21 août 2009

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TUNISNEWS

9 ème année, N° 3377 du 21.08.2009

 archives : www.tunisnews.net  


OLPEC: Les autorités orchestrent un putsch contre le syndicat des journalistes tunisiens Liberté et Equité: Le docteur Sadok Chourou au pain et à l’huile depuis 40 jours AISPP: Communiqué AFP: France: renvoi d’un procès impliquant deux neveux du président tunisien Reuters: France – Renvoi du procès d’un réseau de voleurs de yachts Le Canard Enchaîné: Tunisie : Ben Ali protège ses voleurs de neveux leParisien.fr: Polémique franco-tunisienne autour du procès des yachts volés Le Figaro: Le procès d’un réseau franco-tunisien de voleurs de yachts crée la polémique France 24: Le procès impliquant des neveux du président tunisien reporté Leaders: Ahmed Tlili: Une lettre d’outre tombe qui peut tant nous éclairer Leaders: Al Jazeera : La chaîne TV « par défauts » MDH: A PROPOS du journaliste marocain « Younes M’jahid »…. AFP: Italie: polémique après la disparition présumée de 73 clandestins en mer AFP: Excuses suisses et libération de Megrahi: un triomphe diplomatique libyen Normandie: Excuses faites à la Libye obligées pour libérer les deux suisses AFP: Les téléphones mobiles se mettent aussi à l’heure du ramadan


 
Observatoire Pour la Liberté de Presse, d’édition et de création en Tunisie

 Les autorités orchestrent un putsch contre le syndicat des journalistes tunisiens

 
Tunis le 20 Août 2009 Le 15 août courant, le régime tunisien a achevé le dernier acte du putsch préparé contre la direction légitime du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT); le scenario était prévisible depuis l’éclatement de la crise le 4 mai 2009, lors de la conférence de presse où le bureau légitime avait présenté son rapport annuel sur l’état de la presse en Tunisie; des éléments connus appartenant au parti au pouvoir avaient alors perturbé la conférence de presse, brandissant un rapport alternatif plus favorable au pouvoir, allant jusqu’à agresser le président du SBJT, Néji Bghouri. Les semaines qui ont suivi, une campagne contre le bureau légitime a été lancée, et le 26 mai une motion de défiance appelant à la révocation du bureau du SNJT avait circulé dans toutes les rédactions des grands organes de presse contrôlés par le pouvoir, à l’instigation de sphères gouvernementales. Heureusement, elles n’avaient pas réussi à obtenir le nombre suffisant de signatures, en dépit de nombreuses falsifications mises en évidence plus tard par le bureau du SNJT. Les autorités avaient alors recouru à un autre stratagème: la démission des éléments qui leurs sont acquis au sein du bureau du SNJT. Ainsi 4 membres avaient démissionné du bureau, créant une crise qui oblige à la convocation d’un congrès extraordinaire dans un délai de 3 mois. Alors que le bureau du SNJT s’attelait à préparer ce congrès; les démissionnaires réunis en bureau élargi avec d’autres éléments proches du pouvoir, convoquaient parallèlement un autre congrès à une date plus proche. Une médiation tentée par la Fédération internationale des journalistes, en vue d’amener les proches du pouvoir à revenir à la raison et à accepter un congrès de conciliation, avait échoué. Le 14 août  un recours en référé devant le tribunal de 1ere instance de Tunis, avait été rejeté, contre toute logique; Bien qu’une cinquantaine d’avocats avaient démontré l’illégalité de cette convocation, le tribunal avait débouté les plaignants. Ce qui avait favorisé la tenue de ce congrès putschiste qui avait élu une nouvelle direction qui s’est empressée d’envoyer un télégramme de soutien à Ben Ali pour exprimer leurs “sincères remerciements au Chef de l’Etat pour les acquis et les réalisations accomplis au profit du secteur de l’information, en général, et des journalistes, en  particulier. » Notons que le nouveau président putschiste du SNJT est l’attaché de presse du SG du parti et au pouvoir et son bureau se trouve au siège du RCD. Ce putsch qui avait été  unanimement dénoncé par l’ensemble de la société civile tunisienne ainsi que les ONG internationales vient s’ajouter à la série des coups de force engagés par le pouvoir contre les structures représentatives démocratiquement élus, comme ce fut le cas pour l’association des magistrats tunisiens (AMT) et a été célébré par la presse officielle et officieuse. Il a également reçu la caution de l’union arabe des journalistes qui a la réputation de défendre davantage les régimes arabes en place que les journalistes ainsi que par Younes Mjahed, le SG de l’Union nationale de la presse marocaine, venu au départ pour une mission de médiation et qui s’est retrouvé à cautionner un putsch contre ses collègues tunisiens démocratiquement élus pour des motifs obscurs. L’Observatoire S’inquiète de cette dérive autoritaire du pouvoir  qui ne tolère plus aucune expression autonome de la société civile, fut-elle modérée. Assure le bureau légitime du SNJT avec à sa tête Néji Bghouri de son entière solidarité et le considère comme l’unique représentant de la profession ; Dénonce avec la plus grande vigueur ce putsch contre le bureau légitime et appelle les autorités publiques à ne plus interférer dans la vie des associations indépendantes et à respecter le libre choix des journalistes; Dénonce la position de Younes Mjahed, le SG de l’UNPM qui a ainsi failli à sa mission et trahi l’éthique de la Fédération internationale des journalistes dont le principe fondamental est le respect de l’indépendance des associations professionnelles.   Pour l’OLPEC Le président Mohamed Talbi   


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, Tunis 1001 Tel/fax : 340 860 Adresse électronique : liberte.equite@gmail.com Tunis, le 19 août 2009

Le docteur Sadok Chourou au pain et à l’huile depuis 40 jours

Madame Emna Najjar, épouse du Docteur Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies, incarcéré actuellement à la prison de Nadhor, a affirmé à la suite de la visite qu’elle a rendu à son mari le mardi 18 août 2009 que son mari ne s’alimentait que de pain et d’huile depuis 40 jours, qu’il était toujours l’objet de mauvais traitements et de harcèlement délibéré supervisé par l’administration de la dite prison, cette dernière feignant toujours d’ignorer sa revendication pourtant simple d’avoir un frigo pour y conserver les aliments apportés par sa famille et qu’il ne soient pas avariés en raison de la canicule. Le docteur Sadok Chourou a passé plus de dix huit ans en prison puis il a été à nouveau incarcéré après sa libération en vertu d’une accusation montée de toutes pièces jugée lors d’un procès inéquitable  […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour le Docteur Sadok Chourou Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis E-mail : aispptunisie@yahoo.fr
Tunis, le 19 août 2009 Le tribunal cantonal de Nabeul a examiné mercredi 19 août 200 l’affaire n’°78689 dans laquelle était déféré monsieur Chadi Bouzouita, accusé d’outrage à un agent de la fonction publique en exercice. Il a été condamné à une amende de 200 dinars tunisiens. Maître Imène Triki s’est présentée pour assurer sa défense et monsieur Atef Chrissi s’est présenté comme témoin à charge : la commission de la défense a fait valoir qu’il avait subi des violences extrêmes de la part d’agents de la Sûreté et contraint de témoigner contre monsieur Chadi Bouzouita. […] La commission de suivi des procès politiques
(traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 

