23 décembre 2009

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TUNISNEWS

9 ème année, N° 3501 du 23.12.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Ahmed Bennour & Slim Bagga: Communiqué de presse – Menaces de mort contre des opposants tunisiens Ali Rouahi: Communiqué ACAT-France – FIDH – LDH – Cabinet de Me William Bourdon: cas Yassine Ferchichi – Risque de renvoi dangereux : la France doit respecter ses engagements Human Rights Watch: Tunisie : Le président Zine el-Abidine Ben Ali renforce la répression des opposants à la suite de sa réélection Comité de Soutien aux Militants de l’UGET: Lourdes peines à l’encontre Des militants de la centrale syndicale estudiantine en Tunisie
Abdel Wahab Hani: Aïd Retornado Zouhir Latif s’impatiente en attente de son passeport bloqué depuis deux ans Nouvelobs: Strictes conditions au parloir pour Taoufik Ben Brik

Magharebia: Les journalistes tunisiens craignent une baisse de la liberté de la presse et de l’éthique professionnelle Magharebia: Tunisian journalists fear fall in press freedom, professional ethics


Communiqué de presse  

Menaces de mort contre des opposants tunisiens

   

 Depuis de très nombreuses années, nous sommes la cible d’une campagne haineuse et indigne de diffamation par des journaux de caniveau, financés par le contribuable tunisien par le biais de l’ATCE (Agence tunisienne de communication extérieure- étatique). Il ne fait pas l’ombre d’un doute que cette campagne est commanditée par le plus haut sommet de l’Etat tunisien et le ministère de l’Intérieur. Des sources très fiables et concordantes nous ont assurés que les articles insultants et diffamatoires parvenaient rédigés aux rédactions concernées directement d’une cellule siégeant au Palais de Carthage. Force est de constater que chaque fois que le régime de Ben Ali se trouve en mauvaise posture et que son image est écornée sur le plan international, les insultes et les dénigrements franchissent un palier supplémentaire se transformant en de graves accusations et des menaces de mort. Ainsi, en 1992, lors du procès de Moncef Ben Ali, frère de l’actuel Président, impliqué comme chef d’un réseau de drogue démantelé en France, connu sous le nom de Couscous Connection, et condamné à 10 ans de prison par un tribunal français, Ahmed Bennour a  été accusé d’avoir livré des informations permettant au Mossad d’assassiner à Paris à la même époque, le militant Atef Bsissou, collaborateur du leader palestinien Abou Iyad, numéro 2 de l’OLP. Cette scandaleuse désinformation et ces graves accusations avaient pour but de livrer M. Ahmed Bennour à la vindicte de groupes extrêmistes palestiniens. Une intervention vigoureuse de la France, qui a enquêté sur le meurtre de M. Bsissou et un communiqué sans ambage de M. Arafat, lavant M. Bennour de tout soupçon, « évoquant une affaire tuniso-tunisienne et déplorant l’instrumentalisation de la cause palestinienne », ont permis de mettre fin à cette grossière manipulation. D’ailleurs, le juge anti-terroriste français qui avait instruit cette affaire d’assassinat du regretté Bsissou, a fini par identifier les auteurs et les commanditaires de cet assassinat. Ironie du sort, en 1996, le même Moncef Ben Ali a été retrouvé mort dans un appartement en plein Tunis dans des circonstances toujours non élucidées.   Après cette péripétie qui a permis de lever le voile sur les méthodes grossières de désinformation du système et sa véritable nature, les attaques contre les opposants au régime de M.Ben Ali n’ont guère cessé, et des torchons tunisiens ont même vu le jour en France pour menacer ceux-ci et les traîner dans la boue ainsi que leurs familles (« Les Masques », « Solidarité tunisienne », « La Vérité »), créés grâce aux deniers de l’Etat en appui à la presse de service déjà existante à Tunis telle « El Hadath » (L’Evénement), « Kol Ennas » (Toutes les gens), « Echourouq » (L’Aurore), « Essarih » (Le Franc-tireur), « Les Annonces » etc. Ces menaces aboutiront entre 1995 et 1997 à trois graves agressions contre des militants tunisiens (Mondher Sfar qui a été balafré au  coûteau, et Ahmed Manaï, par deux fois sauvagement attaqué à l’aide de battes de base-ball, à la suite de la sortie de son livre: « Jardin secret du Général Ben Ali » où il évoquait la torture qu’il avait subie dans les geôles de M. Ben Ali) et ceci à Paris et en région parisienne.. Jusqu’en 2007, le journaliste Slim Bagga a reçu, pour sa part, à son adresse parisienne pas moins de huit lettres de menaces postées à Beyrouth (Liban), à Damas (Syrie), au Caire (Egypte) et à Paris lui prévoyant une fin proche à cause de prétendues relations qu’il entretiendrait avec le Mossad israélien.   Aujourd’hui, suite à la parution du livre « La Régente de Carthage », de Nicolas Beau et Catherine Graciet, aux Editions de La Découverte, et suite aux articles de presse dénonçant le système mafieux et corrompu à la veille des élections du 25 octobre 2009 en Tunisie, une campagne d’une rare véhémence a été déclenchée à Tunis généralisant les insultes et les diffamations contre les principaux ténors de l’opposition (Sihem Bensedrine, Moncef Marzouki, Khemais Chammari, Nejib Chebbi, Kamel Jendoubi, Kamel Laabidi etc.) les accusant de connivence avec le Mossad et Israël. Ces articles promettent à ces « traîtres » un châtiment exemplaire par des groupes palestiniens et libanais : le Hezbollah libanais, le Hamas palestinien et les Brigades Kassem du Jihad islamique palestinien. Dans sa dernière livraison du 19 décembre, l’hebdomadaire « Kol Ennas », financé par l’ATCE précise même que « selon ses sources, les groupes précités commenceront bientôt à mettre en exécution leurs plans ».  C’est dans ce contexte que nous avons reçu quasi simultanément les 16 et 17 décembre 2009, à nos adresses personnelles, en provenance de Beyrouth, deux lettres nous promettant les pires châtiments dans peu de temps (ci-joints copies de ces lettres et leur traduction). Le style calligraphique de rédaction de ces lettres prouve s’il en est besoin que le régime tunisien cherche à terroriser ses adversaires et qu’il semble entretenir des contacts avec des groupes violents..   De plus, les accusations qui y sont contenues sont « signées » et donnent un large aperçu sur leur auteur. D’autant que depuis 22 ans que M. Ben Ali est au pouvoir, les accusations de connivence avec le Mossad reviennent systématiquement comme un leitmotiv pour accabler ses adversaires politiques. Ce fut le cas avec l’ancien Premier ministre, Mohamed Mzali; l’ancien directeur du Parti au pouvoir du temps de Bourguiba, Mohamed Sayah; l’ancien secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Mohamed Salah Mahjoubi dit Chedli Hammi, nommé pourtant par Ben Ali lui-même en 1987, le militant Khemais Chammari et tant d’autres. Tandis qu’au même moment, et toujours sous le règne de M. Ben Ali, les relations avec Israël ne se sont jamais mieux portées tant sur le plan des échanges économiques et commerciaux que sur le plan politique, dans le secret le plus total, en flagrante violation et au mépris des  recommandations et résolutions de la Ligue arabe. Il est à se demander comment M. Ben Ali peut-il à la fois prétendre être le champion de la lutte anti-terroriste en labellisant cette lutte pour séduire et tromper les capitales occidentales, tout en lançant des appels au crime à travers la presse qu’il finance et en incitant des groupes palestiniens à venir en France assassiner ses propres adversaires politiques? Comment aussi peut-il se présenter comme un soutien indéfectible à la lutte pour la libération de la Palestine, alors qu’il instrumentalise cette cause palestinienne pour déshonorer ses adversaires politiques et tenter de les éliminer? Les attitudes contradictoires du régime tunisien et les questions qu’elles suscitent peuvent se multiplier à volonté. Mais ce qui est indiscutable est que le pouvoir est aux abois vu le discrédit total dont il est frappé tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger. Le verrouillage politique, le cloisonnement de tout espace de liberté, l’ampleur du pillage des entreprises publiques et la corruption à l’échelle des clans et leur enrichissement illicite, la succession ouverte et donnant lieu à une lutte acharnée au sein de ces mêmes clans dans l’opacité la plus totale: il en résulte que le pouvoir et ses groupes mafieux se trouvent dans une impasse totale et qu’ils seraient tentés de commettre l’irréparable croyant pouvoir ainsi neutraliser l’opposition en la terrorisant. Nous avons décidé de porter plainte auprès des tribunaux compétents afin de poursuivre les auteurs de ces menaces. Nous prévenons les commanditaires de ces menaces de mort qu’elles ne nous font pas peur et qu’elles ne nous feront jamais renoncer au combat que nous menons depuis bientôt deux décennies contre un régime qui terrorise tout un peuple au moyen du crime, de la torture systématique, du chantage, du pillage des biens publics, et de la corruption devenue l’emblème de la dictature du locataire de Carthage.   Nous appelons les Autorités françaises à enquêter et à poursuivre en justice les commanditaires de ces menaces de mort et leurs complices éventuels se trouvant ou non sur le sol français sous couvert diplomatique ou autre.   Nous appelons aussi les ONG françaises et les amis de la Tunisie libre à dénoncer les dérives criminelles d’un régime qui est en train de jouer ses dernières cartes et qui peut recourir à des actes aussi désespérés que totalement vains.   Paris, le 23 décembre 2009   Ahmed Bennour Ancien secrétaire d’Etat Ancien ambassadeur 22, rue d’Artois, 75008 Paris 06 85 53 13 79   Slim Bagga Journaliste, Fondateur de « L’Audace », mensuel tunisien d’opposition 28, rue Le Marois 75016- Paris 06 35 27 67 61  

