17 décembre 2004

البداية

 

TUNISNEWS

  5 ème année, N° 1672 du 17.12.2004

 archives : www.tunisnews.net


الجمعية الدولية لمساندة المساجين السياسيين : السجين السياسي حمادي عبدالملك في خطر

حوار العصر: القيادي الإسلامي زياد الدولاتي: ‘البلاد في حاجة أكيدة لمصالحة كل أبنائها، وتجاوز سلبيات الماضي من أجل مستقبل تونس’

الهادي بريك: مائة مصباح من مشكاة النبـوة الحلقة الثامنة عشرة

القدس العربي: المنتدي الاستراتيجي للقادة العرب: عليكم بالاصلاح او مواجهة رياح التغيير

حسن أوريد: الاستغراب أو نظرة الآخر الي الغرب


IFEX: La Cour de cassation confirme les peines de prison prononcées contre huit des « internautes de Zarzis »

AFP: Appel du président tunisien à lutter contre l’extrémisme et le terrorisme

AP: Tunisie: plusieurs tentatives d’émigration clandestine avortées

AFP: RDC: des soldats de l’Onu entravent l’enquête sur des abus sexuels (presse)

AFP: L’AELE a signé un accord de libre-échange avec la Tunisie Reuters: Next steps key in Arab fight against terror cash-US AP: Décès de l’écrivain tunisien Mahmoud Messaâdi

l’éditorial de L’ Audace:  Pour que  les criminels dorment tout aussi mal que leurs victimes  Sami Ben Gharbia: De la vraie et de la fausse opposition de décor TUNeZINE au congrès de l’Union des Clubs de la Presse de France et Francophones Omar Khayyâm: Les comptes suisses du 26-26

Réalités: Un historien, un universitaire et un ancien collaborateur réagissent à l’interview d’Ahmed Ben Salah


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الجمعية الدولية لمساندة المساجين السياسيين 33 نهج المختار عطية  تونس الرئيس الشرفي المرحوم العميد محمد شقرون  

السجين السياسي حمادي عبدالملك في خطر

 

علمت الجمعية الدولية لمساندة المساجين السياسيين ان السجين السياسي حمــــــادي عبد الملك  دخل في إضراب  كامل عن الطعام منذ يوم 10/12/2004 و يعاني السيد حمادي عبد الملك ( عمره 63 سنة )  من تدهور صحي  خطير  و محكوم عليه بعقوبة ب 46 سنة قضى اكثر من ثلاثة عشر سنة  منها بالسجن المدني 9  أفريل بتونس ثم نقل في شهر أوت 2004 إلى سجن المسعدين بسوسة. و هو يعاني من أمراض مزمنة عديدة أهمها ضغط الدم وتصلب شرايين القلب وكثيرا ما يصاب بانتفاخ بكامل بدنه مما يعيقه عن الحركة وفي بعض الأحيان يصبح عاجزا تماما لعدة أيام. علما انه يتناول يوميا 20 قرص دواء متمثلة في : 6 أقراص  ALDOMET – 3 أقراص DELOXENSO  – 3 أقراص VASOBRAL  – 3 أقراص VASTAREL – قرصين  HYPOTEN – قرص COVERSYL – قرص FLUDER –  قرص ASPIRINE . و كانت عائلته قد وجدته يوم 30/11/2004 وبمناسبة الزيارة الأسبوعية في حالة صحية حرجة وأعلمهم بان طبيب السجن أمر بنقله إلى المستشفى للقيام بالتحاليل اللازمة لان حالته الصحية أصبحت تنذر بالخطر لكن إدارة السجن لم تحرك ساكنا. وبمناسبة الزيارة الأسبوعية يوم 14/12/2004 عاينت عائلة السجين أن حالته الصحية تدهورت وهو يرتعش وغير قادر عن الوقوف وشاحب الوجه وكلامه متقطع كما أفادت زوجته السيدة حياة انه طالب منها إحضار كفن و أنه يشعر بان أيامه معدودة … و لم يتمكنوا من مقابلته عند زيارته يوم 23/11/2004 و بعد انتظار دام أكثر من أربعة ساعات أجابتهم الإدارة أن السجين  » يتدلل  » …و لم يقع تمكينهم من أي إرشادات للاطمئنان عليه. والجمعية الجمعية الدولية لمساندة المساجين السياسيين: – تعبر عن انشغالها لما آلت إليه الأوضاع الصحية لمساجين الرأي الذين أصبحت حياتهم في خطر ويتهددهم الموت والإمراض المزمنة والعاهات المستديمة. – تطالب بتمكين عائلة السجين السياسي حمادي عبدالملك من توفير العلاج والمداواة و إجراء كل الفحوصات والتحاليل اللازمة له و لو على نفقتها الخاصة . – تحمل إدارة السجون مسؤولياتها تجاه كل ما يمكن أن يحصل له و نتائج تقصيرها في توفير الرعاية الصحية التي تتطلبها حالته.   تونس في 8/12/2004 عن الجمعية الرئيس الأستاذ محمد النوري

 

 

La Cour de cassation confirme les peines de prison prononcées contre huit des « internautes de Zarzis »  

Pays/Sujet: Tunisie Date: 15 décembre 2004 Source: Reporters sans frontières (RSF) Personne(s): Amor Farouk Chlendi, Hamza Mahrouk, Amor Rached, Abdel-Ghaffar Guiza, Aymen Mecharek, Ridha Hadj Brahim, Ayoub Sfaxi, Tahar Guemir, Abderrazak Bourguiba Cible(s): cyberdissident(s) Type(s) d’infraction(s): condamnation , emprisonnement , accusation , torture  

Niveau de priorité: Bulletin

 

(RSF/IFEX) – La Cour de cassation a confirmé, le 8 décembre 2004, les peines de prison prononcées contre huit des « internautes de Zarzis », accusés d’avoir fomenté des attentats terroristes à l’aide d’Internet. Les autorités judiciaires se sont basées sur quelques documents téléchargés sur le Web et des aveux extirpés sous la torture pour établir leur culpabilité.

 

RSF exprime une nouvelle fois son indignation face à ces sentences et dénonce les mauvais traitements subis en prison par les inculpés. « Le prochain Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) se déroulera à Tunis en novembre 2005, dans un pays où l’on peut être emprisonné et torturé pour la simple consultation de sites Internet. Nous espérons que l’ironie cruelle de cette situation n’échappe pas aux organisateurs du SMSI », a déclaré l’organisation.

 

La Cour de cassation a rejeté le pourvoi, bien que la procédure judiciaire ait été entachée de nombreuses irrégularités. Ainsi, l’accusation a versé au dossier des impressions de pages Web qui auraient été consultées par les jeunes de Zarzis (sur les armes automatiques, les bombes à retardement, etc.), mais sans indiquer leur origine ni leur date de consultation.

 

Par ailleurs, les accusations de tortures formulées par la défense n’ont jamais été examinées lors du procès. Pour Nadia Nasraoui, avocate membre de l’Association de lutte contre la torture en Tunisie (ALTT), « ce rejet n’a rien d’étonnant. Quant il s’agit de procès politiques, il est extrêmement rare que la Cour de cassation revienne sur les décisions prises en appel ».

Les internautes de Zarzis, dont la plupart n’ont qu’une vingtaine d’années, sont détenus dans des cellules collectives où ils dorment à même le sol.

 

Certains, notamment Amor Farouk Chlendi, souffrent de la gale et de maladies de peau. Selon un rapport de l’ALTT, ils ont été torturés lors des dix premiers jours de leur détention, en février 2003. Ils ont été suspendus par les poignets pendant des heures, battus, et ont, pour certains, subi la falaqua, un supplice consistant à frapper les prisonniers sur la plante des pieds.

 

RAPPEL DES FAITS :

 

Le 6 juillet 2004, Hamza Mahrouk (21 ans), Chlendi (21 ans), de mère française, Amor Rached (21 ans), Abdel-Ghaffar Guiza (21 ans), Aymen Mecharek (22 ans), de citoyenneté allemande et tunisienne, et Ridha Hadj Brahim (38 ans) avaient été condamnés en appel à 13 ans de prison. Les peines de 26 ans de prison prononcées par contumace contre Ayoub Sfaxi (21 ans), résidant en France, et Tahar Guemir (20 ans), citoyen suédois et tunisien résidant en Suède, ont quant à elles été maintenues. Le lendemain, le neuvième membre du groupe de Zarzis, Abderrazak Bourguiba (19 ans), avait été condamné en appel à 24 mois de prison par un tribunal pour mineurs.

 

Les jeunes de Zarzis sont accusés d’être membres d’un groupe terroriste proche d’Al-Qaida, sans que soit apportée aucune preuve corroborant cette hypothèse. Leur utilisation du Net a servi de prétexte à leur condamnation.

 

Pour plus d’informations sur cette affaire et sur la liberté d’expression sur Internet en Tunisie, consultez : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=10676

 

(Source: le site de l’IFEX, alerte du 15 décembre 2004)

lien web: http://www.ifex.org/fr/content/view/full/63284/


 

Appel du président tunisien à lutter contre l’extrémisme et le terrorisme

 

AFP, le 15 décembre 2004 Le président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, a lancé un appel à la communauté internationale pour lutter contre l’extrémisme et le terrorisme, dans un discours prononcé jeudi à Tunis à l’occasion de la réception des lettres de créance de 18 nouveaux ambassadeurs.

 

« L’aggravation des conflits armés, la multiplication des foyers de tension et la prolifération des phénomènes de pauvreté, d’extrêmisme et de terrorisme (…) commandent la conjonction des efforts de tous les Etats et de tous les peuples, pour remédier aux causes de ces fléaux tout autant qu’aux sentiments de résignation, de frustration et de désespoir qu’ils engendrent », a déclaré le président tunisien.

 

La situation au Moyen-Orient exige, selon lui, « que soit instaurée, à bref délai, une solution équitable, durable et globale, pour les peuples de cette région et, en premier lieu, pour le peuple palestinien frère ».

 

« Nous exhortons la communauté internationale et les pays parrainant le processus de paix à assumer un rôle énergique pour la reprise des négociations et à permettre au peuple palestinien de créer son propre Etat indépendant sur le sol de sa patrie », a-t-il ajouté.

 

M. Ben Ali a appelé ensuite la communauté internationale et les Nations unies à « aider le peuple irakien frère à restaurer sa sécurité et sa stabilité, afin qu’il puisse se consacrer à la reconstruction de son pays dans le cadre de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale ».

 

Rappelant que la Tunisie détenait la présidence de la Ligue arabe, M. Ben Ali a indiqué qu’il s’employait à « soutenir tout ce qui peut servir l’action arabe commune et impulser le processus de réforme, de modernisation et de développement de la région ».

 

Il s’est déclaré déterminé à « dynamiser les activités et les structures de l’Union du maghreb arabe (UMA, Tunisie, Maroc, Algérie, Libye et Mauritanie) ».

 

L’UMA, fondée en 1989, visant la construction d’un Maghreb uni aux plans politique et économique, est paralysé depuis dix ans par des divergences entre ses Etats membres, notamment en raison du différend algéro-marocain sur le Sahara occidental.

 


Tunisie: plusieurs tentatives d’émigration clandestine avortées

                     

Associated Press, le 16.12.2004 à 19h18

                      TUNIS (AP) — Quinze personnes ont été arrêtées par les services de sécurité tunisiens lors de quatre tentatives d’émigration illégale vers l’Italie, toutes avortées, a rapporté jeudi le quotidien « Le Temps » de Tunis.

                      Selon le journal, ces coups de filets ont été opérés ces derniers jours, trois dans la région de Mahdia, située sur le littoral du centre-est tunisien, et la quatrième dans le Cap Bon, au nord-est.

                      Des filatures ont permis aux agents de l’ordre de faire échec aux projets de plusieurs groupes de jeunes alors qu’ils mettaient en place la logistique devant leur permettre de gagner clandestinement les côtes italiennes.

                      Les tentatives d’émigration illégale sont rares ces derniers temps en raison essentiellement des conditions climatiques défavorables prévalant en cette période pré-hivernale et du renforcement de la surveillance du littoral tunisien.

                      Après les mesures prises par les autorités tunisiennes, les clandestins, dont la majorité viennent d’Afrique subsaharienne, se rabattent de plus en plus sur le littoral libyen pour essayer de gagner « l’Eldorado » européen, souvent dans des conditions précaires qui mettent leur vie en péril.

                      La dernière opération du genre remonte à octobre dernier, lorsqu’un bateau vétuste a fait naufrage au large de la plage de Chott Mériem, une localité située à environ 100km au sud de Tunis, faisant 64 victimes, la plupart des Marocains.

 


 

L’AELE a signé un accord de libre-échange avec la Tunisie

Les négociations sont lancées avec la Corée du Sud

 

ATS, le 17.12.2004 à 12h23

    Genève (ats) L’Association européenne de libre-échange (AELE)  continue d’étendre sa toile d’araignée. Vendredi, le conseiller  fédéral Joseph Deiss et le ministre tunisien des Affaires  étrangères Abdelbaki Hermassi ont signé un accord de libre-échange.

 

   Avec cet accord, les pays membres de l’AELE (Islande,  Liechtenstein, Norvège et Suisse) ont établi des relations  préférentielles avec 14 pays, représentant 290 millions de  consommateurs, outre les 25 membres de l’Union européenne, a  précisé un communiqué.

 

   Les négociations avec la Tunisie avaient été lancées en octobre  1996. L’accord couvre les produits manufacturés, les produits  agricoles transformés et la pêche. Il contient des clauses sur la  propriété intellectuelle, la concurrence, le réglement des  différends ainsi que certains aspects de l’investissement, des  services et des marchés publics.

 

   Le traité signé avec la Tunisie constitue le septième accord  avec un Etat partie au processus de Barcelone, selon le Département  fédéral de l’économie (DFE). Ce processus consiste à établir d’ici  à 2010 une grande zone de libre-échange en Europe et autour de la  Méditerranée. 

 

   Avant la Tunisie, la Turquie, Israël, le Maroc, l’Autorité  palestinienne, la Jordanie et le Liban ont déjà paraphé des accords  semblables.

 

Commerce avec la Corée du sud

 

   Lors de leur réunion ministérielle à Genève, les pays membres de  l’AELE ont également lancé des négociations avec la Corée du sud.  Les ministres se sont mis d’accord pour les conclure d’ici la fin  de 2005.

 

   Le premier round des négociations entre l’AELE et la Corée du  sud aura lieu à Genève du 18 au 21 janvier. Les études prélables  ont montré que les quatre et la Corée peuvent bénéficier de grands  avantages mutuels en s’associant.

 

   En 2003, le commerce entre les pays membres de l’AELE et la  Corée ont dépassé deux milliards de dollars. Les machines, les  produits pharmaceutiques, le pétrole, le poisson et les crustacés  sont les principaux produits d’exportation de l’AELE vers Séoul.

 

   Les exportations coréennes vers l’AELE consistent surtout en  automobiles, bateaux et équipements électriques. La délégation  coréenne était emmenée par le ministre du commerce Hyon-Chong Kim.  La Corée du Sud est le deuxième partenaire asiatique avec lequel  l’AELE négocie un accord de libre-échange après celui conclu avec  Singapour en juin 2002.

 

   Le Département fédéral de l’économie (DFE) a rappelé que les  accords de libre-échange de l’AELE constituent pour la Suisse «l’un  des trois piliers principaux de sa politique économique  extérieure», à côté des relations avec l’Union européenne et  l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

 

(Source: www.edicom.ch, le 17 décembre 2004)


 

RDC: des soldats de l’Onu entravent l’enquête sur des abus sexuels (presse)

   

AFP, le 16.12.2004 à 15h10

                      WASHINGTON, 16 déc (AFP) – Des soldats de la force de paix des  Nations unies en République démocratique du Congo (RDC) ont menacé  du personnel de l’Onu et ont tenté d’entraver l’enquête sur des  allégations d’abus sexuels commis dans ce pays par des membres de  l’organisation internationale, révèle jeudi le Washington Post.

 

                      Le quotidien se base sur un rapport confidentiel de l’Onu qui  accuse des soldats marocains, pakistanais et népalais de tenter  d’empêcher le travail d’enquête mené par des civils de l’Onu sur ces  cas de violences sexuelles.

 

                      Selon le rapport, des Casques bleus marocains auraient informé  certains de leurs collègues qu’une mission de l’Onu était en cours  en RDC pour enquêter sur des cas de prostitution et de viols  d’enfants commis par des soldats de l’Onu. Ils auraient même menacé  la représentante de l’Onu sur place lui enjoignant « qu’elle ferait  mieux d’être prudente le soir quand elle sort ».

 

                      Le rapport cite également des soldats du Maroc, du Pakistan et  « probablement » de la Tunisie ayant tenté de payer ou d’essayer de  corrompre des témoins pour qu’ils modifient leurs déclarations  concernant ces cas d’abus sexuels.

 

                      Mi-novembre, le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, s’était  déclaré « scandalisé » après la publication d’un premier rapport sur  ces cas d’abus sexuels.

                      « Je crains qu’il y ait des preuves évidentes que des actes  graves se sont produits », avait-il dit.

                      Ces cas supposés de violences sexuelles commises par des membres  de l’Onu dans ce pays s’ajoutent à la liste des accusations et  critiques récemment formulées à l’encontre de hauts responsables de  l’Onu.

                      La mission de l’Onu en RDC compte environ 10.000 hommes en RDC   où elle s’est déployée en 2001, deux ans avant la fin de la guerre  dans ce pays.

 


 

Décès de l’écrivain tunisien Mahmoud Messaâdi

             

Associated Press, le 16.12.2004 à 18h52

        

                      TUNIS (AP) — L’écrivain et penseur tunisien Mahmoud Messaâdi, auteur de plusieurs ouvrages célèbres dans la littérature arabe, est décédé jeudi à l’âge de 93 ans, des suites d’une longue maladie.

                      Figure de proue de la scène culturelle tunisienne, Messaâdi s’est aussi illustré par son engagement politique dans la lutte de libération de son pays du temps du « protectorat » français.

                      « Ses créations littéraires et intellectuelles étaient au diapason de son humanisme et des idéaux qu’il n’a cessé de diffuser ». A travers elles, il aura « contribué à l’enrichissement de la culture arabe et universelle », note le ministère tunisien de la Culture et du Patrimoine dans l’hommage rendu à cet éminent écrivain.

                      Diplômé de l’agrégation dans la langue, la littérature et la civilisation arabes de l’université de la Sorbonne-Paris où il a poursuivi ses études supérieures depuis 1933, il a vu ses oeuvres traduites dans plusieurs langues.

                      Parmi celles-ci figurent notamment « Essod » (le barrage) en 1955 et « Hadatha Abou Houreira kal » (ainsi parlait Abou Houraira) en 1973, traduite en français, en anglais, en allemand, en chinois et en russe.

                      Membre du conseil exécutif de l’UNESCO de 1974 à 1980, il a également à son actif un ouvrage en langue française sur « l’esthétique et la syntaxe dans la langue arabe », une thèse de doctorat publiée en 1981.

                      Après l’indépendance de la Tunisie en 1956, il a occupé plusieurs postes politiques. Au ministère de l’Education qu’il a dirigé pendant dix ans (1958-1968), il a initié la première réforme qui a permis la généralisation de l’enseignement et lancé parallèlement la mise sur pied de l’université tunisienne.

                      En 1994, le président Zine El Abidine Ben Ali lui a décerné le prix de la culture maghrébine et a fait publier en 2003 ses oeuvres complètes dans une édition appelée « ouvrages de référence » en qutre volumes.


 

Débats budgétaires :

La neutralité de l’Administration, la diplomatie tunisienne et la situation de la LTDH sous la loupe des deputés

 

Tunis – Le Quotidien

Les députés ont appelé au cours d’une séance plénière tenue hier et consacrée à l’examen des budgets des ministères de la souveraineté à en finir avec les tares de l’Administration, à dynamiser la diplomatie tunisienne . La discussion du rapport de la première commission relatif aux budgets du Premier ministère, du ministère de la Défense nationale, du ministère de l’Intérieur et du Développement local et du ministère des Affaires étrangères a été marquée par des interventions houleuses des députés au sujet des tracasseries administratives, de la diplomatie tunisienne des médias et de bien d’autres sujets d’actualité.

Le député Khédija M’baziaâ (PUP) a affirmé que de nombreux militants de la Ligue tunisienne des Droits de l’homme (LTDH) s’attachent au dialogue avec les autorités de tutelle dans l’objectif de contribuer à l’édification de la République de demain.

Sur ce même point, M. Salah Tabarki (RCD) a précisé que la LTDH est un acquis national tout en indiquant que certains de ses adhérents ont “politisé” les activités de cette organisation qui n’a pas encore tenu son congrès après l’expiration de l’ultimatum de douze mois, fixé par les tribunaux suite à une querelle interne au sein de la Ligue.

Le député Zouheïr Hadj Salem (PUP) a souligné, d’autre part la nécessité d’injecter du sang neuf au secteur des médias et à amender le statut des municipalités. De son côté, le député Hichem Hajji (PUP) a appelé à créer un conseil de programmation pluraliste au sein de l’ERTT et à la mise en place d’une union des journalistes tunisiens. * Réformes administratives Le député Thameur Driss (Ettajdid) a noté que la démocratie ne peut avancer que grâce au diagnostic des lacunes en indiquant que les récentes élections présidentielle et législatives ont révélé le grand déséquilibre en réaffirmant la suprématie du parti au pouvoir. Il a également appelé à davantage de neutralité de la part de l’administration.

Quant au député Ridha Ben Hassine (MDS), il a appelé à consolider les réformes administratives en signalant qu’il serait plus judicieux de sauvegarder le système de la double séance. Mme Najoua Abdelmalek (RCD) s’est enquis, dans ce même chapitre, des perspectives de titularisation des contractuels au niveau des administrations.

Volet consolidation des libertés et amélioration du paysage médiatique, le député Laâroussi Nalouti (MDS) a estimé qu’il est impératif d’améliorer la situation financière et morale des hommes des médias dont la mission est noble à plus d’un titre.

S’agissant de la dynamisation de la diplomatie tunisienne, les députés ont appelé à donner un nouvel élan à l’octroi diplomatique en s’interrogeant sur la position de la Tunisie à l’égard de l’initiative du dialogue latino-arabe lancée par le président brésilien. W.K.  