France: renvoi d’un procès impliquant deux neveux du président tunisien

 
AFP, le 21 août 2009 à 15h21 AJACCIO (France), 21 août 2009 (AFP) – La justice française a renvoyé vendredi au 30 septembre l’examen d’une affaire de vols de yachts dans laquelle sont impliqués deux neveux par alliance du président de la Tunisie, Zine El Abidine Ben Ali, a constaté un journaliste de l’AFP. Le tribunal correctionnel d’AJaccio, sur l’île de Corse, a renvoyé l’affaire à la demande d’une partie des avocats des huit prévenus et des parties civiles. Le seul protagoniste du dossier incarcéré, Omar Khelil, soupçonné d’avoir mis en relation voleurs et commanditaires, a été maintenu en détention. Il est incarcéré depuis 15 mois. Imed et Moaz Trabelsi, deux neveux par alliance du président de la Tunisie, ont été inculpés en mai 2008 par un magistrat tunisien pour « complicité de vol en bande organisée ». Ce magistrat agissait dans le cadre d’une commission rogatoire internationale délivrée début 2008 par le juge d’instruction du tribunal d’Ajaccio, Jean-Bastien Risson, dans l’enquête sur le vol du yacht du banquier Bruno Roger en Corse-du-Sud en 2006. Soupçonnés d’être les commanditaires du vol en France de trois yachts, ils avaient été mis en cause par les convoyeurs du yacht de M. Roger, lors de leur interrogatoire en 2006 à Ajaccio. Les deux frères ainsi qu’une troisième personne étant domiciliés en Tunisie et les faits qui leurs sont reprochés (complicité de vol) ayant été commis hors du territoire français, une dénonciation officielle des faits a été transmise à la Tunisie par le parquet général. Ils pourraient être jugés en Tunisie. « La Tunisie doit indiquer le résultat de cette dénonciation. Si aucune suite n’était donnée dans un délai raisonnable – quelques mois -, les poursuites seront reprises devant le tribunal d’AJaccio », a indiqué vendredi à l’AFP le procureur général de Bastia, Paul Michel. En mai 2008, le procureur d’Ajaccio, José Thorel, s’était rendu en Tunisie en compagnie du juge Risson. Il avait alors démenti toute tension diplomatique entre la France et la Tunisie. Deux des trois yachts avaient été volés sur la Côte d’Azur. Le troisième, volé à Bonifacio (Corse-du-Sud) et retrouvé à Sidi Bou Saïd (Tunisie) a été restitué à son propriétaire, le patron de la banque Lazard, Bruno Roger. AFP  

France – Renvoi du procès d’un réseau de voleurs de yachts

Reuters, le 21 août 2009 à 13h57 AJACCIO, 21 août (Reuters) – Le tribunal correctionnel d’Ajaccio a décidé vendredi de renvoyer au 30 septembre le procès d’un réseau franco-tunisien de voleurs de yachts, une affaire qui éclabousse des neveux du président tunisien. Le juge d’instruction Jean-Bastien Risson avait mis en examen Imed et Moez Trabelsi, neveux de Zine el-Abidine Ben Ali, qu’il soupçonnait d’être les commanditaires de ces vols commis dans des ports de plaisance de Corse et de Côte d’Azur. Mais le procureur général de Bastia a décidé début août, contrairement à l’ordonnance de renvoi, que le procès se tiendrait en l’absence de ces deux personnalités, qui ne pourront être jugés que par la justice tunisienne. Les seuls prévenus appelés à comparaître en Corse sont donc les 11 présumés voleurs, qui travaillent dans le transport maritime ou certains ports de plaisance de la région. Ils sont soupçonnés d’avoir volé trois yachts à Bonifacio, à Cannes et au Lavandou entre 2005 et 2006 pour une rémunération totale de 45.000 euros. Leurs avocats se sont déclarés satisfaits de ce renvoi, qu’ils avaient demandé « parce que les deux neveux du président tunisien Ben Ali, pourtant sérieusement mis en cause comme commanditaires, échappent à la justice française », a déclaré vendredi Me Antoine Sollacaro. « On va juger seulement des lampistes, pour des raisons diplomatiques visant à ne pas froisser le président de la Tunisie », a-t-il ajouté. Selon lui, le président du tribunal correctionnel a justifié ce renvoi par la complexité du dossier.  

Tunisie : Ben Ali protège ses voleurs de neveux

« IMAD ET MOEZ Trabelsi étant domiciliés en Tunisie et les faits qui leur sont reprochés ayant été commis hors du territoire national (…), il a paru plus simple au parquet de demander une disjonction des faits ; les deux hommes devraient être juges dans un délai raisonnable en Tunisie. » C’est par cette déclaration sans appel, recueillie par l’AFP (8/8), que le procureur général Paul Michel a envoyé valser l’ordonnance de renvoi signée, le 31 juillet dernier, par le juge Jean-Bastien Risson. Ce magistrat avait eu l’audace de mettre en examen les deux neveux du président tunisien, Ben Ali. Conclusion : malgré la volonté du magistrat instructeur, Imad et Moez Trabelsi ne devraient jamais comparaitre devant une juridiction française. Ainsi se ferme, piteusement, le dossier des yachts volés en France entre 2005 et 2006. Le 7 juin 2006, « Le Canard » révèle l’affaire. Le « Beru Ma », superbe bateau dérobé, le mois précédent, a Bonifacio, a été repéré dans le port tunisien de Sidi Bou Said. A son bord, paradant comme le pacha, Mohamed Imad Trabelsi, neveu par alliance du président Ben Ali. C’est le troisième navire de luxe volé dans les eaux françaises mais, cette fois, Paris fait les gros yeux. Et pour cause, le « Beru Ma » appartient à Bruno Roger, pédégé de la banque Lazard, ami personnel de Chirac et de Sarkozy, son ministre de l’Intérieur. Les négociations sont délicates, mais les autorités tunisiennes acceptent de rendre le yacht. Celui-là seulement, alors que les deux autres – le « Sando » et le « Blue Dolphin IV », barbotés, le premier, au Lavandou et le second, à Cannes – mouillaient tranquillement dans le même port. Tant pis pour leurs propriétaires. Fallait avoir des copains bien places. Frères la Terreur La justice française est alors lancée, mais, du dote tunisien, ca renâcle. Car le filet se resserre autour de Mohamed Imad Trabelsi, mais aussi de son frère, Moez Trabelsi, autre neveu du président Ben Ali. Neuf personnes sont mises en examen, et presque toutes désignent les Trabelsi comme commanditaires des vols et destinataires des bateaux. En mai 2007, Interpol Tunis refuse de les extrader et, s’appuyant sur un cafouillage de procédure, un juge-tunisien décide de classer l’affaire. Contraint, le juge français Risson se déplace alors à Tunis. Il met Imad et Moez en examen pour complicité de vols aggravés et les place sous contrôle judiciaire. Sa crainte est que le duo ne vienne jamais s’expliquer, à Paris, devant un tribunal correctionnel. Et les réquisitions du procureur pourraient lui donner raison. Dommage, car les manières raffinées des Trabelsi vont cruellement manquer aux débats. Un gérant de société impliqué dans l’affaire se souvient de l’arrivée en Tunisie du « Beru Ma ». Sa déposition est soigneusement consignée dans l’arrêt de renvoi signé par le juge. « Le bateau a plu à Imad Trabelsi, raconte t-il, et celui-ci m’a dit qu’il allait le garder et qu’il fallait aller faire les papiers à la douane. Au début, le douanier a dit à Imad Trabelsi que ce n’était pas possible. Imad Trabelsi a dit au douanier : « Comment ca, ce n’est pas possible ? Tu sais a qui to parles ? » Imad Trabelsi a fait pression et, au final, le douanier a accepté de faire les papiers contre le paiement de la taxe de luxe et une Somme d’argent qu’il versait au noir au douanier.» Moez Trabelsi ressemble terriblement à son frère. Le même gérant de société a expliqué au juge qu’il avait pris place dans la BMW de Moez, juste après avoir convoyé le « Blue Dolphin IV ». Ils roulent tous deux vers Bizerte. « En route, il y avait un contrôle radar que nous avons passé à plus de 200 km/h. Trabelsi a freiné brusquement puis a fait marche arrière (…). Il est sorti de voiture, a pris le radar et l’a fracassé contre la voiture de la police, tapant même le policier avec. Le deuxième policier était très peureux et s’inclinait respectueusement devant Trabelsi mais il a pris une gifle. Trabelsi leur a crié dessus et puis nous sommes partis. » « Si la Tunisie ne les juge pas [les neveux du Président], la France pourrait le faire », a quand même ajouté le procureur général Michel à l’AFP. « Pourrait ? » Terrible menace… Dans l’avenir, lorsque le juge d’instruction aura disparu du paysage, fini ce genre de conflit. Le procureur restera seul à la barre. J. C. (Source : www.nawaat.org d’après « Le Canard Enchaîné » (hebdomadaire – France), N° 4634 du 19.08.09, page 4)


