21 mai 2000

البداية

 

 

CENTRE  D’INFORMATION  ET  DE  DOCUMENTATION  SUR  LA  TORTURE
        CIDT-TUNISIE
Association de citoyens du monde pour le droit des Tunisiens à ne pas être
torturés
Membre du Réseau SOS-Torture de l’OMCT-Genève

    Comité d’honneur :
    M. Jacques  FRANÇOIS
    Mgr. Jacques  GAILLOT
    Dr. Hélène  JAFFÉ
    M. Gilles PERRAULT
    M. François DE  VARGAS
                                                                    !           
Besançon, le 20 mai  2000
    Président :
    Jean-Marc MÉTIN

Le CNLT lance une campagne nationale pour l’éradication de la torture,

LA SOCIETE CIVILE TUNISIENNE DETERMINEE A S’ATTAQUER DE FRONT
A L’HYDRE DE LA TORTURE

    Le tabou de la torture est en train de voler en éclats en Tunisie. Dans
un communiqué reçu à Besançon (Cf. plus bas), le Conseil national pour les
Libertés en Tunisie (CNLT) prépare un plan de bataille contre ce fléau qui a
ravagé le pays, particulièrement depuis que le général Ben Ali s’est emparé
du pouvoir il y a treize ans. A l’occasion du 8 mai, décrété par le CNLT
journée nationale de lutte contre la torture, les militants tunisiens se sont
rendus à Gaâfour, où est décédé le 8 mai 1987 Nabil BARAKATI, jeune membre du
Parti communiste des Ouvriers de Tunisie (!PCOT), à la suite de tortures
atroces au poste de police de la localité.
    De fait, les séquelles de cette pratique sur la société sont partout,
dans le comportement des gens, jusque à l’intérieur même des familles.
Surtout celles qui ont subi des tortures à caractère sexuel (frères et
soeurs, mères et fils, pères et filles dénudés les uns devant les autres avec
des simulacres de sodomisation et/ou de viol sous le regard du parent et en
présence de nombreux codétenus…) Lorsque nous en parlions jusqu’au milieu
des années 1990, on nous accusait d’exagération, on nous reprochait de
« nourrir des desseins inavoués », voire de vouloir nuire à un gouvernement
démocratique… Le monde saura le moment venu que le cas tunisien nécessite
un tribunal pénal ad hoc, à l’instar de ceux d’Arousha ou de La Haye.
    Nul ne sait aujourd’hui l’étendue réelle des dégâts, les familles
entières décimées, les morts p!ar dizaines, les suicides et les effondrements
nerveux sans espoir de rémission (« folie »). Si nous exigeons des poursuites
internationales contre les tenants de la tortiocratie (terme dont nous
revendiquons la pleine et exclusive paternité), ce n’est pas par opposition à
M. Ben Ali, mais bien parce que ce personnage a mis en place et supervisé une
machine, au sens de Kafka dans « La colonie pénitentiaire », destinée à broyer
les gens, à les faire souffrir longuement, lentement et en variant les
supplices.
    La première révolte contre la torture, rendue possible notamment par les
travaux d’Amnesty International, était celle de la Ligue des Droits de
l’Homme (LTDH) en 1991. En décembre de cette année-là, le Pr. Moncef
Marzouki, alors président de la Ligue, avait publié un communiqué dénonçant
l’usage de la torture et citant une liste de sept noms de personnes présumées
mortes des suites de tortures. C’est le jour! où les autorités avaient décidé
que M. Marzouki n’allait plus être président et que la Ligue ne serait plus
la Ligue. Des membres qui avaient rallié la tortiocartie naissante ont monté
et mis en oeuvre toute une entreprise de déstabilisation en vue de
débarrasser le gouvernement du gêneur. Nous avons déjà désigné, entre autres,
comme auteurs de cette machination les dénommés Hichem Gribaa et Serge Adda,
avec la complicité active de Mohamed Charfi.
    Le dénommé Serge Adda avait alors réussi à remporter l’affaire Canal
Horizon sur laquelle il avait déjà dépensé des trésors d’inlassables efforts.
Devenu le florissant patron de cette chaîne payante -l’unique de son genre en
Tunisie- il se devait de montrer le maximum de zèle pour renforcer et son
monopole et une position personnelle très prometteuse non seulement dans le
paysage audiovisuel tunisien morose, mais aussi peut-être dans la
maison-mère, la non moins !florissante Canal  plus. Ne manquant pas de culot,
ce thuriféraire patenté du général Ben Ali a récemment reconnu publiquement
et sans rougir, avoir aidé Ben Ali à mettre au pas la Ligue des droits de
l’homme. (Cf. Notre ami Ben Ali. La Découverte. 1999).
    Au congrès de la Ligue de février 1994, Dr. Marzouki marque le coup avant
de quitter son poste, poussé par le jeu d’apprentis sorciers de certains
responsables de la Ligue, qui avaient encouragé l’infiltration dans les
sections de « taupes » du sinistre de l’intérieur et tortionnaire en chef
Abdallah Kallel. Le président de la Ligue dénonce alors avec autant de
conviction que de véhémence, le tabou honteux. Il le fait en présence de
Mohamed Charfi, son prédécesseur à la tête de la Ligue et ministre de
l’éducation, rallié à Ben ali dans le cadre des efforts de ce dernier pour
discréditer la Ligue en la présentant à l’opinion comme un passage obligé
vers !la « gloire » gouvernementale. Quelques jours plus tard, Dr. Marzouki
purgera quatre mois de détention et sapera de sa prison des pans entiers de
la notoriété d’humaniste démocrate, usurpée par le général Ben Ali les
premiers mois de son arrivée au pouvoir.
    Depuis, le tabou n’a été approché que de façon très limitée, surtout par
des avocats courageux qui n’hésitaient pas à déposer des plaintes contre des
tortionnaires nommément cités. On peut dire que la campagne en préparation
par le CNLT sonne le glas et du tabou et de la peur qui l’engendrait (Qui
parle de la totrure est soumis à la torture.) Il s’agit là d’une nouvelle
donne dans la vie politique tunisienne, qui augure d’une fin prochaine de
l’ère de la torture. Avec la condamnation du Comité contre la Torture en
novembre 1998 et celle sur le cas BARAKAT en novembre 1999, la torture,
phénomène honteusement secret, est devenue trop voyante. Elle ne demande qu’à!
être combattue. Il était donc temps…
    Le CIDT-TUNISIE salue l’initiative du CNLT et s’engage à tout mettre en
oeuvre pour que la campagne contre la torture soit un succès éclatant. Cela
prendra du temps, mais les mille kilomètres commencent par un pas.
    Tous les amis du peuple tunisien crieront avec lui d’une même voix à la
face du général Ben Ali : ASSEZ !

