TUNISNEWS
9 ème année, N° 3469 du 21.11.2009
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Liberté et Equité: Nouvelles des libertés en Tunisie AISPP: La justice donne raison à l’ex prisonnier politique Mustapha Ben Khlil Committee to Protect Journalists: Honored for their work, but threatened at home L’Observatoire: Tunisie : Procès de M. Taoufik Ben Brik – une parodie de justice L´Humanité: Taoufik Ben Brik reste en prison AgoraVox: Nous sommes tous des Taoufik Ben Brik Libération: Taoufik Ben Brik devant les juges Weblibre: Taoufik Ben Brik, un traquenard ? JDD: Procès-Ben Brik: La France absente AFP: Peines alourdies pour des islamistes liés à un réseau kamikaze belge AP: 200 Web sites spread al-Qaida’s message in English Reuters: Turquie – Enquête sur une éventuel complot au sein de la marine AP: Feu vert pour la déclassification de documents sur les moines de Tibehirine
Liberté pour Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité Organisation de droits humains indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax: 71 340 860 Libertéequite@gmail.com Tunis, le 20 novembre 2009
Nouvelles des libertés en Tunisie
1) Harcèlement de la famille de Wissem et Nejla Othman
La famille de l’étudiant Wissem Othman est en butte pour le second jour d’affilée au harcèlement des agents du poste de police de Trig El Bahr à Slimane dans le gouvernorat de Nabeul. Des agents de ce poste se sont présentés au domicile de la famille et fait pression sur le père pour pousser l’étudiant Wissem Othman (étudiant en seconde année de droit) et Nejla Othman (universitaire) à se présenter au poste, sans toutefois donner de convocation officielle mentionnant le motif et la date de la convocation. Leur père fait également l’objet de diverses pressions, comme le renvoi de son travail si son fils et sa fille ne se pliaient pas aux directives. Cette famille fait face à ce harcèlement depuis plusieurs années. L’étudiant Wissem Othman a été interpellé à plusieurs occasions, interrogé et torturé. Nejla Othman a été de son côté souvent interpellée, interrogée, privée d’emploi par des pressions sur son employeur et harcelée pour qu’elle ôte son voile. […]3) Filature collante des journalistes Lotfi Hajji et Lotfi Hidouri
Le journaliste Lotfi Haje été l’objet toute la journée du 20 novembre d’une fillature collante d’un agent de la police politique à bord d’un véhicule qui l’a suivi de Bizerte à Tunis et de Tunis à Bizerte. Le journaliste Lotfi Hidouri a vu son domicile de Mourouj (dans le gouvernorat de Ben Arous encerclé par la police politique […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour le Docteur Sadok Chourou Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis Aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 19 novembre 2009
La justice donne raison à l’ex prisonnier politique Mustapha Ben Khlil
Le tribunal cantonal de Ras Jbel, présidé par le juge Riadh Bejaoui […] a examiné vendredi 20 novembre 2009 l’affaire n°36553 dans laquelle est déféré l’ex prisonnier politique Mustapha Ben Khil pour outrage à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions en vertu de l’article 125 du code pénal (délit passible d’une peine d’emprisonnement d’un an et d’une amende de 120 dinars) . Il avait été accusé d’avoir semé le trouble et d’avoir occupé le poste de la Sûreté nationale de Ghar El Melh dans le gouvernorat de Bizerte. L’accusé a été déféré en état d’arrestation et Maîtres Taoufik Bouzaiane, Imène Triki et Samir Dillou ont assuré sa défense, démontrant la nullité des procès verbaux d’enquête […] par ailleurs non signés par l’accusé […]Les avocats de la défense ont fait remarquer que celui qui invoque un préjudice est celui-là même qui a rédigé le PV et mené l’interrogatoire. Il est ainsi juge et partie ! […] Le point de départ de l’affaire réside dans le refus d’agents d’intervenir en envoyant un agent ou deux protéger l’accusé d’agressions d’un voisin . Mais lorsque c’est Mustapha Ben Khlil qui est déféré pour une affaire montée, les services sécuritaires sont prêts à diligenter des dizaines d’agents de diverses brigades pour boucler le tribunal comme cela a été le cas aujourd’hui et disposer des barrières aux entrées de Ras Jbel. Après les plaidoiries l’audience a été levée pour le délibéré et le prononcé du jugement : non-lieu et libération. […] Pour l’association La commission de suivi des procès (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Committee to Protect Journalists