(Source : Le Quotidien du 17 décembre 2004)


 

Next steps key in Arab fight against terror cash-US

By Caroline Drees, Security Correspondent

Reuters, le 16.12.2004 à 18h10

 

                      WASHINGTON, Dec 16 (Reuters) – The United States welcomes the new Arab task force to fight terror financing and will be watching what concrete steps it takes over the next year to help choke off illicit funds.

                      « This is a first step and (these) states presented a seriousness of purpose. … We hope and I believe these countries are going to take this process very seriously as we move forward, » a senior U.S. counterterrorism official told Reuters in an interview.

                      Fourteen Arab countries set up the Middle East North Africa Financial Action Task Force in Bahrain at the end of November, pledging to fight the flow of dirty money in a region that has provided al Qaeda with most of its funds as well as its top leaders.

                      The United States has been pushing countries to toughen up their procedures against terrorist financing since the Sept. 11, 2001, attacks.

                      « Some of the countries have recognized they are facing a terrorist threat within their borders. I have high hopes and I am optimistic. The year to come will help give us an idea of what the MENA-FATF can accomplish, » he said.

                      Among the next steps should be a peer review process and the establishment of financial intelligence units to track dirty money, he said.

                      The Arab group has committed itself to implementing about 50 recommendations of the Paris-based Financial Action Task Force, which has set the global standards in combating the abuse of the global financial system by al Qaeda, its affiliates and other militant organizations.

                      Saudi Arabia, the birthplace of al Qaeda leader Osama bin Laden and the country identified by the United States as the primary source of al Qaeda’s funding, was one of the 14 Arab states to sign up for the regional task force.

                      Its Gulf neighbors Oman, the United Arab Emirates, Bahrain, Qatar and Kuwait also signed up along with Yemen, Jordan, Syria, Lebanon, Egypt, Tunisia, Algeria and Morocco.

                      CONCRETE STEPS

                      The U.S. official said one of the most important next steps would be to set up a peer review process to assess each other against international standards using a methodology designed by FATF, the IMF and the World Bank.

                      « That is the minimum they need to fulfill to be an effective FATF-style regional body. We hope this will be a rigorous process that gets under way quickly, » he said.

                      « We are eager to see what priorities they come up with (as a group). We would be encouraged to hear an indigenous body in the Middle East and North Africa region talk very seriously about the abuse of charities for terrorist financing. »

                      Several Gulf countries have already taken stringent steps to tighten control of donations — many of them controversial in Muslim societies where charity is a religious obligation.

                      Saudi Arabia has shut down one of its largest charities, Al-Haramain, banned collection boxes at mosques and schools and taken other steps to ensure donations are traceable.

                      The U.S. official said another important step would be for all MENA-FATF members to set up financial intelligence units — government agencies that specialize in tracking dirty money — to show seriousness about the fight against terror financing.

                      So far, the only Arab states to set up FIUs are Egypt, Lebanon, Bahrain and the United Arab Emirates.

                      The United States has urged Saudi Arabia repeatedly to enhance its efforts to fight terrorist financing by creating an FIU, but experts say the process has been sluggish.   


 

Loi sur la laïcité en France: 43 élèves exclus depuis la rentrée 2004

 

AFP, le 17.12.2004 à 15h05

            PARIS, 17 déc (AFP) – Quarante-trois élèves portant des « signes  religieux ostensibles » ont été exclus des établissements scolaires  publics en France depuis la rentrée 2004, en application de la loi  sur la laïcité, a indiqué le ministère français de l’Education  nationale.

            Ces chiffres ont été annoncés à l’issue des dernières réunions  tenues cette semaine par les Conseils de discipline dans les  établissement scolaires concernés.

            Un « reliquat » de « un ou deux conseils » devaient encore être  organisés au mois de janvier prochain, concluant réellement une  rentrée 2004 marquée par l’application de cette nouvelle loi,  adoptée le 15 mars 2004 et entrée en application en septembre 2004.

            Le 2 septembre, jour de la rentrée 2004, 639 élèves se sont  présentés avec un « signe religieux ostensible », soit un foulard ou  un bandana, soit un turban sikh. En 2003, un peu plus de 1.500  jeunes filles venaient à l’Ecole voilées.

            « 538 élèves ont retiré leur signe religieux, 41 se sont  inscrites au Cned (enseignement public par correspondance) et 17  dans un établissement privé », dont une bonne dizaine en Belgique, a  assuré Hanifa Cherifi, chargée des questions de laïcité au  ministère.

            Les 43 conseils de discipline ont tous prononcé l’exclusion, le  plus souvent de jeunes musulmanes, mais aussi de trois sikhs portant  un sous-turban, à l’exception d’un cas, jeudi, où la jeune fille  s’est engagée à retirer son couvre-chef.

            Certaines voix dans la communauté musulmane ont certifié que des jeunes filles avaient renoncé à venir en classe ou encore avaient  été envoyées par leurs parents dans des pays du Moyen-Orient. « Nous avons des élèves inscrites qui sont venues puis qui ont été  absentes, mais elles sont revenues. Il n’y a pas eu de cas de déscolarisation », a assuré Mme Cherifi.

            Pour Mme Cherifi, le désir de se conformer à la législation a joué un rôle essentiel: il y a eu « un effet loi », a-t-elle estimé.

            L’essentiel des cas litigieux (534) ont été réglés dans les  quinze jours suivant la rentrée. Le reste (101) a pris entre deux et  quatre mois.


Clip  » Histoire du pouvoir en Tunisie » sur Tunisie2004.net

 

Nous avons le plaisir de vous annoncer la mise en ligne sur notre site http://www.tunisie2004.net d’une animation flash de 3 mn 25 sur l’histoire de la succession au pouvoir en Tunisie depuis le dernier bey Moncef Bey .. avec un pronostic sur l’après Ben Ali !!..
Le Clip est visible à l’adresse suivante http://www.tunisie2004.net/flash . Un Livre d’or a été créé pour recevoir vos réactions et commentaires.
 
Imed
Responsable du site Tunisie2004

 


 

Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’ Homme en Tunisie Membre du Réseau Euroméditérranéen des Droits de l’ Homme 21 ter rue voltaire , 75011 Paris – TEL: 0033 321964099 Simone, Yacine et les amis d’Ahmed, Vous invitent à les retrouver pour partager en toute simplicité, souvenirs et témoignages de sympathie, Mercredi 22 décembre de 18h30 à 20h30 dans les locaux d’Amnesty International Section Française. Amnesty International, 76 boulevard de la Villette, 75019 Paris – standard 01.53.38.65.65. Métro Belleville ou Colonel Fabien Entrée par la grille au 72, code 75019 à partir de 19h30 

Pour celles et ceux qui ne pourront être présents, une cérémonie plus solennelle sera organisée début février 2005, la date et le lieu vous seront communiqués ultérieurement. Nous aimerions, pour cette occasion, rassembler des photos d’Ahmed. Nous faisons appel à chacun d’entre vous pour nous transmettre les photos d’Ahmed que vous souhaiteriez voir associées à cet événement. Nous espérons vous voir nombreux. Pour toute information complémentaire, vous pouvez contacter Hélène Desodt (hdesodt@penalreform.org) au 01.48.03.90.16. ______________________ Hélène Desodt Coordinatrice de Programmes Penal Reform International 40, rue du Château d’Eau 75010 Paris France Tel : +33 1 48 03 90 01 (ligne directe 16) Fax : +33 1 48 03 90 20 Email : hdesodt@penalreform.org


4 à 6 ans de prison pour des Tunisiens d’Al Qaïda La justice italienne a condamné récemment quatre Tunisiens à des peines de quatre à six ans et demi de prison et à l’expulsion du territoire une fois la condamnation purgée, et ce pour «association de délinquants à des fins de soutenir le terrorisme islamiste, fraude fiscale, aide à l’immigration clandestine et recel». Youssef Abdaoui, 37 ans (6 ans et demi), Habib ben Hamed Loubiri, 42 ans (6 ans et demi), Kamel Darraji, 36 ans (5 ans et demi) et Mohamed Abelhedi, 39 ans (4 ans et demi) étaient accusés d’avoir partie liée avec le groupe salafiste pour la prédication et le combat, considéré comme proche de l’organisation terroriste Al-Qaïda. Il est à noter que les quatre délinquants ont déjà été condamnés pour des délits en Tunisie et sont tous en état de fuite.

 

(Source: Réalités N° 990 du 16 décembre 2004)

 

Annulation   Finalement, la conférence de presse devant annoncer et expliquer la démission de Karim Skik, ancien directeur général de Microsoft Tunisie n’a pas eu lieu. Pourtant, le directeur régional chargé de l’Afrique du Nord était à Tunis la semaine dernière, mais on a préféré ne pas rencontrer les journalistes afin d’éviter, selon certaines sources, toute question embarrassante, notamment en ce qui concerne la politique de Microsoft en Tunisie.

 

(Source: Réalités N° 990 du 16 décembre 2004)

 

Grande conférence sur l’Islam et la démocratie à Tunis L’Institut Arabe des Droits de l’Homme a organisé, en collaboration avec le Centre des Etudes en Islam et démocratie de Washington, une grande conférence autour du thème “Islam et démocratie : questions autour de la relation et de ses perspectives”. La conférence, qui a eu lieu les 15 et 16 décembre à l’Africa, a vu la participation d’éminentes personnalités mondiales, entre universitaires, experts et politologues.

 

(Source: Réalités N° 990 du 16 décembre 2004)

 


 

حوار العصر… القيادي الإسلامي زياد الدولاتي:

‘البلاد في حاجة أكيدة لمصالحة كل أبنائها، وتجاوز سلبيات الماضي من أجل مستقبل تونس’

أجرى الحوار الطاهر العبيدي taharlabidi@free.fr 17/12/2004   أوجّه نداء للجميع لتقديم المصلحة العليا للبلاد، وفتح حوار بين أطراف كل المجتمع المدني، للالتفاف على طبيعة التحديات والقواسم المشتركة بين الجميع، وحسن إدارة الحوار بين كل أطراف المجتمع، مع احترام أفكار وخصوصيات كل طرف.    * سنة 1981 ألقي عليه القبض من أجل انتمائه للاتجاه الإسلامي ( النهضة التونسية حاليا)، ثم أفرج عنه. * سنة 1987 حوكم بـ20 سنة سجن، أمضى منها 11 شهرا ثم أفرج عنه عندما وقع الانقلاب. * سنة 1991 حوكم بـ 15 سنة سجنا، أمضى منها 14 سنة وأفرج عنه هذه الأيام. * عضو مؤسس للاتجاه الإسلامي سابقا( النهضة التونسية حاليا). * رئيس تحرير جريدة الفجر سابقا المقربة من الإسلاميين، والتي صودرت وسجن طاقمها، من بينهم مديرها حمادي الجبالي القابع حاليا بالسجن، وعبد الله الزواري الذي خرج من السجن هذه الأيام، والصحفي اللامع سحنون الجوهري، صاحب ركن ( بالسواك الحار) الذي توفي بالسجن، والأستاذ عبد الكريم الهاروني الموجود وراء القضبان، والمحامي محمد النوري الذي أمضى 3 سنوات، على إثر نشر مقال قانوني بنفس الجريدة وآخرون… * قاد اللجنة المكلفة بالحوار بين النهضة والسلطة سنة 1987 وشارك في كل الجلسات التي تمت بين الاثنين. * مسئول اللجنة العليا للانتخابات سنة 1989. * عضو بالمكتب السياسي لحركة النهضة، مكلف بالسياسة الدولية. ذاك هو في سطور الدكتور زياد الدولاتي الصيدلاني الاختصاص، والذي عايش العمل الحركي في المهجر وفي الداخل وعاش تجربة السجن، واختزل ثالوث المحن في تجربة متعددة الأبعاد… اتصلت به العصر عند خروجه من السجن ليكون هذا الحوار المفتوح حول محطات الماضي والحاضر والمستقبل…  
*************** ■ بداية نودّ أن نعرف هل راج خبر الإفراج عنكم في السجن؟، أم جاء فجائيا؟ أم كنتم على علم مسبق؟، أم وقعت مداولات أو إشارات في هذا الصدد؟، أم كنتم لآخر لحظة لا تعرفون شيئا عن الإفراج؟ ◘ في الحقيقة سبق لي في مارس سنة 2003 أن زارني السيد مصطفى بن زكرياء رئيس اللجنة العليا لحقوق الإنسان مع السيد عبد الوهاب الباهي، وتحدثت معهم مطوّلا حول وضعية المساجين وتردّي أوضاعهم ومعاناتهم بشكل مستفيض، وإثر الحديث سلمتهم رسالة إلى رئيس الدولة، محورها الأساسي وضع المساجين ومتاعبهم، وإطلاق سراحهم لأسباب إنسانية، وقد بلغني فيما بعد أن هذه الرسالة كان لها صدى طيب من قبل رئيس الجمهورية، وكان هناك شبه وعد بحل الملف في المرحلة القادمة، مع العلم أن الرسالة كانت تشمل كل المساجين السياسيين، لهذا فإن الإفراج بالنسبة لي شخصيا لم يكن مفاجئا.
    ■ هل سبق الإفراج بعض المؤشرات من حيث المعاملة، وتحسين ظروف السجن كمقدمة لهذا القرار، أم أنكم لم تلاحظوا أيّ تغيير إلى حين تمّ الإفراج عنكم؟ ◘ في الواقع هناك تطور إيجابي منذ سنة 1996 عدا بعض الاستثناءات، الراجعة إلى سياسات بعض الإدارات.
■ ما هو وقع هذه المبادرة عليكم وكيف تقبلتموه، وما هي تأثيراته النفسية والسياسية؟ ◘ كقراءة سياسية هي مبادرة إيجابية من طرف السلطة، ونحن على استعداد لدعم هذه المبادرة، ونرجو أن تتبعها خطوات أخرى لإطلاق سراح جميع المساجين السياسيين دون استثناء، لأن تونس في حاجة لكل أبنائها وكل طاقاتها، وأيضا في حاجة لمصالحة وطنية، تبنى على أساس الديمقراطية واحترام الهوية العربية الإسلامية واحترام الاختلاف السياسي، فالأمة محتاجة إلى مصالحة بين الحكومات والشعوب، لأن كل توتّر لا يخدم إلا أعداء الأمة.  
■ لو نتحدث عن فترة السجن كيف تقضون يومكم، وكيف استطعتم إمضاء كل هذه المدة، وتدقيقا ما هي الأشياء والطرق المبتكرة للتغلب عن واقع الاعتقال؟ ◘ الإنسان عندما يدخل السجن من أجل مبادئ سامية وقيم نبيلة، ويكون مخلصا في ذلك ومؤمنا بطهر المبادئ يهوّن عليه السجن، وتهون عليه المحن ويصبح قادرا على تحدّي كل الصعاب، وقادرا على التحمّل، فقوّة الإيمان والعلاقة الصادقة مع الله سبحانه وتعالى، كانت دائما المخرج من الضيق، كما أن الزاد الإيماني الذي يتحصّن به السجين يهوّن عليه المعاناة، لقد كانت أسوتنا الأنبياء والصالحين الذين سجنوا وعذّبوا وما بدّلوا تبديلا، وكنّا نتواصى بالحقّ ونتواصى بالصبر.
■ ما تأثير السجن وهذه المحنة على باقي المساجين وانعكاساته على الروح الوطنية، بمعنى هل هناك نقمة على كل ما يرمز لهذه البلاد، ترابا وسلطة وأعوانا وقضاء وصحافة؟ ◘ الإنسان الذي يدخل السجن من أجل دينه ومبادئه يكون أجره على الله، والله يأمرنا بكظم الغيظ والعفو عن الناس، يوم خروجي من السجن كنّا قرابة 18 سجينا إسلاميا، استدعاني مدير السجن المدني بتونس، وسألني نفس السؤال فكانت الإجابة كما يلي: إن السجن امتحان من الله سبحانه وتعالى، ونتيجة هذا الامتحان يخرج 3 أصناف من الناس: الصنف الأول يتخلى عن مبادئه وقيمه، ويصبح يفكّر في العيش لنفسه ولا يفكر إلا في مصالحه الخاصة. الصنف الثاني يخرج ناقما على المجتمع والإدارة والسلطة، لما تعرّض له من مظالم، ويصبح يفكّر في الانتقام من الجلادين وكل من ظلمه. والصنف الثالث هو الذي يعتبر أجره على الله، وأن هذا امتحان، ويعفو عن الناس من أجل مصلحة البلاد والإسلام والمسلمين، وأولئك هم الفائزون.
■ ما هي الحالات أو الممارسات أو المشاهدات أو الحوادث في السجن التي ارتسمت في ذهنكم، وشدّت انتباهكم أكثر من غيرها، والتي بقيت عالقة قد لا تمحوها الأيام؟ ◘ شخصيا لم يبق في نفسي أي توتر تجاه الإدارة، أو تجاه من ظلموني رغم كل المحن الكبيرة جدا.
■ هل أنت متفائل بهذا الإفراج؟ وفي أيّ خانة تصنّفه؟ ◘ أنا متفائل وأنتظر خطوات أخرى للإفراج عن كل المساجين السياسيين، وكذلك متفائل أنه سيكون لها انعكاس إيجابي على الوضع الاقتصادي والاجتماعي والسياسي للبلاد.
■ كيف تقرؤون ما قامت به السلطة أخيرا حين سمحت للقيادي الحبيب اللوز الموجود بالسجن، حضور جنازة والده، هل تعتبرون هذا الحدث إشارة خافتة في اتجاه نوع من بسط اليد؟ ◘ إنّ إطلاق سراح الأخ علي العريض والأخ مبروك بن حليمة، وكذلك شخصي أعتبرها يد ممدود من طرف رئيس الدولة لطي صفحة الماضي وإغلاق الملف نهائيا، وفي هذا الإطار يتنزّل السماح للشيخ حبيب اللوز بحضور جنازة والده .
■ بعد خروج بعض القيادات المعتبرة من السجن، هل سيشكل هذا منعرجا آخر ويجعل للداخل دورا يساهم في تغيير المعطيات على الأرض، ويعيد بعض التوازنات التي اختلت؟ ◘ الإجابة عن هذا السؤال سابقة لأوانها ذلك لأنه يتطلب وقتا لاستيعاب الواقع ومعرفة التحولات والمتغيرات…
■ تصوركم للخروج من النفق، وما هي آلياتكم في التعامل مع السلطة، هل ستفتحون صفحة جديدة، هل ستسعون إلى المصالحة، هل ستوسّطون بعض الأطراف لحل هذه الأزمة، أم هناك خطوات أخرى؟ ◘ إننا نعتقد جازمين أن مصلحة البلاد في حاجة أكيدة لمصالحة كل أبنائها، ونحن من جانبنا سنسعى لدعم الوحدة الوطنية، وتجاوز سلبيات الماضي من أجل مستقبل تونس. 
      ■ هل تتوقعون تغييرا في الخط السياسي للسلطة تجاهكم، وما هي السيناريوهات الممكنة للتجاوز وغلق هذا الملف؟ ◘ هذه المسألة رهينة التفاعل الإيجابي بين الحركة والسلطة وكل مكونات المجتمع المدني، والعمل يجب أن يكون في كل الاتجاهات وليس في اتجاه واحد، والمقصود أن حركة النهضة كحركة شعبية هدفها الأساسي الاصطلاح، فمن جانبها ستسعى بكل إمكانياتها في اتجاه السلطة والمعارضة ومكونات المجتمع والشعب، لإيجاد أرضية وقاسم مشترك في التعايش ومواجهة التحديات، مع المحافظة على التنوع والاختلاف، لأن الأمة في حاجة لهذا التنوع الذي هو رحمة وليس نقمة، فسنسعى باتجاه الجميع من أجل المصلحة العليا لبلدنا وشعبنا.
■ في المدة الأخيرة ظهرت أصوات منادية وتدفع باتجاه التحالف بين الإسلاميين والسلطة على حساب أطراف أخرى، فما هم موقفكم من هذه التصريحات؟ ◘ هذه النداءات غير واقعية، فالسلطة في حاجة إلى كل القوى الجماهيرية والمجتمع المدني، لمواجهة تحديات المستقبل، لأن التحديات عميقة وليست ظرفية، فالسلطة ليست بحاجة إلى التحالف مع الإسلاميين أو غيرهم، فالبلاد في حاجة إلى التحالف مع كل أبنائها.
■ حركة النهضة توزعت بين الهجرة الاضطرارية، وبين التقوقع في الداخل وبين السجن، فأي الفريق حسب رأيكم « وفّق »؟ ◘ لم يكن لأحد من هذه الأصناف حرية الاختيار، فقد كانت كلها اضطرارية، فلا نعتقد أن هناك من يختار السجن طوعا، أو من يختار المنفى والغربة استحبابا، أو من يخيّر الانعزال والتقوقع هياما، بل كلهم كان في حالة اضطرار، وكل من هؤلاء قام برسالته وبواجبه، وهذه المحنة رغم تعدّد جوانبها إلا أنها تبقى امتحانا في مصلحة النهضة، وإثراء وتنوعا ورصيدا وتجربة مفيدة رغم قسوتها.
■ أنتم أحد الوجوه السياسية البارزة، وأحد الذين عايشوا العمل الحركي في المهجر ثم في الداخل، وسجنتم عدة مرات، من خلال هذه التجربة الثرية والمتعددة الأبعاد، كيف تقيمون هذه الرحلة الطويلة، وهل من نقد ذاتي ومراجعات ؟ ◘ كل عمل إنساني بشري عرضة للخطأ، وبالتالي فالنهضة في حاجة أكيدة للمراجعة والنقد والتقويم، كما أن تطور الأوضاع السريع يتطلب تغييرا مستمرا للخطط، والمحنة الأخيرة كانت عميقة وطويلة والحركة في حاجة إلى وقفة للتقييم وتحديد ملامح المستقبل في تحديد الوسائل…
■ ما الذي تريد قوله للمعارضة وللسلطة ولأهل المهجر؟ ◘ أوجّه نداء للجميع لتقديم المصلحة العليا للبلاد، وفتح حوار بين أطراف كل المجتمع المدني، للالتفاف على طبيعة التحديات والقواسم المشتركة بين الجميع، وحسن إدارة الحوار بين كل أطراف المجتمع، مع احترام أفكار وخصوصيات كل طرف

 
(المصدر: موقع العصر بتاريخ 17 ديسمبر 2004)


 

مائة مصباح من مشكاة النبـــــــــــــــــــــوة

        الحلقة الثامنة عشرة

أخرج الشيخان عن أم هانئ أنه عليه السلام قال  » أجرنامن أجرت يا أم هانئ ».

