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TUNISNEWS 10 ème année, N° 3926 du 21.02.2011 archives : www.tunisnews.net
FRONT DU 14 JANVIER – PARIS:GRAND MEETING TUNISIE Défendons la révolution…
C.R.L.D.H. Tunisie:Nous voulons dire MERCI
FTCR:LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS ACCABLE LES TUNISIENS
Une délégation a parcouru la Tunisie du 13 au 17 février
Le Nouvel Observateur :MAM privee de visite en Tunisie
Le Point:Lagarde en Tunisie, où la diplomatie française est bousculée
Tunisie : le trésor caché des Ben Ali mis au jour
Le Figaro:Tunisie : le trésor caché des Ben Ali mis au jour
wmc:La Tunisie demande à l’Arabie Saoudite l’extradition du président déchu
Le Point:Les Tunisiens fuient la Libye
Le Parisien:Tunisie/Libye: poste frontière déserté par les Libyens quelques heures
GlobalNet :Les sénateurs US à Tunis : « Il faut que la révolution tunisienne réussisse »
Jeune Afrique:Nouvelle manifestation pour réclamer la démission du gouvernement de transition
L’express :En Tunisie, un nouvel échiquier politique se dessine
Agoravox :L’emballement d’Internet sur les « derniers jours » de Ben Ali et sur la fuite de Kadhafi
Leaders:Lotfi Saibi ou l’american touch pour la relance de la Tunisie
Business News:Tunisie – Face à la polémique, L’ATUGE se defend
Kapitalis:Tunisie. Que se passe-t-il au ministère du Tourisme?
Jeune Afrique:Tunisie : Hamadi Jebali, tribun aguerri d’Ennahdha
Le Temps:Assassinat du prêtre Marek Marius Rybinski On ne sait plus à quel diable se vouer
Nawaat:Lettre ouverte au Cheikh Rached Ghannouchi et aux islamistes tunisiens
L’express:Le réveil marocain passe par Facebook
GRAND MEETING TUNISIE Défendons la révolution… Non au gouvernement Ghannouchi! دفاعا عن الثورة… لا لحكومة الغنوشي
A travers son soulèvement historique, le peuple tunisien a voulu rompre définitivement avec la corruption et le despotisme. Cependant, un mois après la chute de Ben Ali, force est de constater que la dictature s’acharne à maintenir l’ancien régime. Le gouvernement Ghannouchi prouve, jour après jour, qu’il ne laissera pas le peuple tunisien jouir de la liberté pour laquelle il a lutté et fait tant de sacrifices. La répression sanglante du sit in de la place de la Kasbah, la désignation de gouverneurs RCDistes dans dix-neuf gouvernorats, le maintien du parlement illégitime, le refus de dissoudre le corps de la police politique, ou encore la reconduction des responsables de l’ancien régime à la tête de la majorité des administrations et des médias, sont des signes annonciateurs de la part de Ghannouchi et ses amis : le peuple tunisien ne peut au mieux espérer que quelques mesurettes. Le démantèlement de la structure dictatoriale n’est pas à l’ordre du jour de ce gouvernement. Contre ces tentatives d’avorter la révolution populaire, le front du 14 Janvier continue la lutte. Il œuvre pour mobiliser les masses populaires en vue de réaliser un véritable changement démocratique. A cet effet, le congrès national pour la défense de la révolution est une étape primordiale, il préparera les élections pour une assemblée constituante, cette dernière se chargera de rédiger une nouvelle constitution et d’instaurer de nouvelles lois régissant les vies politique et civile. Pour débattre de ces questions et exposer notre point de vue sur les exigences de la transition démocratique, le front du 14 janvier – Paris, vous invite à un meeting le 23 février 2011. Mercredi 23 février 2011 19h00 – 22h00 BOURSE DU TRAVAIL DE SAINT-DENIS 9, rue Génin 93200 Saint-Denis M° porte de Paris, ligne 13 Avec la participation de: TUNISIE Amor CHAHED, Front du 14 janvier – Tunisie Hamma HAMMAMI, porte parole du PCOT Naceur AOUINI, Avocat Fahem BOUKADOUSS, Journaliste EGYPTE Omar ELSHAFEI, Comité de solidarité avec la lutte du peuple égyptien ALGERIE Omar BOURABA, Collectif d’Algériens en soutien à la lutte en Algérie pour le changement et la démocratie FRANCE Kamel JENDOUBI, président du CRLDHT Nawel GAFSIA, Avocate Gilbert NACCACHE, Ecrivain Et de partis politiques et syndicats français amis
FRONT DU 14 JANVIER – PARIS
C.R.L.D.H. Tunisie
اللجنة من أجل احترام الحريات وحقوق الإنسان في تونس Nous voulons dire MERCI, Nous voulons dire CHOKRAN شكرا
A celles et à ceux qui, tout au long de ces dernières vingt années, à un moment ou un autre, ont apporté leur soutien et exprimé leur solidarité, parfois discrètement, souvent efficacement, à la cause du peuple tunisien, pour le respect de ses libertés démocratiques et la défense des droits de l’homme dans ce pays. Tous leurs efforts, petits et grands, toutes les manifestations, quelle qu’en fut l’envergure, ont été un réconfort et un encouragement que seuls, celles et ceux qui ont vécu la privation de leur liberté mesurent le poids et l’importance. En ces moments où le peuple tunisien, sa jeunesse, ses femmes et ses hommes, ses enfants et ses moins jeunes, commence à écrire une nouvelle page de leur histoire, pleine de promesses mais non dénuée de menaces, le CRLDHT voudrait dire MERCI , CHOKRAN ( en arabe) à ces « porteuses de valises de la cause démocratique tunisienne » : journalistes, avocats, syndicalistes , responsables politiques, personnalités, défenseurs des droits de l’homme, universitaires , artistes….. Toutes et tous, vous êtes invités à cette rencontre amicale du 24 février 2011 (que celles et ceux dont les noms ont été omis nous excusent par avance). M. Jacques BOUTAULT, Maire du 2ème arrondissement de Paris et le CRLDHT vous invitent à la Mairie de Paris 2ème, 8 rue de la Banque 75002 Paris. Le 24 Février 2011 à partir de 19h Abdallah Zniber, Alain Baron, Alain Billon, Alain Chenal, Ali El Baz, Alima Thierry Boumedienne, William Bourdon, Annick Coupé, Anna Bozzo, Antoine Bernard, Ariane Mnouchkine, Bernard Dréano, Bernard Wallon, Borhane Ghalioun, Chantal Morizé Christophe Ayad, Claude Angeli, Clémentine Autin, Cécile Duflot, Daniel Cohen Bendit, Daniel Junqa, Daniel Lindenberg, Daniel Mermet, Danielle Mitterrand, Didier Liger, Didier Paillard, Dominique Gerbaud, Dominique Lagarde, Driss El Kherchi, Driss El Yazami, Edith Lhomel, Eric Sapin, Éric Sottas, Elisabeth Alles, Farouk Belkhedar, Florence Aubenas, Florence Beaugé, François assenci François Della Souda, François Gèze, Françoise Leys, Geneviève Garigou, Gilles Manceron, Philippe Le Grand, Gilles Lemaire, Gilles Perrault, Giovanna Tanzarella, Gislaine Glasson Deschaumes, Gustave Massiah, Guy Sitbon, Harlem Desir, Hassen Zarrouk, Haytham Manna, Hélène Cixous, Hélène Flautre, Michel Debon, Mohamed Nemri, Abdesslem Lahcen Omar , Isabelle Denis, Isabelle Mandraud, Jacques Fath, Jacques Gaillot, Jean Bellanger, Jean François Courbe, Jean Paul Lemarec, Jean Pierre Dubois, Jean Pierre Tuqoui, Jean Yves Ferrand, Jean Ziegler, Jean-François Juillard, Karim Pakzad, Karine Gantin, Khadija Bourcart, Larbi Maninou, Léa Forestier, Luisa Toscane, Margueritte Rollinde, Marie Camberlin, Marie Georges Buffet, Marie Christine Vergiat, Marta Simplici, Martine Anstet, Mathieu Routier, Michel Debon, Michel Forst, Michelle Rieu, Michel Tubiana, Micheline Paunet, Mireille Mendes France, Mohamed Harbi, Mona El Banna, Monique Cerisier Ben Guiga, Monique Crinon, Monique dental, Nahla Chahal, Nicolas Beau, Nicole Chaperon, Noël Mamère, Noureddine Bouzaiane, Patrick Baudoin, Patrick Braouzek, Patrick Mony, Paul Balta, Philippe Reau, Pierre Barge, Pierre Baron, Pierre Coursalis, Pierre Laurent, Pierre Tenturier, Pouria Amirshahi, Razzi Hammadi, Said Tahri, Robert Bret, Robert Menard, Roger Ferrari, Roland Biache, Said Darwane, Serge Kovacs, Soasik Dollet, Vincent Geisser, Violette Daguère,
الرابطــــة التونسيـــــة للدفـــــاع عن حقـــــــوق الإنســـــان
Ligue Tunisienne pour la défense des droits de l’Homme
Tunis le 19 fevrier 2011
COMMUNIQUE
La Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme a appris avec grande consternation l’assassinat du prêtre polonais Marek Rybinsky trouvé, selon une source du Ministère de l’Intérieur, égorgé à l’école où il travaillait à la banlieue de Manouba. Tout en présentant ses sincères condoléances à la famille et aux amis du défunt, le Comité Directeur de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme dénonce avec la plus grande fermeté ce crime abominable qui contraste avec l’esprit de tolérance et le respect de la liberté de croyance auxquels le peuple tunisien s’est, de tout temps, attaché.Le Comité Directeur exprime sa profonde inquiétude face à la montée des manifestations du fanatisme et le refus du droit à la différence. Il exige l’ouverture immédiate d’une enquête transparente sur les tenants de ce crime, l’arrestation et la condamnation de toute personne commanditaire ou éxécutante impliquée. Il demande également au Gouvernement provisoire d’assumer son rôle dans la protection nécessaire des lieux de culte et de tous ceux qui pourraient être menacés dans l’exercice de leur croyance. L’ambassadeur de Pologne, à qui nous avons présenté les condoléances des militants et militantes de la ligue nous a affirmé que le prêtre Marius Marc Ribanski, agé de 34 ans, s’est installé dans notre pays depuis cinq ans pour travailler dans une école catholique de Tunis et a récemment écrit un livre où il exprime son admiration du peuple tunisien pour sa tolérance. Dans le même contexte, Le Comité Directeur dénonce fermement les slogans racistes et hostiles à la religion juive attribués à un groupe religieux extrémiste levés dernièrement devant une synagogue de Tunis et portant atteinte au droit du culte et à la liberté de croyance. Pour le Comité Directeur Le Président Mokhtar Trifi
APRÈS LES ROMMS LES TUNISIENS CONTRAIREMENT AUX PROMESSES LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS ACCABLE LES TUNISIENS
Paris le 21 février 2011 Selon un communiqué de presse du syndicat UNITÉ SGP POLICE de FORCE OUVRIERE des Alpes maritime daté du 19 février 2011, une note informelle circule actuellement au sein du Commissariat de Cannes qui aux fonctionnaires de la CSP, l’interpellation d’étrangers en situation irrégulière » de nationalité TUNISIENNE » dans la gare et aux abords de la gare, deux jours durant. La FTCR dénonce cette note de caractère manifestement illégale qui instaure une chasse aux sorcières contre les Tunisiens. Oubliant ses belles promesses d’aider la Tunisie de la révolution, le gouvernement renoue avec ses pratiques de chasse aux immigrés en ciblant les Tunisiens. La FTCR demande la suspension immédiate de cette note illégale et l’abandon des politiques anti-immigrés. La FTCR demande au gouvernement de changer dans les faits la nature de ses relations avec la Tunisie et d’arrêter la politique qui était en vigueur du temps du dictateur BEN ALI. La FTCR demande la remise en accord des accords bilatéraux franco-tunisiens en matière d’immigration et l’instauration de nouvelles conventions basées sur le respect des droits des migrants à une vie digne et égale en droits. Pour la FTCR Le président Tarek BEN HIBA
Une délégation a parcouru la Tunisie du 13 au 17 février
