Babnet: Tunisie: Le président de la République félicite Mehdi Gharbi Prix Martin Luther King
Agoravox: Tunisie : Les faux leitmotive d’Ennahdha, prélude d’un Coup d’Etat Islamique Constitutionnel !
Donne Ton Avis: Tunisie : Université, front social, rien ne va plus
Kapitalis: Signature, lundi, du mémorandum de la zone de libre-échange Tunisie-Turquie
Business News: Tunisie – La descente aux enfers du gouvernement Jebali
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Gnet: Tunisie, où sont les compétences de « Hezb » Ennahdha ?
La Croix: Reprise du procès « Persepolis » en Tunisie
Tunisie: Le président de la République félicite Mehdi Gharbi Prix Martin Luther King
Samedi 21 Janvier 2012
Le président provisoire de la République Moncef Marzouki a félicité, samedi, le Tunisien Mehdi Gharbi, Prix Martin Luther King 2012.
Décerné chaque année à Stockholm, ce prix récompense les personnes engagées en faveur de la démocratie et des libertés.
Dans une communication téléphonique, le président de la République a félicité Mehdi Gharbi pour son engagement, dix ans durant, à «faire prévaloir la voix de la justice et à défendre les militants à l’époque de la dictature» via son journal électronique tunisnews.
(Source: Babnet le 21 janvier 2012)
Tunisie : Les faux leitmotive d’Ennahdha, prélude d’un Coup d’Etat Islamique Constitutionnel !
Par Salah HORCHANI
Professeur à la Faculté des Sciences de Tunis
1. Les leitmotive du Parti Islamiste Ennahdha
Le mot « leitmotiv » est formé à partir des deux mots allemands « leit » (diriger) et « motiv » (motif) et désigne une phrase, une formule très affirmative, un thème musical,…qui revient à plusieurs reprises dans un discours, dans une œuvre littéraire, musicale,…pour imposer, suggérer,… une idée, une orientation, une sensation,…
Le leitmotiv du Parti Islamiste Ennahdha, usité tous azimuts, par ses Dirigeants, Partisans et Sympathisants, se résume en cette simple phrase : « Nous sommes majoritaires, donc nous décidons » dont une variante, à conclusion implicite, est : « Le peuple nous a choisi, on est investi par la volonté populaire ».
En outre, dans une Interview, parue le 16 janvier 2012 sur le journal Métro-Montréal, Rached Ghannouchi, Président-Fondateur du Parti Islamiste Tunisien Ennahdha, a déclaré :
« Nous avions obtenu une majorité lors des élections de 1989 » ;
en ajoutant :
« Lors des (dernières) élections en Tunisie, au Maroc et en Égypte, les islamistes modérés ont remporté la majorité des suffrages ».
2. Ennahdha gouverne de façon partisane et en solo
Avant d’examiner de plus près la véracité de ces leitmotive et affirmations, qui constituent l’épine dorsale de la stratégie, plus tôt de la tactique, d’Ennahdha, montrons, par des exemples caractéristiques, comment ce Parti apparaît, de plus en plus, comme étant le seul détenteur du Pouvoir et de son Orientation. En effet, ses deux alliés [le Congrès Pour la République (CPR) et Ettakatol] dans la Troïka [ qui est au Pouvoir et qui représente la Majorité à l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), issue des élections du 23 octobre 2011] apparaissent, de plus en plus, comme des figurants et ont de moins en moins leur mot à dire dans les grands choix et décisions qui vont conduire à la Rédaction de la Constitution de la Deuxième République Tunisienne et à façonner la Gouvernance du Pays, pendant la traversée de cette période cruciale, à turbulences et à grands risques. Un premier tel exemple est la main mise des Constituants appartenant au Parti Ennahdha sur les postes clés au sein des Commissions Spécialisées de l’ANC. Un second exemple caractéristique de cette dérive est la nomination, par le seul Premier Ministre et Secrétaire Général d’Ennahdha, Hamadi Djebali, des Responsables des Médias Publics Tunisiens, depuis les Rédacteurs en chef jusqu’aux Directeurs Généraux des Institutions, et ce, sans consulter, ni informer ses Alliés de la Troïka, les Structures Professionnelles et l’Instance Nationale de la Réforme de l’Information et de la Communication, violant ainsi de façon flagrante, les engagements pris par son Parti en matière de Liberté de la Presse. Et c’est grâce à une forte mobilisation de la Société Civile, conduite par le Syndicat des Journalistes, que certaines de ces nominations ont été annulées. N’oublions pas que les Médias Nationaux appartiennent au Peuple : essayer de les mettre au pas en les infiltrant, dans le but de lesinstrumentaliser, est un symptôme de tous les régimes totalitaires.
D’ailleurs, dans son Discours de Politique Générale, prononcé le 22 décembre 2011 devant les Constituants, le futur Premier Ministre, Mohamed Djebali, en intégrant dans son Programme un point spécial relatif aux « Mœurs et à la Conduite Morale », dévoile jusqu’où peuvent aller les prérogatives du Pouvoir selon Ennahdha, en confondant Politique Partisane et Action Gouvernementale solidaire avec ses alliés, et ce, avant le sacre républicain de son Gouvernement. En effet, ce point stipule : « Une profonde et inquiétante détérioration des mœurs et une baisse flagrante des valeurs sont des phénomènes, sans précédent, que nous observons depuis un certain temps. Il est temps et urgent de penser un nouveau système de valeurs pour notre société ».
