19 mars 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2491 du 18.03.2007

 archives : www.tunisnews.net


AFP: Euromed: appel de la FIDH en faveur des défenseurs des droits de l’Homme Reuters: ONG – Vastes atteintes aux droits de l’homme dans le monde arabe Reuters: Rights abuses widespread in Arab world – activists AP; Des parlementaires euro-méditerranéens plaident pour le dialogue pour lutter contre le terrorisme Abdo Maalaoui: Papa: Bonne fête de l’indépendance ! Pourquoi tu avais pris les armes ? LA VOIX DES TUNISIENS :EDITO: Pour une réflexion sur la République Hamadi Ben Sliman: Un musée dédié à Bourguiba en Egypte Abdellaziz El Soussi: Pourquoi je ne passerai pas mes vacances en Tunisie Mahmoud Saïdi: Les prétendus bienfaits du « Changement » Le Temps: Nouveau front Le Temps: Mohamed Ali Halouani  : « Rompre avec les pratiques traditionnelles de la gauche tunisienne » Dossier du journal « Le Temps »: Toxicomanie en Tunisie Le Temps: Al-Qaïda à l’assaut du Maghreb AFP: Les revendications de Khaled Cheikh Mohammed, selon le Pentagone AFP: 200 millions de francophones dans le monde


MAGHREB CONFIDENTIEL N° 779 du 15/03/2007

TUNISIE Condoleezza Rice

Selon nos informations, la secrétaire d’Etat américaine s’est rendue en visite secrète éclair le 12 mars à Tunis dans un avion spécial. Condoleezza Rice est restée juste le temps de prononcer le discours d’ouverture d’une réunion de diplomates américains organisée dans un hôtel de la banlieue nord de Tunis.

Tunis Pas assez de « libéralisation politique » selon S&P

L’agence de rating Standard & Poor’s a confirmé les notes souveraines en devises étrangères « BBB/A-3 » et en monnaie locale « A/A-1 » attribuées à la Tunisie. Sur le plan du processus de « libéralisation politique », l’agence estime que la Tunisie est en moins bonne position que les pays qui ont le même niveau de note. Côté économie, la Tunisie est également moins bien placée que les autres pays de sa catégorie. Son PIB par habitant est estimé à 3,225 $ en 2007, soit moins de la moitié de celui de la moyenne des pays notés BBB (7,530 $).  


Euromed: appel de la FIDH en faveur des défenseurs des droits de l’Homme

AFP, le 16 mars 2007 à 18h30 TUNIS, 16 mars 2007 (AFP) – La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) a lancé vendredi à Tunis, à l’occasion d’une réunion de parlementaires d’Europe et de Méditerranée, un appel en faveur de la protection des défenseurs de droits de l’Homme en Afrique du Nord et au Proche-Orient. « Nous lançons un appel solennel pour que la protection des défenseurs des droits de l’Homme soit inscrite au coeur du débat des parlements de la région et de l’Assemblée euroméditerranéenne », a déclaré lors d’une conférence de presse un dirigeant de la FIDH, Antoine Madelin. M. Madelin a lancé cet appel le jour de l’ouverture de la 3ème session plénière de l’Assemblée parlementaire euroméditerranéenne (APEM) organisée à Tunis. Lors de sa conférence de presse, il a présenté la partie « Maghreb-Machrek » du rapport annuel de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme. L’Observatoire, émanation de la FIDH et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a dénombré 1.306 cas de répression en 2006 dans près de 90 pays. Pour la région Maghreb-Machrek, 2006 « a été la plus meurtrière depuis la deuxième Intifada (soulèvement palestinien en 2000) », selon le rapport publié à Genève. « La région, est-il indiqué, a été marquée par l’enlisement du conflit israélo-palestinien et de la guerre en Irak, mais aussi par l’offensive israélienne au Liban ». Le rapport détaille aussi la répression contre les défenseurs des droits de l’Homme dans douze pays arabes et en Israël/Territoires palestiniens.

Des parlementaires euro-méditerranéens plaident pour le dialogue pour lutter contre le terrorisme

 Associated Press, le 18 mars 2007 à 20h40 TUNIS (AP) — Quelque 240 parlementaires euro-méditerranéens réunis à Tunis ont appelé dimanche à la tenue d’une conférence internationale sous les auspices de l’ONU pour élaborer un code de conduite dans la lutte contre le terrorisme. Dans les recommandations qui ont sanctionné leurs travaux tenus depuis le 16 mars dans le cadre de l’Assemblée parlementaire´euro-méditerranéenne (APEM), les participants plaident pour « un dialogue responsable en vue d’instaurer un dénominateur commun pour la lutte contre ce phénomène et éviter la politique des deux poids deux mesures ». Ils suggèrent, dans ce contexte, « l’adoption d’une convention globale comprenant une définition juridique du terrorisme au niveau de l’ONU ». Selon les parlementaires euro-méditerranéens, « la réponse politique au terrorisme » doit reposer sur l’approfondissement du dialogue interculturel, un développement durable et équitable qui doit accompagner la démocratisation de ces pays, ainsi que « le règlement des conflits et la fin de toute occupation, qui motivent et entretiennent » le terrorisme. Par ailleurs, l’APEM qui regroupe 120 parlementaires européens et 120 des pays du sud de la Méditerranée, juge que « la lutte contre le terrorisme doit être menée dans le plein respect du droit international et des droits de l’Homme ». Les travaux ont été marqués par un plaidoyer quasi-unanime sur l’impératif de renforcer le dialogue interculturel entre les deux rives. Le président du parlement européen, Hans-Gert Pöttering, s’est engagé à en faire son crédo lors de son mandat à la tête de l’institution parlementaire européenne, en se proposant de réunir en 2008 un Parlement Euromed des jeunes à Bruxelles. Associated Press

ONG – Vastes atteintes aux droits de l’homme dans le monde arabe

Reuters, le 18 mars 2007 à 18h21 TUNIS, 16 mars (Reuters) – La majeure partie des gouvernements du Proche-Orient et d’Afrique du Nord sont responsables de nombreuses violations des droits allant de la torture au harcèlement de ceux qui dénoncent ces abus, ont déclaré vendredi des organisations de défense des droits de l’homme. « Il est impossible de s’exprimer ouvertement sur les droits de l’homme au Maghreb et dans les pays du Golfe. Défendre les droits de l’homme est une question épineuse dans ces régions », estime Antoine Madelin, membre de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme. La situation des droits de l’homme, a souligné Madelin, s’est détériorée notamment en Arabie saoudite, en Iran, à Bahreïn et en Libye. Le rapport 2006 de l’Observatoire de protection des défenseurs des droits de l’homme dans la région, présenté à la presse par Madelin et des militants du monde arabe et de l’Union européenne, dresse un sombre tableau de la situation dans le monde arabe, où les gouvernements répriment la liberté d’expression, interdisent des associations et des rassemblements et empêchent certaines activités pacifiques d’organisations politiques et des libertés civiques. « Le harcèlement est une pratique courante de notre époque. La situation est alarmante dans nos prisons où la torture est toujours pratiquée », a expliqué Radhia Nasraoui, avocate tunisienne et militante des droits de l’homme. Amine Sidhom, membre de l’ONG S.O.S Algérie, a accusé les autorités de son pays de violer les droits de l’homme sous le prétexte de la préservation de la sécurité. « Peut-on préserver la nation en arrêtant des gens et en en torturant d’autres? », s’est interrogé Sidhom, ajoutant qu’en Algérie, celui qui formulait une plainte risquait d’être poursuivi en justice. Les gouvernements algérien et tunisien rejettent ces critiques, les jugeant sans fondement et insistant sur leur engagement en faveur des droits de l’homme et des libertés. REUTERS

Rights abuses widespread in Arab world – activists

Reuters, le 16 mars 2007 à 18h46 TUNIS, March 16 (Reuters) – Most governments in the Middle East and North Africa engage in widespread abuses of human rights, including torture of dissidents and harassment of activists who denounce them, rights groups said on Friday. « It’s impossible to speak openly about human rights in Maghreb and Gulf countries. Defending human rights is a quite sensitive issue in these areas, » said Antoine Madelin, a member of the International Federation of Human Rights Leagues. Madelin singled out Saudi Arabia, Iran, Bahrain, Libya for poor human rights records at a press conference for the 2006 annual report from the Observatory of the Protection of the Human Rights Defenders. The report outlined a grim picture of the human rights abuses in the region where governments stifle free speech, ban associations, bar gatherings and block other peaceful activities by civic and political groups. « Harassment is a common occurrence of our time. The situation is alarming in our prisons where torture is still practiced », said Radhia Nasraoui, a Tunisian rights activists. Amine Sidhom, a member of rights advocacy S.O.S Algerie, accused the authorities in his country of abusing human rights on the pretence of protecting security. « Can we safeguard the nation by arresting people and torturing others? » asked Sidhom. People who complain risk prosecution, he added. Officials in Algiers and Tunis were unavailable to comment on the criticisms. Rights activists in the region want the EU to pressure governments in the hope of improving the situation. « Democracy, good governance and human rights respect are the basis of the relation between the European Union and its partners in the other Mediterranean rim, » said Beatrice Patri, a member of the European Parliament at the briefing. REUTERS


Papa: Bonne fête de l’indépendance ! Pourquoi tu avais pris les armes ?

Mon père, tu as pris les armes comme «fellaga» pour lutter afin que ton pays soit indépendant et que ton fils vivra en homme libre.

51 ans après … ton pays a effacé l’histoire de ta résistance «des fellagas» et ton fils est interdit de retour au pays que tu as libéré !

Les faux historiens avec la bénédiction du gouvernement tunisien ont ignorés ton histoire et celle de tes compagnons Fellagas à part quelques opportunistes qui ont osé falsifier l’histoire à leurs avantages, ils sont devenus des ex-militants et des ex-résistants : Mais est-ce qu’ils ont pris les armes au risque de leur vie comme tu l’a fait pour débouter l’armée coloniale ? Voilà l’autre vérité sur l’indépendance 51 ans après ! Papa l’important est que tu es encore vivant pour me témoigner encore de ton histoire oubliée que je peux la raconter aussi à tes petits enfants, c’est le plus beau et grand cadeau que tu m’as fait, encore merci et longue vie !

Ah papa ! J’ai rêvé comme toi d’une Tunisie libre ou je peux m’exprimer librement même à tort ou à raison ! C’est ça la vraie indépendance qui me manquait ?

J’espère que le Président Ben Ali et son entourage auront la sagesse de nous libérer de nos prisons, de nos exils,  de leur surveillance parce que je suis convaincu que ni les prisonniers politiques, ni les pauvres islamistes, ni les nostalgiques gauchistes, ni les perdus de libéraux, ni les faibles opposants reconnus et non reconnus ne sont ses vrais ennemis.

Oui ! Nous sommes des opposants parce que les gens au pouvoir en place ont trop exagéré !

Mais les vrais ennemis de la République sont en liberté et ils sont parmi les tisserands occultes du pouvoir, c’est eux qui sont entrain de détourner des millions et des millions de dinars, ce sont eux qui ont les moyens de fournir les armes à des pauvres jeunes sans espoir, ce sont eux qui alimentent et financent la machine de la  rumeurs, ce sont eux qui font la promotion des faiblesses et des magouilles du gouvernement !

Nos les opposants ! Ca fait longtemps que nous sommes écartés ! Vos modes de vies Messieurs le gouvernants ne nous intéressent plus ?  Ce sont vos propres «faux amis» qui nous racontent à Paris, à Montréal, à New-York et à qui veut l’entendre ce que vous avez «mangé» et ce que vous avez fait ? Il vous sourit mais par en arrière ils sont entrain de vous mener en bateau et vous poignarder comme ils l’ont fait à la fin de règne de Bourguiba et vous le savez … Pourquoi vous avez peur de l’avouer ?

Peut-être c’est naïf ce que j’ai écrit ?  Mais c’est une partie de la simple vérité des gens ordinaires. Basta, nous sommes écœurés ? Je refuse de me soumettre injustement parce que je suis  enfanté par une brave femme libre qui a trimé sa vie durant afin que son fils, que je suis, survivre en Homme libre et à jamais !

Faut-il tourner la page et se réconcilier ?

51 ans après, nous devrions tourner la page. Le Président Ben Ali et ses biens pensants doivent nous réconcilier peut importe nos idéologies, nos religions, nos couleurs, nos sexes ou nos statuts sociaux.

Le pouvoir  tunisien ne gagnera rien de nous emprisonner, de nos torturer, de nos liquider, de nous surveiller, de nous pourchasser, de nos imposer, de nos maltraiter, de nous bâillonner  parce qu’aujourd’hui, nous avons d’autres combats à livrer …

Ce sont les combats contre la mondialisation des marchés, le combat pour l’équilibre financier du notre pays, le combat contre la pauvreté, le combat pour la création de l’emploi pour nos jeunes, le combat pour un service de santé de calibre international, le combat pour une éducation de qualité, le combat pour arrêter la violence faites aux femmes, le combat pour exporter notre savoir-faire et nos technologies, le combat contre le vol de l’État, le combat pour la solidarité et d’autres petits combats que chacun tunisien doit mener de son côté pour notre prospérité et celle de la génération future sinon nous sommes foutus ! 

51 ans de bêtises, de souffrance : C’est assez !

Abdo Maalaoui

Montréal, Canada

maalaoui@yahoo.com


Tunisie : Le DT a perdu plus du tiers de sa valeur en 2006 !

Source : Mission économique française

En 2006, le dinar tunisien s ‘ est déprécie de 6,2 %, en glissement annuel, face a l ‘ euro, passant de 1,621 DT/ € début janvier a 1,720 DT/ € fin décembre. Depuis 2000, le dinar tunisien a perdu plus du tiers de sa valeur vis-à-vis de l ‘ euro (38 %). Cette dépréciation, modérée jusqu’à fin 2001, s’est accélérée entre 2002 et 2004 avec une dépréciation de 20 % en 2 ans. La parité s ‘ est alors stabilisée à 1,624 DT/ € en décembre 2004, puis 1,611 DT/ € fin 2005. Cette évolution est à relativiser.