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كان ذلك بمناسبة فتح مكة وشواهد ذلك في القرآن كثيرةمنها  » وإن أحد من المشركين إستجارك فأجره حتى يسمع كلام الله ثم أ بلغه مأمنه « و »والمؤمنون والمؤمنات بعضهم أولياء بعض « .

موضوعه : الاول : كرامة الناس وأمنهم قبل الدين وبعد الدين وفي الدين .

ــــــــــــــ   الثاني  : عدوان ينازعان الاسلام في تكريمه للمرأة : التقاليد و الوافدات .

ماذا لو قلت للناس اليوم أن أول من سن قوانين اللجوء والاجارة والحماية وعمل بها وسيخاصم يوم القيامة كل منتهك لها فيخصمه ويدحرجه في النار كائنا ما كان تدينه هو محمد عليه السلام هل ترى الناس مصدقيك أم راميك بالجهل والجنون وإبدأ  إن شئت لتقف على مصيرك مع من حولك فإن كنت في بيئة تقليدية فربما صلبت تطبيقا للشريعة وإن كنت في بيئة مغايرة ربما حمتك بعض القوانين السائدة غير أنه ليس لك مكان بين المثقفين وعلية القوم والانكى من ذلك كله أنك ربما لو أكثرت من الحديث عن هذه الابعاد في رسالة محمد عليه السلام بين صفوف الدعاة إليه والعاملين لتطبيق شريعته بل ربما بين صفوف المكرسين حياتهم منهم لخدمة قضايا الحرية والعدالة لعددت من المتعلمنين أو صغار الفسقة فكيف تقول لي بعد ذلك أننا اليوم لسنا في غربة فالغربة تكتنفنا من كل جانب . لا بل ماذا لو إنحزت اليوم إلى كبار الفقهاء والائمة الذين يقولون بأن تطبيق الحرية اليوم مقدم على تطبيق الشريعة ولا أعلم ذلك سوى من واحد منهم فحسب وهو الامام القرضاوي ألست في عداد المهرطقين والزنادقة في أعين كثير من إخوانك الذين التهبت ظهورهم بسياط القمع عقودا طويلة؟

كرامة الانسان دين قبل الدين :

معنى ذلك أنه ليس الاسلام في صورته الاخيرة والنهائية على يد محمد عليه السلام هو أول من كرم الانسان كل إنسان بغض النظر عن دينه ولونه وسائر معطياته الاخرى سواء الموروثة أوالمكتسبة بل إن الله سبحانه لما خلق آدم كرمه مباشرة وحرره  وأكبر منازل التحرير والتكريم طرا هي أنه سبحانه نفخ فيه من روحه وروحه موجودة في الكافروالمسلم والعاصي والتائب والاسود والابيض والمراة والرجل وكل من ينطبق عليه إسم آدمي وأول شاهد على ذلك أنه أهله بالابتلاء المفضي إلى الترقي فلا هو ملك مجبول على الطاعة رغم أنفه ليس له في ذلك من مزية ولا هو شيطان أخرس لا يملك الطاعة حتى لو إختارها وثاني شاهد على ذلك أنه أنزله الجنة وليس الارض وثالث شاهد على ذلك أنه إستخلفه وإستأمنه وعلمه وسواه خلقا وخلقا ورابع شاهد على ذلك أنه جعل منه النبي والرسول والشهيد وخامس شاهد على ذلك أنه لا يموت بل هو خالد مخلد في الجنة فالروح هي هي ولو ظللت أعدد مظاهر تكريم الله للانسان وتحريره له لسودت مجلدات غير أنك تبادرني بقولك هذا قول نجده في القرآن الكريم والسنة النبوية ولكننا لا نجد له أثرا في الدنيا سيما اليوم سواء من جانب المسلمين أو من جانب غيرهم وأنا متفق معك تماما في ذلك إذ أن ما يهمني هنا هو تثبيت النظرية الاسلامية التي هي ليست محل إتفاق حتى بين أهلها وكثير ممن يتحمس لها نظرية أيام الدعوة يكون أول من يدهسها تحت أحذيته العسكرية القذرة أيام السلطان  . وبعد ذلك فإن لنا في العهدين النبوي والراشدي رغم قصر المدة خير درس في أن تلك النظرية الحقوقية الاسلامية جاهزة للتطبيق في أصولها الكبرى ومعاقدها العظمى والاجتهاد مطلوب أبدا. ولمن يريد حقا إستئناف الحياة الاسلامية وتحقيق النهضة الاسلامية المنشودة فإن عليه سيما ضمن فعاليات الصحوة والحركة الاسلاميين أن يجدد النظرية الاسلامية الحقوقية تثبيتا للثوابت العظمى وكرامة الانسان فيها تأتي مباشرة بعد توحيد الله سبحانه وبسطا للتجديد والاجتهاد ودون ذلك الجهد النظري فإن المعاول ستأتي عليها سواء ممن أسماهم عليه السلام أهل التحريف والمغالاة أو ممن أسماهم عليه السلام المنتحلين والمبطلين والمؤولين الجاهلين . وفي أثناء ذلك فليس تراثنا مبرأ من العيوب في هذا المجال ولسنا ملزمين بسوى صحيح الوحي وصريحه معا وفي أثناء ذلك ينبغي الحذر من الوقوف تحت التأثير الطاغي للواقع سواء المقلد منه للاسلاف أو المتمرد على الاديان .

لن ينتصر الاسلام اليوم وغدا حتى ينتصر في قضية المرأة : عدوان يسلان علينا اليوم الاسياف شاهرة أولهما منا تقليدا أعمى أو فهما أسقم أو عدم وعي بمتغيرات الزمان والمكان وبقوانين الحركة والحياة وثانيهما على تخومنا يسحرنا بالاكاذيب رغبا ورهبا ويجب منا الاقرار جميعا بأن المرأة ظلمت بالانحطاط ظلما شنيعا ولو تصفحت أول كتاب فقه تجده إلى جانبك فضلا عن الكتب الاخرى سوى القرآن الكريم وكتب الحديث لوقفت على الكثير من ذلك فهي تستكثر عليها حتى ما قرره لها القرآن الكريم من مثل حق الخلع في مقابل حق الطلاق وحق الذبح وتستعيض عن ذلك برفع العقيرة بالصياح وحق الامامة حتى للنساء وحق رفع الصوت في الصلاة حال إمتناع داعي الفتنة وحق إختيار الزوج والحاكم وحق الحكم وتولي سائر المناصب في سائر المجالات ومازال بعض الفقهاء قديما وحديثا يتمحلون في ذلك وهم يبحثون عن حل وسط يحفظ لهم ماء الوجه فهذا يقول بحقها في ما دون الامامة العظمى وهو يفكر بعقل ما قبل سقوط الخلافة وهذا يمنع عنها القضاء وهذا الشهادة ولم يتخلص تراثنا إلى اليوم بأسود مقولة عرفها في حق المرأة وهي أن صوتها عورة فهل يعقل لتراث أنتج هذه الثقافة البائسة التعيسة أن ينتصر في الحياة سيما أمام أعداء وخصوم مدججين بما لا يحصى من الاسلحة الفكرية المستندة إلى علوم النفس والاجتماع والعمران والسياسة ؟ طبعا لا لان الحياة هزيمة ونصرا إنما شيدها الله على سنن وأسباب لا تحابي ولاتجامل ولا تعادي فالاقوى دوما هو الاغلب . وأنظر إن شئت حتى إلى أدبيات الاسلاميين بل إلى أكثرهم تنورا ورشدا وعقلانية وسلفية بالمعنى الصحيح لا المغشوش فلن تجد سوى تمحلا وتعسفا وإلتواء يقول لك بأن الرجل شعر بالغبن وبالهزيمة أمام التراث وأمام الوافد فظل يصانع الواقع التقليدي المتبلد والمتلبد في آن فلم ينحز إلى الاصول الاسلامية الثابتة الناصعة لئلا يتهم بالعلمانية والفسوق وبالتالي لم يزد كثيرا على ما أنتجه التراث سوى أنه قدمه بلغة اليوم وإن شئت جئت لك بدليل واحد : هل تجد من القرآن والسنة قولا وعملا  دليلا واحدا بل عشر معشار دليل واحد يستدل به على عدم أهلية المرأة لتولي الامامة العظمى أي رئاسة الدولة اليوم وهي  ليست إمامة عظمى ؟ وكثير من الناس مقتنعون بذلك غير أن الخوف من الناس يزجرهم عن ذلك والامثلة في مجال المرأة والقوانين الوضعية ومجالات أخرى معاصرة حيوية كثيرة لا يتسع لها المقام هنا .

لا خلاص لنا بسوى الانحياز التام إلى الفقه النبوي وكفانا به دليلا وهاديا : لو طفت بين كثير من إجتهادات المجتهدين قديما وحديثا وبين الفقه النبوي في إدارة ا لحياة بالدين لالفيت عجبا عجابا عنوانه الاكبر أننا نتدين بفقه الفقهاء لا بفقه النبوة في أحيان كثيرة . وفي هذا المثال خير دليل على ذلك فأم هانئ مواطن عادي وهي بعد ذلك أنثى مازال ينظر إليها في مكة خاصة على أنها سقط متاع لا يجوز لها  التصرف في مطبخها فضلا عن التصدي لاعقد القضايا الامنية حساسية في حالة طوارئ قصوى فتمنح بإجتهادها الشخصي حق اللجوء السياسي لمشرك ربما كان منذ لحظة يقاتل محمدا عليه السلام وجيشه الفاتح وربما يستخدم حق اللجوء للتآمر ثم لا تمنعها لا أنوثتها ولا عملها الامني الخطير في مرحلة هي الاخطر مطلقا وحيال رجل شن القرآن على إخوانه في الشرك حملات وحملات من الحديث إلى الفاتح الاول يوم الفتح وتفاتحه في الامر فلا تخاف بل تطلب الحق منه فأي نقلة هذه التي أحدثها هذا الدين في الناس إنها نقلة لا يزعم واحد منا اليوم فضلا عن غد أنه فهمها والفقه النبوي لا يؤنبها ولا يخاصمها ولا يستكثر عليها ذلك بل ينبسط لها وكأنه يعتذر قائلا لقد أجرنا نحن رئيس الدولة في يم الطوارئ من أجرت ومن أدراها أن الاسلام يقر ذلك ومن علمها ذلك وهي التي من المفترض ألا تخرج من بيتها وتصلي في قعر قعره حتى لا تفتن الافنية والامتعة بصوتها وهو عورة . والخلاصة أن بعدنا اليوم كإسلاميين مستنيرين عن فقه النبوة في أكثر قضايا الحياة معاصرة بعد المشرق عن المغرب ولا خلاص لنا بسوى فقه ذلك الفقه النبوي المستنبط من القرآن الكريم ثم الانحياز له دون حياء من الغوغاء.

خلاصة مركزة سريعة : إذا طال دور المرأة القضايا الامنية الخطيرة الحساسة في حالات الطوارئ والحروب والفتوحات الكبرى وكانت سلطة تبت في قضايا الاجارة والحماية السياسية والامنية فإنه آن لمن يحجر عليها دون ذلك وكل أمر هو دونه بالضرورة أن يغرب عنا بفكره البائس وليدعنا في مواجهة زور الوافد نهزمه بالقرآن الكريم كما هزمت التقاليد البالية .

                                                                الهادي بريك / ألمانيا


 
L’Audace numéro 118 de décembre 2004 est en vente dans les kiosques parisiens et de province. En voici l’éditorial rédigé par le docteur Moncef Marzouki.

 

 

Pour que  les criminels dorment tout aussi mal que leurs victimes

Moncef Marzouki

Donc, le sinistre  Kallel est invité à se présenter bientôt  devant les juges suisses pour répondre de ses  actes  au nom du principe de l’universalité de la lutte contre la torture.

 Les cyniques ,au chaud derrière leur pouvoir , qui ne verraient dans cette convocation ‘’ platonique’’ qu’un coup d’épée  portée par l’opposition dans l’eau –stagnante- du  régime  feraient mieux de comprendre que le vent est en train de tourner dangereusement.

Lors des deniers évènements de la Côte –d’Ivoire, une information n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Parmi les mesures de rétorsion envisagées par le Conseil de sécurité à l’encontre des autorités en place, figuraient des mesures spécifiques : interdire à certaines personnes  impliquées dans la guerre  le déplacement à l’étranger  et geler leurs avoirs dans les banques étrangères. Certes c’est la côte –d’Ivoire, certes c’est le Conseil de Sécurité etc. ….

Néanmoins, quel plaisir  de voir de telles mesures à l’ordre du jour et prises à un tel niveau ! Une porte  longtemps close est enfin ouverte. Beaucoup de gens et d’événements vont pouvoir s’engouffrer à travers.

En 1986, Amnesty International réunit à Londres un certain nombre de militants des droits de l’homme pour réfléchir sur de nouvelles modalités d’action. J’avais proposé alors de personnaliser au maximum les  dénonciations et les condamnations qui étaient notre seule arme. Quoi de plus absurde–et d’inefficace -que d’accuser la ‘’Tunisie ‘’, l’Etat tunisien,  ou encore  le gouvernement tunisien,  de ne pas respecter tel ou tel droit de l’homme. Derrière la Torture qui sévit chez nous, ne sont  impliqués ni le pays, ni l’Etat, ni le gouvernement dans sa totalité, mais une poignée d’homme : le dictateur  directement, ses ministres de l’intérieur un à un, ses grands policiers un à un, quelques zombies officiant  dans les caves  de la DST et dans  les sinistres prisons.

Ce  sont ces gens là  qu’il fallait  et qu’il faut  nommément, impliquer, accuser et si possible déférer devant toute juridiction compétente.  J’avais proposé aussi la création d’un anti-prix Nobel de la Paix (Prix Hitler) qui aurait été  attribué par un jury international au tortionnaire ou au grand corrompu de l’année. Ces propositions n’avaient pas  été  retenues par AI  à cause des limites de son mandat.

Mais l’idée de personnaliser et de pénaliser  les violations des droits de l’homme a fait ailleurs son chemin. En général  les hommes n’ont que les idées de leur époque  captées et diffusées par des canaux divers, indépendants mais confluents.

J’ai été, et reste,  profondément convaincu que la responsabilité personnelle et pénale est le  seul moyen-en attendant la démocratie-  de casser la tentation de torture  , que certains criminels de la politique continuent  de  considérer comme un moyen efficace voire légitime de gouverner.

Une expérience à petite échelle m’a renforcé dans cette conviction somme tout intuitive. En 1999  eut lieu un grand débat au sein du CNLT. Depuis  des années,  nous  publiions des condamnations indignées. Ce n’est pas pour autant que la torture ou les autres violations  avaient  cessé. Cela faisait des années que nous portions l’affaire devant l’opinion nationale  internationale, les instances de l’ONU….en vain. Le dictateur et ses sbires continuaient à ordonner et à couvrir le crime abject calculant  que le coût – bénéfice était encore intéressant. Il fallait  impérativement  trouver autre chose. Je revins à mon   idée  fixe  et proposai  de faire une liste nominative des tortionnaires avérés et de la publier sur Internet. Débat houleux  sur la faisabilité, la fiabilité, la crédibilité et surtout  le risque de l’affaire. Presque  tous les  membres du CNLT  adoptèrent l’idée et nous nous sommes attelés à la rédaction de la liste en  n’inscrivant que les noms sur lesquels nos dossiers étaient en béton et excluant tous ceux- très  nombreux – où  nos sources n’étaient pas cent fois vérifiées. La veille de la publication de la liste d’une quarantaine de noms, nous nous sommes dit un au-revoir ému, quasi-sûrs de nous retrouver derrière les barreaux. Surprise, nous  sommes restés libres.  Le pouvoir  habitué à intimider la société civile était pour la première fois intimidé par elle.   Mieux, toutes les informations venant des prisons confirmaient un reflux des mauvais traitements. Il semble  même que  beaucoup de  tortionnaires changèrent  leurs passeports où se sont sagement abstenus de voyager dans les espaces de droit  de crainte que  les Ait-limam et autres Khaled Ben M’Barek ne  les débusquent. C’est cette liste que l’Audace publie depuis  dans chaque numéro par devoir de témoignage et de mémoire.

 Malheureusement,  nous avions lâché la bonne piste trop tôt. Avec le recul du temps, je pense qu’on aurait dû fignoler le travail en  traitant  les dossiers des criminels un  par un. Des équipes auraient pu  travailler en détail  sur  le CV, les délits  et la responsabilité directe et personnelle  de tel gros pontife de la police politique, de tel ‘’juge’’ ou  de tel ministre. Un dossier complet avec photos à l’appui et publié sur un site consacré aux tortionnaires tunisiens et s’enrichissant le long de ces  années de malheur , aurait été et  reste  un formidable moyen d’action. La  Ligue et le Conseil  pourraient d’ailleurs  reprendre le fil de cette action trop vite interrompue et ce faisant  renouveler leurs méthodes  et  ne  pas ronronner.

 Evidemment cela est difficile. Le budget temps  pour confectionner ces dossiers individuels est considérable. Mais l’effet dissuasif d’une telle démarche  appliquée au début  à quelques têtes de liste serait   tout aussi considérable.

 De toutes les façons la convocation du sinistre Kallel devant la justice suisse, même si elle  ne donne rien de concret à court terme,  en fera réfléchir plus d’un au ministère de la police et de la répression appelée improprement ministère de l’intérieur.

 Il faut que les choses soient très claires pour les gouvernants et leurs sbires. Nous sommes  à l’époque de l’information instantanée, de la mémoire éternelle et   l’impunité  a vécu.

La création du TPI, les procès faits à Pinochet, Milocevitsh (sans parler de celui qui attend Saddam) ou à   des seconds couteaux comme ce  Kallel, sont autant de signes  sur lesquels  les tortionnaires et leurs commanditaires ne devraient pas se tromper.

 Ce n’est qu’une question de détermination pour les militants de la liberté et de temps de dégrisement  pour  tous ceux que le pouvoir absolu sur leurs semblables a drogué ou rendu ivres.

Les fonctionnaires de la police et de la justice impliqués dans la répression de notre peuple au profit des familles maffieuses et biologiques feraient mieux de s’en souvenir. Ils pourraient  répondre de leurs actions devant des tribunaux internationaux  et un jour nationaux. Au mieux,  si la transition vers la démocratie  se fait pacifiquement comme je l’espère, ils devront passer devant des commissions ‘’ justice et vérité ‘‘. Mais les crimes de ‘’l’ère nouvelle ‘’ ne seront jamais oubliés. Nous avons assez de documents sur eux  et assez de détermination  pour que les livres de l’histoire leur fassent une place de choix dans le plus important chapitre de l’éducation civique des futures générations : Comment protéger la Tunisie contre le retour d’une ignoble  dictature semblable  à  celle qu’elle a connu sous le règne d’un  général de police  sorti d’on ne sait trop où.


 

De la vraie et de la fausse opposition de décor

 

Par Sami Ben Gharbia Dans la masse de commentaires et des réactions suscités par les résultats des « élections » du 24 octobre dernier, plusieurs positions se sont dégagées. J’aimerai ici réagir au texte de Sihem Bensedrine vu le ton autoritaire qu’il emprunte et l’idée fantaisiste qu’il œuvre à imposer sur la nature du débat post 24 octobre.

