19 février 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2464 du 19.02.2007

 archives : www.tunisnews.net


 LTDH Section de Bizerte: Communique’ Constitution d’un comité pour le droit de Jalel Ben Brik Zoghlami à exercer sa profession d’avocat Reuters:Un congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme interdit Reuters:Tunisia court bans congress of human rights league Associated Press:Tunisian court forbids leading human rights group from holding conference Associated Press:La justice annule la convocation du congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme AFP:Tunisie: le président Ben Ali appelé à assurer un nouveau mandat Yahyaoui Mokhtar: Les partis pris des juges en Tunisie Abdel Wahab Hani: Un air de liberté souffle-t-il sur les médias tunisiens? Le Temps : Question de l’heure: L’avocatie…L’invité du lundi: Le bâtonnier Me Abdessatar Ben Moussa Le Temps : Mohamed Ali Halouani, président du Conseil national d’Ettajdid:« Nous sommes contre toute tendance fondamentaliste et religieuse » AFP: La politique, et non la religion, à l’origine des tensions Islam/Occident (sondage)


Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme Section de Bizerte
 
Communique’

Bizerte, le 15 février 2007 Le 14 février 2007, le tribunal cantonal de Menzel Bourguiba présidé par le juge Moazz Boughazala a prononcé un jugement condamnant le jeune Kabil Naceri, ex prisonnier politique, à une peine d’emprisonnement de deux mois fermes pour contravention au contrôle administratif. C’est la troisième fois que Kabil Naceri est jugé pour la même accusation et par le même magistrat. Les deux premiers jugements avaient été infirmés en appel, un non-lieu ayant été prononcé conformément à l’article 23 du Code Pénal, ce dernier ne disposant nullement que le condamné à une peine de contrôle administratif soit astreint à émarger dans des postes de police. De plus, la loi ne justifie en aucune manière cette mesure arbitraire et inique. Le décret du ministère de l’Intérieur et du Développement Local pris à l’encontre de Kabil Naceri prévoit qu’il « réside 19 rue du Sénégal, En Najah, Menzel Bourguiba, Gouvernorat de Bizerte jusqu’à la fin de sa peine complémentaire », uniquement. Comme nous le disions dans notre précédent communiqué « Kabil Naceri a été condamné à trois ans d’emprisonnement par la chambre criminelle de la Cour d’Appel de Tunis et au contrôle administratif pour une durée de cinq ans (dans l’affaire dite de l’ « Ariana ». Il a été libéré le 2 novembre 2005 après avoir effectué près de deux ans et huit mois de sa peine. Après sa sortie de prison il a été suivi et agressé à diverses reprises par les agents de la Brigade Spéciale et il a dû émarger quotidiennement au poste de la Sûreté au prétexte du contrôle administratif. Il a refusé de s’astreindre à cette mesure illégale l’empêchant de gagner sa vie ». La LTDH, section de Bizerte, dénonce (…)

Pour le comité de section Le Président Ali Ben Salem (traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

Constitution d’un comité pour le droit de Jalel Ben Brik Zoghlami à exercer sa profession d’avocat

 

Maître Jalel Zoghlami est privé de son droit à exercer la profession d’avocat. Il a été inscrit au tableau des avocats par le Conseil de l’ordre des avocats depuis un  an, mais les autorités ont bloqué cette décision pour des raisons politiques évidentes. Le procureur de la république a fait opposition à la décision du barreau, sans toutefois fixer une date pour l’examen de l’affaire devant la Cour d’appel de Tunis. Ce qui constitue une violation caractérisée du droit de maître Zoghlami.
Pour défendre le droit de Jalel Zoghlami au travail, les soussignés ont constitué ce jour 18 février 2007 un « comité pour le droit de Jalel Ben Brik Zoghlami à exercer sa profession d’avocat ». La coordination de ce comité sera assurée par maître Radhia Nasraoui.
  Les signataires :
1.              Ayadi Abderraouf, avocat et ancien membre du Conseil de l’Ordre des avocats
2.              Azouna Jalloul, président de la Ligue des écrivains libres
3.              Ben Salem Ali, Président de l’Amicale des anciens résistants
4.              Bensedrine Sihem, porte parole du Conseil des libertés en Tunisie
5.              Chamari Khemaies, Ancien vice président de la FIDH et consultant en droits humains
6.              Cherif Khadija, Universitaire
7.              Essedik Youssef, écrivain et philosophe
8.              Hajji Lotfi, journaliste
9.              Hammami Ayachi, avocat
10.           Hammami nizar, syndicaliste
11.           Hosni Mohamed Nejib, ancien porte parole du Conseil des libertés en Tunisie (CNLT)
12.           Jendoubi Kamel, président du REMDH et du CRLDHT
13.           Kousri Anwar, avocat, vice pésident de la Ligue tunisienne des droits de l’homme
14.           Laouini Naceur, avocat
15.           Marzouki Moncef, ancien président de la LTDH
16.           Mohsni Lumumba, recherché par la police tunisienne
17.           Nasraoui Radhia, avocate et ancien membre du Conseil de l’Ordre des avocats
18.           Ouled Ahmed Mohamed Sghaier, poète
19.           Rjiba Naziha (Om Zied), Rédactrice en chef Kalima et Vice présidente de l’OLPEC
20.           Sassi Mohamed Hédi, peintre
21.           Tabib Chawki, avocat et membre du Conseil de l’Ordre des avocats
22.           Talbi Mohamed, penseur et président de l’Observatoire de la liberté de la presse, de l’édition et de la création (OLPEC).
23.           Trifi Habib, syndicaliste

Email : comit_avocatzoghlami@yahoo.co.uk

Contact : Rahia Nasraoui : (216) 98 339960
ou Taoufik Ben Brik : (216) 22587049

 

