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Listes soutenant l’appel pour la renégociation des accords entre la Tunisie et l’Europe sur la question des migrations
PDP pour la circonscription des Amériques et le reste de l’Europe: Communiqué de presse
AP: Elections en Tunisie: le parti islamiste Ennehdha met en garde contre d’éventuelles fraudes
Reuters: Mise en garde en Tunisie d’Ennahda en cas de fraude électorale
Reuters: La Tunisie laïque se heurte au retour des islamistes
Espace Manager: Tunisie : Nejib Chebbi optimiste sur les chances de son parti
Kapitalis: Tunisie. Elie Trabelsi, second candidat juif à la Constituante tunisienne
Le Monde.fr: Hamadi Jebali : ‘L »essentiel est de respecter les libertés »
courrier international: L’information “made in Tunis”
Aida BOUCHADAKH: Ne ratons pas notre rendez vous avec l’Histoire : votons massivement
Listes soutenant l’appel pour la renégociation des accords entre la Tunisie et l’Europe sur la question des migrations
parAssises De L’immigration Tunisienne, mercredi 19 octobre 2011, 12:10
Appel aux listes candidates aux élections à l’Assemblée Nationale Constituante dans les six circonscriptions de l’étranger
« Pour une renégociation des accords entre la Tunisie et l’Europe sur la question des migrants »
Cet appel a été envoyé à un large éventail de listes des différentes circonscriptions, en particulier celles émanant de partis politiques existant avant le 14 janvier ainsi que quelques listes de démocrates. Nous leur avions alors demandé de se prononcer publiquement pour demander la renégociation des accords entre la Tunisie et l’Europe sur la question des migrations et de soutenir l’appel, ci-dessous, adopté unanimement lors des assises de l’immigration tenues le samedi 7 mai 2011 à l’Université Paris VIII Saint-Denis.
A ce jour nous avons reçu les réponses suivantes :
§ Chedly Zaidi de la liste du Mouvement des Patriotes DémocratesFrance 1
§ Najet Hadriche de la liste du Mouvement des Démocrates PatriotesFrance 2
§ Tarek Benhiba de la liste indépendante des Associatifs de l’Immigration Tunisienne France 1
§ Houcine Bardi de la liste du Parti du Travail Tunisien(PTT) France 1
§ Tarek Toukabri de la liste du PDP France 1
§ Slim Ben Abdessalem : pour les 6 listes des Tunisens à l’ Etranger du mouvement Ettakatol
§ Adel Thabet de la liste du PCOT FRANCE 1
§ Samir Hamouda de la liste PCOT France 2
§ Yassine Ayari de la liste Tunisie Verte
§ Najet M’hamedi Mizouni de la liste indépendante Tous Ensemble Pour La Tunisie France 1
Pour leur part Le Pole démocratique et moderniste(PDM) et le Congrès Pour la République (CPR)n’ont pas donné de réponse malgré plusieurs interpellations
Le mouvementEnnahdha réserve sa réponse pour après les Elections
Communiqué de presse
Elections en Tunisie: le parti islamiste Ennehdha met en garde contre d’éventuelles fraudes
Le chef du mouvement islamiste tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, a affirmé mercredi que « le peuple tunisien n’admettra(it) pas que ses rêves s’évaporent » en cas de manipulation des résultats de l’élection d’une Assemblée constituante dimanche, lors du premier scrutin depuis la chute du régime Ben Ali en janvier.
Mise en garde en Tunisie d’Ennahda en cas de fraude électorale
publié le 19/10/2011 à 16:58
« S’il y a falsification flagrante des résultats, nous nous joindrons aux forces de la révolution, qui ont lancé cette révolution, pour protéger la volonté du peuple« , a déclaré Rachid Ghannouchi.
« Il y a toujours une possibilité (…) de falsification mais jusqu’ici, le processus a été raisonnable« , a-t-il dit mercredi lors d’une conférence de presse.
La Tunisie, berceau du « printemps arabe« , organise ce week-end ses premières élections libres depuis la chute et l’exil en Arabie saoudite en janvier du président Zine ben Ali, qui était au pouvoir depuis novembre 1987.
Le scrutin de dimanche, qui vise à désigner les élus de la future assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution, sera observé à la loupe par le reste du monde arabe.
