19 novembre 2011

TUNISNEWS
11 ème année, N°4160 du 19.11.2011


Business News:Tunisie – Le poisson d’Ettakatol poursuit sa nage entre deux eaux

Espace Manager: Tunisie: accord imminent sur les postes-clés selon Ettakatol

Gnet: Tunisie : Ettakattol doit-il participer au prochain gouvernement?

Kalima: Moncef Marzouki et ses nombreuses escortes!

Business News: « L’ISIE a publié de fausses informations », selon le Centre Carter

Espace Manager:Tunisie: avec les derniers discours Ennahdha encadre «ses» extrémistes

Econostrum: La corruption en Tunisie passée au crible par la CNICM

Investir En Tunisie:Tunisie : le Pati Ennahdha en manque d’un Congrès Constitutif

WMC: Tunisie: Le timbre fiscal sur les voyages rapporte au budget de l’Etat 20 MDT par an!

Investir En Tunisie: La Tunisie sera la Suisse de la Méditerranée, espère Mehdi Houas

Kapitalis: Tunisie. La colère des avocats de Sidi Bouzid

Afrique en ligne: Société: Les islamistes surfent sur la vague Ennahda

Atlasinfo: Islamisme : Tunisie et Maroc, au-delà du parallélisme des formes


Tunisie

– Le poisson d’Ettakatol poursuit sa nage entre deux eaux


Suite à la réunion, hier jeudi 17 novembre 2011, pour l’organisation de la tenue de la première séance de l’Assemblée nationale constituante, Khalil Zaouia a donné une interview à Shems FM dans laquelle il dément l’information publiée dans Assabah news concernant le refus de son parti que Moncef Marzouki devienne président de la République. Il ajoute qu’Ennahdha et Ettakatol se sont entretenus pour clarifier certains points et qu’un accord a été trouvé, entraînant la réintégration d’Ettakatol au sein des commissions tripartites. Concernant la polémique autour du 6ème califat de Hamadi Jebali, Khalil Zaouia regrette ces propos et considère qu’Ennahdha a fait une erreur et qu’elle se doit d’être à la hauteur de ses responsabilités nationales et non simplement ses responsabilités partisanes.Il considère que ces propos ont affaibli incontestablement le probable futur premier ministre tunisien. Il a refusé par ailleurs de commenter les propos de Moncef Marzouki qui avait précédemment affirmé qu’Ennahdha n’avait pas un double discours, mais un discours multiple. Répondant à l’annonce de Maya Jeribi sur les concertations en cours pour la création d’une grande coalition des démocrates, M. Zaouia a réitéré l’appel de son parti à ce que les partis politiques démocrates comme le PDP révisent leur décision d’entrer dans l’opposition, et ce pour l’intérêt national. Ainsi, le porte-parole officiel d’Ettakatol, Mohamed Bennour, a déclaré à la TAP qu’ «Il n’y a aucune probabilité d’interrompre ce processus. La direction d’Ettakatol est très enthousiaste concernant les résultats des concertations qui doivent être satisfaisantes pour les trois parties. Les contacts et les concertations se poursuivent à un rythme soutenu et peuvent donner lieu à des décisions durant les prochaines heures ». Comme l’a affirmé plus tôt le porte-parole du CPR, Ettakatol informe également que le 21 novembre aura probablement lieu l’annonce de l’issue de ces concertations entre les partis, dont le nom du président de la république qui sera proposé, à la veille de la première séance de la constituante. Beaucoup de battements de nageoire pour pas grand-chose de la part du poisson…A qui profite la baignade ?

Source: “Business News” Le 18-11-2011

Lien: http://www.businessnews.com.tn/Tunisie—Le-poisson-d%E2%80%99Ettakatol-poursuit-sa-nage-entre-deux-eaux,520,27713,3


Tunisie: accord imminent sur les postes-clés selon Ettakatol


Le porte-parole du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL-Ettakattol), Mohamed Bennour, a affirmé, vendredi, que les concertations entre son parti et celui du Mouvement Ennahdha et du Congrès pour la République (CPR) avancent à un rythme soutenu sur la voie «d’un accord global» sur les postes-clés de l’Etat et du gouvernement attendu d’ici la fin de semaine. Dans une déclaration à l’agence TAP, Mohamed Bennour a précisé que le FDTL s’emploie à parvenir à un accord global qui inclut la question de la présidence de l’Assemblée constituante et les ministères de souveraineté. Ettakatol souhaite arriver à cet accord «d’ici la fin de semaine et place la question sous l’angle de l’intérêt national», a-t-il relevé. Les trois commissions techniques reprendront leurs travaux ce soir après la réunion qui s’était tenue, jeudi soir, entre les responsables d’Ettakattol et du mouvement Ennahdha, au cours de laquelle il a été convenu d’accélérer les concertations pour arriver à cet accord, a encore indiqué Bennour.

Source: “Espace Manager” Le 18-11-20111

Lien: http://www.espacemanager.com/politique/tunisie-accord-imminent-sur-les-postes-cles-selon-ettakatol.html


Tunisie : Ettakattol doit-il participer au prochain gouvernement?


 