Une délégation a accompagné le retour en Tunisie, le 13 février, de Mouhieddine Cherbib, membre fondateur du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) et ancien président de la Fédération des Tunisiens pour la citoyenneté des deux rives (FTCR), condamné en 2008, lors du procès des leaders du mouvement social du Bassin minier de Gafsa, à deux ans de prison ferme pour son soutien en France à cette lutte1. Mouhieddine Cherbib ayant fait opposition à cette condamnation par contumace, il a été entendu le 16 février par le tribunal de Gafsa, mais, des manifestations empêchant son fonctionnement normal (dues, selon des magistrats, à ce que des membres des familles de condamnés pour délits ou crimes de droit commun ont été payés par des éléments de l’ancien régime pour les menacer en exigeant la libération de ces détenus), son procès a été renvoyé au 21 avril. Il sera l’occasion de dénoncer l’arbitraire de la justice tunisienne sous le régime de Ben Ali et de poser les questions relatives à la réforme du système judiciaire pour une justice indépendante et impartiale. La délégation a également rencontré à Ras El Djebel, dans le nord de la Tunisie, des acteurs de la révolution et des familles de martyrs. Elle a rendu visite à Bizerte à Ali Ben Salem, doyen des militants des droits de l’Homme et président de la section de Bizerte de la LTDH. Au siège de la LTDH à Tunis libéré de la pression permanente de la police, elle a rencontré différentes composantes de la société civile tunisienne. Reçue à Redeyef par la population du Bassin minier, à Sidi Bouzid par les avocats et les militants du soulèvement, et, à Kasserine par les jeunes, les familles de martyrs de la révolution et la population, elle a pu mesurer le courage, la lucidité et la maturité de ces personnes ainsi que l’importance de leurs attentes quant à l’urgence des mesures sociales, et leur vigilance pour l’élimination des traces de l’ancien régime et la nécessaire construction d’authentiques institutions démocratiques. Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) Fédération des Tunisiens pour la citoyenneté des deux rives (FTCR) Ligue des droits de l’Homme (LDH) Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH)
MAM privee de visite en Tunisie
Le ministère des Affaires étrangères a invoqué lundi un déplacement au Brésil prévu de longue date pour justifier l’absence de la cheffe de la diplomatie Michèle Alliot-Marie lors de la première visite de responsables gouvernementaux français aux nouvelles autorités tunisiennes, mardi à Tunis. « A la demande du président de la République (Nicolas Sarkozy) et du Premier ministre (François Fillon) », la France sera représentée par la ministre de l’Economie Christine Lagarde et son collègue des Affaires européennes Laurent Wauquiez, a fait savoir le Quai d’Orsay lors du point de presse régulier. Quant à la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie, critiquée pour avoir proposé d’aider le régime Ben Ali à maintenir l’ordre en janvier, peu avant le départ du président tunisien sous la pression de la rue, et pour avoir voyagé dans l’avion d’un homme d’affaires lié au pouvoir fin décembre, elle ne fait pas partie du voyage. « Michèle Alliot-Marie est en déplacement au Brésil, déplacement prévu de longue date dans le cadre du partenariat stratégique entre nos deux pays », a affirmé le porte-parole du Quai d’Orsay, interrogé sur la signification de cette absence remarquée. La « visite d’amitié et de travail » de Mme Lagarde et de M. Wauquiez mardi à Tunis « s’inscrit dans le cadre du plan d’action adopté en Conseil des ministres le 16 février », selon le ministère des Affaires étrangères. Elle « sera l’occasion de réaffirmer le soutien de la France à la transition démocratique engagée et de souligner la disponibilité de notre pays à aider le peuple tunisien à concrétiser ses aspirations et à construire une Tunisie démocratique et prospère ». « Dans la perspective de la conférence internationale de Carthage consacrée aux réformes politiques et économiques, les deux ministres rencontreront les nouvelles autorités tunisiennes afin de mieux connaître leurs attentes », précise-t-on. Source : « Le Nouvel Observateur » Le 21-02-2011 Lien : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110221.FAP5336/alliot-marie-privee-de-visite-en-tunisie.html
Lagarde en Tunisie, où la diplomatie française est bousculée
Christine Lagarde se rend mardi en Tunisie où la diplomatie française est bousculée par les polémiques entourant la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie et le nouvel ambassadeur Boris Boillon. Pour cette première visite d’un membre du gouvernement français depuis la chute du président Zine ben Ali, la ministre des Finances sera accompagnée d’un de ses ex-secrétaires d’Etat à Bercy, le ministre des Affaires européennes Laurent Wauquiez, lui-même placé sous l’autorité de Michèle Alliot-Marie. Christine Lagarde, citée parmi les prétendants au Quai d’Orsay lors du dernier remaniement, a nié que sa visite puisse conforter la thèse d’un affaiblissement de Michèle Alliot-Marie, très attaquée ces dernières semaines en Tunisie comme en France. La Tunisie a besoin de soutien économique et la France est prête à l’aider, a-t-elle expliqué, même si personne ne nie le caractère diplomatique et politique de cette « visite d’amitié et de travail », selon les termes du communiqué de son ministère. « Ce premier déplacement (…) sera l’occasion de réitérer un message politique de soutien à la transition démocratique engagée et de souligner la disponibilité de la France pour aider le peuple tunisien à concrétiser ses aspirations et construire une Tunisie démocratique et prospère », poursuit le communiqué. LES EXCUSES DE L’AMBASSADEUR Le groupe des pays du G20, dont Paris assume actuellement la présidence, et le Fonds monétaire international se sont déclarés prêts samedi dernier à venir en aide à la Tunisie. Laurent Wauquiez a expliqué sa présence par le fait que « l’Union européenne va être un des leviers majeurs pour aider la Tunisie ». « Là, ce dont on a besoin ce n’est pas tellement notre petite cuisine française », a-t-il dit sur Europe 1. Après plusieurs semaines de polémiques sur son séjour tunisien fin 2010, Michèle Alliot-Marie a démenti lundi des informations de presse lui prêtant une rencontre avec deux lieutenants de Ben Ali à cette occasion. La polémique a pris corps quand Le Canard enchaîné a révélé que la ministre – qui en avait déjà indigné certains en Tunisie et France en proposant d’apporter à Tunis l’expertise française dans le maintien de l’ordre – avait bénéficié d’un jet d’un homme d’affaires tunisien proche de Ben Ali, Aziz Miled. L’hebdomadaire satirique a par la suite révélé que le père de la ministre avait investi lors de ce séjour familial dans l’un des complexes immobiliers d’Aziz Miled. Michèle Alliot-Marie a d’autre part reconnu avoir eu une conversation téléphonique avec Zine ben Ali pendant ce séjour. Les critiques à l’égard de la France se sont focalisées ces derniers jours en Tunisie sur le nouvel ambassadeur, Boris Boillon, dont plusieurs milliers de personnes ont demandé le départ samedi devant l’ambassade de France. A l’origine des critiques, des propos de l’ambassadeur, en poste depuis seulement quelques jours, qui a tancé des journalistes tunisiens pour leurs questions « débiles » sur Michèle Alliot-Marie ou les liens de la France avec Ben Ali. Face au tollé, l’ambassadeur a présenté ses excuses. Source: “Le Point” Le 21-02-2011 Lien: http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/lagarde-en-tunisie-ou-la-diplomatie-francaise-est-bousculee-21-02-2011-1297905_240.php
Tunisie : le trésor caché des Ben Ali mis au jour Estimée à 175 millions d’euros, une partie de la fortune du clan Ben Ali a été découverte dans un palais de l’ancien président tunisien.
Des centaines de liasses de billets cachées derrière une fausse bibliothèque. C’est l’incroyable image qu’ont découvert samedi soir les Tunisiens au 20 heures de la télévision nationale. D’une valeur de 175 millions d’euros, selon une première estimation, le «trésor» a été retrouvé dans l’un des palais du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali et de son épouse Leïla Trabelsi sur la colline de Sidi Bousaïd, une banlieue huppée à environ 15km au nord de Tunis. Des rangées entières de billets de banques – des dinars tunisiens mais aussi et surtout des coupures de 500 euros et des dollars – avaient été placées dans de grands coffres-forts dissimulés derrière une bibliothèque aux portes coulissantes. Les liasses montrées par la télévision étaient encore cachetées, portant le sceau de la Banque centrale de Tunisie (BCT). Les coffres contenaient également des parures serties de diamants, d’émeraudes et d’autres pierres précieuses, des colliers, des ceintures en or massif ainsi que des bouteilles de vin millésimées. Les images de cette impressionnante «caverne d’Ali Baba» tournent en boucle sur la télévision nationale tunisienne, qui attribue cette découverte à la commission nationale d’investigation sur la corruption et les abus de l’ancien régime. Le président de cette commission, le juriste Abdelfattah Amor, était présent sur les lieux lors de la découverte. Il a assuré que cette «fortune» serait évaluée en présence des membres de la commission et de huissiers. «Elle sera déposée dans les coffres de la Banque centrale tunisienne et, après les procédures légales, elle devra retourner au peuple tunisien», a-t-il ajouté. Selon Euronews, les sommes devraient servir au financement de projets dans les régions défavorisées de la Tunisie intérieure. En fin de reportage, la télévision a montré un fourgon fortement escorté sortir du palais de Sidi Bousaïd pour se diriger vers le siège de la Banque centrale à Tunis. Une fortune colossale La fortune des Ben Ali est estimée à 5 milliards d’euros par le magazine américain Forbes. Elle se serait constituée via des montages financiers et des arnaques immobilières, comme le décrivent dans le détail les journalistes Nicolas Beau et Catherine Graciet dans leur livre La Régente de Carthage. Les privatisations des années 1990 et 2000, notamment, ont été l’occasion pour eux de mettre la main sur des pans entiers de l’économie tunisienne. Selon les autorités financières tunisiennes, le clan Ben Ali possédait 90 entreprises et avait des participations dans 123 autres. La traque des richesses des Ben Ali a été lancée au lendemain de la chute du régime. L’Union européenne a décidé fin janvier le gel des avoirs du couple. Les noms de dizaines de membres du clan pourraient être ajoutés à la liste. Peu après la fuite du président tunisien, la France a demandé à Tracfin, la cellule antiblanchiment du ministère de l’Economie, de traquer les actifs du clan. Une enquête préliminaire a été ouverte et une trentaine de biens, immobiliers ou non, ont été identifiés en France comme susceptibles d’appartenir aux Ben Ali. A l’instar d’un grand appartement à quelques encablures de l’avenue Montaigne à Paris. Dans le garage se trouvent une Bentley, deux Mercedes et une Porsche… Source : « Le Figaro » Le 21-02-2011 Lien : http://www.lefigaro.fr/international/2011/02/21/01003-20110221ARTFIG00538-tunisie-le-tresor-cache-des-ben-ali-mis-au-jour.php
La Tunisie demande à l’Arabie Saoudite l’extradition du président déchu
Il était temps, diraient certains. Après avoir “obtenu“ des preuves d’une série d’accusations à l’encontre du président déchu, Zine El Abidine Ben Ali, accusations relatives à son implication dans plusieurs crimes graves, qui consistent à commettre et à inciter à l’homicide volontaire et à semer la discorde entre les citoyens d’un même pays, en les poussant à s’entretuer, les autorités tunisiennes ont adressé, par voies diplomatiques, une demande officielle aux autorités saoudiennes, indique la TAP citant un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Toujours selon la même source, «cette nouvelle série d’accusations vient s’ajouter à la commission rogatoire émise par les autorités tunisiennes compétentes et adressée auparavant aux autorités judiciaires saoudiennes, dans le cadre d’une action inquisitoire intentée, actuellement, contre le président déchu et son clan, pour des accusations ayant pour motif la possession de comptes bancaires et de biens immobiliers dans plusieurs pays, dans le cadre des opérations de blanchiment d’argent, acquis par voie illégale ainsi que la tenue et l’exportation illicites de monnaies étrangères». Le ministère des Affaires étrangères souligne, également, dans son communiqué «avoir formulé une demande à l’adresse du Royaume d’Arabie Saoudite, afin « de lui fournir, dans les plus brefs délais, toutes les données dont il dispose concernant l’état de santé du président déchu, à la lumière des informations contradictoires véhiculées à propos de la détérioration de son état de santé et de son décès éventuel». Rappelons cependant que la télévision nationale avait démenti, il y a quelques jours, les rumeurs qui circulent sur l’état de santé. Source: “wmc” Le 21-02-2011 Lien: http://www.webmanagercenter.com/management/article-102331-la-tunisie-demande-a-l-arabie-saoudite-l-extradition-du-president-dechu
