TUNISNEWS
3ème année, N° 734 du 22.05.2002
Pour consulter les archives de notre liste, cliquez ici: : http://site.voila.fr/archivtn |
LES TITRES DE CE JOUR:
C. R. L. D. H.T: Tunisie: les familles victimes et otages
Un groupe tunisien cité sur la liste des groupes terroristes du département d’état américain
AFP: Tunisian president’s party urges voters to extend his rule.
Le Monde: Démocratie et référendum… à la tunisienne
Le Monde: L’opposant Sadri Khiari qualifie de « putsch masqué » la réforme constitutionnelle en cours en Tunisie
CPR: Hedi Ben Salah: Référendum contre la souveraineté
Omar Khayyam: Fièvre électorale à TunisTaoufik Ben Brik: Silence… Ben Ali, président à vie ! Taoufik Ben Brik: Un pays débranché.Kacem kamel: Boycotter le tourisme tunisien: Démarche insensée !
اف ب: تقرير ينتقد التضييق علي الحريات الاعلامية يثير جدلا بتونس – (رئيس جمعية الصحافيين حاول التملص من مضمونه)
قدس برس : تونس: أخصائيون في التغذية يطالبون بالعودة إلى الغذاء التقليدي
جمعية نداء الحرية : نداء عاجل
رويترز: أمريكا تضيف شمال افريقيا لتحذير بشأن السفر
CNN: تراجع التبادل التجاري بين أمريكا والدول العربية
|
C. R. L. D. H. Tunisie
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
|
TUNISIE LES FAMILLES
VICTIMES ET OTAGES
Avril 2002 FAMILLES VICTIMES ET OTAGES
« Nous étions devenus des prisonniers, comme mon mari, à ceci près que l’enceinte de notre prison était plus vaste que la sienne » Sabiha Tayyachi Menzel Bourguiba, le 28 octobre 2000, lettre ouverte adressée aux organisations de lutte contre la torture, au CNLT et à Amnesty International. « Aux fins de la présente convention, le terme torture désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aigus, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider ou de faire pression sur une tierce personne (…) « Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
SOMMAIRE Page
IX. L’interdiction de quitter le pays 24 X. L’interdiction de porter assistance. 25
Conclusions et recommandations 27 Témoignages :
Bibliographie. 35 I- Introduction :
Pour la troisième année consécutive le CRLDHT publie le présent rapport « Les familles, victimes et otages« , afin de faire le point sur la politique de châtiment collectif qui caractérise la politique répressive de la dictature policière mise en place en Tunisie depuis 14 ans.
Ce rapport ne concerne donc pas la répression des militants, opposants, détenus ou non, auxquels d’autres écrits sont consacrés, mais les milliers d’anonymes qui ont le tort aux yeux du régime d’être les pères, mères, frères, sœurs, mais aussi, beau-frères, fiancés, et par extension futur beau-frère ou belle sœur, enfants, cousins, voire même voisins, ou amis des parents directs et qui vont payer le prix de l’engagement d’un proche. Ces méthodes de harcèlement n’épargnent personne, hommes, femmes, enfants, personnes d’âge mur, handicapés. La nationalité est indifférente : tunisienne, libyenne, algérienne, française etc…
Nous avions, dans nos précédents rapports, décrit les nombreuses techniques de harcèlement confinant à la torture dans bien des cas, auxquelles sont soumises ces personnes et nous en avions fourni des exemples actualisés chaque année.
La résolution de la majorité des cas recensés dans les précédents rapports nous a incités à revenir sur les raisons qui ont poussé les autorités tunisiennes à alléger le dispositif de harcèlement de centaines de familles. Ce rapport, comme les précédents, ne prétend pas à l’exhaustivité, et au-delà de l’actualisation des cas mentionnés antérieurement, ce rapport fournira des exemples de harcèlement récent mais aussi de nouvelles techniques de répression des proches des opposants.
Ce rapport ne décrit que la politique de représailles collectives appliquée à l’endroit des familles d’opposants. Nous ne saurions oublier, même s’ils ne sont pas évoqués ici, les membres des familles de détenus de droit commun, qui subissent le même sort. L’année 2001, année record en matière de décès de détenus de droit commun, aura révélé à quelles pressions et menaces se heurtent à leur tour les familles qui auraient voulu faire la lumière et établir la vérité sur le décès de leur proche.
1. La résolution de nombreux cas :
En effet, si le début de la décennie a été marqué par une répression tous azimuts, les années 97-1998-1999 et 2000 ont vu l’allègement du harcèlement. Des centaines de passeports ont été restitués, en 96-97 à des épouses et des enfants, en 1999 et 2000 à de vieux parents, des descentes de police accompagnées des brutalités ont cessé, des lignes téléphoniques ont été rétablies, des courriers parviennent sans être interceptés, des proches ont pu retrouver un emploi ou reprendre des études, des mariages ont eu lieu… et des enterrements. On verra, en fonction des dates mentionnées dans les listes en exergue, que ce retour à une certaine normalité aura eu lieu après des années d’oppression, et que les familles ne sont pas pour autant débarrassées totalement du sentiment d’insécurité. La majorité des familles citées dans le rapport précédent ont trouvé une solution à leur situation par la fuite et l’exil à l’étranger. C’est dire que le problème de fond n’est pas résolu. Il s’agit pour l’essentiel de femmes et d’enfants dont le mari et père avait déjà pris la fuite, une « solution » que ne peuvent envisager les familles de détenus. Et elles ne pourront oublier ni les décès, ni les maladies, ni les troubles mentaux, ni les accidents, ni les situations de misère, ni la dislocation souvent irrémédiable que cette traque a engendré. C’est pour cette raison que nous avons tenu à publier pour la troisième fois les cas de certaines familles.
De nombreux facteurs ont poussé le pouvoir à revenir quelque peu sur ses méthodes initiales :
a- L’échec de certaines méthodes :
S’il est une méthode de harcèlement qui a été un fiasco, c’est bien l’incitation au divorce sous la terreur, qui bien que pratiquée massivement, n’a pas donné les résultats escomptés. Elle est pratiquée sous forme de chantage : divorce sinon torture, divorce ou emploi, divorce ou passeport pour un enfant… ou sous forme de corruption : divorce contre entretien par la police. L’écrasante majorité des femmes a choisi sa vie conjugale. Par contre l’incitation à rompre des fiançailles par tout un jeu de pressions est, quant à elle, toujours d’actualité et semble arriver à ses fins.
b. La lutte des intéressés
La résistance, silencieuse et patiente, est confirmée dans la plupart des cas. Elle a été accompagnée de nombreuses démarches pour obtenir un passeport, pour trouver un emploi de substitution, ou un accès aux soins.
Les administrations (pénitentiaire ou autre) ont reçu de nombreuses plaintes de familles souhaitant exercer leurs droits. La plupart sont restées lettre morte.
En octobre 1997, une douzaine d’exilés, Ali Khelifi, Noureddine Ben Saïd, Salem Dbira, Bechir Ben El Hadj, Mouldi Gharbi, Hichem Bchir, Boubaker Ziraoui, Mohammed Salah Nahdi, Hedi El Jounaïdi, Moncef Zid et Ahmed Amri entament, à la faveur de la visite du président Ben Ali en France, une grève de la faim à Aubervilliers pour exiger que leurs épouses et leurs enfants, dont ils sont séparés depuis le début de la décennie, obtiennent un passeport. Les passeports sont distribués aussitôt et la France délivre immédiatement les visas d’entrée aux familles des réfugiés ayant le droit au regroupement familial. La grève de la faim prend fin avec la visite de M. Ben Ali en France.
A la fin des années 90, se constitue en France un Comité des Tunisiens sans Passeport, qui organise plusieurs mobilisations devant les Consulats de Tunisie, notamment à Paris ou à Nice.
En mai 2000, Noureddine Aouididi, le frère d’une ex-détenue, elle-même « punie » pour l’engagement de son fiancé, entame à Londres une grève de la faim dans la foulée de celle de Tawfik Ben Brik : « je demande de cesser le harcèlement contre ma famille et de délivrer des passeports à tous ses membres« . Quelques mois plus tard, la jeune femme voit lever la mesure de contrôle administratif qui la frappait et peut quitter la Tunisie dotée d’un passeport.
Le 25 mai 2000, Latifa Kouki, de Djebel Jelloud, épouse d’un détenu, entame une grève de la faim en solidarité avec son mari.
Le 29 juin 2000, Nadia Hammami, la fille d’un opposant détenu, Hamma Hammami, entame une grève de la faim « pour notre droit à une enfance paisible et tranquille’. Najoua Rezgui, épouse d’un opposant recherché, Abdejabbar Madouri, se joint au mouvement.
Le 10 juillet 2000, un groupe d’épouses de détenus d’opinion manifestent avec leurs enfants devant le siège de l’UNICEF à Tunis. Parmi elles : Ahlam Testouri, Majda Moaddeb et Rachida Mejri. La police, à l’appel de l’UNICEF semble-t-il, disperse la manifestation.
En octobre 2000, dix-huit familles de détenus veulent assister au congrès de la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme. Elles témoignent de l’injustice faite aux prisonniers, mais aussi de leur quotidien depuis 10 années. Un groupe de femmes est aussitôt arrêté et interrogé au poste de Carthage.
Le 7 juin 2001, l’épouse et les trois enfants Sarra (14 ans), Salsabil (15ans) et Mouhed (18 ans) d’un ex-détenu, Mohammed Hedi Bejaoui, privé de tous ses droits, notamment aux soins et à la libre circulation, déclenchent une grève de la faim à leur domicile près de Tunis.
Le 9 mai 2001, Zoulikha Mahjoubi, dont le mari, Mouldi Gharbi est exilé en France depuis 1993, et qui l’a rejoint avec ses cinq enfants en 1997, à la faveur de la grève de la faim de ce dernier (cf. infra), dépose une plainte contre son tortionnaire, Khaled Ben Saïd, policier qui l’a torturée en 1996 à Jendouba. Le Parquet de Paris transmet le dossier au Parquet de Strasbourg, ville où l’ex-tortionnaire est vice-consul de Tunisie. Convoqué par la police ce dernier prend la fuite et exerce actuellement à nouveau dans la police tunisienne. (Le témoignage de Zoulikha Mahjoubi est publié en annexe du présent rapport).
c. Les campagnes internationales
Publications, dossiers, articles se sont multipliés au niveau international à partir de la seconde moitié de la décennie écoulée. Les comités mis en place pour arracher la libération de prisonniers ont concerné aussi des femmes emprisonnées pour avoir voulu fuir l’enceinte de la « grande prison » et rejoindre leurs proches en exil (Souad Charbati). Des campagnes internationales ont abouti à des libérations de ces proches (Rachida Ben Salem, Radhia Aouididi, Souad Charbati, Abderraouf Chammari) ou à la cessation du harcèlement de personnes âgées (Khedija Ounis, Zohra Ben Saada)
d. Les réactions des institutions concernées.
