20 octobre 2011

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TUNISNEWS
11 ème année, N°4130 du 20.10.2011

 


Listes soutenant l’appel pour la renégociation des accords entre la Tunisie et l’Europe sur la question des migrations

PDP pour la circonscription des Amériques et le reste de l’Europe: Communiqué de presse

AP: Elections en Tunisie: le parti islamiste Ennehdha met en garde contre d’éventuelles fraudes

Reuters: Mise en garde en Tunisie d’Ennahda en cas de fraude électorale

Reuters: La Tunisie laïque se heurte au retour des islamistes

Espace Manager: Tunisie : Nejib Chebbi optimiste sur les chances de son parti

Kapitalis: Tunisie. Elie Trabelsi, second candidat juif à la Constituante tunisienne

Le Monde.fr: Hamadi Jebali : ‘L »essentiel est de respecter les libertés »

courrier international: L’information “made in Tunis”

Aida BOUCHADAKH: Ne ratons pas notre rendez vous avec l’Histoire : votons massivement


Listes soutenant l’appel pour la renégociation des accords entre la Tunisie et l’Europe sur la question des migrations


 

parAssises De L’immigration Tunisienne, mercredi 19 octobre 2011, 12:10

Appel aux listes candidates aux élections à l’Assemblée Nationale Constituante dans les six circonscriptions de l’étranger

« Pour une renégociation des accords entre la Tunisie et l’Europe sur la question des migrants »

Cet appel a été envoyé à un large éventail de listes des différentes circonscriptions, en particulier celles émanant de partis politiques existant avant le 14 janvier ainsi que quelques listes de démocrates. Nous leur avions alors demandé de se prononcer publiquement pour demander la renégociation des accords entre la Tunisie et l’Europe sur la question des migrations et de soutenir l’appel, ci-dessous, adopté unanimement lors des assises de l’immigration tenues le samedi 7 mai 2011 à l’Université Paris VIII Saint-Denis.

A ce jour nous avons reçu les réponses suivantes :

§ Chedly Zaidi de la liste du Mouvement des Patriotes DémocratesFrance 1

§ Najet Hadriche de la liste du Mouvement des Démocrates PatriotesFrance 2

§ Tarek Benhiba de la liste indépendante des Associatifs de l’Immigration Tunisienne France 1

§ Houcine Bardi de la liste du Parti du Travail Tunisien(PTT) France 1

§ Tarek Toukabri de la liste du PDP France 1

§ Slim Ben Abdessalem : pour les 6 listes des Tunisens à l’ Etranger du mouvement Ettakatol

§ Adel Thabet de la liste du PCOT FRANCE 1

§ Samir Hamouda de la liste PCOT France 2

§ Yassine Ayari de la liste Tunisie Verte

§ Najet M’hamedi Mizouni de la liste indépendante Tous Ensemble Pour La Tunisie France 1

Pour leur part Le Pole démocratique et moderniste(PDM) et le Congrès Pour la République (CPR)n’ont pas donné de réponse malgré plusieurs interpellations

Le mouvementEnnahdha réserve sa réponse pour après les Elections

 


 
Les Tunisiens résidants dans la circonscription des Amériques et le reste de l’Europe sont appelés aux urnes le 20, 21 et 22 octobre 2011
 

Communiqué de presse

 
Pour diffusion immédiate

 
 
Bruxelles, le 19 Octobre 2011, Les Tunisiens résidants dans
la circonscription des Amériques et le reste de l’Europe sont appelés aux urnes le 20, 21 et 22 octobre 2011 pour choisir leurs représentants à l’Assemblée nationale constituante. Il est important de noter que la date du 23 octobre n’est pas la date de vote des ressortissants tunisiens à l’étranger. Vous êtes donc invités à visiter la page de l’IRIE Amériques et le reste de l’Europe https://www.facebook.com/irie.amerqiues.europe où des informations concernant les modalités de vote, les lieux, etc. seront communiqués et actualisé.
 
Le Parti démocrate progressiste vous invite, Tunisiennes et Tunisiens résidants à l
’étranger à aller voter impérativement et librement de la manière que vous jugerez la plus utile pour que notre chère patrie puisse vivre une vraie transition démocratique en ce moment historique.
 
Dans le cadre de la préparation de ces élections, la liste du PDP pour la circonscription des Amériques et le reste de l’Europe a réalisé une campagne électorale exemplaire sur les deux continents et elle a respecté tous les membres de la communauté tunisienne dans leur diversité mais surtout tous ses adversaires politiques.
 
 
Nous, candidats du PDP, souhaitons également que l
’IRIE, que nous encourageons et en qui nous avons la totale confiance, réussisse sa tâche et communique, après le scrutin, les résultats de manière transparente.
 
Le Parti démocrate progressiste sera le premier à accepter le choix du peuple tunisien et travaillera à consolider notre jeune démocratie de la meilleure façon possible.
 
Jamel Jani et Ramal Jarrar
 
Candidats du Parti démocrate progressiste PDP de la circonscription Amériques et reste de l’Europe
 

Elections en Tunisie: le parti islamiste Ennehdha met en garde contre d’éventuelles fraudes


Le chef du mouvement islamiste tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, a affirmé mercredi que « le peuple tunisien n’admettra(it) pas que ses rêves s’évaporent » en cas de manipulation des résultats de l’élection d’une Assemblée constituante dimanche, lors du premier scrutin depuis la chute du régime Ben Ali en janvier.