 

leParisien.fr: Polémique franco-tunisienne autour du procès des yachts volés

Aurélie Ladet | 21.08.2009

Le président tunisien Zine Ben Ali aurait bien aimé ne pas être mêlé à ce scandale. Imed et Moez Trabelsi, ses deux neveux sont accusés d’être les commanditaires présumés de trois vols de yachts en France en 2006. Mais contre toute attente, ils vont échapper à la justice française malgré les preuves accumulées contre eux depuis trois ans. Selon le Figaro ce vendredi matin, c’est le procureur général de Bastia, lui-même, qui a annoncé le 8 août dernier, son intention de ne pas citer les frères Trablesi à comparaître en France. Le procureur a seulement ajouté qu’il se contenterait de dénoncer les faits auprès de la justice tunisienne… Le procès des yachts volés qui devait s’ouvrir àAjaccio a d’ailleurs dû être renvoyé au vendredi 30 septembre à la demande d’une partie des avocats des huit prévenus et des parties civiles. Le seul protagoniste du dossier incarcéré, Omar Khelil, soupçonné d’avoir mis en relation voleurs et commanditaires, a été maintenu en détention. Parmi les avocats qui crient au scandale, Jean-Michel Mariaggi. «Curieusement la justice française s’apprête à juger les lampistes tout en se désintéressant des auteurs principaux parce que Paris craint de froisser Tunis», a-t-il dans les colonnes du Figaro. Même virulence chez Me Antoine Sollacaro. Peut-être même plus. «Je savais que la Tunisie avait été un protectorat français. J’ignorais que la Corse fût désormais une colonie tunisienne». A l’issue de l’audience, il a qualifié le procès de «grand Barnum». Le vol du yacht d’un proche de Jacques Chirac, Bruno Roger Instruite en mai 2006 par le juge Jean-Bastien Risson, l’affaire a débuté au lendemain du vol du yacht d’un proche de Jacques Chirac, Bruno Roger, le patron de la banque d’affaires Lazard. La veille, le financier se fait voler son navire estimé à plus d’un million d’euros, «Le Beru Ma», alors à quai sur le port de Bonifacio. Après de longues semaines de recherches, l’engin est localisé en Tunisie, sur le port de Sidi Bou Saïd. Rapidement, les enquêteurs identifient les principaux commanditaires : Imed et Moez Trabelsi. Dix autres suspects sont aussi arrêtés. Ceux-là étaient seulement chargés de ramener les butins à bon port. Dans la foulée, le juge Risson découvre aussi que deux autres bateaux ont été subtilisés. Ce n’est pas la première fois que la famille du président tunisien est impliquée dans des affaires plus que douteuses. En 1992, son frère ainé, Moncef Ben Ali, était condamné par contumace à 10 ans de prison par la 14e chambre du tribunal correctionnel de Paris, dans le cadre de l’affaire de «la couscous connection», un réseau de trafic de drogue et de blanchiment d’argent.  

(Source: « leParisien.fr » le 21 août 2009)

Lien: http://www.leparisien.fr/international/polemique-franco-tunisienne-autour-du-proces-des-yachts-voles-21-08-2009-612526.php

Les réactions:

1- TINO:Méditerranée.. (sur un air connu) BRAVO Monsieur le procureur général de Bastia (d’ailleurs pourquoi son nom n’est pas cité ???? ) Il semble que vous appliquez avec une fermeté exemplaire, la loi de tout Corse  » OMERTA  » !!!! Par compte je ne savais pas que cette loi s’étendait jusqu’en Tunisie.

2- le renard:L’inverse ? Et si moi, « Monsieur tout le monde », si je vole un Yacht en Tunisie ? ça ferait quoi ? La justice prendrait des gants pour un ressortissant étranger ? ah, j’ai oublié de préciser que je n’ai pas de tonton Président. C’est dur la vie.

3- rungu: Vol accepté Rien à dire, simplement écoeurant.

4- ORAN:procès vol des yatchs la récitation que j’ai apprise à l’école « la justice est au dessus de tout le monde » sans exception. Alors, Messieurs les justiciers conformez vous aux lois , condamner et punir, sans privilège. Y’a une proverbe qui dit  » tu fais tu paies ».

5- gertrud:les yachts volés Et si on froissait la Tunisie, ça ferait quoi ???

6- Kalonji:nimp’ La france ne veut pas froisser la Tunisie, mais non plus l’Algérie, la Russie ou les Etats Unis … « c’est la monnaie qui dirige le monde », de ce fait ça donne sa rondelle pour un oui ou un non ! Pitoyable ! Pour un pays qui se dit impartiale sur son territoire avec les fauteurs de troubles, la justice est bien docile quand y’a des interets potico-economique derriere ! Crédibilité zéro !

7- anakin:Précision Sur pression de la France, le yacht de Bruno Roger lui a été rendu. Mais pas les deux autres yachts à leurs légitimes propriétaires. Bien fait pour eux; ils avaient qu’à avoir un président de la République comme ami ! En attendant, merci Monsieur le Procureur de la Justice (kof ! kof !) Française de ne pas bêtement dégrader les relations franco-tunisiennes pour de banales affaires de vol…

8- phiver:Chapeau, la famille! ca se passe de commentaires

 

Le procès d’un réseau franco-tunisien de voleurs de yachts crée la polémique

Cyrille Louis La justice française a décidé que les commanditaires présumés de l’opération, neveux du président Ben Ali, ne comparaîtront pas devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio. L’affaire, qui mêle les saveurs du roman d’aventure et de l’intrigue diplomatique, embarrasse depuis trois ans Paris autant que Tunis. Ces derniers jours, elle enflamme le barreau d’Ajaccio où plusieurs avocats fulminent contre le ministère public. Début août, le procureur général de Bastia a en effet annoncé que le procès d’un important dossier de vol de yachts, qui s’ouvre aujourd’hui à Ajaccio, se tiendrait en l’absence de ses deux commanditaires présumés – qui se trouvent être les frères Trabelsi, neveux du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali. «Curieusement, la justice française s’apprête donc à juger les lampistes tout en se désintéressant des auteurs principaux parce que Paris craint de froisser Tunis», grince Me Jean-Michel Mariaggi, qui défend l’un des onze prévenus. Instruite par le juge Jean-Bastien Risson, cette procédure a démarré le 6 mai 2006 lorsque Bruno Roger, alors président de la banque Lazard et ami personnel de Jacques Chirac, a porté plainte pour le vol de son navire le Beru Ma, commis la veille à Bonifacio. Rapidement, des contacts avec les garde-côtes italiens permettent d’é­tablir que le yacht a transité par la Sardaigne avant de mettre cap au sud, direction la Tunisie. Dans la foulée, l’enquête privée menée par l’assureur du bateau conduit à le localiser dans le port de Sidi Bou Saïd, puis à identifier Imed Trabelsi comme un acquéreur potentiel. Au fil des mois, le juge Risson cerne les contours d’un réseau qui, employant des professionnels du transport maritime et sollicitant des complicités dans les ports de plaisance, est soupçonné d’avoir volé deux autres yachts moyennant une rémunération globale de 44 000 €. Une dizaine de suspects sont interpellés. Or, la plupart désignent Imed et Moez Trabelsi comme les commanditaires de ces vols, précisant avoir reçu instruction de convoyer leur butin à Sidi Bou Saïd. «Comité d’accueil fourni» Devant les enquêteurs de la gendarmerie maritime, un suspect précisera : «Dans le port, nous avons eu droit à un comité d’accueil fourni : il y avait le chef des Douanes accompagné de plusieurs de ses hommes et quelques policiers.» Depuis lors, le magistrat a vainement lancé un mandat d’arrêt international contre Imed et Moez Trabelsi, avant de se déplacer en Tunisie pour leur no­tifier leur mise en examen. Le 31 juillet, il a signé une ordonnance de renvoi visant l’ensemble de la bande, y compris les deux frères Trabelsi. «Et ce, conformément aux réquisitions du parquet», relève Jean-Michel Mariaggi. Le 8 août, c’est donc contre toute attente que le procureur général de Bastia a annoncé qu’il ne citerait pas les Trabelsi, mis en examen à comparaître devant le tribunal, préférant dénoncer les faits qui les concernent à la justice tunisienne. Révoltés, les avocats de plusieurs autres prévenus comptent bien demander aujourd’hui le renvoi du procès. L’un d’eux, Me Antoine Sollacaro, tonne : «Je savais que la Tunisie avait été un protectorat français. J’ignorais que la Corse fût désormais une colonie tunisienne.» Des témoignages embarrassants contre les frères Trabelsi Soupçonnés d’avoir commandité trois vols de yachts amarrés en France, Imed et Moez Trabelsi ont été mis en cause durant l’instruction par plusieurs mis en examen. Évoquant l’arrivée du Beru Ma dans le port de Sidi Bou Saïd, l’un d’eux a raconté au juge : «Le bateau a plu à Imed Trabelsi et celui-ci m’a dit qu’il allait le garder et qu’il fallait aller faire les papiers à la douane. (…) Au début, le douanier a dit que ce n’était pas possible de faire les papiers. Imed Trabelsi a dit : “Comment cela, ce n’est pas possible ? Tu sais à qui tu parles ?” Il a fait pression sur le douanier et au final, celui-ci a accepté de faire les papiers en contrepartie du paiement de la taxe de luxe et d’une somme d’argent qu’il a versée au noir.» S’agissant de Moez Trabelsi, un autre suspect a précisé en garde à vue : «Lorsque, le premier soir, nous sommes arrivés à Bizerte, c’est dans sa BMW que nous avons été à Tunis. En route, il y avait un contrôle radar que nous avons passé à plus de 200 km/h. Lorsque Trabelsi a été flashé, il a freiné brusquement puis a fait marche arrière sur plusieurs centaines de mètres pour aller à hauteur du point de contrôle. Il est sorti de voiture, a pris le radar et l’a fracassé contre la voiture de police, tapant le policier avec.» Devant le juge, les deux frères ont pour leur part nié toute implication dans la préparation des vols. Contacté  jeudi, l’un de leurs avocats, Me Éric Morain, n’a pas souhaité s’exprimer sur l’affaire. (Source : « Le Figaro » (Quotidien – France), le 21 août 2009) Lien : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/08/20/01016-20090820ARTFIG00499-le-proces-d-un-reseau-franco-tunisien-de-voleurs-de-yachts-cree-la-polemique-.php  