D’une part, l’euro a subi une très forte valorisation depuis sa création en 1999. Et, d ‘ autre part, sur la même période (2000-2007), le dinar cède relativement peu de terrain face au dollar (5 %), et ce malgré une forte évolution entre 2000 et 2002 (dépréciation du dinar de 20 %). En 2006, le dinar s ‘ est apprécie de 4,6% par rapport au dollar. La parité s ‘ est stabilisée autour de 1,32 DT/$ début 2007.

Pour l ‘ année 2007, et en dépit d ‘ une légère appréciation en janvier de 1,720 DT/ € a 1,705 DT/ € (+0,9 %), le dinar semble poursuivre sa dépréciation, un euro s ‘ échangeant fin février pour 1,723 DT. La valeur du dinar dépendant étroitement du taux d ‘ intérêt directeur de la BCT, il est important de surveiller en 2007 l ‘ évolution de l ‘ inflation tunisienne, qui a atteint en 2006 un niveau élevé (+4,5 %), mais qui a ralenti depuis le 4eme trimestre de l ‘ année 2006.

(Source : « African Manager » (portail économique – Tunis), le 19 mars 2007)

Lien : http : //www.africanmanager.com/articles/113177.html


Tunisie :

C’est officiel : Chékib Nouira partira le 29 mai 2007 de la Biat.
par : A.M

C’est maintenant officiel. Chékib Nouira a annoncé en effet lui-même son départ de la Biat (Banque internationale arabe de Tunisie), lors d’une réunion, le 13 mars 2007, du conseil d’administration de la banque. La même réunion a aussi annoncé le changement du mode de management, puisqu’une réunion prévue pour le 29 mai prochain devrait entériner ce changement et les deux personnes qui prendront la place de C. Nouira, à savoir Tahar Sioud pour la présidence du conseil et Slaheddine Ladjimi pour la direction générale.

Voici par ailleurs le texte du communiqué du CA.

« Le Conseil d’Administration de la BIAT s’est réuni le 13 Mars 2007 au siège de la banque sous la présidence de Mr Chékib NOUIRA. Au cours de cette réunion les membres du Conseil ont pris connaissance des résultats provisoires de l’année 2006 ; ils ont enregistré avec satisfaction que le bilan de ce 30ème exercice d’activité s’annonce dans l’ensemble meilleur que prévu; ce qui devrait naturellement se traduire par une nouvelle consolidation des acquis de la banque.

A la faveur d’un exposé préparé à cet effet, les membres du Conseil ont ensuite pris connaissance des perspectives de développement de la banque au cours de l’exercice 2007.

Il ressort également des délibérations du Conseil que dans le cadre du dernier point de l’ordre du jour, les membres du Conseil ont discuté du changement du mode de gouvernance de la banque. L’option retenue en définitive consistera à séparer la fonction de Président du Conseil de celle de Directeur Général.

A cet effet, les membres du Conseil ont convenu de tenir une réunion le 26 Avril 2007. Outre l’examen, en présence des Commissaires aux comptes, des résultats définitifs de 2006, le Conseil d’Administration aura, au terme de cette réunion, à convoquer officiellement, pour le 29 Mai 2007, l’Assemblée Générale Ordinaire (A.G.O.) devant statuer sur les comptes de l’exercice 2006 ainsi que l’Assemblée Générale Extraordinaire (A.G.E.) qui devrait approuver les modifications des statuts découlant du changement convenu du mode de gouvernance de la banque.

A ce propos, Mr Chékib NOUIRA a annoncé que son départ sera effectif à l’issue de la prochaine Assemblée Générale Ordinaire. Messieurs Tahar SIOUD et Slaheddine LAADJIMI, choisis pour assurer-à l’issue de la prochaine A.G.E-respectivement les fonctions de Président du Conseil et Directeur Général de la Banque, ont été, ensuite, présentés aux membres du Conseil par Mr Chékib NOUIRA qui a, dans ce cadre, mis en exergue la qualité et la richesse de leurs parcours professionnels respectifs ».

(Source : « African Manager » (portail économique – Tunis), le 19 mars 2007)
Lien : http://www.africanmanager.com/articles/113178.html

 

« La Voix des Tunisiens », 2éme numéro, Mars-Avril 2007

Nous avons reçu le deuxième numéro du journal « La Voix des Tunisiens », dont nous avions publié le premier dans notre édition du 1er avril 2006. Ce journal est en cours de diffusion au sein des facultés du Sud-Ouest de la France et certaines facultés de Paris.

LA VOIX DES TUNISIENS

VoixdesTunisiens@Yahoo.fr                                                                                                      N°2 Mars-Avril 2007 EDITO Pour une réflexion sur la République Il y a un an la Tunisie célébrait le cinquantenaire de l’indépendance du pays. La célébration de la libération du joug colonial français  devait être l’occasion de dresser le bilan d’un demi-siècle de souveraineté nationale. Or, outre la forte valeur symbolique de cet anniversaire, cette célébration est restée insignifiante dans le sens où elle n’a pu justement engendrer une réflexion à l’échelle nationale sur les questions de souveraineté du peuple et de gouvernance de la Tunisie. Autre célébration, autre symbole, le cinquantenaire de la République Tunisienne, le 25 juillet 2007. Le choix de l’édification d’une République et de ses institutions était animé par une conception de la Nation pouvant, dès l’aube de son avènement, l’engager sur la voie du développement. Les priorités de la jeune république établie par Bourguiba, se concentraient autour de la réduction de l’énorme taux d’analphabétisme, en instaurant l’école laïque, gratuite et obligatoire, l’établissement de l’égalité effective entre femmes et hommes, en déclenchant un changement de mentalités par la promulgation notamment du Code du Statut Personnel, et l’accès aux soins pour tous. Que de chemins parcourus, que de progrès accomplis depuis l’avènement de la République Tunisienne… La Res Publica est la gestion des affaires communes à tous les citoyens, un Etat régi par des lois et pouvant être complété par un régime dont les citoyens sont souverains, la démocratie. Dans la mesure où dans le cœur de tout homme il y a entre autres choses, un despote qui sommeille, la répartition des pouvoirs dans un système républicain et démocratique ainsi que l’équilibre en résultant, peut contenir les trop grandes ambitions personnelles : « pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir », disait Montesquieu. Les sujets telles que la gestion de l’Etat, le régime de gouvernement et donc l’existence même de la République, sont centrales car intimement liés à la nature de la gouvernance en Tunisie. Ainsi, la Tunisie est-elle réellement une République ? Il est légitime de poser cette interrogation en ces termes, tant on oppose république et despotisme par la séparation ou la réunion du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Or en Tunisie, l’indépendance des pouvoirs ne semble pas être aussi transparente que le gouvernement dit républicain de Ben Ali peut bien laisser croire. En effet, l’unilatéralisme de la gouvernance, le déséquilibre des pouvoirs, dénote ainsi le lien effectif et de plus en plus intime entre le législatif et l’exécutif. Cette forte concentration des pouvoirs en Tunisie engendre inéluctablement un ensemble d’externalités négatives, dont une des plus remarquables est l’absence de souveraineté effective des citoyens tunisiens, se traduisant par une occupation totale du champ politique par le régime de Ben Ali. La monopolisation du pouvoir, non plus d’un parti, mais principalement d’un homme, conduit à la multiplication des déficits de libertés d’expressions et d’associations, faisant de l’arbitraire une pratique allant de pair avec l’exercice du pouvoir, inhibant ainsi toute émergence possible d’une force de contestation, aussi rationnelle et pacifique soit –elle, et donc empêchant la mise en place d’un véritable équilibre des pouvoirs, caractéristique d’une République. Le temps est venu pour une sensibilisation et une profonde réflexion sur l’état des institutions tunisiennes, sur la gestion de l’Etat, cette « Chose Publique ». En réaffirmant avec véhémence notre attachement aux valeurs de la République, nous devons nous inscrire dans la Dynamique Citoyenne, responsable et pacifique. Les progrès accomplis par la Tunisie sur certains domaines et les acquis dont jouit le peuple tunisien, doivent être consolidés et poursuivis, évitant leurs possibles érosions. Engager une réflexion sur la conception de la République, c’est non seulement s’intéresser aux questions centrales de gouvernance  et donc à la gestion de l’Etat, mais c’est aussi veiller, à ce qu’aucune dilapidation des acquis sociaux de la Tunisie ne soit rendue possible. La République couplée à un régime démocratique permettrait alors de faire barrage à tous les extrêmes, obscurantismes effrayants, en évitant de favoriser indirectement leurs émergences par une pratique non équilibrée et centralisée du pouvoir. Une République démocratique est donc la seule à pouvoir assurer un développement de la Tunisie et à garantir la sécurité, les libertés individuelles et collectives au peuple tunisien et y méditer profondément et collectivement peut contribuer à converger vers cette gouvernance, et cela nous le devons à nous même mais aussi aux générations suivantes. SYLLA Directeur et  Rédacteur en Chef  
 

Un musée dédié à Bourguiba en Egypte

C’est pour rendre hommage à l’exceptionnel parcours d’un militant, au leader qui a mené la Tunisie à l’indépendance, au Président, qui a su le développer et tout simplement à la valeur de l’homme, que l’Egypte a ériger un musée en l’honneur de Bourguiba. Ce musée, présent au sein du Village Pharaonique, une cité culturelle, est le troisième  après ceux des présidents Egyptiens Jamal Abdel-Nasser et Anwar Al-Sadate, lesquels ont connu Habib Bourguiba. Cette initiative égyptienne est louable et d’autant plus exceptionnelle que la Tunisie n’a même pas en son sein un musée dédié au « Combattant Suprême », ce qui peut paraître extrêmement curieux. Les relations entre Bourguiba et l’Egypte furent souvent remarquables, parfois tumultueuses. Après avoir été libéré par les autorités françaises en 1943, mais tout en restant étroitement surveillé, le leader du Néo-Destour, s’enfuit en Egypte en mars 1945, afin d’organier la libération de la Tunisie et de se rallier des soutiens, même s’il n’a pu obtenir ceux qu’il escomptait à partir de ce pays. C’est au Caire que le principal rival politique de Bourguiba, Salah Ben Youssef, s’enfuit et multiplie les attaques contre la jeune Nation, notamment après la promulgation du Code du Statut Personnel en 1956, en appelant à résister contre la laïcisation de la société tunisienne. Près d’une décennie plus tard, les relations entre les Présidents Bourguiba et Nasser furent particulières par les différences sur la conception de leurs exercices respectifs du pouvoir : le leadership de Bourguiba était et restait tunisien et était réservé sur le nationalisme arabe, celui de Nasser prétendait être à la fois égyptien et Arabe. De ces distinctions, résultaient de fortes divergences sur la question palestinienne voire même des tensions, notamment après le discours de Bourguiba à Jéricho en 1965. Cependant, et ce malgré les divergences parfois d’ordre personnelles des différents dirigeants, ces deux pays, riches d’Histoire se vouent un respect mutuel et fraternel. L’hommage de la Nation Egyptienne faite à Habib Bourguiba est l’occasion de mettre en exergue le fait que la Tunisie n’a même pas su faire preuve d’une telle initiative. Cela constitue une surprenante aberration tant Bourguiba est l’homme qui a conduit son pays vers l’autonomie interne puis l’indépendance, puis a fonder la Tunisie moderne en étant son premier Président. Ainsi, l’histoire de la Nation Tunisienne est intimement liée au parcours et  à la vie de Bourguiba,  dont l’image s’est  confondue avec celle de la Nation, par une construction réciproque, comme  il évoquait en 1972 « ces quarante années de vie commune » entre le peuple tunisien et lui-même. On ne peut parler de négligence de la part du régime actuel de ne pas rendre hommage à l’ancien Président, mais plutôt, semble-t-il, d’une démarche volontaire qui consiste à altérer par divers moyens la mémoire de tout un peuple. Cette mémoire est conditionnée par l’écriture de l’Histoire de la Tunisie moderne par ce régime, laquelle est dominée par le seul Zine Ben Ali. Il arrivera un temps où l’Histoire restituera fidèlement ses grandes lignes, par une écriture plus juste et plus honnête, car l’Histoire, même falsifiée un temps, ne reste jamais définitivement amnésique et ne pardonnera pas les atteintes portées à sa mémoire. Hamadi Ben Sliman  

Pourquoi je ne passerai pas mes vacances en Tunisie

Retourner chez soi, c’est retrouver ce qu’on a dû quitter le temps d’un exil plus ou moins long, plus ou moins choisi. Mais la nostalgie ne sert à rien si elle n’offre pour seul espoir que celui d’un retour à un milieu hostile et méprisable à la fois. Il est naturel et légitime de vouloir rentrer en Tunisie pour retrouver sa terre natale ; mais la conjoncture actuelle ne permet à un tel vœu de se réaliser qu’à une seule condition : celle d’y perdre son âme, c’est-à-dire, sa liberté, ses convictions, sa dignité. Rentrer en Tunisie c’est se coucher aux pieds du Président Ben Ali, pratiquement mort ; à moins qu’on ne choisisse de se soumettre de bonne grâce et de ramper : l’individu qui s’y résout y perd donc sa qualité d’homme, il devient reptile. Riens de moins surprenant quand on voit comment le général Ben Ali a su couler une chape de béton sur ce que l’on nomme Egalité, Justice, Liberté d’expression, Droits de l’Homme. Matant les esprits les plus éclairés aux bénéficiant de la complaisance de la bourgeoisie des pseudo-intellectuels, la société tunisienne sent le souffre : le Président a su s’entourer d’individus dociles et serviles, faisant de la Tunisie un zoo dont les pensionnaires sont nourris par leurs gardiens. Et semblables aux moutons de Panurge, nous avançons tous vers le grand vide d’une démocratie confisquée, devenue le costume d’apparat de nos institutions chaque jour laminées. Ce que la Tunisie prétend offrir aux touristes du monde entier, c’est une douceur de vivre bordée par la mer Méditerranée. Mais c’est de détresse humaine qu’elle regorge. La croissance économique sert de piètre paravent à un enfer quotidien : celui que vivent les opposants à la dictature du général. Qu’ils soient ouvriers, étudiants ou journalistes, de tendance bourguibiste de progrès ou islamiste, militant des droits de l’homme ou syndicalistes, tous sont menacés de harcèlement, d’emprisonnement, de torture, formant ainsi une triste minorité : celle des victimes encore trop peu entendues par l’opinion internationale. La République désormais mafieuse fait la morale au citoyen, ne lui octroyant pour tout droit que celui de se taire et pour seul devoir celui de payer. Le tunisien évolue alors dans une société qui se suicide, ou les seïds obéissants et les gloutons sont des fossoyeurs de la République. La révolte devient nécessaire, qui rendrait les tunisiens fraternels et les rassembleraient dans une histoire commune. Si la Tunisie des cartes postales est une « destination-vacances » souvent plébiscitée, il n’y fait pas bon vivre lorsqu’on y est né et que l’on s’inquiète de la démence et du délire vers lesquels elle dérive. Voilà pourquoi cette année encore je ne rentrerai pas en Tunisie, plaçant tous mes espoirs en des jours meilleurs. Ben Ali nourrit la haine et le mensonge quand la révolte nourrit la dignité et la grandeur
Abdellaziz El Soussi

