23 août 2011

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TUNISNEWS
11 ème année, N°4072 du 23.08.2011

 


Reuters: Tunisie: Tunis affirme avoir déjoué un complot libyen contre une ambassade

Reuters: Le Premier ministre libyen est en Tunisie

La Croix: La Tunisie a joué le rôle de base arrière pour les deux camps

Investir en Tunisie: Tunisie – Elections : des listes unies pour le PDM

Investir en Tunisie: Tunisie : les infiltrés de Douz appartiendraient à Al Qaida

WMC: Tunisie: Baromètre politique Les non dits

La Presse: Instance supérieure indépendante des élections (Isie) Où va l’argent ?

Business News: Tunisie – Qui est Slim Riahi et que pèse-t-il sur l’échiquier politique

Tunisia IT: Tunisie : L’OPA de Slim Riahi sur le prestigieux Dar Essabah

Les Echos: La Tunisie envisage une embellie economique sur le moyen terme

Kapitalis: Algérie 1988 – Tunisie 2011: une étude comparative (1-2)


Tunisie: Tunis affirme avoir déjoué un complot libyen contre une ambassade

Reuters Mis à jour le 22.08.11 à 19h14
Un soldat libyen s’est rendu aux autorités tunisiennes et dit avoir été envoyé par l’armée de Mouammar Kadhafi pour commettre un attentat à la bombe contre une ambassade arabe à Tunis, a annoncé lundi l’armée tunisienne.
«L’officier libyen, Abd Erazzak Al Rajhi, a fait cette révélation à l’armée tunisienne», a déclaré un responsable militaire tunisien, Mokhtar Nasr, lors d’une conférence de presse. La cible était une ambassade d’un pays arabe. Il n’a pas précisé laquelle.
La télévision d’état libyenne accuse régulièrement le Qatar et les Emirats arabes unis de «trahison» pour leur soutien à l’offensive rebelle contre le régime de Mouammar Kadhafi.
Le Premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi, a félicité lundi par téléphone les chefs de la rébellion libyenne pour ce qu’il a appelé une «victoire du peuple libyen».

Le Premier ministre libyen est en Tunisie

publié le 22/08/2011 à 14:45
Alors que le régime de Mouammar Kadhafi semble sur le point de s’effondrer, le Premier ministre libyen, Baghdadi Ali al Mahmoudi, est arrivé dimanche soir sur l’île de Djerba, en Tunisie, selon plusieurs sources. (Reuters/Caren Firouz)
Le Premier ministre libyen, Baghdadi Ali al Mahmoudi, est arrivé dimanche soir dans un hôtel de l’île tunisienne de Djerba, ont déclaré lundi à Reuters un témoin et une source locale, confirmant une information de la chaîne de télévision qatarie Al Djazira.
Selon l’une de ces sources, son arrivée a provoqué des remous dans le camp des partisans de l’insurrection libyenne présents à Djerba et qui ont tenté de pénétrer de force dans l’établissement.
La semaine dernière, des informations démenties par la suite dans les deux camps avaient fait état d’une ébauche de négociations à Djerba entre représentants de l’insurrection libyenne et du gouvernement de Mouammar Kadhafi.
Tarek Amara; Jean-Loup Fiévet pour le service français
Par Reuters

Tunisie : les infiltrés de Douz appartiendraient à Al Qaida


Les individus qui sont entrés en territoire tunisien et ont échangé des tirs vendredi 19 août 2011, avec l’armée nationale dans la localité de Karaat Bouflija, appartiendraient à Al Qaida. C’est ce qu’a indiqué une source de média dimanche soir 21 août 2011, sur les ondes de radio Tataouine.

Les deux jeunes hommes qui ont été capturés par le groupe armé dimanche à l’aube et retenus jusqu’en fin d’après-midi par la garde nationale, ont ajouté que cette troupe de ravisseurs avait combattu pour l’intérêt de Kadhafi, après avoir été embrigadée par Saif al-Islam Kadhafi. Ils ont précisé également que les infiltrés n’avaient aucune intention contre les intérêts de la Tunisie. Les témoins ont indiqué que le groupe d’Al Qaida est dirigé par un Tunisien qu’ils appellent « Amir El Mominin ». Il est originaire de Sabriyah, une localité à proximité de Kebili. Il vit en Algérie depuis des années. Le dirigeant de cette troupe aurait indiqué que son groupe n’a tiré le feu vendredi soir dernier, que pour se défendre, précisant que l’armée tunisienne a commencé le tir. Les deux jeunes hommes capturés, sont les plus célèbres marchands d’essence dot ils assurent la contrebande entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye. Le groupe armé est composé de jeunes âgés entre 15 et 23 ans. Ils sont de nationalités algérienne et marocaine et maltaise.

(Source : « Investir en Tunisie » Le 22-08-2011)

Lien : http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=11155


Tunisie – Elections : des listes unies pour le PDM


Le Pôle Démocratique Moderniste a organisé samedi 20 aout 2011 à la coupole d’El Menzah, une soirée promotionnelle pour dévoiler ses visions et programmes.

La soirée a été animée par les stars de la musique et de l’humour en Tunisie. Le porte-parole du Pôle, Abdeljawed Jounaidi, a indiqué que le PDM se présentera dans des listes unies. Il a, également, insisté sur l’impératif de soutenir l’action de l’Instance supérieure indépendante pour les élections. M. Jounaidi a également évoqué le flou qui caractérise la vie politique en Tunisie ; 7 mois après la Révolution, devant la multiplication des partis et des associations. Il a, d’autre part, critiqué l’hésitation du gouvernement à juger les responsables de la mort d’innocents et appelé à la réforme de l’appareil judiciaire. Le porte-parole a, en outre, révélé le projet de constitution du PDM, en se basant sur la rupture définitive avec le passé. Il a appelé les partis politiques et toutes les composantes de la société civile à faire face à ces menaces pour assurer la tenue de l’élection de la Constituante à la date prévue du 23 octobre. « Le PDM défendra l’identité arabo-musulmane telle qu’inscrite dans le premier paragraphe de la Constitution de 1959. La Tunisie devra prétendre à l’universalité à travers ses identités maghrébine, méditerranéenne, africaine… La nouvelle Constitution sera celle du droit et des libertés individuelles. Les « droits de la dignité » (travail, logement, vie digne…) seront clairement inscrits dans la Constitution. Le quatrième point concerne le renforcement de la démocratie participative. Les gouverneurs et les délégués devront être aussi élus au suffrage universel. Sixième axe de cette nouvelle Constitution, l’indépendance de la justice et la promulgation de la presse en tant que quatrième pouvoir. La défense du citoyen contre tous les tabous est la dernière articulation de cette Constitution. Une loi pour la police, l’armée et les services généraux permettra de renforcer l’Etat civil », précise-t-il. Notons que le secrétaire général du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine, Nayef Hawatmeh était présent à cette rencontre, placée sous le signe de « la solidarité avec la Révolution arabe: liberté et dignité pour tous ». L’hôte palestinien a relevé que la Tunisie a été une source d’inspiration pour les peuples arabes dans leur quête de liberté et de dignité.