France – Justice – Tunisie

Le procès impliquant des neveux du président tunisien reporté

Vendredi 21 août 2009 Le procès pour le vol de trois yachts dans lequel deux neveux du président Zine el-Abidine Ben Ali sont soupçonnés d’être impliqués a été renvoyé au 30 septembre. Tout porte à croire cependant qu’ils ne seront pas jugés en France… Il faudra encore attendre pour assister au procès des 11 personnes suspectées d’avoir trempé dans un trafic de yachts dans le Sud-Est de la France, parmi lesquelles figurent les frères Trabelsi, neveux du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali. L’ examen de l’affaire, qui devait avoir lieu ce vendredi devant le tribunal correctionel d’Ajaccio, en Corse, a finalement été renvoyé au 30 septembre. Mais même à cette date, Moez et Imed Trabelsi, suspectés d’être les principaux commanditaires du vol de trois yachts français, en 2005, sur la côte d’Azur et en Corse, pourraient être absents du box des accusés. En vertu d’une convention signée entre la France et la Tunisie en 1972, tous deux pourraient être jugés dans leur pays… Le 8 août dernier, Paul Michel, le procureur général de Bastia, a en effet indiqué avoir transmis le dossier des frères Trabelsi – ainsi que celui d’un troisième prévenu tunisien, Naoufel el-Afid – à la Tunisie. « Les deux frères étant domiciliés [là-bas] et les faits qui leurs sont reprochés ayant été commis hors du territoire national [ils sont poursuivis pour complicité. Les deux hommes sont accusés d’avoir réceptionnés les navires dans le port tunisien de Sidi Bou Saïd, ndlr], une dénonciation officielle des faits a été transmise. Il a paru plus simple au parquet de demander une disjonction des faits » a expliqué le magistrat à l’AFP.  Deux procès, deux justices ? Cette séparation des procédures fait bondir les défenseurs des autres prévenus. « Curieusement, la justice française s’apprête à juger des lampistes tout en se désintéressant des principaux auteurs des faits, parce que Paris craint de froisser Tunis », s’insurge dans Le Figaro du 20 août Me Jean-Michel Mariaggi, qui défend un prévenu français. Selon le vice-procureur d’Ajaccio, Valérie Tavernier, jointe par FRANCE 24, ce type de disjonction n’a pourtant rien d’extraordinaire. « Une dénonciation des faits par voie diplomatique est normale pour les ressortissants des pays qui ont des conventions judiciaires avec la France », explique-t-elle, tout en soulignant que « dénonciation ne signifie pas renonciation des poursuites ». « On laisse le temps à la Tunisie de décider si ses ressortissants seront jugés ou non par la justice tunisienne, explique encore la magistrate. S’ils ne le sont pas, la France pourra alors le faire », ajoute-t-elle. Au début du mois d’août, le procureur Paul Michel avait indiqué à l’AFP que les deux hommes devraient être jugés en Tunisie dans un « délai raisonnable », mais aucune date butoir n’est spécifiée par la convention. Témoignages accablants contre les frères Trabelsi L’affaire remonte au 6 mai 2006 lorsque Bruno Roger, ancien président de la banque Lazard et ami de Jacques Chirac, porte plainte pour le vol de son yacht, le « Beru Ma », à Bonifacio. L’enquête privée conduite par l’assureur du navire le localise rapidement dans le port de Sidi Bou Saïd, en Tunisie, et identifie Imed Trabelsi comme l’un de ses acquéreurs potentiels. Instruite par le juge Jean-Bastien Risson, l’enquête publique parvient progressivement à la conclusion qu’elle a affaire à un réseau de voleurs qu’elle soupçonne d’avoir également dérobé le « Blue Dolphin IV », à Cannes, et le « Sando », au Lavandou. Une dizaine de personnes sont alors interpellées, et la plupart désigne Imed et Moez Trabelsi comme les commanditaires des vols. Dans son édition du 19 août, le Canard Enchaîné publie un passage révélateur de la déposition du gérant d’une société impliquée dans le trafic. « Le bateau [« Beru Ma »] a plu à Imed Trabelsi, qui m’a dit qu’il allait le garder et qu’il fallait aller faire les papiers à la douane, raconte-il. Au début, le douanier a dit à Imed Trabelsi que ce n’était pas possible. Mais Imed a dit au douanier : ‘Comment ça, ce n’est pas possible ? Tu sais à qui tu parles ?’ Imed Trabelsi a fait pression et, au final, le douanier a accepté de faire les papiers contre le paiement de la taxe de luxe et une somme d’argent qu’il versait au noir au douanier. » D’autres témoignages font craindre que la justice tunisienne ne se montre trop complaisante avec ces hautes personnalités. Le même gérant de société affirme ainsi avoir vu Moez Trabelsi frapper – sans être inquiété – un policier tunisien au moyen d’un radar mobile avec lequel il avait été chronométré quelques instants à 200 km/heure…
 
(Source: « France 24 » le 21 aout 2009)


DOCUMENT  HISTORIQUE

(Nous le publions une 2éme fois avec correction des fautes de frappe et d’une faute dans la source citée dans notre livraison d’hier 20 août 2009) Ahmed Tlili: Une lettre d’outre tombe qui peut tant nous éclairer

En exclusivité, nous présentons un document  exceptionnel  sur la décennie qui a suivi l’indépendance,  un document  éclairant  sur les soubresauts qui ont accompagné  l’entrée en application de la politique de collectivisation avec la mise au pas de l’UGTT et la lutte des clans au sein du pouvoir. Encore une fois, c’est Ahmed Tlili qui tire la sonnette d’alarme dans une lettre qu’il adresse le 27 juillet 1965 de son exil volontaire à Bahi Ladgham, secrétaire général du PSD et N° 2 du régime. Ahmed Tlili y dénonce les dérives du pouvoir solitaire  et réitère son attachement au dialogue  et à la démocratie comme il l’avait fait dans une précédente lettre à Bourguiba. Il ne sera pas entendu. On peut le regretter pour la Tunisie car notre pays aurait fait l’économie d’une grave crise qui éclatera quelques années plus tard.