Les Tunisiens fuient la Libye
Plus de 2 300 Tunisiens vivant en Libye ont quitté ce pays depuis dimanche pour des raisons de sécurité, a indiqué lundi l’agence officielle Tap, citant l’office des Tunisiens à l’étranger. « 2 000 Tunisiens sont arrivés hier (en Tunisie depuis la Libye). Cinq bus et des voitures de location les ont transportés par voie terrestre » depuis le poste-frontière de Ras-Jdir et « 300 autres personnes sont arrivées ce matin via Zaouia (est de Tripoli), Sebratah (nord-ouest) et Tripoli par voie terrestre également », selon cette source. Des Tunisiens résidant à Benghazi (est) et d’autres localités rencontrent des difficultés sécuritaires pour arriver jusqu’à la frontière, précise l’agence. Ils ont choisi de revenir spontanément, car la majorité d’entre eux considèrent que la situation va encore se dégrader, selon la TAP. Auparavant, l’ambassadeur de Tunisie à Tripoli Slah Eddinne Jemali avait indiqué que 1 000 Tunisiens vivant en Libye souhaitaient être rapatriés. « Environ 1 000 Tunisiens sur les 50 000 (vivant en Libye) ont exprimé leur désir de rentrer en Tunisie » et des « contacts sont en cours entre l’ambassade et les autorités libyennes pour faciliter le retour des Tunisiens après la fermeture des aéroports de Benghazi (est) et de Misratah (nord) « , a déclaré l’ambassadeur, cité par la TAP. Fuir « un vrai carnage » Il a ajouté que deux vols depuis Tripoli pour rapatrier les ressortissants tunisiens étaient prévus ce lundi à destination de l’aéroport de Tunis Carthage, affirmant qu' »aucun cas de haine envers des Tunisiens vivant en Libye n’a été enregistré ». Tripoli est située à environ 170 km de la frontière avec la Tunisie. Un responsable syndical tunisien contacté au poste frontalier de Ras-Jdir entre la Libye et la Tunisie avait déclaré à l’AFP que des centaines de Tunisiens ont quitté dimanche la Libye à ce point de la frontière pour fuir « un vrai carnage ». La lame de fond qui secoue actuellement plusieurs pays arabes a commencé après la révolte populaire sans précédent qui a chassé du pouvoir le président Ben Ali après 23 ans de règne sans partage. En Libye, gouverné par le colonel Mouammar Kadhafi depuis 42 ans, la répression a fait plus de 230 morts depuis le début de la révolte mardi, selon l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW). Source: ”Le Point” Le 21-02-2011 Lien: http://www.lepoint.fr/monde/les-tunisiens-fuient-la-libye-21-02-2011-1297760_24.php
Tunisie/Libye: poste frontière déserté par les Libyens quelques heures
Les douaniers et policiers libyens ont déserté pendant quelques heures la frontière au principal point de passage entre la Libye et la Tunisie à Ras-Jdir, ont indiqué à l’AFP des sources militaires, douanières et des témoins tunisiens venant du territoire libyen. « Il n’y a plus de douaniers ni de policiers libyens au point de passage », a déclaré en début de matinée un douanier du côté tunisien de la frontière à Ras-Jdir situé à une trentaine de km de Ben Guerdane. « C’est nous qui nous occupons de tout à la frontière », a confirmé un militaire. Plusieurs Tunisiens résident en Libye et arrivés en début de matinée en Tunisie ont confirmé ces informations. « Mais en fin de matinée un témoin a indiqué qu’il avait été contrôlé par des policiers et douaniers du côté libyen de la frontière », selon un responsable syndical de l’UGTT à Ben Guerdane, Hocine Betaieb. Plus de 2.300 Tunisiens vivant en Libye ont quitté ce pays depuis dimanche pour des raisons de sécurité, a indiqué lundi l’agence officielle TAP, citant l’office des Tunisiens à l’étranger. La répression de la contestation en Libye, gouverné par le colonel Mouammar Kadhafi depuis 42 ans, a fait plus de 230 morts depuis le début de la révolte mardi, selon l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW). Tous les Tunisiens interrogés ont raconté qu’ils avaient été visés directement par des Libyens qui les accusent d’être responsables du chaos. « Ils sont venus dans la maison où j’habitais avec d’autres Tunisiens et Africains pour nous faire sortir. Ils nous accusent d’être responsables de ce qui se passe », a dit Aymen, un ouvrier de 30, résidant à Guirane, à environ 350 km de la frontière sans comprendre pourquoi on s’en prend aux Tunisiens, ni cela provient de pro-Kadhafi ou d’opposants. Source: “Romandie” Le 21-02-2011 Lien: http://www.romandie.com/ats/news/110221131713.xpqmm2do.asp Chine: « quelques agités » tentent d’imiter la « Révolution du jasmin », selon la presse La presse officielle chinoise raillait lundi les « quelques agités » qui dimanche « ont tenté d’imiter la Révolution du jasmin » en Tunisie, en insistant sur le fait qu’une révolution en Chine était tout simplement « impossible ». « Il n’y a pas de volonté collective en faveur d’une révolution en Chine », assurait le quotidien Global Times, connu pour son nationalisme. « Quelques personnes à Pékin, Shanghai et plusieurs autres villes de Chine ont tenté hier d’imiter la Révolution du jasmin », écrivait dans un éditorial le quotidien. « Ces personnes sont comme les mendiants dans les rues, ils ne disparaissent jamais, tandis que le reste du pays avance », a poursuivi le journal, affirmant aussi que les manifestants se limitaient à « quelques agités ». « Quelques personnes criant des slogans ou jetant des jasmins dans la rue ne vont pas ralentir l’élan pris par le pays », a estimé le Global Times, selon qui « le gouvernement chinois bénéficie du soutien de la majorité de la société ». Le Quotidien du peuple, voix officielle du parti communiste chinois, a appelé les citoyens à la « maturité » et à la « cohésion sociale ». Des intellectuels « pensent que leur mission est de critiquer. Cette vision est partiale et sert même d’excuse à des éléments irresponsables », a regretté le journal. « La Chine est vouée à progresser en tant que nation imparfaite, avec ses nombreux problèmes. Pas un seul d’entre eux ne doit toutefois servir d’argument pour remettre en cause la façon dont est gouvernée la société », a écrit le Quotidien du peuple. La police a été déployée en masse dimanche dans des villes chinoises et a procédé à plusieurs arrestations pour empêcher des manifestations auxquelles les Chinois avaient été appelés sur l’internet dans 13 villes, ont annoncé des militants. Par ailleurs, on était sans nouvelles d’une centaine de défenseurs des droits de l’Homme. Ce déploiement policier et ces mesures de fermeté « s’appuient à la fois sur la loi et l’opinion publique », a assuré le Global Times. D’après plusieurs forums, seuls quelques manifestants ont répondu à l’appel, se trouvant face à de très gros contingents de policiers. La Libye était lundi au bord de la guerre civile, alors que l’onde de choc née en Tunisie, puis en Egypte, a continué dimanche à se propager d’Afrique du Nord au Moyen-Orient. Source: “Le Parisien” Le 21-02-2011 Lien: http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/chine-quelques-agites-tentent-d-imiter-la-revolution-du-jasmin-selon-la-presse-20-02-2011-1323912.php
Les sénateurs US à Tunis : « Il faut que la révolution tunisienne réussisse »
Les sénateurs américains John Mc Cain et Joe Lieberman, en visite de trois jours en Tunisie, ont donné cet après-midi une conférence de presse à Tunis. Le premier Républicain et le second démocrate, ces deux grandes pointures du Congrès sont venus rencontrer des membres du gouvernement de transition et une partie de la société civile. Après avoir fait l’éloge de la révolution et de la maturité du peuple tunisien, Mc Cain a exprimé la volonté de l’Amérique de se tenir aux côtés du peuple tunisien durant cette étape cruciale de son histoire. «Notre vision comporte deux aspects : nous souhaitons, d’abord qu’il y ait des élections transparentes et une presse libre mais aussi nous voudrions renforcer notre engagement à long terme envers la Tunisie », a-t-il dit. L’engagement du gouvernement américain se traduirait selon lui par une éventuelle assistance durant les prochaines élections présidentielles, mais aussi par une coopération économique, le renforcement et le développement des investissements vers la Tunisie. Et à Lieberman d’ajouter : « cette révolution qui est née en Tunisie et qui s’est propagée à d’autres régions, puisqu’elle a commencé ici il est important qu’elle réussisse ici ». Pour ce faire, le sénateur Mc Cain a affirmé la nécessité d’amender la constitution tunisienne, « pour préserver les intérêts des citoyens », a-t-il dit. Quant à l’avenir politique de la Tunisie et ses choix futurs, Joe Lieberman a fait savoir qu’il faisait confiance au bon sens du peuple tunisien : «pendant longtemps les gens ont cru que le monde arabe avait le choix entre deux scénarios; soit la dictature, soit l’islamisme. La Tunisie a démontré que non». Un message quelque peu subliminal, adressé à ceux qui prendront le chemin des urnes dans quelques mois. Par ailleurs, face à l’accusation que le gouvernement américain était un allié de certains dictateurs si ce n’est la majorité, Mc Cain a répondu que les USA a été le pays qui a le plus bataillé pour la liberté dans le monde : « Oui, nous avons eu des relations avec le président tunisien déchu, mais nous n’avons pas cessé d’inciter à la démocratie », affirme-t-il. Et Gordon Gray, l’ambassadeur US à Tunis de rappeler «le gouvernement tunisien nous a refusé de suivre les élections présidentielles de 2009. Obama n’a pas adressé de lettre de félicitation à Ben Ali quand il a été reconduit cette même année ». Mc Cain : « des membres d’al-Qaïda veulent changer le gouvernement par la force » La visite des deux sénateurs américains qui s’est étalée du 19 au 21 janvier a coïncidé avec le sit-in de la Kasbah, voulant faire tomber le gouvernement de transition. Parmi les slogans qu’ont affiché les manifestants « Mc Cain Dégage » et « Non à l’impérialisme américain ». On reprocherait aux USA de vouloir prendre le train en marche, et de dicter une certaine façon de faire aux Tunisiens. Dans une question adressée au sénateur républicain, quant à la véracité de ces allégations, la réponse fût surprenante : «je respecte le droit des gens de critiquer, mais il y a aussi des gens affiliés à la Qaïda qui veulent changer le gouvernement par la force…et puis les USA ne dictent pas les résultats des présidentielles, on respectera le choix des Tunisiens ». Mais est-ce que les USA continueraient de traiter avec le gouvernement élu, même s’il ne correspond pas à ses idéaux ? Lieberman répond évasif : «Du moment qu’il parle au nom du peuple… ». Au même moment en Libye, Kadhafi réprime violemment l’insurrection populaire. Lieberman commente : « C’est tout simplement révoltant, la manière avec laquelle le peuple a été traité ». Durant les trois jours de cette visite en Tunisie, première étape d’une série de visites dans des pays arabes, Joe Lieberman et John Mc Cain se sont réunis avec le Premier ministre, le ministre de la Défense et des parties indépendantes. Parmi les demandes de la société civile, la possibilité d’envoyer plus d’étudiants tunisiens pour des cycles supérieurs aux USA : « Une requête qui sera transmise aux autorités américaines », dit Lieberman Une autre question évoquée : la possibilité de mettre au profit de la Tunisie l’expérience américaine en matière d’élections libres. « Par exemple, nous avons beaucoup d’experts aux USA, comme ceux qui ont aidé dans les pays soviétiques. Ils viendront aider les candidats tunisiens dans leur campagne électorale », explique Mc Cain. En réponse à une autre question Lieberman dément que l’Amérique soutient un quelconque candidat à la présidentielle tunisienne, au détriment d’un autre. Les sénateurs américains, seront demain au Liban, avant de passer par la Jordanie et la Palestine. Source : « GlobalNet » Le 21-02-2011 Lien : http://www.gnet.tn/temps-fort/les-senateurs-us-a-tunis-il-faut-que-la-revolution-tunisienne-reussisse/id-menu-325.html
