Appel: Participez à la plus grande mobilisation des citoyens contre la dictature de Ben Ali & Co. FTCR: Communiqué Emma Benji: Bus Tunisien : Marre !
Le Monde: L’embargo qui fait peur à Téhéran
Participez à la plus grande mobilisation des citoyens contre la dictature de Ben Ali & Co.
Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des Deux Rives (FTCR)
3, rue de Nantes – 75019 – Paris
tél : 01 46 07 54 04
fax : 01 40 34 18 15
e-mail : ftcr2@wanadoo.fr
CONDOLEANCES
Nous venons d’apprendre la triste nouvelle de la disparition de notre ami
Farid KHANTOUCH,
Décédé ce matin du 21 janvier 2007 suite à une crise cardiaque.
Farid KHANTOUCH, occupait le poste de trésorier de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives de 1993 à 1996. Il n’a cessé depuis d’accompagner notre fédération dans ses luttes.
Nous saluons sa mémoire et nous adressons à son fils Nabil, à ses filles Sarah et Saïda, à sa compagne Zohra ainsi qu’à ses neveux Kamel et Abir El GHALI et à toute sa famille et proches en Tunisie, nos condoléances et notre soutien.
Pour la FTCR
Mouheiddine CHERBIB – Président
Bus Tunisien : Marre !
Emma Benji
La voisine de notre femme de ménage vient de décéder. Elle est tombée du bus !
Je suis étonnée, elle m’explique que c’est fréquent, que ça arrive souvent.
Quoi que des gens tombent du bus ?
« Oui ! »… « le bus (jaune) Il ne s’arrête presque pas quand il arrive avec beaucoup de retard, nous sommes obligées de courir et le chauffeur du bus prend un malin plaisir à nous ignorer».
«Beaucoup de personnes sont obligées de prendre le bus pour arriver à l’heure, puis il est surchargé, normal y a pas beaucoup de bus qui passent le matin, c’est l’unique. Nous sommes obligées de nous agripper ».
Mais c’est quoi cette merdre ? Pourquoi ne pas programmer plusieurs bus de suite aux heures de pointe ?
Et puis c’est quoi ces chauffeurs de bus qui ignorent les pauvres personnes qui courent pour les rattraper, qui roulent à des vitesses pas possible ; comme s’il avaient une bombe à bord.
Je ne comprends pas qu’en 2007, on soit là à parler de choses qui sont d’actualité depuis plus de 20 ans. Il est temps d’évoluer. Au lieu de subventionner des voitures de fonction, l’état aurait mieux fait d’acheter d’autres bus et d’engager un responsable de formation et de recrutement des chauffeurs de bus
Comment est-ce possible d’admettre qu’un pauvre travailleur, que la vie n’a pas gâté , se mette à courir comme un fou derrière un bus, l’unique qui passera avant une demie heure ou plus.
Comment est ce possible qu’il n y ait encore d’indications sur les horaires d’arrivées, l’itinéraire, etc.
Moi personnellement je serai incapable de pendre le bus pour n’importe quelle destination, je ne saurai pas quel bus prendre, alors qu’en France je me déplace en bus et avec mon sens de l’orientation inexistant, je me retrouve facilement avec les cartes indiquées.
Mourir parce qu’on est tombé du bus… C’est quand même inadmissible !
Il est difficile de s’arrêter un feu rouge sans croiser une voiture de la fonction publique avec a bord souvent des personnes ne travaillant pas dans la fonction publique (leurs enfants, leurs femmes, …) et merde, achetez des bus et offrez leur des tickets !!!!
(Source : le blog de Emma Benji, le 21 janvier 2007 à 11h58)
Lien : http://emmabenji.canalblog.com/archives/2007/01/20/3741914.html
L’embargo qui fait peur à Téhéran
Laurent Zecchini
L’Iran a beau défier la communauté internationale avec son programme nucléaire et faire mine de négliger les sanctions que celle-ci commence à lui imposer, les dirigeants de Téhéran se préoccupent néanmoins depuis plusieurs mois des conséquences des mesures coercitives qui leur seraient infligées.
Début septembre 2006 (bien avant les sanctions décrétées le 23 décembre par le Conseil de sécurité des Nations unies), la commission des affaires étrangères et de la défense du Majlis, le Parlement de Téhéran, a conclu un rapport de plus de 100 pages analysant les conséquences à la fois économiques, sociales et politiques de sanctions internationales.
Ce texte, dont Le Monde a eu connaissance auprès de sources proche-orientales, a été rédigé après six mois de discussions impliquant de nombreux économistes et spécialistes des questions pétrolières. Il a été transmis aux plus hautes autorités du régime, dont le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, mais a fait l’objet d’une diffusion restreinte.
On comprend pourquoi à la lecture des conclusions qui soulignent la vulnérabilité de l’économie iranienne face à des sanctions touchant en particulier le secteur pétrolier. A première vue, un pays qui possède les deuxièmes réserves mondiales de pétrole et de gaz ne devrait pas être si fragile, mais l’Iran est un colosse aux pieds d’argile, dont 85 % des revenus d’exportation proviennent du pétrole. Le rapport du Majlis recommande « de faire tous les efforts politiques pour empêcher l’imposition de sanctions, tout en préservant les intérêts du pays et l’honneur national ». Il rappelle que l’Iran peut se servir à la fois des relations de dépendance économique qu’il a nouées avec un certain nombre de pays, et utiliser « une dissuasion politique et militaire » avec d’autres.