Un congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme interdit

 
Reuters, le 17 février 2007 à 19h22 TUNIS, 17 février (Reuters) – Un tribunal tunisien a interdit samedi la tenue d’un congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme si des membres pro-gouvernementaux n’y sont pas conviés, ont rapporté des membres de la Ligue, principale instance indépendante de défense des droits de l’homme de Tunisie. Cette affaire est suivie de près par les mouvements internationaux de défense des droits de l’homme qui y voient un test des libertés civiques en Tunisie. La LTDH tente depuis 2005 de tenir un congrès. Les tribunaux le lui ont interdit à la suite de plaintes de 22 membres de la Ligue qui ont accusé la direction de les avoir exclus. Les plaignants appartiennent au Rassemblement constitutionnel démocratique, parti au pouvoir en Tunisie. « Cette décision n’est pas une surprise – c’est une décision politique déguisée en décision judiciaire », a déclaré Mokhtar Trifi, président de la Ligue. « Mais ce qui est surprenant, c’est le moment choisi, car nous nous attendions à une période de plus grande ouverture envers les mouvements de défense des droits de l’homme en Tunisie », a-t-il ajouté. Les dirigeants de la Ligue affirment que les personnes exclues sont des instruments du gouvernement et cherchent à saper l’indépendance et la crédibilité de la Ligue, fondée en 1977. Les exclus accusent de leur côté les dirigeants de la Ligue de faire preuve de népotisme, d’exercer des violences physiques et verbales et de marginaliser les membres en désaccord avec eux. L’un des exclus, l’avocat Chedli Ben Younès, a affirmé que la direction de la Ligue avait agi illégalement. Le gouvernement assure qu’il ne s’est pas mêlé de ce différend et qu’il est attaché à la démocratie et au respect des droits de l’homme. Lorsque la Ligue a tenté de se réunir à Tunis, en mai dernier, des dizaines de policiers en civil se sont interposés et des témoins ont rapporté que des militants qui avaient tenté de franchir les cordons de police avaient été molestés. REUTERS


Tunisia court bans congress of human rights league

Reuters, le 17 février 2007 à 19h02
TUNIS, Feb 17 (Reuters) – A Tunisian court on Saturday barred the country’s leading independent human rights league from holding a congress unless it allows pro-government members to take part, league members said. The case is being watched closely by international rights groups as a test of civil freedoms in Tunisia. The government’s critics accuse it of suppressing free speech, stifling democracy and jailing hundreds of opponents. The Tunisian Human Rights League (LTDH) has tried since 2005 to hold the congress, which was suspended by the courts after 22 league members accused the leadership of excluding them. The activists who lodged the complaint are also members of Tunisia’s leading ruling party, the Constitutional Democratic Rally (RCD). « The decision is not a surprise — it is a political decision dressed up as a judicial one, » said Mokhtar Trifi, the league’s president. « But what is surprising is the timing, as we were expecting a period of greater openness towards rights groups in Tunisia. » The league’s leadership says the excluded members are government stooges who want to undermine the independence and credibility of the league, which was founded in 1977. They in turn accuse the league’s leadership of cronyism, physical and verbal violence and sidelining members who disagree with them. Chedli Ben Younes, a lawyer and one of the excluded members, said the leadership had acted illegally. « The court’s decision has protected us from the offences of the league, which wants to remove opponents seen as pro-government, » he said. The government says it has not intruded in the dispute and insists it is committed to democracy and respect of human rights. When the group attempted to meet in Tunis last May, dozens of plainclothes police officers blocked their path. Witnesses said that activists who tried to breach the cordon were kicked and beaten.  

Tunisian court forbids leading human rights group from holding conference

 
Associated Press, le 17 février 2007 à 16h55 TUNIS, Tunisia (AP) _ A Tunisian court on Saturday forbade the country’s leading human rights group from holding a conference because the group is embroiled in a long-running lawsuit. The Tunisian Human Rights League has been in legal limbo since September 2005, when pro-government members of the group filed suit accusing the director of violating internal rules and abusing his position. Citing the lawsuit, Tunisian authorities have since blocked the group from holding several key conferences. A verdict in the case initially scheduled for June 2006 has been postponed twice. Court officials have not given a reason. The European Union has expressed concern that the human rights league faced obstacles in carrying out its work because of the court case. Plaintiffs say the group’s leadership sought to merge some departments in a bid to squeeze out pro-government members. The group’s president, Mokhtar Trifi, says the government is using the case to stifle the group. The government denies any involvement. Four activists with the group were briefly detained last June after one of its branches accused the government of torture and holding political prisoners. Human rights groups have often leveled such charges at the government, which routinely denies them.  

La justice annule la convocation du congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme

 
Associated Press, le 17 février 2007 à 16h32 TUNIS (AP) — Le tribunal de première instance de Tunisie a décidé samedi l’annulation des travaux préparatoires et de la convocation du congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) qui devait se tenir initialement en septembre 2005. Cette décision fait suite à une plainte déposée contre le comité  directeur par des membres de cette organisation proche du pouvoir,  a-t-on appris auprès de l’un des plaignants, Me Chédli Ben Younès. Les plaignants, au nombre de 22, dont sept présidents de section, accusaient les dirigeants actuels d' »abus de pouvoir » et de « violation du règlement intérieur et du statut » de la ligue. La direction de la LTDH, doyenne des organisations du genre en Afrique et dans le monde arabe, n’a cessé, quant à elle, de dénoncer cette contestation qu’elle considère comme une tentative des autorités de la « mettre au pas », tandis que le pouvoir s’en défend en avançant que la ligue fait face à « une crise interne ». Ce jugement au fond constitue l’aboutissement d’un marathon judiciaire qui a défrayé la chronique depuis près d’un an et demi, ponctué par plusieurs médiations d’anciens dirigeants de la LTDH et de figures politiques qui se sont avérées vaines. Le verdict est susceptible d’appel dans les 20 jours. Associated Press

 

Tunisie: le président Ben Ali appelé à assurer un nouveau mandat

 
AFP, samedi 17 février 2007    TUNIS – Le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir) a appelé samedi le chef de l’Etat Zine El Abidine Ben Ali à être son candidat à la prochaine élection présidentielle de 2009. Dans une motion publiée par l’agence tunisienne Tap, le comité central du RCD demande à M. Ben Ali d’être son candidat, l' »exhortant à répondre à cet appel qui émane du fond du coeur de tous les Tunisiens et Tunisiennes ». Les participants expriment « les sincères sentiments de fidélité, de haute considération et de reconnaissance au chef de l’Etat pour le progrès, le bien-être et la prospérité qu’il a assurés au peuple tunisien ». Cet appel à un cinquième mandat du président Ben Ali est le premier à émaner d’une haute instance de son parti. Une demande similaire avait été formulée le 10 novembre dernier à la Chambre des Conseillers (Sénat), à l’occasion du 19e anniversaire de l’arrivée au pouvoir du président tunisien. Zine El Abidine Ben Ali, 70 ans, a succédé le 7 novembre 1987 au président défunt, Habib Bourguiba, écarté alors pour « sénilité ». En octobre 2004, il a été réélu à un quatrième mandat de cinq ans à la suite d’un référendum portant amendement de la Constitution, qui permet un cinquième mandat successif.

