Cliquez ici pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP sur la catastrophe humanitaire des prisonniers politiques Tunisiens
Voir également les documents vidéo:
Le Cri De Détresse De La Famille Du Prisonnier Politique Fathi Issaoui
Nouveau témoignage vidéo de l’AISPP sur les multiples condamnations pour les mêmes faits en Tunisie.
(Source : www.nawaat.org )
Sauvez la vie de Mohammed Abbou Sauvez la vie de tous les prisonniers politiques Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel : 71 340 860 Fax : 71 354 984 Le 20 octobre 2006
Libération du prisonnier politique Tarek Hajjam
L’AISPP a appris que le Tribunal Militaire Permanent de Tunis avait décidé aujourd’hui, suite à une demande présentée par son avocat, Me Samir Ben Amor, de remettre en liberté provisoire le prisonnier Tarek Hajjam, détenu à la prison civile de Mornaguia depuis le 24/03/2006 après avoir été livré à son pays par les autorités italiennes. Monsieur Tarek Hajjam a quitté cet après midi la prison pour rejoindre le domicile familial d’Aousja, à Bizerte.
Monsieur Tarek Hajjam est dans un état de santé critique puisque des lésions cérébrales ont été à l’origine de son hémiplégie du côté gauche. Il ne peut être autonome, ni marcher ni parler. L’AISPP avait lancé un appel à sa libération dès le 22 avril 2006.
L’AISPP félicite à cette occasion Monsieur Tarek Hajjam et sa famille et rappelle que des centaines de détenus politiques sont toujours incarcérés. Elle exhorte les autorités tunisiennes à satisfaire la revendication de toutes les forces nationales, comités et instances politiques, de droit de l’homme et humanitaires, à l’intérieur comme à l’étranger, de les voir libérer immédiatement et inconditionnellement. Le président de l’Association Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version originale, LT
Un an après le « Mouvement du 18 octobre », les opposants tunisiens déterminés à poursuivre la lutte pour les libertés
Associated Press, le 19 octobre 2006 à 18h40
TUNIS (AP) — A l’occasion du premier anniversaire du « Mouvement du 18 octobre », des opposants tunisiens, associatifs et de divers courants politiques ont affiché, dans un communiqué publié jeudi, leur détermination à poursuivre la lutte en faveur des libertés et déploré « la dégradation continue de la situation politique dans le pays ». En 2005, le 18 octobre, huit d’entre eux avaient entamé une grève de la faim, réclamant le « SMIG démocratique », et l’avaient poursuivie pendant 32 jours. Ils portaient trois revendications essentielles : la liberté d’expression et de presse, la liberté d’organisation et d’association, la libération des « prisonniers politiques » et la promulgation d’une amnistie générale. Entamée à la veille du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) qui a eu lieu en novembre 2005 à Tunis, cette action politico-médiatique avait regroupé huit figures de l’opposition, dont les dirigeants d’une formation légale, le Parti démocratique progressiste (PDP), Me Néjib Chebbi, et de deux partis non reconnus, Hamma Hammami pour le Parti ouvrier communiste tunisien (POCT), et Abderraouf Ayadi pour le Congrès pour la République (CPR). Parmi les « huit » on trouvait aussi un journaliste, Lotfi Hajji, un ex-juge, Mokhtar Yahyaoui, président du centre pour l’indépendance de la justice et trois avocats, Ayachi Hammami, président de section de la ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et deux islamistes, Mohamed Nouri, président de l’association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP) et Samir Dilou, membre de cette association. « Un an après, rien n’a changé et nos doléances demeurent insatisfaites », a déploré l’opposant Khémaïs Chammari lors d’un meeting mercredi au siège du PDP, en présence de nombreuses personnalités politiques et associatives, dont le chef du Forum démocratique pour les libertés et le travail (FDLT), le Dr Mustapha Ben Jaâfar, le président de la LTDH Mokhtar Trifi et l’islamiste Zied Doulatli, ancien dirigeant du mouvement Ennahdha (dissous). « Nous résistons et nous allons poursuivre la lutte », a assuré M. Chammari, relayé par l’avocat Ayachi Hammami, tous deux membres du « comité du 18 octobre pour les droits et les libertés ». Parmi leurs objectifs, « la préparation d’une conférence nationale des forces politiques et civiles en Tunisie dans le but d’élaborer une ’charte démocratique’ qui puisse consacrer le seuil démocratique minimum ». Associated Press
L’opposant tunisien Moncef Marzouki appelle à la « résistance civile »
AFP TUNIS – Le chef d’une formation d’opposition, Moncef Marzouki, qui a résidé en France pendant cinq ans, a indiqué samedi à Tunis qu’il revenait dans son pays pour inciter à la « résistance civile pacifique » en faveur de la démocratie, malgré des poursuites judiciaires à son encontre. « Je suis revenu poursuivre ma lutte pour la démocratie et les droits de l’Homme par tous les moyens pacifiques », a déclaré M. Marzouki à son arrivée samedi à l’aéroport de Tunis-Carthage. Chef du Congrès pour la République (CPR, interdit), M. Marzouki a regagné Tunis malgré une convocation pour comparaître dès son retour devant la justice pour « incitation à la désobéissance civile ». « Cette accusation n’a aucune valeur et je suis fier d’inciter les gens à excercer leurs droits pour parvenir à un régime démocratique non par la violence mais par des moyens pacifiques », a-t-il déclaré à la presse. Son avocat, Abderraouf Ayadi, a précisé que M. Marzouki, 61 ans, était poursuivi pour avoir accordé une interview à la chaîne qatariote Al-Jazeera dans laquelle il avait notamment appelé la population à la « résistance civile en utilisant tous les moyens pacifiques pour imposer ses droits et libertés ». Cette accusation est passible, selon Me Ayadi, de deux mois à trois ans de prison. M. Marzouki, qui a ajouté que « toute manoeuvre d’intimidation ne réussira pas contre moi ou contre mes compagnons », s’était établi en France en 2001 pour y enseigner la médecine après avoir perdu son poste à la faculté de Sousse (centre). Il n’avait pas quitté la Tunisie auparavant en raison de poursuites judicaires, notamment pour « appartenance à une association illégale » et « diffusion de fausses nouvelles ». Ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, jusqu’en 1994, et co-fondateur du Conseil des libertés en Tunisie (CNLT, non reconnu), M. Marzouki avait créé le Congrès pour la République en 2001.