Traduction de la lettre   29/11/2009   A un pauvre minable nommé Ahmed Bennour

De la part des honorables de Palestine, Terre de dignité des Grands Hommes; Et de la part de ceux qui croient en leur droit de combattre les occupants envahisseurs, sionistes, et ceux qui leur sont affidés où qu’ils se trouvent; Nous te disons ceci: O sale collabo sioniste: Tu n’échapperas pas, tu n’échapperas point où que tu sois, où que tu te caches et quelle que soit ta transfiguration. Nous n’avons jamais cessé de t’avoir sous notre surveillance, depuis le premier moment ou tu es devenu un agent, ennemi du peuple palestinien et de sa résistance héroïque. Et ceci depuis que tu as entamé ta carrière d’agent avec cette blonde qui t’a initié aux méthodes de la trahison et de la collaboration, en passant par l’accumulation d’une grosse fortune et le montage de sombres projets. Jusqu’à devenir l’un des officiers sur lesquels compte le Mossad ennemi pour infiltrer les Nations arabes et assassiner leurs enfants. Ceci dit, il n’est plus question de retarder encore l’heure du châtiment. L’heure de la vengeance a sonné. On se vengera des collabos et des soutiens des sionistes, de ceux qui ont trahi les peuples arabes et sucé le sang des enfants de la Palestine arabe et musulmane, et des assassins de ses honorables fils et filles… Aujourd’hui, nous t’informons que nos bras atteindront ces traitres assassins de ton espèce. Notre guerre contre les traitres dépassera le cadre et les frontières de nos terres palestiniennes occupées pour atteindre, tout criminel où il se trouve, méprisable et lâche. Bientôt, nous annoncerons la bonne nouvelle de ta mort aux martyrs palestiniens, victimes de tes mains criminelles qui ont trempé dans leur sang pur. Et nous les informerons avec bonheur que ton sang impur, le sang des chiens qui coule dans tes veines sionistes, a été déversé.   Vive la Palestine libre et grandiose Vive le peuple palestinien héroïque Gloire et dignité aux martyrs innocents Mort et honte aux collabos et aux traitres   Abou Hazem Camp du Nahr El Bared (camp de Réfugiés Palestiniens) Beyrouth