Cette politique et les réactions des associations provoquent le désaveu des institutions : Le Comité contre la Torture des Nations Unies a délibéré le 18 novembre 1998 à Genève du deuxième rapport périodique remis par les autorités tunisiennes pour finalement le désavouer : huit paragraphes sur onze étaient consacrés aux sujets de préoccupations des experts, dont une partie non négligeable concernait le sort réservé aux femmes (Conclusions et recommandations du comité contre la torture des Nations Unies, CAT-C-TUN,19 novembre 1998), sort évoqué par les rapports des ONG présentes (FIDH, AI, OMCT).
En 1999, la rapporteuse spéciale des Nations Unies chargée de la violence contre les femmes, Radikha Coomararaswamy, évoque avec force détails les traitements inhumains, la torture et les divorces forcés infligés aux femmes tunisiennes (Moniteur des Droits de l’Homme, n°45-46, Service International des Droits de l’Homme, Genève, 1999)
La Commission nationale consultative des droits de l’Homme, rattachée au Premier Ministre en France s’émeut dès 1996 : « Les familles des prisonniers d’opinion sont victimes d’un harcèlement incessant (…) »(Avis sur la situation des droits de l’Homme en Tunisie, adopté le 14 novembre 1996)
Le département d’Etat américain stigmatise à son tour ces pratiques et cite plusieurs cas. ‘Department of State, Tunisia Country Report on Human Rights Practices for 1998, f. Arbitrary Interference With Privacy, Family, Home or Correspondance)
2. La permanence de la répression des familles :
Pour autant des centaines d’autres familles continuent de vivre le chantage du pouvoir. nous citerons à titre d’exemple le cas emblématique de la famille Gacha, de Melloulech (Mahdia), qui entame sa dixième année de réclusion à domicile et paie l’engagement d’un proche actuellement en exil.
3. L’innovation en matière de répression.
Si le régime s’est targué d’avoir octroyé des passeports, ou accordé des libérations à des proches, les laissant même quitter le pays pour certains d’entre eux, il a, en revanche, repris de l’autre main ce qu’il venait de lâcher.
II- Les arrestations
III- L’Interdit professionnel
IV- LE Harcèlement policier
Par ce terme, il faut entendre une série de mesures d’intimidation, qui peuvent aller de la simple filature à la torture, perpétrée sur la voie publique, au domicile des familles ou au poste de police, assorties, d’insultes, de menaces, d’appels téléphoniques anonymes, de “convocations” au poste de police, de descentes de police avec perquisition, sans mandat, de vol de document et d’argent, d’installation de la police au domicile de femmes isolées, d’interception du courrier, d’écoutes téléphoniques, d’agressions, de simulacres d’enlèvements ,de chantage, de sommation aite aux voisins ou aux parents, aux éventuels futurs employeurs, voire au banquier, d’isolement de la personne sous peine de représailles à leur encontre et d’appel à la délation.
V- la Privation de papiers d’identité
Des personnes se sont vues retirer ou refuser leur carte d’identité. De ce fait, elles ne peuvent exercer leur droit de visite en prison, demander l’établissement un passeport ou faire valoir leurs droits civils ou sociaux.
Vi- l’ Incitation au divorce (En amont de cette mesure, on pourrait aussi évoquer le harcèlement policier décrit plus haut perpétré à la seule fin d’empêcher des hommes ou des femmes d’épouser des proches d’opposants).
Comme toutes les formes de harcèlement, celle-ci peut être combinée aux précédentes. Ainsi, une femme de la région de Kairaoun, qui a préféré garder l’anonymat, dont le conjoint est condamné à une lourde peine d’emprisonnemen . Mère de plusieurs enfants, elle a été mise en demeure par la police de choisir entre son emploi et son mari. Elle a dû abandonner son emploi pour ne pas perdre son mari et vit depuis des années dans le dénuement. L’incitation au divorce sous la terreur est une pratique dirigée essentiellement à l’encontre les femmes :
VII- La diffamation
La diffamation, toujours des ragots à connotations sexuelles, est un moyen d’intimidation largement utilisé contre les opposants au régime, qui s’est étendu à leurs proches, notamment leurs épouses voire leurs belle-sœurs. Il est le fait de certains organes de presse, mais aussi de bulletins anonymes diffusés hors de Tunisie en français ou en arabe. La liste qui suit ne mentionne que quelques victimes parmi les plus récentes :
VIII- LA Privation de passeport :
La privation de passeport constitue une atteinte directe au droit de vivre en famille quand elle empêche des parents d’exilés de rejoindre ces derniers. Elle est aussi une mesure de représailles qui a privé des émigrés en Europe et de passage en Tunisie, parents d’opposants, de retourner dans leur pays d’émigration. Enfin, c’est une mesure de rétorsion pure et simple dans le cas des parents d’opposants vivant en Tunisie.
1. Les enfants
2. L’épouse et les enfants
3. Les mères
4. Les pères
5. Les frères
6.. Les sœurs
Afifa Makhlouf, résidente en France, dont le frère Bouraoui condamné à l’emprisonnement à perpétuité est détenu en Tunisie, est toujours privée de passeport.
Les cas de mères, pères et frères, sœurs, privés de passeports n’ont été cités qu’à titre d’exemples. Ils se chiffrent évidemment par milliers, d’autant que les Consulats de Tunisie de par le monde pratiquent, par rétorsion, la même méthode à l’égard de familles entières d’émigrés ou d’étudiant.
IX- L’Interdiction de quitter le pays
(ou empêchement d’embarquer d’une personne munie de ses documents de voyage) Comme la privation de passeport, cette mesure vise à faire obstruction au regroupement de familles en exil, ou constitue une mesure de rétorsion pure et simple contre les parents de militants.
X- l’Interdiction de porter assistance
Dans cette rubrique, sont abordées des situations diverses : celle de personnes suppliant leurs proches, suite à la terreur policière, de ne pas leur envoyer par quelque moyen que ce soit une aide matérielle ; celles de personnes qui ont été incriminées et écrouées pour avoir reçu quelques dinar et d’autres qui ont été emprisonnées pour avoir aidé des familles en difficulté.
Conclusions et recommandations
Le Comité demande :
– Que tous ces problèmes d’abus de pouvoir qui mettent des familles dans une situation désespérée soient pris en compte par la communauté internationale – Que cette dernière exige des autorités tunisiennes une solution immédiate pour tous les cas cités et non encore résolus. – Que cesse l’impunité actuelle de tous les responsables de tortures et de violences sexuelles. Cette impunité favorise la poursuite de ces actes immondes. – Que les personnels de police responsables de ces abus de pouvoir, particulièrement du harcèlement, des agressions sexuelles, de l’occupation des domiciles etc., …soient immédiatement jugés et que des enquêtes soient menées au sujet des conditions de décès de Fayçal Barakat, Abderrezak Barbria, Ghazala Hannachi, Nourreddine Boubahri.
Dans les pays d’exil :
– Que les procédures d’attribution du statut de réfugié respectent les délais. – Que les persécutions subies au titre de l’engagement ou de l’activité d’un proche soient reconnues comme ouvrant le droit à une protection au titre de la convention de Genève. – Que les procédures de regroupement familial soient accélérées. – Que la privation de passeport ne soit pas un obstacle au séjour. – Que des structures d’aide et de soins aux victimes de la torture et de la répression prennent en charge, sur place ou en exil, le suivi de ces personnes, souvent très affectées. – Que le Consulat de France en Tunisie délivre un visa à Hedi et Fatma Dhaouadi.
Paris, avril 2002.
Témoignages
Extraits traduits de l’arabe :
Hayet Bejaoui (…) Je suis l’épouse de Nasr Bel Hajj Salah, âgé de 42 ans, ancien employé de la cimenterie de Bizerte, nous avons deux enfants, Nidhal, 15 ans et Jihad, 12 ans (…) Mon mari a été condamné à 23 ans d’emprisonnement par la Cour d’Appel de Tunis pour appartenance à une organisation non reconnue et il est actuellement détenu à la prison civile de Tunis sous le matricule 4442 (…). Le district de police de Bizerte et la brigade de la Sûreté de l’Etat ont pris plusieurs mesures pour faire pression sur nous et obliger mon mari à se rendre. Mon logement a été investi à plusieurs reprises entre 1990 et 1995. Les mudahamat survenaient à tout moment. Ma maison était fouillée et j’étais menacée d’emprisonnement si je ne disais pas où se trouvait mon mari. Comme ils ont compris que cette simple méthode ne les mènerait nulle part, je fus convoquée au district de Bizerte et au poste de Menzel Bourguiba et en 1992 on m’a dépouillée de mes bijoux : lors d’une perquisition à mon domicile et d’une fouille du mobilier, ils ont trouvé mes bagues et les ont prises, de même que j’ai été convoquée pour savoir s’il m’arrivait de rencontrer mon mari, si je recevais des visites, si on m’aidait matériellement. Au district, ils m’ont littéralement séquestrée pour la journée, je n’en suis sortie qu’à dix heures le soir. Ensuite ils s’en sont pris aux proches de mon mari, à ses amis qu’ils ont torturés, et ce, en 1995. Le domicile de mon père à Menzel Bourguiba a été investi, mon frère, Ammar Slimani, a été arrêté et frappé. Ils lui ont cassé des dents, tout ceci dans les locaux du district de Bizerte en 1995. Puis cela a été le tour de mon beau père dont le domicile a été investi. Le frère de mon mari, Mohammed Adouani, a été arrêté emmené au district où il a subi des violences, et ce toujours pour savoir où se trouvait mon mari. Ensuite ils s’en sont pris à l’ensemble de la famille. Après l’incarcération de mon mari, j’ai été convoquée au poste de Bouketfa à des fins d’enquête et de contrôle. Car j’ai ouvert un magasin de prêt à porter et ils voulaient savoir qui m’avait aider à réaliser ce projet. Ils m’ont harcelée pour que j’accepte de collaborer avec eux. Du fait que mes enfants atteignaient la période de l’adolescence et que nos proches avaient peur de nous rendre visite et du fait aussi de l’absence du père, mes enfants ont souffert de troubles psychologiques (…), surtout mon fils Nidhal, malade au plan physique et psychologique. J’aurais voulu lui faire consulter un médecin, mais je n’en avais pas les moyens, et je n’avais pas droit à la gratuité des soins (…)
Menzel Bourguiba, 25 octobre 2000
Mabrouka Tayyachi
(…) Je suis l’épouse d’Ibrahim Dridi, commerçant, condamné à 59 ans et deux mois d’emprisonnement par la Cour d’Appel de Tunis pour appartenance au mouvement de la Nahdha et autres charges, âgé de 37 ans et père d’Amel, 11ans, et de Nasreddine, 9 ans. Il est actuellement détenu à Mehdia. L’appartenance de mon mari à la Nahdha était connue et à chaque période de tension entre ce mouvement et le pouvoir, il était poursuivi. En 1991, il a été recherché et les équipes de différents corps de police ont pris des mesures illégales pour faire pression sur sa famille et ses proches afin que ces derniers indiquent sa planque. La police de Menzel Bourguiba et celle du poste de Boukefta, ainsi que la Sûreté de Tunis pénétraient dans mon domicile avec une haine et une agressivité terribles à mon égard et à celui de mes enfants. Ils fouillaient les meubles et cassaient tout : les armoires, les lits, la vaisselle. Ils nous terrorisaient, surtout les enfants, en disant des grossièretés et en nous menaçant d’emprisonnement et d’arrestation si nous ne disions pas où se trouvait mon mari. Lorsqu’ils comprirent que cela était vain, ils passèrent à la seconde phase, à la violence physique. Ils me frappèrent devant mes enfants et me firent si peur que ma fille se prostra et se cacha les yeux. (…) Ces mudahamat se poursuivirent jusqu’en 1995 où le harcèlement connut son apogée. Monia Ghanmi, la cousine de mon mari, et elle même épouse du prisonnier Jalal Kalboussi fut arrêtée le 21 juin 1995. Lors de la même nuit vers deux ou trois heures du matin, une brigade de la Sûreté de l’Etat pénétra chez moi, m’arrêta et m’emmena au local des Renseignements. J’ai été frappée, dépouillée de mon voile et menacée d’emprisonnement si je ne disais pas où se trouvait Ibrahim. Ma détention a duré jusqu’à dix heures du matin.
