20 août 2009

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TUNISNEWS

9 ème année, N° 3376 du 20.08.2009

 archives :www.tunisnews.net  


AISPP: Les appareils de sécurité et le bannissement social Librté et Equité: Nouvelles des libertés en Tunisie Amnesty International: Tunisia:  “Plus ça change” on human rights, says Amnesty International Le Monde: Une affaire de vol de yachts trouble la relation Paris-Tunis AFP: Grossesse nerveuse pour la Tunisienne dite « enceinte de 12 bébés » AP: Official: Tunisian 12-baby pregnancy claim a farce Lemoci: Dubaï : forte hausse des exportations vers l’Algérie et la Tunisie Webmanagercenter: Les femmes tunisiennes accros aux TIC! Tunisia Watch: Ahmed Tlili: Une lettre d’outre tombe qui peut tant nous éclairer Les syndicalismes arabes au prisme de l’autoritarisme et du corporatisme AFP: Le Moyen-Orient se prépare à un ramadan sous la menace de la grippe A AP: Abdelaziz Bouteflika qualifie les groupes armés islamistes de « hordes de renégats » AFP: Attentat de Lockerbie : l’Ecosse libère Megrahi, suscite les critiques des USA AP: Elections en Afghanistan: 26 personnes tuées dans des attaques, selon des responsables Reuters: L’Otan souhaite porter les forces afghanes à 400.000 hommes Jeune Afrique: Saddam Hussein, révélations d’outre-tombe

Flash sur Ahmed Eleuch lors du journal de 8h le 20/8/09

 
Pour écouter l’émission, cliquer sur le lien suivant. L’info intervient à la neuvième minute.

Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour le docteur Sadok Chourou Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis E-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 18 août 2009

Les appareils de sécurité et le bannissement social Zouhaïer Sfaxi, ex prisonnier politique

L’ex prisonnier politique Zouhaïer Sfaxi vit dans un état de marginalisation sociale depuis qu’il est sorti de prison il y a dix ans, en raison de la politique de bannissement à l’encontre des prisonniers politiques libérés. Il a quarante ans, est sans travail, sans bulletin n°3, sans passeport, sans vie conjugale ni vie sociale. L’ex prisonnier Zouhaïer Ben Mohammed Salah Sfaxi est né le 12.1O.1969 à Bizerte. Il a été arrêté le 11 avril 1996 et condamné à 9 ans et 4 mois d’emprisonnement. Il en a effectué 3 ans et 7 mois avant d’être libéré en vertu d’une libération conditionnelle le 6 novembre 1999, puis a été soumis au contrôle administratif pour une durée de cinq ans. Il a arrêté ses études au niveau du baccalauréat, et a obtenu à l’issue de cycles de formation un certificat d’aptitude professionnelle. Il a cherché un emploi pendant deux ans mais des directives venues d’en haut ont toujours entravé sa carrière. Après avoir obtenu un emploi à la fabrique tunisienne de poterie, sous la direction de monsieur Moncef Bouabdi, l’administration l’a licencié arbitrairement au bout de quatre mois. Il a porté plainte et le tribunal lui a donné raison et ordonné des compensations pour le préjudice subi. Son recrutement a toujours été refusé au motif qu’il manquait des documents au dossier, notamment le « bulletin n°3 » […] les appareils sécuritaires ne donnant jamais ce document aux prisonniers politiques libérés. Sa première demande de passeport remonte à 2004. Au bout d’un mois et demi, il l’a obtenu au poste de Bouguetfa de la Sûreté nationale de Bizerte, mais alors qu’il allait quitter le poste, on l’a sommé de rendre son passeport au ministère de l’Intérieur  […) Le 25 décembre 2008, il a présenté une nouvelle demande de passeport et il s’est rendu plus de dix fois au poste de la Sûreté et au district de Bizerte, en vain. Il a présenté une demande de réhabilitation le 7 juin 2008 au […] ministère de la Justice et des droits de l’homme où on lui a dit que cela relevait d’une décision des appareils de la Sûreté de Bizerte, mais là , le chargé de son dossier lui a dit que cela ne relevait pas de ce service et qu’il pouvait s’en remettre à la justice s’il le voulait.[…] La commission de suivi des prisonniers politiques libérés (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  

Liberté pour tous les prisonniers politiques Librté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax : 71 340 860 Adresse électronique : liberte.equite@gmail.com Tunis, le 18 août 2009

Nouvelles des libertés en Tunisie

1) Ajournement de l’appel dans l’affaire du groupe de la cité Elkhadra La quatrième chambre correctionnelle de la Cour d’Appel de Tunis a examiné lors de l’audience du 18 août 2009 présidée par le juge Omar Gharbi l’affaire n°11190 relative à l’appel des jugements prononcés par le Tribunal de première instance de Tunis le 17 juin 2009 contre Choukri Ben Othman, Tahar Ferchichi, Ouejdi Arfaoui; le juge a décidé de remettre l’examen de l’affaire au mardi 1er septembre 2009. 2) La cour d’appel ajourne l’examen de l’appel dans l’affaire des jeunes du Parti de la Libération Islamique La chambre correctionnelle de la Cour d’Appel de Tunis, lors de l’audience du mardi 18 août 2009 présidée par le juge Omar Gharbi, a ajourné au mardi 8 septembre l’examen de l’appel n°11203 présenté par les jeunes du parti de la libération islamique contre lesquels avaient été prononcés des jugements en première instance le 17 juin 2009 pour appartenance à une association non autorisée et tenue de réunion sans autorisation. 3) Chadi Bouzouita, militant des droits de l’homme, présenté au tribunal Demain, mercredi 19 août 2009, Chadi Bouzouita, militant des droits de l’homme, membre de l’Organisation Liberté et Equité, actuellement à la prison de Mornag, sera déféré devant le tribunal cantonal de Nabeul pour agression d’un agent de la fonction publique dans l’exercice de ses fonctions. […] la famille de monsieur Bouzouita a affirmé qu’il avait été torturé et maltraité lors de son arrestation et de son interrogatoire et que des agents de la police politique avaient exercé des pressions sur deux jeunes pour qu’ils témoignent contre monsieur Bouzouita […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 
AMNESTY INTERNATIONAL PRESS RELEASE 20 August 2009

Tunisia:  “Plus ça change” on human rights, says Amnesty International

The Tunisian authorities continue to commit human rights violations in the name of security and counter-terrorism, yet other states continue to forcibly return Tunisian nationals at risk of torture and other abuses or to threaten such returns, Amnesty International said in a new report today. “The government portrays Tunisia as a country where the rule of law prevails, but that is far from the reality,” said Malcolm Smart, Director of the Middle East and North Africa Programme. “In practice, the Tunisian authorities continue to carry out arbitrary arrests and detentions, allow torture and use unfair trials, all in the name of the fight against terrorism. This is the harsh reality behind the official rhetoric.” The new report entitled Tunisia, Continuing Abuses in the Name of Security  is being issued more than a year after Amnesty International detailed serious human rights violations and called for urgent government action to stem abuses and uphold the rule of law. Little has since changed in Tunisia. Torture remains pervasive in detention centres, particularly those of the State Security Department, and statements allegedly obtained under torture continue to be accepted by courts as evidence to convict defendants without taking any, or adequate, steps to investigate. “Despite the evidence of ongoing abuses, the Italian authorities have forcibly returned at least five Tunisians since June 2008, all of whom were arrested on arrival and detained incommunicado for periods up to 12 days,” said Malcolm Smart. “Meanwhile, at least 18 other Tunisians are believed to be   at risk of forcible return from Italy and from other European states.” One of the Tunisians forcibly returned from abroad, Sami Ben Khemais Essid, was sent back by the Italian authorities on 3 June 2008 despite a ruling by the European Court of Human Rights that he should not be returned at least until the Court had had an opportunity to examine his case. He was sentenced to 12 years in prison by a military court in November 2008 and in January 2009 was removed from prison by State Security Department officials and taken to the premises of the Ministry of Interior, where he was kept for two days, interrogated about other suspects and tortured. Other Tunisians considered terrorism suspects are now at risk of forcible return from Belgium, Bosnia and Herzegovina, Sweden and Switzerland. Amnesty International has repeatedly called on European and other governments not to forcibly return to Tunisia individuals who would be at risk of torture or other serious human rights violations. These include the 10 Tunisians still held at the US detention centre at Guantánamo Bay, Cuba, which President Obama has said he intends to close, and one Tunisian believed to be detained at Bagram in Afghanistan. “In the past year, we have seen further cases in which suspects have been detained incommunicado beyond the period allowed by Tunisian law only to have their arrest dates falsified by security officials to cover this up,” said Malcolm Smart. “Such abuses are part of a longstanding pattern which we have repeatedly drawn to the government’s attention, but without effective response.” Recent amendments to the much-criticized anti-terrorism law of 2003 reported in the Tunisian media softened some of its provisions but had only cosmetic effect. “The Tunisian authorities must clean up the detention system, clamp down against torture and end the impunity accorded to the State Security Department and its officials,” said Malcolm Smart. “The government must take concrete steps to end abuses if its human rights rhetoric is to be matched by reality.” Background: In its report In the Name of Security: Routine Abuses in Tunisia  published in June 2008, Amnesty International described a pattern of human rights violations including arbitrary arrests, incommunicado detention and enforced disappearances; torture and other ill-treatment; unfair trials, including before military courts; and abuses in prisons as well as abuses against Tunisian nationals forcibly returned from abroad. The Tunisian government rejected Amnesty International’s report, and denied that allegations of torture are not investigated and that security officials are allowed to abuse the law with impunity.


