17 avril 2005

البداية

TUNISNEWS

5 ème année, N° 1793 du 17.04.2005

 archives : www.tunisnews.net


قدس برس: ليبيا جاهزة .. وآب القادم سيشهد احتفالاً جماعياً .. /المنار/: 10 دول عربية أنهت ترتيبات فتح سفارات في تل أبيب

إفتتاحية الموقف : على الطريقة التونسية

إفتتاحية صوت الشعب : القمع والكذب لن يجديا نفعا والتعبئة ستتواصل لإفشال زيارة شارون

الهادي بريك: شباب تونس المشرد – آيات طهر وملاحم صمود ( 3 من 3 )

عبدالحميد العدّاسي: المتفرّج فارس

أم ضياء : « وزارة  النهابة للخدمات الاجتماعية والتشغيل »

ابو عبدالرحمان: مسرحية الديمقراطية

رشيد خشانة: مشهد جديد في أوروبا؟

علي أحـمد: الطاهر العبيدي – اسـمٌ مـملؤ بـمعنـى الطهارة والعبادة


LTDH: Communiqué
Rapports du département des Affaires étrangères des Etats-Unis sur les droits de l’homme en Tunisie  AP: Six djihadistes tunisiens arrêtés dans l’Est algérien Le Quotidien d’Oran : Six terroristes tunisiens arrêtés à Annaba XINHUANET: La Tunisie verra son 2ème hypermarché cet été

Dr. Sahbi Amri: Le paradoxe

Democracy Channel will start broadcasting on 1st May 2005


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Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme Tunis, le 12 avril 2005 Communiqué  
 
Mardi 5 avril, la troisième chambre criminelle du Tribunal de première instance de Tunis, présidée par monsieur Adel Jeridi, a rendu son verdict dans l’affaire 8847. Elle a condamné à une peine

d’emprisonnement de trente ans et à une amende de trente mille dinars :

Mohammed Anis Bajouia Zayed Chafroud Rached Gasmi Khaled Mahdhi Mohammed Amine Hedhili pour 1) Adhésion à une organisation hors du territoire de la République qui a fait du terrorisme un moyen pour la réalisation de ses objectifs 2) Utilisation d’un nom pour faire l’apologie de l’organisation et de ses activités 3) Entrainements militaires hors du territoire de la République en vue de commettre une infraction terroriste 4) Recrutement pour une organisation en rapport avec des infractions terroristes 5) Utilisation du territoire de la République pour envoyer en mission un groupe de personnes commettre des infraction terroristes hors du territoire de la République 6) Mise à disposition de locaux pour des personnes ayant un rapport avec les infractions terroristes Elle a condamné à une peine de

quinze ans d’emprisonnement et à une amende de quinze mille dinars

Tarek Zdiri pour les chefs d’inculpation n° 1, 5 et 6, et à une peine

d’emprisonnement de dix ans et dix mille dinars

Riadh Trabelsi, Nizar Riachi et Mohammed Ben Mohammed pour les chefs d’inculpations n° 1 et 3. Tous les accusés ont été condamnés à une peine de contrôle administratif de cinq ans ainsi que le dispose la loi sur le terrorisme du 10 décembre 2003.

Le tribunal a bouclé sans procès ce verdict sévère au prétexte que les accusés refusaient de rejoindre la salle d’audience, en dépit du fait que de nombreux avocats s’étaient constitués pour leur défense et en dépit de leur demande de report de l’audience afin de prendre connaissance des dossiers et préparer les moyens de la défense, ainsi que les y autorise le Code de procédure pénale. Ces jeunes gens avaient comparu en état d’arrestation mardi 22 mars 2005 devant le tribunal de première instance de Tunis et avaient refusé d’être présentés devant la commission du tribunal, affirmant qu’ils n’avaient pas confiance dans un tribunal qui travaillait contre eux, et pour protester contre les faits qui leur étaient reprochés dans les procès verbaux de la police qu’ils ont dit avoir signés sous la torture, et pour protester contre le déroulement du procès : il ne leur avait pas été possible d’obtenir la présence d’un avocat au moment de leur interrogatoire à la phase de l’instruction, car leurs familles n’avaient pas été informées du lieu de leur garde à vue, ni des raisons de leurs arrestations ni des procédures activées contre eux. L’enfant Choukri Ben Othman (17 ans) a été arrêté le 8 juillet 2004 dans le cadre de ce dossier et a été poursuivi à part car il est mineur. La chambre criminelle  pour mineurs du Tribunal de Première Instance de Tunis l’a condamné à trois ans d’emprisonnement. Ces jeunes avaient été arrêtés de façon illégale au début du mois d’avril 2004 pour les chefs d’inculpations précités, certains d’entre eux ayant eu l’intention de voyager pour combattre l’occupation en Irak. […] La LTDH réitère sa revendication d’abrogation de la loi antiterroriste, exhorte la société civile à intensifier la campagne en ce sens, et exige à nouveau la libération de tous les prisonniers politiques et la promulgation d’une amnistie générale. Pour le comité directeur Le Président de la Ligue Mokhtar Trifi (traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version originale, LT)

Département d’État –

département des Affaires étrangères des Etats-Unis.

 

Rapports par pays sur les droits de l’homme  – 2004

  TUNISIE

 

 

La Tunisie est une république constitutionnelle qui est dominée par un seul parti politique, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). Zine El-Abidine Ben Ali est Président depuis 1987. Aux élections présidentielles et législatives du 24 octobre 2004, le Président Ben Ali, qui se mesurait à trois candidats de l’opposition, a remporté 94,49 pour cent des voix, moyennant un taux de participation officiel au scrutin qui aurait atteint jusqu’à 90 pour cent des inscrits bien que l’on ait des raisons de croire à un gonflement artificiel de ce chiffre.  De par la loi, vingt pour cent des sièges au Parlement (Chambre des députés) sont réservés à des candidats de partis d’opposition ; par conséquent, 37 sièges (sur 189) ont été répartis entre 5 des 7 partis d’opposition licites, au pro rata du nombre de voix obtenues.  Les 152 sièges restants ont été alloués au RCD.  Une coalition de trois organisations non gouvernementales (ONG) indépendantes, actives à l’échelle locale, a mis en avant deux problèmes graves, d’une part, le manque d’accès aux médias accordé aux candidats de l’opposition pendant la campagne électorale et, d’autre part, le parti pris des journalistes en faveur du parti du pouvoir.  Des candidats de l’opposition et d’autres observateurs ont dénoncé les manœuvres d’intimidation des électeurs et les restrictions frappant la diffusion des matériels de campagne électorale ainsi que l’organisation de rencontres politiques.  Le poids du parti au pouvoir sur les institutions publiques et l’activité politique a exclu tout défi électoral crédible et réel de la part d’intervenants qui n’étaient pas agréés d’avance.  Une deuxième instance législative, la Chambre des Conseillers, que l’on doit au référendum de 2002 lequel a amendé la moitié de la Constitution, n’a pas encore vu le jour.  Le Président Ben Ali a déclaré que la Chambre serait ouverte à l’été 2005.  La Constitution stipule que le Président nomme le Premier ministre, le Cabinet ministériel ainsi que les 24 gouverneurs.  La Constitution octroie le pouvoir législatif à la Chambre des Députés et à la Chambre des Conseillers ; toutefois, le Président peut aussi soumettre des projets de lois.  La Constitution prévoit l’établissement d’un pouvoir judiciaire indépendant ; pour autant, le pouvoir exécutif et le Président pèsent fortement sur les procédures judiciaires, surtout dans les affaires de caractère politique.

La responsabilité d’assurer la sécurité intérieure revient, en partage, à la police, à la Garde Nationale et à d’autres éléments des forces de l’ordre.  La police opère dans la capitale et quelques autres villes.  Dans les zones éloignées des grands centres, ces pouvoirs de police sont exercés de pair avec la Garde nationale ou lui sont cédés.  La majorité des forces chargées d’assurer la sécurité intérieure relèvent du contrôle du Ministre de l’Intérieur.  Les autorités civiles ont gardé le contrôle effectif de toutes les forces de sécurité.  Des éléments de la sécurité ont commis maintes violations graves des droits de l’homme et ont agi dans l’impunité.

Le pays compte une dizaine de millions d’habitants.  À en croire les pouvoirs publics, 80 pour cent environ des citoyens appartiennent à la classe moyenne et moins de 5 pour cent vivent en deçà du seuil de pauvreté.  L’économie est orientée vers les exportations, relativement diversifiée et adhère de plus en plus aux principes du marché.  L’an passé, l’économie a enregistré un taux de croissance de quelque 5 pour cent.  Dans l’ensemble, l’évolution des salaires a suivi le rythme de l’inflation.

Dans le domaine du respect des droits de l’homme, la conduite de l’État reste de piètre qualité, celui-ci persistant à se rendre responsable d’abus graves ; pour autant, les pouvoirs publics continuent à afficher leur respect des libertés religieuses des minorités ainsi que des droits humains des femmes et des enfants.  D’importantes limites sont venues entraver le droit des citoyens à changer de gouvernement.  Des éléments de la sécurité ont infligé tortures et mauvais traitements à des prisonniers et des détenus.  Ils ont procédé à des arrestations et à des détentions arbitraires.  Des observateurs internationaux n’ont pas été autorisés à inspecter des prisons.  De plus, de longues détentions préventives et l’incarcération au secret restent des problèmes graves.  L’État a enfreint le droit des citoyens au respect de la vie privée.  Les pouvoirs publics ont continué à entraver de manière marquée la liberté d’expression et la liberté de presse et assujetti la liberté de réunion et d’association à des restrictions.  L’État persiste à se montrer intolérant des critiques publiques en ayant recours à l’intimidation, à l’enquête criminelle, aux poursuites judiciaires, aux arrestations arbitraires, à l’assignation à résidence et au contrôle des déplacements (y compris au refus de délivrer un passeport) pour décourager la contestation émanant des défenseurs des droits de l’homme et des militants de l’opposition.  La corruption a posé problème.

 

RESPECT DES DROITS DE L’HOMME

Section 1   –  Respect de l’intégrité de la personne, y compris le droit de ne pas être victime des violations suivantes :

a. Privation arbitraire ou illégale de la vie

Il n’y a pas eu de rapports de meurtres à mobile politique imputable à l’État ou à ses agents ; pour autant, le 27 février, la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme (LTDH) a signalé qu’un citoyen de 29 ans, Badreddine Rekeii, était décédé entre le 7 et le 9 février, alors qu’il était en garde à vue.  La police aurait déclaré à sa famille qu’il s’était suicidé ; mais, d’après ses proches, son corps portait « des traces de violence », d’où leur mise en doute de la version des faits offerte par la police.

b. Disparitions

Il n’y a pas eu de rapports de disparitions à mobile politique ; toutefois, les autorités ont cherché à limiter les contacts entre les prisonniers et l’extérieur, y compris avec les familles, en les transférant fréquemment dans d’autres établissements.

Habib Ellouz, ancien chef du parti islamiste interdit An-Nahdha (« renaissance » en arabe), que l’État considère comme une organisation terroriste, a été transféré de la prison Borj El Amri en début d’année après avoir entamé une grève de la faim.  Sa famille a déclaré n’être pas parvenue à découvrir son lieu de détention (cf. Section 1.c.).  Un tribunal militaire a condamné Ellouz à la prison à perpétuité en 1992 pour sa participation présumée à un complot visant à renverser le gouvernement.

c. Torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants

Le Code pénal prohibe de telles pratiques ; pour autant, les forces de sécurité auraient torturé des détenus dans le but de leur arracher des aveux et des prisonniers politiques pour décourager la résistance. Parmi les techniques de torture, citons : les décharges électriques, l’incarcération en cellule exiguë, dépourvue de lumière, l’immersion de la tête dans l’eau, les coups administrés à la main, au bâton et à la matraque, la pendaison du haut de la porte de cellule jusqu’à l’évanouissement, les brûlures de cigarette ainsi que la privation de nourriture et de sommeil.  Des policiers auraient frappé des prisonniers déshabillés, en menottes et suspendus à une barre de fer.  D’après Amnistie Internationale (AI), des policiers et des gardiens de prison ont pratiqué l’agression sexuelle et la menace d’agression sexuelle à l’encontre des épouses de prisonniers islamistes aux fins de leur soutirer des informations, de les intimider et de les punir.

Les accusations de torture liées à des cas précis ont été difficiles à prouver parce que, souvent, les autorités ont refusé l’accès aux soins médicaux aux victimes tant que les preuves de mauvais traitements n’avaient pas disparu.  Les pouvoirs publics ont affirmé avoir enquêté sur toutes les plaintes de torture et de mauvais traitements déposées auprès du bureau du procureur.  Ils font observer que les victimes présumées accusaient parfois la police de torture sans déposer de plainte, préalable à l’ouverture d’une enquête.

D’après les avocats de la défense, les associations locales de défense des droits de l’homme et AI, la police a coutume de refuser d’enregistrer les plaintes de torture.  En outre, des juges ont écarté des plaintes sans ouvrir d’enquête et ont reconnu comme admissibles des aveux extorqués par la torture.   L’État est en droit d’ouvrir une enquête administrative en cas d’allégation de torture ou de mauvais traitement de prisonniers, sans dépôt de plainte officielle ; pour autant, dans ce cas, il est improbable que les résultats soient portés à la connaissance du public ou mis à la disposition des avocats des prisonniers en cause.

Il y a eu davantage de comptes rendus de torture commise en centre de détention préventive qu’en établissement pénitentiaire.  Les prisonniers politiques et les islamistes seraient traités plus durement dans le courant de leur arrestation et de leur incarcération que les prisonniers de droit commun.

Amnistie Internationale signale que, en 2003, des personnes (qui prendront le nom de « groupe Zarzis ») ont subi des tortures pendant leur détention préventive.  Les pouvoirs publics ont déclaré que ces individus n’avaient ni déposé de plaintes pour mauvais traitements, ni demandé d’examen médical.  Le juge n’a pas ouvert d’enquête sur les allégations de torture.  L’ONG internationale Reporters sans frontières informe que neuf membres de son groupe ont été reconnus coupables d’accusations en rapport avec des agissements terroristes au mois d’avril (cf. Section 1.e.).

Les forces de sécurité ont régulièrement usé de violence à l’encontre d’Islamistes, de militants et de dissidents.  Trois individus présumés appartenir aux services de sécurité ont agressé le journaliste Sihem Ben Sedrine le 5 janvier (cf. Section 2.a.).  Le 11 octobre, l’ancien prisonnier politique Hamma Hammami, dont le parti avait appelé à boycotter les élections présidentielles du 24 octobre, a déclaré avoir été victime d’une agression.

D’après l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP), Nabil El Ouaer, qu’un tribunal militaire avait condamné à 15 ans de prison au début des années 90, a été frappé par le chef de la prison Borj Erroumi et placé en cellule d’isolement où quatre autre prisonniers l’ont violé en juin.  Compte tenu du choix du moment et du lieu, des militants des droits de l’homme estiment que l’agression a été sanctionnée par des responsables de la prison.  El Ouaer a mené une grève de la faim et déposé plainte par l’entremise d’un avocat.  Lorsque l’affaire a attiré l’attention internationale, le Président Ben Ali a ordonné au Comité supérieur des droits de l’homme et des libertés fondamentales (un organisme d’État) d’enquêter sur l’affaire ; il reste que les conclusions de l’enquête n’ont pas été rendues publiques.  La famille d’El Ouaer a déclaré à des défenseurs des droits de l’homme que des responsables de la prison avaient fait pression sur lui pour qu’il retire sa plainte.