Les partis pris des juges en Tunisie

Yahyaoui Mokhtar

Le samedi 17 février, l’affaire de l’LTDH pendante devant les tribunaux depuis multi renvois qui ressemblaient plus à un déni de justice qu’elle ne répondait aux requêtes des parties a vu en fin son verdict prononcé. En fait ces renvois successifs auxquels le tribunal à procéder jusqu’à présent ne laissait aucun doute planer sur le sens du jugement. Tout le monde savait que l’affaire fait l’objet de tractation entre pouvoir et parties concernés, des tractations en marge desquels, des pressions étrangères sont exercés. La justice été ainsi l’otage du compromis auquel les parties ne sont pas parvenues. Une justice dont le rôle ici n’avait rien à voir avec les sens de justice laisser entendre sur le plan d’impartialité et de neutralité. Personne n’ignorait qu’elle ne fait dans cette affaire qu’un outil au mains du pouvoir pour obliger ses adversaires à accepter le compromis qu’il cherchait car l’objet même du contentieux visait à empêcher la ligue tunisienne des droits de l’homme de tenir le congrès extraordinaire qu’un jugement précèdent de ce tribunal le condamnait de l’organiser.

En l’an 2000 le congrès ordinaire tenu par la ligue tunisienne des droits de l’homme à été annulé en vertu d’une décision judiciaire à l’issu d’une longue crise entre la plus grande ONG indépendante du pays et première ligue des droits de l’homme d’Afrique. La décision prononcé par la justice à l’époque stipulé aussi que le comité directeur de la LTDH issue de ce congrès dont le jugement à prononcé l’annulation continue à diriger la ligue en vue de la préparation et la tenue d’un congrès extraordinaire dont l’objet sera l’élection d’une nouvelle direction. Cette anomalie contradictoire qu’aucun esprit juridique ne peut tolérer n’été pas du au faits des juges qui ont eu à juger la question. En réalité le jugement été le résultat d’un compromis entre le pouvoir et les barons de la célèbre organisation que les juges n’ont même pas eu à rédiger les énoncés. Cet arrangement que la justice a servi d’outil pour le parapher, n’été qu’un compromis de dupes comme il se révélera immédiatement après. Le pouvoir n’a jamais eu l’intension de laisser la ligue mener en toute liberté ses activités, comme la direction de la LTDH n’avait jamais songé vraiment à se consacrer à la mission transitoire de préparation du congrès extraordinaire dont elle est obligée par le jugement.

Depuis 2000 jusqu’à hier 17 02 2007 un bras de fer à l’usure à été mené, la ligue décrite officiellement comme « un acquis national qu’il faut préserver » n’a jamais été aussi amoindri et vidée de sa mission comme elle l’est aujourd’hui. Plus grave encore cette lutte acharnée entre pouvoir et opposition autour de la ligue s’est faite au détriment des principes et des nobles missions pour lesquels cette organisation à été créée. Aujourd’hui la ligue n’est plus qu’un temple hanté ou seul les plus folles « ambitions» politiques et les plus sordides luttes de clans peuvent cohabiter.

Dans ce combat le véritable perdant n’est ni le pouvoir ni la célèbre ONG, c’est la justice qui à tracé une des plus sombre page de son histoire de subordination et de manipulation et donnait à qui le cherchait un témoignage supplémentaire de sa situation d’appareil soumis aux grés des manipulation d’un pouvoir totalitaire ou se confondent toutes les institutions. Cette justice à partis pris n’est plus que le écho apparent de la situation de domination sans issue auquel est soumis tout un pays et qui la condamne à tourner en rond.

Le même jour deux autres affaires symptomatiques de cette situation sont examinées devant deux autres chambres du même tribunal. La première chambre civile est saisie du recours en annulation du derniers congrès de l’association des Magistrats Tunisiens. Une parodie manipulée par le ministère de la justice contre les élus représentatifs des magistrats après un complot digne de malfrats dirigés contre le bureau exécutif de leur association. Des membres du bureau légitime de l’association ont porté cette affaire devant la justice contre le bureau exécutif installé représenté par son nouveau président Tarak Braham. En même temps ce dernier, qui est normalement convoqué en tant que prévenu dans la précédente affaire, présidait quant à lui la quatrième chambre criminelle, chargée de juger en vertu d’une fameuse loi d’exception du 10 décembre 2003 concernant le lutte contre le terrorisme 14 jeunes d’une série de procès procédant d’une vague de répression aveugle et sans précédant dirigée contre la jeunesse tunisienne depuis quelque temps.

Mme Majda Kharroubi qui présidait la première chambre civile est devant une affaire en stade préliminaire ou des avocats sont venue se constituer au nom des demandeurs alors que personne n’a assisté au nom de l’autre partie. Normalement l’audience est purement formelle et préparatoire dans le cycle d’un procès si nous étions devant une justice sereine et sans partis pris. Mais les instructions qu’elle semble avoir reçu voulaient que l’affaire s’arrête là et que le procès prend fin n’importe comment. Les avocat qui venaient de se constituer demandaient le report de l’affaire pour présenter leurs conclusions, la partie adverse non représenté à cette audience ne pouvait pas s’opposer à leur requête et même si elle l’été l’affaire est encore en stade préliminaire et ce droit leurs est garantie par les règles de procédures. Contre toute logique et au mépris des règles les plus élémentaires de procédure la demande de report est rejetée et l’affaire est retenue pour délibération et prononcé du jugement le 3 mars 2007. Les avocats surpris, font remarquer à la présidente qu’elle ne leur avait pas donner le droit à la parole pour plaider avant de décider de juger, la dame inflexible voulait justement censurer leurs plaidoiries. Des avocats dont elle venait juste d’enregistrer leur constitution aux noms de leurs clients leur font remarquer qu’ils n’ont pas encore eu le temps pour présenter leurs conclusions pour leurs clients et au mépris des règles de procédure elle leur dit qu’ils peuvent les joindre entre temps. Ce n’est certes pas facile de devenir par ces temps président de chambre au tribunal de première instance de Tunis, ses collègues demandeurs dans cette affaire ont été tous mutés dans de lointains tribunaux d’intérieur, mais indépendamment du prix à payer dans une justice aux ordre pour sa promotion le comportement de Mme Majda Kharroubi trahi un partis pris délibéré qui vide la justice de tout son sens.