330 Seventh Avenue, New York, NY 10001 USA Phone: (212) 465‑1004 Fax: (212) 465‑9568 Web: www.cpj.org E-Mail: info@cpj.org http://www.cpj.orgContact: Meredith Greene Megaw e-mail: info@cpj.orgTelephone: (212) 465-1004 ext. 105Honored for their work, but threatened at home
CPJ introduces 2009 International Press Freedom Awardees
Washington, November 19, 2009—–Naziha Réjiba, editor of the Tunisian online news journal Kalima, said she knows what to expect when she returns home—surveillance, harassment, and threats conducted by one the world’s most repressive governments. “While I’m speaking, many homes of Tunisian journalists are completely surrounded,” Réjiba, one of four recipients of the 2009 International Press Freedom Awards, told reporters at the National Press Club today, describing state surveillance. The Committee to Protect Journalists gives the awards each year to courageous journalists working in dangerous and repressive circumstances. At today’s press conference, CPJ also introduced awardee Mustafa Haji Abdinur, an Agence France-Presse correspondent and editor-in-chief of Radio Simba in Somalia. Two other CPJ awardees, J.S. Tissainayagam of Sri Lanka and Eynulla Fatullayev of Azerbaijan, were recognized but not present: They are imprisoned in their home countries in retaliation for their work The awards be officially bestowed on Tuesday in New York; the awardees are in Washington to meet with elected officials, diplomats, and news media. Abdinur noted the dangers facing the press in Somali, where 18 journalists have died on duty since 2005. “If a journalist is killed, the news is also killed,” he said, noting that foreign journalists are no longer stationed in the country and domestic reporters are being attacked, killed, or forced into exile. Few reporters are left, and the world knows ever less about the grave crisis there. CPJ Executive Director Joel Simon called for the release of the imprisoned journalists Tissainayagam and Fatullayev. “We will make sure their respective governments are aware of our outrage,” he said. Fatullayev is an investigative journalist whose colleague, editor Elmar Huseynov, was assassinated in 2005. Fatullayev is serving more than eight years on fabricated charges after his reporting on the unsolved Huseynov slaying raised questions about government obstruction. “His only crime is his journalism,” said Nina Ognianova, CPJ’s Europe and Central Asia program coordinator. “He is being punished for doing a job that the government has not done: investigating the murder of his editor.” Tissainayagam, or Tissa as he is known in Sri Lanka, is serving 20 years in prison on terrorism charges based on his journalism. Tissainayagam had written columns documenting human rights and other abuses by Sri Lankan military authorities. The government called it inciting “communal disharmony. Bob Dietz, CPJ’s Asia program coordinator, called on Sri Lankan President Mahinda Rajapaksa to intervene in the case, rectify a miscarriage of justice, and set Tissainayagam free. For more information about the awardees and the awards ceremony, which will be held at the Waldorf-Astoria in New York on Tuesday, November 24, please visit CPJ’s Web site. At the ceremony, CPJ will also honor the author and former New York Times columnist Anthony Lewis. Lewis, a founding board member of CPJ, will be presented the Burton Benjamin Memorial Award for lifetime achievement. CPJ is a New York–based, independent, nonprofit organization that works to safeguard press freedom worldwide. For more information, visit www.cpj.org.