(Intro instructive et contextuelle sur « Tunisia Watch » (le blog de M. Mokhtar Yahyaoui, censuré en Tunisie) le 19 août 2009 : La lettre d’Ahmed Tlili à Bahi Ladgham du 27 juillet 1965 publiée hier pour la première fois par le site « Leaders.com.tn » , et que « Tunisia Watch » reproduit ici, intervient au bon moment pour nous rappeler la véritable dimension et l’origine de la crise politique dans laquelle notre pays continue de sombrer. Les propos sont d’une  pertinence et d’une actualité telle qu’on dirait que l’auteur dresse le bilan de la situation que la Tunisie est en train de vivre actuellement (si on fait abstraction des noms).

Ahmed Tlili y dénonce les dérives du pouvoir solitaire  et réitère son attachement au dialogue  et à la démocratie comme il l’avait fait ultérieurement le 25 Janvier 1966 dans une  lettre testament à Bourguiba. Il ne sera pas entendu. On peut le regretter pour la Tunisie car notre pays aurait fait l’économie d’une grave crise qui éclatera quelques années plus tard » et qui continue jusqu’à aujourd’hui.

Ahmed Tlili exilé a été déchu de son mandat de député à l’Assemblée Nationale le 18 novembre 1966. Gravement malade, il rentre  en Tunisie le 25 mars 1967, son état de santé se dégrade rapidement et il décède à Paris le 25 juin 1967.)

Texte de la lettre :

 Au Camarade Bahi LADGHAM

Je viens de recevoir ce jour, 27 juillet 1965, par la canal de notre Mission permanente à Genève, et en réponse à mon télégramme du 18 courant, votre message selon lequel « le bureau politique se réunira le mercredi 28 pour examiner l’ensemble de la question soulevée ».

Je profite de ce contact officiel pour vous faire parvenir, par la même voie, mes observations suivantes : le sort réservé à Habib Achour ne peut être valablement justifié, Humainement, cet Homme qui a servi à plusieurs reprises n’aurait pas dû connaître l’humiliation qu’il subit  actuellement avec sa famille et ses amis. L’inculpation dont il est l’objet est nettement inconsistante et les sanctions précipitées prises à son encontre ne sont motivables ni par le souci de l’intérêt public ni par la raison d’Etat. Une multitude de cas beaucoup plus graves d’infraction à la loi n’a suscité aucune poursuite.

Il est victime d’une vengeance patiemment poursuivie et habilement assouvie par un adversaire ou un clan d’adversaires implacables mais incapables de s’élever au- dessus de leur petite personne.

La reconversion de l’UGTT est également un faux problème. Elle sert de prétexte à une camarilla pour occuper le plus de postes de responsabilité possibles dans le pays. Cette reconversion fait donc partie de la course au pouvoir avec un grand  « P ».

Ainsi, l’UGTT doit subir le même sort que le parti a réservé aux autres organisations nationales pour que le quadrillage soit complet sur le plan des responsabilités administratives.

Et ceci, dans l’intérêt de ce qu’ils appellent dans les journaux du parti : « leur Révolution ».

Que demande-t-on à l’UGTT ? De jouer un rôle positif dans l’économie du pays. Elle le fait largement et personne ne peut le nier. Que reproche-t-on aux travailleurs dans la phase actuelle ? Absolument rien. Alors, c’est aux responsables à tous les échelons qu’on s’en prend pour les évincer et les remplacer. Sur quelle base, selon quel critère, dans quelle intention, au profit de quoi et de qui ? Est-ce que l’économie tunisienne va mieux s’en porter ? Au contraire, notre économie s’est embourbée dans le bureaucratisme le plus stérile qui s’est traduit par la baisse de la productivité, le gaspillage des cadres et de capitaux en devises, pour ne rapporter que l’unique plaisir de constituer une clientèle nombreuse.

Où en est- on aujourd’hui après avoir nationalisé ou semi-nationalisé la presque totalité des entreprises ? Où en est réellement la production nationale ? Où en est la résorption du chômage ? Combien d’emplois productifs a-t-on créé avec les grands projets industriels déficitaires ? Où en est la sécurité sociale démagogique instituée pour les petits copains ? Autant de questions qui méritent d’être développées plus en détail si la place et le temps ne manquaient  pas aujourd’hui. En résumé, quels sont les résultats actuels de cette politique qui a été imposée même au parti, puisque le bureau politique n’en a pas préalablement discuté ?

Le résultat est évidemment le retour à l’initiative privée et le recours à l’exportation de la main d’œuvre par suite de la disparition de la confiance et du manque de devises. Or, ces deux derniers facteurs pèseront aussi longtemps qu’on persistera dans cette voie. Dans quelque temps, il sera trop tard, car ce sera l’effondrement total de notre économie avec son cortège de chômage et de misère. Et ni les vacarmes de la radio, ni les conférences de presse n’arriveront à indiquer le mécontentement populaire. Même les menaces et les intimidations n’auront plus d’effet sur le peuple.

La seule solution à cette situation tragique est le retour à une politique véritablement concertée dans tous les domaines. Le passé démocratique de notre parti durant la phase de libération devrait nous guider dans ce sens.

Voilà, camarade Bahi, exprimées hâtivement, les idées que j’aurais eu à développer devant vous si j’étais présent. C’est d’ailleurs ce que j’ai toujours dit chaque fois qu’il m’a été possible de le faire et sur ce plan, ma position n’a jamais varié quoi qu’en disent certains.

La question à étudier par le bureau politique n’est donc pas celle d’Achour ou de l’UGTT.

Ce n’est là qu’un des aspects du problème général de l’évolution du pays, problème qui se pose aujourd’hui avec la plus grande acuité.

Nous avons un Président dont les pouvoirs sont illimités. Or, certains en profitent pour faire appliquer des politiques de clans. Les intrigues se nouent et se dénouent continuellement. On se spécialise de plus en plus dans ce genre de grande stratégie où les nécessités du succès commandent parfois l’utilisation des moyens les moins honnêtes.

Pendant ce temps notre peuple si franc, si brave, si loyal, est en train de se dénaturer, en apprenant, sous l’effet de la peur, l’hypocrisie, la flatterie et la délation. Inutile de brosser un tableau détaillé de la situation psychologique du pays. Et pendant ce temps, le Président croit que tout va pour le mieux dans les meilleures des Tunisie(s). Il est même fier des progrès rapides qu’on lui présente comme ayant été accomplis chaque jour. Sa bonne foi est trompée continuellement, et c’est ainsi qu’il cautionne une politique dont, d’ailleurs, les tenants prennent soin de lui laisser apparemment le monopole pour lui en faire assumer seul la responsabilité.

Pendant ce temps, il ne se rend pas compte que le peuple est mécontent et que même les responsables manifesteraient leur désaccord avec cette politique s’ils avaient la possibilité de s’exprimer librement.

Qu’on essaye des tests sur des questions précises, dans n’importe quel domaine et au sein de n’importe quelle instance, tests qui consisteraient à instituer le vote secret, et l’on s’apercevra que l’unanimité n’est pas telle qu’on la présente.

C’est bien dommage que cet homme, qui a toute ma sympathie et mon affection, parce qu’il a tout donné au pays, arrive à la fin de sa vie, à se tromper parce qu’il est trompé lui-même et parce qu’il est entièrement coupé du peuple. Tout Tunisien sincère doit regretter une telle situation.

Mais que faire ?

A mon avis, et au risque de répéter ce que j’ai toujours dit, il faudrait mettre fin au plus vite au « monologue ». L gouvernement parle tout le temps et partout dans le pays, mais toujours seul. Il faut redonner la parole au peuple, ne serait-ce que par application de la méthode dite « attrayante » utilisée en pédagogie et qui consiste à engager les élèves à la discussion pour permettre à leurs maîtres de se rendre compte du degré d’assimilation des cours auxquels ils ont participé. Ne prétend-on pas à longueur de journée que notre politique est une politique de persuasion ? Alors, pourquoi ne pas engager le dialogue ? Que le peuple puisse s’exprimer librement, il n’en résultera que du bien  pour le pays. Pour ce faire, il faut créer les conditions n nécessaires, c’est-à-dire les garanties constitutionnelles et le respect des libertés. Il ne s’agit pas d’ouvrir les vannes d’un seul coup. On peut commencer par la mise en place des institutions prévues par la constitution, telles que la création d’un conseil d’Etat authentique, la libre compétition des candidats aux élections législatives et communales dans le cadre du Front National, comme première étape…..etc.