De son coté le juge Tarak brahem préside une séance d’un procès criminel ou les accusés exclusivement jeunes sont en face d’une grave accusation de terrorisme en vertu d’une loi qui n’a prévu aucun respect pour leurs droits. La séance réservé aux interrogatoires, c’est en général la première occasion qu’ils ont pour pouvoir parler à un tribunal avec l’assistance de leurs avocats et en présence de leurs parents et des représentants de la presse et même d’observateurs étrangers et certains indépendamment du résultat la saisissent pour se défendre farouchement et parler des conditions de leurs arrestations et de leurs instructions. Des révélations que ni les juges d’instructions ni ceux des chambres d’accusation n’ont jamais pris en considération. Grâce à la publicité du procès les accusés comme les magistrats sont conforté par la présence et la solennité de l’audience pour pouvoir jouer chacun le rôle qui est le sien dans l’éclaircissement de l’affaire et l’application transparente et impartiale de la loi. Mais pour cela il faut que le magistrat n’a pas pris déjà partis, un état qui n’est pas difficile à deviner par sa façon de conduire la tenue du Procès. En général c’est à des magistrats qui ont perdu irrémédiablement l’âme du juste auxquels on confie ce genre de procès en Tunisie. Taek Brahem est de ceux là, le seul honneur auquel il crois est celui qui lui garantie dans l’immédiat les qualités et les fonctions dont il est doté maintenant.

La première précaution qu’il a prise est de couper le circuit audio de la salle du procès. En général les magistrats dans des procès ordinaires n’acceptent pas de mener une leurs audiences dans des salles ou l’installation audio est défectueuse car eux même n’arrivent pas à entendre ni à se faire entendre dans ces conditions. Pour cette fois c’est une pratique pour ne pas laisser la voie des prévenus la possibilité d’être entendue correctement. Les minutes d’audiences enregistrées par le greffier lui sont dictées par le président du tribunal et c’est dans la façon de ce dernier de rendre compte des déclarations des accusés que se manifeste réellement son impartialité. Et c’est précisément là que le scandale à éclater dans ce procès. Le président d’un tribunal par ses question et par sa façon de traiter les avocats et les accusés de forge son statut d’adversaire ou de juge digne de respect. Mais quand en vient avec l’esprit d’accusateur pour se départir d’une mission la parole peut rester libre et indompté malgré lui mais la plume reste serve et c’est lui qui lui fait écrire le scénario assorti au verdict qu’il a déjà reçu l’ordre de prononcer.

Ainsi la pagaille s’installe, la salle est évacuée, le président du tribunal va se charger des nouvelles instructions et en général le procès ne reprend que tard dans l’après midi à huit clos et accusés et avocats sont dorénavant certain d’être devant un juge qui a pris partie dans son procès, la justice est piétinée et les justiciables humiliés et cela se répète maintenant depuis des dizaines d’années au point que tout un Etat est entrain de perdre toute crédibilité.

En vertu de la constitution « les magistrats ne sont soumis dans l’exercice de leurs fonctions qu’à l’autorité de la loi. » et le pouvoir lui-même ne cesse de le répéter chaque fois qu’il est confondu avec les scandales à répétition qui sont entrain d’offrir ces parodies de procès ces dernier temps. Cela n’a pas empêché d’augmenter la cote de ce genre de magistrats qui semblent tellement assurés d’une impunité infinie qu’ils ne trouvent plus de limites à leur mépris de notre droit à une justice digne de notre temps.

Les partis pris des juges en Tunisie ne sont que l’aspect concret d’une justice politisée, courroie d’un pouvoir totalitaire ou le juge devient la personnification de l’arbitraire et la loi n’a plus que le respect de ceux qui sont incapable de l’enfreindre à volonté. Une situation qui ne peut qu’aggraver la crise que connaît notre pays et faire perdre les derniers repères tellement le domaine de l’arbitraire s’étend avec désinvolture et provocation.

Yahyaoui Mokhtar – Tunis, le 19 février 2007

(Source : le blog « TunisiaWatch », le 19 février 2007)

Lien :

http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2007/02/19/les-partis-pris-des-juges-en-tunisie.html

 

 

Un air de liberté souffle-t-il sur les médias tunisiens?

 
Abdel Wahab Hani
 
« Nous voulons la vérité »*
 
 

Fait inédit, InfoTunisie.com (officiel) cite les interventions et les noms de 3 universitaires indépendants! Certes, c’est en bas de page en marge de la couverture des activités d’un parti devenu satellitaire (le MDS), composant avec le PSL, l’UDU et le PUP le Quatuor de l’AD (l’Allégeance -dite Alliance- ‘démcoratique’) au pouvoir en place. Mais tout de même! c’est une première ! Quel sens donner à cette nano-‘ouverture’?

On assiste, ces jours-ci, au retour de certaines plumes critiques vis-à-vis du régime en place et de ses atteintes aux libertés fondamentales et surtout au baillonnement de la presse, mais aussi d’autres noms qui ne plaisent pas.

Ainsi, les lecteurs de la Presse de Tunisie (gouvernemental) savourent le retour de l’enfant terrible de la presse culturelle tunisienne, le Grand Khaled Tebourbi qui a repris son billet hebdomadaire Contrepoint. Une écriture d’une rare qualité et d’une profondeur exceptionnelle, mêlant connaisssances érudites, lucidité sur le présent et vision prospective de l’avenir (« Le malouf, demain »…, Contrepoint, La Presse de Tunisie, 11 février 2007, au sujet de la nomination de Zied Gharsa à la tête de la Rachidia). Cette chronique est révélatrice de l’éveil national face à la sous-culture de bas niveau érigée en modèle culturel par la dictature. L’éveil de la Nation n’est pas seulement politique, il est aussi culturel, l’oeuvre de Khaled Tebourbi et de ses disciples est d’une grande importance dans le sursaut national et la préparation « de demain »..