                                        Khaled BEN M’BAREK, Coordinateur

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CONSEIL NATIONAL POUR LES LIBERTES EN TUNISIE
(CNLT)

Campagne nationale pour l’éradication de la torture

* Dans le cadre de son action pour la !défense des droits humains fondamentaux
et, en premier lieu, de son combat pour le respect de l’Intégrité physique
des individus,

* à l’occasion de la Journée nationale contre la torture, commémorée depuis
l’année dernière par le CNLT, en hommage à Nabil Barakati, décédé le 8 mai
1987, symbole de tous ceux qui sont morts sous la torture dans la diversité
de leurs convictions politiques,

* en mémoire de tous Ces martyrs, pour que perdure le souvenir de leurs
sacrifices pour la liberté et la dignité,

* considérant la résolution de l’A.G. du CNLT et les objectifs définis par
notre rapport sur l’état des libertés an Tunisie, rendu public le 15 mars
dernier,
considérant la victoire morale qu’a constitué pour notre société civile et
les défenseurs des droits humains an Tunisie, la résolution de la Commission
contre la torture des Nations Unies, an date du 10 novembre 99, qui dénonce
les autorités tunisiennes à propo!s du cas du martyr Faiçal Barakat,

le CNLT annonce le lancement d’une campagne nationale pour l’éradication de
la torture, des mauvais traitements et de toutes ces pratiques barbares,
indignes d’un peuple civilisé et contraires aux principes fondamentaux de
tout Etat de droit.