Tunisie : Nouvelle manifestation pour réclamer la démission du gouvernement de transition
Quelque 4.000 personnes manifestaient hier, dans le calme à Tunis réclamant la démission du gouvernement de transition dirigé par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, l’élection d’une assemblée constituante et un système parlementaire, ont rapporté des agences de presse. « Démission du Premier ministre, assemblée constituante, indépendance de la justice », « dissolution du Parlement », « système parlementaire », « La Tunisie est à nous et pas aux autres, non à l’ingérence française », scandaient les protestataires devant la Kasbah, siège de la Primature. L’armée était déployée sur place alors que la manifestation se déroulait sans violences, ont indiqué les mêmes sources. La manifestation avait commencé en fin de matinée sur l’avenue Habib Bourguiba, épicentre de la contestation populaire qui a conduit au départ du président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier. Après la formation, le 17 janvier, d’un gouvernement d’union nationale dans lequel les ministres de l’ancien régime avaient conservé la majorité des postes, des milliers de personnes avaient manifesté quotidiennement jusqu’à leur démission. Depuis, des élections libres ont été annoncées d’ici six mois et une commission a été désignée pour les préparer. Source: “El moudjahid” le 21-02-2011 Lien: http://www.elmoudjahid.com/fr/flash-actu/3579 Tunisie : ils ont conduit Ben Ali à sa perte De par leur position et leur rôle, trois hommes portent, avec l’épouse du raïs déchu, une grande part de responsabilité dans les dérives et les exactions de l’ancien régime. Et dans la chute peu glorieuse de l’homme du 7 Novembre. Portrait de trois mauvais génies de triste mémoire. La « débenalisation » des institutions et de l’appareil d’État tunisiens est en marche. Outre la famille Trabelsi, dont les principaux membres sont en fuite ou sous les verrous, une multitude de conseillers de Zine el-Abidine Ben Ali en ont fait les frais. Si la plupart ont été mis à la retraite ou renvoyés à leur administration d’origine, certains ont été placés en résidence surveillée. C’est le cas notamment d’Abdallah Kallel et d’Abdelaziz Ben Dhia, qui étaient, avec Abdelwahab Abdallah, les trois grands conseillers – et principaux « mauvais génies » – de l’ex-président. De par leur position et leur rôle, ces trois hommes portent, avec l’épouse de l’ex-président, Leïla Trabelsi, une grande part de responsabilité dans le cauchemar que la Tunisie a vécu vingt-trois années durant. Selon nos sources, Ben Ali, que l’on dit atteint d’un cancer de la prostate et devenu père d’un unique garçon, Mohamed Zine el-Abidine, en 2005 (il avait eu cinq filles jusque-là), ne gérait les affaires de l’État que deux heures en moyenne par jour. Le plus souvent, il gardait le lit sous l’effet des traitements médicaux, ou s’occupait de son fils, en qui il voyait un possible successeur à la tête du pays. Depuis au moins six ans, c’est Leïla, dont l’influence sur son époux est allée crescendo, qui faisait figure de présidente bis, sinon de présidente tout court. L’ex-première dame était secondée par Iyadh Ouederni, chef du cabinet présidentiel et, de fait, son secrétaire particulier, et, surtout, par les trois mauvais génies du président déchu. Abdelwahab Abdallah 70 ans, ministre de la Propagande On l’appelait par le nom de code « AA », désormais indissolublement lié à la propagande mise en place au service de Ben Ali et de son épouse. Pendant plus de vingt ans, Abdelwahab Abdallah a régenté, en maître manipulateur, tous les médias et moyens de communication, publics ou privés, y compris l’Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE), qui contrôle les budgets publicitaires et délivre les autorisations pour les journalistes. En contact téléphonique permanent avec ceux qu’il avait placés à leur tête, il veillait à ce que personne ne se départe du style grandiloquent et de la langue de bois caractérisant les discours de Ben Ali. Aucune information relative à l’ex-président ne pouvait être diffusée sans son aval. Il allait jusqu’à visionner – et expurger à sa guise – les images de l’actualité présidentielle dans un studio spécialement aménagé au palais de Carthage. Son pouvoir en tant que ministre conseiller chargé des Affaires politiques s’est considérablement renforcé après le mariage, en 1992, de Ben Ali avec Leïla Trabelsi – dont il est devenu le « communicant » – et son entrée de facto dans le clan Trabelsi. Ses liens étroits avec Belhassen Trabelsi lui ont permis de propulser son épouse, Alya, membre du directoire, puis présidente d’une banque de la place dont elle était la chef du département des ressources humaines, avant d’être parachutée PDG de la Banque de Tunisie, où elle manœuvre pour permettre à Belhassen Trabelsi d’en prendre le contrôle. Après un passage sans relief à la tête de la diplomatie tunisienne entre 2005 et fin 2009, Abdelwahab Abdallah n’a dû son retour au palais présidentiel, en janvier 2010, qu’à l’intervention de Leïla, qui obtient également son entrée au bureau politique du parti au pouvoir. « Je suis né sous le signe du Palais de Carthage », confiait-il alors avec un sourire intrigant. Il convoitait la place d’Abdelaziz Ben Dhia, de trois ans son aîné et mieux placé que lui dans la hiérarchie du pouvoir avec le titre de ministre d’État, conseiller spécial et porte-parole du président de la République. À l’instigation du maître de la propagande, Leïla a commencé à partager la une des journaux et des chaînes de télévision avec son mari, jusqu’au jour où un certain Mohamed Bouazizi, marchand ambulant à Sidi Bouzid, est venu déjouer tous les plans qui se tramaient. Abdallah Kallel 67 ans, l’homme de main Dur parmi les durs, Abdallah Kallel a été mêlé de près aux exactions de l’ancien régime. Fonctionnaire dépourvu de tout scrupule, il a été mis sur orbite par Ben Ali en personne, qui lui a fait passer l’essentiel de sa carrière dans les services de sécurité. Il a ainsi été à deux reprises son ministre de la Défense (1988-1991 et 1996-1997) et son ministre de l’Intérieur (1991-1995 et 1999-2001). Entre 1991 et 1995, il s’est révélé expert en matière de répression, faisant emprisonner plusieurs milliers de cadres du mouvement islamiste Ennahdha. Selon des témoignages, il aurait personnellement assisté à des séances de torture dans les locaux du ministère de l’Intérieur. Visé par une plainte déposée auprès de la justice suisse par des Tunisiens exilés, il a failli être arrêté en 2001 à Genève, où il était venu subir un triple pontage coronarien. Avertis de l’existence d’une procédure judiciaire contre lui, les diplomates tunisiens l’ont exfiltré en France, qui n’était qu’à quelques minutes de route. Ministre de l’Intérieur en 1992, Kallel est à l’origine d’une disposition liberticide destinée à domestiquer la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) sous la forme d’un amendement à la loi sur les associations. Adopté par une Chambre des députés aux ordres, cet amendement contraint la LTDH à accepter toute personne souhaitant adhérer sans possibilité de réserve. C’est ainsi que des militants du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), ex-parti au pouvoir, ont pu infiltrer et paralyser la Ligue. Mais soumis à des pressions internes et externes, Ben Ali est contraint de faire machine arrière ; à partir de 1993, la loi n’est plus appliquée – les activités de la LTDH seront tout de même gelées par d’autres moyens judiciaires. Devenu trop encombrant, Kallel a été chargé de gérer les finances occultes du parti au pouvoir et occupait, depuis 2005, la présidence de la Chambre des conseillers, jusqu’à sa démission forcée en janvier dernier, au moment où la LTDH et sa direction étaient réhabilitées. Abdelaziz Ben Dhia 74 ans, Monsieur présidence à vie À son arrivée au pouvoir, en 1987, Ben Ali abolit la présidence à vie et limite le nombre de mandats présidentiels à trois, de cinq ans chacun. Mais quinze plus tard, au moment où il aurait dû quitter ses fonctions aux termes de la Loi fondamentale, l’ancien président succombe, comme son prédécesseur, à la tentation de la présidence à vie. Et charge Abdelaziz Ben Dhia, universitaire spécialiste de droit privé, de lui confectionner une Constitution sur mesure. Ce dernier mobilise des experts de droit constitutionnel, dont Zouheïr M’Dhaffar, pour réviser, à deux reprises, la Loi fondamentale de manière à permettre à Ben Ali de voguer vers la présidence à vie. En 2002, la limite du nombre de mandats est supprimée et l’âge maximum pour être candidat est fixé à 75 ans. Avant la chute de Ben Ali, Ben Dhia s’activait avec ses spécialistes pour récidiver, afin de permettre à Ben Ali de briguer un sixième mandat après suppression ou prolongation de la limite d’âge, voire de faciliter l’accession de Leïla Trabelsi à la magistrature suprême. Ben Dhia savait pourtant que ce qu’il faisait n’était pas conforme à l’esprit de la Constitution. Trois fois ministre sous Bourguiba, il a été président du Conseil constitutionnel sous Ben Ali de 1987 à 1990. Il a ensuite rejoint le Palais de Carthage, où il est devenu l’homme clé de la « cuisine politique », exception faite des trois années passées comme secrétaire général du parti au pouvoir. Une histoire drôle illustrant sa double allégeance à Ben Ali et à Leïla a fait le tour du pays : un jour, le couple présidentiel l’emmène en voiture pour faire un tour en ville. Dans un quartier populaire, ils voient de loin un rassemblement. Ben Ali pense qu’il s’agit d’un enterrement, Leïla, d’une cérémonie de circoncision. Pour se départager, ils finissent par ordonner à Ben Dhia d’aller se renseigner. « C’est la circoncision d’un mort », leur dit-il en revenant. Lorsque Sakhr el-Materi épouse la fille aînée des Ben Ali, c’est lui qui est chargé de chaperonner le jeune homme pour l’initier à la politique. Le duo est souvent vu à la télévision en train de prononcer des discours devant les cellules du parti. On en avait alors déduit que l’on préparait Sakhr à la succession. Erreur : ce n’était qu’une distribution des rôles pour réduire le champ politique tunisien à une lutte de clans au sein du sérail. Source : « Jeune Afrique » Le 21-02-2011 Lien : http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2614p040-045.xml0/ben-ali-rcd-zine-el-abidine-ben-ali-belhassen-trabelsitunisie-ils-ont-conduit-ben-ali-a-sa-perte.html
En Tunisie, un nouvel échiquier politique se dessine