Je ne peux m’appesantir sur ces solutions qui sont archi-connues et que le bureau politique pourra lui-même examiner, définir et délimiter.

L’essentiel est qu’on s’engage résolument dans la voie de la moralisation et de la démocratisation du régime, en tenant compte objectivement des réalités sur la base de sondages sincères, et ceci afin de ramener la confiance et d’assurer la véritable stabilité. Je considère, pour ma part, que notre élite est suffisamment dense, que nos cadres sont assez nombreux et que notre peuple est suffisamment mûr pour cette nouvelle étape qui lui permettra de s’exercer réellement à la gestion de ses propres affaires. Dans ce cas, je souscrirai volontiers et sincèrement à la nouvelle politique.

Sinon, je ne cesserai de militer jusqu’à la réalisation de cet objectif, car je crois fermement que le chemin du développement et de la garantie d’un avenir meilleur passe inéluctablement par la démocratie.

En m’excusant de la hâte avec laquelle j’ai rédigé cette lettre, je te prie de transmettre à Monsieur le Président et aux Camarades du Bureau politique mes meilleures salutations.

Ahmed TLILI

(Source: « leaders.com.tn », (journal électronique – Tunis), le 18 août 2009)

Lien:http://www.leaders.com.tn/article.php?aid=1082

 

L’attaque contre « Al Jazeera » en Tunisie se poursuit…

Al Jazeera : La chaîne TV « par défauts »

Par : T.H(il s’agit peut être de Taoufik Habaieb, NDLR)

Qui peut détenir le monopole d’influencer l’opinion publique? Au-delà des polémiques de plus en plus vives suscitées par la chaîne TV Qatarie Al Jazeera, c’est toute la question de la gouvernance des médias qui est posée. Dans l’incessante course à la superpuissance internationale, les nouvelles armes ne sont plus seulement militaires, chimiques ou nucléaires. L’information/désinformation, la guerre des images, des peurs et émotions et surtout la domination médiatique s’avèrent au moins aussi destructrices.

Grâce à la puissance technologique, la force de la télévision par satellite réside, pour toute chaîne, dans sa profonde pénétration dans les foyers, au-delà des frontières, et sa capacité d’arroser toutes les populations jusqu’aux plus enclavées. C’est ce dont a profité Al Jazeera, mixant des adjuvants pour le moins pernicieux et brandissant de grandes « causes » à forte émotivité. Sans accumuler une forte audience par rapport aux chaines généralistes, elle est devenue pour les fans des news, la chaîne qu’on regarde par défaut, s’avérant en fait une véritable chaîne « par défauts», comme l’a rappelé récemment un sociologue des médias enseignant en Europe

L’audience ne décolle pas au dessus de 1 à 2%  par pays, la ménagère s’en détourne, les jeunes l’ignorent, les séniors préfèrent souvent d’autres écrans. Mais, même avec ce taux, les effets pervers peuvent être fortement nocifs. Comment ?

Une pensée unique dominatrice

Tout simplement, par l’unicité de la vision, cette pensée unique dominatrice et déformante qui s’érige en unique gestionnaire de l’information dans la région arabe, faiseur d’opinions exclusif. Les masses, dépourvues d’autres sources, démunies face aux flots, n’arrivant pas à bien analyser les contextes et à mettre en perspective tout ce qui est déversé, finissent par se remettre à ce que se diffuse comme une vérité, La vérité. Cette « crédibilisation » se fissure cependant pour s’effondrer dès lors qu’une manipulation mise à nu, une fausse information découverte. Le plus douloureux, c’est ce que ressent le public d’Al Jazeera qui se trouve dans l’incapacité de réagir, de revendiquer son légitime droit de réponse et de défendre sa réputation et son honneur. C’est là le grand dérapage.

Que peut-on faire contre cette « superpuissance » de l’image et du verbe ? Quels recours sont garantis ? Quels droits protégés ? Qu’il s’agisse de pays entiers, de catégories professionnelles, de groupes, d’organisations ou de simples téléspectateurs, face à ce méga-média, l’impuissance est totale ! Un seul pays, la Syrie (avec Qatar il va sans dire) parvient à y échapper. Tous les autres, subissent, quasiment à tour de rôle, « son magistère ». Sans pouvoir se défendre et encore moins réagir sur le même écran.

Tout a été dit ou presque, ici et là, sur le concept d’Al Jazeera, ses intentions et ses pratiques, avec une littérature bien cultivée d’invulnérabilité et d’indépendance qui la fait échapper à tout contrôle de l’Etat de Qatar (au fait, avec Al Jazeera, nous entrons de plain-pied dans l’ère des chaînes-Etats. Des chaînes qui disposent d’un Etat comme on disait de l’armée prussienne, au XIXème siècle, qu’elle disposait d’un Etat, la Prusse). Le budget colossal qui lui est consacré (plus d’un milliard de dollars US), l’appui et l’immunité dont elle bénéficie et les facilités qu’elle trouve sur le terrain, la renforcent dans sa capacité de nuisance. Les extrémistes de tous bords squattent son antenne, les faucons d’Israël et ses criminels de guerre s’invitent impunément dans nos foyers, s’exprimant, souvent, en langue arabe, et les fausses nouvelles sont pernicieusement distillées. Les pays arabes et leur image s’en trouvent plombés. A chacun son lot !

La dictature des médias est-elle acceptable ?

Qui peut aujourd’hui s’opposer efficacement à ce désastre ? Qui peut protéger, défendre, faire respecter le droit à l’image, le droit de réponse… Peut-on accepter aujourd’hui de nouvelles hégémonies destructrices comme celles qu’on avait connues au cours de la première moitié du XXème siècle. Peut-on laisser faire un groupe confisquer impunément l’information et le débat  au détriment de 130 millions d’Arabes? Au nom de quel principe peut-on tolérer cette dictature des médias ?

Ici et là de par le monde, les grands médias qui se respectent se sont imposés de hautes et nobles valeurs déontologiques et mis en place des règles précises de gouvernance.

Respect total d’abord des journalistes et de leur indépendance et reconnaissance de leur droit à la clause de conscience. Rien qu’au titre cette disposition fortement garantie,  tout journaliste peut à n’importe quel moment et sans avoir à le justifier amplement revendiquer son droit à la démission avec toutes les indemnités de licenciement, s’il considère que la ligne éditoriale ou un article publié, n’est pas conforme à sa déontologie et heurte sa conscience. Evidemment, ne cherchez pas cette clause chez Al Jazeera, les journalistes n’y ont même pas droit à un syndicat. Et à la première interrogation ou contestation, le malheureux se retrouve à l’aéroport de Doha.

Respect aussi du public, avec l’institution d’un Médiateur (Ombudsman) que tout un chacun peut saisir en cas de différend pour solliciter son arbitrage, sans appel.

Respect également des modes de gestion, avec des conseils de rédaction, de direction, de gestion, directoires, administrateurs délégués, et souvent une large dilution du capital pour éviter toute mainmise.

Certains pays, notamment en Europe du Nord, attribuent les fréquences Radio et TV à des collectivités locales, des organisations et des groupes socioculturels, sur la base de cahiers de charges précis et des règles de contrôle rigoureuses. Partout ou presque dans le monde, évidemment pas au Qatar, des autorités de régulation et d’autorégulation, type CSA en France, assurent avec vigilance, le respect de cette bonne gouvernance.

Sans aller jusqu’à dire qu’au même titre que le contrôle des armes destructrices, ou l’endiguement des pandémies virales, la communauté internationale doit se saisir de ce dossier. Une réflexion et une action sont bien nécessaires et urgentes. Aucune puissance financière, idéologique, religieuse, institutionnelle ou autre ne saurait aujourd’hui entamer la souveraineté des Etats, porter atteinte à l’image des populations, et hypothéquer le droit à l’information libre et indépendante.