Menzel Bourguiba, 28 octobre 2000
Sabiha Tayyachi
(…) Je suis l’épouse de Hachemi Mekki, né en 1958, ancien magasinier, condamné à 31 ans d’emprisonnement pour appartenance à une organisation non reconnue. Nous avons trois enfants, Doha, 15 ans, Hamed, 13 ans, Habba, 12 ans. Nos épreuves ont commencé en 1991. Plusieurs brigades policières du district de Bizerte, du poste de Menzel Bourguiba et du ministère de l’Intérieur ont attaqué ma maison pour attraper mon mari. Cela s’est terminé par son arrestation et son incarcération. Quant à nous, ses proches, nous avons été frappés d’interdit professionnel, privés de sécurité (…). Je vous livre ici le récit de la terreur qu’a vécue sa famille. A la fin du mois de septembre 1991, les brigades sus mentionnées ont investi la maison à la recherche de mon mari. En vain. Alors ils ont fouillé le mobilier, emporté une somme de 50 dinars, des habits neufs de mon mari et quelques bijoux qui m’appartenaient sans compter les insultes, les grossièretés, les provocations et la menace de nous jeter en prison si nous n’indiquions pas où il se trouvait. Au terme d’une semaine, ils sont revenus pour le même motif, dans la journée, et comme je ne répondais pas, ils ont pointé leurs armes sur moi, devant mes enfants, qui n’ont jamais oublié cette scène depuis. Deux mois plus tard, deux agents en civil du district de Bizerte se sont présentés. L’un s’appelle « Zyad » et l’autre a exercé après ma détention en tant que chef du poste du quartier de Najah à Menzel Bourguiba en 92. Ils m’ont arrêtée et m’ont menacée de poursuites si je ne les aidais pas à retrouver mon mari. Comme à l’accoutumée, ils m’ont frappée, humiliée, et je n’ai été libérée que tard dans la nuit. Mes enfants aussi n’ont pas été épargnés. Ils les suivaient jusqu’à leur école. Ils avaient peur et vivaient en totale insécurité que ce soit à la maison à l’école ou dans la rue. Les mudahamat ont duré cinq ans au rythme de deux à trois fois par mois. Puis la pression sur nous s’est intensifiée. Il y a eu un regain de violence lors des descentes de police des trois brigades : le lit cassé, le sommier éventré et dispersé morceau par morceau. Les membres de la familles n’étaient pas épargnés non plus. Ma mère, a reçu des coups de pieds, des gifles… Mes enfants ont été menacés d’emprisonnement s’ils ne parlaient pas, puis on leur a promis du chocolat… Le 21 juin 1995, j’ai été emmenée au district de Bizerte, mais la police est restée chez moi et a interdit à ma mère, ma soeur et à mes enfants de sortir. Mes enfants ont été empêchés de se rendre à l’école et de passer les examens de fin d’année. Mon père était alors âgé de 75 ans (…). Si la police ne nous trouvait pas, moi ou ma soeur Mabrouka, l’épouse du prisonnier Ibrahim Dridi, elle s’en prenait à lui, investissait sa maison. Il était rossé et insulté, sans aucun égard pour son grand âge, puis ils se vengeaient en l’emmenant en dehors de la ville, en lui ordonnant de creuser un trou dans le sable puis l’abandonnaient à son sort. Il devait rentrer à pied. Le 21 juin, mon père est venu me voir et m’a dit que ma soeur avait été arrêtée. Il voulait que je m’occupe de ses enfants. J’ai été arrêtée le même jour. Moi c’était par le district de Bizerte, et elle, par la Sûreté de l’Etat. L’objectif recherché était la reddition de nos maris. Le 28 juin 1995, mon mari s’est rendu et il a été incarcéré pour 31 ans (…) Je pensais alors que le harcèlement allait s’arrêter du fait de l’arrestation de mon mari. Cela n’a fait qu’empirer à un point tel que nous étions devenus des prisonniers comme mon mari à ceci près que l’enceinte de notre prison était plus vaste que la sienne. Ils se sont ingéniés à nous torturer, à attaquer notre dignité. Nous n’avions plus le droit de travailler, ni de vivre en sécurité. Nous ne pouvions communiquer avec nos proches, nos voisins et nos amis. Ceux-ci ont eu des ennuis à leur tour. Mon frère, Khaled, a été chassé de son emploi de policier et empêché de retrouver un quelconque autre emploi. Il y a eu des perquisitions à son domicile, il a été harcelé alors qu’il souffrait d’une hépatite. Le mari de ma soeur, Tahar Ghanmi, a été licencié de l’aciérie de Bizerte et s’est retrouvé au chômage. On lui a alors monté une affaire qui lui a valu une année d’emprisonnement, verdict prononcé par le tribunal de Première instance de Bizerte et confirmée par la cour d’Appel de Tunis. Et les mudahamat continuaient, les coups et les humiliations aussi. Ils ne me lâchaient pas dans la rue et à chaque fois qu’ils m’emmenaient au district, ils me frappaient, m’arrachaient mon voile, établissaient une fiche de renseignements et m’obligeaient à signer un engagement à ne plus porter le voile. Tout ceci pour me faire divorcer de mon mari. Pendant le mois de Ramadan de 1996, j’ai fait l’acquisition d’une machine à coudre et de tissu, afin de vendre des habits pour l’Aïd. Hassan Trabelsi, un voisin, m’avait aidé dans ce projet. Il fut arrêté et sauvagement torturé. Deux semaines plus tard, la police a perquisitionné chez moi, emporté la machine à coudre, le tissu, les vêtements à titre de preuve, contre moi, contre Hassan Trabelsi… et contre les clients qui m’avaient passé commande ! Certains furent condamnés à six ans d’emprisonnement. Dans cette affaire, j’ai été condamnée à deux ans et demi d’emprisonnement avec sursis. Hassan Trabelsi fut accusé d’appartenance et de financement. Il a été écroué.