Le Grand historien Hichem Jaït est à la « Une » du grand quotidien arabophone Assabah. Le même quotidien publie des Billets assez critiques de Assia Atrous et Amel Moussa pour ne citer que les courageuses journalistes tunisiennes. Le journaliste Salah Atiya s’est fait remarquer par ses reportages dignes d’un Grand journaliste et par une liberté de ton inhabituelle durant les années de plomb. Assabah est aussi le seul journal à couvrir d’une manière de plus en plus crédible et détaillée, tant soit peu, les procès des groupes accusés de terrorisme.

L’édition francophone de la maison Assabah, le quotidien Le Temps, s’est illustrée par la publication de tribunes assez courageuses.

L’hebdomadaire francophone Tunis Hebdo observe une attitude plus réservée vis-à-vis des derniers affrontements, mais publie des billets critiques sur la réalité sociale et des papiers économiques de valeur. C’est la même attitude du magazine Réalités

Les titres de Hédi Mechri n’ont jamais exprimé si justement et à lettre le nom de leur directeur, un vendu, qui ne se soucie que de ses interets et des trésors de sa cave à vins et autres ‘biens’. Quant au magazine ‘sportif’ de la famille présidentiel, Univers Sport, il a tout simplement disparu !

Quant au seul hebdomadaire privé, non partisan, privé de publicité, Akhbar Al-Jomhouriyya, sa rédaction multiplie les reportages et les prises de position, d’un courage exceptionnel, depuis l’Edito sur la « Crise de confiance «  qui secoue « les milieux d’affaires qui ne sentent plus protégés par la Loi », en marge de l’affaire des Pick-up Isuzu engendrée par les extravagances maffieuses des membres de la ‘belle famille’ présidentielle, jusqu’au fameux titre: « Nous voulons la vérité »

Ceci sans parler du courage et des qualités hors-pair des journalistes de Al-Mawqif (organe du PDP) et du nouveau né Mouwatinoun (organe du FDTL) et des journalistes de Kalima, de Al-Hiwar, Al-Badil Express , Le Maghrebin, des écrits quotidiens sur les liste de diffusion Tunis News , Maghreb DDH (Des Droits de l’Homme) … ou les correspondances courageuses (pour des médias étrangers) de Rachid Khéchana pour Al-Hayat, de Slaheddine Jourchi pour SwissInfo International, de Lotfi Hajji pour Al-Jazeera, de Mohamed Fourati pour Islam-on-Line, de Slim Boukhdhir pour Al-Misri-al-Youm.

Mais le plus étonnant vient de la mythique rue de Rome, siège du quotidien arabophone Al-Âmal, transformé en Al-Hurria -lors de la débourguibisation par la bénalisation engendrée par le coup d’Etat de 1987 et planifiée par Monser Rouissi, actuel Monsieur Droits de l’Homme du Palais!-. Après s’être débarrassés de leur dictateur local, le stalinien Moncef Gouja, les journalistes de ce quotidien (du parti) semblent vouloir respirer et étonnent par une relative liberté de ton dans les pages culturelles, sociétales et même économiques parfois, sans parler des dessins et commentaires humoristiques moqueurs.

Et, fait rare, une tribune quotidienne Minbar Al-Hurria est ouverte depuis peu aux intellectuels. L’univresitaire Kamel Omrane vient de signer une tribune remarquable sur le rôle de l’intellectuel. On pouvait y lire: « l’intellectuel doit assumer son rôle au sein de la société et s’imposer aux médias, malgré la persistance de certaines mauvaises pratiques (..) dues à des interprétations et initiatives personnelles arriérées (..) du rôle des médias ».

Certes Al-Hurria fait dans la langue de bois et ouvre ses colonnes à des incultes, tel le nouveau idéologue Baâs arabe de l’Académie politique (!) du parti au pouvoir, le « Dr »  Mohamed Néjib Boutaleb, qui trône sur l’Institut supérieur des Sciences Humaines Ibn Charaf de Tunis, sans avoir les qualificatifs de l’excellence et du rayonnement scientifiques exigés pour pareille responsabilité. Mais le même Al-Hurria ose publier, en pleine période des affrontements armés de Hammam-Lif / Soliman, des articles exigeants, tel cette revendication d’un avocat « destourien » de la place pour: « une Information crédible comme seul remède à la rumeur »!

Est-ce l’apparition d’une différenciation des multiples centres de pouvoir, en matière des médias, entre le Palais, le Ministère des Communications et le Parti? Du point de la Sociologie politique, des intérets contradictoires portés par différents secteurs du régime peuvent engendrer des conflits, lequels pourront aboutir à des ouvertures contrôlées ou à l’apparition de différents centres décisionnels en concurrence. Nous reviendrons avec plus de détails et avec suffisament de recul sur cette perspective.

Est-ce une tentative de ré-éditer le compromis (de l’élite) de 1991 autour du régime?

Une mini-ouverture contrôlée s’était opérée, entre 1987 et 1991, vers des franges de l’élite tunisienne, animées plus par un combat idéologique (anti-islamiste) que par un idéal démocratique. 7 (sept) ministres de ‘gauche’ ou plutôt de ce que nous pouvons appeler « la droite et l’extrème droite marxiste » ou ce que les politologues contemporains appellent « Les fascistes de gauche » avaient alors été cooptés par le régime, à des postes clefs, pendant des périodes plus au moins conséquentes.

Des centaines de commissaires de police et des dizaines de Hauts fonctionnaires ont été sélectionnés parmi les groupuscules « gauches ». D’autres cooptations ont été opérées dans les milieux « islamistes » et du « nationalisme arabe », mais aussi du Baâs.