Ennahdha, qui se présente comme « le plus grand parti » en Tunisie, est donné favori de ce scrutin, une position que lui contestent cependant d’autres grandes formations telles que le Parti démocratique progressiste (PDP) d’Ahmed Néjib Chebbi, voire le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL) du Dr Mustapha Ben Jaâfar. « Nous fondons de grands espoirs sur cette élection et nous n’accepterons pas qu’il y ait des fraudes », a averti cheikh Rached lors d’une conférence de presse. Pour lui, les Tunisiens « n’ont pas d’autres alternatives que de réussir cette élection à la condition qu’elle soit libre, honnête et transparente ». « Mais au cas où il y aurait fraudes, le peuple tunisien n’admettra pas que ses rêves s’évaporent et nous serons avec lui pour faire face à quiconque tenterait de porter atteinte au processus électoral et de faire avorter les objectifs de la révolution », a-t-il prévenu. Ali Laâridh, membre du bureau exécutif d’Ennahdha, a accusé « certaines parties » et « des forces rétrogrades » qu’il n’a pas nommées de vouloir entraver ce processus en créant des problèmes religieux ou en provoquant des dissensions régionales. Il a par ailleurs évoqué « quelques préoccupations » de son mouvement concernant les « quelque 1.800.000 d’électeurs analphabètes (dont) on ne sait pas comment ils vont pouvoir voter et faire leur choix devant la multitude de listes candidates », et les 10.000 pèlerins tunisiens qui se trouveront dans les lieux saints de l’islam en Arabie Saoudite dimanche. Pour autant, il s’est voulu rassurant. « Nous allons vers les élections sereins, d’autant plus que la campagne électorale s’est bien déroulée jusqu’à présent et que les Tunisiens ont fait preuve de maturité ». Il a formulé l’espoir que « ce climat se poursuivra, car le monde entier nous observe », a-t-il noté. Ennahdha (« la renaissance »), légalisé après la révolution du Jasmin, revendique un million d’adhérents sur une population de quelque 11 millions d’habitants et dispose de moyens financiers conséquents. Le mouvement islamiste est crédité de plus de 20% des voix dans les sondages mais pourrait être marginalisé en cas d’alliance entre le PDP et le FDLT. Les Tunisiens sont appelés à élire une Assemblée constituante de 217 représentants chargés d’élaborer une nouvelle Constitution qui remplacera celle du régime totalitaire du président Zine el Abidine ben Ali, renversé par la rue le 14 janvier et parti en exil en Arabie saoudite. Source: « Le Nouvel Observateur » Le 20-10-2011 Lien:http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20111019.FAP6847/elections-en-tunisie-le-parti-islamiste-ennehdha-met-en-garde-contre-d-eventuelles-fraudes.html

 

Mise en garde en Tunisie d’Ennahda en cas de fraude électorale


publié le 19/10/2011 à 16:58

« S’il y a falsification flagrante des résultats, nous nous joindrons aux forces de la révolution, qui ont lancé cette révolution, pour protéger la volonté du peuple« , a déclaré Rachid Ghannouchi.

« Il y a toujours une possibilité (…) de falsification mais jusqu’ici, le processus a été raisonnable« , a-t-il dit mercredi lors d’une conférence de presse.

La Tunisie, berceau du « printemps arabe« , organise ce week-end ses premières élections libres depuis la chute et l’exil en Arabie saoudite en janvier du président Zine ben Ali, qui était au pouvoir depuis novembre 1987.

Le scrutin de dimanche, qui vise à désigner les élus de la future assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution, sera observé à la loupe par le reste du monde arabe.

Rachid Ghannouchi, revenu à Tunis après un exil de 22 ans à Londres, a dit à propos de ceux qui ont mis fin au régime Ben Ali et renversé le premier gouvernement provisoire: « Ils sont prêts à provoquer l’effondrement de dix gouvernements jusqu’à ce qu’ils obtiennent un véritable gouvernement élu et un Parlement élu« .

Les diplomates pensent que le scrutin devrait être grosso modo équitable. Il est organisé par une commission indépendante, contrairement à ce qui se passait durant le régime Ben Ali où le ministre de l’Intérieur était directement aux commandes.

Toutefois, compte tenu du manque d’expérience de la Tunisie en matière d’élections libres, le risque existe que certains partis invoquent d’éventuels manquements dans le processus de vote pour crier à la fraude délibérée.

Ennahda milite pour un rôle accru de l’islam dans la vie politique de la Tunisie, un pays depuis Habib Bourguiba en pointe dans le monde arabe en matière de laïcité. Mais cette formation affirme qu’elle n’imposera pas ses valeurs morales à quiconque et respectera notamment les droits des femmes.

Le parti de Rachid Ghannouchi devrait arriver en tête dimanche soir sans toutefois obtenir une majorité de sièges dans la nouvelle assemblée, ce qui l’obligera vraisemblablement à négocier une alliance avec des partis laïques concurrents.

Christian Lowe et Tarek Amara, Jean-Loup Fiévet pour le service français, édité par Gilles Trequesser

Par
 


 

La Tunisie laïque se heurte au retour des islamistes


 
Publié le 19-10-11 à 21:15
 
par Tarek Amara
 
TUNIS (Reuters) – « On a payé un lourd tribut à la révolution et on refuse de laisser les laïcs et les sionistes contrôler notre destin. » Pour Oualid, la révolution tunisienne est l’occasion de transformer l’un des pays les plus laïques du monde arabe en Etat islamique.
 
Les salafistes comme Oualid sont la hantise des élites laïques de la Tunisie, qui craint de les voir triompher lors des premières élections post-Ben Ali dimanche.
 
Ce jeune homme, portant barbe et longue robe blanche, demande « le respect de notre religion et l’application de la loi islamique dans notre pays ».
 
« Nous voulons des écoles islamiques dans tout le pays (…) Nous ne voulons pas que nos femmes soient empêchées de porter le hidjab et le niqab. Nous voulons que notre pays soit un Etat islamique qui interdise les choses taboues, comme le vin », poursuit ce salafiste rencontré à Tunis, dans le quartier d’Omrane.
 
Comme en Libye ou en Egypte, les renversements des régimes autocratiques ont renforcé l’influence des mouvements islamistes, auparavant réprimés.
 
Le parti islamiste Ennahda, interdit sous le régime de Zine ben Ali, est donné favori des élections à l’Assemblée constituante.
 
Même si Ennahda se dit modéré, une telle résurgence de l’islam politique serait un changement majeur pour la Tunisie aux racines profondément laïques.
 
Le premier président de l’indépendance, Habib Bourguiba, voyait dans le voile islamique un « odieux chiffon ». Ben Ali a emprisonné des centaines d’Islamistes.
 