Au nom de DIEU LE Miséricordieux Communiqué
Bizerte le 23 Décembre 2009 Je soussigné Ali Ben Hédi Rouahi né le 12/01/1952 à Bizerte – Tunisie, ex détenu politique et annonce à l’opinion publique nationale et internationale que j’ai entamé une grève de la faim depuis le 10/12/2009 dans le but d’obtenir un passeport et de pouvoir rejoindre un frére paraplégique et impotent qui à besoin de mes services. J’ai été condamné à plus de neuf ans de prison, au courant de l’année 1994, par le tribunal militaire de Tunis alors je suis un civil. J’ai purgé toute la peine et je n’ai bénéficié d’aucune remise de peine. J’ai été libéré au mois de juin 2003. Depuis cette date j’ai subi le harcèlement de la police politiqué ; en plus de cela ils m’ont intenté un procés sous l’inculpation de contravetion à l’assignation au contrôle administratif, alors qu’en réalité j’avais refusé d’obtempéré à une mise en demeure verbale de me présenter au poste de police quotidiennement et signer sur un régistre alors que sur l’arrêt » du ministre de l’intérieur cette disosition n’est pas mentionnée. Le 24/10/2003 des policiers en civil appartenant à la police politique ont investi mon logis, l’ont fouillé de fond en comble tout en me brutalisant physiquement et verbalement. Ils ont persécuté mon oncle paternel et ses fils, mon seul soutien familiale en Tunisie (car ma famille vit à Lyon en France et y réside depuis 1962) pour le seul but de les terroriser afin qu’ils arrêtent de me soutenir moralement et financièrement et ce fut le sort de tous mes amis et ils ont réussi à m’isoler par la terreur. Ils m’ont empêché de travailler en terrorisant tous ceux qui ont osé me donner du travail. Devant cette situation j’avais décidé de faire une demande de passeport ce que j’ai fait le 09/07/2003 dans le but de rejoindre ma famille en France une vieille mère impotente qui est décédé depuis sans que je puisse la voir, mes frères et sœurs et leurs enfants. Devant le refus verbal de l’administration j’ai fais une grève de la faim de 29 jours à partir du 29/11/2003 et j’ai dû arrêter à la demande des défenseurs des droits de l’homme qui m’ont soutenu. Cela fait six ans que j’attend en vain alors que je n’ais pas arrêté de demander l’obtention d’un passeport. C’est pour toutes ces raisons que j’ai décidé d’entamer une nouvelle grève de la faim ouverte à patir du jeudi 10 décembre 2009. Finalement, je demande le soutient de tous les défenseurs des droits de l’homme, les forces vives et les conciences humaines de ce monde ainsi que les O.N.G. nationales et internationales de défense des droits humains. Avec tous mes remerciements. Démocratiquement votre Ali Rouahi

 


 
L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-France)  la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH)  la Ligue des droits de l’Homme (LDH)  Cabinet de Me William Bourdon

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Paris, le 23 décembre 2009

Risque de renvoi dangereux : la France doit respecter ses engagements

L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-France), la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le Cabinet de Me William Bourdon, avocat de Yassine Ferchichi, se réjouissent de la mesure provisoire prise par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) enjoignant à la France de ne pas expulser M. Yassine Ferchichi avant que la Cour se soit prononcée au fond, et ce, en raison des risques graves de torture qu’il court en cas de renvoi en Tunisie. Yassine Ferchichi, citoyen tunisien, est actuellement incarcéré à la prison de Fresnes. Il a été arrêté à Paris en juillet 2005 puis condamné par une juridiction française, le 11 octobre 2008, à une peine d’emprisonnement de six ans et six mois assortie d’une interdiction définitive du territoire français, pour association de malfaiteurs en association avec une entreprise terroriste. Dans le même temps, il a fait l’objet de deux condamnations par contumace en Tunisie, l’une prononcée le 11 novembre 2006 et la seconde, le 29 mars 2008, toutes deux sur le fondement de la loi antiterroriste du 10 décembre 2003. Les deux peines totalisent 32 ans d’emprisonnement et 15 ans de contrôle administratif. Yassine Ferchichi a été arrêté à deux reprises par la police politique tunisienne en 2004. La seconde fois, il a été gravement torturé, à l’électricité notamment, avant d’être jeté sur la voie publique. C’est pourquoi il a décidé de quitter la Tunisie pour l’Europe, en octobre 2004. La demande d’asile qu’il a formulée depuis la prison de Fresnes est actuellement examinée par l’OFPRA qui devrait rendre sa décision avant sa libération le 24 décembre 2009. Les signataires de la présente lettre enjoignent aux autorités françaises de veiller à ce que la mesure provisoire ordonnée par la Cour soit respectée, en permettant à M. Ferchichi de demeurer sur le territoire français pour la durée de la procédure devant la CEDH. Un renvoi en Tunisie constituerait une violation de la décision de la CEDH, ainsi qu’une contravention aux engagements internationaux de la France et notamment à l’article 3 de la Convention contre la torture qui prévoit qu’aucun Etat partie n’expulsera, ne refoulera, ni n’extradera une personne vers un autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture.

