24 février 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2469 du 24.02.2007

 archives : www.tunisnews.net


Malek Khdhraoui: Encore un cas abominable de torture ? CNLT: Un militant des droits de la personne marque le deuxième anniversaire de son incarcération Luiza Toscane:Hédi Gdouda, jusqu’à quand ? ATS: Algérie: la police aurait démantelé un réseau proche d’Al-Qaïda Liberté: Un réseau international de trafic d’armes démantelé à Constantine – Un Français, deux Tunisiens et 24 Algériens sous mandat de dépôt L’Expression: Terrorisme –  Des étrangers devant la justice Le Journal: L’exemplarite du partenariat tuniso-libyen Le Journal: Tunisiennes en détresse – Le harcelement sexuel au quotidien Le Temps :Prochain congrès d’Ettajdid et des indépendants, Mohamed Harmel, secrétaire général: »Toute une idéologie de l’émiettement s’est installée dans le paysage de la gauche ». La Presse: Khamsoun de Fadhel Jaïbi – Waou ! Webmanagercenter: Derrière le bénévolat, le réseau et… l’influence ! Webmanagercenter: Rien n’entachera notre respect du bénévolat ! Webmanagercenter: Rôle politico-social du Lionisme tunisien Le Monde: Le corps retrouvé dans la Seine près de Rouen est celui du diplomate israélien David Dahan Le Monde: La libération de huit Kurdes soupçonnés de liens avec la DST met à mal les services antiterroristes français Associated Press: Circumcised men to 60% less likely to contract HIV Mizaanoun: L’autre enfer qui attend les milliers des militaires usaméricains blessés et amputés


 

Encore un cas abominable de torture ?

Je viens de m’entretenir avec une personne faisant partie du personnel du CHU de Sfax. Cette personne m’a relaté une histoire qui c’est déroulé le 22 février alors qu’il était en service.

Vers 2 heures du matin, deux policiers, un en uniforme et l’autre en civil, débarquent dans le service des urgences de l’hôpital en transportant un jeune homme évanoui et présentant, sur tout le corps, des blessures visibles. Le policier, qui, selon le témoin, été très nerveux, demande à voir un médecin en urgence. Le médecin de garde du service des urgences, découvre alors un jeune homme d’une trentaine d’année portant des vêtements à moitié déchirés et maculés de sang et dont la tête, notamment le cuire chevelu, et le visage, présentaient plusieurs blessures et contusions.

Selon le témoignage de mon interlocuteur, toutes les personnes présentes étaient horrifiées par le spectacle quand le médecin a hotté les vêtements du jeune homme. En plus des bleus qui lui couvraient une bonne partie du corps, toute la partie du bas du dos présentait des blessures profondes et des plaies ouvertes au niveau de l’anus et du bas de l’abdomen. Le médecin constate avec frayeur les dégâts sur le conduit anal du patient mais également, les lésions internes qui affectent le rectum et le côlon. Le médecin de garde envisage immédiatement le recours à la chirurgie mais doit attendre le lendemain pour pouvoir le faire. En effet, pour éviter les complications pour une opération aussi délicate, le patient devait être à jeun. Il s’emploie alors à soigner les blessures de la tête et du haut du corps et ordonne ensuite le transfert immédiat de la victime au bloc opératoire.

L’équipe du matin prend ensuite le patient en charge et le Professeur Mohamed Ben Amor, chef du service chirurgie du CHU  de Sfax, pratique alors une « colostomie », une opération qui consiste à relier le gros intestin à la paroi de l’abdomen pour permettre ensuite de le relier à un système d’évacuation des selles en replacement du conduit anal. Il tente de réparer les blessures causées ailleurs sur le système digestif et constates des dégâts tels, que certains seront « certainement irréversibles ». Selon le médecin qui c’est confié à son équipe : «  les dégâts causées sur le conduit anal et sur l’anus sont tellement considérables, que je ne sais pas si une « anastomose » est encore possible (opération consistant à rétablir la continuité de l’intestin)…de toute façon l’opération n’est envisageable qu’après la cicatrisation des blessures et cela, à mon avis ne sera pas possible

avant plusieurs mois… ». En attendant le patient est pour l’instant à l’hôpital sous surveillance médicale, mais sa vie, toujours selon l’avis du médecin, « n’est plus en danger ». Le médecin de garde a, quant à lui, estimé que « le fait que ce jeune homme nous est arrivé en vie à l’hôpital est un miracle en soit, tant les blessures étaient sérieuses ».

Mais alors qu’est il arrivé à ce jeune homme ? La question a déjà été posée par le médecin qui avait reçu les deux policiers transportant la victime, ou plutôt à l’un deux, puisque le policier en civil s’est

éclipsé à l’instant même où le personnel médicale avaient récupérés le patient. D’abord se refusant à tout commentaires et visiblement nerveux et exaspéré par les questions du médecin, le policier fini par

déclarer : « mes collègues avaient été appelés à intervenir sur une bagarre qui avait dégénéré. Arrivés sur les lieus, ils ont du faire appel à la force pour séparer les jeunes qui se battaient violemment.

Ils se sont alors, une fois l’intervention achevée, rendu compte des blessures de ce jeune homme ». Le médecin insiste alors sur le fait que dès que la victime avait repris conscience, elle n’avait de cesse

de crier que se sont les policiers qui l’avaient mis dans cet état, après l’avoir « passé à tabac ». Le policier avoue alors qu’ils (ces collègues) n’étaient pas vraiment sur de ce qui c’est passé » en

rajoutant qu’ils ne savaient pas « qui a frappé qui » !

Toujours selon mon interlocuteur, visiblement choqué et ému par ce qu’il avait vu, « la cause de cette blessure au niveau du conduit anal n’est pas du à l’insertion d’un objet comme on le pensait au départ surtout qu’on avait déjà vu dans nos services des victimes de ce genre de sévices. En se basant sur les déclarations du policier et la nature des blessures engendrées, il semblerait que cela aurait été causé par plusieurs coups de pieds violents avec la pointe de la chaussure au niveau du postérieur et du bas du ventre de la victime ». Quant aux déclarations du policier il n’y croit pas un mot : « l’attitude du policier est suspecte. Bien que je ne pense pas qu’il soit l’auteur de cette agression, il savait très bien ce qui s’était passé et il essayait visiblement de couvrir cette bavure.»

Pour le moment, personne ne sais avec certitude pour quel motif ce jeune homme aurait été torturé, ni dans quelles circonstances cela aurait été fait. Ce qui est sur c’est qu’il n’était pas en détention ou en garde à vu au moment des faits. Je n’ai pas non plus d’information sur son identité. Sur les policiers tout ce que je peux dire aujourd’hui c’est que le policier en uniforme est un quinquagénaire de grande taille aux cheveux poivre et sel faisant partie de la police locale.

Les auteurs de cette abominable agression. Seront-ils un jour inquiétés pour leurs actes ? Rien ne nous laisse aujourd’hui l’espérer à part la volonté du médecin de « faire un rapport à ses supérieurs hiérarchiques » et son engagement de témoigner dans le cas ou la victime souhaiterait porter plainte.

Mais pour cela, faut-il que la victime porte plainte et que la justice tunisienne, dont chacun connaît la passivité devant de telles affaires, en tienne compte.

Malek Khdhraoui

Publié sur http://stranger-paris.blogspot.com

Malek khadraoui http://stranger-paris.blogspot.com www.libre-tunisien.org


 

TUNISIE : UN MILITANT DES DROITS DE LA PERSONNE MARQUE LE DEUXIÈME ANNIVERSAIRE DE SON INCARCÉRATION

20 février 2007

Le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), invite les défenseurs des droits de la personne à participer à une journée de protestation le 1er mars 2007 pour exiger la libération du juriste tunisien et militant des droits de la personne, Mohamed Abbou, qui languit en prison.
Le 1er mars marque le deuxième anniversaire de l’emprisonnement d’Abbou. Selon le CNLT, Abbou purge une peine de 42 mois pour avoir utilisé l’Internet pour dénoncer la torture en Tunisie, et pour avoir comparé le traitement des prisonniers en Tunisie aux conditions à la prison d’Abou Ghraïb en Irak. Abbou est un militant bien connu de l’Association des jeunes avocats de Tunisie, du CNLT et d’autres groupes.
L’initiative du CNLT bénéficie du soutien de l’Observatoire pour la liberté de presse, d’édition et de création (OLPEC), membre de l’IFEX. D’autres membres de l’IFEX vont se rendre en Tunisie pendant la semaine du 1er mars dans le cadre d’une délégation du Groupe d’observation de la Tunisie (TMG) qui se joindra à des collègues tunisiens pour exiger la libération immédiate d’Abbou. Pour participer à la journée de protestation, communiquer avec : contact@cnltunisie.org Pour plus de renseignements sur le TMG, aller à : http://campaigns.ifex.org/tmg


Hédi Gdouda, jusqu’à quand ?

Ce matin vers onze heures, la police du district de Monastir s’est présentée au domicile de Hédi Gdouda, pour l’informer du changement du commissaire de ce poste…
 
Cette volonté d’information et de transparence sur les mutations dans l’administration n’a pas trompé l’intéressé, malheureusement rodé à ces pratiques. Le 17 septembre 2005, le précédent commissaire avait cru bon d’informer Hédi Gdouda de l’arrivée d’une nouvelle équipe policière, cette information avait toutefois été doublée d’une convocation à laquelle il avait refusé de se rendre. Car il s’agit bien de harcèlement policier.
Hédi Gdouda, né en 1942, professeur de sport dans l’enseignement secondaire, était responsable du Mouvement de la Tendance Islamique pour la région de Monastir. Il a été interpellé en 1984 et 1987, et détenu à chaque fois quelques dizaines de jours. Il a été de nouveau arrêté le 3 janvier 1992 et détenu au secret vingt-deux jours, puis il a été écroué et condamné à deux ans d’emprisonnement et deux ans de contrôle administratif. Il a quitté la prison le 3 février 1994. Depuis cette date, soit depuis 13 ans, il n’a jamais retrouvé tous ses droits. Pendant sa détention, il avait fait l’objet d’une « mise en demeure » pour « absence non motivée » et avait été radié de l’enseignement. Il lui fallut mener quelques années plus tard un combat de longue haleine pour faire valoir ses droits à la retraire auprès de la CNRPS. Or monsieur Gdouda est marié et père de huit enfants dont sept étaient encore à sa charge à la fin des années quatre-ving-dix. Aujourd’hui, alors qu’il n’est toujours pas libre de circuler, ces visites policières à son domicile sont autant de menaces implicites.
Luiza Toscane, 24 février 2007

 

Algérie: la police aurait démantelé un réseau proche d’Al-Qaïda

 

ATS, le 24.02.2007 à 17h21

 

La police algérienne a démantelé un réseau soupçonné d’approvisionner en armes l’Organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (ex-GSPC). Elle a arrêté un Français, deux Tunisiens et 24 Algériens dans cette opération.