C’est ainsi que ces « intellos » de service se retrouvent aujourd’hui à des postes clefs de Ministres (Fonction publique), d’Ambassadeurs (Genève, Islamabad, Khartoum), de Consuls (Paris), de Haut fonctionnaires de la police, de PDG d’entreprises nationales (ex pdg de Tunis Air), de Directeurs de médias (La Presse, ex directeur de Al-Hurria, ..), de Porte parole officieux de la Nation, sans aucun mondat d’aucune autorité quelle qu’elle soit (l’Enfant chéri bébé -BB- du Ministre de la Propagande) …

Mais les deux cas les plus parlants sont Ben Dhia, « intello » coopté en 1977 sous feu Hédi Nouira et le Baâs arabe Ouederni, « intello » coopté sous Ben Ali en 1987. A une décennie près, durant 30 et 20 ans, ces deux « intellos » de service ont fait pire que les technocrates et autres cadres de l’Etat, issus du parti et de ses organisations de masse.

Outre la conception de la vraie fausse Démcoratie, le vrai faux pluralisme, le vrai faux débat, les vraies fausses associations, la langue de bois, le mensonge érigé en système de gouvernement, ces deux ‘losqa’ (scotch) éternels d' »intellos » ont laissé libre court à leurs vices les plus extravagants. Nous reviendrons avec plus de détails sur les ravages du cas n° 2, une vraie catastrophe nationale.

Est-ce des pressions étrangères, amricaines et européennes, devant lesquelles nos gouvernants ont l’habitude de s’incliner?

Est-ce le début de la fin de la terreur exercée sur les médias tunisiens par le Ministre de la Propagande (bien qu’il soit Ministrou Mta Lafariyet Elbarraniya -appelation officielle en maltais des Affaires étragères, vu que nos dirigeants l’apprennent ces jours-ci!, qu’il a réussi à transformer en officine de propagande et de répression) Abdelwahab Abdallah (AbAb, Stayyech, Ettabbbou de ses multiples dimunitifs)?

Est-ce un changement de tactique de son alter-ego le Baas arabe, le DirCab présidentiel Yadh Ouederni, le manitou discret de la dictature et vrai patron du Palais de Carthage?

Est-ce le viellissement du plus ancien ministre de la planète, le Ministre d’Etat sans poretfeuille ministériel précis, Ministre Conseiller principal de l’actuel Président de la République et Porte-parole officiel de la Présidence, membre du Politburo, le septuagénaire Abdelaziz Ben Dhia, qui n’arrive plus à se tenir debout sans s’appuyer sur le dossier d’une chaise, ni à maintenir sa lourde tête dans un état décent lors de ses rares apparitions publiques?

Une chose est sûre, quelque chose se passe dans les médias. Il faut en prendre note. Il faut surtout comprendre ce qui se trame. Mais une chose est aussi sûre que cela: le patriotisme et la très grande compétence de nos valeureux journalistes tunisiens, dans tous les médias nationaux et internationaux, qui sauront le moment venu occuper l’espace de liberté que la dictature concèdera, qu’elle le veuille ou pas.

Et pour reprendre le Grand Maître Khaled Tebourbi: « Jubilation n’est cependant pas raison. Il faut que par-delà la satisfaction générale (somme toute ponctuelle), on sache aussi faire une bonne lecture du «terrain».« 

Cet article dessiné à main levée est une invitation à cette lecture du terrain..

 
 
Abdel Wahab Hani
Paris, le 19 février 2007
 
* »Nous voulons la vérité » est la « Une » signée de la plume de Moncef Ben M’Rad, Directeur de Akhbar Al-Jomhouriyya, suite aux événements de Hammam-Lif. C’est désormais le slogan de la bataille actuelle qui oppose les tenants de l’ordre autoritaire aux militants de la Liberté.
 

Colloque du Mouvement des démocrates socialistes sur  »Les jeunes et la violence »

InfoTunisie.com, Dimanche, 18 février 2007

Le Mouvement des démocrates socialistes (MDS) a organisé samedi, à son siège à Tunis, un colloque sur le thème  »les jeunes et la violence », avec la participation des militants du mouvement et de plusieurs universitaires et journalistes.

Présidant l’ouverture des travaux, M. Ismail Boulahya, Secrétaire général du mouvement, a souligné la volonté de tout mettre en oeuvre, conformément au pacte du MDS, pour que la démocratie demeure le fondement de la vie publique.

Il a, par ailleurs, mis l’accent sur l’impératif de combattre le phénomène de la violence, indiquant que les récents affrontements armés, survenus en Tunisie, ont surpris tous les Tunisiens et suscité des réactions de dénonciation de ces actes que ni la religion, ni la loi, ne tolèrent, et soulignant l’importance de protéger la sécurité des citoyens et de défendre les acquis de la Tunisie et sa stabilité.

Le terrorisme, a noté M. Boulahya, étant devenu, au cours des dernières années, une question de portée internationale, les sociétés démocratiques s’emploient, sans discontinuer, à combattre ce phénomène, sur deux fronts complémentaires.

Il, s’agit, d’abord, de circonscrire ces groupes terroristes grâce aux dispositifs de sécurité de manière à les éliminer, a indiqué le secrétaire général du MDS, rappelant, dans ce contexte, que la Tunisie est parvenue à neutraliser tous les éléments du groupe armé qui a attenté à la sécurité du pays, ce qui confirme, a-t-il fait remarquer, l’importance de l’intervention résolue des forces de sécurité et le rôle de la justice dans l’organisation de procès transparents et juste pour punir ceux dont la culpabilité aura été prouvée.

Il s’agit, ensuite, a ajouté M. Boulahya, de l’action curative qui est plus étendue dans le temps et plus globale, dans la mesure où elle requiert la contribution de l’Etat, des partis et de la société civile.

Il a souligné, dans le même ordre d’idée, le rôle majeur imparti aux médias dans l’action de sensibilisation et la responsabilité majeure des intellectuels et des experts dans l’analyse de ce phénomène et la recherche de ses racines profondes et des facteurs qui l’alimentent.

Le secrétaire général du MDS a fait remarquer que le choix du thème de la rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la célébration, par le mouvement, du 18ème anniversaire de la fondation de l’Union du Magreb Arabe (UMA), vient réaffirmer la volonté de mettre ce rêve, qui engage le destin des peuples maghrébins, au diapason des événements et des mutations survenus dans la région, s’agissant, notamment, de l’évolution du taux des jeunes dans la structure démographique des pays maghrébins et de l’apparition des manipulateurs qui cherchent à corrompre les jeunes, à les attirer dans les méandres de la pensée salafiste extrémiste et à les amener, une fois bien embrigadés, à commettre des actes de violence dans la région.

