TUNISNEWS
8 ème année, N° 2825 du 17.02.2008
Pétition : Pour le droit de Monsieur Ali Ben Salem aux soins AFP: Procès salafistes en Tunisie: Tunis rejette les critiques de la FIDH AFP: Tunisie: grève de la faim controversée d’un opposant emprisonné AP: Grève de la faim de la mère d’un opposant tunisien emprisonné Kalima: Un cas poignant d’acharnement juridico-policier Kalima: Une piteuse gestion sécuritaire provoque des émeutes à Jbeniana
Al Mouwaten Rakib: Que deviennent Mohamed Jegham et Mohamed Jéri ?!
Slim BAGGA: Mon Général, faites taire vos chiens ! Mustapha Benjaafar: Pour ne pas manquer le rendez vous ! Khemais Chamari : Un devoir de mémoire Le Temps: Reportage : Les enfants de la rue – Qui leur a volé leur enfance ? Reuters: L’Iran demande aux Pays-Bas d’empêcher un film anti-musulman AFP: Une anthologie de la poésie danoise retirée de la vente en Egypte
Belga: Journée historique pour les Albanais du Kosovo proclamé indépendant
Pétition : Pour le droit de Monsieur Ali Ben Salem aux soins
Monsieur Ali Ben Salem ,76 ans, ancien combattant contre la colonisation française et actuel président de la section de Bizerte de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme, subit depuis une longue période des harcèlements multiples : sa maison est continuellement contrôlée par la police, ses enfants, les membres de sa famille et ses amis sont souvent empêchés de lui rendre visite. Sa santé se détériore de plus en plus, nécessitant la présence de quelqu’un à ses cotés. Il est à rappeler que Monsieur Ali Ben Salem a été torturé par les services de police d’El Manar 1, le 26 Avril 2000, ce qui lui a causé de sérieux blessures au niveau de la colonne vertébrale, un traumatisme crânien et des contusions, et jusqu’à présent, il souffre d’importants problèmes de dos et a des difficultés à se tenir debout et à marcher. La plainte qu’il avait portée à l’encontre de ses bourreaux n’a été enregistrée qu’après l’intervention du Comité Contre la Torture des Nations Unies qui note que « compte tenu du temps écoulé depuis que le requérant a tenté d’engager des poursuites au plan interne , et de l’absence d’information fournie par l’Etat partie sur la clôture de l’instruction qui est en cours, le Comité contre la Torture conclut que l’Etat partie a manqué aux obligations qui lui incombent en vertu de l’article 14 de la Convention. » De plus, Monsieur Ali Ben Salem qui avait été renvoyé de son travail le 11Avril 1986, se trouve dans l’incapacité matérielle de se soigner : sa situation économique est difficile et le gouvernement tunisien refuse de lui accorder le carnet de soins qui de par la loi 9- 1974 est un droit acquis dont bénéficient tous les anciens combattants. Le 23-04-1999, le tribunal administratif a jugé illégale cette décision, l’a considérée comme une violation de la loi en vigueur et a demandé au Gouvernement Tunisien de ne point priver l’intéressé de ce droit que lui garantit la loi Monsieur Ali Ben Salem est également empêché de joindre ses fils à l’étranger afin qu’ils puissent le soigner : le juge d’instruction à Bizerte l’avait accusé le 3 Juin 2005 d’avoir diffusé de fausse informations, et ce suite à un communiqué publié par la section qu’il préside, dénonçant la torture subie par un prisonnier dans la prison de Borj Erroumi (affaire No 22440). Nous, les signataires de cette pétition, demandons aux autorités tunisiennes d’arrêter les harcèlements à l’encontre de Monsieur Ali ben Salem, de ne pas entraver les visites de sa famille, ses proches et ses amis. Nous demandons, aussi, qu’il bénéficie de son carnet de soins comme tous ceux qui ont milité pour l’indépendance du pays. NB : cette pétition, publiée en langue arabe, était signée par un nombre de militants associatifs et politiques. Nous publierons la liste finale des signataires -en arabe et en français- dans les jours qui viennent.
Pour signer : contacter
ou
C.R.L.D.H. Tunisie Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme 21 ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34 contact@crldht.org / www.crldht.org INVITATION
Le CRLDHT a pris l’initiative d’organiser tout le long de l’année 2008, une série de rencontres politiques avec les différents acteurs tunisiens sur l’échéance de 2009. Ces rencontres seront des moments privilégiés de réflexions et d’échanges entre Tunisiens sur la situation politique actuelle et future, en rapport avec les prochaines élections présidentielles et législatives. A cette occasion, le CRLDHT vous invite, toutes et tous, à prendre part au débat organisé avec notre camarade et ami, M. Hamma HAMMAMI, porte parole du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie ( PCOT) Le mardi 4 mars 2008 à partir de 18h30 au CICP 21ter, rue Voltaire 75011 Paris – Métro : Nation ou Rue de Boulet de Montreuil
Procès salafistes en Tunisie: Tunis rejette les critiques de la FIDH
AFP, samedi 16 février 2008 TUNIS – Les autorités tunisiennes ont rejeté samedi les critiques de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) relatives au procès en appel de 30 salafistes, dénonçant une « tentative inacceptable d’influencer la décision de la Cour ». La FIDH s’est associée à la Ligue des Droits de l’Homme, au barreau de Paris et au Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie pour réclamer une enquête sur des allégations de torture des prévenus et demander à la justice d’infirmer un premier jugement condamnant à mort deux des accusés. Une source judiciaire a dénoncé des allégations qui « interviennent alors que le procès est en phase finale de plaidoirie en appel (et) représentent une tentative inacceptable d’influencer la décision de la cour ». « Les accusés ont bénéficié, tout au long de leur procès de garanties d’un procès équitable », a indiqué cette source, affirmant qu' »au cours de leurs interrogatoires, ils ne présentaient aucun signe de violence ou de mauvais traitement et aucun d’entre eux n’a, d’ailleurs, déclaré avoir été victime d’un tel mauvais traitement ». La FIDH et les organisations associées avaient souligné que la « lutte contre le terrorisme, légitime et nécessaire » ne pouvait « s’affranchir du respect des droits de l’Homme ». « Tous les accusés auditionnés ont déclaré que c’est à la suite de séances de torture qu’ils ont avoué les faits qui leur sont reprochés », avaient-elles indiqué vendredi dans un communiqué à Paris. « La Tunisie a toujours veillé à ce que le droit de la société à assurer une lutte efficace contre (…) le terrorisme, se fasse en conformité avec le droit de tout inculpé à un procès équitable », a-t-on assuré à Tunis. « Le procès s’est déroulé dans le respect des règles de procédure », a poursuivi la même source, évoquant des arrestations, instructions et incarcérations « conformes à la loi ». Deux tunisiens ont été condamnés à mort en décembre, lors du procès de 30 salafistes accusés d’être impliqués dans des accrochages armés ayant fait 14 morts en décembre 2006 et janvier 2007, au sud de Tunis. Les débats au procès en appel, suivi par des diplomates européens et américains et des observateurs étrangers, reprendront mardi prochain.