L’ATFD , TUNISNEWS et le POUVOIR
Vous avez repris dans votre numéro du 17/10/2006 une déclaration faite par l’ATFD (Association Tunisienne des Femmes Démocrates), le 13/08/2003. Je vous remercie, de nous avoir rappelé, une des déclarations courageuses, et claire voyantes de cette ONG, qui fait honneur à la Tunisie. Nous lisons comme titre d’une introduction à cette déclaration faite par vos soins : « qui » dirige «quoi» dans ce pays – qui détient le VRAI « pouvoir » en Tunisie ces jours ? Franchement, à la lecture de ce titre je n’ai rien compris. Mais le suspens n’a pas duré longtemps, et j’étais agréablement surpris en lisant votre introduction, et surtout le passage suivant : « En fait, il parait que les souhaits et/ou désirs des « femmes démocrates » se sont transformées – بقدرة قـادر – en ordre de marche qui a mis la machine politico-médiatico-policiére en branle. « Le régime » est passé à l’action. TOUS se sont exécutés en un quart de tour. Ben, ça a pris 3 années et 2 mois. Mais ça a été exécuté à la lettre (ou presque) ! » . En fin de compte, le pouvoir a bien compris : * qu’il doit avoir une position claire concernant le port du voile, et d’initier un débat contradictoire sur ce sujet. * Abandonner le recours à la répression, au harcèlement des femmes portant le voile, aux interdictions arbitraires autant de pratiques qui ne sont en aucun cas des solutions aux problèmes que traverse le pays Et tant d’autres mesures, qui faisaient parti des demandes faites par l’ATFD à l’état tunisien, et qui ont été « exécuté à la lettre (ou presque) », d’après vos dires. Dés que j’ai lu votre article, je me suis précipité pour annoncer cette bonne nouvelle à des compatriotes, qui comme moi, vivent à l’étranger et non pas régulièrement des nouvelles du pays. Vous savez de quelle manière ont ils réagi, ces imbéciles. Vous n’allez le croire. Excusez moi, mais parce que c’est important je vais vous dire mot à mot, ce qu’ils m’ont dit : « Meskine INTI, tu crois aux informations de TUNISNEWS, tu ne sais pas, qu’il s’agit d’un groupe de khwanjia. La réalité, c’est qu’ils ont profité, de cette campagne d’interdiction de Hijab, pour attaquer l’ATFD » Cher(e) s compatriotes responsables de TUNISNEWS, veuillez excusez mes amis, ils ne vous connaissent certainement pas. Et pour mettre fin à ces fausses et malhonnêtes accusations et « حتى يطمأن قلبي » je vous prie de bien vouloir, confirmer que : * vous n’êtes pas du tout KHWANJIA, et que vous ne faites pas parti d’ ENNAHDHA, ou tout autres mouvements islamistes. * Effectivement, le pouvoir tunisien, comme l’a demandé l’ATFD en 2003, vient de prendre une position claire concernant le port du voile, et à initier un débat contradictoire à ce sujet, et à abandonner le recours à la répression, au harcèlement des femmes portant le voile. Mes salutations les plus respectueuses. Bassem Khlaf
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Réponse de TUNISNEWS
Cher Monsieur, Nous vous remercions pour votre intérêt pour les articles et les commentaires que nous publions. Dans le cas que vous citez, il est clair qu’il s’agit d’un malentendu ou d’une incompréhension. En fait, voici les phrases contenues dans le texte de l’ATFD de 2003 qui illustrent le sens du titre et du commentaire écrit par l’un de nos rédacteurs.