 

Lors d’un raid à Constantine, à 430 km d’Alger, la police a mis la main le 11 février sur 165 fusils, 995 cartouches et plus de 30’000 euros, selon le quotidien algérien « Liberté », qui n’identifie pas ses sources.

 

Un Tunisien de 30 ans est soupçonné d’être le financier de ce réseau tandis que le Français interpellé aurait passé les armes en contrebande à bord d’un camping-car depuis le port de Skikda.

 

Le quotidien affirme que le principal acheteur de ces armes devait être le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui a notamment revendiqué plusieurs attentats le 13 février dans deux provinces à l’Est d’Alger. Le GSPC a récemment pris le nom d’Organisation Al Qaïda au Maghreb islamique.

 

(Source : www.bluewin.ch , le 24 février 2007)

 


 Un réseau international de trafic d’armes démantelé à Constantine

Un Français, deux Tunisiens et 24 Algériens sous mandat de dépôt

 

Par : Souheila Betina

 

Les terroristes du GSPC sont les principaux clients de ce réseau dont le bailleur de fonds est Tunisien et le fournisseur français.

 

Un Français, deux Tunisiens et 24 Algériens impliqués dans un important réseau de trafic d’armes ont été placés, jeudi dernier, sous mandat de dépôt par le procureur de la République près le tribunal de Ziadia à Constantine, alors que 14 autres demeurent toujours en fuite. Parmi ces derniers, un ressortissant français et trois Franco-Algériens résidant en France.

 

Les mis en cause sont poursuivis pour activités liées à une organisation terroriste et constitution d’une organisation internationale de trafic d’armes. Agissant dans le cadre des investigations menées par les enquêteurs de la Gendarmerie nationale dans la région de Batna et faisant état d’un trafic d’armes dans la capitale de l’est du pays, les éléments de la Police judiciaire de la wilaya de Constantine ont déclenché une enquête qui les a menés à un domicile suspect, situé au quartier populaire de Sidi-M’cid, aux abords de l’oued Rhumel.

 

Lors de la perquisition, effectuée le 11 du mois en cours (voir Liberté du 13 février 2007), aux environs de 9h, les forces d’intervention de la DGSN, appuyées par des éléments de la Gendarmerie nationale, ont découvert 165 fusils de chasse de différents calibres, 995 cartouches de 12 et 16 mm et une somme de 30 300 euros, qui représente le montant de la vente. Un camping-car et deux voitures utilisées par les trafiquants pour le transport des armes ainsi que cinq téléphones cellulaires ont été saisis.

 

Selon les derniers éléments de l’enquête préliminaire, alors que le Tunisien K. M., âgé de 33 ans, a été identifié comme étant le bailleur de fonds de l’organisation, un Français installé dans l’Hexagone, en fuite, serait le fournisseur.

 

Un autre Français arrêté à El-Khroub, le dénommé Alain-Roger Raphaël, avait pour mission d’acheminer l’arsenal à bord d’un camping-car équipé pour ce genre d’opérations depuis le port de Skikda.

 

Au stade actuel de l’enquête, certaines zones d’ombre continuent d’entacher l’enquête. Si, selon des sources, le fournisseur, qui se trouvait en Algérie pour recevoir le montant de la transaction, a pu quitter le pays à la suite de fuites distillées le jour de la perquisition, selon d’autres sources, il n’était pas en Algérie lors du coup de filet des services de sécurité.

 

En tout cas, les opérations se sont déroulées jeudi matin et la presse n’a donné l’information que samedi dernier, soit 48 heures après. Ce qui est certain c’est que, profitant de complicités avérées au niveau du port de Skikda, le véhicule conduit par Alain-Roger Raphaël a passé sans problème les formalités de contrôle.

 

Les 30 300 euros représentent la somme de la transaction et si le convoyeur n’était pas habilité à l’empocher des mains du Tunisien K. M., le bailleurs de fonds, c’est que le mystérieux fournisseur était soit à Constantine au moment des faits, soit il s’apprêtait à s’y rendre. Toutefois, il est à noter que ce ne sont pas dans les habitudes des marchands d’armes d’être payés à terme.

 

Par ailleurs, l’enquête, qui a duré 12 jours en vertu des textes portant état d’urgence, a démontré que le même réseau avait déjà mis en circulation une quantité de 50 à 60 fusils, au mois de novembre dernier. Lors de cette dernière opération, les fusils ont été vendus à Tébessa, Constantine et Batna.

 

Cette  fois-ci, les trafiquants ont choisi le port de Béjaïa pour faire entrer leur marchandise. De ce premier lot, les services de sécurité n’ont pu récupérer que 12 fusils et 431 cartouches de munitions.

Le reste de l’arsenal est, selon des sources au fait de la situation sécuritaire dans la région des Aurès, entre les mains du GSPC. 

 

Selon des sources concordantes, le grand client de ce réseau international de trafic d’armes est le GSPC et ses éléments de la zone II couvrant l’axe Batna-Biskra-Khenchela- Tébessa.

 

(Source : « Liberté » (Quotidien – Algérie), le 24 février 2007)

Lien : http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=72817


TERRORISME Des étrangers devant la justice

 

Après la neutralisation, le 11 février dernier, de deux Tunisiens et un Algérien, à l’intérieur d’une maison située au quartier de Sidi M’sid à Constantine et d’un Français à El Khroub deux heures après, la récupération d’un lot de 165 fusils de chasse destinés à la commercialisation illégale, une somme de 30.300 euros, 5 portables, 995 cartouches de 12 et 16 mm, les services de sécurité ont élargi leurs investigations pour démanteler un important réseau international de trafiquants d’armes. 27 individus au total, ont été arrêtés. 14 autres dont un Français et des étrangers sont en fuite.

Selon certaines sources, le «cerveau» de ce réseau, et principal financier, est un Tunisien, G.M. né en 1973.

Les services de sécurité ont été dans l’obligation d’étendre leur champ d’action. En élargissant leurs investigations en dehors de leur champ de compétence territoriale, ils ont réussi, en un temps record, à «paralyser» l’ensemble du réseau dont les ramifications s’étendaient vers les villes de Béjaïa et Skikda. En effet, c’est à travers les ponts de ces villes que ces terroristes faisaient transiter leurs marchandises.

Les services de sécurité de la Sûreté de wilaya ont annoncé qu’entre 50 et 60 fusils de chasse ont été «passés» par ce cheminement, 12 ont été récupérés, nous a-t-on indiqué à Batna. Le réseau qui comptait inonder l’Est algérien de fusils de chasse et de nourriture, a bénéficié de larges complicités en contrepartie de quelques largesses en euros.

Les desseins criminels de ce réseau étaient, évidemment, d’alimenter le banditisme en armes, dans un premier temps, et les groupes terroristes, dans un second temps, pour lesquels, cet armement est destiné. Il s’agit bel et bien, selon l’article 87 bis du code de procédure pénale, d’un groupe terroriste et d’une grande opération d’envergure dont le but est d’offrir aux groupes armés isolés et sous-équipés (à Batna, Oum El Bouaghi par exemple) des armes et de la nourriture dans le but de mettre l’Algérie à feu et à sang. Ces commanditaires et les sous-traitants de ce réseau comptaient exploiter la conjoncture électorale qui approche à grands pas pour donner à leurs actions un éclat médiatique.

Les 27 personnes arrêtées ont été présentées jeudi, devant le magistrat instructeur. Elles sont accusées de terrorisme, destruction, constitution d’organisation internationale criminelle, trafic illégal d’armes et commercialisation d’armes sans autorisation et adhésion aux activités terroristes sur le territoire algérien. A noter la possibilité de mandats d’arrêt contre les 14 inculpés en fuite.

Des mandats internationaux, notamment concernant un certain Thierry Germin ayant bénéficié d’une naturalisation algérienne sous le nom de Tawfik Nadjar et trois autres Français d’origine algérienne. Selon l’enquêteur principal, les investigations se poursuivent toujours.

 

(Source : « L’Expression » (Quotidien – Algérie), le 24 février 2007)