Menzel Bourguiba, 28 octobre 2000
Mounira Dridi
Tawfik Fatnassi, mon mari, est né en 1950 à Mateur. Il a exercé comme mécanicien et comme louagiste. Il a été condamné à 10 ans et trois mois d’emprisonnement en 1996, pour :association de malfaiteurs, mise à disposition de local pour des réunions interdites, maintien d’un parti politique et collecte de fonds non autorisée. Il a été condamné en 1997, pour les mêmes chefs d’inculpation à 14 ans et un mois d’emprisonnement. Donc, il totalise 24 ans et 4 mois de prison. Nous avons trois enfants : Achraf, 13 ans, Hamed, 11 ans, et Salsabil, 8 ans. (…) Comme mon mari était recherché, on a fait pression sur ses proches pour qu’il se rende ou que l’un d’eux révèle l’endroit où il se cachait. Après quatre années de visites au domicile de ma famille à Techga, Henchir Laqdaya, à Mateur, une descente eut lieu en 1995. Les meubles ont été cassés, les membres de la familles ont été violemment attaqués et les enfants ont été terrorisés et chacun fut enfermé, ma mère, Baya Dridi, mes belles sœurs, Essia Dridi et Saleha Fatnassi et leurs nourrissons, tout le monde fut emmené au poste de police de Mateur où ils eurent pour tout accueil un déferlement de violence physique et verbale, puis ils furent transférés au district de police de Bizerte et là le traitement fut pire encore ; ma mère, âgée de 62 ans, en perdit deux dents, mon frère fut roué de coups et jusqu’à l’heure actuelle il souffre de douleurs aiguës. Mes belles sœurs et ma soeur ne furent pas épargnées par la torture, sans égard pour leurs nourrissons. Ils prirent même un fusil de pêche qui nous appartenait. La famille de mon mari dut supporter les visites à leur domicile de la cité Raja à Mateur, le contrôle et le harcèlement. Lotfi Fatnassi, le frère de mon mari âgé alors de 38 ans, fut arrêté. On le questionna sur l’endroit où nous nous trouvions moi et mon mari. Le harcèlement dura quatre années. Le jour du mariage de Lotfi, la police fit irruption à son domicile, l’arrêta une seconde fois. Il fut transféré au district de Bizerte et de là à Bouchoucha où il fut torturé et détenu. On voulait le forcer à parler, ou forcer son frère à se rendre. Quant à la grand-mère, elle fut emmenée au poste de la garde nationale à Mateur et rossée sans considération de son âge mur. Mon mari dut se résoudre à se rendre le 3 août 1995. (…) Il est actuellement à la prison de Tunis (…) Pour autant, les attaques ne cessèrent pas, ni la torture et les mortifications. Nous fumes condamnés à une misère planifiée et au harcèlement de nos enfants par un contrôle incessant. Le district de police de Bizerte nous convoquait pour savoir qui nous rendait visite et qui nous aidait. Ils firent pression sur la famille de mon mari pour qu’elle ne nous fréquente plus, ne nous apporte aucune assistance. Nous fumes réduits à la misère, à la privation de soins de sorte que je ne pus faire soigner mon fils Hamed qui souffrait de fortes céphalées chroniques, ni ma fille Salsabil qui souffrait des séquelles d’une amygdalite non soignée, quant à moi je souffre de troubles nerveux et d’hyper tension (…)
Tunis, 3 août 2000
Extraits :
Ahlem Belhadj
J’avais peur pour Jalel, mon mari… maintenant, j’ai également peur pour Youssef, mon enfant. Aujourd’hui 18 février, mon enfant Youssef Zoghlami, âgé de 4 ans, est descendu de notre appartement accompagné de son ami Aymen, âgé de 7 ans, récupérer un jouet tombé du balcon, scène banale qui a failli tourner au cauchemar. J’étais en compagnie de Maître Radhia Nasraoui, de Mohammed Bechri, de Afifa Ben Soussia, mère d’Aymen, Lotfi Sellami et de Nejib Zoghlami et Lumamba Mohseni venu soutenir mon mari Jalel Zoghlami, en grève de la faim depuis le 3 février suite à la tentative d’assassinat dont il fut l’objet. Youssef et Aymen sont revenus nous raconter spontanément que deux hommes, deux inconnus, les ont interpellés pour demander à Youssef les noms de ses parents, le numéro de leur appartement et si la femme accompagnée de trois filles (en l’occurrence Maître Nasraoui) était bien chez nous et pour finir, ils leur ont proposé de les emmener acheter de chewing-gums. Furieux, suite à ce récit, mon mari Jalel, suivi de son frère Nejib, Nadia, Ousseima et moi même nous sommes descendus. Nous les avons trouvés en train de relever les numéros d’immatriculation des voitures stationnées, une façon de nous renseigner sur leur fonction. Jalel, ayant eu peur pour son fils et hors de lui, leur a demandé comment ils osent terroriser des petits enfants ? Rapidement, ils disparaissent. Mon enfant, privé du sentiment-si indispensable de sécurité-privé de son passeport, privé de recevoir des coups de téléphone d’un ami et d’une cousine, privé tout simplement de faire, d’être et de vivre comme les enfants de son âge. Aujourd’hui, moi en tant que mère, je crie haut et fort : mon enfant a le droit de jouer en toute sécurité avec les voisins, a le droit de téléphoner à ses cousins, a le droit de voyager et je ne pense pas que c’est trop demander.
Tunis, le 18 février 2001
Nadia Hammami
Je soussignée, Nadia Hammami, 17 ans, fille du militant Hammami et de l’avocate Radhia Nasraoui, lance cet appel à l’opinion publique nationale et internationale en mon nom et au nom de mes sœurs Ousseïma (11 ans) et Sarah (8 mois) pour que toutes les personnes concernées par les droits humains nous soutiennent afin d’obtenir nos passeports, les demandes ayant été déposées depuis longtemps par maman.
Tunis, 15 mars 2000
Je voudrais informer l’opinion publique nationale et internationale que les autorités tunisiennes refusent de nous délivrer des passeports à moi et à mes sœurs. Ces mêmes autorités me soumettent souvent à une surveillance policière, même mes amis sont embêtés par les flics ce qui me pousse à les éviter pour ne pas leur causer de problèmes. Je n’ai donc pas le droit de vivre et de m’amuser comme tous les jeunes de mon âge. La seule raison : je suis la fille de Hamma Hammami (…) et de Radhia Nasraoui ( …) Je pense qu’il est injuste de punir des enfants à cause de l’opinion de leurs parents. Encore une fois, je demande à tous ceux qui sont pour le respect des droits de l’enfance d’intervenir pour que je puisse cet été passer de vraies vacances à l’étranger avec papa, maman et mes deux petites sœurs loin de toute filature policière.
Tunis, 13 avril 2000
Zoulikha Mahjoubi « Notre maison était devenue la leur »
Depuis que mon mari a pris la clandestinité, j’ai enduré les descentes et les perquisitions policières, à toute heure du jour et de la nuit à mon domicile de Jendouba., Les insultes et les menaces. Ces descentes visaient à nous intimider, moi et mes cinq enfants, encore en bas âge. Les policiers allaient et venaient chez moi comme chez eux. Tous les deux mois, j’avais droit à une intervention particulièrement musclée assortie d’un interrogatoire : « Où est ton mari ? Est-ce qu’il t’a téléphoné ? » Chaque année au mois de septembre, au moment du renouvellement des équipes de police, j’étais convoquée au commissariat pour un interrogatoire. Le 11 octobre 1996, quatre policiers en civil sont venus me chercher et m’ont emmenée au commissariat. Ils ont commencé par m’ôter mon voile. Khaled Ben Saïd, le policier, m’a giflée à plusieurs reprises et copieusement insultée, puis il a donné l’ordre à ses auxiliaires de me déshabiller et de me torturer. On m’a suspendue, frappée, insultée. Un des tortionnaires, Abdoukrim, a mis son pied sur mon sexe et m’a dit : « il y a longtemps que tu n’as pas fait l’amour« . Ils me posaient plein de questions, toutes portaient sur mon mari. Ils ont torturé d’autres femmes avec moi : Leïla, Noura, Dorra, Latifa, Salwa, et une autre encore.
13 mars 2002.
Bibliographie
Le harcèlement de certaines personnes, in Hors série de la lettre bimensuelle de la FIDH, ONU : Comité contre la torture. Tunisie : « des violations caractérisées, graves et systématiques », novembre 1998, n°267
Témoignages sur les femmes réprimées en Tunisie, Situation des droits de l’Homme et rapports accablants, Tome IV, Comité de Soutien aux victimes de la répression en Tunisie, Paris, septembre 1996.
Témoignages sur les familles otages en Tunisie, Situation des droits de l’Homme et rapports accablants, Tome VI, Collectif des Familles otages en Tunisie, Paris, octobre 1997.
Tunisie, Des femmes victimes de harcèlement, de torture et d’emprisonnement, EFAI, MDE 30:02/93, Amnesty International
Les femmes en situation de risque « Coupables par association », in Moyen Orient, Violations des droits fondamentaux des femmes. Amnesty International, EFAI, MDE 01/01/95
La famille comme lieu de répression politique, in Tunisie, Le cercle de la répression s’élargit, Amnesty International, EFAI, MDE 30/25/97
« Pour briser l’homme, prenez la femme », in Supplice tunisien, le jardin secret du général Ben Ali, Ahmed Mannaï, La découverte, 1995
« Les mesures et pratiques répressives » et « le harcèlement quotidien des familles de certaines personnes » in La torture en Tunisie, CRLDHT, Le temps des Cerises, 2000.
« Fuir l’oppression », Martine Rossard, Havre, mensuel de l’A. V. R.E, n°17, juillet 1999
« Tunisienne et peur de l’être », Frédérique Verhaeghe, Le Dauphiné, février 1998.
« Témoignage« , par Khemaïs Ksila, adressé au Congrès d’Amnesty International, 1 er mars 2000
« Oussaïma ou l’enfance saccagée », Moncef Marzouki, mars 2002
« Accusé de tortures, un diplomate tunisien échappe à la justice française », Le Monde, 5 mars 2002 |
تقرير ينتقد التضييق علي الحريات الاعلامية يثير جدلا بتونس
(رئيس جمعية الصحافيين حاول التملص من مضمونه) |
تونس ـ اف ب: اثار تقرير حول الحريات الصحافية هو الاول منذ سنوات في تونس جدلا واسعا وخلافا بين معديه وهم صحافيون وبين رئيس جمعيتهم الذي وافق عليه ثم تراجع. ووقف بعض الصحف الي جانب التقرير الذي دق معدوه ناقوس الخطر بشأن الحريات الصحافية في البلاد والعمل الصحافي في ضوء التشريعات والرقابة القائمة. وقد اعرب 15 صحافيا اعدوا التقرير الذي يتناول الفترة بين عامي 2000 و2002 عن القلق بشأن المفارقة القائمة بين الخطاب السياسي الليبرالي و الواقع الذي يتميز بالتضييق علي حرية التعبير والراي . وحاول احد معدي التقرير وهو رئيس جمعية الصحافيين التونسيين وعضو التجمع الدستوري الديمقراطي الحاكم احمد بن صالح ان ينأي بنفسه عن الامر فاعلن ان التقرير عبارة عن مشروع داخلي لا يلزم الجمعية. لكن الصحافي لطفي الحاج من صحيفة رياليتي الاسبوعية الذي اختير قبل فترة في الهيئة الادارية للجمعية يؤكد من جانب اخر ان التقرير اقر واعتمد ووزع علي اعضاء الجمعية. ويتناول التقرير الذي تلقت وكالة فرانس برس نسخة منه المضايقات التي تتعرض لها حرية الصحافة والتعبير والعوائق القانونية معتبرا ان القوانين التي تحكم قطاع الصحافة هي قوانين قمعية علي الرغم من التعديلات المتتالية عليها. واوضح في هذا الاطار ان جنح الاساءة الي البني القضائية او الجيش والادارة والهيئات الرسمية ما زالت جنحا يعاقب عليها بالسجن . وقال ان الصحافيين مهمشون ويتعرضون للضغوط والرقابة وهم ممنوعون من تغطية بعض الاحداث واحيانا يتعرضون للتوقيف والاستجواب. وذكر التقرير ان العاملين في الصحف اليومية يواجهون خطوطا حمرا يمكن لحدودها ان تتغير اكثر من مرة في اليوم. كما ان الرقابة تمارس بطريقة قمعية عن طريق منع الاعلانات التي تسيطر عليها الدولة. ويشير التقرير الي منع بعض المنشورات الاجنبية والكلام المردد لوسائل الاعلام السمعية البصرية التي تحتكرها الدولة وهي وسائل انصرف عنها التونسيون الي المحطات الفضائية الاجنبية. كما يشير التقرير الذي يقع في 27 صفحة الي المحظورات التي تفرض علي شبكة الانترنت وخصوصا اقفال بعض المواقع او مراقبة البريد الالكتروني. ويأتي الجدل حول هذا التقرير العاصف مع تغييرات جرت علي رأس وزارة الاتصالات. (نقلا عن صحيفة القدس العربي ليوم 22 ماي 2002) |