La Tunisie actuelle affiche sa relation décomplexée avec l’islam. On peut acheter de l’alcool dans les bars et certains magasins, toutes les femmes ne couvrent pas leur tête, les touristes bronzent en bikini sur les plages et la communauté juive vit sans crainte.
 
MODÈLE TURC
 
La plupart des Tunisiens suivent les grands préceptes du Coran sans pratiquer un islam radical. Ils s’enorgueillissent de leurs traditions libérales et modernes.
 
Les partisans de l' »Etat civil », comme les Tunisiens qualifient leur modèle laïque, ne sont pas convaincus par les assurances données par Rachid Ghannouchi, le chef de file d’Ennahda, qui assure qu’il n’imposera pas les valeurs islamiques à la société.
 
Aux manifestations violentes d’islamistes la semaine dernière, les défenseurs de la laïcité ont répondu par un défilé dimanche dans le centre-ville de Tunis.
 
« Si les islamistes gagnent les élections, ce sera une catastrophe », dit Saouad Laiouni, diplômé en science politique rencontré dans un café d’Al Manar, près du centre-ville.
 
« Ils vont arrêter les festivals et fermer les hôtels », s’inquiète Laiouni.
 
La crainte d’une radicalisation de part et d’autre est réelle mais une grande partie de l’opinion tunisienne s’oppose aux salafistes. Ces derniers se font entendre mais ils ne seraient que quelques dizaines de milliers dans le pays.
 
L’islam plus modéré d’Ennahda est bien plus populaire et le parti a affiché sa différence avec les salafistes en condamnant les manifestations de la semaine passée.
 
La Turquie lui sert d’exemple. Depuis la révolution, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, et son Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, sont venus assurer à la Tunisie que l’islam était soluble dans la démocratie.
 
Le modèle turc plait aux Tunisiens, qui veulent pouvoir exprimer leur foi librement tout en maintenant leur pays dans la modernité.
 
« Aujourd’hui, on peut pratiquer notre religion sans crainte. Mais ça ne m’empêche pas de continuer à vivre comme avant, sans peur ni honte », témoigne Houda, employée d’un centre d’appels tunisois qui a commencé à porter le hidjab après la révolution.
 
« La nouvelle Tunisie doit être ouverte à tous, sans exception pour quelque raison que ce soit. »
 
Clément Guillou pour le service français
 

 


Tunisie : Nejib Chebbi optimiste sur les chances de son parti


S’agissant de la dernière ligne droite dans la campagne électorale pour le scrutin du 23 Octobre, et le PDP vient d’organiser un meeting dans un hôtel de Gammarth. Au-delà d’un rassemblement, ce fut plutôt l’occasion de voir du beau monde, parmi le gratin de la société, un parterre de figures et de personnages bien connus dans les milieux culturels, artistiques, sportifs, ainsi que dans le monde des affaires venus tous adhérer aux activités du PDP et soutenir sa marche vers l’Assemblée constituante. La date historique du 23 octobre constitue une véritable déviation vers d’autres horizons, meilleurs et enchanteurs, pour un pays qui s’est débarrassé du joug, du despotisme et de la tyrannie sous lesquels il suffoquait depuis près d’un quart de siècle. Fidèles à une tradition désormais bien établie, le leader du Parti, Ahmed Nejib Chebbi, et sa Secrétaire générale, Maya Jribi, ont tenu le haut de la scène, après avoir été accueillis par une longue, interminable ovation. Prenant le relais de l’animateur du meeting, Iyed Dahmani, lui-même tête de liste de la circonscription de Siliana, le fondateur du Parti, Ahmed Nejib Chebbi, était le premier à prendre la parole pour un speech plein d’optimisme. Il est venu, en tout cas, assurer et rassurer à la fois, voire dissiper les craintes qu’auraient pu nourrir les adhérents, partisans et sympathisants du PDP, en parlant d’abord de la situation à l’heure actuelle : « A quelques jours de la clôture de cette campagne électorale, on peut dire que tout se passe bien. La campagne se déroule en effet dans les meilleures conditions, ce qui ne peut que nous réjouir et nous pousser à croire que le moment que beaucoup de gens appréhendaient se déroulera sans la moindre anicroche. On a certes remarqué une certaine hésitation chez l’électeur, embrouillé par le nombre des partis et le nivellement vers le bas auquel on assiste, mais tout finira par rentrer dans l’ordre. Nous avons en effet effectué d’innombrables visites, dans les quatre coins du territoire national, et nous avons constaté que nos concitoyens ont hâte de se trouver dans les isoloirs, pour effectuer leur choix, en toute liberté et dans une ambiance imprégnée de démocratie. Cette démocratie qui nous ouvre aujourd’hui toutes grandes les portes vers la dignité. Je suis par ailleurs convaincu que nous sommes parvenus à rallier des milliers et des milliers de partisans à travers nos tournées, qui nous ont permis de toucher la majorité des régions où sont implantés nos bureaux, non seulement dans les grandes villes, mais également, et surtout, au fond des petites agglomérations qui étaient il n’y a pas longtemps marginalisées et tout aussi défavorisées. Dans ce même ordre d’idée, nous avons pu enregistrer avec satisfaction la venue de bon nombre de cadres, venus consolider et renforcer les rangs du Parti. Aussi, puis-je vous dire que je demeure tout à fait persuadé que nous marchons résolument vers la victoire. Rien ne sera toutefois acquis avec l’aisance et la facilité que beaucoup peuvent imaginer, mais simplement en continuant de faire preuve de solidarité et surtout en se fiant au programme conçu par le PDP ». Me Chebbi devait conclure son intervention par l’annonce « d’une alliance avec les forces centristes, à l’instar du PDM, Ettakatol et Afek Tounes ». Sans manquer non plus de faire un détour afin de « dénoncer une nouvelle fois toute sorte de violence ». Voilà, le mot est lâché. Plutôt un maître-mot, entendez la victoire, qui revenait tel un leitmotiv, puisque repris également par la Secrétaire générale, Maya Jribi, qui a pris ensuite la parole, évoquant notamment « La longue et harassante marche effectuée par le PDP, avant d’en arriver là, à ce stade de la liberté et de la dignité. Une ère nouvelle s’ouvre devant ce peuple qui a tant souffert, devait-elle assurer, mais un peuple parvenant en fin de compte à bouleverser l’échiquier politique de toute une région, puisque donnant l’exemple et jouant le rôle de catalyseur. On ne peut que se sentir fiers, aujourd’hui, au moment où nous abordons cette phase cruciale, mais annonciatrice a priori de lendemains meilleurs. Ce qui est sûr, c’est que le PDP poursuivra sa marche en avant pour garantir un avenir où tout un chacun se sentira maître de son destin, de ses choix et de ses convictions ». Source: « Espace Manager » Le 19-10-2011 Lien:http://www.espacemanager.com/politique/tunisie-nejib-chebbi-optimiste-sur-les-chances-de-son-parti.html  