 

Dans la masse de commentaires et des réactions suscités par les résultats des « élections » du 24 octobre dernier, plusieurs positions se sont dégagées. J’aimerai ici réagir au texte de Sihem Bensedrine (1) vu le ton autoritaire qu’il emprunte et l’idée fantaisiste qu’il œuvre à imposer sur la nature du débat post 24 octobre. Aussi, vu qu’il démontre à quel point on peut transformer des « élections » qualifiées par tous les observateurs de « non événement » et de mascarade en un événement qui se veut historique. On ose même parler de victoire de l’opposition dans la bataille de la délégitimation contre Ben Ali. Et pas n’importe quelle opposition, mais celle qui a participé activement à la même mascarade « électorale ». Sihem Bensedrine a préféré se servir d’un titre-postulat ayant l’allure d’une vérité historiquement irréfutable pour faire passer un non-sens. Ce faisant, elle comptait dissuader les éventuels critiques qui oseraient remettre en question cette prétention extravagante et autosuffisante, qu’est « l’intérêt de l’aventure de l’initiative démocratique » et « la victoire dans la bataille de la délégitimation contre Ben Ali » à ne pas s’hasarder dans ce pré-carré. Lequel devrait être réservé aux seuls porte-paroles autoproclamés de la Tunisie opposée à Ben Ali. Sans donner à la critique et au débat l’espace qu’ils méritent dans l’ère post 24 octobre, elle a rejeté d’emblée les sceptiques, avant même qu’ils ne se prononcent, dans le camp de la dictature, et a excellé, tout comme cette dernière, dans le maniement des qualificatifs et des vieilles batteries qui viennent à bout de l’analyse et de l’argumentaire : « guerre psychologique » « collaborateurs actifs », « laboratoires officiels », « services spéciaux » etc.! Le reste du texte n’est rien d’autre qu’une volonté manifeste de se construire une autorité morale sur la scène politique et médiatique tunisienne, un règlement de compte qui peine à dire son nom, et un manège oeuvrant à légitimer une nouvelle caution donnée au quatrième mandat de Ben Ali par ceux qui se sont appropriés le titre pompeux d’Initiative Démocratique. Comme si l’initiative dans le cirque électoral tunisien avait existé même au sein de la sphère tracée par le régime de Carthage. Que dire alors si la partie concernée prétend se positionner en dehors de cette sphère ! Et c’est bien Sihem Ben Sedrine, dans un entretien accordé le 25 octobre 2004 à Radio France Internationale, qui avait reconnu que ces « élections » qui était « pour rien (…) avaient deux demandeurs seulement : Ben Ali et l’Europe et l’Occident en général. » (2) On a le droit quand même de déduire que tous ceux qui ont participé aux dites « élections » répondaient à la demande de Ben Ali, qui reste le maître absolu du jeu. Jouer sous des prétextes aussi fautifs qu’irréalistes comme « la démonstration du verrouillage politique » et « témoigner de cet interdit qui frappe l’exercice des libertés élémentaires », est avant toute autre chose une reconnaissance de la légitimité de la partie qui mène le jeu et qui défini ses règles. Règles, rappelons-le, qui étaient toujours non constitutionnelles. En acceptant de se mettre à table, l’Initiative Démocratique s’est placée d’emblée au cœur du système bénalien malgré sa prétention au contraire. Et on n’a pas à « se torturer l’esprit » -bizarre définition donnée par S. Bensedrine à l’acte de la réflexion- pour saisir cette réalité. Au niveau de la fixation des défis et des objectifs de l’opposition, SBS semble être encore l’otage du passé et d’une certaine idée désuète du militantisme, réduite à sa seule bataille médiatique contre le régime de Carthage : « L’unique défi à relever par l’opposition était de faire, encore une fois, la démonstration du verrouillage politique (…) témoigner de cet interdit qui frappe l’exercice des libertés élémentaires » Rétrécir de la sorte le champ d’action de l’opposition à une simple bataille médiatique, qui de plus a prouvé ses limites, équivaut à sacrifier le premier objectif de la résistance à la dictature : la renverser et mettre fin à son règne de la terreur. Et, ici, il est plus qu’inopportun de parler de radicalité du discours de ceux qui ont appelé au boycott actif étant donnée que la radicalité est au sein même du système politique tunisien. La dictature est radicale dans ses choix répressifs, extrémiste dans son négationnisme des drames subis par les prisonniers politiques, leurs familles et les exilés, fanatique dans son flicage de la société, aveuglée dans sa corruption et son favoritisme. Et il est incohérent de vouloir opposer à un tel système une opposition soft et « un ton et une démarche mesurée, et verbalement modérée » sous prétexte qu’il vaut mieux ne pas effrayer cette « frange de l’élite tunisienne, somme toute attachée à son confort matériel. » Et je pense que l’histoire de la Tunisie militante a suffisamment prouvé que le fait de choisir le camp de cette frange de l’élite se traduisait toujours par l’abandon des revendications populaires. Et il ne faut pas être devin pour savoir que tout changement vers la démocratie nécessite une demande populaire suffisamment forte et constante. Vingt ans ne nous ont pas suffi pour comprendre cette loi ni pour rechercher les moyens permettant de mettre en œuvre un tel objectif ! S.B Sedrine n’est peut-être pas consciente qu’en définissant de telles missions à l’opposition elle fait un bond de 10 ans en arrière, condamnant, théoriquement, la société civile et l’opposition à tourner en rond, ne sortant que pour faire une « récréation de quinze jour sous haute surveillance » (3) comme l’avait si bien dit Mustapha Ben Jaafar. Car cela fait plus d’une décennie que l’opposition et les personnalités politiques hyper médiatisées qui agissent presque en tant que parti politique à part entière, nous assènent des formules démocratiques et des recettes de lutte contre la dictature avec les mêmes slogans creux : « démasquer le vrai visage de la dictature », « sensibiliser l’opinion publique internationale », « mobiliser la société civile ». Je me rappelle qu’à l’occasion du « référendum » de mai 2002, Taoufik Ben Brik avait définit dans ces termes la mission de ces parti-personnes : « quand on voit un Jacques Chirac ou un Jean-Pierre Chevènement soutenir sans vergogne ce «coup d’Etat constitutionnel», on se dit que c’est une négligence impardonnable de ne pas avoir dépêché en France et ailleurs, des résistants comme Radhia Nassraoui, Sihem Ben sedrine, Moncef Marzouki ou Oumeya Seddik, pour n’évoquer qu’un petit groupe de virtuoses tunisiens de la parole pour décortiquer sur les ondes la face du référendum, restituer le contexte et les éléments de compréhension nécessaires et nous assurer une présence morale, un poids de parole qui nous valorise. » (4) Deux ans après ce coup d’Etat constitutionnel, qu’en est-il de cette mission ? Rien ! • Ni du côté du peuple, qui reste non réceptif au discours de l’opposition qui a préférer le troqué contre un élitisme systématique et un discours dirigé exclusivement aux médias et ONG occidentales. • Ni du côté de l’opinion publique internationale. Laquelle continue de fournir ses millions de touristes graissant ainsi les rouages d’une économie otage d’un Etat mafieux et policier. • Ni du côté des institutions dites internationale, qui n’ont jamais tari d’éloges le bon élève tunisien. • Et, enfin, ni du côté des chancelleries des soi-disant démocraties occidentales qui nous présentent la Tunisie comme un modèle réussi. On ose même venir chez-nous pour nous lancer en plein visage un « manger et taisez-vous » au moment où des dizaines de prisonniers politiques mènent une grève de la faim. En plus d’être prisonnière d’une stratégie archaïque, S. Bensedrine veut qu’on donne encore du temps à l’opposition pour je ne sais quel but. « Il faut lui laisser le temps » nous conseilla-t-elle à la fin de son article. Mais qu’est-ce que cela veut dire en terme de débat politique et de lutte contre la dictature ? Cela veut peut-être dire s’autocensurer, car la critique de l’opposition ne peut être qu’un produit préparé dans les « laboratoires officiels des services spéciaux » ! Se taire devant tant de non-sens de peur de se voir étiqueté « collaborateurs actifs » ! Sous-traiter la cause de notre liberté à des lobbies politiques, à des ONG et à de personnalités qui préfèrent être les seules à parler en notre nom, à informer et à interpréter l’information. Et pis encore, qui se permettent de glorifier le rôle joué par une partie de l’opposition de décor ? L’opposition qui sert de décor au système de Ben Ali -et contrairement à tout le baratin politique construit de toute pièce- est constituée de deux ailes. Une vraie et une fausse opposition de décor. La fausse est celle que représentent Bouchiha, Béji et des pseudo partis comme PUP et le MDS. La vraie est celle qui se présente en tant qu’alternative au pouvoir, qui se nomme Initiative et qui « fait bouger la rue » alors qu’elle s’inscrit dans la logique même du système : elle le cautionne de façon habile ! Et c’est sa « force ». Cette vraie opposition de décor est celle de l’Initiative démocratique. Et le dénominateur commun d’un Mohamed Bouchiha qui, à l’annonce des résultats, s’est déclaré « satisfait » de son score et s’est réjouit d’avoir « contribué à briser le tabou des scores à plus 99 %» et d’un Halouani ou d’une Sihem Bensedrine qui ose prétendre que l’ID « a marqué des points (..) et a dégagé un consensus sur le niveau de rupture avec ce pouvoir illégitime jamais atteint auparavant » c’est que les deux ont joué le jeux de Ben Ali. Nous appelons les premiers une opposition de décors et les seconds une vraie opposition du décor. Car même si « personne ne se faisait d’illusions sur l’issue de ce scrutin sans enjeu » ; comme le rappelle justement Sihem Ben Seddrine, personne, à part les participants, ne peut prétendre que la participation à ce scrutin était sans enjeu. L’enjeu s’est avéré bel et bien énorme. La participation de l’Initiative Démocratique qui a joué le rôle du vrai décor, puis la tentative de légitimer cette participation dans des « élections » constitutionnellement illégitimes sont plus nuisibles que les 130.000 policiers et le bataillon des Rcdéistes. Etant donnée qu’une entreprise pareille discrédite davantage l’action politique déjà souffrante d’un discrédit auprès du peuple, la transforme en Bolitique et nous condamne à nous leurrer des décennies et des décennies dans le labyrinthe des communiqués, des protestations occasionnelles et des « repositionnements » (5) plus que chroniques où la fidélité aux principes et où le discours clair n’ont plus de place. Même les mots n’ont plus de sens : Initiative, démocratie, résistance. La consommation démesurée de ces termes a fini par les ridiculiser. Et Halouani contrairement à se qu’avait avancé Sihem Bensedrine sur les ondes de RFI n’a pas « permit de remobiliser la société civile qui était un peu léthargique, un peu défaite et désespérée ! ». Ce qu’il a fait c’est saboter un rassemblement efficace de la résistance autour du boycott de la mascarade électorale car l’enjeu n’était pas de participer à un crime en le dénonçant mais de boycotter tout en se démarquant. Peut-on prétendre gagner la bataille de la de la délégitimation contre Ben Ali quand on avoue dans le même texte que la dictature a fraudé alors qu’elle « sait que tout le monde sait » ? La dictature s’en fout carrément ; elle n’a pas de pudeur. La délégitimer c’est refuser de jouer son jeu. Or ce que l’Initiative Démocratique a fait c’est de se présenter en tant qu’acteur dans cette mascarade. Et quelles que soient les bonnes intentions, qui d’ailleurs restent à vérifier, cela ne change rien à la nature du service rendu à la dictature. Maintenant, Ben Ali, tout en sachant que tout le monde sait qu’il a triché et qu’il a manipulé la Constitution pour se maintenir au pouvoir, peut prétendre qu’il a été élu démocratiquement ; et pour preuve : la participation de cette Initiative démocratique qui aurait « l’avantage de s’inscrire politiquement dans la ligne de rupture de l’opposition radicale. » comme veut la peindre S. Ben Sedrine. Pleurnicher ensuite sur le score réservé aux candidats, sur les 70% du temps de la campagne médiatique accaparé par le candidat Ben Ali..etc. est un fait qui ne sert à rien sinon à cimenter l’idée du « progrès enregistré dans le processus de démocratisation » comme l’a souligné l’Europe dans son message de félicitation à Ben Ali. Contrôler le déroulement des élections par des ONG qui auraient du s’inscrire dans la logique du boycott actif des « élections » et dans la bataille de la sauvegarde de notre Constitution fruit de notre indépendance équivaut, selon l’adage à « faire un acte juste pour une cause injuste ». A quoi ça sert d’assister à un double crime de vol et de viol, de laisser faire puis d’écrire un témoignage pour condamner après coup le forfait. L’autre point que j’aimerai bien discuter ici concerne la Toile et les anonymes. Sans vouloir revenir à l’affaire de « la note de bas de page », ni aux diverses remarques émises par nombre d’acteurs politiques (Rached Ghannouchi, Moncef Marzouki, Om Ziad, S. Bensedrine, Omar Mistiri..etc.) contre les anonymes, la Toile et les forums de discussion j’aimerai bien clarifier une chose qui me semble importante. L’anonymat, chère madame, qui vous irrite tant, au point de consacrer aux alias et aux anonymes un paragraphe ou une note de bas de page dans chacune de vos interventions bruissantes est un phénomène qui a accompagné la naissance du cyberactivisme ou si vous voulez de la cybversion, selon notre terme tunisianisé. Du pays le plus libre jusqu’au pays le plus autoritaire de la planète, les jeunes et les moins jeunes ont eu l’habitude d’intervenir sur les sites, les blogs et les forums de discussions en utilisant des pseudonymes ; même lorsqu’ils traitent des sujets aussi banals que le foot et les relations. Que dire alors si le sujet est un tabou aussi effrayant que la dictature bénalienne. Le net tunisien, et retenez ceci comme une règle, est loin d’être l’unique espace de la toile où les jeunes se cachent derrière un pseudonyme pour s’exprimer. Négliger, voire ignorer, cette caractéristique de la cybversion et s’acharner comme certains « protégé(e)s » de notre opposition le font sur les anonymes est un signe de courte vue et d’incapacité à réaliser la profondeur de l’évolution qui touche le monde de l’information. Contrairement aux rides de la sagesse, ces traits qui caractérisent les visages de notre si fine et si autosuffisante élite, sont des traits de la bassesse. S’acharner sur l’anonymat, ce n’est rien piger de la Toile. Citation : « le développement du Web indépendant fonctionne véritablement sur une logique spontanée permise par la gratuité, l’anonymat et la liberté qui sont les grands principes, les trois grandes valeurs de l’espace communicationnel d’Internet. » (6) disait l’un des textes intéressants traitant le sujet du web indépendant qui j’espère, contrairement à votre souhait (7) exprimé un jour sur le nº14 de kalima ne sera jamais auto-régulé. Même si on a droit à avoir peur surtout avec le prochain rendez-vous du SMSI à Tunis où on il y a une sérieuse menace de « réguler » le Web. Internet qui a apporté avec lui le phénomène de l’anonymat est un monde en perpétuelle évolution. Plus rapide que la réalité, il la transgresse en terme de liberté, d’autonomie, et de flexibilité. Le cyberactiviste écrit, dessine, prend des photos et met tout ce travail en ligne, dans un temps record, à la disposition de milliers de « preneurs » sans passer par des filtres, ni des hiérarchies, ni une autorité à part celle de son libre arbitre. Dans le domaine de la liberté d’expression, il n’y a pas plus libre que le cyberactiviste. Et l’anonymat ne fait que lui procurer une liberté supplémentaire qui le protége, lui et sa famille, et l’introduit doucement et sainement dans l’arène de l’action politique. C’est le passage idéal le plus sécurisé pour tous ceux qui veulent s’initier à l’action politique et exercer leur citoyenneté bafouée par le règne de la dictature. Œuvrer à présenter une vision fragmentaire en le dénigrant et en discréditant ses acteurs c’est oublier que ceux qui créent et maintiennent les sites dissidents tunisiens sont pour la plupart anonymes. C’est eux qui relatent l’information, qui soutiennent les victimes de l’oppression, qui se mobilisent derrière des campagnes qui les touchent comme celle du boycott des « élections ». C’est eux aussi qui ont apporté une touche artistique à l’activité militante mélangeant clip vidéo, image, caricature, satires au discours politique. Les critiquer est plus que légitime. Mais je crois qu’il ne faut pas faire ce que l’on reproche aux autres ! Vouloir priver les anonymes de cette protection, de cette liberté et de ce refuge ultime dans ce monde qui écrase les individus comme on écrase des insectes, c’est oublier que personne au monde, qu’aucune ONG de droits de l’Homme, ni en Tunisie ni ailleurs, n’est capable d’arracher une vraie victime des griffes du régime tunisien, qui a une carte blanche de la « communauté internationale ». Avant d’appeler les anonymes à troquer leur anonymat contre une visibilité, il vaut mieux défendre, comme il se doit, les victimes qui crèvent depuis des décennies dans les geôles d’une dictature. La même dictature que l’on n’hésite pas à légitimer en jouant son jeu « électoral » ou à honorer ceux qui le font. A quoi ça sert alors d’enrichir les rangs des prisonniers politiques par le bataillon d’anonymes et d’ajouter aux drames des familles déjà suppliciées d’autres drames ! Cela pourrait servir le business « droit-de-l’hommiste » de ceux et de celles qui ont des passeports et des moyens financiers, administratifs et « logistiques » pour se permettre d’organiser des voyages et des séjours d’affaires très militants entre Hamburg, Paris et Montréal. Reste que les vraies victimes de la tyrannie tunisienne n’ont ni passeport à savourer ni dinars à dépenser. Ceux qui interviennent sur le net, le font en tant que simples citoyens réagissant à l’égard de ceux qui parlent en leurs noms. Ces mêmes anonymes ne sont des anonymes que parce qu’ils n’aspirent nullement à remplacer les professionnels de la politique. Il faut cesser de voir les anonymes comme des gens qui veulent prendre la place des personnalités de l’opposition ou de la société civile. Il ne faut pas croire que tous les anonymes sont à l’image de certains de vos amis ou « braves élèves » ; lesquels un jour sont anonymes et d’autres, à l’appui de ce même anonymat, font de l’autopromotion en reproduisant des « documents » signés par leur vrai nom. L’écrasante majorité des anonymes n’intervient pas sur le net pour faire de l’autopromotion ou pour se préparer à une carrière politique (ou journalistique). Participer à la vie politique est un droit citoyen. Critiquer les personnalités qui se proposent à la sphère publique est plus qu’un droit, c’est un devoir. Et pour le faire on ne va pas attendre le feu vert des non anonymes ni l’autorisation de Sihem Bensedrine qui, comme une placeuse du cinéma le Colisée, nous promet « des places » … sûrement des strapontins dans un théâtre macabre. Détrompez-vous madame, l’information n’est plus la même. Elle n’est plus traitée de la même manière ni par les mêmes acteurs qu’il y cinq ou dix ans. Le Net tunisien nous promet heureusement une citoyenneté active. Cet exercice de la citoyenneté qu’offre la toile est, à défaut de mieux, un rempart contre la posture passive. Si le style de certains anonymes se nourrit d’un regard vigilant sur les paradoxes et absurdités à la fois du pouvoir et de l’opposition, fallait-il pour autant accuser tous les anonymes de collaboration avec les services de sécurité et transformer toute critique de l’opposition si maladroite soit-elle en un blasphème ? Pour finir, je tiens à préciser que je ne suis pas en train de nier l’existence, parmi les anonymes, de gens qui pèchent dans les eaux troubles, qui sèment la zizanie, qui diffament et qui font un travail de sape systématique. Les perturbateurs, comme dans tout milieu ou corporation ont toujours existé et existeront toujours. On les compte d’ailleurs parmi les non anonymes. Dans ces conditions que faut-il choisir : bâillonner les anonymes au risque de rendre un service inestimable à la dictature ou bien les laisser agir en acceptant de recevoir de temps en temps quelques coups d’ailleurs inévitables dans l’arène politique ? Notes : (1) Sihem Bensedrine : « L’opposition a gagné la bataille de la délégitimation contre Ben Ali », Kalima nº30 http://www.kalimatunisie.com/num30/desenchantement.htm (2) Pour écouter la totalité de l’entretien cliquer ICI. (3) Mustapha Benjaâfar : « Mise au point », lundi 13 septembre 2004. http://www.fdtl.org/article.php3?id_article=74 (4) Taoufik Ben Brik : « A propos du feraoun el assr », le 23 Mai 2002. (5) « Désormais sur la touche, le FDTL de Mustapha Ben Jaafar, le PDP de Nejib Chebbi et même le CPR de Moncef Marzouki, qui viennent apparemment de comprendre les nouveaux mécanismes, veulent rentrer dans le jeu, pris de vitesse par la coordinatrice du CNLT, Sihem Ben Sedrine, qui est un parti à elle toute seule et manifeste un vif talent dans le repositionnement. » Nadia Omrane, Artifices et sacrifices d’une mobilisation démocratique. Va-t-on vers un centre mou libéral (de gauche ?) ? Alternatives Citoyennes nº12 du 27 novembre 2004 http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num12/dos-omrane-w.html (6) « Le Web independent », ETIC (Eduquer aux Technologie de l’Information et de la Communication – avec le soutien de l’EU et du projet INTERREG ) http://www.funoc.be/etic/doss005/art001.html (7) « Après de longues années de traversée de désert, la Tunisie connaît – à travers Internet- une explosion d’une liberté d’expression. Ce nouveau champ de liberté appelle lui aussi une autorégulation, au risque de se muer en aliénation et en un espace de désinformation. Ce champ est aujourd’hui pollué par une intervention régulière d’agents du pouvoir qui laissent leurs empreintes sur les modes et les mœurs. La vigilance est de rigueur. Ne dit-on pas que la liberté s’arrête là où commence la liberté de l’autre. » Sihem Bensedrine, Kalima nº14 http://www.kalimatunisie.com/num14/index14.htm

 

(Source: www.nawaat.org, le 16 décembre 2004)

 


 

TUNeZINE au congrès de l’Union des Clubs de la Presse de France et Francophones

 

Zouhair et moi-même étions invités il y a quelques jours au congrès ci-contre nommé. En effet, Zouhair a été parrainé par les clubs de la presse de Mons, Marseille, Clermont-Ferrand et du Périgord lors de sa détention aussi sa présence était-elle très attendue par ces derniers !

 

Le Club de la Presse du Périgord, organisateur de ce congrès, s’était mis apparemment en quatre, voire en huit, ou en cent pour sa réussite, la plupart de ses adhérents ayant mis la main à la pâte.

Vous trouverez un aperçu de ces dynamiques périgourdins sur ce lien et sur celui-ci.

Pendant trois jours, c’était « la vie de château » dans tous les sens du terme, dîners gastronomiques en musique à la table de la charmante consul d’Allemagne à Bordeaux, déjeuner au château en compagnie d’élus locaux ou encore dans les salons de la préfecture en présence de Xavier Darcos, ministre de la francophonie.

Nous étions logés dans une dépendance du château des Reynats, que nous apercevions de notre chambre.

 

Nous étions logés dans une dépendance du château des Reynats, que nous apercevions de notre chambre.

 

La vie culturelle n’était pas en reste puisque nous avons aussi visité le musée Vesunna (gallo-romain) à Périgueux, la vieille ville, la cathédrale Saint-Front où nous avons eu un concert de carillons à l’extérieur et un concert d’orgue à l’intérieur ! Nous gardons aussi un magnifique souvenir du « feu d’artifice dans le brouillard » qui a été tiré pour les congressistes avant le dîner de gala, au milieu des vignes !

 

Cet aperçu touristique est juste une mise en bouche, les sujets discutés durant le congrès qui nous ont marqués et quelques « offs » feront l’objet de prochains articles.

 

Nous adressons en tout cas nos remerciements les plus vifs à Emmanuel Claverie, président du club de la Presse de Périgord, qui se démène depuis des mois, et par son intermédiaire à tous ceux qui se sont impliqués pour la réussite de ces journées.

 

Il est disponible, gentil, énergique, souriant … Emmanuel a-t-il des défauts ?????

 

(Source: www.tunezine.com, le 15 décembre 2004)


Poème pour Zouhair,

 

par Maurice Melliet

 

Ce poème a été écrit par Maurice Melliet, membre du club de la Presse du Périgord, pour Zouhair durant sa détention. Nous avons eu la chance de rencontrer ce « Père Noël » (à cause de la barbe blanche) fort sympathique. En plus d’être graphiste, il participe à des projets de l’association Emmaüs et collabore aussi avec le Secours Catholique.

Sa devise : « Je suis complètement athée, alors je crois en tout ! »

 

Sophie.

 

Tunis vomissait sa marchandise dans les souks et sur les marchés pendant que Zouhair Yahyaoui recrachait ses jours de grève de la fin au fond d’une cellule de la prison de Borj El Amri !

