18 juillet 2010

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TUNISNEWS
10 ème année, N° 3708 du 18.07.2010

 archives : www.tunisnews.net 


Liberté et Equité: Intrusion dans la ferme de Mohammed Nouri AFP: Tunisie: le gouvernement dément la saisie d’un journal d’opposition AFP: Tunisian Government Denies Censoring Opposition Paper Nouvelobs: Soupçons de censure d’un hebdomadaire tunisien, absent des kiosques Taoufik Ben Brik:  Fahem Boukadous, l’ingénu de Gafsa Bassam Bounenni: Est-il permis de critiquer l’opposition ? Abdel Wahab Hani:  L’impatience du Âïd / Retornado Lotfi Tounsi (العائد لطفي التونسي), acteur indépendant de la communauté musulmane en France

Tunisia Watch: Le Comité central du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) appelle le président Ben Ali à poursuivre la direction de la Tunisie


Liberté pour le Docteur Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité Organisation de droits de l’homme indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax : 71 340 860 Liberte.equite@gmail.com Tunis, le 15 juillet 2010

Intrusion dans la ferme de Mohammed Nouri

Grave escalade dans les agressions contre Maître Mohammed Nouri et les membres de sa famille : en guise de représailles contre son activité en tant que président de l’Organisation Liberté et Equité et en tant que membre du Comité du 18 octobre pour les droits et les libertés et franchissant une nouvelle étape, sans précédents, la police politique, en l’occurrence de nombreux agents de la police politique et le président de la section du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (le parti au pouvoir) de Slimane, accompagnés de membres des services municipaux ont fait intrusion dans la ferme de maître Nouri sise dans la ville de Slimane dans le gouvernorat de Nabeul après avoir forcé la serrure de la porte en fer et sont entrés en l’absence du propriétaire. C’était aux environs de huit heures du soir mercredi 14 juillet 2010 […] Les agents ont fait main basse sur une quantité importante de cailles abattues depuis une heure. Lors de l’arrivée de maître Tarek Nouri, fils de l’avocat Mohammed Nouri qui supervise la ferme de son père vers neuf heures du soir, il a été informé par des agents de police en civil en faction devant la ferme que le groupe s’était dirigé vers la délégation de Slimane. […] Maître Mohammed Nouri a informé le bâtonnier et le président de la section de Tunis de l’ordre des avocats de l’atteinte grave perpétrée sur sa ferme et a porté plainte au procureur de la République de Grombalia. […] Pour le bureau exécutif de l’Organistion Le chargé du bureau de l’Indépendance de la justice et du barreau Maître Abderraouf Ayadi (tradution d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe,LT)


Tunisie: le gouvernement dément la saisie d’un journal d’opposition

AFP | 18.07.10 | 14h20  Le gouvernement tunisien a démenti dimanche la saisie de l’hebdomadaire Al-Mawkif, organe arabophone du Parti démocratique progressiste (PDP) de l’opposition légale dénoncée par ses dirigeants. « Le dernier numéro du journal Al-Mawkif a été diffusé normalement, et ce contrairement aux allégations devenues coutumières des responsables de ce journal », a affirmé un communiqué gouvernemental transmis à l’AFP. Sa rédaction avait indiqué samedi que le journal paraissant le vendredi était l’objet d’une saisie déguisée. « L’édition du 16 juillet 2010 du journal Al-Mawkif n’a pas été dans les kiosques ce vendredi, alors que la Société tunisienne de presse (Sotupresse) affirme avoir remis tous les exemplaires aux revendeurs », avait-elle précisé dans un communiqué. L’hebdomadaire publiait dans le numéro en question un poème du journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Brik et une déclaration écrite d’une « conférence nationale sur l’avenir de la république », organisée le 10 juillet par le PDP, a indiqué à l’AFP son rédacteur en chef Rachid Khéchana. Dans cette déclaration, cette formation de centre gauche avait rejeté « la présidence à vie » et s’était opposée à l’instauration d’un régime de type héréditaire en Tunisie, prônant une mobilisation pour une « transition pacifique » du pouvoir. Elle avait proposé des réformes pour limiter à deux le nombre de mandats à la présidence et garantir les libertés de presse, d’expression et d’organisation, ainsi qu’une loi d’amnistie pour les « prisonniers politiques ». La direction du PDP avait dénoncé « le recours à cette saisie en dehors de toute décision judicaire et appelé les autorités à lever cette mesure arbitraire immédiatement afin de permettre la diffusion normale du journal ». La rédaction d’Al-Mawkif (« opinion » en arabe) et les dirigeants du PDP dénoncent souvent des saisies camouflées, démenties à chaque fois par les autorités. « Tous les journaux des parties de l’opposition sont publiés et diffusés régulièrement dans le pays sans aucune restriction », lit-on encore dans le communiqué gouvernemental.