Le 29 juillet, la LTDH a fait rapport qu’un agent de police n’aurait reçu que deux ans de prison avec sursis pour avoir violé une fillette de huit ans, en octobre 2000, dans la ville de Sousse.  D’après les comptes rendus, l’agent n’a pas été suspendu de ses fonctions à la suite de l’incident.  Les défenseurs des droits de l’homme invoquent ce cas comme illustrant le fait que les services de sécurité ne sont pas rendus comptables de leurs actes.

Les conditions de vie en prison ont été qualifiées de spartiates à mauvaises et, dans l’ensemble, ne satisfont pas aux normes internationales.  Les diplomates détachés en qualité d’observateurs étrangers qui ont visité ces établissements qualifient le milieu carcéral d’ « épouvantable ».  Surpopulation et manque de soins médicaux fragilisent nettement la santé des prisonniers.   Certaines sources rapportent que, d’ordinaire, 40 à 50 prisonniers s’entassent dans une même cellule de 20 m2 et que l’on peut trouver jusqu’à 140 détenus se partageant 30 m2.   Des prisonniers et d’anciens captifs ont indiqué avoir été forcés de partager un seul point d’eau et lieu d’aisance avec plus de 100 codétenus, d’où des problèmes d’assainissement graves.

Le 7 octobre, la LTDH a rendu public un rapport de 63 pages sur les prisons du pays intitulé « les murs du silence » affirmant que 26 000 personnes environ sont emprisonnées dans 29 établissements pénitentiaires et 7 centres de détention juvéniles.  Le rapport énumère une série de violations alléguant que la torture et que les mauvais traitements humiliants des prisonniers sont monnaie courante au sein des prisons.

Zouhair Yahiaoui, un journaliste qui a séjourné en prison (cf. Section 2.a.), a rapporté, en 2003, avoir occupé une cellule de 40 mètres carrés en compagnie de 80 codétenus, n’avoir eu accès à de l’eau qu’une demi-heure par jour et avoir mené des grèves de la faim pour protester contre ce traitement.

À l’issue de l’analyse menée par une commission d’enquête en 2003 sur le milieu carcéral, le Président Ben Ali a décidé d’engager plusieurs réformes portant pour la plupart sur l’amélioration des soins médicaux en prison ; toutefois, l’impact de cette décision n’a pas pu être établi.  Le rapport de la commission d’enquête n’a pas été rendu public.  À en croire un article publié dans la revue « Réalités », le pays comptait 253 personnes incarcérées pour 100 000 habitants, les prisonniers étaient contraints de dormir à même le sol et sous un lit, certains devant attendre jusqu’à 7 mois avant de pouvoir passer du sol à un lit occupé en partage avec d’autres prisonniers.

Le 7 juillet, Human Rights Watch (HRW) a rendu public un rapport intitulé « Isolement cellulaire prolongé des prisonniers politiques » qui documente dans quelles conditions jusqu’à 40 prisonniers politiques, des chefs d’An-Nahdha pour la plupart, ont subi une mise à l’écart de longue durée dans des établissements pénitentiaires disséminés à travers le pays.  HRW a affirmé que bon nombre de ces prisonniers ont été détenus en isolement pendant des périodes allant de plusieurs mois à des années et que cette politique d’isolement est contraire aux lois du pays.

Hommes, femmes et enfants ont été détenus à part dans les prisons.  En général, les conditions carcérales ont été meilleures pour les femmes que pour les hommes.  D’après « Réalités », il existe quatre « centres de redressement » pour les jeunes.  Les conditions de vie des personnes en détention préventive et des condamnés seraient identiques.  Le plus souvent, les personnes en détention préventive ne sont pas mélangées à la population de condamnés.

D’anciens prisonniers, les proches de personnes actuellement en détention et des ONG signalent que les conditions de vie et que le règlement en milieu carcéral sont plus durs pour les prisonniers politiques et les Islamistes.  D’ex-prisonniers politiques ont déclaré que leur dossier et que leur carte d’identité portaient une mention permettant aux gardes de leur réserver un « traitement spécial ».  Il semble que ces prisonniers aient été fréquemment déplacés et qu’à leur arrivée dans un nouvel établissement pénitentiaire, ils aient subi un passage à tabac.

Des ONG internationales et locales ont fait rapport que des prisonniers politiques étaient régulièrement mutés d’une prison à l’autre à travers le pays, ce qui compliquait la tâche des familles cherchant à leur apporter de la nourriture et visait à décourager leurs sympathisants ou la presse de s’enquérir de leur sort (cf. Section 1.b.).  Le Conseil national des libertés en Tunisie (CNLT) a indiqué que les autres détenus avaient pour ordre de se tenir à distance des prisonniers politiques et qu’ils étaient sévèrement punis lorsqu’ils établissaient contact avec eux.

Les pouvoirs publics n’ont autorisé ni les organisations internationales, ni les médias à inspecter ou à surveiller les conditions de vie en milieu carcéral.  Dans le courant de l’année, l’administration a mené des discussions avec le Comité international de la Croix-Rouge (CIRC) afin de lui permettre d’avoir accès aux prisons du pays ; pour autant, en fin d’année, aucun accès ne lui avait été accordé.

d. Cas d’arrestations ou de détentions arbitraires

La Constitution prohibe expressément l’arrestation et la détention arbitraires ; pour autant, ces interdits ne sont pas toujours observés en pratique.

Le Ministère de l’Intérieur contrôle la majorité des services de sécurité.  Au sein du ministère se trouvent regroupées plusieurs instances chargées de veiller à l’application des lois, à savoir : la police, qui se charge principalement des grandes villes, la Garde nationale, qui intervient dans les bourgades et en milieu rural et les services de sécurité publique dont la mission est de surveiller les groupes et les individus qui, de l’avis du gouvernement, posent une menace dangereuse, comme les médias, les Islamistes, les défenseurs des droits de l’homme, les partis de l’opposition et leurs chefs.  Le Ministre de l’Intérieur surveille les communications de ces groupes et personnes.  Un grand nombre de policiers en civil officient à travers le pays.

En général, les services qui veillent au respect de l’application des lois font preuve de discipline, d’organisation et d’efficacité ; pour autant, il y a eu des cas de petite corruption, de sollicitation de paiement illicite au profit de l’agent posté à un feu de signalisation et des actes de brutalité de la part de policiers vis-à-vis de personnes jugées avoir un comportement « provocateur ».  Des militants des droits de l’homme ont signalé que les services veillant au respect de l’application des lois opéraient dans l’impunité et que la police commettait des agressions, sanctionnées par de hauts responsables, à l’encontre de dissidents et de membres de l’opposition.

Au cours de l’année, les pouvoirs publics ont déclaré qu’à 74 reprises, entre 2000 et 2002, des policiers et des gardiens de prison coupables de « transgressions à l’endroit de détenus » avaient encouru des peines qui s’échelonnaient d’une amende de 100 dinars (85 $) à une durée d’emprisonnement de 10 ans.

Le 17 mars, le Ministre de l’Intérieur a annoncé la création de la Haute Inspection des forces de la sécurité intérieure et de la douane, un nouvel organe de surveillance des agents travaillant aux ministères de l’Intérieur et des Douanes.  La mission officielle de ce service est de renforcer le respect des droits de l’homme et de l’application des lois ; toutefois, aucune information n’est disponible sur les activités qu’il a menées depuis.

La loi stipule que la police doit être munie d’un mandat pour procéder à l’arrestation d’un suspect, à moins qu’il ne s’agisse d’un délit grave ou d’un flagrant délit ; pour autant, il est arrivé que les autorités passent outre cette prescription puisque arrestations et détentions arbitraires ont parfois eu lieu.  Le Code pénal permet de garder à vue un suspect jusqu’à six jours de suite avant inculpation, période pendant laquelle l’administration est en droit de le tenir au secret.  Le ou les agents effectuant l’arrestation sont tenus d’informer le détenu de ses droits, d’avertir immédiatement sa famille et de tenir un registre complet de l’heure et de la date de ces avis ; il arrive cependant que l’on ne respecte pas ces règles.  Des détenus ont été autorisés à prendre contact avec leurs proches, si tant est qu’ils n’étaient pas au secret ; il reste que l’administration n’a pas toujours facilité les efforts menés par les membres de la famille pour localiser leurs proches en détention.

Un détenu a le droit d’être informé des raisons de son arrestation avant d’être interrogé et il est en droit de demander un examen médical.  Il n’a pas le droit d’être représenté par un avocat pendant la phase de détention qui précède l’inculpation.  Avocats, défenseurs des droits de l’homme et anciens prisonniers affirment que les autorités ont illégalement prolongé la durée de détention en falsifiant la date d’arrestation.  Des policiers auraient extorqué de l’argent aux familles de détenus innocents, en échange de l’abandon des charges pesant à leur encontre.

La loi autorise la libération d’un accusé sous caution qui peut être réglée par un tiers.  Le détenu a le droit d’être représenté par un avocat lors de son inculpation.  L’administration assure les services d’un avocat aux indigents.  Au moment de l’inculpation, le juge d’instruction a le pouvoir de décider la relaxe de l’accusé ou son placement en détention provisoire, jusqu’au procès.

En cas de délit assorti d’une condamnation susceptible d’excéder cinq ans d’emprisonnement ou touchant à la sécurité nationale, la détention provisoire peut durer initialement pour six mois et être prolongée par décision du tribunal pour deux périodes supplémentaires de quatre mois.  En cas de délit assorti d’une peine d’emprisonnement inférieure à cinq ans, le tribunal ne peut prolonger la durée initiale de six mois de détention préventive que de trois mois seulement.  Dans la période qui précède le procès, le tribunal ouvre l’enquête, entend les arguments et reçoit les pièces à conviction et motions en provenance des deux parties.  Les plaintes de détention préventive prolongée ont été courantes.  Certains mis en examen ont affirmé avoir effectué des années de détention préventive.

L’administration a nié détenir qui que ce soit pour crime politique.  Le manque d’informations publiques sur les prisonniers et détenus n’a pas permis d’estimer le nombre de personnes incarcérées pour délit d’opinion.  Pour autant, il est probable que le nombre de prisonniers politiques emprisonnés sans chef d’accusation soit faible, puisqu’il est facile d’obtenir la condamnation au pénal de dissidents et d’Islamistes en vertu de lois interdisant l’appartenance à des organisations décrétées hors-la-loi et qui « répandent de fausses informations destinés à troubler l’ordre public ».

Des juges et des représentants de l’administration publique ont fait exercice de leur pouvoir de relaxer un prisonnier ou de surseoir à sa condamnation, par voie de libération conditionnelle dans bien des cas (cf. Section 1.e.).   Le 3 novembre, l’administration a amnistié des prisonniers au titre du rituel qui, tous les ans, marque l’anniversaire de l’accession au pouvoir du Président Ben Ali (cf. Section 3).   Les pouvoirs publics n’ont pas fourni de précisions sur le nombre, les catégories de personnes libérées ou leurs noms.  Les estimations s’échelonnent de 26 à 80 prisonniers libérés, au moins. D’après Amnistie Internationale, la plupart des personnes relaxées appartenaient au groupe islamiste interdit An-Nadha.

e. Refus de respecter le droit à un procès public et équitable

La Constitution prévoit un système judiciaire indépendant ; il reste que l’exécutif et que le Président pèsent fortement sur les décisions judiciaires, surtout lorsque l’affaire est politique.   Le pouvoir exécutif exerce une autorité indirecte sur le pouvoir judiciaire puisqu’il nomme, affecte, titularise et transfère les juges, ce qui expose le système aux pressions dans les affaires sensibles.  Qui plus est, le Président dirige le Conseil supérieur de la magistrature.  La loi autorise les citoyens à chercher recours auprès d’un tribunal administratif en cas de grief contre un ministère ; pour autant, les fonctionnaires ont rarement respecté les décisions de ce tribunal qui n’étaient pas contraignantes.  Tout au long de l’année, l’administration a autorisé des observateurs appartenant à des missions diplomatiques, des parlementaires européens et des journalistes étrangers à suivre le déroulement de procès.  Les pouvoirs publics n’ont pas permis à des observateurs d’assister aux séances de tribunaux militaires.

Au civil, le système de tribunaux comprend quatre échelons hiérarchiques.  Tout d’abord viennent 51 tribunaux de district où un seul juge entend l’affaire.   Puis vient le deuxième échelon des tribunaux de première instance, qui revoient les décisions rendues par un tribunal de district mais qui ont aussi compétence à l’origine dans les affaires plus graves.  Chaque région dispose d’un tribunal de première instance lequel a le pouvoir d’entendre tout cas de litige commercial ou affaire civile.  Chacun de ces tribunaux se compose d’un comité de trois juges.  Au troisième échelon se trouvent trois cours d’appel.  La Cour de Cassation ou la Cour Suprême font office de cour de dernière instance.  La Cour Suprême ne tranche que sur des points de droit.  Le système pénal est organisé selon un système similaire aux tribunaux civils.  Dans la plupart des affaires, le juge qui préside ou le comité de juges dominent le procès, les avocats de la défense n’ayant pas grande possibilité d’y participer de façon marquée.

Il existe aussi des tribunaux militaires, qui relèvent du Ministère de la Défense, et un tribunal administratif.

Au tribunal ordinaire de première instance et en cour d’appel, le procès est ouvert au public. De par la loi, le mis en examen a le droit d’être présent au procès, d’être représenté par un avocat et d’interroger les témoins ; toutefois, le juge n’observe pas toujours ces prérogatives dans la pratique.  La loi permet de juger un fugitif par contumace.  Tant l’accusé que le ministère public ont droit d’interjeter appel d’une décision émanant d’un tribunal inférieur.  Au procès, le témoignage d’une femme a le même poids que celui d’un homme.

La Constitution stipule que le mis en examen est présumé innocent jusqu’à ce qu’il soit prouvé coupable « à l’issue d’une procédure assortie de garanties essentielles pour sa défense ».  Pour autant, la pratique fait parfois fi de cette présomption d’innocence, tout particulièrement dans les affaires politiquement sensibles.  Le mis en examen est en droit de demander à être entendu par un autre juge, s’il a des raisons de croire que celui assigné à son cas n’est pas impartial ; il reste qu’un juge n’est pas tenu de se récuser.  Le droit autorise le juge à commuter une peine d’emprisonnement égale ou inférieure à six mois en travail d’intérêt public.  On n’a pas connaissance que cette alternative ait été appliquée à des affaires de caractère politique.

