22 décembre 2010

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TUNISNEWS    10 ème année, N° 3865 du 22.12.2010  archives : www.tunisnews.net 


AFP: Tunisie : suicide d’un jeune à Sidi Bouzid, le pouvoir enquête sur un « décès »

Echaab: Urgent : un suicide à Sidi Bouzid

Collectif de Solidarité avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid: Un rassemblement le jeudi 23 décembre 2010 à 18h sur l’esplanade près du métro Couronnes à Paris 20ème

Comité de soutien des manifestants en Tunisie: Rassemblement à Genève le 23 Decembre 2010 de 13 h – 14 devant la poste du Mont-blanc / Tunis Air‏

FTCR: Apres Redayef et Bengardanne la vile de Sidi Bouzid  se révolte  contre la misère et l’injustice brutale des autorités tunisiennes

ATF: Solidarité avec la population de Sidi Bouzid

FIDH: Émeutes dans la région de Sidi Bouzid après la tentative de suicide d´un jeune

OTDLS: Derniers développements à Sidi Bouzid le mardi 21 décembre 2010

Liberation: Face au gâchis social, la Tunisie ose s’insurger

Abdelkader ZITOUNI: Réaction du pouvoir face à la colère de la jeunesse de Sidi Bouzid

Liberté et Equité: La police politique arrête un nouveau groupe de jeunes dans la délégation de Benbela, dans le gouvernorat de Monastir

Liberté et Equité: Le prisonnier d’opinion Mohammed Amine Dhiab, torturé à la prison de Mornaguia

Luiza Toscane: Vives inquiétudes au sujet de Ramzi Romdhani

Business news: Biographie de Chaouki Aloui, PDG de l’Etablissement de la Télévision tunisienne



آخر كلمات كتبها محمد بوعزيزي على حائطه في الفيسبوك قبل اقدامه على محاولة الإنتحار بحرق نفسه أمام مقر ولاية سيدي بوزيد

مسافر يا أمي، سامحني، ما يفيد ملام، ضايع في طريق ماهو بيديا، سامحني كان عصيت كلام أمي، لومي على الزمان ما تلومي عليّ، رايح من غير رجوع, يزي ما بكيت و ما سالتش من عيني دموع، ما عاد يفيد ملام على زمان غدّار في بلاد الناس، أنا عييت و مشى من بالي كلي اللي راح، مسافر و نسأل زعمة السفر باش ينسّي  
محمد بو عزيزي Source: http://nawaat.org/portail/
Translation of Mohamed Bouazizi’s last message on his Facebook Wall: I’m leaving, mom, I beg your pardon, any blame is useless, I am lost in a path out of my control, pardon me if I disobeyed you, blame our times, don’t blame me, I’m leaving forever, I’ll not be back, I am fed up crying without tears, blames are useless during these cruel times in this place, I’m tired and I forgot all about the past, I’m leaving while asking myself if my departure will help me forget

Traduction du dernier message de Mohamed Bouazizi sur le mur de son Facebook: Je quitte, maman, pardonne-moi, les reproches sont inutiles, je suis perdu sur un chemin que je ne contrôle pas, pardonne-moi, si je t’ai désobeï, adresse tes reproches à notre époque, pas à moi, je quitte et mon départ est sans retour, j’en ai marre de pleurer sans larmes, les reproches sont inutiles dans cette époque cruelle, sur cette terre des hommes, je suis fatigué et je ne retiens rien du passé, je quitte en me demandant si mon départ m’aidera à oublier — For more details en English: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=3051 Pour plus de détails en français:http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=3048
 
(Source: le blog d´Omar Khayyam le 22 decembre 2010)


Tunisie : suicide d’un jeune à Sidi Bouzid, le pouvoir enquête sur un « décès »