هاجموا نمط الغذاء العصري
تونس: أخصائيون في التغذية يطالبون بالعودة إلى الغذاء التقليدي |
تونس – خدمة قدس برس (21/5) (محمد فوراتي) قال أخصائيون تونسيون إن الأسلوب الغذائي, الذي يعتمده المواطن التونسي اليوم, يؤدي إلى حدوث كوارث صحية, إذ أثبتت الدراسات تزايد نسب الأمراض الخطيرة في تونس, مثل مرض السرطان, وارتفاع ضغط الدم, والسمنة. ووجه المتخصصون في التغذية, صيحة فزع, من مخلفات الأسلوب الغذائي العصري, الذي يتميز بكثرة الدهنيات والشحوم, التي توجد خاصة في الأكلات السريعة, وهو ما يؤدي إلى حرمان الجسم من الحاجيات الأساسية لتقوية جهاز المناعة. وأكد الخبراء التونسيون, الذين كانوا يتحدثون في الندوة, التي نظمتها جمعية الصحّة والمحيط, أن التلوث الهوائي والمائي زاد الطين بلّة, إذ شكل مع أسلوب التغذية العصري تهديدا جديا وخطيرا على صحة التونسي. وأفاد الصادق قايجي الأخصائي في التغذية, في محاضرة له بعنوان « مخاطر أسلوب التغذية العصري والحلول الغذائية اللازمة », أن هناك ضرورة للحفاظ على الأكلات المتوسطية (نسبة إلى البحر الأبيض المتوسط), داعيا إلى العودة إلى الأسلوب الغذائي التقليدي, ذلك أن التجربة أثبتت سلامة صحة الأشخاص, الذين يتبعون الأسلوب الأخير, حتى أن معدّل أعمارهم تجاوز المائة عام, فيما يعاني متبعو الأسلوب العصري من العديد من الأمراض المزمنة. وأضاف القايجي أن الغذاء التقليدي والطبيعي لم تنتج عنه أي أمراض معدية أو مخيفة, عكس الأكلات السريعة التي يفرضها نمط العصر السريع. وذكر أن أكلات البحر الأبيض المتوسط هي الأفضل, إذ تساعد على الوقاية من العديد من الأمراض, مثل مرض السرطان, وارتفاع ضغط الدم, ومرض السكري. وقال إن أفضل سبيل للوقاية من مرض السرطان هو استعمال الألياف الموجودة خاصة في الخضر والغلال. ونصح القايجي بتجنب كل ما هو حيواني بقدر الاستطاعة, وشجع على أكل السمك, لأن له فوائد عديدة في التخفيض من ارتفاع ضغط الدم. أما الدكتور الحبيب بوجناح رئيس الجمعية التونسية للصحة والبيئة, فقال إن التطور الهائل, الذي عرفته طرق الإنتاج والتصنيع والخزن, إضافة إلى التحول من الفلاحة التقليدية إلى الفلاحة الصناعية, لئن سمح بتحسين المستوى الغذائي في بعض البلدان, والقضاء على مظاهر المجاعة, حتى في حالات الظروف المناخية الصعبة, كالجفاف, فإنه أدى في المقابل إلى بروز العديد من المظاهر, الناجمة عن النظم الغذائية العصرية, التي اختزلت في ما يسمى تجاوزا بأمراض العصر. ونصح الدكتور بوجناح بالعودة إلى الأسلوب الغذائي التقليدي, المرتكز خاصة على زيت الزيتون, والسمك, والخضر الطازجة, إذ أثبتت التجربة أهميتها القصوى, في الحفاظ على صحة الإنسان. (المصدر: وكالة قدس برس الدولية) |
Aufruf der Freiheit e.V
(AdF_e_V)
|
نداء عاجل
نظرا لأسباب تنظيمية قاهرة خارجة عن نطاقنا تعلم جمعية نداء الحرية بان التحرك الأعلامي الذي أبلغ عنه سابقا قد عدل كما يلي:
*التاريخ: السبت 25 ماي 2002
*الزمان: إنطلاقا من الســـاعة الثانية بعد الزوال ( س 14)
إلي حدود الساعة الخامسة (س17)
*المكان:
أمام القنصلية التونسية بميونخ Seidlstr. 28 München
ثم التحرك في شكل مسيرة سلمية مع الساعة الثالثة و النصف س15.30
عبر الشوارع التالية Marsstraße , Elisenstraße :
في إتجاه ساحة Karlplatz Stachus
فكونوا معنا في الموعد من اجل مناصرة قضايا العدل و الحرية Aus organisatorischen Gründen wird die Kundgebung vom 25 Mai 2002 wie folgend veranstaltet : *Datum: 25. Mai. 2002. *Zeit: vom 14h bis 17h
* Ort : vor dem tunesischen Konsulat, in der Seidlstr. 28, München.
-Anschließend ab 15h30 eine Marsch Richtung karlplatzt Stachus über Seidlstraße, Marsstraße, und Elisenstraße
Der Vortand
AdF e.V
Email : Adf_e_v@hotmail.com
C/O. Neguez Heinrich-geißlerstraße. 20
80939 München
Tel : 0049 89 3242476
München, den 22.05.2002
|
EXTRAITS DU POINT DE PRESSE DU 21 MAI 2002
|
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères s’est exprimé sur les sujets suivants lors du point de presse de ce jour :
1 – FORUM MEDITERRANEEN A l’occasion de la réunion du Forum méditerranéen, plus particulièrement consacré au dialogue des cultures et des civilisations, le ministre des Affaires étrangères, M. Dominique de Villepin, a rencontré, pour un premier contact, ses homologues marocain, tunisien, algérien et égyptien. Les relations avec ces pays partenaires de la France sont extrêmement denses et fortes. Ces premiers contacts avec M. Mohammed Benaissa (Maroc), Abdelaziz Belkhadem (Algérie), Habib Ben Yahia (Tunisie) et Ahmed Maher (Egypte) ont été très amicaux et chaleureux. M. de Villepin a fait un tour d’horizon des relations bilatérales. Avec son collègue algérien, il a évoqué les perspectives offertes après la signature, le 22 avril dernier, à Valence, de l’Accord d’association UE/Algérie et la coopération bilatérale, notamment à travers le dispositif consulaire et culturel français en Algérie. Ces quatre entretiens ont également permis d’évoquer la situation régionale au Maghreb et la construction de l’Union du Maghreb arabe, ainsi que la situation au Proche-Orient. Enfin, avec son collègue égyptien, M. de Villepin a par ailleurs discuté du dossier iraquien. (Il n’y a pas eu de point de fait sur les suites de l’enquête de l’attentat de Djerba ?) Pas à ma connaissance mais il y a eu un tête-à-tête avec le ministre tunisien. (Où se passait la rencontre ?) A Mykonos, en Grèce. (Ont-ils discuté du code de conduite contre le terrorisme?) Oui, mais pas dans les contacts bilatéraux, ce n’était pas l’objet. Le code de conduite était discuté entre les différentes délégations au niveau multilatéral. (La question du correspondant du Monde en Tunisie a-t-elle été évoquée ?) Je ne le sais pas, mais il y a eu une période en tête-à-tête, il faudrait donc que je vérifie. (Le ministère a-t-il une réaction là-dessus ?) Nous suivons toujours les questions de liberté de la presse avec beaucoup d’attention dans tous les pays et ceci vaut donc aussi pour un pays ami comme la Tunisie. Nous sommes toujours attentifs à ce que les journalistes puissent faire leur travail. (Est-ce que de M. de Villepin a eu le temps de discuter ?) La réunion s’est poursuivie ce matin. On a eu les deux premières sessions hier matin. L’une le matin sur la discussion politique et le dîner Proche-Orient. Ensuite, l’après-midi, on a eu toute la session sur le dialogue des cultures et des civilisations. Je vous recommande la lecture du discours du ministre sur le site Internet. La discussion s’est poursuivie aujourd’hui dans la matinée. En principe, il n’y a plus de difficulté. C’est un code de conduite présenté à l’initiative de la présidence. |
Pour la 1ére fois, un groupe tunisien (inconnu jusqu’ici) est cité sur la liste des groupes terroristes du département d’état américain !! |
State US adds more Islamic militants to terrorism watchlist22.05.2002 10.00am Washington – The United States is showing its determination to crush even the most obscure forms of violent Islamic militancy following the September 11 attacks, adding eight groups in three continents to a watchlist in its annual report on terrorism in 2001. The additions signalled fears of militant tentacles reaching across Africa and Asia and into Western Europe. It also showed the complex nature of the war on terrorism launched by Washington after the airline attacks, which killed more than 3000 people in New York, Pennsylvania and Washington. The list of « other terrorist groups » added several names whose activities were not new but which did not appear in the 2000 report before the attacks. Collectively the new names have members as far afield as Afghanistan, Bangladesh, Indonesia, Libya, Malaysia, Pakistan and Kashmir, the Philippines, Somalia, Turkey, Western Europe and Yemen, the report, also published on the State Department’s website www.state.gov, said. Among new additions were groups the report said sought to impose Islamic regimes, including one in Libya that claimed responsibility for an assassination attempt in 1996 against Muammar Gaddafi of Libya, whose country is listed separately in the report as a state sponsor of terrorism. Al Jama’a al-Islamiyah al-Muqatilah bi-Libya, whose members have mostly fled to Middle Eastern and European states, sees Gaddafi’s government as un-Islamic and has ties to the al Qaeda group led by Osama bin Laden, accused of masterminding the September 11 attacks, the report said. With 2000 members and some reserve militias, al-Ittihad al-Islami has attacked Ethiopian forces and Somali factions and is believed to have launched bomb attacks in public places in 1996 and 1997 in its fight for an Islamic regime in Somalia, the report said. Harakat ul-Jihad-I-Islami in Pakistan and Kashmir was founded in 1980 in Afghanistan to fight against Soviet forces but now attacks Indian targets in its fight for the accession of Kashmir to Pakistan and trained its members in Afghanistan until US forces attacked al Qaeda training camps last year, it said. Harkat ul-Jihad i-Islami/Bangladesh seeks to impose an Islamic regime in Bangladesh and has several thousand members, the report said. The Islamic Army of Aden has expressed support for bin Laden and bombed and kidnapped targets to promote its goals of overthrowing the government and launching operations against US and other Western interests in Yemen, the report said. Kumpulan Mujahidin Malaysia seeks to build an Islamic state of Malaysia, Indonesia and the southern Philippines and to overthrow the government of Prime Minister Mahathir Mohammed, it said. The Tunisian Combatant Group wants to establish an Islamic government in Tunisia and targets Tunisian and Western interests with areas of operation in Western Europe and Afghanistan, the report said. Turkish Hizballah arose in the late 1980s in the response to atrocities against Muslims in southeastern Turkey where the group seeks to establish an independent Islamic state, it said. The watchlist of groups considered to be active recently is separate from a list of « foreign terrorist organisations » which is updated under US law on an ongoing basis when a threat to American interests is established, leading to visa and financial sanctions against members and supporters.