Tunisie: grève de la faim controversée d’un opposant emprisonné
AFP, samedi 16 février 2008 TUNIS – La famille d’un opposant emprisonné, Aderrahmane Tlili, a affirmé samedi qu’il poursuivait une grève de la faim commencée le 16 janvier alors que les autorités tunisiennes assurent que ce détenu s’alimente normalement. « Mon fils continue de jeûner et sa santé s’est extrêmement détériorée », a indiqué par téléphone à l’AFP Fatma Tlili, la mère octogénaire du prisonnier, se déclarant elle-même en grève de la faim « jusqu’à sa libération ». « Contrairement à ses allégations, M. Abderrahmane Tlili n’est pas en grève de la faim (et) il continue à recevoir des aliments de la part de sa famille, en plus des repas qui lui sont servis trois fois par jour » en prison, a affirmé samedi à l’AFP une source judiciaire. M. Tlili, 63 ans, fondateur de l’Union démocratique unionniste (légale) et candidat malheureux à l’élection présidentielle en 1999, est en grève, selon sa famille, pour dénoncer des « atteintes à ses droits de détenu » et « les mauvais traitements infligés en général aux prisonniers politiques ». Selon la source judiciaire, l’état de santé de M. Tlili est « normal ». « Les antécédents médicaux du détenu ne suscitent aucune inquiétude et font l’objet d’un suivi régulier de la part de l’équipe médicale de l’administration pénitentiaire et de médecins spécialistes des hôpitaux publics », a-t-on assuré. La grève annoncée du détenu n’est qu' »une manoeuvre visant à détourner l’opinion publique sur le véritable statut de M. Tlili », affirment les autorités, qui rappellent que celui-ci avait été « condamné pour détournement de fonds publics et blanchiment des fonds (…) par l’acquisition de plusieurs biens immobiliers à l’étranger ». Abderrahmane Tlili, qui se dit victime d’un « procès fictif », a été condamné en 2003 à neuf ans de prison notamment pour « détournement à son profit de fonds » de l’Office de l’Aviation civile et Aéroports qu’il dirigeait. Selon les autorités, il se refuse à restituer à cet office l’équivalent des fonds détournés, soit 6,8 millions de dinars (3,8 millions euros). Ses proches ont fait état de requêtes du bâtonnier français Mario Stasi auprès de Tunis pour la libération conditionnelle du prisonnier « atteint de maladies incurables ».
Grève de la faim de la mère d’un opposant tunisien emprisonné
Associated Press, le 16 février 2008 à 15h24
TUNIS (AP) — Fatma Tlili, 89 ans, est en grève de la faim depuis quatre jours pour réclamer la libération de son fils, opposant incarcéré depuis cinq ans dans une affaire de détournement de fonds
publics, a-t-elle annoncé samedi.
« Mon fils est victime d’une injustice flagrante et son état de santé se détériore de plus en plus, à cause de son diabète », a-t-elle déclaré au téléphone à l’Associated Press.
« On bien on libère mon fils malade, ou bien je mourrai avec lui », a-t-elle ajouté, malgré les appels de ses enfants qui veulent la persuader d’arrêter sa grève en raison de son âge.
Une source judiciaire a réfuté ces allégations, affirmant que « M. Abderrahmane Tlili n’est pas en grève de la faim ». De même source, on estime que l’état de santé du détenu est « normal » et que ses
antécédents médicaux « ne suscitent aucune inquiétude et font l’objet d’un suivi régulier de la part de l’équipe médicale de l’administration pénitentiaire et des médecins spécialistes des hôpitaux publics ».
Selon la même source, qui reflète la position du ministère de la justice et des droits de l’homme en charge des établissements pénitentiaires, il s’agirait d’une « manoeuvre visant à détourner l’opinion publique sur le véritable statut de M. Tlili, condamné à neuf ans d’emprisonnement et 50 millions de dinars (environ 28 millions d’euros) pour détournement de fonds publics et blanchiment
des fonds ainsi soustraits par le biais de l’acquisition de plusieurs biens immobiliers à l’étranger » lorsqu’il était à la tête de l’office de l’aviation civile et des aéroports (OACA).
Ancien dirigeant de l’Union démocratique unioniste (UDU), formation de l’opposition légale, M. Tlili était l’un des trois candidats de l’opposition à s’être présenté à la présidentielle de 1994 face au président Zine El Abidine Ben Ali.
Un cas poignant d’acharnement juridico-policier
Sihem Bensedrine
Le site d’information Tunisnews vient de publier une lettre ouverte au président de la république émanant de Salah Abdi, un prisonnier politique actuellement détenu à la prison de Mornaguia. Le contenu de cette lettre où M. Abdi raconte le calvaire que lui a fait subir la police politique, est particulièrement choquant et illustre à souhait ce que l’avocat défenseur de droits humains, Raouf Ayadi qualifie de « justice privée » qui prévaut en Tunisie actuellement en lieu et place de la justice publique. Kalima a tenu à exposer ce cas qui dépasse l’imagination à ses lecteurs.
Salah Abdi est un ancien prisonnier politique, qui a purgé une peine de 7 ans et demi de prison pour appartenance au parti islamiste Ennahdha. A sa sortie de prison il tente de se reconstituer socialement.
Il pense qu’en cessant toute activité politique et accomplissant ses devoirs de citoyen (en payant ses impôts, la sécurité sociale et même le 26-26, le fameux impôt privé), il peut redevenir un citoyen à par entière. Mais les agents de la police politique en charge de son dossier ne cessent de le harceler et lui promettent qu’il n’aura pas droit à « plus d’un quart de pain par jour » pour vivre !
Le temps lui fera comprendre qu’un opposant n’a qu’un seul statut, celui d’éternel paria.
Salah Abdi entreprend malgré tout d’ouvrir un petit commerce rue Mhamed Ben Younis au quartier de la H’rairia, zone périphérique pauvre de Tunis. Tous les commerces construits dans cette rue ont été construits de façon spontanée sans autorisation, parce que la zone était classée zone d’habitat et non commerçante.
Le conseil municipal de Hrayrya a par ailleurs présenté à la municipalité de Tunis dont il dépend, une requête pour reclasser cette rue en zone commerçante afin de procéder à la régularisation de la situation de tous ces commerces.
Tous les propriétaires des commerces de cette rue ont reçu des avis de démolissage pour contravention aux règlements sur la construction ; cependant, les autorités locales n’ont pas donné suite à cette décision, tenant compte du rôle économique et social que jouent ces commerçants dans la vie de la cité. En dépit du fait qu’il ait été l’un des rares à présenter une requête de reclassement pour son terrain, il a été le seul à voir exécuter la décision de démolissage !
Un matin, il voit arriver de gros bulldozers accompagnés des représentants de la force publique qui se sont mis à démolir son shop, et uniquement son shop, sans même avoir pu bénéficier des recours légaux ou des procédures légales de préavis afin de sauver au moins les marchandises qui s’y trouvaient. C’est sa ruine qu’ils ont décidé.
Il écrit au Président de la république, avec documents à l’appui, mais sa situation va encore empirer.