Lien : http://www.lexpressiondz.com/T20070224/ZA4-4.htm


Maghreb

L’EXEMPLARITE DU PARTENARIAT TUNISO-LIBYEN

 
Par Houcine BEN ACHOUR
Tous ceux qui sont animés par l’idéal maghrébin, de Nouakchott à Tripoli en passant par Rabat, Alger et Tunis, avaient de quoi étaler leur désarroi plus que leur incompréhension sur l’immobilisme végétatif de l’UMA (Union du Maghreb Arabe), dix-huit ans après son acte fondateur à Marrakech. Les pays de la région et surtout leurs élites de tout bord et domaine ont curieusement adopté la politique de l’autruche. Pourtant, une expérience inédite au Maghreb aurait pu leur faire relever la tête : le partenariat bilatéral entre la Tunisie et la Jamahiriya libyenne.
Certes, elle ne constitue pas la panacée. Le chemin est encore long sur la voie du libre échange des biens, services et capitaux. Toutefois, les étapes franchies dans ce sens sont significatives. Car elles reflètent une volonté et dégagent des possibilités. En tout cas, les deux parties tentent de démontrer que la construction d’un espace maghrébin unifié et intégré est possible, pour peu qu’on y mette le prix, et le credo politique et la communication nécessaires.
C’est en multipliant les contacts, les réunions de commissions mixtes, qu’elles soient spécialisées, d’exécution ou de suivi –elles sont innombrables entre la Tunisie et la Libye et ne manquent d’ailleurs pas d’efficacité– que la confiance s’installe et se renforce progressivement permettant d’aboutir à des compromis à défaut éventuel de consensus et même d’émettre des messages forts à travers des mesures symboles. L’exemple des résultats auxquels a abouti la 20ème session de la Haute commission mixte tuniso-libyenne, tenue récemment à Tripoli, à travers trois accords conclus et un objectif, celui d’atteindre un volume d’échanges de 2 milliards de dinars, constitue un témoignage et au-delà un argumentaire contre l’idée d’un Maghreb impossible.
Ainsi, le démantèlement tarifaire programmé par les deux pays, particulièrement lorsqu’il concerne les Droits de consommation et non pas seulement les Droits de douane, montre que la démarche ne tient pas de l’utopie. Il en est de même de l’échange en monnaie nationale respective. En tout cas, le constat est clair : lorsqu’on veut, on peut. L’espace tuniso-libyen intégré est en marche, avec l’entrain adéquat.
Tandis que l’UMA est en panne et non pas à la traîne comme on veut le laisser ou faire croire, ou encore essayer de s’en convaincre. Et la création de la Banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieur, dont l’assemblée constitutive est prévue pour le mois de mars prochain, n’est qu’une hirondelle qui ne peut en aucun cas faire le printemps de l’UMA. D’autant que sa matérialisation a duré plus de 15 ans. Il faut savoir en effet que la convention de création de cet établissement a été établie lors de la 3ème session du Conseil de la Présidence de l’UMA – en Libye, quel hasard ! – en mars 1991.
A l’époque d’ailleurs, une autre mesure était prise dite «Accord bilatéral de paiement unifié». Aujourd’hui, il est applicable entre la Tunisie et la Libye. Partiellement certes, dans la mesure où il ne concerne que l’allocation touristique. Mais quand même matérialisé.
Faudra-t-il attendre encore trois lustres pour en faire le constat entre les 5 pays de l’UMA ? On sera alors en l’an 2022 ; soit trente ans après l’avoir décidé. L’espoir fait vivre… mais pas éternellement.
(Source : « Le Journal », (Hebdomadaire électronique – Tunis), N° 63 du 24 Février 2007) Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=1271

Tunisiennes en détresse

LE HARCELEMENT SEXUEL AU QUOTIDIEN

Par Elyès BEN SAAD Sur les lieux du travail, au niveau des établissements éducatifs et même dans la rue, le harcèlement sexuel est une réalité quotidienne pour des milliers de Tunisiennes. Gros plan sur ce phénomène encore passé sous silence avec les témoignages poignants de quelques femmes brisées qui ont eu le courage de sortir de leur mutisme. Depuis qu’elle avait 5 ans Fadwa rêvait de devenir avocate. Ce rêve d’enfance a grandi avec elle. Afin qu’il devienne réalité, la petite a dû cravacher dur pour avoir le certificat de fin d’études primaires à 11 ans. La fillette qu’on a surnommée «le petit génie» a continué à brûler les étapes et à collectionner les réussites scolaires. A l’université, elle a eu un parcours estudiantin sans faute jusqu’au jour où un enseignant a essayé de l’embrasser et de la caresser après l’avoir entraînée dans son bureau sous prétexte de l’aider à comprendre le cours. Elle a hurlé. Raison de plus pour le harceleur d’insister.
Monsieur le professeur, qui n’aime pas les saintes ni touche l’a frappée. Elle eut le temps de sortir du bureau, bouleversée, et de croiser des étudiants dans le hall. Ayant déposé une plainte auprès du doyen de la faculté qui fut transmise au rectorat puis au ministère de l’enseignement supérieur, on lui a proposé un règlement a l’amiable : en contre-partie du retrait de la plainte, le professeur serait muté dans une autre faculté. La jeune étudiante s’est sentie blessée, vexée et écrasée comme une vermine. Elle a choisi d’aller jusqu’au bout de la procédure administrative. Mais le dossier a été, on ne sait de quelle manière, clos. Le déviant sexuel a continué à enseigner comme si de rien n’était. Entre temps, l’état psychologique de l’étudiante studieuse s’est détérioré suite à cette injustice criante non sans se répercuter sur ses résultats scolaires. L’étudiante, qui ne pouvait plus supporter les remarques déplacées de ses camarades estimant qu’ «il n’y a pas de fumée sans feu», a fini par jeter l’éponge et renoncer à son rêve de porter la robe noire et de défendre les victimes des injustices. Pourquoi n’a-t-elle pas porté plainte contre son harceleur ? «Je sais que ça ne servira à rien. Etant étudiante en droit, j’ai compris que la plainte pourrait facilement se retourner contre moi.
Généralement, dans ce genre de délit, la plaignante devient facilement accusée car le harceleur répond toujours par une plainte pour dénonciation calomnieuse», maugrée cette fille qui était promise à une brillante carrière d’avocat.
Des femmes brisent le silence
L’unique consolation de Fadwa est de savoir qu’elle n’est pas la première victime de tels agissements. Le harcèlement sexuel qui touche les femmes sur les lieux de travail est souvent attribué au comportement de la victime qui «s’habille d’une façon provocante ou encore se maquille trop». En dépit du silence assourdissant qui entoure ce phénomène, quelques femmes commencent à témoigner et même à porter plainte. C’est notamment le cas de Kaouther, 28 ans, titulaire d’une maîtrise en sciences de la vie et de la terre, qui a rangé son diplôme au placard pour accepter de travailler en tant que secrétaire auprès d’un médecin exerçant dans une clinique de Sfax. Ce chirurgien connu pour ses frasques n’a pas tardé à dévoiler ses intentions. Propos avilissants, tapotements malvenus, remarques déplacées se sont succédés à telle enseigne que la nouvelle recrue a été acculée à démissionner au bout de quelques semaines seulement. La jeune diplômée a porté plainte pour harcèlement. Le chirurgien n’a pas tardé à répliquer par une plainte pour diffamation. Une longue et éprouvante bataille juridique a, ainsi, commencé. Le harceleur a failli l’emporter n’eut été le courage d’une autre victime du même bourreau qui a osé briser le mur épais du silence. D’autres victimes n’ont pas tardé à lui emboîter le pas. Ainsi, le docteur harceleur s’est trouvé derrière les barreaux.
Un délit difficile à prouver
La loi n° 2004-73 du 2 août 2004, modifiant et complétant le code pénal concernant la répression des atteintes aux bonnes mœurs et du harcèlement sexuel est venue combler le vide juridique. L’article 225 ter punit d’un an d’emprisonnement et d’une amende de trois mille dinars celui qui commet ce délit. Il stipule également que le harcèlement sexuel est : toute persistance de gêne d’autrui par la répétition d’actes, de paroles ou de gestes susceptibles de porter atteinte à sa dignité ou d’affecter sa pudeur, et ce, dans le but de l’amener à se soumettre à ses propres désirs sexuels ou à ceux d’autrui ou en exerçant sur lui des pressions de nature à affaiblir sa volonté de résister à ses désirs.
La peine est portée au double quand l’infraction est exercée sur un enfant ou d’autres personnes particulièrement exposées du fait d’une carence mentale ou physique qui les empêche de résister à l’auteur du harcèlement. Comparée à ce qui se passe dans d’autres pays arabes, cette loi apparaît révolutionnaire. A titre d’exemple, le code de la famille algérien ne reconnaît pas l’atteinte à la pudeur et le harcèlement sexuel. Quoi qu’il en soit, les distorsions entre la législation et la pratique sont énormes. La loi n’est appliquée que très rarement. La plupart des femmes harcelées rechignent à porter plainte. Le délit est, par ailleurs, extrêmement difficile à prouver.
La société civile commence à s’impliquer dans la lutte contre ce phénomène notamment sur les lieux du travail. C’est surtout le cas de l’Union Générale Tunisienne du Travail qui apporte conseils et assistance juridique et psychologique aux travailleuses harcelées ainsi que de certaines associations féminines disposant de centres d’écoute pour les femmes en détresse comme l’Union Nationale de la Femme Tunisienne ou encore l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates. Force est de remarquer toutefois que de nombreuses femmes ne rejettent pas les avances de leurs supérieurs hiérarchiques quand elles ne harcèlent pas elles-mêmes le patron, histoire d’obtenir un avancement ou une promotion. Autant dire que la gent féminine «s’auto-fragilise»…
(Source : « Le Journal », (Hebdomadaire électronique – Tunis), N° 63 du 24 Février 2007) Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=1268  

VIE DES PARTIS ET ORGANISATIONS

Par Sami NEJIMA
L.T.D.H : annulation de la tenue du congrès
Le tribunal de première instance de Tunis a prononcé samedi 17 février 2007 son verdict dans l’affaire de la Ligue Tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH). Il a décidé l’annulation des travaux préparatoires et la tenue du 6ème congrès de la Ligue prévu initialement les 9,10 et 11 septembre 2005. Il a donné ainsi raison aux plaignants qui reprochent au comité directeur de la Ligue d’avoir fusionné certaines sections pour marginaliser les adhérents qui ne partagent pas ses points de vue, notamment ceux qui sont proches du RCD et ne pas leur permettre d’assister au travaux du congrès.
Le comité directeur n’a pas encore décidé de faire appel ou non. S’il ne le fait pas, l’affaire va se compliquer davantage. Les plaignants pourraient demander au tribunal de désigner un administrateur judiciaire pour remplacer le comité directeur et préparer la tenue du congrès
ATJA : Assemblée générale en mars 2007
L’Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA) tiendra, en mars 2007, son Assemblée générale annuelle au cours de laquelle le comité directeur présentera les rapports moral et financier qui seront discutés et passés au vote. A noter que l’ATJA a organisé plusieurs séminaires de formation pour les jeunes avocats et même des voyages de loisirs bien quelle ne bénéficie pas de la prime que le Conseil de l’ordre des avocats accorde en principe à l’Association. Rappelons que le Conseil de l’ordre a émis des réserves sur la légitimité du comité directeur élu en mars 2006.
PUP (1) : Lettre de Bouchiha au président de la République
Réagissant au discours du président de la République à l’occasion de la clôture des travaux du Comité Central du RCD dans lequel le chef de l’Etat a appelé «les partis politiques, les organisations nationales et les sensibilités intellectuelles à approfondir la réflexion au sujet du présent de la Tunisie et des orientations concernant l’avenir du pays, et à communiquer leurs points de vue et leurs suggestions, afin de s’en inspirer pour le vingtième anniversaire du Changement».
M. Mohamed Bouchiha, secrétaire général du Pari de l’Unité Populaire, a envoyé, mardi dernier, au chef de l’Etat une lettre dans laquelle il a exprimé la satisfaction des militants du PUP quant à la volonté politique constante du président de la République d’enrichir le paysage politique et de rehausser le processus démocratique et pluraliste. M. Bouchiha a réaffirmé la volonté de son parti de participer davantage à la consolidation des orientations démocratiques et son attachement aux constantes nationales et aux valeurs communes.
PUP (2) :Congrès constitutif de la fédération de Tataouine
Le secrétaire général du PUP, M. Mohamed Bouchiha, a présidé, dimanche 18 février 2007, les travaux du congrès constitutif de la fédération du parti de Tataouine. A cette occasion, M. Bouchiha a souligné que la situation politique dans le pays est satisfaisante et qu’il y a une ferme volonté présidentielle de promouvoir et de consolider le pluralisme. A cet égard, le secrétaire général du PUP a réaffirmé sa conviction du rôle que doivent jouer les partis politiques dans ce sens en avançant des propositions pour promouvoir la vie politique. A l’issue des travaux du congrès, un comité directeur de la fédération a été élu, dont le secrétaire général est M. Mohamed Ben Romdhane.
Ettajdid : Harmel président ?
M. Mohamed Harmel secrétaire général d’Ettajdid a déclaré qu’il ne se présentera pas au prochain congrès du parti qui va être lancé avec des indépendants. Mais il accepterait le poste de président du parti. Un poste qui n’empiète pas sur les prérogatives du nouveau secrétaire général et qui sera d’ordre moral et politique.
(Source : « Le Journal », (Hebdomadaire électronique – Tunis), N° 63 du 24 Février 2007) Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=1277  

