TUNISNEWS
8 ème année, N°2983du 23.07.2008
Vérité-Action ET aispp: Campagne pour sauver la vie des prisonniers des deux décennies
AISPP:Sami Essid, incriminé de façon rétroactive, est condamné à huit ans d’emprisonnement
AISPP:La chambre criminelle a examiné les affaires n°14321,n°15390 et n°15946
AngolaPress:TUNISIE: Confirmation des huit ans de prison d`un Tunisien extradé d`Italie
par Sihem Bensedrine:Slim Boukhdhir LIBRE
L’OBSERVATOIRE: APPEL URGENT – Libération conditionnelle
AFP:Tunisie: un journaliste opposant remis en liberté conditionnelle
Khémais KHAYATI: »De mon pays »
NBC News: FIGHTINGFOR PRESS FREEDOM IN TUNISIA
CPJ :Large images of Tunisian President Ben Ali appear throughout the capital city of Tunis.
ElWatan:Tunisie, terre de paradoxes : Au pays du sourire perdu
Webmanagercenter:Guillaume DEUDON : «…Nous avons réussi à faire de Tunis un centre d’expertise et d’excellence…»
Webmanagercenter:Sécurité routière : Total Tunisie remet en jeu son Grand Concours !
REUTERS:Maroc – Le chef du PJD veut réformer le régime avec Mohamed VI
Association internationale de soutien aux prisonniers politiques 43, Rue Al-Jazeera Tunis Email:
aispptunisie@yahoo.fr Vérité-Action Case postale 1569 CH – 1701 Fribourg, Suisse Tél: ++41 79 703 26 11 Fax: ++41 21 625 77 20 Email. info@verite-action.org
Vérité-Action ET aisppCampagne pour sauver la vie des prisonniers des deux décennies: Pour mettre fin à la politique de la mort lente:
11- Bouraoui Ben Ali Makhlouf Sarah : « Mon père m’a laissé encore un embryon dans le ventre de ma mère et je lui rend visite en prison aujourd’hui à l’âge de 18 ans … ! » Nom et Prénom : Bouraoui Makhlouf Date et lieu de naissance : 15 janvier 1960 à Sousse Profession : commerçant Etat civil : marié et père d’un garçon et d’une fille Date d’entrée en prison : 1991 Etat de santé : une fracture au dos/ ostéoarthrite Peine : à perpétuité Lieu d’emprisonnement actuel : Monastir Coordonnées de la famille : Al-Souiss, Sousse Tél. +216 73332274 Souffrance de la famille : Bouraoui Makhlouf a laissé Moadh et Meriem pasencore scolarisés. Sarah qui était un embryon dans le ventre de sa mère, a18 ans aujourd’hui… ! Après l’arrestation de Bouraoui Makhlouf, ses parents Ali Makhlouf et Habiba Makhlouf ont pris en charge sa famille mais ils ont décédé l’un après l’autre et à chaque décès, il était interdit d’assister aux funérailles malgré que la loi tunisienne le lui autorise. Il a entamé plusieurs grèves de la faim et à chaque fois, il subissait les déplacements abusifs et punitifs et son épouse était interdite de visite. Pour écrire à Bouraoui Makhlouf : Prison civile de Monastir, Monastir, République Tunisienne.
Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association Internationale de Soutien aux Prisonniers politiques 43 Rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 22 juillet 2008
AISPP:Sami Essid, incriminé de façon rétroactive, est condamné à huit ans d’emprisonnement
La chambre criminelle estivale du tribunal de première instance de Tunis, présidée par le juge Mehrez Hammami, a condamné hier, lundi 21 juillet, Sami Essid à huit ans d’emprisonnement après l’avoir déclaré coupable dans l’affaire 15930 de terrorisme en vertu de la loi du 10 décembre 2003. L’association ,après avoir lu le rapport de maître Samir Ben Amor, membre de son comité directeur, sur les violations flagrantes dont a été le procès a été le théâtre, déclare le procès inéquitable et que la confirmation de la condamnation par contumace de Sami Essid à huit ans d’emprisonnement est absolument injustifiée pour une série de motifs, essentiellement : – Sami Essid a été condamné en vertu de la loi antiterroriste. Or il était emprisonné en Italie depuis 2001 et les faits remontent à l’année 1998 et la loi a été promulguée en 2003 : elle a donc été appliquée de façon rétroactive, en violation de la loi et des dispositions de la Constitution. – le tribunal a refusé de permettre à l’avocat de l’accusé de présenter les pièces justifiant qu’il avait déjà été condamné par le Tribunal militaire permanent de Tunis et par la chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, ainsi il n’a pu bénéficier de son droit légal à un non-lieu en vertu de l’autorité de la chose jugée – le Tribunal a paralysé la défense en ne lui accordant qu’une semaine pour présenter des justificatifs en provenance de l’Italie […] Aussi l’Association exige que soit levée l’injustice qui frappe Sami Essid et tient les autorités italiennes pour complices de cette atteinte à la loi et aux conventions internationales, et responsables des conséquences de cette condamnation inique, puisqu’elles ont tenu à le renvoyer en Tunisie en dépit d’une décision de la Cour Européenne des Droits de l’homme leur interdisant sa livraison. Pour l’Association Le comité directeur (traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association Internationale de Soutien aux Prisonniers politiques 43 Rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 21 juillet 2008
La chambre criminelle estivale du Tribunal de Première Instance,
présidée par le juge Mehrez Hammami, a examiné aujourd’hui 21 juillet 2008
* l’affaire n°14321 dans laquelle sont déférés Riadh Jaouadi, né à Sidi Ali Benaoune le 27 juin 1985, Iheb Jabnouni, né à Kairouan le 18 février 1985, Moussa Elamri, né à Kairouan le 27 septembre 1985, Béchir Mraï, né à Kairouan le 14 août 1978, Monji Elamri, né à Kairouan le 25 novembre 1969, Heulmi Rtibi, né à Kasserine le 25 août 1985, Salem Ouni, né à Sidi Bouzid le 14 avril 1981, accusés d’adhésion sur le territoire de la République à une entente ayant fait du terrorisme un moyen de réaliser ses objectifs, d’utilisation du territoire de la République pour recruter des personnes en vue de commettre un acte terroriste hors du territoire de la République et d’incitation à adhérer à une organisation en relation avec les infractions terroristes, d’utilisation d’un nom, d’un mot et d’un symbole pour identifier une organisation terrorise, ses activités et ses membres. La commission de la défense était composée de maîtres Fethi Trifi, Samir Ben Amor, Abderraouf Ayadi, Kamel Ben Messaoud, Sami Triki, Abdelfattah Mourou et Ouidad Mrad. Maître Mansour Jerbi a demandé pour maître Ayadi le report de l’examen de l’affaire au 28 juillet 2008, considérant que son client était concerné par une autre affaire pour les mêmes faits. A la suite d’un polémique avec la défense, le juge a décidé de commencer l’examen de l’affaire par la lecture de l’acte d’accusation et l’interrogatoire des accusés afin que l’audience du 28 juillet soit consacrée aux plaidoiries. * l’affaire n°15390 dans laquelle est déféré Sami Essid (né à l’Aouina le10 février 1968) en vertu de la loi du 10 décembre 2003 (11 chefs d’accusation) . Maître Samir Ben Amor a plaidé, faisant part de son profond étonnement qu’il ne lui ait pas été possible de présenter des preuves que des instances judiciaires et la justice militaire s’étaient déjà chargées des mêmes accusations pour les mêmes faits et qu’on se soit contenté de reporter la séance de quelques jours dont deux jours de congé ! Tout ce qui ressemble à une justice expéditive ! Pour conclure sa plaidoirie Maître Samir Ben Amor a demandé un non lieu en vertu de l’autorité de la chose jugée et de la jonction des affaires. Le juge a ensuite décidé de lever la séance pour le délibéré et le prononcé du jugement. * l’affaire n°15946 dans laquelle sont déférés Rafik Zaïm, Mahmoud Ben Khelifa, Bilel Sfaxi, Ouissam Cherbib, Abderrazak Arrafa, Hamza Sfaxi, Hichem Kalaï, Abderrazak Sfaxi, Lotfi Frej, Lotfi Mellakh, Hamadi Dahmani, Mohammed Amine Chakroune, Ahmed Megdiche, Mahjoub Ben Tahar, Oualid Mahjoub, Kaïs Gharbi, Ahmed Mellakh, Ahmed Gharbi, Ahmed Tounsi, Ahmed Elalej, Hassen Khmouma, Zyed Maazaoui, Salah Jaafar, Omar Tebourbi, Fethi Berraïes, Mohammed Aymen Mellakh, Mekki Mzah, Nasir Mamlouk, Yassine Salem et Youssef Rafrafi, accusés d’adhésion sur le territoire de la République à une organisation terroriste ayant fait du terrorisme un moyen de réaliser ses objectifs, d’entraînements militaires en Tunisie et à l’étranger en vue de commettre des infractions terroristes sur le territoire de la République, d’utilisation du territoire de la République pour recruter et entraîner des personnes en vue de commettre un acte terroriste sur le territoire de la République, de fourniture d’armes, d’explosifs, de munitions et autres produits analogues à une organisation en rapport avec les infractions terroristes, de fourniture d’informations à une organisation terroriste. Maîtres Mansour Jerbi, Ramzi Ben Dia, Hédi Abbassi, Tamadhor Yahyaoui et Samir Dilou se sont présentés pour assurer leur défense. Et bien que la convocation ne soit pas parvenue à la majorité des accusés déférés en liberté, le tribunal a tenu à commencer l’examen de l’affaire par lecture de l’acte d’accusation et l’interrogatoire des accusés présents afin que la séance du 28 juillet soit consacrée aux plaidoiries. Pour la commission de suivi des procès Le secrétaire général de l’Association Maître Samir Dilou (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
TUNISIE: Confirmation des huit ans de prison d`un Tunisien extradé d`Italie
TUNIS, 23/07 – Le tribunal de première instance de Tunis a confirmé mardi la condamnation à huit ans de prison ferme prononcée par défaut contre un ressortissant tunisien, Essid Sami Ben Khémaïs, récemment expulsé d`Italie pour ses liens présumés avec des milieux terroristes, selon son avocat. Selon Me Samir Ben Amor, Sami Ben Khémaïs, alias Saber, 40 ans, à l`époque établi à Varèse, était accusé d`avoir aidé une personne à se rendre en Afghanistan en 1998. Lors de son interrogatoire, le prévenu a nié connaître l`individu en question, a précisé l`avocat qui dénonce un procès « inique ». Me Ben Amor a critiqué le refus du tribunal de reporter le procès pour lui permettre de présenter une copie du jugement italien condamnant son client à six ans et demi d`emprison- nement pour le même motif. Il considère par ailleurs « illégal » que l`inculpé ait été jugé en vertu de la loi anti-terroriste datant de 2003 alors que les faits qui lui sont reprochés remontent à 2001. Livré à la Tunisie le 3 juin par les autorités italiennes, Sami Ben Khémaïs doit comparaître de nouveau devant le même tribunal le 25 septembre prochain dans une deuxième affaire où il a écopé de sept ans de prison ferme par défaut. Il est également impliqué dans cinq autres dossiers relevant du tribunal militaire de Tunis. Cette instance l`avait condamné par contumace à 100 ans de prison au total pour des délits liés à son « appartenance à une organisation terroriste opérant à l`étranger », en l`occurrence Al-Qaïda. Ayant fait opposition à ces verdicts, il sera rejugé en octobre (Source: « AngolaPress » le 23 juillet 2008)
