20 janvier 2012

11 ème année,N°4222 du 20.01.2012
archives : www.tunisnews.net


Dr Mahmoud BEN AMMAR: « Quand on n’a pas l’habitude del’encens. »

Le Point: « Tunis Connection » lève le voile sur les réseaux franco-tunisiens

Tunisia IT: La lingerie Lejaby entièrement fabriquée en Tunisie

Le Point: Tunisie : Les salafistes font-ils la loi à Sejnane ?

Investir en Tunisie: Tunisie : le gouverneur de la BCT invité à « Dégager » !

WMC: Tunisie : 2011, une année à oublier en matière d’investissement et de création d’emplois

Maghreb Emergent: Tunisie – Le secteur du textile-habillement a bien vécu l’année de la révolution de jasmin

Open Democracy: Tunisia: the power of example

NPR: Report: Arab Spring Spurs Democracy Hopes

Tunisia Live: Tunisian Dinar Devalued Amidst Persistent Economic Turbulence


« Quand on n’a pas l’habitude del’encens. »


L’homme, qui se trouve à poil, dès la descente de l’incubateur maternel, est sujetdans la famille, de toutes les attentions. Et pour commencer, affublé de lacouche culotte, il apprend, en bon primate, à reconnaitre les siens. Au bout de quelque temps,démarre l’apprentissage encadré. Et là, la comprenette se construit fatalement,à la hauteur des capacités du maitre. Point n’est place au miracle ! Il va sans dire, que le poidsde la charge dépend, non seulement du Quotient Intellectuel(QI)de l’éducateur, mais également des latitudes d’exercice,que lui dégage l’entourage culturel, social, économique et surtout politique. Naturellement, on ne peut attendre d’un écrasé sous la botte d’unetyrannie, un quelconque rendement, semblable ou comparable à celui d’un zig,évoluant sous les tropiques d’une démocratie. Ainsi, un suédois voyant le jour etgrandissant au Burkina Faso, ne peut qu’être culturellement et structurellementburkinabé. De même, un tunisien né en Belgique, ne verrait jamais le bout dutunnel, s’il s’aventurait dans le pays de ses parents, à l’époque encorerécente, de l’onagre « BENAVI », ou du « CombattantSuprême » et prédécesseur BOURGUIBA, désormais équestre posthume, lui quin’a jamais dans sa vie, enfourché un équidé. Vint alors le 14 Janvier 2011,et la fuite du baudet en chef n°2. Le n°1, faut-il encore le ressasser, étanttoujours le logo de notre auguste cavalier : 1,58m, de la ciboule auxpieds. Il s’git de l’inespérée Révolution tunisienne, aurore par ailleurs,du « printemps arabe.» Inespérée, parce que jamais depuis l’apparitiond’une existence consciente, sur le globe, il n’y eut une telle volonté àl’affranchissement, parmi les vaincus des Croisades. Le match n’étant plus en faveur desCroisés : longtemps maitres du monde et ses esclaves, ils se retrouventdésormais sous la conjugaison de la « mondiale » crisesocio-économique, d’un coté, et la révolte des opprimés, de l’autre. Victimesd’une légendaire et séculaire stratégie hautaine ! Les Thuriféraires que l’Occident a toujoursinstallé et entretenu, telles des sangsues, sur le cou de la plèbearabo-musulmane, commencent donc à déguerpir de nos contrées. Fesses au soleil, exposées au bronzage,prière de ramasser strings et bling-bling. L’heure est dorénavant au respectmutuel…à la construction d’un chantier universel commun, dans lequel il y aura de la placepour toute l’humanité. D’égal à égal ! Comme Tsunamis, les révolutions arabes nepeuvent échapper à la règle. A chaque tremblement de terre, après la principalesecousse tellurique, des répliques se succèdent jusqu’à ce que stabilitégéologique advienne. En Tunisie, on en est là actuellement, vers la stabilité,inchallah ! L’énorme chantier, laissé par ZinelabidineBEN ALI qui a tout ruiné, tel un vandale, ne nous fait pas peur. On s’esthabitué à vivre avec rien, et moins que rien. On ne peut perdre davantage quece qu’on a perdu. Pauvreté endémique, tissussocial et familial déchiquetés, psychologie générale disloquée, éducationscolaire, dans les bahuts et universités, détraquée. Et pour l’apothéose, unequalité de soins et couverture sociale à la tête de l’œuvre. On a fini parenvier la Corée du Nord et ses Kim Jong –il et Kim Jong-eun. Une disparité s’observe dans tout ce que l’oncroise actuellement, au moment où les efforts se conjuguent, pour que chacunapporte sa pierre à l’édifice. L’énergie du nouveau pouvoir que les urnesont investi, doit au plus vites’attaquer à réparer les dégâts, pour répondre aux vœux dupeuple tant humilié. Il faut impérativement parer aux causes et origines de la révoltepopulaire ! Par la suite, on s’occupera de croissance pérenne. Cela nécessite : 1) Le dédommagement et l’aide aux familles des morts, blessés etlésés. 2) La réparation, pour des rendus de justice injuste, commis sousclientélisme, favoritisme, corruption, etc. 3) La récupération du flouze envolé avec BEN ALI et consorts. 4) L’activation des mandats d’extradition vers le pays, desmalfrats échappés, afin de les faire juger. 5) Idem pourles « gens d’affaires » du même acabit, chez nous et bien dechez nous. 6) Lancement des programmes de réparation de la justice, de lasécurité intérieure, de l’extérieur, de la santé, de l’éducation et del’information… Parallèlement, si la conjonction des bonnesvolontés est à apprécier, on ne peut permettre l’accès de l’indécence de fauxculs…et autres faux jetons, du nauséabond RCD de BEN ALI et sa 5èmecolonne. Beaucoup de ces créatures, ont infesté des associations, organisationset surtout partis politiques, connus pour leur opiniâtreté contre la dictatureet porteurs, parmi une population affranchie. Le CPR (Congrès Pour laRépublique, plutôt socialiste), ENNAHDHA (d’obédience religieuse) et ETTAKATTOL(droite modérée), pour ne citer que le trio de la « Troïka » coaliséeau pouvoir, sont les principales victimes de l’infiltration. Si les taupes ne sont paspourchassées, elles ne tarderaient pas à faire imploser ce qu’elles auraient pénétré.Les méthodes sont celles des cellules RCD, et avant lui le PSD de BOURGUIBA. Après moi le déluge ! Le 29 Octobre, une semaine à la suite desélections nationales de l’assemblée constituante, j’avais soulevé cette tare,au cours d’une réunion politique, parce que je voyais– et vivait dans– cetteinadéquation. Qu’elle ne fut ma stupéfaction d’entendre, en guise de réponse,que ce n’était pas au programme du jour. Un conseil donc : quand unéboulement, du flanc d’une montagne, est en vue, on peut