Condoléances
C’est avec une grande tristesse que le Bureau National (BN) de l’ATF, a appris le décès de Madame Miriam Lucas, ex-épouse de notre camarade Mohamed SMIDA, et mère de ses enfants Alexandre et Hédi et ancienne militante de l’ATF après une longue maladie. En ces moments difficiles le Bureau National (BN) de l’ATF présente ses sincères et chaleureuses condoléances à Alexandre, Hédi et Mohamed SMIDA et à toute la famille de la défunte. Il leur assure le soutien et l’affection des membres du conseil d’administration de l’ATF et de toutes les militantes et les militants de notre fédération. Que Miriam repose en paix. Paris LE 19 AOÜT 2009 Pour le Bureau National de l’ATF Le Délégué Général Mohamed-Lakhdar ELLALA

Une affaire de vol de yachts trouble la relation Paris-Tunis

 

Une affaire de vol de yachts de luxe sur la côte d’Azur, il y a quatre ans, va-t-elle altérer les relations entre la France et la Tunisie, à quelques semaines d’une élection présidentielle que le président sortant, Zine ElAbidine Ben Ali, devrait remporter haut la main ?

Lors du procès, dont l’ouverture était prévue vendredi 21 août devant le tribunal d’Ajaccio, le parquet devrait prendre des réquisitions au titre d’une convention de coopération judiciaire entre les deux pays pour disjoindre le cas d’Imed et deMoez Trabelsi, deux neveux du chef de l’Etat tunisien, impliqués dans cette affaire de vol de yachts, de celui des autres prévenus. Selon un membre du ministère public, à Ajaccio, joint par Le Monde, « il est cohérent de demander à la justice tunisienne d’examiner les faits les concernant. Une convention signée en 1972 le permet. Qui plus est la Tunisie, où Imad et Moez Trabelsi résident, n’extrade pas ses nationaux ». Ces réquisitions ont fait bondir les autres parties. « On renvoie, en catimini, des lampistes alors que l’on exonère, pour des raisons diplomatiques et politiques, les neveux du présidentBen Ali, formellement mis en cause comme les commanditaires de ce trafic », s’insurge MeAntoine Sollaccaro, l’avocat d’un dirigeant de chantier naval à la Ciotat accusé d’avoir prêté main-forte aux vols. Tout débute fin 2005 par le vol d’un premier bateau, le Blue-Dolphin-IV, à Cannes, puis d’un second, le Sando,au Lavandou et enfin, au printemps 2006, dans le port de Bonifacio, du Beru-Ma, propriété deBruno Roger, dirigeant de la banque d’affairesLazard Frères en France, proche de Jacques Chirac et deNicolas Sarkozy. L’enquête permet de remonter, dès septembre 2006, sur les convoyeurs des bateaux. L’un d’eux,Cédric Sermand, confie, lors de sa garde à vue, que les yachts ont été remis à de hautes personnalités tunisiennes. L’ordonnance de renvoi reprend l’une des déclarations de M. Sermand : « Le bateau a plu àImed Trabelsi et celui-ci m’a dit qu’il allait le garder et qu’il fallait aller faire les papiers à la douane. » Les enquêteurs auront, par la suite, l’assurance que les trois bâteaux volés se trouvent dans le port tunisien deSidi Bou Saïd. Le placement sur écoute, parJean-Bastien Risson, le juge chargé de l’affaire, deJean-Baptiste Andréani, enquêteur de Generali, l’assureur du Beru-Ma, sort cette affaire de la sphère judiciaire. En effet, il apparaît, dans l’ordonnance de renvoi, qu’il rend compte au directeur de cabinet adjoint de Jacques Chirac, alors chef de l’Etat. Le dossier est également suivi avec attention par son ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy. GAGES À LA JUSTICE (Source: « Le Monde » (Quotidien – France) le 21 aout 2009)  


Grossesse nerveuse pour la Tunisienne dite « enceinte de 12 bébés »

 
AFP, le 20 août 2009 à 17h11 TUNIS – Des examens médicaux effectués jeudi dans un hôpital à Tunis ont montré une grossesse nerveuse pour la Tunisienne dont la presse locale avait indiqué qu’elle était « enceinte de 12 bébés », a-t-on appris auprès du ministère de la Santé publique. Originaire de la région de Gafsa (sud), la femme en question, 34 ans, identifiée seulement par ses initiales, « A.F » a été transportée ce matin à bord d’une ambulance privée vers l’hôpital « Wassila Bourguiba », pour des examens médicaux. Un staff médical universitaire spécialisé a examiné A.F. dans une une salle bien équipée qui lui a été réservée, a-t-on ajouté. Les examens ont révélé une grossesse nerveuse, a indiqué la même source à l’AFP précisant qu’il s’agit d’un cas rare. L’histoire de cette femme a été reprise mardi dans tous les journaux tunisiens puis à l’étranger. Les médecins de la future maman n’avaient alors pas pu être joints par l’AFP et son avocat n’avait pas fait de commentaires. AFP / 20 août 2009 17h10

 

Official: Tunisian 12-baby pregnancy claim a farce

 
Associated Press, le 19 août 2009 à 19h41 By BOUAZZA BEN BOUAZZA, Associated Press Writer  TUNIS, Tunisia (AP) _ A Tunisian woman’s claim of being pregnant with 12 babies is a farce, a health official said Wednesday.  Dr. Mongi Hamrouni, head of the ministry’s public health department, said he was « more than 99 percent » sure the woman claiming to be expecting six boys and six girls has a mental problem.  Medical experts were dispatched to the central city of Gafsa where the 30-year-old woman resides, but she again refused to be examined, another health ministry official said on condition of anonymity because he wasn’t authorized to speak publicly about the case.  Mansour Hamhoum, a regional health official in charge of Gafsa, said he could not locate any medical records of the pregnancy in the city hospital.  The woman’s lawyer Lotsi Smat said she’s a former Arabic language teacher. Smat said he also doubted the woman’s claim after she refused to show him an ultrasound confirming her pregnancy.  Health experts say a 12-baby pregnancy is next to impossible. They believe the woman could be experiencing a « phantom pregnancy, » a rare condition where a woman believes she is pregnant and can actually develop symptoms consistent with pregnancy, like a swelling abdomen, missing a period or feeling that a baby is moving inside her.
 AP Medical Writer Maria Cheng in London contributed to this report. Associated Press

 

Dubaï : forte hausse des exportations vers l’Algérie et la Tunisie

Jeudi 20 Août 2009 Les exportations dubaïotes à destination de l’Algérie ont augmenté de 41 % entre le premier et le deuxième trimestre 2009, selon les données de la Chambre de commerce et d’industrie de Dubaï. Sur la même période, les exportations vers la Tunisie ont bondi de 55 %. Toutes destinations confondues, Dubaï a exporté pour 8,91 millards d’euros au deuxième trimestre, soit une augmentation de 6,5 % par rapport au premier trimestre 2009. (Source: »lemoci.com »(le moniteur du commerce international) le 20 août 2009) Lien: http://www.lemoci.com/19736-duba%C3%AF-forte-hausse-exportations-vers-lalg%C3%A9rie-et-tunisie

Les femmes tunisiennes accros aux TIC!