** Depuis quelques mois, un peu partout dans la rue, à l’école, dans les établissements publics… surgissent des femmes jeunes et moins jeunes qui portent « la tenue islamique ». Elles sont désignées comme les « Moutadaynat », … ** Dans cet habit aucune marque qui les lie aux mères, grand-mères et aïeules, mais rupture avec toutes les traditions vestimentaires du pays … .. Nous nous trouvons 47 ans après la promulgation du Code du statut personnel consternées de voir beaucoup de nos concitoyennes se tourner elles aussi vers une image figée de la femme arabo-musulmane vers des signes ostentatoires d’une appartenance qui, souvent se place au-dessus de toutes les autres.. .. Faute de pouvoir les confiner plus longtemps dans les espaces privés, les partisans de courants de pensées rétrogrades encouragent ainsi le hijab : des propagandes diffusées à longueur d’ondes par de nombreuses chaînes satellitaires flattent « le choix » des femmes pour le voile. Eux qui sont prêts à bafouer les droits des femmes se placent avec arrogance sur le terrain des droits de la personne pour défendre le voile et l’encourager « comme signe de résistance à l’occident envahissant ». .. Nous considérons, à l’ATFD avec inquiétude la résurgence d’images et de pratiques passéistes qui menacent les acquis et fragilisent les droits conquis. .. Nous interpellons encore une fois l’Etat tunisien sur sa responsabilité dans l’extension de ce phénomène… Notre collègue voulait attirer l’attention à un fait qui l’a choqué : Qu’en ce mois d’octobre 2006 (c-à-d après 3 ans et 2 mois du communiqué de l’ATFD) ce sont les membres du Bureau Politique du parti au pouvoir, les hauts responsables du pays, les médias officiels, toute la machine de propagande et de répression du régime qui se met à utiliser les mêmes arguments et la même phraséologie de l’ATFD.. Au vu de ce qui précède, on est amené – logiquement – à conclure que le pouvoir qui a été INTERPELLE en 2003 par l’ATFD a fini par AGIR (à sa manière et selon sa logique bien sûr) mais dans un sens indiqué (balisé diraient certains) très tôt par les « Femmes Démocrates ». C’est bien clair que le pouvoir tunisien n’a pas pris « une position claire concernant le port du voile », qu’il n’a pas « initié un débat contradictoire à ce sujet », et qu’il n’a pas « abandonné le recours à la répression, au harcèlement des femmes portant le voile » car c’est trop demander à un régime aussi bête et corrompu. De toute façon, c’était le point de vue de notre rédacteur et il est libre de l’exprimer sous la forme qu’il a choisie. Concernant les accusations de vos amis, elles ne sont pas nouvelles. On les entend tous les jours. Et ça ne nous fait ni chaud ni froid. Nous sommes des citoyens tunisiens, arabes et musulmans. Un point c’est tout.
L’équipe de TUNISNEWS 21 octobre 2006
Une panique générale à Bizerte d’après des témoins oculaires sur place contactés par téléphone
Bizerte : des grandes fumées noires on dirait l’apocalypse
Raja Kousri Ce matin vers 11h, des témoins oculaires, des habitants prés de la raffinerie de pétrole située à Zarzouna, une localité qu’on traverse avant le passage du pont mobile, auraient vu une grande boule de feu qui venait du côté de la mer, du port pétrolier et qui traversait la grande route qui mène à Tunis vers la zone industrielle où est situé la raffinerie, la STIR. D’après des témoins deux soudeurs d’une équipe de quatre qui travaillaient sur le site du port auraient péri. Une femme d’un certain âge a succombé à un arrêt cardiaque suite à la détonation de l’explosion, transportée par sa fille dans un taxi qui allait en direction d’un dispensaire de la Cité Ouvrière, car l’accès à l’hôpital de Bizerte était impossible vu l’arrêt du trafic sur le pont mobile qui relie le centre ville à Zarzouna, d’après un témoin présent dans ce dispensaire. Une coupure générale de l’électricité s’est ensuite produite, les maisons situées à au moins un km de l’explosion ont tremblé sous l’effet de celle-ci, des vitres de la faculté de Bizerte seraient brisées, les habitants qui se trouvaient dans le centre ville ne pouvaient plus rentrer chez eux en passant par Zarzouna, certains ont emprunté un détour par Menzel Bourguiba. Les écoliers pleurent dans les classes situées à quelques centaines de mètres de la raffinerie, les habitants qui résident parfois à quelques mètres de la raffinerie ont vécu un vrai cauchemar et pensaient « qu’ils allaient y passer cette fois-ci ». Des mères de familles auraient fait bagage et s’apprêtaient à s’enfuir par Menzel Abderrahmen. L’incendie se serait arrêté vers trois heures de l’après midi. Ce n’est pas la première fois que des incendies ou des explosions se produisent au sein même de la raffinerie de Bizerte et qu’aucun média tunisien ne relaie l’information. En janvier 2005, la grande cheminée de la raffinerie a aussi envoyé une gigantesque boule de feu avec un bruit fracassant qui a réveillé les habitants après une heure du matin, provoquant un air chaud de canicule alors qu’il faisait très froid. Depuis longtemps, toute une génération d’habitants autour de cette raffinerie, a vécu par moment de telles situations. Dans les années soixante, le gouvernement tunisien avait choisi de construire cette raffinerie, dans des champs d’oliviers, au milieu de nombreuses habitations. Il installera trois citernes de gaz imposantes vingt ans plus tard juste devant les portes et les fenêtres de maisons construites avant par les anciens colons français. Jusqu’à nos jours les autorités continuent d’octroyer des permis de construire juste à quelque mètres de cette raffinerie. (Source : texte diffusé par Raja Kousri le 20 octobre 2006 à 22h10mn 07s sur la liste de diffusion « Maghreb des Droits de l’Homme)
Laissez mon ami tranquille !!!