AFP | 22.12.2010 | 23:33 TUNIS, 22 déc 2010 | Un jeune Tunisien s’est suicidé mercredi soir par électrocution à Sidi Bouzid, une ville du centre-ouest tunisien en proie à des protestations sur fond de chômage depuis le 19 décembre, ont annoncé des sources syndicale et politique concordantes. Sans confirmer la thèse du suicide, le gouvernement a annoncé un « décès sur place » du jeune homme et une information judiciaire sur les circonstances de l’incident. « Selon les donnés disponibles, le jeune a été électrocuté après avoir été au contact de câbles électriques d’une puissance de 30.000 volts, lorsqu’il est monté en haut du pylône », a écrit l’agence gouvernementale TAP. Le communiqué gouvernemental ne précise pas la raison pour laquelle le jeune homme est monté sur un pylône. Houcine Neji, 24 ans, a escaladé un poteau électrique en criant qu’il ne voulait « plus de misère, plus de chômage », avant de s’électrocuter au contact de câbles de haute tension, a dit Ali Zari, un dirigeant syndicaliste. L’homme est tombé inerte devant une foule ahurie, qui le suppliait de renoncer à son acte désespéré, a raconté Attia Athmouni, un opposant chargé d’un comité d’appui aux habitants de Sidi Bouzid (265 km de Tunis). La tentative de suicide a eu lieu dans un climat de tension devant les locaux de la municipalité, selon ces deux témoins joints par l’AFP au téléphone à Sidi Bouzid, ville à vocation agricole et au taux de chômage élevé. Vendredi dernier dans cette même ville, un autre jeune a tenté de mettre fin à ses jours pour protester contrer la confiscation par les autorités municipales des fruits et légumes qu’il voulait vendre. Mohamed Bouazizi, 26 ans, diplômé de l’université, vendeur ambulant et seul soutien de sa famille, avait tenté en vain de récupérer la marchandise. Désespéré et empêché de plaider son cas devant le préfet, il s’est aspergé d’essence pour s’immoler par le feu, selon la Ligue des droits de l’Homme et des témoins. Grièvement blessé, il a été transféré dans un centre médical soignant les grands brûlés, près de Tunis, et sa famille était sans nouvelles de lui mercredi. Ce premier incident a provoqué des protestations qui ont dégénéré samedi dernier en affrontements entre la police et des habitants en colère : ceux-ci ont mis le feu à des pneumatiques et scandé des slogans pour réclamer le droit de travailler, en soutien au jeune commerçant. Mercredi, des sources sur place ont indiqué que la tension avait diminué à Sidi Bouzid après la libération de plusieurs manifestants appréhendés pendant le week-end. Le pouvoir avait affirmé que ces heurts n’étaient qu’un « incident isolé » et dénoncé son exploitation à des fins politiques « malsaines » par l’opposition.


Urgent : un suicide à Sidi Bouzid


L’union régionale du travail de Sidi Bouzid nous a informé qu’un jeune homme s’était suicidé dans l’après midi du mercredi devant le siège de la délégation de Sidi Bouzid ouest. Les sources disent que le jeune Houssine Ben Faleh Falhi, âgé de 25 ans, avait escaladé un poteau électrique et touché le câble électrique, ce qui a provoqué sa mort sur le champ. Elles ajoutent qu’avant de grimper sur le poteau il avait dit qu’il devrait avoir un emploi. […] Source : Echaab (UGTT) du 22/12/2010 (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 Collectif de Solidarité avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid

TUNISIE Sidi Bouzid:   un jeune s’immole par le feu pour protester contre l’injustice Après Gafsa et Ben Guerdane les habitants de Sidi Bouzid se soulèvent pour la justice et la dignité


 Suite à l’évènement dramatique qu’a connu la ville de Sidi Bouzid en Tunisie, où le jeune chômeur  Mohammed Bouazizi a été acculé à s’immoler par le feu devant  le siège de gouvernorat pour protester contre le harcèlement des autorités qui lui interdisait de gagner sa vie et celle de sa famille ; et suite au mouvement de révolte consécutif mené avec courage et responsabilité par les habitants de Sidi Bouzid, les parties signataires annonce la formation du Collectif de Solidarité avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid. Le Collectif se donne pour tâches : –      La solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid et le soutien à leurs revendications quand aux politiques sociales et de développement –      La lutte pour la libération immédiate des détenus suite au mouvement et l’arrêt des poursuites qui les frappent –      La lutte pour la levée complète et immédiate du siège policier appliqué à la région de Sidi Bouzid Comme première action de solidarité, le collectif appelle à : Un rassemblement le jeudi 23 décembre 2010 à 18h sur l’esplanade près du métro Couronnes à Paris 20ème  