ET VOICI LES DETAILS DE L’INFORMATION FOURNIE PAR LE RAPPORT ANNUEL DU DEPARTEMENT D’ETAT AMERICAIN SUR CE GROUPE:
|
Tunisian president’s party urges voters to extend his rule |
by Hamida Ben Salah
TUNIS, May 22 (AFP) – The party of long-time President Zine El Abidine Ben Ali has urged the electorate to vote ‘yes’ in Tunisia’s first-ever referendum Sunday to change the constitution and allow him to stay in power for a fourth five-year term. In vigorous campaigning throughout this north African country, the Constitutional Democratic Rally (RCD) has hammered home its « vote yes » message to some 3.6 million Tunisians eligible to cast their ballot in the plebescite. At meetings, rallies and in radio and television messages since the referendum campaign began nearly two weeks ago, the RCD has sought to « explain … the extent to which the reforms will lay the foundation for Tunisia’s future. » The changes have met only token opposition in this country which has long been accused of suppressing political and press freedoms by international human rights organisations. Tunisia’s parliament, seen as a rubber-stamp body in which Ben Ali’s RCD holds 148 of the 182 seats, last month overwhelmingly approved the bill to change the 1959 constitution. Only five lawmakers from the opposition Ettajdid Movement voiced reservations, but their party has since done an about-face and joined three other opposition movements in urging voters to approve the reforms. On May 12, Ben Ali said in a speech that amending the constitution would « modernise the structure of the legislative power » by creating a second parliamentary chamber. It would also introduce a two-round presidential vote and allow the country’s ruler to run for an unlimited number of terms, provided he is not over 70-years-old, the age-limit fixed by the current constitution for the head of state. If the referendum is passed, 65-year-old Ben Ali could stay in power for another five years. Under the present constitution, he would have to stand down when his third term ends in 2004. When Ben Ali floated the idea of constitutional reforms last November as he marked his 14th year in power, he quickly drew hostility from opposition members who saw it as a bid to extend his grip on power. An opposition grouping that opposes the changes has openly called for a boycott of Sunday’s vote, which it says aims mainly at allowing Ben Ali to manipulate the constitution to give himself another mandate. Other critics have called the reforms an attempt to install a system of presidency and immunity from prosecution for life. The RCD in September designated Ben Ali as its candidate for the 2004 presidential election. Since then, a variety of associations and organizations have endorsed him, some even called for a new life presidency to allow Ben Ali to continue guiding the country’s transition to full democracy. Ben Ali first came to power in 1987, when he ended the senile Habib Bourguiba’s 30-year grip on power in a bloodless coup. Bourguiba, who died aged 96 in 2000, acquired the title « president for life » under a constitutional amendment in 1975, a measure Ben Ali had removed from the books. Ben Ali stood as the sole candidate in presidential elections in 1989 and 1994, so Tunisia did not get its first taste of multi-party democracy until its last elections, in 1999. That vote was seen as a trial balloon for multi-party politics. But Ben Ali faced only token resistance from two challengers and won with 99 percent of the vote. The European parliament said on May 18 that it would send a team of observers to the vote. AFP |
Démocratie et référendum… à la tunisienne |
Selon le quotidien « Le Renouveau », les Tunisiens accueillent avec enthousiasme une réforme constitutionnelle permettant au président Ben Ali de se faire réélire à vie. Un caricaturiste parle du président « Bénavi ». Qui croire ?
Les Tunisiens se préparent à toiletter leur Constitution. Sur les soixante-dix-huit articles qu’elle contient, trente-neuf seront modifiés si, dimanche 26 mai, à l’issue du référendum – une première dans le pays -, les électeurs approuvent les changements proposés par le président Zine El Abidine Ben Ali. Les partisans du « oui » glisseront une feuille blanche dans l’enveloppe, les autres un bulletin noir.
Organe officiel du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) au pouvoir, Le Renouveau, l’un des quatre quotidiens francophones du pays, est parti en campagne. « La fête est à son comble dans toutes les régions du pays qui accueillent la campagne explicative relative au référendum sur le projet de réforme constitutionnelle. Villes et villages, dans chaque coin et recoin de la République, se sont parés des plus beaux apparats pour annoncer d’une seule voix : « Oui à la réforme, oui à la République de demain » », écrit le journal, qui consacre l’essentiel de ses pages à cette « échéance historique capitale ». Les ministres, qui sont aussi des dirigeants du parti, vont partout porter la bonne parole puisque c’est « au peuple tunisien que le président Ben Ali dédie la quintessence de la réforme constitutionnelle qu’il propose par référendum ». A Tunis, où il tenait un meeting, le ministre de la défense a « exhorté toutes les forces vives du pays à s’acquitter de ce devoir national afin d’assurer la continuité de la marche glorieuse de la Tunisie ». Intervenant en province, celui du tourisme a rappelé que le référendum s’inscrivait dans les « nobles valeurs du projet de société annoncé par le changement », terme qui renvoie à l’arrivée au pouvoir de Ben Ali, en novembre 1987 ; à Paris, devant les Tunisiens à l’étranger, un autre ministre a vanté la « vision prospective du chef de l’Etat et sa volonté de garantir un avenir radieux et prospère pour la Tunisie ».
« Avenir radieux » Les Tunisiens sont mobilisés et enthousiastes, à en croire le journal. Au Bardo, un quartier historique de la capitale, la campagne de sensibilisation lancée par des militantes de l’Union nationale de la femme avait des allures festives. Alors que les artères alentour « regorgeaient de passants et de véhicules en tout genre, l’orchestre a entonné l’hymne national accompagné par les voix des présentes et des présents résonnant à des dizaines de kilomètres à la ronde, attirant l’attention de tous ». La photo qui accompagne l’article donne mal la mesure de l’événement : on ne voit qu’une cinquantaine de personnes, debout autour d’une table, en train d’écouter un orateur. Le journal du RCD ne s’attarde pas à faire l’exégèse des amendements proposés par le président. Alors que l’opposition dénonce à longueur de communiqués publiés en France une réforme qui vise uniquement, selon elle, à lui permettre de se présenter pour un quatrième puis un cinquième mandat, Le Renouveau met en avant « la promotion et le développement de l’édifice des droits de l’homme » qui animent, selon lui, la démarche de M. Ben Ali. Le seul à oser aborder dans le journal la question du mandat présidentiel est un universitaire, Riadh Saâda, diplômé de l’Académie internationale de droit constitutionnel : « Dire que le projet de réforme constitutionnelle a pour but de permettre au président de la République de pouvoir se représenter aux élections présidentielles de 2004, c’est n’avoir pas compris les finalités véritables de ce grand projet de réforme », affirme-t-il. De surcroît, « nous devons savoir ce que nous voulons et ne pas prôner, en même temps, une chose et son contraire. Comment revendiquer un système démocratique fondé sur la souveraineté populaire et penser s’opposer à une réforme qui ne fait que (…) répondre à la volonté du peuple ? Devons-nous tourner le dos à cette volonté, tout simplement pour préserver un texte qui se doit d’être l’expression même de cette volonté ? » Un caricaturiste maghrébin préconise pour sa part de ne plus parler du président Ben Ali, mais « Bénavi », pour président à vie. Jean-Pierre Tuquoi Sur Internet : www.tunisieinfo.com/indexrenouveau.html • ARTICLE PARU DANS LE MONDE DU 23.05.02
|
L’opposant Sadri Khiari qualifie de « putsch masqué » la réforme constitutionnelle en cours en Tunisie |
Sadri khiari, 44 ans, est une figure originale de l’opposition tunisienne. Artiste peintre, intellectuel et militant politique – il se dit trotskiste -, il est membre de deux associations considérées comme illégales dans son pays : le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) et RAID (Attac-Tunisie). Cela fait presque deux ans qu’il ne peut plus quitter le territoire tunisien, pour des raisons qui ne lui ont jamais été notifiées. Pour protester contre cette situation, Sadri Khiari a observé une grève de la faim en juin 2001. Résultat : il a récupéré son passeport, mais, à chaque fois qu’il se présente à l’aéroport de Tunis-Carthage, il se voit refoulé au motif qu’il serait l’objet de poursuites judiciaires.
« Malgré mon insistance, je n’ai jamais pu voir son dossier. On le prive du droit de voyager sans aucune base légale », s’exaspère son avocate, Radhia Nasraoui, tandis que Nejib Hosni, un autre avocat renommé – et harcelé par le régime – parle de « procédure fantomatique » destinée à « faire payer »à Sadri Khiari ses activités associatives, et en particulier son déplacement à Paris, au début de l’année 2000, pour présenter le premier rapport du CNLT. Ce document, qui dressait la liste des violations des libertés en Tunisie, donnait les noms de 47 tortionnaires toujours en exercice ou impunis et abordait, pour la première fois, la question de l’instrumentalisation de la justice par le Palais de Carthage, allait constituer un événement. « Sadri Khiari est un homme de principes, mais c’est aussi quelqu’un de brillant, avec des analyses percutantes. C’est en cela qu’il est redoutable et redouté par le régime. Par exemple, il n’aborde pas seulement la question des droits de l’homme, mais la réalité du supposé « miracle économique » tunisien », explique Fathi Chamkhi, porte-parole de RAID et enseignant à l’université de la Manouba, à Tunis. Fait inédit : le conseil d’administration de l’université Paris-VIII a décidé, le 22 mars, par un vote à l’unanimité, de se déplacer à Tunis dans les semaines à venir pour permettre à M. Khiari de soutenir sa thèse en sciences politiques, qui porte sur « Marx et l’Etat : la notion de bonapartisme ». Reste encore à trouver le lieu où pourra se tenir la soutenance. Jusqu’à présent, les facultés sollicitées à Tunis ont répondu avec embarras qu’elles ne souhaitaient pas accueillir l’opposant et son encombrant jury.