par Sihem Bensedrine Le journaliste Slim Boukhdhir vient d’être libéré aujourd’hui 21 juillet de la prison de Sfax où il était détenu depuis 8 mois. Il s’agit d’une libération conditionnelle survenue à l’occasion de la fête de la République. Cette libération a été accueillie avec soulagement par ses amis et tous les démocrates tunisiens ainsi que les ONG internationales. Cette libération a été saluée par les ONG de liberté d’expression qui se sont mobilisées pour sa libération et notamment l’Observatoire pour la liberté de presse, d’édition et de création dont la vice présidente Naziha Rjiba a ainsi commenté l’événement: « Slim Boukhdhir n’a jamais outrepassé les limites de sa profession qu’il a exercée avec audace et courage. Mais les institutions de l’Etat (sécurité et justice), tout comme les médias, ont été instrumentalisés en vue d’accréditer la thèse que les militants la liberté en Tunisie ne sont que des criminels de droit commun ; C’est une politique à laquelle il doit être mis un terme définitif ». Reporters sans Frontières (RSF) a déclaré de son côté: « Nous accueillons la libération de Slim Boukhdir avec une joie profonde. Comme Mohammed Abbou avant lui, Slim Boukhdir n’avait pas sa place en prison. Il a été privé de sa liberté pendant 238 jours et traité comme un criminel pour n’avoir jamais cessé de dénoncer les dérives du pouvoir. Nous voulons voir dans la décision des autorités tunisiennes un gage de bonne volonté ». Quant à Committee to Protect Journalists (CPJ) qui vient d’effectuer une mission d’enquête au début de ce mois et qui a fait le déplacement devant sa prison, a ainsi commenté cette libération: « Nous espérons qu’avec la libération de Boukhdhir les autorités tunisiennes mettent fin à cette pratique qui consiste à mettre derrière les barreaux les écrivains et de se défaire de ce triste record faisant de la Tunisie le premier geôlier de journalistes dans le monde arabe au cours des sept dernières années. » Contacté par Kalima, Slim Boukhdhir a déclaré que ces « ces huit mois de détention n’ont pas entamé son moral » et sa « détermination à poursuivre son combat pour la liberté de la presse reste entière. » Sa joie et celle de sa famille a néanmoins été gâchée par l’emprisonnement de son frère Anis qui a été incarcéré dans les mêmes geôles qu’il venait de quitter et à l’instant même où il a été libéré pour une raison encore inconnue.
(Source : le site de « Kalima » (Mensuel électronique tunisien), le 21 juillet 2008) Lien :
http://kal.mediaturtle.com/fr/4/breves/165/?tpl=50
L’OBSERVATOIRE: APPEL URGENT – Libération conditionnelle
L’OBSERVATOIRE Pour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme THE OBSERVATORY for the Protection of Human Rights DefendersEL OBSERVATORIO para la Protección de los Defensores de Derechos Humanos Nouvelles information TUN 005 / 1207 / OBS 170.1 Libération conditionnelle Tunisie L’OBSERVATOIRE 23 juillet 2008 L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), a reçu de nouvelles informations et vous prie d’intervenir d’urgence à propos de la situation suivante en Tunisie. Nouvelles informations : L’Observatoire a été informé par le Conseil national des libertés en Tunisie (CNLT) de la libération de M. Slim Boukhdir, correspondant du journal panarabe basé à Londres Al Quds Al Arabi et du site Internet de la chaîne de télévision satellitaire Al-Arabiya, et membre fondateur de l’association de défense des libertés “Liberté et équité”. Selon les informations reçues, le 21 juillet 2008, M. Slim Boukhdir a été libéré de la prison de Sfax où il était détenu depuis huit mois (cf. rappel des faits), après que le ministre de la Justice lui eut accordé une libération conditionnelle à l’occasion de la Fête de la République. L’Observatoire remercie toutes les personnes, organisations et institutions qui sont intervenues en faveur de la libération de M. Slim Boukhdir. Cependant, l’Observatoire réaffirme sa préoccupation quant à la poursuite de la répression par les autorités tunisiennes de toute personne qui promeut et défend les droits de l’Homme, et rappelle que conformément à l’article 1 de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1998, “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international”. Rappel des faits : Le 26 novembre 2007, M. Slim Boukdhir avait été convoqué par le poste de police de Khaznadar, à Tunis, afin de retirer son passeport. Il avait alors été arrêté et placé en détention préventive au poste de Sakiet Ezziet (Sfax). Début novembre 2007, M. Boukdhir avait mené une grève de la faim de deux semaines pour protester contre le refus des autorités de lui délivrer un passeport. Le 14 novembre, il avait reçu des garanties de restitution de son passeport. Le 4 décembre 2007, M. Slim Boukdhir a été condamné par le Tribunal cantonal de Sakiet Ezzit à un an de prison ferme pour “outrage à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions” et “atteinte aux bonnes mœurs”, au terme d’un procès inéquitable. Notamment, le président du tribunal cantonal, M. Hatem Warda, a accepté d’accréditer le témoignage de deux témoins à charge, alors que ces témoignages n’ont pas été recueillis de façon réglementaire, en violation de l’article 155 du Code de procédure pénale, puisque les témoins n’ont pas prêté serment. En outre, l’agent de police qui a porté plainte contre M. Boukhdir pour outrage et atteinte aux bonnes mœurs a lui-même mené l’interrogatoire, en violation de l’article 12 du Code de procédure pénale. Le 13 décembre 2007, M. Boukdhir a entamé une nouvelle grève de la faim afin de protester contre ses conditions de détention. M. Boukdhir est notamment détenu dans une cellule sans lumière, en compagnie de deux prisonniers de droit commun et sans avoir accès à son avocat. Le 18 janvier 2008, sa condamnation a été confirmée par la Cour d’appel de Sakiet Ezzit. La détention de M. Slim Boukdhir visait manifestement à sanctionner son engagement en faveur de la liberté de la presse et de la liberté d’expression depuis plusieurs années. A cet égard, ce dernier avait récemment publié des articles sur la corruption, dans lesquels il mettait en cause des proches du président Ben Ali. Actions demandées : L’Observatoire vous prie de bien vouloir écrire aux autorités tunisiennes en leur demandant de : i.Garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de M. Slim Boukdhir ; ii.Veiller à ce qu’un terme soit mis à toute forme de menaces et de harcèlement à l’encontre de M. Slim Boukdhir et de tous les défenseurs des droits de l’Homme tunisiens ; iiiSe conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement à son article 1 qui dispose que “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international”, son article 6(b), selon lequel “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, conformément aux instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme et autres instruments internationaux applicables, de publier, communiquer à autrui ou diffuser librement des idées, informations et connaissances sur tous les droits de l’Homme et toutes les libertés fondamentales”, et son article 12.2 qui dispose que “l’Etat prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration” ; iv.Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la Tunisie. Adresses : M. Zine el-Abidine Ben Ali, Président de la République, Palais de Carthage, 2016 Carthage, Tunisie, Fax: +216 71 744 721 ou +216 71 731 009 M. Mohamed Ghannouchi, Premier Ministre, Secrétariat Général du Gouvernement, Rue de la Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie, Fax: +216 71 562 378 M. Rafik Belhaj Kacem, Ministère de l’Intérieur et du Développement local, Avenue Habib Bourguiba, 1001 Tunis, Tunisie, Fax: ++ 216 71 340 888; Email : mint@ministeres.tn M. Kamel Morjane, Ministère de la Défense Nationale, Avenue Bab Mnara, La Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie, Fax: +216 71 561 804 M. Bechir Tekkari, Ministère de la Justice et des Droits de l’homme, 57, Boulevard Bab Benat, 1006 Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 568 106 ; Email : mju@ministeres.tn Ambassadeur, S.E M. Samir Labidi, Mission permanente de la Tunisie auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, 58 Rue Moillebeau, Case postale 272, 1211 Genève 19, Suisse, Fax : +41 22 734 06 63 ; Email : mission.tunisia@ties.itu.int Ambassade de la Tunisie à Bruxelles, 278 avenue de Tervueren, 1150 Woluwe-Saint-Pierre, Belgique, Fax : + 32 2 771 94 33; Email : amb.detenusie@brutele.be *** Genève-Paris, le 23 juillet 2008 Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel. L’Observatoire, programme de la FIDH et de l’OMCT, a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible. L’Observatoire a été lauréat 1998 du Prix des Droits de l’Homme de la République Française. Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence: E-mail : Appeals@fidh.omct.org Tel et fax FIDH : + 33 1 43 55 20 11 / 33 1 43 55 18 80 Tel et fax OMCT : +41 22 809 49 39 / 41 22 809 49 29 FIDH Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme 17, Passage de la Main d’Or 75 011 Paris, FranceOMCT Organisation Mondiale Contre la Torture Case postale 21 – 8 rue du Vieux-Billard 1211 Genève 8, Suisse
(Source: « L’OBSERVATOIRE » le 23 juillet 2008)
Tunisie: un journaliste opposant remis en liberté conditionnelle