Ce qui est en contradiction avec le principe même d’édification d’un Maghreb arabe uni, démocratique et moderniste, en parfaite symbiose avec son temps. Trois communications ont été données au cours de la rencontre.

Dans la première, qui a eu pour thème  »les jeunes Maghrébins et les racines de la violence », le professeur Moncef Ouanès a traité des divers facteurs pouvant pousser les jeunes à la violence sous ses diverses formes.

La deuxième communication a été présentée par le professeur Sami Braham sur le thème  »les racines intellectuelles de la violence politique, modèle du salafisme jihadiste ».

L’universitaire Salwa Charfi s’est intéressée, dans la troisième, au  »rôle des moyens médias et des chaînes satellitaires dans la diffusion de la culture de la violence ».


Question de l’heure: L’avocatie…

L’invité du lundi: Le bâtonnier Me Abdessatar Ben Moussa

 
« La majorité des votants ne sont pas venus pour le règlement intérieur, mais pour le règlement des comptes » Corps de métier relativement difficile à codifier parce que mondialement hétérogène. C’est la métier qui cristallise les vieilles valeurs de défenseur de la veuve et de l’orphelin autant que des enjeux parfois à terme politique très marqué. Nous comptons près de cinq mille avocats : tous d’accord ? Ce serait une utopie ! Mais les débats restent édifiants autour de ce noble métier… Celui des hommes (et des femmes) à la robe noire. Et, par surcroît le rejet du projet de règlement intérieur fait couler beaucoup d’encre.   Le projet du règlement intérieur de la profession d’avocat a été rejeté par 288 voix contre 215 voix pour, lors de l’Assemblée générale extraordinaire du conseil de l’ordre des avocats qui s’est tenue les 10 et 11 février 2007. Un projet qui a été amplement discuté et élaboré par des commissions présidées par d’anciens bâtonniers et auxquelles ont participé plusieurs avocats dont certains d’entre eux ont voté contre le projet. A cette occasion nous avons invité le bâtonnier Me Abdessatar Ben Moussa pour nous expliquer les raisons et les dessous de ce rejet. Interview. Le Temps : Vous avez déclaré à l’issue du vote du règlement intérieur « je penserai peut-être à briguer un second mandat » le penseriez-vous sérieusement ? Me Abdessatar Ben Moussa : Comme vous l’aviez écrit au Temps. C’était une plaisanterie. J’ai promis de ne pas briguer un second mandat. Chose promise, chose faite. Car je suis démocrate et je considère que l’alternance est la pierre angulaire de toute démocratie. • Comment expliquez-vous le rejet du projet du règlement intérieur ? La majorité écrasante des votants n’ont pas voté contre le projet en lui-même, mais ont voté contre parce qu’ils croyaient que c’est mon projet certes j’étais l’initiateur de l’idée du projet depuis le bâtonnat de Me Cheffi puis j’ai présenté un second projet lors du bâtonnat de Me Béhi et un troisième au courant du bâtonnat de Me Bouraoui. J’ai présenté ces projets en tant que membre de la section de Tunis du Conseil de l’Ordre et puis en tant que membre du Conseil de l’Ordre. Ces projets ont été discutés par tous les membres du conseil de l’ordre à l’époque et même par la conférence des sections. L’un de ces projets comptait plus de 100 articles avec des obligations professionnelles à l’image de tous les règlements intérieurs. • Mais ce projet qui a été rejeté n’est pas le vôtre ? Non. Il est devenu le projet de l’ordre des avocats puisqu’il a été adopté par la conférence des sections puis étudié par la commission des anciens bâtonniers et des anciens présidents des sections. Et par souci de démocratie j’ai crée cinq commissions chacune présidée par un ancien bâtonnier et qui sont ouvertes à tous les avocats. Chacune a examiné, discuté et amendé un volet du projet. Les avocats ont participé massivement à ces commissions. Mais certains d’entre eux ont voté contre le projet qu’ils ont élaboré et confectionné croyant à tort voter contre moi. • Quelles sont les raisons ? Les raisons sont multiples. Il y a tout d’abord les enjeux électoraux. Certains candidats au bâtonnat et même aux sections croyaient que si le projet serait adopté je me présenterai de nouveau. Mais ils n’ont pas pensé que le contraire pourrait aussi être vrai. Il y a aussi des raisons d’ordre politique. Car la majorité des participants aux travaux des commissions appartiennent à la cellule et la plupart de leurs observations ont été prises en considération par les présidents des commissions. Parmi ces confrères certains ont soulevé des remarques pendant l’Assemblée Générale. Toutes les observations et les remarques ont été prises en considération en amendant définitivement le projet. Mais ces mêmes confrères qui ont contribué à l’élaboration définitive du projet ont par la suite fait une propagande contre le projet et ont voté contre. C’est inadmissible moralement et professionnellement. Il y a aussi ceux qui pratiquent le courtage et ont été traduits devant le conseil de discipline. Ils se sont mobilisés pour voter contre le projet. Ce lobby des courtiers craint que ce projet mettra fin à leur activité qui va à l’encontre de la déontologie de la profession. • Mais certains disent qu’il y a aussi des membres du conseil de l’ordre qui ont voté contre ? J’étais surpris d’apprendre cela par les journaux et si c’est vrai, c’est révoltant car les membres du conseil de l’ordre ont tous participé à la discussion et à l’élaboration du projet. • Ce rejet du projet est-ce une défaite pour vous ? Non ce n’est pas une défaite pour moi. C’est une défaite pour la profession, pour les structures pour les anciens bâtonniers, les anciens présidents de sections et pour tous les avocats qui ont participé à l’élaboration de ce projet dont certains ont applaudi publiquement le rejet. • Aujourd’hui certains considèrent que le bilan de votre mandat est nul. Pour eux c’est un mandat blanc. Il vaut mieux un mandat blanc qu’un mandat noir parce que sauvegarder l’indépendance de la profession n’est pas chose facile dans les circonstances difficiles qu’a vécues la profession. Mais ici il y a une contradiction, on dit d’un côté que les revendications des avocats ont toutes été réalisées et les avocats de la cellule le confirment et d’un autre côté on dit que c’est un mandat blanc. Pour nous, pour les avocats indépendants et professionnels, les réformes de la profession n’ont pas été réalisées. Ce n’est pas un manque de moyens. C’est un manque de volonté car les réformes demandent l’intervention du législateur. Interview réalisée par Néjib SASSI  (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 19 février 2007)