 

 Tunisie : Le président Zine el-Abidine Ben Ali renforce la répression des opposants à la suite de sa réélection

 
December 23, 2009
(New York) – Les autorités tunisiennes devraient annuler les sentences prononcées contre Taoufik Ben Brik et Zouhair Makhlouf à l’issue de procès inéquitables et libérer immédiatement ces deux journalistes, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le gouvernement devrait aussi ouvrir une enquête sur une attaque contre un autre journaliste, Slim Boukhdir, et mettre un terme au harcèlement des professionnels exerçant ce métier, a ajouté Human Rights Watch. Depuis que le président Zine el-Abidine Ben Ali a été réélu pour un cinquième mandat consécutif le 25 octobre 2009, les autorités ont intensifié leur répression des journalistes qui critiquent le gouvernement. À la veille de l’élection dont les résultats officiels l’ont déclaré vainqueur avec 89,62 pour cent des voix, Ben Ali a juré de poursuivre tous ceux qui auraient terni l’image de la Tunisie ou qui ont affirmé que les élections étaient frauduleuses sans fournir des preuves. « Ben Ali mène actuellement une campagne de vengeance pour punir les rares journalistes et militants des droits humains qui lors du scrutin  ont osé remettre en question son bilan», a déploré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord au sein de Human Rights Watch. « Pendant la campagne, il a promis que son administration respecterait les droits humains, mais ce n’était apparemment qu’une promesse creuse. » Depuis le scrutin, les services de sécurité ont également harcelé plusieurs militants des droits humains en se livrant à des pratiques telles que la surveillance accrue, les détentions de courte période, les menaces ainsi que les restrictions de leur liberté de mouvement. Parmi ces militants figuraient Abdelkarim Harouni de l’organisation Liberté et équité et Sihem Ben Sedrine, porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), une organisation de défense des droits humains que le gouvernement a refusé de reconnaître. Sihem Ben Sedrine est également rédactrice du magazine en ligne et de la station de radio Kalima. Des policiers en civil lui ont interdit tout déplacement vers des lieux publics et l’ont ainsi empêchée de participer à un atelier sur la couverture médiatique de l’élection, le 20 octobre. En outre, elle n’a pas été autorisée à rendre visite à Boukhdir et à assister au procès de Taoufik Ben Brik. Un coup monté suivi d’un procès inéquitable Un tribunal de première instance de Tunis a condamné Ben Brik le 26 novembre à six mois de prison à l’issue d’un procès qui a duré trois heures après un coup apparemment monté. Ben Brik a été arrêté le 29 octobre après s’être rendu à un poste de police de Tunis pour répondre à une convocation où il était accusé d’avoir agressé une automobiliste. Il a été reconnu coupable des délits de voies de fait, de diffamation, de destruction des biens d’autrui et d’atteinte à la morale publique. Les accusations sont fondées sur un incident survenu pendant l’après-midi du 22 octobre au moment où il attendait sa fille devant son école. Ben Brik a été accusé d’avoir frappé la voiture d’une femme et de l’avoir ensuite agressée. Il a rejeté toutes ces accusations et publié des déclarations selon lesquelles il s’agissait d’un coup monté par la police pour l’accuser injustement. Les irrégularités tout au long de ce procès ont compromis ses droits à un procès public et équitable. Malgré la présence de plusieurs observateurs étrangers, la police a empêché de nombreux militants tunisiens des droits humains et des membres de sa famille d’assister au procès. Il était évident qu’il ne s’agissait pas de problème de places dans la salle d’audience, car les services de sécurité avaient déjà renvoyé Ben Sidrine et son mari Omar Mestiri – également un collaborateur de Kalima et membre du CNLT -dans la banlieue de La Marsa avant même qu’ils n’atteignent le palais de justice. Le 18 novembre, les services de sécurité ont refusé à Mohammad Hassani Idrissi et Hocine Zehouane, deux défenseurs des droits humains venus respectivement du Maroc et de l’Algérie assister au procès, l’entrée en Tunisie à l’aéroport Tunis-Carthage. Les autorités ont également limité l’accès de Taoufik Ben Brik à un avocat et empêché deux de ses avocats, Nejib Chebbi et Ayachi Hammami, de lui rendre visite en prison le 2 novembre malgré les autorisations délivrées par le tribunal et les visites autorisées dans le passé. Le tribunal a rejeté sans aucune explication la demande des avocats de reporter le procès afin de leur donner plus de temps pour préparer la défense. Les poursuites contre Ben Brik étaient fondées sur les propos que la police lui a attribués et qu’il a qualifiés de faux, affirmant que la signature apposée à ces déclarations était également falsifiée. Le tribunal n’a pas accepté les requêtes de la défense de citer des témoins à comparaître et de contre-interroger les témoins de la partie demanderesse. Aucun des trois principaux avocats de Taoufik Ben Brik – Mohammad Abbo, Radhia Nasraoui et Ayyashi Hamami – n’a pu présenter intégralement son réquisitoire à l’audience. Le juge leur coupait automatiquement la parole après quelques brefs instants de plaidoirie. Suite à un différend avec l’équipe de la défense sur des questions de procédure, le juge a suspendu le procès qu’il n’a jamais repris avant d’annoncer son verdict la semaine suivante. Peu de temps après la condamnation de Taoufik Ben Brik, les autorités l’ont transféré à la prison de Siliana, située à 130 kilomètres du lieu de résidence de sa famille à Tunis. Ben Brik, qui souffre d’une maladie rare appelée syndrome de Cushing, avait introduit, le 10 novembre, une demande de libération conditionnelle pour des raisons médicales, qui a été rejetée. Le 12 novembre, le ministère de la Justice a publié une déclaration selon laquelle Taoufik Ben Brik recevait les soins nécessaires en prison. Depuis son transfert à la prison de Siliana, aucun de ses avocats n’a été autorisé à lui rendre visite, malgré l’appel interjeté. Le 7 décembre, trois de ses avocats ont manifesté devant la cour d’appel de Tunis pour dénoncer l’interdiction de visiter leur client. Ils ont obtenu des autorisations le lendemain, mais l’accès à leur client leur était toujours interdit. Ben Brik critique souvent le gouvernement tunisien. Tout récemment, il avait publié une série d’articles satiriques sur le président Ben Ali dans la presse française pendant la campagne électorale. Son avocat Me Chebbi soutient que ces articles étaient le véritable motif de l’arrestation de son client. L’un de ces articles publiés le 21 octobre dans le magazine français Le Nouvel Observateur était une simulation d’entrevue satirique dans laquelle « Ben Ali » parle de ses propres pratiques de népotisme, de corruption et de répression de ses opposants. Une tradition d’accusations injustes