Tunisian Government Denies Censoring Opposition Paper

Sun Jul 18 12:00:12 2010 EDT   TUNIS (AFP)–The Tunisian government denied Sunday that it had censored an opposition newspaper, as the north African country sought to fend off repeated claims that it was interfering with press freedom.   « The latest edition of Al-Mawkif newspaper was distributed normally, contrary to the allegations customarily made by the editors of the newspaper, » the government said in a statement sent to AFP.   The Arabic-language Al-Mawkif (meaning « Opinion ») is a mouthpiece for the opposition Democratic Progressive Party (PDP).   Editors and PDP leaders frequently claim editions of the weekly have been pulled from the shelves, each time prompting a denial from authorities.   « The July 16 edition of Al-Mawkif was not in the kiosks Friday, » newspaper editors said in a statement, while confirming that it had been distributed to vendors.   The edition in question contained calls for an end to the « life presidency » of Zine El Abidine Ben Ali, who has ruled the country since 1987, as well as freedom of expression and release of political detainees.   It also contained a poem written by journalist Taoufik Ben Brik, a vocal critic of Ben Ali who last November was jailed for six months for alleged assault.   Tunisia’s parliament on June 15 presented a law roundly condemned by human rights groups that makes it a criminal offence to engage in actions deemed harmful to the country’s interests and economic security.   Earlier this month, TV journalist Fahem Boukadous was jailed for four years for threatening public order, prompting criticism from Washington over the deteriorating press freedom.


Soupçons de censure d’un hebdomadaire tunisien, absent des kiosques

L’hebdomadaire El-Maoukif avait publié un texte du principal parti d’opposition au président Ben Ali, ainsi qu’un poème de Taoufik Ben Brik, journaliste dissident.

Il n’est pas tous les jours facile d’être journaliste en Tunisie, surtout lorsqu’il s’agit d’un journal d’opposition. L’hebdomadaire d’opposition El-Maoukif aurait ainsi été victime de censure de la part de l’Etat tunisien, explique à Nouvelobs.com son rédacteur en chef, Rachid Kechana, dimanche 18 juillet. L’hebdomadaire est rattaché au parti démocratique progressiste (PDP), principal parti d’opposition au président Zine el-Abidine Ben Ali.

Selon Rachid Kechana, il est « impossible de trouver le journal [daté du 16 juillet, NDLR] dans les kiosques ». Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Reporters sans frontières et le blog Tunisia watch ont rapporté l’impossibilité de trouver le journal dans les kiosques le 12 juillet 2009.

Pour autant, si aujourd’hui le journal n’est pas présent dans les kiosques, la société Tunisienne de presse (Sotupresse) continue d' »assurer avoir remis tous les exemplaires en main propre aux revendeurs », rapporte Rachid Kechana. Le journaliste a une idée bien précise de ce qui s’est passé :  » Des gens sont chargés de reprendre tous les journaux, ils les ramassent et ces exemplaires sont considérés comme des invendus« .  Inutile de signaler que cela engendre une perte financière considérable pour l’hebdomadaire qui vit uniquement de ses ventes puisque l’Etat lui a supprimé toutes subventions publiques depuis vingt ans et qu’il n’a pas de publicité.

Le pacte républicain et un poème de Ben Brik dérangeants

Le rédacteur en chef du journal donne une explication à cette « censure » :  » Nous avons diffusé un poème de Taoufik Ben Brik », écrivain et journaliste tunisien fervent opposant au président Ben Ali. Ce poème « était un texte simplement littéraire », précise-t-il.

L’autre explication pourrait être la publication d’un texte qui fait office de « pacte républicain réalisé en commun avec le PDP dans lequel nous disons notre souhait de voir le président Ben Ali s’en aller en 2014, date à laquelle il aura 75 ans, âge maximum pour exercer la présidence selon la constitution », explique Rachid Kechana. Il assure toutefois qu’il ne s’agit que de « supputations » pour expliquer l’absence de son journal dans les kiosques.

De son côté, le gouvernement tunisien a démenti dimanche 18 juillet la saisie de l’hebdomadaire El-Maoukif. « Le dernier numéro du journal El-Maoukif a été diffusé normalement, et ce contrairement aux allégations devenues coutumières des responsables de ce journal », a affirmé un communiqué gouvernemental transmis à l’AFP.