(Source : « Investir en Tunisie » Le 22-08-2011)

Lien : http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=11144


La Tunisie a joué le rôle de base arrière pour les deux camps


Issu lui-même d’une révolution, le régime tunisien a évité un soutien trop clair à la rébellion libyenne, jusqu’à samedi dernier.

Ce voisin sert de porte de sortie pour les dignitaires libyens en fuite et pour des centaines de milliers de réfugiés.

La Tunisie a reconnu samedi 20 août le Conseil national de transition (CNT), l’organe politique de la rébellion libyenne, comme interlocuteur légitime, au moment où démarrait la bataille de Tripoli. « C’était le moment opportun, estime Fayçal Cherif, historien et analyste des conflits armés. Les autorités tunisiennes ont certainement attendu de disposer d’informations fiables sur la chute imminente du régime de Mouammar Kadhafi. » La décision est intervenue après six mois de neutralité officielle. Une position prudente, selon Fayçal Cherif, visant à « préserver les futures relations de voisinage, quelle que soit l’issue de la guerre ». Sa neutralité a permis aussi à la Tunisie de « jouer un rôle politique et diplomatique dans la résolution du confit », essentielle pour la stabilité de la région. Depuis plusieurs semaines, tractations et discussions entre membres du régime et représentants de la rébellion se sont déroulées dans le pays, notamment sur l’île de Djerba.  

Porte de sortie

Base arrière pour les deux camps – c’est l’unique voie d’approvisionnement des rebelles de l’Ouest libyen –, la Tunisie tient aussi lieu de porte de sortie pour les dignitaires libyens en fuite. L’ex-numéro deux du régime, Abdessalem Jalloud, s’est ainsi envolé de Djerba vers l’Italie, samedi dernier. Lundi 22 août, la chaîne de télévision qatarienne Al-Jazira annonçait que le premier ministre libyen, Baghdadi Ali Al Mahmoudi, se trouvait à son tour sur l’île. D’autres responsables du régime seraient sur le territoire, et des rumeurs sur la présence de membres de la famille de Mouammar Kadhafi ont circulé ces derniers mois. Porte de sortie, la Tunisie l’aura été encore plus pour les réfugiés. Depuis mi-février, 900 000 personnes sont passées de Libye en Tunisie. Cent mille réfugiés, essentiellement des Libyens, se trouveraient toujours sur son sol. Une charge assumée par un pays fragilisé, sur le plan économique, par sa propre révolution, en janvier.  

Vagues de réfugiés

« Certains réfugiés sont accueillis dans des camps, d’autres sont hébergés par des familles tunisiennes ou ont loué des appartements », dit Rocco Nuiri, qui travaille pour le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Selon lui, le poste frontière de Ras Jedir, tenu par le régime, était lundi « fermé dans le sens Libye-Tunisie, sur décision des autorités libyennes ». Mais au poste frontière de Dehiba, sous le contrôle des rebelles, l’afflux était massif. « De nouvelles vagues de réfugiés arrivent depuis que l’avancée des rebelles vers Tripoli s’est accélérée, il y a une semaine », indique Rocco Nuiri. Pour éviter une déstabilisation du sud du pays, l’armée tunisienne est depuis plusieurs mois en alerte le long de la frontière avec la Libye. Une mobilisation qui a un coût. Le pilote et le copilote d’un hélicoptère de l’armée ont péri samedi dans le crash de leur appareil provoqué par une « panne technique ». Malgré un renforcement des forces de sécurité ces derniers jours, le débordement du conflit sur le territoire tunisien n’a pas été totalement évité. Selon un communiqué du ministère de la défense, des accrochages entre militaires tunisiens et un « groupe armé libyen » se sont produits dans le sud du pays, vendredi dernier. Les autorités indiquaient dimanche que l’armée poursuivait des opérations de ratissage à la recherche de plusieurs 4 × 4, sans savoir s’ils transportaient des rebelles ou des pro-Kadhafi. Lundi, un représentant tunisien du ministère de la défense annonçait qu’un projet d’attentat à Tunis commandité par le régime Kadhafi avait été évité en fin de semaine dernière.  