Il est évident qu’une telle affirmation, chère à Rached Ghannouchi, ne peut être approuvée par les militants du CPR et d’Ettakatol, d’autant plus que sa réalisation nécessiterait la création d’une « Milice des Mœurs et des Valeurs », comme l’ont appliqué, déjà, les Salafistes (à Sejnane, par exemple), et consacrerait Ghannouchi en tant que « Guide Suprême » de la Révolution, Moncef Marzouki, notre actuel Président de la République, serait l’analogue deBani Sadr, premier Président de la République Islamique d’Iran.
Qui plus est, cette affirmation implique, de facto, deux autres inquiétants corollaires. En mettent dans son programme l’établissement d’un « nouveau système de valeurs pour notre société », Ennahdha montre, en premier, qu’elle feint d’ignorer que sa prise des rênes du Pouvoir est provisoire, comme il est dit, explicitement, dans le Titre de la Loi (appelée, aussi, « Mini-Constitution ») qui gère, actuellement, les Pouvoirs en Tunisie, à savoir la « Loi Sur L’Organisation Provisoire des Pouvoirs Publics », « Provisoire » s’achevant avec l’achèvement de la Rédaction de la nouvelle Constitution. D’ailleurs, la dénomination officielle du Cabinet actuel est « Gouvernement Provisoire », dénomination qu’Ennahdha réfute et a essayé, en vain, par tous les moyens, de bannir du vocabulaire des médias. Et, en second, Ennahdha feint d’oublier que la « raison d’être » de ce Gouvernement Provisoire est de gérer les affaires courantes et d’accompagner les travaux de l’ANC, et non de se lancer dans des Réformes Sociétales partisanes.
3. Véracité des leitmotive d’Ennahdha
Passons, maintenant, à l’examen de la véracité des dits leitmotive et affirmations. Sur le total du nombre de sièges à l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), Ennahdha en possède aux environs de 41% ; ce qui implique que les affirmations « Nous sommes majoritaires » et « Le peuple nous a choisi, on est investi par la volonté populaire » sont fausses. Si l’on considère, maintenant, les électeurs inscrits volontairement : 36%, environ, d’entre eux ont voté Ennahdha ; ce qui entraîne que les deux dites affirmations sont encore, un peu plus, fausses. Et, pour terminer, considérons les électeurs potentiels : le pourcentage de ces électeurs qui ont voté Enahdha n’est égal ni à 30%, ni à 25%, il est égal à, environ, 20% ; ce qui montre que les affirmations en question sont archi-fausses.
Que les choses soient claires. Il ne faut pas croire que, par mon analyse, j’essaye de contester les résultats des élections à l’ANC ou la légitimité du Gouvernement : l’ANC et le Gouvernement sont légitimes et tiennent leur légitimité de la Volonté du Peuple et du Suffrage Universel : soutenir le contraire c’est appeler à la rébellion et à la guerre civile. Je voulais simplement rappeler que le Peuple n’a pas voté, majoritairement, pour Ennahdha ; car la majorité c’est (50+x)%, avec « x » un nombre, mathématiquement, strictement positif : Ennahdha est, simplement, le premier vainqueur de ses élections.
Un autre exemple, qui caractérise la relation ambiguë qu’entretient Ennahdha avec la « Théorie des Nombres », se situe dans le cadre d’incidents, oh ! Combien douloureux, indignes d’un pays civilisé, condamnables dans toutes les croyances et dans toutes les spiritualités. La vision de la Vidéo correspondante, qui mérite d’être appelée « la Vidéo de la Honte », m’a plongé dans un état second, dominé, à la fois, par la peur, la honte et la stupeur et a fait disparaître en moi, pendant un instant, ma conviction d’appartenir à un Peuple réputé pour sa Tolérance et son « Bien-Vivre-Ensemble ». Il s’agit des appels à la haine et des slogans racistes à l’égard des Juifs proférés par un groupe de partisans et/ou sympathisants d’Ennahdha qui vociféraient : « Virez les juifs Tuez les juifs ! », « Tuer les juifs est un devoir ! »,…, lors de l’arrivée, le jeudi 5 janvier 2012, d’Ismaïl Haniyeh, Premier Ministre Palestinien à Gaza, à l’aéroport de Tunis-Carthage. Ces incidents ont eu lieu en présence des deux plus hauts Dignitaires d’Ennahdha, Rached Ghannouchi et Hamadi Djebali, qui étaient là pour accueillir le dirigeant du Hamas. Ghannouchi et Djebali n’ont eu aucune réaction, ni manifesté aucune condamnation immédiates. Comme d’habitude, ils ont raté une belle occasion de Pédagogie Politique, en ne condamnant pas, à chaud, l’inacceptable. Ils auraient dû, au moins, rappeler que l’Islam est une Religion de dialogue et de tolérance, comme il est explicité dans plusieurs versets du Coran invitant les croyants à toujours discuter avec bienveillance, essentiellement avec ceux qui ne partagent pas leur point de vue, en citant à la foule, par exemple, le Verset 46 de la Sourate 29 où il est dit : « Lorsque vous discutez avec les Gens du Livre, usez de la plus grande courtoisie » et en lui rappelant que l’expression coranique « les Gens du Livre »désigne, notamment, les Juifs et les Chrétiens.