Circumcised men to 60% less likely to contract HIV

Associated Press, le 22 février 2007 MARIA CHENG
LONDON — Scientists say conclusive data shows there is no question circumcision reduces men’s chances of catching HIV by up to 60 per cent — a finding experts are hailing as a major breakthrough in the fight against AIDS. Now, the question is how to put that fact to work to combat AIDS across Africa.
The findings were first announced in December, when initial results from two major trials — in Kenya and Uganda — showed promising links between circumcision and HIV transmission. However, those trials were deemed so definitive that the tests were halted early. The full data from the trials, carried out by the United States’ National Institutes of Health, have been published in the latest edition of The Lancet. « This is an extraordinary development, » said Dr. Kevin de Cock, director of the World Health Organization’s AIDS department. « Circumcision is the most potent intervention in HIV prevention that has been described. »
Circumcision has long been suspected of reducing men’s susceptibility to HIV infection because the cells in the foreskin of the penis are especially vulnerable to the virus. A modelling study done last year projected that in the next decade, male circumcision could prevent two million AIDS infections and 300,000 deaths. Last year, 2.8 million people in sub-Saharan Africa became infected with HIV, and 2.1 million people died. Experts say the breakthrough is a significant one on par with the identification of the virus and the use of lifesaving combination drug therapy. The two U.S. studies confirm similar results from an earlier trial in South Africa. Given the recent failure of a microbicide trial in Africa and India, and the ongoing difficulties in developing an AIDS vaccine, the potential of circumcision as a new weapon against HIV has become even more significant. But they caution solid evidence is not justification for mass circumcisions.
African health systems are already overburdened. Circumcision requires much more planning than, for example, an immunization campaign. « It’s a tricky one, but it’s something we’re going to have to move on, » said Dr. Catherine Hankins, a scientific adviser at UNAIDS. « Male circumcision is such a sensitive religious and cultural issue that we need to be careful, » she said. Several African countries have already met with UN agencies to explore new strategies for increasing circumcision services. Swaziland, for instance, recently experimented with a series of « Circumcision Saturdays, » where existing health care facilities, normally closed on weekends, were opened by local doctors to circumcise approximately 40 men a day on certain Saturdays.
Providing circumcisions across Africa would not be the first time surgical procedures have been adopted by public health campaigns. « Cataract surgeries have been carried out extremely efficiently to prevent blindness worldwide, » said Dr. Richard Hayes, an AIDS expert at the London School of Hygiene and Tropical Medicine. In some places, the cataract surgeries are performed by trained paramedics. In recent years, the fight against the AIDS pandemic has focused on the provision of lifesaving drugs. The circumcision data gives prevention, rather than treatment, renewed emphasis.
« Treating people with antiretrovirals is completely unsustainable unless we can turn off the tap of infection, » said Dr. Hayes. While circumcision may offer new hope, it is not a cure for the epidemic. « This is an additional tool, and it must not replace other interventions, » said de Cock, who added that there will be no push for universal circumcision. « There is no one size fits all solution for AIDS. » Together with the United Nations AIDS agency, WHO is convening a meeting in Switzerland in early March to evaluate the circumcision data, and to decide on the next steps in slowing the AIDS pandemic.
In the Kenyan study, 1,391 circumcised men were compared to 1,393 who were not circumcised. And in Uganda, 2,474 circumcised men were compared to 2,522 men who were not. After tracking the men for two years, scientists found that circumcised men were 51 to 60 per cent less likely to contract HIV than their uncircumcised counterparts. Since the studies were stopped, all the men have been offered the opportunity to be circumcised. And all the men were warned not to lapse into sexually risky behaviour, such as abandoning condom use. Scientists theorize that women would benefit indirectly from lower HIV prevalence in men, and a study is currently ongoing in Uganda to determine this. In areas where HIV is spread primarily through heterosexual sex, such as sub-Saharan Africa, male circumcision could theoretically slash the infection rate in half. It is unknown whether circumcision would be equally effective in concentrated AIDS epidemics, as in Asia and Eastern Europe, where AIDS primarily strikes gay men and drug users.
Associated Press

Prochain congrès d’Ettajdid et des indépendants, Mohamed Harmel, secrétaire général.

« Toute une idéologie de l’émiettement s’est installée dans le paysage de la gauche ».

« Je ne briguerai pas un autre mandat ».
Le Mouvement Ettajdid tiendra le 4 mars prochain un conseil national pour fixer la date du congrès qu’il va organiser avec des indépendants. L’objectif étant la construction d’un parti démocratique, progressiste, pluriel et unitaire. Auparavant, les militants d’Ettajdid et des indépendants ont tenu les 17 et 18 février courant une conférence nationale préparative des travaux du congrès.
A cette occasion, nous avons invité Mohamed Harmel, le secrétaire général d’Ettajdid. Il nous parle du projet du nouveau parti et de ses objectifs et d’autres questions. Interview.
Le Temps : Vous êtes optimiste quant à la concrétisation du projet de construction d’un parti élargi regroupant Ettajdid et des indépendants.
M. Mohamed Harmel : Oui je suis optimiste sans être d’un optimisme beat et sans sous-estimer les difficultés. Nous nous sommes aventurés dans une voie inexplorée, inédite, difficile dans une atmosphère marquée par la culture de la division et des pesanteurs anciennes. Nous voulons inverser cette tendance et briser le cercle infernal qui a empêché toutes les tentatives de rassemblement et d’unification.
Donc je suis comme disait mon ami l’écrivain palestinien, feu Emile Habibi متشائل (entre l’optimisme et le pessimisme à la fois) mais plutôt optimiste…
• Quelles sont les causes de cette tendance antiunitaire qui a empêché l’opposition de jouer un rôle décisif ?
Il s’agit d’une tendance antiunitaire lourde, chronique qui explique l’incapacité de l’opposition démocratique à devenir une véritable force en faisant la jonction avec les citoyens, avec l’opinion la plus large. Nous sommes encore au stade « Protestataire ». Toute une idéologie de l’émiettement du radicalisme verbal s’est installée dans le paysage politique de la gauche. Malgré toutes les luttes et tous les sacrifices, tout était dilapidé et chacun croyait détenir la vérité absolue, dans une atmosphère sectaire, d’exclusion et d’idéologisation excessive. Avec l’initiative démocratique il y a eu un frémissement et un recul du sectarisme antiunitaire, ce qui nous a donné un nouvel élan et nous a encouragés à décider d’un congrès ouvert, première étape pour la construction d’un parti unitaire et pluriel. Mais les traces des anciennes habitudes demeurent et ressurgissent ici et là.
• Ce sont là donc les objectifs de la construction du parti unitaire ?
Nous voulons mobiliser et unir les énergies et les différentes sensibilités progressistes pour un déclic salvateur, parce que le paysage politique et le pays ont un besoin impératif de ce tournant décisif pour sortir du cercle vicieux d’une situation bloquée sans perspective. Nous voulons mettre un terme à l’émiettement d’un mouvement démocratique qui n’a pas encore su trouver un nouveau souffle, d’idées, de stratégie et de projet, pour une approche à la portée des gens, des jeunes et pas seulement des initiés et des minorités agissantes.
• Vous avez trouvé ce nouveau souffle ?
Nous sommes au début du processus. Jusqu’ici, nous avons surtout développé une problématique des objectifs politiques qui constitue la plate-forme et les revendications de l’opposition démocratique dans son ensemble. Nous voulons tous, un changement démocratique intégral et dans tous les domaines. Mais il s’agit, aujourd’hui, de conjuguer les objectifs avec une problématique des moyens et des initiatives pour réaliser ces objectifs. Les luttes démocratiques malgré leurs limites, doivent se développer dans une phase nouvelle, avec des initiatives audacieuses. Nous ne sommes pas de simples spectateurs d’un avenir de notre pays qui nous interpelle. Nous ne voulons pas être des simples spectateurs mais des acteurs responsables.
• Et la construction d’un pôle progressiste ?
La construction d’un pôle pluriel et unitaire est la matrice et la première étape pour aller vers un pôle démocratique et progressiste fort et crédible capable de jouer un rôle décisif aujourd’hui et demain et de prendre toutes ses responsabilités dans le devenir du pays. Le congrès d’Ettajdid s’est trouvé là au bon moment pour concrétiser cette ambition. C’est le seul parti qui reconnaisse son caractère inachevé et qui veut s’engager dans un processus de fondation et de refondation ouvert à toutes et à tous. C’est notre vocation. Il s’agit d’une ambition nationale et non d’une simple approche partisane pour résoudre les problèmes d’Ettajdid. Pour nous, il s’agit de la construction d’un parti qui dépasse les anciens clivages et qui offre à l’opinion et à la jeunesse une base théorique et politique novatrice et convaincante. Le partenariat effectif d’Ettajdid et des indépendants a commencé par la tenue de la conférence nationale les 17 et 18 février courant qui s’est avérée une étape indispensable et salutaire avant le congrès pour ne pas le réduire à des aspects techniques, pour rationaliser les débats, proposer des projets de documents et créer les meilleures conditions pour réussir un congrès exceptionnel. Nous voulons approfondir l’analyse politique de l’opposition progressiste et clarifier les fondements théoriques et politiques, ce n’est pas simple. Mais nous n’avons pas le choix. Pour nous, c’est une responsabilité historique. Il ne suffit pas d’afficher notre nature de partie intégrante de l’opposition démocratique. Il faut aller plus loin afin de dégager les objectifs à la portée de l’opinion.
• La tenue de ce congrès est pour quand ?
Le Conseil national d’Ettajdid se réunira le 4 mars prochain. Il décidera de la date du congrès et désignera les représentants d’Ettajdid à la commission nationale chargée de préparer le congrès. Cette commission comprendra aussi les indépendants qui se sont engagés moralement et politiquement avec nous. C’est cette commission qui va définir les modalités, les préparatifs et la tenue du congrès. Un comité restreint issu de cette commission se chargera, et sous sa responsabilité de tous les aspects opérationnels pour assurer au congrès toutes les normes démocratiques.
• Vous allez vous représenter pour le poste de secrétaire général ?
Non, je ne me représenterai pas à ce poste !
• On a dit qu’on vous a proposé le poste de président ? Accepteriez-vous ?
En effet, cette proposition a été faite, en tout cas, dans les structures d’Ettajdid. Si elle fait l’objet d’un consensus, je l’accepterais. Il s’agira ensuite de définir ses attributions. Pour moi, elles ne seront pas exécutives . Le secrétaire général jouera pleinement son rôle. Le président aura un rôle moral et politique, pour assurer une bonne transition.
• Le nouveau secrétaire général sera-t-il issu d’Ettajdid ou des indépendants ?
Je ne sais pas. Il peut être d’Ettajdid comme il peut être des indépendants. La nouvelle génération est appelée à prendre ses responsabilités .
• Certains disent qu’Ettajdid va se trouver submergé et deviendra comme une « serviette jetable  » après utilisation ?
Non. Il n’y a aucune menace d’OPA sur Ettajdid. Parce que nous sommes tous conscients de la nécessité d’un parti unitaire et viable. Parce que nous allons reconstruire ce parti à partir des acquis d’Ettajdid et des indépendants. Tout esprit de complot sous quelques formes que ce soit est exclu. Nous restons toujours ouverts. Nous demanderons à nos partenaires, dans cette phase finale et délicate, un engagement moral et politique que nous exigeons de nous-mêmes.
• Vous allez changer le nom d’Ettajdid ?
Je ne vois pas pourquoi un changement de nom. Ettajdid est un joli nom n’est-ce pas ?
• Lors du congrès du PDP en décembre dernier, l’ex-secrétaire général du parti vous a appelé à une alliance. Quelle est votre position ?
J’ai bien entendu l’appel. Je l’ai interprété dans le sens d’une volonté unitaire dont nous allons trouver les formes pour la mettre en œuvre. Mais je ne l’ai pas interprété comme un appel pour rejoindre l’alliance actuelle entre le PDP et d’autres formations.
• C’est-à-dire ?
Nous ne sommes pas pour une alliance avec les tendances qui instrumentalisent la religion à des fins politiques tout en respectant la liberté et le droit de tous.
• Que pensez-vous de la crise de la LTDH ?
C’est une crise qui a trop duré et qui doit trouver une solution positive. Il faut lever les obstacles qui empêchent la Ligue de tenir son congrès en toute indépendance et dans le respect de son rôle spécifique.
Interview réalisée par : Néjib SASSI (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 24 février 2007)