Cette campagne se donne comme objectif l’application effective de tous les
articles de la Convention internationale contre la torture et,  en
particulier, ceux qui prévoient l’imprescribilité de ce crime, la sanction de
ceux qui ont pratiqué la torture, le dédommagement des victimes, le contrôle
des prisons et des commissariats de police par les organisations
indépendantes de défense des droits humains.

Le CNLT a désigné une commission pour organiser cette campagne et l’élargir
aux forces qui luttent pour les mêmes objectifs afin de constituer un Comité
national pour établir la vérité et permettre aux victimes de recouvrer leurs
droit!s.

            Tunis, le 13 mai 2000

             Le porte parole du CNLT
            Dr. Moncef Marzouki

                                                        Khaled BEN M’BAREK,
Coordinateur

                                                   &n!bsp;                           
                                                               
    Centre d’information et de documentation sur la Torture (CIDT-TUNISIE).
Association Loi 1901
23, rue Brulard F25000 Besançon. FRANCE. Tél/Fax : (33 3) 81 41 33 22 .
E-Mail : cidtunisie@aol.com
    CCP N° : 6 458 94 X DIJON

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La Tunisie, terre de jeûne
Le Canard enchaîné.
Le mercredi 10 mai 2000.

Les interviews imaginaires du « canard », qui valent leur pesant d’absurde, sont encore très au dessous de celle -inimaginable- que le général Ben Ali a accordée lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai, à quelques responsables des médias tunisiens. Le tout filmé par la télévision.

En fait d’interview, l’échange a duré plus d’une heure, dont les neufs dixièmes consacrés à un long monologue du chef de l’Etat. Dans un pays où tous les quotidiens sans execption publient chaque jour sa photo à la une, et où « Le Canard » est interdit depuis des lustres, Ben Ali a répété que « le respect de la liberté de la presse est l’une des constantes des choix du rigime ». Qui en douterait ?

La grève de la faim du journaliste Taoufik Ben Brik, dont la presse tunisienne n’avait jusqu’alors pas soufflé un mot, a particulièrement ému ce gra!nd défenseur des libertés qu’est Ben Ali. Au point qu’il observe lui aussi un jeûne : « En venant à cette réunion », a-t-il déclaré aux directeurs des médias, « j’ai dit que je ne voulais ni verre d’eau ni autre chose. On m’a demandé pourquoi : j’ai répondu que j’avais entendu parler de ce type qui, disait-on, était en grève de la faim. Alors j’ai dit que j’étais moi aussi en grève de la faim. » (Rires divers et gras des directeurs de journaux.)

Faut-il l’avouer ? On sent chez le général-président tunisien une vocation de journaliste. « Si l’affaire Ben Brik a pris une telle proportion, c’est que la presse n’en pas parlé. Moi, j’aurais écrit quelques lignes et je l’aurais désamorcé. » Simplement, le Ben Ali reporter aime les articles rigoureux. Pas du genre de ceux publié dans « Le Monde » et « bourrés de fausses informations sur la Tunisie ». Et voilà pourquoi, explique Ben Ali aux téléspectateurs tunisiens, « Le Monde » est interdit en Tunisie depuis l’automne 1999. A l’instar d!e quelques autres médias comme le site Internet de TF1, qui ne passe pas pour particulièrement offensif, ou du « Guide du routard », ce brûlot révolutionnaire.

Les esprits malintentionnés mettent en avant l’uniformité de la presse tunisienne. Mais c’est qu’ils n’ont pas bien suivi l’enseignement du professeur Ben Ali : « les événements, les informations sont les mêmes. On ne va pas les inventer. Mais l’analyse, l’analyse politique, c’est cela qui peut varier. » Et d’ajouter, avec une belle virulence : « Il ne faut pas croire qu’en Tunisie tout va pour le mieux. » Ben ali en veut pour exemple ses propres apparitions à la télévision : depuis le début de son règne en 1987, les Tunisiens n’entendent jamais la voix de leur cher président en direct. « Les gens qui regardent le journal télévisé se demandent ce que je suis en train de dire, voilà un défaut. » Est-ce si sûr ?