TUNIS, 22 juil 2008 (AFP) – Le journaliste opposant tunisien Slim Boukhdhir, emprisonné depuis huit mois, a été élargi en vertu d’une décision de libération conditionnelle, a-t-on appris mardiauprès de l’intéressé. « Je suis soulagé et heureux de retrouver ma liberté et ma famille », a-t-il déclaré par téléphone à l’AFP depuis Sfax (300 km au sud de Tunis), où il était incarcéré depuis le 26 novembre 2007. Ce journaliste, un farouche opposant du pouvoir, a indiqué qu’il avait été libéré lundi sur décision du ministère de la Justice et des droits de l’Homme. « Je n’ai pas présenté de demande pour ma libération, on m’a informé qu’il s’agit d’une décision du ministère », a-t-il ajouté, saluant « une victoire des défenseurs de la liberté de la presse ». Slim Boukhdhir, 39 ans, avait été condamné en décembre 2007 à 12 mois de prison pour « outrage à un agent de l’ordre » et « atteinte aux bonnes moeurs », après avoir refusé de se soumettre à un contrôle d’identité par la police, selon une source judiciaire. l avait été arrêté sur la route entre Sfax et Tunis, où il allait récupérer son passeport, après avoir observé une grève de la faim pour protester, selon lui, contre une privation de ce documentde voyage. Ses avocats et des associations de défense des droits de l’Homme dont le comité américain pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans Frontières avaient réclamé sa libération affirmant qu’il était poursuivi pour ses écrits hostiles au régime. Les autorités avaient démenti tout lien entre la condamnation du journaliste et ses écrits affirmant qu’il avait agressé verbalement un agent de l’ordre et proféré des propos orduriers devant témoins. Sa libération intervenait quelques jours avant la fête de la République, célébrée le 25 juillet en Tunisie et donnant lieu parfois à des mesures de grâce au profit des prisonniers. Slim Boukhdhir a indiqué qu’il allait regagner Tunis pour reprendre dans les prochains jours son travail de correspondant du quotidien panarabe Al-Quds al-Arabi, édité à Londres, et des sites électroniques arabes et allemand. Il avait été auparavant licencié du quotidien tunisien privé arabophone Echourouq. AFP
« De mon pays «
Journal d’un citoyen Ordinaire de khemais Khayati Diffusion : Univers du Livre.Tunis-2008- Présentation de Salah Zeghidi. C’est un petit livre délicieux, comme il s’en écrit trop rarement. Ce sont 140 pages dont l’écriture est en permanence désabusée, révoltée, très alerte, ne reculant pas devant la violence du verbe .140 pages, que dis-je ? Il faut évidemment y ajouter les 21 pages du « cahier photographique » qui font partie intégrante du livre, et qui constituent une sorte de synthèse plus que parlante des choses de la vie quotidienne ; ces photos choisies avec soin ne disent pas les choses de la vie quotidienne, elles les hurlent, tout comme l’écriture de Khayati. . Alors ces 161 pages donc, écrites ou dites par la caméra, c’est quoi au juste ? Eh bien ! C’est de notre pays, de nous, de vous, de moi qu’il s’agit .Une plume et une caméra qui ne pardonnent pas, qui fustigent nos travers, nos insouciances, nos incivilités, nos indécences, notre mauvais goût, et, par-dessus tout notre irresponsabilité : Allah Ghaleb ! Ou quand le laisser faire ( barrakkek !) finit par devenir un fondement des pratiques et des relations sociales. On ne sait pas (ou même si on sait, mais ech theb têmel !) que « la logique du laisser-faire conduit souvent à faire circuler le pire et à empêcher le meilleur de circuler » (Pierre Bourdieu).. C’est de nous donc que Khayati parle.Du nivellement par le bas qui semble s’imposer..Du mauvais goût ambiant. Et la plume de Khayati, telle une caméra géante qui ne rate aucun détail, décèle et zoome sur la laideur tel un Fellini. .Les infirmières, dans nos hôpitaux , « ne sont pas maquillées , mais badigeonnées d’une pelle de fond de teint ,d’une couche de rouge à lèvres ,d’une traînée de mascara et des ongles de Dracula d’un rouge sanguinaire et vulgaire « .Journaliste ayant roulé sa bosse dans le secteur des médias depuis des temps immémoriaux , Khayati n’oublie pas ses pairs ,qu’il fustige sans fioriture ..Les journaux ,ceux du gouvernement comme ceux de l’opposition ,ne sont pas épargnés .Le quotidien La Presse a fini par » devenir maître en langue de bois » ;son rejeton Assahafa est aux yeux de Khayati « une remise de journalistes cassés pour un canard qui ne se vend pas ,qui ne se lit pas ,et somme toute ne sert à rien « .Quant au Renouveau et El Horria organes du RCD , »ils vivent tous deux des mots croisés et des deniers publics ».C’est terrible , et sans bavure ! Mais attention, les journaux de l’opposition, (surtout dans leur partie francophone, précise Khayati !) ne sont pas blancs comme neige. Ils ne sont pas attrayants, » tellement la langue y est insipide et les règles du métier non respectées « . Et nos émigrés en Europe, diriez-vous, ils ont, après de longues années de vie en Europe, perdu sûrement une grande partie de nos travers, de notre mauvais goût surtout ! Oh que non, dit Khayati .Voyez » cet émigré rentrer au pays chargé de fleurs en plastique ..! ». Voyez » comment il harnache sa voiture de bric et de broc ramassé dans les « Tout à 1 euro « ! Le tout avec « une arrogance de colonisé qui prend sa revanche sur ses semblables » ». Khayati est, à juste titre, proprement révolté par ce phénomène à ses yeux inintelligent et même suicidaire qui fait que nous occultons et nous détruisons progressivement des pans entiers de notre identité. Nous sommes tous Blancs, et ça s’arrête là ; nous sommes tous arabes, et ça s’arrête là ; nous sommes tous musulmans, point final ; et nous sommes tous sunnites malékites, point final ! Khayati sort de ses gonds. La communauté noire tunisienne ? il y en a bien une, mais où est –elle ? On fait comme si elle n’existait pas, « jusqu’a oublier que ce pays appartient au continent africain et lui a même donné son nom ». Et toujours aussi précis et percutant, khayati souligne que » les quatre chaînes de télé du pays (la 7, la 21, Hannibal et Nessma) ne possèdent aucun animateur noir ».. Vous vous dites, pour avoir bonne conscience, qu’il s’agit là d’une simple coïncidence : ce n’est pas du racisme anti-noir, non, Hekkeka ou barra ! Khayati vous jette à la figure ce fait incontestable : »Dans certaines régions, on véhicule encore des équivalences entre Blanc/libre et Noir/esclave » .Et il ajoute : »Cherchez dans l’expression culturelle de ce pays un quelconque indicateur sur la présence de cette communauté ! » .Et il avance sur le même chemin, un chemin difficile, pour aborder ce qu’il appelle » la part juive » de notre pays. »Parlez à qui vous voulez des juifs dans mon pays, et tout entendement bascule dans le racisme bête et méchant qui emporte avec lui Cheikh EL Efrit , Habiba M’Sika et même Gilbert Nakkache , Paul Sebag ,Georges Adda ,Albert Memmi et de nombreux autres « .Oui ,mais cela n’est-il pas lié au conflit palestino-israélien et au fait que « le tunisien moyen » ,ou en tout cas certains nationalistes arabes parlent (cela ne leur coûte rien ,puisqu’ils ne font que parler justement ! ! ) de Ramallah ou de Gaza comme si ces 2 villes se situaient du côté de Gabès ou de Kairouan ? Non, rétorque Khayati , »ce racisme date d’avant la nekba de 1948 ,car on trouve ses traces dans le langage populaire ,dans les formules toutes faites du genre : yhoudi Hachak ! ou Chaâm yhoud « .. Et la sentence, d’une grande pertinence, tombe avec une clarté éblouissante : « Quand un pays est amnésique de son identité, quand il met sous le boisseau ses minorités, les enterre, les broie par le silence, comment va-il agir demain face à ses minorités intellectuelles et / ou politiques ? C’est le chemin tout tracé du despotisme qui n’avoue pas son nom, parce qu’il est ordinairement entretenu par un virus culturel bien enfoui dans la conscience collective.. ». Quant au rapport à la religion dans les pratiques des tunisiens, Khayati n’a pas manqué de fustiger ce qu’il appelle » la régression identitaire » que vit notre pays à ce niveau. Il s’étonne que des Tunisiens, enfants de Tahar Haddad, tombent en adoration devant un Amr Khaled ou un Qaradhaoui …Khayati est inquiet, très inquiet, et il y a de quoi ! Il sait que » la mise en avant systématique de la valeur d’identité, l’idolâtrie de l’origine, sont la négation même de l’idée de culture » (Marc Petit). Khayati a un profond respect à l’égard des croyants, mais il a le même à l’égard des non croyants. Mais il sait que quand commence » le kidnapping de la conscience » , cela peut être le début de la fin , qui se manifeste par » cette schizophrénie des plus irrémédiables qui tord le cou à la raison et diffuse une terreur qui n’a de cesse de travailler au démembrement mental et psychologique du pays..Vous criez, mais le son de votre voix n’arrive pas »….Est-il donc si difficile pour nous (et pour les peuples arabes et musulmans) de comprendre ce que tous les autres peuples de la terre ont compris, à savoir que » quand les lois sont liées à la religion, le droit de les interpréter devient l’un des plus forts appuis de la tyrannie sacerdotale » (Condorcet). Chez nous, et pour notre malheur, »l’Etat ne s’est pas fait une religion à propos de la religion, mais commence à fricoter avec elle ! ». L’Etat lui-même, par manque de lucidité et de courage, et par manque de confiance dans les élites du pays, participe directement et indirectement à « la fondamontalisation » rampante. Khayati a raison de parler de schizophrénie. Y compris celle de l’Etat qui, souligne notre ami, »facilite la naissance d’une station radio religieuse : Zeitouna FM, en conseillant, en catimini, aux chauffeurs de taxi de l’ouvrir durant leurs courses, alors qu’il fait la sourde oreille à la demande de légalisation d’une Association Culturelle de défense de la laïcité ! » – Et c’est à se demander, pour reprendre la belle formule de Khayati , »si les gens de notre pays sont devenus des Vendredi en puissance pour croire en tout prêche qui leur vend la garantie du paradis « … Je terminerai en rendant hommage à khemais Khayati .A une époque où chez nos élites actives, l’obscurité marque des points, lui regarde vivre son pays, et il voit juste .Et il ne tient pas sa langue. Il dit tout haut ce qui se murmure, ou ce qui se cache, sans cette retenue ou cette « prudence », souvent synonymes de complaisance, d’hypocrisie ou d’opportunisme .Et, il faut le dire, il le fait avec courage. »Le courage, c’est de chercher la vérité ET DE LA DIRE, ce n’est pas de subir la loi du mensonge triomphant » (jean –Jaurès) . Et cela nous donne un véritable voyage à l’intérieur de « l’identité tunisienne ». Khayati forçe un peu le trait ? C’est la critique (amicale) que lui ont faite Amel GRAMI et Zied Krichen qui, il y a 3 semaines, ont présenté le livre, lors d’une conférence organisée par le SNJT. Peut-être bien finalement .Mais qu’à cela ne tienne ! Khayati, en artiste, peint, dessine, sculpte.Et connaissez- vous un peintre ou un dessinateur ou un sculpteur qui ne forcent pas le trait du ou des personnages de leur portrait ? Publié in al-Tariq al-Jadid en date du 19 juillet 2008 Khémais KHAYATI Journaliste Free lance. Tél : 0021620549597 Tunis/Tunisie
