TUNISNEWS
7 ème année, N° 2248 du 18.07.2006
AISPP: Mohammed Akrout est à l´agonie ACAT-France: Cas de Mohammed Adhari – Letre au Ministre de la Justice
ACAT-France: vague d’enlèvements de citoyens tunisiens – Letre au Ministre de la JusticeAP: Rassemblements pro-libanais en Tunisie AFP: Manifestions de soutien au Hezbollah et aux Palestiniens à Tunis Le Temps: Tabarka Jazz Festival – Enrico Macias ou « la vie populaire »
AFP: Nouvelle arrivée de boat-people sur l’île italienne de Lampedusa Webmanagercenter: La manne des tunisiens à l’étranger Mizaanoun: De la guerre permanente à la guerre ouverte
Yahyaoui Mokhtar: Face à la dictature, penser citoyen
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Cliquez ici pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP sur la catastrophe humanitaire des prisonniers politiques Tunisiens
Sauvez la vie de Mohammed Abbou Sauvez la vie de tous les prisonniers politiques Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel : 71 340 860, Fax : 71 351 831 Tunis, le 18 juillet 2006
Communiqué IL EST A L’AGONIE
Il y a aujourd’hui quarante jours que le militant politique Mohammed Akrout, actuellement incarcéré à la prison civile du 9 avril, a commencé une grève de la faim pour exiger ses droits les plus élémentaires, garantis par la loi sur les prisons. Cependant l’administration générale des prisons ne lui a pas répondu, le conduisant à poursuivre son mouvement. L’état de santé de monsieur Mohammed Akrout empire et sa famille craint pour sa vie. Elle a été empêchée de lui rendre visite la semaine passée ce qui n’a fait qu’exacerber ses doutes et son angoisse. L’AISPP a appris que le fils du prisonnier politique Mohammed Akrout avait envoyé des télégrammes à la présidence de la République et aux ministères de la Justice et de l’Intérieur. L’Association a reçu également des informations répétées émanant de familles de prisonniers politiques qui ont rendu visite aux leurs récemment accréditant le fait que l’état du militant prisonnier Mohammed Akrout est très grave, d’autant qu’il n’absorbe plus rien et que sa grève de la faim ne se limite pas à ne pas prendre de nourriture, mais qu’il n’absorbe non plus ni eau, ni sucre. L’AISPP lance un cri d’alarme et demande à toutes les associations de droits de l’homme, nationales ou internationales, d’intervenir d’urgence pour sauver la vie de monsieur Mohammed Akrout, pour que soient satisfaites ses revendications légitimes, qu’il ait droit à des soins et à une libération conditionnelle. Elle attire l’attention des responsables sur le fait que le maintien en prison d’un grand nombre de prisonniers politiques depuis quinze ans et plus entraîne chez ces derniers affaiblissement, amaigrissement et complication des pathologies. Les prisonniers politiques perdent leur immunité et sont désespérés, refusant d’accepter leur état de prisonniers. Ce désespoir les amène à entreprendre des grèves de la faim qui aggravent encore leur état, et certains ont frôlé la mort. Rappelons que le refus de leur prodiguer des soins en temps voulu aggrave les maladies et rend les soins rendus par la suite inutiles, car dispensés trop tard. Plusieurs prisonniers sont décédés : Ali Dridi, Abdeljaouad Abboud, et récemment, Hechmi Mekki. Le président de l’Association Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version originale, LT)
ACAT-France
7 rue Georges Lardennois – 75019 Paris Tel : 01 40 40 42 43 – Fax : 01 40 40 42 44
Monsieur Bechir Takkari Ministre de la Justice Ministère de la Justice 31 Boulevard Bab Benat 1006 Tunis – La Kasbah Tunisie Fax : 00 216 71 568 106 Le 18 juillet 2006 Monsieur le Ministre, Mohammed Adhari, âgé de trente trois ans et père de deux enfants, a été arrêté le 4 juillet 2005 et placé durant un mois en détention secrète au Ministère de l’intérieur tunisien. Il est actuellement à la prison de Borj El Amri, après avoir passé deux mois à la prison du 9 avril à Tunis. Mohammed Adhari souffre d’une double fracture au coude gauche. Son état empire de jour en jour et sa souffrance augmente. L’ACAT vous demande instamment de lui permettre de consulter un spécialiste à l’hôpital afin que les soins nécessaires lui soient prodigués. Nous vous remercions de nous lire et nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’_expression de notre plus haute considération. Pour le pôle actions Nicole Pignon-Péguy
ACAT-France
, 7 rue G.Lardennois, 75019 Paris Fax : 00 33 1 40 40 42 44 A Monsieur Bechir Takkari Ministre de la Justice Ministère de la Justice 31 Boulevard Bab Benat 1006 Tunis – La Kasbah Tunisie Fax : 00 216 71 568 106 Paris, 18 juillet 2006 Monsieur le Ministre, L’ACAT est préoccupée par la récente vague d’enlèvements de citoyens tunisiens dans différentes régions du pays. Les arrestations et les interrogatoires se déroulent dans le secret le plus total et les détenus ne sont retrouvés que des semaines plus tard, après qu’ils aient été écroués, ou libérés. Certains d’entres eux se sont plaints de mauvais traitements et de torture. Ainsi Madame Habiba Ghazouani, de la Soukra a fait état de l’arrestation de son mari, Riadh Ben Mohammed Oueslati, dans la nuit du 10 juin 2006 à 1h du matin, par un groupe d’une dizaine d’agents de la Sûreté en civil qui ont fouillé son domicile. Il a été emmené dans un lieu inconnu, sans être