« PRIS POUR DES IMBÉCILES » L’histoire de Sadri Khiari est symptomatique de la situation qui prévaut en Tunisie, pourtant cautionnée par nombre d’hommes politiques français. Alors que le président Ben Ali est en train de se doter des moyens constitutionnels de rester au pouvoir jusqu’en 2014 , et que l’opposition tunisienne tout entière s’en alarme, Philippe Séguin, ancien président du RPR et de l’Assemblée nationale, a récemment, une nouvelle fois, vanté les mérites du Palais de Carthage. Dans une interview accordée au quotidien gouvernemental La Presse, le 7 avril, M. Séguin a déclaré que « beaucoup de Français -avaient- pris conscience du caractère positif de l’expérience tunisienne » et affirmé que « la réforme constitutionnelle -avait- été largement débattue, en particulier à la Chambre des députés ». Sadri Khiari, lui, qualifie la réforme en cours de « putsch masqué ». En Tunisie, elle suscite « l’ironie ou le scandale », ne serait-ce que parce qu’elle prévoit d’accorder au président Ben Ali l’immunité judiciaire à vie. Mais surtout, « elle nous humilie profondément, en nous donnant l’impression d’être pris pour des imbéciles », observe M. Khiari. Il relève, pour sa part, deux évolutions en Tunisie : d’une part, la radicalisation des courants les plus modérés de l’opposition, convaincus à présent que le régime n’est « pas réformable » et que « la rupture est la seule option » ; d’autre part, « l’appauvrissement idéologique » de la lutte menée par les démocrates, tout à leur combat quotidien pour conserver les quelques espaces de citoyenneté arrachés au régime. Florence Beaugé ARTICLE PARU DANS LE MONDE DU 23.05.02
|
CPR : La campagne contre la présidence et l’immunité à vie. |
المؤتمر من أجل الجمهورية
حتى تتحقق السيادة للشعب والشرعية للدولة والكرامة للمواطن
Référendum contre la souverainetéLe despotisme dans son statement la plus absolue se traduit par la volonté de se substituer à l’Etat et à sa souveraineté. L’histoire nous fournit de multiples Contrairement à Louis XIV qui avait la grandeur de la France comme objectif, Ben Ali réinstaure le tribalisme dans son statement la plus mercantile et la plus abjecte. Il vide l’Etat de toute sa substance et par la même s’installe au-dessus de toutes les institutions. Les composantes de la souveraineté sont tour à tour mises sous tutelle à commencer par le «territoire ». Le clan Ben Ali s’était déjà illustré S’en est fini de cette deuxième composante de la souveraineté. Soit, mais il reste encore le « Gouvernement », vous ne pouvez pas dire qu’il n’y a pas de gouvernement, attention pas de mauvaise foi! Je m’incline, je cède, je plie devant l’irréfutable, effectivement il y a un gouvernement, j’ai dit fantoche? Ca m’a échappé, ça doit être mon sub-conscient qui me joue des tours, oui bien sûr on a un Premier ministre qui mène sa politique, et qui conduit le gouvernement en toute indépendance, il nomme ses ministres et décide des orientations économiques et politiques du pays. Les Ministres aussi sont indépendants et mettent en œuvre leurs projets et ne sont redevables qu’au peuple. Ils rendent des comptes aux députés tous les ans. Ils sont tellement gentils qu’à chaque fois qu’ils lancent un projet ils mettent le label « projet présidentiel » dessus, en reconnaissance à leur gourou. La souveraineté de l’Etat est ainsi réduite à la souveraineté d’un despote qui s’apprête à enterrer la République pour que règne sa RIPOUBLIQUE. Hedi Ben Salah Membre du Congrès Pour la République |
FIÉVRE ÉLECTORALE À TUNIS |
Correspondance spéciale de Tunis
Omar KHAYYAM Lorsque le taxi me dépose au milieu de la Place Jeanne d’Arc aux alentours de quatre heures de l’après midi, il me faut quelques minutes pour réaliser ce qui est en train de se passer sous mes propres yeux. Un meeting improvisé se tient dans le petit jardin public devant l’ambassade tchèque. Un orateur juché sur l’un des bancs publics harangue une foule de plus en plus dense de curieux. Comme il fallait s’y attendre, le thème de son discours est le référendum populaire du 26 mai. Il appartient au «front du refus» et il essaye de convaincre son auditoire de voter NON à l’amendement de la Constitution. Débarquant directement de la paisible ville de Mahdia, jamais je ne me serais attendu à voir Tunis aussi animé et agité par la fièvre constitutionnelle. La scène de la Place Jeanne d’Arc n’est qu’une petite goutte de ce gigantesque océan électoral dans lequel nage notre glorieuse capitale. Le parc du Belvédère m’offre un spectacle grandiose. Presque à chaque coin de notre Hyde Park se tient une réunion spontanée. Des tribuns, juchés sur des tabourets ou des troncs d’arbre interpellent les petits groupes de curieux qui se forment autour d’eux. Les orateurs partisans du OUI sont aussi nombreux que ceux du NON et leurs discours improvisés donnent lieu à des discussions on ne peut plus animées. Tunis vibre intensément au rythme du carnaval préélectoral. Presque à chaque coin de rue de la capitale, des militants du RCD et de l’opposition distribuent aux passants des manifestes et des contre-manifestes. Dans les grandes stations de bus et de métro des militants des deux camps offrent des T-shirts gratuits portant des slogans anti- ou pro-Ben Ali, selon la tendance politique des ces militants. L’avenue Habib Bourguiba est l’épicentre du tremblement de terre référendaire qui fait bouger toute la ville. Des dizaines de stands aux couleurs des partis de l’opposition et du parti au pouvoir sont alignés le long de cette artère-symbole de Tunis. Les représentants des différents partis utilisent des mégaphones pour se faire entendre au milieu des dizaines de milliers de Tunisois venus prendre leur bain de foule préélectoral. Une banderole gigantesque surplombe le stand de kaws el karama : BEN ALI 15 ANS BASTA! Le stand du P.C.O.T. – Parti communiste ouvrier tunisien, quant à lui, distribue aux passants un brûlot signé Hamma Hammami portant le titre provocant : BEN ALI OUT! A quelques mètres du stand « rouge », le RCD a dressé une tente mauve dont l’entrée est décorée par une banderole démesurée : BEN ALI POUR L’ETERNITE. J’entends des cris de manifestants qui viennent de loin, accompagnés de chants et de musique. Je cours pour rejoindre la manifestation qui rassemble des dizaines de milliers de participants. L’avenue de la Liberté est pleine à craquer. Des vagues humaines successives inondent l’avenue fermée à la circulation automobile. La foule scande à l’unisson un slogan improvisé: « لا, لا و ألف لا» ( NON, NON ET MILLE NON). Je vois des dizaines de portraits de Ben Ali en tenue rayée de prisonnier, d’autres montrant un Zine coiffé d’un sombrero mexicain avec l’inscription : ADIOS GENERAL! Des étudiants de la faculté des lettres chantent en espagnol : EL PUEBLO UNIDIO JAMAS SERA VENCIDO (le peuple uni ne sera jamais vaincu). A la tête du cortège une camionnette diffuse des chants révolutionnaires de cheikh Imam et de Marcel Khalifa.Quelques centaines de mètres plus loin se tient le grand rassemblement du RCD à l’avenue de Carthage. Des milliers de béni-oui-oui répètent OUI OUI à l‘infini. Une voiture de couleur mauve diffuse le grand hit de la campagne pro-benalienne « يا لايمي عالزّين ما نصبرشي». Sept photos géantes de Ben Ali regardent les RCDdistes des quatre coins de l’avenue. Des militants en transe chantent à plein gosier : «بن علي إلى الأبد, بن علي ما كيفو حدّ».Les deux flots humains qui sillonnent la capitale, comparables à deux fleuves géants qui suivent des cours différents, coulent avec fluidité mais ne se heurtent pas. Les services d’ordre des deux camps, ceux du OUI et ceux du NON, sont impeccables. Pas le moindre débordement. La police se contente d’observer de loin les participants à ce grand carnaval printanier. Un tableau lumineux placé au milieu de l’Avenue Bourguiba indique en permanence les derniers résultats des sondages d’opinion gouvernorat par gouvernorat. Les cafés, les bars, les restaurants et même les hammams sont le théâtre de discussions politiques interminables et passionnées. La radio nationale consacre les deux tiers de ses programmes à des confrontations en direct entre les tenants du OUI et ceux du NON. Chaque soir la télé diffuse une série de sketches électoraux, financée par l’opposition, qui porte le titre : « كلمة لا ما تجيب بلاء». Des millions de téléspectateurs attendent impatiemment un débat en direct qui opposera le président sortant Ben Ali au chef de l’opposition Moncef Marzouki.A mesure que le jour J approche, la fièvre monte à Tunis et il suffit d’un oui ou d’un non pour que les résultats des sondages penchent dans une direction ou l‘autre. Certains observateurs n’écartent pas un scénario comparable à celui de la dernière élection présidentielle américaine où quelques centaines de voix peuvent déterminer le résultat du scrutin. D’après les journaux d’aujourd’hui, si la révision de la constitution est refusée par le peuple, le général Ben Ali annoncera son départ dès le 27 mai. Qui sera, dans ce cas, le nouveau locataire de Carthage ? Certainement, c’est le peuple qui en décidera. عــــــــمـــر الــخــــــيّــــــــام الثلاثاء، 10 ربيع الاول، 1423 |
BOYCOTTER LE TOURSIME TUNISIEN : Démarche insensée ! |
Un petit soupir de soulagement après la lecture de l’article de « BALHA BOUJADI » qui répond à la dernière initiative désastreuse de M SFAR appelant au Boycott du Tourisme en Tunisie… En effet, son initiative et ses articles n’ont cessé de m’étonner et de me choquer jusqu’à l’indignation ainsi que tous les Tunisiens de mon entourage.