Rachid Ghannouchi, revenu à Tunis après un exil de 22 ans à Londres, a dit à propos de ceux qui ont mis fin au régime Ben Ali et renversé le premier gouvernement provisoire: « Ils sont prêts à provoquer l’effondrement de dix gouvernements jusqu’à ce qu’ils obtiennent un véritable gouvernement élu et un Parlement élu« .
Les diplomates pensent que le scrutin devrait être grosso modo équitable. Il est organisé par une commission indépendante, contrairement à ce qui se passait durant le régime Ben Ali où le ministre de l’Intérieur était directement aux commandes.
Toutefois, compte tenu du manque d’expérience de la Tunisie en matière d’élections libres, le risque existe que certains partis invoquent d’éventuels manquements dans le processus de vote pour crier à la fraude délibérée.
Ennahda milite pour un rôle accru de l’islam dans la vie politique de la Tunisie, un pays depuis Habib Bourguiba en pointe dans le monde arabe en matière de laïcité. Mais cette formation affirme qu’elle n’imposera pas ses valeurs morales à quiconque et respectera notamment les droits des femmes.
Le parti de Rachid Ghannouchi devrait arriver en tête dimanche soir sans toutefois obtenir une majorité de sièges dans la nouvelle assemblée, ce qui l’obligera vraisemblablement à négocier une alliance avec des partis laïques concurrents.
Christian Lowe et Tarek Amara, Jean-Loup Fiévet pour le service français, édité par Gilles Trequesser
La Tunisie laïque se heurte au retour des islamistes
Tunisie : Nejib Chebbi optimiste sur les chances de son parti
L’information “made in Tunis”
Hamadi Jebali : ‘L »essentiel est de respecter les libertés »
LEMONDE.FR 18.10.11 | 17h51
Pati : Si votre parti remporte les élections, la Tunisie va-t-elle devenir un pays islamique ?
Si on remporte les élections, la Tunisie ne sera pas un pays islamique, elle sera un pays démocratique. C’est-à-dire que nous allons respecter les fondements d’un Etat de droit où toutes les libertés seront respectées, la volonté de notre peuple aussi, à travers des élections libres et transparentes.
Il y aura l’indépendance des trois pouvoirs : l’exécutif, législatif et la magistrature, liberté d’opinions et de culte. Ces libertés seront absolument garanties. Et de cette façon, peu importe pour moi l’appellation. Ce sont les fondements de l’Etat démocratique.
Lola : Quel est selon vous le rapport entre politique et religion ?
Pour nous, il y a respect de la vie politique, comme je l’ai dit. Il n’y a aucune ingérence du religieux dans la vie politique. Le religieux, c’est-à-dire les croyances, les libertés, le culte, est l’affaire de la société tout entière. Notre principe : nulle contrainte dans la religion.
Massinissa : Selon vous, le Tunisien est-il plus près de l’Italien ou de l’Irakien ?
Les Tunisiens ont leur personnalité, leurs réalités, leur identité, leurs références. Mais ils sont toujours ouverts au brassage des sociétés, et surtout, avec les environs tout proches avec leur tête, l’environnement européen. Certainement, on a une histoire commune avec Rome, puisque Rome était un empire. L’appartenance arabe nous unit à l’Irak. Mais nous sommes unis avec l’Italie aussi, dans des relations de culture et de voisinage.
Ogareff : Pensez-vous que la femme et l’homme soient égaux et doivent bénéficier des mêmes droits dans absolument tous les domaines ?
Certainement, et sans équivoque. Je crois que la société tunisienne est arrivée à un niveau culturel et social où la femme occupe une place privilégiée que nous comptons, à Ennahda, renforcer et aller plus loin dans les acquis de la femme.
Ogareff : Pensez-vous que l’adultère doit être sanctionné ? Si oui, comment ? L’adultère féminin est-il, selon vous, plus grave que l’adultère masculin ?
Nous n’allons pas changer les lois actuelles, au moins pour Ennahda. Nous pensons que ce n’est pas une question de sanction, mais une question tout d’abord d’éducation et de civisme.
Lola : Les citoyens tunisiens non musulmans ne sont-ils pas de seconde zone selon vous ?
Pas du tout. Notre conception de l’Etat est tout d’abord un Etat de citoyenneté, c’est-à-dire qu’elle considère que tous les citoyens tunisiens, musulmans, juifs ou chrétiens, sont des citoyens égaux en droits et en devoirs.