Le soir même de cette réunion historique, les éditorialistes tunisiens faisaient entendre leur différen!ce. Ainsi, la télévision voyait dans une récente émission de la chaîne El Jezira, un des seuls médias crédibles du monde arabe, la main des islamistes soutenus par des services de renseignement étrangers. Air connu… Et le lendemain, l’éditorialiste de « La Presse », le principal quotidien de Tunis, se lançait dans une analyse politique décapante : « Le président Ben Ali a séduit et convaincu par la force de l’argumentation, la clarté et la sincérité du propos, la pertinenece de l’analyse et une parfaite maîtrise des réalités du pays et du monde d’aujourd’hui. » Voilà à l’oeuvre -enfin- un journalisme de rupture…

Nicolas Beau.

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Quotidien National d'Information

Le Matin (Algerie) 21/05

Au lendemain de l’attaque contre le poste-frontière tunisien

Tension aux frontières

Les autorités tunisiennes ont procédé à un renforcement spectaculaire des mesures de sécurité depuis cet attentat.

De notre envoyée spéciale au poste-frontière de Laâyoune (El-Kala)

Les répercussions de l’attentat terroriste perpétré dans la nuit de mercredi à jeudi contre un poste frontalier tunisien situé à quelques kilomètres de Tébessa ont largement dépassé la localité concernée. Au moment où les forces de sécurité algériennes poursuivent leur ratissage dans cette zone, la bande frontalière séparant El Kala des premiers villages tunisiens vit elle aussi sous tension. Au même moment, les voyageurs algériens, principalement concernés et surtout incommodés par cette situation, s’élèvent contre le fait que l’attaque ait été directement  » imputée aux Algériens  » avant que l’enquête ne soit terminée et ils rappellent que la Tunisie renferme elle aussi des intégristes.

Selon les témoignages de citoyens en provenance de Tunisie, rencontrés au poste-frontière algérien Laayoune (après El Kala), les autorités tunisiennes ont procédé à un renforcement spectaculaire des mesures de sécurité depuis cet attentat. Les barrages, nous dit un père de famille qui se trouvait en week-end à Bizerte, ont été non seulement multipliés mais dressés tout le long de la route menant du poste-frontière tunisien à Tunis.  » Leur mission principale, raconte un chauffeur de taxi, est de filtrer les Algériens des autres voyageurs. Tous les véhicules immatriculés en Algérie sont sommés de se garer sur le bas-côté de la route et leurs occupants interrogés par les éléments des services de sécurité tunisiens.  » Il affirme avoir lui-même été interrogé pendant plus d’une heure ainsi que les voyageurs qu’il transportait.  » Ils nous ont emmenés au poste de police sans que l’on nous dise ce qui nous était reproché. Ils nous ont questionnés pendant plus d’une heure. Ils voulai!ent tout savoir, notre destination, notre lieu de résidence, le lieu de provenance. Nos pièces d’identité ont été examinées sous toutes les coutures. A un certain moment, j’ai réagi en leur disant que mes clients étaient fatigués et qu’il était temps de nous laisser repartir, mais ils n’ont rien voulu savoir. « 

Un autre voyageur algérien qui revient de Tunis au moment où nous nous trouvons sur place se précipite vers d’autres chauffeurs de taxi pour se renseigner :  » Que s’est-il passé ? Un policier tunisien vient de m’apprendre qu’un attentat a eu lieu aux frontières. C’est vrai ?  » Un douanier en civil nous apprend en même temps que l’attaque a été perpétrée par plus d’une vingtaine de terroristes dont l’objectif était probablement de récupérer les armes des gardes- frontières tunisiens.  » Pourquoi disent-ils que l’attaque est venue d’Algérie ? Les intégristes tunisiens ne sont pas plus cléments que les nôtres, ils n’ont simplement pas la latitude de bouger avec le régime de fer imposé par Ben Ali. Rien ne dit qu’ils n’ont pas décidé de passer à l’action maintenant.  » Il dit avoir été surtout surpris par le fait que le policier tunisien, qu’il ne connaissait pourtant pas, l’ait interpellé juste pour lui annoncer la nouvelle de l’attaque terroriste. Un autre voyageur intervient :!  » L’attentat perpétré à Marrakech en 1994 a bien été attribué par Rabat à des terroristes algériens, avant qu’il ne s’avère que les auteurs étaient dans leur majorité marocains. « 

D’autres témoignages recueillis hier indiquent que les douaniers tunisiens contrairement à leur habitude, se livrent à une fouille rapide et sommaire des voyageurs algériens avant qu’ils ne soient pris en charge par leurs collègues policiers.