20 août 2009  Une étude réalisée récemment par le ministère des Technologies de la communication a montré que 78% des femmes tunisiennes possèdent un ordinateur portable, mais elles ne sont que 45% à utiliser l’ordinateur à la maison, sur les lieux de travail et dans les clubs d’Internet). Intitulée «l’interaction femmes et TIC», l’étude a été menée auprès d’un échantillon de 1.200 femmes représentant des tranches d’âge, des catégories sociales et des régions différentes. Toujours selon les données de cette étude, ces femmes consacrent environ 28,5 dinars par mois à l’utilisation de leurs ordinateurs portables. Elles sont 48% à maîtriser l’usage de l’ordinateur. En outre, elles sont 75% à l’utiliser à des fins personnelles et 48% à des fins professionnelles. Côté nouvelles technologies, 34% naviguent sur Internet, 23% ont un mail et elles sont 26% à visiter l’Internet une à plusieurs fois par jour. Si l’on en croit donc l’étude, la femme tunisienne serait devenue très active dans ce domaine. D’ailleurs, les femmes représentent, actuellement, 40% des diplômés du supérieur dans les technologies de l’information et de la Communication et 25% des employés du secteur.   (Source: »webmanagercenter.com » le 20 août 2009) Lien: http://www.webmanagercenter.com/management/article-79379-tunisie-technologies-les-femmes-tunisiennes-accros-aux-tic

 

Ahmed Tlili: Une lettre d’outre tombe qui peut tant nous éclairer

 
La lettre d’Ahmed Tlili à Bahi Ladgham du 27 juillet 1965 publiée hier pour la première fois par le site « Leaders » , et que TUNISIA Watch reproduit ici, intervient au bon moment pour nous rappeler la véritable dimention et l’origine de la crise politique dans lequelle notre pays continu de sombrer. les propos sont d’une  pertinence et d’une actualité qu’on dirait que l’auteur dresse le bilan de la situation que la Tunisie est entrain de vivre actuellement si on fait abstraction des noms. « Ahmed Tlili y dénonce les dérives du pouvoir solitaire  et réitère son attachement au dialogue  et à la démocratie comme il l’avait fait ultérieurement le 25 Janvier 1966 dans une  lettre testament à Bourguiba. Il ne sera pas entendu. On peut le regretter pour la Tunisie car notre pays aurait fait l’économie d’une grave crise qui éclatera quelques années plus tard » et qui continue jusqu’aujourd’hui. Ahmed Tlili exilé à été déchu de son mandat de député à l’assemblée nationale le 18 novembre 1966. Gravement malade il rentre  en Tunisie le 25 mars 1967, son état de santé se dégrade rapidement et il décède à Paris le 25 juin 1967. Au Camarade Bahi LADGHAM Je viens de recevoir ce jour, 27 juillet 1965, par la canal de notre Mission permanente à Genève, et en réponse à mon télégramme du 18 courant, votre message selon lequel « le bureau politique se réunira le mercredi 28 pour examiner l’ensemble de la question soulevée ». Je profite de ce contact officiel pour vous faire parvenir, par la même voie, mes observations suivantes : le sort réservé à Habib Achour ne peut être valablement justifié, Humainement, cet Homme qui a servi à plusieurs reprises n’aurait pas dû connaître l’humiliation qu’il subit  actuellement avec sa famille et ses amis. L’inculpation dont il est l’objet est nettement inconsistante et les sanctions précipitées prises à son encontre ne sont motivables ni par le souci de l’intérêt public ni par la raison d’Etat. Une multitude de cas beaucoup plus graves d’infraction à la loi n’a suscité aucune poursuite. Il est victime d’une vengeance patiemment poursuivie et habilement assouvie par un adversaire ou un clan d’adversaires implacables mais incapables de s’élever au- dessus de leur petite personne. Bahi LadghamLa reconversion de l’UGTT est également un faux problème. Elle sert de prétexte à une camarilla pour occuper le plus de postes de responsabilité possibles dans le pays. Cette reconversion fait donc partie de la course au pouvoir avec un grand  « P ». Ainsi, l’UGTT doit subir le même sort que le parti a réservé aux autres organisations nationales pour que le quadrillage soit complet sur le plan des responsabilités administratives. Et ceci, dans l’intérêt de ce qu’ils appellent dans les journaux du parti : « leur Révolution ». Que demande-t-on à l’UGTT ? De jouer un rôle positif dans l’économie du pays. Elle le fait largement et personne ne peut le nier. Que reproche-t-on aux travailleurs dans la phase actuelle ? Absolument rien. Alors, c’est aux responsables à tous les échelons qu’on s’en prend pour les évincer et les remplacer. Sur quelle base, selon quel critère, dans quelle intention, au profit de quoi et de qui ? Est-ce que l’économie tunisienne va mieux s’en porter ? Au contraire, notre économie s’est embourbée dans le bureaucratisme le plus stérile qui s’est traduit par la baisse de la productivité, le gaspillage des cadres et de capitaux en devises, pour ne rapporter que l’unique plaisir de constituer une clientèle nombreuse. Où en est- on aujourd’hui après avoir nationalisé ou semi-nationalisé la presque totalité des entreprises ? Où en est réellement la production nationale ? Où en est la résorption du chômage ? Combien d’emplois productifs a-t-on créé avec les grands projets industriels déficitaires ? Où en est la sécurité sociale démagogique instituée pour les petits copains ? Autant de questions qui méritent d’être développées plus en détail si la place et le temps ne manquaient  pas aujourd’hui. En résumé, quels sont les résultats actuels de cette politique qui a été imposée même au parti, puisque le bureau politique n’en a pas préalablement discuté ? Le résultat est évidemment le retour à l’initiative privée et le recours à l’exportation de la main d’œuvre par suite de la disparition de la confiance et du manque de devises. Or, ces deux derniers facteurs pèseront aussi longtemps qu’on persistera dans cette voie. Dans quelque temps, il sera trop tard, car ce sera l’effondrement total de notre économie avec son cortège de chômage et de misère. Et ni les vacarmes de la radio, ni les conférences de presse n’arriveront à indiquer le mécontentement populaire. Même les menaces et les intimidations n’auront plus d’effet sur le peuple. La seule solution à cette situation tragique est le retour à une politique véritablement concertée dans tous les domaines. Le passé démocratique de notre parti durant la phase de libération devrait nous guider dans ce sens. Voilà, camarade Bahi, exprimées hâtivement, les idées que j’aurais eu à développer devant vous si j’étais présent. C’est d’ailleurs ce que j’ai toujours dit chaque fois qu’il m’a été possible de le faire et sur ce plan, ma position n’a jamais varié quoi qu’en disent certains. La question à étudier par le bureau politique n’est donc pas celle d’Achour ou de l’UGTT. Ce n’est là qu’un des aspects du problème général de l’évolution du pays, problème qui se pose aujourd’hui avec la plus grande acuité. Nous avons un Président dont les pouvoirs sont illimités. Or, certains en profitent pour faire appliquer des politiques de clans. Les intrigues se nouent et se dénouent continuellement. On se spécialise de plus en plus dans ce genre de grande stratégie où les nécessités du succès commandent parfois l’utilisation des moyens les moins honnêtes. Pendant ce temps notre peuple si franc, si brave, si loyal, est en train de se dénaturer, en apprenant, sous l’effet de la peur, l’hypocrisie, la flatterie et la délation. Inutile de brosser un tableau détaillé de la situation psychologique du pays. Et pendant ce temps, le Président croit que tout va pour le mieux dans les meilleures des Tunisie(s). Il est même fier des progrès rapides qu’on lui présente comme ayant été accomplis chaque jour. Sa bonne foi est trompée continuellement, et c’est ainsi qu’il cautionne une politique dont, d’ailleurs, les tenants prennent soin de lui laisser apparemment le monopole pour lui en faire assumer seul la responsabilité. Pendant ce temps, il ne se rend pas compte que le peuple est mécontent et que même les responsables manifesteraient leur désaccord avec cette politique s’ils avaient la possibilité de s’exprimer librement. Qu’on essaye des tests sur des questions précises, dans n’importe quel domaine et au sein de n’importe quelle instance, tests qui consisteraient à instituer le vote secret, et l’on s’apercevra que l’unanimité n’est pas telle qu’on la présente. C’est bien dommage que cet homme, qui a toute ma sympathie et mon affection, parce qu’il a tout donné au pays, arrive à la fin de sa vie, à se tromper parce qu’il est trompé lui-même et parce qu’il est entièrement coupé du peuple. Tout Tunisien sincère doit regretter une telle situation. Mais que faire ? A mon avis, et au risque de répéter ce que j’ai toujours dit, il faudrait mettre fin au plus vite au « monologue ». L gouvernement parle tout le temps et partout dans le pays, mais toujours seul. Il faut redonner la parole au peuple, ne serait-ce que par application de la méthode dite « attrayante » utilisée en pédagogie et qui consiste à engager les élèves à la discussion pour permettre à leurs maîtres de se rendre compte du degré d’assimilation des cours auxquels ils ont participé. Ne prétend-on pas à longueur de journée que notre politique est une politique de persuasion ? Alors, pourquoi ne pas engager le dialogue ? Que le peuple puisse s’exprimer librement, il n’en résultera que du bien  pour le pays. Pour ce faire, il faut créer les conditions n nécessaires, c’est-à-dire les garanties constitutionnelles et le respect des libertés. Il ne s’agit pas d’ouvrir les vannes d’un seul coup. On peut commencer par la mise en place des institutions prévues par la constitution, telles que la création d’un conseil d’Etat authentique, la libre compétition des candidats aux élections législatives et communales dans le cadre du Front National, comme première étape…..etc. Je ne peux m’appesantir sur ces solutions qui sont archi-connues et que le bureau politique pourra lui-même examiner, définir et délimiter. L’essentiel est qu’on s’engage résolument dans la voie de la moralisation et de la démocratisation du régime, en tenant compte objectivement des réalités sur la base de sondages sincères, et ceci afin de ramener la confiance et d’assurer la véritable stabilité. Je considère, pour ma part, que notre élite est suffisamment dense, que nos cadres sont assez nombreux et que notre peuple est suffisamment mûr pour cette nouvelle étape qui lui permettra de s’exercer réellement à la gestion de ses propres affaires. Dans ce cas, je souscrirai volontiers et sincèrement à la nouvelle politique. Sinon, je ne cesserai de militer jusqu’à la réalisation de cet objectif, car je crois fermement que le chemin du développement et de la garantie d’un avenir meilleur passe inéluctablement par la démocratie. En m’excusant de la hâte avec laquelle j’ai rédigé cette lettre, je te prie de transmettre à Monsieur le Président et aux Camarades du Bureau politique mes meilleures salutations. Ahmed TLILI (Source: le blog « Tunisia Watch » d’après le blog de Sami ben Abdallah, le 19 août 2009)
 