L’ombre existait encore au pays du soleil avec en prime quelques barreaux… pour faire joli ! Il avait « pissé » un délit de web sur un pouvoir…

La prison regorgeait de délits d’opinions ! Fallait-il se taire, dans le pays où les chansons avaient des larmes de peur dans les yeux ? Le sang de Zouhair devenait une rancune pleine de pixels !

La vie s’échappait de son corps alors que sa conscience reprenait encore un peu d’espoir ! Le droit de l’homme n’avait plus sa raison

La liberté ne se regardait plus que par le trou de la serrure d’un cachot là où le prisonnier avait trop dit pour ne plus lire !

Le délit d’opinion se jugeait par des marionnettes de papier chiffonné avec l’intention de condamner encore plusieurs années.

Mille jours pour un mot de trop,

Mille jours de long silence au trou

La Tunisie piétinait la démocratie en isolant l’enfant turbulent, même celui qui semblait différent !

Le pouvoir donnait un goût amer dans la bouche du webmaster (www.tunezine.com) qui avait osé penser plus fort que les autres.

 

Angoulême – Dimanche 23 septembre 2003 – 12h35

 

Maurice Melliet

 

(Source: www.tunezine.com, le 15 décembre 2004)

 


 

Du Niger à Haïti … en passant par la Tunisie

 

Un des ateliers du congrès était une rencontre avec des journalistes de pays « difficiles » … A la tribune, se sont succédés notre Zouhair Yahyaoui national (qualifié malgré lui de journaliste, lui qui se décrirait plutôt « dealer d’articles mal écrits »), Moussa Kaka, journaliste nigérien, ainsi que deux journalistes haïtiens, Noémie Simon et Hugo Merveille.

Le débat était mené par Daniel Desthomas, membre du club de la Presse du Périgord.

Zouhair s’est exprimé avec sa réserve habituelle à l’oral sur le traitement qui lui avait été réservé dans les locaux du ministère de l’intérieur, sa condamnation à la prison, les difficultés ou plutôt le silence de la presse tunisienne.

 

Moussa s’exprima longuement sur son vécu de journaliste radio au Niger. Ce dernier possède une radio en plus d’être correspondant de Radio France Internationale, dans ce petit pays dont la population écoute bien plus qu’elle ne lit. Moussa a fait encore récemment un séjour en prison, après avoir franchi « la ligne rouge » en l’occurence après avoir interviewé un dissident touareg.

Malgré tout, la presse nigérienne privée refuse de laisser faire et se bat. J’invite le lecteur à consulter les informations relatives à la liberté de la presse au Niger sur le site de Reporters Sans Frontières et Hugo, de leur côté, ont fortement déploré l’impunité totale dont bénéficient les agresseurs ou assassins des journalistes, quelque soit leur appartenance « politique », soutiens d’Aristide avant son départ, ou encore de groupes armés. La situation encore très chaotique rend périlleux l’exercice du métier de journaliste, lequel est contraint à l’auto-censure vis à vis de plusieurs sujets « tabous. »

Le lecteur trouvera des informations relatives à la liberté de la presse en Haïti sur le site de Reporters Sans Frontières

 

Juste avant que Noémie et Hugo ne commencent leur intervention, j’ai eu la possibilité de m’exprimer et de décrire plus amplement ce qu’on risque en Tunisie, à s’exprimer… J’ai pu ainsi évoquer avec plus de détails la situation des prisonniers d’opinion tunisiens, le recours fréquent et presque systématique à la torture, et en particulier le cas des internautes de Zarzis. Ces « internautes de Zarzis » dont la condamnation à 13 ans de prison vient d’être confirmée et dont le désespoir a mené l’un deux (Omar Chlendi) à faire une tentative de suicide.

 

Sophie 16-12-2004

 

(Source: www.tunezine.com, le 16 décembre 2004)


 

Les comptes suisses du 26-26

mercredi 15 décembre 2004, par Omar Khayyâm  

Le Fonds National de Solidarité, plus connu sous le nom « Fonds National de Racket » s’est tellement enrichi qu’il commence à exporter ses fonds. J’invite les Tunisiens, peuple riche et repu, à lire ceci : « Dans ce contexte, il [Zaba] a ordonné de consacrer 10 % des contributions des particuliers et des entreprises, collectées au cours de la journée nationale de solidarité, le 8 décembre 2004, au financement du Fonds mondial de solidarité. » (TUNIS HEBDO du 13 au 19 decembre 2004).

 

Maintenant les comptes suisses du Parrain et de sa famille sont tout à fait légaux. Mais le chef de la mafia tunisienne n’est pas très gourmand. Il s’est contenté de 10% des recettes du Fonds National de Racket (FNR). C’est juste une « tangente« , diraient nos amis les Italiens.

Ce « Fonds mondial de solidarité » n’est-il pas au fond un fonds de solidarité avec un futur ex-dictateur et sa famille ? Une chose est sure : Zaba et sa mafia ne crèveront pas de faim après leur départ. Et grâce à notre nouvelle société mondiale de l’information, les fonds s’envoleront à la vitesse de la lumière : Virements électroniques pour dictateurs virés !

 

« اa nous éviterait les honteuses valises remplies de fonds », aurait déclaré le chef d’une « honorable famille » en Tunisie. En outre, les imams contestataires ont été « lapidés » par une fatwa de notre mufti. Il a dit en subsatance : « Ce n’est pas du racket, c’est du zaket (aumône) ». Il a ajouté : « 10% c’est le taux légal institué par l’islam pour purifier nos fonds. »

 

Il faut aussi noter que cette nouvelle coïncide avec un événement politique majeur : la présidente est enceinte. C’est ce que répètent 94,48% des Tunisiens. Ils disent que ces 10% sont une urgence nationale. Il faut que le bébé soit bien nourri. Quelle honte devant l’OMS et l’UNICEF si nous manquons à notre devoir de solidarité ! La future maman a adressé un petit mot à tous les opposants qui ont critiqué la nouvelle mesure sans mesure : « Vous ne voulez quand même pas affamer un bébé ! ».

 

Etrangers et autochtones ont toujours comparé la Tunisie à une vache laitière dont les mamelles ne tarissent jamais. C’est ce que Chirac appelle le miracle laitier tunisien. Ses amis Seguin et Pasqua en savent déjà quelque chose. Ils ont déjà tété. On dit même qu’ils sont devenus accrocs du lait tunisien. Bref, je tète, vous tétez, nous tétons, ils tètent, elles tètent… Alors, sacré nom d’un biberon, laissez le bébé téter !

 

(Source: www.reveiltunisien.org, le 15 décembre 2004)

 

 


Un historien, un universitaire et un ancien collaborateur réagissent à l’interview d’Ahmed Ben Salah

  La grande interview (la troisième du genre) que nous a accordée M. Ahmed Ben Salah, l’ancien homme fort des années 1960, a suscité beaucoup de réactions et de débats. Nombre de nos lecteurs ont réagi par courrier ou par mail pour exprimer leur soutien, leur réserve, et même leur opposition à l’un ou l’autre des aspects de la politique coopérativiste menée dans notre pays durant les années 60.

 

Nous avons sélectionné pour vous trois des principales réactions : celle du professeur émérite Abdeljelil Témimi, qui a déjà accueilli M. Ben Salah dans l’enceinte de sa Fondation ; celle aussi d’un ancien collaborateur de M. Ben Salah, M. Béchir Ennaji, qui a occupé le poste de sous-secrétaire d’Etat à l’Industrie et au Commerce, et enfin celle de l’universitaire M. Ali Ben Abderrahman.

 

Bonne lecture

 

Sur le système coopératif et la responsabilité du politique.

 

Par Béchir Ennaji (*)   Lecteur assidu de votre publication depuis sa parution, je viens de lire avec intérêt l’entretien mené par Noura Borsali avec Si Ahmed B.Salah au sujet de la coopération. Je précise que ma collaboration avec Ahmed B.Salah ne date pas de ma nomination aux fonctions de sous-secrétaire d’Etat de l’Industrie et du commerce et plus tard au Tourisme. En effet, en 1958, j’ai collaboré avec Ahmed B.Salah, en tant que Directeur de Cabinet lors de la fusion des deux départements ministériels de la santé Publique et des Affaires Sociales. J’était, depuis août 1954, chef de Cabinet de ce dernier Ministère avec feu Chedly Rhaïem puis Fethi Zouhir. J’ai rejoint Si Ahmed, toujours en qualité de Directeur de Cabinet en mars 1961 quand il a eu la responsabilité du secrétariat d’Etat au Plan et aux Finances. A aucun moment je n’ai eu de responsabilités au regard de la coopérativisation, sauf lors de la préparation du Plan Triennal, j’ai participé notamment à préciser la vision et la place du système coopératif dans le développement économique du pays ; elle devait contribuer à la formation des cadres qui devaient animer les premiers organismes tant dans le domaine du Commerce et du Tourisme que de l’Agriculture. C’était une œuvre de longue haleine, laissant le temps aux esprits de mûrir dans le travail en commun, en associant le secteur privé à l’effort de l’Etat. Le Plan Triennal visait par cette démarche à ne pas effaroucher les organismes internationaux de financement. Il faut dire que s’il a rencontré une certaine compréhension de leur part, c’était aussi un engagement du pays à ne pas dénaturer ni brusquer cette institution. Or, quelques années plus tard, la promesse n’a pas été tenue. Sous l’effet des opposants qui tenaient au libéralisme intégral, au stakhanovisme des autorités locales à généraliser le collectivisme sans discernement, le coopératif a perdu tout sens et a semé le trouble dans le pays. Même si le Président Bourguiba a été séduit par l’idée de la coopérativisation, il n’a pas su freiner l’abus qui s’en est suivi. Je me souviens avoir été invité aux conseils périodiques des gouverneurs, en tant que responsable gouvernemental. Les débats au sein de cette instance étaient enregistrés et présidés par le Ministre de l’Intérieur. J’ai eu l’occasion d’affirmer mon opposition à la pratique de la coopérativisation dans le pays. Les méthodes utilisées étaient contraires à l’idée même de coopération et se traduisaient par des abus intolérables pour les administrés. Si Béji Caïd Essebsi se devait d’informer le Président Bourguiba de cette position non conforme à la politique du gouvernement. J’ai été convoqué par Bourguiba qui s’est étonné de ma prise de position. Je lui ai fourni longuement des explications. A aucun moment il ne s’est départi de son calme, et a alimenté la conversation. Il m’a appelé au téléphone pour me dire qu’il avait lu ma note et qu’il allait la donner à Bahri Guiga pour ses commentaires. Quelques temps après, j’ai rencontré Bahri Guiga, Directeur des Domaines et des Habous, à l’occasion d’une cérémonie. Il m’a déclaré qu’il était d’opinion contraire et estimait que c’était le moment ou jamais de généraliser la coopération. En juillet 1967, j’ai été nommé Ambassadeur Extraordinaire, Directeur de la Coopération Internationale au Ministère des Affaires étrangères. J’étais un jour dans le bureau de Si Ahmed, lorsque Béchir Ben Yahmed, qui était à Gstaadt en Suisse, auprès du Président, a téléphoné à Si Ahmed B. Salah pour l’informer que le Président était mécontent de lui parce qu’il faisait traîner la loi sur la coopérativisation qu’il voulait signer le 3 août 1969 Ben Salah était visiblement contrarié, le projet étant entre les mains de diverses commissions. Parmi les opposants les plus virulents à Ahmed B. Salah et par extension à moi-même, figurait Bahi Ladgham. De nombreux incidents nous ont opposés et Bourguiba a dû intervenir à diverses reprises pour le lui reprocher. J’étais à Paris, en compagnie notamment du Gouverneur de la Banque Centrale, pour assister aux séances de la Grande Commission tuniso-française. M .Chedli Klibi nous a rejoint à l’Hôtel Edouard VII pour nous annoncer que le Président avait formé la Haute Cour et que j’étais parmi les “sbires” d’Ahmed B. Salah appelés à comparaître devant la Haute Cour. Je suis rentré à Tunis, décidé à me défendre. Mais j’ai eu un entretien avec Me July, ancien ministre français, que j’avais connu en 1962 pour avoir négocié avec lui et le Ministère français des Affaires Etrangères, Bourguiba tenant à récupérer les Etablissements Schwich et Baizeau (plus tard dénommés El Bouniane) comme prise de guerre, sans bourse délier, ce qui fut fait. Me July me confia qu’il avait vu le Président Bourguiba et son sentiment personnel était que Bourguiba tenait à passer à l’Histoire sans la tache de la coopérativisation et de ses abus, qu’il fallait donc m’abstenir de me défendre. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas ouvert la bouche devant la Haute Cour et il faut dire que le Président s’est abstenu de me poser des questions à ce sujet, me menaçant de poursuites de droit commun qui n’ont jamais eu lieu. Et voilà mon Bahi Ladgham s’opposant à ce que je bénéficie de ma retraite après vingt-cinq ans de services publics couronnés par le grade de Directeur d’administration centrale et muni d’un arrêté du Premier ministre Hédi Nouira me mettant à la retraite. Les mensonges de Bahi Ladgham ont mis en échec cet arrêté. Je suis ainsi le seul, parmi tous ceux qui ont comparu en Haute Cour, à avoir été privé indûment du bénéfice de la retraite. Mais la vie apporte d’autres satisfaction ; j’a d’une bonne santé et je continue mon activité professionnelle dans le privé. Merci de votre attention. Et mos meilleures salutations. (*) Béchir Ennaji, Ancien sous- secrétaire d’Etat à l’Industrie et au commerce


 

Le combat d’Ahmed Ben Salah en Tunisie et à l’étranger.

 

Par le Professeur Abdeljelil Témimi   La figure d’Ahmed Ben Salah, dans le processus du mouvement de développement national au vingtième siècle, est considérée comme un symbole fort, non seulement sur le plan national, mais également à l’échelle maghrébine, arabe et internationale. Ses qualités et ses facultés exceptionnelles l’ont distingué parmi ses contemporains, tant Tunisiens que Maghrébins et Arabes. Certains ont partagé son combat, sa vision et ses idées sur l’avenir du développement à adopter pour le pays. Je n’avais pas eu l’honneur de le connaître, car à mon retour en Tunisie en 1970, il était incarcéré. Mais j’ai nourri, depuis et durant trois décades, la curiosité de rencontrer cette forte personnalité afin de connaître son opinion sur divers dossiers historiques, auxquels je me suis intéressé de par les recherches de mes étudiants ou par divers articles que nous avons publié dans la Revue d’Histoire Maghrébine depuis 1973. Le hasard a fait que je le rencontre à Paris avant sa rentrée définitive en Tunisie. Nous avons eu depuis, de longues discussions sur un ensemble de questions que je me posais, discussions fructueuses qui m’ont dévoilé un certain nombre d’énigmes sur la politique de Bourguiba et m’ont permis de mieux découvrir la nature et la trempe des hommes chargés de la lourde responsabilité de gérer le nouvel Etat tunisien. En charge de nombreuses responsabilités ministérielles, A. Ben Salah est un témoin clé de la vie politique de notre pays. Je l’ai donc convié à la Fondation afin d’organiser le premier dialogue scientifique dans le cadre de ce que nous avons appelé Séminaire de la Mémoire Nationale. M. Ahmed Ben Salah a accepté d’être notre premier invité, le 5 février 2001, ensuite pour un deuxième séminaire le 5 mai et pour le troisième, le 10 avril 2004. Pour présenter Ahmed Ben Salah, essayons de voir quel fut son parcours. Du milieu familial, il hérite un profond sentiment national renforcé par le procès et le jugement de son père, accusé d’être pro-bourguibien et les méthodes répressives du colonialisme contre les nationalistes. Dès son enfance, il acquiert donc une conscience de soi, de son héritage civilisationnel. Du petit village sahélien où il naquit, aux horizons nationalistes réduits, il part pour Tunis afin de parfaire à son éducation. Il reçoit dans la Capitale une formation solide et moderne et adhère très vite à l’action nationaliste organisée à travers la résistance aux forces nazies qui avaient créé, comme couverture pour embrigader un certain nombre de jeunes Tunisiens, l’Association Jeunesse de Mohamed. A Paris, il eut encore l’occasion d’enrichir et d’élargir son horizon intellectuel et devint un acteur engagé dans le processus du Mouvement national pour l’indépendance. Ses convictions nationalistes se radicalisèrent, et il fut prêt à assumer l’affrontement avec les forces coloniales en Tunisie et ailleurs. Sans vouloir nous étendre sur cette période de maturité de la pensée et du nationalisme d’Ahmed Ben Salah, nous voudrions souligner, à la lumière de son témoignage, que Moncef Bey, en résidence surveillée à Pau, demanda à ce que ce jeune et brillant Tunisien devienne l’intermédiaire avec le parti. De fait, Moncef Bey s’était vite aperçu de son intelligence et de son indépendance d’esprit et de jugement. Ahmed Ben Salah se plaît à rappeler souvent, avec beaucoup d’émotion, la mémoire de ce bey singulier, attaché, jusqu’au bout, à la liberté de son peuple et à la question nationaliste. Ahmed Ben Salah rencontra et fréquenta également Messali El-Hadj qui, ne l’oublions pas, fut le premier, avant le congrès de la Nuit du Destin (août 1946) en Tunisie, à revendiquer l’indépendance de l’Algérie. Soucieux de l’avenir de son pays, il eut soin de suivre les délibérations du Parlement français au sujet des «questions» maghrébines. D’ailleurs les débats entre Français et Maghrébins sur les questions du colonialisme, de la lutte nationale pour l’indépendance, exaltèrent chez les Maghrébins le sentiment d’appartenance au Maghreb, avec toutes ses particularités linguistiques, religieuses et civilisationnelles. Nul doute que l’expérience du terrain politique à Paris contribua à orienter les convictions d’Ahmed Ben Salah vers la scène syndicale tunisienne et le conduisit à côtoyer Farhat Hached et à militer au sein du mouvement syndical ouvrier. Les deux hommes s’estimaient et se respectaient ; ils travaillèrent donc en harmonie au profit du syndicalisme tunisien. Farhat Hached, confiant dans les capacités et les convictions syndicalistes de Ben Salah, appréciant l’éloquence de son discours et sa facilité à convaincre, proposa sa candidature à la CISL à Bruxelles, comme membre du Secrétariat, le seul d’ailleurs issu du Tiers-Monde. Grâce à ses efforts personnels et à sa persévérance, malgré les difficultés, il oeuvra sans relâche pour l’entrée de l’UGTA (Algérie) et de l’UNMT (Maroc) à la CISL. Durant son séjour à Bruxelles, A. Ben Salah acquit une expérience internationale et eut l’occasion de rencontrer les principaux dirigeants syndicaux internationaux, en charge des problèmes de la classe ouvrière partout dans le monde et de mesurer également l’assise et l’origine des réalisations des pays développés. Il n’en oubliait pas pour autant la Tunisie et sut jauger les spécificités de la scène politique tunisienne, en côtoyant ses dirigeants et ses leaders, appréciant leurs contradictions et la lutte ouverte ou voilée qui se jouait pour l’accession au pouvoir, leaders parmi lesquels se distinguait, par son intégrité et ses qualités morales, le Dr. Habib Thameur. Après l’assassinat de Farhat Hached, l’accession d’Ahmed Ben Salah au Secrétariat Général de l’UGTT constitua un tournant dans son parcours syndical ; elle lui permit une réflexion sur ses convictions syndicales et sa vision pour le développement du pays. Ses contacts et ses discussions avec nombre de leaders et de chefs internationaux, le fait d’avoir suivi avec attention les expériences socialistes des pays scandinaves, en particulier l’expérience suédoise, l’ont renforcé dans ses convictions pour l’adoption d’une stratégie d’action future pour le développement du pays. C’est ainsi qu’il conçut un plan de développement global après l’indépendance. Le parti Néo-Destour se trouvait alors face à un vide idéologique frappant et certains chefs n’étaient pas en mesure de prendre en main les destinées du pays –cet état de carence idéologique et de programmation est attesté par beaucoup – ce qui fit d’ailleurs dire à Bourguiba que le plan de développement conçu par Ben Salah était un programme à tendance communiste. Certainement Habib Bourguiba éprouvait une certaine appréhension, un doute ou une crainte face à Ben Salah, car ce syndicaliste était en mesure de transformer l’UGTT en front indépendant pour les travailleurs, une deuxième force parallèle, non contrôlée, face au parti et au pouvoir, et ce front pourrait éventuellement menacer la mainmise du parti sur le pouvoir et par là l’Etat bourguibien. C’est peut-être à la lumière de cette analyse que Bourguiba ordonna l’exclusion de A. Ben Salah, alors en mission syndicale au Maroc, du secrétariat de l’UGTT, marquant ainsi, d’un geste fort, l’autorité de l’Etat sur l’UGTT, afin de réduire toutes les aspirations possibles des syndicalistes à se démarquer du pouvoir et du parti. Pourquoi Ben Salah, connu pour sa forte personnalité, accepta-t-il si facilement d’être démis de ses fonctions, ce qui entraîna la marginalisation de l’UGTT et la manipulation de sa destinée ? Et pourquoi accepta-t-il plus tard, au lendemain de la proclamation de la République, la charge de ministre de la Santé et des Affaires sociales ? Privé de ses ambitions syndicales, A. Ben Salah sut très vite s’imposer sur la scène politique et réussit à faire adopter son programme de développement, connu par “ l’expérience socialiste destourienne”, par Bourguiba et l’ensemble des responsables du gouvernement et du parti. Par cette expérience socialiste appelée communément “ coopérativiste ”, Ben Salah pensait tirer le pays vers le haut et réduire les inégalités sociales criantes, préparer pour le peuple, des cadres et des travailleurs professionnels et aboutir enfin à une répartition plus équitable des richesses du pays. Ce grand projet se définissait ainsi : 1) décolonisation ; 2) promotion de l’homme ; 3) réforme des structures ; 4) développement régional ; 5) planification adaptée à la société tunisienne. Ce projet ambitieux a été interrompu brusquement par Bourguiba sous des influences diverses ; cette interruption se traduisit par l’élimination de Ben Salah et par l’adoption d’une politique dite libérale de style colonial. Ahmed Ben Salah, à travers nos questions et nos interrogations lors des deux séminaires que nous avons organisé sur la Mémoire Nationale, nous a donné sa version et son explication des causes de ce renversement. Accusé, incarcéré et traduit devant la Justice, A. Ben Salah en paya un prix fort douloureux. Plus tard, à l’étranger, A. Ben Salah vivra la démarche algérienne. Il sera vice-président de l’Institut de Vienne pour le développement et la coopération internationale dont Kreisky était président. Il participa avec d’autres collègues à la Fondation internationale pour une autre développement (FIPAD). Ses divers voyages à travers l’Amérique, au Vénézuela, au Chili, au Brésil, en Inde et au Moyen-Orient, l’ont poussé à militer pour un développement soutenu dans des options adaptées au temps et la situation de chaque pays et soutenu pour coopération bilatérale et multilatérale adéquate ****** Dans son témoignage, Ahmed Ben Salah soulève de nombreuses questions délicates, voire gênantes ou taboues. Il nous a livré ses convictions et ses interprétations, précieuses pour l’historien. Bien que les Archives Nationales Tunisiennes d’après l’indépendance ne soient pas encore accessibles, nous pouvons d’ores et déjà consulter les fonds européens d’archives qui commencent à être ouverts au public et pouvoir ainsi comparer avec d’autres témoignages d’acteurs politiques tunisiens de l’époque afin de mieux cerner les réalités politiques de l’époque. Notre Fondation a donné à M. Ahmed Ben Salah, pour la première fois, l’occasion de s’exprimer et de répondre aux nombreuses questions des historiens tunisiens. Nous pensons que son témoignage, ainsi que les enregistrements déjà réalisés, seront une référence précieuse et incontournable pour les historiens qui se consacreront à l’écriture de l’histoire de cette période, car les informations livrées ne peuvent en aucun cas, être remplacées par les documents écrits, tunisiens ou autres.