Ce qui dénote la grande inquiétude des autorités tunisiennes. Les voyageurs algériens craignent, quant à eux, que les brimades ne s’accentuent à leur encontre.

Abla Chérif

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Le Matin (Algerie) 20/05

Le GIA s’attaque à la Tunisie

L’incursion terroriste en territoire tunisien s’est soldée par quatre morts.

Un groupe terroriste algérien a attaqué dans la nuit de mercredi à jeudi un poste avancé de la Garde nationale tunisienne. Selon l’agence tunisienne, qui rapporte l’information, l’attaque s’est produite à Raïs El Youn, à 5 km de la ville d’El Kouif. Ce poste qui se trouve à 400 m de la frontière algéro-tunisienne se situe à mi-chemin entre la ville algérienne Tébessa et une ville tunisienne située, elle, dans une région montagneuse, dite Thala (sud-ouest de la capitale tunisienne). Trois terroristes ont été tués. Deux Tunisiens, dont un gendarme, blessés lors de l’accrochage, ont été transférés à l’hôpital de Kasserine. L’un d’entre eux aurait succombé à ses blessures. Le commando islamiste qui a traversé la frontière algérienne est composé, précise l’agence tunisienne, d’une vingtaine d’éléments. Lors de l’attaque du poste frontalier, le commando a utilisé, selon l’agence tunisienne, des fusils lance-grenades, des pistolets-mitrailleurs kalachnikovs et des grenades. Surpri!s par la riposte des Tunisiens, le commando a été contraint de prendre la fuite et de laisser sur place les corps de leurs trois compagnons, ainsi que des armes et des munitions. La presse tunisienne, citant des sources informées, précise que la Garde nationale a récupéré un important lot de kalachnikovs, des munitions et… des bombes artisanales, sans donner plus de précisions. Dans les poches d’un des membres du commando abattus, les Tunisiens affirment avoir trouvé deux documents. L’un comporte la mention du groupe la  » Daâwa wa el qital  » (prédication et combat) que dirige Hassan Hattab, l’émir national du GSPC. Le second mentionne le nom d’une katiba (compagnie)  » El Hadjez  » (obstacle). Ces documents portent également plusieurs noms de guerre qui pourraient être ceux du groupe envoyé par Hattab en Tunisie ou… de Tunisiens islamistes. Une opération de ratissage de grande envergure a été déclenchée par les éléments de l’ANP, Armée nationale populaire, jeudi vers 3 h du mati!n.

Interrogations

Selon des sources crédibles, cette incursion terroriste serait un acte de représailles de Hattab. Des gardes-frontières ont, il y a une année, tué un  » passeur d’armes  » qui était aux ordres de l’émir du GSPC. D’autres sources affirment qu’au vu de la qualité et de la quantité d’armes utilisées et dont certaines ont été récupérées, ce groupe serait parti en Tunisie pour perpétrer des actes terroristes. Des officiels algériens sous le couvert de l’anonymat font un lien direct entre cette tentative d’incursion terroriste en territoire tunisien et deux faits politiques majeurs qui ne seraient pas au gré des islamistes. Un, le renforcement de la coopération dans la lutte antiterroriste décidé par les deux pays lors de la visite du chef d’état-major de l’armée algérienne à Tunis. Deux, la visite de Bouteflika, qui vient de se définir comme un  » non-islamiste politique  » et qui a qualifié à Montréal la situation algérienne de  » toujours pas enviable  » sera dans les prochains jour!s dans la capitale tunisienne. L’attaque du groupe terroriste algérien de mercredi, qui a été rapportée pour la première fois par l’agence tunisienne et qui a été ignorée par l’agence algérienne, l’APS, n’est pas la première du genre. Le 11 février 1995, un poste-frontière tunisien avait été attaqué à Soundous (Centre-Ouest) par des éléments du GIA, groupe islamiste armé. Six gardes tunisiens ont été tués ce jour-là.

