants ont poussé des cris. Hamza a été arrêté et il s’est avéré lors de l’enquête que la police de Damas avait reçu un appel téléphonique d’un inconnu prétendant se nommer Hamza, suspecté d’appartenance à la résistance irakienne. La perquisition n’a pas permis de prouver la teneur de la délation au téléphone et pourtant il est resté détenu trois mois sans être accusé, jusqu’à son renvoi en Tunisie. Wahid Ben Mohammed Ben Othman originaire de Bizerte, âgé de 28 ans. Il s’est rendu à Damas et a obtenu une licence en sciences de la religion à l’université de Damas. Il est marié à une Syrienne et le couple a une fille et un fils. Il s’est présenté à l’ambassade de Tunisie à Damas pour faire renouveler son passeport et y est revenu pendant longtemps sans obtenir de réponse à sa demande. Les autorités syriennes l’ont arrêté à son domicile et ont ordonné son renvoi en Tunisie considérant qu’il ne possédait pas de documents de résidence légale. Sami Nabli, né en Tunisie, étudiant à Damas.[…]    Les personnes dont les noms suivent ont été arrêtées par la police à Bizerte : Ahmed Ben Hédi Gharsalli, né en Allemagne, dont les parents sont originaires de Bizerte. Après sa sixième année secondaire, il a commencé une première année de cinéma. La police l’a arrêté le 7 janvier 2010. Béchir Ben Mohammed Ben Chaabane, originaire de Bizerte, né en 1976, niveau scolaire : sixième année secondaire. Marchand ambulant. Il avait déjà été emprisonné pendant un mois pour ne pas avoir rasé sa barbe. Skander Boughanmi Les familles des personnes arrêtées ont entrepris des recherches mais tant les postes de police que le ministère de l’Intérieur ont nié les détenir, ce qui a accru l’angoisse des familles, notamment de leurs mères. […] Pour le comité  de section de Bizerte Le président Ali Ben Salem (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Communiqué du Comité International pour la Libération d’Ahmed ELEUCH

Le procès en appel du psychiatre franco-tunisien reporté pour la 5ème fois au lundi 25 janvier 2010 !!!


Le C.I.L.A.E (Comité International pour la Libération d’Ahmed ELEUCH) tient à informer l’opinion publique française, tunisienne et internationale, que le procès en appel du docteur Ahmed ELEUCH, qui après quatre reports devait se tenir ce jeudi 21 janvier 2010, a à nouveau été reporté par le tribunal de Tunis au lundi 25 janvier 2010 !!! Le motif officiel de ce report, décidé par le Président de la Chambre d’appel, reste invariablement identique aux précédents, à savoir qu’il manque au dossier du docteur ELEUCH la mise à jour de son casier judiciaire, document qui, rappelons-le, doit être fourni par le procureur de la République, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur. Par ailleurs, le mardi 19 janvier 2010, Ahmed ELEUCH a été condamné par le tribunal de première instance de Sfax à une peine de deux ans de prison avec sursis. Il est accusé, dans cette affaire, d’avoir « financé un groupe qui prône la haine religieuse ». Le médecin franco-tunisien a décidé de faire appel de cette condamnation. Nous, collègues, confrères et sympathisants du docteur ELEUCH ne pouvons nous satisfaire de cette condamnation, qui d’une part a été émise sans preuve matérielle, d’autre part bafoue les droits et l’honneur d’un homme, dont la vie familiale, sociale et professionnelle, a toujours été orienté vers le dialogue et le respect de l’autre. C’est pourquoi nous serons à ses côtés dans son combat en appel. Nous considérons l’échéance judiciaire du lundi 25 janvier comme un tournant décisif dans cette affaire, où nous demandons l’acquittement inconditionnel de monsieur ELEUCH, afin qu’il soit enfin et définitivement libre, physiquement et moralement. Nous voulons croire que le bref délai qui sépare le quatrième report du cinquième témoigne d’une volonté des autorités judiciaires tunisienne de clore cette affaire. Plus que jamais, nous manifestons notre soutien à Ahmed et demeurerons attentif à l’issue de ce procès. Paris, le 24 janvier 2009 Docteur Patrick CHALTIEL, Président du Comité International pour la Libération d’Ahmed ELEUCH (C.I.L.A.E.) Site internet : http://www.liberez-ahmed-eleuch.net Contact : liberez.ahmed.eleuch@gmail.com


Visite en Tunisie du rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’homme et la lutte antiterroriste