Les prétendus bienfaits du « Changement »

Voilà 51 ans que la Tunisie a acquis son indépendance vis-à-vis de la France, et va bientôt fêter le cinquantenaire de la création de la République Tunisienne. Mais il serait opportun de se demander si l’on peut encore la qualifier de République après les 19 ans de règne sans partage du Général Ben Ali qui a pris le pouvoir le 7 novembre 1987.  En effet, dans ce « Pays du Jasmin » qui cultive les apparences démocratiques, procédant régulièrement à des « ravalements de façade » en s’attirant, de manière douteuse, le soutien  de responsables politiques étrangers ou bien en sollicitant des journalistes opportunistes tels qu’Antoine Sfeir qui s’est récemment illustré par son si peu vibrant et si peu convaincant éloge à Ben Ali et à sa « Tunisie de demain », bref, dans cette Tunisie, la réalité est moins rose que les fameuses cartes postales, et la situation actuelle est loin de présager les lendemains chantants promis par Ben Ali qui s’apprête à briguer en 2009 un cinquième mandat. Les membres du Rassemblement Constitutionnel Démocratique, le parti Etat, les « élus » et les fonctionnaires commencent déjà à conjurer le président fraîchement septuagénaire (à qui ils ont fait allégeance) à réitérer sa candidature aux prochaines « élections » présidentielles. Cette perspective, sans doute douloureuse, invite à s’interroger sur les prétendus bienfaits du « Changement » annoncé en 1987 et, éventuellement, tirer la sonnette d’alarme de cette « Ere Nouvelle » qui s’éternise. Pour mieux appréhender l’avenir qui est réservé aux tunisiens par le RCD, il convient de se pencher sur les effets de la mainmise de Ben Ali sur le pays durant 19 ans. Le plus intéressant, semble-t-il, serait d’examiner les conséquences du règne de Ben Ali sur le terrain des libertés et de la démocratie, puis sur le plan sociétal. Ce qui marque les années Ben Ali, c’est le maintien mais surtout le renforcement de l’hégémonie du parti unique, le PSD devenu RCD. Ce parti a face à lui, dans l’opposition légale, soit des partis étouffés par le manque de liberté, soit des partis croupions qui soutiennent le régime expressément, et dont la seule utilité est de jouer le rôle de figurants dans cette mauvaise parodie du pluralisme destinée à sauver les apparences. Il est vrai que l’ère Bourguiba (de 1956 à 1987) n’était pas ce que l’on peut appeler un modèle démocratique, mais l’on ne peut pas nier que l’hégémonie du parti n’était pas aussi importante et que le débat interne y existait encore. Actuellement le parti a pour seule fonction d’œuvrer pour le maintien au pouvoir de Ben Ali, et la concentration du pouvoir entre ses mains. Ce parti qui compte 2 millions de membres a plusieurs fonctions. L’adhésion au RCD est nécessaire pour occuper des postes élevés dans la hiérarchie de la fonction publique, dans l’enseignement et pour bénéficier de toute une panoplie de privilèges, ce qui n’est pas sans rappeler l’ère soviétique et la toute puissance du PCUS. Le RCD a un autre rôle qui est incontestablement plus pernicieux : diffuser la propagande du régime (slogans, et omniprésence de l’image de Ben Ali dans tous les recoins des villes tunisiennes), et surveiller les citoyens. En effet, non content qu’il y ait environ 100 000 policiers (sachant qu’il y a 10 millions de tunisiens) soit un agent de police pour cent citoyens, Ben Ali entretient un réseau très dense d’indicateurs, de « citoyens espions » chargés de surveiller les faits et gestes de leurs compatriotes, et de rapporter aux autorités les délits d’opinion. Il en découle qu’en Tunisie la liberté d’expression est inexistante, et que toute critique à l’égard du régime ou de la personne du président est punie d’emprisonnement, ce qui installe un climat de terreur au sein de la société. En outre, la censure est une pratique habituelle du régime qui interdit la vente de certains journaux étrangers (Libération, Le Canard Enchaîné entre autres) ainsi que certains livres traitant de la politique tunisienne, et qui contrôle très étroitement les journaux locaux devenus un instrument de propagande. Il faut également rappeler que le régime censure aussi Internet, rendant impossible l’accès à de nombreux sites relatifs à la politique tunisienne. C’est de cette manière que Ben Ali empêche toute diffusion d’informations qui divergent de l’idéologie du RCD ainsi que l’expression des courants politiques différents du sien. En conséquence, le problème qui se pose est le suivant. La Tunisie devra, suite à la fin de l’ère Ben Ali, choisir qui la gouvernera, sachant que Ben Ali est la seule personnalité politique médiatisée et que le pluralisme n’existe pas de manière concrète. Or, étant donné que le régime actuel a empêché tous les mouvements politiques de se faire connaître du grand public, les tunisiens devront choisir entre les deux entités qui détiennent ne serait-ce qu’une petite parcelle de légitimité à leurs yeux. Le choix se fera donc, dans un premier temps, entre la machine corrompue du RCD et les islamistes qui, sans médiatisation, s’attirent la sympathie d’une marge croissante des tunisiens. D’autant plus que ces islamistes se prévalent d’une prétendue légitimité religieuse. Bien que difficile à démontrer de manière rationnelle, cette légitimité construite s’impose facilement dans une société dans laquelle le poids de la religion n’est pas négligeable. Ces atteintes aux droits de l’homme ces entraves à la liberté d’expression, en plus d’être insoutenables, risquent de préparer le terrain pour les islamistes, au détriment de la grande inconnue (aux yeux du grand public en Tunisie) qu’est l’opposition laïque et démocrate. Toutefois, le constat ne s’arrête pas là. Le « bénalisme » a aussi engendré d’importantes mutations sociales qui projettent la Tunisie dans une spirale descendante, anéantissant les acquis du début de l’ère Bourguiba, et créant le besoin futur de rebâtir la société sur de nouvelles fondations. Intéressons nous tout d’abord à la condition de la femme tunisienne qui est l’un des nombreux domaines instrumentalisés par Ben Ali afin d’alimenter sa propagande. Dès l’Indépendance en 1956, Bourguiba a mis en place le Code du Statut Personnel établissant l’égalité des sexes. Ce texte avant-gardiste apportait aux femmes, outre une reconnaissance sociale, une panoplie de droits que mêmes certains pays occidentaux n’avaient pas accordés : IVG (légalisé en France en 1975), droit de vote, abolition de la polygamie, initiative du divorce… Ben Ali a conservé les acquis juridiques, mais il a failli dans le maintien de cette égalité des sexes dans la conscience des tunisiens. En effet, depuis quelques années, la femme tunisienne perd en reconnaissance sociale et retrouve son statut dégradant de femme objet, d’être inférieur, même si dans les apparences, elle semble libérée. L’autre politique qui a affecté le développement de la société tunisienne, est l’éducation nationale. Ce qui caractérise l’Ecole d’aujourd’hui en Tunisie, ce sont les enseignants incompétents, l’embrigadement des jeunes dès le primaire, et les programmes dénués d’intérêt. A défaut d’enseignants maîtrisant parfaitement le français et l’arabe classique, la langue d’enseignement n’est autre que la langue de bois. L’autre fait notable est la censure omniprésente dans les programmes scolaires qui découragent toute forme de réflexion, et l’absence de débats dans les écoles. Le but premier de l’Ecole, haut lieu de débat et d’ouverture, étant de former les citoyens de demain, de forger leur conscience et d’aiguiser leur esprit critique, on peut dire que l’Ecole tunisienne ne fait rien de tout cela. La jeunesse tunisienne d’aujourd’hui, lobotomisée et totalement dénuée de conscience politique, ne se cultive pas, ne milite pas et ne s’interroge pas. Ses ambitions sont de s’insérer socialement par le biais de la consommation ostentatoire et l’acquisition de signes extérieurs de richesse par tous les moyens, et ce dans une société gangrenée par l’individualisme et le matérialisme. Ces phénomènes existent aussi chez les adultes qui ferment les yeux face aux injustices et à l’absence de démocratie et de libertés. La plupart d’entre eux font, en effet,  le choix du confort matériel relatif, et de la stabilité offerts par Ben Ali à coups de subventions sur le prix des automobiles et de crédits à la consommation. La société tunisienne fataliste, résignée, accepte le poids de la dictature, sous la menace, mais aussi, parce qu’elle est bercée par cette si douce stabilité et ce si doux confort qui la rongent lentement. Mahmoud Saïdi


L’Editorial du journal « Le Temps » Nouveau front
Richard Werly La bataille est engagée. Et la Suisse, par ses efforts et son implication dans le nouveau Conseil des droits de l’homme de l’ONU, est en plein milieu du champ de tir. Cette bataille se joue à Genève. Elle oppose, dans cette nouvelle instance forte de 47 pays membres, le camp occidental essentiellement européen aux autres groupes régionaux dominés par l’influence de quelques meneurs comme l’Algérie, le Pakistan ou Cuba, adoubés par l’incontournable Chine. Elle révèle de nouvelles fractures, et dessine les fronts qui, de plus en plus, vont s’imposer aux Nations unies. Cette bataille fait rage au sein du Conseil des droits de l’homme. Elle est regrettable en ce sens que la défense des libertés se retrouve l’otage d’ambitions politiques et de la raison d’Etats parfois corrompus, criminels et dominés par des cliques prêtes au pire pour se maintenir au pouvoir. Mais elle est l’expression d’une réalité qui, forgée à l’épreuve de l’impasse au Proche-Orient, des abus de la guerre contre le terrorisme et de l’hyperpuissance américaine, s’impose désormais à nous. Face à un Conseil de sécurité hérité de la Guerre froide et tenu d’une main de fer à New York par les cinq grands, le Conseil des droits de l’homme, directement relié à l’Assemblée générale et à ses 192 pays membres, est devenu en moins d’un an d’existence une instance de riposte. Droits des peuples, droits économiques et sociaux, prévention des génocides, immuable problème palestinien… tout ce qui bloque là-bas, de l’autre côté de l’Atlantique, fait maintenant des vagues sur les bords du Léman. La victoire multilatérale de la Suisse, qui a bataillé en mars 2006 pour enterrer l’ex-Commission prétendument discréditée, a modifié la tectonique des plaques onusienne. Dans un monde où la conception occidentale des libertés est plus que chancelante, les puissances de demain ont désormais, à Genève, un redoutable terrain d’exercice. Ce séisme a de quoi effrayer les activistes. Il présente un risque pour la Suisse, dont la volonté de demeurer un pont entre les différents blocs au sein du Conseil est soumise à rude épreuve. Mais il est là pour durer. La bataille ne fait que commencer. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 19 mars 2007)

Question de l’heure: L’opposition face aux nouveaux défis

Mohamed Ali Halouani ( président du Conseil National d’Ettajdid ) : « Rompre avec les pratiques traditionnelles de la gauche tunisienne »