Conférence nationale d’Ettajdid et des indépendants

Vers la constitution d’un parti démocratique, progressiste, pluriel et élargi

 
Environ 250 personnes, moitié des militants et cadres du Mouvement Ettajdid et moitié des indépendants ont assisté samedi et dimanche à la conférence nationale qui s’est tenue à l’hôtel l’Oriental Palace de Tunis et dont l’objectif est d’examiner  et de discuter les documents de travail et de synthèse pour la constitution d’un parti démocratique, progressiste, pluriel et élargi, regroupant Ettajdid et des indépendants . L’objectif est comme l’a souligné Mme Sana Ben Achour, la coordinatrice du comité  de préparation et d’organisation de la conférence « est la fondation d’un cadre politique pluriel fédérateur de l’opposition démocratique et progressiste ». Pour concrétiser cet objectif , le Mouvement Ettajdid  a reporté la date de la tenue de son congrès offrant par là aux indépendants de la mouvance démocratique et progressiste, la possibilité de concrétiser cette aspiration dans un partenariat total avec eux. Consensus Cette conférence nationale a constitué une étape dans la préparation  du congrès. Elle a permis ainsi un débat ouvert sur le sens du projet, ses orientations et les moyens  de sa concrétisation. Prenant la parole après Mme Ben Achour, Mohamed Harmel, le secrétaire général du Mouvement Ettajdid a déclaré : « Notre projet est un projet historique, national et démocratique. C’est une sorte de partenariat inédite entre les forces démocratiques et progressiste qui est devenu une nécessité  et pour nous une obligation. Bien sûr, il existe des divergences. Mais il faut savoir les gérer . Le parti élargi que nous allons constituer  ensemble  doit réussir à consolider en même temps l’unité et le pluralisme ». Pour Ahmed Brahim, secrétaire général adjoint d’Ettajdid : « Dans ce partenariat que nous allons constituer, tous les militants sont sur un pied d’égalité. Ce nouveau parti doit obéir et pratiquer les règles démocratiques même s’il y a un consensus , il doit être approuvé par les élections ». Refondation Dans son intervention, Me Abdellaziz Mzoughi, indépendant a insisté sur la pratique démocratique et le sens du pluralisme qui doit  accepter l’idée et son contraire. Il a notamment déclaré : « on a besoin de tout le monde , mais de personne en particulier ». Quant à Lakdar Lala, membre du bureau politique d’Ettajdid : « On a commencé par la tenue de cette conférence à entrer dans la précision du projet  politique et organisationnel du parti élargi. Un parti démocrate et progressiste. Nous voulons tenir un congrès démocratique de partenariat  avec des indépendants et organiser de véritables  élections tout en essayant de trouver une synthèse pour ne pas exclure la minorité. Pour nous, le 2ème congrès d’Ettajdid constitue une étape décisive dans la refondation d’un grand parti démocratique et progressiste. Cela doit nous inciter à rassembler tous les militants qui se sont mobilisés avec nous en 2004, à l’occasion des élections présidentielles et aussi ceux qui nous ont rejoint depuis ». Néjib SASSI

Mohamed Ali Halouani, président du Conseil national d’Ettajdid

« Nous sommes contre toute tendance fondamentaliste et religieuse »

 
Le Temps : Vous êtes optimiste quant à la réussite de ce projet ? Mohamed Ali Halouani : Je le suis modérément parce que les discussions sont appelées à continuer pour l’élaboration définitive du projet. •En quoi consiste au juste le projet ? -Le projet consiste à refonder Ettajdid sur  une base qui respecte  encore plus de diversité au sein du Mouvement et qui respecte de façon stricte tous les aspects de la vie démocratique au sein du parti notamment les élections à tous les échelons et aussi les relations entre les instances, entre les militants de base et les dirigeants. •Ce parti élargi  va-t-il remplacer Ettajdid ? -Non, nous considérons que c’est une continuation et non une rupture. C’est une consolidation des points positifs d’Ettajdid. Il nous semble qu’après le congrès constitutif du parti en 1993, l’heure est venue de proposer à la société cet élargissement. •Quels critères pour adhérer à ce  parti élargi ? -C’est avant tout être un vrai opposant, démocrate et progressiste. Donc, fondamentalement contre toute forme de manipulation politique totalitaire et contre toute tendance fondamentaliste et religieuse. Propos recueillis par N.S (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 19 février 2007)

La politique, et non la religion, à l’origine des tensions Islam/Occident (sondage)

 
AFP, le 19 février 2007 à 01h01 LONDRES, 18 fév 2007 (AFP) – Les tensions entre l’Occident et le monde musulman sont plutôt dues à des conflits de nature politique qu’à une incompatibilité fondamentale religieuse ou culturelle, estiment les habitants de 27 pays à travers le monde, selon un sondage rendu public lundi. Cinquante-deux pour cent des plus de 28.000 personnes interrogées dans 27 pays pour le compte de la BBC estiment que les tensions entre le monde occidental et le monde musulman sont dues à des conflits de nature politique.  Seules 29% d’entre elles mettent en cause des divergences religieuses ou culturelles. En outre, pour 58% des personnes interrogées, ce sont les minorités intolérantes qui sont responsables des situations conflictuelles. Ce point de vue a été majoritairement exprimé dans 25 des 27 pays où le sondage a été réalisé. Plus d’un quart (28%) des personnes interrogées jugent inévitable un conflit violent entre l’Occident et le monde musulman, contre 56% d’optimistes qui estiment au contraire qu’un « terrain d’entente peut être trouvé ». Les optimistes sont majoritaires en Italie (78%), en Grande-Bretagne (77%), au Canada (73%), au Mexique (70%) et en France (69%). Les Indonésiens sont les seuls à juger majoritairement que l’éclatement d’un conflit violent n’est qu’une question de temps. Un total de 28.369 personnes dans 27 pays ont été interrogées par l’institut GlobeScan et le Program on International Policy Attitudes (PIPA) dans le cadre de ce sondage réalisé entre le 3 novembre et le 29 janvier. AFP


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