Posted: Wednesday, July 16, 2008 10:05 AM Filed Under: On Assignment By Cheryl Gould, NBC News Senior Vice President TUNIS, Tunisia – Every once in a while you run across people whose courage makes you ask of yourself if you would act equally heroic should you find yourself in their shoes. That certainly was the question I kept asking myself during my recent trip to Tunisia. I was there as part of a two person delegation from the Committee to Protect Journalists (CPJ), a non-profit organization for which I am a board member. CPJ advocates for the freedom of expression wherever journalists are threatened, harassed, imprisoned or otherwise prevented from doing their jobs. My traveling companion on the trip, Joel Campagna, is a CPJ staff member whose expertise in press-freedom abuses in the Middle East (not to mention his fluency in Arabic) make him a known and respected press advocate among journalists in the Arab world. Arriving at the Tunis-Carthage airport is a study in contrasts. On the one hand, efficiency and modernity are in full display: You could just as easily be in an airport somewhere in Europe, especially since all the announcements and signage are in French, and the duty-free shops are filled with over-priced French and Italian luxury items. But that’s where the similarities end. A journalist not doing ‘journalism’ In the passport-control area run by the police, I was kept waiting. On my official entry document, I perhaps stupidly, but at least truthfully, listed « journalism/news executive » as my profession. A uniformed bureaucrat who looked like he hadn’t cracked a smile in 15 years asked me questions in rapid succession. What business do you have in Tunisia? Why are you traveling alone? Who is this colleague you say you’re joining up with and where is he right now? What meetings do you have planned? Where will you be staying? Do you have permission and the requisite paperwork to come here in a journalistic capacity? What news organization are you from? I was there with CPJ, not NBC News, so how to explain that I was there as a journalist, but not to do « journalism »? I wasn’t about to say that I was there to show solidarity with all Tunisian journalists who can’t freely report the news; or that we sought to obtain the release of a Tunisian reporter who has been languishing in prison because he dared to criticize the ruling government. I ended up saying something bland about participating in some conferences to discuss international journalism. By then my interrogator got bored and grumpily stamped my passport. From the general hush of the passport control area, I was immediately thrust into the chaotic arrivals waiting area filled with the cacophony of hundreds of Tunisians waiting for relatives returning home. The call to prayer emanating from a nearby mosque competed with the honking horns, yelling taxi drivers, and Air France and Alitalia announcements. I knew I wasn’t in Kansas anymore.
(Source: « NBC News » le 23 juillet 2008)
:Large images of Tunisian President Ben Ali
appear throughout the capital city of Tunis
.
Joel Campagna/ CPJ Boom time, with caveats As a nation, Tunisia has so much promise. In many ways, this beautiful Mediterranean and Sahara Desert country stands out for the West as the teacher’s pet in the Arab world. Its economy has been booming. Foreign investment has contributed to an admirable 5 to 6 percent growth rate. Construction sites are more common than mosques. There’s a vibrant tourism industry, relatively modern transportation, health care, and secular education systems. Significant progress has been made for women’s rights. There’s an effective military and a large middle class – which is of course fundamental to the growth of democracy. And then there’s the ultimate polished apple: The Tunisian government cooperates with the West in the fight against terrorism and even dictates what’s allowed to be said in sermons at the mosques. While the U.S. and Europe have heaped praise on Tunisia and have encouraged it to continue to act as a bulwark against Islamist extremism, they have turned a blind eye (or at least a severely myopic one) to human rights abuses, most notably the freedom of expression. Journalists in jeopardy The regime of President Zine El Abidine Ben Ali, for all the progress it has made elsewhere, has jailed more journalists than any other Arab country since 2001. And the situation is growing worse, especially as signs emerge of mounting unrest among those who are being left out of the growth benefits. Ben Ali and his regime have in many ways gotten away with their bullying because they say it’s all part of the fight against terrorism. But how does jailing a reporter who has uncovered corruption in the highest places (including within Ben Ali’s family) help to fight terrorism? « Opposition » newspapers are allowed to exist, but they cannot criticize Ben Ali and are severely constrained by small circulations and relentless government harassment. How is the war on terrorism served by shutting down the Internet connections of newspapers whose reporters believe it is their job to raise hard questions? Are we all safer when the Tunisian police remove from the newsstands magazines containing articles that detail police harassment of journalists and their families? Is it not a problem when those yearning for democratic freedoms in the Arab world feel the need to hide their opposition magazines behind government-supported newspapers when reading in a public place? Is the Tunisian government made more secure by blocking press coverage of uprisings over severe unemployment and rising food prices in the least developed parts of the country? Even the most educated young people, including many we spoke with, complain they can’t get jobs because they don’t have the right connections at the top, or lack the palm-greasing money necessary to buy their way into a job. The dissident reporters we spoke with are concerned about the swelling ranks of young, disaffected men drawn to Islamic fundamentalism and willing to go to Iraq as suicide bombers. We heard about this over and over again in all our meetings, but never would you be able to read about it in the Tunisian press. Joel Campagna/ CPJ Cheryl Gould and Joel Campagna from the Committee to Protect Journalists talk with Rachid Kechana, editor of Al Mawkif newspaper, about the challenges facing Tunisian journalists. Small steps Months before our trip, CPJ corresponded with various government agencies and bureaucrats asking for high level meetings to discuss these issues, and in particular, the case of journalist Slim Boukhdir, who has been imprisoned on trumped up charges since November 2007, shortly after he wrote an article critical of the regime. CPJ’s requests generally result in official meetings, even if they don’t always produce the desired results. But, Tunisia refused to grant us any such meeting, even with lower-level bureaucrats. They knew we were there, since we called and left messages every day. We were followed and monitored, but no one from the government bothered to reach out to us. Nevertheless, we accomplished an important part of our mission. Though our efforts to visit Boukhdir in prison and obtain his release were frustrated, he did learn, through his wife and family, that we had made the two-hour trek to the prison on his behalf. While he has suffered harsh and unsanitary conditions that have resulted in scabies, his wife Dalinda told us his spirits have soared just knowing CPJ is focusing attention on his plight and that of other Tunisian journalists. When I asked his wife if she thought Bouhkhdir would go back to journalism when he is finally released, Dalinda matter-of-factly responded of course he would, she would not want him to act otherwise. Indeed, our fact-finding revealed that the more the government tries to silence the independent press, the more emboldened these journalists become. All of the journalists and human rights activists we talked with throughout the week told us how much our visit meant to them in their struggle for freedom of the press. Even though they risk imprisonment; even though their newsrooms have old, beat up computers with frequent Internet outages and e-mail that is often mysteriously wiped out; even though they have to work several jobs to support their families; even though they are routinely harassed by officials and never know when they’ll be picked up by the police on spurious charges; and even though they see even bigger problems for Tunisians down the road – they keep on going. Such dedication encourages their fellow Tunisian reporters to follow suit. Surely now that CPJ has conducted this mission, they reasoned, the West will be awakened, will put pressure on Ben Ali, and will actively promote freedom and democracy in a country so vital to our own self-interests. One can always hope. Cheryl Gould is an NBC News Senior Vice President and serves on the Board of the Committee to Protect Journalists CSID Bulletin Header in JPG