Le Mouvement Ettajdid tiendra en principe son congrès en juin prochain. Un congrès avec la participation effective à toutes ses étapes de personnalités indépendantes dans le but de constituer un pôle démocratique et progressiste. Pour en savoir plus nous avons invité M. Mohamed Ali Halouani qui occupe le poste de président du Conseil national d’Ettajdid. Professeur de philosophie à la faculté des Lettres de Sfax, M Halouani a adhéré à Ettajdid lors du 1er congrès du parti en 1993 et s’est présenté en octobre 2004 à l’élection présidentielle dans le cadre de « l’Initiative Démocratique » qui a regroupé Ettajdid et plusieurs personnalités indépendantes et progressistes. Intervieuw. Le Temps  : Expliquez-nous les objectifs de la coalition qu’Ettajdid compte faire avec des Indépendants, en préparant un congrès en commun ? Mohamed Ali Halouani  : Le deuxième congrès du Mouvement Ettajdid va, en effet, être préparé en commun avec des militantes et des militants qui partagent avec nous les valeurs de la démocratie réelle et du modernisme progressiste, valeurs au nom desquelles nous nous sommes engagés ensemble dans une coalition lors des dernières élections présidentielles et législatives. Je fais allusion, bien sûr, à l’Initiative démocratique. En réalité, les objectifs que nous partageons sont déjà, pour nous tous, assez bien définis et donc assez clairs dans leur ensemble. Mais disons qu’en premier lieu, notre objectif sera de rompre, tant bien que mal, avec les pratiques politiques traditionnelles de la gauche tunisienne ; je veux dire plus exactement, les pratiques de ces partis politiques qui se sont complu jusque-là, à n’être que des entités oppositionnelles plus ou moins formelles et par conséquent, plus ou moins séparées des luttes sociales et politiques profondes qui secouent notre société. C’est d’ailleurs pour de telles considérations que certains ont été amenés à penser que ce désengagement par rapport aux forces vives de la nation est en vérité à la racine du mal dont souffre la gauche tunisienne. J’ajouterai, quant à moi, qu’il s’agirait là de l’une des raisons principales qui sont à la source de la désaffection des gens par rapport aux partis de l’opposition et même par rapport au politique dans son ensemble. Et j’irai même jusqu’à dire que c’est le manque d’enracinement de la gauche dans les profondeurs du tissu social, économique, culturel et idéologique du peuple tunisien qui est à l’origine du manque d’esprit unitaire chez les gens de la gauche, et par conséquent de l’effritement chronique et de l’émiettement constant des structures qui ont pu être édifiées jusque-là. Venons-en maintenant à notre deuxième objectif. Si, comme nous le préconisons, nous devons opérer une telle rupture dans le champ de la pratique politique, nous aurons alors nécessairement pour objectif de déterminer dans ce congrès, les conditions de possibilité d’un programme d’action politique unitaire, et donc par définition, d’un programme commun de lutte réelle au sein du tissu politique et social, mais loin, cette fois, de toute majoration de l’idéologique au détriment du politique. Pour terminer, nous espérons, malgré nos différences et nos divergences parvenir en troisième lieu, à la définition d’une plate – forme commune qui contribuera puissamment à mettre en place les réformes nécessaires à l’édification dans notre pays, d’une démocratie représentative libre de toute entrave et donc, réellement pluraliste, moderniste et progressiste. Mais comme « charité bien proportionnée commence tout d’abord par soi-même », il faudra bien que ces exigences de transparence et de respect des règles formelles d’une gestion pleinement démocratique soient pour notre formation politique une référence absolue et une priorité.  Quels sont les critères exigés des Indépendants pour participer à ce congrès ? – Plutôt que de critères, parlons d’exigences. La première exigence, c’est à mon sens, de croire en cette stratégie politique nouvelle au sein de la gauche tunisienne en rupture de ban avec la pratique traditionnelle, toujours prête à réagir sans vraiment agir, à décrier, à incriminer et à jeter l’anathème, mais jamais prompte à édifier dans la patience et la douleur, les formes de lutte politique qui sont à même, selon moi, de pouvoir changer les rapports de force réels dans la société. Une deuxième exigence doit être aussi être prise en considération. Il s’agit pour ainsi dire, d’une exigence technique : il faut être légalement congressiste pour prétendre participer en bonne et due forme à un congrès ; ce qui est reconnaissons-le, une preuve psychologique et morale supplémentaire, mais très importante, de l’appartenance politique voulue et reconnue. En tout état de cause, il me semble loyal que les conditions de participation de tous à toutes les décisions d’élection et d’éligibilité soient l’objet d’un consensus préalable.  Le P.D.P., lors de son dernier congrès a appelé Ettajdid à rejoindre l’alliance qu’il a nouée avec d’autres formations et notamment celles qui appartiennent au courant religieux. Justement, que pensez-vous de cette alliance ? – Notre S.G., qui était présent à ce congrès, a déjà répondu à cette question, et d’une façon qui ne laisse aucune place au doute. Et je ne crois pas me tromper si j’ajoute que nos camarades Indépendants sont aussi du même avis. Car, si à propos d’alliances, nul n’ignore que nous n’avons jamais hésité à nous allier aux autres lorsqu’il le fallait – on en a pour preuve notre engouement pour l’Initiative démocratique, – vous n’êtes pas sans savoir aussi, que nous avons de sérieuses réserves, toutes composantes confondues, au sujet des alliances avec les courants politiques qui s’écartent, pour des raisons théologiques ou autres, du pacte républicain. Je vise bien entendu, les courants qui admettent une limitation à la souveraineté totale donnée au peuple, souveraineté qui ne souffre politiquement d’aucune exception dans les régimes démocratiques et républicains, qui  proscrivent toute forme de manipulation du religieux ou de l’idéologique à des fins politiques. Par ailleurs, je veux bien concevoir quant à moi, que la religion musulmane ne soit pas par principe contraire à la philosophie politique qui fonde la démocratie moderne, mais la question de l’articulation de l’Islam à cette forme nouvelle de gouvernance reste encore, pour beaucoup d’entre nous, problématique.  M. Harmel ne va pas se présenter au poste de Secrétaire Général. Seriez-vous candidat à ce poste ? – Je reconnais que la discussion à ce sujet va bon train. D’ailleurs, M. Harmel, comme vous venez de l’évoquer, n’en fait pas mystère. Son vœux serait, en effet, de ne pas se porter candidat pour un prochain mandat au poste de Secrétaire Général. Autrement dit, il ne tient plus à briguer la haute charge de l’exécutif au sein du Mouvement. Vous voulez savoir si je brigue moi-même ce poste ? Je vais être franc avec vous. Mais pour cela, je dois vous rappeler que si la place est libre, elle le sera forcément pour tous ceux qui peuvent prétendre légitimement et légalement à ce poste. Je dis bien tous, et sans aucune exclusive, de façon à ce que chacun puisse se mettre en concurrence, et accepter par la même, le verdict des urnes. Aussi, je ne suis pas plus concerné qu’un autre. Et j’ajouterai même que ni le fait d’avoir assuré pendant de longues années la présidence du Conseil National du Mouvement, ni le fait de m’être porté candidat à la présidence de la République ne me donnent une quelconque préséance par rapport à d’autres candidats potentiels. Ce sont les militants qui choisissent en toute liberté leurs structures dirigeantes ; n’est-ce pas ? Mais en ce qui me concerne, le temps n’est peut-être pas encore venu pour donner une précision plus grande à votre question. On verra bien d’ici-là.  Certains proposent à Monsieur Harmel un poste de président du parti. Etes-vous pour ? Si oui, quelles seraient, d’après vous les prérogatives de ce poste ? – Une série de discussions ont permis de mettre à jour -au sein d’Ettajajdid du moins – un courant important qui soutient cette perspective. Une présidence qui aurait un contenu ou un profil plutôt politique ? Pourquoi pas ? D’autant plus qu’une telle perspective nous ouvrirait la voie vers une approche plus efficace et peut-être, plus raisonnable du politique ; chose qu’il faudrait de toute façon définir et approfondir. Mais en tout état de cause, et par delà toute autre forme de considérations, cela nous permettrait aussi, à mon avis, de contribuer au couronnement d’un long parcours, celui d’un militant hors pair.  En 2004 vous vous êtes présenté à l’élection présidentielle. Comptez-vous vous représenter en 2009 ? – Vous conviendrez avec moi qu’il s’agit, en politique, d’une question à laquelle on ne peut répondre personnellement, même si, de part mon expérience unique, je suis concerné de près ! Je suis néanmoins d’avis qu’il faut multiplier ces expériences afin d’enrichir le vécu politique qui nous rapproche de notre but. Le reste, même les personnes, doivent à mon sens, obéir à la règle du meilleur choix au regard des circonstances qui se présenteront. Et il ne me semble pas qu’il y ait d’autres règles en ce qui concerne ce sujet.  Interview réalisée par Néjib SASSI (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 19 mars 2007)  

Dossier du journal « Le Temps »: Toxicomanie en Tunisie

Le courage de le dire; le courage de l’assumer

Instruit par Mélanie LOISEL Le Centre de l’Espoir de Jebel-Oust (près de Zaghouan) prend en charge les toxicomanes qui veulent être soignés. Il leur assure la confidentialité … Mais l’une des conséquences de la toxicomanie fait figure d’épouvantail : le SIDA! TOLÉRANCE ZÉRO…C’est la devise appliquée au pays à l’égard des consommateurs et des trafiquants de drogue depuis la loi de 1969. Mais ces dernières années, l’épidémie du SIDA est venue tout chambouler. Des médecins et des avocats sont même en train de se demander s’il ne faudrait pas revoir les législations.  « Le phénomène du sida nous force à nous remettre en question. On ne peut plus seulement condamner les consommateurs de drogues, mais il faut aussi voir à prévenir et à favoriser les soins pour limiter les risques de la maladie », lance d’emblée le Dr. Jouda Ben Abid, présidente de l’association ATIOS qui lutte pour la prévention du Sida et des MST. C’est pourquoi, de plus en plus de personnes dans le milieu médical et juridique se demandent si la loi de 1969 ne devrait pas être assouplie. Le but n’est pas de banaliser ni de décriminaliser la consommation et la revente de stupéfiants, mais plutôt d’avoir des législations adaptées aux réalités d’aujourd’hui. Les lois devraient tenir compte de l’importance de réduire les risques de maladie comme le SIDA et les hépatites.  « Avant, on pouvait arrêter les consommateurs de drogue, les mettre en prison et les soigner. Maintenant, on doit aussi penser à protéger la personne et son entourage pour éviter les contaminations », rapporte Dr. Ben Abid. Par conséquent, les spécialistes du monde entier sont en train de revoir les concepts et le niveau de dangerosité de l’utilisation de stupéfiants. La modification des lois devra toutefois se faire en fonction de la connaissance scientifique des problèmes liés à la toxicomanie. La répression totale de l’usage et du trafic de stupéfiants n’a peut-être plus sa place dans le contexte actuel.  D’ici là, des mesures ont tout de même été mises pour protéger les personnes qui ont des problèmes de consommation de drogue. La Commission de la toxicomanie peut leur offrir une certaine protection. Les personnes qui ne sont pas recherchées ni arrêtées n’ont qu’à faire une demande auprès de la Commission afin d’obtenir des soins. Il suffit de présenter un certificat médical, de faire une demande personnelle et d’avoir le soutien d’un membre de la famille. Lorsque cette demande est faite auprès de la Commission, la personne s’assure de ne pas être poursuivie par la justice. Elle peut alors suivre une cure de désintoxication ou une thérapie sans crainte de représailles. Ce service offert a le mérite d’aider les toxicomanes à s’en sortir. Comme la consommation de drogue est passible automatiquement d’une peine de prison, il est encore très tabou de parler des problèmes de drogue. « Les gens qui veulent être pris en charge devraient tous passer par la Commission. C’est mieux pour eux parce qu’ils sont protégés face à la loi. C’est vrai que c’est une contrainte, mais c’est la meilleure chose. En cas de rechute, les personnes ne seront pas dans le pétrin si la Commission est au courant », souligne madame Ben Abid.  Avec cette protection, le service de l’Espoir du Complexe sanitaire Jebel Oust est en mesure d’aider les personnes qui souffrent de problèmes de toxicomanie. Des services médicaux et psychologiques leur sont offerts. Elles peuvent consulter aisément en toute confidentialité ou encore être prise en charge. C’est le seul centre où une vingtaine de lits sont disponibles pour toute personne qui cherche à suivre une cure de désintoxication. M. L. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 19 mars 2007)
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Donner une deuxième chance aux détenus toxicomanes

 