AP | 23.01.2010 | 22:18 En visite en Tunisie à l’invitation du gouvernement, le rapporteur spécial de l’ONU pour la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, Martin Scheinin, s’est entretenu samedi avec les responsables de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH). « Les discussions qui ont duré plus d’une heure ont porté sur la lutte contre le terrorisme et le respect des droits de l’Homme et les problèmes qui se posent en la matière », a déclaré à l’Associated Press le président de la LTDH, Mokhtar Trifi. « Aussi légitime qu’elle soit, cette lutte ne doit pas porter atteinte aux droits élémentaires des personnes, mais doit être menée plutôt dans le respect total de ces droits, de l’intégrité des prévenus et dans le cadre de procès équitables », a-t-il précisé. Selon une source onusienne à Tunis, M. Scheinin, qui est accompagné de plusieurs collaborateurs, doit rencontrer des membres du gouvernement tunisien, des représentants du pouvoir judiciaire, des forces de l’ordre, du parlement et du comité supérieur des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. Son séjour, qui durera cinq jours, sera aussi marqué par des visites de lieux de détention où il s’entretiendra avec des personnes soupçonnées ou condamnées pour des délits terroristes. A l’issue de sa mission, le rapporteur spécial de l’ONU présentera au Conseil des droits de l’homme « un rapport sur ses conclusions sur la législation et la pratique antiterroriste en Tunisie et des recommandations concrètes » à ce sujet. AP


 

Le sort encore incertain de Taoufik Ben Brik


NOUVELOBS.COM | 24.01.2010 | 13:08

« La Cour [d’appel] a repoussé son verdict au 30 janvier », indique à Nouvelobs.com un avocat de l’opposant tunisien qui dénonce « un procès politique » où la justice n’est pas « indépendante face au pouvoir ».

Contre toute attente, la Cour d’appel de Tunis a décidé, samedi 23 janvier, de reporter le verdict du jugement de l’opposant Taoufik Ben Brik , condamné en première instance à six mois de prison pour violence. « La Cour a repoussé son verdict au 30 janvier« , indique son avocat Mohamed Abbou à Nouvelobs.com. Dans leur plaidoirie, les avocats de Taoufik Ben Brik ont surtout dénoncé « un procès politique, en rien juridique ». « Les avocats ont démontré comment le dossier est préfabriqué », rapporte la femme de Taoufik Ben Brik, Azza Zarrad, au Nouvelobs.com. « Ils ont démontré que ce procès est un procès politique etpas du tout de droit commun. »  

« Un véritable bras de fer »

Journaliste et opposant tunisien, Taoufik Ben Brik a été condamné le 28 novembre à six mois de prison ferme pour « faits de violence, outrage public aux bonnes mœurs et dégradation volontaire des biens d’autrui ». Il a répété samedi qu’il était victime « d’une affaire fabriquée par les services spéciaux » pour le punir de ses écrits hostiles au régime du président Zine El Abidine Ben Ali. Lors de leur plaidoirie, les avocats ont réclamé lalibération provisoire de Taoufik Ben Brik « Nous avons également critiqué l’indépendance de la justice face au pouvoir », rapporte Mohamed Abbou. Interrogé sur le verdict, l’avocat lance simplement : « on verra ». Le président « Ben Ali veut montrer qu’il est fort, que personne ne peut le défier ». « On a affaire à un véritable bras de fer entre les autorités tunisiennes et la communauté internationale », explique-t-il. Azza Zarrad fait elle part de « pressions politiques fortes sur la Tunisie. Le Parlement européen a émis un avertissement sur les lacunes en matière de droits de l’homme en Tunisie. De plus, les Etats-Unis suivent de très près tout ce qui se passe dans le pays ».  

Taoufik n’était « pas très en forme »

La femme de l’opposant tunisien fait part d’une présence policière très importante lors de l’audience de samedi. Elle note également que Taoufik Ben Brik n’était « pas très en forme ». Azza Zarrad attend surtout des soutiens clairs de la communauté internationale. « La Tunisie a besoin de démocratie, de libertés… Le peuple est muselé« , lance-t-elle, engagée. Ni ses avocats, ni sa femme n’était en mesure de dire si Taoufik Ben Brik a été réincarcéré dans la prison de Siliana (à 130 kms de Tunis). (Boris Manenti – Nouvelobs.com)