Par Dr. Faouzi CHARFI

Beaucoup s’interrogent sur la participation d’Ettakattol dans un futur gouvernement dirigé par un premier ministre-candidat déjà désigné par le parti qui a remporté le plus grand nombre de sièges à l’assemblée nationale constituante (ANC). Les deux principaux arguments avancés par les responsables de ce parti étaient les suivants : 1/Les électeurs d’Ettakattol ont voté pour nous pour que nous accédions au pouvoir et, donc, ils ne comprendraient pas qu’aujourd’hui nous fuyions nos responsabilités et que nous restions dans l’opposition. 2/Nous préférons être dans le gouvernement pour ne pas laisser le champ libre à Ennahdha dans toutes les nominations aux postes clés de l’appareil de l’Etat et l’empêcher ainsi d’avoir la main mise sur l’administration, si telle était son intention. Le premier argument semble pour le moins discutable car les électeurs qui ont voté pour Ettakatol le 23 octobre ont voté : -Pour l’image d’un leader opposant historique connu pour son honnêteté, sa moralité, sa droiture, ses positions de principe (non participation au gouvernement de Mohamed Ghannouchi par ex.) et son respect des promesses faites à ses partisans. -Pour un programme socio-économique et un projet sociétal et constitutionnel progressiste et démocratique très différent de celui d’Ennahdha. Ces électeurs ont voté pour une constituante (a priori pour une durée d’un an) et non pour des législatives. Ils demandent à leurs élus de leur écrire une bonne constitution et de prendre les premières mesures urgentes dans les domaines de l’emploi, du développement régional, de la justice transitionnelle et de la sécurité dont ont besoin les populations les plus démunies des régions intérieures, d’où est partie la révolution. Ils leur demandent aussi d’adopter le budget 2012 et de voter la loi organisant les prochaines élections législatives et /ou présidentielles. Vont-ils comprendre la participation à un gouvernement d’unité ou d’intérêt national qui ne sera en fait qu’un gouvernement de coalition des 3 principales forces issues des élections ? Ne vont-ils pas se sentir « abusés » pour des questions d’intérêts politiciens conjoncturels, voire d’égos personnels masquées sous le sceau du sens du devoir national et de la nécessaire recherche du consensus durant cette période transitoire ? Le deuxième argument de ne pas laisser le champ libre à Ennahdha pour les nominations et une éventuelle main mise sur l’administration et les postes clés de l’Etat semble recevable au premier abord. Mais, avec moins de 10% des sièges à l’ANC, tout parti rentrerait en position de faiblesse dans ce gouvernement. Si l’on accepte, sans discussion, le principe que le gouvernement soit dirigé par un Premier ministre issu du parti qui a obtenu le plus grand nombre des sièges à l’ANC, on entérine le rapport de force (40% contre 10%) et l’on se place, de fait, en situation minoritaire dans le gouvernement. Comment alors peut-on discuter d’égal à égal avec Ennahdha et le CPR. Il devient illusoire de penser qu’Ettakattol puisse s’opposer à d’éventuelles nominations et décisions d’Ennahdha et du Premier ministre. Solidarité gouvernementale oblige. En cas de conflit, ses ministres n’auront d’autre solution que de quitter le gouvernement. Le parti endosserait alors, seul devant l’opinion publique, la responsabilité d’une crise gouvernementale, des blocages qui s’en suivraient et du retard même que cela pourrait avoir sur la rédaction de la constitution. Si son leader occupe la fonction de président de la République ou de président de l’ANC, ce parti sera otage de sa participation. Comment envisager, en effet, qu’en cas de mésentente grave, les ministres de ce parti démissionnent du gouvernement et que leur leader puisse rester en fonction ? En revanche, en restant hors du gouvernement, au sein d’une minorité « parlementaire » vigilante et responsable, il lui sera toujours possible de contester démocratiquement, notamment grâce à une presse libre et à la société civile mobilisée et vigilante, les nominations ou décisions éventuelles qu’il jugerait contraires à la transition démocratique et non conformes à ce qu’exige cette période transitoire de « neutralité » et de recherche du consensus dans la gestion courante des affaires de l’Etat. De l’utilité même d’un gouvernement d’unité nationale ou d’intérêt national. Ce type de gouvernement peut trouver sa justification en période post révolutionnaire, en cas de vacance du pouvoir, jusqu’à retrouver un pouvoir légal et légitime sorti des urnes. Doit y participer, alors, la plus grande majorité possible des forces politiques en présence et sous la direction d’un chef du gouvernement « neutre », situé hors des partis. On ne peut plus appeler à un gouvernement de ce genre quand une majorité et une minorité se sont dégagées démocratiquement des urnes. Rappelons, qu’actuellement, le pays n’est pas en guerre. Ennahdha propose un gouvernement « d’ouverture » plutôt qu’un gouvernement de partage équitable et équilibré du pouvoir. En associant le CPR et Ettakattol, voire d’autres formations minoritaires, et en jouant sur la corde sensible du sens patriotique et de la nécessité de l’esprit de consensus pendant la prochaine période transitoire, elle cherche à : – tempérer son image de parti islamiste et à rassurer les instances internationales (BM,FMI, G8,UE, etc.) et les Tunisiens qui n’ont pas voté pour elle. – diviser et donc affaiblir la minorité élue. – partager les risques d’échec d’un gouvernement qui va exercer ses fonctions dans des conditions difficiles durant l’année qui vient. 3 scénarios semblent envisageables : Scénario1 : Coalition Ennahdha+CPR +Ettakattol. Ettakattol sera otage de sa participation et devra être solidaire du parti « majoritaire » pour éviter d’endosser, aux yeux de l’opinion publique, la responsabilité d’une crise gouvernementale grave. A la fin du mandat théorique d’un an : -soit le bilan gouvernementale est positif ; Ennahdha s’en attribuera la paternité et aura un bon bilan à faire valoir pour les législatives et présidentielles. -soit le bilan est mitigé, voire négatif et elle fera partager la responsabilité à ses partenaires dans le gouvernement. Par ailleurs, cela affaiblirait considérablement le camp des démocrates progressistes qui seront privés de 2 composantes essentielles car historiques et les plus nombreuses en sièges à l’ANC. Par ailleurs, comment Ettakattol va aborder la campagne électorale législative et présidentielle et convaincre les électeurs qu’il a un programme économique et social et un projet de société différent d’Ennahdha, en ayant partagé avec elle la gestion des affaires courantes pendant un an ? Cela ne risque-t-il pas de brouiller son image vis-à-vis du public et de lui faire perdre une bonne partie de son électorat actuel ? Scénario 2 : Coalition Ennahdha+CPR. Plutôt que d’une coalition, il s’agirait plutôt d’un ralliement du CPR à une famille politique dont certains de ses membres sont bien proches. Hypothèse possible mais qui parait peu probable car le SG du CPR pourrait ne pas être perçu comme un allié « sûr » par Ennahdha qui a besoin de stabilité et d’éviter toute contestation de l’action gouvernementale et toute crise pendant l’année à venir. Scénario3 : Le CPR et Ettakattol ne participent pas au gouvernement. Ennahdha n’a plus la majorité. Dans ce cas : -Soit elle tient à diriger le futur gouvernement tunisien et elle va proposer un PM issu de ses rangs qui va désigner des ministres habilités à prendre des mesures d’urgences sur lesquelles la majorité de l’ANC seront d’accord. Le PM peut alors s’entendre avec le camp démocrate sur une feuille de route comportant une série de mesures essentiellement économiques qu’il fera voter par l’ANC. Les composantes de la « minorité parlementaire » auront ainsi participé au consensus nécessaire sans être directement impliquées dans l’action gouvernementale. Les forces démocrates se situeront dans le cadre d’une « opposition » vigilante et responsable qui ne bloquera pas l’action gouvernementale sur les décisions importantes, urgentes et nécessaires. Et c’est ainsi que pourra s’exprimer le consensus, avec l’existence d’un véritable contre-pouvoir. -Soit le blocage est total et l’ANC désigne un gouvernement de « technocrates » sous l’autorité d’un PM en dehors des partis, à qui elle donnera une feuille de route des mesures urgentes à prendre sur le plan économique et social pour cette période transitoire, et elle se concentre sur sa mission principale qui est la rédaction de la constitution. On peut également envisager qu’Ennahdha soit alors minoritaire dans l’ANC et que le « curseur majoritaire » se déplace vers le camp démocrate progressiste. Vu le rapport de forces actuel en Tunisie, la participation d’Ettakattol dans un gouvernement qui n’inclurait pas toutes les composantes représentées à l’ANC, voire des compétences en dehors de l’ANC : – conforterait davantage, s’il en était besoin, Ennahdha dans sa position de parti dominant. -affaiblirait durablement le camp des démocrates qui est déjà multiple et pas encore unifié. -ne donnerait aucune garantie de contrôle sur les décisions stratégiques qu’Ennahdha serait tentée de prendre pendant la période à venir. -l’affaiblirait pour les prochaines élections en lui faisant, très probablement, perdre bon nombre de ses nouveaux adhérents et cadres qui ont déjà manifesté leur refus de participer au nouveau gouvernement et sans doute une partie de ses électeurs qui ont choisi Ettakattol et qui ne sont nullement d’accord avec les options socio-économiques sociétales et constitutionnelles d’Ennahdha. En politique, comme dans beaucoup d’autres secteurs, la composante psychologique est fondamentale. Ennahdha a pris l’ascendant en imposant le diktat que le premier ministre doit être issu de ses rangs et a lancé la course à l’échalote pour les autres postes. Pour Ettakattol, il n’est pas trop tard pour inverser la vapeur, si l’on place réellement l’intérêt national au-dessus de tout.

Source: “GlobalNet” Le 18-11-2011

Lien: http://www.gnet.tn/sur-le-vif/tunisie-ettakattol-doit-il-participer-au-prochain-gouvernement/id-menu-1006.html


Moncef Marzouki et ses nombreuses escortes!