Il existe un code de la famille et de la succession, mais l’on sait que des juges ont appliqué la charia au civil, en droit de la famille (tout particulièrement en matière de garde des enfants) en cas de conflit entre les deux régimes.  À titre d’exemple, le code de la famille confère à la mère le droit de garde légal d’un mineur ; or, il est arrivé qu’un magistrat refuse à la mère le droit de quitter le pays avec son ou ses enfants, au motif que la charia fait du père le chef de famille, lequel confère à l’enfant le droit de voyager.  Certaines familles ont circonvenu à l’application des règles de succession prévues dans la charia par la signature entre parents et enfants d’un contrat de vente veillant à ce que les filles reçoivent une part de biens égale à celle distribuée aux fils.

Les longs délais d’attente avant procès restent un problème (cf. Section 1.d.).   Pour le mis en examen, il n’y a ni droit d’être jugé sans retard indu, ni limites sur la durée de la procédure dont il fait l’objet.  Des avocats de la défense ont affirmé que, dans certains cas, le juge leur avait refusé le droit de faire comparaître des témoins à décharge ou d’interroger des témoins clés de l’accusation.  Des avocats de la défense ont avancé que, souvent, le tribunal ne les informe pas suffisamment à l’avance de la date d’un procès ou ne leur laisse pas assez de temps pour préparer leurs dossiers.  D’aucuns ont indiqué que le magistrat limitait l’accès aux pièces à conviction et documents du tribunal, exigeait que tous les avocats travaillant sur une affaire étudient les pièces ensemble et le même jour dans le cabinet du juge, sans leur permettre de photocopier les documents pertinents.

Des avocats et des représentants d’organisations de défense des droits de l’homme ont fait savoir qu’il était courant que les tribunaux n’ouvrent pas d’enquête sur des allégations de torture et de mauvais traitements, tout en déclarant recevables des aveux extorqués sous la torture (cf. Section 1.c.).   Ils ont fait remarquer que le caractère sommaire des séances du tribunal n’était parfois pas propice à un délibéré raisonné.  Ils ont aussi déclaré que l’irrégularité des calendriers et des procédures était destinée à dissuader le suivi des procès politiques.

Le 6 avril, huit mis en examen regroupés sous l’appellation officieuse de « Groupe Zarzis » ont été reconnus coupables d’accusations en rapport avec le terrorisme.  Par la suite, en appel, six des condamnations à des peines allant jusqu’à 26 ans d’emprisonnement ont été ramenées à 13 ans d’incarcération.  Le 16 avril, un neuvième membre du groupe a écopé d’une condamnation de 25 mois de prison.  Les associations de défense des droits de l’homme ont critiqué ces procès, au motif de la très grande minceur des preuves à charge.  Les accusés, d’une vingtaine d’années à peine pour la plupart, avaient paraît-il recherché sur Internet des informations concernant des explosifs et le mode de construction d’un lance-roquettes.  Du reste, ils avaient essayé d’entrer en contact avec un membre présumé d’Al-Qaïda en Europe.  D’après certaines associations de défense des droits humains, ces membres du groupe Zarzis ont été arrêtés dès que la « cyberpolice » de l’État a détecté leur usage illicite de la Toile.

Le 4 novembre, Jalal Zoghlami, rédacteur en chef de la revue d’opposition Kaws El Karama, ainsi que son frère, Nejib Zoghlami, ont été condamnés à 8 mois de prison pour déprédation de biens lors d’une « rixe » dans un café de Tunis.  D’après HRW, les frères ont déclaré que des policiers avaient orchestré l’affaire.

Les tribunaux militaires ont le pouvoir de juger des affaires qui mettent en cause des effectifs militaires et des civils accusés de crimes attentatoires à la sécurité nationale.  Un tribunal militaire se compose d’un juge civil et de quatre juges militaires adjoints.  L’accusé est en droit d’interjeter appel du verdict prononcé par le tribunal militaire auprès de la Cour suprême civile qui juge en droit et non en fait.  Amnistie internationale a affirmé que les citoyens accusés par ces tribunaux avaient été privés de l’exercice de droits fondamentaux dans le courant de la procédure judiciaire.

Le 29 juin, Salem Zirda, un civil et ancien réfugié, a comparu devant un tribunal militaire pour cause de « prestation de services à une organisation terroriste opérant à l’étranger ».  M. Zirda était accusé d’avoir pris contact avec les membres du parti islamiste interdit An-Nahda.  Le tribunal l’a condamné à 7 ans d’emprisonnement.

Les pouvoirs publics ont nié détenir un quelconque prisonnier politique et il n’y a pas de certitudes quant au nombre de détenus de cet ordre.  Néanmoins, en début d’année, l’AISPP a publié une liste de 542 noms de personnes qu’elle considère être emprisonnées pour délit d’opinion. L’AISPP a déclaré que les difficultés à recueillir des informations sur les prisonniers étaient telles que, en toute probabilité, le nombre total de prisonniers politiques était plus élevé.  Presque tous les prisonniers étaient des Islamistes mais très rares étaient ceux reconnus coupables d’actes de violence.  La plupart de ceux que les associations internationales de défense des droits de l’homme caractérisent de prisonniers politiques ou d’auteurs de délit d’opinion ont été arrêtés pour infraction aux lois interdisant d’appartenir à des organisations illicites et de propager de fausses informations destinées à saper l’ordre public.  Nombreux ont été ceux qui ont été arrêtés pour avoir diffusé des informations émanant d’organisations comme An-Nahdha.  D’anciens prisonniers politiques ont déclaré que leurs pièces d’identité portaient une mention qui les amenait à être traités plus durement (cf. section 1.c.).

L’administration a relaxé quelque 80 prisonniers début novembre. Deux des prisonniers libérés étaient d’anciens dirigeants d’An-Nahdha, Ali Laaridh et Zyed Daoulatli.   Ces libérations faisaient partie de l’amnistie annuelle décrétée à l’occasion de l’anniversaire de l’accession du Président Ben Ali au pouvoir en 1987 ; pour autant, les observateurs ont noté que la plupart des prisonniers libérés avaient servi les deux tiers de leur peine, stade à partir duquel la plupart des condamnés bénéficient d’une libération conditionnelle.

f. Ingérence arbitraire dans la vie privée, la famille, le foyer ou la correspondance

Autant d’actions que prohibe la Constitution « excepté dans les cas exceptionnels définis en droit » ; néanmoins, les pouvoirs publics ne respectent pas généralement ces interdits dans la pratique.  Dans certains cas, la police a passé outre l’obligation de produire un mandat avant une perquisition, lorsque les autorités estimaient qu’il y avait atteinte à la sécurité de l’État.

Le 14 juin, des éléments des services de sécurité auraient tenté de fouiller le bureau de  Saida Akremi, avocat et Secrétaire général de l’AISPP.  D’après des témoins, Akremi est parvenu à empêcher la perquisition des lieux, au motif que les forces de sécurité n’étaient pas munies d’un mandat.

Le 3 septembre, le journal d’opposition Al Mawkef a fait rapport qu’il y avait eu entrée par effraction au domicile du journaliste Slim Boukhedhir après que ce reporter a posé une question lors d’une conférence de presse laissant entendre que des proches du Président avaient fait pression sur des juges aux fins de peser sur l’issue d’un procès.  Des défenseurs des droits de l’homme ont spéculé que des éléments de la sécurité étaient responsables de l’entrée illicite (cf. Section 2.a.).

Les autorités sont en droit de justifier les écoutes téléphoniques au nom de la sécurité d’État.  Nombreux sont les comptes rendus d’ONG, de journalistes et de représentants de missions diplomatiques affirmant que les pouvoirs publics interceptent télécopies et messages électroniques.  La loi n’autorise pas explicitement ces activités mais l’administration affirme que le code de procédure pénale confère implicitement cette autorité aux juges d’instruction.   Bien des militants politiques subissent des interruptions fréquentes et parfois longues de leur service de téléphone et de fax, au bureau et à leur domicile.  Les défenseurs des droits de l’homme accusent les pouvoirs publics de s’appuyer sur le code de la poste, notamment sur l’interdiction large, mais vague, d’envoyer du courrier portant atteinte à l’ordre public, pour bloquer leur correspondance et interrompre la livraison de publications provenant de l’étranger.  Les services de sécurité surveillent couramment les activités, le téléphone et les échanges par Internet de l’opposition, des Islamistes et des défenseurs des droits de l’homme ainsi que des journalistes, certains d’entre eux faisant aussi l’objet d’une surveillance (cf. Section 2.a.).

Des associations de défense des droits de l’homme ont affirmé que l’administration a soumis la famille de militants islamistes et des membres de ces associations à des arrestations arbitraires, en les accusant, semble-t-il, d’ « association avec des éléments criminels » pour punir les proches de crimes supposément commis par ces activistes.  Des membres de ces familles se seraient vu refuser des emplois, des permis d’exploitation et le droit de voyager en raison du militantisme de leurs proches.  Ils ont aussi affirmé que les proches d’activistes islamistes, qui sont en prison ou vivent à l’étranger, sont surveillés par la police et contraints de se présenter au commissariat pour répondre à des questions concernant le militantisme de ce membre de leur famille.  L’administration a affirmé que les proches non activistes étaient eux-mêmes membres ou associés du mouvement An-Nahdha et, ce faisant, assujettis aux lois légitimes interdisant d’être membre ou associé de cette organisation.

Le 3 avril, deux anciens prisonniers politiques islamistes, Abdellatif Makki et Jalel Ayes, ont suspendu une grève de la faim de deux mois entamée pour protester contre leur expulsion de l’université El Manar, en décembre 2003.  Il leur avait été interdit de s’inscrire à l’université à leur sortie de prison.  Leur cas a attiré l’attention des ONG locales et internationales de défense des droits de l’homme ; ils n’ont pourtant pas été réinscrits.

L’avocate spécialiste des droits de l’homme, Radhia Nasraoui, a déclaré que l’administration aurait cessé de surveiller de manière appuyée sa personne, sa famille et ses clients.

Aucun élément ne permet de penser que l’administration a autorisé le renouvellement de la dizaine de milliers de cartes d’identité (confisquées en 2003) appartenant à d’anciens prisonniers reconnus coupables d’appartenir à An-Nahdha, ou à des proches de membres d’An-Nahdha et à leurs sympathisants.  Or, la confiscation d’une carte d’identité complique la menée de presque tout acte civil et administratif.  Il faut une carte d’identité pour se faire soigner, signer un bail, acheter ou conduire une automobile, avoir accès à son compte bancaire ou à sa retraite, voire devenir membre d’un club de sports.  La police peut interpeller n’importe qui et lui demander sa carte d’identité.  Faute de pouvoir produire cette pièce, la police peut détenir la personne jusqu’à ce que l’on puisse établir son identité en interrogeant une base de données centrale d’empreintes digitales.

 

Section 2 Respect des libertés publiques, en particulier :

a. Liberté de parole et liberté de presse

La Constitution prévoit la liberté de parole et la liberté de presse « à exercer dans des conditions définies en droit » ; pour autant, l’administration généralement n’a pas respecté ces droits dans la pratique.  Elle a limité la liberté de presse et intimidé des journalistes, rédacteurs en chef et éditeurs, les poussant à pratiquer l’autocensure.  Les services de sécurité ont suivi de près les activités de la presse.

Un certain nombre de limites ont entravé la liberté de la presse.  En particulier, les pouvoirs n’ont pas toléré les critiques de sa politique ou de ses fonctionnaires dans la grande presse et l’autocensure sur ces questions en public a été courante dans toutes les couches de la société.

Le 24 juillet, la Chambre des Députés tunisienne a adopté une loi frappant de peines criminelles la publication non autorisée d’informations personnelles sur autrui.  Les pouvoirs publics ont présenté l’initiative comme un exemple d’amélioration dans le domaine des droits humains, notamment en matière de respect de la vie privée ; pour autant, les journalistes s’inquiètent que, dans la pratique, cette loi ne serve à limiter la liberté d’expression et de presse, notamment dans les affaires politiquement sensibles.  Il n’a pas eu rapport de la mise en application de cette loi.

La loi interdit aux citoyens de discuter de politique nationale à l’antenne de chaînes de radio ou de télévision étrangères, dans les deux semaines précédant les élections nationales ; toutefois, il n’a pas été signalé de cas où cette loi a été invoquée dans le courant de l’année.

Il a été fréquent que des éléments de la sécurité interrogent des citoyens observés discuter avec des visiteurs ou des résidents étrangers, en particulier lorsqu’il s’agit d’observateurs et de journalistes d’autres pays défenseurs des droits de l’homme.

Les pouvoirs publics ont déclaré que le pays comptait 245 journaux et revues dont la « grande majorité » appartenait « à des citoyens privés décidant librement de leur propre ligne éditoriale ».  Par ailleurs, ils ont noté que «dans son ensemble, la presse jouit d’une grande assistance indirecte sous formes d’exemptions douanières en ce qui concerne les matériels imprimés ».  Or, sur les huit quotidiens de la grande presse, deux sont à l’État, deux au parti au pouvoir et deux, s’ils appartiennent en nom à des personnes privées, suivent les consignes éditoriales de hauts fonctionnaires du gouvernement.  Tous les médias sont sujets à des pressions non négligeables du pouvoir en matière de contenu.  L’on a recensé trois journaux de partis d’opposition à faible tirage qui font preuve d’indépendance vis-à-vis de l’État.  Néanmoins, deux d’entre eux, Ettariq El Jadid et Al Wahda, ont reçu des subventions publiques au titre d’une loi octroyant des crédits à des journaux qui représentent des partis d’opposition représentés au Parlement.  Le troisième, Al Mawqif, n’a pas bénéficié de subventions puisque son parti n’a pas de députés au Parlement.

En général, les publications étrangères contenant des articles critiques à l’endroit du pays ne sont pas mises en vente, bien que, dans certains cas, elles soient distribuées avec quelques jours de retard.  L’administration a empêché des journalistes locaux de diffuser des reportages retransmis par satellite sur des chaînes panarabes au cours des réunions ministérielles des pays arabes au mois de janvier et de mars.  La réglementation a exigé que les correspondants étrangers obtiennent l’autorisation par écrit avant de filmer par vidéo tout lieu public.

L’administration contrôle étroitement la radio et la télévision.  Elle est le propriétaire et l’exploitant de deux stations de télévision et de toutes les stations de radio du pays, sauf une.  Les journaux radiotélévisés se sont bornés à présenter des événements internationaux et des questions nationales qui ne suscitent pas de controverses.  Par contre, les pouvoirs publics n’ont pas limité la possession d’antennes paraboliques dont la majorité des foyers se servent pour accéder aux journaux télévisés étrangers.  L’unique station de radio privée du pays, Radio Mosaïque, a continué à proposer des commentaires sociaux indépendants sur une vaste gamme de sujets ; toutefois, ses reportages politiques étaient similaires à ceux des médias contrôlés par l’État.

Les pouvoirs publics ont exercé un contrôle étroit sur la création de nouveaux organes de presse écrite ou radiotélévisée.  Ils n’ont pas permis l’ouverture de quotidiens dans le courant de l’année passée mais ont bien autorisé la création de la première station de télévision indépendante du pays, qui devrait commencer à diffuser en février 2005.