Tunisian judge keeps journalist in prison: lawyer


Sun Jan 24, 2010 8:28am GMT TUNIS (Reuters) – A Tunisian judge refused to free a journalist who says his six-month prison sentence for assault is politically motivated, and delayed a verdict on an appeal, a defence lawyer said on Saturday. Judge Mohamed Ali Chouika said journalist Taoufik Ben Brik must stay in jail awaiting the appeal decision on January 30, lawyer Radhia Nasraoui said. Ben Brik, arrested last October, was charged with beating up a woman during an argument in the street. He claims he is being punished for his criticism of President Zine al-Abidine Ben Ali. « The harassment by the Tunisian regime against me has not stopped since 1990 and I’m the victim of a political issue, which all the world knows, » Ben Brik told the appeal court. His case has focused attention on the North African country’s human rights record. Staunch ally France, which usually avoids public criticism of Tunisia’s internal affairs, has voiced disappointment at the arrest. Rights groups say the journalist, who has worked for several French newspapers and magazines, suffers from diabetes, chronic diarrhoea and a hormone disorder. The authorities have insisted repeatedly that Ben Brik was guilty of a violent assault and should not be above the law. Officials said he knocked the woman to the ground, punched and kicked her, swore at her and deliberately damaged her car. Ben Ali, in power for 22 years, has insisted Tunisia is committed to respecting democracy and human rights. He was re-elected to a fifth term in office last year with almost 90 percent of the vote. Many Tunisians credit him with overseeing stability and relative prosperity in Tunisia, which attracts millions of European tourists each year.


Highlights of Clinton speech on Internet freedom


Thu Jan 21, 2010 12:16pm EST WASHINGTON, Jan 21 (Reuters) – U.S. Secretary of State Hillary Clinton said on Thursday all companies should reject censorship and urged China to thoroughly investigate cyber attacks that led Google to threaten to pull out of the nation. Following are highlights of her speech: INTERNET FREEDOM GOOD FOR BUSINESS « We feel strongly that principles like information freedom aren’t just good policy, not just somehow connected to our national values, but they are universal and they are also good for business. To use market terminology, a publicly listed company in Tunisia or Vietnam that operates in an environment of censorship will always trade at a discount relative to an identical firm in a free society. If corporate decision makers don’t have access to global sources of news and information, investors will have less confidence in their decisions over the long term. Countries that censor news and information must recognize that, from an economic standpoint, there is no distinction between censoring political speech and commercial speech. If businesses in your nations are denied access to either type of information, it will inevitably impact on growth. Increasingly, U.S. companies are making the issue of Internet and information freedom a greater consideration in their business decisions. I hope that their competitors and foreign governments will pay close attention to this trend. » CHINA SHOULD OPENLY INVESTIGATE CYBER ATTACKS ON GOOGLE « The most recent situation involving Google has attracted a great deal of interest and we look to the Chinese authorities to conduct a thorough review of the cyber intrusions that led Google to make its announcement. And we also look for that investigation and its results to be transparent. The Internet has already been a source of tremendous progress in China, and it is fabulous there are so many people in China now online. But countries that restrict free access to information or violate the basic rights of Internet users risk walling themselves off from the progress of the next century. The United States and China have different views on this issue. And we intend to address those differences candidly and consistently in the context of our positive, cooperative and comprehensive relationship. » NO COMPANY SHOULD ACCEPT CENSORSHIP « For companies, this issue is about more than claiming the moral high ground; it really comes down to the trust between firms and their customers. Consumers everywhere want to have confidence that the Internet companies they rely on will provide comprehensive search results and act as responsible stewards of their own personal information. Firms that earn the confidence of those countries and basically provide that kind of service will prosper in the global marketplace. I really believe that those who lose that confidence of their customers will eventually lose customers. You know, no matter where you live, people want to believe that what they put in to the Internet is not going to be used against them. And censorship should not be in any way accepted by any company from anywhere. And in America, American companies need to make a principled stand. This needs to be part of our national brand. I am confident that consumers worldwide will reward companies that follow those principles. » TECHNOLOGY A MIXED BLESSING « Amid this unprecedented surge in connectivity, we must also recognize that these technologies are not an unmitigated blessing. These tools are also being exploited to undermine human progress and political rights … The same networks that help organize movements for freedom also enable al Qaeda to spew hatred and incite violence against the innocent. And technologies with the potential to open up access to government and promote transparency can also be hijacked by governments to crush dissent and deny human rights. » CHINA, OTHERS FAULTED FOR INTERNET CENSORSHIP « In the last year, we’ve seen a spike in threats to the free flow of information. China, Tunisia, and Uzbekistan have stepped up their censorship of the Internet. In Vietnam, access to popular social networking sites has suddenly disappeared. And last Friday in Egypt, 30 bloggers and activists were detained … Some countries have erected electronic barriers that prevent their people from accessing portions of the world’s networks. They have expunged words, names and phrases from search engine results. They have violated the privacy of citizens who engage in nonviolent political speech. These actions contravene the Universal Declaration on Human Rights, which tells us that all people have the right ‘to seek, receive and impart information and ideas through any media and regardless of frontiers.’ With the spread of these restrictive practices, a new information curtain is descending across much of the world. » FIGHTING ILLS NO EXCUSE FOR REPRESSION « All societies recognize that free expression has its limits. We do not tolerate those who incite others to violence, such as the agents of al Qaeda who are at this moment using the Internet to promote the mass murder of innocent people. And hate speech that targets individuals on the basis of their ethnicity, gender, or sexual orientation is reprehensible. It is an unfortunate fact that these issues are both growing challenges that the international community must confront together. And we must also grapple with the issue of anonymous speech. Those who use the Internet to recruit terrorists or distribute stolen intellectual property cannot divorce their online actions from their real world identities. But these challenges must not become an excuse for governments to systematically violate the rights and privacy of those who use the Internet for peaceful political purposes. » SAUDI ARABIA, VIETNAM, CHINA RAPPED ON RELIGIOUS FREEDOM « Some nations, however, have co-opted the Internet as a tool to target and silence people of faith. Last year, for example, in Saudi Arabia, a man spent months in prison for blogging about Christianity. And a Harvard study found that the Saudi government blocked many web pages about Hinduism, Judaism, Christianity, and even Islam. Countries including Vietnam and China employed similar tactics to restrict access to religious information … Just as these technologies must not be used to punish peaceful political speech, they must also not be used to persecute or silence religious minorities. Prayers will always travel on higher networks. But connection technologies like the Internet and social networking sites should enhance individuals’ ability to worship as they see fit, come together with people of their own faith, and learn more about the beliefs of others. We must work to advance the freedom of worship online just as we do in other areas of life. » (Reporting by Arshad Mohammed and Paul Eckert)