L’Italie viole les droits de l’Homme dans les affaires terroristes (avocat)
AFP, le 22 juillet 2008 à 17h42 LONDRES, 22 juil 2008 (AFP) – L’Italie a été accusée mardi devant la justice britannique d’enfreindre la législation européenne en matière de droits de l’Homme dans les affaires liées au terrorisme, lors d’une audience consacrée à l’extradition de troisTunisiens. Anthony Lester, avocat de ces trois Tunisiens faisant l’objet d’une demande d’extradition vers l’Italie, a indiqué mardi devant la Haute cour de Londres qu’il existait un risque important que les autorités italiennes utilisent la législation antiterroriste pour transférer les trois hommes vers la Tunisie avant qu’ils n’aient eu la possibilité de faire appel de leur expulsion. Habib Ignaoua, Mohamed Khemiri et Ali Chehidi pourraient également être torturés, a-t-il ajouté, soulignant que la loi italienne dite « Pisanu » avait été utilisée pour extrader un homme vers la Tunisie et qu’il aurait depuis disparu. « Cette loi opère de telle façon qu’elle porte atteinte à l’application effective de la Convention européenne des droits de l’Homme et qu’elle manque de garanties suffisantes contre les violations », a déclaré M. Lester. Les trois hommes ont été arrêtés près de Londres et Manchester in 2007 dans le cadre d’opérations coordonnées au niveau européen contre un réseau présumé de recrutement de combattants pour l’Irak et l’Afghanistan, installé dans le nord de l’Italie. Des mandats d’arrêts européens avaient été émis par un magistrat à Milan, a-t-il été précisé à l’audience. M. Ignaoua et M. Khemiri ont été déjà jugés et condamnés par contumace en Tunisie pour des infractions liées au terrorisme. Un juge de première instance à Londres avait estimé en mai que les trois hommes –alors âgés de 37 ans, 53 ans et 35 ans– devraient être extradés. Tout en critiquant les antécédents de la Tunisie en matière de droits de l’Homme, le juge s’était dit sûr que l’Italie respecterait une décision de la Cour européenne des droits de l’Homme qui avait empêché l’extradition d’un Tunisien dans des circonstances similaires. Mais pour Anthony Lester, la loi italienne permet « une violation systématique des principes bien établis par la convention » et le Royaume-Uni n’a reçu « aucune assurance » que les trois hommes ne seront pas expulsés vers la Tunisie. AFP
par Sihem Bensedrine Le journaliste Slim Boukhdhir vient d’être libéré aujourd’hui 21 juillet de la prison de Sfax où il était détenu depuis 8 mois. Il s’agit d’une libération conditionnelle survenue à l’occasion de la fête de la République. Cette libération a été accueillie avec soulagement par ses amis et tous les démocrates tunisiens ainsi que les ONG internationales. Cette libération a été saluée par les ONG de liberté d’expression qui se sont mobilisées pour sa libération et notamment l’Observatoire pour la liberté de presse, d’édition et de création dont la vice présidente Naziha Rjiba a ainsi commenté l’événement: « Slim Boukhdhir n’a jamais outrepassé les limites de sa profession qu’il a exercée avec audace et courage. Mais les institutions de l’Etat (sécurité et justice), tout comme les médias, ont été instrumentalisés en vue d’accréditer la thèse que les militants la liberté en Tunisie ne sont que des criminels de droit commun ; C’est une politique à laquelle il doit être mis un terme définitif ». Reporters sans Frontières (RSF) a déclaré de son côté: « Nous accueillons la libération de Slim Boukhdir avec une joie profonde. Comme Mohammed Abbou avant lui, Slim Boukhdir n’avait pas sa place en prison. Il a été privé de sa liberté pendant 238 jours et traité comme un criminel pour n’avoir jamais cessé de dénoncer les dérives du pouvoir. Nous voulons voir dans la décision des autorités tunisiennes un gage de bonne volonté ». Quant à Committee to Protect Journalists (CPJ) qui vient d’effectuer une mission d’enquête au début de ce mois et qui a fait le déplacement devant sa prison, a ainsi commenté cette libération: « Nous espérons qu’avec la libération de Boukhdhir les autorités tunisiennes mettent fin à cette pratique qui consiste à mettre derrière les barreaux les écrivains et de se défaire de ce triste record faisant de la Tunisie le premier geôlier de journalistes dans le monde arabe au cours des sept dernières années. » Contacté par Kalima, Slim Boukhdhir a déclaré que ces « ces huit mois de détention n’ont pas entamé son moral » et sa « détermination à poursuivre son combat pour la liberté de la presse reste entière. » Sa joie et celle de sa famille a néanmoins été gâchée par l’emprisonnement de son frère Anis qui a été incarcéré dans les mêmes geôles qu’il venait de quitter et à l’instant même où il a été libéré pour une raison encore inconnue.
(Source : le site de « Kalima » (Mensuel électronique tunisien), le 21 juillet 2008) Lien :
http://kal.mediaturtle.com/fr/4/breves/165/?tpl=50
Tunisie, terre de paradoxes : Au pays du sourire perdu
Le plus petit pays du Maghreb, la Tunisie, s’est incontestablement forgé un grand destin touristique. Pourtant, il suffit de traverser la rue pour rencontrer une Tunisie qui fait grise mine sous l’éclat d’un soleil qui fait courir des millions de touristes par an. Bassem a 24 ans, est technicien supérieur en informatique depuis le début de l’année. Tunisie : De notre envoyé spécial Il est venu chercher du travail comme serveur dans un fameux palace. Il rentre bredouille, un petit classeur sous le bras. « Ce sont ceux qui ont des diplômes supérieurs qui trouvent du travail. Nous, on doit attendre jusqu’à deux ans pour travailler. Le chômage ? Ils disent qu’il est de 14%. Mais il doit être au moins de 20%. On cache tout en Tunisie. » Il parcourt du regard l’imposant hôtel qui barre la vue sur la mer. « Ils m’ont dit que ma formation ne correspond pas. Ce qui est vrai, mais il y a quelqu’un qui m’avait promis un emploi ici. » Que cache-t-on donc en Tunisie ? Bassem avec une colère froide parle sans s’assurer de la qualité de son interlocuteur. Il détache son regard du palace blanc et nous lance : « Savez-vous à qui appartient cet hôtel ? C’est la propriété du beau-frère du Président (de la République). Il a d’autres hôtels de luxe et une compagnie aérienne. Il est concessionnaire automobile, il est dans les banques, il a une radio et beaucoup d’autres sociétés. Il y a dix ans, c’était un enseignant qui touchait 250 DA par mois (15 000 DA algériens, ndlr). » L’anti-self made man scandalise le pays profond. « C’est ce qui fait bouillir la population. C’est le seul tort du président », ajoute Bassem. La fortune de l’entourage immédiat de Ben Ali n’échappe pas aux Tunisiens, le black-out de la presse locale n’y pouvant rien. Le jeune informaticien a-t-il voté en 2004 pour Zine El Abidin Ben Ali qui s’était représenté pour un 4e mandat ? « Oui, répond-il. Et je voterai pour lui en 2009 et en 2014. On votera pour lui tant qu’il respirera. » Impossible de décoder le sourire figé qui accompagne ces mots. Il tente d’argumenter. « Je vis, je suis nourri et je suis tranquille. Pourquoi je ne voterai pas pour lui ? », fait-il remarquer. Il y avait bien d’autres candidats à la présidentielle en 2004, des lièvres qui ont vite détalé dans la nature. « Il y avait d’autres candidats, mais je ne me souviens pas de leurs noms. On les a montrés deux ou trois fois à la télé. » « Tout va bien » Bassem finit par se poser des questions .« Et vous, vous êtes qui ? » « Journaliste algérien en formation », répondons-nous. Il s’exclame : « En formation en Tunisie ? Impossible ! C’est nos journalistes qui doivent venir se former en Algérie. Nos journaux disent tous les jours que tout va bien. D’ailleurs, moi aussi je dis tout va bien pour qu’un jour je trouve du travail. » La « misère » politique locale n’empêche pas le Tunisien de base d’avoir sa propre vision du monde. La situation en Algérie ne laisse pas indifférent. Le récalé à la réception du palace nous explique : « Les pays arabes ont, soit la richesse naturelle, soit la richesse humaine. Il n’y a que l’Irak et l’Algérie qui réunissent les deux atouts. Et regardez dans quel état ils se trouvent. Ce ne sont pas les Algériens qui ont plongé leur pays dans la guerre depuis dix ou quinze ans. Cela vient de l’étranger. Vos généraux sont manipulés par la France. » Ce sont les chaînes satellitaires arabes qui comblent le déficit en information des Tunisiens. L’on ne voit guère un homme avec un journal sous le bras, ou parcourant les pages sur une terrasse de café. Nous rencontrons finalement un jeune buraliste qui a lu un article de presse relatif à l’Algérie Des femmes algériennes habitant la bande de Ghaza avaient manifesté, le 9 juillet dernier, demandant le droit de rendre visite à leurs familles en Algérie. « J’ai pleuré en lisant l’article sur ces femmes courageuses qui ont interpellé le président Bouteflika pour qu’il leur vienne en aide contre le blocus israélien », nous dit le buraliste. La paix est revenue en Algérie, croit-il savoir. « Votre Président en a fini avec les salafistes, tout comme notre Président. » Il nous conseille, à propos des journaux présentés dans sa boutique : « Achetez Le Quotidien, si vous voulez des informations du monde, ou Le Temps, pour les informations culturelles. » Pour la chronique tunisienne, il faut aller dans la rue. Ammar a 48 ans, il est économe dans un établissement. Ce père de famille de 4 enfants a des fins de mois difficiles. « Vous n’êtes que de passage, vous ne pouvez pas remarquer que la vie est chère, ici », explique-t-il. Il est payé 400 dinars tunisiens par mois (25 000 DA). Le litre de lait vaut 1 DT (le même prix qu’une canette de bière), une visite médicale revient à 25 DT, soit deux journées de travail, et le loyer peut absorber jusqu’aux trois quarts d’un salaire moyen. La forte demande des touristes explique en partie la pression sur le marché de l’immobilier. 