Qui plus est, il a fallu l’indignation et le tollé général, perceptibles sur les Médias et les Pages des Réseaux sociaux, soulevés par ces incidents, pour qu’Ennahdha, quatre jours après, le jour du départ de Ismaïl Haniyeh (quelle coïncidence !) réagisse par un Communiqué signé par son Président Rached Ghannouchi, paru sur son Site et transmis à l’AFP, affirmant que les juifs deTunisie sont « des citoyens à part entière avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres » et attribuant ces incidents à « un groupe d’individus ne dépassant pas les doigts d’une seule main »(sic) ; alors que le Journal le Temps, dans son édition du dimanche 8 janvier 2012, a écrit « Des dizaines de jeunes ont scandé des slogans anti-juifs… ».Pour départager ces deux estimations, j’invite le lecteur à visionner la « Vidéo de la Honte », dans le Lien ci-dessous, et à donner sa propre estimation du nombre d’individus qui renchérissaient en chœur aux appels à la haine du sinistre Soliste.
Ce qui montre que les Islamistes, en Politique ne savent pas lire et interpréter les nombres. En particulier, ils ne savent pas ce que c’est qu’« une Majorité ». Ce qui explique, peut-être, leur action au sein de l’ANC où ils se comportent comme étant un Parti qui a, à lui tout seul, la Majorité. Ce qui explique, aussi, leur façon de conduire en solo, au sein du Gouvernement, les Affaires de l’Etat.
4. Composition de l’électorat d’Ennahdha
Dans ce contexte, il convient de souligner, que l’électorat d’Ennhadha n’est pas nécessairement Islamiste. Grosso modo, nous pouvons classifier cet électorat selon cinq types de vote : un vote réellement Islamiste, probablement minoritaire, un vote de sympathisant, un vote de compassion pour ceux qui ont, réellement, souffert sous Zinochet ou sous Bourguiba, un vote sécuritaire ou de restauration de, soi-disant, valeurs et, enfin, un vote de remerciements pour l’agneau offert, lors de l’Aïd-el Kabîr, pour la prise en charge des frais de mariage, circoncision, rentrée scolaire,factures impayées,… Ce vote de remerciements seraient financé, entre autres, par certains pays du Golf, dont le plus généreux serait Qatar, et ce, à travers des Associations humanitaires ou de bienfaisance.
En outre, malgré la répression subie et la clandestinité de leurs activités sous l’ancien régime, les Islamistes sont restés, contrairement aux Modernistes, structurés et présents dans les quartiers déshérités et dans la Tunisie profonde et proches de leurs habitants ; ce qui a permis à leur campagne électorale de couvrir, dès le démarrage, beaucoup de citoyens, campagne qu’ils ont orientée vers les valeurs identitaires, jusqu’à présenter les candidats Modernistes comme étant des athées, des occidentalisés, des buveurs de bière et de vin,…
5. Ennahdha a récupéré la Révolution de Jasmin sans y avoir pris part
Quant à la participation des Islamistes, en général, à la Révolution de Jasmin, tous les Analystes Politiques, tous les Observateurs et tous les Acteurs de terrain sont d’accord pour affirmer qu’ils ont brillé par leur absence lors de toutes les Manifestations et Rassemblements qui ont conduit, le 14 janvier 2011, à la fuite du Dictateur, comme le dit explicitement, par exemple, notre Président de la République actuel, Moncef Marzouki, allié d’Ennahdha dans la Troïka, dans la Vidéo suivante, filmée à la veille de la Victoire, où il déclare que « Les islamistes sont complètement et totalement absents » :
http://videos.tf1.fr/infos/2011/la-…
D’ailleurs, dans la totalité des Vidéos sur la Révolution, filmées avant le 15 janvier 2011, on aperçoit très peu de femmes voilées ; mais, aucun barbu à la salafiste, ni aucun Niqab, ni, non plus, aucun Dirigeant Islamiste n’y figure.