L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme
Tunisie : Procès de M. Taoufik Ben Brik – une parodie de justice
Paris-Genève-Copenhague, le 20 novembre 2009. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, un programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) expriment leur plus vive inquiétude quant au déroulement du procès mené contre M. Taoufik Ben Brik et les entraves à la participation de plusieurs défenseurs des droits de l’Homme tunisiens qui souhaitaient assister à l’audience. Le 19 novembre 2009, M. Taoufik Ben Brik, journaliste et co-fondateur du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), a comparu devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Tunis. Poursuivi pour “atteinte aux bonnes mœurs”, “diffamation”, “agression”, “détérioration des biens d’autrui” et “blasphème”, le verdict devrait être rendu public le 26 novembre prochain. Nos organisations considèrent que cette procédure vise en réalité à sanctionner les activités de M. Ben Brik en tant que journaliste indépendant et défenseur des droits de l’Homme. Plusieurs défenseurs des droits de l’Homme ayant voulu assister à l’audience du procès ont en outre été empêchés d’accéder au tribunal, dont Mme Sihem Bensedrine, porte-parole du CNLT, journaliste et secrétaire générale de l’Observatoire pour la liberté de presse, d’édition et de création (OLPEC), M. Omar Mestiri, directeur de la rédaction du journal en ligne Kalima, membre du CNLT et membre du groupe de travail du REMDH sur la liberté d’association, et M. Lotfi Hajji, journaliste et vice-président le la section de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) de Bizerte, qui ont été “invités” par la police politique à faire demi-tour à la sortie de l’autoroute. Depuis, Mme Bensedrine et M. Mestiri sont empêchés de quitter le domicile des parents de ce dernier par un important dispositif policier déployé autour de la maison. C’est également le cas de M. Abdelkrim Harrouni, secrétaire général de l’association Liberté et équité. Deux avocats observateurs venant d’Algérie et du Maroc ont par ailleurs été refoulés à l’aéroport de Tunis. En outre, seuls trois membres de la famille de M. Ben Brik ont été autorisés à accéder à la salle d’audience et Me Hocine Bardi, avocat au Barreau de Paris mandaté par le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), a été empêché d’accéder au palais de justice. L’Observatoire et le REMDH ont mandaté Me François-Xavier Matteoli, avocat et ancien bâtonnier du Barreau des Hauts-de-Seine, pour observer ce procès. Plusieurs autres observateurs internationaux ont pu assister au procès : la députée européenne Mme Hélène Flautre, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), deux avocats mandatés par RSF, ainsi qu’un représentant de l’ambassade des Etats Unis. Lors de l’audience, plusieurs violations du droit à un procès équitable ont été constatées. En premier lieu, au vu du filtrage par les forces de police de l’accès à la salle d’audience, l’Observatoire et le REMDH dénoncent vigoureusement le non-respect du principe de publicité des débats. En second lieu, l’Observatoire et le REMDH regrettent que toutes les demandes préliminaires introduites par les avocats de la défense aient été ignorées par le juge. Ces demandes portaient notamment sur la contestation de la régularité des procès verbaux, sur la libération provisoire du prévenu, et sur des demandes d’audition de témoins. Ainsi, l’audience a été levée sans qu’il soit statué sur la demande de mise en liberté et le juge, précisant qu’il en avait assez entendu, a renvoyé l’affaire et fixé au 26 novembre le prononcé du verdict. Nos organisations rappellent par ailleurs que M. Zouhair Makhlouf, journaliste tunisien indépendant, secrétaire général de Liberté et équité et candidat du parti démocrate progressiste (PDP) lors des élections législatives du 25 octobre 2009, doit quant à lui comparaitre le 24 novembre 2009 devant le Tribunal de première instance de Grombalia. M. Ben Brik et M. Makhlouf se sont particulièrement mobilisés afin de dénoncer les pratiques et actes contraires aux normes internationales qui se sont multipliés dans le contexte électoral. Le Président tunisien avait en outre stigmatisé, à la veille du scrutin du 25 octobre 2009, ceux qu’il avait qualifié de « minorité infime de Tunisiens qui dénigrent leur pays en s’appuyant sur des parties étrangères », et annoncé « des mesures » « contre quiconque émettra des accusations ou des doutes concernant l’intégrité de l’opération électorale, sans fournir de preuves concrètes ». L’Observatoire et le REMDH soulignent que cette politique de répression contre toutes les voix dissidentes ont visé d’autres défenseurs, dont M. Mohamed Soudani, membre de l’Union générale des étudiants de Tunisie (UGET), qui suite à une interview portant sur la situation des droits de l’Homme dans le contexte électoral avec des journalistes français a été arrêté le 22 octobre 2009 puis condamné le 24 octobre pour “atteinte aux bonnes mœurs”, “état d’ébriété” et “blasphème” à quatre mois de prison ferme en violations de toutes les principes du procès équitable. L’Observatoire et le REMDH déplorent vivement qu’aucun diplomate européen n’ait assisté à l’audience et appellent la Délégation de la Commission européenne à Tunis ainsi que les ambassades des Etats-membres de l’Union Européenne (UE) en Tunisie à prendre publiquement position en faveur des défenseurs des droits de l’Homme, à rendre visite à MM. Ben Brik et Makhlouf en détention, et à observer toutes les audiences à leur encontre, conformément aux Lignes directrices de l’UE relatives aux défenseurs des droits de l’Homme. Enfin, nos organisations appellent les autorités tunisiennes à veiller à ce qu’un terme soit mis à toute forme de menaces et de harcèlement – y compris judiciaire – à l’encontre de MM. Taoufik Ben Brik, Zouhair Makhlouf, Mohamed Soudani, Abdelkrim Harrouni, Omar Mestiri et Lotfi Hajji et Mme Bensedrine ainsi que de l’ensemble des défenseurs des droits de l’Homme tunisiens.