 


 

De la responsabilité d’Ahmed Ben Salah.

 

Par: Ali Ben Abderrahman (*)   Depuis quelques années, Réalités assume un devoir de mémoire qui a largement contribué à mieux faire connaître des épisodes importants et, parfois, décisifs de notre pays et qui, jusque-là, ont été déformés, sous-analysés ou carrément occultés par les “ historiens ” officiels. Pour cela, il convient de féliciter Réalités. Dans le même esprit, votre hebdomadaire a pris l’initiative, louable et nécessaire, d’ouvrir ses colonnes à Ahmed Ben Salah pour que, après “Bourguiba, l’UGTT et la lutte pour l’indépendance”, il témoigne pour la première fois de l’expérience des coopératives et de la responsabilité des politiques. Cette initiative est louable car elle met fin à une situation paradoxale : l’une des périodes les plus décisives de l’histoire de la Tunisie contemporaine ne faisait pas l’objet des études et des témoignages qu’elle mérite et surtout, on attendait le témoignage du promoteur de cette expérience de développement économique et social –c’est du moins ainsi qu’il est perçu– qui s’est rarement exprimé à ce sujet. L’initiative de Réalités est nécessaire parce qu’il était grand temps que la lumière, toute la lumière, soit faite sur cette époque, loin des partis-pris individuels ou idéologiques –même s’il est établi qu’ils sont tenaces– et que les jeunes Tunisiens en soient informés. Tous ceux qui sont nés après 1969, et qui représentent la grande majorité des Tunisiennes et des Tunisiens, connaissent peu ou mal cette expérience qui fut exemplaire, à plus d’un titre, mais dont il ne faudrait pas pour autant occulter les zones d’ombre, les dérapages et les déviations. Dans l’interview qu’il a accordée à Noura Borsali, Ahmed Ben Salah répond à des questions relatives à son parcours politique, ses choix, l’expérience des coopératives, les responsabilités de ceux qui ont agi pour son échec et aussi –bien qu’à ce niveau nous soyons restés sur notre faim– la sienne propre puisqu’il ne faut tout de même pas oublier qu’il fut le principal inspirateur et le premier animateur de cette politique. Dans de telles situations, il est tout à fait normal que la personne interrogée se défende. Pour Ahmed Ben Salah qui a été, lors de son limogeage et bien plus tard, l’objet de campagnes de dénigrement, de haine et de rancune, aux motivations différentes, personnelles et d’intérêt de classe –bien que Ben Salah, celui de cette époque-là, du moins, n’aimât pas beaucoup ces termes et les concepts auxquels ils se réfèrent–, se défendre pourrait conduire à la tentation de se justifier et de dégager sa propre responsabilité dans tout ce qui est arrivé. Le risque d’un plaidoyer pro domo est grand, mais de la part d’un homme de l’envergure de Ben Salah, qui a été un acteur incontournable de la vie politique tunisienne, bien que Bourguiba l’appelât au gouvernement, nous sommes en droit d’attendre plus d’objectivité et une appréciation de ce qui fait désormais partie de l’Histoire et qui est, à ce titre, le patrimoine de tous, plus conforme à la réalité. Au congrès du Néo Destour de Sousse de 1959, Ahmed Ben Salah n’a pas été élu au Comité Central. Conscient de l’apport qui pourrait être celui de l’ancien Secrétaire général de l’UGTT dans les “ batailles ” à venir, Bourguiba le coopte au Bureau Politique le 17 novembre 1961. Cette décision, justement rappelée dès le début de l’interview, est importante. Elle n’était surtout pas fortuite. Bourguiba savait que la personnalité de Ben Salah suscitait des réserves, voire des oppositions parmi les dirigeants du Néo Destour. Ses idées, ses qualités intellectuelles, le projet qu’il portait dérangeaient et “ inquiétaient des hommes et des femmes qui pensaient que tout changement porterait atteinte à leurs acquis et à leurs intérêts à venir. Mais Bourguiba avait des projets tout autres. Pour lui, l’homme qui devait animer les nouvelles batailles contre le sous-développement devait être Ahmed Ben Salah et sa décision de le coopter au Bureau Politique consacrait ce choix et préfigurait de la voie dans laquelle allait s’engager le pays. Il savait également que sans son soutien total, la partie ne serait pas gagnée et, c’est sans doute pour cela qu’il a réaffirmé à plusieurs reprises son appui à Ben Salah. Dans un discours prononcé le 18 novembre 1961, il dit : “Dans certains milieux, même parmi ceux appartenant au Néo Destour, subsistent des appréhensions que suscite la personnalité à laquelle j’ai confié le Secrétaire d’Etat au Plan. M. Ben Salah, selon certaines personnes, serait quelque peu inquiétant. On rappelle le passé récent. On va jusqu’à le suspecter de communisme… Comme à l’accoutumée, je serai franc. Je voudrais écarter la question de savoir lequel, d’Ahmed Ben Salah ou du gouvernement, s’est rallié à l’autre. Je n’ai pas de temps à perdre pour compulser les motions et les documents des années 1956-1957 afin d’en tirer une conclusion. C’est le travail des historiens. Il n’est plus indiqué, il ne sert plus à rien, il n’y a plus lieu, surtout pour les Destouriens, de garder dans l’esprit certains souvenirs, une certaine image, toute simpliste, d’un Ahmed Ben Salah qui naguère avait pris telle ou telle initiative, ou qui avait encouragé tel ou tel courant d’opinion. Les temps ont changé”. Ce court rappel nous paraît nécessaire pour essayer de placer la question débattue dans son contexte historique et politique et non pas l’analyser en faisant abstraction de ces données objectives. En choisissant la planification comme outil de développement économique et social et les nécessaires réformes de structures qu’elle impliquait avec pour cadre idéologique ce que l’on a alors appelé le “socialisme destourien”, Bourguiba savait qu’il courait un certain risque, mais il était convaincu que tant qu’il était là, il pourrait maîtriser la situation à condition que son propre pouvoir ne soit pas contesté. Lorsqu’il s’est rendu compte que des âmes charitables, dont parle Ben Salah, avaient, sans aucun doute exagéré et amplifié la crise, il a opéré le virage que l’on sait et dont Ben Salah a été la victime et le bouc émissaire. Ahmed Ben Salah a trop compté sur Bourguiba, comme beaucoup d’autres, mais ce “préjugé favorable” ne saurait, en aucun cas, justifier les erreurs ni atténuer les responsabilités. Le rôle qu’a joué Ahmed Ben Salah au sein du Parti et de l’Etat était un rôle primordial et dépassait de loin ceux des autres collaborateurs de Bourguiba. Et l’on ne peut que s’étonner de la réponse qu’il a apportée à la question de Noura Borsali au sujet du “verrouillage politique et de consécration du parti unique”. On croirait lire la réponse à une autre question sur l’action culturelle menée au cours de cette période ; il faudrait cependant rendre justice à Ahmed Ben Salah d’avoir, tout de même, commencé sa réponse en disant : “Il aurait fallu, à mon avis, accepter la rénovation du Parti par l’adhésion de l’UGTT, les choses auraient pris un autre tour. Il y avait un groupe de jeunes qui portaient beaucoup d’espoir et qui pouvaient prendre la relève. Mais c’était décevant. Moi, je suis resté et me suis surtout occupé de la Commission d’études socialistes”. Ces propos, tout comme d’autres passages de l’entretien, appellent quelques remarques. Concernant la “rénovation du Parti par l’adhésion de l’UGTT”, il s’agit là d’une revendication exprimée par la Centrale syndicale et que l’on retrouve dans les motions de la plupart de ses congrès : la fusion organique avec le Néo Destour. Ce désir n’a pas trouvé d’écho favorable auprès de Bourguiba, ce qui n’a cependant pas empêché cette adhésion de se réaliser, soit à titre individuel, soit plus tard après le Congrès de Bizerte –grâce à l’action de Ben Salah– de façon organique avec les conséquences que l’on connaît pour le mouvement syndical tunisien. Quant aux jeunes qui pouvaient prendre la relève et qui, déçus, sont partis, nous croyons qu’à l’époque les jeunes adhéraient au Destour rénové, plutôt que d’en sortir, et à ce propos, un point d’histoire doit être souligné. Il s’agit du rôle éminent joué par Ahmed Ben Salah dans la rénovation du Parti, qui s’est modernisé, adapté aux nouvelles réalités par ses choix idéologiques et politiques et la nouvelle dynamique qui le portait. Parti de l’indépendance, il était devenu également celui de l’avenir et ce sont pour ces raisons que de nombreux jeunes –étudiants, cadres– ont adhéré au Destour et le mouvement s’est accentué après le Congrès de Bizerte. Dans sa réponse, Ben Salah, comme pour se justifier, déclare : “Moi, je suis resté et me suis surtout occupé de la Commission d’Etudes Socialistes”. Sans diminuer le rôle qu’a joué cette commission dans le débat d’idées sur des sujets divers allant de la jeunesse jusqu’à l’Islam et ses rapports avec la modernité, il faudrait rappeler –et les participants à ces réunions de la rue de Rome s’en souviennent certainement– que si cette commission tenait ses réunions portes ouvertes, qu’il y avait “du pour” et “du contre” et qu’elle a constitué une brèche dans “cette espèce d’unicité du Parti”, elle ne dépassait pas pour autant certaines limites et Ben Salah y veillait particulièrement par ses réponses souvent sarcastiques et cinglantes à ceux qui osaient sortir de cette forme de consensus qui s’était progressivement installée. D’ailleurs, Bourguiba lui-même suivait les travaux de cette commission et il lui est arrivé d’en présider les travaux à Carthage. Cependant, son rôle à la tête de la commission ne signifiait nullement que c’était l’activité principale d’un homme qui a assumé pendant des années de nombreuses et importantes responsabilités gouvernementales –il a eu en charge, et en même temps, des départements dont l’action était décisive. Quant à son rôle au sein du Parti, il est évident, et ce sont là des faits de l’histoire, qu’il était déterminant. Secrétaire adjoint du PSD, il présidait et animait de façon brillante souvent, toutes ses commissions et en était, en fait, le numéro 2. Après Bourguiba, bien évidemment, surtout que le Secrétaire général de l’époque, pour lequel Ben Salah n’est décidément pas tendre dans son interview, se cantonnait dans le rôle que Bourguiba voulait bien lui confier. Comment celui qui était le véritable animateur de la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays, à qui il arrivait de tenir jusqu’à trois réunions par jour dans différents points de la Tunisie, qui avait son mot à dire sur presque tous les sujets, comment un homme du tempérament de Ben Salah, de sa culture politique et syndicale, pouvait-il “s’occuper surtout de la Commission d’Etudes Socialistes” et attendre patiemment que le cours des choses aboutisse à son limogeage ? Cette version est difficilement crédible. Elle n’est pas conforme à la réalité des faits que les Tunisiens ont vécue à l’époque. En fait, le rôle joué par Ben Salah a été, faut-il encore le répéter, un rôle de premier plan et l’Histoire l’a déjà retenu. Il ne faudrait cependant pas tomber dans deux excès qui nous semblent déformer les réalités et en donner une version partielle et partiale. Le premier est de dire a posteriori, très souvent, que Bourguiba était responsable de tout. Certains de ses collaborateurs l’ont fait après sa mort –ce n’est pas le cas de quelques-uns dont Ahmed Ben Salah, et c’est tout à leur honneur. Mais la tentation apparaît parfois. En réalité, et en raison même de la nature de son pouvoir et de la conception qu’il se faisait de sa “mission”, Bourguiba porte une grande responsabilité dans ce que notre pays a vécu. Pour le meilleur et pour le pire. Ce qui ne diminue en rien celle de ses collaborateurs qui ont largement contribué aux phénomènes de “déification, de courtisanerie, de soumission…”, dont parle aujourd’hui Ben Salah. Le deuxième, et il concerne Ahmed Ben Salah, est de considérer qu’il n’a pas participé au mouvement et à l’évolution qui ont fait du régime de Bourguiba et surtout du parti destourien, ce qu’ils sont devenus. Il ne faisait certes pas partie des “courtisans”, faisait preuve de dignité et d’une haute conception de ses fonctions, mais il a joué un rôle primordial dans la consolidation du régime du pouvoir personnel et du Parti unique, tant sur le plan politique où il relayait, en quelque sorte, le “Combattant suprême” qu’au niveau théorique et idéologique dans la mesure où par ses discours, ses interventions, il a justifié et légitimé ce système. Nous ne rappelons pas cela pour reprocher quoi que ce soit à Ben Salah. C’était un choix, sans doute compréhensible, mais il faudrait que ceux qui l’ont fait l’assument pleinement car c’est aussi cela la politique. Ahmed Ben Salah pense qu’il a déjà fait son autocritique et il demande à la Tunisie officielle de faire la sienne, ajoutant qu’il accepte les critiques, mais pas celle des malfaiteurs. Ceux qui interpellent aujourd’hui Ben Salah, ce ne sont pas les malfaiteurs qui n’ont rien à voir avec le passé de notre pays, encore moins son avenir. Leurs intérêts sont autres, mais ceux qui ont cru à cette expérience des années 60, qui estiment celui qui en fut l’animateur, et demeurent convaincus que c’était, fondamentalement, le seul choix possible. Ils sont cependant en droit d’attendre autre chose qu’une justification et l’énumération des réalisations accomplies. L’enjeu est autrement plus important et Ahmed Ben Salah peut encore enrichir le débat et éclairer une période décisive de notre Histoire. (*) Ali Ben Abderrahman, Universitaire

 

(Source: Réalités N° 990 du 16 décembre 2004)


 

المنتدي الاستراتيجي للقادة العرب: عليكم بالاصلاح او مواجهة رياح التغيير الفساد مسؤول عن إهدار موارد مالية عربية ضخمة تصل الي 100 مليار سنويا

 

دبي ـ القدس العربي ـ جمال المجايدة:  

اختتم المنتدي العربي الاستراتيجي، أعماله في دبي الليلة قبل الماضية بتوجيه رسالة واضحة لصانعي القرار في العالم العربي، إما المضي سريعاً في تنفيذ برامج شاملة للاصلاح أو مواجهة رياح تغيير جارفة من الصعب معرفة مداها أو اتجاهاتها.  

وأجمع المتحدثون في المنتدي الذي شارك فيه نخبة من القادة وكبار الشخصيات والمسؤولين ورؤساء الشركات من مختلف أنحاء المنطقة والعالم، علي حتمية خيار الإصلاح والتغيير في العالم العربي، كوسيلة لا بديل عنها لتطور وازدهار المنطقة ككل، وتمكينها من مواجهة الاستحقاقات الضخمة التي تنتظرها علي كل الصعد السياسية والأمنية والاقتصادية والتنموية في السنوات المقبلة. وتركز موضوع المنتدي لهذا العام حول سيناريوهات المنطقة العربية بحلول عام 2020 والشكل الذي ستبدو عليه المنطقة مستقبلا، من خلال تناول مختلف السيناريوهات السياسية والاقتصادية والأمنية والاجتماعية ضمن العالم العربي، وإيضاح المخاطر والفرص المرتبطة بكل منها.  

وقال محمد القرقاوي رئيس اللجنه العليا للمنتدي العربي الاستراتيجي حضر أعمال المنتدي العربي الاستراتيجي علي مدي أيامه الثلاثة قرابة 5000 مشارك من مختلف أنحاء المنطقة والعالم، وتتمثل أهمية مثل هذا الرقم الكبير في المستوي الرفيع للحضور والذي شكل صانعو القرار في القطاعين الحكومي والخاص في المنطقة نسبة مهمة منهم، ويسعدنا نجاح المنتدي في الاستئثار بمثل هذا الاهتمام واسع النطاق . طرحت الجلسة الختامية للمنتدي الاستراتيجي، جملة أسئلة حول مستقبل العالم العربي في ظل العولمة وآلية مواكبة الأنظمة العربية لها، وتنوعت الإجابات باختلاف المحاضرين، لكنها أجمعت علي ضرورة التعامل السريع مع متطلبات العصر.  

وحدد الكاتب في صحيفة نيويورك تايمز توماس فريدمان ثلاثة شروط لمواكبة العولمة، وهي التعليم والبني التحتية والمواكبة الحكومية، وقسم تحول العولمة إلي ثلاث مراحل، فيما أبدي المدير العام لتلفزيون العربية عبد الرحمن الراشد نوعا من التشاؤم حول مستقبل المنطقة، وعدد تهديدات تتسبب في عدم الاستقرار المطلوب لتحقيق التقدم، في حين رأي رئيس تحرير مجلة نيوزويك انترناشونال الأمريكية فريد زكريا ضرورة أن تقوم النخبة العربية بالتغيير. مقدماً نماذج آسيوية حول التغيير مع الحفاظ علي التقاليد، وهو ما أضاف إليه فريدمان فكرة استيعاب التقاليد في المنطقة لأفكار العولمة ودمجها مع معتقداته.  

وطرح وزير الثقافة اللبناني السابق غسان سلامة، الذي أدار الجلسة، مجموعة أفكار للمناقشة، وقال لا شك في أن التنافس في مختلف مجالات الحياة أمر إيجابي في جوهره، ولكن علينا ألا نكتفي بهذا المعيار، إذ لا بد من تشجيع مفاهيم أخري تشكل قيماً اجتماعية راقية مثل التضامن. ولا بأس ان نحتفل بالرابح، ولكن علينا أيضاً ألا نهمل الخاسر حتي لا يتحول إلي خصم وعدو .  

وقال فريدمان في مستهل الجلسة، التي حملت عنوان صعود وسقوط المؤسسات والدول ، إن العولمة مرت بمراحل ثلاث منذ نشوئها ، مضيفاً إنها انتقلت من عولمة الدول إلي عولمة الشركات وانتهت بعولمة الأفراد ، ومشيرا إلي أن هذا الانتقال الأخير تم بعد أحداث الحادي عشر من ايلول (سبتمبر) 2001. ووصف العالم في هذه المرحلة بـ المسطح ، ودعا الجميع إلي الاستفادة من العناصر الإيجابية التي أفرزتها العولمة. وقال: في ظل هذا العالم الذي يتسم بالانفتاح الكلي، علينا أن ننفتح علي الآخرين وأن نستفيد من تجارب وأفكار الشعوب في كل أنحاء العالم .  

وحدد فريدمان الشروط الأساسية التي تحدد قابلية أي دولة للتطور والنجاح وهي سهولة البدء بالأعمال، وسهولة تطوير الأعمال، وسهولة الترتيبات القانونية والتشريعية، سهولة الحصول علي التمويل. وقال إن الدول الرابحة هي تلك التي تتمتع بنظم سياسية منفتحة، وتهتم بتعليم وتأهيل كوادرها البشرية وتطوير بني أساسية متميزة. مشيراً إلي روعة المرحلة بمثال قائلا: إن إحداث اختراق علي الصعيد العلمي لم يعد حكرا علي المختبرات، بل قد يأتي من فتي عمره 15 عاما استطاع أن يستخدم شبكة المعلوماتية للحصول علي المعلومة التي يريد. ومن جانبه رأي عبد الرحمن الراشد أن هناك نظرة تشاؤمية حول المستقبل تسيطر علي المنطقة، وهي ناتجة عن الأوضاع الحالية السيئة التي تنتشر في مختلف انحاء المنطقة وعلي كافة الصعد، مؤكداً أنه لن يكون هناك أنظمة صاعدة وإنما أنظمة هابطة وأخري ناجية.  

واستشهد بعالم الاجتماع والفيلسوف العربي ابن خلدون حول صلاح الحكام وفسادهم إن الحاكم إذا كان قاهراً باطشاً، شمل الخوف الناس ولاذوا بالحاكم ممالقة ورياء، وابتعدوا عنه أيام الشدة، وإذا كان لطيفاً تجمعوا حوله واستماتوا دونه في محاربة الأعداء ، وأعطي مثالا علي ذلك سقوط بغداد، معتبرا أن القوات الأمريكية لم تنتصر بقدر ما كان الشعب غير راغب بالقتال. وأشار الراشد إلي عدد من الاحتمالات التي من الممكن أن تلعب دوراً في سقوط الدول، والتي تتضمن الفقر الاقتصادي والقنبلة الديمغرافية، القمع الداخلي والحروب الخارجية، والثورات الشعبية، مستبعداً حدوث انقلابات عسكرية، ومغلباً احتمال الاضطرابات الاجتماعية، التي قال انها ستلعب دوراً حاسماً في تهديد الأنظمة.  