Il tente de se relever tant bien que mal de ces lourdes pertes. Il fait des emprunts et s’endette chez des fournisseurs et parvient à se remettre en selle. Mais dès qu’il réussit à redresser un peu sa situation matérielle, la police politique revient à la charge. Elle fait émettre un mandat de recherche contre lui au prétexte qu’il ne se conforme plus à la formalité de contrôle administratif et que la police a perdu sa trace; cela se passe au moment même où il était en garde à vue au poste de police qui a fait émettre ce mandat!
Suite à cela, il a été condamné à un mois de prison pour non respect du contrôle administratif auquel sont souvent soumis les anciens détenus à leur sortie de prison!
Non satisfaits de cela, ils profitent de sa détention pour provoquer contre lui des jugements pour chèques sans provision, en faisant pression sur ses fournisseurs et les incitant à verser des chèques anti datés qu’il avait laissé chez eux en garantie. Des condamnations par contumace à des peines de prison ferme commencent à pleuvoir ; la police prétendant qu’il est absent de son domicile et n’était pas en mesure de transmettre les convocations et le tribunal semblait « non informé » de sa présence en prison !
A sa sortie de prison, et découvrant ces condamnations à plus de 40 ans de prison, il fait opposition et essaye de régler ces contentieux ; mais la police le remet en prison le jour même de sa sortie l’empêchant ainsi de trouver des solutions amiables avec ses fournisseurs.
Il est actuellement à la prison de Mornaguia depuis 3 ans et 5 mois, en train de purger ces 40 ans de condamnation inique !
Parler de dysfonctionnements institutionnels pour un cas pareil est un euphémisme.
(Source : « Kalima » (Mensuel électronique censuré en Tunisie), N° 60 – Février 2008)
Lien : http://www.kalimatunisie.com/article.php?id=683
Une piteuse gestion sécuritaire provoque des émeutes à Jbeniana
Sihem Bensedrine
Fin janvier, début février, la petite ville côtière de Jbeniana, située sur la route de Mahdia au nord de Sfax a vécu en état d’alerte à cause d’une gestion sécuritaire pitoyable où un rassemblement d’élèves tourne à l’émeute et une répression policière sauvage fait de nombreux blessés parmi les lycéens. La rumeur de la mort d’un jeune lycéen, propagée de façon insistante et qui a troublé la ville na pas de fondement.
La route reliant Sfax à Mahdia était quasiment coupée ; deux jours de vacances décrétées par l’Education nationale ; la petite ville de Jbeniana, située sur la route de Mahdia au nord de Sfax, a quasiment vécu sous un état d’urgence durant près de 10 Jours entre le 28 janvier et le 6 février 2008.
Un petit rassemblement des élèves du lycée 18 janvier devant leur lycée, dégénère en émeute, à cause de la stupidité de ceux qui sont en charge de la sécurité de cette ville.
Le 28 janvier, les élèves avaient décidé d’observer une journée de solidarité avec les Palestiniens en Etat de siège à Gaza. Ils s’étaient rassemblés dans la cour du Lycée «18 janvier » qui abrite près de 2000 élèves et ont prévu de faire une marche dans l’enceinte du Lycée pour exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien.
Paniquée, l’administration décide d’appeler les forces de police qui sont arrivés rapidement devant le lycée, donnant un ultimatum de 30 minutes pour que les élèves se dispersent.
En réaction à cette intervention, les lycéens décident de sortir du Lycée et de faire leur marche de protestation dans la rue attenante. Les policiers qui investissent alors le Lycée tentent d’empêcher les élèves de sortir ; une bousculade a lieu et les policiers chargent les élèves en lançant des bombes lacrymogènes ; les élèves lancent en retour des pierres. Les policiers réagissent violemment en menant une chasse à l’homme au sein du Lycée, frappant aveuglément, ce qui a engendré de nombreux blessés parmi les lycéens ; Ils procéderont à des arrestations à tour de bras dans l’ensemble de la ville jusqu’au lendemain.
Le jour suivant, une rumeur persistante faisant état de la mort d’un élève, alimente la tension et de nouvelles tentatives de rassemblements de protestations sur la route menant à Sfax sont violemment réprimées. On dénombre plusieurs dizaines de blessés légers parmi les lycéens arrêtés dont les parents ont été convoqués pour signer des PV où ils s’engagent à ce que leurs enfants ne récidivent pas !
Le cas le plus choquant, rapporté par Sahbi Smara, l’envoyé spécial de Kalima (cf article), a été celui d’un élève de terminales qui a été violemment frappé sur la tête par le chef de poste de Jbeniana qui a conduit les opérations de ratissage ; Le chef de poste assène à ce jeune de violents coups de matraque sur la tête, en essayant de protéger sa tête par ses mains, ce sont les deux bras, sur lesquels s’acharne le policier, et lui a cause une double fracture des deux bras ! Il doit garder les plâtres durant 3 mois et se trouve ainsi dans l’incapacité de préparer son baccalauréat.
Ces événements ont beaucoup ému la ville de Jbeniana qui n’a jamais eu les faveurs du pouvoir central. Des réactions à ces exactions commencent à voir le jour, notamment dans les milieux des parents d’élèves. Ils ne veulent plus que les expressions pacifiques des jeunes soient gérées par la violence policière et exigent un rôle accru du cadre enseignant.
(Source : « Kalima » (Mensuel électronique censuré en Tunisie), N° 60 – Février 2008)
Lien : http://www.kalimatunisie.com/article.php?id=682
HAUTE SURVEILLANCE ET COURTE VUE
Mon Général, faites taire vos chiens !
Slim BAGGA
Trois mois après la suspension provisoire de « L’Audace » et, en dépit du fait que « Le Nouvel Observateur » ait, de manière légère, annoncé que « Tunis a retrouvé le sourire », l’étau ne se desserre pas contre moi. Surveillance quotidienne et de plus en plus oppressante, lettres anonymes à la rue de Metz, coups de fils à des heures indues, menaçants et insultants. C’est à se demander : mais que veut encore ce pouvoir tyrannique ?
Pourtant, il n’existe pas d’autre vérité que celle publiée dans mon édito de novembre 2007 dans lequel je disais explicitement que des raisons personnelles m’empêchaient de garantir la parution régulière de « L’Audace », et cela à titre provisoire. Je l’ai clairement écrit par respect pour les lecteurs. Et je considère qu’à partir de cette date, je n’ai plus aucun compte à rendre et surtout pas aux manipulateurs ni aux paranoïaques qui voient, comme Ben ALI BABA et ses 70 voleurs, des vérités cachées partout.
Et puis, comme l’a si gentiment dit mon amie, Sihem BENSEDRINE : « C’est quoi 3, 4 ou même 6 mois de disparition dans la vie de ton journal quand tu ne pouvais pas faire autrement ? Et puis les gens ne sont pas dupes, tout le monde est conscient à Tunis que ce pouvoir ne te pardonnera jamais et tout le monde sait ce que tu as fait pour la liberté ». Merci Sihem.