Vincent Arturo : Etes-vous pour une loi contre le blasphème ?
Pas du tout. Nous n’allons pas changer les lois sur cette question. Je répète qu’il n’est pas question detraiter les phénomènes sociaux par des sanctions uniquement.
Je n’ai pas de regard sur ces Etats. Je pars du respect des types de société à condition qu’ils soient choisis démocratiquement. Et ce choix est de la responsabilité des peuples saoudien, iranien ou tout autre.
Re4Qube : Soutenez-vous les récentes manifestations survenues en Tunisie suite à la diffusion dePersepolis sur l’une des chaînes de télévision du pays ?
Pour nous, l’essentiel est de respecter les libertés. Toutes les libertés d’expression de tout genre. Mais nous sommes aussi pour le respect des peuples d’accepter ou refuser ces manifestations culturelles, films ou autres, y compris la liberté de manifestation dans le cadre du respect d’autrui et si ces manifestations sont pacifiques.
Grifo : Toujours à propos de Persepolis, votre parti a déclaré que la décision de la TV Nessma de projeter le film était une provocation. Vous ne pensez pas que, au nom de la liberté d’expression, fondamentale à toute démocratie moderne, c’est le choix de chaque citoyen d’avoir accès et de regarder ce qu’il veut, ceux qui se sentent offensés par un film étant libres de ne pas le regarder ?
Nous sommes pour cette liberté de choix, d’expression, et nous sommes aussi pour cette même liberté de manifester dans le cadre de la loi. Quant à cette projection, l’essentiel est que toutes les libertés soient respectées : liberté d’accepter, et liberté de refuser ce genre de films ou tout autre.
Jean Pierre Ryf : Comment vous positionnez-vous par rapport au salafisme ?
On respecte toutes les idées à condition qu’elles soient dans le cadre des libertés et dans le cadre aussi de la démocratie, c’est-à-dire en dehors de toute action brutale ou armée. Si ces conditions sont réunies, les salafistes, comme tous les autres courants, doivent trouver leur place dans notre société. Et c’est au peuple de se prononcer librement sur tous ces partis ou ces mouvements.
Mohamed : Pourquoi dans votre programme électoral, en 365 points, il n’est jamais fait allusion au code du statut personnel ?
Si, on y a fait allusion à plusieurs reprises. Peut-être pas sous ce titre, mais nous avons plusieurs chapitres sur la famille et la femme, les acquis sociaux de notre société, et je pense que nous avons précisé clairement nos positions sur ce problème.
Khalil : Je suis curieux desavoir quel plan d’action Ennahda compte mettre en place pour créer du travail et consolider des liens économiques avec l’Europe.
Nous avons deux priorités actuellement : l’emploi, et ce problème sera résolu en deux ou trois étapes, c’est-à-dire à court terme, pendant la première année, l’année de transition. Nous allons tout d’abord consolider les mesures prises par le gouvernement actuel : les subventions accordées aux jeunes chômeurs, surtout les chômeurs diplômés, ceux qui ont des titres universitaires. Nous allons conserver cette subvention, actuellement de 200 dinars et même plus. Nous allons élargir les bénéficiaires. Mais nous allons centrer notre programme sur la formation de ces jeunes sur des filières où les demandes sont réelles, comme les technologies nouvelles, et cela passe par la création de centres de formation pour répondre à ces demandes. Cela passe aussi par une injection d’argent dans les investissements à court terme, surtout dans les micro-projets, les petites et moyennes entreprises. Tout cela pour absorber au maximum ces jeunes chômeurs.
Et à moyen terme, nous agirons sur des plans de développement régional, surtout dans les régions déshéritées, et dans ce domaine, nous comptons sur l’appui de nos amis, notamment européens, pour créer des postes de travail et par là commencer à résoudre le problème de l’immigration clandestine qui représente un drame humanitaire et social dans notre pays et dans les pays européens.
Enfin, à long terme, par une autre conception du modèle de développement, qui sera, j’espère, élaborée très prochainement. Ce sujet est très vaste pour en parler en quelques minutes. Vous pouvez consulter notre programme pour en savoir plus.