Kapitalis : Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer en politique ? Elie Trabelsi : Je suis un jeune Tunisien soucieux de l’avenir de mon pays comme tous mes compatriotes. Je pense que je pourrai contribuer à cet avenir par mes idées et mon énergie. J’aspire à une Tunisie moderne démocratique, qui garantit la dignité et le progrès à tous ses citoyens sans distinction. Et pourquoi maintenant ? La révolution du 14 Janvier m’a permis de m’engager librement en politique sans aucun complexe. L’importance de l’étape m’a aussi décidé à m’engager maintenant en politique. Je suis candidat à la constituante pour bâtir ensemble notre avenir et défendre les valeurs et les acquis non négociables de la Tunisie des bâtisseurs et des fondateurs de l’Etat moderne. Comment vous positionnez-vous sur la scène politique ? La liste dans laquelle je me présente est indépendante, dans le sens où nous ne sommes membres d’aucun parti. Nous sommes soutenus néanmoins par quatre partis (Al Watan, L’Avenir, L’Initiative, et le Parti réformateur destourien) avec lesquels nous partageons une même vision moderne et centriste d’une Tunisie attachée à son identité et ouverte aux apports de la civilisation humaine . Parlez-nous de votre liste, ses membres, son programme ? Nous présentons une liste jeune, avec une moyenne d’âge d e 30 ans. Nous pensons donner la fraîcheur et l’impulsion nécessaires dont la Tunisie a besoin dans cette nouvelle phase. Notre liste est composée de deux femmes et de trois hommes, issus de milieux divers, deux sont natifs du Sahel, deux du Sud tunisien et un de Tunis. Je suis le second Tunisien de confession juive à se présenter pour les élections d’une assemblée constituante après Jacob Lellouche. Ce mélange d’horizons et cette diversité font notre force pour une Tunisie unie et tolérante. Concernant notre programme, je me contenterai ici de vous présenter ses 3 axes prioritaires : – Un régime semi-présidentiel qui garantit la stabilité politique et la continuité de l’État, avec un gouvernement qui représente la majorité parlementaire et qui est responsable devant le parlement ; un président de la république garant de l’indépendance de la nation, de la politique étrangère et de la défense nationale, une justice libre et indépendante, un système efficace et indépendant de lutte contre la corruption et une cour constitutionnelle qui veille au respect de notre loi fondamentale. – Promotion de l’investissement privé et public comme premier levier de lutte contre le chômage et de développement régional afin d’assurer la dignité et le travail à chacun de nos concitoyens. Nous mettrons en œuvre des mécanismes encourageant notamment l’implication des Tunisiens à l’étranger dans l’économie : ils pourront par exemple investir dans un fonds qui leur est dédié et qui finance les projets en Tunisie et leur verse les bénéfices dans les pays de résidence. – Renforcement des relations économiques et politiques avec les pays de notre voisinage (Maghreb, Afrique, Pays arabes, Euro-Méditerranée) et étendre les liens aux blocs économiques et politiques émergents (Amérique latine, Asie pacifique) dans l’objectif de multiplier les opportunités d’investissement en Tunisie et de trouver de nouveaux débouchés à nos produits tunisiens, pour une économie nationale plus solide et moins dépendante du seul partenaire européen. Quelle place pour les minorités, religieuses et autres, dans la Tunisie nouvelle ? Quels messages espérez-vous porter à la Constituante ? Je pense que chaque minorité religieuse a le droit d’exister et de s’exprimer en Tunisie. En tant que Tunisien de confession juive, je demande à ce qu’on apprenne à l’école comment les juifs, arabes et chrétiens vivaient ensemble dans le passé avant que les vicissitudes de l’Histoire ne s’en mêlent. Nous regrettons que quelques partis politiques ont profité de l’amalgame juif/sioniste pour faire leur campagne et diffuser la haine contre nous même dans les médias. Nous défendons une Tunisie plurielle et multiculturelle. Cela est valable pour les Tunisiens de confession juive et pour toutes les minorités religieuses, ethniques, culturelles ou autres Source: « Kapitalis » Le 19-10-2011 Lien:http://kapitalis.com/fokus/62-national/6406-tunisie-elie-trabelsi-second-candidat-juif-a-la-constituante-tunisienne-.html

 


L’information “made in Tunis”


 
Sur la Toile, une équipe de jeunes traduit l’actualité tunisienne pour la diffuser en langue anglaise. Une première dans ce pays arabe traditionnellement francophone.
18.10.2011 |  John Thorne | The National
 