Il ne s’agit pas là de la première atteinte au droit de la presse dans le pays, comme en témoigne la récente arrestation de Fahem Boukadous, journaliste tunisien condamné à quatre ans de prison pour avoir couvert des manifestations populaires du bassin minier de Gafsa, en proie en 2008 à l’agitation et dont il était le seul à avoir rapporté les faits. On lui reprochait d’avoir diffusé des informations qui troublaient l’ordre public. Emprisonné depuis le 6 juillet sa femme, intérrogée par le Nouvelobs.com dit ne plus avoir de nouvelles depuis.

Taoufik Ben Brik dresse un portrait peu flatteur de la Tunisie d’aujourd’hui

Interrogé par Nouvelobs.com, Taoufik Ben Brik revient sur son poème qui pourrait être à l’origine de la non-diffusion d’El-Maoukif. Son texte s’intitule Nali, « ce qui signifie la semelle », précise-t-il, « une semelle qui empeste, qui sent le bouc, vieille, trouée, qui laisse pénétrer de l’air et que même un cireur de réussirait pas à cirer ». Un portrait peu flatteur à l’attention du « président de la République tunisienne ».

Le journaliste ajoute qu’il « devait une revanche au président Ben Ali pour l’avoir laissé en prison pendant six longs mois ». Taoufik Ben Brik a été condamné à 6 mois de prison pour « faits de violence, outrage public aux bonnes moeurs et dégradation volontaire des biens d’autrui ». « Une affaire montée de toutes pièces par les autorités pour inquiéter le journaliste, connu pour ses articles critiques à l’égard du président Ben Ali », a souligné à l’époque Reporters sans frontières. Le dissident tunisien a fini de purger la totalité de sa peine en avril dernier.

Aujourd’hui, l’homme prédit un avenir des plus sombres à son pays : « Ici, on survit qui que l’on soit. L’Etat se résume en trois mots : police- tribunal – prison », estime Taoufik Ben Brik. Il déplore le manque de considération de la communauté internationale qui ne se soucie pas du cas tunisien et « qui vient chez nous juste pour signer des contrats faramineux ». « Le pire est à venir« , lâche-t-il simplement.

(Arnaud Boisteau – Nouvelobs.com)

(Source: Nouvelobs.com le 18 juillet 2010)


Fahem Boukadous, l’ingénu de Gafsa

Portrait du journaliste tunisien Fahem Boukadous qui a été arrêté jeudi,

 par Taoufik Ben Brik.

« Petit bonhomme,

Parfois sans ambages, Pourrais-tu te vendre ? Non. Pour cinq cents livres par mois ? Impossible.  Pour sept cents ?  Sans danger  Sans sacrifier ta dignité ?  De petites chroniques pédantes,  Des articles « objectifs » ?  « Neutres », tout simplement, exposant les faits tels qu’ils sont ?  Oui  C’est faisable  Non  C’est du travail d’agent.  Pourquoi user de mots si effrayants ? »

 

Ces vers de Nadhim Hikmet, près d’un siècle après leur publication, restent toujours et pour toujours, lumineux comme un feu follet. Une heure, seulement, avant son kidnapping par les costumes noirs, Fahem a eu la visite de deux superbes renégats : Nourreddine Ben Tacha et Borhen Bassas. Ils avaient pour mission d’arracher sa « reddition » (demande de grâce) ? En contrepartie, il aura « la liberté sauve », un salaire de rédacteur en chef et d’autres friandises. Lui, Fahem, s’est contenté de reprendre les mieux dires de Nadhim :

« C’est dégoutant l’argent « La propriété c’est du vol », dit Proudhon »

Que dit El Fahem ? Il dit, on va en prison, comme on s’en va-t-en guerre. Tu reviens et tu trouveras peut-être un étranger dans ton lit et des enfants qui sont de lui. Et tu chanteras « ne mens pas Agatha »… Mais lui dire de vendre son ombre, ça ce n’est pas lui. La vie de pantouflard, de mouchard, ça le répugne. Hélas ! Il n’a pas le profil du métier. Il n’a pas le derrière puissant des traîtres. Il ne s’appelle pas Ali M’hadhebbi, Mohamed Mouada, Anas Chabbi, Sami Aggremi, Tahar Gargaroura, Mohamed Driss, Mezri Hadda, Ridha Mallalouli, Samir Laabidi, Abdelwahab Bahi, Wissem Saâdi, feu Serge Adda et d’autres qui font la queue pour obtenir la carte verte.

Entre deux sommes dans mon léger sommeil, je me suis pris son incarcération dans les dents. Le quinze juillet deux mille dix à dix heures dix, le matin. La claque. Je ne peux vraiment pas, comme le font certains compères, prétendre que je connais Fahem. Je l’ai juste croisé une ou deux fois chez Hamma Hammami, lorsque les deux n’étaient pas en cavale ou en taule. Joan baez, les pieds nus, guitare folle, chantera pour ces deux qui font la paire, Sacco et Vanzetti.