Il y a moins d’un mois, les éléments de Antar Zoubri, une quarantaine des sources marocaines, citées par la presse locale, ont tenté une incursion dans un village marocain dit Béni Hamdoun, situé à 4 km de la frontière algérienne. Ces incursions des islamistes algériens dans les territoires de deux pays voisins qui ont signé, récemment, des accords de coopération dans la lutte antiterroriste, seraient-elles annonciatrices d’un rédéploiement du terrorisme islamiste international qui a fait du Maghreb une de ses priorités ? En avril 1998, une source policière belge a déclaré au Soir de Belgique qu’ » un GIA marocain de composition supranationale est en voie de se constituer « . Dans son manifeste, le GID (Groupe islamique djihadiste) (marocain) appelle  » les moudjahidine des autres pays à coopérer entre eux en vue d’instaurer le califat  » au Maghreb. Est-ce la réponse des islamistes algériens à l’appel ?

Djamel B.

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Source :http://members.boardhost.com/tunisia/msg/7470.html

Meeting de la borse du travail (suite)

Posted by Lo Shem a tous on 5/19/2000, 12:02:56


Avant de reprendre la fin du discours de Shwarzenberg, j’ai omis de vous preciser qu’a l’ouverture de la reunion, on annoncaient l’incapacite de TBB d’assister au debat. Les docteurs le lui interdise. La raison avancee : crise emotive aigue et complications digestives qui font suite a son arret de la greve.
Le prof. Shwarzenberg termine par une citation de Charles Peguy : « Il y a pire qu’une ame asservie, c’est une ame habituee », ovation convulsive dans la salle. l’homme, vieux et fatigue mais bien maitre de son verbe, reprend sa place lentement.
La parole passe au representant de Amnesty International France. Il evoque les trois rapports rediges sur la situation des droits de l’homme en Tunisie. Celui de 1992 qui denonce la prolongation des peines d’emprisonnement sans proces, celui de 1993 qui rappelle la torture subie par les femmes en Tunisie, et celui de 1997 qui s’intitule « le cercle de la repression s’élargit» pour to!ucher les chercheurs et les journalistes. Depuis, Amnesty France semble avoir adopte 150 prisonniers d’opinion tunisiens.
Boujenah annonce un scoop. Le parlement europeen, jusque-la pris en otage par le refus de la droite francaise de mettre a jour le dossier de la Tunisie vient de decider, par la majorite des voix des presidents des differentes commissions, d’organiser une conference sur la Tunisie qui a ete fixee pour le 14 Juin.
Nouvelle interlude comique orchestree par les sbires de Ben Ali, retenus devant les portes de l’amphi.
On apprend que le nombre d’indicateurs au service de Ben Ali s’eleve a quelques 130.000 agents, les sources sont confirmees par deux associations tunisiennes de droits de l’homme installees en France.