 
La scène se déroule à Tunis en l’an 2000. Avec toute l’insouciance de mes 22 ans, je conduis la R-19 blanche de mon père. À mes côtés, l’universitaire Salah Hamzaoui.
À l’arrière, le professeur Moncef Marzouki, à l’époque porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT).
Ce jour-là, je reconduis le prestigieux professeur à la gare de « Place Barcelone » et je m’apprête à assister à une réunion « illégale » en compagnie de « Amm » Salah. Sans surprise, la voiture paternelle est suivie de très près.
Deux automobiles nous ouvrent le chemin. Deux autres nous collent carrément aux fesses.
Cerise sur le gâteau, trois à quatre motards s’accrochent presque à nos vitres. Bref, une quinzaine de personnes, théoriquement chargées de maintenir l’ordre public, suivent une vieille voiture dans laquelle se trouvent visiblement de dangereuses personnes.
La situation est tellement ubuesque que Salah Hamzaoui choisit d’en rire.
« Tu dois être heureux, Moncef, lance-t-il au passager arrière.
Toi qui as toujours rêvé d’être président, tu as une escorte digne de Ben Ali. » Malgré l’évident sarcasme, Moncef Marzouki est étonnamment flatté par le commentaire de son ami.
« Inna Ghadan la nadhirihi karibon », répond-t-il gravement. Difficile à traduire, mais cela pourrait ressembler à un « qui vivra verra » bien senti. D’aucuns craignent le côté impulsif et peu diplomate du professeur Marzouki.
Tout en respectant son combat, beaucoup estiment le personnage peu consensuel, voire inutilement raide.
Et je ne parle même pas de ceux (souvent de mauvaise foi) qui qualifient ce laïque convaincu d’islamiste radical.
Tout indique que M. Marzouki sera le prochain président de la République tunisienne ou qu’il occupera le poste de président de l’Assemblée constituante.
S’il fallait une illustration que la Tunisie a bel et bien vécu une révolution, la désignation de Moncef Marzouki à un de ces deux postes serait la plus éclatante.
Je me mets du coup à rêver que les prochaines escortes policières des responsables politiques tunisiens coûteront moins cher aux contribuables. En 55 ans de dictature, nous avons largement payé la note.
 
Taïeb Moalla
Québec 17-11-2011
 
(Source: le site de “Radio Kalima” le 17 octobre 2011) Lien: http://www.kalima-tunisie.info/fr/News-file-article-sid-1542.html


« L’ISIE a publié de fausses informations », selon le Centre Carter


Par Monia Ben Hammadi

Le déroulement du processus électoral pour les premières élections libres en Tunisie n’a pas fini de faire couler de l’encre. Les résultats définitifs ont été annoncés certes, acceptés par une grande majorité de la population et des acteurs politiques et civils, certainement, mais il n’empêche que les défaillances, imperfections et irrégularités doivent être dénoncées, ne serait-ce que pour le bon fonctionnement des prochaines élections. Ainsi la mission d’observation du Centre Carter, organisation non gouvernementale œuvrant à l’amélioration des conditions de vie des populations dans plus de 70 pays, a rendu public un rapport établi suite à la délibération du tribunal administratif sur les recours qui lui ont été présentés, phase finale pour clore les résultats des élections tunisiennes du 23 octobre. Ce rapport est pour le moins critique concernant la manière dont l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a géré le processus post-électoral. La mission regrette ainsi les cafouillages qui ont eu lieu lors de cette période précédant l’annonce des résultats définitifs. Dans un premier temps, les observateurs pointent les dysfonctionnements qui se sont produits le jour des élections. Le processus d’agrégation des résultats a été extrêmement laborieux et de nombreux retards ont été constatés en Tunisie et à l’étranger. Le manque de procédures claires et l’absence d’un manuel opérationnel, en plus des insuffisances dans la formation du personnel, sont, selon le rapport, les causes principales de ces approximations. Le processus d’observation a, également, été entravé. Le rapport stipule que celui-ci différait selon les circonscriptions. Dans certaines, les observateurs ont pu assister à l’ensemble du processus alors que dans d’autres ils ont été empêchés d’accéder à certaines phases de l’agrégation des résultats. L’information sur les procédures à suivre a également été mal relayée par l’ISIE à l’endroit des IRIE. Ainsi il a été établi que des urnes ont dû être rouvertes après avoir été scellées, en présence d’huissiers de justice, car les procès-verbaux y ont été introduits par erreur. Les critiques les plus acerbes contre le fonctionnement de l’Instance concernaient, par ailleurs, la décision unilatérale de cette dernière d’annuler plusieurs listes de la Pétition Populaire (Al Aridha), mais aussi des informations erronées sur les procédures à suivre pour présenter les recours auprès du Tribunal administratif. « Lors de la prise d’une décision aussi lourde de conséquence que l’invalidation de sièges ou le droit de se porter candidat, le Centre souligne que l’ISIE doit fonder les sanctions prises sur des preuves établies. En outre, il est essentiel de justifier les décisions et d’en informer dûment les parties concernées », précise le rapport, faisant part de ses préoccupations sur le manque d’indications fournies « sur la nature des violations prétendument commises par la pétition populaire. Et de poursuivre : « sachant que les preuves utilisées pour invalider les sièges remportés par ces listes étaient faibles, il se doit d’être rappelé que les règlements doivent être appliqués de façon uniforme », suspectant indirectement l’Instance d’avoir fait preuve de « sélectivité dans le ciblage des listes ». Le Centre Carter juge ainsi, entre les lignes, que les sanctions appliquées par l’ISIE n’étaient pas conformes à la gravité des violations. La mission d’observation félicite par contre le tribunal administratif pour son respect des délais et considère que les jugements prononcés, ont été justifiés et sont conformes au code électoral, discréditant ainsi l’ISIE. Enfin, le nombre élevé de recours rejetés pour vice de forme (50% du nombre total de recours) est également à mettre sur le compte de l’Instance en charge des élections ; le rapport stipulant que celle-ci aurait donné de mauvaises informations au sujet de la procédure à suivre pour le dépôt des plaintes. Dans une note du rapport, il est indiquéque « l’ISIE a publié de fausses informations dans plusieurs cas en invitant les requérants à envoyer leurs recours concernant les résultats préliminaires à l’ISIE, y compris dans un communiqué de presse publié le 27 octobre, ce qui a probablement causé une confusion ». Si comme l’a affirmé Kamel Jendoubi, les élections tunisiennes ont été organisées en seulement 4 mois, il est sûr que certains des dysfonctionnements constatés auraient pu être évités et si l’instance aspire à sa constitutionnalisation et à plus de crédibilité, elle doit clairement tirer les leçons de cette première expérience, concernant surtout l’application juste et stricte de la loi et l’agrégation des résultats post-scrutin, de même que le respect des procédures et des délais.