 
CAMILLE LE TALLEC, à TUNIS
 


  • Tunisie: Baromètre politique… Les non dits


  • ParAli Abdessalem  
  • Les prévisions politiques comportent toujours un relent de «brouillage» des esprits. Et tous les calculs qui les «modèlent» sont manipulés avec une certaine appréhension. On connaît la volatilité des prévisions électorales. On se souvient que les sondages donnaient en 2007 Angela Merkel en avance sur Schroeder de 20%. A l’arrivée des courses, l’écart n’était que de 0,97%. Grand écart, il faut en convenir. Est-ce que le même phénomène peut se reproduire chez nous? Des moulinettes statistiques similaires, a priori, peuvent produire des effets similaires. Tout cela pour rappeler qu’il ne faut jurer de rien et qu’il ne faut pas vendre la peau de l’électeur avant le scrutin.  
    Le baromètre politique du mois d’août tel que révélé par SIGMA donne un classement des partis en trois groupes compacts. Le premier donne un tiercé de tête. Trois formations politiques se détachent en réalisant des scores à deux chiffres. Ainsi, Ennahdha arrive premier avec 21,1%, suivi par PDP avec 10,4% et Attakatol avec 8,8%. Le deuxième groupe est plus fourni et il comprend le CPR avec 2% ex-æquo avec initiative 2% puis El Watan 1,9% et Etttajdid 1,3%, Afek Tounes 1,2% et le PCOT 1%. Et le troisième groupe donne des scores inférieurs à 1%. Rappelons-nous que les sondages nous renvoient un instantané des opinions de vote. Qui ne sont pas figées. Tout peut donc basculer. Les jeux ne sont pas encore faits. La grande surprise du baromètre du mois d’août Le même baromètre de SIGMA nous informe également du pourcentage des sièges à obtenir par chaque parti, au sein de la Constituante. Et on découvre que le mode de scrutin à la proportionnelle, avec le plus fort reste, donne un pourcentage de représentation à l’Assemblée qui est au double des intentions de vote. Ennahdha disposerait de 36,7%, PDP de 18,6% et Ettakatol de 20,1%. L’ennui, ici, est que nous partions tous sur une hypothèse de travail qui garantirait une Assemblée atomisée, multicolore. Or, nous constatons que nous pouvons nous retrouver avec une autre configuration où des partis peuvent disposer de blocs structurants. Pour dégager une majorité à l’Assemblée, quelques partis peuvent constituer des coalitions, où ils auront une position dominante. Donc on voit au moins un petit groupe de partis politiques qui peuvent, demain, régenter la Constituante. Les électeurs sont donc prévenus. Le gros bloc des indécis La révélation “délirante“ de ce baromètre est la suivante: tenez-vous bien, 43% des électeurs n’ont pas encore choisi. Et 2,6% refusent de répondre. Enfin, 3,7% s’abstiennent. Ainsi donc 49,3%, c’est-à-dire la moitié du corps électoral, est restée OFF. La conquête de ce gisement électoral sera déterminante pour l’issue du scrutin. Rien n’est donc joué. Cet aspect est un peu consternant, car comment expliquer que les Tunisiens soient si peu pressés de voter librement et ce pour la première fois de leur vie? Ont-ils conscience que leur vote peut peser sur l’avenir de la démocratie dans le pays. Une explication peut être trouvée si on adosse le pourcentage des indécis à un autre tout aussi incompréhensible: ceux qui ne se sont pas portés sur les listes des électeurs. Lui aussi est voisin de 50%. Alors deux interprétations sont permises. Le même bloc qui n’a pas su se prononcer en faveur d’un parti politique précis, a jeté l’éponge et a ignoré l’inscription sur les listes électorales. A ceux-là, on aimerait leur rappeler la conséquence de leur comportement négligent sur le devenir démocratique de notre pays. Ou alors que la moitié du peuple appréhende la feuille de route de la transition démocratique. Au lieu d’une majorité silencieuse, on se retrouve avec une majorité qui boude, apeurée par la perspective d’une Constituante aux pouvoirs qui ne leur ont pas été précisés. Ils seraient tentés de refaire le match. On peut les comprendre. Il est du devoir des partis politiques de travailler sur le terrain à susciter une réponse. La même date du 23 octobre serait maintenue. Mais en l’occurrence, on pourrait choisir un modèle de Constitution et passer directement à des élections présidentielle et, puis, législatives. Il faut reconnaître que c’est moins hasardeux. C’est un cas type de Vox Populi, c’est-à-dire du génie du bon peuple (Source: Web Manager Center le 22 aout 2011)

  • Instance supérieure indépendante des élections (Isie) Où va l’argent ?


     