Le gouvernement tunisien porte souvent des accusations d’agression sexuelle, de harcèlement et d’indécence à l’encontre de journalistes et de défenseurs de droits humains. En 1993, de fausses photos pornographiques montrant la journaliste et militante des droits humains Sihem Ben Sedrine en poste à Tunis avaient été diffusées dans le but manifeste de salir sa réputation et de la dissuader de poursuivre ses activités de défense des droits humains. En avril 2005, un tribunal a condamné Mohammed Abbou, un avocat et militant des droits humains, à deux ans de prison sur la base de fausses accusations d’agression d’une avocate. Le même jour, il était déclaré coupable dans un autre procès pour la rédaction d’un article qui « insultait le pouvoir judiciaire » et « était de nature à troubler l’ordre public ». En septembre, les policiers ont arrêté le militant des droits humains Abdallah Zouari près de Zarzis. Il a affirmé que ces derniers l’ont menacé de diffuser un film qui le montrerait en pleine activité sexuelle s’il ne cessait pas ses activités de défense des droits humains. «Tenter de porter des accusations injustes telles que la conduite indécente ou la violence contre des dissidents et des militants des droits humains est simplement un stratagème utilisé par le gouvernement pour masquer ses actes de répression », a observé Mme Whitson. Autres épisodes récents Le 1er décembre, Zouhair Makhlouf, un autre journaliste, a été condamné à trois mois de prison et à une amende de 6 000 dinars tunisiens (4 600 USD) à l’issue d’un procès inéquitable. Le tribunal l’a condamné pour « atteinte à un tiers en utilisant un réseau public de télécommunications », aux termes de l’article 86 de la Loi sur les télécommunications. M. Makhlouf rédige des articles sur le site Web du Parti démocratique progressiste (PDP), un parti d’opposition légal, qui avait boycotté les élections. Il a écrit de nombreuses contributions sur des questions des droits humains notamment sur le sort des prisonniers politiques et leurs familles pour le site Assabilonline.net. Peu avant son arrestation, M. Makhlouf avait préparé et diffusé un court film vidéo en ligne sur un secteur de Nabeul où l’industrie de la poterie locale était en train de causer des dommages à l’environnement et à la santé. Une des personnes interrogées, un potier du nom de Mourad Latheeb, a déposé une plainte contre M. Makhlouf l’accusant de l’avoir filmé sans son consentement, malgré les témoignages des personnes présentes au tournage qui ont affirmé que M. Latheeb avait donné l’autorisation d’être filmé pour l’entrevue qui avait duré plus de dix minutes. M. Makhlouf a été arrêté le 20 octobre au poste de police de Ma’amoura où il s’était rendu pour répondre à une convocation. Zouhair Makhlouf, qui est diabétique, a entamé une grève de la faim le 21 octobre pour protester contre son arrestation après que l’administration pénitentiaire de Mornaguia eut interdit à son avocat Fawzi Ben Jaballah de lui rendre visite. Les agents de sécurité ont également empêché un autre avocat, Saifeddine Makhlouf, de lui rendre visite le 23 novembre. Tout au long du procès de M. Makhlouf, les officiers de police présents au tribunal de première instance de Grombalia ont interdit à la plupart des militants des droits humains et des observateurs l’accès à la salle d’audience. Lors de la première journée d’audience, le 3 novembre, Ben Sedrine a été parmi les personnes qui n’étaient pas autorisées à entrer dans la salle. Pendant la deuxième journée de l’audience tenue le 24 novembre, la police a encerclé le tribunal et refusé l’entrée à presque tous les militants des droits humains et membres d’organisations de la société civile. Martin Pradel, un avocat commis par l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) a été l’une des rares personnes à qui l’accès a été autorisé. (M. Pradel était également un observateur désigné par le barreau de Paris et l’Association internationale du barreau) Le tribunal n’a accepté aucune des requêtes de la défense qui voulait la comparution des témoins et le juge n’a jamais regardé le film de l’interview. Le tribunal s’est fondé plutôt sur la plainte de la partie demanderesse sans l’obliger à témoigner à l’audience. Au cours de l’audience du 24 novembre, le juge a interrompu l’une des avocats Makhlouf Radhia Nasraoui, au milieu de sa plaidoirie sans lui donner la possibilité de conclure. L’avocate y demandait la relaxe pure et simple de son client. M. Boukhdir, un journaliste indépendant, a été harcelé par la police après les élections. Il avait purgé une peine de prison en 2007 et 2008 après avoir été déclaré coupable d’atteinte à la morale publique et d’outrage à un agent public à la suite d’un procès où il n’était pas en mesure de citer des témoins pour sa défense. Le 28 octobre, il a été agressé devant sa maison à Bardo par cinq hommes dont l’un serait, selon lui, un agent de police. M. Boukhdir a raconté que ces hommes lui ont recouvert les yeux, battu  et insulté avant de l’embarquer de force dans une voiture en direction du Parc du Belvédère au nord de Tunis où il y d’autres hommes attendaient. Les hommes l’ont ensuite éjecté du véhicule avant de le rouer de coups de poing et de coups de pied et bastonné pendant environ 30 minutes. Lors de l’assaut, les hommes ont continué à l’insulter et à l’accuser de harceler les femmes. M. Boukhdir a estimé que la véritable raison de cette attaque était l’entrevue accordée à la chaîne BBC et diffusée deux heures auparavant, dans laquelle il a critiqué la répression des journalistes pendant la campagne électorale. Ses assaillants qui le menaçaient à l’arme blanche lui ont confisqué ses vêtements, son argent, ses clés, son téléphone portable et ses pièces d’identité avant de partir. M. Boukhdir a été soigné dans un hôpital ; il avait le nez cassé, une blessure à l’œil et présentait plusieurs ecchymoses au visage et sur la poitrine. À son retour, il a trouvé des policiers en civil devant son domicile qui y sont restés pendant 11 jours. Ils harcelaient les visiteurs qui voulaient le voir et leur posaient des questions indiscrètes de façon menaçante. Le matin du 8 novembre, la police a intensifié sa présence autour de sa maison et dans le voisinage, empêchant ainsi toute sortie ou entrée. Elle a également interdit à Ben Sedrine, Abderra’ouf Ayadi, un autre militant et Mestiri de lui rendre visite le même jour. Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui ont été ratifiés par la Tunisie garantissent la liberté d’expression, le droit à un procès équitable et la liberté de mouvement. L’article 14 du PIDCP reconnaît le droit à un procès équitable, notamment celui de disposer du « temps et des facilités nécessaires » pour la préparation de sa défense et celui d’interroger les témoins à charge de la partie défenderesse. (Source: le site de Human Rights Watch le 23 decembre 2009)  
 