Source: “Business News” Le18-11-2011

Lien: http://www.businessnews.com.tn/Tunisie-%C3%82%E2%80%93-%C3%82%C2%AB-L%C3%82%E2%80%99ISIE-a-publi%C3%83%C2%A9-de-fausses-informations-%C3%82%C2%BB,-selon-le-Centre-Carter,520,27696,3


Tunisie: avec les derniers discours Ennahdha encadre «ses» extrémistes


M. Hammadi Jebali et Souad Abderrahim se sont autorisés des sorties médiatiques assez dangereuses en prononçant des phrases qui ne pouvaient que choquer des centaines de milliers de tunisiens (si ce n’est plus). La réflexion sur les mères célibataires suivie de celle du 6ème califat ne pouvaient en aucun cas être bien accueillis et les orateurs le savaient très bien. La question d’une erreur de communication semble peu probable. En effet, le mouvement Ennahdha, a remporté les élections en raison de la maîtrise de sa communication et le professionnalisme sans faille de ses représentants à chaque sortie dans les médias. Bien évidemment que Jebali ne souhaite pas de Califat, mais reconnaissons le, ces propos ont bel et bien été prononcés. Et la vraie question est pourquoi de telles propos ? Quel était l’objectif et quelle stratégie derrière ? Le timinig n’est pas anodin. Ces propos auraient été catastrophiques avant les élections. Ayant gagné les élections, Ennahdha passe la vitesse supérieure. Après avoir rassuré les masses, Ennahdha semble s’occuper des extrémistes. Il est de notoriété publique que plusieurs frictions intestines se sont transformées en un cortège de différends au sein même du mouvement Ennahdha entre modérés (que l’on voit dans les médias) et les extrémistes. Dans cette période post-électorale, afin de rassurer une frange non encore satisfaite du discours de leur parti et éviter une implosion au niveau du Mouvement, l’idée était probablement de rassurer et de séduire les plus extrémistes. Ainsi pour maîtriser la base d’Ennahdha, il était important de sortir ce type de discours extrémistes et populistes qui sert essentiellement à couper l’herbe sous les pieds des vrais extrémistes musulmans et de mieux les cadrer au sein d’Ennahdha. Seulement voilà, Ennahdha devra désormais éviter de jouer à ce jeu qui peut s’avérer dangereux pour l’image du pays. Ces discours provocateurs pourraient détruire bien des secteurs et ralentir encore plus la reprise économique.

Source: “Espace Manager” Le 18-11-2011

Lien: http://www.espacemanager.com/politique/tunisie-avec-les-derniers-discours-ennahdha-encadre-ses-extremistes.html


La corruption en Tunisie passée au crible par la CNICM


La Commission nationale d’investigation sur la corruption et la malversation a livré un rapport mettant à jour, documents à l’appui, la main mise de l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali et de sa famille sur l’ensemble de l’économie tunisienne. 10 000 plaintes auraient déjà été recensées.

La nouvelle Tunisie se construit sur de nouvelles bases mais la justice n’oublie pas pour autant les frasques d’antan du clan Ben Ali / Trabelsi et consorts. La création le 18 février 2011 de laCommission nationale d’investigation sur la corruption et la malversation(CNICM) va permettre de punir les coupables. Numéro vert, publicité à la télévision pour inciter les Tunisiens à déposer des plaintes, la CNICM n’a pas hésité à ouvrir large ses portes. Et elle a été servie ! Dès les premiers jours, la Commission a reçu maintes plaintes qui permettent aujourd’hui de révéler au grand jour et en détail ce qui se murmurait tout bas sous l’ancien régime. Composée principalement de juristes, spécialistes en finance et en audit et contrôle des entreprises, experts comptables, avocats et magistrats, la CNICM a recensé dix mille requêtes déposées par des plaignants et en a déjà examiné la moitié. 320 dossiers se trouvent aujourd’hui instruits par la justice. Elle a déjà mené plus de 120 audiences dont certaines ont été filmées et seront conservées aux Archives nationales.

Nul ne sera étonné que le rapport de la CNICM, lourd de plus de 500 pages (336 de textes et 168 d’annexes) et remis mi-novembre 2011 à Foued Mebazaa, président de la République par intérim, par Abdelfattah Amor, président de la Commission, indique que les plus plus grosses affaires de corruption sous l’ancien régime tunisien touchent quelques dizaines d’hommes et femmes appartenant au clan Ben Ali. Un sésame qui a permis de s’approprier une bonne partie de l’économie tunisienne avec des méthodes diverses : mise en place de sociétés-écran, participations forcées dans le capital d’entreprises privées pour en toucher les dividendes, octrois de permis de vente de boissons alcoolisées, fraudes à l’export de ciment, appels d’offres publics truqués. Sans compter le favoritisme dans l’orientation universitaire et les biens immobiliers accaparés, terres ou villas. Jusqu’au Palais de Sidi Dhrif, construit sur un terrain exproprié illégalement par l’ancien président. Le réaménagement de ce terrain a coûté au ministère de la Défense nationale une perte de 4 millions de dinars (2 M€). Et une mention toute particulière à la belle famille Trabelsi, très impliquée dans cette délinquance, à l’image d’Imed Trabelsi, neveu de l’épouse de Zine El-Abidine Ben Ali qui a porté au paroxysme l’entregent de ses liens familiaux avec une spécialité dans le trafic de voitures. Ou Mohamed Trabelsi qui fait prendre en charge pour une hospitalisation à Marseille ou à Neuilly le transport et les soins de plusieurs membres de sa famille par diverses associations avec accord de la Caisse Nationale d’assurance maladie tunisienne. Y compris les frais des accompagnants. Et encore BelhassenTrabelsi et Sakhr El Materi qui accaparent des terrains pour les revendre ou y bâtir des mégaprojets tels la banque Zitouna, les dépôts de voitures de la sociétéEnnaklà La Goulette en plus d’autres propriétés, sociétés et des quartiers en entier. Belhassen Trabelsi obtenait d’ailleurs, tout comme d’autres membres de sa famille, de conséquents prêts bancaires sans fournir de garanties autres que son nom auprès de plusieurs banques (Banque de l’Habitat, Banque Nationale agricole, Société tunisienne de banque…). D’autres, vingt-cinq poursuivis aujourd’hui par la justice tunisienne, faisaient dans le transfert illégal de devises. Si certains noms émergent, Sakhr El Materi, gendre de l’ex-président, Mongi Safra, Belhassen Trabelsi et Imed Trabelsi figurent en toutes lettres, d’autres sont masqués derrière des initiales souvent facilement déchiffrables à l’aide des détails publiés.

Des Tunisiens et même des étrangers épinglés

Selon Néji Baccouche, membre de la commission technique de la CNICM, la corruption en Tunisie a affecté tous les secteurs et domaines sans exception, y compris les biens immobiliers, les banques, les marchés publics, les télécommunications, l’information, les sites archéologiques, les megas-projets et la Douane. Les banques, notamment publiques, ont dû renoncer à des dettes impayées sur injonction de la Banque centrale de Tunisie. Derrière cette corruption se trouvent des politiques, dont des ministres de Ben Ali, mais aussi des journalistes et même des étrangers. Les membres de la Commission auraient d’ailleurs subi d’énormes pressions de la part de certaines personnes accusées. Le rapport donne des détails sur les objets et sommes d’argent découverts dans le Palais présidentiel de Carthage et celui de Sidi Dhrif. « Des millions d’euros et de dollars et des colliers de diamant et d’or ont été trouvés dans des caches installées derrière les rideaux du palais de Sidi Bou SaId ou construites derrière une fausse bibliothèque » précise la CNICM. Le cas de l’Agence tunisienne de la communication étrangère (ATCE) est épluché. Son rôle : servir les intérêts du pouvoir par le biais de financements à la presse et à des organismes de communication et de publicité. Des journalistes tunisiens et étrangers auraient ainsi reçu des sommes d’argent.

Source: ”Econostrum” Le 18-11-2011

Lien: http://www.econostrum.info/La-corruption-en-Tunisie-passee-au-crible-par-la-CNICM_a7690.html

 


Tunisie : le Pati Ennahdha en manque d’un Congrès Constitutif


Par Naceur Ben Cheikh, universitaire

Il devient de plus en plus clair que la Révolution Tunisienne, a surpris tout le monde, y compris les Islamistes d’Ennahdha qui viennent de remporter les élections à la seconde Constituante, de l’histoire de la Tunisie indépendante.