Il est 9 heures. Au bureau de Tunisia Live, un nouveau site d’actualités tunisien, le rédacteur Rabii Kalboussi en est à la moitié de son premier article de la journée. Il est assis à une table avec cinq autres journalistes, qui sélectionnent des articles dans d’autres médias locaux. « Mon premier papier d’aujourd’hui […] porte sur une conférence sur le processus électoral, dit-il. Je lis l’article, puis je le traduis de l’arabe et je le reformule en tenant compte de l’audience anglophone de Tunisia Live. »Rabii, 23 ans, et ses collègues sont jeunes, inexpérimentés et ont un budget très serré. Mais, comme toute la première génération de journalistes tunisiens d’après la dictature, ils sont pleins d’enthousiasme.
Tunisia Live, le projet de Zied Mhirsi – un médecin de 33 ans reconverti dans les médias – et de ses collègues est le seul organisme d’information à offrir une couverture de l’actualité locale en anglais à une audience internationale. Comme cette entreprise naissante a besoin de fonds, elle propose également des services de traduction, de logistique et de conseil aux reporters étrangers, ce qui lui apporte des liquidités tout en permettant aux rédacteurs de se former auprès de journalistes chevronnés.
Zied, qui parle couramment l’anglais et a passé quatre ans à étudier et à enseigner à l’université de Washington à Seattle, a été happé dans le tourbillon de médias étrangers qui s’est abattu sur la Tunisie après le départ de Zine El-Abidine Ben Ali, le 14 janvier. Après des semaines passées à aider les journalistes étrangers à se repérer dans le pays, il s’est rendu compte que les Tunisiens n’écrivaient pas l’anglais. « J’étais sensible au problème de la communication en anglais, car j’avais toujours eu le sentiment que mon pays était isolé », observe-t-il. En avril dernier, Zied fonde Tunisia Live, avec Youssef Gaiji et Ramla Jaber.
Sadok Ayari, 26 ans, fait partie des premières recrues. Chaque matin dès 7 heures, il passe en revue la presse tunisienne pour trouver des articles à traduire. « Aujourd’hui par exemple, la principale actualité est une formation aux droits de l’homme destinée à la police, explique-t-il. Pendant des années, les forces de l’ordre n’avaient pas la moindre notion de ce qu’étaient les droits de l’homme. A présent, elles s’y intéressent. Nous ne sommes pas habitués à cela. » Pendant ce temps, Rabii peaufine son article sur le processus électoral et commence à rassembler des informations sur Hizb Ettahrir, un parti islamiste radical. « Dans l’avenir, j’aimerais faire le travail d’une agence de presse, confie-t-il. Appeler les gens, assister à des conférences et à des événements – devenir une source d’informations. »
Selon Zied, c’est surtout l’expérience pratique qui manque aux jeunes rédacteurs de Tunisia Live. « Ils sont passionnés, ils ne comptent pas leurs heures, mais ils ont besoin d’une formation. » Ce problème a été en partie résolu par le service d’assistance aux médias étrangers. « J’ai commencé à faire le travail de ‘fixeur’ avant de venir ici », raconte Asma Ghribi, une journaliste diplômée en études culturelles qui a travaillé pour le site Al-JaziraEnglish après la révolution. Depuis son arrivée àTunisia Live, en avril dernier, Asma travaille de plus en plus sur des vidéo-reportages en anglais, tout en continuant à accompagner les médias étrangers, qui forment la clientèle de base du site. « Quand vous êtes fixeur, vous devez écouter ce que veulent les journalistes et obéir, explique-t-elle. En étant reporter pour Tunisia Live, je suis mon propre maître. C’est le meilleur côté de la chose. On prend conscience des privilèges du métier de journaliste. »
Asma est assise à une table avec Sadok et leur collègue Malak Somai, 26 ans. Les trois journalistes finalisent la rédaction du texte trilingue d’une vidéo invitant les internautes à sélectionner des questions pour une émission d’interview politique. « Il faudrait quelque chose d’impératif », avance Sadok, alors qu’ils sont en train de formuler des phrases en arabe tunisien. « Et si on disait ‘Choisissez les questions que vous voulez poser’? » « Non, ça ne passe pas bien, répond Asma. Pourquoi pas ‘Choisissez les questions que vous souhaitez’? » Ils tombent finalement d’accord sur « Votez pour les questions de votre choix ». Ils évoquent ensuite les événements du 14 janvier. Sadok se souvient d’une nuit étoilée. « Une belle nuit pour une révolution », commente-t-il.
Zied explique que Tunisia Live a été fondé pour recueillir des informations sur les effets de la révolution tunisienne – dont cette vague de liberté d’expression qui a rendu ce type de site réalisable. Le travail et la passion suffiront-ils à rendre l’opération rentable ? « C’est un saut dans l’inconnu, reconnaît Zied. Nous poursuivrons notre activité aussi longtemps qu’elle sera viable. Si un jour elle ne l’est plus, cela aura tout de même été une belle aventure. »
 
(Source: courrier international le 18 octobre 2011)
 
 


 

Hamadi Jebali : ‘L »essentiel est de respecter les libertés »


LEMONDE.FR 18.10.11 | 17h51

Pati : Si votre parti remporte les élections, la Tunisie va-t-elle devenir un pays islamique ?

Si on remporte les élections, la Tunisie ne sera pas un pays islamique, elle sera un pays démocratique. C’est-à-dire que nous allons respecter les fondements d’un Etat de droit où toutes les libertés seront respectées, la volonté de notre peuple aussi, à travers des élections libres et transparentes.

Il y aura l’indépendance des trois pouvoirs : l’exécutif, législatif et la magistrature, liberté d’opinions et de culte. Ces libertés seront absolument garanties. Et de cette façon, peu importe pour moi l’appellation. Ce sont les fondements de l’Etat démocratique.

Lola : Quel est selon vous le rapport entre politique et religion ?

Pour nous, il y a respect de la vie politique, comme je l’ai dit. Il n’y a aucune ingérence du religieux dans la vie politique. Le religieux, c’est-à-dire les croyances, les libertés, le culte, est l’affaire de la société tout entière. Notre principe : nulle contrainte dans la religion.

Massinissa : Selon vous, le Tunisien est-il plus près de l’Italien ou de l’Irakien ?

Les Tunisiens ont leur personnalité, leurs réalités, leur identité, leurs références. Mais ils sont toujours ouverts au brassage des sociétés, et surtout, avec les environs tout proches avec leur tête, l’environnement européen. Certainement, on a une histoire commune avec Rome, puisque Rome était un empire. L’appartenance arabe nous unit à l’Irak. Mais nous sommes unis avec l’Italie aussi, dans des relations de culture et de voisinage.

Ogareff : Pensez-vous que la femme et l’homme soient égaux et doivent bénéficier des mêmes droits dans absolument tous les domaines ?