informé du motif de son arrestation. Son épouse s’est présentée aux postes de police de la Soukra et de l’Ariana ainsi qu’au ministère de l’Intérieur, mais n’a obtenu aucune information sur son mari. D’autres arrestations illégales ont eu lieu dans le pays. Naoufel Sassi, Nidhalat Zayyat, Rafik El Ouni et Mahfoudh Sayadi sont également détenus au secret. Les services de la Sûreté dans les régions ainsi que ceux du ministère de l’Intérieur, contactés par les familles, ont toujours nié avoir eu connaissance de ces arrestations et des lieux de garde à vue. L’ACAT craint que ces disparus ne soient victimes de mauvais traitements et de torture. Or la loi tunisienne exige qu’en dehors du flagrant délit, toute personne faisant l’objet de poursuites doit être convoquée par écrit à la suite d’une commission rogatoire. Les raisons de la convocation doivent également être spécifiées. En cas de garde à vue, la famille du prévenu doit être informée de la procédure et de ses raisons. La garde à vue ne doit pas dépasser trois jours reconductibles une seule fois pour la même durée par autorisation écrite du Parquet. Le non respect et la violation de ces dispositions constituent de graves délits réprimés par la législation tunisienne. L’ACAT demande instamment : § que les lieux de détention des détenus au secret soient révélés et que ces derniers soient libérés dans les plus brefs délais ; § l’ouverture d’enquêtes indépendantes concernant les affaires citées et toute autre détention au secret signalée par les familles des victimes afin de définir les responsabilités et engager des poursuites contre les responsables de ces délits. Nous vous remercions de nous lire et nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’_expression de notre plus haute considération. Nicole PIGNON- PEGUY / Pôle Action CC: Ambassade de Tunisie, 25 rue Barbet de Jouy, 75007 Paris
Rassemblements pro-libanais en Tunisie
Associated Press, le 17 juillet 2006 Tunis – Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi devant les locaux de la centrale syndicale à Tunis pour dénoncer l’offensive israélienne au Liban et les opérations de Tsahal dans la Bande de Gaza. Les manifestants qui répondaient à l’appel de plusieurs syndicats, scandaient des slogans hostiles à Israël et aux États-Unis et à la gloire de « la résistance » libanaise et palestinienne. « Non à la normalisation » avec l’État hébreu, « Oui à la résistance, non au chantage », lançaient-ils, en brûlant un drapeau israélien. Une tentative de gagner la principale artère de la capitale, l’avenue Habib Bourguiba, a été empêchée par les forces de l’ordre. Dans l’après-midi, le Parti démocratique progressiste (PDP), une formation de l’opposition légale, a organisé dans ses locaux une réunion dans le même sens qui a regroupé des dizaines de militants de plusieurs partis et organisations. Les orateurs ont dénoncé la passivité des gouvernements arabes face à la situation dans la région, notamment face à ce qu’ils ont appelé « la catastrophe humanitaire » que vit le peuple palestinien et à « la destruction de tout un pays » (le Liban). « La violence ne s’arrêtera pas tant que la logique de l’injustice, de l’oppression et de l’agression prévaut au Proche-Orient », a lancé le chef du PDP, Me Néjib Chebbi, selon lequel le Hezbollah détient des missiles Scud capables d’atteindre des objectifs éloignés en Israël. De son côté, le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDLT), un autre parti de l’opposition légale, a appelé à un sommet arabe extraordinaire et au gel des relations avec Israël. Associated Press
Manifestions de soutien au Hezbollah et aux Palestiniens à Tunis
AFP, le 17 juillet 2006 TUNIS – Quelques centaines de personnes ont manifesté lundi, à l’appel de syndicats, sur une place du centre de Tunis pour dénoncer les opérations israéliennes au Liban et dans la bande de Gaza et exprimer leur soutien au Hezbollah. Les manifestants ont brandi des banderoles proclamant : « mort à Israël et à l’Amérique », « Oui à la résistance, non au chantage ! », avant de brûler un drapeau israélien. Ils crié des slogans hostiles à l’Etat hébreu et aux Etats-Unis et à la gloire de « la résistance » et du secrétaire général du Hezbollah, cheikh Hassan Nasrallah. Le rassemblement a eu lieu sur une place située devant les locaux de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT, centrale syndicale), la police ayant empêché les manifestants de gagner l’avenue Habib Bourguiba, artère principale de la capitale. La Tunisie avait exprimé samedi sa préoccupation par la crise au Proche-Orient et appelé à une intervention internationale « immédiate » pour arrêter les opérations militaires. Outre les syndicats, plusieurs associations professionnelles et partis d’opposition ont condamné « les agressions israéliennes », dénoncé « l’immobilisme arabe » et exprimé leur soutien « à la résistance en Palestine et au Liban ». Lundi, le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FTDL, légal) a appelé à un sommet arabe extraordinaire et au gel des relations avec Israël. AFP
AU MOMENT OU LES CRIMINELS DE GUERRE SIONISTES ASSASSINENT LES ENFANTS, LES FEMMES, LES VIEILLARDS ET LA VIE AU LIBAN ET EN PALESTINE, L’UN DE LEURS FERVENTS DEFENSEURS ET AMIS CHANTAIT ET DANSAIT A .. TABARKA COMME SI DE RIEN N’ETAIT!!!!!