 Donner une deuxième chance aux détenus toxicomanes. Voilà toute une mission que relève quotidiennement l’équipe du service de l’Espoir du complexe sanitaire de Jebel-Oust, à une trentaine de kilomètres de Tunis, non loin de Zaghouan. Là-bas, une vingtaine de détenus ont la chance d’être soignés pour lutter contre leur dépendance à la drogue. Ils ont droit à une thérapie à la fois médicale et humaine.  La vie au complexe sanitaire de Jebel-Oust ne ressemble d’abord en rien à la vie de prison. Oubliez l’image des murs ternes, des portes de cellules qui claquent et des sirènes d’alarme. Au centre de l’Espoir, les détenus vivent plutôt dans deux petits bungalows entourés de jardins et d’arbres fleuris. Les oiseaux chantent et les chats s’y promènent allègrement. C’est calme, paisible et ressourçant. On dirait une sorte de havre de paix. Un environnement tout à fait propice pour suivre une cure de désintoxication. Toxicomanie : une maladie sérieuse  Le centre accueille d’ailleurs, tous les mois, une vingtaine de jeunes hommes condamnés, pour la première fois, pour « usage de drogue ». La majorité d’entre eux  ont écopé d’une peine de prison d’un an. Au cours de leur incarcération, ces détenus ont donc la possibilité de suivre une thérapie pour les aider à lutter contre leur dépendance à la drogue. Ils doivent tout simplement en faire la demande. Personne n’y est forcé. « Nos patients viennent habituellement sur une base volontaire. Mais quand ils arrivent, ils ne sont pas pour autant convaincus qu’ils sont malades. Pour eux, consommer de la drogue n’était qu’un plaisir », souligne Dr. Jouda Ben Abid, le chef du service de l’Espoir. « La toxicomanie est pourtant une réelle maladie qui touche les gens vulnérables. Et la gravité de cette maladie n’est pas nécessairement liée à la gravité des produits », précise-t-elle. La plupart des patients du centre sont, entre autres, surtout dépendants au cannabis, au hashich ou aux médicaments. Des drogues considérées « douces » par rapport à  l’héroïne, le crack ou la cocaïne. N’en demeure pas moins que ces drogues sont  illégales, nocives et qu’elles peuvent causer d’importants ravages. « C’est sûr que les consommateurs de cannabis n’ont pas besoin d’un sevrage physique comme c’est le cas pour les héroïnomanes. Mais ils peuvent avoir des problèmes d’insomnie, une perte d’appétit ou encore des troubles intellectuels », mentionne le Dr. Ben Abid qui est aussi professeur agrégée en psychiatrie. « Nous devons ainsi leur donner des traitements et leur faire suivre des thérapies en fonction de leurs symptômes. Au centre, on essaie aussi surtout de leur donner une hygiène de vie », ajoute-t-elle. Des soins et des activités essentiels  Pendant au moins quatre semaines, les détenus du Centre ont ainsi la chance d’être logés, nourris et suivis par une équipe médicale des plus aguerrie. Deux médecins veillent à soigner les maladies liées à leur consommation de drogue comme les déficits du système immunitaire, les inflammations ou les MST. Un psychologue et un travailleur social évaluent également leur état mental et leurs troubles psychologiques. Des infirmiers sont aussi sur place pour donner les soins quotidiens. Deux éducatrices sont, quant à elles, chargées d’organiser des ateliers de création et d’expression. Deux fois par jour, les détenus sont donc obligés d’assister à ces ateliers où ils font en quelque sorte du bricolage ! Cela peut paraître enfantin, mais il s’agit d’une bonne méthode pour les aider à reprendre confiance en eux et à laisser aller leur imagination. Les détenus sont emmenés à fabriquer des affiches publicitaires, des tableaux de peinture ou encore des meubles. Point de vue médical, ces travaux manuels les aident à améliorer leur concentration, à les rendre plus autonomes et responsables. « La plupart du temps, c’est le psychologue qui me dit qu’un détenu a de la difficulté à se concentrer, alors je lui donne une mosaïque où il doit être attentif et minutieux. S’il est plutôt instable, je lui fais faire des dessins », explique Olfa  Redissi, l’une des éducatrices du centre. « Au début, ils ont souvent de la difficulté à rester 15 minutes sur leur chaise, mais après plusieurs séances, ils peuvent être plus d’une heure à le faire », poursuit-elle.   Au cours de ces ateliers, les détenus ont aussi la possibilité de discuter de toutes sortes de sujets qui les préoccupent. Il est parfois question de leur consommation de drogue, mais aussi de l’amour, l’amitié et la famille. Le but est simplement de les inciter à extérioriser leurs sentiments et leurs réflexions. Et tous les moyens sont bons pour y parvenir. On organise parfois des parties de foot, on leur fait lire des romans ou encore, on monte une pièce de théâtre. À la fin de leur séjour, on leur fait aussi écrire leur expérience pour qu’ils prennent conscience du cheminement qu’ils ont parcouru. Il faut dire que la plupart des détenus ont aussi connu des problèmes sociaux comme le chômage, l’alcoolisme, la violence et la pauvreté. Par le fait même, il s’agit d’une occasion pour faire le point sur leur vie et de penser à l’avenir. Des témoignages saisissants  Comme il a été évidemment interdit de parler aux détenus, il a toutefois été possible d’avoir accès à quelques-uns de leurs écrits. Ces témoignages sont fort révélateurs sur leurs états d’âme, l’impact de leur incarcération et les efforts qu’ils ont faits pour régler leur problème de toxicomanie. L’un d’entre eux écrit : « Je me rends compte, aujourd’hui, que c’est complètement fou de fumer du cannabis. On est dans un monde parallèle. Il a fallu l’emprisonnement pour que je m’en rende compte. Je commence à réaliser mon absurdité. La vie sans drogue est juteuse et pleine. Par l’intermédiaire de ce centre, qui est à mes yeux la solution du problème et non l’incarcération, pour pouvoir dire non à la drogue. » Un autre raconte plutôt : « Je suis arrivé en fin d’incarcération, après une période carcérale très tumultueuse. Mon arrivée dans ce centre m’a permis de retrouver et de réaffirmer cette personnalité perdue. Je pense que le passage à Jebel-Oust est indispensable et incontournable pour bénéficier de l’aide psychologique et sociale nécessaire à la réinsertion dans la vie active. » Après leur passage au centre, les détenus doivent, tout de même, retourner en prison pour finir de purger leur peine. Quelques-uns ont l’opportunité de poursuivre des ateliers de menuiserie, de maroquinerie ou encore d’informatique, dans certaines institutions. Cependant, le centre ne fait pas de suivi direct avec les patients. Difficile alors d’évaluer le taux de réussite des cures de désintoxication et des thérapies. Une fois libres, les détenus doivent eux-mêmes trouver les moyens de réintégrer la société. Aucun organisme ne les prend en charge. Les portes du centre Jebel-Oust demeurent heureusement ouvertes s’ils ont besoin d’aide. Car le taux de récidive n’est certes pas important. Les risques de récidive, si ….. M. L. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 19 mars 2007)  
—————————————————————————- Attention danger: Le SUBUTEX ….

Un traitement préventif détourné en drogue !

 Une nouvelle drogue circule depuis quelque temps en Tunisie : le SUBUTEX. Ce médicament est aussi dangereux que l’héroïne et même plus, s’il est mal utilisé. Les médecins sont très inquiets. Les ravages qu’il cause peuvent être irréversibles.  Le SUBUTEX est un médicament qui est connu depuis longtemps. Dans les pays occidentaux, les médecins le prescrivent pour aider les toxicomanes à arrêter l’usage d’intraveineuse. Il s’agit en quelque sorte d’un substitut à l’héroïne. Lorsqu’il est bien utilisé, ce médicament permet aux héroïnomanes d’arrêter de se piquer. Le problème, c’est que le SUBUTEX est maintenant utilisé comme drogue. Des charlatans l’ont modifié en ajoutant des produits plus toxiques. Et le pire, c’est que des toxicomanes le dissolvent maintenant dans l’eau pour se l’injecter. « Le SUBUTEX qui servait comme traitement préventif est devenu une drogue intraveineuse. Son utilisation est très risquée puisqu’elle bouche les vaisseaux sanguins, donne des infections et surtout, elle ne protège pas du sida et des hépatites », explique le Dr. Jouda Ben Abid.  Tout ce qu’on sait pour le moment, c’est que le SUBUTEX a fait son entrée en Tunisie. Des médecins ont été mis au courant de sa  « nouvelle » utilisation par des patients. C’est pour cette raison qu’ils tirent la sonnette d’alarme. « Quand il s’agit de drogue, il ne faut jamais attendre pour prévenir », tient à dire le Dr. Ben Abid. Il est toutefois difficile de savoir dans quelle mesure le SUBUTEX est consommé au pays. Comme toutes les autres drogues, ce médicament peut-être importé des pays européens, maghrébins ou africains. Il peut se retrouver dans les boîtes de nuit, là où il y a du tourisme ou des échanges avec l’étranger. C’est aussi souvent dans ces milieux où l’on peut retrouver de la cocaïne, de l’extasy ou des drogues hallucinogènes. Quoi qu’il en soit, l’utilisation de ces drogues est plutôt limitée au pays. Seuls les richards peuvent habituellement s’en procurer. La raison est simple : elles sont très dispendieuses. Le cannabis, le hashish et les médicaments demeurent les drogues les plus consommées dans le pays. Et comme partout sur la planète, le fléau touche principalement les jeunes tunisiens à la recherche de sensations, d’expériences et d’affirmations. Même les jeunes tunisiennes n’y échappent pas. « Mais ce ne sont pas tous les jeunes qui deviennent dépendants à la drogue », tient à rassurer Dr. Ben Abid. « La toxicomanie c’est un individu, un produit et un environnement. On sait maintenant que les personnes qui deviennent dépendantes sont accrochées à un souvenir qui s’inscrit dans leur mémoire. Elles sont alors à la recherche de ce souvenir qu’il soit bon ou mauvais », explique-t-elle. Il n’en demeure pas moins, que les parents doivent demeurer vigilants s’ils se doutent que leurs enfants consomment. Non, ce n’est peut-être pas du SUBUTEX, mais toute drogue peut créer une dépendance. « Vous savez, on peut devenir dépendant à la drogue en consommant trois comprimés par jour. Mais la consommation ne demande pas nécessairement toujours une désintoxication. », indique madame Ben Abid. «  Les parents doivent donc éviter de dramatiser au début. Si leurs jeunes consomment, ils doivent saisir l’occasion pour en parler. Ils doivent être curieux, s’intéresser à eux et à leurs amis. Tout leur interdire n’est surtout pas la solution, parce que cela pourrait empirer leur cas. » M.L. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 19 mars 2007)  