Les syndicalismes arabes au prisme de l’autoritarisme et du corporatisme

 
Eric Gobe (1) (2008) Du corporatisme d’État des régimes arabes autoritaires populistes des années 1960 et 1970, il ne reste plus que la dimension répressive. Concernant les organisations syndicales, il existe, bien sûr, des différences entre la Fédération tunisienne et ses homologues syrienne et égyptienne complètement subordonnées au pouvoir politique sans interruption depuis les années 1960. En Égypte, comme dans la Syrie de Hafez al-Assad, et encore sous son héritier Bachar, on a des exemples extrêmes de mise sous tutelle de syndicats centralisés et complètement déconnectés des mouvements sociaux . Mais par delà les divergences des trajectoires historiques de ces trois pays, les centrales syndicales ne semblent fonctionner que pour empêcher l’émergence d’une capacité revendicative susceptible de remettre en cause non seulement une politique économique, mais aussi des privilèges et des pratiques de corruption. (1)   Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM) CNRS : UMR6568 – Université de Provence – Aix-Marseille I – Université de la Méditerranée – Aix-Marseille II – Université Paul Cézanne – Aix-Marseille III (Source : Manuscrit auteur, publié dans « Autoritarismes démocratiques et démocraties autoritaires : Convergences Nord-Sud, de Olivier Dabène, Vincent Geisser, Gilles Massardier (Ed.) (2008) p. 267-284) Lien :  http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/39/85/69/PDF/Gobe_les_syndicalismes_arabes_au_prisme_de_l_autoritarisme.pdf  

 

 

Le Moyen-Orient se prépare à un ramadan sous la menace de la grippe A

AFP, le 20 août 2009 à 09h57 RYAD – Les musulmans du Moyen-Orient se préparent au ramadan sous la menace de la grippe A et déjà l’afflux de pèlerins est en recul à La Mecque qui à cette occasion rassemble traditionnellement des centaines de milliers de fervents pour le petit pèlerinage de la Omra. Les arrivées à La Mecque ont progressé cette semaine à la veille du ramadan qui commence vendredi ou samedi, selon des habitants de la ville sainte de l’ouest de l’Arabie saoudite, mais elles restent très en deçà de la normale. Avec les restrictions de l’Iran, de l’Egypte et d’autres pays pour le petit pèlerinage (Omra), l’économie de La Mecque risque de souffrir. En Europe, les représentants officiels des musulmans de France ont également « déconseillé » mardi à leurs coreligionnaires d’effectuer cette année le petit pèlerinage à l’occasion du ramadan. Dans la région, les craintes de contamination peuvent aussi ne pas faire l’affaire des professionnels de l’iftar, le repas de rupture du jeûne, et des loisirs liés au ramadan. Saad al-Qurachi, de la Chambre de commerce et de l’industrie de La Mecque estime que l’activité économique de la ville sainte pourrait régresser de 40% pendant les mois à venir en raison de la grippe A. « Pour la Omra durant le ramadan, nous avons enregistré de nombreuses annulations », renchérit Naseem Khan de l’hôtel Mercure Grand Umm al Qura, qui accueille notamment des pèlerins européens. « Nous sommes affectés à la fois par la crise économique et la grippe A », dit-il. Habituellement, des centaines de milliers de personnes se rendent durant le ramadan à La Mecque pour le petit pèlerinage qu’on peut accomplir tout au long de l’année contrairement au Hajj, ou grand pèlerinage, qui a des dates fixes et qui tombe cette année vers la fin novembre. La Omra est plus facile à entreprendre car elle n’est pas soumise aux autorisations et au système de quota par pays du Hajj, l’un des cinq piliers de l’islam que tout croyant est censé accomplir s’il en a les moyens. Les mises en garde des gouvernements et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont accentué les craintes des risques de contamination dans les lieux où se rassemblent les foules. Cette semaine, l’Arabie saoudite a annoncé que le nombre de malades avait atteint les 2.000 et les cas mortels 14 depuis que la maladie a été signalée dans le pays le 3 juin. Le virus A(H1N1) touche actuellement la majorité des pays de la région, le Koweït et le Yémen annonçant mercredi leurs premiers cas mortels. La première victime de la région était une Egyptienne morte le 19 juillet à son retour de La Mecque et peu après, les ministres arabes de la Santé ont décidé de suivre les recommandations de l’OMS déconseillant la Omra et le Hajj aux plus de 65 ans, aux femmes enceintes et aux moins de 12 ans. Les Saoudiens n’effectuent pas de contrôles obligatoires à l’entrée mais demandent aux pays de départ de le faire et certains dans le royaume estiment que le pays, qui se veut le gardien des lieux saints de l’islam que sont La Mecque et Médine ne peut interdire ni la Omra ni le Hajj. Début août, l’Iran a interdit tout voyage en Arabie saoudite pendant le ramadan tandis que l’Egypte, l’un des gros pourvoyeurs de pèlerins, a décidé d’interdire la Omra aux plus de 65 ans et aux moins de 25 ans. Lundi, les autorités égyptiennes ont empêché 200 personnes, particulièrement exposées au risque de contamination, d’embarquer pour La Mecque. Au Koweït où plus de 900 malades ont été recensés, les autorités ont demandé un report de la Omra notamment pour les personnes les plus fragiles. Le ministère de la Santé a conseillé aux Koweïtiens de ne pas s’embrasser et de ne pas se serrer la main lors des cérémonies de voeux pour le début du ramadan.