Comité de Soutien aux Militants de l’UGET: Paris le 22/12/2009  

Lourdes peines à l’encontre Des militants de la centrale syndicale estudiantine en Tunisie

 
Durant trois semaines, des étudiantes de l’Université Mannouba, victimes du népotisme, de la corruption et de la privatisation, ont tenu un sit-in à la résidence universitaire al-Bassatine pour réclamer leur droit au logement universitaire. Des militants de l’Union générale des Etudiants de Tunisie étaient présents pour encadrer le mouvement. Le premier dimanche suivant les élections présidentielles et législatives, le 01 novembre à l’aube, des brigades d’interventions ont investi la résidence pour mettre, à coup de matraques, un terme au mouvement. Les droits syndicaux étant garantis par la constitution tunisienne, les autorités ont préféré monter de toutes pièces des procès de droit commun à l’encontre des étudiants protestataires et des responsables syndicaux. Après un calvaire d’arrestations musclées, de torture pendant la détention et de passage à tabac y compris même sur le banc des accusés du Palais de la Justice pendant l’audience, et malgré plusieurs entraves aux droits des « accusés » à se défendre et à être défendus le Tribunal de Première Instance de Mannouba a prononcé des peines lourdes à l’encontre des étudiants et militants de l’UGET :   1- Zouhayir Zouidi : 37 mois de prison ; 6 mois pour entrave à la liberté de travail + 8 mois de prison pour vol simple + une amende de 9,6 dinars pour tapage dans l’affaire n° 6921 et 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. Sachant que Zouhayir Zouidi a été condamné par le Tribunal Cantonal de Mannouba le 29 octobre à 9 mois de prison pour troubles, état d’ivresse sur la voie publique et agression de fonctionnaire dans l’affaire n° 49957.   2-     Abdelkader Hechmi : 28 mois de prison ; 6 mois pour entrave à la liberté de travail + 8 mois de prison pour vol simple + une amende de 9,6 dinars pour tapage dans l’affaire n° 6921 et 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. Sachant que le même tribunal a condamné Abdelkader Hechmi le 14/12/2009 dans l’affaire n°6920 à 2 mois de prison.   3-     Sahbi Ibrahim : 28 mois de prison ; 6 mois pour entrave à la liberté de travail + 8 mois de prison pour vol simple + une amende de 9,6 dinars pour tapage dans l’affaire n° 6921 et 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922. Sachant que le même tribunal a condamné Sahbi Ibrahim le 14/12/2009 dans l’affaire n°6920 à 2 mois de prison.   4-      Tarek Zahzah : 26 mois de prison ; 6 mois pour entrave à la liberté de travail + 8 mois de prison pour vol simple + une amende de 9,6 dinars pour tapage dans l’affaire n° 6921 et 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922.   5-     Abdelwaheb Arfaoui : 26 mois de prison; 6 mois pour entrave à la liberté de travail + 8 mois de prison pour vol simple + une amende de 9,6 dinars pour tapage dans l’affaire n° 6921 et 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922.   6-      Dhamir ben Alayya: 12 mois de prison ; Non-lieu dans l’affaire n° 6921 ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922.   7-     Anis Ben fraj : : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922.   8-     Monder Toumi : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922.   9-     Nabil Balti : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922.        10-     Rafik Zghidi :  12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922.   11-     Omar Ilahi : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922.   12-    Hamza Larbi : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922.   13-   Ridha ben Mansour : 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922.   14-      Asma Ardhaoui : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922.   15-      Amel Aloui : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922.   16-      Amani Rizgallah : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922.    17-      Haneine Dhahri : 12 mois de prison ; 6 mois de prison pour entrave à la liberté de travail + 6 mois pour dégradation du bien d’autrui + 9,6 dinars d’amende pour tapage dans l’affaire n° 6922.   18-     Acharaf Mbarki : Non-Lieu        19-      Mohsen Bannani : Non-Lieu   20-      Nazih Kahri : Non-Lieu   Le Comité de Soutien aux Militants de l’UGET exprime toute sa solidarité avec les étudiants et les militants syndicaux victimes, à la fois de l’injustice sociale et de la répression autoritaire, dénonce cette mascarade judiciaire et renouvelle son appelle pour :   – La libération de tous les militants emprisonnés. – L’arrêt de toutes les poursuites judiciaires engagées contre les militants de l’UGET. – La réintégration dans leurs universités de tous les étudiants exclus. – La satisfaction des revendications syndicales et pédagogiques des étudiants. – L’arrêt de toute forme de répression contre l’UGET et lui permettre de tenir son congrès en toute liberté et de fonctionner en toute indépendance.   P.S. Signer la pétition internationale de solidarité avec les militants de l’UGET en envoyant vos signatures àuget.petition@gmail.com ou cliquant sur ce lien http://www.jesigne.fr/petitioninternationale  

Aïd Retornado Zouhir Latif s’impatiente en attente de son passeport bloqué depuis deux ans