Teint clair, cheveux noirs corbeaux, taille moyenne, fluet, une rareté chez les Gafsaouis. Il m’approcha avec des mots improbables qui caressent la vanité. C’est réconfortant dans un milieu chicaneur, médisant, bourré d’amphétamine et de convoitise. Il parle volontiers des mineurs de Redeyef, de Metlaoui, de la femme qu’il aime et qu’il veut épouser, Afef (c’est fait). Si vous voulez le connaître, il faut se pencher sur son côté enfant qui vit dans l’adulte qu’il est. Comme le petit prince d’Antoine de Saint–Exupéry, il n’arrête pas de penser : « les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c’est fatigant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications ».

Les grandes personnes aiment les C.V. Quel âge a-t-il ? Combien mesure-t-il ? Où travaille-t-il ? Combien gagne-t-il ? A-t-il une carte de presse ? Si vous leur dites j’ai vu un homme souriant, amical, ils ne pigent que dalle. C’est pourquoi, depuis belle lurette, j’ai jeté l’éponge et je n’écris que pour les enfants ou les adultes qui conservent un parfum d’enfance dans leurs aisselles. Des adultes qui ne sentent pas le bouc. Lui, Fahem, sent le bébé cadum et le talc.

Il abhorre ces adultes rongés par la déception, l’échec, la guigne et l’envie, ces adultes qui te criblent par des petites phrases assassines, lancées en apparence par inadvertance, mais tellement sournoises, parce que petites bourgeoises et classes moyennes de l’humanité :

Ça intéresse qui ce que tu dis ?! On ne retient rien de tout ce que tu dis Pas mal mais tu aurais pu peaufiner ton discours. Trop léger, rien de concret. Be quiet les Beaufs !

La plupart du temps, Fahem est de bonne humeur et ses histoires sont drôles mais, parfois, une douleur fulgurante le traverse, pareille à celle que lui cause son asthme. Parfois, comme dit la chanson, il lui faut rire pour ne pas pleurer. Mais il sait s’arranger, même alors, pour que nous partagions sa bonne humeur. Sil n’y avait pas eu, en Tunisie, des milliers de Fahem, volubiles, chaleureux et lucides qui dans l’enfer même pas climatisé de la dictature, vivent le courage du sourire aux lèvres, on n’espère guère survivre à ZABA. Fahem, t’es mon frère de lait et mon cheval de bataille. Batailler, c’est aimer. J’espère que comme moi, vous aussi, vous l’aimerez.

par Taoufik Ben Brik

(Source: Nouvelobs.com le 18 juillet 2010)


 

Est-il permis de critiquer l’opposition ?