Certainement, et sans équivoque. Je crois que la société tunisienne est arrivée à un niveau culturel et social où la femme occupe une place privilégiée que nous comptons, à Ennahda, renforcer et aller plus loin dans les acquis de la femme.

Ogareff : Pensez-vous que l’adultère doit être sanctionné ? Si oui, comment ? L’adultère féminin est-il, selon vous, plus grave que l’adultère masculin ?

Nous n’allons pas changer les lois actuelles, au moins pour Ennahda. Nous pensons que ce n’est pas une question de sanction, mais une question tout d’abord d’éducation et de civisme.

Lola : Les citoyens tunisiens non musulmans ne sont-ils pas de seconde zone selon vous ?

Pas du tout. Notre conception de l’Etat est tout d’abord un Etat de citoyenneté, c’est-à-dire qu’elle considère que tous les citoyens tunisiens, musulmans, juifs ou chrétiens, sont des citoyens égaux en droits et en devoirs.

Vincent Arturo : Etes-vous pour une loi contre le blasphème ?

Pas du tout. Nous n’allons pas changer les lois sur cette question. Je répète qu’il n’est pas question detraiter les phénomènes sociaux par des sanctions uniquement.

Lola : Quel regard portez-vous sur les grandes théocraties islamiques ?

Je n’ai pas de regard sur ces Etats. Je pars du respect des types de société à condition qu’ils soient choisis démocratiquement. Et ce choix est de la responsabilité des peuples saoudien, iranien ou tout autre.

Re4Qube : Soutenez-vous les récentes manifestations survenues en Tunisie suite à la diffusion dePersepolis sur l’une des chaînes de télévision du pays ?

Pour nous, l’essentiel est de respecter les libertés. Toutes les libertés d’expression de tout genre. Mais nous sommes aussi pour le respect des peuples d’accepter ou refuser ces manifestations culturelles, films ou autres, y compris la liberté de manifestation dans le cadre du respect d’autrui et si ces manifestations sont pacifiques.

Grifo : Toujours à propos de Persepolis, votre parti a déclaré que la décision de la TV Nessma de projeter le film était une provocation. Vous ne pensez pas que, au nom de la liberté d’expression, fondamentale à toute démocratie moderne, c’est le choix de chaque citoyen d’avoir accès et de regarder ce qu’il veut, ceux qui se sentent offensés par un film étant libres de ne pas le regarder ?

Nous sommes pour cette liberté de choix, d’expression, et nous sommes aussi pour cette même liberté de manifester dans le cadre de la loi. Quant à cette projection, l’essentiel est que toutes les libertés soient respectées : liberté d’accepter, et liberté de refuser ce genre de films ou tout autre.

Jean Pierre Ryf : Comment vous positionnez-vous par rapport au salafisme ?

On respecte toutes les idées à condition qu’elles soient dans le cadre des libertés et dans le cadre aussi de la démocratie, c’est-à-dire en dehors de toute action brutale ou armée. Si ces conditions sont réunies, les salafistes, comme tous les autres courants, doivent trouver leur place dans notre société. Et c’est au peuple de se prononcer librement sur tous ces partis ou ces mouvements.

Mohamed : Pourquoi dans votre programme électoral, en 365 points, il n’est jamais fait allusion au code du statut personnel ?

Si, on y a fait allusion à plusieurs reprises. Peut-être pas sous ce titre, mais nous avons plusieurs chapitres sur la famille et la femme, les acquis sociaux de notre société, et je pense que nous avons précisé clairement nos positions sur ce problème.

Khalil : Je suis curieux desavoir quel plan d’action Ennahda compte mettre en place pour créer du travail et consolider des liens économiques avec l’Europe.

Nous avons deux priorités actuellement : l’emploi, et ce problème sera résolu en deux ou trois étapes, c’est-à-dire à court terme, pendant la première année, l’année de transition. Nous allons tout d’abord consolider les mesures prises par le gouvernement actuel : les subventions accordées aux jeunes chômeurs, surtout les chômeurs diplômés, ceux qui ont des titres universitaires. Nous allons conserver cette subvention, actuellement de 200 dinars et même plus. Nous allons élargir les bénéficiaires. Mais nous allons centrer notre programme sur la formation de ces jeunes sur des filières où les demandes sont réelles, comme les technologies nouvelles, et cela passe par la création de centres de formation pour répondre à ces demandes. Cela passe aussi par une injection d’argent dans les investissements à court terme, surtout dans les micro-projets, les petites et moyennes entreprises. Tout cela pour absorber au maximum ces jeunes chômeurs.

Et à moyen terme, nous agirons sur des plans de développement régional, surtout dans les régions déshéritées, et dans ce domaine, nous comptons sur l’appui de nos amis, notamment européens, pour créer des postes de travail et par là commencer à résoudre le problème de l’immigration clandestine qui représente un drame humanitaire et social dans notre pays et dans les pays européens.

Enfin, à long terme, par une autre conception du modèle de développement, qui sera, j’espère, élaborée très prochainement. Ce sujet est très vaste pour en parler en quelques minutes. Vous pouvez consulter notre programme pour en savoir plus.

Romain : Pour Ennahda, l’islam implique-t-il plutôt une économie socialiste ou libérale ?

Je crois que c’est un modèle d’économie intermédiaire, c’est-à-dire respecter le libre choix et la liberté du marché, de la propriété individuelle, l’Etat conservant son rôle de modérateur, surtout dans les secteurs stratégiques.

Mohamed : L’actuel 1er article de la Constitution de 1959 stipule que « la Tunisie est un pays souverain, dont le régime est la République, la langue l’arabe, et qui a comme religion l’islam ». Comptez-vous lechanger ou l’amender en totalité ou en partie ? Si c’est le cas, quelle en sera la teneur ?

Je crois que l’article 1er de la Constitution a l’aval de tous les Tunisiens, donc c’est un dénominateur commun et un article d’équilibre dans la société. Tout en précisant que si la religion d’Etat est l’islam ne veut pasdire que les autres croyances vont être considérées comme citoyens de deuxième ordre et que notre conception de l’Etat, je le répète, c’est un Etat neutre envers les religions, un Etat de droit et de citoyenneté : tous les citoyens doiventêtre traités comme égaux en Tunisie.