Tout semble indiquer que, pris de court, ses chefs, toutes générations confondues, ont été obligés de parer au plus pressé et de ne penser qu’en termes de stratégie de prise d’un pouvoir que le départ précipité de Ben Ali a rendu vacant et à la portée de cette organisation politique d’opposition. Sans conditions objectives de maturation politique qui devrait marquer le passage de cette dernière du statut d’opposition non reconnue et semi clandestine, à celui d’opposition démocratique. L’obtention de son autorisation, après le 14 Janvier 2011, n’a été considéré par les différents responsables d’Ennahdha que comme un feu vert inespéré de « passer à l’acte », en se contentant de renoncer, en principe, à l’usage de la violence que la plupart de ses chefs historiques, continuaient à justifier, comme relevant de la légitime défense. Et ce, jusqu’aux derniers jours qui ont précédé les élections du 23 Octobre. Pris dans la logique électoraliste, ils se sont retrouvés à ne réfléchir qu’à court terme, sans prendre la peine de se « convertir », au préalable à l’action politique démocratique, de nature radicalement différente de celle d’opposition clandestine. Un Mouvement d’opposition, non autorisé, dont le souci de mobilisation contre l’Ordre établi, l’emporte sur toutes considérations prospectives réalisables et dont la finalité effective de ses actions ne dépasse pas la volonté de déstabilisation du Régime en place, ne peut se transformer, du jour au lendemain, sur décision d’un Ministre de l’Intérieur d’un Gouvernement de transition révolutionnaire, en un Parti Politique dont l’action s’inscrit dans une logique de gestion démocratique de l’espace politique commun. Cela ne se fait pas à coups de déclarations à caractère tactique, faites par ses différents « compagnons de lutte », pressés de clarifier à l’opinion publique nationale et internationale, leurs intentions, face à la nouvelle réalité tunisienne qui venait de changer totalement de configuration. C’est ce qui explique le phénomène de contradiction, pour le moins gênante que l’on a pu relever aussi bien entre les propos tenus par Ghanouchi qu’entre les déclarations faites par chacun de ses seconds. Et l’on se retrouve, aujourd’hui obligé de constater que le Parti politique qui vient de gagner les élections à la deuxième Constituante, n’est encore qu’une « nébuleuse », paradoxalement bien structurée et trop bien équipée, mais encore en manque de « culture politique » réelle. En cela, Le Mouvement Ennahdha, surpris par l « autorisation » qui lui a été accordée par une révolution à laquelle il n’a pas participé, ne se distingue des dizaines de nouveaux partis autorisés, après la Révolution que par son passé d’organisation clandestine et par les liens que cette dernière, avait pu lier, durant des années, avec les services spéciaux des différents états, intéressés par l’utilisation de cette dernière, au mieux de leurs intérêts respectifs. La finalité des soutiens qui ont permis l’accès « précipité » d’Ennahdha, au pouvoir pourrait être interprété, comme relevant de la volonté de ses « partenaires étrangers », non pas d’aider la Tunisie à accéder à l’âge démocratique, mais d’assurer, par le recours à des élections « techniquement démocratiques », le remplacement d’un pouvoir, par un autre qui n’aurait pour vocation que de continuer à sauvegarder la stabilité politique, nécessaire à la continuation du bon fonctionnement de l’Ordre Mondial établi . Face à ce cynisme qu’il ne connaissait que trop, Béji Caid Essebsi , n’avait de choix que celui d’essayer de limiter les dégâts, en « adoptant » les islamistes et en les déclarant composante politique « spécifiquement tunisienne » qui ne constitue pas un danger pour notre démocratie naissante. Le fait même que des élections, l’on ne retienne que le succès de leur déroulement, en dit long sur la volonté de considérer la réalité politique qui en est découlé, comme étant provisoire et en attente d’évolution nécessaire des partis de la Nouvelle Constituante. Peut-être, il serait temps, maintenant qu’il soit un Parti politique comme les autres, mais fort de ses « acquis clandestins » que le Mouvement Ennahdha, débatte, en plein jour et en toute transparence d’une nouvelle charte politique, qui serait le résultat d’un débat démocratique, au sein d’un Parti désormais au pouvoir et qui doit chercher à s’y maintenir, par les moyens politiques qu’autorise la vie en démocratie et non par ceux qu’exigeait la lutte clandestine contre le pouvoir en place. C’est cette conscience de ses nouvelles responsabilités que ne semble pas avoir Hamadi Jbali, lui qui, tout en étant le Premier ministre pressenti, continue à haranguer ses foules en promettant à ces derniers de libérer la Palestine et d’instaurer le 6ème « Khalifat Juste » de l’Histoire, en pays d’Islam. Contrairement à plusieurs de leurs adversaires politiques qui semblent reprocher aux hommes d’Ennahdha d’avoir été des « terroristes », je rappelle qu’ils ne sont pas les seuls hommes politiques à avoir commencé par être des partisans de la lutte armée et de l’action clandestine violente. Mais rares sont, parmi eux, ceux qui continuent à « bégayer » politiquement, une fois leur droit à la participation à la vie politique normale obtenu. Alors, à quand l’accès du Mouvement Ennahdha à sa condition nouvelle de Parti Politique ? Il est temps que les Tunisiens assistent, dans la transparence, aux débats politiques publics qui marqueront dans la démocratie interne et la sérénité d’un parti déjà au pouvoir, la tenue du Congrès constitutif qui légitimera, par la pratique politique démocratique, la transformation d’un mouvement de lutte clandestine, en un Parti politique moderne, Le Parti Nahdha dont la majorité relative à la Deuxième Constituante sera en charge de gérer la véritable phase de transition de la Tunisie révolutionnaire et non pas, « post révolutionnaire »comme le voudraient les grandes et les petites puissances « sœurs et amis ».

Source: “Investir En Tunisie” Le 18-11-2011

Lien: http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=12156


Tunisie: Le timbre fiscal sur les voyages rapporte au budget de l’Etat 20 MDT par an


Entre autres mesures préconisées dans le projet de loi de finances pour l’exercice 2012, la suppression dutimbre fiscalappliqué sur les voyages à l’étranger (qui s’élève actuellement à 60 dinars) et l’indemnisation des citoyens ayant hypothéqué leurs bijoux auprès des recettes des finances, lesquelles ont été pillées lors des évènements qu’a connus le pays après le 17 janvier.

Cependant, vu ce que cette mesure (timbre fiscal) rapporte à l’Etat (estimée par une source di ministère des Finances citée par la TAP à 20 millions de dinars par an), il est fort à parier que le futur gouvernement ne se privera pas d’une telle manne.

Le projet de loi des finances pour l’année 2012 préconise lapossibilité d’indemniser les citoyens, qui ont hypothéqué leurs bijoux auprès des recettes des finances, lesquelles ont été pillées après le 14 janvier. Et selon la TAP, la quantité de bijoux volés s’élèverait à environ 1,3 tonne, comprenant de l’or de 9 et de 18 carats et de l’argent.

Concernant l’instauration d’un système fiscal pour le financement islamique, la mesure proposée consisterait à développer le secteur de la finance islamique. Il s’agit de l’application du système fiscal en vigueur pour le secteur du leasing, sur les transactions effectuées dans le cadre de la finance islamique.