C’est un scandale !

Expulsé vers la Tunisie, des vis dans l’estomac


Mis dans l’avion avant la fi n de sa procédure d’asile, Ammar Lamloum a aussitôt rejoint les geôles de Ben Ali. Nouvelle variante cynique de l’emballement de la machine à expulser, coûte que coûte : le 16 janvier dernier, un Tunisien dont la procédure d’asile était en cours d’examen a été expulsé vers la Tunisie, alors qu’il venait d’avaler des vis et des pièces de monnaie, et que le médecin de garde à qui il avait été présenté avait demandé à le revoir pour décider de l’opportunité d’une intervention chirurgicale. Originaire de Ben Guerdane en Tunisie, Ammar Lamloum avait fui son pays en 2008 et était arrivé, via l’Italie, en France, où sa femme l’avait déjà précédé, ainsi que leur enfant aujourd’hui âgé de six ans – un second, âgé de neuf mois, est né par la suite sur le sol français. M. Lamloum dépose une demande d’asile, ainsi que sa femme. C’est dans le cadre de l’examen de celle-ci qu’il est convoqué, le 4 janvier, à l’Ofpra. Au retour de cet entretien, il est arrêté sur l’autoroute près d’Évry. Contrôle routier, d’identité : M. Lamloum est placé au centre de rétention administrative de Palaiseau. Sa demande d’asile est traitée en procédure prioritaire, selon le Réseau Éducation sans frontières, qui relaie aujourd’hui son histoire. Ce qui signifie, en des termes plus crus, qu’elle n’est pas accompagnée d’une autorisation provisoire de séjour, et que M. Lamloum peut être renvoyé en Tunisie avant même le terme de la procédure. Il dépose un recours contre son arrêté préfectoral de reconduite à la frontière. Rejeté. En désespoir de cause, il entame une grève de la faim quelques jours plus tard. Puis avale des pièces de monnaie et des vis pour tenter d’échapper à son expulsion. À son arrivée à l’hôpital, il passe des radios qui attestent de la présence de ces objets métalliques. Faute de chirurgien disponible, il rencontre le médecin de garde qui se refuse à décider ou non de l’opérer et demande à le revoir le lendemain matin. M. Lamloum ne reviendra jamais : il a été expulsé entre-temps avec les vis dans le ventre, au risque d’avoir l’estomac déchiré. À son arrivée à l’aéroport de Tunis, il est interpellé par la police tunisienne, et aussitôt placé en prison – comme tous les ressortissants tunisiens expulsés par la France. « Il a pu appeler sa femme pour la prévenir de son départ, puis l’appeler à nouveau à sa descente de l’avion, pour la prévenir qu’il serait placé en détention : depuis, elle n’a plus de nouvelles », raconte Nadia Nguyen, de RESF. Depuis l’arrestation de son mari, la femme d’Ammar Lamloum vit à Lyon avec leurs deux enfants. Tous trois étaient d’ailleurs présents lors de l’arrestation. Lorsque M. Lamloum a été emmené, ils ont été tout bonnement laissés sur le bord de la route. À charge pour eux de regagner leur domicile par leurs propres moyens. ANNE ROY’ (Source: « L´Humanité » (quotidien – France) le 21 janvier 2010)