Pour revenir maintenant aux raisons de cet article, 3 trois après avoir scrupuleusement observé une réserve, je m’adresserai uniquement à celui qui constitue en Tunisie le mal personnifié, en l’occurrence le Général-Président BEN ALI lui-même. Je lui dirai de faire taire ses chiens et de leur administrer une piqûre qui les fasse somnoler, comme il sait si bien le faire. Faute de quoi j’écrirai tous les jours un article. Mes sources d’information sont toujours intactes. Il me suffit d’activer la ligne téléphonique que ses 55O OOO agents ne parviendront jamais à identifier pour apporter du bonheur et des informations précises sur ce qui se passe dans un pays où les partis d’opposition laminés, les organisations de défense des droits de l’homme bâillonnées, les journalistes assujettis et achetés, la société civile condamnée au mutisme, terrorisée par une sorte de peur qui n’a rien à envier à celle installée à Santiago du Chili sous le règne du sinistre Pinochet.
J’avais donc dit que je suspendais « L’Audace », je jetais l’ancre et non pas l’éponge ; je n’ai jamais dit ni écrit que je cesserai d’écrire, d’informer, de dénoncer la mafia au pouvoir dans mon pays ni que je ne serai plus attentif et vigilant sur ce qui s’y passe.
Hier, dans la nuit, et encore ce matin, pas moins de 5 coups de fil courageusement anonymes m’ont appris que j’aurais encore reçu des millions d’euros en contrepartie de la suspension de « L’Audace ». Ces invectives ne proviennent pas de personnes neutres et encore moins issues de l’opposition. Quand je sais, de surcroît, comment je suis surveillé dans mes déplacements (hélas pour BEN ALI je lui échappe), ces coups de fil ont pour origine le centre névralgique du pouvoir lui-même, c’est-à-dire Carthage.
Je dirai par conséquent à BEN ALI que cette haute surveillance témoigne de votre courte vue. Si vous ne faites pas cesser votre nuisance, je vous promets un article tous les jours. Je peux le faire publier, où que je sois et où je veux, le faire distribuer dans toutes vos administrations. J’ai sur vous et votre famille des informations qui troubleront votre sommeil et jamais le mien. Si vous avez acheté 90 % des journalistes, vous n’achèterez pas mon silence. Le fric que vous distribuez à droite et à gauche pour récompenser les mercenaires de la plume à votre solde, à Tunis comme à l’étranger, ne vous appartient pas. Vous et votre famille avez vidé les caisses du pays. Vous avez institutionnalisé la corruption, et sous votre règne, c’est une génération de corrompus qui a germé. Je ne participerai jamais à ce crime : je sais que vous pensez que chaque homme a un prix. Je vous rassure, je ne suis ni à vendre ni à acheter.
Donnez donc ordre à vos chiens en chaleur de baisser la garde. Autrement, je vous promets une saison animée en informations, dans l’esprit même de « L’Audace » que vous n’avez cherché qu’à étouffer depuis sa naissance, il y a 15 ans, et que vous n’avez jamais pu atteindre parce qu’il a vu le jour en France, un Etat de droit ou la Justice est indépendante.
Pour finir de vous ridiculiser, mon Général-Président, souvenez-vous que grâce à l’argent du contribuable, vous avez mené une cabale contre moi en 2002, ordonnant à des mercenaires de « Afrique-Asie » et de « La Gazette du Maroc » pour jeter le discrédit sur moi en soutenant que j’étais un membre actif du réseau terroriste EL QAIDA. Vous jouiez sur la sensibilité européenne, très sensible sur ses actes inqualifiables. Ce qui vous a rendu un peu plus ridicule, c’est que, 3 ans plus tard, vous faisiez publier, précisément le 7 février 2006, une photo de moi en Espagne où j’étais en vacances avec ma fille, accompagnée d’un article disant que j’étais sur une plage d’Eilat en Israël, comme étant un agent du Mossad. Alors, mon Général-Président, il faut savoir et être crédible : suis-je au service de BEN LADEN ou suis-je au service un agent du Mossad ? Moi je crois en tout cas qu’être les deux à la fois, c’est trop pour un seul homme, surtout venant de votre part qui êtes inculte en politique et qui connaissez bien le domaine du renseignement.
Les Français et les Européens ne sont pas dupes. Vous et vos officines vous discréditez vous-mêmes ; vous m’offrez cependant l’occasion de rire de vous et de rappeler à votre unique caractéristique : le mensonge et la manipulation.
Suite donc à cette ignoble cabale contre moi, j’avais déposé une plainte contre les mercenaires à votre solde. Les Tribunaux français ont jugé et les ont condamnés à près de 5000 euros de dommages et intérêts en ma faveur. Cela ne m’a pas enrichi. Mais j’ai invité mes amis sincères pour claquer cette somme dans un restaurant huppé pour fêter votre défaite. Et tant que je vivrai, j’en fêterai d’autres grâce à votre absurdité.
Que deviennent Mohamed Jegham et Mohamed Jéri ?!
Par Al Mouwaten Rakib
Mohamed Jegham et Mohamed Jéri rappelons-le constituaient durant plus qu’une décennie les piliers du régime de Ben Ali.
Le premier a été pendant plus de quatre ans Ministre du tourisme avant de se voir confier l’intérieur, le cabinet présidentiel et le Ministère de la défense nationale.
Le deuxième, en l’occurrence Mohamed Jéri, concentrait entre ses mains durant environ 12 ans beaucoup de pouvoir. Membre du bureau politique du RCD et tout puissant Ministre directeur du cabinet présidentiel, Mohamed Jerouw (de son vrai nom avant qu’il le change) était considéré comme l’intouchable du régime, un Premier ministre bis, le Claude Guéant de Ben Ali.
Où sont passées ces deux figures de proue du Ben Alisme ? Que sont-ils devenus ? Que font-ils maintenant ?
Eh bien, les réponses risquent de surprendre! Mohamed Jegham est devenu un simple hôtelier ! Il est le directeur général du complexe hôtelier l’Occidental à Hammamet. Il a pris par ailleurs une participation dans une entreprise de chaud et froid !
Après une carrière politique très brillante où il a eu droit à tous les honneurs, Mohamed Jegham est victime des « rumeurs » qui le donnait « présidentiable » et probable successeur de Ben Ali ! Mais Jegham est surtout aussi victime de sa méfiance et du « rejet » qu’il éprouvait à l’égard des « trabelsia » ! Les agissements de la famille mafieuse de l’épouse de Ben Ali n’ont jamais plu à Mohamed Jegham, cet homme reconnu pour sa compétence et sa droiture.
Mohamed Jéri quant à lui est devenu un simple propriétaire d’une salle de fête !! Eh oui, l’ancien tout puissant Ministre directeur du cabinet présidentiel loue maintenant, et surtout en été, son immense domaine à Mornag à des privés pour organiser et célébrer des mariages.
Les invités des mariages qui se déroulent à « Green wood » (l’espace de Mohamed Jéri) jurent apercevoir Monsieur le Ministre directeur du cabinet présidentiel diriger les serveurs et superviser l’arrivée des mezouedia et des troupes de musique ainsi que l’approvisionnement en boissons gazeuses et en petits fours !!
Lui, Mohamed Jéri, est victime plutôt de l’égarement de sa progéniture, plus particulièrement de son fils aîné qui a été le malheureux auteur d’un accident tragique qui a provoqué la mort de deux filles à Soliman. La voiture que conduisait le fils Jéri n’était autre que la berline ministérielle. Précisant que ce dernier, co-gèrent les affaires de Papa actuellement. Enfin, Mohamed Jéri se dit aussi gérant de bureau de consulting, mais ce n’est certainement pas cette activité qui lui rapporte le plus!