Pour ce qui concerne mon espace professionnel, je peux témoigner qu’avant cette date, les Universitaires Islamistes ( dont Moncef Ben Salem, notre Ministre actuel de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique) ont brillé par leur absence, lors de tous les Rassemblements et Manifestations, organisés contre Zinochet et son Régime, auxquels j’ai participé ; en particulier, lors du mémorable et imposant Rassemblement du jeudi 13 janvier 2011, organisé, au Campus Universitaire de Tunis El Manar, par la Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, sur l’Esplanade de La Faculté de Droit et des Sciences Politiques. C’est avec nostalgie révolutionnaire et, je l’avoue, avec fierté, que je prends la liberté de rappeler, ici, que ce Rassemblement prévu, au départ, au Campus intra-muros s’est transformé, à la fin, à mon initiative, en une formidable Manifestation en dehors du Campus, obligeant les Brigades anti-émeute à déclarer forfait pour nous libérer la sortie. Et ce fut la première Manifestation qui a eu lieu sur le plus long Boulevard du Grand Tunis, baptisé, après la Révolution, « Boulevard Mohamed Bouazizi », le jeune dont l’immolation par le feu, le 17 décembre 2010, devant le siège du Gouvernorat de la ville de Sidi Bouzid, a marqué le début de la Révolution de Jasmin. Ce Boulevard portait auparavant le nom de « Boulevard du 7 novembre », en référence à la date du 7 novembre 1987, jour où le Général Zinochet a renversé le Président Bourguiba, par un « Coup d’Etat Médical ».
Malgré ce handicap, les Islamistes ont su, à merveille, tirer les marrons du feu, en récupérant la Révolution de Jasmin sans y avoir pris part. Et, je l’avoue, tout en leur reconnaissant les souffrances de toutes sortes, les atrocités inhumaines et les exils qu’un grand nombre parmi eux ont subis, sous les Régimes de Zinochet et de Bourguiba, je suis toujours estomaqué chaque fois que j’entends ces néo-révolutionnaires discourir sur notre Révolution. A l’opposé, les Modernistes, qui ont, également, subi des souffrances de toutes sortes, des atrocités inhumaines et des exils sous les Régimes de Zinochet et de Bourguiba, furent, quant à eux, une des composantes du fer de lance de la Révolution.
Pour ce qui concerne le dédommagement des victimes, toutes orientations politiques et toutes spiritualités confondues,qui ont fait les frais, dans leur vie et dans leur chair, des régimes de Bourguiba et de Zinochet, je pense qu’il est « convenable » que la Nation les dédommage à la hauteur, sinon plus, des souffrances subies. Mais, je pense qu’il est « blâmable » que la Nation fasse les frais, dans la Réalisation des Objectifs de sa Révolution, de l’incompétence ou du déséquilibre psychique de certains des dites victimes qui, pour dédommagement, sont portés aux plus hautes responsabilités de l’Etat. Dans ce qui précède, j’ai employé les adjectifs « convenable » et « blâmable » en référence à l’une des Recommandations les plus omniprésentes, à travers tout le Coran [que l’on peut trouver, par exemple, dans le Verset 17 de la Sourate 31, et ce, sous forme de Conseil donné par Luqmân à son fils], qui dit : « Prescris le convenable et proscris le blâmable ».
6. Conclusion et Appel au CPR et Ettakatol
Aussi, nous pouvons conclure, à la lumière de l’Actualité et à la lumière de ce qui précède, que la façon des Islamistes de conduire, actuellement, les Affaires de la Nation, en essayant de gouverner, de plus en plus, en solitaire, et ce, sans être investis d’aucune majorité, s’apparente à un Coup d’Etat Constitutionnel.
Il est donc urgent que le CPR et Ettakatol, fervents militants, pendant les décennies obscures passées, de la Démocrite et des Droits de l’Homme, renouent avec leurs Valeurs originelles et retrouvent leurs fondamentaux pour stopper, par tous les moyens, y compris par la désintégration de la Troïka, et avant qu’il ne soit trop tard, cette dérive Islamiste.
Sinon, au vu de la complicité d’Ennahdha, de plus en plus criante et qui va crescendo, avec les Salafistes, le CPR et Ettakatol feront, in fine le jeu des Islamistes les plus radicaux et seront, devant l’Histoire, les complices responsables de l’Installation sans retour, dans notre Pays, d’une Dictature Théocratique Brune-Verte.
Source: ”Agoravox” Le 21-01-2012
Lien. http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/tunisie-les-faux-leitmotive-d-108401
Tunisie : Université, front social, rien ne va plus
Les mouvements de protestation risquent de paralyser l’économie du pays et entraver le fonctionnement des services publics.
Cinq étudiantes ont entamé une grève de la faim hier mercredi à Tunis pour revendiquer le port du niqab durant les examens, faisant monter d’un cran la tension à l’université quand dans le même temps resurgit la contestation sociale en province.
La grève a été annoncée à la presse par Mohamed El Bakhti, porte-parole d’un groupe salafiste très actif à la Faculté des Lettres de la Manouba. Selon lui, les cinq étudiantes observeront une grève «illimitée» en dehors de la faculté, dans un «lieu privé sous surveillance médicale». Pendant ce temps, a-t-il ajouté, le groupe poursuivra son sit-in de protestation dans l’enceinte de l’établissement. Le doyen de cette faculté, Habib Kazdaghli, a indiqué mercredi à l’AFP qu’il allait demander l’évacuation du groupe de protestataires avant le démarrage des examens semestriels prévus le 24 janvier, soit avec trois semaines de retard.