par Omar Chlendi Je le nomme, cet ami, et tout prisonnier tunisien est mon ami : Hichem Saadi. On a pu lire sur la presse qu’il avait voulu se suicider, or comme je le connais, ce jeune homme n’a jamais eu en tête, en dépit de toutes les souffrances par lesquelles il est passé, l’idée de se suicider. Ce jeune homme, d’après sa dernière réaction (son saut mystérieux par la fenêtre du premier du palais de justice), nous révèle cet Etat de dictature qui n’arrête pas d’harceler petits et grands, femmes et hommes. Il voulait seulement qu’on le laisse en paix et cette dictature, avec ses lois complexes et inutiles, et la seconde prison qu’est la liberté conditionnelle, fait le siège des libertés. Il voulait seulement pratiquer sa religion comme il l’entend et reprendre ses études, mais apparemment, la dictature de Ben Ali y voyait une menace, mais quelle menace ? Un jeune homme qui essaie de reprendre le cours de sa vie, après qu’on le lui ait détruite, ne peut jamais être une menace. Ce qu’il a fait en « sautant » de la fenêtre nous montre aussi que les vérités ne sont jamais dévoilées en Tunisie parce que suite à un tel incident, on remarque pas l’intervention de qui que ce soit pour l’en empêcher. Comment est-ce possible, alors qu’il y a tant de policiers dans le palais ? C’est une caserne, ce n’est pas un palais !!! J’implore tous ceux qui lisent ces lignes de l’aider en lui envoyant du courrier en prison ainsi qu’à sa famille, sachant que cette méthode a eu de bons résultats. Car ce cas n’est juste qu’un échantillon de ce que peut subir chaque jeune en Tunisie, sachant que la justice n’existe pas là-bas et que cela pourrait être votre enfant, le votre, qui subit cela. Pour vous les ONG, on n’a plus besoin d’autres preuves pour justifier les choses que vous savez déjà. Votre aide a été très précieuse pour tous ceux qui sont sortis, mais cela n’a jamais mis fin aux méthodes appliquées par le gouvernement tunisien, donc votre travail pour les libertés n’aura jamais de fin. Maintenant, on a déjà diagnostiqué la maladie, donc le remède ce sera d’attaquer directement le gouvernement lui-même et ses méthodes. Prévenir c’est mieux que guérir !!! Et pour tous ceux qui aiment les vérités, un cas vient de se présenter, un cas qui peut d’une part, montrer au monde ce qu’est la dictature tunisienne, et d’autre part, dont il faut sauver la vie, sa vie qui représente la majorité de la souffrance des jeunes Tunisiens. Je vous donne l’idée de trouver cette vérité en faisant le premier pas : être le porte-parole de tout prisonnier, et spécialement de Hichem Saadi, d’élever la voix et de porter plainte contre les tortures et d’exiger que la vérité soit faite sur ce prétendu suicide, et ce au niveau international, sachant qu’une enquête en Tunisie risque de ne pas aboutir. (*) Omar Chlendi (ex-prisonnier et ex-codétenu de Hichem Saadi) (Source : www.reveiltunisien.org, le 18 octobre 2006)
Nouvelle prison, premières déconvenues
par Oum Mariem, Luiza Toscane La fermeture annoncée de la prison du 9 avril est effective. De nombreuses familles de prisonniers politiques ont appris le transfert des leurs vers d’autres prisons, souvent éloignées de leur domicile et n’ont pas pu, souvent visiter les prisonniers comme elles le faisaient à la prison de Tunis [1]. Une autre partie des prisonniers a été transférée à la nouvelle prison d’El Mornaguia [2], à une quinzaine de kilomètres de la capitale. Les familles en ont été informées quand elles ont trouvé porte close à la prison du 9 avril et se sont entendues dire de se présenter le 11 septembre à la nouvelle prison. Il semblerait que toutes les familles, quel que soit l’ancien jour de visite au 9 avril, aient été convoquées ensemble le lundi 11 septembre à Mornaguia, créant un afflux inhabituel de visiteurs dès 8 heures du matin. « Le 11, nous nous y sommes rendus, mais quelle catastrophe, l’anarchie complète, le nombre de familles était énorme. Le personnel et le directeur sont les mêmes qu’au 9 avril mais ne contrôlent pas la situation. Un agent sortait et disait aux visiteurs de se diriger vers une porte puis un autre arrivait pour nous diriger vers une autre porte, et à chaque fois un flux de personnes de tous âges couraient dans ce sens. Comme les portes ne s’ouvraient pas, les gens ont fini par frapper à la porte avec force pour qu’ils ouvrent cette prison et les fassent rentrer. Il y a des cris des deux côtés, des visiteurs et des agents de sécurité. On nous a appelés à nous rendre à la salle des visiteurs. De très longues queues se sont formées afin que deux agents enregistrent les noms des visiteurs, ce qui a duré des heures sans que les agents ne parviennent à tous les enregistrer. Ensuite, ces visiteurs ont encore attendu deux à trois heures d’être appelés. Puis il y avait une autre queue devant la porte et les gens ne trouvaient pas d’abris pour se protéger de la chaleur. Il y avait des parents âgés et malades, des nouveaux-nés, qui se sont assis par terre. Ils ont commencé à dire, qui « si on avait su que c’était pour un pique-nique, on aurait ramené un poste de télévision », qui « on aurait apporté un parasol », sans compter les réclamations et protestations. » Une famille renchérit : « Nous étions là à 8 heures du matin, nous n’avons pu rentrer qu’à 15 heures 15. La prison n’était pas prête, il y avait un technicien avec un tournevis et des agents qui ramenaient des chaises noires pour les installer. Sans exagération, nous