·        VIVE LA LUTTE DES HABITANTS DE SIDI BOUZID ET DE SA JEUNESSE ·        HALTE A LA RÉPRESSION ET AU SOLUTIONS SÉCURITAIRES ·        LEVÉE DU BLOCUS DE SIDI BOUZID ·        LIBÉRATION IMMÉDIATE DES EMPRISONNES

  Premiers signataires : –      FTCR –      CRLDHT –      Voix Libre –      Solidarité Tunisienne –      Comité National de Soutien au Mouvement du Bassin minier-      ATF –      ATF Paris –      Etoile Nord Africaine –      PDP –      Mouvement Nahdha –      POCT –      Mouvement Tajdid France –      CPR –      Courant Nationaliste Progressiste – FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique)  prochaine réunion du collectif le mardi 28 à 18 H 30  C/o :   FTCR, 3 rue de Nantes 75019 Paris   Ftcr.@ftcr.eu  


Comité de soutien des manifestants en Tunisie

APRES REDAYEF, BENGARDANNE ET LA CHEBBA LA VILLE DE SIDI BOUZID  SE RÉVOLTE CONTRE LA MISÈRE ET L’INJUSTICE BRUTALE DES AUTORITÉS TUNISIENNES.


Nous organisons ce rassemblement pour : –       Dénoncer la brutalité des forces de l’ordre qui continuent de maltraiter les jeunes en Tunisie –        Demander la libération de toutes les personnes détenues suite à ce mouvement. –        Saluer la lutte des jeunes, avocats et des syndicalistes qui refusent la politique ultra sécuritaire du pouvoir tunisien Pour le Comité de soutien des manifestants en Tunisie Anouar Gharbi +41 79 246 57 03 TUNISIE: rassemblement à Genève le 23 Decembre 2010 de 13 h – 14 devant la poste du Mont-blanc / Tunis Air‏


Communiqué FTCR

APRES REDAYEF et BENGARDANNE LA VILE DE SIDI BOUZID  SE RÉVOLTE CONTRE LA MISÈRE ET L’INJUSTICE BRUTALE DES AUTORITÉS TUNISIENNES


Le jeune diplômé chômeur Mohamed BOUAZIZI  originaire de la ville Sidi BOUZID a tenté de s’immoler par le feu devant le gouvernorat  pour protester contre l’injustice des autorités locales de la ville qui  ont confisqué ses fruits et légumes qu’il s’apprêtait à vendre sur le marché. Atteint de brulures graves le jeune Bouazizi a été admis à l’hôpital des grands brulés de Ben Arous. Face à cet acte de désespoir et face au refus consternant des autorités de répondre aux problèmes de ces jeunes chômeurs diplômés, des habitants de la ville se sont réunit devant le gouvernorat et ont organisé un sit-in pacifique. Le lendemain samedi 18 des heurts ont opposé des forces de l’ordre à des manifestants qui protestaient contre le silence ahurissant de tous les dirigeants tunisiens ainsi que des médias officiels et proches du pouvoir. Les incidents se sont étendus à plusieurs zones de la ville et se sont poursuivis durant le  samedi en fin de journée et jusqu’à la nuit du dimanche lundi. Les forces de l’ordre aidées par de grand renforts ont procédé à une grande vague d’arrestations et ont organisé un blocus autour de la ville. Le journaliste Zouhaïer Makhlouf correspondant du site d’Assabilonline  qui s’apprêtait à se rendre à Sidi Bouzid pour couvrir les événements a été victime d’une agression sauvage, perpétrée par des agents de la police politique qui l’ont attaqué devant sa maison, sous les yeux de son épouse et de sa petite fille qui a été traumatisée même après le départ des agents. Face à la brutalité des forces de l’ordre et les dizaines d’arrestations, les manifestations de protestations ont continué le dimanche surtout dans les quartiers populaires. Les syndicalistes ont tenus  une réunion au local de l’Union Régionale du Travail. Il a été décidé dans la foulée d’organiser une marche de protestation afin d’exiger la libération des personnes arrêtées. Cette marche s’est dirigée vers le gouvernorat. Un comité régional de suivi de la situation à Sidi ouzid a été crée. La FTCR présente tous ses vœux de rapide guérison et de rétablissement à Mohame Bouazizi , diplômé de l’université chômeur, et seul soutien de famille, la région de Sidi Bouzid compte un taux élevé de chômage parmi les promus de l’enseignement supérieur. Elle lui exprime tout son soutien. Elle dénonce la brutalité des forces de l’ordre qui continuent à maltraiter la jeunesse de la Tunisie ; elle demande la libération de tous les emprisonnés à la suite de ce mouvement. La FTCR est solidaire de la lutte des habitants de Sidi Bouzid pour l’emploi, la dignité et le développement durable. La FTCR salue la lutte de la jeunesse et des syndicalistes qui refusent la politique ultra sécuritaire du pouvoir tunisien, incapable  de mettre en place des plans de développement dans les régions oubliées comme Sidi Bouzid. La FTCR considère que la persistance  chômage des jeunes diplômés est une honte pour les gouvernants.