Les pouvoirs publics ont vivement réagi à l’endroit de journalistes locaux qui avaient contribué à une image négative du pays dans la presse internationale.  Le 5 janvier, trois hommes présumés être des éléments de la sécurité en civil, ont attaqué la journaliste Sihem Ben Sedrine, l’un d’entre eux la frappant, à plusieurs reprises, au visage et à la poitrine.  L’agression a coïncidé avec l’augmentation des contacts de Ben Sedrine avec les médias, les ONG et les gouvernements occidentaux, ce qui d’après les observateurs aurait motivé l’attaque.

Le 13 janvier, des éléments de la sécurité ont empêché Sihem Ben Sedrine, qui est journaliste, éditrice et l’un des fondateurs de la CNLT, d’inscrire son journal Kalima auprès de l’administration, dont le site web continue à être bloqué au sein du pays (cf. section 2.b.).  Mme Ben Sedrine a déclaré qu’il s’agissait de la troisième tentative menée pour enregistrer sa publication.

Des agents de sécurité ont régulièrement interrogé des journalistes au sujet de conférences de presse et d’autres rencontres publiques organisées par des étrangers auxquelles ils avaient assisté.

Le 3 mai, l’Association des journalistes tunisiens (AJT) a publié la liste de 11 reporters qui, après le dépôt d’une demande, n’avaient pas reçu la permission de publier de nouveaux journaux indépendants.  L’administration n’a pas donné suite aux demandes de permis d’exploitation de stations de télévision et de radio indépendantes, et les demandeurs se sont plaints d’un manque de transparence dans les formalités.

Il est arrivé couramment que les pouvoirs publics harcèlent les journalistes et des éléments de sécurité sont allés, dans de rares cas, jusqu’à les traiter avec violence.  Lors d’une conférence de presse en août, deux hommes présumés appartenir aux services de sécurité auraient attaqué le journaliste Slim Boukhedhir après que ce reporter a posé une question laissant entendre que des proches du Président avaient fait pression sur des juges aux fins de peser sur l’issue d’un procès.  Après l’incident, Boukhedhir aurait reçu de nombreux appels téléphoniques de menace et l’on aurait pénétré par effraction dans son domicile (cf. section 1.f.).

Les pouvoirs publics ont privé des reporters de carte professionnelle et retardé la délivrance de passeports à des journalistes qui leur déplaisaient, notamment à ceux de l’opposition.  À titre indicatif, le rédacteur en chef principal de Al Mowqif, Mohamed Fourati, s’est vu refuser un passeport pendant 8 mois.  Le 24 mars, le ministère public a accusé Fourati au tribunal d’appartenir à une organisation non autorisée au vu d’une série d’articles publié dans Kalima, bien que les pouvoirs publics aient ultérieurement abandonné ces griefs.  Par contre, Zouhair Yahyaoui, journaliste diffusant sur Internet et ancien prisonnier politique (mis en libération conditionnelle en novembre 2003) a pu obtenu un passeport, en dépit du fait qu’il a continué à critiquer fermement les pouvoirs publics, et il a repris son travail de correction en ligne d’une revue pro-démocrate que les services de l’État ont bloqué.

Contrairement aux années passées, il n’y a pas eu de nouveaux comptes rendus d’arrestations de journalistes.  En mars, une cour d’appel a entériné la condamnation en novembre 2003 de Neziha Rejiba, rédactrice en chef de Kalima et journaliste dissidente (connue sous le nom de Om Zied).  Rejiba a été reconnue coupable d’avoir enfreint une restriction sur les taux de change qui a été appliquée de manière arbitraire, délit pour lequel on lui a infligé 8 mois de prison avec sursis et une amende de 1 200 dinars (950 $).  Les observateurs sont d’avis qu’elle a été accusée en représailles à la ligne éditoriale suivie par son journal en ligne.

Le 10 septembre, Abdullah Zouari, un journaliste qui avait travaillé autrefois pour Al-Fajr, l’hebdomadaire du parti An-Nahdha, a été libéré de prison.  En début d’année, il avait fait une grève de la faim pour protester contre le fait que sa famille n’avait pas le droit de lui rendre visite.  En août 2003, Zouari a été reconnu coupable d’avoir enfreint les termes de sa libération sous contrôle administratif lorsqu’il avait accompagné un employé étranger de Human Rights Watch qui rendait visite à des familles de prisonniers islamistes.  Hamadi Jebali, un ancien rédacteur en chef de Al-Fajr, est resté en prison, purgeant  une peine d’emprisonnement de six ans pour insurrection et « appartenance à une organisation illicite ».

Les organes de presse sont assujettis, de manière directe et indirecte, au contrôle de l’État en matière de contenu.  Toutefois, le plus souvent, les pouvoirs publics censurent les publications par des moyens détournés.  À titre indicatif, le code de la presse impose que tous les journaux soumettent un exemplaire de chaque numéro à l’État avant sa distribution.  Cette formalité  standard, connue sous le vocable de « dépôt légal », est un facteur d’autocensure chez les rédacteurs en chef et journalistes.  Contrairement à ce qui s’applique aux journaux de la grande presse indépendante, l’administration a exigé que certains journaux d’opposition attendent l’agrément explicite de chaque édition avant de commencer la distribution.  Il arrive que les pouvoirs publics empêchent la parution d’un numéro de journal de l’opposition, même lorsqu’ils ont officiellement donné leur aval.  Le personnel de Al Mawqif a signalé que le cas s’était produit plusieurs fois au cours de l’année.

Le 9 mars, 28 journalistes travaillant pour les quotidiens d’État, La Presse et Essahafa », ont signé une lettre adressée aux responsables du gouvernement dans laquelle ils s’insurgeaient contre la censure et les pressions accrues de la part de « la hiérarchie ».  Ils ont spécifiquement fait état de pressions destinées à les empêcher de rendre compte de sujets nationaux à caractère sensible, comme les inondations à Tunis en 2003 et une grève d’enseignants, et sur des questions internationales, dont le nombre de soldats de la coalition tués en Iraq et les actions israéliennes menées en Palestine.  Par la suite, treize journalistes ont retiré leurs signatures, sous la pression, semble-t-il, de leurs rédacteurs en chef.  Le 31 mai, des représentants du ministère de l’Intérieur ont convoqué Rachid Khachana, le rédacteur en chef de Al Mawqif, pour lui conseiller de ne pas publier des déclarations émanant « d’instances non autorisées » et de s’abstenir de « critiquer le parti au pouvoir ».

D’après les rédacteurs en chef de ces médias, il est courant que de hauts responsables du gouvernement les appellent ainsi que les directeurs de rédaction pour les informer des sujets qui sont tabous et, dans certains cas, s’insurger contre des reportages qu’ils ont fait paraître dans les journaux, à la télévision ou à la radio.  L’Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE) a appliqué cette politique et s’est servie d’autres mécanismes informels de censure en retenant à titre sélectif des crédits publics de publicité aux journaux ou aux revues qui avaient publié des articles que l’administration avaient jugés déplaisants.  Au mois de mai, Réalités a perdu toute la publicité financée par l’État pour deux semaines après avoir publié un éditorial sur la liberté de presse dans le pays.  En outre, des sociétés privées seraient systématiquement réticentes à faire paraître des encarts de marketing dans des journaux qui ne reçoivent plus de crédits publics de publicité, de peur d’apparaître comme soutenant le média mis à l’index.

Les médias ont pratiqué l’autocensure à grande échelle.  Les journalistes qui travaillent pour les grands journaux se sont couramment abstenus d’enquêter sur des sujets de portée nationale.  La toute petite presse d’opposition a regroupé les seuls journaux à rendre compte régulièrement de questions nationales sujettes à controverse.

La publication d’ouvrages a été assujettie à un agrément pro forma de l’État, lequel a frappé les livres et les autres médias des mêmes restrictions.

Les pouvoirs publics ont bloqué l’accès à plusieurs sites web, y compris à presque tous les sites appartenant à des associations du pays de défense des droits de l’homme, de l’opposition et de groupes islamistes ainsi qu’à de nombreux sites de pornographie.  Pour autant, en avril, l’administration a autorisé l’accès à plusieurs sites web étrangers qui avaient été bloqués auparavant, dont Hotmail, Al Jazeera, Amnistie Internationale et le quotidien français Libération.  Certains sites étrangers pour la défense des droits de l’homme sur la Toile sont restés bloqués, y compris le site web de l’ONG Reporters sans frontières.

Le 3 mai, la LTDH a publié le rapport intitulé « Médias sous surveillance », qui a critiqué les restrictions à la liberté de presse et a analysé les moyens employés par l’État pour surveiller et bloquer l’usage de l’Internet.  En juillet, un compte rendu du Réseau d’information arabe de droits de l’homme qui était consacré à « la liberté d’expression dans le cyberespace » plaçait la Tunisie en dernière position parmi 11 pays arabes.

Les pouvoirs publics ont limité la liberté universitaire et cherché à encourager la culture de l’autocensure au sein de ces établissements.  L’État a surveillé de près les administrateurs, les enseignants ainsi que les étudiants dans le but d’identifier les extrémistes islamistes.  Dans les campus, des policiers, certains en uniforme et d’autres en civil, ont dissuadé les étudiants d’exprimer ouvertement leurs différences d’opinion.  Les publications universitaires ont été assujetties aux formalités pro forma de soumission à l’État avant leur parution et les bibliothèques universitaires n’ont acheté ni livres, ni abonnements à des revues de l’étranger jugés critiques à l’égard du gouvernement.  Le contrôle étroit que l’État exerce sur les crédits de recherche universitaire a amené des administrateurs à s’abstenir de solliciter des subventions sur des sujets de recherche (comme les « méthodes de vote ») qui pourraient susciter des objections de l’administration.  Les professeurs ont évité d’enseigner des cours sur des sujets sensibles, tels les cours de droit sur les régimes politiques ou les libertés publiques.

b. Droit de réunion pacifique et d’association

La Constitution prévoit le droit de réunion ; pour autant, l’État a restreint l’exercice de ce droit dans la pratique.  Les groupes qui souhaitent organiser une réunion publique, un rassemblement ou une manifestation doivent demander et obtenir un permis auprès du ministère de l’Intérieur trois jours au plus tard avant l’événement projeté et soumettre une liste de participants.  D’après les représentants de missions diplomatiques, les autorités octroient couramment ces permis aux groupes qui soutiennent les positions du gouvernement mais les refusent de manière systématique à ceux qui expriment des points de vue divergents.  Dans les années passées, des dirigeants d’ONG ont dit avoir eu des difficultés à louer des espaces suffisamment vastes pour y tenir de grands rassemblements.  Ils ont affirmé que la police faisait pression sur les directeurs d’hôtel et les propriétaires de grandes salles pour les empêcher de louer ces espaces aux ONG.

En mars, d’après des militants des droits de l’homme, le gouverneur adjoint de Gafsa a refusé à des chefs régionaux d’un parti d’opposition le droit de se réunir.  Les organisateurs de la rencontre ont été contraints d’annuler l’événement à la dernière minute.

À en croire des médias de l’opposition, les autorités d’une région ont pesé sur un homme d’affaires de Tozeur dans le but qu’il annule son offre de louer une salle de réunion à un parti de l’opposition, pour  la tenue d’une réunion en mai, ce qui fut fait.  D’autres directeurs d’hôtel et hommes d’affaires ont nié qu’il existe un interdit exprès de location d’espace à des groupes d’opposition ; pour autant, ils ont déclaré coopérer avec le ministère de l’Intérieur et répondre favorablement à ses demandes, si possible.

Le 28 novembre, des éléments des services de sécurité ont empêché des militants des droits de l’homme d’assister à une réunion de la LTDH dans la ville de Kairouan en érigeant des barrages routiers et en bloquant l’entrée au siège de la Ligue. Le 11 décembre, la police a encerclé le siège du Comité national des libertés en Tunisie (CNLT) et bloqué l’entrée à l’assemblée générale de l’organisation.

Les pouvoirs publics ont envoyé de gros contingents de policiers et autres effectifs chargés de la sécurité d’État surveiller, contrôler et parfois perturber des manifestations.  D’après les représentants de missions diplomatiques, les pouvoirs publics ont dispersé les manifestants de plusieurs rassemblements non autorisés dans le courant de l’année, les forces de l’ordre dépassant à bien des reprises le nombre de contestataires.  En général, les manifestants et les services de sécurité n’ont pas eu recours à la violence ; toutefois, l’on a noté quelques exceptions, dont des échauffourées lorsque des manifestants ont essayé de franchir les barrages de police ou refusé de se disperser sur ordre des agents.  Les services de sécurité étaient prêts à riposter avec vigueur en cas de troubles civils.

Le 18 avril, la police a convoqué plusieurs dirigeants d’ONG qui avaient organisé une manifestation pacifique dans le but de protester contre l’assassinat d’un chef palestinien.  Certains ont été priés de signer un document dans lequel ils promettaient de s’abstenir de participer à des manifestations, à l’avenir.

Le 23 avril, des étudiants de Bizerte, ville située au nord du pays, ont organisé une manifestation « de solidarité avec l’Iraq et la Palestine » que des policiers ont dispersée avec violence.  Aucun blessé ou décès n’a été signalé.  Le service d’informations officielles a annoncé que le défilé n’était d’aucune utilité étant donné que les pouvoirs publics et les manifestants défendaient une position identique.

La Constitution garantit le droit d’association ; pour autant, les pouvoirs publics n’ont pas, généralement, respecté ce droit dans la pratique, surtout à l’endroit de groupes réputés critiques vis-à-vis de leur politique.  La loi prescrit qu’une nouvelle ONG doit déposer une demande auprès de l’administration pour être officiellement reconnue et opérer dans la légalité.  De par la loi, une ONG qui a déposé sa demande d’enregistrement est en droit d’opérer librement, le temps que l’administration donne suite à sa requête.  L’ONG est automatiquement enregistrée si l’administration ne rejette pas la demande dans les 90 jours.

De manière régulière et arbitraire, l’administration a bloqué l’inscription de nouvelles ONG indépendantes en refusant de leur fournir la pièce accusant réception du dépôt de leur dossier. Or, en l’absence de cet accusé de réception, une ONG était dans l’impossibilité de contrer l’assertion de l’administration selon laquelle elle avait omis de déposer sa demande d’enregistrement et ne pouvait donc pas être autorisée à opérer.  En l’occurrence, l’ONG s’exposait à être fermée, à voir ses biens confisqués et ses membres poursuivis pour « appartenance à une organisation illégale ».

Le 13 janvier, Sihem Ben Sedrine, qui est journaliste et rédactrice en chef, a essuyé un tel refus lorsqu’elle a essayé d’enregistrer sa revue électronique en ligne, Kalima, malgré le fait qu’un membre de la Chambre des députes l’accompagnait (cf. Section 2.a.).

Le 22 mars, l’administration a demandé à voir la demande d’inscription de l’ AISPP, que son président, Mohamed Nouri, a dûment produit.  Lorsque l’administration lui a remis un accusé de réception, nombreux ont été les observateurs à supputer que la demande de l’ONG serait approuvée, puisque dans tous les cas similaires des dernières années, l’accusé de réception du dossier d’ONG oeuvrant pour la défense des droits de l’homme n’avait pas été remis.  Pourtant, en juin, l’administration a officiellement rejeté la demande de l’AISPP, sans motiver son refus (cf. Section 4).