Ainsi va la république de Ben Ali, du pouvoir au dépotoir, seul reste Ben Ali lui-même et les familles de mafieux qui l’entourent. Parions sur la prochaine décadence de Abdelwaheb Abdellah et de Abdelaziz Ben Dhia qui retrouveront peut être des postes de gérants de bar ou de salon de thé !
Infos
Patrimoine en danger A Sousse, l’émotion est grande. D’une manière imprévue vient d’être découverte une nécropole punique datant du 4ième siècle avant JC. Cela s’est passé au cours de travaux de réaménagement mal engagés au Musée de Sousse. Avec l’association de la sauvegarde de la médina en tête, l a mobilisation des soussiens est forte pour arrêter les travaux et donner aux spécialistes le temps et les moyens nécessaires de sauver un patrimoine de grande valeur archéologique et historique Seront-ils entendus et surtout la leçon sera-t-elle tirée pour éviter que de telles erreurs parfois fatales ne se reproduisent. Human Rights Watch et la Tunisie Dans la partie consacrée à la Tunisie l’ONG américaine Human Rights Watch traite dans son rapport annuel publié le 1er Février 2008 de plusieurs aspects de la vie politique et associative de notre pays. C’est ainsi que sont évoquées la centralisation du pouvoir et la domination exercée par le RCD , les restrictions imposées aux partis et organisations indépendantes du pouvoir, les difficultés endurées par les prisonniers politiques libérés , l’interdiction opposée aux organisations de défense des droits humains comme le CNLT,l’AISPP, les entraves que rencontrent la LTDH dans ses activités ordinaires, la non indépendance du système judiciaire et la peinible situation dans les prisons. Dans un autre chapitre le rapport critique la complaisance des gouvernements américain et européens à l’égard du régime tunisien. Dans le monde des entreprises Le gouvernement tunisien fait beacoup pour aider les entreprises à se développer, se moderniser et devenir compétitives. Les résultats restent mitigés lorsqu’on compare avec les autres pays .Un récent rapport specialisé « Doing Business » classe la Tunisie au 128ième rang dans le domaine des procédures nécessaires pour créer une entreprise, derrière le Liban(29ième), le Maroc(32ième), l’Egypte (45ième),l’Arabie Saoudite (54ième),la Jordanie(113ème) et le Soudan(123ème). Au niveau africain, la Tunisie se classe 24ème. La Tunisie est en meilleure position quant au délai nécessaire pour monter une entreprise et au coût de l’opération par rapport au revenu annuel par habitant. Voila qui devrait inciter nos officiels à plus de modestie dans leurs discours et à plus d’imagination pour lutter contre les pesanteurs de toutes sortes. Comment entreprendre librement sans libérer l’information et la vie publique en général ?? Les pays du MAGHREB et la PEV Depuis quelques années le processus de Barcelone a enfanté la politique de voisinage et mis au point avec l’accord des pays concernés des plans d’action nationaux. La nouvelle approche peut se résumer à une règle du donnant-donnant, Celui qui respecte mieux les termes du plan d’action obtiendra plus de soutien de la part de l’Union européenne. Cette règle vient de trouver sa première consécration dans les déclarations faites par Mme Benita Ferrero-Waldner, Commissaire Européenne pour les Relations Extérieures et la Politique Européenne de Voisinage, à l’occasion d’un séminaire organisé au Maroc sur «le statut avancé pour le Maroc dans le Cadre de la Politique européenne de voisinage» «Je suis persuadée que l’Union européenne et le Maroc doivent franchir une nouvelle étape dans l’évolution de nos relations. C’est d’ailleurs ce qu’a décidé notre Conseil d’Association en juillet dernier et il a, pour cela, créé un groupe de travail afin de réfléchir aux moyens d’intensifier notre coopération»,Parmi les raisons invoquées pour justifier ce traitement de faveur appliqué au Maroc, Mme Ferrero-Waldner insiste sur l’ardent souhait de cet ensemble de voir «le processus de modernisation et de transition démocratique qui est en cours au Maroc» réussir. Dans la même déclaration, elle annonce que le Maroc est «devenu le premier bénéficiaire des fonds de la politique de voisinage». Et pour tout cela le Maroc a été bien récompensé : il est «devenu le premier bénéficiaire des fonds de la politique de voisinage» observe la représentante de l’Union européenne. C’est donc sur le terrain de la réforme politique que la Tunisie est en train de perdre les avantages acquis en tant que premier pays signataire d’un accord d’association avec l’Union européenne en 1995. Les temps ont changé, les règles aussi, mais nos dirigeants refusent de se mettre au diapason de la démocratie et de la réforme des institutions, avec des arguments qui ne convainquent plus personne. Qui paiera le prix d’un tel entêtement si ce n’est la Tunisie au présent et au futur ?? Le Maroc, membre observateur du Conseil de l’Europe Selon des informations publiées par l’Agence marocaine de presse, ‘’le Conseil de l’Europe (CE) a proposé au Maroc le statut de membre observateur de cette organisation, afin de pouvoir jouer un rôle particulier dans le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée’’. C’est Mme Josette Durrieu, membre de l’Assemblée Parlementaire au Conseil de l’Europe (APCE) et rapporteur de l’Assemblée pour le renforcement de la coopération avec le Maghreb, en visite lundi 14 janvier dans la capitale chérifienne qui l’a affirmé, à l’issue d’un entretien avec le vice-président de la Chambre des représentants, M. Abdallah Baha, et le premier vice-président de la Chambre des conseillers, M. Mohamed Fadili. « Nous invitons le Maroc à devenir membre observateur du Conseil de l’Europe de façon à pouvoir établir le dialogue et assurer le rapprochement politique, culturel et économique ». Il est à signaler que lors de sa visite en Tunisie, Mme Josette Durieu n’a pas rencontré le même enthousiasme auprés des parlementaires tunisiens. Il est vrai que notre spécialité est plutot dans le dialogue des sourds. Mme Mme Benita Ferrero-Waldner. Et pour tout cela le Maroc a été bien récompensé : il est «devenu le premier bénéficiaire des fonds de la politique de voisinage» observe la représentante de l’Union européenne.