CE N’EST PAS LA HONTE .. C’EST LA TRAITRISE !
Tabarka Jazz Festival.
Enrico Macias ou « la vie populaire ».
… Mais la fête n’est pas finie puisque Tabarka a accueilli une soirée spéciale world music, dimanche 16 juillet le maestro de la variété musicale française : Enrico Macias.
Dès le début Enrico Macias, l’invité de cette soirée spéciale world music, n’a cessé de chanter son pays, l’Algérie, quitté en 1961. Au service d’un répertoire qui rêve de réconcilier les hommes entre eux, quelles que soient leurs opinions, leur manière de vivre ou leur religion. Enrico Macias a du soleil dans la voix « je chante pour le bonheur des gens », dit celui qui a été nommé en 1997 ambassadeur à vie de l’ONU pour la paix et la défense de l’enfance.
Les mélomanes de Tabarka, de la Tunisie et surtout de notre pays voisin, l’Algérie, ont vécu un grand moment de fête très attendu où l’artiste nous a présenté ses nouvelles chansons ainsi que ses plus grands succès : « la vie », « comme je t’aime », « o méliza », « guitare », « canstantina », « les gens du nord », « danser quand les femmes dansent », « toi Paris tu m’as pris dans tes bras », « j’ai quitté mon pays », « les filles de mon pays », « le violon de mon père », « donnez-moi », « l’oriental »…Il a chanté aussi en arabe « lou kan essaoud yarrasou », « taht el yasmina fi lil », « galbi wa galbak majrouh », « win nbatou », « ya rayeh win tsafer »et « bellarej ».Ces chansons portent sur des thèmes qui lui tiennent à cœur : la réconciliation des hommes, la paix, le respect, son pays, la famille. « Mon cœur d’attache » dit-il.
Son style sur ses chansons évolue vers une musique moins marquée et plus facilement accessible au grand public. Il reste attaché à ses racines musicales dans les chansons qu’il a interprétées durant son concert à la Basilique.
Accompagné de sa troupe composée d’un excellent percussionniste, Amor, d’un Zidane de la guitare, Abdennour, d’un champion de l’accordéon, Henri, d’un Platini de la guitare, Bruno, et d’autres tous remarquables musiciens, Enrico Macias a chanté l’amour, la vie, la douleur et les ressources de l’âme.
Mokhtar Triki
(Source : « Le Temps » du 18 juillet 2006)
APPEL A UN RASSEMBLEMENT
Suite à l’intensification des agressions israéliennes contre les peuples palestiniens et libanais et à l’appel de plus d’une dizaine d’organisations, nous appelons à un : Rassemblement le mercredi 19 juillet 2006 aux Invalides (côté Métro) à 18h30 ayant pour mots d’ordre: – Arrêt immédiat des bombardements – Solidarité avec les peuples Palestiniens et Libanais – Médiation internationale pour l’échange des prisonniers – Non à l’alignement de la France sur la politique américaine – Respect et application des droits nationaux du peuple Palestinien A l’appel de : AFPS, AJPF, CCIPPP, GUPS, UJFP, ACG, AAW, Collectif des Musulmans de France, Centre Malcolm X, Liban Palestine Solidarité, Indigènes de la République, MIB.
Nouvelle arrivée de boat-people sur l’île italienne de Lampedusa
AFP, le 18 juillet 2006 à 08h44 ROME, 18 juil 2006 (AFP) – Une embarcation pneumatique transportant 41 immigrants clandestins a été secourue mardi matin au large de l’île italienne de Lampedusa, ont annoncé les garde-côtes. Les immigrants ont été débarqués à Lampedusa et accueillis dans un centre de transit, d’où ils seront ultérieurement acheminés vers la Sicile. En quelques jours, près d’un millier de boat-people sont arrivés à Lampedusa, située à 300 km des côtes libyennes et à 200 km au sud de la Sicile. Plus de 650 migrants étaient déjà arrivés dans l’île dans la seule journée de lundi.