Quatre cours ont été suspendus hier, des salafistes ayant voulu forcer l’entrée en salle de cours d’une étudiante en niqab, interdit par le conseil scientifique de la faculté. «Les conditions d’examens ne seront pas bonnes tant que ce groupe agira impunément sur le campus, perturbant le déroulement des épreuves par leurs discours, chants et appels à la prière par haut-parleurs», a noté le doyen. Ces partisans du niqab avaient occupé les locaux de la faculté, obligeant la direction de l’établissement à suspendre les cours du 6 décembre au 9 janvier.
Par ailleurs, la presse a fait état de violences à la faculté des Lettres de Sousse (140 km au sud-est de tunis) entre des étudiants islamistes et leurs camarades de gauche, ces derniers observant un sit-in pour réclamer une bourse. A Jendouba (nord-ouest de Tunis), l’une des nombreuses régions touchées par le chômage, où la contestation s’amplifie, trois gendarmes ont été blessés et leur véhicule endommagé mercredi par des pierres lancées par habitants, lorsqu’ils ont tenté de dégager une route bloquée par des lycéens en colère. D’autre part, plusieurs villes tunisiennes connaissent ces derniers jours des mouvements de protestation d’ordre social qui se sont transformés parfois en actes de saccage.
A Siliana, dans le centre du pays, plusieurs localités sont paralysées par un mouvement de grève générale. Les protestataires ont bloqué les accès avec des pneus et des barricades. Dans la région minière de Gafsa, une grève générale a été observée au niveau des établissements scolaires, des administrations et des institutions financières et des services. Le président tunisien avait appelé à un contrat social définissant les droits et devoirs de chacun qualifiant les mouvements de grève de «suicide collectif» qui compromet l’économie tunisienne rappelant que plus de 120 entreprises étrangères ont fermé leurs portes au moment ou les investissements étrangers et locaux enregistrent un recul.
Pour sa part, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a mis en garde contre la transformation de ces mouvements de protestation en des actes de pillage qui risquent d’entraver le fonctionnement des services publics.
Source: “Donne Ton Avis” Le 21-01-2012
Lien: http://www.donnetonavis.fr/tunisie-universite-front-social-rien-ne-va-plus.html
Signature, lundi, du mémorandum de la zone de libre-échange Tunisie-Turquie
A l’occasion de sa visite en Tunisie au début de la semaine prochaine, le ministre turc de l’Economie, Zafer Çaglayan procédera à la signature du projet de mémorandum d’entente sur la zone de libre-échange entre la Tunisie et la Turquie.
Il s’agit d’un mémorandum d’entente entre le gouvernement tunisien et son homologue turc portant sur une coopération dans le domaine des zones de libre échange, dont le texte final n’est pas encore finalisé, mais qui devrait être fait une fois les négociations en cours aboutissent.
La date de la signature est fixée pour lundi, en marge des travaux d’une journée de partenariat turco-tunisienne, le 23 janvier, à l’hôtel Golden Tulip à Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis.
Venant à la tête d’une délégation d’une trentaine d’hommes d’affaires, le ministre turc prendra aussi part à un forum d’investissement et de commerce, organisé par la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect).
Les hommes d’affaires composant la délégation turcs sont de différents profils, mais essentiellement spécialisés dans le bâtiment, la construction, le tourisme, l’agriculture, l’agroalimentaire, la machinerie, les composants automobiles, la sidérurgie, l’électroménager, les produits chimiques ainsi que la chaussure, le secteur bancaire, le textile et les produits pétroliers.
Le responsable turc ratifiera avec son homologue tunisien, Mohamed Lamine Chakhari, ministre de l’Industrie et du Commerce, deux autres documents non moins importants. Il s’agit d’un premier document intitulé: ‘‘Décision du Conseil d’Association Turquie-Tunisie n° 1 de 2012’’, soit l’amendement au protocole III concernant la définition du concept de l’origine des produits et les méthodes de coopération administrative. Le second document qui sera également signé est intitulé «Décision du Conseil d’Association Turquie-Tunisie n° 2 de 2012 – amendements aux tableaux A et B du protocole II sur l’échange de concessions sur les produits agricoles».
La journée permettra, par ailleurs, aux responsables tunisiens de présenter aux investisseurs turcs une idée sur l’environnement des affaires et des investissements en Tunisie, le programme d’encouragement pour les investisseurs, les avantages pour les investissements dans le tourisme en Tunisie, le secteur du bâtiment et travaux publics en Tunisie ainsi que les plans d’investissement du pays, ses projets d’infrastructures et de superstructures et l’état des lieu de la coopération et le partenariat avec les pays tiers.