    • Un budget prévisionnel de 40 millions de dinars dont 6 ont été déjà dépensés. • Une enveloppe de près de deux millions de dinars pour la campagne de sensibilisation. • Des indemnités de compensation pour les membres de l’Isie et ceux des instances régionales • «L’Isie est soumise à un contrôle interne et un contrôle postérieur de la part de la Cour des comptes», confie M.Kamel Jendoubi, président de l’Instance Installée dans son nouveau siège à la rue Ibn-Jazzar à Lafayette, une tour de 8 étages couvrant une superficie totale de 3.000 m2, l’Instance supérieure indépendante des élections est devenue, en peu de temps, une véritable entreprise qui fait travailler plus de 3.500 personnes, partagées entre l’Instance centrale et les instances régionales. Avec une administration d’une soixantaine d’agents logée à l’ancien siège de la campagne électorale sis rue de Rome. Au fur et à mesure que l’échéance du 23 octobre approche, la responsabilité devient de plus en plus lourde, d’autant plus que les difficultés ne manquent pas et surgissent des fois au moment où l’on s’y attend le moins. Difficultés logistiques, coordination pas toujours au point avec certains services, critiques parfois non fondées concernant la démarche ou l’approche ou encore les dépenses engagées par l’Isie, le tout n’est pas de nature à faciliter la tâche de ses membres «animés d’une volonté sincère de réussir ce grand pari des premières élections libres et transparentes en Tunisie», souligne son président, M. Kamel Jendoubi. Mais de là à douter de la capacité de l’Instance à relever ce défi ou la soupçonner de manque de transparence dans la gestion des dépenses, c’est un pas que certains n’ont pas hésité à franchir, «sans preuves ni raisons». Campagne de sensibilisation : deux projets retenus sur 14 présentés Fouillant dans ses documents, il exhibe le dossier de la campagne de sensibilisation sur les inscriptions. Cette campagne a nécessité l’exploitation de plusieurs supports avec des affichages, des encarts dans les journaux, des spots TV, des bannières Internet, des SMS, voire des annonces par haut-parleurs dans les villages de l’intérieur du pays. «Contrairement à ce qui a été colporté, nous avons agi dans la transparence totale, conformément à la législation en vigueur et ce bien que la loi ne nous y oblige pas, explique-t-il. Nous avons élargi la consultation à plus d’une trentaine d’agences de communication qui ont été invitées à participer à une séance de présentation des missions de l’Isie et de ses besoins dans le domaine de la communication. Ceux-ci portent notamment sur l’assistance à la conduite et au suivi de la mise en œuvre de l’ensemble des composantes du plan média. Des critères de sélection ont été arrêtés à savoir la capacité de mobilisation en urgence, la qualité des créations pour l’identité visuelle, la charte graphique, les idées d’accroche et de slogans pour cette première phase qui est celle de l’incitation aux inscriptions sur les listes électorales». Les agences ayant collaboré avec l’ancien régime ou qui ont conclu des contrats avec des partis politiques ont été gentiment invitées à se retirer de la compétition. 14 agences ont pu ainsi présenter leurs projets au cours d’une réunion avec les 16 membres de l’Instance. Une fiche d’évaluation a été préparée avec six critères qui sont : l’originalité, le lien visuel, la lisibilité, la neutralité, l’expertise et le rapport qualité-prix. Des notes ont, ensuite, été attribuées à chaque projet. Deux agences ont, finalement, été retenues. La première dont l’actionnariat est à 100% tunisien et dirigée par un Tunisien a été agréée en 1985 et la deuxième est une agence mixte tuniso-italienne dirigée par un Italien marié à une Tunisienne et installé en Tunisie depuis 1995. Aucune agence française comme cela a été avancé par certains médias ? «Aucune agence étrangère n’a participé à la sélection. Mieux encore, nous avons demandé aux deux premières agences choisies de travailler ensemble pour plus d’efficacité et d’efficience. Ce qui a été fait puisqu’elles se sont constituées en un groupement d’intérêt pour mener ensemble la campagne de sensibilisation et nous avons même obtenu une remise de 35 à 40 % sur les tarifs pratiqués par les autres agences», répond le Président de l’Isie. Pour quel coût ? «Un budget prévisionnel d’environ deux millions de dinars a été arrêté couvrant la création, le conseil, la charte graphique, l’impression, les bâches, les banderoles, l’affichage, le web, l’achat d’espaces dans les journaux,, les affichages ainsi que tous les supports, à l’exception des passages télés et radios qui sont du ressort de l’Isie», précise M.Kamel Jendoubi ajoutant que «même les spots télévisés et radiophoniques ainsi que les sms sont totalement gratuits», remerciant au passage l’initiative de la chaîne Nessma d’avoir diffusé des spots «faits maison». Ceci pour la campagne de sensibilisation. Qu’en est-il des salaires et des indemnités ? «Il n’y a pas de salaires à proprement parler, mais plutôt des indemnités de compensation pour les membres de l’Isie et ceux des instances régionales. Ces membres qui sont soit des fonctionnaires soit des privés sont réquisitionnés pour les élections. Il est évident qu’ils ont droit à des compensations, pas aussi mirifiques qu’on le pense. Figurez-vous, des avocats, des juges et autres experts- comptables qui se mettent en congé de leurs fonctions et qui n’ont pas d’autres ressources : comment vont-ils pouvoir subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles ?». Il en est de même pour les jeunes qui ont été recrutés pour une période de 4 mois afin de contribuer aux différentes étapes de l’opération électorale et dont le nombre dépasse les 3.000. «Recrutés parmi les jeunes bénéficiaires du programme Amel, ils bénéficient d’une indemnité complémentaire de 250 dinars par mois, en plus bien sûr des 200 dinars servis par le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle». Le budget de l’Isie est estimé à 40 millions de dinars. Six ont été déjà dépensés dans l’installation des instances régionales (environ 3 millions de dinars) et la campagne de sensibilisation( environ 2 millions de dinars), ainsi que dans la location de voitures (une centaine), l’achat de carburant, les équipements, la bureautique et les indemnités. Les dépenses de l’Instance, faut-il le préciser, sont soumises à un contrôle interne de la part d’un magistrat de la Cour des comptes et d’un expert-comptable qui en sont membres. Par contre et comme le stipule le décret-loi portant création de l’Isie, les dépenses de cette dernière ne sont pas soumises à la réglementation du contrôle préalable ni à celle régissant les marchés publics Un rapport financier sera publié à la fin de sa mission au Journal officiel. «Toutes les garanties sont réunies pour assurer une gestion saine des dépenses et nous n’avons rien à cacher. Et même si tout citoyen a le droit de demander à l’Isie de faire la lumière sur ses comptes, on n’est pas prêt à répondre à ce genre d’injonction», tient à préciser le président de l’Isie. Allusion faite à cette lettre d’un avocat interpellant l’Instance sur l’utilisation du budget. Un code de conduite pour assurer un climat de confiance Abordant l’initiative lancée par l’Isie pour la mise en place d’un projet de bonne conduite qui «comporte un ensemble de principes visant à créer un climat permettant d’assurer le succès du processus électoral conformément aux principes d’ouverture, de respect mutuel, de neutralité et d’égalité des chances», M.Kamel Jendoubi explique «qu’il est important d’instaurer un climat de confiance et de concertation entre les différents partenaires du processus de transition démocratique . Il s’agit en fait de ramener le débat à la hauteur des enjeux autour de la Constituante et de la période de transition qui interviendra après les élections du 23 octobre prochain aussi bien en termes de politique qu’en termes de gouvernance. La fixation que font certains partis politiques sur les élections nous place dans une démarche tactique avec le positionnement, le repositionnement, les alliances et le redéploiement. Alors qu’il faut porter le débat sur les missions de la Constituante, la feuille de route d’après les élections puisque nous entrerons dans une phase transitoire dont on ignore les fondements». Ce qui est vrai dans la mesure où l’on focalise beaucoup plus sur les résultats des élections que sur leur portée réelle pour l’ensemble des Tunisiens. «L’élaboration d’un tel code permettra de restaurer la confiance entre les différents partenaires et d’assurer le respect des règles et des normes de l’action politique». Voilà qui est clair pour ce projet de code qui pourra, s’il verait à être adopté par les partis politiques, assurer une certaine lisibilité du paysage politique national. M.Kamel Jendoubi qui préconise aussi la mise en place d’un code de bonne conduite pour les médias en période de campagne, confie que l’Isie va décider des mesures pratiques pour assurer le déroulement de la campagne électorale conformément à la loi. Déjà un monitoring de l’information a été créé et une méthodologie sera adoptée pour suivre la campagne de toutes les listes. Avec la mesure de leur présence dans les médias publics et privés. «La loi nous autorise à prendre les mesures nécessaires à l’encontre des médias qui contreviennent au code électoral. Nous pouvons, dit-il, aller jusqu’à saisir la justice. Idem pour les listes des candidats qui ne respectent pas la loi. Elles risqueraient d’être retirées». Revenant sur l’opération des inscriptions sur les listes électorales, M.Kamel Jendoubi estime «qu’elle a favorisé une certaine identification au processus électoral en tant que processus d’apprentissage et de construction collectifs et c’est sur cette base que sera bâtie la démocratie». Rejetant certaines critiques dont les auteurs cherchent à décrédibiliser l’Instance, son engagement et sa capacité à organiser les élections dans la transparence à la date prévue, il s’insurge contre ceux qui prédisent la falsification des résultats du scrutin. «Par qui et au profit de qui ? Qu’ils nous le disent, sinon qu’ils nous soutiennent par leur silence». Voilà sa réponse à des insinuations qu’il estime pas tout à fait honnêtes et non dénuées d’arrière-pensées. Pour les Tunisiens à l’étranger, l’Isie vient de proroger la période des inscriptions sur les listes électorales jusqu’au 28 août. C’est que l’opération pour diverses raisons n’a pas été une réussite. Et si en France les représentations de l’Isie son déjà opérationnelles, en Italie, en Allemagne et dans les autres régions, les difficultés ne sont pas encore aplanies et le manque de candidatures a compliqué la tâche de l’Instance. Le temps presse et à quelque deux mois de la date butoir, tout doit être mis en «ordre de bataille» pour appréhender les élections avec sérénité et confiance. «Le triangle cadre juridique -partis politiques- information doit fonctionner en parfaite coordination et dans la transparence pour réussir les élections de l’Assemblée nationale constituante. C’est la responsabilité de tous et il y va de l’avenir de notre pays. Son succès rejaillira sur l’ensemble de la région comme l’a été la révolution», conclut Kamel Jendoubi.