Taoufik Ben Brik reste en prison
Le journaliste a comparu hier en état d’arrestation devant le tribunal de Tunis. La veille à Paris plusieurs personnalités dont Pierre Laurent (PCF) ont réclamé sa libération. Le tribunal de Tunis a fixé hier au 26 novembre le verdict contre le journaliste Taoufik Ben Brik emprisonné depuis le 29 novembre. Accusé d’« agression, atteinte aux bonnes mœurs et aux biens d’autrui » à l’endroit d’une femme, le journaliste, qui a dénoncé la falsification de sa signature au bas des procès-verbaux de la police, a qualifié cette accusation d’« affaire montée de toutes pièces ». Son avocat, Me William Bourdon, a jugé « inquiétant » que l’affaire soit jugée sur le fond le jour même de l’ouverture du procès. « Je suis assez pessimiste quant au verdict. » « la voix de la Tunisie » bâillonnée La veille de ce procès qualifié de « politique » par son épouse, Azzad Zarrad, plusieurs personnalités politiques venues exprimer leur solidarité avec le journaliste et les démocrates tunisiens étaient réunies dans une salle de la mairie du 2e arrondissement. Sous des affiches clamant « °libérez les prisonniers d’opinion° » ou « °Taoufik Ben Brik, la voix de la Tunisie° », ils ont, unanimement, dénoncé les privations des libertés fondamentales, dont celle d’expression. « Les droits de l’homme n’ont pas de frontières », a rappelé le maire, Jacques Boutault. De son côté, Khemaies Chammari, qui a été vice-président de la Fédération internationale de défense des droits de l’homme et député en Tunisie, inquiété à de nombreuses reprises, a lu un poème écrit en prison par le journaliste. L’émotion ne l’a pas empêché de s’insurger contre « ce procès préfabriqué qui lui est fait » et « la multiplication des arrestations abusives ». En réalité, en Tunisie, depuis la réélection de Ben Ali avec un score de 89,4°%, le régime durcit son autoritarisme. Michel Tubiana, ancien président de la Ligue des droits de l’homme, Florence Aubenas (journaliste), Daniel Mermet (journaliste), Moncef Marzouki (président du CPR), Wala Said (journaliste irakienne), Hassane Zerrouky (journaliste)… nombreuses sont les voix de ses collègues à avoir pris fait et cause pour cet homme engagé. Les personnalités politiques, aussi, ont exprimé leur soutien. La sénatrice verte Alima Boumediene, a invité « à poursuivre le combat face à une Tunisie de plus en plus policière » et à « mettre les élus face à leurs responsabilités ». « Alors qu’aujourd’hui, au Maghreb, reculent les libertés, il faut développer une alliance des luttes sociales et syndicales », a-t-elle poursuivi. Pierre Laurent a porté la voix du PCF, affirmant la nécessité de mener le combat en faveur de Ben Brik, et soulignant que « chez nous aussi, l’ambiance devient de plus en plus nauséabonde, inquiétante. Tous les démocrates des deux versants de la Méditerranée ont besoin de s’unir ». Pour mémoire : après la victoire de Ben Ali le 25 octobre, Nicolas Sarkozy avait envoyé un courrier de félicitations à son homologue tunisien. C’est dire ! Fabien Perrier (Source: « L´Humanité » (Quotidien – France) le 20 novembre 2009)
Taoufik Ben Brik devant les juges
L’opposant tunisien s’est dit victime d’un «traquenard de la police» lors de sa comparution, hier, devant un tribunal de première instance à Tunis. La cour rendra son verdict jeudi. L’audience a été marquée par des échanges vifs. Le journaliste est jugé pour violences contre une automobiliste. «Je suis la victime et non l’accusé dans cette affaire entièrement montée par la police politique», a-t-il expliqué au juge. Ecroué depuis le 29 octobre, le journaliste de 49 ans était jugé sur la base d’une plainte déposée contre lui par Rym Nasraoui, une femme d’affaires de 28 ans, qui l’accuse d’avoir délibérément embouti sa voiture, de l’avoir frappée et injuriée. (Source: « Libération » (Quotidien – France) le 20 novembre 2009)
Nous sommes tous des Taoufik Ben Brik