Romain : Pour Ennahda, l’islam implique-t-il plutôt une économie socialiste ou libérale ?
Je crois que c’est un modèle d’économie intermédiaire, c’est-à-dire respecter le libre choix et la liberté du marché, de la propriété individuelle, l’Etat conservant son rôle de modérateur, surtout dans les secteurs stratégiques.
Mohamed : L’actuel 1er article de la Constitution de 1959 stipule que « la Tunisie est un pays souverain, dont le régime est la République, la langue l’arabe, et qui a comme religion l’islam ». Comptez-vous lechanger ou l’amender en totalité ou en partie ? Si c’est le cas, quelle en sera la teneur ?
Je crois que l’article 1er de la Constitution a l’aval de tous les Tunisiens, donc c’est un dénominateur commun et un article d’équilibre dans la société. Tout en précisant que si la religion d’Etat est l’islam ne veut pasdire que les autres croyances vont être considérées comme citoyens de deuxième ordre et que notre conception de l’Etat, je le répète, c’est un Etat neutre envers les religions, un Etat de droit et de citoyenneté : tous les citoyens doiventêtre traités comme égaux en Tunisie.
Patrice : La loi, et notamment la loi pénale, restera-t-elle laïque et ne connaîtra-t-elle aucun changement ?
Je ne sais pas ce que veut dire« laïque », mais elle restera en vigueur, telle qu’elle est. Pour nous, il n’y aura pas de changement.
5alifa : Je voudrais savoir quelle est votre position par rapport à l’interdiction du bourqa/niqab ?
Pour nous, il n’y a ni encouragement ni interdiction. Nous considérons que c’est une affaire personnelle et de liberté individuelle.
18 juin : Un certain nombre de Franco-Tunisiens se prononcent apparemment en faveur de vos idées, il semble de fait qu’ils n’aient plus leur place en France, allez-vous les reprendre ?
C’est là aussi une décision personnelle. Je crois que la France et les sociétés européennes ont traité ces Tunisiens comme des citoyens égaux et qu’une bonne partie y a trouvé l’asile politique. Nous avons le devoir de les saluer et de les remercier, et je pense aussi que ces sociétés sont des sociétés de droit qui ont respecté et respectent nos citoyens à tous les niveaux.
Dans ces conditions, le retour en Tunisie est un choix personnel en dehors de tout aspect confessionnel ou politique. Ils seront toujours les bienvenus pourcontribuer au développement de leur pays.
Re4Qube : A quel degré et de quelle manière la religion influe-t-elle sur votre programme politique ?
La religion n’a pas d’influence directe sur notre programme politique, sauf dans la référence aux valeurs que je considère comme universelles, c’est-à-dire les valeurs de liberté, des droits de l’homme et de démocratie qu’Ennahda considère comme principes, et même comme l’essence de l’islam.
5alifa : Cela signifie-t-il que vous permettrez la vente d’alcool ou le non-jeûne en public lors du ramadan ?
Ce problème doit être traité dans deux cadres : le cadre des libertés individuelles et celui du respect des valeurs de la société. On n’a pas le droit de s’immiscer dans les affaires personnelles, mais tout le monde a le devoir de respecter le consensus et l’identité nationaux.
Iep : Qu’est ce qu’un « parti islamiste » selon vous ?
Ennahda, à mon avis, n’est pas un parti islamiste. D’ailleurs cette appellation ne me dit rien du tout. Nous sommes un parti politique et civil, c’est-à-dire qu’il n’est pas théocratique, dans le sens que notre devoir est de proposer à notre peuple notre programme dans tous les domaines, et que nous voulons que les gens nous choisissent ou nous rejettent en fonction de ce programme. Pas comme étant religieux ou pas religieux.
Postittt : Si votre parti remporte les élections, pouvez-vous garantir le principe fondamental de la laicité de l’Etat ?
Nous garantissons l’Etat de droit et de citoyenneté. C’est ce que nous comptons faire, et c’est ce qui nous intéresse. Si laïcité veut dire respect des libertés, pouvoir du peuple, respect de son jugement, si cela s’appelle Etat laïque, à ce moment-là, tant mieux.
Iep : Si vous êtes élu, accepterez-vous la liberté de tous les cultes ?
Absolument. Nous rappelons, pour ceux qui ne le savent pas, que l’islam oblige ses croyants au respect de toutes les religions, et considère même que ce respect est un des fondements de la religion.