n’avons pas vécu un jour pareil depuis le 1er jour, celui de son arrestation » Quant aux visites, elles se déroulent dans une grande salle rectangulaire, étroite. Les prisonniers attendaient visiblement aussi depuis longtemps. Les familles sont séparées par des cloisons. Pas de chaises pour les familles, pas d’espace non plus : chaque « box » ne peut recevoir au plus que deux personnes, les autres doivent rester derrière. Le double grillage du 9 avril a laissé place à un mur surmonté d’une double vitre fumée non trouée et la conversation se fait, aux dires d’une famille « par téléphone et sans le téléphone ». Autant dire que le prisonnier n’entend rien, que les familles hurlent, et que les agents pénitentiaires… entendent tout. Pour couronner le tout c’est un agent qui assiste à l’entretien derrière le prisonnier qui clôt la visite en raccrochant le téléphone. Les premières commentaires des prisonniers révèlent une amélioration de la situation des prisonniers politiques, regroupés par six ou huit, dans des cellules aérées, aménagées d’une télévision, d’un ventilateur et de sonnette. D’autres familles n’ont pas eu cette chance, qui au terme d’une journée d’attente, ont dû rebrousser chemin sans voir leur parent. Parmi les prisonniers politiques transférés à la nouvelle prison d’El Mornaguia : Ali Zouaghi, Mohammed Akrout, Habib Ellouze, Frej El Jemi, Abdelkarim Harouni, Sadok Chourou, Ali Chniter, Mohammed Gueloui, Abdallah Messaoudi, Halim Atef Kacem, Samir Ben Tili ou encore Hatem Zarrouk [1] Se référer au communiqué de l’AISPP en date du 2 septembre 2006. [2] Prison d’El Mornaguia, 1110 Tunis (Source : www.reveiltunisien.org, le 18 octobre 2006)
Sans censure ni autocensure. Larbi Chouikha
Avons-nous encore besoin d’une police des consciences ?
Un numéro d’une publication française a été saisi parce qu’il recèle un article jugé « préjudiciable et offensant pour le Prophète, l’Islam et les musulmans », rapporte La Presse de Tunisie. Des ouvrages en tous genres sont interdits de diffusion sans que le commun des Tunisiens ne sache cette fois les raisons explicites et fondées – légalement – de leur non-diffusion. Des demandes d’autorisation pour la parution de nouvelles publications ou la diffusion de nouvelle stations de télévision ou de radiodiffusion sont complètement ignorées par l’Administration. Des sites Internet bloqués. Une pièce de théâtre qui connut un franc succès en France n’arrive pas à se produire en Tunisie (Voir Ettariq n°51 p.2)…. La liste des saisies, des rétentions, des refus d’autorisation, des sites bloqués…, témoigne de la frilosité qui marque encore l’attitude des autorités dés lors qu’il s’agit de se prononcer sur des idées, des créations de l’esprit, des auteurs, qui ne s’insèrent pas dans le moule de la pensée officielle. Cependant, avec la généralisation des technologies de communication destinées, entre autres, à se soustraire des griffes de la censure, toutes ces mesures de saisies et d’obstruction à la production de l’esprit ont-elles encore un sens aujourd’hui ?
L’univers de la censure est régi par des logiques qui échappent à tout entendement, mis à part celui qui l’exerce, qui s’érige en détenteur du monopole de la force, donc, de la pensée, et qui daigne décider à sa guise ce que ses administrés doivent savoir et ne pas savoir. Or, aujourd’hui, le recours frénétique à la censure sous toutes ses formes devient de plus en plus inopérant avec l’irruption des technologies de communication dans notre société et les possibilités que ces technologies offrent à tous ceux – de plus en plus nombreux – qui veulent braver les interdits et briser les tabous. On se rappelle tous qu’entre les années 1989 à 1994 la diffusion de France 2 directement par voie hertzienne sur le territoire tunisien, était fréquemment interrompue – pour des raisons souvent insolites, voire cocasses -, mais avec la prolifération des paraboles, ces mesures sont devenues inefficaces voire obsolètes. De même, si l’on excepte peut-être le caractère médiatique recherché pour donner à cette mesure une tonalité arabo-musulmane, la saisie d’un numéro d’un journal français parcequ’il recèle un article « offensant » pour les musulmans, est une mesure infructueuse. D’une part, les ventes de ce journal se montent en Tunisie à quelques dizaines d’exemplaires et nul doute que si le journal avait été mis en circulation, l’article en question serait passé complètement inaperçu. D’autre part, l’information sur cette saisie répercutée par les agences de presse internationales et autres médias a permis à l’article « incriminé » d’être largement diffusé sur les sites Internet et via les « mail » se taillant ainsi une publicité inespérée parmi les Tunisiens du pays. Enfin, est-il encore permis d’user et d’abuser d’un pouvoir discrétionnaire fait de rétention, de saisie, de silence, de refus de publication, etc…privant ainsi les nombreux tunisiens de leur droit absolu de se tenir informés des débats d’idées en cours à travers le monde et de quelle nature qu’ils soient, y compris sur tout ce qui porte sur la religion et sur ses détracteurs ! Tout autant ridicule cette campagne publique tendant à retirer du commerce une poupée nommée fella drapée de la tenue islamique. Certes, le spectacle vestimentaire qu’elle décline n’est pas reluisant – du moins, de mon point de vue personnel -, mais si cet objet fétiche suscite des adeptes dans le pays, au nom de quel droit peut-on les en priver ?