    Auteur : Brahim Oueslati

    (Source: “La Presse” (Quotidien – Tunisie) le 22-08-2011  


    Tunisie – Qui est Slim Riahi et que pèse-t-il sur l’échiquier politique


    Slim Riahi agace ou fascine. Deus ex machina qui sortira le pays du chaos à coup de liasses de billets, ironisent les premiers. Incarnation de la jeunesse conquérante pour d’autres. Dans tous les cas, le mystérieux milliardaire de 39 ans affole la rumeur sur la toile et dans les médias.

    Nous connaissons très peu de choses de lui excepté les informations qui filtrent au compte-gouttes sur la page Facebook ou sur le site de son parti l’Union Patriotique Libre. Mais nous pouvons être sûrs que l’homme dépense sans compter pour asseoir la notoriété de son parti à travers une vaste campagne de promotion à travers les médias.

    Un vide ou une absence de réglementation qui lui profite et qui dérange. Une mise en orbite qui ressemble au lancement d’un produit commercial. A se demander si l’UPL est vraiment un parti politique et si Slim Riahi possède une vision pour la Tunisie outre son ambition personnelle. Beaucoup de questions et quelques éléments de réponses…

    Argent et politique font-il bon ménage ? Aux Etats-Unis un programme politique, un parti, un candidat aux présidentielles se vendent comme se vend n’importe quel produit de lessive, à coup de matraquage publicitaire, d’enquêtes-consommateurs et de positionnement marketing…

    A chaque duel républicains-démocrates pour décrocher à la magistrature suprême, un indépendant issu du monde des affaires vient jouer les troisièmes hommes. Les démocraties européennes se montrent plus strictes, le financement des campagnes politiques suit des règles strictes et la publicité y est interdite.

    En Tunisie, les autorités ne se sont pas encore prononcées et certains partis ont exploité ce flottement. On citera les campagnes d’affichage du PDP et d’Ettakatol par exemple. La grande feria publicitaire ramadanesque, d’habitude grande foire annuelle des fabricants de yaourts, a été investie par un nouveau venu : l’UPL. Un parti politique qui diffuse ses spots, tournés par une grande agence de la place, entre deux tranches d’un feuilleton à succès.

    Cela peut paraître de bonne guerre a priori.

    Mais le hic est que la publicité n’a rien laissé filtrer sur les fondateurs du parti, son bureau politique, son programme, ni même sa couleur politique. Idem pour la page Facebook qui, lorsqu’elle a été lancée, n’informait en rien sur le parti. A peine s’ils n’avaient pas lancé un teasing s’empressent d’ironiser la communauté web. Résultat du premier round : le parti intrigue plus qu’il n’intéresse. Est-ce l’effet voulu et escompté.

    Le nom du mystérieux nabab qui se cache derrière cette campagne est révélé plus tard : Slim Riahi. On lui prête un passé sulfureux. L’homme aurait amassé une grande fortune en Libye dans le pétrole et serait un proche d’un des fils de Kadhafi. Il approcherait les blogueurs influents et les cyberdissidents pour qu’ils fassent sa promotion. L’homme d’affaire s’investirait dans le social pour s’attirer les faveurs des plus démunis. Comme pour Ennahdha et le PDP, on l’accuse d’organiser d’ores et déjà l’achat des voix. Ajouté à cela qu’il finalise un rachat de 20% du quotidien Assabah.Et la curiosité se mue en inquiétude.

    Accusations toutes démenties officiellement. Oui, Slim Riahi a créé des entreprises dans les domaines de la construction et des services pétroliers. Des entreprises qui disposent de clients sur trois continents. Mais l’homme d’affaires nie catégoriquement avoir un quelconque lien avec le clan Kadhafi. Son parti, « fondé par un groupe de patriotes », condamne, même, « les pratiques que certains utilisent en pensant acheter le vote de nos concitoyens ». « Son argent, il le mettra au service de la jeunesse ». L’homme d’affaires nie, également, son ambition de se présenter à la moindre échéance électorale.

    Une absence déclarée d’ambition politique mais qui n’empêche pas Slim Riahi de peaufiner son discours. Un discours séduisant, adressé à la jeunesse (qui verse dans le jeunisme, diront ses détracteurs) essentiellement. Une coupure nette avec le passé est inévitable si on veut aller de l’avant, explique-t-il. Les jeunes ont réussi là où les partis politiques traditionnels ont échoué depuis 30 ans. Comment leur confier à ces partis l’avenir du pays alors, se demande-t-il. La manœuvre pour discréditer les poids lourds de la scène politique locale ne manque pas de finesse.