Abdelaziz Bouteflika qualifie les groupes armés islamistes de « hordes de renégats »

 
De THE ASSOCIATED PRESS (CP) – le 20 août 2009 ALGER — Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika a qualifié jeudi les groupes islamistes armés qui continuent de commettre des actes de violence, notamment contre les représentants des forces de sécurité, de « hordes de renégats ». « Je tiens à saluer à cette occasion (le 53e anniversaire du congrès fondateur de la révolution algérienne tenu en 1956 en Kabylie, NDLR) toutes les forces qui font face à cette horde de renégats », a-t-il déclaré dans un discours particulièrement offensif, ajoutant que les « voies de la violence et de la désobéissance mèneront assurément à leur pertes ceux qui ont dévié du chemin tracé par la nation ». Selon lui, « les actes terroristes sanglants et isolés confirment si besoin est que le terrorisme est en déclin devant les frappes de l’armée nationale populaire, des services de sécurité mais surtout devant le rejet d’une nation tout entière ». Malgré cela, a-t-il ajouté, « l’Etat reste fermement déterminé à faire face, avec toute la rigueur qui s’impose, à ceux qui ont dévié du chemin tracé par la nation ». C’est la première fois que le chef de l’Etat algérien use d’une telle rhétorique à l’égard des groupés armés qui rejettent sa politique de réconciliation nationale. Cependant, il a réaffirmé jeudi sa fidélité à cette démarche. « L’Etat a tendu la main à cette catégorie d’égarés en leur offrant la chance de revenir au droit chemin et de réintégrer le peuple pour bénéficier des mesures de la concorde civile et de la réconciliation nationale », a-t-il souligné. « Cette main est encore tendue compte tenu des convictions religieuses de notre peuple, de ses responsabilités historiques et ses choix stratégiques. » Car, pour le président algérien, il s’agit d’un « choix stratégique » que le peuple a adopté à travers le suffrage universel ou par la représentation parlementaire. En septembre 2005, les Algériens avaient massivement adhéré à la politique de réconciliation nationale adoptée par référendum. Cette politique, un des axes majeurs du programme de M. Bouteflika, avait pour finalité de tourner la page de la « décennie rouge » en exonérant de toute poursuite judiciaire les islamistes armés acceptant de renoncer à la violence. Si la violence a considérablement baissé en Algérie, à la faveur de nombreuses redditions d’islamistes armés, dont des émirs comme Hassan Hattab, fondateur du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), des actes terroristes, qui le sont le faits d’irréductibles d’Al-Qaïda Maghreb islamique, continuent d’être perpétrés épisodiquement dans différentes régions. 2009 The Canadian Press  

Attentat de Lockerbie : l’Ecosse libère Megrahi, suscite les critiques des USA

 
De Alice RITCHIE (AFP) – 20 août 2009 GLASGOW, Royaume-Uni — Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi, le Libyen condamné pour l’attentat de Lockerbie, a quitté jeudi l’Ecosse pour achever ses jours en Libye après sa libération pour raisons médicales par le gouvernement écossais, sous les critiques de Washington. « C’est ma décision que M. Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi, condamné en 2001 pour l’attentat de Lockerbie et actuellement en phase terminale d’un cancer de la prostate, soit libéré pour des raisons médicales et autorisé à rentrer en Libye pour y mourir », a annoncé vers 12H00 GMT le ministre écossais de la Justice, Kenny MacAskill. Environ une heure et demie plus tard, l’ancien détenu a quitté la prison de Greenock (Ecosse) pour l’aéroport voisin de Glasgow, où l’attendait un avion affrété par la Libye. Les images de télévision ont montré Megrahi, tout de blanc vêtu, gravissant les marches le menant à bord de l’avion, lentement et avec une canne, mais sans l’aide de quiconque. Vers 14H30 GMT, l’avion s’est envolé à destination de la Libye. Des sources aéroportuaires libyennes ont indiqué que des préparatifs étaient en cours dans un aéroport militaire de Tripoli pour accueillir Megrahi. « Ma joie est immense et indescriptible. C’est un grand moment que nous attendons depuis 9 ans », a déclaré à l’AFP Aïcha, l’épouse de Megrahi. La décision a cependant suscité les « profonds regrets » de Washington. « Nous continuons à penser que Megrahi devrait accomplir sa peine en Ecosse », a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué. Les familles des victimes américaines de l’attentat de Lockerbie s’opposaient à la libération de Megrahi, à la différence de nombre de parents britanniques qui estiment souvent que le Libyen a été victime d’une erreur judiciaire. « Je ne crois pas une seconde que cet homme ait été impliqué comme on l’a dit lors de sa condamnation », a déclaré l’Ecossais Jim Swire, qui a perdu une fille dans l’attentat. « A mesure que le temps passera, il deviendra de plus en plus clair qu’il n’avait rien à voir avec tout cela », a-t-il ajouté à la BBC. Le ministre de la Justice a souligné que l’Ecosse n’oublierait jamais l’attentat, au cours duquel un Boeing 747 de la compagnie américaine Pan Am avait explosé, le 21 décembre 1988, au-dessus de Lockerbie. 270 personnes avaient péri, en majorité américaines. « Notre système judiciaire demande que la justice soit rendue, mais que la compassion soit possible », a déclaré M. MacAskill. La justice écossaise est indépendante de Londres, qui n’est donc pas intervenu dans la procédure. Selon le corps médical, Megrahi, 57 ans, n’a pas plus de trois mois à vivre. Megrahi avait été condamné à la prison à vie avec une peine de sûreté de 27 ans par des juges écossais à l’issue d’un procès qui s’était tenu aux Pays-Bas, en terrain neutre. Dans une lettre adressée à la justice en juillet et publiée jeudi, Megrahi s’est déclaré « malade en phase terminale ». « Il n’y a pas d’espoir de guérison… Le personnel (de la prison) n’est pas réellement équipé pour faire face à de nombreux aspects de ma maladie en phase terminale. J’estime que l’emprisonnement accélère mon déclin. » La remise en liberté de Megrahi marque une nouvelle étape dans le réchauffement des relations entre la Libye et l’Occident, qui s’est accéléré après le renoncement de Tripoli aux armes de destruction massive en 2003 et le versement de compensations aux familles des victimes de l’attentat. Les experts rappellent que la Libye détient les plus grandes réserves de pétrole prouvées d’Afrique et que d’importants contrats d’exploration ont été signés avec des compagnies britanniques, dont BP et Shell. 2009 AFP.