 Par: Aïd / Retornado Abdel Wahab Hani Le journaliste Aïd / Retornado Zouhir Latif s’impatiente et semble ne plus supporter l’attente qui s’éternise de son passeport. Il attend depuis plus de deux ans. Il déclare s’être rendu, en début de semaine, à notre Ambassade à Londres pour s’enquêrir de son passeport en souffrance. Aucune réponse ne lui a été donnée et il craint un rejet non-dit, non-notifié et non-motivé de sa demande. Binational, tuniso-britannique, Aïd / Reronado Latif est Journaliste Grand Reporter Producteur TV et Radio, d’une grande expérience, notamment des zones de conflits de la Tchéchénie, en Asie, au Darfour, en Afrique, son dernier terrain. Voyageant, aux quatre coins du globe, avec un passeport anglais, Aïd / Retornado Latif est sous la protection de Sa Majesté Elisabeth II, Gouverneur suprême de l’Eglise anglicane, Reine d’Angleterre, Souveraine de la couronne britannique du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et Cheffe du Commenwealth des Nations. Mais  malgré tous les glorieux titres de la Reine protectrice et de son Royaume prtecteur et malgré toute la surface sociale qui lui est offerte par son métier, Aïd / Retornado Latif veut son Passeport tunisien, symbole de la citoyenneté et de la protection de la nationalité tunisienne. Il l’attend depuis plus de deux ans et il est déterminé à l’obtenir, dans la légalité. Le cas du Aïd / Retornado Latif n’est pas isolé. Plusieurs compatriotes bi-nationaux ou résidents à l’étranger, qui n’ont jamais bénificié de la protection du statut de Réfugié, au sens de la Convention de Genève de 1951, attendent depuis des années leurs passeports tunisiens. Nous citons, à titre d’exemple, Aïd / Retornado Adel Ghannouchi, en attente depuis plus de 12 ans, ainsi que Aïd / Retornado Belgacem Labidi, qui atend depuis des années. Malgré la légalité de leurs demandes, le légalisme de leurs démarches et leur patience à l’annonce d’une douloureuse disparation d’un proche au pays, les autorités consulaires à Paris, à Nanterre (Pantin, banlieue parisienne) et à Londres sont restées muettes face à leurs pressants rappels et leurs innombrables cris du coeur. Dans l’espoir que la nouvelle année lunaire de l’Hégire 1431 et la nouvelle année solaire du calendrier julien 2010 apportent aux Aïdoun / Retornados Zouhir Latif, Adel Ghannouchi, Belgacem Labidi et à tous les autres, réfugiés statutaires, bi-nationaux ou résidents, la joie du retour digne au pays. Quelle 1431 et 2010 permettent à la Nation d’embrasser toutes ses familles et de serrer tous ses enfants qui veulent rentrer. Paris, le 23 novembre 2009 Abdel Wahab Hani awhani@yahoo.fr +33 6 17 96 00 37 FaceBook: Abdel Wahab Hani Groupe FaceBook: AIDOUN ILA TOUNES

Strictes conditions au parloir pour Taoufik Ben Brik

NOUVELOBS.COM | 23.12.2009 | 18:36 Azza Zarrad, la femme du journaliste tunisien dissident détenu, a dénoncé les mesures de restriction imposées par le directeur de la prison lors des visites. Azza Zarrad, la femme de Taoufik Ben Brik , le journaliste tunisien dissident détenu à Siliana, à 130 km de Tunis, a dénoncé mercredi 23 décembre les mesures de restriction imposées par le directeur de la prison lors des visites. Selon elle, le directeur lui aurait demandé de ne parler que de la famille au parloir. Dès qu’un autre sujet est abordé, la communication, qui se fait par téléphone, est coupée, indique-t-elle à nouvelobs.com. « Son état de santé est toujours alarmant », affirme-t-elle par ailleurs, expliquant qu’il doit très prochainement effectuer des analyses de sang et d’urine. Taoufik Ben Brik a été condamné le 26 novembre pour l’agression d’une femme, mais ses proches dénoncent une manipulation destinée à le faire taire, après des écrits très critiques dans la presse française sur le régime tunisien. Le journaliste est atteint du syndrome de Cushing, maladie dégénérative des défenses immunitaires, qui nécessite un suivi régulier. (Nouvelobs.com)


Les journalistes tunisiens craignent une baisse de la liberté de la presse et de l’éthique professionnelle