La commission chargée de préparer les prochaines élections souhaite consulter l’ensemble des partis et associations. Certains jouent le jeu, d’autres sont plus réticents. Ces divergences dessinent une nouvelle carte politique. Un décret-loi devrait formaliser, d’ici quelques jours, l’existence de la Haute commission de la réforme politique chargée, sous la présidence Yadh Ben Achour, ancien doyen de la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, de préparer des élections transparentes afin que la Tunisie puisse prendre un nouveau départ. La commission, qui a l’origine ne devait rassembler que des experts, sera finalement composée de deux instances: un conseil qui devrait réunir l’ensemble des composantes de la société civile et de la classe politique tunisienne et un comité de juristes chargé de mettre en forme ses décisions et ses directives. Pour mieux cerner les voeux des uns et des autres, le comité d’experts qui a été constitué il y a déjà quelques semaines, procède à des auditions qui sont autant de discussions approfondies. Ces consultations et celles qui seront conduites au mois de mars en province devraient permettre d’aboutir à une première synthèse qui sera soumise au conseil, discutée et amendée. Avec l’idée d’arriver, à la fin du processus, à un rapport qui reflète l’avis du plus grand nombre. Sur le papier, la commission n’a qu’un rôle consultatif. Son rapport sera donc remis au gouvernement, tout en étant rendu public. En réalité, ni le chef de l’Etat ni le Premier ministre n’auront les moyens politiques de s’opposer à un rapport élaboré après une telle consultation tous azimuts. Pour autant, certains Partis se montrent encore réticents, récusant par avance tout ce qui de près ou de loin peut venir d’un gouvernement dont ils se méfient. Des réponses contrastées Les juristes de la commission, eux, avancent. Imperturbablement, ils téléphonent à toutes les figures du microcosme politico-associatif de la Tunisie pour tenter de leur fixer un rendez-vous. Leurs réponses sont intéressantes parce qu’elles dessinent l’esquisse d’un échiquier politique. Et parce qu’elles disent aussi des arrières-pensées politiques des uns et des autres… Pour l’heure: – Les deux partis membres représentés au gouvernement, Ettajdid (ex-communiste) et le Parti démocratique progressiste (PDP) ont accepté sans réserve d’être reçus. Maya Jribi, qui dirige le PDP depuis que son fondateur, Néjib Chebbi, lui a cédé la place, était réticente sur le principe de ces auditions à huis clos. Elle continue à ne pas aimer le terme d’audition, préférant celui de « consultation » mais elle trouve le procédé efficace et dit avoir apprécié la « détermination à réussir » de Yadh Ben Achour. – Deux associations indépendantes, restées à l’écart du « Conseil national de protection de la révolution » qui regroupe les plus maximalistes, ont également joué le jeu sans difficulté: l’Association des femmes démocrates de Tunisie, qui a insisté sur son souhait de voir décliner, dans le texte de la future constitution, les droits des femmes et le principe d’égalité entre les sexes; le Conseil national pour les libertés en Tunisie de Siheme Bensedrine et Omar Mestiri. – La Ligue tunisienne des droits de l’homme, bien que membre de ce Conseil, a eu une première séance de travail avec les experts de la commission et entend poursuivre l’échange. Symboliquement, c’est la commission qui s’est déplacée, pour cette première séance, dans les locaux de la Ligue. – Le parti Ennahda, en pleine reconstitution après le retour d’exil de ses dirigeants, a été reçu par Yadh Ben Achour pour un premier contact. Il a promis de donner suite… – Le Congrès pour la République de Moncef Marzouki a accepté le rendez-vous proposé et délégué, samedi dernier, trois de ses membres pour une première audition. – D’autres ont choisi pour l’heure l’attentisme: l’UGTT, la centrale syndicale dont la direction tente de se faire pardonner par sa base et ses sections locales sa complaisance vis-à-vis du régime de Ben Ali, ce qui ne va pas sans surenchères, a fait savoir qu’elle voulait se donner le temps de la réflexion. Le Forum démocratique pour le travail de Mustafa Ben Jaafar, qui était l’un des premiers à être convié, a annulé le rendez vous prévu sans pour autant opposer une fin de non recevoir définitive. De même que l’Ordre des avocats qui a décliné l’invitation à la dernière minute. – Principale formation d’extrême gauche, le Parti communiste ouvrier de Tunisie (POCT) est le plus réticent. Son porte-parole, Hamma Hammami, contacté par téléphone par l’un des juristes de la Commission a répondu qu’il lui fallait d’abord consulter son bureau politique et ses partenaires du « Front du 14 janvier », un rassemblement qui regroupe une douzaine de groupuscules d’extrême gauche. L’honnêteté intellectuelle des juristes qui entourent Yadh Ben Achour, le sérieux avec lequel ils souhaitent poursuivre leurs travaux et leur respect du pluralisme augurent plutôt bien de la transition tunisienne. A moins que les ambitions personnelles ne prennent le dessus… Source : « L’express » le 21-02-2011 Lien : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/en-tunisie-un-nouvel-echiquier-politique-se-dessine_964426.html
L’emballement d’Internet sur les « derniers jours » de Ben Ali et sur la fuite de Kadhafi
Canulars, désinformations, manipulations, et faits réels… Internet n’est décidément plus de tout repos pour séparer le bon grain de l’ivraie. Après Ben Ali et Moubarak, Kadhafi aurait-il lui aussi plié bagages ? Ce qu’il se passe en Tunisie a l’air d’être un mauvais feuilleton. L’information s’emballe, notamment quand Internet s’y mêle dans la plus grande négligence : informations non vérifiées, incompétences ou même manipulations, et la manipulation peut être d’origine multiple : arrière-pensées politiques, mais aussi volonté de faire du buzz voire simple ennui. L’information avait remué tout le monde : l’ancien Président tunisien Zine Ben Ali aurait été accepté dans un hôpital saoudien sous une fausse identité et serait tombé dans le coma, victime d’un accident vasculaire cérébral le 15 février 2011. Publiée initialement le mercredi 16 février 2011 matin et confirmée le jeudi 17 février 2011 après-midi, la nouvelle émane d’un des rares journalistes français suivant l’actualité tunisienne de très près, Nicolas Beau (58 ans). À 74 ans, Ben Ali serait également soigné d’un cancer de la prostate et n’est pas le seul à subir les rumeurs sur Internet sur sa très faible espérance de vie ; Steve Jobs (56 ans), fondateur d’Apple, lui, n’aurait plus que six semaines à vivre selon une presse people trash. D’après son médecin personnel, le professeur et général Mohamed Gueddiche, qui ne l’a pas revu depuis sa fuite du 14 janvier 2011, Ben Ali n’aurait pas de cancer mais « juste quelques adénomes de la prostate, comme tout homme de plus de cinquante ans, soignés par quelques médicaments, là encore comme tout un chacun » et considère l’hypothèse de l’AVC plausible : « Il n’est pas impossible qu’il ait fait un accident cérébral, il travaillait vingt heures sur vingt-quatre, ce qui est beaucoup à 74 ans, les derniers jours étaient terribles, stressants, sans parler de son départ précipité, lui qui détestait les voyages, jamais plus de vingt-quatre heures. ». Dans son billet du 18 février 2011, Nicolas Beau expliquait que Ben Ali se trouverait « à Djedda dans un état extrêmement critique à l’hôpital Fayçal » et que « le pronostic vital restait très pessimiste », ajoutant que d’après ses informateurs, « les médecins sur place ne lui donnaient que quelques jours à vivre ». Toutefois, le samedi 19 février 2011 dans la soirée, Nicolas Beau affirmait que Ben Ali venait de sortir du coma, dans « un vague état de conscience » et qu’il serait sorti de l’hôpital et transporté dans un lieu non indiqué. Pendant ce temps, sur Internet, quelques sites se risquaient à annoncer plus ou moins affirmativement la mort de Ben Ali, et cela depuis le milieu de la semaine dernière. Parmi les plus fermes, le webmagazine israélien JSSSNews qui a même osé donner l’heure du décès (le vendredi 18 février 2011 à vingt-deux heures trente), des sources sûres de diplomates tunisiens en poste en Europe occidentale, et est allé jusqu’à parler de l’existence de négociations pour organiser un enterrement à Tunis. D’autres sites avaient repris fort maladroitement cette supposition, notamment relayée par des billets de contributeurs anonymes dans le site LePost. Des adolescents qui s’ennuyaient n’auraient pas hésité, non plus, à relayer quelques rumeurs plausibles, comme sur ce site de jeux vidéo où un message du 19 février 2011 midi lâchait avec cynisme (j’ai corrigé les fautes) : « Faire croire à sa mort serait très simple vu qu’il est dans le coma depuis mardi ! (…) Voilà, il suffirait de lancer un article sur LePost et ça irait super vite car ils mettraient énormément de temps à démentir. ». L’un d’eux serait resté cependant sceptique en maugréant : « Il faut arrêter de croire au père Noël là, deux fakes de suite, d’annonce de morts qui plus est, et à deux jours d’intervalles… » rappelant que les mêmes avaient déjà fait croire au faux décès de l’acteur Jean Dujardin avec la même méthode. Il est vrai que tout s’excite depuis quelques jours en Tunisie. L’odieux et cruel assassinat du père Marek Marius Rybinski, prêtre polonais qui vivait à Tunis et qui avait reçu quelques jours avant cette menace : « Ô Juif, nous savons qui tu es, tu as beaucoup d’argent. » avec une croix gammée, serait mis sur le compte d’anciens partisans zélés de Ben Ali chargés de créer du « désordre ». Les premières déclarations publiques du nouvel ambassadeur de France en Tunisie, Boris Boillon (41 ans), un peu excessives qui ont entraîné de sa part des excuses à la télévision tunisienne dans un arabe irréprochable, n’étaient pas non plus de nature à calmer les passions ni à freiner la désinformation. Enfin, la découverte du trésor de guerre de la famille Ben Ali dans les coffres du palais présidentiel, a renforcé cette idée que le pouvoir sous Ben Ali n’était que lâcheté meurtrière et cupidité qu’il s’agit désormais de juger. Ce dimanche soir, tout reste donc mystérieux sur la réalité de la santé de Ben Ali, le lieu où il réside actuellement ainsi que la localisation de son épouse Leila Trabelsi (54 ans), détestée dans son pays (une Marie-Antoinette tunisienne ou la « régente de Carthage » selon l’expression de Nicolas Beau), et qui serait partie à Tripoli, en Libye, auprès de son ami Kadhafi pour préparer un retour à Tunis. Un ministre tunisien aurait confié : « Il ne faut pas oublier qu’au sein de l’administration et de l’appareil sécuritaire, ils sont un bon nombre à fantasmer sur le retour de Ben Ali et de Leila Trabelsi. ». Ben Ali, lui, serait complètement isolé, son clan disloqué et le gouvernement tunisien dirigé par Mohamed Ghannouchi (69 ans), contesté encore par quatre mille manifestants le jour même, réagissait aux rumeurs sur l’état de santé de Ben Ali en réclamant à l’Arabie saoudite son extradition et déclarant la volonté de le juger. Évidemment, d’autres supputations ont été évoquées, comme l’idée que ce serait plus commode pour Zine Ben Ali de se faire passer pour mort, de changer d’identité après une opération de chirurgie esthétique au visage, et de finir ses jours tranquillement dans un pays lointain tout en évitant un procès. Les dernières rumeurs publiées tard dans la soirée du dimanche 20 février 2011 seraient presque comiques si la vie de populations n’en dépendait pas et dignes d’un vaudeville de très mauvais goût : Mouammar Kadhafi (69 ans) et sa famille auraient fui la Libye pour le Venezuela après le ralliement de l’armée au peuple. Il aurait transféré ses pouvoirs à son fils Saïf El-Islam Kadhafi (39 ans) que d’autres rumeurs affirmeraient assassiné. Après le massacre de plusieurs centaines de manifestants de l’opposition libyenne, des chefs tribaux auraient demandé au dictateur libyen de quitter de pays. L’information proviendrait d’un diplomate libyen interviewé par la chaîne Al-Jazeera. Cette « information » n’a pour l’instant pas été beaucoup relayée par les médias classiques à l’exception de TF1 qui a annoncé sur son site Internet le « départ non confirmé » de Kadhafi à minuit cinq, ce lundi 21 février 2011. Source : « Agoravox » Le 21-02-2011 Lien : http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/l-emballement-d-internet-sur-les-89231