Temps du Monde : Recrudescence des attentats en Algérie

Al-Qaïda à l’assaut du Maghreb

Par: Ridha KEFI Face à la recrudescence des attaques terroristes au Maghreb, particulièrement en Algérie, fief du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), baptisé récemment l’Organisation d’Al-Qaïda au Maghreb musulman, les services occidentaux redoutent de nouvelles attaques contre leurs intérêts dans la région, mais aussi en Europe. Les raisons d’une inquiétude… Au Maroc, il ne se passe pas un mois sans que les autorités annoncent avoir démantelé des cellules terroristes dormantes qui étaient sur le point de passer à l’action. Plus grave: le 12 mars, un kamikaze, Abdelfattah Raydi, a péri dans l’explosion qu’il a provoqué, par accident – l’attentat était prévu dans un autre lieu -, dans un cybercafé de Casablanca,  faisant trois blessés, alors que son complice, Youssef Khoudri, qui a essayé de s’enfuir, a été arrêté en possession d’une quantité d’explosifs. Les aveux de ce dernier ont permis à la police de découvrir plus de 200 kilogrammes d’explosifs dans un  atelier-dépôt du quartier Moulay Rachid, dans la capitale économique du Maroc, et d’arrêter au moins 13 personnes parmi lesquelles figurent d’anciens «jihadistes» impliqués dans les attentats du 16 mai 2003 dans la même ville (voir notre article  «L’ombre d’Al-Qaïda plane sur le Maroc»,  »Le Temps » du 14 mars). Pis encore: La veille de l’attentat raté, la police marocaine avait identifié un groupe de 21 Algériens débarqués avec armes et bagages dans la région de Marrakech. Selon la presse locale qui a rapporté cette information, ces derniers préparaient des actions terroristes. Huit d’entre eux ont d’ailleurs été arrêtés, alors que les 13 autres courent toujours.  La Tunisie, dont on pensait qu’elle était (relativement) épargnée par le terrorisme islamiste, a été le théâtre, entre le 23 décembre et le 3 janvier, de fusillades, dans la banlieue sud de Tunis, entre les forces de l’ordre et un groupe de combattants armés, pour la plupart infiltrés de l’Algérie voisine, où ils avaient reçu des entraînements dans des camps du GSPC. 13 parmi les combattants ont été tués et 15 autres arrêtés, puis déférés devant les tribunaux. L’enquête a abouti à l’arrestation de dizaines d’autres personnes (des centaines selon les avocats proches de l’affaire) suspectées de liens avec le réseau salafiste maghrébin. L’Algérie dans l’œil du cyclone… jihadiste  C’est, cependant, en Algérie que la situation est la plus inquiétante. Car, depuis la première attaque de l’école de police d’El-Biar en 1982, quartier du centre d’Alger, qui fut l’œuvre d’un groupuscule inspiré de la fois de la révolution iranienne et des frères musulmans égyptiens, ce pays n’a jamais vraiment cessé d’être confronté au terrorisme islamiste. Ainsi, dans les années 1990, les attentats perpétrés par les Groupes islamiques armés (GIA), puis par le GSPC, ont fait, en une quinzaine d’années, quelque 150 000 victimes. Certes, la Charte pour la Paix et la Réconciliation Nationale, préconisée par le président Abdelaziz Bouteflika dès son retour aux affaires et votée par référendum, a permis à 3 000 anciens terroristes de se rendre et de retourner à la vie normale. Elle n’a pas permis cependant de venir à bout du terrorisme islamiste. Celui-ci semble même avoir repris du poil de la bête depuis le 30 octobre, lorsque deux commissariats ont été la cible d’attentats au camion piégé qui ont fait 3 morts et 24 blessés. Le 10 décembre, un autocar transportant des employés expatriés de la société pétrolière américaine BRC a été attaqué dans un quartier résidentiel ultra sécurisé, à Bouchaoui, aux environs d’Alger, tuant 2 personnes (un Algérien et un Libanais) et blessant 4 autres. Le 10 février, un français répondant au nom de Alain-Roger Raphaël a été arrêté, avec 2 Tunisiens, dans le Constantinois, à l’Est du pays. Les prévenus étaient en train de négocier la vente d’un impressionnant arsenal au GSPC. Le Français, un ancien malfrat qui se faisait passer pour un touriste voyageant dans un mobile home, s’est révélé être un simple passeur avide d’argent. La presse algérienne, citant des sources proches de l’enquête, a affirmé que le principal maître de la livraison était l’un des deux Tunisiens arrêtés. Cette opération a démontré que les groupes jihadistes algériens ont des ramifications effectives jusqu’en France où, pourtant, pas moins d’une dizaine de groupes présumés terroristes ont été démantelés depuis 2005. Elle a démontré aussi que le GSPC, aujourd’hui dirigé par Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussaab Abdelwadoud, dispose d’importantes ressources financières, obtenues grâce au racket de la population, au braquage des banques, des bureaux de poste, des recettes municipales et autres établissements publics et privés. L’argent ainsi illégalement collecté permet au groupe d’acheter des armes, mais aussi de distribuer des tracts, dans plusieurs régions du pays, promettant une récompense financière aux jeunes qui rejoignent le maquis : argument qui a toutes les chances de porter auprès des jeunes désœuvrés.  Trois jours après l’arrestation des trafiquants d’armes, sept bombes, dont au moins quatre  visant des commissariats de police, ont explosé quasi simultanément avant l’aube dans des bourgs des wilayas de Boumerdès et de Tizi Ouzou, en Kabylie (Est d’Alger), tuant 6 personnes, dont 4 quatre civils, et faisant une quarantaine de blessées. Les attaques ont été revendiquées, le même jour, par téléphone, auprès du bureau de Rabat de la chaîne de télévision arabe Al-Jazira, par un correspondant anonyme se réclamant d’Al-Qaïda au Maghreb. Le 3 mars, une attaque contre un bus transportant des employés d’une société russe de construction de gazoducs a coûté la vie à trois Algériens et un Russe. Le 4 mars, des engins ont explosé au passage de deux véhicules de patrouille de la gendarmerie à Ain-Defla, département situé à 130 km à l’Ouest d’Alger, qui a connu la plupart des massacres de civils entre 1990 et 2000. Bilan: 7 gendarmes tués et un huitième transporté à l’hôpital dans un état critique. L’attaque a été revendiquée par la même organisation. Le gouvernement algérien, qui a longtemps soutenu que les groupes terroristes étaient affaiblis et divisés, n’a pas tardé à prendre conscience de la gravité de la situation. Ainsi a-t-il annoncé, dès le 7 mars, le déploiement d’un nombre significatif d’unités de la police militaire, en Kabylie et à Ain-Defla, régions où sévissent les groupes terroristes. Depuis, des  communiqués officiels font état de la liquidation d’un certain nombre de combattants et la poursuite des opérations de ratissage dans les zones boisées caractéristiques de la région. Pour expliquer la recrudescence de la violence terroriste en Kabylie, le site d’information  »www.magharebia.com » a avancé l’analyse suivante dans un article mis en ligne le 9 mars. «Le GSPC a bénéficié du retrait d’un certain nombre de brigades de la police nationale de Kabylie après les violences de 2001 survenues après la mort accidentelle d’un jeune, Massinissa Guermah, que la police avait placé en garde à vue. Pendant plus de cinq ans, la région avait été en grande partie auto-administrée. Ain Defla s’était également calmée et avait enregistré un diminution sensible de la violence, jusqu’au retrait des  »patriotes » (des volontaires qui défendaient leurs villages contre les groupes terroristes), qui avait favorisé le retour des terroristes». «Il fallu donc attendre 2006 pour que la population de Kabylie, dont les  »aârouch » (représentants tribaux) et leur leader Belaid Abrika, appelle au retour des forces de police au vu de l’augmentation du nombre de crimes et de l’anarchie dans la région», a ajouté le confrère. S’ils ont permis de mettre hors d’état de nuire un certain nombre d’hommes armés, ces déploiements de gendarmes et de militaires n’ont pas mis fin pour autant aux activités des recruteurs d’apprentis jihadistes. Ainsi, le 10 mars, l’agence AFP, citant des quotidiens algérois, a annoncé qu’une vingtaine d’Algériens, âgés de 20 à 30 ans, ont rejoint les rangs de la branche d’Al-Qaïda au Maghreb. Ces derniers, tous originaires de la région d’El-Oued (600 km au Sud-Est d’Alger), limitrophe de la frontière tunisienne, ont ainsi marché sur les pas d’autres jeunes qui ont rejoint le maquis, en janvier. Ce regain d’activisme des groupes jihadistes en Algérie intervient au moment où les procès pour terrorisme dans les tribunaux du pays se multiplient. Ainsi, début mars, un  tribunal de Boumerdes a prononcé des condamnations à mort par contumace à l’encontre de certains membres du GSPC. Dans les prochains jours, le tribunal d’Alger devra juger certains chefs terroristes connus comme Hassan Hattab, fondateur présumé du GSPC, Amar Saifi, alias Abdelrrazak El-Para, ancien officier converti au jihadisme, soupçonné d’avoir enlevé en 2003 des touristes européens dans le Sahara, et l’Egyptien Yasser Salem, accusé d’avoir recruté 300 jeunes algériens pour combattre en Irak. A ces procès s’ajoutent ceux des nombreux jihadistes tunisiens qui ont été arrêtés en Algérie, livrés aux autorités de leurs pays et dont beaucoup ont déjà été condamnés par des tribunaux de Tunis à de lourdes peines de prison. Ya-t-il un «arc islamiste radical» au Maghreb ?  La recrudescence des attentats en Algérie contre les étrangers et dans des zones urbaines, qui se sont récemment substitués aux opérations traditionnelles du GSPC, adepte jusqu’alors des enlèvements, des embuscades ou des assassinats dans des zones rurales reculées, fait dire à certains experts que le groupe jihadiste algérien cherche à évoluer d’une posture de rébellion interne à l’Algérie vers le statut de mouvement international capable de frapper aussi bien au Maghreb qu’en Europe. C’est, en tout cas, l’opinion du juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière qui a déclaré, dans une interview à l’AFP, le 14 mars, qu’un «arc islamiste radical» s’est mis en place dans les pays du Maghreb, sous l’égide de l’ex-GSPC algérien, et menace directement la France. «L’appellation  »Al-Qaïda au Maghreb » (…) souligne l’allégeance à Al-Qaïda et (…) traduit la volonté affichée d’une régionalisation de l’organisation», a-t-il expliqué. Avant d’ajouter: «Tous les ingrédients sont réunis: l’ex-GSPC a vocation de prendre en compte l’ensemble des mouvements radicaux du Maghreb: le Groupe islamiste de combat libyen (GICL), le GICM marocain, le GICT tunisien. On a un arc islamiste, avec des projets également dans le sud, le Sahel». Selon le juge Bruguière, «l’incident de Casablanca», évoqué plus haut, «est le signe d’une opération qui aurait dû avoir lieu ailleurs. C’est l’élément émergé d’une situation beaucoup plus sérieuse, qui ne concerne pas uniquement le Maroc». «Sur le plan opérationnel, nous savons depuis début 2004 qu’il y a des connections opérationnelles entre ces mouvements, des hommes qui passent d’un pays à l’autre. Tout cela est piloté par l’ex-GSPC, a aussi affirmé le juge antiterroriste. Qui va plus loin en déclarant que «la France est l’objectif prioritaire [des jihadistes maghrébins]» et en lançant cet avertissement: «Il faut s’adapter, comme nous l’avons toujours fait, à ce nouveau type de menace». Ces déclarations de Bruguière font écho à celles du porte-parole du département d’Etat américain, Tom Casey, qui indiquait, le 13 mars, lors de son briefing quotidien, que les Etats Unis ont «reçu des informations qui font état de la possibilité d’attaques contre des avions commerciaux transportant des travailleurs occidentaux» en Algérie. «Nous ne disposons pas de précisions sur la date de ces attaques ni sur la compagnie visée», avait-il ajouté, en réponse à une question sur la mise en garde émise par l’ambassade des Etats Unis à Alger, le 12 mars, sur un site Internet du gouvernement américain, et qui faisait état d’«informations indiquant que des extrémistes pourraient être en train de préparer une attaque contre un avion commercial transportant des travailleurs occidentaux en Algérie». Pour ne pas demeurer en reste, les autorités britanniques n’ont pas tardé à lancer un avertissement similaire à leurs ressortissants, en affirmant détenir des informations selon lesquelles des extrémistes pourraient envisager d’attaquer un avion à destination de l’Algérie.  Les services occidentaux multiplient les mises en garde  Les services occidentaux ont commencé à s’inquiéter de la recrudescence des attaques terroristes au Maghreb vers la mi-février, lorsque les services secrets américains ont remis une note à leurs homologues français de la Direction de surveillance du territoire (DST) les avertissant contre d’éventuelles actions du GSPC en France ou contre des intérêts français au Maghreb. La DST a intercepté, pour sa part, des messages de jihadistes maghrébins confirmant la même menace. D’où sa crainte que des actions terroristes puissent être perpétrés dans l’Hexagone durant la campagne électorale pour la présidentielle qui bat actuellement son plein. Les limiers de la lutte antiterroriste en France ont d’autant plus raison de craindre des actions planifiées par le groupe terroriste algérien que celui-ci est présent au nord de l’Algérie, dans l’immense bande saharienne et dans certains pays sub-sahariens ayant des frontières avec l’Algérie, et possède des ramifications dans les autres pays du Maghreb et, peut-être, dans l’Hexagone même. C’est cette crainte qui a poussé le ministre français de la Justice à réunir, le  8 mars, dans la capitale française, le «réseau de Paris», un conclave constitué d’une cinquantaine de juges de 9 pays (France, Algérie, Allemagne, Espagne, Pays-bas, Royaume-Uni, Etats-Unis, Indonésie et Maroc), chargés spécialement des dossiers du terrorisme, dont les plus célèbres sont le Français Jean-Louis Bruguière et l’Espagnol José Garzon. Aux Etats-Unis, la crainte est telle que le service de renseignement (CIA), «vient de renforcer son dispositif au Maroc et en Algérie, où les services français sont déjà très présents», comme l’a rapporté, le 15 mars, le quotidien algérien  »L’Expression ». Plus encore, les autorités américaines pensent sérieusement transférer en Afrique du Nord leur commandement militaire pour le Maghreb et l’Afrique, qui se trouve actuellement à Stuttgart, en Allemagne, sous le commandement du général Ward. Cité par le même journal, l’ambassadeur américain à Alger, Robert Ford, a déclaré récemment: «La question qui se pose est la suivante: va-t-on rester en Allemagne? Va-t-on déplacer le siège? C’est possible… Le Congrès n’a pas encore donné le financement nécessaire pour l’opération». Avant d’ajouter: «Les Etats-Unis ont des intérêts stratégiques dans le Maghreb, le Sahel et l’Afrique de l’Est. Par conséquent, nous avons beaucoup de travail dans la région, ce qui nous pousse à vouloir canaliser nos ressources, et donc à réfléchir sur la question de séparer les commandements…» Evoquant ensuite les mises en garde de la CIA et les «travel warning» émis par son ambassade aux ressortissants américains, le diplomate a expliqué: «Si vous consultez nos sites gouvernementaux officiels, vous remarquerez que nous avons donné des consignes de sécurité à nos ressortissants. Nous avons dit qu’il fallait prendre toutes les précautions possibles pour se déplacer, et nous avons insisté sur le danger que présentait l’Est de la capitale [Alger]. Aussi, nous avons formé une commission mixte avec les entreprises américaines installées en Algérie en vue d’échanger nos informations et de nous tenir au courant de tout ce qui se passe en matière de sécurité». Traduire : les expatriés américains travaillant en Algérie, qui ont longtemps été épargnés par les GIA et le GSPC, même au plus fort de la guerre civile dans ce pays entre 1992 et 2000, sont aujourd’hui une cible de choix pour les jihadistes locaux, qui travaillent désormais sous la bannière d’Al-Qaïda. Donc, la vigilance s’impose… (Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 19 mars 2007)  

GENEVE. Les tractations révèlent des lignes de front difficiles à franchir. La Suisse s’accommode mal de cette réalité.

Le Conseil des droits de l’homme est miné par l’affrontement Nord-Sud

Richard Werly Leurs rapports sont souvent accusateurs. Mais c’est en position d’accusés que les rapporteurs spéciaux du Conseil des droits de l’homme (CDH) vont défiler, à partir de ce lundi à Genève, devant les 47 pays membres de l’institution. Depuis l’ouverture, le 12 mars, de la quatrième session du CDH, diverses propositions circulent pour museler ces personnalités dont les enquêtes sont l’aiguillon du système onusien. L’idée de les obliger à respecter un «code de conduite» paraît même acquise. Au grand dam des ONG. Cette offensive contre les rapporteurs et l’ensemble des mécanismes spéciaux est revendiquée. L’Algérie en est l’un des moteurs, soutenue par les pays de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et par une bonne partie du groupe africain. La Chine, le Pakistan, l’Indonésie, l’Afrique du Sud et la Russie appuient en sous-main. Mécanisme d’audit Pour ces Etats, le Conseil doit être avant tout un forum de discussion gouvernementale, au sein duquel les mises en cause directes seront du seul ressort de la future revue périodique universelle, ce mécanisme d’audit encore flou censé permettre l’évaluation future de chaque pays en matière de libertés. L’une des propositions, déposée le 13 mars, vise à empêcher les rapporteurs de contacter la presse au cours de leurs missions. Ils seraient aussi contraints de réserver la primeur de leurs conclusions aux Etats visés et au Conseil. Des dispositions sans doute contournables. Mais qui peuvent, au besoin, se transformer en baillons. «Le clivage est net, admet un diplomate européen. Pour une majorité de pays membres, émergents ou en voie de développement, les droits de l’homme restent un instrument de l’Occident qui les utilise pour s’ingérer dans leurs affaires intérieures. Ils s’efforcent donc d’en restreindre la portée, fort de leur contrôle de la majorité des voix.» Ce rapport de force n’est pas une nouveauté. L’ex-Commission en était l’otage. Les pays arabes l’utilisaient pour pilonner Israël, tandis que les Etats-Unis en avaient fait une machine de guerre contre Cuba dans les années1980, ou la Chine dans les années1990. Résultat: «La priorité de nombreux Etats n’est pas d’agir pour les droits de l’homme, mais de se protéger», juge Reed Brody, de Human Rights Watch. L’idée de la revue périodique universelle, âprement défendue par la Suisse, subit le même sort: le Maroc, chargé d’en dessiner les contours, a proposé que chaque pays subisse cet audit une fois tous les quatre ou cinq ans. Et qu’il soit limité à trois heures de débat, «plus une heure supplémentaire éventuelle». Sans mentionner la nécessité d’un échange public et contradictoire avec les ONG. L’impasse n’est pas pour autant consommée. Le Conseil a jusqu’au 19 juin pour adopter ses statuts et ses mandats. Les deux prochaines semaines de session à Genève seront cruciales. Puis de nouvelles réunions en mai auront lieu. L’Union européenne envisage de demander une poursuite des débats de plusieurs mois pour obtenir un consensus. «Nous nous parlons beaucoup plus maintenant qu’il y a trois mois entre groupes régionaux note l’ambassadeur suisse Blaise Godet. La négociation reste ouverte.» Sauf que les fractures sont perceptibles. La semaine dernière, un ambassadeur d’un pays membre de l’UE n’hésitait pas à dire que les Européens (France, Allemagne, Pays-Bas, Roumanie, Pologne, Royaume-Uni, République tchèque) pourraient se retirer s’ils sont «poussés à bout». A l’inverse, un Etat comme l’Afrique du Sud, pourtant démocratique, défend bec et ongles le Soudan sur la question du Darfour. «Nous sommes poussés contre le mur par les pays du Nord, se défend un diplomate sud-africain. Nous n’acceptons pas que les Européens dictent les standards des droits de l’homme.» L’esprit «constructif» que la diplomatie helvétique rêvait de voir s’installer avec le CDH est mal en point. Face à un Conseil de sécurité muselé par les cinq grands, le Conseil des droits de l’homme est l’un des nouveaux lieux de l’affrontement géopolitique mondial. Genève n’est pas le terrain neutre espéré pour les libertés. C’est un champ de mines.
Fin de mandat pour les rapporteurs
Richard Werly Disparitions forcées, minorités, migrants, droits des peuples indigènes… Mais aussi Corée du Nord ou Birmanie. Toute la semaine, les experts indépendants de l’ONU vont se succéder devant le CDH pour présenter leurs ultimes rapports. Leur mandat a beau avoir été prorogé récemment jusqu’en décembre, l’incertitude pèse. Il appartient au Conseil de les renouveler ou non. La haut-commissaire aux Droits de l’homme, Louise Arbour, s’est dite opposée aux restrictions de leur indépendance. Mais l’on sait déjà que les jours des certains rapporteurs pays, comme celui sur Cuba, sont comptés. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 19 mars 2007)  