 


Tunisie: l’islamisme dans le pays de Zine el-Abidine Ben Ali


par Aziz Enhaili En Tunisie, le mouvement islamiste est vieux de presque quarante ans. Il a fait face à la fois à un régime laïc fort et à la division de ses troupes. Sa stratégie de prise de pouvoir a été efficacement contrée par l’État du parti du pouvoir, le RCD. Au Maghreb, l’islamisme tunisien peut être à juste titre considéré comme un mouvement à part. Contrairement à ses homologues des pays voisins, il a eu dès le départ à faire face à un État résolument laïc. L’année 1987 représente une année charnière dans son parcours de près de quarante ans. Au début était les cercles islamistes de Tunis La naissance de l’islamisme en Tunisie remonte à 1971. Au cours de cette année, plusieurs intellectuels islamistes (dont une partie est issue de la confrérie des Frères musulmans, «Égypte : Moubarak et les Frères musulmans») ont mis en place des cellules quasi clandestines dans plusieurs mosquées de la capitale Tunis. Tout en tentant de s’imposer comme relais des demandes culturelles des milieux conservateurs et traditionnels, ils n’ont pas hésité à attaquer la gauche culturelle et syndicale. Ce penchant anti-marxiste rejoignait à cette époque l’aversion d’un État bourguibien furieusement anti-communiste. Les partisans du Frère musulman Rached Ghannouchi se sont dotés d’un «Groupe islamique» en 1972, une structure baptisée successivement (au gré des circonstances) du nom de «Mouvement de la Tendance islamique» (MTI), en 1981, et d’«Ennahda» («Renaissance», islamique évidemment), huit années plus tard. Leurs différentes tentatives de légaliser leur formation comme parti politique étaient vaines. En raison de l’opposition ferme d’un régime hostile aux valeurs traditionnelles et craignant de voir à terme son pouvoir absolu (à travers le parti/État, le Rassemblement constitutionnel démocratique) contesté. Tout comme c’est le cas des autres mouvements islamistes du monde musulman, l’objectif des islamistes tunisiens est d’établir une république islamique. Aux yeux de leurs dirigeants, l’islam serait la solution de tous les maux de la société moderne. D’où leur insistance auprès des jeunes en particulier pour qu’ils se conforment aux principes de l’islam qu’ils considèrent comme une totalité embrassant tous les domaines de l’activité humaine. La Révolution islamique de 1979 en Iran a été une «divine surprise» pour les islamistes tunisiens. Elle a décuplé leurs troupes et élite. Une «vague» portée également par les revers subis coup après coup par la gauche syndicale et l’aile progressiste du gouvernement. Certains islamistes n’hésitant pas à donner de facto un coup de main à la campagne officielle de pression sur la gauche. En rejoignant les rangs de l’opposition en 1981, le mouvement islamiste s’est lui aussi exposé à la répression du pouvoir. Il a boycotté les élections municipales de 1985 et législatives de 1986. Le prix de sa mauvaise appréciation de la situation réelle du pouvoir et du rapport de force lui a coûté assez cher. Plusieurs de ses dirigeants du premier cercle et parmi ses militants sont arrêtés. 1987, l’année du lancement des bases de la politique «d’éradication» des islamistes Pour apaiser le pays, le général Zine el-Abidine Ben Ali (le nouveau homme fort du Tunis) a déposé son prédécesseur en 1987 et élargi plusieurs dirigeants et militants islamistes. Il a également tenté d’élargir la base d’alliance de son pouvoir, en s’ouvrant notamment sur les conservateurs, les libéraux et la gauche. Contribuant ainsi à isoler les islamistes («Tunisie: une «élection» présidentielle pour rien»). Prélude à leur «annihilation» du champ politique tunisien. Leur reconnaissance de l’État républicain, du pluralisme politique et du code du statut personnel n’y a rien changé. Les nouvelles en provenance de l’Algérie voisine relativement aux islamistes n‘étaient pas rassurantes («Algérie: l’islamisme entre les urnes et les armes»). Elles ont servi en outre à conforter aux yeux des franges de la population à prime abord non acquises aux islamistes un choix stratégique de l’État hostile à tout compromis avec les partisans de Ghannouchi. Les résultats de ces derniers, à titre de candidats indépendants, aux législatives de 1989 (où ils se sont imposés comme la véritable force d’opposition, grâce à leurs 17% des voix, malgré les manipulations des résultats) ont fini par pousser la gauche dans les bras de Ben Ali. Ce qui était de mauvais augure notamment pour la suite des affaires islamistes. La chasse à l’islamiste était donc lancée. Avec la bénédiction de tout ce que comptait Tunis comme forces sociales non islamistes. Si de nombreux dirigeants et militants islamistes sont incarcérés et torturés dans les centres d’un État plus policier que jamais, leur leader charismatique a réussi quant à lui à se réfugier à Londres. Il y vit depuis. La facilité avec laquelle les barbouzes de Ben Ali avaient réussi à venir jusqu’à un certain point à bout des islamistes ne s’explique pas par la seule mise en place d’un véritable État policier. C’est également dû, côté islamiste, à plusieurs de leurs erreurs politiques (comme on l’a vu ci-dessus) et à leur division entre des courants pragmatique et jihadiste, des sensibilités Frères musulmans et «tunisianiste». Sans oublier des ambitions égoïstes et des querelles personnelles de dirigeants pour conquérir ou garder la chefferie du mouvement. ** La marginalisation du mouvement de Ghannouchi a permis à plusieurs groupuscules jihadistes de faire leur apparition en Tunisie et de prospérer. Une partie d’entre eux a rejoint les rangs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique («Mathieu Guidère: Al-Qaïda au Maghreb islamique»). Une «divine surprise» pour un Ben Ali plus opposé que jamais à toute réelle ouverture politique de son régime. Au grand dam de tous ceux qui voudraient voir les progrès sociaux et économiques de ce pays trouver une traduction politique en termes de démocratisation. 22 janvier 2010 (Source: Tolerance.ca le 23 janvier 2010)