Source: “Kapitalis” Le 21-01-2012
Lien: http://www.kapitalis.com/
Tunisie – La descente aux enfers du gouvernement Jebali
Par Monia Ben Hamadi
Ils ont les compétences, ils ont l’Islam, ils ont les programmes et ils ont les solutions ! « Celui qui a peur de Dieu ne peut que réussir », « l’Islam est la solution, il vont appliquer ses préceptes », « Ils vont éradiquer la corruption et les mauvaises mœurs du pays », des centaines de milliers d’emplois, aides aux plus démunis, finance islamique, éducation islamique, ouverture, AKP, Qatar, argent, morale, travail, famille, patrie, identité, Islam, moutons, mariages, circoncisions… le parti aujourd’hui au pouvoir, à en croire sa campagne électorale, était livré toutes options pour une Tunisie digne, arabe, musulmane et prospère. Les résultats des élections du 23 octobre révélés, la stratégie électorale a visiblement fonctionné et le mouvement Ennahdha, en pole position, se donne la légitimité de gouverner. Un semblant de gouvernement d’intérêt national où le gendre ou le petit préféré, le plus fidèle ou le plus victimisé, aura une place de choix dans la distribution des portefeuilles ministériels. Scandales sexuels, erreurs stratégiques, dissensions au sein de l’alliance ou encore une situation sociale et économique alarmante, la période de grâce dont bénéficiaient Ennahdha et ses alliés se transforme en une chute vertigineuse vers les abîmes de l’impuissance et de l’inaction. Le choix de s’emparer du pouvoir à un moment aussi délicat aura-t-il été judicieux ? La descente aux enfers de ministres passablement affaiblis leur permettra-t-il de gouverner au mieux un pays au bord de la banqueroute ? Une situation périlleuse qui risque d’aggraver les problèmes du pays si les priorités, les stratégies, voire les ministres, ne sont pas révisés… Deux ministres de l’actuel gouvernement et membres du mouvement Ennahdha sont, en effet, en proie à une couverture médiatique quotidienne, non pas pour leurs actions au sein de leurs ministères respectifs, mais pour des faits qui relèvent de leur vie privée. La politique, comme dans de nombreux pays démocratiques, c’est aussi une histoire de règlements de comptes, de coups bas et d’étalage, sur la place publique, de la vie personnelle de ces personnes qui ont choisi d’exercer le pouvoir, et une personnalité publique, quelle qu’elle soit, ne peut qu’en assumer les conséquences. Le premier scandale aura été celui de Noureddine Bhiri, actuel ministre de la Justice. A l’occasion du premier anniversaire de la Révolution, le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, s’est octroyé le pouvoir de gracier plusieurs milliers de détenus. Mais voilà que parmi eux, plusieurs auraient été emprisonnés pour des crimes sexuels, dont le frère de M. Bhiri, accusé d’actes de pédophilie. La mère de la victime a, d’ores et déjà, fait part de son indignation quant à cette libération, de même que les habitants du village dont elle est issue. Le deuxième scandale et celui qui aura fait couler le plus d’encre, malgré le fait qu’il n’ait été dévoilé et diffusé en masse que très récemment, personne, y compris la presse étrangère, ne sera passé à côté. Il s’agit évidemment de la vidéo scabreuse impliquant Ali Laârayedh, avec un autre détenu, dans l’intimité de sa cellule de prison, au début des années 90. La classe politique et la société civile ont, naturellement, apporté leur soutien au ministre de l’Intérieur, s’indignant de ces méthodes de l’ancien régime et affirmant la non-authenticité de la vidéo. D’autres, dont des proches du parti islamiste, ne nient pas la véracité de la vidéo mais affirment qu’Ali Laârayedh aurait été drogué, et d’autres enfin, plus virulents et moins magnanimes, assurent que la vidéo est authentique et que M. Laârayedh n’était pas drogué mais qu’il a tout simplement été piégé. Pour lever le doute, de nombreuses voix s’élèvent pour demander une expertise de la vidéo et faire cesser les bruits de couloir. Pour ce qui est de la bonne gouvernance, la question n’est pas là. Authentique ou montée de toutes pièces, la diffusion, cette fois à grande échelle, de la vidéo, n’aura pas manqué d’affaiblir le ministre de l’Intérieur qui avait pour tâche de « nettoyer » son ministère des résidus de l’ancien régime. Noureddine Bhiri comme Ali Laârayedh se trouvent de fait (que les affaires dont ils font l’objet soient fondées ou non) dans une situation périlleuse à même de ralentir l’avancée des réformes qu’ils ont annoncées au sein de leurs ministères respectifs, mais aussi celle du gouvernement dans son ensemble. Ces affaires ne sont pas sans nous rappeler celles de Khayam Turki, quelques jours avant l’annonce officielle de la composition du gouvernement Jebali. Ce dernier, accusé sans qu’aucune plainte n’ait été déposée, de malversations et de corruption, par les avocats d’un grand groupe émirati, avait préféré retirer sa candidature au poste de ministre des Finances, pour des accusations qu’il dit infondées, d’une part pour ne pas entacher la probité du nouveau gouvernement, et d’autre part en raison des pressions qu’il aurait reçues de la part du parti vainqueur des élections, entre autres. Si des accusations non officialisées, sans preuves et qui ne lui ont pas été transmises directement, peuvent remettre en cause la nomination d’un ministre, la question du maintien des deux ministres précités se pose donc, sans équivoque, afin de ne pas entraver le travail du gouvernement par des questions subsidiaires et sans