OUVERTURE D’UNE ENQUÊTE SUR LES CIRCONSTANCES DE L’IMMOLATION DE MOHAMED BOUAZIZI VIVE LA LUTTE DES HABITANTS DE SIDI BOUZID ET DE SA JEUNESSE HALTE A LA RÉPRESSION ET AUX SOLUTIONS SÉCURITAIRES LEVÉE DU BLOCUS DE SIDI BOUZID LIBÉRATION IMMÉDIATE DES EMPRISONNES SOLIDARITÉ AVEC LA LUTTE DES JEUNES CHÔMEURS

Paris le 20 décembre 2010 Pour LA FTCR le président Tarek BEN HIBA


SOLIDARITE AVEC LA POPULATION DE SIDI BOUZID


 Mohamed BOUAZIZI, jeune chômeur diplômé, âgé de 26 ans, a tenté de s’immoler par le feu, le vendredi 17 décembre 2010 devant le Gouvernorat de SIDI BOUZID (préfecture) dans le sud de la Tunisie.   D’après des informations concordantes, Il a accompli cet acte en désespoir de cause face au mutisme des autorités locales qui l’ont empêché d’exercer son activité de fortune comme marchand ambulant de fruits et légumes pour nourrir sa grande famille dont il est seul responsable après la mort de son père.   Le jeune BOUAZIZI fait partie du contingent des diplômés d’université qui ne cesse de croître sans trouver ni emploi ni solution à leur situation économique que par « le système D » ou les périlleux voyages vers la rive nord.    Cet acte de désespoir n’est malheureusement pas le premier du genre. D’autres jeunes ont tenté de mettre fin à leurs jours par désespoir face à l’absence de perspectives d’avenir, que ce soit à Monastir, Feriana ou à l’Imdhilla…etc.   Choquée par cet acte extrême, la population et la jeunesse de la ville a exprimé, son soutien et solidarité avec ce jeune et sa colère face au silence des médias nationaux et à la réponse uniquement sécuritaire des autorités qui ont réprimé violement les manifestations, bouclé la ville et procédé à des arrestations parmi les manifestants.   L’Association des Tunisiens en France : –        Exprime sa solidarité avec Mohamed Bouazizi, lui souhaite un prompt rétablissement et assure sa famille de son soutien. –       Demande la libération de tous les détenus qui n’ont fait qu’exprimer leur solidarité et dénoncer pacifiquement le traitement de la situation sociale et économique par les autorités locales. –       Dénonce la répression brutale du mouvement spontanée de solidarité de la population de Sidi Bouzid et demande la levée du bouclage de la région et l’ouverture d’une enquête sur les circonstances de cet acte de désespoir –       Appelle toutes les forces nationales à assumer leurs responsabilités pour que le désespoir ne s’empare pas de nos concitoyens et notamment nos jeunes face aux inégalités, au népotisme et aux mépris du moindre sentiment de dignité exprimé par nos citoyennes et citoyens.   L’ATF considère que seul un véritable plan de relance et de développement digne de ce nom, capable de résoudre les inégalités entre les régions, et qui prenne en compte les exigences de notre jeunesse de pouvoir travailler et vivre dignement ; permettra de répondre aux cris d’alarme sans cesse répétés de Gafsa à sidi Bouzid en passant par Ben Guerden, M’dhilla ou Fériana. Faute de quoi trop de désespoir finira par exploser à la figure de ceux qui le laissent perdurer.                                                                                                                                     Paris le 21 décembre 2010                                                                                               Le Bureau National de l’ATF  