 

Coopération tuniso-française :

Un partenariat stratégique multidimensionnel

Ridha Lahmar La conférence de presse annuelle de M. Serge Degallaix, ambassadeur de France en Tunisie, a attiré, comme le veut la tradition, un grand nombre de confrères, en raison de la multiplicité et de la densité croissante des relations de coopération entre la France et la Tunisie. L’ambassadeur de France s’est contenté d’un tour d’horizon général des différents volets de cette coopération, mettant en valeur les axes prioritaires de ce qu’il a appelé un “partenariat stratégique” au niveau des réalisations 2006 et des perspectives 2007. Il a qualifié les relations entre les deux pays d’excellentes, de forte volonté politique de coopération, de densité croissante d’échanges de visites entre ministres, mettant en valeur notamment la visite de M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, en France en mai 2006, où il a été reçu en audience par M. Jacques Chirac, Président de la République, tenu une réunion avec le MEDEF, accompli une visite à la région PACA et été reçu à la Mairie de Paris. Elle faisait suite à la visite de M. J.P. Raffarin à Tunis en janvier 2005, qui avait relancé la coopération économique entre les deux pays. «Nos destins sont scellés par la géographie et l’histoire et nous sommes liés par le présent et l’avenir d’un même espace méditerranéen. La Tunisie et la France jouent un rôle moteur dans le dialogue cinq plus cinq». «Nos deux pays partagent les mêmes opinions sur la solidarité, la paix et le développement dans la région». M. Degallaix a donné ensuite la parole à ses proches collaborateurs qui ont apporté des précisions sur les principaux programmes d’activité de leurs départements respectifs. Il s’agit de M. Christian Berlinet, Consul Général, M. Thierry Vieille, Directeur de l’Institut Français de Coopération, M. Bruno Caron, Chef de la Mission Economique et Financière, ainsi que du Directeur de l’AFD à Tunis. Un volet humain riche La circulation des personnes entre les deux pays a fait l’objet d’un dialogue entre les responsables du consulat et les journalistes qui a permis d’avoir des chiffres très précis. Le Consulat Général de France à délivré, en 2006 , 76.180 visas Shenghen sur 84.175 demandes déposées, soit un taux positif de 87% contre 81% en 2004 et 84% en 2005, avec une croissance de 6%. Sur ce chiffre, 30% sont des visas de circulation donc à multientrées, valables entre un et cinq ans selon le cas. Les visas d’études se sont élevés à 2.500 en 2006 (11% de plus qu’en 2005) alors que le nombre d’étudiants tunisiens en France est de 10.000. La communauté tunisienne installée en France compte 500.000 personnes, tandis que la communauté française implantée en Tunisie et bien intégrée est de 20.000 personnes, dont 13.000 se préparent à voter pour l’élection présidentielle de fin avril et début mai 2007. Plus de 1,2 million de touristes français prennent des vacances en Tunisie (le double des touristes allemands). Plusieurs programmes sont prévus par la France pour le regroupement familial, l’accueil et l’intégration des migrants, le statut de ”jeunes professionnels” permet à des scientifiques, artistes, chercheurs, de séjourner et de travailler tantôt en France tantôt en Tunisie pour se perfectionner pendant plusieurs années sur présentation et après étude de dossiers avec justificatifs. Densification du partenariat économique et financier Le commerce bilatéral a atteint un niveau record historique (6,1 milliards d’euros) ; il est déficitaire en faveur de la Tunisie pour la deuxième année consécutive, soit 78 millions d’euros. La France demeure le premier partenaire commercial de la Tunisie : 23% des importations et 32% des exportations tunisiennes. La croissance a été de l’ordre de 14% vis-à-vis de 2005. les composants électroniques et électriques ont pris le pas sur les produits textile-habillement. La France est le premier investisseur étranger en Tunisie : en 2006 il y a eu 80 millions d’euros d’investissements français en Tunisie avec 33% de croissance ; hors énergie, 169 projets nouveaux ont été comptabilisés, dont 93 nouvelles implantations, le reste étant des extensions soit 4.600 créations d’emplois sur un total de 100.000 emplois pour les 1.150 entreprises françaises ou mixtes implantées en Tunisie. Pour ce qui est de l’aide publique au développement, 2006 a été un record avec 147 millions d’euros, soit 68% de l’aide bilatérale prodiguée à la Tunisie. L’accord-cadre de partenariat 2004-2007 du 29 juillet 2004 permet l’accès de notre pays à tous les instruments de coopération dont le FASEP (aide au secteur privé) et surtout la réserve pays émergents, comportant un volet don de 35% minimum. Un montant de 150 millions d’euros prévu en 2005 a été consacré aux transports urbains et ferroviaires : acquisition de métro Alstom (don de 23 millions d’euros (M€) et une quinzaine de locomotives électriques pour l’électrification de la ligne SNCFT Tunis-Borj Cédria. La coopération technique a été maintenue à un niveau élevé, soit 47M€. Une forte implication de l’AFD Le groupe de l’Agence Française de Développement intervient soit directement à travers des prêts concessionnels à long terme accordés à l’Etat soit à travers sa filiale, la PROPARCO (appui au secteur privé). Pour la restructuration financière des entreprises, quatre crédits successifs ont été accordés pour un total de 993,7 M€ depuis 1997. Il en est de même pour la formation professionnelle depuis 1997 : financement de la mise à niveau de la formation pour un total de 72,9M€. L’amélioration des conditions de vie : projet de développement urbain et rural intégrés pour un total de 369M€ et 162M€ respectivement. Il y a également le renforcement de la productivité et de la compétitivité des entreprises avec notamment le projet-pilote de mise à niveau des établissements hôteliers, ainsi que la promotion du développement durable : extension du réseau de distribution de gaz, De son côté la PROPARCO a amélioré le financement des entreprises depuis 1997 : 97M€ ont été consacrés à des crédits à travers les banques tunisiennes. Il y a également une contribution à la dynamisation du marché financier et au renforcement des fonds propres des entreprises avec la participation à quatre fonds d’investissement. Une coopération culturelle ciblée et porteuse La coopération culturelle, scientifique et technique, est régie par la convention du 26 juin 2003; elle comporte plusieurs actions et programmes. Pour ce qui est de l’enseignement des programmes français dans le primaire et le secondaire, la France a décidé d’investir à Tunis et à Sousse dans l’extension de la capacité d’accueil pour 300 élèves (4,5 M€) mais aussi la modernisation des techniques pédagogiques. La coopération linguistique porte sur la rénovation de l’enseignement du français dans le Supérieur ( 3,3 millions d’€). Un centre culturel français a vu le jour à Sfax en 2006, son budget 2007 s’élève à 12,7M€. Il y a également des bourses pour les élèves tunisiens des grandes écoles, les doctorants et les troisièmes cycles ainsi que des financements pour la recherche. La France contribue à la mise en valeur du site archéologique romain majeur de Dougga, de façon à générer un tourisme culturel susceptible d’animer et de valoriser une région agricole: construction d’un musée sur place, rayonnement sur la zone de Bulla Regia. Il y a une participation à un comité de pilotage du projet avec archéologues et experts français. Dans l’ensemble, la coopération tuniso-française est à la recherche de nouveaux modes et domaines innovants et valorisants pour la Tunisie, comme celle entamée au niveau des technopoles et pôles de compétitivité. (Source : « Réalités », (Magazine hebdomadaire – Tunis). N° 1107 du 15 mars 2007)


 

Les revendications de Khaled Cheikh Mohammed, selon le Pentagone

AFP, le 15 mars 2007 à 16h54 WASHINGTON, 15 mars 2007 (AFP) – Voici la liste des 31 actes ou tentatives terroristes revendiqués, selon le Pentagone, par Khaled Cheikh Mohammed, ancien chef du « Comité militaire d’Al-Qaïda » et « cerveau » des attentats du 11 septembre 2001: « 1. J’ai été responsable de l’opération au World Trade Center en 1993. 2. J’ai été responsable de l’opération du 11-Septembre de A à Z. 3. J’ai décapité avec ma main droite sacrée la tête du juif américain Daniel Pearl dans la ville de Karachi (Pakistan). Il y a des photos de moi sur l’internet tenant sa tête. Ce n’était pas une opération d’Al-Qaïda mais d’autres groupes, des Pakistanais, des moudjahidins. 4. J’ai été responsable de l’opération à la +chaussure piégée+ pour faire exploser deux avions américains. 5. J’ai été responsable de l’opération à l’île Filka (Koweit) qui a tué deux soldats américains. 6. J’ai été responsable de l’attentat à la bombe contre une boîte de nuit à Bali (Indonésie) fréquentée par des Britanniques et des Australiens. 7. J’ai été responsable de la planification, de l’entraînement, de l’étude et du financement d’une nouvelle (ou seconde) vague d’attaques contre des gratte-ciels après le 11-Septembre:  
a) Library Tower (Californie) b) Sears Tower (Chicago) c) Plaza Bank (Etat de Washington, nord-ouest) d) Empire State Building (New York)  
8. J’ai été responsable de la planification, du financement et du suivi des opérations pour détruire des navires américains et des pétroliers dans le détroit d’Ormuz, le détroit de Gibraltar et le port de Singapour. 9. J’ai été responsable de la planification, de l’entraînement, de l’étude et du financement de l’opération pour commettre un attentat et détruire le Canal de Panama. 10. J’ai été responsable de l’étude et du financement de l’assassinat de plusieurs anciens présidents américains dont le président (Jimmy) Carter. 11. J’ai été responsable de l’étude, la planification et du financement pour des attentats contre des ponts suspendus à New York. 12. J’ai été responsable de la planification pour détruire la Sears Tower en incendiant des camions citernes sous le bâtiment ou près de lui. 13. J’ai été responsable de la planification, l’étude et du financement de l’opération pour détruire l’aéroport d’Heathrow, le Canary Wharf Building et Big Ben sur le sol britannique. 14. J’ai été responsable de la planification, de l’étude et du financement pour la destruction de nombreuses boîtes de nuit fréquentées par des Américains et des Britanniques sur le sol thaïlandais. 15. J’ai été responsable de l’étude et du financement pour la destruction de la Bourse de New York et d’autres cibles financières après les attaques du 11-Septembre. 16. J’ai été responsable de la planification, du financement et de l’étude pour la destruction de bâtiments dans la ville israélienne d’Eilat en utilisant des avions venant d’Arabie saoudite. 17. J’ai été responsable de la planification, de l’étude et du financement pour la destruction des ambassades américaines en Indonésie, en Australie et au Japon. 18. J’ai été responsable de l’étude et du financement pour la destruction des ambassades d’Israël en Inde, en Azerbaïdjan, aux Philippines et en Australie. 19. J’ai été responsable de l’étude et du financement pour la destruction d’un avion de la compagnie israélienne El-Al sur le sol de Thaïlande au départ de l’aéroport de Bangkok. 20. J’ai été responsable pour envoyer plusieurs moudjahidins en Israël afin de surveiller plusieurs cibles stratégiques à frapper à l’intérieur d’Israël. 21. J’ai été responsable de l’attentat d’un hôtel de Monbasa (Kenya) fréquenté par des voyageurs juifs de la compagnie El-Al. 22. J’ai été responsable du lancement d’un missile de fabrication russe air-sol SA-7 sur un avion d’El-Al ou d’une autre compagnie juive sur l’aéroport de Mombasa. 23. J’ai été responsable de la planification et de l’étude pour frapper des cibles américaines en Corée du Sud comme des bases militaires américaines et des boîtes de nuit fréquentées par des soldats américains. 24. J’ai été responsable du financement, excusez moi, j’ai été responsable de la fourniture d’un soutien financier pour frapper des cibles américaines, juives et britanniques en Turquie. 25. J’ai été responsable de la surveillance nécessaire pour frapper des installations nucléaires fournissant de l’électricité dans plusieurs Etats des Etats-Unis. 26. J’ai été responsable de la planification, de l’étude et du financement pour frapper le quartier général de l’Otan en Europe. 27. J’ai été responsable de la planification et de l’étude nécessaire pour l’exécution de l’opération Bojinka destinée à détruire douze avions de ligne américains pleins de passagers. J’ai personnellement fait une étude en effectuant un vol Manille-Séoul sur un avion de la Pan Am. 28. J’ai été responsable d’une tentative d’assassinat contre l’ancien président (Bill) Clinton durant sa visite aux Philippines en 1994 ou 1995. 29. « J’ai partagé la responsabilité d’une tentative d’assassinat du pape Jean Paul II durant une visite aux Philippines. 30. J’ai été responsable de l’entraînement et du financement pour l’assassinat du président pakistanais (Pervez) Musharraf. 31. J’ai été responsable de la tentative de destruction une compagnie pétrolière possédée par le juif, ancien secrétaire d’Etat, Henry Kissinger, sur l’île de Sumatra (Indonésie). » AFP
 


 
 