rapport avec les fonctions qui leur sont attribuées. En outre, l’affaiblissement du gouvernement ne se limite pas aux vicissitudes de la vie de ses membres. Sur le plan politique en effet, le gouvernement Jebali se base sur l’alliance tripartite, appelée Troïka, et là encore la cohabitation n’est pas de tout repos. La nomination des rédacteurs en chef dans les médias publics, décidée unilatéralement par le chef du gouvernement, avait provoqué la colère des deux autres alliés que sont Ettakatol et le CPR. Ennahdha fait marche arrière et concède, à demi-mots, une erreur stratégique. Du côté de la Constituante également, l’entente est loin d’être cordiale et le parti islamiste peine à faire confiance à ses alliés. Une campagne de dénigrement avait été menée par les élus d’Ennahdha, dans les coulisses, pour éviter à tout prix que Mustapha Ben Jaâfar ne préside la commission en charge de la rédaction de la Constitution. Leurs desseins révélés et diminués par les attaques dont ils ont fait l’objet, les islamistes reculent et donnent satisfaction à Ettakatol et à l’opposition. Ainsi, une fois n’est pas coutume, ce sont les élus d’Ennahdha qui ont quitté l’hémicycle de l’Assemblée, hier 19 janvier 2012, se sentant lésés par rapport aux groupes minoritaires. Par ailleurs, au sein du gouvernement, les islamistes font encore marche arrière, à la faveur du CPR. Mohamed Abbou avait en effet menacé de démissionner, si Ennahdha s’obstinait à limiter ses attributions concernant les réformes administratives. Après d’âpres négociations, il finit par avoir gain de cause et regagne son ministère. Alors qu’il se voulait au départ hégémonique, le parti d’Ennahdha cède progressivement du terrain et perd en assurance. Enfin, nous ne pouvons évoquer les fautes commises à la tête de l’Etat sans rappeler les multiples incidents diplomatiques occasionnés par nos dirigeants et participant à la détérioration des relations avec nos principaux partenaires étrangers. A ce titre, Rafik Abdessalem a été parachuté chef de la diplomatie tunisienne, vantant ses compétences et son expérience inégalables. Mais à quoi sert le gendre de Ghannouchi s’il se fait phagocyter tour à tour par son beau-père et Moncef Marzouki ? D’autant plus que le fait qu’il ne sache pas parler français, si cela peut paraître anecdotique, est un handicap certain si l’on sait que la France est notre premier partenaire économique. Sans compter le fait qu’Alain Juppé ait été accueilli au même moment (et avec bien moins d’égards) que Ismail Haniya, leader du Hamas, ainsi que les messages inamicaux de Moncef Marzouki à l’endroit de ses amis Français… Ces erreurs d’appréciations ne seront certainement pas passées inaperçues et les dirigeants français bouderont le premier anniversaire de la révolution, laissant le champ libre à une belle brochette de dictateurs arabes. Ces mêmes dirigeants arabes promettent à la Tunisie monts et merveilles mais n’apporteront, dans leur hotte, que des prêts à des taux d’intérêts relativement élevés, remboursables sur quelques années, en plus de commentaires sarcastiques de l’Emir du Qatar, en personne, sur le manque de tenue de notre président provisoire. Affaiblis, amoindris, diminués, nos dirigeants provisoires se font plus discrets pour certains, à l’image de Hamadi Jebali qui avait plus urgent à faire aujourd’hui que de respecter ses engagements et rendre compte aux élus du peuple de la situation de blocage dans laquelle se trouve le pays. D’autres, comme Noureddine Bhiri, haussent le ton, comme ultime recours et aveu de faiblesse, accusant l’opposition de tous les maux, menaçant sit-inneurs et internautes, pour des dérives dont le contrôle échappe à un gouvernement qui s’annonce aujourd’hui, plus que jamais, provisoire…
Source. “Business News” Le 21-01-2012
Tunisie : Jamel Eddine Gharbi promet 590 mille emplois
97 projets s’élevant à 10 millions de dinars vont être répartis sur tout le territoire tunisien. Ces projets vont permettre la création de 593 142 postes d’emplois», a indiqué M. Jamel Eddine Gharbi, ministre du Développement régional et de la Planification.
Dans une interview accordée, vendredi 20 janvier, à Mosaïque Fm, M. Gharbi a précisé que le coût total de ces projets est estimé à environ 72 700 millions de dinars. Selon M. Gharbi, la stratégie de développement du pays passe par une bonne exploitation des richesses régionales. D’ailleurs, de nombreux projets ont été adoptés sous le régime de Ben Ali. Mais ils n’ont pas encore vu le jour comme la construction de barrages d’irrigation au Kef ou encore à Gafsa. Le ministre est revenu sur l’année 2011, notamment, sur la baisse du pouvoir d’achat qui a atteint 3,5% en 2011. La baisse des importations et des exportations a engendré une perte importante (2 milliards de dinars pour les importations et une importante baisse des exportations consacrées à l’industrialisation et qui s’élèvent à 31,817 millions de dinars). La production industrielle connait aussi une détérioration. Le taux de croissance connait aussi une baisse. Il a atteint -1.85% par rapport à +0.8% l’année précédente. Ce recul est expliqué par la régression de l’importation, de l’exportation, de la production ainsi que de la consommation. 1% de croissance est égal à 16 000 emplois. Selon le ministre, il est urgent d’aider les plus démunis et de répondre à leur besoins essentiels. Il est par ailleurs revenu sur le « tableau des projets » fixé et les solutions qui seront envisagéess le plus rapidement possible.