dormir tranquille surson chemin. C’est clair ? Peu de temps après, tous les tunisiens ont vule résultat : exemple ! Un parachuté, tel un charognard, dans un despartis ci-haut cités, après le 14 Janvier 2011, n’a cessé depuis, le plusindécemment du monde, de claironner partout où il passe, qu’il en est l’un desfondateurs 10 ans auparavant. Il a même poussé la plaisanterie jusqu’à vouloir,tel un Bernard- L’ermite, en chasser le 1er responsable de droitqui, lui par contre, est parmi les bâtisseurs. Je vous renvoie, pour un florilège,au bimensuel « ELKATTOUS », du Jeudi 29 Décembre 2011, édité par unautre membre fondateur. Il s’agit de Slim BOUKHDHIR, membre assidu et « têtebrulée », comme dirait Taoufiq BEN BRIK. Le sorcier a réussi le tour de force, à avoirun siège de député à la constituante, lui qui jurait une courte période avant,qu’il « n’accepterait pas moins que le portefeuille de ministre del’intérieur ». Je dois lui reconnaitre des faits d’arme : 1) Avec sa tête de chiffonnier, il n’a jamais chômé, dans lafomentation de combines pour apparaitre maitre là où il passe. 2) Ignorant la plupart des domaines de la vie de société, il n’ajamais fait que claironner des âneries, genre : « la démocratieest un outil » ou que » l’agriculture est l’avenir du pays »,même là où il n’ya que des hôtels et où la terre ne produirait pas grand chose(voire en mer, où il faudrait faire des labours)…et j’en passe et desmeilleures ! 3) Au Conseil constitutionnel, à chaque prise de parole, il ne faitque demander d’avantage d’oseille, afin d’arriver au même niveau d’émolumentsqu’un ministre (encore ?) C’est devenu une obsession psychosomatique. Jevoudrais remarquer ici, que monsieur le « député » touche, en plusdes 2500 dinars/mois, une retraite respectable. En outre, il est comme sescompères, logé et nourri dans un 5 étoiles, dont la single est d’habitude à 650dinars la nuitée. Idem le transport, en bus dernier cri. Je me demande en quoiun tel quidam peut-il honorer « son parti »et en quoireprésenterait-il la révolution d’un peuple, qui, pendant ce temps se crèveencore la dalle pour survivre ? 4) A chaque fois qu’il rentre à son fief (souvent), au frais de laprincesse, il ne cesse de visiter le bureau régional de « sonparti » (non loin de sa demeure familiale), afin d’inoculer ses récentesignorances(et virus), à des néophytes, pour la plupart n’ayant aucun lien avecle militantisme, ni avec la réelleopposition et ses maitres d’œuvre, mais davantage avec l’indécence,l’ignorance, la bassesse, le manque de respect et d’éducation. D’ailleurs,demandez aux cellules destouriennes de BEN ALI, elles doivent en reconnaitre la majorité…dont : –Uninspecteur de l’enseignement primaire. Un poste jamais offert qu’à un(e) acolytede l’RCD de ZABA (Zinelabidine BEN ALI).Très éduqué d’ailleurs. –Un neveude Mohamed GHANNOUCHI (ex premier sinistre), chef du service bureautique d’unedirection régionale des impôts (avec un certificat en informatique) et patronde compétences lui étant largement supérieures. Beaucoup ont une expérience professionnelle,dépassant de loin la totalité de son âge. D’ailleurs l’UGTT (Union Générale Tunisiennedu Travail) a déposé plainte, auprès du tribunal régional de 1èreinstance, à ce sujet, pour népotisme. –Un médecingénéraliste, fils adoptif d’un magnat mafieux de la place, lui ayant payé ses études,sa villa, sa voiture de luxe, son mariage… Plus la tête des personnels,ouvriers et journaliers travaillant dans ses usines et hôtels, moyennantdes conventions de soins exclusives. Tous les damnés sont condamnés à passerpar son cabinet, pas ailleurs, pour toute maladie. A défaut, aucunremboursement n’est en vue (parune Assurance Groupe intérieure, constituée de fonds conséquents, prélevés sur les « salaires » …)Encore du népotisme, mais aggravé de détournement de fonds. Çà gave ! Toutes cesvoies de faits sont des crimes répréhensibles par la loi. Lesjuges honnêtes connaissent bien ces choses ! Au début, beaucoup dejeunes, parmi les révolutionnaires, se sont investis corps et âme, dans leparti en question, à l’échelle régionale, mais dès la découverte du pot auxroses, ils se sont retirés, amers. Ceci étant, ce ne sont point ces créaturesni leurs méfaits qui me tarabustent, mais plutôt l’inaction de gens qui onttoujours prétendu combattre l’arrivisme et ses apôtres, et qui laissent fairedétruire, ce qu’ils ont toujours prétendu défendre : L’honnêteté de paroleet la conscience professionnelle. Là,c’est la déliquescence délibérée de l’outil de combat, ayantréussi par le passé, contre l’absurde.Contre la dictature ! Un amipsychiatre m’a dit, il ya quelques jours, qu’il était convaincu, que lamajorité de ceux qui ont été torturés dans les geôles de la dictature, nepeuvent plus jamais retrouver l’équilibre psychologique, et que plus les peinesétaient lourdes, plus difficile serait la guérison. J’ai alors tout de suite pensé, à notre troupeau pouvoir : la « Troïka ». Apparemment, il a bien visé, careffectivement, quand j’y pense en observant, je ne comprends absolument pas lelaisser aller chez ces responsables, aujourd’hui, alors que naguère encore, ilsétaient de vaillants défenseurs de la dignité. Mais désormais, oreillesbouchées sur cranes d’œuf, plus binettes ébaubies. Et point de place à lamodestie. Le gouvernement actuel, ayant relevé tous les défis du pays, en à peine un mois, épatanttout le monde, se retourne maintenant vers l’ébénisterie. Récemment, il s’estattaqué au domaine journalistique, pour le corriger…le remettre sur la voix etrehausser son niveau. Il a commencé par nommer des directeurs et des chefs de rédaction. Il ne manquait plusque cela ! Aurait-on donc le choix entreCamorra à la BEN ALI et asile psychiatrique parmi des détraqués. Si ceux qui ont combattu ledespotisme, ont un droit de réparation et de considération, que personne nepeut disputer, ils n’ont par contre pas celui de ne pas défendre bec et ongles,leurs compagnons de lutte, tout autant que les victimes de la Révolution. A croire maintenant, que dèslors qu’un ventripotent remplit unechaire, tout en étant logé, nourri, blanchi et bombant le torse, le reste peuttoujours attendre. Ceux qui restent peuventattendre. Au moins, les malfrats étaientsolidaires. Et ils le sont toujours ! Suivez mon doigt ! RABAM (Dr Mahmoud BEN AMMAR.)  