En l’espace d’un demi-siècle d’indépendance, au regard des évolutions sociales sensibles que notre pays a connu et en nous arrimant à la globalisation caractérisée aussi par l’universalisation des informations et des connaissances, le Tunisien a t-il encore besoin d’une police des esprits pour guider ses lectures, orienter sa réflexion, régenter ses débats publics, administrer ses comportements, ordonner sa morale… ? Certes, les saisies et brimades administratives qui accablaient les quelques publications de l’opposition indépendante ont cessé depuis quelques mois et nous nous en réjouissons tous, mais dans le même temps, nous ambitionnons aussi d’élargir les espaces de libre expression et de création et à la longue, d’effacer une fois pour toute, toutes ces tentations sécuritaires qui étouffent la production et la diffusion des idées et des œuvres de l’esprit. Car, la persistance de la censure sous toutes ses formes au moment où dans le monde, les idées et les informations explosent et surtout, la discrétion avec laquelle notre Administration l’exerce sans filet, recèlent des dangers qu’il convient de circonscrire. Du côté du pouvoir, elles reproduisent encore ce schème que le Tunisien n’étant pas mûr pour jauger par lui-même ce qu’il doit savoir et produire en toute liberté, qu’il est encore dépossédé des facultés de discernement et d’esprit critique, et par conséquent, il demeure encore une personne mineure. Mais plus grave encore, ce climat d’étouffement des libertés, de censure et de rétention des œuvres de l’esprit, engendrent tout naturellement une indigence du débat intellectuel, un affadissement de l’esprit critique et de la pensée rationnelle pour laisser place à une médiocrité ambiante : terrain propice pour tous les zélateurs, les thuriféraires et les plumitifs de tout poil. Et s’il convient aujourd’hui de tirer un enseignement, c’est que la libre circulation des idées, des informations, ne peut ébranler ou même effrayer un pouvoir bien établi. Bien au contraire, elle le conforte doublement ; d’abord, dans le fait qu’il peut faire preuve de son génie et son intelligence pour se mouvoir en dehors des réflexes autoritaires et des pratiques répressives. Ensuite, qu’il peut déployer toutes ses qualités de retenue et ses dispositions intellectuelles pour laisser s’épanouir et se développer des dynamiques contradictoires – y compris, celles qui le contestent -. Ainsi, notre statut de citoyen, particulièrement érodé, malmené ces derniers temps, pourra régénérer !
(Attariq aljadid – N°53- Octobre 2006)
Le pape, le logos et les réactions de la religiosité populiste
Le pape Benoît XVI n’a pas trouvé mieux que d’inonder de maladresses le terrain déjà bien boueux des relations entre Occident et Islam. Est-ce que c’est pour nous signifier que les conclusions du concile de Vatican II sur la reconnaissance et le respect de l’Islam n’engagent pas ses convictions profondes, ou est- ce alors pour ne pas manquer de marquer sa participation active aux thèses destructrices du clash des civilisations, que le pape nous remet dans ces très vieilles problématiques ?
L’évocation très rapide mais très « concentrée » de l’islam dans sa conférence académique à l’université de Ratisbonne en Allemagne, était une digression qui ne correspond ni à sa stature ni à celle de la très grande institution qu’il représente. Mais disons que la raison, sujet de la conférence papale, peut par moment être déraisonnable. Je dis problématiques très vieilles, parce qu’elles remontent au moyen-âge, à ce temps où l’islam n’a été ni compris, ni accepté par le christianisme, pour une raison simple, résidant dans la prétention de ce dernier à être la religion définitive alors même que l’islam vient la démentir en s’appropriant à son tour l’idée de clôture de la prophétie.
L’islam dans cette situation était pris pour un schisme dangereux et son prophète pour un chef d’hérésie , d’où l’anathème, les injures, le dénigrement dont a fait l’objet , jusqu’aux temps modernes (jusqu’au temps où l’Europe s’est allégée de sa religion d’ailleurs) non seulement la religion musulmane, mais surtout son prophète « Mahomet » « l’Imposteur », « le très sensuel », « le malade » , »le violent »… Le pape, bien sûr, n’est pas allé jusqu’à reprendre ces idioties qui ne répondent ni à la morale moderne, ni au jugement objectif, car que ce soit pour un croyant ou pas, Mohamed, tout comme les autres prophètes qu’il a eu la grande classe et la transcendance de reconnaître, est sans conteste, un homme exceptionnel et une personnalité hors norme. Par contre le pape a attaqué l’Islam là où l’actuel puise dans « l’inaugural », « le jihad violence contraire au logos, à la raison et par conséquent contraire à la nature de Dieu ».
Il est clair ici que le pape joue sur l’ambiguïté et sur le mélange des époques. Le jihad de l’époque prophétique, du point de vue de la rationalité historique, n’a rien de particulier par rapport à une époque où le politique a toujours eu hâte d’en arriver à son prolongement guerrier. Lévi Strauss en esprit rationnel, avait même estimé que Mohamed est un Bonaparte qui a réussi. L’islam originel n’est mû en cela par aucun code génétique particulier, il était tout simplement en correspondance avec les pratiques de son époque. Plus encore, le pape pousse la logique incriminatoire pour conclure- en liant le jihad prophétique à celui d’aujourd’hui- que l’Islam est par essence violent et donc incompatible avec la raison, la preuve en est, avance- t-il, est que contrairement au christianisme, l’islam n’a pas su intégrer la philosophie grecque à son patrimoine intellectuel.