Liberté d’expression et de création, identités et « immunité » des religions

 


Khémaïs Chammari Dans le n° 161 d’Attariq Aljadid, Neila Jrad a fait un compte- rendu instructif du séminaire d’Istambul sur la « liberté d’expression et de création », et la problématique  sur laquelle elle conclue son article est d’un intérêt considérable : indispensable référence à des identités d’ancrage fécondes et ouvertes sur les acquis de l’humanité et les valeurs universelles et de la modernité ou identités frileuses, agressives, d’exclusion et, selon la formule d’Amine Malouf, « meurtrières » ? Une telle question est au coeur des débats sur  la « liberté d’expression et de création ». N’ayant pu me rendre à Istambul, j’ai envoyé une contribution en dernière minute. J’y ai abordé  la question des limitations et des atteintes  à la liberté d’expression et de création en Tunisie et, en conclusion,  une question importante qui n’a pas été directement abordée, me semble t-il à Istambul.  De la « fatwa »[1], prononcée contre l’écrivain Salman Rushdie, à l’affaire de la caricature du prophète Mohamed publiée dans un journal suédois, en passant par la grave crise provoquée au printemps 2006 à la suite de la parution de caricatures du prophète Mohamed dans un journal danois , la question de la liberté d’expression et de ses limites a fait l’objet d’une vaste controverse qui interpelle chacun d’entre nous. Ma conviction est que certains écrits ou certains dessins (tel celui affublant Mohamed d’une bombe à la place du turban) contribuent de manière incontestable au renforcement des préjugés à l’égard de la religion musulmane et de ses adeptes, assimilés de façon indistincte à la violence, à l’intolérance et au terrorisme. Ces manifestations procèdent d’une forme d’« islamophobie » à tous égards inacceptable et qui risque d’alimenter, de surcroît, les surenchères des courants fondamentalistes islamiques les plus radicaux. Elles appellent donc la plus grande vigilance de la part des défenseurs des libertés. Mais la réponse à de telles dérives ne peut consister en aucune façon à apporter des limites à la liberté d’expression, autres que celles prohibant l’appel à la violence et à la haine raciale.  A cet égard, il convient, comme l’ont fait les grandes ONG internationales de défense des droits humains, de mettre en garde contre le risque d’adoption, notamment au niveau des Nations Unies, de textes normatifs excluant les convictions religieuses et philosophiques du champ de la critique, de la création et de la discussion , au prétexte de protéger les religions de « toute forme de diffamation ». [1] Edit religieux    

Habib Bourguiba junior
Un départ…discret!


 s’est éteint le 28 décembre 2009 à l’âge de 82 ans. Depuis 23 ans, à la fin de sa fonction de conseiller auprès du président Bourguiba en 1986, il n’a plus figuré dans la chronique politique qu’il a pourtant animée pendant prés de trente années. Le hasard a voulu qu’il soit né un 9 avril 1927 et que son anniversaire se confonde avec une date-9 avril 1938- chargée d’histoire pour les tunisiens en lutte pour l’indépendance. 