A coup d’accords multilatéraux, de conventions et de résolutions dûment adoptés par les parlements nationaux, la communauté internationale a organisé et moralisé de nombreux secteurs vitaux, du commerce aux changements climatiques, mis des règles et des garde-fous, institué des pénalités, des mises au ban, et des embargos. La domination de l’opinion publique et la dictature des médias, comme c’est le cas d’Al Jazeera ne méritent  t-elles pas des poursuites internationales. Osons le débat, prenons le courage d’endiguer les flots, d’imposer le respect et de châtier les coupables.

(Source: « leaders.com.tn », (journal électronique – Tunis), le 20 août 2009)

Lien:http://www.leaders.com.tn/article.php?aid=1088


 

A PROPOS du journaliste marocain « Younes M’jahid »….

Le dimanche 16 Août 2009 à 20h21, Khaled M’barek a publié le texte suivant sur la liste Maghreb des Droits de l’Homme :
Demande info URGENTE : journaliste marocain ! Je viens à l’instant de voir un reportage sur AlJazeera à propos du prétendu « congrès extraordinaire » du syndicat national des journalistes tunisiens. Le président légitime du syndicat Néji Bghouri a pris la parole, alors qu’aucun fantoche de ce congrès n’a daigné répondre aux questions de la journaliste pugnace Faïrouz Ziani. Jusqu’ici rien que de trop normal. Mais cela se corse lorsqu’on nous annonce un journaliste et responsable syndical marocain : un certain Younès Moujahid. Mme Ziani lui demande ce qu’il en pense. Il répond qu’il participe au congrès parce que – tenez-vous bien ! « la direction légitime a eu recours à la justice… », qui a rejeté sa requête. « Nous sommes face à une décision de justice », a-t-il dit sans avoir l’air de rire. J’en ai conclu de suite qu’il est soit ignorant des réalités tunisiennes, soit complaisant pour des raisons d’intérêt personnel . J’ai quand même continué à suivre l’interview de cet individu apparemment sans scrupules : Semblant perplexe, Mme Ziani lui fait remarquer que l’Union internationale des Journalistes n’a pas reconnu ce congrès et a écrit au Bureau légitime du syndicat qu’elle refusait d’y prendre part pour ne pas le cautionner. Le prétendu journaliste a répondu qu’il était lui-même vice-président de l’Union internationale et a cherché à délégitimer la position de l’organisation. Mme Ziani l’a alors achevé en lui lançant à la figure que l’Union dont il se réclamait avait informé le bureau légitime ainsi que l’opinion que le dénommé Mjehid (c’est le nom de notre fameux journaliste) ne pouvait être à ce faux congrès qu’en son nom personnel et aucunement au nom de l’Union internationale. Au lieu de se suicider, notre homme a tenté d’embarquer l’Union internationale dans sa prétendue neutralité par laquelle il apportait son concours à des putschistes dirigés directement du palais de Carthage, notre makhzen national. Question à tous les amis marocains : qui est ce Moujahid, présenté comme président du syndicat des journalistes marocains ; il serait ainsi le patron de gens tels que Ali Lemrabet ou de Khalid Jemaï, par exemple ?!… Absolument n’importe quoi ! Merci d’éclairer notre lanterne Khaled BEN M’BAREK PS : J’en ai appris encore un  peu plus depuis que j’ai commencé la rédaction du présent sujet, mais je serais heureux de connaître l’avis de ceux qui connaissent ce personnage.
 
Le 19 août 2009 à 13h53, si Mo BEL simedbel@yahoo.fr a répondu à la question posée par Khaled Ben M’barek par le texte suivant : C’est un transfuge de la gauche des années 70. Vous ne devez pas ignorer le bon usage que certains régimes (comme ceux de chez nous) savent faire de pareils spécimen. Il avait fait partie de la première bande à part à renier le mouvement dont il avait fait partie dès les premiers jours de prison. Ce qui est, à la limite, compréhensible quand la direction fait de trop grosses conneries. Mais la bande s’était empressée de faire cela le plus publiquement du monde, alors que les coups pleuvaient encore dur; et le public qu’elle visait se situait au Palais (de Rabat) et tout autour. À la décharge du pauvre Younes, il était l’un des plus jeunes d’entre nous quand tout cela lui était tombé sur la caboche tout d’un coup. « Tu grandiras, tu oublieras et tu épousera la plus belle des femmes », nous disaient mère et grand-mère quand on se faisait bobo. (Source : « Maghreb des Droits de l’Homme », Liste de discussion et d’information sur les droits humains au Maghreb, août 2009)  

Italie: polémique après la disparition présumée de 73 clandestins en mer

 
AFP, le 21 août 2009 à 12h28 Par Maud NOYON ROME, 21 août 2009 (AFP) – ROME (AFP) – La polémique sur la ligne dure adoptée par le gouvernement Berlusconi face à l’immigration clandestine est repartie vendredi en Italie au lendemain du sauvetage de cinq Erythréens qui ont affirmé que 73 de leurs compagnons de voyage étaient morts d’épuisement en route. Cinq immigrés clandestins, recueillis jeudi dans un état grave au large de l’île italienne de Lampedusa (sud), ont raconté que 73 de leurs compagnons de voyage – 55 hommes et 17 femmes, tous Erythréens – avaient péri pendant la traversée depuis la Libye. Leurs corps auraient été jetés à la mer. Des recherches sont en cours pour tenter de les récupérer. Selon les témoignages des survivants, l’embarcation, à la dérive pendant 23 jours, aurait croisé de nombreux bateaux sans qu’aucun ne leur porte secours. « Comme si la peur prévalait sur le devoir de porter assistance en mer », a déclaré Laura Boldrini, porte-parole pour le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), jugeant ceci « alarmant ». « Une chose est la lutte contre l’immigration clandestine, une autre est le manque de respect des droits de l’homme », a déclaré Dario Franceschini, secrétaire du Parti Démocrate, principal parti de l’opposition. Ces disparitions sont « une énième tragédie annoncée, une tragédie qui pèse sur les épaules de notre pays », a commenté Leoluca Orlando, porte-parole de l’Italie des Valeurs (centre). La droite a fait bloc derrière le gouvernement de droite de Silvio Berlusconi qui a signé un accord, entré en vigueur le 1e mai, avec les autorités libyennes pour empêcher les départs par la mer des clandestins. Une loi, entrée en vigueur début août, considère en outre l’immigration clandestine comme un délit. « Il ne faut pas oublier que l’Italie accueille des millions d’étrangers dans un esprit humanitaire », a souligné Maurizio Gasparri, chef du parti majoritaire Peuple de la Liberté (PDL) au Sénat. Le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni, du parti anti-immigrés Ligue du nord, a demandé jeudi une enquête sur cette affaire au préfet d’Agrigento (Sicile), précisant que la « version fournie par les migrants restait à vérifier ». Les autorités maltaises ont annoncé jeudi que sept cadavres avaient été repérés en mer ces derniers jours – un mardi, six jeudi – par un hélicoptère allemand et un avion luxembourgeois participant à l’opération européenne Frontex contre l’immigration clandestine, sans pouvoir préciser s’il s’agissait des immigrants en question. Les corps, localisés à la limite des eaux territoriales libyennes, n’ont pas été repêchés, ont indiqué à l’AFP les autorités maltaises. L’accord italien avec la Libye, d’où part l’immense majorité des immigrés clandestins vers la Sicile, a été condamné par les organisations de défense des droits de l’homme, le Haut commissariat pour les réfugiés de l’ONU (HCR), l’Eglise catholique italienne et le Vatican, au motif que des demandeurs d’asile pourraient se trouver parmi les migrants. Depuis son entrée en vigueur, 1.116 arrivées ont été recensées, soit le dixième du chiffre enregistré durant la même période l’année précédente. Du 1er janvier au 19 août 2009, 2.548 migrants ont débarqué à Lampedusa, contre 14.905 sur la même période 2008. La plus grande tragédie maritime impliquant des immigrants remonte à la nuit de Noël 1996. Près de 300 clandestins avaient péri noyés entre Malte et la Sicile après un accrochage avec une autre embarcation.  