La Fédération Internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH)

Émeutes dans la région de Sidi Bouzid après la tentative de suicide d´un jeune


22 décembre 2010 La Fédération Internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) exprime sa vive inquiétude face à la situation en Tunisie, après les émeutes survenues dans la région de Sidi Bouzid à la suite de la tentative de suicide d’un jeune tunisien. Le vendredi 17 décembre, Mohammed Bouazizi, vendeur ambulant de fruits et légumes, s’est fait confisquer sa marchandise par la police municipale, n’ayant pas les autorisations nécessaires. Devant l’impossibilité de récupérer son bien, il a décidé de s’immoler par le feu devant le préfecture. Gravement blessé, il a rapidement été évacué vers un hôpital de Tunis. A la suite de cet incident, des habitants de Sidi Bouzid ont organisé, le jour même, un sit-in pacifique devant la préfecture. Ce rassemblement s’est poursuivi au samedi 18, regroupant toujours plus de personnes. Des heurts ont alors éclaté entre les manifestants et la police, et plusieurs personnes auraient été blessées des deux cotés. Ces violences se sont propagées aux villes alentours et ont perduré jusqu’au mardi matin. Plusieurs dizaines de manifestants ont été arrêtées. A ce jour, trois personnes sont toujours détenues par les forces de police tunisiennes. Ces événements font écho aux mouvements de protestation sociale qui avaient eu lieu dans le bassin minier de Gafsa en 2008, à suite desquels plusieurs dizaines de personnes avaient été condamnées. Le journaliste Fahem Boukaddous et le syndicaliste Hassan Ben Abdallah sont d’ailleurs toujours emprisonnés, le premier pour avoir couvert ces événements et le second pour y avoir pris part. [1] Par ailleurs, le journaliste Zouhair Makhlouf a été agressé vendredi 17 par des agents de la police politique devant son domicile alors qu’il s’apprêtait à couvrir les événements en cours à Sidi Bouzid. La FIDH demande aux autorités tunisiennes la libération immédiate des derniers détenus, et la création d’une enquête impartiale pour établir la vérité sur ces événements. [1] Cf.Communiqué de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme du 22 octobre 2010.  


Observatoire tunisien des droits et des libertés syndicaux  

Derniers développements à Sidi Bouzid le mardi 21 décembre 2010 Libération des personnes arrêtées, accord sur la question du développement, marche pacifique à Reggab


Selon le département de l’information de l’Union régionale du Travail de Sidi Bouzid, une séance aurait eu lieu mardi 21 décembre entre le gouverneur de Sidi Bouzid et des envoyés de la centrale syndicale membre du Bureau exécutif national de l’union du Travail, Mohammed Saad et Mouldi Jendoubi. Il y a eu accord sur La libération de toutes les personnes arrêtées, dont le nombre s’élève à 34, à l’exception de 3 qui devraient être libérées ultérieurement en raison de mesures sécuritaires. Effectivement ce point a été exécuté aujourd’hui et les personnes arrêtées ont été libérées. Le dossier du développement à Sidi Bouzid : les deux parties se sont mises d’accord pour étudier cette question de façon sérieuse. Sur le terrain, aujourd’hui, une marche pacifique a démarré à Regab à laquelle ont participé des syndicalistes, des travailleurs qui ont exprimé la solidarité des travailleurs de Regab avec le mouvement de protestation de Sidi Bouzid. Observatoire tunisien des droits et des libertés syndicaux (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 


Face au gâchis social, la Tunisie ose s’insurger  A Sidi Bouzid, dans le centre du pays, la frustration des «diplômés chômeurs» a explosé en manifestations violentes.