Par Bassam Bounenni Il est des exercices on ne peut plus précieux pour la garantie de la pérennité d’une action et la dynamique d’évolution d’un projet. L’auto-critique en est la forme la plus noble, car émanant des porteurs même du fardeau que consitutent aussi bien l’action que le projet. Ce menu nécessite, cependant, une bonne dose d’honnêteté intellectuelle marinée à de l’audace, le tout, remué avec de la rigueur, par un chef, un vrai, dont la lucidité est irréprochable. A défaut de voir les intéressés s’atteler à ce chantier, il incombe au journaliste de briser le silence et d’assurer cette tâche, en donnant le la, dans un travail de longue haleine, à l’édifice de nouvelles thèses, à la prospection de nouvelles voies. A faire le bilan du passé, pour mieux comprendre le présent et pouvoir, ainsi, conce-voir mieux et en plus clair l’avenir. Sans ambages ni fioritures. Là, aussi, une recette s’impose, avec pour ingrédients sine qua non, indépendance et intransigeance. Cependant, le décor doit être propice à une telle entreprise. Ce qui n’est pas évident sous nos cieux, l’intolérance qui caractérise notre société faisant défaut. Certes, le régime tunisien n’a jamais toléré la moindre différence avec ses politiques et a toujours conservé une terrible indifférence vis-à-vis des voix pacifiques, pacifistes ou pacifiées, prônant de nouvelles approches. De nouvelles options. Au premier veto, à la première contestation, le journaliste fera l’objet de réactions extrêmement hostiles. Au meilleur des cas, on lui fera des avances, pour mettre un terme à ses « velléités ». Mais, il n’en est pas moins vrai que la même indifférence et la même hositilité prévalent également au sein de l’opposition, qui donne parfois l’impression d’être claquemurée voire ghettoisée. A la question de savoir s’il est permis de critiquer l’opposition, même par ceux qui sont critiques, par défaut, du pouvoir, les réponses sont à portée de main et de vue. Il y a quelques mois, le journaliste, Tawfik Ayachi, publie un texte dans lequel il critique ouvertement la porte-parole du Conseil National des Libertés en Tunisie (CNLT), Sihem Ben Sedrine, suite à la lettre ouverte qu’elle a adressée au chef de l’Etat, l’appelant à quitter le pouvoir. M. Ayachi reprochait à Mme Ben Sedrine d’avoir fait appel, dans sa lettre, à l’appareil militaire pour intervenir dans et pour la transition. Le texte de M. Ayachi a été re-pris par le journal libanais Al Mustakbal (propriété du Premier ministre libanais Saad Hariri et proche du gouvernement tunisien), avec quelques « modifications », au gré des détracteurs de Mme Ben Sedrine à Tunis. Et, les réactions, trés virulentes, essaimeront de tous bords. M. Ayachi est soudainement accusé d’avoir « retourné sa veste » et « rallié le camp pro-gouvernmental ». Ceux qui l’ont lapidé ont omis, cependant, ou avaient, tout simplement, la mémoire trop courte : M. Ayachi, aussi jeune soit-il, a été parmi les rares plumes qui s’étaient élevées contre le putsch du 4 mai 2009, au sein du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), et a fini par payer très cher son engagement pour l’indépendance du métier de journaliste. Il a fallu que le jeune journaliste d’Attariq Al Jadid (organe du Mouvement Etajdid), toujours égal à lui-même, fasse des « actes de bonne volonté » pour que se taisent ceux qui croient n’avoir jamais pêché. Ceci n’est qu’une affaire parmi d’autres. Car, la chronique de la presse tunisienne peut nous édifier un peu plus sur cet état des lieux chaotique, d’autant plus que les arguments sont prêts pour décrédibiliser tout journaliste qui oserait critiquer un opposant ou évoquer les dérives d’un parti du camp du refus. Il y a surtout cet argument-alibi de « déontologie ». Les opposants et autres militants des droits de l’homme, nous dit-on, font l’objet de harcèlement et de campagnes de diffamation dans la presse locale. Il faut, voudrait nous en convaincre certains, les épargner et observer un devoir de réserve. Pendant ce temps, « silence, on gaffe » ! Il y a aussi cette accusation de « retournement de veste » qui tourne généralement autour de la même rumeur qui dit que tel journaliste, « autrefois respecté », a rencontré telle personnalité proche du régime qui lui a fait des avances. Pourtant, il y a des choses qui sautent tellement aux yeux que les journalistes indépendants n’ont pas besoin de passer par ce circuit pour en parler. A-t-on besoin de « retourner sa veste » pour dire, par exemple, que nos partis, aussi radicaux soient-ils, s’apparentent plus à des forums qu’à des compositions politiques ? N’est-il pas déjà en leur honneur de survivre à ce statut quelque part diminutif, des suites de la marge de manoeuvre dont ils disposent ? A-t-on vraiment besoin de « changer de camp », aussi, pour parler des querelles, parfois violentes, au sein du mouvement Ennahdha (islamiste, interdit), et dont la manifestation la plus frappante est le vrai-faux débat sur la question du retour des exilés ? Faut-il passer, également, par Jean Jaurès (siège de l’ATCE) pour dire que le Congrès Pour la République (non reconnu) n’arrive pas à rassembler une centaine de sympathisants, ne serait-ce que parmi nos étudiants en France ? Cet état des lieux nous mène droit vers un constat on ne peut plus important pour pouvoir voir mieux notre scène politique. En effet, ce dont le régime souffre hante également les sièges de nos partis et autres ONG. Pour ceux qui sont nés comme moi, au début des années 1980, rien n’a changé au niveau du leadership, tant au pouvoir qu’à la tête des partis politiques. Ironiquement, il est clair que pouvoir et opposition(s) ne peuvent concevoir le métier de journaliste en dehors de leurs intérêts et de leur obsession de « cuissage » politico-politicien. Un employé à leur service. Et gare à la première critique ! Et, alors, au régime et à l’opposition, disons-le leur clairement : nul n’est au-dessus de nos plumes. On vous voudra du bien tant et si bien vous nous en voulez. Et, à vos actes ! En attendant, force est de dire qu’être journaliste indépendant en Tunisie relève aujourd’hui du péril, de l’auto-destruction, du suicide. Une vraie mort socio-professionnelle. Mais, l’enjeu vaut le coup de poursuivre son bonhomme de chemin … contre vents et marrées.


 L’impatience du Âïd / Retornado Lotfi Tounsi (العائد لطفي التونسي), acteur indépendant de la communauté musulmane en France 

 

Par Abdel Wahab Hani

 

 Notre ami Âïd / Retonado Lotfi Tounsi (العائد لطفي التونسي) s’impatiente depuis qu’il a engagé les démarches d’obtention de son passeport national tunisien auprès des autorités consulaires de notre Consulat à Pantin, aux portes de Paris, compétent pour une bonne partie de la banlieue parisienne.