وأكد وجود أنظمة مفاتيح في كل منطقة يؤدي سقوطها إلي سقوط المحيطين بها، مشيراً إلي أن العراق واحد من هذه الدول المفاتيح، ورأي أن هناك محاولات للإمساك بالانهيار ومنعه من الانتقال إلي دول الجوار، وقال إذا لم يتم ضبط الوضع فسيكون العراق عاملا أساسيا في التغيير في المنطقة، لا سيما أنه يشترك بالحدود مع دول مضطربة . وختم قائلا: رغم التغييرات الديمقراطية التجميلية التي تقوم بها بعض الدول العربية،إلا أنها قد تساعد علي التحول الاجتماعي .  

ومن جهته، قال فريد زكريا إن علي دول المنطقة أن تسارع الي إجراء تغييرات حاسمة قبل أن تفوتها الفرصة، حيث ان الإصلاحات السريعة هي الحل الوحيد لتجنب حالة السقوط التي تواجه المنطقة، والانطلاق نحو آفاق واسعة للنمو، وأكد أن الدول العربية بعيدة عن نموذج الرأسمالية في السويد وأمريكا، وأن بعضها قريب من الاتحاد السوفييتي، داعياً إلي بدء الاصلاح من تغيير عقلية الشعوب، وأكد أهمية المشاركة الشعبية في القيام بالإصلاح وإجراء عمليات التغيير، التي يجب ان تتطرق إلي كافة المجالات من تعليم، قوانين وتشريعات، رعاية صحية، والتي تصب جميعها في قناة الإصلاح الاقتصادي المتكامل.  

وأكد أن المسؤولين العرب يعود إليهم التغيير، لكن الإصلاح يجب أن يكون نابعا من الشعب، وتابع أن النخبة العربية هي التي يجب أن تقرر الحاجة إلي التغيير، ليذكرها الناس بعد 20 عاما بأنها كانت وراء التحديث الذي يحصل في المستقبل. وأشار إلي وجود تغيير في العديد من الحكومات، لافتاً إلي تركيا والبرازيل كمثالين. كما دعا زكريا دول المنطقة التي تمتاز باحتياطات نفطية كبيرة إلي الاستفادة من عائداتها النفطية في تأسيس مشاريع البنية الأساسية وتطوير قطاع الخدمات، تمهيداً للانطلاق في عملية شاملة للتنمية الاقتصادية.  

وردا علي أسئلة في ختام الجلسة، قال فريدمان إن التحديث في العالم العربي يحدث في الدول الصغيرة وعلي الأطراف، وأعطي الامارات وقطر والبحرين كأمثلة، لكنه رأي أن قلب العالم العربي ميت، مشيرا إلي أنه غير متفائل بتطويره. وعقب فريد زكريا علي ذلك، مشيرا إلي أن تطور الأطراف سببه انه لا توجد فيها عوامل عدم الاستقرار. وقال إنه متفائل بالتحديث في مصر بعد الاصلاحات الأخيرة وفي فلسطين، إذا قدر للدولة الفلسطينية القيام، لوجود كوادر متعلمة مهمة فيها.  

وفي رده علي سؤال حول المقال الذي كتبه أخيراً، والذي دعا فيه الرئيس الأمريكي جورج بوش إلي استخدام النفط للضغط علي الرؤساء العرب، قال فريدمان إنه لن يعتذر عن هذا المقال، مشيرا إلي عدم ضرورة الاعتماد الكلي علي النفط في الأنظمة، ولافتاً إلي أن أرباح التجارة الأردنية مع الولايات المتحدة بلغت مليار دولار. وتحدث عن الميزان التجاري التايواني رغم عدم امتلاك تايوان أي مواد أولية، مشيراً إلي استطاعة العالم العربي استيعاب تقاليد العولمة مع تقاليده. وهنا تدخل الدكتور زكريا مؤكدا أن بالإمكان التعايش بين الحداثة والتراث، وأعطي اليابان مثلاً. كارثة في سوق العمل العربي في جلسة العمل المخصصة لبحث سوق العمل العربي، ضمن المنتدي الاستراتيجي، دعا الخبراء الي تبني استراتيجيات نابعة من ارادة وقرار سياسي لتوفير 100 مليون وظيفة في العام 2020. وحذر المتحدثون من بروز حالات من عدم الاستقرار السياسي اذا ما شعر المواطن العربي بأن الحكومات تتعمد الاخلال بالعقد الاجتماعي المبرم بينهما والذي يهدف اساسا إلي حفظ كرامة الانسان عبر إعطائه الفرصة العادلة للعمل ولايجاد وظيفة يعتاش منها، وبها يمارس حقوقه وواجباته الاخري. وركزوا علي ان الاوضاع والسياسات الحالية لا تبشر بتغير الحال بل ستزداد تبعات البطالة وضيق سوق العمل لتفرز ممارسات اجتماعية خطيرة.كما تم التحذير من تأنيث البطالة حيث ستكون النساء آخر الحاصلات علي الوظيفة واول المسرحين.كما تم التطرق لاخفاق الحكومات العربية في توفير البرامج الملائمة للحد من الانفجار السكاني وإيجاد الحلول الاقتصادية التي تساعد علي خلق المزيد من فرص العمل لاستيعاب هذه الزيادة الهائلة فيما ناقشت الجلسة أيضاً الانعكاسات الاجتماعية والاقتصادية السلبية الناجمة عن تلك الأوضاع.  

خلال الجلسة، أكد الدكتور إبراهيم قويدر، المدير العام لمنظمة العمل العربية، أنه وفقا للإحصاءات، فإن فئة الشباب تمثل حاليا 53 % من إجمالي عدد سكان المنطقة العربية ووصف هذه الفئة بالثروة التي يجب التفكير في سبل جديدة للاستفادة منها وإشراكها في عملية التنمية من خلال إيجاد فرص العمل الكافية حيث قدر عدد الشباب العربي ممن يحتاجون إلي فرص عمل سنويا بحوالي 3،4 مليون شاب وشابة، مشيرا إلي أن حجم القوي العاملة العربية حاليا يقدر بنحو 120 مليون شخص وتوقع أن يصل هذا الرقم إلي 220 مليوناً بحلول العام 2020، في حين سيصل تعداد العالم العربي إلي 488 مليون نسمة.  

وقال إنه بناء علي إحصاءات البنك الدولي ومنطمة العمل الدولية فإن المنطقة العربية ستكون مطالبة بتوفير ما بين 80 مليوناً إلي 100 مليون فرصة عمل بحلول العام 2020، مشيرا إلي معاناة دول المنطقة من التفاوت الواضح في مستويات التعليم، وقال إن هناك عدم توازن بين مخرجات التعليم العربي واحتياجات سوق العمل في المنطقة، مؤكدا علي دور القيادة السياسية في تغيير تلك الأوضاع وإيجاد الحلول العملية للتغلب علي هذا الموقف.  

وألقي د. إبراهيم قويدر باللائمة علي الفساد وقال إنه مسؤول عن إهدار موارد مالية عربية ضخمة قدرها بحوالي 100 مليار سنويا علي مستوي العالم بما يوازي 10% من إجمالي الثروات العالمية المبددة بسبب الفساد، وأكد أن تلك المبالغ الضخمة يمكن أن تساهم في خلق استثمارات هائلة تصحح من وضع سوق العمالة العربية عبر خلق فرص العمل للشباب من أبناء المنطقة، كما طالب المستثمرين العرب ممن يستثمرون أموالهم في الخارج بإعادة رؤوس الأموال إلي المنطقة من أجل المشاركة في جهود التنمية الاقتصادية ومن ثم تعديل أوضاع العمالة. وفي السياق ذاته ذكر ان الاتحاد الاوروبي سيقوم بالاستثمار في مناطق شمال ووسط افريقيا للحد من الهجرة غير الشرعية، مشددا علي ان القطاع الخاص العربي اولي بالعمل في الوطن العربي. وأكد ضرورة عمل الحكومات علي عقد اتفاق مع القطاع الخاص من أجل خلق مزيد من فرص العمل وقال: إذا توافقت مصالح الفساد مع مصالح أصحاب القرار فإن الأمر سيبقي علي ما هو عليه، ولكن إذا ما اقتربت مصالح أصحاب القرار من مصالح الشعوب فسيكون هناك فرصة للتغيير والإصلاح .  

ومن جانبها، قالت شيخة أحمد المحمود، وزيرة التربية والتعليم في دولة قطر إن مفهوم التنمية هو مفهوم شامل يعني بجميع الجوانب الاقتصادية والثقافية والاجتماعية، معربة عن إيمانها العميق بأن التنمية الحقيقية تبدأ باكتشاف الإنسان وطاقته وقدراته حيث يمكن توجيه تلك الطاقات بالأسلوب السليم عبر أطر ونظم وقوانين تخدم أهداف التنمية وتحقق الرفاهية للإنسان الذي يمثل صلب عملية التنمية. القرار السياسي وفي الوقت الذي أشارت فيه الوزيرة القطرية إلي مجموعة من المعوقات التي تواجه عملية التعليم في المنطقة العربية وذكرت منها انخفاض المخصصات للتعليم وتراجع مستوي المرافق والمنشآت التعليمية وانخفاض مستوي المناهج المقدمة، قالت شيخة أحمد محمود إن أهم العوامل المحددة لتطوير مستقبل التعليم في المنطقة يكمن في القرار السياسي الذي يحمل علي عاتقه مسؤولية كبيرة في تصحيح تلك الصورة وقالت إن المناهج التعليمية لابد وأن تواكب روح العصر ومتطلبات سوق العمل مع ضرورة ربط التعليم بالتخطيط .  

ومن ناحيته، شدد الدكتور علي الدين هلال، أستاذ العلوم السياسية في جامعة القاهرة، ووزير الشباب السابق في مصر علي أهمية دور الحكومات في تحقيق التنمية، وقال إن المواطن في أي مكان يتوقع دائما من حكومته مجموعة من الخدمات وهذه الخدمات تمثل العقد الاجتماعي بين المواطن والدولة، مشيرا إلي أن الإخلال ببنود هذا العقد يؤثر سلبا في شريعة الدولة ونظام الحكم وهي أمور حتمية من أجل ضمان الاستقرار الاجتماعي والسياسي.  

وأضاف: بنوع من التقييم العلمي، يمكن أن نؤكد أن الوصول إلي خلق 100 مليون فرصة عمل بحلول العام 2020 قد يكون أمراً غير وارد إذا ما استثمرت دول المنطقة في تبني السياسات الاقتصادية نفسها المتبعة حالياً وربما يكون حتي من الصعب الاقتراب من هذا الرقم ، مشيرا إلي أن تلك السياسات ما لم يتم تغييرها فإنها ستؤدي إلي مزيد من البطالة وإحداث تغيرات اجتماعية عميقة وإفراز العديد من التبعات السياسية أيضاً.  

وفي الوقت نفسه، طالب جين بيير لافيك، مدير عام، مركز دراسات أسواق العمل العالمية في سويسرا، العرب بالتركيز علي الجانب الإيجابي من الصورة، وقال إننا نتحدث كثيرا عن البطالة ولكن أعتقد أنه من المفيد أن يكون الحديث عن القوة العاملة، مشيرا إلي تجربة الاتحاد الأوروبي الذي حدد هدف الوصول بنسبة العمالة إلي 70% من إجمالي سكان الاتحاد في الفئة العمرية ما بين 18 إلي 56 عاماً، وذلك في نهاية العقد الحالي بينما وصلت هذه النسبة بالفعل إلي 72% في السويد، في حين لم تتجاوز نسبة العمالة في العالم العربي 40% من إجمالي سكانه. ومن ناحيته، أكد حكم كنفاني، نائب رئيس اللجنة التنفيذية في منظمة القيادات العربية الشابة، أن المنطقة العربية في حاجة إلي التركيز علي أربعة محاور رئيسية من أجل تفعيل جهود التنمية وهي: المحاسبة والمسؤولية، الحرية، الإدارة المحترفة التي تحترم قدرات الموظفين وأخيرا ضرورة التركيز علي السلبيات من أجل العمل علي تصحيحها والخروج من دائرتها إلي حيز الإنجاز والتطوير.

 

(المصدر: صحيفة القدس العربي الصادرة يوم 17 ديسمبر 2004)

 


 

الاستغراب أو نظرة الآخر الي الغرب:

مناهضو الغرب هم نتاج ثقافته وليسوا من نتاج المدارس القديمة التي تدرس القرآن والدين بباكستان الاستغراب كما في تصوير الروائي كونديرا في احدي رواياته هو فضلة من فضلات الغرب..  

حسن أوريد (*)

 

هذه قراءة لكتاب كل من افيشاي مارغليت وايان بوروما، حول الاستغراب، يناقش فيها المفكر المغربي بعض ملامح ظاهرة العداء للغرب التي وردت في الكتاب قبل سنة غادرنا مفكر فذ اقترن اسمه بالنضال القائم علي المعرفة في سبيل القضايا العادلة هو ادوارد سعيد.. ويقترن صيته الأكاديمي بتلك الدراسة المتأنية حول الاستشراق وبواعثه.. رصد في أناة تلك المعرفة التي كانت مسخرة لأهداف هيمنة الغرب.. لم تكن معرفة بريئة، بل لم تكن تخلو من شوائب ولم تسلم من اعوجاج. تظل مسافة ما قائمة بين نظر الغربي وواقع الحال لا تتيح له أن ينفذ الي عمق الاشياء، ان لم تكن نظرته موجهة بكيفية مسبقة تجانب الحقيقة لتطابق صورا قائمة وتصورات جاهزة..  

بيد أن العقل السليم ليس هو وحده الشيء المتوافر لدي الناس بالانصاف كما يقول ديكارت، هناك الاحكام المسبقة المشتركة بين ثقافة ما وحضارة ما واتجاهات ما في مقابل ثقافات آُخَر، وحضارات مغايرة.. لقد أفرز الغرب نظرته للآخر موظفا المعرفة الاكاديمية، وبالمقابل أفرز الآخر تصورا مضادا.. ولسنا في حاجة الي عميق بحث وتحر دقيق لنري صورا من هذا التضارب بل التعارض بين الغرب والآخرين عموما وبين الغرب والاسلام خصوصا.. ولعل الصورة القوية الرائجة هي علاقة المسلمين بالحياة وعلاقة الغربيين بها.. هؤلاء يهزؤون بها لأنهم يحبون حبا جما: مقاتل من طالبان يصرح في حماة الحرب علي أفغانستان أن الأمريكيين سيُهزمون لأنهم يحبون بيبسي كولا ونحن نحب الموت. مقتضي الصدر في غمرة الصراع بين قوة الاحتلال والمقاومة بالعراق يدلي غير ما مرة انهم ـ الامريكيين ـ يخشون الموت ونحن نحبها ونسعي اليها..  

لكن من هم نحن ومن هم هم ؟ أليس في هذه التصورات تجاوزات وامتحالات: أفلا يحسن بنا أن نجري نظرة متأنية. تلك التي أفرزها الغرب وانطبعت لدي الآخر، مقلبين جوانب التاريخ، غير خاضعين لاغراء الأحداث الآنية وقوة تأثيرها.. ان هذه الجولة أو هذا الغوص في عمق الاشياء عوض الاكتفاء بالصورة أو الصور المنعكسة علي السطح هي ما يدعو اليه باحثان رصينان هما : Ian Buruma و Avishai Margalit في كتاب لهما: الاستغراب: الغرب في أعين أعدائه .