Il voulait certainement se distinguer sur la place parisienne qui témoigne ces derniers temps d’une inflation de collectifs, associations, comités et autres luttant directement ou indirectement contre le régime de ZABA mais malheureusement il s’est distingué par une démarché absurde et insensée. M SFAR a fait le raisonnement simpliste qui veut que le régime du despote ZABA ne pourra s’effondrer qu’une fois le peuple tunisien sorti dans les rues détruisant tous sur son passage y compris le régime en place. Et partant du constat que le peuple tunisien est de de nature pacifiste et peureuse, il a conclu que seule la faim et la misère provoquées par une crise économique durable fera bouger le peuple tunisien.Il faut noter que la perspicacité opportuniste de M SFAR qui a fait
cette trouvaille juste après l’attentat de Djerba… Je ne vais pas m’attarder que les conséquences économiques et sociales de cet éventuel boycott, M ‘BLAHT BOUJADI’ en a donné un bon aperçu
Saches M SFAR, que l’expérience (du moins dans le monde Arabe) a montré que le boycott ne fait que conforter les dictateurs (IRAK, Libye,..) et accentuer la misère des peuples
Saches également que précipiter le changement démocratique par le biais d’une crise économiques aura des conséquences incertaines et non maitrisées pouvant amener au pouvoir quelqu’un de pire que Zaba, ou un régime militaire par exempleSaches égalmement que tu le veuille ou non qu’aucun tunisien à ma connaissance ne voudra d’une démocratie construite sur des épaves
Bref, autant continuer la lutte démocratique et laisser le temps au peuple tunisien de construire et parfaire sa conscience politique et à l’opposition d’apprendre le jeu démocratique…
La durée de vie du régime actuel est comptée…La fin du regne ZABA est bien proche…ce qui inquiète le plus c’est la suite…la scène de l’opposition tunisienne (crédible bien évidemment) grouillent d’âmes au tempérament ‘destructeur’ et c’est bien normal dans le contexte actuel…mais bientôt il faudra davantage de ‘constructeurs’, de rassembleurs et de visionnaires…
J’espère bien que M SFAR soit en mesure d’ajuster son tir (dans le cas ou il voudra absolument maintenir son initiative) pour ne cibler que la Mafia et son parrain plutôt qu’un peuple tunisien qui pour la plupart ne fait que vivre pour ne pas dire survivre…
Cordilament
Kacem kamel |
Article publié dans la presse allemande. Il parle de la chute des réservations des touristes allemands pour la destination Tunisienne. Ceci peut être du à l´attentat- et l´alternative à cette région
|
Statt im Jet im Auto in den Urlaub düsen
Empfindliche Einbußen bei den Flugpauschalreisen. Tunesien bricht ein. Größter Hit ist heuer Kroatien. Urlauber organisieren Fahrt in den Urlaub selbst. Vom Selbstfahrertrend könnte das Urlaubsland Österreich profitieren. Incomingbüro Eurotours verzeichnet bei den Buchungen einen Österreich-Boom.
VON ELISABETH TSCHERNITZ-BERGER D ie Wetterfrösche sagen für heuer einen heißen Sommer voraus, doch für die Reisebranche könnte er zur Zitterpartie werden. Die Unsicherheit nach der Euro-Umstellung, Nachwehen des 11. September und die Konjunkturdelle könnten die Urlaubslust empfindlich dämpfen und der Branche Einbrüche bescheren. Die großen Reiseveranstalter wie Neckermann, TUI und Österreichisches Verkehrsbüro klagen über einen flauen Buchungs-Frühling und trösten sich damit, dass nach einem schlechten Saisonstart meist ein starker Herbst folgt (und umgekehrt). « Die langjährige Erfahrung zeigt uns mit Regelmäßigkeit diese Schwankungen », erklärt der Fachverbandsobmann der Reisebüros Edward Gordon.Bereits im Jänner – die Zeit, wo die neuen Kataloge durchgeblättert und die ersten Urlaubsentscheidungen getroffen werden – zeichnete sich die Flaute ab. « Der Jänner war ein Desaster », bestätigt der Sprecher des Verkehrsbüros Andreas Zenker. Im Frühjahr konnte der Rückstand zwar wieder etwas aufgeholt werden, doch vor allem bei der Flugtouristik sind die Zahlen noch deutlich unter Plan. Franz Tobisch, Geschäftsführer von Neckermann Österreich spricht von einem Minus von zehn Prozent, das sich jedoch am Ende des Jahres – bedingt durch einen logischen Aufholprozess im Herbst – auf etwa sechs bis sieben Prozent einpendeln könnte. Der Einbruch bei der Flugtouristik ist aber kein Indikator, dass die Menschen samt und sonders urlaubsmüde geworden sind. « Es ist eine Verschiebung zu beobachten. Der Markt der Selbstfahrer steigt exorbitant zum Vorjahr. Wer solche Selbstfahrerangebote im Programm hat, wird heuer zu den Gewinnern zählen », sagt Tobisch. Hauptgewinner dieses Trends ist in erster Linie Kroatien. Zenker spricht von Zuwachsraten im Bereich von 35 Prozent. Zu den Trendländern gehören aber auch Italien und Österreich. Am selben Niveau zum Vorjahr segelt die Türkei, während Tunesien (möglicherweise auch bedingt durch den Terroranschlag) starke Einbußen erleiden muss. « Die Konsequenz ist eine Rücknahme der Kapazitäten. Wenn die Kunden ein Reiseziel ablehnen, müssen wir Anpassungen vornehmen », sagt Tobisch. Eine solche « Anpassung » an den Buchungsrückgang ist beispielsweise die Streichung des Fluges von Klagenfurt nach Palma/Mallorca. Tobisch führt das plötzliche Desinteresse an der spanischen Sonneninsel auf die Einführung der Ökosteuer zurück. « In Zeiten wie diesen lässt sich der Konsument neue Steuern, die noch dazu über Nacht eingeführt werden, nicht gefallen ».
Trend. Von dem Selbstfahrertrend könnte das traditionelle Individualtourismusland Österreich profitieren. Die Verkehrsbüro-Tochter Eurotours, der Incomingspezialist der Gruppe, kann auf ein beachtliches Wachstum bei den Österreich-Buchungen im zweistelligen Bereich hinweisen. Noch etwas spricht für den Österreichurlaub: Zukunftsforscher haben einen Wertewandel bei den potenziellen Urlaubsgästen ausgemacht. Das Bedürfnis nach Überschaubarkeit und Individualität gewinnt zunehmend an Bedeutung. Gegenüber Bettenburgen und Anonymität im Urlaubsquartier steigt die Abneigung immer mehr. Ein « Urlaub bei Freunden » könnte daher die Alternative sein, wenn nicht das eintritt, was das deutsche Meinungsforschungsinstitut INRA erhoben hat. Demzufolge wollen 43 Prozent der deutschen Bundesbürger (mit über 60 Prozent wichtigste Österreich-Urlauber) ihr Reisebudget kürzen. http://druck.kleinezeitung.at/kaernten/ARTIKEL?whichone=1209659 |
أمريكا تضيف شمال افريقيا لتحذير بشأن السفر |
واشنطن (رويترز) – أضافت وزارة الخارجية الأمريكية يوم الثلاثاء شمال افريقيا إلى تحذير بشأن السفر إلى الشرق الاوسط قائلة إن الأمريكيين في المنطقة قد يتعرضون للهجوم. والتحذير السابق الذي صدر في الرابع والعشرين من ابريل نيسان اقتصر على منطقة الخليج وشبه الجزيرة العربية.
ولم يذكر التحذير الجديد سبب اضافة شمال افريقيا لكنه اشار الى الهجوم الذي وقع في 11 ابريل على معبد يهودي في جنوب تونس وقتل فيه 21 شخصا بينهم 14 سائحا المانيا.
وقال التحذير « هناك قلق متزايد من ان افرادا ربما يخططون لاعمال ارهابية ضد مواطني ومصالح الولايات المتحدة وكذلك مواقع سياحية يتردد عليها الغربيون في منطقة الخليج الفارسي وشبه الجزيرة العربية وشمال افريقيا. »
وأضاف التحذير قائلا « ينبغي لمواطني الولايات المتحدة أن يتوخوا الحذر في تلك المناطق في الوقت الحالي. »
والتحذير الجديد هو الأحدث في سلسلة تحذيرات وجهت إلى الأمريكيين في الخارج منذ الهجمات الانتحارية التي شنت في الولايات المتحدة في الحادي عشر من سبتمبر أيلول.
22.05.2002 01:15, Reuters |
تراجع التبادل التجاري بين أمريكا والدول العربية
|
دبي، الإمارات العربية المتحدة (CNN)– أعلنت وزارة التجارة الأمريكية في تقرير نشرته الثلاثاء أن قيمة التبادلات التجارية بين أسواقها وأسواق الدول العربية للربع الأول من العام 2002 قد سجّلت تراجعا بقيمة 2.5 مليار دولار مقارنة مع الفترة نفسها قبل عام. وأشارت الوزارة في تقريرها الذي نشرته صحيفة » الحياة » أن قيمة مبادلات السلع والبضائع بين الولايات المتحدة الأمريكية ومجموعة تضم 14 دولة عربية من بينها شركاء تجاريون أساسيون مثل مصر والسعودية والإمارات والكويت، بلغت في الأشهر الثلاثة الأولى من السنة الحالية 9.4 بليون دولار مسجّلة انخفاضا بنسبة 20.7 % عن الفترة نفسها قبل عام. وبلغ حجم هذا التراجع الذي يعتبر الأولى منذ الثمانينات 2.5 مليار دولار. وقد إرتبط تراجع الواردات العربية بتداعيات أحداث الحادي عشر من أيلول / سبتمبر، لكنه ترافق كذلك مع انخفاض قيمة الصادرات العربية بحدة لأسباب أهمها ضعف أسعار النفط الخام في بداية هذا العام بالاضافة إلى تأثر صادرات الدول العربية إلى الولايات المتحدة الأمريكية بقرارات منظمة الدول المصدّرة للنفط أوبك. وذكر تقرير وزارة التجارة الأمريكية أن تسع دول عربية خفضّت وارداتها بنسب متفاوتة ساهمت في إنخفاض القيمة الإجمالية للواردات العربية في الفترة المذكورة بنسبة ناهزت 16 % وبقيمة تصل إلى 750 مليون دولار. وأشار التقرير أن صادرات عشرة دول عربية بينها لبنان والبحرين ومصر وقطر والمغرب وتونس تراجعت إلى مبالغ تراوحت بين 11 و 29 مليون دولار، في حين تراجعت قيمة الصادرات النفطية والغاز بشكل كبير إذ انخفضت صادرات السعودية 3.1 مليار دولار، والجزائر 265 مليون دولار، والكويت 214 مليون دولار والإمارات 173 مليون دولار. |
TUNISNEWS est une liste de diffusion électronique indépendante spécialisée dans les affaires tunisiennes. Elle est publiée grâce à l’aide précieuse de l’association :
Freedoms Friends (FrihetsVanner Fِreningen)
Box 62 127 22 Skنrholmen Sweden Tel/:(46) 8- 4648308 Fax:(46) 8 464 83 21 e-mail: fvf@swipnet.se |
Envoyez et recevez des messages Hotmail sur votre périphérique mobile :Cliquez ici.
Yahoo! Groups Sponsor |
To Subscribe please send an email to: tunisnews-subscribe@yahoogroups.com
To Unsubscribe please send an email to: tunisnews-unsubscribe@yahoogroups.com
Site des archives complétes de la liste de diffusion TUNISNEWS: http://site.voila.fr/archivtn
L’utilisation du service Yahoo! Groupes est soumise à l’acceptation des Conditions d’utilisation et de laCharte sur la vie privée.