Voilà, ce qui devait arriver arriva : Taoufik Ben Brik vient d’être arrêté par le gouvernement Tunisien [1] ! Qui est « Taoufik Ben Brik » ? Ho ! Que je suis bête, Taoufik ne bénéficie pas de la même couverture que les peoples ! Pour la petite histoire : « Taoufik Ben Brik, né en 1960 à Jérissa, est un journaliste et écrivain tunisien. Opposant déclaré au régime du président Zine el-Abidine Ben Ali, il suit une grève de la faim durant 42 jours (du 3 avril au 4 mai 2000[1]) pour protester contre les atteintes aux droits de l’homme du régime tunisien. Il a collaboré à de nombreux journaux francophones et à des agences de presse indépendantes de France (La Croix), de Suisse et de Belgique. Ses articles parus dans l’édition du Nouvel Observateur du 24 février 2007 ont provoqué la saisie du titre en Tunisie. » [2] Il écrivait il y a encore quelques jours comment la machine s’est mise en marche et comment on prévoyait de l’arrêter, très peu de gens ont lu cet article[3] j’imagine, car Taoufik n’est pas Jean. Voilà donc comment réagit le Président félicité par Sarkozy [4] et Kadhafi[5] (décidément ces deux-là !) pour sa énième réélection. Même ici en France, L’étau se resserre de plus en plus, critiquer devient un comportement « déviant », rappelons-nous le « Sarkozy je te vois », les « inculpés de Tarnac » ou encore les nouvelles rumeurs[6] qui circulent sur Guillon et Bartes. Un gouvernement obsédé par la génétique et l’identitaire avec en tête un petit grincheux, ça ne vous rappel pas quelque chose ? Après la détection des délinquants dans les maternelles, la détection des mauvaises idées par wifi ou encore la castration intellectuelle. Il faut faire peur aux gens, les démoraliser, leur donner l’illusion que le monde est trop compliqué pour eux : pandémies, guerres, corruption, terrorisme, enjeux climatiques, putschs, violence, délinquance… etc « Tout gouvernement a besoin d’effrayer sa population et une façon de le faire est d’envelopper son fonctionnement de mystère, c’est la manière traditionnelle de couvrir et protéger le pouvoir : on le rend mystérieux et secret et au-dessus de la personne ordinaire. Sinon, pourquoi les gens l’accepteraient-ils ? » [7] Si l’on doit absolument scinder le monde en deux pour faciliter sa compréhension ; ça n’est ni les méchants contre les bons, ni les musulmans contre les juifs, ni les capitalistes contre les anticapitalistes, mais les défenseurs des libertés contre les autres. Le terme « autres » englobe tous les politicards, religieux, pseudo intellectuels, charlatans, homme d’affaires… bref, toute personne qui au non de je ne sais quel référentiel veut réduire à néant l’irréductible : la liberté d’expression et la liberté de penser. A partir du moment où l’on se permet de critiquer nos gouvernements, notre identité civile change, Etes-vous prêts à devenir un « Taoufik Ben Brik » ? Heureusement qu’il y a internet, l’un des deniers espaces où les libertés ont encore une marge de manœuvre, c’est grâce à internet que cette affaire comme tant d’autres ont pu éclaté au grand jour. C’est pour ça que des gens comme Séguéla pense que : « Le Net est la plus grande saloperie qu’aient jamais inventée les hommes » [8]. C’est pour ça que les gouvernements voudront faire passer des lois comme Hadopi, car dans cette loi il s’agit bien d’installer un mouchard sur les ordinateurs des gens. Maintenant que la France à donner l’exemple, le Royaume-uni veut aussi sa loi « Hadopi »[9] Pour finir une citation Alexis de Tocqueville à méditer : « Une nation qui ne demande à son gouvernement que le maintien de l’ordre est déjà esclave au fond du cœur ; elle est esclave de son bien-être, et l’homme qui doit l’enchaîner peut paraître. » [1]http://www.lemonde.fr/afrique/artic… [2] http://fr.wikipedia.org/wiki/Taoufi… [3]http://tempsreel.nouvelobs.com/actu… [4]http://www.investir-en-tunisie.net/… [5]http://www.afriquejet.com/actualite… [6]http://fr.news.yahoo.com/63/2009102… [7] Comprendre le pouvoir L’indispensable de Chomsky Edition originale Peter R. Mitchell et John Schoeffel Traduit de l’américain par Thierry Vanès Premier mouvement Aden [8] http://www.rue89.com/2009/10/19/seg… [9] http://www.itespresso.fr/lutte-anti… (Source: AgoraVox le 20 novembre 2009)
Taoufik Ben Brik, un traquenard ?