Khamsoun de Fadhel Jaïbi Waou !
Waou! Comme dans la publicité, il est des situations où cette interjection s’impose. A la sortie de la pièce de Fadhel Jaïbi — mais comment s’appelle-t-elle, en fait? Est-ce Khamsoun ou Corps otages? Les deux lui conviennent aussi bien. Ce mot vient tout naturellement aux lèvres. Waou pour l’énergie, la tension, la morosité, l’électricité que dégage la pièce. Waou pour l’audace, le brio, le caractère iconoclaste du texte, Waou pour la performance d’actrice de la grande, la très grande Jalila Baccar.
D’autres plumes — et des meilleures — ont analysé et décortiqué scénographie, dramaturgie, construction, rythmes et orthodoxie de la pièce. Je me contenterai, quant à moi, de parler d’émotion, de sensation, d’empathie. Comme souvent dans les pièces de Fadhel Jaïbi, on est très vite pris dans les mailles du filet qu’il crée, dans la zone magnétique qu’il irradie autour de la scène. Une scène qui se mêle un temps à la salle, dans un même éclairage, sans limite, sans distanciation. Et comme souvent le public adhère, fait corps, réagit à la moindre incitation, répond juste, décèle en temps réel clins d’œil, insinuations, sons-entendus, calembours, peut-être même plus que d’habitude car Fadhel Jaïbi, maîtrisé, assagi, a su brider l’hystérie qui sous-tend généralement ses mises en scène et donner du souffle au paroxysme par des plages de chorégraphie soufie.
J’ai fait mes classes avec Fadhel Jaïbi. Et j’ai toujours eu pour lui un respect admiratif mêlé d’agacement. Admiratif pour son talent. Agacement pour son manque de foi en nous, son public : pourquoi se croit-il donc obligé de dire et redire ce qui peut n’être que suggéré? Et qui en perd, du coup, la force de son impact? Pourquoi diluer un message qui gagnerait à être plus concis et donc plus percutant? Et qui nous donnerait envie de conclure : waou!
A.H. (Source : « La Presse » (Quotidien gouvernemental – Tunis), le 24 février 2007)


L’ARTICLE D’UNE JOURNALISTE DE « Webmanagercenter.com » SUR LES « LIONS CLUBS » EN TUNISIE SUSCITE UN DEBUT DE POLEMIQUE…

** ACTE 1 : Un article très court publié le 9 Février 2007

Lions Clubs

Derrière le bénévolat, le réseau et… l’influence !

Par Maryam OMAR

Les chefs d’entreprise, constamment soucieux du développement de leur carnet d’adresses, semblent de plus en plus enclins à rejoindre certaines associations où leur contribution (souvent sincère) à la contribution à la vie sociale ne masque pas le fait qu’ils sont aussi là pour multiplier leurs relations et élargir leur influence.

Il y a quelques jours, le District 414 des Lions Clubs (c’est-à-dire la représentation tunisienne) faisait circuler un message de M. Raffaele Tommasini, doyen du District de Messina, qui nous parait clair comme de l’eau de roche. Voici ce qu’il dit : ‘’Afin d’intéresser les médias et le monde de l’information en général, il faut réellement augmenter le rôle politico-social de notre façon d’agir, d’avoir de l’espace dans les débats publics : nous devons non seulement inviter les responsables des institutions à nos réunions, mais être invités dans le cadre institutionnel pour toutes les problématiques affrontées et qui peuvent entrer dans le cadre des intérêts et des buts du lionisme’’.

Le propos ne souffre aucune ambiguïté quand il parle de rôle politico-social et d’espace dans les débats publics. Un peu étrange pour une association sociale de bienfaisance qui a obtenu son visa sur cette base !

Mais c’est de bonne guerre et nombreux sont les chefs d’entreprise qui l’ont compris depuis longtemps. Car, dans le cadre relax du ‘’bénévolat’’, les amitiés se nouent bien plus facilement que dans le cadre de la vie stressée de tous les jours en entreprise. Et, avec le temps, on découvre que l’on appartient à un vrai réseau et que l’on peut appeler très facilement un collègue-Lion pour lui demander un service… à charge de retour.

(Source : Webmanagercenter.com, le portail des entreprises (Tunis), le 09/02/2007 à 06h00)

Lien :

http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=25247

** ACTE 2 : le 14 février, premières réactions …

Lions Clubs

Rien n’entachera notre respect du bénévolat !

Par Maryam OMAR

Manifestement convaincus qu’ils ont été pris à partie par WebManagerCenter, quelques uns de nos lecteurs qui appartiennent au District 414 (celui de la Tunisie) des Lions Clubs viennent de nous signifier leur colère d’une manière qui, pour le moins, ne laisse aucune ambiguïté… et ceci face à notre profond étonnement que nos propos aient été si radicalement interprétés.

L’un nous dit, par exemple, que ‘’…c’est dans la plus grande colère que je réagis à cet article. Je suis profondément déçu de l’écrit de Myriam Omar que je viens de lire concernant les LION’S de Tunis. Se basant sur un écrit du LION italien Tommasini (qui parle de collaboration avec les institutions) et à partir d’extrapolation personnelle elle dénigre le lionisme expliquant que celui-ci n’est qu’un prétexte pour faire son réseau d’affaire.’’

L’autre, plus constructif, préfère informer sur l’esprit des Lions Clubs : ‘’Nous travaillons professionnellement énormément… et, malgré ce travail et ces responsabilités, nous arrivons à nous dégager ou prendre sur notre temps libre du temps BENEVOLE pour aider les autres. Ce travail bénévole nous demande de longues heures durant lesquelles nous cherchons à apporter des solutions. Nous cherchons ainsi à obtenir des vêtements chauds pour les enfants sidéens, trouver des ressources pour financer les études d’étudiants de familles nécessiteuses, financer la réhabilitation d’un terrain de football pour contribuer à ce que les jeunes du quartier occupent leur temps et échappent à toute déviance…’’

Il va de soi que nous présentons toutes nos excuses si nous avons, un tant soit peu, blessé une confrérie aussi respectable que celle des Lions Clubs. Mais, pour prendre nos lecteurs à témoin, nous reproduisons des extraits de l’article en question qui cite M. Raffaele Tommasini, doyen du District de Messina, quand il parle de rôle politico-social et d’espace dans les débats publics avec le commentaire suivant : ‘’C’est de bonne guerre et nombreux sont les chefs d’entreprise qui l’ont compris depuis longtemps. Car, dans le cadre relax du ‘’bénévolat’’, les amitiés se nouent bien plus facilement que dans le cadre de la vie stressée de tous les jours en entreprise. Et, avec le temps, on découvre que l’on appartient à un vrai réseau et que l’on peut appeler très facilement un collègue-Lion pour lui demander un service… à charge de retour.’’