Le 26 avril, le Parti des Verts tout récemment constitué en Tunisie a déposé une demande d’enregistrement auprès de l’administration.  Faute de réponse de ses services trois mois plus tard, le président du parti, Abdelkader Zitouni, pensait que la demande avait été agréée en droit.  Or, le 26 juillet, le ministère de l’Intérieur lui signifiait qu’il n’avait pas reçu de demande officielle d’inscription.  Zitouni n’ayant pas reçu d’accusé de réception n’a pas été en mesure de prouver à la satisfaction de l’administration qu’il avait présenté sa demande (cf. Section 3).

Le 8 juin, la militante des droits de l’homme Radhia Nasraoui, de l’Association tunisienne de lutte contre la torture (ALTT), accompagnée du vice-président, du secrétaire général et du trésorier de l’ONG a tenté de déposer un dossier d’inscription.  D’après l’ALTT, sur refus des fonctionnaires d’accepter leur dossier, le groupe a fait un sit-in de six heures jusqu’à ce que la police les expulse des lieux en compagnie de leurs sympathisants (cf. Section 1.f.).

c. Liberté de religion

La Constitution garantit la liberté de religion qui ne perturbe pas l’ordre public et, en général, l’administration a respecté ce droit dans la pratique, nonobstant un certain nombre de restrictions et de violations.  Les pouvoirs publics n’ont pas permis la création de partis politiques sur la base de principes religieux, ils ont interdit le prosélytisme, limité le port du hijab, ou voile.  L’Islam est la religion officielle et la Constitution stipule que le Président doit être musulman.  Les pouvoirs publics ont contrôlé et subventionné des mosquées mais aussi quelques synagogues.  L’État paie le salaire d’imams tout comme celui du grand rabin.

Les pouvoirs publics reconnaissent tous les groupes religieux chrétiens et juifs qui étaient établis avant l’indépendance en 1956.  Si d’autres groupes confessionnels chrétiens ont le droit d’opérer, l’État n’a formellement reconnu que l’église catholique.  Les pouvoirs publics n’ont pas autorisé les groupes d’obédience chrétienne à ouvrir de nouvelles églises.  Les autorités peuvent déporter les étrangers soupçonnés de prosélytisme et ne pas leur permettre de revenir ; pour autant, l’on a fait rapport que l’administration préférait ne pas renouveler le visa de personnes soupçonnées d’être missionnaires ou exerçait des pressions sur leurs employeurs de sorte que leur contrat ne soit pas prolongé plutôt que de les déporter.  Il n’y a pas eu de comptes rendus de mesures officielles prises à l’encontre de personnes soupçonnées de prosélytisme dans le courant de l’année.

L’administration n’a pas permis à une organisation religieuse juive de s’enregistrer à Djerba depuis 1999 ; néanmoins ce groupe a pu opérer, il a mené des activités religieuses et caritatives, sans se heurter à des restrictions.

Du 8 au 9 décembre, le ministère des Affaires religieuses a organisé un colloque sur le thème « Dialogue des fois d’Abraham pour la tolérance et la paix » dont le but était de promouvoir la compréhension mutuelle.  Des représentants des fois musulmane, chrétienne et juive étaient présents.

L’enseignement de la religion musulmane a été obligatoire dans les écoles publiques ; pour autant, le programme de cours religieux des élèves du secondaire couvrait aussi l’histoire du judaïsme et de la chrétienté.

Les pouvoirs publics n’ont pas permis l’établissement de partis politiques sur la base de préceptes religieux et ils se sont appuyés sur cet interdit pour persister à bannir le parti islamiste An-Nahdha et à poursuivre en justice ses adhérents supposés au motif « d’appartenance à une organisation illégale » (cf. Section 1.e.).  Les années passées, selon les estimations, l’administration aurait révoqué les cartes d’identité de 10 000 à 15 000 islamistes et fondamentalistes, ce qui, entre autres conséquences, les empêchent de trouver un emploi légal (cf. Section 1.f.).   Bon nombre de ces personnes seraient restées sans carte d’identité toute l’année durant.  L’administration a continué à surveiller de très près les Islamistes.

La loi stipule que seules des personnes nommées par l’administration sont en droit de diriger les activités menées dans les mosquées, telles la prière ou les groupes de réflexion théologique.  Les pouvoirs publics imposent la fermeture des mosquées sauf aux heures de prière et lors d’autres cérémonies religieuses agréées, comme les mariages ou les enterrements.  D’après les avocats pour la défense des droits de l’homme, l’administration interroge régulièrement les personnes observées prier fréquemment dans les mosquées.  Les autorités ont enjoint aux imams de défendre les programmes sociaux et économiques de l’État au cours des prières dans les mosquées.

Les pouvoirs publics ont cherché à interdire certains signes extérieurs indicateurs de pratique religieuse.  À titre d’exemple, la réglementation interdit le port du hijab dans les bureaux de l’administration et il y a eu compte rendu de cas où la police a exigé que les femmes enlèvent leur voile au bureau, dans la rue et à l’occasion de certains rassemblements publics.  À plusieurs reprises, des responsables d’école ont pris des mesures disciplinaires de rétorsion et de dissuasion au sujet du port du hijab et l’on a signalé que des directeurs d’établissement et de l’administration avaient détenu des femmes portant le foulard islamique et tenté de leur faire signer une attestation selon laquelle elles renonçaient à cette pratique.  L’administration a caractérisé le hijab comme « … un vêtement d’origine étrangère à connotation partisane » et a interdit le voile dans les institutions publiques dans le souci « d’observer l’esprit d’impartialité requis des responsables dans leurs rapports professionnels avec autrui ».  Pour autant, des représentants de missions diplomatiques ont observé que quelques fonctionnaires portaient le hijab au bureau.

Il y a eu rapport que, de temps à autre, la police détenait des hommes arborant une barbe de style « islamique », les harcelait et les contraignait à se raser.

Les publications religieuses sont assujetties aux mêmes restrictions concernant la liberté de parole et la liberté de presse que leurs équivalents laïcs.  En général, les groupes chrétiens ont été autorisés à distribuer des documents religieux en anglais, mais non en arabe.  De plus, seules les confessions autorisées ont pu distribuer des documents à caractère religieux.  De l’avis de l’administration, la distribution de la part d’autres groupes constituait une « atteinte à l’ordre public », soit une activité illicite (cf. Section 2.a.).

Les Chrétiens et les Juifs qui vivent dans le pays, étrangers compris, représentent moins de un pour cent de la population.  L’administration permet aux Chrétiens et aux Juifs, qui s’abstiennent de prosélytisme, de pratiquer leur foi comme ils l’entendent et elle permet aux communautés juives d’administrer des écoles religieuses privées.  Les enfants juifs qui résident sur l’île de Djerba ont le droit de diviser leur jour d’étude entre école public laïque et école religieuse privée.  Les pouvoirs publics encouragent aussi les expatriés juifs à revenir effectuer le pèlerinage annuel sur l’île de Djerba, à la synagogue historique de El-Ghriba.

Les pouvoirs publics ont pris un vaste éventail de mesures de sécurité dans le but d’assurer la protection des synagogues, en particulier pendant les fêtes juives et les dirigeants de cette communauté ont déclaré que le degré de protection assuré par l’État s’est intensifié au cours de l’année.  Des responsables du gouvernement ainsi que des particuliers mettent souvent en avant la tradition de tolérance religieuse comme un des points forts du pays.

Alors que les Baha’i ne se considèrent pas musulmans, les pouvoirs publics considèrent leur foi comme une secte hérétique de l’islam et ne permettent à ses fidèles que de pratiquer leur religion en privé.  À intervalles réguliers, des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur rencontrent d’éminents représentants de la foi Baha’i pour discuter de leurs activités et des dirigeants Baha’i ont affirmé qu’en conséquence les rapports entre leur communauté et les pouvoirs publics s’étaient améliorés au cours de l’année.

Les musulmans qui se sont convertis à une autre religion ont été en butte à l’ostracisme social.  Il y a eu rapports que les pouvoirs publics n’avaient pas permis à des couples mariés de faire enregistrer la naissance de leur enfant ou de recevoir un extrait de naissance si la mère était chrétienne et le père musulman ou si les parents avaient choisi un nom non musulman pour leur enfant.

Pour une analyse plus détaillée, cf. le Rapport international sur les libertés religieuses de 2004.

d. Droit de circuler librement dans le pays, à l’étranger, droit d’émigration et de rapatriement et exil

La Constitution prévoit ces droits et, en général, les pouvoirs publics les ont respectés dans la pratique ; pour autant, l’administration a refusé de délivrer, de renouveler, de mettre à jour ou d’accepter le passeport de certains dissidents, Islamistes et de leurs proches.  L’administration est aussi en droit d’imposer 5 ans de « contrôles administratifs » lors de la condamnation de certains anciens prisonniers, ce qui correspond à une sorte d’exil intérieur.

La loi stipule que le tribunal peut annuler un passeport et elle contient des dispositions très générales qui permettent à la fois de saisir un passeport pour des raisons afférentes à la sécurité nationale et de priver un citoyen soit d’argumenter contre la saisie, soit de contester en appel la décision du juge.  Le ministère de l’Intérieur est tenu de soumettre une demande de saisie ou de rétention de passeport au tribunal par l’entremise du procureur ; toutefois, le ministère de l’Intérieur a régulièrement passé outre le bureau du procureur, dans l’impunité.  Le procureur s’en remet au ministère de l’Intérieur dans de tels cas.

Nombreux ont été les comptes rendus de citoyens ayant éprouvé des difficultés à demander ou à renouveler leur passeport.  Bien des demandeurs ont accusé l’administration de ne pas leur donner suite uniquement en raison de leur opposition au parti au pouvoir ou à la politique de l’État.  Mokhtar Boubaker, dirigeant syndical et ancien rédacteur en chef principal de l’hebdomadaire publié par l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), Esch-Chaab, a signalé que l’administration lui déniait un passeport depuis 2001.  Il a déclaré que le ministère de l’Intérieur refusait d’expliquer la raison pour laquelle il n’avait pas donné suite à sa demande de renouvellement.  Dans un autre cas, l’ancien chef islamiste, le Dr Mohamed Sedki Labidi, aurait été privé d’un passeport pendant les dix dernières années, sans décision du tribunal.  En février, l’administration aurait refusé de délivrer un passeport à la fille de 8 mois d’un ancien prisonnier politique qui vit désormais en Europe.

La Constitution prohibe l’exil forcé; pour autant, le Code pénal prévoit une forme d’exil intérieur (que l’administration appelle « contrôle administratif ») imposée à un ancien condamné qui peut durer cinq ans.  Ces mesures de contrôle administratif, qui prennent effet à la sortie de prison, s’apparentent aux restrictions prévues dans le régime de libération conditionnelle, si ce n’est qu’elles peuvent s’appliquer à un prisonnier même lorsqu’il a purgé sa peine.  L’administration assigne à ces personnes un lieu de résidence qui peut se trouver n’importe où dans le pays, la personne étant tenue de séjourner « dans les environs de son lieu de résidence ».  Elle peut aussi être obligée de se présenter au commissariat de police plusieurs fois par jour et à des heures qui ne sont déterminées que le soir précédent.  Au commissariat, la personne peut paraît-il être contrainte d’attendre des heures avant d’être autorisée à pointer, ce qui rend un emploi impossible et la garde d’enfants difficile.  De nombreux Islamistes relâchés de prison ces dernières années se sont vus soumis à ces obligations.

Le 10 septembre, l’administration a libéré l’ancien journaliste Abdullah Zouari, lequel à l’origine, avait été condamné à 9 mois de prison en août 2003 pour avoir enfreint les termes du contrôle administratif qui lui avait été imposés (cf. Section 2.a.).

 

En droit, les mesures de contrôle administratif ne peuvent être imposées qu’au moment de la condamnation ; toutefois, un ancien enseignant, Nouri Chniti, a affirmé que le contrôle administratif ne faisait pas partie de sa condamnation mais qu’il était assujetti toutefois à des mesures de contrôle extrajudiciaire depuis 1991, date à laquelle il avait reçu une peine avec sursis, pour appartenance à An-Nadha.

Certains opposants politiques exilés à l’étranger de par leur propre volonté n’ont pas été autorisés à obtenir ou à renouveler leur passeport pour rentrer au pays.

La Constitution prévoit l’octroi de l’asile ou le statut de réfugié, conformément à la Convention des Nations de 1951 sur le statut des réfugiés et à son protocole de 1967.  Le pays est partie à la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, au Protocole de 1967 relatif au statut des réfugiés et à la Convention régissant les aspects spécifiques des problèmes de réfugiés en Afrique.   Pour autant, dans la pratique, l’administration n’a pas institué de mesures de protection contre le refoulement, le renvoi des personnes dans un pays où elles craignent d’être persécutées et n’a octroyé ni statut de réfugié, ni asile.  Dans une certaine mesure, les pouvoirs publics ont coopéré avec le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCRNU) et avec d’autres organisations humanitaires dans le but d’aider les réfugiés et les demandeurs d’asile.  L’administration n’a pas officiellement assuré de protection temporaire aux ressortissants étrangers qui ne remplissaient pas les conditions requises en vertu de la Convention de 1951 et du Protocole de 1967.

 

Section 3   Respect des droits politiques : droits des citoyens de changer de gouvernement

La Constitution prévoit que les citoyens élisent, au suffrage direct, le Président ainsi que les membres de la Chambre des députés pour un mandat de 5 ans ; toutefois, il y a eu des limites marquées au droit des citoyens de changer de gouvernement.  En outre, des irrégularités remettant en cause le caractère légitime des élections ont été courantes.  Lors du scrutin national du 24 octobre, le Président Ben Ali, qui se mesurait à trois autres candidats, a obtenu 94,49 pour cent des voix, ce qui lui a assuré un quatrième mandat.  Le candidat de l’opposition arrivé troisième, Mohamed Halouani, du parti Et Tajdid, a invoqué plusieurs restrictions imposées par l’État et d’autres irrégularités pour expliquer qu’il ait reçu moins de un pour cent du décompte officiel de voix.  D’après les chiffres officiels de dépouillement, plus de 90 pour cent des électeurs inscrits ont voté ; pour autant, d’après les estimations d’ONG indépendantes, le taux de participation effectif aurait été plus proche de 30 pour cent.

Le scrutin a été entaché d’irrégularités marquées, comme l’intimidation des électeurs.   Une collation de trois ONG locales indépendantes (la LTDH, le CNLT et l’Association tunisienne des femmes démocrates) a qualifié de graves problèmes le manque d’accès des candidats de l’opposition aux médias pendant la campagne électorale et le parti pris des journalistes en faveur du parti au pouvoir.  Des candidats de l’opposition et d’autres observateurs ont dénoncé les manœuvres d’intimidation des électeurs et les restrictions frappant la diffusion des matériels de campagne électorale ainsi que l’organisation de rencontres politiques, le poids du parti au pouvoir sur les institutions publiques et l’activité politique qui ont exclu le défi électoral crédible de la part d’intervenants qui n’étaient pas agréés d’avance. 