Il ne fait pas bon être un journaliste politique opposant en Tunisie ! Comparaissant hier, jeudi 19 novembre, pour « agression sur une automobiliste », Taoufik Ben Brik se défendait et évoquait un « traquenard de la police ». La femme d’affaires, Rym Nasroui, représentante d’une société suisse, avait porté plainte en accusant le journaliste d’avoir percuté sa voiture, de l’avoir mollestée et injuriée devant témoins mais elle était absente à l’audience en étant représentée par son avocat. Depuis, Taoufik Ben Brik était écroué depuis le 29 octobre dernier. Les avocats de Taoufik Ben Brik ont bien tenté de démonter l’accusation en faisant état d’irrégularités de forme, mais rien n’y a fait. Ils ont alors dénoncé une mascarade de procès et un procès d’opinion monté par la police politique tunisienne… Il faut dire que Taoufik Ben Brik avait dénoncé l’élection du Président Ben Ali, bien relayé en cela par les médias Français qui ont été très virulents par rapport à cette élection gagnée d’avance… Taoufik Ben Brik avait parmi ses avocats, un Français, William Bourdon, qui a eu des mots très durs évoquant une « dictature ». Selon Jean-François Julliard de « Reporters Sans Frontières », ni la France, ni la délégation européenne, n’ont envoyé le moindre observateur pour couvrir ce procès qui semble bien être, au vu des faits relatés, un procès politique… Le verdict sera prononcé le 26 novembre prochain… (Source: Weblibre le 20 novebre 2009)
Procès-Ben Brik: La France absente
Le procès pour « agression » du journaliste Taoufik Ben Brik s’est ouvert jeudi au palais de justice de Tunis. Le verdict a été repoussé au 26 novembre. « Il est absolument scandaleux qu’aucun représentant des chancelleries européennes n’ait daigné être présent aujourd’hui au procès. (…) Mais la présence de diplomates aurait constitué un geste fort pour signifier aux autorités tunisiennes que la communauté internationale est attentive », a dénoncé Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Lors de l’audience, Taoufik Ben Brik a lancé: « Dans cette affaire, je suis l’otage de Ben Ali », rapporte RSF. (Source: le journal du dimanche le 19 novembre 2009)
Peines alourdies pour des islamistes liés à un réseau kamikaze belge
D’après AFP 20/11/2009 à 18:18:38 La cour d’appel de Paris a alourdi les peines prononcées à l’encontre de deux Tunisiens accusés d’avoir participé à une filière de recrutement de jihadistes lié à un réseau belge, a indiqué vendredi une source judiciaire. Ahmed Bentaïeb a ainsi vu sa peine passer de six à huit ans ferme et Fredj Aloulou de trois à quatre ans. En revanche, dans un arrêt rendu le 10 novembre, la cour d’appel a confirmé les quatre années de prison prononcées en première instance contre Mourad Loghmari et a fait passer la peine de Kamel Mosbah de quatre ans ferme à cinq ans dont deux avec sursis. Bentaïeb, Aloulou et Loghmari ont également été interdits de séjour en France. Lors de l’audience d’appel, le parquet général avait demandé à la cour d’alourdir l’ensemble des peines. Jugés coupables d' »association de malfaiteurs à visée terroriste », les prévenus ont toujours contesté cette accusation. Bentaïeb avait été interpellé le 30 novembre 2005 à Paris. La police le soupçonnait d’avoir apporté un soutien logistique à la cellule belge de recrutement de jihadistes qui avait envoyé en Irak Muriel Degauque. Cette Belge de 38 ans convertie à l’islam est devenue le 9 novembre 2005 la première Occidentale à se faire exploser lors d’une attaque suicide contre un convoi américain en Irak. Son mari, Issam Goris, a été tué par des soldats américains en Irak avant de commettre un attentat. Après l’interpellation de Bentaïeb, les enquêteurs étaient remontés vers Mosbah, Aloulou et Loghmari. Pour l’accusation, cette filière d’envoi de jihadistes en Irak, constitue le volet français, et plus précisément niçois, de la filière irakienne démantelée en Belgique.