Que le sentiment religieux en général, comme compréhension par le cœur, par l’intuition ou même par la superstition soit non compatible avec la raison, cela peut se discuter, mais que cela soit attribué a l’Islam comme tare congénitale, ceci est une histoire qui doit, pour la rationalité, la vérité historique, la sérénité de tous les croyants et pour le respect de leur identité, impérativement cesser.
On ne reprendra pas sous forme de polémique l’apport à l’universel du rationalisme arabe tant condamné par l’Université de Paris au XIIIè siècle, encore sous contrôle ecclésial et où ce qui était appelé, avec horreur, arabisme et averroïsme était pris par les clercs comme menace mortelle pour les fondements de toute religion. On ne rappellera pas ces peintures moyenâgeuses ornant quelque part les murs de Pise avec l’image de damnation qu’Orcagna, répondant à une commande de l’église, avait réservé au commentateur d’Aristote qui n’est autre que Ibn Rochd , on ne parlera pas de ce que Dante dans sa divine comédie avait réservé à ce même symbole du rationalisme qu’est Averroès…On dira seulement que c’était la foi chrétienne qui pourchassait alors la raison et le logos de ces éminents esprits arabes produits d’une civilisation qui s’est épanouie dans le cadre de l’Islam et qui a prouvé sa capacité à intégrer la philosophie grecque et même à la transmettre à l’Europe chrétienne malgré les résistances tenaces de ses institutions ecclésiastiques.
Reste maintenant que les réactions aux propos du Pape du coté musulman et surtout du coté populaire encadré par le « cheikhisme satellitaire »sont très discutables et même inquiétantes. Car, ces gens non plus, n’expriment pas la vérité. La vérité est, que la raison, le rationalisme et la philosophie arabe classique qui avaient bien existé comme partie du patrimoine intellectuel musulman, ont été tués dans l’œuf par la suprématie qu’a prise la raison théologique dans l’histoire de l’islam. Ibn Rochd- sans le rencontrer pour cause de décalage chronologique- a eu à répondre sur cela à Gazali l’inaugurateur de cette suprématie, mais sa réponse n’a pu avoir aucune suite, signe de la mauvaise pente prise, depuis, par la raison islamique en général.
La vérité est, que cette raison dogmatique qui a pris de l’hégémonie sur toute autre expression en Islam à partir du XIIè siècle, règne depuis sur les esprits des musulmans sans qu’aucune force réelle ne soit venue lui demander des comptes sur sa caducité. La vérité est, que cette orthodoxie musulmane sclérosée, ahistorique prend au temps présent de plus en plus un caractère offensif (car l’ignorance n’a pas conscience des seuils), pour fonctionner en machine infernale mondialisée contre tout espoir d’un islam digne de son temps, moderne, alliant piété, prière et ouverture culturelle sur la beauté et la gaîté du monde.
La vérité est, que la conscience « savante » des ulama, comme celle populaire de la rue, qui se défend contre les propos du pape médiocrement, par la rhétorique vide ou par les cris et les attroupements hystériques, se trouve être aussi celle qui opère contre les esprits musulmans libres et intelligents dont l’inoubliable Mohamed Mahmoud Taha, celle qui ne rate aucune occasion pour manifester son intolérance à l’égard des autres, en Egypte, en Irak, au Soudan, en Somalie, et celle qui cherche très activement à maintenir les femmes dans la ségrégation, l’obscurentisme et le sexisme.
La vérité est, que l’islam ne peut être respecté par l’extérieur, qu’une fois sauvé de la griffe du dogmatisme et de l’ignorance à l’intérieur.
Latifa Lakhdar (Attariq aljadid – N°53- Octobre 2006)
EU concerned with latest human rights record in Tunisia
18/10/2006 In a statement released Tuesday (October 17th), the EU expressed concern with the latest developments regarding human rights in Tunisia. The reaction was provoked by Tunisian authorities’ last minute cancellation of the International Conference on Employment and the Right to Work in the Euro-Mediterranean Area, which was to take place in Tunis on September 8th-9th. The event was expected to bring together 70 international participants from 20 countries. The Euro-Mediterranean Human Rights Network said it did not receive reasonable explanation for the cancellation, and stressed it was not the first time freedom of expression and assembly had been violated in Tunisia recently. The EU warned the Tunisian government that such incidents would have a significant impact on the international image of the country. It also noted other human rights breaches occurred in the country in recent years. The EU did pledge to continue co-operate with Tunisia in the framework of the Barcelona Process and the European Neighbourhood Policy. (ANSA, AKI) (Source : le site www.magharebia.com, le 17 octobre 2006) Lien : http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/en_GB/news/awi/newsbriefs/general/2006/10/18/newsbrief-01
EU disappointed over Tunisia’s human rights record
Brussels, Oct 17, IRNA The European Union Tuesday voiced its regrets over the cancellation « at a very short notice « by the Tunisian authorities of the « International Conference on Employment and the Right to Work in the Euro-Mediterranean Area » which was to have taken place in Tunis on 8-9 September. The EU in a statement said its is « disappointed at a series of negative signals which have been given by Tunisia in the area of human rights and governance over the last few years. » « The Tunisian authorities are no doubt aware that these incidents have a significant impact on the international image of Tunisia, » it said. The statement said that as the Tunisian Charge d’Affaires refused to receive the EU demarche it was being made public. The EU called for an early meeting of the Association Committee and of the « Human Rights and democracy » Subcommittee with Tunisia In order to address the concerns expressed by the European Parliament and civil society. (Source : L’agence de presse officielle iranienne IRNA, le 17 octobre 2006) Lien: http://www.irna.ir/en/news/view/menu-234/0610173521171426.htm
Blast hits Tunisia oil pipeline, cause unknown