La manne des tunisiens à l’étranger
Par Abou Sarra Ils sont environ un million de Tunisiens, soit le 10ème de la population, à vivre hors de la mère patrie. Ils sont partis de manière légale ou illégale à la recherche de la fortune. Chaque été, ils reviennent par milliers, qui par avion, qui par bateau et qui par la route pour se ressourcer, investir ou simplement se reposer. Sur les routes, ils sont trop visibles à travers ces files de voitures trop chargées de tous genres de marchandises et de cadeaux pour toute la famille et même pour toute la grande famille. Au total, la Tunisie compte exactement 930.000 émigrés et coopérants à l’étranger répartis sur cinq continents. Sur ce total, l’Europe accueille 740.000 (83,5%), le monde arabe 120.000 dont 85.000 au Maghreb, essentiellement en Libye, 1.060 en Afrique, 832 en Asie et 25.000 en Amérique et en Australie. Sur ce total, 90.000 opèrent dans les affaires, le commerce et la coopération technique. De date récente, l’émigration tunisienne, réputée au commencement pour être une émigration de travail d’hommes seuls, est aujourd’hui plutôt une émigration familiale d’installation définitive. En Europe, des statistiques fournies par l’Office des Tunisiens à l’étranger font état de plus de 128 mille familles avec une concentration en France et en Allemagne. Les jeunes Tunisiens à l’étranger, qui sont âgés de moins de 16 ans, représentent 24% de la colonie tunisienne à l’étranger. Il s’agit donc d’un rajeunissement de l’émigration tunisienne qui est actuellement à sa 3ème génération. Idem pour l’élément féminin. Les femmes émigrées représentent à peu près 24,5% de l’ensemble. Pour la seule France, elles sont estimées à 38,2%. Par ailleurs, environ 7% des Tunisiens vivant en France ont plus de 60 ans. Dans les pays du Golfe, les membres de la colonie tunisienne sont pour la plupart des coopérants techniques. Les Etats-Unis d’Amérique et le Canada représentent une nouvelle destination pour l’émigration tunisienne. Ce sont surtout des étudiants, des cadres et des jeunes diplômés qui émigrent dans ces pays. Seule zone d’ombre, les mutations sociales de l’émigration tunisienne se distinguent par un chômage prononcé chez les jeunes âgés de moins de 24 ans. En France, il est estimé à 52%. Au delà de ces indicateurs, la communauté tunisienne à l’étranger se distingue, surtout, par son impact économique perceptible à travers le transfert de ses économies vers la Tunisie. Selon une récente étude effectuée par la Banque Européenne d’Investissement et la Facilité Euro méditerranéenne pour l’Investissement et le Partenariat (BEI/FEMIP) sur les fonds envoyés par les travailleurs émigrés des pays du pourtour de la Méditerranée dans leurs pays d’origine, ces flux ont représenté en moyenne 4,8% du PIB entre 2000 et 2005. Au regard des autres postes des balances extérieures, ces fonds, estimés pour 2004, à 1.782,7 millions de dinars, ont une dimension fort stratégique pour une raison majeure. Cette ressource financière stable a permis de financer 40% du déficit commercial (12,4% du PIB en moyenne) entre 2000 et 2005), et représente trois fois l’Aide publique au Développement (APD) nette reçue par la Tunisie (260 millions de dollars en 2004, soit 1,3% du PIB). En dinars, ces fonds, mentionnés mensuellement dans les communiqués du Conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT), présentent l’avantage de croître, depuis 2000, au fort taux de 10% par an. La parité euro/dinar étant favorable. En euros, la hausse a été environ deux fois moins importante. Un peu plus de 50% des flux proviennent de France. Enfin, ces fonds ont permis de créer durant la période 1987- 2004, 8.850 projets pour un investissement global de l’ordre de 321 millions de dinars générant 39.381 emplois. Au plan sectoriel, ces projets sont répartis en 773 projets agricoles, 2.423 projets industriels, 5.649 projets dans les services… (Source: le portail « webmanagercenter », le 17/07/2006 à 06h00) URL: http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=7034
De la guerre permanente à la guerre ouverte
Par Mizaanoun Ni les Arabes qui ne vivent pas à Gaza, à Beyrouth ou à Bagdad, ni les musulmans qui ne vivent pas à Kaboul ou Kandahar, ne sont à l’abri à tout moment des bombardements israéliens ou celui de leurs alliés indispensables et obligés les américains. Ni le Caire, ni Alger, ni Tunis, ni aucune autre ville arabe ou musulmane n’est à l’abri de la gigantesque machine de destruction et de terreur israélienne et des déments qui se trouvent aux commandes. Les villes et les villages arabes et musulmans peuvent être détruits successivement, à tour de rôle ou tous à la fois. Et ça ne date pas du 11-S. Ça vient de très loin, beaucoup plus loin, bien antérieure à la date en question. Ainsi l’exigent les intérêts stratégiques des israéliens et des américains, la terreur incommensurable israélienne doublée de la soif illimitée de pillage américaine ou occidentale. Toute apparition d’une volonté quelconque, matérielle ou morale où de n’importe quelle autre nature, de refus d’une telle situation de soumission inconditionnelle de l’homme arabe ou musulman aux israéliens et leurs complices doit être immédiatement étouffée dans l’œuf et écrasée sans hésitation par les israéliens et les américains d’abord et par les autres ensuite. C’est une stratégie qui dure et perdure. Une guerre permanente avec des apparences de paix La mise en application de cette stratégie israélo américaine se poursuit sur tous les plans, économiques, politiques, sociales, culturels et à chaque fois que la situation l’exige, aussi militaires. Le citoyen arabe où qu’il se trouve chez lui, n’a aucune considération d’aucun ordre qu’il soit. La valeur du citoyen arabe, aux yeux du régime sous lequel il souffre