Comme on le voit, nous respectons profondément les efforts des Lions Clubs de tout faire pour véhiculer leur principes bénévoles mais il nous semble qu’en tant que média, WebManagerCenter a également le devoir de s’arrêter devant la signification des mots (et des idées qui y sont sous-jacentes) pour présenter sa vision des choses à ses lecteurs.

(Source : Webmanagercenter.com, le portail des entreprises (Tunis), le 14/02/2007 à 06h00)

Lien :

http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=25426

** ACTE 3 : Une réaction immédiate le 14 février..

Rôle politico-social du Lionisme tunisien

Chère madame, c’est avec surprise et peine que j’ai lu votre article paru dans

webmanagercenter du 9/02/07, site que j’ai habituellement plaisir à consulter. Il est étonnant qu’une personne supposée de votre culture et de votre métier juge sans connaître …. peut-être est-ce le fait de votre âge qui fait que jeune, la vie ne vous a pas encore appris à mieux connaître avant de porter un quelconque jugement ? Vous dites que nous sommes des cadres, chefs d’entreprise….c’est vrai et comme vous devez l’imaginer, nous travaillons professionnellement énormément… Malgré ce travail et ces responsabilités, nous arrivons à dégager ou prendre sur notre temps libre du temps BENEVOLE pour aider les autres (1) ; ce travail bénévole nous demande de longues heures durant lesquelles nous cherchons à apporter des solutions…et non « cadre relax » comme vous semblez l’imaginer. Vous vous trompez encore une fois !!! Vous vous devez de chercher à mieux comprendre. A cet effet, je vous invite à me contacter pour partager une de nos nombreuses réunions de travail BENEVOLE …. « On ne va pas bien loin si l’on ne fait pas quelque chose pour quelqu’un d’autre »(devise du lionsime) notre club, le lions club Tunis Doyen …un des 40 de Tunisie ..du district 414 !!! Cherche entre autres à obtenir des vêtements chauds pour les enfants sidéens soignés à l’hôpital; trouver des ressources pour financer les études d’étudiants de familles déshéritées de quartiers du grand Tunis, où je pense que vous n’avez jamais été (Douar Hicher, El Agba…). Je me ferai un plaisir de vous y conduire et de vous présenter ces jeunes. Vous y verrez le travail accompli par des personnes exceptionnelles fonctionnaires, et vous comprendrez en quoi consiste notre rôle politico-social … vous le comprendrez quand vous verrez nos confraternels échanges avec toute cette jeunesse et ces responsables fonctionnaires!!! financer après avoir durement collecté les fonds nécessaires et suivre les travaux de réhabilitation d’un terrain de football du quartier d’El Hafsia…. Sachez que ce terrain qui appartient à la municipalité de Tunis, utilisé pendant la journée par les lycées avoisinants…. sert le soir à un éducateur de rues…. Il y mène des jeunes adolescents du quartier et leur évite ainsi toute déviance…drogue, délinquance, etc. Je vous invite à m’accompagner le soir à el hafsia pour voir de visu le travail accompli et l’utilité de la réhabilitation de ce terrain, etc. 40 ans de lionisme en Tunisie serait trop long à écrire….les documents non seulement du lions club Tunis doyen mais de tous les autres clubs sont à votre disposition. Toutes nos actions sont financées grâce à la confiance de donateurs (amis ou connaissances et aussi nous-mêmes !!!) qui connaissent et reconnaissent l’utilité de nos actions bénévoles. Je suis sûre que vous chercherez à mieux comprendre. Vous nous le devez. Je reste persuadée que vous chercherez à mieux connaître le Lionisme car « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis « . Sachez que « ce que nous faisons est à peine une goutte d’eau dans l’océan, mais que si nous ne le faisions pas cette goutte d’eau manquerait à l’océan… »Mère Térésa, Prix Nobel de la paix, j’attends que vous me précisiez vos disponibilités horaires afin de vous faire partager nos réunions bénévoles. En attendant de vous rencontrer, recevez mes meilleures salutations. Madeleine Bennaceur

(Source : Webmanagercenter.com, le portail des entreprises (Tunis), le 16/02/2007 à 01h11)

Lien :

http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=25515

** ACTE 4 : la réaction officielle du « gouverneur du district 414 »le 20 Février..

Droit de réponse à l’article «Lions Clubs Derrière le bénévolat, le réseau et… l’influence !»

Suite à la publication de l’article opinion «

Lions Clubs Derrière le bénévolat, le réseau et… l’influence !», le gouverneur du District 414, M. Rejeb Elloumi, nous a envoyé le droit de réponse ci-dessus : Monsieur, Nous avons été surpris et étonnés par le contenu de l’article paru dans votre site www.webmanagercenter.com et intitulé «Lions Clubs Derrière le bénévolat, le réseau et… l’influence !». A cet égard et dans le cadre de notre droit de réponse, nous tenons à apporter les éclaircissements suivants :

1/ Aujourd’hui, avec plus 45 mille clubs dans 200 pays et zones géographiques et plus d’un million trois Cent Cinquante Mille membres, le Lions Club est la plus grande association mondiale oeuvrant depuis 1917 dans le domaine du service bénévole, philanthropique et humanitaire. Son action vise à créer et à développer un esprit de compréhension entre les peuples du monde, de participer activement au progrès moral, social et culturel de la communauté, à promouvoir les principes de civisme et à unir les membres des clubs par des liens d’amitié, de bonne camaraderie et de compréhension mutuelle. A titre d’exemple et pour ne prendre que le seul volet de l’aide aux aveugles et aux malvoyants, les Lions qui ont créé en 1930 la « Canne Blanche » pour aider les personnes non voyantes et malvoyantes à se déplacer et pour sensibilise l’opinion à cet handicap, ont protégé ou restauré la vue de 24 millions de personnes et sont maintenant reconnus en tant que leaders mondiaux en ce qui concerne la lutte contre les maladies reliées à la vue. 2/ En Tunisie, notre association, qui exerce depuis 40 ans et qui compte plus de mille membres lions et léos répartis sur une cinquantaine de clubs s’est efforcée depuis son existence à contribuer à l’effort national de service humanitaire venant en aide aux plus démunis. Nos œuvres sociales témoignent de la réalité des efforts fournis bénévolement au service de la communauté. Sans prétendre dresser l’inventaire exhaustif de ces œuvres, limitons-nous au Centre de Rééducation pour des enfants handicapés physiques à Ezzahra, le Centre de protection maternelle et infantile à Amilcar, le Centre des malentendants à Nabeul, l’Unité de vie pour mères célibataires au Kram, le Centre de formation des handicapés à Ettahdhamen et Douer Hicher, le Centre de formation professionnelle pour jeunes handicapés d’El Batan, l’Ecole des non voyants à Gabès, la ferme thérapeutique de Sidi Thabet, le Complexe de promotion des handicapés à Kélibia, le projet de la collecte des eaux de pluie de Takrouna… Toutes ces œuvres qui s’ajoutent à un travail quotidien en faveur des nécessiteux, malvoyants, handicapés et à tous les défavorisés ne peuvent être ignorées, méconnues ou marginalisées par quiconque. Toutes nos réalisations ne peuvent non plus être le fruit d’une « relaxation » ou d’une sinécure. Elles ne peuvent être que le fruit d’une croyance aux valeurs nobles du lionisme et la résultante des sacrifices que les membres de notre Association ont généreusement consentis au détriment de leur temps et de leur argent. 3/ Contrairement au contenu de l’article visé ci-haut, notre association n’est point réservée aux chefs d’entreprises. Nous comptons parmi nos membres des salariés d’entreprises, des fonctionnaires, des médecins, des architectes, des avocats, des comptables, des experts-comptables, des enseignants universitaires, des journalistes, des retraités, des artistes et des hommes politiques… Tous se sont associés au lionisme et n’ont jamais épargné leur temps, leur effort et leur argent pour «servir autrui». En plus, notre association est ouverte à tous ceux qui croient au service désintéressé et qui se sentent prêts à se dévouer pour l’autre. 4/ Contrairement au contenu de l’article en question, la vocation apolitique de notre association ne peut faire l’objet d’aucun doute. Le Lions Club est un mouvement fondé sur la pleine et libre discussion de tous les sujets d’intérêt général, sauf ceux de politique partisane et de religion sectaire. Enfin et même si les informations imprécises, les allégations mensongères et les propos calomnieux risquent de semer le doute sur les objectifs nobles de notre association et de décourager ses donateurs actuels et potentiels, nul ne pourra remettre en cause 40 années d’efforts effectifs, de services continus et de réalisations concrètes et nul n’affectera notre abnégation et notre dévouement. Imbibés par l’amour de notre Pays ; la Tunisie cette terre d’accueil, de tolérance et de stabilité qui a toujours ouvert ses bras à toute association humanitaire et sociale internationale, rattachés aux valeurs justes de notre mouvement, les membres de notre association resteront toujours à l’écoute et au service des défavorisés et consacreront à cet effet toute leur énergie.