Avocat, comme son père, maîtrisant parfaitement l’anglais, il a été  ambassadeur de Tunisie dans les grandes capitales occidentales, Washington, Rome, Paris (1958). En 1964,nommé à la tête du ministère des affaires étrangères, à la suite de Mongi Slim, il va marquer la diplomatie tunisienne par une action aussi brillante qu’efficace.

Le champ politique ne fut pas son seul pôle d’intérêt. Précurseur il a tiré la Tunisie vers la modernité en tant que fondateur  de la Banque de Développement Economique de Tunisie (BDET) et de l’Ecole Nationale des Sciences de l’Informatique ; il était parmi les premiers, a se préoccuper  d’environnement comme le rapporte le professeur Ali Hili.

 La foule qui l’a accompagné à son enterrement au cimetière de Sidi AbdelAziz, à la Marsa, témoigne du respect que les tunisiens, toutes couleurs politiques confondues, ont tenu à exprimer à un homme qui a mis ses moyens et ses qualités au service  de la Tunisie post indépendante. Son charisme et ses hautes charges ne l’ont pas empêché d’être un homme courtois, affable, sympathique de l’avis de tous ceux qui l’ont côtoyé. Tous lui reconnaissent également un franc parler et un courage qui le poussait jusqu’à contredire le président, « le patron »comme il l’appelait. Le fait qu’il se soit retiré au moment où faisait rage la bataille pour la succession, doit susciter notre méditation à un moment où, dans un monde arabe politiquement sous développé et historiquement décalé, l’héritage du pouvoir est d’une actualité brûlante.

A son épouse Neila et ses enfants Mériem, Mahdi et Mouez, nous présentons nos sincères condoléances. A nos lecteurs nous publions le témoignage du professeur Ali HILI  et l’oraison funèbre prononcée aux funérailles par le professeur Saâdeddine ZMERLI, deux amis qui ont côtoyé le regretté Habib Bourguiba Junior, que Dieu ait son âme.

L’Hommage d’un ami, par le Dr Saadeddine Zmerli*  

Habib Bourguiba junior vient de s’éteindre à l’âge de 82 ans, à la suite d’une maladie qu’il aura combattue dans la dignité, en refusant d’emblée tout acharnement thérapeutique. Conscient, entouré de sa famille, recevant volontiers ses amis, il a montré une sérénité digne d’éloges et un visage que le mal n’a pu altérer.

Acceptant d’être surnommé Bibi, il faisait  preuve d’une humilité qui ne l’a jamais quitté malgré l’accès à la Présidence de la République de son père et les hautes charges qui lui ont été confiées.   

Il était d’une grande fidélité à l’égard  de ses amis qui appréciaient sa franchise, sa vivacité d’esprit, son entrain et son humour. La franchise de ses propos et leur rationalité était servie par la rigueur et la nuance d’un verbe qu’il maitrisait aussi bien en arabe, en français qu’en anglais. On admirait son immense culture et son amour des mots. Un de ses grands bonheurs a été de devenir grand-père, je garde dans mes souvenirs la photo qu’il m’a adressée lors de la naissance de sa première petite fille. Il a su comme ambassadeur à Rome, Paris, Washington, et comme Ministre des affaires étrangères, de la Justice et comme PDG de le Banque de développement économique faire rayonner l’image de la Tunisie. Ses collaborateurs ont toujours loué sa gestion administrative et humaine des départements qu’il dirigeait. Ambassadeur à Paris, Neila et lui-même nous recevaient, nous étudiants tunisiens avec une grande cordialité.

Sa grande honnêteté lui a donné le courage de faire comprendre à son père, le Président Bourguiba, qu’il n’avait aucune vocation pour lui succéder.

Repose en paix, tu nous manqueras. Que sa femme, ses enfants et ses petits enfants acceptent notre sympathie et notre affection

 

*professeur de chirurgie, président fondateur de la ligue tunisienne des droits de l’homme

 

(Source: « Mouatinoun »  organe du FDTL, nr 128 janvier 2010)


Après la disparition de Habib Bourguiba Junior
L’écologie tunisienne en deuil


Habib Bourguiba Junior a été conduit à sa dernière demeure le mardi 29 décembre 2009 au cimetière de Sidi Abdelaziz à La Marsa, sous un soleil radieux – changement climatique oblige -.