les affres, est presque nulle et aux yeux des israéliens elle est bien en dessous de la valeur zéro. Cet élément est de très grande importance dans la stratégie générale. Il est l’élément principal. La prépotence et l’arrogance israéliennes et américaines qui placent la valeur de leurs citoyens au zénith, à des années lumières, par rapport à l’arabe ou au musulman et souvent même par rapport à toute autre espèce humaine, tire sa force et sa puissance non pas de leurs énormes potentiels militaires y compris le nucléaire, ou de leurs avancements scientifiques ou technologiques, mais avant tout, de la veulerie, la pusillanimité, la lâcheté et la vilenie de la classe de responsables installés à titre de roi, de prince ou de président dans toutes les régions arabes et musulmanes. Tous reçoivent leur titre des mêmes instances, celles dites de la légalité internationale, alors qu’elles ne sont dans leur essence, que des instruments aux services de la volonté dominante sur le plan mondiale. La volonté israélienne en premier lieu, américaine en deuxième lieu ou vice-versa et en troisième lieu l’occidentale dans son ensemble. Pour les myopes et ceux qui ne veulent pas voir les réalités, la vraie guerre contre les arabes et les musulmans est celle qui se déroule en sourdine tous les jours de l’année à travers des bombes silencieuses dans tous les domaines de la vie. La vraie guerre est celle qui tend à maintenir l’individu dans la société arabe et musulmane à la valeur presque nulle. Si au début, un siècle en arrière ou un peu plus, les moyens mis sur le terrain dans cette guerre étaient plus ou moins simples, aujourd’hui, il y a toute une méthodologie complexe œuvre de personnages éminents de différentes et multiples écoles ainsi que le résultat de recherches permanentes. Une méthodologie appliquée dans tous les domaines de la vie et avec le maximum de rigueur scientifique. Dans le domaine politique l’écrasement de l’individu doit être total. Aucune liberté réelle d’_expression d’aucune nature n’est permise. A moins que ça soit celle qui fait l’apologie des « vertus » de l’ennemi. Dans le domaine économique, toute la dynamique consiste à drainer toutes les richesses, absolument toutes, à leur état brut ou pur et les canaliser vers l’au-delà des mers, de telle sorte le déficit non seulement est permanent, mais se trouve en croissance continuelle. Ce qui n’est pas, évidemment, de nature à créer des véritables richesses susceptibles d’avoir des répercussions de prospérité sur la vie des citoyens. Ainsi l’individu privé de sa liberté est aussi privé des conditions matérielles nécessaires pour son développement humain. Les conditions matérielles dont jouissent les minorités proches, d’une manière ou d’une autre du pouvoir et qui servent souvent de slogans politiques, ne sont d’aucun effet sur l’ensemble et ne constituent rien d’autre que de privilèges avec la mission infaillible de répandre la corruption dans tous les pores et les plus infimes interstices de la société. C’est l’aboutissement inévitable. Donc pratiquement les conditions matérielles nécessaires pour un développement humain sont inexistantes dans toutes les régions arabes ou musulmanes. Tous les robinets des conditions matérielles favorables au développement humain dans la société arabe et musulmane sont verrouillés et bien verrouillés. La Banque Mondiale, le FMI, l’OMC et l’ONU, la mère de toutes, ont bien fini par prendre le contrôle total de toutes les richesses de la planète avec un jeu d’une subtilité effroyablement machiavélique, du jamais vu encore dans l’histoire de l’humanité. On peut être dans n’importe quel point du monde entouré de denrées alimentaires stockées dans des dépôts et dans les frigos des énormes silos des ports et aéroports et mourir de faim. Parce que à des milliers de kilomètres de là, à Washington, le siège de la Banque Mondiale, un groupe de personnages hautement distingués et aux actions froidement génocidaires, ont réussi à transformer tous ces produits alimentaires en chiffres les ont codifiés et les ont stockés dans leurs impénétrables ordinateurs. Une des plus grande gloire du progrès ! Ce qui est valable pour la nourriture, l’est aussi pour le logement, le transport, les soins médicaux etc. Tout est contrôlé, chiffré, numérisé et introduit dans des machines situées à des milliers de kilomètres. Du coup on devient de simples indigènes de la « mondialisation », tout comme on l’a été à une autre époque les indigènes de l’une de ces puissances coloniales avec la différence que le régent actuel porte un patronyme de camouflage bien adapté à la stratégie en cours. Les premières accréditations de tout tyran arabe ou musulman, pour s’installer à sa guise au pouvoir passent par l’apposition de ses paraphes et son adhésion – au nom de tout le peuple – à toutes les clauses aussi monstrueuses les unes que les autre d’une telle institution. Il n’est point étonnant que Bush ait nommé le « cerveau » qui est à l’origine de l’invasion et la mise en ruines de l’Irak, Paul .Wolfowitz, à la tête d’une telle Centrale de guerre. L’autre Pentagone à bombes silencieuses. Il n’a pas tort, il est effectivement le personnage approprié. Il ne peut y avoir plus sinistre personnage. Faut-il encore qu’il soit un sioniste notoire. Et afin que la guerre soit totale et multiforme, l’invasion des secteurs éducationnel, culturel, artistique – toujours avec les mêmes thèses soutenues par les tyrans et leurs minorités de privilégiés, au non de leur réalisme ou de leur logique d’acceptation du fait accompli – a produit ce côté peu reluisant de l’individu et de la société dans son ensemble. En conclusion dans le cadre de cette guerre stratégique aucun progrès scientifique d’importance propre n’est permis. Sans parler d’union