Patrice : La loi, et notamment la loi pénale, restera-t-elle laïque et ne connaîtra-t-elle aucun changement ?

Je ne sais pas ce que veut dire« laïque », mais elle restera en vigueur, telle qu’elle est. Pour nous, il n’y aura pas de changement.

5alifa : Je voudrais savoir quelle est votre position par rapport à l’interdiction du bourqa/niqab ?

Pour nous, il n’y a ni encouragement ni interdiction. Nous considérons que c’est une affaire personnelle et de liberté individuelle.

18 juin : Un certain nombre de Franco-Tunisiens se prononcent apparemment en faveur de vos idées, il semble de fait qu’ils n’aient plus leur place en France, allez-vous les reprendre ?

C’est là aussi une décision personnelle. Je crois que la France et les sociétés européennes ont traité ces Tunisiens comme des citoyens égaux et qu’une bonne partie y a trouvé l’asile politique. Nous avons le devoir de les saluer et de les remercier, et je pense aussi que ces sociétés sont des sociétés de droit qui ont respecté et respectent nos citoyens à tous les niveaux.

Dans ces conditions, le retour en Tunisie est un choix personnel en dehors de tout aspect confessionnel ou politique. Ils seront toujours les bienvenus pourcontribuer au développement de leur pays.

Re4Qube : A quel degré et de quelle manière la religion influe-t-elle sur votre programme politique ?

La religion n’a pas d’influence directe sur notre programme politique, sauf dans la référence aux valeurs que je considère comme universelles, c’est-à-dire les valeurs de liberté, des droits de l’homme et de démocratie qu’Ennahda considère comme principes, et même comme l’essence de l’islam.

5alifa : Cela signifie-t-il que vous permettrez la vente d’alcool ou le non-jeûne en public lors du ramadan ?

Ce problème doit être traité dans deux cadres : le cadre des libertés individuelles et celui du respect des valeurs de la société. On n’a pas le droit de s’immiscer dans les affaires personnelles, mais tout le monde a le devoir de respecter le consensus et l’identité nationaux.

Iep : Qu’est ce qu’un « parti islamiste » selon vous ?

Ennahda, à mon avis, n’est pas un parti islamiste. D’ailleurs cette appellation ne me dit rien du tout. Nous sommes un parti politique et civil, c’est-à-dire qu’il n’est pas théocratique, dans le sens que notre devoir est de proposer à notre peuple notre programme dans tous les domaines, et que nous voulons que les gens nous choisissent ou nous rejettent en fonction de ce programme. Pas comme étant religieux ou pas religieux.

Postittt : Si votre parti remporte les élections, pouvez-vous garantir le principe fondamental de la laicité de l’Etat ?

Nous garantissons l’Etat de droit et de citoyenneté. C’est ce que nous comptons faire, et c’est ce qui nous intéresse. Si laïcité veut dire respect des libertés, pouvoir du peuple, respect de son jugement, si cela s’appelle Etat laïque, à ce moment-là, tant mieux.

Iep : Si vous êtes élu, accepterez-vous la liberté de tous les cultes ?

Absolument. Nous rappelons, pour ceux qui ne le savent pas, que l’islam oblige ses croyants au respect de toutes les religions, et considère même que ce respect est un des fondements de la religion.

Erdogan : Etes-vous (Ennahda) pour la reconnaissance et la normalisation des relations diplomatiques entre la Tunisie et Israël ?

Sur cette question, nous sommes très clairs : si Israël accepte le droit des Palestiniens à la création d’un Etat démocratique sur les territoires reconnus par les accords internationaux, y compris une partie de Jérusalem comme capitale, et si les Palestiniens et les Israéliens tombent d’accord, nous sommes, à Ennahda et en Tunisie, pour appuyer, et même garantir, cet accord.

Jean : Accepteriez-vous que des portraits de Dieu ou du Prophète soient réalisés et publiés en Tunisie, pour quelque utilisation que ce soit, au nom de la liberté d’expression ?

Je crois que c’est plutôt une provocation qu’une liberté d’expression, malheureusement. Et je me demande à quoi vont servir ces provocations, si cela entre vraiment dans le domaine des libertés d’expression ou bien dans celui de la provocation. Surtout en ce moment où toute la Tunisie se prépare au jour crucial, le 23 octobre, dont tout le monde espère qu’il se passera dans le calme.

Erdogan : Quelles sont les sources de financements externes du parti Ennahda ?

Nous n’avons pas et n’avons pas besoin de source extérieure de financement. Je rappelle que le parti Ennahda est un parti populaire, donc les cotisations de nos adhérents, qui sont d’ailleurs en Tunisie et à l’étranger, nous suffisent largement. Nous n’avons donc pas besoin de financement extérieur, et n’en avons pas le droit.

Bedad: Il est souvent dit que l’AKP vous aidait ?

Personne ne nous aide financièrement. C’est vrai que nous avons des relations avec la Turquie, et avec beaucoup d’autres, mais cela reste sur les plans politique, culturel et autres, et n’a rien à voir avec le plan financier.

Guillaume : Avez-vous des « mentors spirituels » en politique, des modèles ?

Non, nous n’avons pas de modèle figé. Nous n’avons pas non plus d’expérience à exporter. Mais nous échangeons avec tout le monde l’expérience et les intérêts mutuels.

Guest : Ennahda reconnaît-il le droit d’être athée ?

Absolument. Et je vous fais savoir que pour adhérer à Ennahda, il n’est pas nécessaire d’être croyant ou pratiquant, sauf qu’il faut respecter le règlement intérieur et les principes de Ennahda. Le port du voile n’est pas non plus une condition pour l’adhésion à Ennahda.

Manuel : Un homosexuel peut-iladhérer à votre parti ?

Oui, s’il respecte le règlement et les principes de Ennahda. Nous n’allons pas intervenir dans ses actes personnels, mais il doit respecter aussi nos principes, qui sont contre ses agissements. Homosexuels ou autres.