200 millions de francophones dans le monde

AFP, le 18 mars 2007 à 10h41 PARIS, 18 mars 2007 (AFP) – 200 millions de francophones sont répartis dans le monde, selon le rapport 2006-2007, publié à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie du 20 mars par l’OIF qui compte 68 Etats et gouvernements membres dont 13 pays observateurs. La Francophonie compte 128 millions de francophones « réels » capables de parler courament le français, et 72 millions de « partiels », selon l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Le français est avec l’anglais la seule langue utilisée sur tous les continents. Il est la neuvième langue parlée dans le monde derrière le chinois, l’anglais, l’indi, l’espagnol, le russe, l’arabe, le bengali et le Portugais.      Il est la langue officielle de 29 pays membres de l’Union européenne où il reste loin derrière l’anglais en matière de langues étrangères apprises, mais devance l’allemand et l’espagnol. Le français est, totalement ou pour partie, la langue maternelle de cinq pays européens: la France, la Belgique, la Suisse, le Luxembourg et Monaco auquel s’ajoute le cas particulier d’Andorre – soit environ 70 millions de personnes. En Europe centrale et orientale, la Roumanie, puis la Pologne et la Moldavie sont les pays qui comportent les plus grand nombre de francophones. Les dix pays où l’on trouve le plus de francophones sont la France (63 millions), la République démocratique du Congo (24,3), l’Algérie (16, non membre de l’OIF), la Côte d’Ivoire (12,7), le Canada (11,5), le Maroc (10,1), le Cameroun (7,3), la Tunisie (6,3), la Belgique (6,3) et la Roumanie (6). Le continent africain détient le nombre le plus important de francophones avec un taux de 10% par rapport à sa population globale. Le français fait partie des six langues officielles de l’ONU (avec l’anglais, le chinois, l’espagnol, le russe et l’arabe) et de l’Union africaine. L’idée de constituer un regroupement de pays francophones, à l’instar du Commonwealth qui lie entre elles les nations attachées autrefois à la Couronne britannique, a été d’abord mise en avant par les présidents Léopold Sédar Senghor (Sénégal), Habib Bourguiba (Tunisie), Hamani Diori (Niger) ainsi que par le Prince Norodom Sihanouk (Cambodge). A leur initiative, a été créée en 1970 au Niger le premier organisme francophone multilatéral, l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), chargée de développer des programmes de coopération culturelle et économique au profit des pays francophones du Sud. La population totale des Etats et gouvernements membres de l’OIF est de 803 millions. AFP  


Die Basis Nordafrika

Beat Stauffer, Tunis Während im Madrider Terrorprozess Mitglieder der «Islamischen Kampfgruppe Marokko» vor Gericht stehen, verübt in Algerien und Tunesien eine andere, der Al Qaida zugerechnete Organisation immer wieder Terroranschläge. Sie scheint bereits auch in Spanien aktiv zu sein. Der jüngste Anschlag im Süden Algeriens ist gut eine Woche her. Er richtete sich gegen ein russisches Unternehmen, das eine Erdgasleitung bauen soll. Vier Menschen wurden getötet. Aufsehenerregender war der Anschlag vom 13. Februar, als sieben Bomben an verschiedenen Orten zwischen Algier und Tizi-Ouzou simultan gezündet wurden und sechs Menschen, davon zwei Polizisten, in den Tod rissen. Vergleichbare Anschläge waren auch im September und Dezember 2006 zu beklagen gewesen. Dahinter steckte immer dieselbe Organisation: die Salafistische Gruppe für Predigt und Kampf (GSPC), die in Europa vor einigen Jahren durch die Entführung von Touristen von sich reden gemacht hatte. Eine Bedrohung auch für Spanien Doch die GSPC ist weit mehr als eine auf Algerien begrenzte Terrororganisation. Am 11. September vergangenen Jahres gab die Nummer zwei des Terrornetzwerks Al Qaida, der Ägypter Ayman al- Zawahiri, offiziell bekannt, dass die GSPC sich der Al Qaida angeschlossen habe und fortan als deren «Arm» in Nordafrika zu betrachten sei. Die Gruppe nennt sich seither denn auch «Organisation Al Qaida dans les Etats Islamiques du Maghreb». Alles weist darauf hin, dass diese islamistische Kampfgruppe sich auch in Europa installiert hat. So wurde etwa am 4. Februar in der katalanischen Stadt Reus ein hochrangiges Mitglied der Organisation verhaftet. Er soll 32 junge in Spanien lebende Moslems für den «Heiligen Krieg» in Irak rekrutiert haben. Andere in Spanien verhaftete und vernommene Islamisten sollen ausgesagt haben, sie seien im Norden Malis von Al Qaida ausgebildet worden. Dies meldete die spanische Zeitung «El Pais» Mitte Februar. Sie berichtete von Ausbildungslagern auch der GSPC in Mali. Die Präsenz solcher islamistischer Zellen in Spanien erregt auch aus einem weiteren Grund Besorgnis. Der Al-Qaida-Stratege Al-Zawahiri hatte seine Getreuen aufgefordert, alle ehemals islamischen «Gebiete» wieder zu «befreien». Darunter fällt insbesondere Andalusien, dessen Verlust viele Islamisten bis heute nicht verschmerzt haben. Nach Ansicht von Terrorismusexperten – etwa dem Spanier Fernando Reinares – stellen diese salafistischen Gruppen eine direkte Bedrohung für Spanien und Portugal dar. In Algerien ist kaum Neues über die Hintergründe der jüngsten Attentate zu erfahren. Die «terroristischen Gruppen» seien zunehmend in Schwierigkeiten und versuchten auf diese Weise von sich reden zu machen, erklärte kürzlich Innenminister Nourredine Yazid Zerhouni. Gleichzeitig bekundete er den Willen des Staates, sie gnadenlos zu verfolgen. In der breiten Bevölkerung scheint die GSPC kaum mehr über Rückhalt zu verfügen. Nicht ausgeschlossen ist aber, dass ein Teil der Jugendlichen, die stark von Arbeitslosigkeit betroffen sind, mit diesen radikalen Islamisten sympathisieren. Jihad-Kämpfer aus Tunesien Genau dies scheint im Nachbarland Tunesien der Fall zu sein. Trotz enormer polizeilicher Überwachung und der Androhung drakonischer Strafen haben nach Einschätzung von Kennern der Lage Tausende junger Tunesier Sympathien für radikalislamistische Gruppen. Nach Schätzungen von Omar Mestiri vom Nationalen Rat für die Freiheiten in Tunesien (CNLT) sind gegen 1000 junge Männer nach Irak gezogen, um gegen die Amerikaner zu kämpfen. Rund 500 Jihadisten sollen bereits gefallen sein; viele sind aber wieder nach Tunesien zurückgekehrt. Niemand weiss, ob sie auch in Tunesien den Jihad weiterführen wollen. Einiges weist darauf hin, dass eine kleine Gruppe junger Jihadisten bereits zur Tat geschritten ist. In der Nacht des 23. Dezember und am 3. Januar ist es in der Region von Soliman, rund 30 Kilometer südlich von Tunis[100], zu gewalttätigen Zusammenstössen gekommen. Nachdem die Behörden anfänglich erklärt hatten, es habe sich um eine Razzia im Umfeld von Drogenhändlern gehandelt, gaben sie Mitte Januar schliesslich bekannt, die zwei Polizeiaktionen hätten sich gegen «salafistische Terroristen» gerichtet. Innenminister Haj Kacem erklärte, bei den zwei Einsätzen seien 12 Personen getötet und 15 festgenommen worden. Die islamistischen Aktivisten sollen aus Algerien nach Tunesien eingedrungen und mit Maschinengewehren bewaffnet gewesen sein. Zudem konnten nach Angaben der Behörden eine geringe Menge handwerklich hergestellten Sprengstoffs sowie Pläne von ausländischen Botschaften beschlagnahmt werden. Auf Anfrage erklärte ein hoher Funktionär im Innenministerium, es gebe keine Hinweise darauf, dass die Attentäter «einer strukturierten Gruppe in Tunesien oder im Ausland» angehört hätten. Es habe sich aber höchstwahrscheinlich um «salafistische Jihadisten» gehandelt, die durch den Krieg in Irak radikalisiert worden seien und einen Jihad gegen den Westen führen wollten. Was sich tatsächlich ereignet hat, ist bis heute unklar geblieben. Laut den Aussagen des Journalisten Lotfi Hajji gibt es keine gesicherte Information über die Vorfälle. Die Behörden hätten es nicht einmal für nötig befunden, eine Pressekonferenz zu den Vorfällen zu organisieren. Journalisten, die versucht hätten zu recherchieren, seien daran gehindert worden. Die einzige Quelle sei das tunesische Innenministerium. «Die ganze Sache ist vollkommen undurchsichtig, und wir verfügen zurzeit nicht über die Grundlagen, um die tragischen Ereignisse zu analysieren», sagt Hajji. Vorwürfe gegen Behörden Auch Abderraouf Ayyadi verfügt nur über bruchstückhafte Informationen. Der Anwalt und Menschenrechtsaktivist vertritt mehrere junge Männer, die nach den Schiessereien von Soliman verhaftet worden sind. «Wir wissen genau genommen bis heute nicht, was passiert ist», erklärt Ayyadi. Alle direkt in die Kampfhandlungen verwickelten Täter seien erschossen worden, und es gebe keine Augenzeugen. Fest stehe bloss, dass Strassenbarrikaden errichtet worden und dass Helikopter stundenlang in der Region herumgeflogen seien. Das Dossier, das ihm vorgelegt worden sei, berichtet der Anwalt, enthalte widersprüchliche Angaben über die Zahl der Toten, falsche Datierungen der Ereignisse und zahlreiche offene Fragen. Zudem fehlten die gerichtsmedizinischen Akten und andere wichtige Dokumente. Aufgrund des vorliegenden Dossiers sei es unmöglich zu verifizieren, was an den von den Behörden erstellten Einvernahmeprotokollen zutreffend und was manipuliert worden sei. Die Klienten von Anwalt Abderraouf Ayyadi sind alle Studenten und verfügen teilweise bereits über einen Abschluss. Sie alle hätten in der Tat einen islamistischen Hintergrund. Die meisten hätten via Internet versucht, Kontakte zu knüpfen, um in Irak die Amerikaner zu bekämpfen, erklärt Ayyadi. Doch kein Einziger sei tatsächlich nach Irak gezogen, und keiner habe direkt etwas mit den Schiessereien in Soliman zu tun gehabt. Alle Dossiers seiner Klienten beruhten zudem ausschliesslich auf Geständnissen, welche die Betreffenden unter Folter gemacht hätten. Diese Darstellung der Vorgänge widerspricht den offiziellen Erklärungen in mehreren Punkten. So hat es laut dem tunesischen Innenministerium bei den bewaffneten Zusammenstössen durchaus Überlebende gegeben. Das Land destabilisieren? Was aber ist der Hintergrund des Ganzen? Ayyadi hält es für denkbar, dass die Behörden einen bewaffneten «Zusammenstoss» provoziert hatten, um daraufhin eine Terrorgefahr für das ganze Land zu konstruieren. Auch Omar Mestiri vom Nationalen Rat für die Freiheiten in Tunesien schliesst eine Manipulation seitens der Behörden nicht aus. «Wenn die Behörden heute erklären, sie seien von den Ereignissen überrascht worden, so ist das vollkommen unglaubwürdig», sagt Mestiri. Die politische Polizei habe vielmehr all diese Gruppierungen seit Jahren überwacht und auch infiltriert, und sie habe von den Ausreisen nach Irak gewusst. Klar sei auch, dass solche Ereignisse die Repressionspolitik von Präsident Ben Ali stützten. Dennoch rät Mestiri zur äussersten Vorsicht, was die Interpretation der gewalttätigen Zusammenstösse betrifft. Für den Präsidenten der Tunesischen Menschenrechtsliga (LTDH), Mokhtar Trifi, steht hingegen fest, dass es sich um einen Versuch extremistischer Gruppen gehandelt hat, das Land zu destabilisieren. «Wenn diese Attentate geglückt wären, dann hätte dies schlimme Folgen für Tunesien gehabt», gibt Trifi zu bedenken. Gescheiterte Sicherheitspolitik Zumindest die Aktivisten der tunesischen Zivilgesellschaft sind sich in einem Punkt einig: Die Sicherheitspolitik von Präsident Ben Ali, die seit mehr als 19 Jahren auf gnadenloser Repression aller islamistischen Gruppierungen, aber auch aller andern oppositionellen Kräfte beruht, ist gescheitert. «Ein solcher Attentatsversuch war zu erwarten», sagt Omar Mestiri, «das tunesische Regime hat den Terrorismus herangezüchtet.» Umso wichtiger sei es, so Mokhtar Trifi, dass sich die jungen Menschen in Tunesien frei ausdrücken könnten. Nur so lasse sich verhindern, dass sich Frustration und Wut eines Tages in Gewalt entlade. Doch gegenwärtig weisen alle Zeichen in eine andere Richtung: General Ben Ali scheint die Repressionsschraube in Tunesien noch weiter anziehen zu wollen. (Source : « St. Galler Tagblatt » (Quotidien suisse), le 12.03.2007)  

Invitation Press Conference Place: Cairo Marriott Hotel, Salon Eugenie Time: Saturday, March 24, 2007 at 11:30 AM

A New Kick-off for Deutsche Welle Arabic TV

In efforts to enhance the dialogue with the Arab World, Germany’s International Broadcasting Station, Deutsche Welle, is launching a new phase of its activates in the region by increasing its broadcast hours of Arabic Television to 8 hours a day.    The Arabic-anchored news on DW-TV is one element of Deutsche Welle’s long-term strategy for the Arabic world. In addition to the Arabic language services on DW-RADIO and DW-WORLD.DE, DW-TV has been broadcasting Arabic news since 2005. On this occasion, Deutsche Welle is honored to invite you to a press conference hosting H.E. Bernd Erbel, German Ambassador to Egypt, Mr. Klaus-Dieter Seelig, head of Foreign Languages at Deutsche Welle TV, and Mr. Mustafa Isaid, head of Deutsche Welle Arabic TV. The press conference will be followed by an open buffet in honor of Deutsche Welle’s guests from the media organizations. According to the Marriott Hotel, satellite TV crews should sign up with us for a permission to be able to enter the premises of the Hotel. Please do so as soon as possible. For more information contact: Brigitte Boulad Kiesler Mobile: 012-782-6600 ************************************************** FPA-Foreign Press Association 2, Ahmed Ragheb St., off Corniche Al-Nil Garden City – Tahrir – Cairo – Egypt Tel   : 002-02-7943727 / 7943747 Mob.: 002-012-3138158 Fax  : 002-02-7943747 Web site: http://www.fpaegypt.net E-mail: info@fpaegypt.net OR    : fpaegypt@hotmail.com


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