Le Code électoral limite nettement le nombre de personnes capables de briguer la présidence.  Le candidat, qui doit être musulman, doit recevoir le soutien de 30 députés en exercice ou présidents de conseil municipal pour ce faire.

Le 31 août, l’État a créé l’Observatoire national des élections dont les membres doivent inclure des « personnalités nationales connues pour leur compétence, expérience et indépendance ».  L’Observatoire a été chargé de surveiller toutes les étapes des élections du 24 octobre et devait faire rapport directement au Président Ben Ali.  Pour autant, des militants indépendants pour la défense des droits de l’homme se sont plaints que le véritable but de l’Observatoire était de coopter des observateurs étrangers et de réduire les pressions destinées à permettre à des groupes indépendants de surveiller tant le scrutin que sa préparation.

Le parti dirigeant est au pouvoir sans interruption depuis que le pays a accédé à son indépendance en 1956.  Il domine le cabinet ministériel, la Chambre des  députés ainsi que les instances de gouvernement régionales et locales.  Le Président nomme le Premier ministre, le cabinet ministériel et les 24 gouverneurs.   Il existe une intégration étroite entre le gouvernement et le parti, et des hauts membres du gouvernement, anciens ou actuels, constituent les échelons supérieurs du RCD.  Le Président de la république est aussi président du parti et le vice-président du parti ainsi que le secrétaire général détiennent chacun le rang de ministre.  Tous les membres du bureau politique du RCD ont le rang ministériel compte tenu de leur appartenance présente ou passée au gouvernement.

L’adhésion au RCD a conféré des avantages tangibles.  À titre d’exemple, il est fréquemment fait rapport que les enfants de membres du RCD sont bien plus susceptibles de recevoir des bourses et de bénéficier de préférence de logement à l’école.  Les membres du RCD sont aussi beaucoup mieux placé pour recevoir un permis de création de petite entreprise et une dérogation à des restrictions imposées par le cadastre.

Dans le souci d’amoindrir les avantages qui sont conférés au parti au pouvoir, le Code électoral réserve 20 pour cent des sièges de la Chambre des députés (soit 37 sur 189) aux 7 partis d’opposition reconnus officiellement, qui sont distribués au prorata des voix obtenues aux partis qui ont gagné au moins un siège de circonscription au suffrage direct.  Au titre de cette disposition, cinq partis d’opposition ont remporté des sièges aux élections du 24 octobre.  Le RCD est resté le détenteur des 152 sièges restants.  Étant donné que les partis d’opposition ne sont pas parvenus à mobiliser des fonds auprès de contributeurs privés, leurs campagnes ont partiellement été financées par l’État.  Pour les élections, chaque parti représenté à la Chambre des députés a reçu une subvention publique de 60 000 dinars environ (42 000 $) en plus d’une somme supplémentaire de 5 000 dinars (3 500 $) par député.  Les journaux d’opposition ont eu des difficultés à trouver des sources de recettes publicitaires, ce qui a amené l’État à leur donner chacun 120 000 dinars (105 000 $).  Un représentant de chaque liste aux élections législatives a bénéficié de trois minutes gratuites de temps d’antenne, contre 5 minutes pour chaque candidat présidentiel, en plus de comptes rendus limités des réunions de parti politique qui suivent le grand journal télévisé de fin de soirée ; pour autant, il a été fait rapport que les déclarations des représentants de l’opposition n’étaient pas du tout diffusées à la télévision.  Les partis d’opposition ont reçu la même part d’espace sur les tableaux d’affichage installés dans la plupart des quartiers en vue des élections.

La loi n’autorise pas la création d’un parti politique sur la base de la religion, de la langue, de la race ou du sexe.   L’administration s’est appuyée sur cet interdit pour continuer à déclarer hors-la-loi le parti islamiste  An-Nahdha et pour poursuivre en justice des membres soupçonnés « d’appartenance à une organisation illégale » (voir Sections 2.b. and 2.c.).   Les pouvoirs publics ont refusé de reconnaître la création du Parti vert tunisien qui a déposé sa demande d’enregistrement auprès de l’administration le 26 avril (voir Section 2.b.).

Avant les élections du 24 octobre, plusieurs dirigeants de l’opposition ont protesté contre le référendum de 2002 au terme duquel la moitié de la Constitution a été amendée, contestant la légitimité de ces changements, notamment de la disposition qui a permis au Président Ben Ali de briguer un mandat supplémentaire.  D’aucuns ont noté le caractère incohérent de l’application des amendements, dont le fait que la nouvelle chambre haute de la législature, la Chambre des conseillers, n’était toujours pas établie, même deux ans après le référendum.  Le gouvernement a déclaré que : « l’esprit et l’importance des réformes ne saurait se résumer à quelques-unes de ses dispositions, compte tenu de leur vaste portée et diversité ».  À titre d’exemple, les pouvoirs publics ont mis en avant certaines dispositions louables qui, en théorie, augmentent le pouvoir du judiciaire et du législatif par rapport à l’exécutif.

L’existence de corruption a été établie au sein du gouvernement.  Le 17 mars, le ministre de l’Intérieur a annoncé la création d’une « Haute inspection de la force de sécurité et de la douane » dont la mission est non seulement de « renforcer le respect des droits de l’homme et d’améliorer le respect de l’application des lois » mais aussi de faire reculer la corruption.  Il n’y a pas eu de comptes rendus publics des activités entreprises ultérieurement par cet organe.  On a également relevé des cas de petite corruption chez les services de sécurité, notamment la sollicitation de paiement illicites à des feux de signalisation par la police (cf. Section 1.d.).

À plusieurs reprises, le Président Ben Ali a exprimé le souhait de porter le pourcentage de représentation des femmes au gouvernement à 25 pour cent.  En avril, il a nommé la première femme gouverneur du pays.  Au Parlement, 43 sièges sur 189 sont détenus par des femmes.  Deux des 25 ministres et 5 des 20 secrétaires d’État sont des femmes.  Plus d’un cinquième des conseillers municipaux sont de sexe féminin.  Trois femmes sont présidents de chambres à la Cour suprême.  Deux femmes comptent parmi les 15 membres du Conseil supérieur de la magistrature.  Les élections partielles du 7 septembre, qui ont eu lieu dans une province proche de Tunis, ont été l’un des premiers scrutins organisés dans le pays où les deux sexes n’ont pas été séparés dans les bureaux de vote.

Section 4   Attitude du gouvernement envers les enquêtes internationales et non gouvernementales concernant des violations alléguées des droits de l’homme

Des groupes nationaux et internationaux ont pu enquêter sur des affaires de droits de l’homme et publier leurs conclusions ; toutefois, les pouvoirs publics ont cherché à décourager les investigations d’atteintes aux droits humains.  D’après l’administration, le pays compte plus de 8 000 ONG dont la vaste majorité se consacre exclusivement à des questions de développement social et économique.  L’on a recensé environ une douzaine d’ONG nationales pour la défense des droits de l’homme, dont seule la moitié est autorisée, néanmoins.  Les pouvoirs publics ont rencontré des représentants d’ONG nationales dûment enregistrées et oeuvrant pour la cause des droits humains et répondu à leurs demandes d’information ; pour autant, l’État a aussi harcelé, ciblé et poursuivi en justice certains de ces groupes.  Des militants des droits de l’homme et des avocats se sont plaints de l’interruption fréquente de leurs services de courrier et de téléphone (cf. Section 1.f.).

La LTDH compte parmi les organisations indépendantes attachées à une cause les plus actives puisqu’elle dispose de 41 antennes à travers le pays.  La Ligue reçoit des plaintes sur lesquelles elle ouvre enquête et elle proteste contre les atteintes aux droits.  D’après des représentants de missions diplomatiques, l’État continue à bloquer une subvention de l’Union européenne destinée à la Ligue, au motif qu’une loi relative au financement des ONG prévoit des interdits de large portée sur les crédits aux ONG offerts sans l’agrément de l’administration.

Parmi les ONG indépendantes travaillant pour la cause des droits de l’homme, citons : l’Institut arabe des droits de l’homme, qui est légalement enregistré, l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), l’AISPP, qui n’est pas enregistrée et l’ALTT.

Depuis 1998, les pouvoirs publics refusent d’autoriser l’enregistrement du Conseil national des libertés en Tunisie (CNLT) en tant qu’organisation non gouvernementale.  Le CNLT s’est montré très critique dans ses déclarations au sujet des pratiques de l’État en matière de respect des droits de l’homme.  Des responsables de l’administration ont accusé les membres du CNLT d’avoir enfreint les prescriptions standard de parution en publiant des communiqués sans agrément préalable des pouvoirs publics (cf. Section 2.a.).

Dans le courant de l’année, un nombre non négligeable de membres du RCD ont continué à essayer d’adhérer à des ONG indépendantes comme la LTDH et d’autres groupes de la société civile, dans l’intention semble-t-il de prendre le contrôle de ces ONG par le biais de leurs élections.  Dans certains cas, ils se sont appuyés sur les statuts propres de ces ONG et, dans d’autres, ils ont mis à profit une disposition juridique du droit sur les associations laquelle exige que les « organisations à caractère général » acceptent l’adhésion de tous ceux qui en font la demande.  Cette stratégie, qui s’est soldée par des résultats mitigés, pourrait toutefois aboutir au final, tout particulièrement parce que le nombre d’ONG indépendantes est relativement faible.

Au cours de l’année, l’administration a empêché plusieurs ONG étrangères d’entrer dans le pays pour y mener des projets de surveillance des élections.  Les pouvoirs publics ont argumenté que les élections du 24 octobre avaient lieu à un moment particulièrement délicat qui ne se prêtait pas à des visites entourées de controverse.  L’État a également cherché à contrôler et à surveiller les activités de quelques ONG étrangères au sein du pays.

Le CICR a continue à opérer une antenne régionale dans le pays.  Dans le courant de l’année, l’administration a engagé des discussions avec des représentants du CIRC afin de lui donner accès aux prisons du pays ; pour autant, l’année s’est terminée sans qu’un accord soit conclu (cf. Section 1.c).

Le ministère de la Justice et des Droits de l’homme est l’organe directeur de l’exécutif en matière de droits humains au sein du pays.  Des bureaux chargés des droits de l’homme ont aussi été ouverts dans d’autres ministères.  Le ministère de la Justice n’a rendu public aucun compte rendu en rapport avec des affaires ou des enquêtes sur ce thème.  Un organe dont les membres sont nommés et le budget est assuré par l’État, le Comité supérieur des droits de l’homme et les libertés fondamentales* a étudié des plaintes pour violations des droits de l’homme et, dans certains cas, les a réglées.  Le Comité supérieur a remis directement des rapports confidentiels au Président Ben Ali.  L’administration a entretenu plusieurs sites web consacrés aux droits humains qui mettent en avant les réalisations du pays dans ce domaine ; toutefois, les pouvoirs publics ont continué à bloquer l’accès aux sites d’organisations nationales oeuvrant pour la défense des droits de l’homme (cf. Section 2.a.).

 

Section 5    Discrimination basée sur la race, le sexe, le handicap, la langue ou le statut social

La Constitution stipule que tous les citoyens sont à égalité devant la loi, une disposition que les pouvoirs publics ont respecté, en général.  La discrimination juridique ne revêt pas un caractère omniprésent ; il reste qu’en matière de droit des successions et de la famille, des dispositions du code civil inspirées de la religion nuisent aux femmes.

Droits des femmes

Les femmes ont été l’objet d’actes de violence dont l’ampleur toutefois ne peut être mesurée faute de chiffres d’ensemble.  La police et les tribunaux ont eu tendance à considérer les violences domestiques comme un problème à régler en famille.  Pour autant, la loi punit sévèrement l’agression de l’époux.  L’amende et l’emprisonnement pour voies de fait ou acte de violence commis par le conjoint ou un proche sont doubles de la sanction applicable si le délit est le fait d’un individu extérieur à la famille.  L’Union nationale des femmes tunisiennes (UNFT) est une organisation parrainée par l’État qui gère un centre venant en aide aux femmes et aux enfants en difficulté et qui a lancé des campagnes nationales d’éducation sur la condition féminine.  L’UNFT a signalé que leur centre s’était occupé de mille cas au cours de l’année.  L’Association tunisienne des femmes démocrates a été active dans la menée de débats et la sensibilisation aux problèmes des femmes et a également géré une antenne de soutien psychologique pour les femmes victimes de violences familiales.  L’ATFD a rendu compte que leur centre d’accueil avait porté secours à un millier de femmes.  Le Centre de recherches, d’études, de documentation et d’information sur la femme (CREDIF) publie des informations officielles sur la condition féminine.

Le Code pénal prohibe le viol en termes spécifiques.  Le viol par conjoint ne fait pas exception à cette règle ; toutefois, par crainte d’ostracisme social, il n’a pas été rendu compte de poursuites judiciaires engagées pour viol par époux.  La sanction en cas de viol avec recours à la violence ou menace de recours à l’arme est la peine de mort.  Tous les autres cas de viol sont punis de l’emprisonnement à perpétuité.

Le Code pénal interdit la prostitution ; pour autant, les accusations en ce sens sont rares.  La prostitution n’a pas posé problème. La sanction en cas de prostitution peut atteindre jusqu’à deux ans de prison.  La loi s’applique à parité aux femmes ainsi qu’aux hommes et à leurs complices.  Il n’a pas été rendu compte de cas de traite ou de prostitution féminine sous la contrainte.

Les attaques au rasoir de 2003 au cours desquelles les victimes auraient été choisies en raison de leur tenue impudique ont cessé après l’arrestation des deux auteurs présumés, la même année.  Aucune information n’était disponible quant au sort des personnes arrêtées.  En cas de condamnation, le Code pénal prévoit une peine de 5 ans d’emprisonnement, au maximum, pour acte de violence et usage d’un couteau ou d’une lame de rasoir.

Il y a eu des cas de harcèlement sexuel dont la portée n’a pas pu être mesurée, faute de données d’ensemble.  Le 2 août, la Chambre des députés a adopté la première loi du pays criminalisant le harcèlement sexuel ; toutefois, ultérieurement, l’administration a sursis à l’application de la loi sous les critiques virulentes de groupes de la société civile.  La loi aurait institué des peines d’une année de prison et une amende de 3 000 dinars (2 500 $)  pour les personnes reconnues coupables « d’avoir porté publiquement atteinte aux bonnes mœurs [ou à la morale publique] par le geste ou la parole ».

La femme jouit de droits non négligeables, prérogatives que l’État a promues dans le domaine des pratiques afférentes à la propriété de biens et au soutien aux femmes divorcées.  Les femmes représentent 30 pour cent environ de la population active.  La loi prescrit explicitement l’égalité de salaire à travail égal, et s’il n’y a pas eu de chiffres disponibles sur le revenu masculin et féminin moyen, des preuves éparses donnent à penser que hommes et femmes accomplissant le même travail reçoivent la même rémunération.  En 2003, l’on a recensé quelque 2 000 entreprises dirigées par une femme.  Les femmes sont légèrement majoritaires à l’université.  Il existe une différence marquée dans le taux d’alphabétisation féminin selon la tranche d’âge.  D’après des chiffres de l’ONU, le taux d’alphabétisation des femmes âgées de 6 à 30 ans est de plus de 90 pour cent, contre dix pour cent pour celles qui ont dépassé la cinquantaine.