Elections en Afghanistan: 26 personnes tuées dans des attaques, selon des responsables

 
20 août 2009 Vingt-six civils et membres des forces de sécurité ont été tués jeudi dans des attaques commises en Afghanistan par des insurgés, selon de hauts responsables des services de sécurité. Ces violences ont été commises alors que des millions d’Afghans étaient appelés aux urnes pour choisir leur président et renouveler les conseils provinciaux. D’après des responsables, huit soldats, neuf policiers et neuf civils afghans sont morts. Un responsable électoral a déclaré à l’Associated press qu’il s’attendait à un taux de participation entre 40 et 50%. AP

L’Otan souhaite porter les forces afghanes à 400.000 hommes

 
20 août 2009 Le nouveau secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a déclaré que les effectifs des forces de sécurité afghanes devraient doubler, pour être portés à 400.000 hommes.   « Au sujet de la mission d’entraînement de l’Otan, nous devrions avoir pour objectif de mettre sur pieds des forces de sécurité afghanes à un niveau d’environ 400.000 (hommes) dans l’armée et la police réunie », a dit Rasmussen, qui a pris la tête de l’organisation le 1er août dernier. « Cela nécessitera bien sûr des efforts pour atteindre ce niveau et pour assurer les aptitudes et la qualité des forces de sécurité afghanes », a-t-il dit. Il a en revanche estimé qu’il était prématuré de fixer un calendrier pour atteindre ce nombre de troupes. Omar Valdimarsson, version française Grégory Blachier