 Par CHRISTOPHE AYAD Une nouvelle fois, la Tunisie a été secouée, ce week-end, par une émeute sociale, qui a pris un tour violent. Ces «jacqueries» à répétition sont, tout à la fois, le symptôme d’un profond malaise social dans un pays cité en exemple pour sa croissance économique et son modèle de développement, mais aussi celui d’une violence croissante envers les symboles du pouvoir. Cette fois-ci, c’est Sidi Bouzid qui s’est enflammé. Tout a commencé, dans cette petite commune située à 265 km au sud de Tunis, par un banal contrôle dans la rue. Mohamed Bouazizi, un jeune marchand de rues âgé de 26 ans, se voit confisquer ses effets par la police municipale pour commerce illégal. Bouazizi est un «diplômé chômeur», l’incarnation d’un gâchis. Celui de toute une génération incitée à poursuivre des études supérieures mais qui ne trouve pas d’emploi sur le marché du travail et à qui les portes de l’émigration sont fermées. Ne reste donc que la débrouille : chauffeur de taxi, plombier, petit trafiquant, marchand ambulant… Furieux de ne pas pouvoir récupérer ses fruits et légumes, Mohamed Bouazizi s’est rendu à la municipalité, où il a été renvoyé sans ménagement. A la préfecture, on a refusé d’enregistrer sa plainte. Désespéré, le jeune homme a alors tenté de s’immoler par le feu devant cette dernière. Grièvement brûlé, il a été transporté à l’hôpital de Sfax puis dans un service spécialisé à Tunis. Sit-in. Dès la nouvelle connue, plusieurs dizaines de commerçants et de jeunes se sont rassemblés vendredi pour un sit-in pacifique devant la préfecture, siège du gouverneur local auquel ils ont demandé une entrevue. Le lendemain, jour de souk hebdomadaire, la protestation a pris de l’ampleur. La police a brutalement dispersé la manifestation spontanée à coup de gaz lacrymogènes et de matraques. Les affrontements ont duré jusque tard dans la nuit et ont repris dimanche, redoublant de violence. Les manifestants, qui s’en sont pris au siège du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir) ont jeté des pierres sur la police, blessant trois agents, et mis le feu à des pneus et des poubelles, ainsi qu’à une voiture garée devant la préfecture. Pour empêcher toute contagion, Sidi Bouzid a été entouré d’un cordon policier et de nombreux agents en civils et en tenue quadrillaient la ville. Plusieurs dizaines de manifestants, surtout des jeunes qui n’ont visiblement pas peur de la police, auraient été arrêtés (cinq ont été relâchés hier), tandis que les manifestations spontanées se poursuivaient. Comme à son habitude, la presse officielle n’a pas relaté ces incidents. Le journaliste Zouheir Makhlouf, correspondant du site assailonline.net, s’est fait voler sa caméra et a été tabassé en bas de chez lui, à Tunis, par des agents en civils, alors qu’il comptait se rendre sur place. Makhlouf, par ailleurs militant d’opposition, avait été arrêté et harcelé par les autorités il y a un an pour avoir réalisé clandestinement un documentaire sur l’envers du décor tunisien chez les sous-traitants de l’industrie textile, durement frappée par la crise. Tout comme le journaliste Fahem Boukadous, condamné à quatre ans de prison ferme cette année pour avoir témoigné de l’agitation sociale dans le bassin minier de Gafsa, début 2008. A l’époque, les habitants de cette région défavorisée avaient violemment protesté contre l’embauche de fils de caciques locaux et de syndicalistes acquis au pouvoir par la mine d’Etat. A Tunis, la capitale, ce mouvement social a eu un écho dans la formation d’un mouvement de «diplômés chômeurs», rapidement réprimé. Service militaire. Au mois de février à Skhira, dans le golfe de Gabès, même scénario qu’à Gafsa : des chômeurs demandant à être embauchés avaient «tout cassé», soutenus par la population locale. Une dizaine de jeunes hommes ont été condamnés à de la prison, d’autres envoyés au service militaire. En août, le village de Ben Gardane avait explosé pendant une semaine pour obtenir la réouverture du poste frontalier avec la Libye, source de trafics et de commerce. Désormais, le pouvoir tunisien, qui a laminé les structures syndicales et les partis d’opposition, ne peut compter sur personne pour canaliser cette rage sociale. (Source : « Liberation » (Quotidien -France)  Le 21-12-2010) Lien: http://www.liberation.fr/monde/01012309259-face-au-gachis-social-la-tunisie-ose-s-insurger