    L’UPL dispose-t-elle d’un programme en bonne et due forme pour être « le rempart contre la confiscation du pouvoir » par l’arrière-garde, ou bien d’idées ou d’une démarche claire pour réussir la rupture ?Un modèle de société même ? Des étendards, des slogans, des crédos… Slim Riahi ne fait pas la différence et se contente de bonnes intentions comme tous les autres partis. Et il martèle son message encore et encore. La vocation (ou le fond de commerce) de l’UPL sera de gêner la classe politique traditionnelle. Et défendre « un modèle tunisien construit sur l’idée qu’une minorité ne peut détenir à elle seule la majorité des richesses et du pouvoir. » Beaucoup de littérature mais nous ne pouvons pas lui reprocher à lui seul de se contenter de rhétorique et d’effets d’annonce.

    Slim Riahi bénéficie, clairement pour le moment, d’un effet de curiosité. Le personnage est atypique. Un halo de mystère entoure sa vie. Et l’inconnu fascine toujours, encore plus lorsqu’il est associé au pouvoir de l’argent. Pouvoir de l’argent qui fait peur après 23 ans d’un régime où l’affairisme, le clientélisme et l’appât du gain étaient légion. Pouvoir permis par le flou artistique qui caractérise actuellement l’organisation des partis et el financement des campagnes. Un vide légal qui n’est pas fait pour atténuer le risque (qui existera toujours) de collusion entre les politiques et les médias.

    Sur la légitimité ou l’efficacité d’une telle démarche d’un point de vue politique, il faudrait relativiser l’impact de l’argent. La politique nécessite de la persévérance, de l’endurance. La vie d’un homme politique est jalonnée de turpitudes, de coups-bas, de traitrises, d’échecs. Nous l’observons en suivant la vie politique des pays occidentaux, le travail politique est un travail de longue haleine.

    Et même en l’absence d’une vie politique à proprement parler, la Tunisie ne déroge pas à la règle. Les sondages d’opinion (pour ce qu’ils valent) disponibles l’attestent. Les partis et les hommes politiques qui bénéficient d’une certaine notoriété sont ceux qui occupent le terrain depuis Bourguiba et Ben Ali : Ennahdha et Ghannouchi, le PDP et Chebbi, Ettajdid et Ahmed Brahim, Ettakatol et Mustapha Ben Jaâfar… En politique rien ne sert de courir, il faut partir à point, pourrions-nous conclure.

    (Source: “Business News” Le 22-08-2011)
    Lien: http://www.businessnews.com.tn/details_article.php?a=26258&temp=1&lang=fr&t=519

    Tunisie : L’OPA de Slim Riahi sur le prestigieux Dar Essabah


    On les nomme le 4° pouvoir et cela dans la mesure où ils peuvent parfois servir de contre-pouvoir, mais également de par l’influence énorme qu’exercent les médias sur le comportement des gens qui y ont recours pour s’informer. Atouts dont nos médias n’ont jamais eu le loisir d’en faire usage, et ce de toute l’histoire de la Tunisie indépendante. Mais, aujourd’hui, avec la révolution du 14 janvier, les médias tunisiens se sont enfin affranchis de la main mise des trois autres pouvoirs (législatifs, exécutifs et judiciaires) et surtout de la main occulte d’Abdelwahab Abdallah. Seulement voilà, comme toute médaille a son revers, cette liberté soudainement retrouvée, certains en ont fait un usage plus ou moins malintentionné. Qui y est allé de sa chasse aux sorcières tous azimuths, qui en a fait une tribune pour régler des compte personnelle et qui est même allé jusqu’à en faire un outil de propagande à des fins personnelles. Et si on ne prend pas garde à ces nouveaux phénomènes qui menacent nos médias, et par ricochet le pays en entier, on risque de voir apparaître des Rupert Murdoch made in Tunisia ou, pire encore, des Berlusconi en turban. En tout cas, beaucoup d’hommes politiques ont compris l’importance des supports médiatiques quant à la réalisation de leurs ambitions et leur soif de pouvoir, certains patrons de presse se sont mêmes découverts des velléités politiques et se servent à satiété de leur outil médiatique pour assouvir leurs envies de gouverner le pays et ceux qui n’ont pas cette chance cherchent à acquérir ce qui représente le moyen incontournable pour accéder au pouvoir supprême, les médias. A ce jeu, l’exemple du très mystérieux homme d’affaires surgi de nulle part (après le 14 janvier), Slim Riahi, et l’un des fondateurs du parti l’Union Patriotique Libre. En effet, ce dernier serait en lice pour acquérir les 20% du capital de Dar Assabah encore en possession de la famille fondatrice, et précisément de Raouf Cheikh Rouhou. Lequel ne semble bizarrement exprimer aucun scrupule à dilapider ce qui lui reste du précieux patrimoine que lui a légué son père Habib. Il est vrai que l’ex-patron de Dar Essabah s’est senti indésirable, dès lors qu’il a exprimé le vœu de récupérer les parts que lui a « extorquer » Sakhr El Materi, et ne semble donc se faire plus aucune illusion de retrouver son siège de PDG du groupe. Mais de là à accepter la première offre venue, sans se soucier de l’acquéreur et de ses éventuels arrière pensées, cela nous paraît étonnant de la part d’une personne qui, il n’y a pas si longtemps, s’accrochait bec et ongles, quitte à se mettre à dos tout le clan Cheikh Rouhou, pour conserver l’héritage de son père. Bref, à l’Etat donc de prendre l’affaire au sérieux et de veiller précieusement aux 80% du capital qui appartenaient au gendre du président déchu et qui lui sont revenus de facto. Car, tôt ou tard, ces actions seront mises en vente, et celui qui sera déjà en place ce jour là avec les 20% restants. Notre homme d’affaires , sa fortune viendrai du pétrole Lybien, semble vouloir tirer sur tout ce qui bouge puisqu’il s’intéresserait de surcroît aux titres de Carthage Cement et Tunisie Profilé Aluminum (TPR), deux grosses cylindrées de l’économie nationale. Des informations rapportent même que Slim Riahi serait derrière les grands volumes d’affaires de 24,6 (0,64% à 4429,51 points) et de 23,8 (0,74% à 4462,22 points) millions de dinars, enregistrés par Tunindex mercredi et jeudi derniers.