Par Jamel Arfaoui pour Magharebia à Tunis — 23/12/09 Les membres du Syndicat tunisien des Journalistes ont récemment exprimé leur inquiétude sur un déclin présumé de l’éthique dans leur secteur, tandis que d’autres professionnels des médias alertent sur des attaques menées à l’encontre de la liberté de la presse. Deux différents groupes de journalistes tunisiens sonnent l’alarme – les uns sur ce qu’ils qualifient de déterioration de la liberté de la presse, les autres sur la vague présumée d’attaques non-professionnelles menées par la presse à l’encontre de personnalités publiques. La semaine dernière, le comité éthique du Syndicat national des journalistes tunisiens a condamné les attaques personnelles menées contre des personnalités nationales, médiatiques et politiques. Le comité syndical a déclaré qu’il y avait une différence critique entre l’exercice de la liberté d’expression et l’attaque personnelle d’un citoyen ou d’un journaliste. Dans une déclaration faite le 19 décembre, le groupe rappelle également aux journalistes tunisiens que « la calomnie et la diffamation sont des crimes sanctionnés par la loi tunisienne, et… une violation complète du code éthique de la profession ». L’appel du syndicat intervient une semaine après que des journalistes et syndicalistes tunisiens, inquiets des « restrictions et des obstacles présumés qui sont posés à toutes les étapes de leur travail », aient créé le Comité national de Défense de la Liberté d’Expression et de la Presse en Tunisie. Dans un communiqué émis le 10 décembre, ce groupe clamait que les mesures mises en place par les autorités avaient créé des « médias unilatéraux, stagnants et arriéristes », qui agissaient comme un « outil totalitaire de propagande ». Le comité des activistes avait également appelé à la libération immédiate de tous les journalistes en détention et à « mettre un terme à la répression exercée sur les journaux d’opposition ou indépendants ». Il demandait aussi que le Gouvernement cesse « d’intervenir » dans le syndicat officiel et qu’il lui permette de tenir sa convention légal de manière indépendante. Zied Heni, journaliste qui est aussi l’un des fondateurs du comité, affirme que la Tunisie est en train de vivre une « déterioration grave » de la liberté de la presse. Au début de l’année, les nouvelles règles de distribution décidées par le Gouvernement avaient amené trois partis d’opposition à cesser leur publication pendant une semaine. Dans un communiqué de presse publié le 10 novembre, les journaux avaient fait savoir qu’on les avait empêché de collecter leurs éditions dans les imprimeries. Les rédacteurs avaient alors clamé que les imprimeurs avaient été obligés de livrer des copies directement aux entreprises de distribution, rendant plus facile les trafics de livraisons et les confiscations déguisées. A la tête de ces allégations, un certain nombre de cas éminents impliquant des journalistes avaient suivi les élections d’octobre en Tunisie, dont l’emprisonnement de Taoufik Ben Brik et des tentatives visant à réprimer les blogs. De plus, le 2 novembre, le parti d’opposition du Mouvement Ettajdid Movement avait accusé le Gouvernement de confisquer des copies de son journal Attariq Aljadid. A ce moment-là, les autorités n’avaient pas voulu faire de commentaires sur la plainte de l’Ettajdid, et lors d’une conférence de presse, le 6 novembre, le Ministre tunisien de la Justice Bechir Tekkari avait dit que les journalistes « qui commettent des crimes sont encore sanctionnables par la loi, et ne peuvent utiliser leur profession comme excuse pour justifier ce qu’ils ont fait. » Attariq Aljadid writer Sofiene Chourabi, rédacteur à Attariq Aljadid, a déclaré la semaine dernière à Magharebia que le récent spectacle de solidarité entre les journalistes était encourageant. « Je pense que le consensus partiel que nous avons constaté lors du lancement de l’appel en faveur de la liberté des médias… montre l’ampleur du danger que la presse doit affronter en Tunisie », déclare-t-il. Chourabi a appelé le Gouvernement à mettre un terme aux restrictions sur la liberté de la presse et d’agir conformément à sa promesse concernant le développement du secteur des médias. Pour sa part, le journaliste Faten Ghanmi dit que l’auto-censure est maintenant aussi destructive des médias que la censure exercée par le Gouvernement. « La transparence dans le domaine du journalisme exige d’éviter la censure, en particulier l’auto-censure, que les autorités imposent de manière indirecte », dit Ghanmi, ajoutant que le journalisme « doit se débarrasser de ces facteurs de contrôle avant que les journalistes puissent se défendre eux-mêmes contre d’autres pressions ».
(Source: « Magharebia.com » le 23 decembre 2009)

Tunisian journalists fear fall in press freedom, professional ethics

 
By Jamel Arfaoui for Magharebia from Tunis — 23/12/09 Members of the Tunisian journalists’ union recently raised concerns about an alleged decline in ethics in their field, while another group of media professionals claimed that press freedoms were under fire. Two different groups of Tunisian journalists are raising the alarm – one about what they call a deterioration of press freedoms, the other about an alleged rash of unprofessional press attacks on public figures. Last week-end, the ethics committee of the National Union of Tunisian Journalists condemned personal attacks on national, media and political figures. There is a critical difference between exercising freedom of expression and attacking the personal character of a citizen or a journalist, the union committee declared. In its December 19th statement, the group also reminded Tunisian journalists that « libel and defamation is a crime punishable under Tunisian law, and … a stark violation of the profession’s code of ethics ». The union’s call came a week after Tunisian journalists and media activists, concerned by alleged « restrictions and obstacles in all stages of their work », created the National Committee for the Defense of Freedom of Expression and the Press in Tunisia. In a statement released on December 10th, the latter group claimed that authorities’ measures had created « unilateral, stagnant and backward media » that act as a « totalitarian tool for propaganda ». The activists’ committee also called for the immediate release of detained journalists and « putting an end to the crackdown on opposition and independent newspapers ». It also demanded that the government stop « interfering » with the official union and allow it to hold its legal convention independently. Zied Heni, a journalist and one of the committee’s founders, said Tunisia had witnessed a « serious deterioration » of freedom of the press. Earlier this year, new government-mandated distribution rules prompted three Tunisian opposition parties to stop publishing for a week. In a press statement published on November 10th, the papers claimed they had been barred from collecting their editions from printing houses. The editors claimed this had forced printers to deliver copies straight to distribution companies, making it easy to tamper with delivery and carry out disguised confiscations. On top of these allegations, a number of prominent cases involving journalists followed Tunisia’s October elections, including the jailing of Taoufik Ben Brik and attempts to quash blogging. Furthermore, on November 2nd, the opposition Ettajdid Movement accused the government of confiscating copies of its paper Attariq Aljadid. At the time, authorities declined to comment on Ettajdid’s complaint, and in a November 6th press conference, Tunisian Justice Minister Bechir Tekkari said that journalists « who commit crimes are still punishable under the law and can’t use their profession as excuse to get away with what they did ». Attariq Aljadid writer Sofiene Chourabi told Magharebia last week that the recent show of solidarity among journalists was encouraging. « I think that the partial consensus that we saw on the launch of the call for media freedom … shows the extent of the danger the press is facing in Tunisia », he said. Chourabi called on the government to get rid of restrictions on press freedoms and act on its promises to develop the media sector. For his part, journalist Faten Ghanmi said that self-censorship was now just as destructive to the media as state-sponsored censorship. « Transparency in the field of journalism requires avoiding censorship, especially the self-imposed censorship that the authorities impose in an indirect way, » Ghanmi said, adding that journalism « needs to be rid of these controlling factors before journalists can defend themselves against other pressures ».
(Source: « Magharebia.com » le 23 decembre 2009)

 

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