Parmi la foule immense qui a suivi le cortège, peu de personnes – y compris parmi ses proches – savent ce que la protection de l’environnement en Tunisie lui doit.

C’était en novembre 1974, une vague de grand froid régna sur l’Europe, clouant sur place des dizaines de milliers d’oiseaux migrateurs en route pour leur quartier d’hiver en Afrique. C’est ainsi qu’en Suisse des défenseurs de la nature ont recueilli des milliers d’hirondelles vouées à une mort certaine. L’un des médecins du président Habib Bourguiba contacta Bourguiba Junior pour lui demander si la Tunisie ne pouvait pas recevoir ces oiseaux acheminés sur Tunis par avion. Débarquées à l’aéroport de l’Aouina, les hirondelles furent immédiatement relâchées sur la décharge du Kram où elles ont pu trouver en abondance des insectes volants, avant de poursuivre leur migration à travers le Sahara.

Quelques mois plus tard, le 9 mai 1975, se tenait une réunion au siège de l’ONTT au cours de laquelle était créée l’Association « Les Amis des Oiseaux », avec comme président Habib Bourguiba Junior ; Hassen Belkhodja, alors ministre de l’Agriculture, étant président d’honneur et Mme Najet Mhiri, veuve du militant Taieb Mhiri, secrétaire général.

Habib Bourguiba Junior a dirigé l’Association « Les Amis des Oiseaux » de 1975 à 1989 ; c’est lui qui avait à l’époque proposé le nom « Les Amis des Oiseaux ». Mais l’association a, dès le départ, élargit son champ d’activité en s’occupant non seulement des oiseaux, mais également de l’environnement en général et plus spécialement la faune et la flore sauvages, terrestres et marines.

Pendant cette longue période, l’Association « Les Amis des Oiseaux », avec à sa tête Habib Bourguiba Junior, a pu réaliser les actions suivantes :

• Amélioration de la législation tunisienne en matière de protection de la faune sauvage à travers l’arrêté annuel relatif à la chasse.

• Formation de jeunes ornithologues tunisiens.

• Protection intégrale des oiseaux migrateurs au Cap Bon, alors qu’ils sont encore accueillis à coups de fusil en Sicile et à Malte, nonobstant la directive « Oiseaux » de la Commission Européenne.

• Elaboration de documents de sensibilisation du public : dépliants, affiches, posters.

• Participation aux tournages de films sur les oiseaux de Tunisie diffusés par des chaînes de télévision françaises, allemandes, italiennes et japonaises.

• Participation active à la création de parcs nationaux dont le premier fut, en 1977, le Parc National de Zembra. A ce propos, il faut rappeler qu’au début des années 80, l’Agha Khan, qui possède en Sardaigne une île abritant un complexe touristique haut de gamme, est venu en Tunisie sur son yacht ; apercevant, au moment où il abordait les côtes tunisiennes, l’île de Zembra, il en fit faire le tour et fut subjugué par sa beauté. Sitôt à quai, il contacta Bourguiba Junior pour lui déclarer : « j’achète Zembra ». Bourguiba Junior lui rétorqua : « La Tunisie n’est pas à vendre ». Ce qui rappelle la réplique d’un autre grand commis de l’Etat, le regretté Hassen Belkhodja, disparu en novembre 1981. C’était en 1978, Si Hassen était alors ministre de l’agriculture. Ayant appris que l’émir d’un riche pays du Golfe, accompagné d’une suite imposante de fauconniers et de serviteurs avait franchi la frontière tuniso-libyenne pour chasser l’outarde houbara , oiseau rare en voie d’extinction et strictement protégé en Tunisie, il appela au téléphone le gouverneur de Médenine et à celui-ci qui lui signalait qu’il s’agissait d’un « grand émir », Si Hassen rétorqua : « émir fi bladou », il est émir chez lui… mais pas en Tunisie, et l’émir plia bagages et alla chasser ailleurs. Hassen Belkhodja et Habib Bourguiba Junior étaient, chacun à sa manière, deux grands commis de l’Etat. Ils avaient en commun une grande idée de la souveraineté de la Tunisie, une Souveraineté qui ne se marchande pas.

Ali El Hili

Co-fondateur de l’Association « Les Amis des Oiseaux ».

Professeur émérite à la Faculté des Sciences de Tunis.

(Source: « Mouatinoun »  organe du FDTL, nr 128 janvier 2010)

 

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