    (Source: “Tunisiait” Le 20-08-2011)
    Lien: http://www.tunisiait.com/article.php?article=8147

    La Tunisie envisage une embellie economique sur le moyen terme


    Le ministre de Planification et de la Coopération internationale, Abdelhamid Triki, a affirmé que le premier trimestre 2011 avait enregistré une croissance négative, dans la limite de 3,3%, tandis qu’au second trimestre la croissance avait baissé à moins de 3%, selon les premières estimations.

    Il a précisé que plusieurs indicateurs semblaient faire état d’un retour à la dynamique économique durant le mois de juin, notamment la croissance des impôts sur la valeur ajoutée à 80 et 100 million de dinars et l’amélioration des activités de certains secteurs économiques.

    De plus, il a fait savoir que l’amélioration de l’économie nationale est étroitement corrélée à la stabilité sécuritaire et l’arrêt des sit-in et des grèves dans plusieurs unités industrielles publiques et privées. Il a insisté sur le fait que la loi des Finances complémentaire pour l’année 2011 intègre une série de projets et de programmes importants.

    Il a même ajouté que le deuxième semestre sera certainement meilleur que le premier, si et seulement si était mise en place la stabilité politique et sécuritaire. Les experts estiment à 0,2% le taux de croissance.

    M. Triki a mentionné l’intervention des organismes internationaux de crédit via l’octroi de prêts d’une valeur de 1.850 millions de dinars, répartis entre la Banque mondiale (700 MDT), la Banque africaine de développement (700 MDT), l’Agence française du développement (370 MDT) et la Commission de l’Union européenne (90 MDT).

    «Jusqu’au 3 août 2011, la Tunisie a reçu 1,6 milliard de dinars, soit 500 millions de dinars de la BAD et 85 millions d’euro de l’AFD durant le mois de juillet dernier. Le 1er août et le 3 août, on a reçu réciproquement le montant de 250 millions de dinars», a-t-il précisé.

    Cette aide de l’AFD s’explique par la stratégie de son directeur Dov Zerah, soucieux de focaliser une partie des aides en Afrique subsaharienne et sur le pourtour méditerranéen, pays ayant les plus gros besoins. Les précédentes décisions du dirigeants se sont portées sur des projets liés à l’éducation, à la bonification des taux d’intérêts, à l’agriculture ou encore au soutien des PME dans des pays tels que le Togo, la Tanzanie, l’Ouganda, la Mauritanie, le Ghana ou encore la Guinée et le Sénégal.

    Le ministre s’est félicité du fait que la Tunisie a pu obtenir des prêts dans un délai très court alors que les procédures ordinaires prenaient 3 à 4 ans. Il a affirmé que les conditions de ces prêts sont très avantageuses car elles comprennent une période de latence allant jusqu’à cinq ans et un remboursement sur 30 ans.

    Enfin, le ministre a détaillé les étapes du plan de développement à moyen terme en cours de préparation : Une première étape (2011-2012) consistera à contenir les répercussions négatives de la période post-révolution. Une deuxième étape (2012-2013) sera une période de transition économique. Une troisième étape (2014-2016) se concentrera sur l’amélioration des conditions de vie, la réalisation de la croissance.

    Le coût de ce plan est évalué entre 100 et 125 milliards de dinars sur les cinq ans. La priorité ira d’abord à l’investissement public pour résoudre les difficultés rencontrées sur certains projets liés à l’infrastructure de base et la liaison entre les régions et l’aménagement des nouvelles zones industrielles. Par ailleurs, il est prévu que la participation du secteur privé dans l’investissement dépasse les 60% à partir de 2014 pour atteindre 70% et 80% dans les années qui suivent.

    Les prévisions anticipent la création de 500 mille postes d’emploi durant les cinq prochaines années, avec une moyenne de 80 et 85 mille postes durant les deux premières années. Le ministre a indiqué que ce plan sera présenté aux partis politiques et aux composantes de la société civile.

    (Source : « Les Echos » Le 22-08-2011)
    Lien : http://lecercle.lesechos.fr/node/37047

    Algérie 1988 – Tunisie 2011: une étude comparative (1-2)


    Khadija Katja Wöhler-Khalfallahécrit – Quand plus de cent partis se disputent, c’est le cent et unième qui en profite…

    Il y a à peine quelques mois la Tunisie ne connaissait qu’un seule parti dirigeant et une poignée de partis plus ou moins enracinés dans la population, toléré par le régime surtout en guise de mascarade pour suggérer une ouverture démocratique et calmer tous ceux qui n’étaient intéressés qu’aux apparences. Deux autres partis, les communistes et les fondamentalistes, étaient non seulement interdits mais pire encore poursuivis de répressions inhumaines.

     

    Bourguiba le laïc fait le lit de l’islamisme L’ironie dans tout cela est que Bourguiba, un admirateur d’Auguste Compte, un laïque qui ne regardait qu’avec mépris la religiosité des petites gens, a commencé à encourager la création de l’Association pour la Sauvegarde du Coran, espérant établir un contrepoids aux communistes qu’il craignait intellectuellement bien plus que ces «pauvres arrières». Ce que Bourguiba n’avait pas pris en considération, c’est que le vacuum religieux qu’il avait renforcé et qu’il avait manqué de remplacer par des idées éclairées, avait fait place à une idéologie fondamentaliste provenant du Moyen-Orient. Aujourd’hui, à la veille des premières élections libres depuis 55 ans, la Tunisie compte plus de 100 partis, un scenario qui rappelle l’Algérie de 1988. Passons alors pour un moment par cette Algérie de 1988 pour pouvoir en tirer des conclusions pour la Tunisie de 2011.