Lotfi Saibi ou l’american touch pour la relance de la Tunisie
Les Tunisiens vivant hors des frontières de leur pays natal ont vécu avec une intensité fiévreuse les évènements qui sont ébranlé à tout jamais le visage de la Tunisie et peut-être même du monde arabe tout entier. Des images qui leur parvenaient à travers les écrans de leur télévision et de leur ordinateur, où ils ont eu parfois du mal à reconnaître ce pays si paisible qu’ils avaient l’habitude de visiter. Ils ont tous pensé, au moins un instant, à l’éventualité de rentrer au pays en ces circonstances exceptionnelles. Certains l’ont fait et plusieurs sont en train de s’y préparer. Parmi ceux qui ont sauté le pas, Lotfi Saibi, pour qui la révolution tunisienne revêt un goût particulier. Jeune étudiant rebelle de l’université tunisienne à la fin des années 1970, il avait fui aux Etats-Unis d’Amérique où il a connu le succès et gravi tous les échelons sociaux et professionnels. Après un passage par l’hôtellerie et Harvard, il fonde deux sociétés d’informatique, l’une basée à Boston et l’autre à Dubaï qu’il continue de gérer à distance. Et voilà l’enfant du pays, natif de la ville de Jelma, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, revenu au pays pour se rendre utile, « to give back », comme il le dit, ajoutant « je n’ai plus d’excuse pour ne pas revenir ». Des idées, il en a plein la tête dont un projet d’investissement dans sa région natale et la création d’une association des « jeunes démocrates tunisiens ». Portrait de cet homme qui apporte un american touch et un feeling pragmatique salutaires. Source: “Leaders” Le 21-02-2011 Lien: http://www.leaders.com.tn/article/lotfi-saibi-ou-l-american-touch-pour-la-relance-de-la-tunisie?id=4200
Tunisie – Face à la polémique, L’ATUGE se defend
En réponse aux différentes rumeurs lancées à propos des atugéens membres du gouvernement tunisien de transition, des rumeurs et des déclarations ayant pour but de mettre en doute leurs capacités à relever les défis qui leur ont été confiés, l’association des Tunisiens des grandes écoles a publié un communiqué. En effet, l’attention autour de l’ATUGE, qui regroupe quelques 4.500 tunisiens, est grandissante depuis la nomination au gouvernement de 6 ministres tunisiens issues des grandes écoles françaises. Ce communiqué dresse l’historique de l’ATUGE depuis sa création à Paris et à Tunis, ainsi que ses réalisations tout au long de vingt ans d’activité, notamment les premiers salons de recrutement en Tunisie (depuis 1991) ayant profité à des centaines de diplômés chômeurs en Tunisie. Les débats engagés par les atugéens sur plusieurs sujets économiques et sociaux (employabilité, entreprise familiale, etc.) en présence d’éminentes personnalités économiques et politiques tunisiennes se sont déroulées en général, selon le communiqué, sans langue de bois. Cependant, l’association ne nie pas que ses membres étaient assez timides dans leurs critiques. Le communiqué insiste par ailleurs sur l’indépendance totale de l’association de toute structure politique, notant qu’elle n’est jamais tombée dans la compromission et l’allégeance. « L’ATUGE ne roule pour personne et n’a roulé pour personne », insiste le communiqué. Tout en niant avoir eu une sollicitation officielle ou officieuse quelconque pour proposer des noms, l’association précise que trois membres sur les six du gouvernement sont adhérents, et que Sami Zaoui a démissionné du Conseil d’Administration de l’ATUGE le soir même de sa nomination au gouvernement. L’ATUGE considère d’ailleurs, dans son communiqué, que le choix et la nomination de ces compétences tunisiennes, surtout en cette période de crise, sont, à la fois, légitimes et naturels. L’association, qui sera plus critique et vigilante vis-à-vis de ces ministres, compte apporter sa contribution à la reconstruction du pays. En effet, plusieurs groupes de travail sont à l’œuvre à Tunis et à Paris sur différents sujets, à savoir l’entreprenariat, le développement régional et la promotion de la Tunisie. « Jugeons-les sur les actes ! », lance l’ATUGE en défense de ses membres présents au gouvernement de transition, tout en insistant sur ses deux principes fondamentaux, à savoir la sincérité et l’indépendance. Source: “ Business News” le 21-02-2011 Lien: http://www.businessnews.com.tn/Tunisie—Face-%C3%A0-la-pol%C3%A9mique,-L%E2%80%99ATUGE-se-d%C3%A9fend,520,23615,1
Tunisie. Que se passe-t-il au ministère du Tourisme?
En confiant la réalisation et l’hébergement de ses sites à des sociétés étrangères, le ministère du Commerce et du Tourisme suscite un malaise parmi les opérateurs locaux. A peu près un mois après la révolution tunisienne, le ministère du Commerce et du Tourisme ne semble pas ménager ses efforts pour exploiter au mieux la saison touristique qui commence sous peu. Très vite, une campagne Internet a vu le jour, notamment via la mise en ligne des sites I Love Tunisia et Ministère du Tourisme, l’enregistrement de plusieurs noms de domaine dérivés et la diffusion en masse du logo ‘‘I love Tunisia, «the place to be now». Un tropisme français Certes, la réactivité du ministère est appréciable au vu de la nécessité urgente de remettre le secteur touristique à flot. Ce secteur, qui représente 7% du Pib est extrêmement vital pour notre pays de par les précieuses devises qu’il injecte dans les caisses de l’Etat et les milliers d’emplois qu’il génère. Cependant, les circonstances et les modalités entourant cette campagne suscitent un certain malaise au sein du secteur des Tic tunisien. En effet, il se trouve que les noms de domaine déposés ont été commandés auprès d’un fournisseur français pour le compte d’un certain Nicolas Chadeville, collaborateur de la société Bygmalion, spécialisée dans la communication politique et proche de l’Ump. Le contenu lui à été développé et hébergé en France. Qualité exécrable des sites Pourquoi donc a-t-il fallu que le ministère du Commerce et du Tourisme se tourne vers la France pour sa communication? Sachant que la Tunisie exporte aujourd’hui son savoir-faire en matière de développement et d’externalisation et qu’elle compte parmi ses jeunes entreprises des gens diplômés et extrêmement compétents. Ajoutez à cela la qualité exécrable des sites en question qui emploient des chartes graphiques (templates) standards et pas très adaptées à la nature des sites. Au moment où le pays a besoin de consolider son économie et ses emplois, ce ministère semble privilégier l’emploi français et octroie des marchés à des agences françaises sans même prendre la peine de lancer un appel d’offres local. Cette démarche est pour le moins que l’on puisse dire intrigante. Source : « Kapitalis » le 21-02-2011 Lien : http://www.kapitalis.com/kapital/34-economie/2790-tunisie-que-se-passe-t-il-au-ministere-du-tourisme-.html
Tunisie : Hamadi Jebali, tribun aguerri d’Ennahdha
Avec ses allures de bon père de famille, il se fond sans peine dans la foule qui manifeste avenue Bourguiba. La révolution, en sortant le parti islamiste Ennahdha de la clandestinité, a propulsé Hamadi Jebali, secrétaire général et porte-parole du mouvement, aux premiers rangs des manifestations et de la scène médiatique. Originaire de Sousse et ancien directeur de l’hebdomadaire El-Fajr, Jebali, 62 ans, était aussi membre du bureau exécutif du mouvement avant son interdiction. Condamné une première fois, en 1991, à un an de prison pour diffamation après un article critique sur les tribunaux militaires, il est de nouveau arrêté en 1992, avec près de un millier d’activistes d’Ennahdha, pour « appartenance à une organisation illégale » et « complot visant à changer la nature de l’État » ; il écope de seize ans de prison ferme à l’issue d’un procès retentissant. En 2002, il alerte l’opinion internationale en entamant une grève de la faim qui nécessite son hospitalisation. Mais il ne sera libéré qu’en 2006, à la faveur d’une grâce présidentielle. C’est dans sa ville natale, avec sa femme Wahida, également journaliste et militante d’Ennahdha, et ses trois filles, qu’il n’a pas vues grandir, que Hamadi Jebali attendait, comme tous les sympathisants, son heure. Muet durant les premiers jours de la révolution, il est sorti de sa réserve à partir du 18 janvier, tentant de positionner Ennahdha en se référant à l’AKP turc et de rassurer quant au projet politique des islamistes en Tunisie. Désormais présent sur tous les fronts, Jebali excelle dans les joutes orales et manie l’ellipse avec la maestria des politiques aguerris. Source : « Jeune Afrique » le 21-02-2011 Lien : http://www.jeuneafrique.com/ArticlePersonnalite/ARTJAJA2613p026-029.xml1/Type:Portrait/tunisie-prison-ennahdha-islamistetunisie-hamadi-jebali-tribun-aguerri-d-ennahdha.html
Assassinat du prêtre Marek Marius Rybinski On ne sait plus à quel diable se vouer
Un garage sombre, peu éclairé en plein milieu d’un jardin riche en plantations et inspirant la paix et la tranquillité. C’est le lieu du crime. La porte, en fer, teintée en vert olive, est fermée à clé, enquête oblige. D’une fenêtre grillagée, on pouvait voir en grimpant sur un banc juxtaposé au mur, une grosse tâche de sang couverte de sable. Une tâche de la taille d’un homme… Un prêtre, Marek Marius Rybinski, qu’on a assassiné la veille dans cet endroit isolé de l’école privée salesienne de <la Manouba>, qu’on a froidement égorgé, après l’avoir assommé de coups. Tout laisse croire qu’il fut égorgé sur place. En effet, aucune trace de sang en dehors de la grosse tâche au milieu de la pièce. Il n’y a pratiquement pas d’issue à ce garage sans devoir passer par les jardins, ou alors les terrains. Tous deux vagues espaces dont le passage de personne étrangère au local ne serait point passé inaperçu. Par contre une haute muraille donnait sur une somptueuse villa et au coin, un tout petit espace donnant sur une rue. C’est par là qu’il ou ils ont dû sauter la nuit tombée et rester sur place jusqu’au petit matin. Rappelons ici que père Marek était l’économe de l’école. En effet, il n’est pas dans les habitudes de père Marek de sortir le matin, selon père Mario, le directeur de l’école « père Marek prenait tous les jours le thé entre huit heures et huit heures et demie en attendant l’arrivée des élèves ». Or le meurtre a été commis avant-hier à sept heures du matin. Serait-ce alors au sein même de l’école qu’on a commis cet horrible assassinat ? Une « triste » première en Tunisie, selon la police. On a vite fait de dire que c’est un acte commis par des intégristes. Le corps, allongé les pieds orientés, en légère inclinaison, vers le Sud-Est et la précision de l’égorgement nous ramène à quelques têtes, visages couverts d’El Qaïda. Et on a vite fait de lier le meurtre à la manifestation qui a eu lieu vendredi dernier devant la grande synagogue de Tunis et elle qui a pris pour cible fermeture des maisons closes, l’une après l’autre, en Tunisie. Une parfaite logique semble-t-il menant à la théorie de l’intégrisme qui frappe dans notre pays. Mais même si des Islamistes existent chez nous, et même si ce sont des Islamistes qui ont crié leur haine envers les juifs tunisiens, existe-t-il des islamistes aussi bêtes pour manifester à visages couverts alors