Pour ne pas manquer le rendez vous ! (Edito)
Mustapha Benjaafar La loi, quoique imparfaite, précise les conditions et définit, aussi bien pour les élections présidentielles que législatives,.la période des campagnes électorales. Le président sortant n’a pas encore annoncé son éventuelle candidature. Qu’importe, depuis deux ans, la campagne bat son plein pour le candidat du RCD. L’Etat du droit et des institutions y perd il en crédibilité ? Ce n’est pas la première fois. Depuis vingt ans, le pays vit en campagne électorale quasi permanente, comme si le pouvoir avait besoin de rappeler, à tout moment sa légitimité. Est elle à ce point ébranlée ? Ou bien veut il, par les affiches omni présentes, les appels à candidature venus de toute part et de nulle part, les médias qui ne se lassent jamais de répéter le même message, inculquer dans l’esprit de tout un chacun qu’il n’y a pas d’autre choix, que l’affaire est conclue, que les résultats des élections sont connus deux ans avant que les élections n’aient lieu ? Quel mépris ! Pour les lois, pour la parole donnée, pour ce peuple « digne d’une vie politique évoluée » et plurielle, pour l’intelligence d’une élite dont la formation coûte si cher à la communauté nationale. Plus de cinquante ans après son indépendance, le pays vit au rythme de pseudo élections conçues comme un rite dont on s’applique à respecter le calendrier sans se soucier de sa valeur inestimable en tant que contrat de confiance et de responsabilité partagée entre gouvernants et gouvernés. Sinon quel sens donner à l’Indépendance et à la République si les tenants du pouvoir n’ont de compte à rendre à personne. Le verrouillage politique a conduit à l’absence de toute vie citoyenne et à une démobilisation grave de conséquences., Marginalisés, surveillés , interdits de participation, convaincus que ce ne sont pas les urnes qui peuvent changer leur vie, les tunisiens ne votent plus. Nombreux sont ceux qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales et qui ne pensent pas le faire .Oire, une forte proportion de nos jeunes n’ont qu’un désir :quitter le pays pour d’autres horizons plus prometteurs, plus épanouissants, plus libres. La situation est grave et l’intérêt supérieur du pays nous commande de tout faire pour la changer. L’enjeu est d’abord politique. La plupart de nos institutions représentatives tournent à vide. Un parlement doublé d’une chambre de conseillers, cela coûte aux contribuables beaucoup d’argent, ; pour rien puisque ces deux chambres adoptent, après des simulacres de débat, tout ce que leur propose l’exécutif. Sans contre pouvoir, celui-ci ne peut que se tromper et, persévérant dans l’erreur, il peut conduire le pays dans l’impasse où il est. Il est impératif d’arrêter la dérive. L’enjeu est aussi économique et social. L’absence de démocratie et donc de débat participatif sur les grands choix économiques, de véritables négociations sociales entre partenaires représentatifs et égaux, est à l’origine du délabrement de notre système éducatif, très coûteux mais de moins en moins performant, de la persistance du chômage aggravé par les fournées incompressibles des diplômés sans perspectives, de la crise de confiance qui détériore le climat des affaires miné par la corruption et les passe droits. Une telle situation est peu propice à la mobilisation des hommes et des capitaux, ô combien nécessaires pour affronter les défis imposés par l’incontournable ouverture sur le monde. Seul un Etat démocratique est capable de rétablir avec la société des relations de confiance et de responsabilité. Seul un Etat démocratique est en mesure de mobiliser les citoyens pour l’action et la création. Tel est notre projet. Des élections démocratiques en 2009 pourraient fournir au pays l’occasion d’en jeter les fondements. Le devoir de l’opposition est de se rassembler autour de cet objectif loin des calculs partisans et des jeux personnels. Un changement d’attitude de la part du pouvoir peut réduire les fractures, mettre à profit le temps précieux qui reste et ouvrir au pays de nouveaux horizons.
(Source: « Mouatinoun » nr 48 organe du Forum démocratique pour le travail et les libertés)
Khemais Chamari Les animateurs de Mouatinoun, l’organe du FDTL, me demandent un commentaire à l’occasion du 30ème anniversaire du «Jeudi noir» du 26 janvier 1978 et c’est bien volontiers que j’accède à leur fraternelle demande tout en réitérant l’expression de ma gratitude. C’est bien en ma qualité de l’un des cofondateurs du «Collectif du 26 Janvier», fondé à Paris le 27 janvier 1978 que je suis sollicité, et c’est bien évidement aussi que je me contenterai, compte tenu de l’espace et des délais impartis, de quelques pistes de réflexions qui, je l’espère, pourront être «creusées» à l’occasion d’initiatives démocratiques dans les périodes à venir. Tenté d’amorcer ce nécessaire débat public en relation avec un centre de recherche qui a beaucoup œuvré à la restitution des mémoires militantes nationales. Ce projet, dont ils m’ont fait l’amitié de me parler, n’a pas eu jusqu’ici de suite mais il n’est pas pour autant enterré. Je voudrais tout d’abord rendre hommage aux centaines de victimes du «Jeudi noir», et de ses conséquences répressives. Mes pensées vont, en particulier, à deux figures qui ont symbolisé à nos yeux à la fois le caractère implacable de la répression de cet épisode des luttes politiques et syndicales et l’esprit de résistance qui a prévalu en ces circonstances, au sortir du long tunnel de domination sans partage de l’Etat-Parti unique. Il s’agit de Saïd Guaghi et de Houcine Kouki qui, l’un et l’autre sont morts des suite directes et/ou indirectes des mauvais traitements et des sévices qu’ils ont subis. Rendre hommage aussi aux syndicalistes engagés dans la résistance syndicale et dans le combat contre les «chourafa» de Tijani Abid. Et en particulier les animateurs de «l’inter-syndicale» regroupé autour du syndicat de l’enseignement supérieur, celui des banques et assurances et celui des médecins hospitalo-universitaires ; Trois syndicats qui ont mis à profit le statut relativement mieux exposé de «cols blancs» de leurs membres pour relayer et alimenter de façon efficace la résistance syndicale et contribuer à l’organisation du soutien aux familles des syndicalistes et leurs dirigeants réprimés et détenus. Ceci dit, je me contenterais des trois remarques suivantes : 1. les évènements qui ont précédé le 26 janvier et qui ont suivi cette journée de grève générale, constituent la première manifestation d’une telle envergure de la volonté de renouveau et de résistance du mouvement syndical depuis l’indépendance. Et ce, en dépit de l’hostilité vis-à-vis de l’UGTT et du travail de sape du PSD et de ses milices (qui ont bel et bien existé) ainsi que de la désinformation et de l’intox du pouvoir à l’égard notamment du leader syndical Habib Achour. 2. Si l’action du «collectif du 26 janvier» a été aussi emblématique et si elle a pu contribuer à mobiliser l’opinion politique et syndicale internationale, partis politiques, médias, juristes, CISL, FSM, CISA arabes et syndicats français et européens, permettant entre autres de réaliser une douzaines de missions d’enquête et d’observations judiciaires internationales, c’est qu’elle a pu et su mettre à profit la conjugaison de bien des facteurs : – Le rassemblement large, à gauche de toutes celles et ceux qui, par delà leurs appartenances politiques ou idéologiques et la diversité de leurs appréciations sur le rôle de l’appareil syndical (ou de la bureaucratie syndicale), ont su donner corps et vie à la première expérience de soutien contre la répression et les droits démocratiques des syndicalistes et du mouvement syndical. Démocrates, communistes, trotskystes, nationalistes arabes militant(e)s de gauche et d’extrême-gauche, ont su taire leurs divisions et mener, dans la tension et les débats certes difficiles, ce travail d’information, de mobilisation, de solidarité et d’appui matériel aux victimes de la répression antisyndicale. – Le consensus sur la nécessité d’avoir pour interlocuteurs exclusifs, la direction légitime de l’UGTT à travers «l’inter-syndicale». – La volonté d’éviter les risques de l’instrumentalisation politique de cette lutte pour l’autonomie, la libre expression du mouvement syndical, l’enjeu de la tutelle politique et répressive de l’Etat-PSD, a mis en exergue des revendications sociales relayées pour la première fois de façon aussi marquée depuis le deuxième semestre de l’année 1977 par la direction syndicale au niveau national. Les motivations politiques et/ou politiciennes de cette direction (rôle présumé de la Lybie, relations entre Habib Achour et l’ancien ministre des affaires étrangères Mohamed Masmoudi dans le contexte de la lutte pour la succession de Bourguiba annoncée depuis 1970 – 1971), ont pu jouer mais n’ont pas été déterminantes. 3. Enfin, un constat et un regret en forme d’autocritique. Cette résistance syndicale et les mouvements de soutien incarnés par le «Collectif du 26 Janvier» n’ont pas fait l’objet, l’une et l’autre, en particulier au cours de la décennie qui a immédiatement suivi la répression du 26 Janvier, de l’effort d’information, de témoignage, de réflexion et d’analyse qu’ils méritent. Tout s’est passé comme si les acteurs directs et indirects de cette période se sont contentés (délibérément ou non ?) de prendre acte de la symbolique de la résistance dans la mémoire ouvrière et syndicale mais en évitant d’aborder le débat sur les circonstances. Les voies, les moyens et la finalité de cette résistance et du soutien démocratique dont elle a bénéficié de crainte qu’un tel débat n’interfère sur le processus de retour à la normale unanimement recherché – et dans les conditions que l’on sait – de 1981 à 1988 quasiment par l’ensemble des forces politiques et syndicales. Une fois encore – mais c’est ma marotte depuis quelques temps – nous avons un devoir de mémoire auquel notre génération n’a pas accordé toute l’importance qu’il requiert. Et pas seulement faute d’espace pour la liberté d’expression et le libre débat.