Erdogan : Etes-vous (Ennahda) pour la reconnaissance et la normalisation des relations diplomatiques entre la Tunisie et Israël ?
Sur cette question, nous sommes très clairs : si Israël accepte le droit des Palestiniens à la création d’un Etat démocratique sur les territoires reconnus par les accords internationaux, y compris une partie de Jérusalem comme capitale, et si les Palestiniens et les Israéliens tombent d’accord, nous sommes, à Ennahda et en Tunisie, pour appuyer, et même garantir, cet accord.
Jean : Accepteriez-vous que des portraits de Dieu ou du Prophète soient réalisés et publiés en Tunisie, pour quelque utilisation que ce soit, au nom de la liberté d’expression ?
Je crois que c’est plutôt une provocation qu’une liberté d’expression, malheureusement. Et je me demande à quoi vont servir ces provocations, si cela entre vraiment dans le domaine des libertés d’expression ou bien dans celui de la provocation. Surtout en ce moment où toute la Tunisie se prépare au jour crucial, le 23 octobre, dont tout le monde espère qu’il se passera dans le calme.
Erdogan : Quelles sont les sources de financements externes du parti Ennahda ?
Nous n’avons pas et n’avons pas besoin de source extérieure de financement. Je rappelle que le parti Ennahda est un parti populaire, donc les cotisations de nos adhérents, qui sont d’ailleurs en Tunisie et à l’étranger, nous suffisent largement. Nous n’avons donc pas besoin de financement extérieur, et n’en avons pas le droit.
Bedad: Il est souvent dit que l’AKP vous aidait ?
Personne ne nous aide financièrement. C’est vrai que nous avons des relations avec la Turquie, et avec beaucoup d’autres, mais cela reste sur les plans politique, culturel et autres, et n’a rien à voir avec le plan financier.
Guillaume : Avez-vous des « mentors spirituels » en politique, des modèles ?
Non, nous n’avons pas de modèle figé. Nous n’avons pas non plus d’expérience à exporter. Mais nous échangeons avec tout le monde l’expérience et les intérêts mutuels.
Absolument. Et je vous fais savoir que pour adhérer à Ennahda, il n’est pas nécessaire d’être croyant ou pratiquant, sauf qu’il faut respecter le règlement intérieur et les principes de Ennahda. Le port du voile n’est pas non plus une condition pour l’adhésion à Ennahda.
Manuel : Un homosexuel peut-iladhérer à votre parti ?
Oui, s’il respecte le règlement et les principes de Ennahda. Nous n’allons pas intervenir dans ses actes personnels, mais il doit respecter aussi nos principes, qui sont contre ses agissements. Homosexuels ou autres.
Lola : Approuvez-vous les sanctions existantes en Tunisie contre les homosexuels ? Quelles sanctions souhaitez-vousmettre en place pourpunir les homosexuels ?
Il n’y a pas de sanctions propres aux homosexuels. Il y a des lois pénales que tout le monde doit respecter.
Je crois que ce problème est traité dans la loi tunisienne. Ce n’est pas notre priorité maintenant de chercher des sanctions pour ces problèmes, que je considère comme secondaires dans notre société.
Mohsen : Pour vous, Internet devrait-il être contrôlée ? Et les sites « djihadistes » et « extrémistes » devraient-ils être censurés ou pas ?
Non, pas du tout. Aucun site ne doitêtre censuré. C’est aux citoyens de choisir de regarder ou non, comme à Nessma, mais si une projection tombe sous le coup de la loi, c’est une autre question.
Ne ratons pas notre rendez vous avec l’Histoire : votons massivement
Avec l’approche de la date fatidique du 23 octobre, date de la votation des citoyens tunisiens en vue de se doter d’une constitution conforme à ses aspirations , l’excitation et la tension ne font que monter.
Certains, croyant peut être bien faire, ont remis sur la scène publique des débats d’essence identitaire. Est ce bien raisonnable ?Peut ‘on espérer faire évoluer le débat public en se permettant de s’attaquer au sacré ?
Les pseudos laïcs en auront pour leurs frais.
Non seulement ils ont montré leur vrai visage, un visage anti religieux et irrespectueux des dogmes théologiques admis par la majorité des tunisiens.