d’efforts entre deux régions ou plus, tel projet serait immédiatement annihilée. Alors qu’à nos jours, toute construction pouvant avoir une répercussion économique réelle sur la société, exige les efforts de plusieurs régions arabes à la fois et plus est grand le nombre, plus est tangible le progrès général. Or le simple fait d’y penser constitue – aux yeux des israéliens et des américains – un casus belli. En tout cas les tyrans le savent bien et aucun ne choisirait volontairement son suicide. Le rôle des tyrans et celui des Saoudiens en particulier Donc dans la stratégie de la guerre permanente israélo américaine et leurs alliés contre l’homme arabe et musulman quelle est la signification réelle de ces destructions acharnées sur Gaza d’abord et à présent sur le Liban ? – L’arrivée de Hamas au pouvoir en janvier dernier était inattendue et a pris de court non seulement les israéliens, les américains mais aussi tous les européens et aussi les tyrans arabes et musulmans qui n’avaient d’autre agenda de travail que celui de leurs vacances estivales immédiates ! Indépendamment de l’idéologie du mouvement Hamas, que l’on communie avec elle ou non, il s’agit dans la stratégie de guerre permanente, d’un ennemi qui s’est avéré malgré tous les coups reçus beaucoup plus fort que ne le calculaient les stratèges israéliens, leurs confrères américains et les tyrans. Pratiquement tous les fondateurs et dirigeants historiques de ce mouvement ont été assassinés à coup de missiles lancés à partir d’avion F16 ou d’hélicoptères Apache. Entre l’assassinat de l’un et de l’autre, des dévastations épouvantables, en guise de pires présages, se sont acharnées sur la population civile faisant des morts d’innocents par dizaines, par centaines et aussi par milliers. Par conséquent, il s’agit d’un défi à relever coûte que coûte avant qu’il ne commence à servir d’exemple à suivre. Afin d’abattre le nouveau gouvernement de Hamas issu des urnes tout est bon. On lui coupe les subsides de toute part. On l’enferme par air mer et terre. On lui lâche la horde des « fonctionnaires » de Abou Mazen à la gorge sous prétexte de revendication de salaires impayés, on utilise toutes les intrigues, les plus sinistres à travers des visages bien connus et surtout à travers les tyrans arabes et musulmans. Une fois « acculé au pied du mur », Hamas s’est retrouvé à sa case de départ. D’où le tunnel qui a mené le commando à l’intérieur de la base militaire israélienne et l’enlèvement du militaire Gilad Shalit. L’ennemi et ses bailleurs de fonds et surtout des gigantesques arsenaux de guerre les plus sophistiqués, les américains accompagnés ou en solitaires et embourbés déjà dans les sables mouvants de l’Irak et de l’Afghanistan, n’avaient aucune intention d’arrêter leur guerre permanente. Il ne peut en être question. Si pour les américains la perte d’une guerre pourrait être encore de nos jours envisageable, ni pour les israéliens, ni pour les tyrans une telle situation ne pourrait leur effleurer l’esprit. Trois semaines après les bombardements et les dévastations avec leurs cortèges incessants de sang et de morts et pendant que les tyrans se frottaient les mains avec l’espoir de voir le gouvernement de Hamas définitivement enterré, saute sur la scène au Liban Hizb Allah. L’autre « grand perturbateur » dans la grande guerre permanente. Les premiers à avoir eu le vertige, avant même les israéliens sont, sans le moindre doute, les tyrans des Saoud. On peut lire leur énorme crainte et leur non moins énorme lâcheté dorénavant légendaire dans leur communiqué du 14 juillet 06 pour ne lire dans les bombardements israéliens en cours du Liban, que les résultats catastrophiques de « l’action aventurière d’un groupe qui agit sans consultation préalable ni des autorités légitimes de son pays, ni celles des autres pays concernés. » Et comme tout au long de leur histoire de lâcheté, les tyrans Saouds couvrent toujours leur veulerie du manteau du réalisme, de hauteur de vue etc. Enfin les arguments des traîtres. Dans le cas du Liban, il s’agit pour ces lugubres personnages, d’aventure qui ne sert que les intérêts de l’Iran. Et Hamas pour quelle puissance, travaille-t-il ? – Enfin de compte l’histoire est bien connue. En tout cas les saoudiens et les autres tyrans de la même espèce craignent le pire. Non pas pour les peuples en Palestine ou au Liban ou ailleurs dans le monde arabe et musulmans, mais pour eux-mêmes. Le cri de sirène saoudien a été vite rejoint par les deux tyrans du devant de la scène en ces derniers temps dans la région, Moubarak d’Égypte et Abdallah de Jordanie avant de l’être assurément par tous les autres. Depuis quand ces tyrans se sont-ils jamais souciés des peuples ? – Il est clair que ces satrapes et particulièrement en ce moment les saoudiens – ont toujours misé, par profonde conviction, sur la victoire des israéliens. Connaissant parfaitement, la nature féroce de leur ennemi, Il serait impensable, que ni le commando de Gaza ni celui du Liban aient agi, comme veulent le faire croire les tyrans, et les apprentis sorciers qui se trouvent dans leur giron. Ils connaissent parfaitement quelle va être la réaction de l’ennemi. Comme d’habitude, il va mettre en action ses moyens illimités de destructions et de mort. Il va s’en prendre aux populations dans les villes et les villages pour les raser partiellement ou entièrement, tout comme le font les américains en Irak et en Afghanistan. Il va tuer des centaines ou des milliers ou plus d’innocents et surtout parmi les plus démunis entre femmes, enfants et vieillards. Dans le déchaînement de terreur habituel par air, terre et mer, quelques dirigeants d’un mouvement ou de l’autre seront à leur tour aussi assassinés. C’est du déjà vu. Il est vrai que les souffrances que