Saddam Hussein, révélations d’outre-tombe

 
20/08/2009  | Jeune Afrique | Par : Nicolas Marmié Le 30 décembre 2006, reconnu coupable de crimes contre l’humanité par le Tribunal spécial irakien, l’ancien homme fort du pays est pendu. Deux ans plus tôt, le raïs avait été interrogé par le FBI. L’administration Obama vient tout juste de lever le secret-défense sur ces entretiens historiques. Job is done! » Six ans se sont écoulés depuis le victorieux mensonge de George W. Bush prononcé le 1er mai 2003, au lendemain de l’invasion américaine de l’Irak. En fait de « mission accomplie », ce sont des dizaines de milliers de civils irakiens (certaines ONG américaines annoncent plus de 100 000 morts) qui ont été tués par d’interminables opérations de pacification et un terrorisme aveugle. Aujourd’hui, laissant derrière eux un pays ébranlé jusque dans son unité, les GI et les marines font leur paquetage avant de partir s’aventurer dans un nouveau chaudron, celui de l’Afghanistan. Ironie de l’Histoire, c’est à ce moment charnière que Saddam Hussein refait parler de lui. Condamné pour crimes contre l’humanité et exécuté par pendaison le 30 décembre 2006, l’ex-président irakien avait longuement été « débriefé » par le FBI, de février à mai 2004. Soucieuse de se débarrasser des cadavres les plus encombrants laissés dans les placards de la Maison Blanche par George W. Bush, l’administration Obama vient de lever le secret-défense sur cette série d’une vingtaine ­d’entretiens. Face au dictateur déchu, humilié devant les caméras du monde entier, se faisant épouiller la barbe après son arrestation dans un trou à rat, le 14 décembre 2003, c’est George Piro qui pose les questions. Agent spécial du FBI, d’origine libanaise et parlant couramment l’arabe et le français, Piro semble avoir conquis la confiance d’un Saddam Hussein déboussolé, sonné mais avec toujours une très haute idée de lui-même, de son destin. Et c’est avec une ruse tout orientale que l’agent Piro amène le raïs à se livrer. Sans doute très éprouvé après neuf mois de clandestinité et deux mois de détention, le prisonnier abandonne un à un les oripeaux de sa carapace de tyran. La véhémence tautologique dont il fera preuve pendant son procès, en 2006, n’est pas encore de mise. Mais, parfois, il se ressaisit et botte en touche face aux questions les plus embarrassantes – comme celles concernant l’exécution de la quasi-totalité de ses ennemis politiques ou les exactions massives commises contre les civils kurdes et chiites. Ébéniste de la langue de bois, Mozart de la rhétorique, souvent roublard, toujours sûr de lui, l’homme aux trois guerres responsables de la mort d’au moins deux millions d’Irakiens apparaît très satisfait de son bilan. Car, comme il le concède lui-même, « être en paix n’est pas chose facile ». À noter, enfin, que le document final déclassifié par le FBI n’est pas un interrogatoire classique comprenant des questions et des réponses. Il s’agit d’un compte rendu en style indirect rédigé par Piro, entrecoupé de citations de Saddam Hussein. Il comporte par ailleurs d’importants passages censurés qui n’ont pas bénéficié de la levée du secret-défense pour raisons de « sécurité nationale ». Habilement construit, ce document est aussi un outil de communication justifiant, a posteriori, vingt ans de politique américaine en Irak, même s’il n’y est que très rarement question de l’activisme officiel ou secret de Washington au Moyen-Orient. Il faut également mentionner une note confidentielle dans laquelle l’agent spécial souligne avoir obtenu la confiance de Saddam Hussein « en n’étant pas menaçant » avec lui. Même si, deux ans avant le procès du président déchu, il a expliqué clairement à celui-ci que « sa vie touchait à sa fin ». C’est sous ces réserves que Jeune Afrique vous livre les principaux temps forts des confessions de Saddam Hussein, l’héritier galonné de Nabuchodonosor. Un témoignage qui aura un jour sa place dans les livres d’histoire.   Contexte de l’interrogatoire « Je parlerai de tout, sauf si cela blesse mon peuple, mes amis ou l’armée », met en garde Saddam, qui est tendu lors des premières entrevues. Il précise : « Je pense que les questions devraient être posées dans le cadre d’un dialogue et non pas d’un interrogatoire. » Selon Piro, Saddam s’est progressivement détendu au cours de leurs rencontres, s’autorisant parfois à rire en évoquant certains souvenirs. « C’est difficile de parler de moi », affirme pudiquement l’ex-dictateur, qui parle souvent de lui à la troi­sième personne. De même, il lui arrive d’opposer le secret d’État aux relances trop insistantes. « Si vous décidez de publier un livre de nos entretiens, assurez-vous qu’il soit aussi traduit en arabe », demande-t-il. Autre exigence du « détenu de haute valeur numéro un », selon la terminologie du FBI : que l’agent Piro s’adresse à lui comme à un chef d’État. « Je ne suis pas l’ex-président irakien. Je suis toujours le président de l’Irak. » Arrestation et cavale Saddam affirme avoir quitté Bagdad le 10 ou le 11 avril 2003, alors que la capitale était sur le point de tomber aux mains des Américains. Il a présidé une dernière rencontre avec ses principaux lieutenants en leur ordonnant de se disperser : « Nous continuerons la lutte clandestinement. » La ferme où il fut arrêté, en décembre 2003, est la même que celle dans laquelle il s’était réfugié en 1959 après une tentative de putsch contre le président Kassem. Il est convaincu que sa planque a été dénoncée par un traître. Mais, dit-il, « Dieu nous a enseigné de ne pas être surpris d’être trahi ». Interrogé sur l’existence d’un ou de plusieurs sosies durant les derniers mois de son règne, il répond : « C’est de la fiction, du cinéma. » Invité à préciser quel était son véhicule de fonction à la veille de l’attaque américaine, et plus précisément s’il s’agissait d’une Mercedes noire, il répond : « Peut-être, nous avions des Mercedes de toutes les couleurs. » Il confirme l’existence d’une vingtaine de palais présidentiels, des « propriétés du peuple », construites plus pour des raisons de sécurité que pour le confort. La mobilité du raïs est en effet considérée comme l’une des clés de sa longévité politique. Commentant la fin tragique de ses fils [Oudaï et Koussaï, tués par l’armée américaine le 22 juillet 2003 à Mossoul alors qu’ils étaient pressentis pour succéder à leur père et figuraient dans le premier carré des 55 digni­taires dont la tête avait été mise à prix par Washington, NDLR], Saddam explique : « Je pense encore à eux et à la façon dont ils ont été martyrisés. Ils resteront des exemples pour chacun dans le monde entier. » Son bilan et son prestige Saddam considère avoir servi le ­peuple irakien pendant de longues années. Ses plus grandes réussites sont la mise en place de programmes sociaux et les améliorations enregistrées sur le plan économique, l’éducation, le système de santé, l’industrie, l’agriculture. « Il n’y a pas d’orphelins dans les rues en Irak », assure celui qui prétend n’accorder que peu d’importance à ce que les gens disent ou pensent de lui aujourd’hui. L’essentiel est ce que retiendra l’Histoire, dans cinq cents ou mille ans. Saddam pense qu’il sera reconnu pour sa loyauté et pour avoir « résisté à l’oppression ». Malgré les souffrances de la guerre contre l’Iran et de celle du Golfe, il souligne que le peuple irakien l’a réélu en 2002 avec 100 % des suffrages. Quand il était au pouvoir, peu ­d’Irakiens se souciaient de savoir qui était sunnite ou chiite. Le parti ne consi­dérait pas l’appartenance ethnique ou religieuse. Ainsi l’un des principaux caciques du régime, Tarek Aziz, était-il chrétien. « Vous seriez même surpris d’apprendre qu’en 1964 le secrétaire général du parti était kurde », confie-t-il. Sa conception du pouvoir Saddam se décrit comme un « révolutionnaire qui aime le peuple et le parti ». « Si j’avais voulu être un politicien, j’aurais pu. Mais je n’aime ni la politique ni les hommes qui la font », dit-il. « Un leader ne se fabrique pas dans une usine en ­Europe. Il se développe graduellement », ajoute l’ancien maître de Bagdad, qui s’est toujours senti tenu par « une obligation morale envers le peuple irakien ». Il prétend ne pas aimer le pouvoir pour le pouvoir et affirme avoir demandé à deux reprises, en 1968 et en 1974, à être déchargé de ses responsabilités au sein du parti Baas. Il aurait pu devenir « fermier ». Mais le parti a refusé son départ. Et, en 1979, c’est parce que son prédécesseur Ahmed al-Bakr, malade, l’en a « imploré » qu’il a accepté de lui succéder. Il considère que certains se sont opposés à sa nomination car ils savaient qu’« il ne serait pas facile à instrumentaliser ». Avant de conclure : « Je n’ai peur de personne, je n’ai peur que de Dieu. » Interrogé sur une conférence de gouvernement où on le voit avec un cigare, Saddam concède « fumer rarement », et seulement « en période difficile ». Quant au culte de la personnalité qui a marqué les dernières années de son règne : « Les citoyens irakiens choisissaient eux-mêmes d’afficher le portrait de Saddam Hussein dans leur ­domicile. » Quand on lui demande s’il a commis des erreurs pendant son quart de ­siècle à la tête de l’État, il élude : « Vous pensez que je vais dire à mon ennemi que j’ai commis une erreur ? » La révolution baasiste de 1968 Saddam Hussein dresse un portrait sombre de la société irakienne avant la prise de pouvoir par le parti baasiste et souligne l’importance de son rôle personnel dans le coup d’État révolutionnaire. En 1968, le peuple irakien n’avait « presque rien ». Les terres agri­coles étaient négligées et les méthodes d’agriculture, archaïques. L’économie irakienne dépendait presque exclusivement de la production de pétrole, principalement destinée à l’exportation et exploitée par des compagnies étrangères dont le contrôle échappait au gouvernement. L’Irak avait beaucoup à apprendre des autres pays. Saddam et ses compagnons ont intensément voyagé dans d’autres pays arabes. Ils ont découvert que Le Caire et Damas étaient beaucoup plus avancés que Bagdad. Ils ont aussi visité l’URSS, la France, l’Espagne, l’Iran et la Turquie. Mais, précise-t-il, « nous n’avions pas oublié que nous étions arabes et irakiens, et que les Irakiens ont leur ­propre façon de vivre entre eux ». Sur les conditions du coup d’État militaire qui a renversé le président Abd al-Rahman Aref, en 1968, il af­firme avoir tout fait pour éviter « un bain de sang ». « C’est moi qui commandais le tank qui a bombardé le palais présidentiel. » Interrogé sur la participation du colonel Abderrazak Nayif, le chef du renseignement militaire, il se souvient que celui-ci avait proposé de collaborer avec les « révolutionnaires » mais que, finalement, il avait été écarté du coup. « Avec une seule arme, j’ai saisi ­toutes celles de Nayif et de sa garde. C’était comme au cinéma, fanfaronne l’ex-raïs. Quand je promets quelque chose, je le fais. Nous avions promis qu’aucun mal ne serait fait au président Aref, et il ne lui est rien arrivé. » Le colonel Nayif, lui, fut assassiné à Londres peu après le coup d’État. Questionné sur les auteurs de cet attentat attribué aux services secrets irakiens, Saddam répond : « Dieu a tué Nayif. Il avait commencé à mener des actions hos­tiles à son pays. Il s’est rendu en Iran, a rencontré Massoud Barzani [le leader historique kurde, NDLR] dans le Nord irakien, et, selon certaines sources, il a rencontré Moshe Dayan [militaire et homme politique israélien, NDLR]. C’était des mauvaises actions. Qui l’a tué ? C’est un autre problème. Seul