« Tunis Connection » lève le voile sur les réseaux franco-tunisiens


C’est le livre événement en Tunisie. Sorti le 5 janvier, Tunis Connection : enquête sur les réseaux franco-tunisiens sous Ben Ali(1) était, dix jours plus tard, en rupture de stock dans deux librairies du centre de Tunis. Compromissions, corruption, affairisme ou encore réseaux politiques, les auteurs, Lénaïg Bredoux et Mathieu Magnaudeix, journalistes à Mediapart, ont mené une enquête d’envergure qui lève le voile sur les complicités de la France avec le régime de Ben Ali.
Depuis le soulèvement populaire qui a conduit à la fuite de l’ancien président, il y a un an, les langues se sont déliées. Plus d’une centaine d’entretiens ont été conduits pendant plus de six mois, pour révéler un système « où tout se mêle et s’entremêle ». Un système où diplomates, entreprises, mais aussi médias ont caressé dans le sens du poil le régime de Ben Ali, au nom, notamment, de la lutte contre le terrorisme. Rencontrés à Tunis à l’occasion de leur visite du 11 au 15 janvier, Lénaïg Bredoux et Mathieu Magnaudeix reviennent sur ces « connections ».
À la lecture de votre livre, on se rend compte que la France était beaucoup plus impliquée qu’on ne pouvait le croire dans le système Ben Ali. Hommes politiques, diplomatie, entreprises, médias… Comment est-ce possible ?
Lénaïg Bredoux : Effectivement, on a découvert dans cette enquête qu’il y avait des ramifications dans tous les domaines : chez les intellectuels, au niveau de la presse avec le système d’invitation de certains journalistes, mais aussi dans le domaine économique, politique ou encore au sein de la diplomatie avec la décadence de l’ambassade de France à Tunis. Tout se mêle et s’entremêle lors de la visite de Nicolas Sarkozy, en 2008. Il était venu proposer de gros contrats, mais il a aussi prononcé cette phrase – que Henri Guaino reconnaît pour la première fois qu’elle était une erreur – : « Les libertés progressent. » Mathieu Magnaudeix : Sur le plan économique, les entreprises ont joué le jeu. Par exemple, Havas. En octobre 2010, Jacques Séguéla [vice-président de Havas, NDLR] assurait avoir trouvé un partenaire formidable en la personne de Slim Zarrouk [un gendre de Ben Ali, NDLR]. Ce qu’avoue Séguéla maintenant, c’est qu’en gros il ne le connaît pas et qu’on lui a mis dans les pattes. Autre exemple : Orange. Pour s’implanter, l’opérateur a réalisé un montage financier qui n’était pas illégal, mais, disons, baroque. On acceptait de survaloriser une des parties prenantes. Là, ce n’est pas n’importe quelle partie prenante : il s’agit d’un autre gendre, Marouane Mabrouk. Aujourd’hui, ces deux entreprises sont toujours en Tunisie et Havas a racheté la partie qui appartenait à Slim Zarrouk. En l’occurrence, le départ de Ben Ali leur a vraiment permis de s’installer, mais en même temps, il est difficile de les déloger parce qu’il y a beaucoup d’emplois à la clé.
Quel a été le rôle des médias ?
L. B. : Ils sont le reflet de ces relations. Mais il y avait une vraie stratégie de la Tunisie à leur égard. Les autorités tunisiennes avaient compris qu’il fallait se mettre la presse dans la poche. Un jour, Hervé de Charette [député de Maine-et-Loire, NDLR] nous a raconté que Ben Ali, lors de sa visite officielle à Paris, était obsédé par le traitement journalistique en France. D’où la création de l’ATCE [Agence tunisienne de la communication extérieure, NDLR], d’où ce système mis en place avec Image 7 [un cabinet de relations publiques créé par Anne Méaux, NDLR]. Ben Ali savait très bien qu’une partie de sa survie se jouait sur son image à l’étranger. Et, d’un côté, les journalistes avaient toutes les peines du monde à venir travailler en Tunisie. Il y en a qui l’ont fait et qui l’ont très bien fait, assez courageusement d’ailleurs. Et d’autres pour qui c’était plus ambigu. Il y a une journaliste d’un titre du groupe Lagardère qui, un jour, a proposé un sujet sur la Tunisie, et on lui a dit : « Mais tu sais où tu travailles ? »
On nous a raconté aussi que certains articles ont été censurés parce que ce n’était pas la ligne éditoriale. Sans compter tous les reportages sur mesure sur les droits des femmes, sur le miracle économique, préparés par Image 7. On ne sortait pas des sentiers battus. Cela a participé à cette image de carte postale. Et puis il y a eu des prises de position éditoriale très claires, comme lorsqu’un hebdomadaire a écrit « plutôt Ben Ali que les barbus ». C’est un choix qui se défend, mais à cela, il fallait ajouter aussi ce petit milieu où ce sont toujours les mêmes qui intervenaient sur la Tunisie, comme Éric Raoult, Pierre Lellouche ou encore Bertrand Delanoë.
Dans le chapitre 8, vous confirmez que les autorités tunisiennes opéraient sur le sol français. Vous avez eu accès aux archives de Botzaris, que révèlent-elles ?
M. M. : Les archives de Botzaris révèlent l’intention d’un maillage important. Les autorités tunisiennes espionnaient sur le sol français les islamistes, mais aussi les militants et les membres de l’opposition, comme lorsque Hamma Hammami est venu en 2003. Ensuite, elles établissaient des rapports.
L. B. : À n’importe quel rassemblement de l’opposition tunisienne à Paris, il y avait des flics du consulat. Et les ministres français le savaient pertinemment et laissaient faire tant qu’il n’y avait pas de perturbations. Tout ce que la France voulait éviter, c’était une affaire Ben Barka bis [opposant du régime marocain disparu en 1965, NDLR]. Il y avait une coopération policière entre les deux pays. La déclaration de Michèle Alliot-Marie n’est pas tombée du ciel. Pourquoi a-t-elle proposé, le 11 janvier, le savoir-faire français en matière de maintien de l’ordre ? Parce qu’il y a toujours eu une coopération policière entre les deux pays, sous la droite comme sous la gauche. Jean-Pierre Chevènement, quand il était ministre de l’Intérieur, parlait, lui aussi, de lutte contre l’islamisme grâce une coopération policière. Des listes de présumés terroristes étaient établies par les autorités tunisiennes et transmises à la France. Et elle les acceptait sans rechigner.
Vous terminez votre livre en parlant d’une « nouvelle indépendance », que voulez-vous dire ? Quels types de relations peuvent être désormais construites ?
M. M. : On a du mal à voir ce qui peut se mettre en place. « On n’a pas fait assez », a avoué Henri Guaino. Pour le moment, on est dans l’accompagnement verbal de la révolution. C’est le moins que l’on puisse faire. Maintenant, des gestes restent à faire, surtout qu’il y a des signaux contradictoires entre les propos d’Alain Juppé et ceux de Claude Guéant. Sur l’affaire des migrants de Lampedusa, on a réduit le montant de l’aide au retour [de 2 000 à 300 euros, NDLR] pour éviter de créer un appel d’air. Cela été mal perçu en Tunisie, surtout que ce petit pays a accueilli des milliers de réfugiés libyens.
L. B. : La France est restée un partenaire privilégié de la Tunisie, mais les rapports n’étaient pas égalitaires. La Tunisie est un pays en développement et qui dépend beaucoup des relations internationales. Avec le passé postcolonial, la France a développé l’image de carte postale un peu cliché. On a rencontré des gens qui nous disaient « la Tunisie et la France, c’est une histoire d’amour qui se finit mal ». Il faudrait peut-être développer des relations moins affectives, moins chargées de complaisance et plus égalitaires. Les Tunisiens connaissent bien la France, mais la France ne connaît pas la Tunisie. (1) « Tunis Connection : enquête sur les réseaux franco-tunisiens sous Ben Ali », éditions Seuil, 250 p, 17,50 euros