Réaction du pouvoir face à la colère de la jeunesse de Sidi Bouzid

(Taux de chômage des jeunes  35.%  dont 60% chez les jeunes diplômés)


Les  trois glorieuses  du 17,18 ,19 décembre  2010 resteront marquées à jamais dans  les relations entre le pouvoir et  la ville de Sidi Bouzid.Longtemps considérée comme le fief du parti au pouvoir depuis l’indépendance;la région de Sidi  Bouzid(région agricole) rompt maintenant à jamais avec ce pouvoir!! Certains affirment que 40% des adhérents  RCD (parti au pouvoir) sont de Sidi  Bouzid. Cette région fournit 35% des produits  agricoles fruits et légumes pour la capitale.Actuellement avec le tarissement des  sources d’eau et la sécheresse ,l’agriculture est en crise et au cours de cette année plusieurs petits agriculteurs du village   de Regueb ont manifesté devant le gouvernant ,suite à des saisies  de leurs terres hypothéquées par une banque de la place.Ils ont été accueillis  par les  grenades lacrymogènes  de la brigade asti-émeute et  le gouverneur a été muté  à  JENDOUBA. Le gouverneur actuel a essayé de faire appel  aux notables du parti RCD  pour calmer le jeu.Certains ont refusé de répondre au téléphone. Le conflit,cette fois-ci est entre le pouvoir et la jeunesse de Sidi Bouzid(année 2010 décrétée par le pouvoir année de la jeunesse),et particulièrement les jeunes diplômés organisés en comités solidaires Jouer au tribalisme ne peut aboutir. Le parti RCD était absent ,et la société civile a occupé le terrain social et  politique et l’UGTT   a vite constitué un comité de solidarité qui a demandé à rencontrer le gouverneur!!… Et  le scenario du bassin minier de Gafsa se répète. Le 19 décembre  , un éclaireur  est envoyé de Tunis,il s’agit de Mekki aloui ex-uget  et destourien , actuellement au sénat .Apparemment ;il n’ a pas réussi  à rameuter les notables  du RCD.mais un autre entre en lice il s’ agit de youssef  hamdi  Rappelé  après sa retraite au service du jeune novice à la banque ZITOUNA  et nommé  après  par decret  PDG DE l’AFH et étant en mission à TRIPOLI,il n’ a cessé de téléphoner aux notables de Sidi Bouzid Bilan ; plus de 70 jeunes arrêtés et transfères à Sfax                       17 jeunes  libérés                         1jeune fille  serait morte  asphyxiée par les gaz lacrymogènes(conditionnel) Mais que craint le pouvoir? La jonction entre le gouvernorat de Sidi Bouzid et le bassin minier de Gafsa;deux gouvernorats limitrophes. — Abdelkader ZITOUNI Coordinateur National Parti « Tunisie Verte », membre du Parti Vert Européen, membre de la fédération des verts africains, membre de « Global Greens ».  


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité Organisation indépendante de droits humains 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax : 71 340 860

La police politique arrête un nouveau groupe de jeunes dans la délégation de Benbela, dans le gouvernorat de Monastir


Mardi 14 décembre 2010, Sofiane Ben Ahmed Toumia, Sofiane Bouatti, Faïçal Benaïcha et Hamza Kezmil, originaires de la ville de Benbela dans le gouvernorat de Monastir, ont été arrêtés et conduits dans un lieu inconnu. Leurs familles ont tenté de savoir ce qu’il était advenu de leurs fils auprès des postes de police du gouvernorat, en vain. Elles craignent qu’ils ne soient soumis à la torture et à de mauvais traitements et exigent leur libération immédiate […] Pour le bureau exécutif de l’organisation Le président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 

Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité Organisation indépendante de droits humains 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax : 71 340 860 Tunis, le 21 décembre 2010