Rejeb Elloumi Gouverneur du District 414 2006-2007

(Source : Webmanagercenter.com, le portail des entreprises (Tunis), le 20/02/2007 à 05h56)

Lien :

http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=25631

** ACTE 5 : La réplique d’un lecteur..

Bénévolat Une réaction exagérée

 Nul ne peut douter des bienfaits de ce genre d’associations. Je trouve la réaction de M. Elloumi exagérée. Il a été sûrement touché. J’ai lu l’article en question et je n’ai pas ressenti du tout une attaque particulière. Il est vrai que ce genre d’associations facilite beaucoup de choses. D’autres associations font de même et cela n’est pas nécessairement réalisé avec mauvaise intention. Je pense au scoutisme, aux associations sportives et culturelles, etc. Il y a toujours des personnes qui y militent avec de nobles idées et il y a aussi (il y en aura toujours) des gens qui y viennent par pur opportunisme. Que ceux et celles, qui ont de bonnes intentions, soient présents et assez vigilants pour barrer la route à la seconde catégorie. M. Elloumi, j’ai ressenti dans votre réponse une certaine langue de bois. Je pense que cela a été au-delà de votre intention. Merci de ne pas oublier que le bénévolat n’est pas une simple affaire et que les critiques peuvent être bénéfiques quand elles sont prises positivement. Bon bénévolat

Mehdi ATTIA  

(Source : Webmanagercenter.com, le portail des entreprises (Tunis), le 24/02/2007 à 04h57)

Lien :

http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=25814

** ACTE 6 : la réponse de la journaliste le 24 février..

Lions Clubs

Une tempête dans un verre d’eau ?

Par Maryam OMAR

Réagissant violemment à notre article d’opinion sur les Lions Clubs, certains de nos lecteurs nous ont pris à partie et nous avons donc estimé de notre devoir de publier une réponse où nous expliquions qu’aucune attaque n’ébranlera notre foi indélébile dans le secteur associatif qui est, en vérité, l’une des grandes fiertés de la Tunisie.

Mais les attaques exagérées n’ont pas cessé… ! Et voici la dernière perle qui est parmi les moins agressives : ‘’Je suis surpris par les propos infondés de cet article. Ceci dénote d’un amateurisme basique dans le domaine du journalisme et écrit dans une ignorance totale du monde associatif en général et de la vocation des Lions Clubs en particulier. Mme Omar, je vous invite à réviser vos cours de journalisme. Ce n’est pas en attaquant les bonnes volontés qu’on acquiert la célébrité.’’

Pourtant, d’un certain point de vue, nous ne pouvons que nous en féliciter puisque cela démontre que nos lecteurs se sentent pleinement citoyens et totalement concernés par les questions publiques.

Parmi ceux-ci quelques uns ont même pris notre défense avec beaucoup d’à-propos. En voici deux échantillons :

‘’L’article que j’ai lu dans WebManagerCenter n’a pas dénigré les oeuvres de bienfaisance qui ont été réalisées par les Lions Clubs en Tunisie ou à travers le monde, ni remis en cause l’objectif premier de cette association qui demeure celui de subvenir aux besoins des plus nécessiteux, des mal lotis …. Loin de là… Mais, de grâce, ne venez pas nous faire croire que c’est une oeuvre totalement désintéressée et qu’elle ne comporte pas des avantages pour ses membres. Déjà, une reconnaissance d’ordre social est à relever, en faire partie permet de voir du monde et de lier connaissance avec de hommes d’affaires, de clients potentiels, de hauts cadres… et comme on dit chez nous « HAJA ET HWIJA »…’’

‘’J’ai lu l’article en question et je n’ai pas ressenti du tout une attaque particulière. Il est vrai que ce genre d’associations facilite beaucoup de choses. D’autres associations font de même et cela n’est pas nécessairement réalisé avec mauvaise intention. Je pense au scoutisme, aux associations sportives et culturelles… Il y a toujours des personnes qui y militent avec de nobles idées et il y a aussi (il y en aura toujours) des gens qui y viennent par pur opportunisme. Que ceux et celles qui ont de bonnes intentions soient présents et assez vigilants pour barrer la route à la seconde catégorie. M. Elloumi, j’ai ressenti dans votre réponse une certaine langue de bois. Je pense que cela a été au delà de votre intention. Merci de ne pas oublier que le bénévolat n’est pas une simple affaire et que les critiques peuvent être bénéfiques quant elles sont prises positivement.’’

(Source : Webmanagercenter.com, le portail des entreprises (Tunis), le 24/02/2007 à 06h01)

Lien :

http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=25816


Le corps retrouvé dans la Seine près de Rouen est celui du diplomate israélien David Dahan

LEMONDE.FR avec AFP
Le corps retrouvé mercredi après-midi dans la Seine près de Rouen est bien celui de David Dahan, diplomate israélien disparu le 22 janvier, a-t-on appris samedi matin 24 février de source policière. « La comparaison génétique, mise en oeuvre pour lever le moindre doute, a permis une identification formelle de M. Dahan », a précisé cette même source.
« Aucun élément suspect n’a été retrouvé sur le corps », toujours selon cette source, ce qui semble accréditer la thèse du suicide par noyade, une piste privilégiée depuis le début par les enquêteurs.
Une autopsie réalisée jeudi soir avait conclu qu’il s’agissait « vraisemblablement » de M. Dahan. Le corps correspondait « en tous points » à « l’apparence physique et vestimentaire » de David Dahan, chef de la mission en France du ministère israélien de la défense. Mais « compte tenu de l’état du corps » dû à « son séjour prolongé dans l’eau », des comparaisons d’ADN avaient été demandées par la justice.
M. Dahan, 54 ans, avait disparu dans la nuit du 21 au 22 janvier de son appartement situé près de l’ambassade israélienne à Paris. Sa voiture avait été découverte le 24 janvier à Rouen en bordure de Seine, vide et fermée.
(Source : LEMONDE.FR avec AFP, le 24.02.07 à 10h09)

La libération de huit Kurdes soupçonnés de liens avec la DST met à mal les services antiterroristes français

Piotr Smolar Camouflet pour les services antiterroristes : la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a décidé, vendredi 23 février, de remettre en liberté sous contrôle judiciaire huit personnes mises en examen, le 9 février, dans l’enquête sur l’organisation séparatiste kurde, le PKK. Elles sont soupçonnées d’extorsion de fonds et de blanchiment, afin de financer des attentats en Turquie.
L’appel de sept autres mis en examen contre leur détention sera examiné le 27 février. « Cette décision signifie que la cour d’appel ne marche plus à n’importe quel prix dans les combines de l’antiterrorisme », se réjouit Me Antoine Comte, avocat de plusieurs Kurdes libérés.
Il semble que la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire, chargée de l’enquête, ait interpellé des individus qui avaient des contacts réguliers avec un autre service de police, la direction de la surveillance du territoire (DST). Attila Balikci, un des mis en examen, a ainsi expliqué au juge Thierry Fragnoli qu’il était, depuis 2002, l’intermédiaire entre la DST et Riza Altun, responsable politique, en France, de l’organisation. Ces contacts ont été aussi évoqués par Canan Kurtyilmaz, présentée comme la déléguée européenne du PKK. Arrêtée en Belgique puis transférée en France le 16 février, elle a été placée sous simple contrôle judiciaire par un juge des libertés et de la détention (JLD), à la stupéfaction des juges antiterroristes et du parquet, qui a fait appel.
Interrogée par Le Monde, la DST confirme avoir eu des contacts – mais pas étroits – avec des membres du PKK, dans le cadre classique de ses missions, afin de prévenir toute activité subversive. « Jusqu’à leurs arrestations, les activités de ces gens étaient parfaitement connues, explique Me Jean-Louis Malterre, avocat de M. Balikci. Certains pointaient à la Préfecture pour une autorisation provisoire de séjour, des contacts réguliers existaient avec les autorités. Et voilà qu’on les criminalise du jour au lendemain ! »
Lors de leur congrès annuel dans l’Aveyron, les membres de la branche française du PKK informaient la DST, prétendent-ils, du montant de leurs collectes, soit près de 1 million d’euros. L’enquête de la PJ a débuté, en juillet 2006, avec l’arrestation de deux Kurdes dans un bureau de change, s’apprêtant à convertir 200 000 euros en dollars.
(Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 25 février 2007)


 

L’autre enfer qui attend les milliers des militaires usaméricains blessés et amputés

 

Mizaanoun

 

Sous le titre « Bush ordonne une enquête sur le pitoyable traitement réservé aux blessés de guerre dans un hôpital de Washington. » on lit dans le journal El Pais du 22 février 2007 le suivant : 

 

« À moins de 10 kilomètres de la Maison Blanche, les blessés de la guerre d’Irak et d’Afghanistan sont abandonnés dans leurs souffrances et frustrations dans l’hôpital Walter Reed, le fleuron de la couronne de la médecine militaire des États-Unis. Après le reportage composé d’une série d’articles publiés par « The Washington Post » dans lesquels sont mises à nu les négligences systématiques de  son Administration, le président Georges W. Bush, feint d’être « profondément préoccupé » et  a donné ses ordres afin que les problèmes soient détectés et résolus. Du Pentagone on entend le même son de cloche et on se déclare aussi bien déterminé à faire face à une telle honteuse situation ! » En attendant la situation, qui ne date certainement pas d’aujourd’hui, est ce qu’elle est.

 

Des rats, des cafards, d’énormes tâches d’humidité couvrent les murs, un système de chauffage qui laisse à désirer … Du bâtiment numéro 18 dans le complexe médical Walter Reed se dégagent des odeurs puantes d’une piètre et minable cuisine bourrée surtout de graisse. Il est évident que de tels lieux ne sont pas ceux les plus indiqués auxquels auraient rêvé les soldats blessés pour y être acheminés des champs de guerre afin de se faire soigner et cicatriser leurs blessures, ni de ceux  qui revenaient à leur patrie mutilés à différents degrés, avec un ou plusieurs membres en moins, après avoir combattu, dit-on, le terrorisme. Durant la nuit les hurlements lugubres et incessants des sirènes des ambulances qui arrivent dans le complexe avec leurs chargements de nouveaux blessés de guerre,  que débarquent les avions militaires, accentuent la tension postérieure au  traumatisme  vécu par les uns, comme ils attisent la paranoïa et la schizophrénie des autres.

 

« Est-ce qu’on m’a réellement secouru pour arriver là ? », se demande  Danny Soto devant les deux reporters du Washington Post qui enquêtaient – sans avoir été autorisés par aucun responsable du Walter Reed – durant quatre mois sur l’épouvantable fonctionnement et le chaos bureaucratique  dans lesquels périclite inexorablement ce qui fut un prestigieux hôpital.