Un embargo, résume le Majlis, affaiblirait la stabilité économique du pays et son taux de change, tout en affectant l’investissement privé. L’Iran « serait forcé de modifier ses priorités nationales, et de consacrer l’essentiel de ses ressources à empêcher un important bouleversement social, qui pourrait causer une détérioration des conditions de vie pour une section importante de la population ». La commission souligne la nécessité de présenter à celle-ci « un tableau optimiste sur l’improbabilité de sanctions, sur les précautions prises par le gouvernement pour les anticiper et sur la capacité de l’Iran à les supporter ». Elle insiste également sur la nécessité de continuer à menacer l’opinion occidentale d’un « hiver glacial », une manière de souligner qu’une augmentation des prix pétroliers aurait de lourdes conséquences pour les économies occidentales.
Le rapport des parlementaires iraniens constitue un avertissement déguisé au régime qui, de leur point de vue, ne serait pas capable de résister à d’importantes pressions économiques, en raison des faiblesses structurelles de l’économie iranienne et de la fragilité de sa situation financière. Selon les auteurs, « les membres du régime qui ont été entendus par la commission ont indiqué que toute aggravation de la situation économique pourrait causer des troubles sociaux pouvant conduire à une détérioration et à un affaiblissement de la stabilité intérieure ».
La commission semble ainsi, à mots couverts, prendre ses distances avec la « ligne dure » incarnée par le président Ahmadinejad. Elle envisage notamment le scénario d’un embargo international sur les exportations pétrolières vers l’Iran (qui importe une grande partie de sa consommation de produits raffinés, comme l’essence), un secteur particulièrement sensible.
Plusieurs facteurs expliquent que, ces dernières années, la consommation de produits pétroliers a augmenté de 10 % par an : le prix de l’essence est l’un des plus bas du monde (800 rials, environ 7 centimes d’euros le litre), l’augmentation du niveau de vie d’une partie de la population, notamment de la classe moyenne, l’interdiction d’importer des voitures étrangères et l’augmentation du parc automobile.
L’Iran consomme un demi-million de barils de produits pétroliers par jour, dont 60 % sont produits par les raffineries nationales, et 40 % importés, à un coût de 3 à 4 milliards de dollars par an. La commission insiste sur la nécessité d’une diminution de la consommation d’essence, notamment par l’élimination des véhicules anciens, gros consommateurs de carburant.
Une telle politique aurait des conséquences politiques dangereuses pour un gouvernement attentif à son image sociale (le président Ahmadinejad s’est fait élire sur sa promesse d’aider les plus pauvres). L’autre option préconisée est le rationnement et l’augmentation du prix de l’essence. Jusqu’à présent, toutes les tentatives du gouvernement en ce sens – la dernière date de juillet 2006 – ont échoué. Par crainte de mouvements sociaux, le régime a préféré consacrer des millions de dollars à subventionner le carburant.
La fragilité de l’économie iranienne face aux conséquences de sanctions est illustrée par le fait que la moitié des importations proviennent des pays occidentaux : 40 % de l’Union européenne – sur un total de 15,4 milliards de dollars en 2005, la France, avec 2,39 milliards de dollars, arrive en 3e position, derrière l’Allemagne et l’Italie – et 10 % du Japon et de la Corée du Sud. Or plus de 60 % de toutes les importations de l’Iran concernent des équipements industriels, notamment dans les domaines de l’électricité et de l’automobile, qui sont indispensables à l’expansion économique du pays. Les auteurs soulignent cette vulnérabilité, et insistent sur la complication que constitue les « conflits d’intérêts » (en clair, les divergences politiques) au sein du régime.
En cas de sanctions, l’essentiel de la production serait paralysé après utilisation des stocks existants de pièces détachées importées (suffisants pour tenir trois à quatre mois), et l’Iran perdrait des revenus évalués entre 1,5 et 2 milliards de dollars par an. Outre un embargo international sur l’exportation en Iran d’équipements industriels, la commission parlementaire envisage le scénario de sanctions à l’encontre des banques iraniennes, en particulier les banques Melli et Saderat, qui sont accusées de jouer un rôle dans le commerce nucléaire poursuivi par l’Iran.
S’agissant du pétrole, un embargo imposé par la communauté internationale sur les importations de brut iranien aurait des effets importants, quoique décalés dans le temps. L’Iran exporte 2,5 millions de barils par jour (3 % de la consommation mondiale), et en consomme 1,5 million de barils. Un embargo ne devrait pas avoir de conséquences majeures pour le pays pendant la première année de son application, en raison des importantes réserves de devises de l’Iran. « Il est important de retarder toute mesure qui pourrait affecter la population en raison des risques d’instabilité », notent les auteurs.
Le rapport du Parlement iranien conclut que la combinaison d’un gel des réserves étrangères, de l’imposition d’un embargo sur les importations de brut iranien et d’une interdiction des exportations de produits pétroliers raffinés vers l’Iran accélérerait les conséquences économiques et sociales négatives pour l’Iran. Ce rapport du Majlis tend à montrer que la politique de sanctions pourrait exercer les pressions souhaitées sur l’Iran (notamment en fragilisant le régime), sous réserve que Téhéran ne réagisse pas avec des représailles, notamment militaires, dirigées contre les intérêts occidentaux.
(Source : « LE MONDE » du 20 janvier 2007)