(Adds government’s comment)
Fri 20 Oct 2006 14:47:46 BST TUNIS, Oct 20 (Reuters) – An explosion triggered by a fire ripped through an oil pipeline in the northern Tunisian city of Bizerte on Friday, prompting residents in at least one district to flee, residents and rescue service workers said. Bizerte, a garrison town that houses Tunisia’s only oil refinery, is located 70 km (43 miles) from Tunis. The explosion hit the pipeline carrying oil to the STIR refinery terminal, the government said in a statement. An initial fire caused the explosion, which sparked a bigger fire on the pipeline, the statement said. « The exact causes behind the incident are still not known but work on the pipeline was under way before the incident occurred, » the government said, without giving details. The fire and explosion caused material damage but no casualties, it added. Rescue workers, backed by government soldiers and refinery employees, brought the fire under control. « The fire is now contained to one spot and the efforts were continuing to extinguish the flame, » the government added. Residents near the facility were shaken by the blast. « A huge explosion rocked the oil pipeline from the refinery to the port that feed ships docked there, » Zouheir Khelifi, who resides in the Intilaka neighbourhood some 600 meters (yards) from the pipeline, told Reuters. « More than 200 families from our neighbourhood left home, » he added. STIR, or Societe Tunisienne de l’industrie de raffinage, has a refining capacity of 30,000 barrels per day. The pipeline carries crude oil from southwestern Tunisia’s al Borma main oilfield. STIR, is majority-controlled state refiner. Officials at the Energy Ministry, which controls STIR, were not immediately available to comment on the possible impact of the incident. STIR managers declined comment. REUTERS
Tunisia presses enforcement of Muslim headscarf ban
Gabriel Haboubi
[JURIST] The Tunisian government [official website, in French] has launched a new campaign against the public wearing of hijabs [III&E backgrounder], the headscarves worn by many Muslim women in the predominantly Islamic state north African state. Police have begun stopping Muslim women wearing the hijab on the street, asking them to remove it, and to sign an affidavit promising to never wear it again. A decree from 1981 bans wearing the headscarves in public, and senior government officials of the autocracy characterize the garments as sectarian, worn by people using religion to hide political aims. Tunisian rights activists argue that the government ban is unconstitutional, and that many people are upset by it, but few feel safe to openly challenge the government. In the US, the Council on American-Islamic Relations condemned the Tunisian move [press release] Thursday, saying:
The Tunisian law banning Islamic attire in certain areas, and the apparent expanded interpretation of that law, violates international human rights standards set forth by the United Nations and ratified by virtually every nation on earth…. Article 18 of the Universal Declaration of Human Rights (UDHR), a transnational treaty having the weight of international law states: « Everyone has the right to freedom of thought, conscience and religion. . .(and) to manifest his religion or belief in teaching, practice, worship and observance. »
Tunisia [CIA backgrounder] is 98% Muslim, and takes some aspects of its legal system from Shari’a law [Guardian backgrounder; JURIST news archive]; since independence from France in 1956, the government has taken a harsh stance against Islamic fundamentalism, establishing both religious freedoms and a large number of women’s rights. Other civil freedoms, such as access to a free press, although officially sanctioned, are lacking. Tunisian president Zine El Abidine Ben Ali [official biography, in French] seems open to restricting signs and religious symbols that could enhance outlawed Islamic political opposition. The new intensity in enforcing the headscarf ban comes at a time when many other nations are considering legislation restricting religious dress [JURIST news archive]. BBC News has more.
(Source : le site « JURIST », édité par “The University of Pittsburgh School of Law” aux Etats Unis, le 20 octobre 2006)
Lien : http://jurist.law.pitt.edu/paperchase/2006/10/tunisia-presses-enforcement-of-muslim.php
Tunisian faces inquiry in veil dispute
A Tunisian opposition activist who criticised his country’s campaign against the Islamic veil in an interview with Aljazeera has been summoned to face a judicial investigation. Munsef al-Marzouqi is accused of inciting violence and is due to stand before an investigative judge in Tunisia on October 21. Al-Marzouqi told Aljazeera that he was in Paris and would return to Tunis on October 21 to attend the investigation. He described the charges as an attempt by the Tunisian authorities to scare him, but said he was determined to return to his country at any cost. Tunisian police have recently launched a crackdown on women wearing Islamic veils to impose a ban introduced in the 1990s, prohibiting them from wearing headscarves in public places. Headscarf « uninvited » Tunisian officials describe the Islamic dress as being promoted by extremists who exploite religion for their political ambitions. Zine El Abidine bin Ali, the Tunisian president, describes the headscarf as a sectarian form of dress which has come into Tunisia uninvited. In the 1990s he moved to crush Tunisia’s main moderate Islamic movement following the outlawing of the militant Islamist party Ennahda. The campaign by the north African Islamic country has triggered some Islamic scholars and human rights activists to denounce the move as un-Islamic and unconstitutional. But, Abdelwahab Abdallah, the Tunisian foreign minister, told a meeting of the governing ruling party that Tunisia was « proud and attached to Islam and does not need anyone to give it lessons about the fundamentals of religion ». (Source: Aljazeera (in english), le 18 octobre 2006) Lien : http://english.aljazeera.net/NR/exeres/D6CF38A3-92E1-41EC-8804-40D33D3DD28D.htm