Lola : Approuvez-vous les sanctions existantes en Tunisie contre les homosexuels ? Quelles sanctions souhaitez-vousmettre en place pourpunir les homosexuels ?

Il n’y a pas de sanctions propres aux homosexuels. Il y a des lois pénales que tout le monde doit respecter.

Je crois que ce problème est traité dans la loi tunisienne. Ce n’est pas notre priorité maintenant de chercher des sanctions pour ces problèmes, que je considère comme secondaires dans notre société.

Mohsen : Pour vous, Internet devrait-il être contrôlée ? Et les sites « djihadistes » et « extrémistes » devraient-ils être censurés ou pas ?

Non, pas du tout. Aucun site ne doitêtre censuré. C’est aux citoyens de choisir de regarder ou non, comme à Nessma, mais si une projection tombe sous le coup de la loi, c’est une autre question.

Chat modéré par Domitille Hazard et Isabelle Mandraud
(Source: “Lemonde.fr” le 18 octobre 2011)


 

Ne ratons pas notre rendez vous avec l’Histoire : votons massivement


 

 

 

 

Avec l’approche de la date fatidique du 23 octobre, date de la votation des citoyens tunisiens en vue de se doter d’une constitution conforme à ses aspirations , l’excitation et la tension ne font que monter.

Certains, croyant peut être bien faire, ont remis sur la scène publique des débats d’essence identitaire. Est ce bien raisonnable ?Peut ‘on espérer faire évoluer le débat public en se permettant de s’attaquer au sacré ?

 

Les pseudos laïcs en auront pour leurs frais.

 

Non seulement ils ont montré leur vrai visage, un visage anti religieux et irrespectueux des dogmes théologiques admis par la majorité des tunisiens.

 

Ils ont aussi permis à la population Tunisienne de se mobiliser pour faire entendre sa foi et sa voix.

Il n’est pas question de remettre en cause l’identité arabo-musulmane de la nation Tunisienne.

 

Une autre conséquence du glissement du débat public est le caractère désormais passionnel. Est ce bien raisonnable ?

 

Les Identités meurtries n’assainissent pas le débat public. Ellesservent les intérêts des extrémistes de tous bords.

 

Ces minorités agissantes déplacent le débat public dans l’espoirde susciter un vote mû par la peur et la vengeance afin de récolter plus de voix et peser plus lourd sur la scène publique.

 

Ne leur donnons pas cette chance

 

Posons-nous les vraies questions et évaluons les uns et les autres sur base de leurs programmes et de leurs histoires.

 

L’Histoire, c’est la mémoire du peuple, c’est aussi une promesse d’avenir car celui qui a méfait dans un passé pas très lointain aura bien du mal à se défaire de ses mauvaises pratiques.

 

Pour moi, rompre avec le passé dictatorial de la Tunisie passe nécessairement par la mise au ban du système présidentiel, la réforme du système judiciaire, la remise en cause de la politique de privatisation des fleurons de l’économie nationale et la décentralisation des pouvoirs.

 

Le système présidentiel :

 

Nous n’avons que faire d’un père de la nation quinous prend par la main et nous indique le bon chemin.

Nous sommes majeurs et vaccinés. Ça suffit.

 

Le futur président, qu’il soit élu au suffrage universel ou par le parlement doit avoir un mandat assez long, entre cinq et sept ans,et non renouvelable afin de stimuler le renouvellement de la classe politique et le préserver des manœuvres politiciennes pour durer plus longtemps que prévu.

 

Il peut être démis de sa fonction en cas de faute grave suite à un vote sanction à une majorité de 75% des parlementaires.

Cette exigence permettra une plus grande stabilité des institutions et donnera au président la possibilité d’exercer ses prérogatives dans la sérénité.

 

Il devra notamment nommer un formateur issu du parti politique qui a obtenu le plus de sièges et lui demander de constituer une majorité en vue de former un gouvernement.

C’est seulement suite à l’échec de ce dernier que le président pourra nommer un second formateur issu du second parti en importance.

Nous respecterons ainsi l’issue des urnes et nous éviterons les alliances contre natures.

 

 

La réforme du système judiciaire :

 

Un autre enjeu majeur de ces élections est la mise en place d’un système judiciaire qui respecte strictement le principe de séparation des pouvoirs et notamment la séparation entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judicaire.

 

La Tunisie serait bien inspiré d’étudier le système des Etats Unis en la matière. Il a l’avantage de séparer clairement le pouvoir judiciaire de l’exécutif ce qui garantit une plus grande transparence et réduit les interférences du gouvernement via le ministère de la justice.

 

 

La mise en place d’un tissu économique capable de répondre aux besoins vitaux des tunisiens.

 

Les tunisiens se sont révoltés massivement contre le pouvoir corrompu de Ben Ali qui avait confisqué les libertés publiques sous prétexte de leur garantir le pain quotidien.

Pour finir, le pain était de plus en plus amer et de plus en plus restreint

 

Les entreprises publiques profitables ont été vendues à des proches du régime à des conditions suspectes ce qui a pour conséquence d’appauvrir la collectivité au profit de quelques privilégiés.

 

Il est hors de question d’admettre le principe de la privatisation des bénéfices et la socialisation des pertes.

 

Il faut revoir le processus de privatisation qui a eu lieu et nationaliser si nécessaire les entreprises de grande utilité pour la Nation. Je pense notamment au secteur des banques et des assurances qui génèrent des profits conséquents.

 

 

 

La décentralisation des pouvoirs :

 

Les élus défendront les intérêts socio-économiques de leurs électeurs.

 

Aussi longtemps que les décisions sont prises par les pouvoirs centraux, elles seront en décalage par rapport aux besoins locaux, aussi il faut réduire les distances entre les citoyens et les pouvoirs publics pour mieux responsabiliser les élus et mieux servir les citoyens.

 

Ce 23 octobre mobilisons nous et votons en connaissance de cause

 

Ne laissons pasla peur ou la haine nous dicter nos comportements

 

Votons massivement et votons utile pour que notre voix compte effectivement

 

Votons pour la renaissance de notre Nation.

 

 

Aida BOUCHADAKH

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