La lingerie Lejaby entièrement fabriquée en Tunisie


Le fabricant de lingerie Lejaby délocalisera toute son activité en Tunisie. En effet, Le tribunal de commerce de Lyon a choisi hier Alain Prost et ses associés comme repreneurs. Alain Prost allié du sous-traitant de Lejaby en Tunisie, où il va finir de délocaliser la fabrication, a toutefois promis d’investir 7 millions d’euros dans l’entreprise. Son objectif, inciter Lejaby à renouer avec la « créativité » qui a fait son succès et à « redevenir pionnière dans l’innovation ». Alain Prost (qui n’a rien à voir avec le pilote de Formule 1) entend toutefois reprendre les salariés au siège de Rillieux-la-Pape (Rhône), où une petite équipe de production de 20 personnes sera créée pour une ligne haut-de-gamme. Mais le repreneur a prévenu de la fermeture du dernier atelier de production français à Yssingeaux (Haute-Loire), qui compte 93 salariés, dont 90 femmes. Alain Prost a aussi promis de verser 500 000 euros pour l’accompagnement social des salariés laissés sur le carreau, et de donner une priorité de réembauche à Rillieux aux employés d’Yssingeaux. L’autre offre en lice, celle de la PME Canat, située à Millau (Aveyron), prévoyait de conserver 170 salariés, dont 53 à l’usine d’Yssingeaux. « Il n’y avait pas de bonne solution » pour Lejaby, en liquidation depuis le 22 décembre, mais le choix d’Alain Prost est synonyme de « l’abandon de la production en France », a réagi Janine Caillot, secrétaire CGT du comité central d’entreprise. Une assemblée générale est prévue jeudi matin à Yssingeaux ainsi qu’à Rillieux. Source: “Tunisia IT” Le 19-01-2012 Lien:http://www.tunisiait.com/article.php?article=9096  

Tunisie : Les salafistes font-ils la loi à Sejnane ?