    Chadli Ben Jedid ouvre la boîte de Pandore islamiste En 1988, Chadli Ben Jedid, qui se sentait délaissé par les vrais détenteurs de pouvoir derrière le Front de Libération National (Fln), quelques 30 à 40 officiers de l’armée, a décidé de prendre l’offensive. Il a fait un discours enflammé à la suite duquel les protestations dans le pays ont commencé. A la suite de graves émeutes et surtout des évènements du 10 octobre 1988, durant lesquels l’armée a tiré en plein dans un groupe de 20.000 personnes, provoquant la mort de 500 jeunes algériens, Chadli pensait que le moment était venu pour initier une nouvelle constitution semi-démocratique qui ne touche pas à ses privilèges mais qui ouvre le champ politique à d’autres partis, de manière à réduire le pouvoir absolu du Fln. Les seuls partis qui existaient déjà étaient le Front des forces socialistes (Ffs) de Hocine Aït Ahmed, les parties communistes de l’Algérie, le Parti de l’Avant-garde socialiste (Pags) et le Mouvement pour la démocratie algérienne (Mda), comme les mouvements fondamentalistes. Étant obligés d’opérer clandestinement, ils n’avaient pas eu l’occasion de faire du travail de base et de récupérer des membres soutenants, sauf les fondamentalistes qui avaient pu profiter de la mosquée, le seul endroit où des rassemblements importants n’étaient pas interdits. De plus, en Algérie comme en Tunisie et dans la plupart des pays musulmans, la religion a été instrumentalisée au cours des décennies précédentes pour différentes fins, au début pour atteindre un degré de modernisation, puis pour empêcher les masses de s’émanciper politiquement et plus tard pour les instrumentaliser contre les communistes. Ainsi, vers 1962, le Fln, qui avait combattu tout ses concurrents ou les avait absorbés dans un parti unique, comme les Ulama, se voyait, malgré ses objectifs socialistes, obligé de faire des concessions aux hommes de religion, à ce stade encore traditionnels. La langue arabe, qui avait été presque anéantie sous la colonisation française, devait légitimement être réhabilitée. Pour cela, le gouvernement algérien a adressé, entre autres, une demande à l’Égypte pour lui prêter des enseignants de langue arabe. Nasser, le père du nationalisme arabe, on a profité pour se débarrasser des enseignants qu’il soupçonnait d’être des adeptes des Frères Musulmans. Plus tard, l’Etat Algérien a commencé à introduire un système d’enseignement purement arabe parallèlement à un système bilingue, franco-arabe, sans se préoccuper des contenus enseignés. 20 ans plus tard, une génération diplômée devait se rendre compte qu’elle n’avait aucune perspective sur le marché de travail, tellement elle était sous-qualifiée. Les arabophones, de plus en plus fâchés, renforçaient leurs exigences face à une élite bilingue qui ne ressentait pour eux que du mépris. Au lieu de tout faire pour améliorer leur niveau de vie, leur chance en matière d’instruction, leurs perspectives d’emploi, l’Etat se contentait de leur jeter des miettes empoisonnées. Comme le ‘‘Code de la Famille’’, qui voulait sauver la famille algérienne en réduisant les droits de la femme, ne prenant pas en considération que des coutumes d’une ère passée étaient à l’origine de la misère conjugale. Ou l’établissement, entre 1984 et 1989, d’une université islamique à Constantine pour laquelle l’Etat a fait venir deux Ulamas égyptiens, notamment Muhammad al-Ghazali et Yousouf al-Qaradawi, pour leur offrir un professorat. Précisément, deux des plus importants idéologues des Frères Musulmans. Mais revenons à 1988. Soudainement, les Algériens se voyaient en face d’une presse qui paraissait ne respecter aucune règle de bon goût, qui semait la confusion au lieu d’apporter de la clarté, parlant de tout et de rien. D’un jour à l’autre, environ 50 partis nouveaux ont trouvé la lumière du jour. Ils n’avaient aucune base dans la population, aucune tradition, aucun mérite, mais tous étaient en concurrence à faire parvenir leurs idées parfois complètement contraires au peuple encore plus confus. Les grands programmes de télévision, introduits uniquement pour donner aux nouveaux partis une plateforme pour présenter leurs programmes, consternaient les spectateurs qui se disaient que l’argent gaspillé aurait pu être mieux investi dans des programmes pour générer du travail et surmonter la pauvreté. Les Algériens avaient l’impression qu’ils étaient livrés à eux-mêmes et que l’Etat n’exerçait plus aucune autorité. En fait il suffisait pour être reconnue comme parti de prouver l’existence d’un programme quelconque et d’avoir au moins 15 membres. D’autres partis comme le Rassemblement pour la culture et la démocratie (Rcd) n’ont été créés que pour poursuivre les intérêts de l’oligarchie au pouvoir et semer des conflits artificiels comme celui soi-disant entre Kabyles et Arabes.

    Les conditions objectives de la guerre civile Dans le même moment, les fondamentalistes, dont les Frères Musulmans (Abbassi Madani), les Salafistes (Ali Belhadj), les Algérianistes (sur la voie de Malik Bennabi) etc., se sont tous réunis, malgré leurs différences d’opinions sur le chemin à parcourir pour arriver au pouvoir, et ont formé une organisation de tête, le Front islamique du salut (Fis), qui a été reconnue par l’Etat, alors que la constitution interdisait la constitution de partis sur une base religieuse. Pendant que les autres se perdaient à accentuer leurs différences marginales, eux se préoccupaient des besoins des gens démunis, ils faisaient de l’assistance sociale, des mariages pour les sans-abris et sans travail, des tutoriels pour les étudiants et de l’aide pour les victimes du tremblement de terre. Les fondamentalistes avaient succès là où l’Etat et la société ont échoué à donner assistance aux plus démunis, à les prendre au sérieux et à leur tendre la main dans le plus grand respect. La suite est connue. En 1991, le Fis gagne les premières élections ; l’armée intervient et installe un gouvernement provisoire. Une guerre civile est déclenchée. Les salafistes se séparent du Fis, ensemble avec des militants algériens de la guerre d’Afghanistan. Ils commencent leur jihad non seulement contre l’Etat mais aussi contre la société civile. Des femmes enceintes éventrées et des bébés jetés contre des murs sont les images les plus horribles. Ce qui reste du Fis prend son temps à condamner les actes bestiales. L’armée, elle aussi, joue son sale jeu ; elle bombarde au napalm des villages tout entiers, sans parler de la torture et de l’humiliation. Cette guerre civile a coûté la vie à 200.000 personnes.

    Source : « Kapitalis » Le 22-08-2011

    Lien : http://www.kapitalis.com/afkar/68-tribune/5513-algerie-1988-tunisie-2011-une-etude-comparative-1-2.html

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