2,3 millions de personnes vivent à Tunis, sur une population totale de 10 millions d’habitants. Que pense Ammar de la réputation de « pays du sourire » en vogue dans les milieux touristiques ? Il est le dernier à connaître cette formule. « Il faut voir ce qu’il y a derrière le sourire. Les touristes qui fréquentent les hôtels ne se rendent pas compte des difficultés que nous vivons. » Va-t-il voter l’année prochaine, quand un cinquième mandat pourra être brigué par l’actuel Président ? « Je n’ai jamais voté et je ne voterai pas », répond-il. Il n’a pas d’opinion concernant l’utilité d’une élection dans une société moderne, d’aspiration démocratique. Il n’avait jamais fait le lien entre l’acte de voter et un possible changement politique. « Le peuple tunisien a atteint un degré de maturité suffisant pour assumer la gestion de ses propres affaires. Certains ont pensé que je pourrais prendre en charge ses destinées (…) J’ai un tel respect pour le peuple tunisien que je ne lui souhaite pas de maître. » C’était Habib Bourguiba qui s’exprimait ainsi le 25 juillet 1957, devant l’assemblée constituante. 50 ans plus tard, les Tunisiens auront connu deux chefs qui n’ont rien contre la présidence à vie. Sur l’avenue Habib Bourguiba, les Champs Elysées de Tunis, ce sont les portraits de Ben Ali qui trônent. Les slogans sont incantatoires : « El ouafa li rajoul el ouafa (la fidélité pour l’homme de la fidélité) », « Mes ambitions au service de la Tunisie ». Aucune représentation du « père de la Tunisie moderne ». Le plus haut monument de l’avenue orne la place du 7 Novembre, correspondant au jour où Ben Ali déposait Bourguiba, en 1987. La place est bien gardée par des policiers en armes. Aucun banc aux alentours, de peur d’un regroupement assis. Il faut circuler ou se constituer client des cafés à terrasse, dans le pur style parisien. « Un seul parti » Le 7 novembre est la fête nationale, baptisée « Ettahaouel el moubarik (le changement béni) ». C’est le seul mot qui fait s’esclaffer les Tunisiens. « Moubarik ? ça se dit pour le Prophète, pas pour un homme ordinaire », remarque-t-on. En matière d’inspiration religieuse, l’on a vu mieux, ou pire. Saddam Hussein avait proclamé « El youm el adhim », en accédant au pouvoir en juillet 1979. Ce n’était pas d’ordre prophétique, mais divin. L’on est loin du dialecticien Boumediène et son « redressement révolutionnaire » de juin 1965. Le mot « ettahaouel » revient dans n’importe quelle discussion en Tunisie. Fouad, 22 ans, est apprenti pâtissier et nous explique pourquoi il a désespéré de continuer ses études : « Ma cousine a 24 ans, elle a le bac + 4 et elle est animatrice dans une maison de jeunes. Ce qu’elle fait ? Elle s’occupe par exemple des chorales d’enfants pour la fête de Ettahaouel. » Fouad ne décolère pas. Son centre de formation professionnelle (public) ne l’a pas placé en stage pour cet été, ce qui lui aurait permis de gagner un peu d’argent. « Il faut être d’une famille aisée pour qu’on t’envoie en stage dans un hôtel. Je suis en train de chercher une place moi-même. C’est pourtant compris dans ma formation. Mais je ne peux pas faire de réclamation, mes amis m’ont dit que je peux être privé de certificat à la fin de la formation. » Fouad est habité par la peur. Il habite à 10 km de la frontières algérienne, mais il n’a jamais passé la ligne. « Avec le cachet algérien sur mon passeport, je peux avoir des problèmes si je demandais un visa pour l’Europe », avoue-t-il. Mais il aime les Algériens. « Ce sont eux qui me prenaient en stop quand je partais au collège, qui était loin de 17 km de chez mois », dit-il. De son village, il voyait « les lumières de Tébessa ». Il s’est installé chez des proches dans la banlieue de Tunis pour pouvoir suivre sa formation. « J’ai moi aussi un calepin », fait-il, en tirant un petit bloc-notes de sa poche . « Ce sont des recettes de pâtisserie. » Que signifie pour lui la démocratie ? « C’est quand les droits de chacun sont respectés. Personne ne viendra par exemple toucher à ta voiture », dit-il. Il y a combien de partis politiques en Tunisie ? Il réfléchit deux secondes : « Un seul, celui qui gouverne, il me semble », répond-il sans conviction. Fouad ne parle pas du Président, mais de son propre père, parti en France depuis avril dernier. Le père a averti son fils par sms : « Je prends l’avion demain matin à 9 h. Je te souhaite le courage et une bonne santé. » L’exil du père s’ajoute à celui du fils. Ce dernier n’a pas compris pourquoi il lui a souhaité du courage. « Il est installé au sud de la France, je le rejoindrai peut-être un jour », espère Fouad. Les festivals et le foot Dans ce pays qui paraît être en fête, où les festivals jalonnent les jours d’été, le climat général est compassé. L’exubérance est bannie. Pas un mot dans les bus. Dans les taxis, seul mot d’ordre : le football du début jusqu’à la fin de la conversation. Le sport fait d’ailleurs l’ouverture des quotidiens d’informations générales un jour sur deux. L’on marque un arrêt, un long silence, en apprenant la nationalité algérienne de son interlocuteur. Un respect muet, mêlé de tristesse. « Ces Algériens… Ils souffrent, mais aucune liberté ne leur est étrangère », devait-on se dire. Le foisonnement des activités culturelles n’arrive pas à semer la joie dans les cités. « C’est pas pour nous. Pour aller au festival, il faut payer 25 DT. La fête, c’est pour les riches. Il y a quinze jours, Elyssa a chanté pour 500 DT la place, c’est deux fois mon salaire », nous dit un jeune de 30 ans, ouvrier dans le bâtiment. Son baladeur diffuse du raï algérien, assourdi dans l’écouteur. « Ma distraction, c’est aller à la plage. Je regarde aussi mbc action pour les films et Ennas Tv, pour la religion. Jamais la télévision tunisienne », lance-t-il. « Je ne fais rien d’autre. Tout est cher. Comment je vois l’avenir ? Il faut un changement de pouvoir », dit-il, en passant un doigt sur l’autre, pour signifier un changement radical. Soudain, son visage se crispe. Une alerte interne s’est déclenchée. Il regarde sous l’abribus s’il n’y a pas de jambes qui traînent. Il se lève, il en fait le tour et revient. « Savez-vous que c’est un palais présidentiel qu’il y a derrière ? », dit-il, simplement. Il réajuste ses lunettes, visse l’écouteur et s’en va. Le lendemain, 1000 km plus loin, nous nous retrouvons dans un bus bondé de monde. Des discussions crèvent les tympans. Le chauffeur manque d’écraser une petite voiture contre la glissière de sécurité et reçoit une volée de bois vert par la vitre ouverte. Au loin, il est écrit sur un mur : « Pour un changement radical : votez MDS ». Nous sommes à Alger. Par Djaffar Tamani (Source: « ElWatan-Algerie » le 23 juillet 2008)
Guillaume DEUDON : «…Nous avons réussi à
faire de Tunis un centre d’expertise et d’excellence…»
Propos recueillis Tallel BAHOURY Le sujet des centres d’appels fait couler beaucoup d’encre en Tunisie. Mais pour mieux comprendre un peu plus ce qu’il en est au juste, et après avoir visité l’un des centres opérations de SELLBYTEL, nous avons rencontré M. Guillaume DEUDON, son directeur. Ce centre n’est certes pas représentatif –compte tenu du nombre important de politiques que suscitent les call centers tunisiens ou installés en Tunisie-, mais à la lecture de l’entretien ci-dessous, vous aurez peut-être une autre idée du phénomène, car M. DEUDON apporte des éclairages à même de permettre une meilleure compréhension de la question. En tout cas, il permet de faire la distinction entre les centres d’appels. Mais sans doute le plus important à savoir à travers cette interview, ce que la Tunisie constitue un jugement de compétences indéniables, parfois dans les domaines le plus pointus…. Entretien ! Webmanagercenter : Pour commencer, présentez-nous SELLBYTEL Tunisie ? Guillaume DEUDON : SELLBYTEL a fait un choix stratégique de venir démarrer ses activités en Tunisie, depuis maintenant trois ans. Tunis est pour nous une plateforme importante parce que c’est le centre à partir duquel on sert tous les clients francophones de SELLBYTEL. Ce qui est intéressant à signaler, c’est qu’on est passé des clients qui étaient essentiellement basés en France à d’autres pays limitrophes (Suisse et Luxembourg), puis à des clients qui sont installés en Algérie, au Maroc voire en Afrique noire francophone. Donc, on est en train de consolider tous les marchés francophones à partir de Tunis. Nous démarrons également des services en anglais, c’est-à-dire que Tunis n’est plus uniquement un centre francophone mais devient, progressivement, une plateforme internationale. Est-ce que Tunis se distingue par rapport aux autres centres de SELLBYTEL? Oui, en fait, la première particularité de Tunis, c’est d’être principalement orienté autour des métiers informatique, parce que nous avons des clients qui sont largement demandeurs de ce type de prestations. Nos interlocuteurs/clients en Tunisie sont généralement des clients professionnels, des petites aux très grandes entreprises, ce qui fait que le niveau d’exigence est assez élevé par rapport aux clients particuliers. Par exemple, les clients qui appellent utilisent nos services à Tunis, peuvent-être une grande compagnie aérienne française, dont le serveur qui sert à gérer les transactions de réservations est en panne, et qui a souscrit un contrat d’assistance avec intervention en 4 heures. Nous pilotons tout à partir de Tunis, diagnostic technique jusqu’au déclenchement de l’intervention, avec la contrainte de temps de 4 heures. Donc, le niveau d’exigence des clients entreprise se traduit par un niveau de professionnalisation et de compétence très élevé avec une contrainte de temps elle aussi très importante. De ce fait, si une intervention se passe mal, on est en très vite en situation de crise. Un autre exemple similaire: un client, constructeur automobile, a rencontré un jour un problème sur l’une des imprimantes qui imprime les numéros des séries sur les châssis, du coup c’est toute la production de l’usine qui être stoppée. Et si la résolution du problème se passait mal, on serait en situation de crise. C’est donc bien une particularité de nos opérations qui est celle d’un environnement professionnel et