(Source: « Mouatinoun » nr 48 organe du Forum démocratique pour le travail et les libertés)
Reportage : Les enfants de la rue
Qui leur a volé leur enfance ?
*Black out de l’administration
C’est dur à voir. C’est cruel. La Tunisie est un pays qui peut s’enorgueillir de combattre avec succès la pauvreté et la précarité sociale. Mais le combat n’est pas encore fini. C’est une lutte de tous les jours. Car tous les jours, des enfants sont dans la rue soit pour mendier, soit pour vendre des bricoles, soit pour laver les pare-brises au moment des « feu rouge ».
Le plus dur, c’est qu’ils sont exploités par les leurs. Un grand frère cynique et sans cœur ; un père qui chôme tranquillement…
Reportage.
On les voit et on ne les remarque souvent pas, ou alors, notre regard se pose sur ce qu’ils vendent, mais ne croise jamais le leur.
On s’arrête alors. On choisit ce dont on a besoin et on continue notre route sans garder le moindre souvenir de ces personnes, de ces mômes auxquels les aléas de la vie volent l’enfance.
Seulement eux, ils ont de la mémoire et un jour ou l’autre le souvenir de tous ces gens qui passent indifférents devant leur malheur s’éveillera en eux…
On les voit sur le bord de l’autoroute, dans des endroits déserts et dangereux, sur les trottoirs, dans les marchés… Ils sont là partout, sacrifiant leur enfance pour subvenir aux besoins d’un père chômeur ou d’une mère veuve incapable de se débrouilleur toute seule afin de nourrir toutes les bouches que son mari lui a laissées…
Qui est responsable de ces enfants ? Leur famille qui les utilise consciemment ou inconsciemment ? Les organisations de protection de l’enfance ?
Quel est l’avenir des ces enfants qui n’ont connu ni études, ni cinéma, ni jeux… Bref qui ne savent rien de ce que veulent dire les joies de l’enfance et qui n’auront un jour ni diplôme ni bagage ?
Que feront-ils plus tard quand, un jour, ils en auront assez de vendre du pain ?
Anis, vendeur de gadgets : Tout son argent va à son grand frère auquel il achète même les cigarettes…
Il a quitté l’école une fois qu’il a atteint la sixième année primaire. Anis dit qu’il est âgé de 16 ans, mais il paraît beaucoup plus jeune. Quelques questions nous ont prouvé qu’il n’a aucune notion des chiffres ni de l’âge.
Après être resté deux ans sans rien faire, il a quitté sa ville natale, Sidi Bouzid, pour venir à Tunis vivre avec son frère aîné. On a pu remarquer ce dernier, debout sur le trottoir en face épiant son petit frère quand Anis lui a refilé quelques cigarettes qu’il lui avait achetées.
Anis vend des gadgets d’amour, des initiales de prénom gravés de petits cœurs, des expressions et des déclarations d’amour, le tout dessiné sur des morceaux de bois décorant des porte-clés. Seulement, cet enfant, connaît-il quelque chose de l’amour dont il vend les symboles ?
Il ne connaît même pas le nombre de ses frères et sœurs et en nous parlant il avait toujours l’esprit ailleurs et le regard évasif. Une sorte de malaise se dégage de lui. Absent, la seule chose qui interpelle son cerveau et le ramène à la réalité, c’est de vendre ces porte-clés tout au long de la journée qu’il passe en train de répéter la même phrase.
Son père, quant à lui, possède un petit emplacement qu’il loue à des personnes pour qu’elles y vendent des vêtements et passe son temps à la maison. Il ne travaille pas, ses enfants le font pour lui…
Anis donne tout son argent à son frère aîné qui l’héberge, il n’en garde même pas un sou…
Son rêve : devenir apprenti en menuiserie. C’est peut-être pour fuir la rue et travailler au moins entre quatre murs…
Walid, mendiant : Agé seulement de 10 ans, il « hante » déjà les rues depuis un an pour faire l’aumône…
La première chose qu’on remarque chez cet enfant debout à l’avenue Habib Bourguiba, c’est la profonde tristesse qu’expriment ses yeux.
Orphelin de mère, son père les avait quittés, lui ses deux frères et ses cinq sœurs depuis cinq ans et Walid ne sait plus rien du tout de lui. Une histoire simple : un père délaisse quelques rejetons et s’en va…
Walid dit qu’il est prêt à travailler n’importe quoi, mais pour le moment, il n’a que dix ans et ne fait que rôder dans les rues…
Le corps frêle, il est plutôt silencieux, même en faisant l’aumône, il ne parle pas, il tend la main et vous regarde. Walid ne sait ni lire ni écrire. Il n’est jamais allé à l’école et sans doute aussi qu’il n’est jamais allé chez un médecin. La preuve ? Quand on l’a interrogé à propos d’une étrange cicatrice lui barrant tout le front, il a simplement répondu qu’on le saignait à chaque fois qu’il était malade…
L’argent « gagné » lui sert pour subvenir aux besoins de ses frères et sœurs. Le plus âgé de la famille a 20 ans. Il travaille comme maçon.
Makhlouf, vendeur ambulant : De Sbiba (Kasserine) au Souk « Bou Mendil ». On y apprend à être commerçant !