200 Web sites spread al-Qaida’s message in English
Associated Press, le 19 novembre 2009 à 07h36 By DONNA ABU-NASR and LEE KEATH, Associated Press Writers RIYADH, Saudi Arabia – Increasing numbers of English-language Web sites are spreading al-Qaida’s message to Muslims in the West. They translate writings and sermons once largely out of reach of English readers and often feature charismatic clerics like Anwar al-Awlaki, who exchanged dozens of e-mails with the Army psychiatrist accused of the Fort Hood shootings. The U.S.-born al-Awlaki has been an inspiration to several militants arrested in the United States and Canada in recent years, with his Web-based sermons often turning up on their computers. « The point is you don’t have to be an official part of al-Qaida to spread hatred and sectarian views, » said Evan Kohlmann, a senior investigator for the New York-based NEFA Foundation, which researches Islamic militants. « If you look at the most influential documents in terms of homegrown terrorism cases, it’s not training manuals on building bombs, » Kohlmann said. « The most influential documents are the ones that are written by theological advisers, some of whom are not even official al-Qaida members. » Most of the radical Islamic sites are not run or directed by al-Qaida, but they provide a powerful tool for recruiting sympathizers to its cause of jihad, or holy war, against the United States, experts who track the activity said. The number of English-language sites sympathetic to al-Qaida has risen from about 30 seven years ago to more than 200 recently, said Abdulmanam Almushawah, head of a Saudi government program called Assakeena, which works to combat militant Islamic Web sites. In contrast, Arabic-language radical sites have dropped to around 50, down from 1,000 seven years ago, because of efforts by governments around the world to shut them down, he said. Al-Qaida has long tried to reach a Western audience. Videotaped messages from its leader, Osama bin Laden, and his deputy Ayman al-Zawahri usually have English subtitles. But translations of writings and sermons that form the theological grounding for al-Qaida’s ideology, along with preachers like al-Awlaki, mostly eliminate the language barrier. Al-Awlaki’s sermons have turned up on the computers of nearly every homegrown terror suspect arrested in the United States, Kohlmann said. Members of a group of Canadian Muslims arrested in 2006 for allegedly forming a training camp and plotting bombing attacks in Toronto listened to his online calls for jihad, according to the case against them in court. According to prosecutors, an al-Awlaki sermon on jihad was among the numerous materials — including videos of beheadings — found on the computers of five men convicted in December of plotting attacks on the Fort Dix military base in New Jersey. On his Web site and in widely circulated lectures, the 38-year-old al-Awlaki, now in hiding in Yemen, often calls on Muslims to fight against the United States, accusing it of waging war on Islam in Iraq and Afghanistan. Nidal Hasan, who has been charged in the Fort Hood shootings, contacted al-Awlaki nearly a year ago. In an interview published in The Washington Post, al-Awlaki said he did not pressure Hasan to carry out the shooting, but after the attack, al-Awlaki praised him as a hero. U.S. investigators have said Hasan appears to have acted alone, not on orders from anyone, when he opened fire Nov. 5 at the Texas military base, killing 13. The cleric met two of the 9/11 hijackers at mosques where he preached in the United States, and after his return to Yemen he was detained for more than a year on suspicion of involvement in a kidnapping gang. Yemeni officials released him because they could not confirm an al-Qaida link, but they say they are hunting for him again on suspicion he may have ties. U.S. intelligence officials declined comment on the spread of English-language jihadist Web sites. Such sites are expected to follow closely the upcoming trials of Hasan and Khalid Sheikh Mohammed, who is accused of being a top architect of the 9/11 attacks, said Rita Katz, head of the U.S. based SITE Intelligence Group, which follows on line militant traffic. The Obama administration announced this week that Mohammed and four others will be put on trial in New York City. Almushawah said clerics like al-Awlaki are « more dangerous than any other group. » And if these clerics are jailed, « it’s no big loss for al-Qaida because they don’t belong to the network, » he said. Many of the sites post speeches by English-speaking clerics like al-Awlaki or, more often, translations of sermons and lectures by Arabic-speaking clerics. One site, the Pulpit of Monotheism and Jihad links to sermons by al-Awlaki, alongside English versions of speeches by some of the top sheikhs of jihadist ideology — even some who are dead like Abdullah Azzam. The proliferation of sites in English means « potential jihadists can know only their native language and still be radicalized, » Katz said. While al-Awlaki has become popular, « other, more prominent and influential Arabic-speaking jihadist sheikhs … have had their works and speeches translated into English and other languages. Their works tend to be used more often by the jihadist community to justify violence, » she said in an e-mail interview. Al-Awlaki « fills a void in that he can directly interact, understand and communicate with English-speaking jihadists in a way that Arabic-speaking clerics cannot. » Almushawah says most of the servers for the sites are in Britain, but they can be run from anywhere and most of them are operated and receive content from the U.S. Most of the clerics who appear on them are in the Arab world with some in France and England. U.S. intelligence officials declined to comment on the spread of English language sites and their influence. Saudi Arabia set up its Assakeena program after authorities found that 70 percent of al-Qaida sympathizers were drawn to the group through the Internet. In the campaign, government-backed preachers monitor 400 radical Islamic web sites and inject a more moderate message on the sites. The campaigners also directly contact and dialogue with militants they encounter on the Web, conversations that can take weeks or months. Of 2,631 militants contacted by the group, 1,170 withdrew their support for radicals, according to the campaign. About a fifth of the militants were from Europe and North American, and the rest from Arab countries. Assakeena — the name is Arabic for « Tranquility from God » — is part of other hearts-and-minds programs the kingdom launched to complement its crackdown on al-Qaida after the group carried out a series of attacks on foreigners and oil infrastructure in 2004.