Source: “wmc” Le 18-11-2011

Lien: http://www.webmanagercenter.com/management/article-112773-tunisie-le-timbre-fiscal-sur-les-voyages-rapporte-au-budget-de-l-etat-20-mdt-par-an


La Tunisie sera la Suisse de la Méditerranée, espère Mehdi Houas


Les résultats de la saison touristique 2011 seront proches de ceux de l’année 2002, année de l’attentat perpétré contre la synagogue de Djerba et son corollaire, le recul net à l’époque de l’activité touristique dans le pays. C’est ce qu’a soutenu M. Mehdi Houas, ministre du Commerce et du Tourisme, sur les ondes de Express FM.

M. Houas s’est prononcé pour une diversification du produit touristique, pour la lutte contre la saisonnalité du produit actuel : « Nous devons partir pour la promotion de nouveaux produits (tourisme culturel, weeks-end prolongés, tourisme de formation, tourisme intérieur…), autant de produits qui peuvent contribuer à faire de la Tunisie la Suisse de la Méditerranée ou le Singapour de l’Afrique ». Le ministre a fait remarquer que l’année 2012 sera une année de transition et que la priorité des priorités est de ramener les secteurs du tourisme et du commerce à leur niveau de 2010. A propos de l’information selon laquelle l’Union européenne, plus précisément l’Allemagne, aurait encouragé les tour-opérateurs à orienter vers la Grèce des touristes destinés à la Tunisie, il a précisé que cette information est sans fondement et qu’il s’est mis d’accord avec l’ambassadeur d’Allemagne en Tunisie pour publier, en commun, un démenti.

Source: “Investir En Tunisie” Le 18-11-2011

Lien: http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=12151


Tunisie. La colère des avocats de Sidi Bouzid


 

Cette colère est due à l’interruption des activités judiciaires dans la région depuis le 27 octobre, date de l’incendie de deux tribunaux et d’actes de violence à Sidi Bouzid.

Les avocats de Sidi Bouzid poursuivent leur sit-in ouvert, entamé depuis mardi dernier, pour protester contre l’interruption des activités des établissements judiciaires dans la région et l’immobilisme du gouvernement qui continue de faire la sourde oreille et tarde à respecter ses promesses à ce propos.

Une solution qui tarde à venir

Dans un communiqué de presse rendu public jeudi, les avocats expriment leur mécontentement vis-à-vis du ministère de la Justice qui leur a promis de trouver une solution urgente pour les deux tribunaux et de divulguer l’identité des responsables de ces actes.

Ce qui a mis le plus en colère les avocats, c’est la déclaration du représentant du ministère de la Justice qui a affirmé récemment que les activités se déroulent normalement au tribunal de première instance de Sidi Bouzid. Dans le communiqué, ils dénoncent le retard accusé dans les travaux du nouveau local de ce tribunal et mettant l’accent sur la nécessité d’œuvrer à leur parachèvement dans les plus brefs délais.

Les avocats, qui ont tenu, mercredi 2 novembre, une conférence de presse en présence de leur bâtonnier Abderrazak Kilani, ont vivement dénoncé ce qui vient d’avoir lieu à Sidi Bouzid, avant de rencontrer Lazhar Karoui Chebbi, ministre de la Justice qui les a rassurés et leur a promis de trouver une solution en attendant la réouverture des deux tribunaux. Dans leur communiqué, ils appellent l’Ordre des avocats tunisien (Oat) à accorder un intérêt particulier à leurs revendications, menaçant de poursuivre leur mouvement de protestation jusqu’à avoir gain de cause.

Celui par qui le scandale arrive

A l’annonce, jeudi 26 octobre par l’Isie, des résultats comprenant la non-validation des listes d’Al Âridha de Hachmi Hamdi (qui a fait sa propre campagne à partir de sa télévision Al Mostaqilla émettant à partir de Londres), toute la région s’est soulevée incendiant les biens publics notamment les archives des affaires financières dans les deux tribunaux et la municipalité. La veille, M. Hamdi a appelé les citoyens à protester. Les manifestants ont laissé exploser leur colère mettant le feu dans toute la région, et obligeant les autorités à décréter l’état d’urgence. Parmi ceux qui ont semé les troubles, des figures du Rcd, l’ancien parti dissous au lendemain de la révolution. Il y a une semaine, le tribunal administratif a cassé la décision de l’Isie. M. Hamdi, originaire de Sidi Bouzid, qui a récupéré 6 sièges des 7 invalidées, s’est félicité de se trouver dans la constituante avec 26 sièges devançant Ettakatol (20 sièges) et se positionnant à la 3e place après Ennahdha (89 sièges) et le Cpr (29). Quant aux dégâts enregistrés lors de ces troubles, il s’agit du dernier des soucis de M. Hamdi, ex- collabo de Ben Ali. Après avoir annoncé son retour au pays samedi 13 novembre, M. Hamdi s’est rétracté, surpris par la publication du rapport de la Commission nationale d’investigation sur la corruption et les malversations (Cnicm), où il est désigné comme bénéficiaire des largesses de l’Agence tunisienne de communication extérieure (Atce). Depuis, une dizaine de listes d’Al Âridha ont fait des déclarations à la presse pour dire que M. Hamdi ne les représente pas. Affaire à suivre…

Les habitants de Sidi, dont la ville a été mise à feu à cause de cet aventurier des médias et de la politique, apprécieront…

Source: ”Kapitalis” Le 18-11-2011

Lien: http://kapitalis.com/fokus/62-national/6898-tunisie-la-colere-des-avocats-de-sidi-bouzid.html