Sejnane, petite ville du nord du pays, a été qualifiée d' »émirat salafiste » par un quotidien tunisien. C’est surtout le chômage qui y règne. « Les salafistes sont partout en Tunisie, de Tunis à Ben Guerdane. » Assis à la terrasse d’un petit café de Sejnane, cet homme, bonnet noir sur la tête, poursuit en ce dimanche de janvier : « Ici, on dit que des anciens RCDistes [membres du parti de Ben Ali, NDLR] ne veulent pas le développement et veulent… » D’un coup, il se lève et rejoint un groupe dans une boutique de fripes. « Il a été appelé par des salafistes », explique Talel. Il ne nous reparlera pas.
Ce petit hameau perché au milieu des collines vertes du nord de la Tunisie a été qualifié d' »émirat salafiste » le 4 janvier dernier par le quotidien tunisien, El Maghreb. Le 7 janvier, alors qu’il réalisait un reportage pour France 24, David Thomson a vu son matériel endommagé par « des hommes barbus », a-t-il précisé sur la chaîne. « Ce n’est pas nous »
À Sejnane, les extrémistes religieux sont accusés d’imposer leur loi, et parfois même par la violence. « Ce n’est pas nous. Ce sont des anciens RCDistes », justifie Raouf Maalaoui, 24 ans, portant barbe, qamis, calotte sur la tête et keffieh beige autour du cou. Diplômé en électronique, ce jeune homme dont les yeux verts ne s’abaissent pas devant une femme, est au chômage depuis 2009. Durant six mois, et ce jusqu’au lendemain de la révolution, il était emprisonné pour « participation à une association non autorisée ». Sous Ben Ali, le président déchu, la mouvance islamique était durement réprimée. La victoire du mouvement islamique Ennahda à l’élection de l’Assemblée constituante le 23 octobre a laissé entrevoir une fenêtre de liberté pour ces férus de religion. « Les Tunisiens tiennent à leur religion. Petit à petit, les gens vont mieux lire la religion et en connaître les règles », explique Bassem Mechergui, le jeune imam de la mosquée de Sejnane.
Au fond de sa boutique de prêt-à-porter, cette femme, qui ne souhaite pas révéler son nom, explique que son mari a été « frappé » par des « hommes barbus ». « Mais je ne dis pas que ce sont des salafistes », tient-elle à préciser. « C’est parce qu’il a aidé les blessés de l’autre camp après la bagarre devant la mosquée. Ces hommes sont venus, l’ont accusé d’être un ancien du RCD et l’ont giflé », raconte-t-elle. Rixe Fin décembre, « à la sortie de la mosquée, des hommes nous ont jeté des pierres et des bouteilles de bière vides dessus », raconte Bassem Mechergui. Une rixe a alors éclaté. « C’est à partir de là que le quotidien a sorti cette histoire. Nous, tout ce qu’on veut, c’est améliorer la vie des gens, leur faire aimer leur patrie et donner des conseils sur la religion », explique cet étudiant à l’université Zeitouna. Lunettes vissées sur le nez, mocassins en cuir travaillé, qamis gris et calotte noire, ce jeune homme de 24 ans, qui tout en citant Shakespeare « veut bien voir les écoles islamiques se multiplier dans le pays », estime avoir été « piégé ». Avis partagé par Mohamed Hmidi. Pour le maire de la ville, la situation est « calme », même s’il avoue que des renforts de police sont arrivés mi-janvier. « Le vrai problème, ici, ce ne sont pas les salafistes, mais le chômage, la pauvreté matérielle et intellectuelle », souligne-t-il.
« Il n’y a pas d’émirat salafiste », conclut Abdessattar Ben Moussa, président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, tout en reconnaissant que d’autres « attaques » ont été recensées. Lui a eu accès aux procès-verbaux. « Certains habitants ont été intimidés parce qu’ils consommaient de l’alcool, d’autres parce qu’ils volaient. » D’autres encore sont accusés d’être des trafiquants de drogue. « Mais une partie de la population est satisfaite de cela », assure celui dont l’organisation a notamment défendu les extrémistes persécutés par Ben Ali. Selon lui, « un groupe minoritaire de salafistes profite de l’absence de l’État et de la police pour imposer sa loi ». Lundi 16 janvier, il a remis un rapport de trois pages aux différentes autorités du pays : ministères de la Justice, de l’Intérieur, des Droits de l’homme, mais aussi aux présidents de l’Assemblée constituante et de la République. « Mais il y a un autre facteur qui explique cela, note-t-il : le sous-développement de la région. » « Pas d’eau, pas de route »
À la terrasse d’un petit café de cette ville aux rues délabrées, une trentaine d’hommes se sont regroupés. Tous veulent raconter leur histoire. Une seule préoccupation : l’emploi. L’un a ses deux fils au chômage. L’autre n’a aucun revenu. Dans cette délégation (l’équivalent du département en France) de Bizerte, le taux de chômage atteint 62,8 %, selon les dires de Mohamed Habib Saidani, le représentant d’Ennahda, « le seul bureau de parti politique à Sejnane ». Le mouvement islamique qui a remporté 89 sièges des 217 de l’Assemblée constituante a réalisé 20,27 % à Sejnane, contre 47 % dans ce gouvernorat où a été élu notamment Samir Dilou, nouveau ministre des Droits de l’homme et porte-parole du gouvernement. « Les médias ont gonflé cette histoire, ce n’est pas bon pour les investissements », fait remarquer Mohamed Habib Saidani, qui assure que « 760 personnes diplômées sont au chômage » dans cette ville de quelque 4 000 âmes.
« On vit dans la pauvreté. On n’a pas d’eau potable, pas de route », s’énerve Friha, âgée de 60 ans et portant des vêtements colorés. Certains villages reculés de cette région ne seraient pas reliés au réseau d’eau potable. Pourtant, les quatre barrages de la région fournissent près de 40 % des besoins en eau du pays.
« On fait partie du gouvernorat de Bizerte sur la carte [favorisé par Ben Ali, NDLR], mais pas dans les faits », résume Lotfi, alors qu’il se réchauffe les mains autour d’un petit feu sur lequel une théière siffle. Au siège de la délégation, une quarantaine d’hommes observent un sit-in depuis le 28 novembre. Sur le bureau du délégué, le nom d’Abdelkader Jbali a été remplacé par « Chômage, dégage ! ». Lotfi, 35 ans, un visage aux traits fins creusé par la fatigue, explique, documents à l’appui, que « 600 postes dans la fonction publique sont à pourvoir ici ». Installé sur un matelas à côté, un autre assure : « Cette histoire d’émirat est un mensonge, c’est pour détourner l’attention. On n’a pas de problèmes avec eux. » « Ici, c’est un émirat de pauvreté, souligne Lotfi, pas de salafistes. » Source: ”Le Point” Le 19-01-2012 Lien:http://www.lepoint.fr/monde/tunisie-les-salafistes-font-ils-la-loi-a-sejnane-19-01-2012-1420966_24.php  