qu’ils préparaient de tuer un prêtre ? Après tout on ne décide pas de tuer, en Djihadiste, un prêtre du jour au lendemain, et surtout il fallait bien organiser le coup, connaître sa victime, et surtout connaître bien les lieux… Surtout que la porte du garage n’a pas été défoncée, plutôt, elle se ferme à clé. L’école n’est d’ailleurs pas gardée, elle est sans gardien. Une lettre survint L’assassinat de père Marek fut un véritable drame, une aberrante barbarie, mais l’histoire a-t-elle commencé un triste vendredi, 18 février ? Le directeur de l’école nous révèle une étonnante histoire survenue le dimanche 30 janvier. En effet, ce matin là, une lettre, transcrite en lettres majuscules séparées et sans ponctuations, fut retrouvée collée à la porte de l’école. Elle dit, et nous vous la transmettons avec les fautes qui y sont commises : (voir fac-similé) « Attention les juifs, on a mis des caméras et micros chez vous mettez tous ce que vous avez d argent dans un sac rouge et donnez la a un ouvrier de chez vous apied vert bardoo avant midi aucun coup de telephone si non ça sera la guerre entre nous et la mort vite ont vous regardes » en bas de la lettre une croix, la croix gammée, <la Svastika>, est dessinée… « Il se peut qu’il n’y ait aucun lien entre les deux » affirme père Mario. Et il est fort probable qu’il n’y en ait pas, mais la direction a bien alerté la police, en bravant la mise en garde de celui qui a écrit la lettre. Et la police leur a dit « prévenez-nous si cette « plaisanterie » recommence ». Rappelons la qualité d’économe du père Marek, peut-on toujours affirmer qu’il n’y ait pas de lien entre la lettre et le meurtre ? Et si jamais le meurtrier était bel et bien celui qui a rédigé la lettre, a-t-on jamais vu un Islamiste demander de l’argent, si ce n’est une rançon contre la libération d’un otage ? Il se peut que cela soit vrai, l’enquête le révélera… Le père Mario, de son côté, témoigne « <La Tunisie> est un pays de cohabitation et de tolérance religieuse, Tunis, <la Goulette>, Bab Khadhra, les Tunisiens partagent, mélangés dans la race et les religions le même immeuble. L’intégrisme n’a jamais existé en Tunisie. Cet assassinat peut avoir été commis par n’importe qui, même un fou. Si c’est un intégriste, ça ne peut être un Tunisien, plutôt un étranger, ou alors un Tunisien payé ou poussé par d’autres partis. Les parents des élèves affluent depuis hier pour exprimer leur compassion et leur solidarité. Cela fait quatre ans que père Marek vit en Tunisie, il a des amis et des attaches. Je rappelle que nous sommes des religieux, mais nous n’enseignons pas la religion chrétienne dans notre établissement, nous suivons à la lettre le programme de l’éducation nationale. » Surpris par le communiqué du ministère de l’Inétérieur ? Se sentait-il menacé ? Père Mario est catégorique, tranchant, il répond sans hésitation à la question « Non, je ne me sens nullement menacé ». Au passage, nous rencontrons une parente d’élève, yeux rougis et visage bouleversé. Mme Anne Hassani est une Belge qui vit depuis longtemps en Tunisie, nous lui demandons ce qu’elle en pense et elle nous répond « Je suis bouleversée, mais je suis également surprise par le communiqué du ministère de l’Intérieur se rapportant à l’affaire. Déduire ainsi que c’est un acte intégriste sans même avoir conclu l’enquête et dans un pays comme <la Tunisie> connue jusque là pour sa tolérance, c’est trop hâtif ! C’est un acte violent, mais il faut pousser très loin et non pas s’arrêter au « maquillage » d’un acte intégriste. Il faut se garder de décider si vite. ». Son mari, Montasser, venu également témoigner sa solidarité souligne ses propos et ajoute « j’espère que ce n’est pas un acte terroriste »… En face de l’école, nous nous sommes adressés à un menuisier, Hassan Mohsni, 30 ans, nous affirma que le quartier était un endroit très calme où il n’y a point de problème. Il ajoute que père Mario était quelqu’un d’apprécié et nous assure n’avoir jamais remarqué de « têtes barbues dans le quartier », le serveur du café nous confirme également qu’il n’a jamais eu à traiter avec des Islamistes ou même qu’il les ait croisé. Pareille réponse chez l’unité de l’armée qui siège depuis presque un mois à côté de la grande mosquée : il n’y a point d’Islamistes qui fréquentent la mosquée de <la Manouba> et il n’y a jamais eu de problème dans le quartier. Pour vérifier la théorie du fou « évadé » de l’hôpital du Razi qui aurait pu tuer le prêtre, nous avons contacté Saïda Douki Dedieu, psychiatre de renom, professeur émérite, et ayant longtemps travaillé au Razi, elle nous répond : « Figurez-vous que j’étais certaine qu’on allait chercher à incriminer un « fou » s’échappant de l’asile voisin. C’est une hypothèse tellement facile. Mais, évidemment, je la conteste absolument pour mille et une raisons. D’abord, il y a moins de gens dangereux à l’hôpital psychiatrique que dans la rue. Deuxièmement, les très rares malades dangereux sont parfaitement identifiés et surveillés et généralement s’en prennent à leurs proches dans leur entourage. Ce supposé fou évadé de l’asile aurait donc dû connaître le prêtre (et comment), une enquête simple pourrait le révéler et ça m’étonnerait. Car il n’y a jamais eu d’attaque comme vous dites de cette gerbe ou d’un autre. Les « fous » ont une logique que les gens dits normaux croient connaître d’après les feuilletons égyptiens, mais ils se trompent totalement. Je mets ma main au feu qu’il ne s’agit pas d’un malade mental à moins qu’il n’ait été manipulé par un « sain » et non « saint » car je ne peux croire qu’un tunisien musulman ait pu ôter la vie à un être humain fût-il chrétien. » —————————- Réactions Déclaration du Monseigneur Maroun Elias Lahham, archevêque de Tunis à <la Radio Vatican> : « Priez pour nous dans ce moment difficile » Interviewé par Radio Vatican notamment sur, la réaction du gouvernement tunisien ainsi que les pistes privilégiées dont celle des extrémistes terroristes ou de manipulations des caciques du RCD, l’archevêque de Tunis a répondu qu’il « ne peut pas s’exprimer là-dessus et qu’il appartient à la police de donner le résultat de l’autopsie ». Il a préféré « ne faire aucun commentaire tant qu’il n’y a pas de résultat officiel ». Pour ce qui est de l’appel lancé par le gouvernement tunisien à tous les hommes de religion à agir avec détermination pour éviter que de tels actes se reproduisent et par rapport à leur réactions directes, Monseigneur Maroun Elias Lahham a précisé qu’il a eu « beaucoup d’appels d’amis musulmans ». Il a parlé aussi du mouvement des jeunes tunisiens qui a eu lieu devant la cathédrale samedi matin, où ils ont observé « une minute de silence en signe de protestation contre cet acte de fanatisme », déclare-t-il. Quant aux inquiétudes de la communauté chrétienne en Tunisie et si elle se sentait menacée, l’archevêque a répondu qu’elle « ne se sent pas menacée et qu’elle ne veut pas paniquer ». « On attend de savoir ce qui est arrivé. Evidemment on est plus prudent dans nos mouvements. Mais il ne faut pas penser que tout le monde a perdu la tête. Priez pour nous dans ce moment difficile », déclare-t-il. ———————– Mokhtar Trifi, le Président de <la Ligue> tunisienne des droits de l’Homme : « Nous condamnons ces actes odieux » « Nous condamnons ces actes odieux avec la plus grande rigueur. Ce crime est une atteinte à nos valeurs de tolérance. On demande à ce qu’une enquête soit engagée pour voir qui est derrière cet acte et celui commis devant la synagogue, il y a des jours. Qui sont les auteurs de ces actes, que sont leurs mobiles ? Aucun relâchement ne doit être observé. J’ai contacté l’ambassadeur de Pologne pour lui présenter mes condoléances et pour lui exprimer notre sympathie avec la famille du défunt, en lui expliquant que ces actes sont totalement étrangers à nos valeurs de Tunisiens. » ———————– Hamma Hammami, Porte-parole du Parti communiste des ouvriers tunisiens (PCOT) : « le gouvernement de transition en assume la responsabilité … » « Quelques soient les parties qui sont derrière cet acte, on ne peut que le qualifier de crime contre l’humanité. Les Islamistes ne peuvent pas être les auteurs d’un tel acte encore moins, les partisans d’Ennahdha. C’est strictement impossible. C’est un acte à travers lequel on veut fausser l’image de <la Révolution. Les> forces démocratiques du pays doivent se redresser contre de tels dérapages. Le gouvernement de transition qui n’a pas consacré les valeurs de <la Révolution> pour instaurer la sécurité, en assume la responsabilité. Ce dernier travaille sur un agenda autre que celui de <la Révolution.> » ———————– Ajmi Ourimi, membre du Bureau exécutif, du Mouvement Ennahdha : « C’est un crime commis à l’encontre d’un homme du livre » « Le mouvement Ennahdha a déjà condamné, dans un communiqué, ce crime crapuleux commis à l’encontre d’un homme du livre. Toutes les minorités religieuses sont les bienvenues. Nous sommes pour la liberté de Culte. Chacun a le droit de choisir sa religion et de vivre en paix dans la région qu’il souhaite. Il faut ouvrir une enquête dans l’immédiat pour connaître les vrais auteurs de ce crime. » ———————– Iqbal Gharbi, professeur à l’Université de <la Zitouna> : Les droits des minorités religieuses et ethniques doivent être respectés. « Nous avons, nous les professeurs à l’Université de <la Zitouna>, élaboré un texte pour dénoncer l’assassinat du prêtre polonais. Les principes et les valeurs de l’Islam sont contre l’assassinat des personnes innocentes. Par ailleurs, les droits des minorités religieuses et ethniques doivent être respectés. Nous faisons confiance à la justice pour dissiper toutes les ambiguïtés derrière cet acte ». Source: “Le Temps” Le 21-02-2011 Lien: http://www.letemps.com.tn/article-53209.html
Lettre ouverte au Cheikh Rached Ghannouchi et aux islamistes tunisiens
Cheikh Rached Ghannouchi, partisans tunisiens d’un islam politique, ce petit pays que nous avons en partage dans cette vie que nous avons à vivre, puisque dans ce monde nous naissons enfermés entre des frontières que d’autres ont tracé pour nous bien avant notre naissance ; ce petit pays donc n’a eu étrangement de cesse d’être convoité : phéniciens, romains, arabes, ottomans, français. Ces convoitises si elles se sont exprimées originellement dans la guerre, la violence et la volonté de soumettre que les pouvoirs exercent sur les peuples, n’ont en pas moins laissés pour nous aujourd’hui chacune d’entre elles, une couleur de plus dans l’arc-en-ciel de cette terre que nous avons à travailler ensemble. Si j’aime l’histoire de la naissance de ce petit pays, c’est pour une raison simple : celle qui l’a fait naître est venue de loin, et elle a choisi cet « ici » que nous, nous n’avons pas choisi. J’aime l’idée que d’une certaine façon, une partie ancestrale de moi-même, ainsi que de tous mes concitoyens, est venue de loin. J’aime l’idée que si mes racines sont plantées dans ce petit morceau de terre que nous avons à travailler ensemble, mon identité est ailleurs. Nous sommes à la fois un « ici » et un « ailleurs ». Comme un oiseau, elle a fait son nid entre le désert qui a fait naître l’humanité et la mer qui a fait naître les mythes grecs et les religions monothéistes. Ce petit pays venu d’ailleurs, traversé, à l’interstice de deux mondes, que nous avons en partage, n’est pas comme les autres pays : il est une barque. Que nous le voulions ou non, il est une barque qui vogue sans arrêt, sur des eaux qui charrient des différences. Nous qui sommes nés sur cette barque, nous n’en sommes que l’équipage. Que nous le voulions ou non, connaître, accepter et aimer les eaux sur lesquelles nous voguons est primordial pour éviter le naufrage. L’erreur