 

 

Figure active des Communautés musulmanes en France :

 

Âïd / Retornado Lotfi est une figure indépendante incontournable de la communauté musulmane en France, notamment dans le département 93, appelé souvent le 9-3, de la Seine Saint Denis, composant la couronne de la banlieue Nord déshérité de la capitale Paris et l’un des départements français les plus peuplés de musulmans et où les pouvoirs publics et les autorités locales ont cherché et cherchent continuellement des interlocuteurs crédibles au sein de nos communautés musulmanes, dont notre Âïd / Retornado Lotfi.

 

Ancien responsable administratif des cours religieux pour le public à la glorieuse Mosquée Zeitouna, ré-introduits, après une longue absence, par l’actuel Chef de l’Etat Mr Zine El Abidine Ben Ali, tout juste après son ascension  au pouvoir en 1987, comme une mesure d’apaisement des tensions avec le courant religieux. Cette activité a duré jusqu’au début de l’année 1990.

 

Cette culture d’activisme religieux et prédicateur n’a cessé d’accompagner Âïd / Retornado Lotfi. Et elle est sa préoccupation première. Mais son militantisme ne sombre pas dans le communautarisme et le sectarisme primaires.

 

A Paris et en banlieue parisienne, il œuvre, en compagnie de son ami Âïd / Retornado Hassan Farsadou, pour le dépassement des doctrines bloquantes de la Confrérie et des réseaux des Frères musulmans.

 

Il se consacre ainsi à s’ouvrir sur les figures culturelles et sociales des communautés musellements en France. Et c’est à ce titre qu’il invite notre très chère regrettée Kalthoum Cathy Sarraï, la Star Super Nany des émissions pour enfants de la chaîne française M6. Les communautés musulmanes lui doivent aussi de connaître les grandes figures de la lutte palestinienne contre l’occupation coloniale et raciale pratiquée à une échelle inouïe dans l’histoire de l’Humanité par le sionisme, tel le Cheikh Tayssir Tamimi, Grand-Mufti et Qadhi-Qoudhat Le Juge suprême de la ville sainte d’Al-Quds.

 

Sa sociabilité et sa facilité de contact lui ont permis d’approcher le cercle restreint des Ulémas musulmans qui l’invitent tous les ans à leur tente à chaque pèlerinage à Maccah Al-Moukarramah. C’est à ce titre qu’il a su convaincre Cheikh Salman Al-Awdah et d’autres éminents Ulémas de relativiser les critiques sombres à l’endroit de la Tunisie, en matière de Libertés religieuses islamiques.

 

Au sein de la communauté musulmane en Europe et au-delà, il est connu aussi pour être le père de l’aventure Macca Cola, boisson communautaire qui a introduit le concept marketing de « Consommer Engagés », avant de se faire rouler par un associé ayant mené le projet à la faillite.  

 

 

De l’adhésion au MTI à la démission du mouvement Ennahdha :

 

Formé très jeune à l’école de la vie, Âïd / Retornado Lotfi a adhéré , comme beaucoup de jeunes gens de sa génération au mouvement politico-religieux du Mouvement de la Tendance Islamique (MTI, devenu Ennahdha sous la pression d’une conformité purement formaliste et toute superficielle avec la Loi électorale de 1989), avant de prendre ses distances progressivement et de devenir totalement autonome et indépendant de toute attache partisane en 2003. Date à laquelle il a mesuré l’incapacité de la direction de son ex-mouvement à chercher uns sortie de crise honorable qui mette fin aux souffrances de milliers de concitoyens et qui permette à la Nation de tourner une page douloureuse de son histoire.

 

Deux faits majeurs ont conduit à cette rupture, aujourd’hui consommée :  

 

-La pétition des 876 en 2003:

 

Ayant l’esprit pratique, il s’était fait remarqué en 2003 par une remarquable pétition réunissant les signatures de près de 876 exilés appelant à une solution honorable et digne du problème des prisonniers politiques et des exilés, mais un travail de sape méthodique, pratiqué par les bénéficiaires de la crise, a fait échouer la tentative de sortie de crise. Cette pétition a eu un écho médiatique important, notamment sur la Chaîne Dubaï TV  

 

-La rencontre fortuite avec F. Moubazzaa & T. Haddad en 2004:

 