Les femmes sont mises à contribution aux plus hauts échelons du gouvernement, aux postes de membres du cabinet ministériel et de secrétaires d’État, constituant plus de 13 pour cent de ces effectifs.  Par ailleurs, le Président Ben Ali a nommé le premier gouverneur femme du pays en avril (cf. Section 3).   Les femmes représentent 37 pour cent des effectifs de la fonction publique et 24 pour cent de tous les juristes du pays.  Il reste qu’elles se heurtent encore à la discrimination sociale et économique dans certaines catégories d’emplois rattachés au secteur privé.

Le Code de droit civil repose sur le Code Napoléon ; il reste que les juges s’appuient souvent sur la charia, fondement de droit coutumier pour les questions de famille et de successions.  La plupart des biens acquis dans le courant du mariage, dont ceux acquis exclusivement par l’épouse, sont détenus au nom du mari.  Les femmes musulmanes n’ont pas le droit d’épouser un homme étranger à  leur religion.  L’union d’une femme musulmane à un non-musulman à l’étranger est réputée relever du concubinage et elle est frappée d’annulation lorsque le couple rentre au pays.  Dans son application, le droit des successions a continué à traiter les femmes de manière discriminatoire et il y a eu deux poids, deux mesures compte tenu du sexe et de la religion : une femme non musulmane et un homme musulman unis par les liens du mariage ne sont pas en droit d’hériter l’un de l’autre.  L’État considère tous les enfants issus d’un tel mariage comme musulmans et leur interdit d’hériter quoi que ce soit de leur mère.  Une  ressortissante tunisienne peut transmettre sa citoyenneté à ses enfants, que le père soit tunisien ou non.

Au mois de février, les pouvoirs publics ont lancé une campagne de défense de la moralité en invoquant une loi de 1940 qui pénalise la « conduite immorale » laquelle, de l’avis des observateurs touche principalement les femmes.  L’on a fait état de femmes détenues pour avoir porté des jeans que la police jugeait trop collants, tenu la main d’un homme en public et été vues en voiture en compagnie d’hommes jeunes « sans autorisation ».  D’après les reportages, des centaines de citoyens (hommes tout comme femmes) ont été condamnés à des peines de prison allant de 4 à 12 mois pour « conduite immorale ».

Le ministère des Affaires féminines, de la famille, de l’enfance et des personnes âgées a lancé plusieurs campagnes médiatiques à l’échelon national dans le but de mieux sensibiliser au sujet des droits des femmes.  Près des deux tiers de son budget sont consacrés à  la défense des droits juridiques des femmes et, parallèlement, à la promotion de leur statut socio-économique.  L’État a soutenu et financé l’UNFT, le CREDIF et des associations professionnelles féminines.  Plusieurs ONG ont, en totalité ou en partie, axé leurs travaux sur la cause des femmes et les recherches sur les questions féminines et plusieurs avocats ont assuré la représentation de femmes dans des affaires familiales.

Situation des enfants

Les pouvoirs publics ont apporté la preuve d’un solide engagement en faveur de l’enseignement public libre et universel, lequel est obligatoire de l’âge de 6 à 16 ans.  D’après l’UNICEF, 95 pour cent des garçons et 93 pour cent des filles fréquentent l’école primaire et environ 73 pour cent des garçons et 76 pour cent des filles sont inscrits à l’école secondaire.  L’année précédente, un pourcentage plus élevé de filles que de garçons a terminé l’école secondaire.  L’on a recensé un certain nombre d’écoles religieuses (voir Section 2.c.).  Les pouvoirs publics ont parrainé un programme de vaccination des enfants en âge préscolaire et ont établi que plus de 95 pour cent d’entre eux avaient été immunisés.  Les élèves bénéficient du même accès aux soins médicaux, qu’ils soient filles ou garçons.

En cas de condamnation pour abandon d’enfant ou voies de fait sur mineur, la peine est sévère.  Il n’existe pas de profil de mauvais traitement des enfants au sein de la société.

Deux ministères sont chargés de veiller à la défense des droits des enfants : le ministère des Affaires féminines, de la famille, de l’enfance et des personnes âgées ainsi que le ministère de la culture, de la jeunesse et des loisirs.  Tous deux ont des secrétaires d’État dont la mission est de sauvegarder les droits des enfants.

Trafic de personnes

La loi prohibe le trafic de personnes et n’on n’a pas fait rapport de personnes ayant été objets de trafic à destination, en provenance ou à l’intérieur du pays.

Le 27 janvier, le Parlement a approuvé l’apport d’amendements à la loi de 1975 qui régit la délivrance de passeports et de documents nécessaires aux voyages.  Cette loi inclut des dispositions qui punissent le coupable reconnu de trafic à une peine d’emprisonnement comprise entre 3 et 20 ans et au paiement d’une amende allant de 80 000 à 100 000 dinars (67 000 à 83 000 dollars).  Ces amendements ont mis le droit national en conformité avec le protocole international sur le trafic des personnes.  Les pouvoirs publics étaient aussi prêts à s’appuyer sur des dispositions du Code pénal pour combattre ce trafic, en cas de nécessité. À titre indicatif, un trafiquant pourrait être poursuivi au titre de lois prohibant le déplacement de personnes sous la contrainte.  Le droit actuel interdit également l’esclavage et le travail sous servitude.

Le ministère de l’Intérieur et du développement local ainsi que le ministère des Affaires sociales, de la solidarité et des Tunisiens à l’étranger sont les services responsables de la lutte contre le trafic des personnes.  Aucune campagne publique portant spécifiquement sur la prévention de ce trafic n’a été lancée, le pays ne connaissant pas cette problématique.

Personnes handicapées

Il y a eu peu de discrimination à l’encontre de personnes souffrant de handicaps dans l’emploi, l’enseignement, l’accès aux soins de santé ou la prestation d’autres services assurés par l’État.  La loi prohibe une telle discrimination et prescrit que un pour cent, au moins, des emplois disponibles dans les secteurs public et privé doit être réservé à des personnes handicapées.  La loi interdit aussi expressément la discrimination à l’encontre de personnes souffrant de handicap mental.  Tous les bâtiments publics construits depuis 1991 doivent être accessibles aux personnes atteintes de handicap physique, dispositions au respect duquel veillent les pouvoirs publics, en général.  L’administration a délivré des cartes spéciales aux personnes atteintes de handicap leur donnant droit par exemple à se garer sans restrictions, à bénéficier de services médicaux en priorité, à un siège réservé dans les transports publics et à des rabais sur des produits de consommation.  L’État a fourni des incitations fiscales aux sociétés dans le but d’encourager le recrutement de personnes handicapées.  Les pouvoirs publics prêtent un appui solide aux ONG qui travaillent auprès de personnes atteintes de handicaps.

Plusieurs ONG contribuent activement aux études, à la formation professionnelle et aux loisirs d’enfants et de jeunes adultes souffrant de handicap mental.  L’État tunisien et des organisations internationales ont financé plusieurs programmes en ce sens. C’est au ministère des Affaires sociales, de la solidarité et des Tunisiens à l’étranger que revient la tâche de protéger les droits des personnes handicapées.

 

Section 6 Droits des travailleurs

 

a. Droit d’association

La Constitution et le Code du travail confèrent aux travailleurs le droit de s’organiser et de constituer des syndicats, une prérogative que les pouvoirs publics ont respecté, en général, dans la pratique.  L’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) est la seule fédération syndicale du pays.  Il existe quelques syndicats indépendants non autorisés comme la Confédération démocratique du travail et le syndicat des journalistes tunisiens.  Trente pour cent environ de la population active est membre de l’UGTT, dont les fonctionnaires et les employés de sociétés publiques, et un pourcentage nettement plus élevé de la main d’œuvre bénéficie de conventions collectives.  Un syndicat ne peut être dissous que sur ordonnance du tribunal.

L’UGTT et les syndicats qui en sont membres sont, de par la loi, indépendants de l’État et du parti au pouvoir ; pour autant, ils ont opéré au titre d’une réglementation qui a limité leur liberté d’action.  Les adhérents de l’UGTT incluent des personnes associées à toutes les tendances politiques.  Il y a eu des comptes rendus crédibles selon lesquels l’UGTT recevait des subventions non négligeables de la part de l’État pour suppléer à la faiblesse des cotisations ; pour autant, des dirigeants de l’UGTT ont déclaré que leurs seules sources de revenus étaient les modiques cotisations auxquelles s’ajoutaient les revenus provenant d’une compagnie d’assurances et d’un hôtel appartenant à la fédération.  Les membres de la fédération et leurs familles reçoivent un soutien supplémentaire provenant de la Caisse nationale de Sécurité sociale.  L’État a mis du terrain à la disposition de l’UGTT pour son nouveau siège et a apporté un soutien aux travaux. En général, la direction centrale de l’UGTT a coopéré avec les pouvoirs publics au sujet de son programme de réforme économique.  Toute l’année durant, le Conseil de l’UGTT a fait preuve d’une certaine indépendance sur diverses questions d’ordre économique et social, et dans le sens d’une plus grande démocratie.  L’UGTT a apporté son soutien à la LTDH et a permis à des antennes régionales de la Ligue de se servir de locaux de la fédération, pour y organiser conférences et réunions.

 

La loi interdit à l’employeur de pratiquer la discrimination à l’encontre d’un syndicat ; toutefois, l’UGTT a affirmé que des sociétés du secteur privé avaient agi à son encontre, par exemple en licenciant des syndicalistes et en ayant recours à des employés temporaires pour empêcher la syndicalisation.  Dans certaines branches comme le textile, l’hôtellerie et les travaux publics, l’emploi précaire caractérise l’essentiel des postes de travail.  Le Code du travail protège les employés temporaires mais il est plus difficile de vérifier le respect de la loi que dans le cas de travailleurs permanents.  Une commission qui est présidée par un fonctionnaire de l’Inspection du travail relevant du Bureau de l’Inspecteur général a agréé tous les licenciements.  Cette commission regroupe des représentants du ministère des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l’étranger, de l’UGTT et de la société procédant au renvoi de l’employé.

 

b. Droit de se syndiquer et de négocier en vue d’une convention collective de travail

La loi protège le droit de se syndiquer et de négocier en vue d’une convention collective de travail, une prérogative que les pouvoirs publics ont respecté dans la pratique.  Les salaires et les conditions de travail font l’objet de négociations menées tous les trois ans entre les syndicats membres de l’UGTT et les employeurs.  Quarante-sept accords de convention collective fixent des normes applicables aux branches du secteur privé et couvrent 80 pour cent de toute la population active travaillant dans le privé.  Dans les pourparlers menés avec le secteur privé, l’État s’est cantonné à jouer un rôle minimal qui a surtout consisté à prêter ses bons offices en qualité de médiateur, lorsque les négociations arrivaient au point mort ; pour autant, l’administration doit agréer tous ces accords, sans être en droit de les modifier.  Une fois approuvé, l’accord de convention collective est contraignant tant pour les travailleurs syndiqués que non syndiqués, dans la branche concernée.  L’UGTT a également négocié les salaires et les conditions de travail applicables aux fonctionnaires et aux employés de sociétés publiques.  L’État était partie à ces pourparlers.  Les négociations triennales de travail de 2002-2003 menées avec l’UGTT et l’Union Tunisienne de l’industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA), l’association patronale, ont débouché sur un compromis prévoyant 5 pour cent d’augmentation de salaire dans la plupart des branches.

Les syndicats, y compris ceux qui représentent la fonction publique, ont le droit de faire la grève, si tant est qu’ils donnent 10 jours de préavis à l’UGTT et qu’ils reçoivent son accord. La Confédération internationale des syndicats libres (CISL) a caractérisé l’obligation d’obtenir l’accord préalable de l’UGTT pour faire la grève d’atteinte aux droits des travailleurs ; pour autant, il est rare que cet agrément préalable ait été recherché, dans la pratique.  Il y a eu maintes grèves de courte durée par suite du manquement, de la part des employeurs, au respect de dispositions contractuelles concernant le salaire et les conditions de travail et du fait des tentatives patronales d’entraver les activités syndicales.  En dépit du fait que la majorité de ces grèves aient été techniquement illicites, les pouvoirs publics n’ont pas poursuivi les travailleurs au motif de débrayage illégal et ces grèves ont été traitées objectivement dans la presse.  La loi prohibe les représailles à l’encontre de grévistes.  Les différends salariaux ont été réglés par l’entremise de comités de conciliation auxquels les salariés et le patronat sont représentés à parité.  Les commissions tripartites d’arbitrage régional règlent les différends industriels en cas d’échec de la conciliation.

Des zones franches industrielles (ZFI) ont été recensées dans le pays.  Ni la loi, ni la pratique n’interdit le droit de se syndiquer ou de négocier des accords de convention collective dans ces zones.  Il n’existe pas avantage de lois ou d’exemptions particulières par rapport au droit du travail courant pour ces zones. 

 

c. Prohibition du travail forcé ou de la servitude pour dettes

La loi prohibe le travail forcé et obligatoire, y compris pour les enfants, et il n’a pas été fait état de telles pratiques.  Pour autant, certains parents d’adolescentes ont placé leurs enfants comme domestiques et ont perçu les salaires qui leur étaient destinés (cf. Section 6.d.).

d. État actuel des pratiques de travail des enfants et âge minimum de l’emploi

Le travail des enfants ne pose pas de problème significatif.  L’âge minimum pour être employé est de 16 ans, ce qui cadre avec l’obligation de fin d’études (cf. Section 5). L’âge minimum pour un travail léger dans les secteurs non industriel et agricole, en dehors des horaires scolaires, est de 13 ans.  Un employé dont l’âge est compris entre 14 et 18 ans a droit à 12 heures de repos par jour, lequel doit inclure la plage horaire comprise entre 22 heures et 6 heures du matin.  Dans les secteurs non agricoles, les jeunes qui ont entre 14 et 16 ans ne peuvent pas travailler plus de deux heures par jour.  La durée totale de temps que l’enfant passe à l’école et au travail ne peut pas dépasser 7 heures par jour.  L’âge minimal pour le travail dangereux ou manuel est 18 ans.

L’État a respecté les normes de la Convention 182 de l’Organisation internationale du travail en mettant en place une réglementation concernant les « pires formes de travail des enfants » et le travail « dangereux ».  Des inspecteurs du ministère des Affaires sociales et de la Solidarité ont étudié les dossiers d’employés dans le but de vérifier que l’employeur respectait les dispositions relatives à l’âge minimal de travail.  Toutefois, comme dans la plupart des économies agricoles, il arrive que de jeunes enfants accomplissent des travaux des champs en milieu rural, et travaillent comme vendeurs de rue, surtout pendant les vacances d’été.  Il n’y a pas eu de comptes rendus de sanctions prises à l’encontre d’employeurs.

Le travail des enfants existe dans le secteur informel, sous couvert d’apprentissage, en particulier dans l’artisanat et dans le cas où l’adolescente est placée par la famille comme domestique.  Il n’y avait pas de données fiables à disposition sur l’étendue de ce phénomène.