Excuses suisses et libération de Megrahi: un triomphe diplomatique libyen

AFP, le 21 août 2009 à 13h17 Par Imed LAMLOUM TRIPOLI, 21 août 2009 (AFP) – obtenant jeudi la libération du Libyen condamné pour l’attentat de Lockerbie et des excuses suisses pour l’affaire de son fils Hannibal, Mouammar Kadhafi remporte un succès diplomatique retentissant, à une semaine du 40e anniversaire de son arrivée au pouvoir.    La remise en liberté jeudi d’Abdelbaset Ali al-Megrahi, après un long feuilleton judiciaire et diplomatique, a coïncidé avec une visite surprise à Tripoli du président helvétique Hans-Rudolf Merz, venu s’excuser pour l’arrestation en juillet 2008 d’Hannibal Kadhafi, une affaire qui empoisonne depuis les relations entre les deux pays.    Accueilli en héros à l’aéroport militaire de Maatiga à Tripoli, malgré les critiques de Washington et Londres, M. Megrahi était considéré officiellement par la Libye comme un « otage politique » entre les mains de l’Occident.    « Nous considérons que Megrahi est un combattant qui s’est sacrifié pour sa patrie et nous devons le respecter », a déclaré à l’AFP l’ancien ambassadeur de Libye à Londres et acteur clé dans le dossier Megrahi.    « Nous sommes contents de son retour (…) et nous considérons que sa libération est un acquis pour la Libye », a-t-il dit.      L’accueil chaleureux réservé à Abdelbaset Megrahi est une « revanche sur l’Occident, qui avait déroulé le tapis rouge pour les infirmières » et le médecin bulgares, au moment de leur libération en juillet 2007 après huit ans de détention en Libye », estime un journaliste libyen.    Les six praticiens étaient condamnés à mort sous l’accusation d’avoir inoculé le virus du sida à des enfants libyens.    Naguère considéré comme un « parrain » du terrorisme international, la Libye est perçue désormais comme un interlocuteur incontournable notamment pour la lutte contre le terrorisme ou les résolutions des conflits en Afrique où le pays a effectué des investissements massifs.    Cette percée diplomatique, Tripoli la doit surtout à son or noir toujours au centre de ses discussions avec l’Occident.    « En faisant miroiter des contrats de plusieurs milliards de dollars, la Libye négocie souvent en position de force notamment en ces temps de crise », estime un diplomate occidental à Tripoli.    Le président de la confédération helvétique a du ainsi se plier aux exigences de Tripoli, en présentant jeudi ses « excuses pour l’arrestation injustifiée » de Hannibal Kadhafi l’été dernier.    La Libye, très agacée de cette arrestation, avait suspendu en octobre 2008, en guise de représailles, les livraisons de pétrole vers la Suisse, retiré des banques helvétiques des avoirs d’un montant estimé à 5 milliards d’euros, mis fin aux programmes de coopération entre les deux pays et imposé des restrictions aux sociétés suisses.    Fortement critiqué par la presse helvétique, M. Merz a dit avoir atteint les deux objectifs qu’il s’était fixés en venant en Libye: régler « l’affaire Hannibal » et faire revenir les sociétés suisses sur le marché libyen.    Ces excuses ont été qualifiées vendredi d' »humiliation » par la presse suisse qui estime que la Confédération a dû « capituler » devant le leader libyen en reniant l’Etat de droit.    Réintégrée dans le concert des nations, la Libye est devenue un partenaire incontournable de la communauté internationale pour son influence en Afrique mais aussi ses réserves énergétiques.    Après des années de mise à l’écart, le leader libyen, qui préside l’Union africaine, pourrait ainsi fêter tout auréolé de gloire le 40e de son arrivée au pouvoir le 1er septembre, avant de se rendre probablement en septembre à New York pour l’assemblée générale des Nations unies, dont la présidence est assurée aussi par la Libye.
 

Excuses faites à la Libye obligées pour libérer les deux suisses

 
Hans-Rudolf Merz a défendu l’accord signé à Tripoli pour clore l’affaire Kadhafi. « Il n’y avait pas d’autre choix », a-t-il fait valoir. Il s’est dit sûr que les deux Suisses retenus en Libye seraient libérés la semaine prochaine. « Je perds la face s’ils ne rentrent pas avant le 1er septembre », a-t-il affirmé. Après avoir retracé les différentes étapes de l’affaire et des préparatifs pour la résoudre, le président de la Confédération a indiqué avoir pris la décision d’agir car il a constaté il y a un mois que la situation était « bloquée ». Interrogé sur la question des excuses présentées à Tripoli, M. Merz a souligné que ses déclarations étaient nécessaires pour sortir de l’impasse. « Qu’auriez-vous fait à ma place ? », a-t-il lancé, en rappelant que deux Suisses étaient retenus dans des conditions difficiles depuis une année à Tripoli. Leur sort ne figure pas dans l’accord. Pour Tripoli, les deux Helvètes ne sont pas des « otages », mais sont retenus pour des questions de visa. Le président de la commission de politique extérieure du Conseil des Etats, Dick Marty, a regretté qu’ils ne soient pas rentrés en Suisse avec M. Merz. Cela aurait permis de mieux « digérer » l’accord passé avec la Libye. Le radical tessinois ne mâche pas ses mots sur l’accord de Tripoli. La Suisse a dû s’excuser alors qu’il n’y avait pas de raison, a-t-il dénoncé. Le Conseil d’Etat genevois a réitéré sa confiance en la justice et la police genevoises, qui ont agi en « plein respect de notre droit et en toute indépendance ». Hans-Rudolf Merz a déclaré qu’il « respecte » l’opinion du canton de Genève. Le tribunal arbitral indépendant prévu par l’accord devra déterminer si cette arrestation n’était pas « exagérée » au regard des faits reprochés au fils du colonel Kadhafi. Cette cour n’aura pas le pouvoir de prononcer des peines pénales contre des membres de la police ou de la magistrature genevoises. Quant au sort des anciens domestiques à l’origine de la plainte contre Hannibal Kadhafi et son épouse – retirée depuis lors-, n’a pas été abordé lors de la négociation de l’accord. (Source: « Normandie.com: » le 21 août 2009) Lien:http://www.romandie.com/infos/ats/display.asp?page=20090821171443190172019048000_brf052.xml&associate=phf1527

 


Les téléphones mobiles se mettent aussi à l’heure du ramadan

(AFP) – le 21 août 2009 PARIS — Plusieurs fabricants de téléphones mobiles, dont Nokia et Apple, proposent des applications spécifiques pour le mois de jeûne musulman du ramadan, qui permettent par exemple de connaître l’heure des prières, a-t-on appris vendredi auprès des équipementiers. Le numéro un mondial, le groupe finlandais Nokia, avait lancé en 2008 cette initiative, « très bien accueillie », selon lui. « L’année dernière, 2,4 millions d’applications pour le ramadan ont été téléchargées », a expliqué le vice-président de Nokia pour le Moyen-Orient et l’Afrique, Chris Braam, dans un communiqué. « Sur la base des commentaires que nous avons reçus de nos clients, nous avons amélioré l’offre cette année, en proposant de nouvelles applications et en mettant à jour certaines fonctions existantes », qui sont disponibles sur une gamme de téléphones via la boutique en ligne Ovi Store, a-t-il ajouté. Le groupe américain Apple propose également différentes applications via son App’Store, tandis que le Sud-coréen LG a lancé cette semaine au Moyen-Orient et au Maghreb deux téléphones contenant des applications spécial ramadan. Les fidèles peuvent ainsi retrouver gratuitement les horaires des prières, une boussole indiquant la direction de La Mecque (pour déterminer l’orientation de la prière), ainsi qu’une calculatrice qui permet d’évaluer, en fonction de ses revenus, la Zakat, l’aumône, troisième pilier de l’Islam. Les utilisateurs peuvent également trouver le Coran, des paroles de Mahomet (hadith) ou encore une application pour écrire des cartes de voeux. Le mois de ramadan débute samedi dans la majorité des pays arabes et en Iran. 2009 AFP.

 

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