Ouvert et sociable, il se trouve par le pure hasard de son travail, de transport public de personnes, en compagnie de Si Foued Mebazzaa et Si Tijani Haddad, alors Président de la Chambre des Députés et Ministre du Tourisme, respectivement. Il eut alors l’idée de bon sens d’informer la direction de son ex-mouvement de sa disposition à transmettre un message de détente à l’adresse des autorités. En l’absence du Chef politico-spirituel, c’est son ‘Aide de camp’ faisant office de Chef de son ‘Secrétariat particulier’ qui réceptionne la demande de Âïd / Retornado Lotfi pour lui notifier une fin de non recevoir. La conversation fut immortalisée, par haut parleur, en présence du Âïd / Retornado Hassan Farsadou, pour ceux qui veulent re-visiter l’Histoire. Pire, c’est l’embrouille avec ledit Aide de camp, un « élément médiocre à l’esprit politique étroit et limité», pour reprendre le qualificatif combien juste utilisé tout récemment par notre ami, journaliste, écrivain, et Grand militant de la cause des Droits Humains Si Slaheddine Jourchi. Une grave campagne indigne de diffamation, de ragots et de mensonges s’en était suivie, accusant Âïd / Retornado Lotfi de « collision avec l’ennemi » ( !!!), de « flicage » et de « traîtrise » ( !!!) … rien que cela. Parce que pour « les éléments médiocres et à l’esprit étroit et limité», rencontrer un responsable du gouvernement de son pays ou le Maire de sa ville est un crime extrême nécessitant le pire des châtiments…

 

Ces deux incidents en disent long sur les relations tendues qu’entretient notre Âïd / Retornado avec l’establishment de son ancien mouvement, avec la rupture est consommée définitivement depuis 2003.

 

Mais, éduqué Metrobbi, fils de famille Oueld Âïlah Oueld Familiah, bien que Oueld Errbat, Âïd / Retornado Lotfi n’a jamais chercher le conflit avec ses anciens compagnons avec qui il a partagé l’eau et le sel, les laissant devant leurs contradictions, mais surtout au jugement de l’Histoire, avec un Grand H et non les petites histoires collectés et collectionnées par « les éléments médiocres et à l’esprit étroit et limité » qui pourrissent la vie de leurs propres mouvements et bloquent leur évolution, avant de pourrir l’espace public.  

 

 

Des projets au service de la Communauté :

 

Un autre point force le respect chez notre Âïd / Retornado, sa capacité à rebondir, après toute épreuve, c’est ainsi qu’il se faisait une belle carrière de restaurateur, lauréat du Trophée et du titre du « Roi du Coquillage » en 1994-1995, à la cité touristique de Saint-Jean-De-Luz, fief de l’actuelle Garde des sceaux du gouvernement de la république française, Mme Michelle Alliot Marie (MAM), avec qui il s’est lié d’amitié, pendant sa traversée du désert, sans aucune pensée clientéliste. Cette relation amicale, et d’autres avec des politiciens de droite comme de gauche, a été d’une grande utilité pour normaliser les relations entre les Communautés musulmanes et la classe politique française.

 

Son dernier projet en date, en compagnie d’autres acteurs de la communauté tunisienne leaders des communautés musulmanes en Europe, organiser le Petit-Pèlerinage de la Omra au mois de Ramadan cette année, en incluant Al-Quds Al-Charif aux cotés des deux premiers liens saints de l’Islam, Makkah Al-Moukarramah et et Al-Madinah Al-Mounawwarah. Et c’est une première permettant aux communautés musulmanes, vivant en Occident notamment, de marquer une solidarité active avec les Maqdisiens en particuliers et les palestiniens en général, face aux politiques sionistes d’épuration ethno-religieuse et de ‘judéïsation’ de la 3e ville sainte de l’Islam.  

 

 

Un lourd tribu d’Exil et le souhait le plus cher d’embrasser une maman affaiblie par l’age et par l’épreuve de l’éloignement de son fils ainé:

 

Notre Âïd / Retornado Lotfi Tounsi paye un lourd tribu d’exil et d’errance depuis sa condamnation dans les procès du mouvement Ennahdha, bien qu’il s’en est progressivement éloigné. Il souffre de l’inscription de son nom sur les fiches de signalisation publique par les autorités tunisiennes auprès d’Interpol, alors que les principaux dirigeants dudit mouvement ont eu leurs noms dé-listés desdites fiches.

 

Confiant dans l’avenir, Âïd / Retornado Lotfi Tounsi attend, avec grande impatience, la délivrance de son passeport national tunisien.

 

Comme tout enfant de famille et bon musulman, il souhaite revoir sa maman, aujourd’hui presque octogénaire, et lui remplacer les deux décennies lourdement payées des plus belles années de sa vie.