Tunisie : le gouverneur de la BCT invité à « Dégager » !


Une partie du personnel de la Banque Centrale de Tunisie occupe jeudi 19 janvier les couloirs de l’administration, scandant le fameux « Dégage ! » contre le gouverneur de la BCT, M. Mustapha Kamel Nebli, et le vice-gouverneur, alors que la Tunisie court le risque de la faillite et que le pays est au bout du gouffre, ce qui pourrait être l’amer dénouement d’une Révolution sensée défendre la « liberté et la dignité ». Une preuve de plus que les institutions de l’Etat se trouvent toujours entre les mains de poignées de personnes qui essayent de semer la pagaille et mettre les bâtons dans les roues. Les demandes de cette partie du personnel, comme viennent de l’indiquer des sources au sein de la BCT, sont purement matérielles, même si certains d’entre eux parlent sur les réseaux sociaux d’un « manque de volonté du gouverneur de la BCT à traiter les dossiers de corruption, ainsi que les personnes qui sont inculpés de détournement et de corruption au sein de l’institution ». Mais au-delà de ces revendications, on demande aussi des hausses de salaires, une révision des grilles de salaires, la révision de certaines promotions et cerise sur le gâteau ; on exige que les descendants du personnel de la BCT soient prioritaires dans les éminentes campagnes de recrutement au sein de la banque. C’est comme s’il s’agissait d’un héritage propre à ce personnel et non d’un bien public appartenant à tous les Tunisiens et où chaque citoyen a le droit d’y évoluer selon son degré de compétence et de mérite. Des comportements aberrants qui ne sont plus acceptés. Les demandes infondées, notamment dans ce contexte, méritent d’être condamnées. Source: “Investir en Tunisie” Le 19-01-2012” Lien:http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=13013  

Tunisie : 2011, une année à oublier en matière d’investissement et de création d’emplois


Durant l’année 2011, près de 2.000 projets ont été réalisés dans le secteur de l’industrie manufacturière, mais c’est une baisse de 7,5% par rapport à 2010. Selon l’Agence de promotion de l’industrie (API), le montant d’investissement réalisé est d’environ 1,2 milliards de dinars contre 1,45 milliards de dinars en 2010, soit une diminution de 21,7%. Le nombre d’emplois créés est de 24.152 emplois contre 30.592 en 2010, soit un recul de 21,1%. L’API précise que ceci ne tient pas compte des suppressions d’emplois dues à la fermeture d’entreprises ou à l’arrêt provisoire de leurs activités, ni des réductions d’effectifs dans certaines entreprises. Quant aux projets de créations, ils ont enregistré une baisse de 10,6%, passant de 1.434 à 1.282. De même pour les investissements engagés pour ce type de projets qui sont passés de 689,5 MDT à 571,7 MDT, soit une diminution de 17,1%. Les emplois y afférents ne sont pas en reste, puisqu’ils ont reculé de 25,3%, n’ayant pas dépassé les 16.932 contre 22.667 en 2010. L’API explique la baisse des investissements réalisés en 2011 par la diminution enregistrée dans le cadre des projets totalement exportateurs où les investissements ont atteint 390,6 MDT contre 523,9 MDT en 2010 (-25,4%) que de celle constatée dans le cadre du régime local où les investissements sont passés de 917,2 MDT en 2010 à 737,9 MDT en 2011 (-19,5%). Contrairement à cela, la baisse des projets réalisés ou en cours de réalisation et des emplois créés est due aux projets totalement exportateurs dont le nombre a diminué de 24,1% et les emplois créés ont baissé de 30,0%, alors que le régime local a enregistré des hausses de 1,0% en termes de nombre de projets et de 6,7% en matière d’emplois crées. Au niveau des secteurs d’activité, les industries agroalimentaires et les industries diverses accaparent 38,4% de l’ensemble des projets réalisés totalement ou en cours de réalisation durant l’année 2011. Le secteur des industries agroalimentaires (301,0 MDT) et le secteur des industries mécaniques et électriques (298,6 MDT) ont été les secteurs les plus actifs en termes d’investissement durant l’année 2011. Pour les emplois créés, le secteur des industries textile/habillement reste le secteur le plus générateur d’emplois avec 8.026 emplois créés en 2011, suivi par le secteur des industries mécaniques et électriques qui en a créé 6.861. Par rapport à l’année 2010, seul le secteur des industries agroalimentaires a enregistré des augmentations aussi bien au niveau des projets réalisés ou en cours de réalisation (+2,5%), qu’au niveau des investissements réalisés (+3,2%) et des emplois créés (+1,9%). Les baisses les plus importantes en 2011 ont été enregistrées dans le secteur du textile/habillement, soit -22,7% au niveau des projets et -35,9% au niveau des emplois. Le secteur des industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre a enregistré la baisse la plus importante au niveau de l’investissement (-56,6%). Source: “WMC” Le 19-01-2012 Lien:http://www.webmanagercenter.com/management/article-115029-tunisie-2011-une-annee-a-oublier-en-matiere-d-investissement-et-de-creation-d-emplois  

Tunisie – Le secteur du textile-habillement a bien vécu l’année de la révolution de jasmin