Ils ont aussi permis à la population Tunisienne de se mobiliser pour faire entendre sa foi et sa voix.
Il n’est pas question de remettre en cause l’identité arabo-musulmane de la nation Tunisienne.
Une autre conséquence du glissement du débat public est le caractère désormais passionnel. Est ce bien raisonnable ?
Les Identités meurtries n’assainissent pas le débat public. Ellesservent les intérêts des extrémistes de tous bords.
Ces minorités agissantes déplacent le débat public dans l’espoirde susciter un vote mû par la peur et la vengeance afin de récolter plus de voix et peser plus lourd sur la scène publique.
Ne leur donnons pas cette chance
Posons-nous les vraies questions et évaluons les uns et les autres sur base de leurs programmes et de leurs histoires.
L’Histoire, c’est la mémoire du peuple, c’est aussi une promesse d’avenir car celui qui a méfait dans un passé pas très lointain aura bien du mal à se défaire de ses mauvaises pratiques.
Pour moi, rompre avec le passé dictatorial de la Tunisie passe nécessairement par la mise au ban du système présidentiel, la réforme du système judiciaire, la remise en cause de la politique de privatisation des fleurons de l’économie nationale et la décentralisation des pouvoirs.
Le système présidentiel :
Nous n’avons que faire d’un père de la nation quinous prend par la main et nous indique le bon chemin.
Nous sommes majeurs et vaccinés. Ça suffit.
Le futur président, qu’il soit élu au suffrage universel ou par le parlement doit avoir un mandat assez long, entre cinq et sept ans,et non renouvelable afin de stimuler le renouvellement de la classe politique et le préserver des manœuvres politiciennes pour durer plus longtemps que prévu.
Il peut être démis de sa fonction en cas de faute grave suite à un vote sanction à une majorité de 75% des parlementaires.
Cette exigence permettra une plus grande stabilité des institutions et donnera au président la possibilité d’exercer ses prérogatives dans la sérénité.
Il devra notamment nommer un formateur issu du parti politique qui a obtenu le plus de sièges et lui demander de constituer une majorité en vue de former un gouvernement.
C’est seulement suite à l’échec de ce dernier que le président pourra nommer un second formateur issu du second parti en importance.
Nous respecterons ainsi l’issue des urnes et nous éviterons les alliances contre natures.
La réforme du système judiciaire :
Un autre enjeu majeur de ces élections est la mise en place d’un système judiciaire qui respecte strictement le principe de séparation des pouvoirs et notamment la séparation entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judicaire.
La Tunisie serait bien inspiré d’étudier le système des Etats Unis en la matière. Il a l’avantage de séparer clairement le pouvoir judiciaire de l’exécutif ce qui garantit une plus grande transparence et réduit les interférences du gouvernement via le ministère de la justice.
La mise en place d’un tissu économique capable de répondre aux besoins vitaux des tunisiens.
Les tunisiens se sont révoltés massivement contre le pouvoir corrompu de Ben Ali qui avait confisqué les libertés publiques sous prétexte de leur garantir le pain quotidien.
Pour finir, le pain était de plus en plus amer et de plus en plus restreint
Les entreprises publiques profitables ont été vendues à des proches du régime à des conditions suspectes ce qui a pour conséquence d’appauvrir la collectivité au profit de quelques privilégiés.
Il est hors de question d’admettre le principe de la privatisation des bénéfices et la socialisation des pertes.
Il faut revoir le processus de privatisation qui a eu lieu et nationaliser si nécessaire les entreprises de grande utilité pour la Nation. Je pense notamment au secteur des banques et des assurances qui génèrent des profits conséquents.
La décentralisation des pouvoirs :
Les élus défendront les intérêts socio-économiques de leurs électeurs.
Aussi longtemps que les décisions sont prises par les pouvoirs centraux, elles seront en décalage par rapport aux besoins locaux, aussi il faut réduire les distances entre les citoyens et les pouvoirs publics pour mieux responsabiliser les élus et mieux servir les citoyens.
Ce 23 octobre mobilisons nous et votons en connaissance de cause
Ne laissons pasla peur ou la haine nous dicter nos comportements
Votons massivement et votons utile pour que notre voix compte effectivement
Votons pour la renaissance de notre Nation.
Aida BOUCHADAKH