l’ennemi va infliger, surtout aux classes populaires seront énormes et même insupportables. Et c’est bien son but. Semer la terreur dans les populations. Car enfin de compte chez aucun des tyrans, il n’y a des réalisations franchement dignes d’une valeur quelconque. Ni des centrales de recherches, ni des grands laboratoires, ni de véritables centres industriels d’importance, ni d’industries militaires stratégiques, ni des chantiers navals où se construisent des vaisseaux ou des bâtiments de guerre, ni des bases militaires imprenables au service de la défense de la Nation, ni des ensembles industriels de la plus haute technologie, rien de tout cela. Et comment pourrait-il y en avoir, alors que tout cela nous est interdit par décrets israéliens, américains et leurs représentants au niveau des institutions dites internationales, telle que la fameuse Banque Mondiale ? – Hors mis les palais, résidences des tyrans et de leurs proches entourages respectifs, ainsi que dans certains cas les vitrines de la vie en rose parsemées sur les côtes, œuvres communes de plus vils personnages de la société locale et leurs semblables dans l’au-delà des mers, il n’y a à vrai dire – à part les vies humaines des citoyens – rien qui vaut la peine d’être anéantis à coup de missiles ou de roquettes. D’ailleurs l’ennemi ne s’attaquera jamais à ces endroits là. Et ce n’est pas parce qu’ils sont mieux protégés. Tout simplement parce qu’ils ne constituent aucun danger pour lui. Tout à fait le contraire. Celui qui est à terroriser ce ne sont pas – objectivement et subjectivement – les « alliés », c’est le peuple dans son ensemble. Finalement avec toutes ces infrastructures transformées en poussières dans n’importe quelle région arabe ou musulmane, on ne cherche qu’à créer une atmosphère de terreur générale avec la seule finalité d’enfermer un peu plus l’individu, assassiner sa volonté, tuer en lui tout esprit créateur et lui faire boire l’humiliation jusqu’à la lie. Mais si les bombes ou les balles des simples mitraillettes ont des effets fulminants et irréversibles sur la matière humaine, il est beaucoup moins sûr qu’il soit de même sur les esprits. Et tant que la volonté n’est pas brisée, toutes les infrastructures seront reconstruites de nouveau, et, mieux encore. Un jour elles seront finalement construites comme il se doit. Elles seront construites sur les fondements conformes à la dignité de l’homme dans une société authentiquement elle-même et non une pas une caricature grotesque de l’au-delà des mers. Indépendamment de la suite des évènements actuels, des destructions consommées de l’Afghanistan, de l’Irak, de Palestine et celle en cours du Liban et leurs torrents de sang, telle est la toile de fond sur laquelle se déroulent les boucheries successives des arabes et des musulmans. Et tant que les données des volontés, la nôtre et celle de l’ennemi, ne changent pas nous les arabes et les musulmans, nous sommes exposés de temps en temps aux effets dévastateurs de la guerre ouverte, comme celle qui se déroule en ces moments en Palestine, en Irak, en Afghanistan et au Liban et ailleurs, mais d’une manière continue et pour tout le monde à la fois aux effets éminemment plus ravageurs de la guerre permanente. (Source : www.nawaat.org, le 17 juillet 2006) Lien : http://www.nawaat.org/portail/article.php3?id_article=1061
Ashraf ZAYD, le 17 juillet 2006 à 12h27 PM à Me Yahyaoui
Face à La Dictature La Résistance… La Résistance !
Cher Maître, Il est parfaitement clair, à la lecture de votre article, que vous êtes en train de faire le diagnostic -Ô combien réaliste et lucide- de la situation tunisienne. Notre pays est malade. Et, il ne s’agit certainement pas d’un simple rhume ou d’une quelconque grippe passagère ; il s’agit, hélas, d’un cancer terrible, que vous avez justement baptisez : « dictature ». Beaucoup de nos opposants ont soigneusement évité, pendant quasiment deux décennies, d’employer ce mot ; alors ils ont tourné autour du pot, tergiversant, hésitant et parfois se laissant éclaboussés par le contenu nauséabonde… du pot ! Mais, le terme « dictature » n’est pas un vain mot ; et s’avouer vivre sous une dictature est extrêmement grave. Car, il nous oblige à tout faire pour s’en débarrasser. C’est une véritable course contre le temps… c’est une question de vie ou de mort de tout un peuple… de tout un pays ! En effet, la dictature ne chôme pas : elle œuvre nuit et jour pour sucer le pays jusqu’à sa moelle osseuse. Et vous en avez donnez un exemple très pertinent : le tourisme. Ce secteur est considéré comme le fleuron de « l’industrie » tunisienne, c’est pourquoi « l’oligarchie » au pouvoir (et là aussi vous utilisez le bon mot, Me Yahyaoui) s’est précipitée à mettre la main dessus afin d’en distiller les devises ! Le résultat est édifiant : précarité, bas salaires, discrimination entre des touristes locaux et des touristes étrangers, bas de gamme certes, mais payant en devises tout de même, et par-dessus le marché le royaume du vice où l’on brade à vil prix ce qui nous reste de vertus et de valeurs ! Rien d’étonnant, alors, à ce que cette oligarchie ne paye ni ses crédits bancaires, ni ses impôts sur les revenus… Rien d’étonnant non plus, dans le fait qu’elle ferme ses locaux devant les organisations d’avocats, de féministes ou de défenseurs des Droits de l’Homme, alors qu’elle les ouvre -ces mêmes locaux- aux marchands de l’homosexualité français, italiens et allemands pour des nuits orgiaques et tapageuses ! Après cela revendiquer des réformes me paraît tellement dérisoire et insignifiant. L’oligarchie, ne tient pas au pouvoir pour le pouvoir (ça c’était Bourguiba). Elle n’y tient que dans la mesure où cela rapporte (et en devise s’il vous plait !). Et le jour où elle se verra contrainte à les faire ces « réformes», elle ne manquera pas de sortir ce « joker », pourvu qu’elle puisse continuer à jouer, et à empocher les gains ! La seule solution est donc, de l’exclure du jeu… de dire haut et fort que la dictature ainsi que ses symboles doivent disparaître, que l’oligarchie doit déguerpir ; et pour cela il faut se lancer dans la voie de la résistance… Je ne voie pas d’autres alternatives. La résistance… la résistance ! Ashraf Zayd 13 juillet 2006 Réponse de Yahyaoui Mokhtar, le 18 juillet 2004 à 07h08 AM