L’activité du secteur du textile-habillement tunisien ne s’est pas négativement ressentie de la révolution du Jasmin. Ses exportations ont augmenté de 5% en 2011 par rapport à 2010. Hors investissements, l’excédent de la balance commerciale a progressé de 0,8%. Une ombre au tableau tout de même : le recul des exportations vers certains marchés traditionnels (France, Italie, Belgique). Dans son rapport de conjoncture mensuel sur le secteur du textile-habillement, la Cettex (centre technique du textile) estime que les principaux indicateurs du commerce extérieur restent positifs « en dépit des perturbations qu’a connues le pays depuis la Révolution ». Les exportations ont enregistré une hausse de 5% en 2011 par rapport à 2010, à 5,3055 milliards de dinars tunisiens. Les importations sont également en hausse de 6,8 % à 3,827 milliards de dinars. Hors investissements, la balance commerciale enregistre un excédent de 1,47834 milliard de dinars, en progression de 0,8 % par rapport à 2010. Toutefois, le taux de couverture des importations par les exportations a baissé de plus de 2 points, passant de 140,9% à 138,6%. L’UE reste le principal marché pour les exportations (96%) et les importations (72%) du secteur. Les articles d’habillement constituent l’essentiel des exportations, avec 87% contre 13% pour le textile. Quant aux importations, elles sont dominées à 60% par les tissus. Baisse des exportations vers les marchés traditionnels Sans être catastrophique, l’année 2011, année de la révolution du Jasmin, a connu une baisse des exportations vers les marchés traditionnels, note la Cettex (notamment la France, l’Italie et la Belgique), alors que les ventes sont en hausse remarquable à destination de l’Allemagne (+17%) et des Pays-Bas (+20%). Le reflux des échanges avec les pays de l’UE s’est fait au profit de la Chine et de la Turquie principalement. « La relance des marchés classiques et la conquête de nouveaux marchés s’imposent, aujourd’hui, comme une nécessité inéluctable pour contrecarrer le recul de la consommation européenne et développer les exportations sur des marchés porteurs, tels que les pays de l’Europe du Nord, de l’Amérique et des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) qui offrent de grande potentialités de développement pour la Tunisie », lit-on dans la note de conjoncture de la CETTEX. Source: “Maghreb Emergent” Le 19-01-2012 Lien:http://www.maghrebemergent.com/economie/73-tunisie/7989-tunisie-le-secteur-du-textile-habillement-a-bien-vecu-lannee-de-la-revolution-de-jasmin.html  

Tunisia: the power of example


he pioneering role of Tunisia in the Arab awakening is being sustained a year on as it negotiates its democratic transition, says Vidar Helgesen. A year ago Tunisia set an example for the Arab world – and the world beyond – in demonstrating that no autocracy is ultimately immune to the popular demand for democracy. A year on Tunisia is still an example-setter: although challenges abound, the first year of its long democratisation process has been remarkably successful. Here are five key reasons why. First, the security apparatus has refrained from interfering in the political process. While evidently the military leadership did play a key role in forcing Ben-Ali’s departure, the Tunisian security sector has fundamentally accepted civilian control over the armed forces. This has enabled the democratisation process so far to be determined mainly through power-struggles and negotiation between civilian political actors. Second, since there was no « power behind the throne » in Tunisia, the remnants of the old regime were not able to retain too dominant a role after Ben Ali’s downfall. On the other hand the old forces have been allowed to fully participate and form new parties, and did not fare too badly in the elections. This enhances the potential of a successful reconciliation process in parallel with the transitional-justice process. Third, the political actors have done well in designing the electoral and constitutional process. The drafting of the legal framework for elections was inclusive and participatory, and the chosen electoral system allowed a representative and pluralist – but not unruly – assembly to be elected. The introduction of quotas for women’s representation was a good starting-point for increasing gender equality. The elections timetable was too optimistic (as is so often the case in democratic transitions), but the postponement was decided with little drama. The constituent assembly elected in October 2011 has a one-year deadline, but there seems to be a pragmatic understanding that more time might be needed. Too often in the transition process, deadlines are extended at the last minute, thereby creating political tension around such decisions. Being realistic and pragmatic up front is much better. Fourth, the leading political force, the Ennahda (Islamist) party, has been a voice of moderation and has taken an inclusive approach to governing after its election victory. The fact that it has formed a coalition with two other parties is hopefully a sign of willingness to shape a broad national consensus on key issues. This is not least important in view of the constitution drafting over the next year. Fifth, Tunisia has been open to international engagement and support in its electoral and constitutional process, while firmly retaining national ownership and leadership of the process. The autocrat storyline so often heard about foreign conspiracy is not in frequent use in Tunisia. As Tunisia embarks on the second year of its transition, the biggest challenge is the economy. The advent of democracy has come with expectations of economic and social progress. While Tunisia is struggling with the legacy of a corrupted elite economy, the tourism industry has plummeted and investors are still shying away. If the international community is serious about its pledges to support democracy, it should accept that Tunisia has made enough progress last year to justify significant international support in rebuilding its economy. Source: “Open democracy” Le 19-01-2012 Lien:http://www.opendemocracy.net/vidar-helgesen/tunisia-power-of-example  