Source: “Investir en Tunisie” Le 21-01-2012
Lien: http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=13042
Tunisie, où sont les compétences de « Hezb » Ennahdha ?
Par Sami Boussoffara
Malgré toute ma bonne volonté de républicain légaliste et malgré mes efforts de «positiver» et de voir le verre à moitié plein, je trouve que les premières décisions du gouvernement Jebali sont loin d’être heureuses. Je ne dis pas que ce gouvernement a d’ores et déjà échoué mais j’estime qu’il aurait pu et surtout, qu’il aurait dû mieux entamer son court mandat. Première décision sur laquelle je ne ferai qu’un infime retour est celle de la composition du gouvernement. En effet, comme tout a été dit sur le nombre élevé des portefeuilles, sur l’inexpérience de la plupart des titulaires et sur le caractère souvent partisan, parfois familial du choix des ministres, je ne ferai que constater que cette première grande décision a constitué le point de départ malheureux d’un large sentiment de doute et de suspicion. Première occasion ratée de bâtir la confiance, probablement faute de compétences stratégiques. La deuxième décision majeure du gouvernement est liée à l’annonce de mesures au profit des « martyrs de la révolution ». Bien que je conteste la qualité de martyr à un certain nombre de morts et de blessés comptabilisés comme tels, je pense que les hésitations et l’absence d’un discours percutant, convaincant n’ont pas rendu service au gouvernement et à sa crédibilité. Deuxième occasion ratée d’apaiser les tensions sociales, vraisemblablement faute d’un savoir- faire en communication. La troisième décision, extrêmement visible et audible, du gouvernement a été d’inviter M. Ismail Haniyeh, un chef de gouvernement autoproclamé, en visite officielle. Bien que le respect et la sympathie de larges franges de la population tunisienne aillent davantage à M. Haniyeh qu’à M. Abbas et quoique ce dernier soit lui aussi un président illégitime, il se trouve encore officiellement à la tête de l’autorité palestinienne et il est mondialement reconnu comme tel. La visite de M. Haniyeh n’a donc aucun sens ni apport si ce n’est de susciter la colère du président Abbas et la désapprobation de nos partenaires américain et européens. Troisième occasion ratée de bâtir une respectabilité sur le plan international, manifestement faute de compétences diplomatiques. La quatrième décision du gouvernement, la dernière en date, est celle qui a mis, à juste titre, les journalistes en ordre de bataille contre ce qui semble être une tentative de contrôle des media. Si la décision de nommer des présidents directeurs généraux à la tête de structures étatiques peut être, à la limite, acceptée, la décision de nommer les rédacteurs en chef est une erreur de débutant. C’est à se demander si M. Jebali a des conseillers ! En tout cas, c’est une quatrième occasion ratée de communiquer dans le sens de l’histoire, dans celui des aspirations des élites du pays et de marquer positivement les esprits. On a souvent évoqué les compétences cachées du Hezb Ennahdha, des compétences qui auraient été brimées, bridées et empêchées d’éclater au grand jour par le système du président Ben Ali. Certes, le gouvernement de H. Jebali n’est pas exclusivement Nahdhaoui mais il l’est très majoritairement. Or, depuis que ce gouvernement est en place, il est tout à fait légitime de se demander : où sont ces compétences ?
Source: “GlobalNet” Le 21-01-2012
Lien: http://www.gnet.tn/sur-le-vif/tunisie-ou-sont-les-competences-du-hezb-ennahdha/id-menu-1006.html
Reprise du procès « Persepolis » en Tunisie
Le procès intenté en Tunisie à la chaîne de télévision Neesma, après la diffusion du film « Persepolis » de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, reprend lundi 22 janvier. Deux mois après une première audience chaotique, le directeur de la chaîne, Nabil Karoui, comparaît à nouveau devant le tribunal de première instance de Tunis, pour « atteinte aux bonnes mœurs, atteinte aux valeurs du sacré et trouble à l’ordre public ». En cause notamment : une scène du film montrant Dieu – représentation proscrite par l’Islam.
La diffusion du film traduit en dialecte tunisien, le 7 octobre 2011, avait été suivie de protestations et de violences. Le 9 octobre, des groupes d’extrémistes avaient tenté d’attaquer le siège de la télévision à Tunis, obligeant le directeur à « s’excuser ». Le 14, des assaillants avaient jeté des cocktails Molotov contre les murs de sa résidence.
Dans le contexte préélectoral de l’époque, la chaîne s’était vue accuser de faire de la « provocation ». La plupart des partis n’avaient que mollement condamné les violences. « Ce procès n’aurait jamais dû avoir lieu. Mais ce sera un test pour la liberté d’expression et la démocratie en Tunisie », a commenté Nabil Karoui, qui se dit « combatif » et espère « être relaxé ».
Source: “La Croix” Le 21-01-2012