Face à la dictature, penser citoyen
Cher Achraf L’efficacité de toute solution dépend en grande partie de la justesse du diagnostic de la situation dont elle veut résoudre ; un diagnostic ne peut être juste sans connaissance parfaite des données relatives à la question. En politique comme en médicine comme dans tout autre discipline ce principe est à la base de toute la réflexion qui a fait évoluer l’humanité et contribué à améliorer sa condition. Face à la dictature Le minimum d’éthique dans une telle démarche est d’appeler une dictature par son nom et le minimum de cohérence et d’agir en conséquence. C’est peut être là la pierre d’achoppement sur laquelle ont échoués tous nos projets d’opposition jusqu’à présent. Il n’y a pas lieu à faire de ce qualificatif un terme de dénonciation ou d’accusation s’il constitue la réalité du pouvoir auquel nous somme confronté. Le premier pas pour s’en dissocier est de l’appréhender comme tel et d’oser le proclamer. Il n’y a aucun mal à cela que celui d’appeler un voleur ou une prostitué par leurs noms. D’autre part cette affirmation de dissociation et de démarcation est nécessaire, elle est le premier pas du processus de résolution de toute contradiction. Elle permet à l’ancienne réalité ambiguë et dissimulée de se clarifier et de révéler sa véritable nature. Par notre affirmation de démarcation on précipite son éclatement et la naissance par ce partage d’une nouvelle entité à son opposé appelée à lui succéder. Cette phase de qualification de notre situation est primordiale et impérieuse car de son résultat dépend sa classification. Si la qualification de notre système politique de dictature est arrêtée on aura au moins résolu la question de la nature de l’adversaire. En dévoilant sa véritable nature on met la dictature à découvert tel qu’elle est et on rend inopérants tous les mécanismes de dissimulation et les discours trompeurs derrière lequel elle se cachait comme _expression d’une quelconque légitimité. Cela nous aura fait avancer d’un bond qualitatif dans notre action car il n’y a rien de plus légitime pour un pays et pour une société que celui de s’opposer à une dictature et de revendiquer les attributs de sa souveraineté. Dans la représentation de notre lutte contre la dictature face à notre société et au monde entier nous sommes les véritables porteurs de légitimité. Une légitimité qui n’a ni besoin d’élection ni de partis ni de clans puisqu’elle ne peut pas être assumé si on se présente comme prétendant à supplanter la dictature et à prendre sa place au gouvernement. Notre objectif doit être clairement affiché et conduire à la restitution de la souveraineté spolié à tous ses titulaires : les tunisiens, dont le choix de leurs dirigeants revient et ne peut venir que de leur libres voix. Nous savons ce qui en a été de la situation et il est inutile de remuer la plaie pour évoquer les différents comportements qui ont retardé la clarification de notre rapport avec notre dictature pour nous permettre d’avancer. Le seul compromis qu’on peut faire à une dictature est de faciliter son départ du pouvoir. Cet esprit n’a pu présider à toutes les tentatives que j’ai vécu pour rassembler les forces de l’opposition. Penser citoyen Je pense qu’on peut encore se tromper et passer à coté de ce qu’on proclame par notre discours si on ne se rend pas compte de la nécessité de révision de notre rapport avec notre société. Le pire qui puisse arriver à l’élite militante de notre pays pour la liberté et de s’installer dans un statut d’aventuriers protégés par l’étranger. Cela ne fera qu’aggraver le rapport de défiance et de peur qu’un simple citoyen ressent aujourd’hui face à nos bruyantes revendications. La nécessité de faire preuve de notre détermination ne doit pas faire échec à l’indispensable rapport de confiance qu’un contestataire doit aujourd’hui susciter et établir avec la société. Le seul objectif de la dictature aujourd’hui est de nous marginaliser et le seul salut de notre pays est dans le rassemblement de tous nos concitoyens contre son sinistre métier. Cette contradiction ne nous laisse pas le choix de penser citoyen. Il serait inutile aujourd’hui de se bâtir des scénarios et de se bercer d’illusions. Laissons les choses arriver d’eux même dans l’action, et ne préjugions jamais des potentialités que recèle notre société pour son émancipation. La tache est rude et notre société est à l’abandon et la dictature sait parfaitement ce qui l’attend, mais l’occasion ne s’est jamais présentée dans notre pays avec de tels atouts et avec autant de conditions favorables au succès d’une transition définitive de notre société à une ère de liberté. Notre objectif premier doit être aujourd’hui de pouvoir en parler dépassons la peur de nos propre convictions et d’ouvrons un débat franc et sincère sur l’importance de l’apport de chacun sans s’égarer dans les labyrinthes de l’opposition institutionnalisée, ses variations de discours, ses replis inexpliqués et ses mots d’ordre lancés à la légère sans prévenir les moyens de leurs aboutissement. Résistons, mais résistons à la tentation de la démagogie avant. YM – Korba, le 18 07 2006 (Source: le forum Taht Essour de nawaat.org le 18 juillet 2006) Lien: http://www.nawaat.org/forums/index.php?showtopic=11795