Report: Arab Spring Spurs Democracy Hopes


The Arab Spring protests that shocked entrenched regimes in the Middle East and North Africa last year were the biggest challenge to authoritarian governments since the downfall of Soviet Communism, the pro-democracy watchdog group Freedom House said in a report released Thursday. The Washington-based group pointed to Tunisia’s ouster of dictator Zine el-Abidene Ben Ali and subsequent free national elections as one of the biggest leaps forward for democracy since the group began publishing its annual review of global civil rights and liberties in 1972. The Tunisia protests inspired others throughout the region. But the crackdown on those uprisings weighed against the advance toward democracy and even prompted China to suppress dissent in its far-flung interior regions all the more harshly. « In China, the authorities responded to events in Cairo’s Tahrir Square with a near-hysterical campaign of arrests, incommunicado detentions, press censorship, and stepped-up control over the Internet, » Freedom House said. The Middle East and North Africa saw gains in Tunisia, Egypt, and Libya, but « it also suffered the most declines, with a list of worsening countries that includes Bahrain, Iran, Lebanon, Saudi Arabia, Syria, the United Arab Emirates and Yemen. Syria and Saudi Arabia, two countries at the forefront of the violent reaction to the Arab Spring, fell from already low positions to the survey’s worst-possible ratings, » Freedom House said in its report « Freedom in the World 2012. » Freedom House found that the world as a whole moved slightly more toward authoritarianism last year. « We’ve been through a multiyear period in which the world’s authoritarians seemed to be on the march and the democracies appeared to be in retreat, » David J. Kramer, president of Freedom House, said in the report. « But the past year’s trends give reason for hope — especially because they arose in a region of the world where many observers dismissed the idea of democratic change as futile. » Twenty-six nations became less free and tolerant last year, while only 12 showed overall improvement, making it the sixth consecutive year in which countries with declines outnumbered those with improvements, the Freedom House report said. The group ranks political rights and civil liberties on a scale of 1 (most free) to 7 (least free) largely by reference to the values of the 1948 Universal Declaration on Human Rights. Among the values examined are free elections, multiparty democracy, rule of law and equality of opportunity. The United States is ranked among the top « free » nations, but the new report warns of a rise in isolationist sentiment. Republicans and some Democrats criticized President Barack Obama for giving Libyan rebels a decisive boost through air strikes that helped them bring down longtime dictator Moammar Gadhafi, Freedom House noted. Obama also showed initial hesitation before he backed reforms in Egypt, Tunisia and Libya, the report said. While Obama publicly advocated democratic reform, he « has failed to invoke the authority of the White House on specific cases. Instead it is Secretary of State Hillary Clinton who has publicly addressed violations of human rights in Russia, Hungary, and Turkey, and aligned the administration with the forces of change in Burma and elsewhere where prospects for freedom’s growth have opened up, » the Freedom House report said. The group listed other areas of concern: — Three promising democracies saw a troubling backslide in 2011: Hungary, South Africa and Ukraine. — Turkey didn’t change in the ranking (partly free) but was a cause for alarm due to a series of political arrests and pressure on media freedom. — Deterioration was seen in energy-rich Eurasia, including Azerbaijan and Kazakhstan. —The Worst of the Worst, countries or territories with the lowest ranking on political rights and civil liberties, are Eritrea, Equatorial Guinea, North Korea, Saudi Arabia, Somalia, Sudan, Syria, Turkmenistan, Uzbekistan, and Tibet. Source: “NPR” Le 19-01-2012 Lien:http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=145444729  

Tunisian Dinar Devalued Amidst Persistent Economic Turbulence


The value of the Tunisian Dinar has recently reached one of its lowest points. One American Dollar is now exchanged at 1.5 Tunisian Dinars, the weakest it has been since June 2010. Experts argue that the low exchange rate of the Tunisian Dinar relative to the American Dollar could be accounted for by a number of factors. Skander Ounaies, economics professor at IHEC Carthage (University of Carthage) and former economist at Sovereign Wealth Fund of Kuwait – KIA (Kuwait Investment Authority), explained that the reduction of the Dinar’s value is, “either due to a rise in the value of the American Dollar without having any direct contact with the Dinar, or due to a decrease in the value of the Tunisian Dinar [caused by domestic factors affecting the economy].” Professor Ounaies described a currency’s exchange rate as a reflection of the health of the economy it represents, and attributed the decrease the Tunisian Dinar’s value to numerous variables that have contributed to an unstable economic environment. Following the ouster of Ben Ali, Tunisia has experienced a shaky socio-political and economic transition. Ounaies listed strikes, a lack of foreign and domestic investment, and a faltering tourism industry as the primary factors of the currency’s recent weakness. Remittances from Tunisians living abroad have also plunged in recent months due to the economic crisis in Europe. Ouanies cited the new government’s lack of focus in developing a comprehensive economic plan as having contributed to the lack of any visible improvement in the economic situation. Other experts explain the Dinar’s drop as an indirect side-effect of fluctuating currency values in foreign markets. According to Hamadi Fehri, an economics professor at IHEC Carthage (University of Carthage) and former consultant of the International Commerce Fund, the drop in the Dinar’s value is due to fluctuations in the strength of the euro relative to the dollar. Since 1992, the value of the Tunisian Dinar has been managed by a controlled float, pegged to a basket of currencies comprised of the country’s primary trading partners. “I believe that external factors have contributed to this drop. It is due to the fluctuations in currency occurring in foreign markets. 90% of our commercial transactions are conducted with Europe so the devaluation of the Tunisian Dinar is an indirect consequence of external economic variability,” asserted Professor Fehri. This decrease in the Tunisian Dinar’s value is expected to have repercussions on Tunisia’s import and export market, which will have a negative impact on the economy leading to a lower purchasing power. “This currency drop is going to highly influence the costs associated with importing and exporting. Exporting will become cheaper, but this will only be beneficial to Tunisia if the country is actively manufacturing high demand products, such as those in the advanced technological sector. However, Tunisia primarily exports raw goods like olive oil and dates. Accordingly, imports are also going to become more expensive,” added Professor Ounaies. Professor Fehri explained that though the current economic situation is difficult, it would have been even more severe if the Tunisian Dinar had dropped relative to the Euro instead, as Europe accounts for 55%-60% of Tunisia’s imports. To counteract the recent trend, Fehri advised Tunisia to implement a low interest rate loan policy and provide incentives to attract investment. “This situation will improve with the advent of increased capital return from foreign investment ” confirmed Ounaies. Source: “Tunisia Live” Le 19-01-2012 Lien:http://www.tunisia-live.net/2012/01/16/tunisian-dinar-devalued-amidst-persistent-economic-turbulence/

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