de ceux qui ont tenu la barre et nous ont fait faire naufrage deux fois de suite a été celle-là : refuser les différences que charrient les eaux sur lesquelles nous voguons. Cette erreur a fait tout naturellement d’eux des despotes. Cette erreur si nous la faisons aujourd’hui ne peut faire de nous que des despotes et nous conduira au naufrage. Cheikh Ghannouchi, j’étais encore enfant quand vos partisans terrorisaient leurs concitoyens à coups de vitriol sur le visage. J’étais encore enfant mais je m’en rappelle encore. Quelques sourires devant les caméras de télévision et quelques coups médiatiques ne me le feront pas oublié, ni ne me feront oublié des décennies de déclarations, de prises de position et de projet politique. L’arbre de la communication et du calcul politicien et électoral opportuniste ne cachera pas la forêt du fond de votre pensée et de votre idéologie. Quoique vous nous jouiez aujourd’hui le rôle de la vierge effarouchée (assez mal d’ailleurs soit dit en passant), vous-même et le parti Ennahdha à la tête duquel vous êtes, vous voulez prendre le pouvoir politique. Vous le voulez aujourd’hui comme vous le vouliez il y a plus de trente ans quand vous vous constituiez sous les yeux manipulateurs de Bourguiba pendant que les hommes et les femmes de gauche se faisaient laminés à cause de leurs idées. Vous le voulez aujourd’hui comme vous le vouliez il y a plus de vingt ans quand vous faisiez des coups politiques avec Ben Ali au cours des jours heureux que vous viviez ensemble. Alors de grâce cessez cette mascarade et ayez le courage politique de ne pas tromper vos concitoyens, dites-leur ce que tout parti politique veut, dites-leur que vous voulez le pouvoir. Il y a cependant une comédie dans laquelle vous réussissez mieux : faire croire que votre projet, votre méthode, vos éventuelles pratiques du pouvoir politique, etc., en somme votre parti, est une alternative inédite, nouvelle et originale. Certes, le lifting de la façade est plus ou moins réussi mais même si j’étais encore enfant quand vos partisans terrorisaient leurs concitoyens à coups vitriol sur le visage, je m’en rappelle encore. Je me rappelle aussi que quand votre navire a commencé à couler, vous l’avez personnellement quitté, laissant vos militants se faire emprisonner, torturer, tuer, pendant que vous vous la couliez douce à Londres. Vous aviez fuit comme votre ancien ami Ben Ali vient de fuir. Cette attitude que je ne qualifierai pas n’est nullement nouvelle. Ainsi, vous faites semblant d’oublier ce qui dans votre passé ne convient pas à vos intérêts présents pendant qu’au même moment vous demandez à ceux qui vivent dans le présent de se rappeler et d’être liés à un passé dont ils ne portent aucune responsabilité. L’instrumentalisation politicienne et électorale des injustices qui ont frappé vos militants sous le régime de Ben Ali sont obscènes, en plus d’être une des pires formes d’instrumentalisation politique. Cette pratique non plus n’est pas inédite : le sionisme depuis ses origines jusqu’à aujourd’hui utilise un certain sentiment de culpabilité conscient et inconscient à des fins politiques. Par ailleurs, quoi d’original dans les « retournements de veste » que vous pratiquez ainsi que de nombreux autres partis et personnalités politiques ? N’est-ce pas vous Cheikh Ghannouchi qui avez signé au nom de votre parti Ennahdha un communiqué félicitant et encourageant Sakhr El Materi depuis votre exil doré pendant que plusieurs des militants de votre parti croupissaient encore en prison ? Vos agents de com’ sont au point contrairement à vos conseillers politiques. Cependant, la plus grande mascarade reste le prétendu progressisme de votre pensée et le prétendu réformisme du projet politique de votre parti. Quelle bonne blague ! La chirurgie esthétique fait son effet mais sous les dehors de papier glacé, le fondamentalisme. Ne sautez pas sur vos grands chevaux, le terme est ici sans connotation aucune et ne renvoie qu’à vos propres déclarations sur une chaine de télévision tunisienne il y a encore quelques jours : « L’islam est à prendre comme un tout politique, économique, social, moral… » En d’autres termes, selon vous, en simplifiant à peine, l’islam est totalitaire ! Vous pouvez sautez sur vos grands chevaux maintenant, le terme est ici utilisé avec une connotation péjorative. En suivant votre parcours, en lisant votre littérature et en écoutant vos déclarations, l’on ne peut que constater qu’en effet, sous la face émergée de l’iceberg, son opposé total : votre islamisme est fondamental, total et rétrograde. Alors de grâce Cheikh Ghannouchi et cadres d’Ennahdha, cessez aussi cette mascarade et ayez le courage politique de ne pas tromper vos concitoyens, dites-leur que vous voulez le pouvoir, que ni vos idées, ni vos projets, ni vos méthodes ne sont nouvelles, dites-leur que votre islamisme est fondamental. Cheikh Ghannouchi, islamistes tunisiens, de la même manière que vous manipulez la piété des individus, vous manipulez la religion elle-même à des fins politiciennes et électorales, donc in fine, de pouvoir. Et de la même manière que vous essayez de créer un sentiment de culpabilité chez les personnes pour l’instrumentaliser, vous instrumentalisez les lieux de cultes à des fins propagandistes : ce qui est non seulement contraire à toute éthique politique mais de surcroit, contraire à toute éthique morale de la religion que vous vous autoproclamez défenseurs uniques et absolus. Ce qui fait de vous à la fois de mauvais politiciens et de faux dévots. La lutte politique est une lutte d’idées, de projets et de programmes, pas de foi, de croyances et d’interprétations personnelles d’un texte sacré ; quant à la foi et à la liberté du culte, elle ne peut pas être récompensée par un poste politique si elle est sincère et désintéressée. Après ce que je viens de vous écrire, il est bien évident que je ne voterai jamais pour vous au cours d’aucune élection mais je vous l’avoue et vous prie de me croire, si jamais des élections (présidentielles, parlementaires ou municipales) avaient lieu demain, je ne voterai pas car à ma connaissance aucun parti ni personnalité indépendante n’a encore proposé un projet singulier et inédit comme l’a été la révolution que nous venons de vivre, un projet à la hauteur des aspirations de cette révolution. La démocratie qui a été l’une des aspirations premières de la révolution, n’est d’aucune manière incompatible avec l’islam, mais elle est totalement et spécialement incompatible avec l’islamisme car, comme vous le savez mieux que quiconque, il est fondamentalement un mélange entre marchandisation des sentiments religieux et schizophrénie politique. Ayez le courage de vous l’avouer. Ce petit pays que nous avons en partage dans cette vie que nous avons à vivre, ayez le courage politique et la sincérité cultuelle d’avouer qu’il lui faut continuer de voguer en séparant ce qui a trait à la vie terrestre de ce qui a trait à la vie de l’au-delà s’il veut concrétiser la possibilité qui se présente à son horizon de ne pas connaître de naufrage. Ismaël * Cette lettre ouverte a été envoyée à Rached Ghannouchi à travers son site officiel et sur l’adresse mail d’Ennahdha Source:” Nawaat” le 19-02-2011 Lien: http://nawaat.org/portail/2011/02/19/lettre-ouverte-au-cheikh-rached-ghannouchi-et-aux-islamistes-tunisiens-2/
Le réveil marocain passe par Facebook
Plusieurs centaines de personnes ont commencé à se rassembler à Casablanca et à Rabat dimanche en fin de matinée pour réclamer des réformes politiques et une limitation des pouvoirs du roi. L’appel est une fois de plus partie d’internet. La Toile marocaine est en ébullition. Certains internautes, après avoir suivi avec passion les événements de Tunisie et d’Egypte, ont lancé un appel à manifester, le 20 février, à Rabat ainsi que dans les autres villes du Maroc. S’ils ne demandent pas la fin de la monarchie, ils réclament un meilleur équilibre des pouvoirs, plus de justice, moins de corruption, et des politiciens « à l’écoute du peuple ». Apparu sur Facebook, l’appel est relayé sur quelques sites comme celui du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (Mali), une association créée l’an dernier par deux jeunes femmes qui entendaient, à l’origine, protester contre l’obligation de jeûner pendant le ramadan, ou celui du journal électronique Lakome.com fondé, lui, en décembre dernier par Ali Anouzla, un journaliste condamné en 2009 pour avoir évoqué la santé du roi dans l’un de ses articles. Reste à savoir combien de ces jeunes descendront vraiment dans la rue. En début de semaine, un peu moins de 2000 signatures figuraient sur la page Facebook de l’appel – internautes « alternatifs », militants d’extrême gauche, défenseurs des droits de l’homme et de nombreux islamistes du mouvement El Adl Wal Ihsan (Justice et bienfaisance) du cheikh Abdessalam Yassine. Un peu plus de 7000 personnes ont signé sur la page d’un autre groupe – « Le peuple veut le changement » – issu semble-t-il de la mouvance berbériste. Le Maroc « ne fera probablement pas exception », déclarait la semaine dernière, au quotidien espagnol El Pais, le prince Moulay Hicham, cousin du roi et poil à gratter de la monarchie. Le propos ne pouvait que déplaire au Palais. Pourtant, d’ores et déjà, la révolution tunisienne et la chute du raïs en Egypte ont relancé au Maroc, dans la classe politique et les milieux intellectuels, le débat institutionnel. L’instauration d’une véritable monarchie parlementaire est une vieille revendication de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), le grand parti de la gauche marocaine. En 1999, Mohamed Sassi, alors l’un des chefs de file de l’aile radicale de cette formation, avait cru pouvoir relancer le débat en demandant publiquement une réforme constitutionnelle inspirée du « modèle espagnol ». Il avait aussitôt été désavoué par le Premier ministre, Abderrahmane Youssoufi, patron de l’USFP. Mis sous le boisseau, le débat a ressurgi mezza voce il y a deux ans, sur fond de dissensions internes à l’USFP. Mais depuis quelques semaines, il revient en force. « Lettre au roi » Des intellectuels débattent d’un projet de « lettre au roi », ou d' »appel citoyen » en faveur de la « démocratie parlementaire ». Pas plus que les internautes, ils ne contestent la légitimité du souverain. Mais, fait nouveau, certains d’entre eux n’hésitent plus à demander l’élection d’une assemblée constituante. Reste qu’en Tunisie comme en Egypte, c’est un mouvement social qui a servi d’étincelle. Or il n’y a rien de tel au Maroc: pour l’heure, la jonction ne semble pas être faite, même si la Confédération démocratique du travail (CDT) a annoncé le 10 février vouloir s’associer au mouvement des facebookers. Les discussions constitutionnelles ne concernent guère les jeunes des bidonvilles et des quartiers populaires. Les autorités, qui savent que le pays n’est pas à l’abri d’une explosion sociale, font preuve, sur ce terrain-là, d’une extrême prudence. En outre, le Maroc reste, en matière de liberté d’expression, l’un des « bons élèves » du monde arabe. Les « chômeurs diplômés », qui campent avec leurs banderoles devant le Parlement de Rabat, font partie depuis plusieurs années du paysage de la capitale. Encouragés eux aussi par le réveil arabe, ils sont pour la première fois allés manifester, dans la soirée du 10 février, devant la porte du Palais royal, aux cris de « Abbas [NDLR : le Premier ministre] dégage, le gouvernement n’est pas à toi! ». Les forces de police, qui barraient l’entrée du Palais, sont restées impassibles. Source : « L’express » Le 21-02-2011 Lien : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/le-reveil-marocain-passe-par-facebook_963649.html