Agé de 13 ans, il a dû quitter l’école depuis la quatrième année primaire sur ordre de son père. Ce dernier en avait ainsi décidé car l’enfant devait parcourir de longs kilomètres à pied pour arriver à Kontra où se trouvait l’école. Tendresse de père ? On arrête de le croire quand on sait que l’enfant est aussitôt envoyé à Tunis pour travailler au Souk « Bou Mendil » !
Tout comme Anis, Makhlouf travaille sous le regard bienveillant de son frère aîné chez qui il vit. Ce dernier n’est évidemment pas à ses côtés, il est en face rigolant avec des amis tout en contrôlant le bon déroulement des ventes. Il a pourtant 25 ans et il est marié, mais pourquoi se mettre au travail quand le petit frère est là pour le faire ?
Seulement Makhlouf envoie tout son argent à son père, ce dernier est chômeur et a neuf enfants.
Makhlouf ne ressent pas le malaise d’Anis, ni la tristesse de Walid. Il est souriant et paraît même trouver du plaisir à travailler au Souk. Normal, il se sent déjà homme, seulement, il n’a que 13 ans !
Mohamed, vendeur de pain sur les routes : Habillé de son tablier d’école, il passe son « heure déjeuner » à vendre le pain…
Mohamed a 8 ans et il est encore élève en 3ème année primaire. Il passe son temps entre l’école, la vente du pain et la révision.
Orphelin de père depuis 4 ans, il aide sa mère à subvenir aux besoins de la famille (deux sœurs et un frère). Il s’achète aussi quelques fournitures scolaires pour pouvoir continuer à aller à l’école. Tiendra-t-il le coup longtemps ? Pourra-t-il mener ses études jusqu’au bout ? Il le veut bien, mais personne ne peut en juger pour le moment…
Le rêve de Mohamed est celui de devenir footballeur. Désir inconscient pour être célèbre et attirer tous ces regards indifférents ? Besoin de gagner beaucoup d’argent ? Amour du foot dont il ne trouve pas le temps de pratiquer ? Après tout, cet enfant n’a pas le temps de jouer…
Hajer AJROUDI
Black out de l’administration
Nous avons essayé de contacter le service de Protection de l’Enfance afin de discuter de ce problème et de l’avenir des enfants en situation précaire. Hélas, on ne pouvait nous répondre « sans l’autorisation du ministère des Affaires Sociales ». Oui, encore et toujours la bureaucratie entravant le fait de soulever un problème envahissant les rues et qui constitue une plaie sociale…
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 17 février 2008)
L’Iran demande aux Pays-Bas d’empêcher un film anti-musulman
Reuters, le 16 février 2008 à 18h47
TEHERAN, 16 février (Reuters) – L’Iran a demandé aux Pays-Bas d’empêcher le tournage d’un film du dirigeant populiste néerlandais Geert Wilders, dans lequel ce dernier souhaite présenter sa vision du Coran, rapporte samedi l’agence de press iranienne Fars. Le ministre iranien de la Justice, Gholamhossein Elham, a fait part, dans une lettre à son homologue néerlandais Ernst Hirsch Ballin, de son inquiétude vis-à-vis de la réalisation d’un film insultant à l’égard du livre saint des musulmans. Elham a demandé à Ballin d’empêcher cet « acte provocateur et satanique, en s’appuyant sur la Convention européenne sur les droits de l’homme », rapporte Fars. « Nous ne devons pas laisser la liberté d’expression être utilisée comme moyen d’attaquer les sensibilités, la morale et les valeurs religieuses qui sont respectées par toute l’humanité », écrit Elham, qui est également porte-parole du gouvernement. Le mois dernier, le Premier ministre néérlandais, Jan Peter Balkenende, avait appelé Wilders à la retenue dans son film. De précédents déclarations de Wilders sur l’islam lui ont valu des menaces de mort. Selon Balkenende, on ignore la teneur du film que prépare Wilders et qui devrait être diffusé dans les mois à venir. REUTERS
Une anthologie de la poésie danoise retirée de la vente en Egypte
AFP, le 16 février 2008 à 15h34
LE CAIRE, 16 fév 2008 (AFP) – Le patron d’une maison d’édition égyptienne a déclaré samedi à l’AFP avoir décidé de retirer de la vente une anthologie de la poésie danoise, après la reprise dans la presse danoise d’une caricature du prophète Mahomet. « La position que nous avons adoptée vient en réponse au défi adressé par les journaux danois aux sentiments du monde musulman, en publiant de nouveau des images offensant le prophète », a affirm Islam Chams Eddine, le directeur de la maison d’édition Chams. « La maison a décidé de geler le projet d’anthologie de la poésie danoise en langue arabe, dont le premier tome est paru le mois dernier », a-t-il ajouté, en précisant avoir commencé à retirer les copies déjà en vente. Dix-sept journaux danois, dont les trois grands quotidiens nationaux, ont publié au nom de la liberté d’expression ce dessin qui représente la tête du prophète coiffée d’un turban en forme de bombe à la mèche allumée. Douze caricatures du prophète Mahomet avaient été publiées fin 2005 dans un quotidien danois, provoquant à retardement, début 2006, une vague de colère et parfois de violences dans le monde musulman. Depuis la Malaisie, où il se trouve pour une conférence, l’imam d’Al-Azhar, principale autorité de l’islam sunnite, a condamné la publication de la caricature, tout en appelant au calme. « Il s’agit d’un acte provocateur et insultant, que nous condamnons », a affirmé cheikh Mohammed Sayyed Tantaoui, cité samedi par la presse égyptienne. Mais les musulmans doivent s’abstenir de toute réaction violente, a-t-il ajouté.
Journée historique pour les Albanais du Kosovo proclamé indépendant
Belga 18:42 – 17/02/2008
Le Kosovo a proclamé dimanche son indépendance, rêve de plusieurs générations d’Albanais de la province, mais catégoriquement rejetée par Belgrade, avec le soutien de la Russie, et par les Serbes du Kosovo qui menacent de faire sécession. Le Parlement du Kosovo, réuni en session plénière extraordinaire à Pristina, a approuvé par acclamation l’indépendance de la province du sud de la Serbie à majorité albanaise. « A partir de maintenant, le Kosovo a changé de position politique. Nous sommes désormais un Etat indépendant, libre et souverain », a déclaré le président du Parlement, Jakup Krasniqi, après l’adoption de la déclaration d’indépendance lue par le Premier ministre kosovar Hashim Thaçi. M. Thaçi s’est engagé à garantir la sécurité des Serbes et des autres minorités. « Nous fermons le chapitre du passé et ouvrons le chapitre de l’avenir. Le Kosovo est la patrie de tous ses citoyens », a-t-il affirmé. La proclamation a été accueillie par des hourras dans les rues de Pristina, qui vibrait aux cris d' »Indépendance », dans le bruit des klaxons et des pétards. Des dizaines de milliers de Kosovars brandissant des drapeaux de l’Albanie – aigle noir bicéphale sur fond rouge – et des Etats-Unis ont envahi les rues. Le nouveau drapeau du Kosovo indépendant, représentant en jaune le tracé du territoire accompagné de six étoiles sur un fond bleu foncé (« un bleu OTAN »), n’a été dévoilé que dans l’après-midi au Parlement. (CYA)