Société: Les islamistes surfent sur la vague Ennahda


Par Hassan Gherab

La campagne pour les élections législatives anticipées du 25 novembre prochain au Maroc s’est ouverte, samedi dernier, pour l’élection de 395 députés. La nouvelle Assemblée comptera 70 députés de plus qu’en 2007, les sièges supplémentaires, réservés aux femmes et aux jeunes, visent à donner une image plus moderne à un Parlement largement dominé par les notables et une preuve d’ouverture du régime monarchique vers plus de démocratie. Mais, déjà, de nombreux observateurs parlent d’une probable poussée des islamistes dits modérés. La montée du courant religieux dans les pronostics de vote se dessine en toile de fond, avec le Parti de la justice et du développement (PJD) en tête de file. Principal parti d’opposition avec 47 députés, le PJD se pose comme l’alternative et croit ferme à ses chances de remporter le nombre de sièges qui en ferait la première force d’opposition, si ses adversaires ne lui volent pas sa victoire en recourant à la fraude, soutiennent les représentants du parti. Le PJD, comme les autres partis de ce courant, surfent en fait sur la vague d’Ennahda, le parti islamiste qui a remporté une victoire électorale tonitruante en Tunisie. Ce retour en force sur la scène politique des islamistes en Tunisie dope les islamistes marocains qui veulent s’en inspirer pour accéder, eux aussi, au pouvoir, ou du moins la part que voudrait bien leur laisser le Palais et ses relais qu’on suspecte de nourrir des velléités de fraude pour contenir la montée aussi bien des islamistes que des démocrates et que l’entrebâillement démocratique promis par le roi du Maroc, Mohammed VI, ne se transforme pas en passation de pouvoir. A ce titre, le scrutin législatif aura valeur de test quant à la sincérité de Mohammed VI qui s’est engagé à répondre aux aspirations et revendications exprimées par les jeunes Marocains dans le sillage du «Printemps arabe». Ces législatives anticipées sont une concession à la rue qui manifeste depuis le mois de février, tout comme la révision, après référendum, de la Constitution visant à rendre les institutions plus démocratiques, avec le renforcement du rôle du Parlement et du Premier ministre, mais en préservant la prééminence du roi. La nouvelle Constitution prévoit, et c’est une première, que le Premier ministre sera désigné par le roi dans les rangs du parti arrivant en tête des élections. Il n’en fallait pas plus pour aiguiser l’appétence des islamistes qui ont compris qu’ils ont plus à gagner en jouant l’entrisme qu’en s’opposant de manière radicale à des régimes dictatoriaux que les puissants soutiennent contre leur engagement à barrer la route aux islamistes.Et ces élections sont l’occasion à ne pas rater. Les législatives marocaines auront lieu un mois après le scrutin en Tunisie, où le parti islamiste Ennahda, interdit sous le régime du dirigeant déchu Zine El Abidine Ben Ali, est sorti vainqueur. Si la vague de soulèvements populaires en Tunisie et en Egypte n’a pas atteint le Royaume chérifien, elle a cependant engendré des ressacs. Des jeunes sont sortis dans la rue pour revendiquer plus de liberté, plus de démocratie, des changements en somme, même si le statut et la place du souverain ne sont pas remis en question. En réponse, le Palais, pour faire baisser la pression, a accepté de céder un peu de son pouvoir hégémonique, sans pour autant le mettre en péril. Le PJD se contentera de cette brèche, pour le moment, à travers laquelle il espère introduire un changement graduel, mais réel, dans la vie publique. «L’expérience tunisienne a défini la tendance : il n’y a pas beaucoup de différences entre les Marocains et les Tunisiens. En plus, l’Occident nous connaît de mieux en mieux», a déclaré à Reuters le numéro deux du PJD, Lahcène Daodi. Ce responsable prévoit pour sa formation entre 70 et 80 sièges sur les 395 que compte le Parlement. Un tel résultat en ferait la première force politique, et non plus la deuxième comme c’est le cas depuis les législatives de 2007. Si cette répartition des sièges se confirme, le prochain Premier ministre marocain sera donc issu du PJD.Mais entre les projections et les faits, il y a les réalités du terrain. Conscient des difficultés et des écueils qui ne manqueraient pas de se dresser sur son chemin vers le pouvoir, le PJD a d’ores et déjà annoncé qu’en cas de victoire, il constituerait un gouvernement de coalition et qu’il formerait une alliance avec trois formations laïques, dont le parti Istiqlal, auquel appartient l’actuel Premier ministre Abbas al Fassi. Toutefois, selon M. Daodi, les adversaires du PJD pourraient tenter de priver le parti de sa victoire en fraudant. L’argument est justifié par la réalité du terrain. Les législatives marocaines ont souvent été entachées de cas d’achats de voix, même si les autorités affirment que les élections sont démocratiques et transparents. «L’argent circule toujours librement. Des forces maléfiques cherchent à maintenir les Marocains dans le caniveau. Mais nous comprenons aussi que les autorités ne peuvent pas être partout . Plus (la participation) sera élevée, mieux cela vaudra pour nous, car il sera alors plus difficile d’acheter des voix», poursuit Lahcène Daodi. «Les islamistes sont bien plus acceptables aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a quelques années, et les présenter comme des épouvantails ne fonctionne plus à présent . Après les élections en Tunisie, les Marocains vont se demander : « Pourquoi pas chez nous ? »», commente Lise Storm, spécialiste du Moyen-Orient à l’université britannique d’Exeter, citée par Reuters. De fait, le taux de participation apparaît comme un des grands enjeux de ces législatives. Pouvoir et classe politique se demandent si les Marocains vont s’intéresser ou non à ce scrutin. En 2007, le taux de participation avait été de 37% seulement. Beaucoup de Marocains se sont désintéressés des élections qu’ils considèrent comme de la poudre aux yeux, un faire-valoir pour un gouvernement corrompu. Les contestataires du mouvement du 20 février, qui regroupe des jeunes indépendants, des radicaux de gauche et des islamistes fondamentalistes, ont d’ailleurs appelé au boycott des prochaines législatives, considérant que les règles du scrutin ne permettent pas un véritable renouvellement de la classe politique. Pour Mohammed VI, la participation sera un baromètre de l’efficacité des mesures qu’il a instaurées. La question sera de savoir si son administration jouera le jeu et laissera les urnes décider en toute démocratie et transparence qui représentera et dirigera le peuple. Ce faisant, le pouvoir marocain récupérera la mise en apparaissant dans son nouveau costume de réformateur et sans prendre beaucoup de risques. Car le PJD, même s’il est considéré comme le grand favori, a déjà contre lui deux coalitions qui entendent tout faire pour lui barrer la route vers le pouvoir. Le principal adversaire du PJD est cette coalition très hétéroclite de huit partis, qu’on surnomme le G8, regroupés autour du Rassemblement national des indépendants (RNI, libéral). Cette alliance nouvellement constituée promet de rompre avec la politique accommodante du passé. Mais ses opposants et détracteurs soutiennent qu’il ne s’agit là que d’un avatar du système en place. Et pour cause, cette coalition tourne autour d’un parti fondé par un ami du roi et elle est dirigée par l’actuel ministre des Finances. La deuxième coalition qui considère le parti islamiste comme l’ennemi à abattre, est la Koutla, l’alliance au pouvoir depuis 1996 et qui est composée des socialistes de l’USFP et du parti nationaliste historique de l’Istiqlal. Et même si le PJD arrive à damer le pion à ces deux adversaires et à sortir vainqueur, ce qui n’est pas encore gagne, il devra toutefois composer avec les autres forces et courants politiques pour former son gouvernement de coalition. La formation islamiste a bien visualisé tous ces écueils et a construit son discours en conséquence. Tout comme le parti Ennahda, le PJD, fondé en 1998, est influencé par l’AKP turc. Il ne propose pas d’imposer un ordre moral islamique strict sur la société, mais défend en revanche le développement de la finance islamique. Il affirme en outre son soutien à la monarchie, contrairement à la formation islamique Justice et Charité, qui est interdite et a participé aux manifestations demandant des réformes radicales. Dans son discours à l’adresse de la rue, le parti se concentre sur la lutte contre la corruption et le chômage. Le PJD est arrivé ainsi à séduire les nombreux électeurs pauvres du pays. Le parti qui n’a jamais gouverné – ce qui constitue un atout pour elle – s’est d’ailleurs distingué sur la scène politique grâce à ses députés qui sont réputés pour être les plus présents et actifs dans un parlement caractérisé par l’indolence et le taux élevé d’absentéisme. Mais quand bien même le PJD réussirait à dépasser tous les barrages que dresseraient devant lui ses adversaires, il lui restera cependant les écueils que constituent les problèmes socioéconomiques que vivent au quotidien les Marocains et qui ne peuvent être résolus avec des promesses, aussi belles soient-elles. Sur les quelque 13 millions d’inscrits, 57% des votants potentiels sont âgés de moins de 35 ans. C’est à ce titre que le vote des jeunes s’impose comme le test crucial. Or, la jeunesse marocaine considère que ses revendications sont toujours posées et que personne ne lui a apporté le moindre espoir de leur satisfaction. Le taux de chômage reste très élevé parmi les jeunes de moins de 34 ans, atteignant 31,4% au troisième trimestre 2011, selon les chiffres du Haut commissariat au plan (HCP). En plus, le chômage, l’illettrisme, les inégalités socioéconomiques et la corruption minent toujours la société marocaine. Le monde rural, qui constitue la moitié du pays avec quelque 35 millions d’habitants, vit, lui, dans sa majorité, une pauvreté rédhibitoire. Le gouvernement a bien essayé d’apporter quelques améliorations, principalement dans l’emploi, mais le contexte économique difficile, s’ajoutant aux tares qu’il compte en son sein, a réduit tous les efforts. Or, si le PJD, ou tout autre parti, arrive au pouvoir, il aura à jouer avec les mêmes cartes et il n’a aucun autre atout dans son jeu. Pourtant, banalisant ces défis économiques insurmontables, toutes les formations politiques se sont engagées dans une surenchère de promesses à caractère social et économique. C’est à qui arborera le programme le plus alléchant. On promet monts et merveilles et on s’engage à concrétiser tout, même si les experts s’accordent à dire que c’est difficilement réalisable. Le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghrebiya, cité par l’AFP, ironisait d’ailleurs sur ces «programmes pour l’emploi» proposant la création de centaines de milliers de nouveaux emplois aux électeurs. Les Marocains ne sont tout de même pas dupes ni naïfs au point de croire qu’un parti, sans avoir plus ou de meilleurs outils et moyens, pourra changer la donne économique, et donc par conséquent sociale, imposée non seulement par un contexte national mais aussi international. Mais, considérant qu’avec un parti islamique on a plus de chance de parvenir au moins à la «justice sociale» et à diminuer la corruption, de nombreux citoyens pourraient être tentés de porter le PJD au pouvoir. La popularité traditionnelle du parti et le précédent tunisien aidant, la formation islamique modérée a toutes ses chances d’arriver à ses fins. Seront-elles les mêmes que celle de la société marocaine ? La question reste posée, en attendant les résultats des élections et la suite qu’elles auront.