Turquie – Enquête sur une éventuel complot au sein de la marine
Reuters, le 20 novembre 2009 à 17h12 ISTANBUL, 20 novembre (Reuters) – Le bureau du Premier ministre turc Tayyip Erdogan a annoncé vendredi que des investigations étaient en cours au sujet d’un présumé complot dans les rangs de la marine pour discréditer le gouvernement islamisant de l’AKP en s’attaquant à des cibles non musulmanes. Sous le titre « Un plan pour liquider la Turquie », le journal islamisant Zaman rapporte vendredi que ce projet impliquait des assassinats, enlèvements et attentats à la bombe contre des non-musulmans qui jetteraient la suspicion sur le gouvernement d’Erdogan. L’armée avait annoncé la veille des poursuites pénales contre un autre journal, Taraf, qui avait fait le premier état de ce nouveau complot supposé, dont elle estime qu’il s’inscrit dans une campagne de dénigrement contre les militaires, gardiens sourcilleux de la laïcité du pays. Ces derniers temps, les tensions se sont avivées entre la classe politique laïque et l’armée, d’une part, et, de l’autre l’AKP, soupçonné de vouloir miner cette laïcité de façon rampante, ce que le parti majoritaire au pouvoir dément. La justice turque enquête parallèlement sur un complot séparé impliquant des anciens et actuels militaires de la mystérieuse organisation clandestine nationaliste Ergenekon accusés d’avoir projeté le renversement du gouvernement de l’AKP.
Feu vert pour la déclassification de documents sur les moines de Tibehirine
Associated Press, le 20 novembre 2009 à 07h16 PARIS (AP) — a Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a émis un émis favorable, dans trois avis parus vendredi au Journal Officiel, à la déclassification de documents des ministères de la Défense, des Affaires étrangères et de l’Intérieur sur la mort des moines de Tibehirine en Algérie en 1996. Dans ses avis, la CCSDN donne son feu vert à la déclassification d’une centaine de documents des trois ministères, notamment des télégrammes diplomatiques de l’ambassade de France en Algérie, et des documents du ministère de la Défense comme des fax et messages de 1996 par la mission militaire françaises auprès de l’ambassade de France en Algérie. L’affaire jamais élucidée de la mort des moines a été relancée en juin dernier par le témoignage de l’ancien attaché militaire de l’ambassade de France en Algérie. Entendu comme témoin dans le cadre de l’enquête sur l’enlèvement et l’assassinat de sept moines français en 1996 en Algérie, le général François Buchwalter, en poste à l’ambassade de France en poste à Alger entre 1995 et 1998, a déclaré que ceux-ci avaient été tués par l’armée algérienne lors d’une attaque aérienne et que les autorités françaises informées de cette bavure n’avaient pas donné suite à cette histoire. Le général François Buchwalter, et entendu le 25 juin comme témoin par le juge d’instruction Marc Trévidic, indique avoir appris quelques jours après les obsèques des sept moines trappistes de Tibehirine, que ceux-ci étaient morts lors de l’attaque d’un bivouac par des hélicoptères de l’armée algérienne dans une zone tenue par des islamistes. En juillet dernier, Nicolas Sarkozy avait assuré que le secret-défense ne serait pas opposé aux enquêteurs. AP Associated Press