technologique exigeant. La 2ème particularité, c’est la stratégie du moyen et long terme. En effet, compte tenu de la nature de nos activités, on est toujours dans une logique de moyen terme et de long terme, de construire de relation dans la durée avec nos collaborateurs, parce qu’on va investir en formation… et ce, parce que notre relation avec nos clients c’est principalement du moyen et long terme également. Nous ne travaillons pas sur des campagnes, ou des actions ponctuelles, mais nous déployons des projets sur des durées de 3 à 5 ans, souvent renouvelables. Ce qui veut dire qu’on est sur une logique de construire quelque chose de durable. La 3ème particularité, c’est le partenariat fort qu’on a aujourd’hui avec Hewlett Packard dont nous sommes l’un des partenaires privilégiés ou sélectionnés pour assurer tout le support, la maintenance et la garantie de ses produits professionnels (par exemple : serveurs, systèmes de stockage, solutions réseau). Pour moi, il est certain que nous avons réussi à faire de Tunis un centre d’expertise et d’excellence par rapport à ces critères-là, avec bien entendu la mise en place de toutes ses activités, ce qui nous permet d’avoir un niveau de qualité et un niveau de satisfaction très élevés. Et malgré la distance et parfois malgré la différence culturelle, on est capable de délivrer un service professionnel à des entreprises françaises. Vous disiez à l’instant que vous avez réussi à faire de Tunis un centre d’excellence et d’expertise, arrivez-vous à trouver les compétences nécessaires en Tunisie… ? Pour répondre à votre question, je dirais qu’en Tunisie on trouve des gens qui ont acquis des connaissances théoriques sur différents sujets (gestion, comptabilité, informatique, etc.), autrement dit des gens ayant des parcours académiques avec des solides connaissances théoriques. Maintenant là où il y a le challenge aujourd’hui, c’est de transformer ces connaissances théoriques en connaissances pratiques. Il est vrai que ce gap entre la théorie et la pratique constitue un handicap, mais à mon avis, il n’est pas insurmontable, en tout cas on peut arriver à le combler, notamment au travers des programmes de formation, de coaching et des travaux pratiques afin d’accélérer l’acquisition de cette expérience pratique. Cependant, je suis souvent surpris de la méconnaissance qu’ont certains étudiants du monde de l’entreprise. Ne serait-il pas un legs de l’enseignement français ? Je suis entièrement d’accord avec vous, on a eu le même problème en France, et il est parfois encore visible. Mais pour revenir en Tunisie, souvent quand on demande à un étudiant qu’est-ce qu’une une carrière, on se rend compte qu’il l’ignore complètement ; vous lui demandez, ‘’qu’est-ce que tu veux faire, quel est ton projet ?’’, la seule réponse que vous entendez, ‘’je cherche un emploi stable’’. Tout ceci pour dire qu’il y a un vrai travail à faire pour rapprocher le monde de l’entreprise et l’université pour que la formation s’adapte à la pratique sur le terrain, pour que les gens connaissent le monde l’entreprise. Je prends un exemple tout simple : est-ce qu’on a expliqué à quelqu’un ce qu’est une journée de travail dans l’entreprise, qu’est-ce qu’une carrière, c’est-à-dire est-ce que les gens savent quel métier ils vont faire, etc. ? Voilà entre quelques questions qui paraissent simplistes, mais qui sont pourtant très importantes. Si je suis particulièrement sensible à ces questions, c’est parce que je me rends compte que la qualité de la relation que je vais avoir avec mes futurs collaborateurs dépend de la compréhension qu’ils ont du monde de l’entreprise. J’ai eu des collaborateurs qui, au bout de deux mois, sont venus me dire, ‘’… non, je ne vais pas continuer avec votre société…’’. C’est tout simplement parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils voulaient dès le départ, parce qu’ils ne sont pas préparés… Revenons à votre idée de rapprocher l’entreprise et l’université. Concrètement, qu’est-ce qu’il faudrait faire ? Ecoutez, moi je suis partisan de choses simples. Tout à l’heure, j’ai donné trois dimensions, je vais les reprendre tout en donnant des exemples éléments concrets. Le premier élément, c’est de faire accéder la connaissance théorique à la connaissance pratique. On peut par exemple introduire dans l’enseignement des notions de cas pratiques ou des notions d’atelier avec des entreprises, c’est-à-dire que moi chef d’une entreprise X, je travaille avec un enseignant et je prépare un cas pratique : par exemple, j’ai eu une commande de la part d’une entreprise à traiter dans dix jours… Comment, à travers toutes les notions que vous avez eues en planification, gestion de la chaîne industrielle, logistique, traiteriez-vous cette question ? On peut multiplier à l’infini ce genre d’exemple. La deuxième chose, c’est la connaissance du monde de l’entreprise. Sur ce point, je dirais que je crois beaucoup à l’efficacité des témoignages. Là, il s’agit de demander à chaque université d’inviter ses anciens étudiants à venir témoigner de leur expérience dans le monde de l’entreprise… Le dernier point, c’est les carrières, et là on peut faire beaucoup de choses simples au travers des entreprises qui recrutent ; vous savez, aujourd’hui beaucoup d’universités en Europe ont des forums de recrutement, c’est-à-dire ils invitent des chefs d’entreprise durant deux-trois jours à venir présenter les carrières, les opportunités et ainsi permettre aux étudiants de se projeter sur l’avenir, de voir plus clair ce qu’ils veulent faire et dans quel domaine ils ont la possibilité d’évoluer. Je voudrais qu’on revienne un peu sur votre idée de positionner la Tunisie en tant que site d’expertise et d’excellence pour SELLBYTEL. Qu’est-ce que cela signifie et que comptez-vous faire à l’avenir ? Nous faisons partie d’un groupe international, et depuis que nous avons démarré nos activités en Tunisie, j’applique le principe que, à terme, on ne doit pas seulement importer des choses de l’Europe et les mettre en Tunisie, mais qu’on doit développer un savoir-faire et une expertise sur le plan local. Je ne suis pas à long terme dans un modèle dans lequel on est en permanence en train d’importer des choses (écoles, outils, processus, etc.) ; il faut trouver un mode de fonctionnement de l’organisation qui soit capable de développer sa méthode travail, à développer son expertise propre, ses savoir-faire, et du coup à s’inscrire dans du long terme, en assurant un niveau d’autonomie propre. Ceci est lié au fait que, dans la stratégie SELLBYTEL, la présence d’expatriés n’est pas une fin en soi. Je pense que, à un moment donné, on a le désir de laisser la place parce que l’entreprise a une maturité, une expertise locale qui s’est développée. Par ailleurs, quand je parlais d’expertise et d’excellence, c’est parce que, aujourd’hui, à partir de Tunis, on est capable d’être force de proposition de tester des méthodes de travail dans une organisation. Et les compétences qu’on a Tunis sont reconnues dans le groupe SELLBYTEL. S’il en a été ainsi, c’est parce qu’on a mis en place un centre d’expertise et des modules de formation qui sont avérés aujourd’hui extrêmement efficaces. Sans oublier notre mécanisme de recrutement qui permis de soutenir une phase de croissance importante ; cela est dû au fait qu’à SELLBYTEL Tunisie, ce n’est pas quelqu’un qui est venu d’Allemagne ou de France pour dire ‘’recrutez comme ci, recrutez comme ça, faites ceci ou faites cela’’ ; on l’a fait localement en fonction de nos besoins, en adaptant si nécessaire les meilleures pratiques à nos spécificités. En gros, nous ne croyons pas trop à un modèle copié et importé de France, d’Allemagne, parce que nous avons choisi de nous inscrire sur le développement d’un savoir-faire propre à long terme. Alors, on a compris que vous ne croyez pas en l’importation tous azimuts de modèles et de méthodes de travail. Dans ce cas, combien de temps vous donnez-vous pour faire de SELLBYTEL Tunisie une filiale autonome ? Encore douze à vingt-quatre mois. Ceci étant, il faut quand même savoir qu’on est déjà largement autonome, et ce grâce à l’organisation que nous avons mise en place qui nous permet de décider et d’agir de façon plus autonome. C’est très important vis-à-vis des clients, je constate que nos clients et nos prospects sont toujours satisfaits du fait que le fonctionnement de SELLBYTEL n’est pas le fait exclusif d’expatriés. Il faut d’ailleurs souligner que la grande peur du client étranger quand il travaille avec des professionnels en Tunisie, c’est la stabilité, la fiabilité, la maîtrise, etc. Dans ce cas, comment et combien se compose l’administration de SELLBYTEL Tunisie ? Nos opérations sont organisées par projet, et aujourd’hui on compte cinq projets principaux qui sont encadrés par autant de managers, et chaque manager a la responsabilité entière de son projet en termes de décisions. En plus de ces managers, on a des équipes de support qui travaillent de manière transverse sur ces sujets comme la qualité, la formation, les process. Il n’y a pas de direction générale au sens classique du terme, avec son collège de directeurs qui décident. Oui, nous avons un directeur de site, un directeur des opérations, et des responsables de domaines : administration et finance, ressources humaines, recrutement, communication. Pour résumer, je dirais qu’en termes de personnel administratif, il y a une dizaine de personnes. Nos 380 autres collaborateurs sont affectés aux opérations et à leur support. Quant à moi, j’ai un rôle d’accompagnement, de support, de conseil et de contrôle, … mais au final, j’encourage les managers à décider eux-mêmes que ce soit pour le recrutement, la formation, de changement d’organisation. Chez SELLBYTEL, nous poussons nos managers à s’approprier les décisions, car au quotidien, ce sont tous nos managers qui sont au poste de pilotage avec les équipes, au contact des clients. Ce n’est pas la direction générale. (Source: « Webmanagercenter » le 23 juillet 2008)
Sécurité routière : Total Tunisie remet en jeu son Grand Concours !