Occidentalism : The West in the eyes of its enemis  

لنستمع الي الكاتبين: ان ما نسميه الاستغراب هو تلك الصورة غير الانسانية المرسومة من قبل أعدائه. ان غايتنا في هذا الكتاب هو أن نفحص هذا الجمع من الافكار المسبقة ونقتفي جذورها التاريخية. انه من الواضح أنه لا يمكن أن نردها بكل بساطة لكونها مشكلة اسلامية قائمة الذات. كثير من الاشياء ليست علي ما يرام في العالم الاسلامي، غير أن الاستغراب لا يمكن أن يختزل في أنه داء شرق أوسطي، بالشكل الذي لا يمكن أن نجزم قبل خمسين سنة أنه داء ياباني صرف.. بل ان استعمالنا لمصطلحات طبية هو وقوع في خطاب عصابي متواتر من قبل المستغربين أو أعداء الغرب أنفسهم. ان طرح ما يقوم علي أن الاستغراب شأنه شأن الرأسمالية، أو الماركسية أو أي اتجاهات معاصرة أخري and many, other modernisms.. بأوروبا قبل أن تنتقل الي أرجاء أخري.. ان الغرب هو منبع الأنوار وما تمخض عنها من اتجاهات علمانية وليبرالية، وهو كذلك مصدر نقائضها المسمومة.. antidotes poisonous ويمكن بكيفية ما أن نقارن الاستغراب بتلك الانسجة الملونة المصدرة من فرنسا الي تاهيتي، حيث تعتبر أزياء محلية، وليتم تصويرها من قبل كوكان وآخرين باعتبارها نماذج للغرائبية الاستوائية .. ص 6. بضاعتنا ردت الينا ان الاستغراب اذن صناعة غربية مصدرة الي أرجاء من العالم لتبعثها هذه الي الغرب.. لنأخذ لحظة فارقة في العلاقات الدولية، لنأخذ هذه الصورة من علاقات الشرق والغرب بعد أن أقدمت اليابان علي الهجوم علي ميناء الجواهر Pearl Harbor بجزر هاواي.. ولنقف عند جوانب هذا الصراع التي تعد فيه الحرب استمرارية للصراع الايديولوجي بصور أخري، أو أن الصراع الايديولوجي استمرارية للحرب بصور أخري.. تموز (يوليو) 1942 والمكان كيوتو والمناسبة ندوة حول موضوع كيف نتجاوز الحديث؟ ضمت صفوة من مثقفي اليابان.. والحديث أو الشأن الحديث هو الشأن الاوروبي، أو لنقل تجاوزا انه الغرب.. فالتغريب ـ يقول أحد المثقفين اليابانيين المشاركين في الندوة ـ هو داء نخر الروح اليابانية.. اشكال هذا الداء هو التخصص الموبوء ـ أو غير الصحي ـ هذا الذي يقوم عليه الغرب ضدا علي شمولية الثقافة الشرقية الروحية.. العلم والرأسمالية والتكنلوجيا العصرية والحرية الفردية والديمقراطية، كلها سموم أو كلها أشكال وصور لهذا الداء المتفشي في الحضارة الغربية المادية المسمومة . الحضارة اليابانية حضارة روحية عميقة، والحضارة الغربية حضارة سطحية بلا جذور وذات نزوع الي هدم الطاقات الخلاقة.. ان الفيصل لهذا الصراع، يقول أحد المشاركين، هو بين الدم الياباني والعقد العربي.. القضية لا تحسم اذن بالكلام ولا بالحوار.. لسان حالة هي مقولة هذا العربي ـ عربي الثقافة ـ أبي تمام السيف أصدق أنباء من الكتب .. ومن عجيب أن البلد الذي يتزعم هذه الحركة ضد الغرب هو نتاج للغرب، منذ فترةالميجي 1868 ـ 1912، وأن شعارها كان الحضارة والأنوار Bunmei Kaika أي الحضارة العربية من العلوم الطبيعية الي الواقعية الادبية، من الزي الغربي الي القانون الدستوري البروسي، الي الاستراتيجية البحرية البريطانية، الي الفلسفة الالمانية، الي السينما الامريكية، فالهندسة الفرنسية.. ومن عجب أن البلد الذي ينتصب في مواجهة الغرب في الاربعينات لم يكتف بتقليد الغرب، ـ فكم من البلاد قلدت وأخفقت ـ بل ان تأسيسه أعطي ثمارا وأنجب ثورة حقيقية كانت علامتها البارزة حرب اليابان مع روسيا سنة 1905 وانتصارها عليها.. كانت انتصارا للتكنلوجيا أو لنردد ما قاله تولستوي : كان انتصارا للمادية الغربية علي الروح الروسية الاسيوية.. ألا يذكرنا هذا بشيء، ألا يذكرنا بحرب 1967؟ أَولم ير فيها انتصارا للغرب الذي يدعم اسرائيل علي الروح العربية؟.. أولم تهيئ هزيمة روسيا السبيل للبولشفية، أولم تمهد هزيمة 1967 الطريق للحركات الاسلامية؟ أولم تغير الأولي وجهة العالم ؟ أليس محتملا أن يتغير العالم جراء هذه الحركات الاسلامية.. ما الذي جعل الدولة النموذج التي نجحت باقتدار في التأسي بالغرب أن تتحول ضده؟ لا بد أن هناك سببا ما أو أسبابا ما؟ أو علي الأقل ينبغي أن نجد تفسيرا ما. زعزعت الثورة الصناعية بنيات المجتمع الياباني الزراعية. ألقت كبركان بحمم أبناء القري في ضواحي المدن عرضة للفقر وللضياع وفقدان المراجع لم يكن من خـــيار للشباب سوي الجيش وللفتيات الا أن يبعن أعراضهن.. توارت ثقافة (Shugun الاقطاعيات) وأخلاقيات الشهامة Samura والي جانب هذا التفسير الاقتصادي هناك تفسير ثقافي هذا الذي قدمه مثقفو كيوتو المجتمعون لايجاد بديل لحداثة الغرب؟ انه عسر هضم.. ابتلعت اليابان نتاج الغرب بنهم شديد ولذلك توقف هؤلاء المثقفون لايجاد علاج ملائم.. نموذج يغير قاطرة التاريخ، يتجاوز الغرب، ويحقق الحداثة ويعود الي ماض زاه يطفح بالروحانية.. أفلا تذكركم هذه الأعراض بتلك الصرخة التي كان بعثها أبو حيان التوحيدي في شأن الغريب الي متي نبتلع السموم ونحن نظن أن الشفاء فيها، الي متي نستظل بشجرة تقلص عنا ظلها.. كانت وسيلة القوات اليابانية لاستعادة روح اليابان، للانعتاق من سموم الحداثة الغربية، لبناء نظام آسيوي جديد، التضحية الانسانية المتجلية في انتحار الربابنة الكاميكاز الذين بطائراتهم وبسرعة جنونية يتفجرون علي الأهداف المرسومة لهم.. وغالبا ما كانوا يخطئونها ليتفجروا في البحر.. النزوع الي الموت أو عبادة الموت قد نجد تبريره في عادات يابانية كالساموراي. لكن تفسيره سياسي صرف هو نتاج للدعاية العسكرية اليابانية وللتربية التي كان يتلقاها الجنود الشباب لانقاذ روح اليابان انتحار الساموراي ـ هو مخصوص لطبقة، وفي حالات هي لغسل العرض.. انتحار الساموراي ذاتي، أما الكاميكاز فهو للأمة، لايديولوجية، لمنظمة تأثرت بالغرب حتي كادت تذوب.. هو تحد للغرب من أجل يابان أحسن وأكثر عدلا، وأشد أصالة.. ومما نُقل عن جديقضي وعمره اثنتان وعشرون سنة: لئن كان النظام الرأسمالي القديم مما لا نستطيع أن نتخلص منه بسهولة، فانه مما نقدر أن نرضخه في الحرب، اذ ذاك نحول الهول الي حدث سعيد.. اننا نتوق الي طائر فنيق ينبعث من رمادنا.. وكأننا نقرأ وصية عطا الله.. انه ورفاقه ممن تحطموا علي مبني التجارة الدولية كانوا يودون أن يكيلوا ضربة للنظام الرأسمالي وللغرب وأن يجعلوا من الحدث لحظة فارقة.. ان دوافعه سياسية بامتياز، لا علاقة لها بالدين، ولا سبيل أن نجد تفسيرا في سورة التوبة أو آيات السيف، والا فما الذي يدفع يابانيين الي التحطم علي سفن أمريكية، والي الاصرار علي ضرب النظام الرأسمالي من خلال ذلك، وهم لا يعرفون شيئا كثيرا عن الاسلام أو لم يسمعوا به قط؟ ان الاستغراب أي هذا النزوع الي الانتصاب ضد الغرب وتحديه ان هو الا انعكاس سياسي للغرب، انعكاس من مرآة مكسرة، كدت أقول مرضوضة.. ان الاستغراب لو شئت أن أستعير صورة من الصور التي وظفها الروائي كونديرا في احدي رواياته،انها فضلة من فضلات الغرب.. الأجسام الاجتماعية شأنها شأن الاجسام الطبيعية تفرز فضلات، وبقدر حجمها بقدر فضلاتها.. ان مجاري الفضلات وركام النفايات هي نتاج استهلاك الاجسام أيا كانت تلك الاجسام.. ان الذين يرتعون في المجاري الموبوءة في بلاد الشرق ان هم الا يتحلقون حول ما فضل عن الغرب. الاستغراب أقول هو صورة أزمة الغرب لننتقل الي أرجاء أخري، في حاضرة الغرب ذاته.. عبادة الموت أو وثن الموت ليس خاصية شرقيي نوكي. في عز الحرب العالمية بعث الالمان وحدات من خيرة شبابهم لمواجهة بريطانيا فيما سمي معركة لونجمارك ..Longermark أكثر من 145 ألفا قضوا في الوحل والبرد والضباب.. يبعثون أسرابا لقاء الموت كما يبعث فتيان بعد خمسين ســــنة في خورمشار والفاو وعبدان، وقودا للحمام الزؤام تجللـــهم أو تعقبهم خطب الدعاية وهـــــم يرددون نشــيد أرض ألمانيا Deutsh land lied، هذا الذي نظمه كارل تيودور كورنر Karl Theodor Korner قبل مئة سنة اثر انعتاق ألمانيا من ربقة احتلال نابليون.. يرددون لا توجد السعادة الا حيث مرت التضحية .. يسيرون بغبطة واصرار الي الموت لأنه سبيل السعادة، مثلما سيسير فتيان معصبة رؤوسهم باسم الامام في مستنقعات الأهوار الي الموت المحقق لأنه سبيل الجنة.. لهذا النزوع نحو الموت بألمانيا في سبيل الوطن الأم أو الأب جذور.. منذ منتصف القرن الثامن عشر حين كتب Thomas Abbt كتابه الذي يحمل عنوان الموت في سبيل الوطن الأب يدعو مواطنيه فيه من بروسيا الي لذات الموت.. تدعونا كما تدعو ملكة في الاسار أرواحنا.. ثم من عروقنا تريق دماءنا لوطننا الأب الأسي، عسي أن يشربه، وينهض من جديد .. توماس آبت هذا كان فيلسوفا، وكان ليبراليا، وكان من ذؤابة الأنوار وكان ليبراليا، وكان من ذؤابة الأنوار في ألمانيا.. نظرته هذه مثل آخرين من ضرباته كانت رد فعل ضد نابليون، وضد قيم الثورة الفرنسية ذات النزوع العالمي. للألمان خصوصية تقف أمام تسطيح الحضارة.. لديهم جذور، لديهم Kultur. هذه الخصوصية الثقافية هي التي ستأخذ سخي عسكريا مع بسمارك ونزوعا وطنيا شوفينيا مع هتلر.. في خــــضم الحرب العـــالمية الاولي كتب عالم اجتماعي مرموق Werner Sombart كتابه Handler undHelden تجار وأبطال .. كتاب مرجعي.. لم تكــــن الحرب ذات بواعث اقتصادية ولا سياسية.. كانت وجودية، بين ثقافتين وتصورين للعالم Welstansh auger.. من جهة انكلترا وفرنسا يمثلان قيم التجار ومبادئ فرنسا العالمية، لأن نجاح التجارة عن عالميتها أو عولمة العالم، ومن جهة ألمانيا بلد الأبطال، الذين هم مستعدون للتضحية بحيواتهم لأجل أهداف نبيلة. ذهنية التجار أو غايتهم هو ما تمنحه لهم الحياة من ملذات أو من راحة.. هي ذهنية البورجوازي الذي يقعد دون المكارم ودون البطولة ودون التضحية. Konfortismus هو غاية مني البورجوازي أو نموذج الغرب التجاري. انه يلهث وراء المال. انه محتاج الي الأمن والسلام، انه ينفر من الحرب لأنها عملية خاسرة.. والديمقراطية الليبرالية هي ما يصلح لذهنية التجار، لمرضي الدعة.. انه نظام منافسة حيث تحسم المصالح المتضاربة عن طريق المفاوضة والتسوية.. لا مكان في هذا النظام للأبطال.. يقوم علي أناس عاديين فاسدين.. انه التشخيص الذي قدمه دوتوكفيل.. ان الديمقراطية الليبرالية لا تقوم علي سمو الأمة La grandeur de la nation ولكن علي تساوي الافراد.. لا تستند الي العبقرية، ولكن الي العقل السليم وحيث تقوم قيم المساواة وتشيع، رغم اختلافات اللغة والعادات والقوانين، ينزع الأفراد كما حكامهم الي السلم، بل الي نوع من خلو الهمة Apathie.. قيم الحضارة ـ وليس الثقافة ـ والحرية والسلم تنسف نزوع أمة نحو العظمة.. ان آفة الديمـــقراطية الليبرالية هــــذه التي تمثــــلها بريطانـــيا وفرنسا وفيما بعد الولايات المتحدة أنها كما يقول الألماني Arthur Moeller Van den Bruck قبل الحرب العالمية الثانية يمنح كل فرد الحرية في أن يصبح شخصا عاديا أو هزيلا. المهم هو حياة كل يوم عوض حياة متميزة.. انها آفة الديمقراطية الغربية، حتي التميز يقدر بالشهوة والمال.. انه نموذج التجار ، الذي لا مجال فيه للعظمة.. ولعلنا لو أنطقنا شاعرا عربيا هو الحطيئة لردد بيته الشهير في شأن الديمقراطيات الغربية الاستهلاكية.. دع المكارم لا ترحل لبغيتها واقعد فأنت الطاعم الكاسي ان الاستغراب أو عداء الغرب لا يكتفي بالمظاهر المرئية: مجتمع استهلاكي، حرية مفرطة، تحلل قيم.. بل يذهب الي أس الداء ، الي مصدر الانحراف ، الي العقل الغربي، ينظر الي العقل الغربي كمعتوه عالم أو عالم معتوه.. به مس، غير أنه له مواهب حسابية مؤكدة، عقل فعال ولكنه بلا روح، حسابي ولكنه عاجز عن تحقيق ما هو قمين بالبشرية وبالانسان.. قادر علي نجاحات اقتصادية وانجازات تكنولوجية، الا أنه عاجز عن ادراك كنه الحياة لأنه يعدم الروح ويهزأ بالمعاناة الانسانية. من منا لم يقرأ تشخيصات الاسلاميين ـ ومنهم مغاربة، عن هذه العجوز الشمطاء ـ ديمقراطية الغرب ـ المزينة بالمسحوقات.. عن بهرجة التمثيل، عن انجازات من غير روح.. لكن هذا الاستنكار ان هو الا رجع صدي لانتقادات برزت بداخل الغرب ذاته، أو في أحد أطرافه، في هذا البلد الذي تتوزعه نوازع الشرق والغرب، متأرجح ذات أوروبا وذات آسيا، روسيا.. نظرت روسيا نظرة حذرة الي العقل الاوروبي. بعد معانقة الغرب من قبل الملكة كاترينا، الآتية من عمق بروسيا، بعد فرنسة النخب وجرمنة النخب المضادة، أو ما كان يعرف Intellegenstia استنفي روسيا الي ذاتها، أو علي الأصح ستأخذ حذرها من هذا الغرب المغاير المختلف.. حتي كاترينا في أخريات حياتها ستكف عن الاعجاب بالغرب ونتاجه.. ما هو من صميم العبقرية الروسية ليس بغربي يصدح دوستويفسكي، وهو يعبر في موضع آخر عن هذا التوزع قبل الشرق والغرب في روايته السيرة بيت الأموات : انني أتوق للمسيح مع الحقيقة ولو خيرت لاخترت المسيح علي الحقيقة . اننا قد نختزل الحقيقة ان لم نر فيها الا اتجاها يتوجه نحو الروح الروسية ويتطامن في حضنها.. ان الحقيقة أعقد من ذلك.. ذلك أن الاتجاهات السلافية كانت توجد موازاة مع اتجاهات التغريب.. كانت اتجاهات ـ أو لنقل ايديولوجيتان ـ متصارعتين متضاربتين، بل كانتا تتصارعان وتتضاربان في ذات كثير من المثقفين وكثير من الحكام.. فايفان كيرينسكي Ivan Kireyensky أحد دعائم الاتجاهات السلافية، يتحدر من أب اعتنق الأنوار ومن أم رومانسية، وهو نفسه كان علي المام كبير بالثقافة الغربية ومعجب بها، وعلي الخصوص بالشاعر الالماني شيلنيغ.. العالم وفق شيلنيغ منظومة حية تسير وفق سنن محكمة، وهي نظرة مغايرة لتلك التي قدمها اسحق نيوتن من أن للطبيعة ميكانيزما لا هدف له يسير وفق قانون السببية. والمجتمع وفق شيلنيغ دائما منظومة حية تسير أو ينبغي أن تسير وفق أهداف مشتركة. وهي النظرة التي توجد علي طرفي نقيض من الفلسفة الغربية القائمة علي العقد الاجتماعي.. تأثر كيرينسكي شيلنيغ سيفضي الي بلورة تصور للروح السلافية، هذه المتضمنة في كتابه مبادئ جديدة في الفلسفة ، المناقضة للعقل الغربي.. العقل الغربي يقوم حسب كرسيفكي علي أركان منخورة: عقديا علي عقلانية مدرسية تلك التي اعتمدتها الكنيسة الكاثوليكية، وسياسيا علي تراث روما السياسي وتوسعها، واجتماعيا علي الفكرة الرومانية القائمة علي الحقوق المطلقة وما يترتب عنها من فردانية. العقل الغربي تجزيئي، تجريدي، منبت الصلة عن شمولية العالم.. أما العقل الروسي فتحركه العقيدة وهو لذلك قادر أن يعانق العالم.. نموذج العقل الغربي هو هامليت يتوزعه نداء أن يكون أو لا يكون.. هيمنة العقل علي الارادة.. في حين أن الأهم لدي الذهنية السلافية هي الفرادة، اذ ما جـــــدوي عقــــلانية متهافتــة لا تبرح مكانها ولا تفضـــي للعمل.. ليس للغة الروسية مقابل للكلمتينTo be or not to be حيث تترجم بما مؤداه أن تعيش أو لا تعيش ، أليست الشيوعية ـ التي برزت في روسيا الدولة غير المؤهلة اقتصاديا واجتماعيا للثورة الاشتراكية تجليا للروح السلافية المناهضة للغرب ؟ أولم يختلف زعماء الثورة بعد أن قامت حول مجال تحقيق النموذج البلشفي هل هو العالم؟ أم هو روسيا الأم وما يتحلق حولها من دول؟ . ومهما يكن من شيء فقد كانت الشيوعية أحد أبرز اتجاهات الاستغراب والتحدي لمنظومة الغرب سياسيا وعسكريا واقتصاديا. هل الاسلام هو الخطر الأخضر الذي حل محل الخطر الأحمر، يحدق بالغرب ويتهدده.. منذ سقوط حائط برلين وخطابات مهولة تحذر من أن الاسلام هو العدو المحتمل.. كتابات برنارد لويس سعار الاسلام ، محاضرة هاتنغن حول صدام الحضارات، كتابات سوزن ميلير وهلم جرا.. لكن شئنا أم أبينا 11 ايلول (سبتمبر) جعل الاسلام والمسلمين في لب الاحداث.. ـ شئنا أم أبينا أضحي الاسلام ـ الا لدي فئة محدودة ـ العدو القائم ونموذج الاستغراب بامتياز.. ان كثيرا من المسلمين ـ بل جلهم ـ يجدون أنفسهم في موقع حرج.. لا يتبنون القراءات المسطحة التي تجريها أقلية ناشطة، ولا العنف الذي يجريه أفراد أو جماعات باسم الاسلام، بل قد يكونون أنفسهم ضحايا هذه الفئة أو الفئات الناشطة.. وفي ذات الوقع يقع المسلمون تحت طائلة حكم جزافي عام، وممارسات تمسهم في تحركاتهم وفي اقامتهم وفي عملهم.. أوريانا فلاشيا في كتابها.. l’orgueil et la rag، ان هو الا لسان حال كثيرين. نطقت جهرا بما تضمر الاغلبية سرا.. لا مندوحة أن ندع الاسلام جانبا، ونبرئ المسلمين عامة من هذا الحكم الجائر.. لكن في ذات الوقت لا يمكن أن نتنكب عن واقع الحال، وعن حركات تجري قراءات للاسلام تجعل الغرب ـ ضمن آخرين ـ هو العدو، وتشفع الخطاب بالفعل ـ بتفجيرات، باختطافات، بقطع الرؤوس.. ما هي المرجعية الايديولوجية لهذه الحركات؟ اننا لسنا أمام شيء جديد. فالعنف باسم الدين ـ أو تأويل ـ ليس جديدا. يحفظ التاريخ نزوع اليهود الزيلوت Zealots الي العنف ضد اخوانهم في الـــــدين أو ضد الذين تـــــأثروا بالثقافة الاغريقية وتأثروها Herodotists نزوع الخوارج وبخاصة فرقة الأزارقة الي القتال الشديد لمن يخالفهم الرأي، فرقة الحناشين المنبثقة عن الاسماعيلية التي أرساها الحسن الصباح ـ في مرتفعات ألموت ـ هذه التي تُذكر بجبال تورا بورا بأفغانستان، الحروب الصليبية، محاكم التفتيش.. وهلم جرا.. والحاضر يحبل بأعمال عنف باسم الدين، الراهب Koreich الذي يفجر نفسه ومئة ونيف من أتباعه بفلوريدا سنة 1992. اليميني الامريكي ماكفيغ الذي يفجر مبني بأكلاهوما ويودي بعشرات الضحايا، اليهودي باروخ كولدشتي الذي باسم طهرية اليهودية يلج باحة مسجد في شهر رمضان ويقتل مصلين يتعبدون.. 11 ايلول (سبتمبر) التي يجريها فتيان باسم قراءة لهم للاسلام، باسم القاعدة.. ليست القاعدة حركة بل هي مرجعية، تلك التي وضعها السيد قطب في كتابه معالم في الطريق . الترجمة الموفقة للقاعدة ليست Base ولكن… Plate-forme ان سيرة السيد قطب لتسعفنا في فهم احد أعراض الاستغراب ـ انه عسر الهضم المفضي الي الغثيان.. لقد نهل السيد قطب من الغرب، وتأثر به.. بل انه المرجع لكل الحركات المتشددة كان محبا للحياة، وكان ناقدا أدبيا فذا، وكان أول من اكتشف أديبا شابا سيكون له شأن وشاو، نجيب محفوظ. حدث شيء ما في مسار هذا الفتي الألمعي.. اقامته بأمريكا لسنتين.. أصيب الفتي بالتقزز والنفور، من أجسام تدعوه وتغريه صراحة.. من انغمار في اللذة شديد.. بل حتي في أمكنة هادئة عبر نيويورك بكولورادو، لم يسلم الفــــتي منصور روعــته، لفتيات يرقصن وأذرعهن عاريات Bady it’s cold outside.. حتي الكنيسة، مكان التعبد والتهجد نفرته اذا أضحت مجالا للرقص ولغناء الجاز.. وبمتحف بنيـــــويورك يقــــف الفـــــتي لساعة مشــدوها للوحة من لوحات Franz Marc أما الامريكيون فيمرون عليها مر الكرام.. لأنهم في عرفه ـ والغربيون عامة ـ عاجزون عن التأمل الجمالي أو الروحي.. يخطئ كثير من المحللين الذين في غمرة سعي محموم لتقديم الخبرة يعتبرون أن معاقل الاستغراب هي المدارس العتيقة، وحينما يقدم العالم السياسي حقاني خبرته أو وشايته ـ سيان من أن المدارس القديمة التي تدرس القرآن والعلوم الدينية بباكستان هي التي تزرع بذورالكراهية، يجانب واقع الحال.. مناهضو الغرب هم نتاج لثقافة الغرب، عارفون له ـ وان لم يستوعبوه كلية ـ ومنهم من كانوا عملاء له، ساندوه في حروبه وفي تحقيق مصالحه.. حاذقون للتكنولوجيا الحديثة وللمعلوميات.. عسر الهضم هو التشخيص، والأعراض هي الغثيان ـ هي النفور.. أفتح قوسا ها هنا لأحيل الي احدي الصفحات الرائعة في الأدب، بل في التجربة الانسانية، البؤساء.. أتذكر كافروش يعبث في شوارع باريس المدججة بالمتاريس وهو يصرخ: C’est la faute … Voltaire, c’est la faute … Roueau ومثله نصيح: انه خطأ طه حسين.. العقاد العصامي العبقري هوالأب الروحي ـ لو تذكرون ـ للسيد قطب.. هو الذي وجهه الي الاسلاميات وصرفه عن الشيوعية.. العقاد الذي علي صرح أعلام Panth‚on العبقريات الاسلامية أبي أن يعرضها للمشرحة والنقد.. وفي المقابل ينهض طه حسين وهو يعبث بمعول الشك المنهجي، ينقب ويمحص غير عابئ بالتواضع والمنحول والمتواتر.. طه حسين الذي يقف علي نصب الشعر الجاهلي مهدما بمعوله ما لا يستقيم والعقل، طه حسين بغرباله ينخل الفتنة الكبري ويكتب روائعه الشيخان و علي وبنوه و الوعد الحق ووكده الحقيقة المنزهة عن الأباطيل والأساطير.. انه خطأ العقاد انه خطأ طه حسين c’est la faute … Voltaire, c’est la faute … Rousseau وتمرق رصاصة طائشة لتردي الفتي كافروش.. أغلق القوس.. مأساة العالم لدي السيد قطب هي جاهليته.. عالم عبثي بغير هدي ولا بد أن يعود الي الطريق السوي. والطريق السوي الذي لا اعوجاج فيه الاسلام.. وللاسلام والمسلمين رسالة لأنهم خير أمة أخرجت للناس .. وفي المقابل يقف مفكر آخر من عالم الآخر ـ من حظيرة الاسلام ـ محمد اقبال.. العالم صورة لوحدة الوجود والمسلمون علي غرار غير المسلمين جزء من مملكة الله علي الأرض.. الفرد أو الفردانية ليست منافية لوحدة الوجود ولا لدعوي التوحيد التي عليها قوام فلسفة اقبال. المعول هو الفرد، هو تحقيق الذات مثلما تقول الآية : ان الله لا يغير ما بقوم حتي يغيروا ما بأنفسهم .. ان المصلحين أغلبهم، من محمد عبده، الي محمد اقبال الي مالك بن نبي، الي محمد ماهاتير، ينطلقون من هذه الآية التي تجعل المسلمين مسؤولين عن واقعهم، ومؤتمنين عن مستقبلهم..ان الحل أو الحلول هي ما سيقومون.. بها وهي ما سيغيرون بها أحوالهم.. أليس هناك اسلام عربي قريب من النص، وبقدر قربه منه هو بعيد من الروح. وبالمقابل أليس هناك اسلام غير عربي أو عجمي بقدر بعده عن النص بقدر اقترابه من روحه؟ أسئلة تلح علي وليس لها عندي جواب؟ أوليست فكرة الجاهلية هذه فكرة تعود الي أبي الأعلي المودودي الباكستاني؟ أوليست فكرة العقل والنقل وما ارتبط بها من اشكالية عربية؟ أوليست مقاصد الشريعة هذه ترتبط في التشريع الغربي بروح الشرائع Esprit de lois عربية أندلسية؟ ما العمل؟ يفيدنا التاريخ أن الحركات المتشددة تذوي وتندثر، وهي في عمقها رد عنيف للمثاقفة. أو لما يبرز كتهديد ثقافي وحضاري.. ويفيدنا التاريخ أن مآل الثقافات والحضارات أن تتلاقح وتتفاعل، وأن الحية منها والغنية منها هي التي تستوعب عطاءات أجنبية، وأن الضامرة منها والذاوية هي المنغلقة علي ذاتها.. لننفتح ولكن في غير ذوبان، هذا هو الشعار الذي أحمله، بل هو من صميم روح الاسلام، أوليس يقول القرآن الكريم انا خلقناكم شعوبا وقبائل لتعارفوا، ان أكرمكم عند الله أتقاكم . تلك سنة الحياة، وسنة الله، ولن تجد لسنة الله تبديلا. (*) مفكر من المغرب نص محاضرة ألقيت في افتتاح نشاط مؤسسة أدمون عمران المليح

 

(المصدر: صحيفة القدس العربي الصادرة يوم 17 ديسمبر 2004)


 

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