Source: ”Afrique en ligne” Le 18-11-2011


Islamisme : Tunisie et Maroc, au-delà du parallélisme des formes


Le poids réel ou supposé du Parti pour la Justice et le Développement (PJD) constitue, à n’en pas douter, la grande inconnue des législatives anticipées du 25 novembre au Maroc. Pour la presse internationale, qui fonctionne selon le parallélisme des formes (puisque Ennahda a gagné à Tunis, le PJD gagnera au Maroc), les 395 députés qui seront désignés au terme de ce scrutin, qui se tient après l’adoption de la nouvelle constitution, seront majoritairement islamistes.


En fait, rien n’est joué sur le terrain avec, d’une part, une Koutla (USFP, Istiqlal, PPS) affaiblie, mais qui ne veut pas mourir de sa belle mort, un « G8 », surnom populaire donné au bloc de huit partis formé autour du tandem PAM-RNI au poids réel encore inconnu et, bien entendu, des islamistes énigmatiques qui rappellent devant les micros leur admiration pour la Turquie d’Erdogan, oubliant volontiers que la renaissance de ce pays ultra-autoritaire ne vient pas tant des réformes islamistes (qui veulent réintroduire le voile à l’université) que des choix kémalistes à caractère autoritaire.
Le parallélisme établi par les grands médias entre le Maroc et la Tunisie ignore superbement que les deux pays ont connu des cheminements différents depuis l’expansionnisme Ottoman. Si la Tunisie fut envahie et administrée par un bey (représentant de l’empire Ottoman), tel ne fut pas le cas pour le royaume chérifien, seul pays arabe à échapper aux cavaliers d’Istanbul. Bourguibisme inspiré du kémalisme De même, au lendemain de l’indépendance, la Tunisie musulmane, déjà déstructurée par des siècles de colonisation ottomane, allait tomber sur un bourguibisme inspiré d’Attaturk qui faillit supprimer le jeun du ramadan, au nom d’un « djihad islamique », et imposa un nouveau code civil, dans lequel le statut de la femme tunisienne est élevé au rang de celui de la femme moderne. Ce bourguibisme, qui cultivait le modernisme avec un certain extrémisme, encouragé par les partenaires occidentaux, tranchait avec les réformes par à-coups entreprises par la monarchie marocaine au lendemain de la fin du protectorat. Ainsi, ce n’est que dans les années 2000 que la femme marocaine a hérité d’un statut moderne, la « Moudawana », fruit d’un consensusentre les Oulémas, les réformistes et les conservateurs.En Tunisie, la rapidité des réformes de Bourguiba, mal assumées par le grand nombre, a nourri l’islamisme extrémiste dans les grands centres urbains et dans l’arrière-pays resté conservateur. A cela s’ajoute une répression féroce de Ben Ali qui n’offrait à Ennahda qu’une seule voie, celle de l’exil.

 

La séduction de la première fois Au Maroc, le PJD, très tôt, s’initiera à la politiqueet participera à divers scrutins qui l’amèneront à administrer des régions, des mairies et des communes, ainsi qu’à occuper des sièges parlementaires. C’est dire que la séduction de la première fois, qui a joué en faveur d’Ennahda dans le scrutin tunisien du 23 octobre, n’existe pas ou que partiellement dans celui du 25 novembre au Maroc. Certes, c’est peut-être la première fois que le PJD va se présenter dans toutes les circonscriptions. L’ambiance « printemps arabe » favorise ce parti dopé, il faut le dire, par l’immobilisme des dinosaures de la Koutla et le tardif regroupement « électoraliste » du G8. N’eut été l’étrange Tunisie, où la liste des femmes a opté à 80% pour Ennahda, l’on aurait pu ajouter que les jeunes du 20 février, amoureux de la liberté et clients parfaits du capitalisme, sont immunisés contre la tentation islamiste. Les tentatives de récupération et les appels du pied, dont font l’objet ces jeunes depuis le début du printemps arabe, les éloigneront-ils de leur matrice originelle ? Ces jeunes qui appellent au boycott, comme du reste ils l’avaient fait lors du référendum pour la nouvelle Constitution du 1er juillet 2011, seront-ils condamnés à suivre les trajectoires splendides et éphémères des comètes ? Se réservent-ils pour des joutes futures ? Destins de comètes Bref, au-delà de ce parallélisme des formes entre la Tunisie et le Maroc, il faut dire que les scores risquent d’être serrés. Le prochain vainqueur sera sûrement obligé de nouer des alliances.Le Premier ministre qui sera désigné dans le parti arrivé en tête des élections sera-til PJD ? Ce parti, qui compte 47 députés dans l’actuelle législature, confirmera-t-il la prophétie auto-réalisatrice des médias ou devra-til, comme en 2002, quand les Américains républicains prévoyaient un ras de marée islamiste au Maroc, lequel n’arriva jamais, faire l’expérience, cruelle, du décalage entre le favori des médias et l’heureux élu ? Cela dépendra de plusieurs paramètres, dont le taux de participation, enjeu de ce scrutin, qui n’avait atteint, rappelons-le, que 37% lors des dernières législatives de 2007. La nouvelle assemblée comptera 70 sièges supplémentaires, réservés aux femmes et aux jeunes. Profiterontils de la jeunesse de l’électorat, constitué à plus de 57% de moins de 35 ans ? Les grands maux de la mondialisation (inégalité et chômage), en écho aux mouvements « Occupy Wall Street » et des indignés de Madrid ou de Londres, viendront sans doute ajouter leur grain de sel à des pronostics qui ne reposent guère sur des sondages, mais sur des rapprochements entre pays arabes, africains et maghrébins, forcément semblables.

Source: “Atlasinfo” Le 17-11-2011

Lien: http://www.atlasinfo.fr/Islamisme-Tunisie-et-Maroc-au-dela-du-parallelisme-des-formes_a22758.html

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