Puisqu’on ne change une campagne qui a marché, un communiqué de Total Tunisie nous apprend que cette entreprise a décidé de renouveler sa campagne ‘’VIVA LA VIE’’ dont 2007 était la première édition, et ce du 18 juillet au 31 août 2008. En effet, ‘’… à l’occasion de l’été 2008, nous reprenons, en partenariat avec le National Automobile Club, cette belle action citoyenne de sensibilisation des conducteurs tunisiens afin de permettre à toutes et à tous de comprendre l’intérêt, vital pour chacun, de mieux se respecter sur la route’’, indique le communiqué. Pour aller plus loin Tunis accueille une conférence internationale sur le pétrole Total Tunisie : «Ensemble» pour moins d’accidents de la route… Russie: ouverture d’une information judiciaire après une plainte contre Total Total visé par une information judiciaire sur plainte de régions russes Total a dégagé d’importants bénéfices en 2007 grâce à la flambée du brut Pour ce qui est du ‘’Concours conducteur modèle’’, il se déroulera du 18 juillet au 31 août 2008. Pour y participer, il suffit de retirer les autocollants sur le réseau de stations Total pour les coller sur le pare brise arrière de leur voiture. Ensuite, il leur sera remis un dépliant sur la sécurité routière comportant des règles élémentaires à respecter ainsi qu’un petit quiz destiné aux enfants sur le code de la route qui permettra de sensibiliser les automobilistes et de rafraîchir la mémoire de toute la famille. Tous les vendredi, samedi et dimanche, à 10h et à 18h, en direct sur Mosaïque FM, une voiture habillée aux couleurs du jeu se baladera dans les rues et suivra des voitures participant au jeu pendant quelques minutes et élira «sur le vif» le meilleur conducteur du moment. Le conducteur primé pourra gagner immédiatement en choisissant au hasard une enveloppe cadeau allant de 30 DT à 300 DT ou un GPS Weenee ou des vidanges et des lavages. Total Tunisie affirme ainsi son engagement dans un programme visant la protection de tous et souhaite bonne route à tous les conducteurs de l’été 2008. Selon la direction de l’entreprise, ‘’la sécurité est depuis toujours une préoccupation constante du Groupe Total’’, convaincue qu’elle est que ‘’la route est une cause importante de mortalité dans le monde, notamment dans les pays de la zone Afrique/Moyen-Orient, où les conditions de circulation sont particulièrement difficiles, sans véritable culture de sécurité au volant’’. Le communiqué rappelle également que ‘’les transporteurs routiers travaillant pour le compte de TOTAL sur le périmètre Afrique/Moyen-Orient convoient plus de 17 millions de tonnes de produits par an, ce qui fait du transport par route un maillon essentiel de la chaîne logistique ; d’autant plus que les transporteurs sont garants de la quantité et de la qualité des produits que nous leur confions, tout comme ils nous représentent auprès de nos clients’’. La Tunisie n’est pas en reste, puisqu’on apprend que, dans notre pays, ce sont 6 millions de kilomètres qui sont parcourus chaque année par les transporteurs de Total, soit près de 10 fois le tour du monde, pour acheminer les produits dans les stations-service ou chez les clients de l’entreprise. Mais ce qui est également intéressant à noter, c’est que, selon les termes du communiqué, Total Tunisie n’a pas enregistré sur ces dernières années d’accident de Transport. Ce qui prouve l’efficacité de notre système de management du transport… Et qualifie d’office l’entreprise pour organiser une campagne sur la sécurité routière, estimons-nous. ‘’Outre le respect de la réglementation en vigueur que Total exige de la part de ses équipes et de ses transporteurs, Total Tunisie a déployé depuis plusieurs années, dans le cadre d’une politique générale émise par le Groupe, un Programme d’Amélioration du Transport Routier (PATROM). L’ensemble de nos transporteurs se sont inscrits favorablement dans cette démarche d’amélioration continue et adhèrent parfaitement aux valeurs et politiques du groupe Total’’. Ce programme représente un engagement conjoint de la part de Total, de ses effectifs et de ses transporteurs qui s’inscrit dans la durée pour améliorer les conditions de conduite tant sur le plan matériel que sur le plan de la formation des conducteurs. Pour ce faire, le communiqué nous apprend, entre autres, que : – – l’ensemble du personnel de Total Tunisie a bénéficié d’une formation spécifique à la conduite préventive ; – 100% des chauffeurs contractés par Total Tunisie ont suivi la formation de transport des matières dangereuses dispensée par le Centre sectoriel de Borj Cedria où Total est partie prenante en assurant des cours de formation par le biais de son responsable transport ; – un audit camion est effectué tout les deux mois par notre auditeur transport et ceci pour l’ensemble de la flotte contractée par Total Tunisie ; – plusieurs contrôles sont effectués chaque jour aux portes de nos installations pour vérifier la conformité des véhicules aux normes strictes que le Groupe s’est imposées ; – en moyenne, 5 audits de trajets sont réalisés chaque mois pour nous assurer que les chemins d’accès à des chantiers à livrer sont sûrs ; – en moyenne, 32 sessions de formation en interne sont réalisées chaque année ; – 100% de nos transporteurs ont mis en place avec Total un plan d’actions d’amélioration de leur flotte et de formation de leurs chauffeurs ; – 4 transporteurs sur l’ensemble des 7 partenaires de Total Tunisie ont mis en place un plan de formation et un système de management de leurs activités. Compte tenu de tout ceci, Total Tunisie a décidé de développer cette année 2008 des actions visant le comportement. Ainsi, le projet «Ensemble» qui a été lancé par l’entreprise en mars dernier, vise à contribuer à la réduction des causes d’accidents liées au comportement individuel. Il faut rappeler que ce projet consiste en une série de 6 films de 9 minutes chacun sur des thèmes de sécurité transverses (travail en hauteur, pénétration en capacité, levage, permis de travail, sécurité routière, communication/coordination) dans l’univers professionnel et familial d’un employé du groupe. Ces six films ont été tournés de 2005 à 2006 dans six régions différentes du globe. Cette compagne sécurité s’appuie sur les axes suivants : Sensibiliser le personnel aux respects des règles. Relayer les messages comportementaux par les hiérarchies. Faire adhérer le personnel et les hiérarchies. En matière de communication, notre objectif est d’éveiller la vigilance de tous les conducteurs mais aussi des plus jeunes aux dangers de la route car nous pensons que cet apprentissage, dès les premières années de la vie, peut apporter beaucoup à l’avenir. (Source: « Webmanagercenter » le 23 juillet 2008)
Maroc – Le chef du PJD veut réformer le régime avec Mohamed VI
par Tom Pfeiffer RABAT, July 23 (Reuters) – Le chef du Parti de la justice et du développement (PJD), principal mouvement islamiste légal de l’opposition au Maroc, s’est prononcé mercredi pour des réformes constitutionnelles permettant de limiter la corruption et les abus de pouvoir dans les hautes sphères du royaume. Abdelilah Benkirane, qui a succédé le week-end dernier à la tête du PJD à Saad Eddine Osmani, tenu pour responsable du score décevant du parti aux législatives de 2007, a déclaré vouloir travailler avec le roi Mohamed VI, et non contre lui, à une limitation des abus imputés au Makhzen, l’élite dirigeante du royaume. « Il y a corruption, distribution de privilèges et des tas de choses regrettables du même genre. Nous pensons que Sa Majesté est convaincue que les conditions politiques sont réunies pour de vraies réformes », a confié Abdelilah Benkirane, dans une interview à Reuters. Benkirane soutient le régime monarchique, contrairement à une faction plus radicale du PJD, désireuse de rogner les pouvoirs du roi, qui cumule les charges de leader religieux, de chef de l’Etat et de commandant de l’armée. Benkirane a précisé que le PJD avait débattu d’une limitation du pouvoir royal et des moyens de rendre les pouvoirs exécutifs et législatifs plus indépendants mais que la ligne définitive du parti sur ces questions serait formulée ultérieurement.M « Je préfère trouver des solutions aux choses en accord avec Sa Majesté, car j’ai gardé un mauvais souvenir des épreuves de force du passé entre lui et d’autres partis, qui ont fait des dégâts et n’ont conduit qu’à des réformes limitées », a-t-il expliqué. « Nous souhaitons renforcer la monarchie, soutenir Sa Majesté et tenter de neutraliser les mauvaises orientations qui émanent parfois de gens qui abusent de leur pouvoir », a encore ajouté Benkirane, dont le parti est soupçonné par certains de rêver à l’instauration d’un Etat islamique mais considéré par d’autres comme un rempart face à l’islamisme radical en essor au Maghreb. Le PJD, qui, avec 46 sièges, a été devancé par le vieux parti nationaliste Istiqlal (52) aux élections de l’an dernier – alors qu’il en attendait au moins 70 -, est « un parti politique à référence religieuse, pas un parti religieux », a encore assuré Benkirane. REUTERS