Dieu le sait. » Interrogé ensuite sur l’assassinat, en 1980 à Bagdad, de l’ancien ­ministre des Affaires étrangères Abdelkarim Shaykhly, il résume « tous les crimes ne sont pas résolus » et rappelle que l’on n’a pas non plus identifié ceux qui avaient tenté de supprimer Tarek Aziz ou son fils aîné Oudaï [blessé de ­quatre balles au volant de sa Porsche en 1996, NDLR]. Le conflit israélo-arabe « Toute tentative de comprendre les racines de la question palestinienne devrait être faite du point de vue d’un Arabe et pas seulement d’un Palestinien », tranche-t-il. Le fondement d’une solution définitive passe par l’établissement d’un État palestinien séparé. Après la guerre des Six Jours et la rapide défaite des armées égyptienne et syrienne, les habitants du monde arabe sont devenus « tristes et déprimés » et ont nourri une envie de révolution. Le président égyptien Nasser, même après la guerre des Six Jours, « pouvait représenter les ­Arabes » aux yeux du monde, alors que les autres dirigeants étaient « faibles ». Il était le seul à avoir une relation de proximité avec « les masses arabes ». En 1973, le président égyptien Anouar el-Sadate n’a pas su ramener l’espoir chez les Arabes. Ce n’était pas un « homme de convictions », et le ­peuple et les soldats égyptiens n’étaient pas « motivés » par lui. En faisant la paix avec les Israéliens sans obtenir la rétrocession des Territoires aux Palestiniens, il est devenu « un traître à la cause ». Hussein affirme que l’Irak a participé à la guerre de 1973, avec une contribution militaire aérienne et une force terrestre combattant en Syrie. « Que pouvions-nous faire de plus ? Nous avons envoyé tous nos militaires combattre sous commandement égyptien et syrien. » Et, à propos de l’incapacité de l’état-major syrien à collaborer efficacement avec les forces irakiennes (cartes, moyens de communication) : « Un perdant ne sait plus où sont sa tête et ses pieds. » Il ajoute que l’Irak a toujours accueilli les réfugiés palestiniens à bras ouverts dès 1948, puis en 1970 après le Septembre noir en Jordanie, et en 1991 après la première guerre du Golfe. « Nous les avons bien accueillis, nous leur avons donné des emplois et le droit d’avoir une terre et un logement », assure-t-il en précisant que « personne n’est aussi généreux qu’un Irakien ». Interrogé sur les tensions qu’a pu susciter une telle immigration, il répond : « Si nous accueillons un hôte, nous avons le devoir de l’aider. Mais un hôte ne peut exiger ce qu’il veut pour déjeuner ou dîner. » La guerre Iran-Irak (1980-1988) « Khomeiny aurait envahi tout le monde arabe s’il n’en avait pas été empêché par l’Irak. » Le pays a accepté à deux reprises les cessez-le-feu demandés par l’ONU, en 1980 et 1987, mais l’Iran les a refusés jusqu’en 1988, « après avoir perdu la guerre ». L’Irak avait reçu de l’aide des pays arabes. Saddam pensait que cette aide était un don et pas un prêt. Après la guerre, ces pays ont « changé d’avis » et demandé à être remboursés. Certains ont en outre considéré l’Irak comme une menace militaire. À l’inverse de l’Iran, dont l’armée avait été dévastée. À la fin de la guerre, alors que l’Irak entamait sa reconstruction, le prix du baril de pétrole a chuté, atteignant 7 dollars le baril. Selon Hussein, il n’était pas possible de lancer ce chantier avec un prix à ce niveau. L’Irak considérait que le Koweït était responsable de cette situation, dans le cadre d’un « complot » beaucoup plus large. Le Koweït a ensuite fait savoir qu’il ne comptait pas suivre la décision de l’Opep demandant une diminution de la production pour faire monter le prix du pétrole autour de 16 dollars. Hussein précise en outre qu’il a lui-même demandé que les prix du brut ne s’envolent pas, pour ne pas pénaliser les pays occidentaux. Guerre du Golfe I (1990-1991) S’adressant à Piro : « Je vous le demande à vous qui êtes américain. Quand les États-Unis ont-ils cessé les livraisons de céréales à l’Irak ? En 1989. Quand les États-Unis ont-ils demandé aux Européens de cesser la vente de technologies à l’Irak ? En 1989. Les États-Unis avaient un plan de destruction de l’Irak, un projet poussé par les sionistes, influents sur les élections américaines. Ce plan américain était aussi appuyé par des voisins de l’Irak, en particulier Israël, qui considérait l’Irak comme une dangereuse menace militaire depuis la fin de la guerre Iran-Irak. J’en suis convaincu. » Parlant du Koweït et de la coopération militaire de celui-ci avec les États-Unis, marquée notamment par une importante visite, en 1989, du général américain Norman Schwartzkopf, le chef du commandement central de l’US Army, Saddam affirme que des manœuvres militaires menées avec l’Égypte et la Jordanie, avec l’appui d’Israël, désignaient l’Irak comme un ennemi potentiel. « C’est difficile d’éviter quelqu’un d’armé qui stationne devant votre maison, à moins de sortir et de tirer dessus », explique-t-il avant de souligner que la conquête du Koweït avait été menée « en moins de deux heures ». Il y avait aussi des raisons histo­riques à considérer le Koweït comme la dix-neuvième province irakienne. « Si vous dites aux Irakiens que le Koweït fait partie de l’Irak, ils seront heureux », estime l’ancien président, qui rappelle que « la nation arabe, du riche au ­pauvre, est une nation avec une même langue, une même religion, des fron­tières com­munes et les mêmes attentes ». Le contexte international a également pesé dans le déclenchement de cette guerre, avec la disparition, en 1989, de l’équilibre entre les États-Unis et l’URSS. Enfin, toujours selon Saddam, c’est à cette époque que Washington a compris que la guerre en Afghanistan serait insuffisante pour maintenir l’activité de son complexe militaro-industriel. Après avoir espéré une médiation de l’Arabie saoudite, l’Irak a donc annexé le Koweït pour prévenir les projets d’agression israélo-américains et financer son effort de reconstruction. Et aussi pour « répondre aux vœux du peuple koweïtien, qui voulait se débarrasser de ses dirigeants arrogants et stupides ». Mais le « complot » international s’est refermé sur lui. Conscient des risques courus, Saddam déclare a posteriori qu’il aurait préféré « une solution pacifique ». Répression des Kurdes et des chiites Concernant les rébellions qui ont ­éclaté en Irak au lendemain du cessez-le-feu de 1991, l’ex-raïs estime qu’il s’agissait avant tout d’opérations de « sabotage ». Dans le Sud, les insurgés n’étaient pas des révolutionnaires, c’étaient « des voleurs, des hors-la-loi infiltrés par l’Iran », qui « voulait contrôler le sud de l’Irak [à majorité chiite, NDLR] ». L’ordre rétabli dans le Sud, il estime avoir « restauré l’ordre » dans le Nord, au Kurdistan, en deux mois seulement. « Dieu nous a donné la victoire », résume-t-il. Interrogé sur les exactions commises contre les populations civiles [notamment l’usage de gaz toxiques, comme en 1988 à Halabja, au Kurdistan, qui justifiera partiellement sa condamnation à mort en 2006, NDLR], il répond : « Un Irakien, civil ou militaire, sait ce qui est humainement acceptable comme conduite et il n’a besoin de personne pour lui dire comment se comporter. » Piro le relance en lui lisant le témoignage d’un humanitaire qui affirme avoir vu un char irakien avec trois enfants ligotés sur son capot lors de son entrée à Bassora. « Mensonge ! » répond Saddam, qui, devant l’insistance de son interlocuteur à évoquer des boucliers humains, tranche : « Vous avez entendu ce que vous avez entendu. J’ai entendu ce que j’ai entendu. » Invité par ailleurs à commenter le désastre écologique qu’a représenté la mise à feu des puits de pétrole koweïtiens, en 1991, il demande si cette décision a eu « plus de conséquences que l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl ». Armes de destruction massive Malgré la défaite et l’embargo de 1991, l’Irak est parvenu en dix ans à « presque tout reconstruire ». Évoquant la résolution 687 du Conseil de sécurité de l’ONU contraignant l’Irak à déclarer l’existence de ses armes biologiques ou chimiques et à les détruire, il tient à préciser que cette résolution n’avait pas été adoptée « dans l’esprit des Nations unies » mais sur l’insistance des États-Unis. Il s’interroge aussi sur les exi­gences de l’ONU sur ce point, alors que d’autres résolutions, notamment celles concernant Israël, n’ont jamais été appliquées. Il rappelle que les États-Unis ont utilisé des armes interdites au Vietnam et se demande si les Américains donneraient leur accord à une inspection de la Maison Blanche par des Irakiens pour rechercher la présence de telles armes. Saddam ajoute néanmoins s’être plié à la résolution 687 en détruisant ses stocks d’armes illicites, et ce dès 1998, mais en commettant « l’erreur » de ne pas le faire sous supervision des Nations unies. C’est cette « erreur » qui a ensuite entraîné un dialogue difficile avec les inspecteurs des Nations unies alors que l’Irak était sous embargo international et que son espace aérien était limité. Selon Hussein, l’Irak a préféré prendre les devants plutôt que de devoir assumer les coûts et la logistique d’une mission d’inspection. Pourtant, l’Irak avait répondu à toutes les injonctions du Conseil de sécurité. Et, pour enfoncer le clou, Hussein s’exclame : « Mon Dieu, si nous avions eu de telles armes, nous les aurions utilisées contre les États-Unis ! » Oussama Ben Laden Saddam Hussein affirme n’avoir jamais vu ou rencontré personnellement Oussama Ben Laden, qu’il compare à un « zélote ». En revanche, il ne nie pas qu’à deux reprises des responsables irakiens ont rencontré des membres d’Al-Qaïda, au Soudan (en 1994) et à Bagdad. Selon lui, « la religion et la politique ne doivent pas être mêlées ». Guerre du Golfe II « Les États-Unis ont utilisé les attentats du 11 Septembre pour attaquer l’Irak », assure Saddam. Lors de la seconde guerre du Golfe, il estime que le seul allié des États-Unis était le Royaume-Uni. Tous les autres grands pays, comme la ­France, l’Allemagne, la Chine et la Russie, étaient contre la guerre. Pour résumer, malgré l’absence d’armes de destruction massive, « les États-Unis cherchaient un prétexte pour agir ». Les États-Unis Saddam tient à préciser qu’il n’est pas « l’ennemi du peuple américain » – dont il dit apprécier la culture, et notamment le cinéma –, mais celui des « dirigeants américains ». « Les États-Unis ont payé cher leurs erreurs en Irak et dans le monde entier et continueront de les payer. Si vous demandez à un soldat américain venu en Irak chercher des armes de destruction massive, alors qu’aucune ne fut trouvée, pour remplacer la dictature de Saddam Hussein par une autre dictature s’il préfère rester ou partir, il répondra vouloir partir. » L’avenir de l’Irak Au moment où sont conduits ces entretiens, Saddam se dit convaincu que l’Irak « survivra ». C’est une grande nation qui a franchi de nombreux seuils historiques. Les nations arrivent généralement « à leur apogée » une seule fois. L’Irak, dit-il, est parvenu à ce stade à plusieurs reprises. C’est le seul pays à avoir connu cela dans l’histoire de l’humanité. C’est un « don de Dieu ». Saddam espère que l’Irak va progresser dans tous les domaines, financier, religieux. Et, en tant qu’« humaniste », il souhaite la même chose pour le peuple américain. (Source: « Jeune Afrique » (Hebdomadaire- France) le 20 août 2009) Lien: http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2535p018-025.xml0/-Irak-Saddam-Hussein-FBI-Saddam-Hussein-revelations-d-outre-tombe.html  

 

 

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