21heures : Radhia Nasraoui, avocate et epouse de Hamma hammami, petite femme tunisienne, en tailleur bleu marine, brandissant un sourire aux flashs qui la traquent, insiste a prendre la parole a l’annonce du depart des personnalites francaises presentes au meeting.
Elle s’impose d’emblee comme la premiere voix echappee tout droit des griffes de l’inculte. Elle parle longuement, en detail, des tortures, des morts, des abus de la police. En Tunisie, des geoles prevues pour trente personnes sont occuppees par 80. La police ne porte plus d’uniforme et les matraques, attachees aux ceintres des jeans, chancellent diffusant la peur et l’intimidation dans les rues sombres de Tunis. Un homme est passe a tabac pour un delis mineur de droit commun. Son nom, Bechir Jelassi. Aucune enquete n’est menee par les flics des flics. Sa mere decide de faire le travail. On l’en empeche, on la menace.
Un brillant etudiant tunisien, connu pour ses dons de poete et railleur invetere de l’inju!stice a la fac de Tunis, vient de disparaître. Il s’appelle Chawqi Chihi. On le retrouve plus tard en prison avec un chef d’inculpation « d’atteinte aux bonnes mœurs », il n’a pas le droit de dormir. Il s’ecroule, on l’oblige a partager le lit d’un autre detenu…
Dans les cellules de prison du 7 novembre, les lits sont un lieu de vie ou de vit. On y fait tout. Meme la lessive…
Ben Ali reserve une autre surprise aux avocats, d’ores et deja, ils sont tenus de faire un compte rendu preliminaire de leur plaidoiries devant les magistrats, du jamais vu dans l’histoire du droit.
Nasraoui ne mache pas ses mots. « Je ne suis pas traitre comme on veut vous le faire comprendre », « nous ne sommes pas une poignee d’insoumis » scande t-elle. Elle se bat, dit-elle, en faisant la greve. Elle est rassuree, elle n’est pas la seule a le faire, les avocats tunisiens, dans leur majorite, ont egalement fait greve. Elle termine son discours en exigeant de Ben Ali :
-le respect de l’inte!grite physique, de la dignite humaine et des droits elementaires
-la liberation de tous les detenus d’opinion
-la liberte d’association et d’expression
Elle propose le 8 mai, date symbole de la mort d’un opposant pacifiste tunisien en 1997, comme journee nationale contre la torture.
Radhia Nasraoui sait ce qu’elle dit, elle recuse l’intox que vehiculent les services de contre information de Ben Ali et met sa fille et son mari en danger en s’attaquant ouvertement a Ben Ali.
La salle l’acclame tres fort. D. Mitterrand se leve pour l’embrasser avant qu’elle disparaisse dans la foule.
Les discours de Lutte Ouvriere et de la CGT s’entrecoupe, celui de la CGT se revele plus sage car il evite la demagogie.
Quelqu’un lit une lettre de « Laouididi » exile au Royaume Uni. Lui aussi parle de sa famille, de sa sœur prise en otage par Ben Ali et torturee. On prend conscience que le probleme est aussi, si ce n’est pas avant tout, d’ordre personnel. Ben Ali fait du chant!age avec des vies humaines innocentes, il divise pour mieux regner. Se mettre a la place de ses gens qu’on appelle « opportunistes, affairistes etc. » ouvrirait les yeux a plusieurs bailleurs de fond.

Un avocat algerien, Maitre Tahri, tente d’eclaircir le debat sur la polemique Bbrik. « Il faut elever le debat » et sortir du piege de l’intox orchestre par Ben Ali. Chez lui, en Algerie, ce genre de procedure « poudre aux yeux » n’impressionne plus personne.

Il se fait tard et le service d’ordre de la bourse du travail presse les intervenants pour conclure. Dehors, les memes aboiements.
21 :45. Escorte par deux femmes qui l’aide a descendre les marche, TBB fait son entree. Il aurait quitte la clinique sans l’accord des medecins traitant. Le Profil bas, une cigarette a la main, l’homme est invite a s’exprimer. Il a l’air epuise, mais determine. Il porte le meme « dingreee »… (bleu de travail chinois) Il parle, il improvise. Un discours court mais conséquent. Ben Brik lis des poemes, sortis de la periode nasseriste et en langue Arabe. Il chante la liberte et le devoir de combattre, de se battre sans relache. Il lis aussi un poeme de lui ou il retrace un des interrogatoires qu’on lui a fait subir.
Plus tard, je l’approche pour l’encourager. C’est un homme inquiet mais souriant, il mesure la gravite de la situation et son absurdite, il fut eleve (a conjuguer) au rang d’opposant malgre lui, il lui incombe de gerer la vicissitu!de des autres…les mauvaise langues comme le dis.

Ils sont nombreux a se battre, ses tunisiens qu’on veut nous faire croire a la solde d’apprentis politicards. Ils se battent…A nous d’en faire autant.
Bien a vous
Lo shem

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19 juin 2004

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