 

Nos souhaits les plus sincères pour un prompt établissement de son passeport tunisien, ainsi qu’à tous les Âïdoun / Retornados qui en ont fait la demande auprès de l’Administration dans nos Ambassades et Consulats à travers le monde, tout comme tous nos concitoyens de l’intérieur du pays qui ont en fait la demande, en accédant à notre Appel pour le Retour des Exilés tunisiens et en application des déclarations du Gouvernement, en conformité avec les dispositions de la Constitution et des Lois de la République, garantissant le droit d’entrée et de sortie du territoire national à tout citoyen tunisien.

 

 

La vie serait trop étroite s’il n’y avait l’espace de l’espoir مَا أَضْيَقَ العَيْشَ لَوْلاَ فُسْحَةُ الأَمَلِ :

 

Pourrais-je effleurer l’espoir d’un 25 juillet, consacrant les valeurs de la République Une et Unie, accélérateur du retour de tous les Âïdoun / Retornados qui le souhaitent, Illa Man Abaa, Waman Abaa Fala Hojata Lah (إلاَّ من أبى، ومَن أبى فلا حُجَّة له)..

 Pourrais-je effleurer l’espoir de voir tous les Âïdoun / Retornados embarquant les premiers vols et les premières traversées de l’aube.. Wama Dhalika Âla Allahi Bi’âziz (وما ذلك على الله بعزيز)..

 

Pourrais-je effleurer l’espoir de voir tous les enfants de la Tunisie embarqués dans leur Loyauté, leur Dévouement et leur Amour au Service de la Patrie..

 

Paris, le 17 juillet 2010

 

Âïd / Retornado, Bi Idhni Allah, Ahabba Al Mouhibboun Wa Kariha Al Karihoun

Abdel Wahab Hani

 

العائِد بإذن الله تعالى، أحبَّ المُحِبُّون وكَرِهَ الكارِهون

عبد الوهَّاب الهاني

 

awhani@yahoo.fr

+33 617 96 00 37 begin_of_the_skype_highlighting              +33 617 96 00 37      end_of_the_skype_highlighting (toujours injoignable depuis les postes Tunisie Telecom)

 

Le Comité central du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) appelle le président Ben Ali à poursuivre la direction de la Tunisie

« Les membres du Comité central du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) ont exprimé leur attachement à la personne du Président Zine El Abidine Ben Ali, l’appelant à poursuivre la direction de la Tunisie, au cours de la prochaine étape, en vue de consolider son rayonnement, de garantir son avenir et de renforcer son invulnérabilité pour faire face aux défis qui se posent. »

C’est ce qui ressort de lasynthèse de la motion générale de la 3ème session ordinaire du Comité central du RCD tenue les 16 et 17 juillet, à Tunis et clôturé aujourd’hui au palais présidentiel de Carthage parun discours du  président Ben Ali. « En cette phase délicate des mutations que connaît notre société dans sa progression en direction de l’avenir, dans une conjoncture mondiale instable, le Rassemblement se doit d’être réellement en mesure de conforter ses compétences, de renouveler constamment ses énergies, et d’avoir une présence agissante, à travers des militants dévoués et rayonnants, issus de toutes les couches sociales, de tous les secteurs professionnels, de toutes les générations ainsi que de la jeunesse et de l’élément féminin. » a dit le président dans son discours qualifiant le patriotisme de « devoir sacré » pour ses partisans.

Le Comité central du RCD a salué, dans ce contexte l’amendement introduit sur l’article 61 bis du Code pénal, qui incrimine l’incitation de parties étrangères à porter atteinte aux intérêts nationaux vitaux et à la sécurité économique du pays. « Il affirme que tous les militants et militantes du RCD et ses affluents parmi les composantes de la société civile sont prêts à faire face à ces agissements qui constituent un crime au détriment de la communauté nationale…Il souligne l’engagement des militants et des militantes du Rassemblement, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, à se dresser en rempart inexpugnable contre quiconque tente de porter atteinte aux intérêts de la patrie. »

Le président Ben Ali qui cumule avec la présidence de la république celle du parti au pouvoir de puis l’indépendance du pays est au pouvoir suprême depuis l’éviction de son prédécesseur le président Bourguiba. D’après les dispositions constitutionnelles en vigueur qui fixe la limite d’age à 75 ans pour tout candidat à la présidence de la république il ne peut plus prétendre à un nouveau mandat aux prochaine élections présidentielles de 2014 sans un nouvel amendement de la constitution vers le quel leComité central du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) semble se diriger.

Cet appel du comité central de l’RCD constitue le premier acte d’intention exprimé clairement par le pouvoir au sujet de l’alternance au pouvoir en Tunisie.

(Source: « Tunisia Watch » le 17 juillet 2010)

Lien: http://www.tunisiawatch.com/?p=2708

 

 

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