 

Malgré tous les efforts [déployés par les uns et les autres au niveau des premiers responsables de l’Administration et les médias qui s’identifient aux les affinités avec Bush] afin de l’éviter, il y a de très forts indices qui surgissent dans la guerre d’Irak, qui commencent à rappeler aux étasuniens la guerre du Vietnam. [Le vice-président américain Dick Cheney qui se trouve en date d’aujourd’hui  22 février 2007 en voyage au Japon vient de répéter la même phrase, presque  mot à mot, prononcée par l’ex-président Richard Nixon à la veille de son départ forcé de la Maison Blanche : « Les Etats-Unis  ne peuvent quitter l’Irak dans le déshonneur. » Eh bien on ne parle plus de victoire, sinon de sortie honorable !]

 

Une grande quantité de blessés sont renvoyés à la maison. Le seul Walter Reed  accueille plus de 14.000 blessés par an.  Dans l’édifice numéro 18, plus de 700 personnes attendent durant des longues semaines avant de recevoir un soin quelconque. Leurs noms et leurs dossiers se perdent dans des montagnes de paperasses avant d’être analysés ou étudiés ; le personnel compétent et spécialisé brille par son absence. Néanmoins il y a de ceux qu’on considère par pure ironie des « chanceux » qui – pour faute d’espace  dans le Walter Reed – sont envoyés à un  de ces hôtels, qui de par le quartier dans lequel se situe, exige qu’on traverse une ou plusieurs rues à la fois répugnantes et dont tous les coins pullulent de  « dromadaires », ces trafiquants de drogues, qui le seul fait d’être à de tels endroits, prouve si besoin est, à quel point leurs affaires sont florissantes. 

 

« J’ai vécu entre les canons, les mortiers et les batteries de l’artillerie, je pense m’être bien en sorti, mais je crois que ça a fini par avoir  des répercussions négatives  sur ma capacité de récupération. Ici je suis l’objet de menaces constantes et quotidiennes. » Déclare au Post Georges Romero.

 

La moyenne de séjour au Walter Reed devrait être de 10 mois, mais il y des soldats désespérés qui se sont pathétiquement enlisés à Washington depuis plus de deux ans. Personne ne veut s’imaginer la situation si Bush arrive à mettre à exécution ses paroles et envoyer encore 21.500 soldats en renfort aux troupes qui se trouvent sur place en Irak et la quantité de blessés qui vont continuer à arriver sans cesser à la cadence d’une authentique hémorragie. Les cinq ans de guerre en Irak et en Afghanistan et les combats quotidiens ont fini par transformer le vénérable hôpital, construit en 1909 avec une dizaine de patients, en un véritable et gigantesque cauchemar pour tous les soldats blessés qui y résident. Leurs blessures physiques et psychiques ne devraient en aucun cas les installer dans cet infect endroit, mais plutôt ailleurs où il aurait fallu leur prodiguer les soins adéquats et l’attention qu’exige leur désespérante situation.

 

Ce monde que décrit  le Washington Post, écrit El Pais, reste loin du regard des gens de la rue et par conséquent, pour le moment encore, n’arrive pas – avec toutes ses gigantesques et dramatiques dimensions – sur la scène de l’opinion publique. Le Walter Reed, représentait dans le passé tout le contraire de la défaite. Il était l’insigne de l’héroïsme des soldats et à partir duquel émanaient les messages de courage envoyés à ceux qui se trouvaient loin de la patrie sur le champ de bataille. A présent il a fini par n’être plus que l’un de ces lugubres chapitres rapportés dans « Trappe 22 » (Catch 22), le livre dans lequel le nouvelliste Joseph Heller, avait d’une forme acerbe critiqué l’éthique militaire usaméricaine qui avait coïncidé à l’époque avec la guerre du Vietnam. Dans certains passages il y décrit comment certains malades ou blessés s’occupaient eux-mêmes d’autres de leurs compagnons se trouvant dans des situations semblables sinon pires: les diagnostics de ces problèmes psychologiques sont accablants et incitent beaucoup d’entre eux directement au suicide.

 

Le président Bush a posé devant les caméras, quelques jours avant la Noël, au chevet de l’un des blessés. « On leur doit tout ce qui est en notre possession » déclara le commandant en chef des forces armées. « Non seulement nous avons l’obligation de bien les soigner, cicatriser leurs blessures, mais aussi leur apporter toute l’attention à leur retour à la maison. On doit les aider à s’adapter de nouveau après avoir fini leur service actif dans les rangs de l’armée. » Les visites au pavillon des amputés avaient été aussi régulières de la part de l’ex-secrétaire de la Défense Donald Rumsfeld et les membres du congrès. Et les choses s’arrêtent à ce niveau de l’image politique  hypocrite et opportuniste.

 

Trois fois par semaine, des caravanes d’autobus bourrés de blessés traversent la Georgia Avenue jusqu’au Walter Reed. Les militaires blessés qu’on retire de l’intérieur de ces véhicules le plus souvent étendus sur des interminables filées de civières sont totalement étourdis et déboussolés par les grandes quantités de  tranquillisants qu’on leur a administrés durant leur long voyage de retour à la maison. Un voyage qui commence quelque part  en Irak ou en Afghanistan, passe par un arrêt à un hôpital militaire dans l’une des  bases militaires des Etats-Unis en Allemagne pour par la suite poursuivre une traversée de l’Atlantique qui dure encore de longues heures. John Daniel Shannon,  âgé de 43 ans, a été débarqué de l’un de ces autobus en novembre 2004.  Un AK-47 lui a détruit la moitié du crâne, en même temps lui a arraché un œil ce qui l’a irréversiblement condamné à continuer ce que lui resterait de vie en borgne. Il se dit beaucoup moins en sécurité à l’hôpital que quand il était franc-tireur en Irak. Et le cauchemar s’aggrave encore davantage quand on connaît la complexité du système sanitaire étatsunien. Un militaire moyen, à chaque fois qu’il nécessite un traitement quelconque, il  doit remplir non moins de 22 sollicitudes différentes, dans huit différentes sections ou départements administratifs. L’administration à son tour, utilise seize différentes sources d’informations pour commencer à donner suite à ces sollicitudes. Enfin un enfer bureaucratique pour recevoir les soins des blessures causées en prêtant service à la patrie ! [À lire choses pareilles on se croirait dans un des pays du tiers-monde ou ceux qu’on appelle par euphémisme, des pays en voie de développement et non pas dans la première puissance mondiale qui dicte ses ordres au reste de la planète.]

 

Shannon, avec son bandeau de pirate couvrant la cavité de l’œil perdu et une masse osseuse visible greffée à une tête devenue forcément difforme, a dû brandir devant les employés administratifs sa « Croix Pourpre » – une haute distinction militaire – pour démontrer qu’il a bien prêté  service en Irak. Il réclamait un nouvel uniforme car le sien était resté encore souillé de sang depuis le jour où il avait l’objet de l’attaque qui l’a mutilé à vie. Eh bien, tout simplement,  son nom était introuvable dans les machines du système administratif. Shannon n’existait pas !

 

Afin de conjurer le fantasme  du Vietnam, la misère des soldats qui revenaient à une vie d’amertume et de pauvreté, certains dans la société usaméricaine ont décidé d’aider ces militaires malgré la controverse qui ne fait qu’accroître le malaise général à la maison. C’est ainsi, à base de volontariats et de donations altruistes qui arrivent, entre autres, à l’hôpital Walter Reed, qu’on essaye de réduire les dimensions catastrophiques de la tragédie. Il y a aussi des cadeaux en forme de chèques portant la signature de grandes entreprises, des fameux ou  de certains politiciens ainsi que des billets d’avion, des paquets alimentaires, des téléphones portables et des centaines de ce genre d’objets qui sont supposés rendre la vie de ces ex-militaires, définitivement hors de combat, moins triste. Mais en vain car  tous sont pratiquement dans un état irréversiblement désespéré. »

 

Ainsi sont rapportés les faits dans toute leur crudité par l’un des grands médias de l’empire et ce qu’on venait de lire n’est qu’une infime partie des sinistres et multiples aspects d’une société que Bush, de son côté, et les grands moyens d’intoxications qui tournent dans le giron de l’Administration usaméricaine que ça soit à l’intérieur des limites géographiques officielles de l’empire ou en dehors de par le monde entier  y compris presque tous les médias dits arabes,  veuillent et persistent à présenter comme l’idéal pour tous les humains de la terre.

 

La grande majorité des peuples sont exposés à matraquage continuel et obsessionnel qui leur présente une société « hollywoodienne » qui n’existe en effet que dans ces lieux, ou sont hypnotisés par les exploits scientifiques ou technologiques qui si bien réels, mais qui n’en profitent qu’à une infime frange de cette même société qui vit dans des espaces blindés et loin des yeux des masses populaires. Si le sort des militaires blessés est si pitoyable, il est sûrement inutile de parler des centaines de milliers ou de millions des sinistrés de l’ouragan « Katrina ». Un an et demi sont passés, la désolation a fait place à l’indignation et au désespoir. Et malgré la générosité plus que suspecte de tous ces arabes du Golf dont la famille Assabah et Saoud qui se sont appropriés des territoires qui regorgent de matières premières et particulièrement de pétrole, le tout mis à la disposition des leurs protecteurs occidentaux et  qui ont offert à Bush des secours multimillionnaires. La seule famille Assabah avait donné pas moins de 500.000.000 de dollars. Et malgré tout cela, le seul courant électrique dans la ville de New Orléans n’a été rétabli à ce jour qu’à 50%. La moitié des hôpitaux sont toujours fermés et plus de la moitié de la population antérieure à l’ouragan n’est plus revenue. Les images publiées dans le supplément du quotidien espagnol du 18 février sont plus qu’éloquentes. Toute la région continue à présenter les mêmes images de désolation que le monde entier a pu voir à travers les petits écrans. Un immense vide – ordure à l’air libre par là, des amas de véhicules de toutes dimensions par ci, des décombres de quartiers entiers, sous les maisons écroulées des cadavres qui attendent toujours d’être retirés, des déchets de toutes sortes partout, on dirait que l’ouragan venait de passe la veille. Des 36 millions de pauvres à l’arrivée de Bush, on est passé à plus de 45 millions. Les crimes habituels de tout genre qui font partie des caractéristiques immuables la société « idéale » sont en croissance continuelle. 

 

Telle qu’elle a été fondée et telle qu’elle fonctionne, cette société n’a aucun argument, ni critère quelconque, pour ne pas parler de valeur ou autorité morale susceptible d’en faire d’elle-même un paradigme de démocratie et de liberté.


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