 Le prisonnier d’opinion Mohammed Amine Dhiab, torturé à la prison de Mornaguia


La famille du prisonnier d’opinion Mohammed Amine Dhiab, actuellement incarcéré à la Mornaguia, nous a dit que leur fils avait été torturé le 6 décembre dans la prison par le vice directeur, le dénommé Ferchichi, et par plusieurs agents, notamment Hassen Ben Gaddour. La famille a remarqué mardi 21 décembre 2010 les traces visibles des coups et de la tortures. Le prisonnier était resté au cachot du 6 au 21 décembre. La famille a fait état des coups qui ont été assénés à leur fils par des prisonniers de droit commun à l’instigation de l’administration de la prison et de la médecin qui l’a violemment agressé. Le prisonnier d’opinion Mohammed Amine Dhiab a été condamné à 20 ans d’emprisonnement. Il en a effectué 4 en isolement. Il souffre de plusieurs pathologies, sans compter qu’il ne peut se déplacer dans la mesure où il a été atteint d’un coup de feu à la colonne vertébrale […] Pour le bureau exécutif de l’organisation Le président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Vives inquiétudes au sujet de Ramzi Romdhani


 

 
La dernière fois que Ramzi Romdhani a reçu la visite de sa famille en prison remonte au 25 novembre dernier. Depuis lors, il est impossible à cette dernière de voir leur parent, emprisonné à la prison de Messaadine. Ce fut le cas aujourd’hui encore, mercredi 22 décembre, la direction alléguant qu’il était « sanctionné ». Or la loi sur les prisons limite la durée d’une sanction et celle-ci a été largement dépassée, d’où l’inquiétude des siens. Pour rappel, Ramzi Romdhani, condamné sur les fondements de la loi anti terroriste de 2003 à 29 ans d’emprisonnement, est l’objet depuis le début de son incarcération de tortures et de mauvais traitements. Il y a urgence à faire pression sur l’administration de la prison et sur les autorités tunisiennes. Récemment, l’Organisation Mondiale contre la Torture a publié récemment un appel (1) le concernant. Il y a urgence à le diffuser et le signer. Il y va de l’intégrité physique de monsieur Romdhani. Luiza Toscane (1) http://www.omct.org/fr/urgent-campaigns/urgent-interventions/tunisia/2010/12/d20955 Depuis cet appel Ramzi Romdhani a été transféré de la prison de Mornaguia à celle de Messaadine.  


 Biographie de Chaouki Aloui, PDG de l’Etablissement de la Télévision tunisienne


M. Chaouki Aloui, nommé le 21 décembre 2010 PDG de l’Etablissement de la Télévision tunisienne, est né, le 22 mai 1963, à Gaâfour, dans le gouvernorat de Siliana. Il est titulaire d’une maîtrise en Journalisme et en Sciences de l’information, d’un diplôme d’Etudes supérieures spécialisées (DESS) en communication et d’un Mastère en Sciences de l’Information et de la Communication. Il est, également, diplômé de l’Institut de Développement des Compétences des Hauts fonctionnaires à l’ENA. M. Chouki Aloui a entamé sa carrière professionnelle, en 1986, en tant que Rédacteur principal à l’Agence Tunis- Afrique Presse (TAP), avant d’occuper, successivement, les fonctions d’Attaché au Cabinet du Ministère de l’Information, d’attaché de presse au Cabinet du ministère de l’Information et d’attaché de presse à l’Ambassade de Tunisie à Londres. Il a, ensuite, été nommé Directeur- adjoint du Bureau de l’ATCE à Londres, puis Directeur du même Bureau. Il a, également, occupé le poste d’attaché à la Direction générale de l’ATCE. En février 2006, M. Chouki Aloui, est nommé Chef du Cabinet du Ministre de la Communication et des Relations avec la Chambre des Députés et la Chambre des Conseillers. Depuis juin 2009, M. Chaouki Aloui occupe la fonction de Directeur général de l’Etablissement de la Radio tunisienne, poste qu’il occupe jusqu’à sa récente nomination. M. Chaouki Aloui est enseignant vacataire au Département de Communication à l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information (IPSI) et membre du Bureau exécutif de l’Association d’amitié tuniso-britannique. Il est Officier de l’Ordre du mérite au titre du secteur de la culture. M. Chaouki Aloui est marié et père de deux enfants. Source: ”Business news” le 22-12-2010 Lien: http://www.businessnews.com.tn/Biographie-de-Chaouki-Aloui,-PDG-de-l%E2%80%99Etablissement-de-la-T%C3%A9l%C3%A9vision-tunisienne-,525,22740,3  

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