 

e. Conditions de travail acceptables

Le Code du travail prévoit tout un éventail de salaires minimum que fixe l’administration.  Cette gamme est établie par une commission de représentants provenant du ministère des Finances, du ministère des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l’étranger ainsi que du ministère du Développement et de la Coopération internationale, en consultation avec l’UGTT et l’UTICA, et la fourchette approuvée par le Président.  En juillet, le salaire minimum dans l’industrie a été porté à 218 dinars (173 $) par mois (moyennant 48 heures de travail par semaine) et à 189 dinars (151 $) pour des semaines de 40 heures.   Le salaire minimum agricole est de 7 dinars (5,66 $) par jour pour un travail spécialisé contre 8 dinars (5,94 $) pour le travail qualifié.  En ajoutant les allocations de transport et les aides familiales, le salaire plancher assure des conditions de vie décentes à un travailleur et à sa famille ; toutefois, ce revenu n’a suffi qu’à couvrir les frais de base.  En outre, plus d’un demi-million de personnes travaillent dans le secteur informel qui n’est pas assujetti au droit du travail.

Ce sont les inspecteurs régionaux du travail qui sont chargés de veiller au respect des normes de salaire horaire.  Ils procèdent au contrôle de la plupart des sociétés une fois environ tous les deux ans.  Pour autant, l’État peine à faire respecter la loi sur le salaire minimum, particulièrement dans les secteurs non syndicalisés de l’économie.

Le Code du travail fixe la durée standard de la semaine de travail à 48 heures dans la plupart des branches et impose une durée de repos hebdomadaire de 24 heures.

C’est au ministère des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l’étranger qu’il incombe de veiller au respect des normes de santé et de sûreté dans l’entreprise.  Plusieurs règlements particuliers régissent des métiers dangereux, par exemple dans les mines, le génie pétrolier et les travaux publics.  Les conditions de travail et le respect des normes tendent à être meilleurs dans les sociétés orientées vers l’exportation que dans celles qui produisent strictement pour le marché intérieur.  Les travailleurs sont libres de rester à l’écart de situations dangereuses sans pour autant compromettre leur poste de travail ; et ils pourraient intenter une action judiciaire contre l’employeur qui userait de mesures de rétorsion à l’issue de l’exercice de ce droit.

Le petit nombre de travailleurs étrangers présents dans le pays a bénéficié des mêmes protections que leurs homologues tunisiens.

 

 

Etabli par le Bureau chargé des questions de démocratie, des droits de l’homme et du travail 28 février 2005.

 

Six djihadistes tunisiens arrêtés dans l’Est algérien

 

Associated Press, le 17 avril 2005 à 14h24

Six terroristes de nationalité tunisienne, qui s’apprêtaient à rejoindre un maquis du Groupe salafiste pour la prédiction et le combat (GSPC) ont été arrêtés jeudi dans l’Est algérien, rapportait dimanche la presse algérienne.

 

Les six suspects, qui se cachaient dans un bâtiment d’Annaba, ville située à 500km d’Alger, ont été appréhendés grâce à la collaboration des habitants du quartier.

 

Ceux-ci ont fourni des informations aux services de sécurité sur le comportement étrange et l’enrichissement rapide d’un jeune chômeur du quartier qui s’est avéré être leur complice.

 

Ce dernier a reconnu faire partie d’un réseau de soutien au GSPC pour lequel il a loué un appartement, en échange de quoi il a bénéficié de l’achat d’un logement et de deux véhicules.

 

Selon le quotidien Al Khabar (*), ces ressortissants tunisiens candidats au djihad sont âgés de 24 à 28 ans.

 

Le GSPC, qui rejette la politique de main tendue du président Abdelaziz Bouteflika, continue de se signaler par des actes de violence sporadique dans différentes régions d’Algérie.

 

 

(*) Texte intégral de la nouvelle publiée par le journal « Al Khabar » du 17 avril 2005 (fichier PDF)

http://www.elkhabar.com/pages/2005/avril/17042005/page3.pdf

 

 

Ils s’apprêtaient à rejoindre le GSPC

Six terroristes tunisiens arrêtés à Annaba

 

Par Mounir B.

 

Un groupe terroriste composé de 6 Tunisiens a été arrêté à Annaba, ce vendredi, après une opération antiterroriste menée par les services de sécurité. Ces 6 Tunisiens devaient rejoindre les maquis du GSPC.

 

Le coup de filet opéré, ce week-end, dans la ville de Annaba a été monté suite à des informations recueillies auprès d’un citoyen du quartier de Boukhadra. Ce dernier a eu un litige avec un de ses voisins et est parti déposer une plainte auprès de la police. Il dénonça alors l’enrichissement subit de ce militant islamiste connu qui avait ouvert en l’espace de quelques mois des locaux commerciaux, acquis deux voitures de luxe et acheté un appartement alors que le quartier de Boukhadra est connu pour la misère de ses bidonvilles.

 

Les enquêteurs, intrigués par le personnage, décident de l’appréhender et de l’écouter. Après quelques heures, il admet faire partie d’un réseau de soutien logistique du GSPC, sous les ordres de l’ « émir » Droudkel, alias Abdelouadoud, et indique la planque qu’il avait louée pour des terroristes venus de l’étranger.

 

Une opération antiterroriste a été ainsi montée dans la nuit de jeudi à vendredi dans le quartier de Saint Cloud, au centre-ville d’Annaba, où se trouve la villa des Tunisiens. L’opération a été réalisée avec succès puisque la villa a été investie sans que les 6 terroristes tunisiens ne fussent en capacité de réagir.

 

Selon des sources sécuritaires, les 6 Tunisiens appartenant à un mouvement extrémiste tunisien, sont âgés de 24 à 28 ans, et ont seulement indiqués être venus en Algérie suite à des contacts avec le « commandement » du GSPC et qu’ils attendaient un contact pour les diriger vers le maquis.

 

Selon les premières constatations de l’enquête les six terroristes tunisiens ne sont pas fichés en Tunisie comme des éléments actifs. On ne connaît pas leur parcours, ni leur lien avec des organisations terroristes internationales. Ce qui est acquis, c’est le fait qu’ils soient arrivés en Algérie à travers les frontières et avec de véritables passeports.

 

Ce n’est pas la première fois que des éléments des mouvements terroristes tunisiens se font arrêtés en Algérie.

 

Le cas le plus connu est celui du terroriste, Zaid Bachir, qui a été arrêté dans un réseau GSPC à l’Est et expulsé en 2001 vers Tunis où il a été jugé. Il aurait fait partie du Front islamique tunisien (FIT), fondé en 1994 et se revendiquant comme mouvement salafiste selon sa publication à Londres, « Ar-Radja ».

 

La présence de ses six Tunisiens à Annaba a de quoi inquiéter les services de sécurité algériens surtout qu’ils semblent être venus sans encombres de Tunisie et ne semblent pas être connus de la police tunisienne pourtant si prompte, selon sa réputation, à museler les mouvements islamistes notamment les plus radicaux.

 

Les six terroristes tunisiens devaient rejoindre le GSPC qui est en pleine déliquescence, notamment, dans les maquis de l’Est depuis l’arrestation de Abderezak « Al-Para » et son extradition qui a fait imploser l’organisation des maquis des zones de l’est algérien.

 

Les observateurs mettent en exergue le fait que le tarissement du recrutement local a probablement incité le GSPC à s’adresser aux voisins salafistes tunisiens.

 

L’idée de l’amnistie générale qui divise les rangs du GSPC, la lettre de l’ancien « émir » GSPC, Hassan Hattab et le grand vide à la tête du GSPC après l’élimination des fortes têtes salafistes par l’ANP à Béjaïa, ont induit cette orientation vers l’extérieur.

 

Une option favorisée par le fait que la nouvelle direction du GSPC a ouvertement prêtée allégeance à Al-Qaida qui avait expédié un émissaire formateur, Abou Abdelwahab, un Yéménite qui avait été abattu à Khenchela, en 2003, après avoir séjourné quelques mois dans les maquis de l’Est précisément. On s’interroge également sur la porosité des frontières réputées assez hermétiques surtout en ce qui concerne la transhumance des groupes terroristes.

 

Certes, la dernière embuscade du GSPC a été organisée à l’Est, le long des frontières, dans la région de Biskra mais a été l’oeuvre du groupe de Mokhtar Belmokhtar venant du Sud.

 

A rappeler qu’au milieu des années 95, c’est le GIA qui a eu recours à des terroristes étrangers, notamment un groupe de 9 Libyens recrutés par Abou Khalil qui ont été abattus lorsqu’ils ont tenté de rejoindre les maquis du GIA à l’Est.

 

(Source : le journal algérien « Le Quotidien d’Oran », le 17 avril 2005)

Site Web : http://www.quotidien-oran.com/html/home.html


 

La Tunisie verra son 2ème hypermarché cet été 

 

XINHUANET, le 17 avril 2005 à 09h44

TUNIS, 16 avril (XINHUANET) — Le second hypermarché tunisien  ouvrira ses portes cet été à la clientèle sous l’enseigne de Géant, a rapporté samedi la presse locale citant M. Mohsen Zrelli, PDG de la société Medis, partenaire de Casino.

 

Ce nouvel hypemarché, d’une surface de 12 000 m2, prend place dans la banlieue nord de la capitale tunisienne, sur l’axe  autoroutier reliant Tunis à Bizerte, a précisé la même source. Ce  nouveau-né vient renforcer le secteur de la grande distribution en Tunisie qui commence, depuis 4 ans, à gagner du terrain avec le  développement de certaines chaînes de distribution comme Carrefour, Monoprix et Bonprix.

 

En effet, le premier hypermarché tunisien, Carrefour-Tunisie, a ouvert ses portes il y a justement 4 ans, en avril 2001, dans la banlieue nord-est de Tunis, à quelques kilomètres seulement de  Carthage, un haut lieu touristique de la Tunisie.

 

Depuis son  inauguration, le géant du commerce français, d’une surface de  vente de près de 10 000 m2, est devenu une destination favorite  des Tunisiens. Selon les prévisions, la grande distribution  constitue désormais un créneau très porteur qui pousse de plus en  plus les grandes marques étrangères à venir s’installer en Tunisie.

 

A l’heure actuelle, la chaîne de distribution est divisée en deux en Tunisie: d’une part, un réseau de près de 200 000  détaillants et d’autre part des sociétés de grande distribution  qui gèrent des chaînes de supermarchés au nombre de plus de 120.

 


LE PARADOXE

 

Entre celui qui règne en solitaire

et Ceux qui gouvernent Sous la Maladresse de Ses Instructions en Tunisie

 

 

Par : Dr.SAHBI AMRI

 

Mon Ami Maitre Mohamed Mehrez ABBOU est :

 

 -* Détenu Privé et Personnel du Dictateur Zine El Abidine Ben Ali.  

 

-* Victime de la  » LOGIQUE  »  DE L’ARBITRAIRE et des HUMEURS POLICIERES DE L’ANARCHIE MONARCHIQUE QUI PIETINENT LA LOI ET  LA CONSTITUTION en TUNISIE.

 

 

Victime de son honnêteté et de son dévouement à défendre la noblesse de la profession des porteurs de la robe noire et de la dignité de tout citoyen Tunisien patriote qui se respecte, le jeune, militant pacifiste et pacifique, avocat Tunisien Maître Mohamed Mehrez Abbou croupit, par la maladresse du Parrain, en toute fierté et souffrances savoureuses derrière les barreaux depuis le soir du 28 Février 2005.

 

 Parce qu’il n’a jamais été ni terroriste, ni menteur, ni criminel, ni mafieux, ni malfaiteur, ni voleur, ni escroc, ni … Le Parrain de l’autorité policière au pouvoir mafieux n’a cessé depuis l’aube du 07 Novembre 1987 de créer les foyers de tensions politiques  asynchrones avec le degré de maturité des Tunisiens par désir psychotique. Le G.PD Zine El Abidine Ben Ali s’est toujours montré l’unique instigateur de toutes les maladresses et les composantes favorables à la criminalité politique et aux dérives financières depuis son arrivée au pouvoir suprême en Tunisie.

 

La haine et la médiocrité usuelle résultantes des pratiques officielles du régime dictateur-policier à tous les niveaux sociopolitiques  ont  traîné  sa dernière victime ce jeune avocat et tant bien d’autres , qui ne sont plus d’ailleurs  anonymes ,  sur la voie des révoltés  qui risqueraient , un jour , de tomber en toute aisance dans les pièges-proies des  futurs idéo-terroristes et criminels à une échelle expansive .

 

La police politique n’a cessé, à son tour, de renforcer de manière pathogène flagrante, par tous ses moyens logistiques et infrastructures extirpés des fonds publics non controlés , l’exclusion et la marginalisation de toute opinion contraire à la version officielle du pouvoir mafieux en interdisant toute tendance politique de la lutte pacifique pour le respect des droits de l’homme et l’instauration d’une véritable démocratie crédible et transparente , sans maquillage , en Tunisie .

 

La maladresse de la multi-fonction de la police politique du GPD Ben Ali a réussi , en quelques sortes , à transférer l’effervescence et le duel de la scène politique vers le milieu pénitencier d’où ont submergé toutes les tensions des revendications et contestations d’attitudes et pratiques de dérives officielles dégradantes  .

 

Ce mouvement, de plus en plus croissant, de protestation de la société civile a dévoilé  le rôle obscène de la partialité et l’instrumentalisation de la magistrature Tunisienne dans l’infestation du climat politique du pays en faveur de la répression policière de tout ordre et à tout niveau ciblant  surtout les défendeurs des droits de l’homme et les opposants politiques.

 

L’embargo des libertés , la fausse propagande et la cosmétique de la démocratie policière  ont trop  envenimé les compétences et les états d’esprits des Tunisiens sous les titres et les chiffons des slogans des fausses et ridicules promesses de réformes sociopolitiques tant attendues , mais jamais réalisées , depuis la descente nocturne en parachute du Général Zine El Abidine Ben Ali homme de main du défunt sénile ex-Président Tunisien Habib Bourguiba .

 

 Ses victimes des mesures et pratiques barbares de liquidations syndicales et politiques se comptent par milliers en Tunisie devant une magistrature soumise aux ordres.

 

  L’itinéraire militaro-policier de Zine El Abidine Ben Ali est sombre et obscure depuis qu’il est sorti de l’anonymat de sa caserne.

 

Un très mauvais choix de personnage à un poste sécuritaire sensible a été, à l’époque, établi par le défunt ex-premier ministre Hédi Nouira .

 

Le sort des victimes du Général sanguinaire Zine El Abidine Ben Ali a toujours oscillé , dans le silence et l’obscurité du non droit , entre les séquelles de torture , le cimetière , la prison avec des compléments de mauvais traitements pénitenciers , l’asile politique à l’étranger , l’isolation au sud du pays  , l’étranglement socioprofessionnel  , l’exclusion sociopolitique , la révocation de la fonction publique sans motif ni conseil de discipline et l’interdiction de travailler dans le secteur privé , la privation de ressources vitales ,l’interdiction d’obtention de passeport et de carte d’identité , les persécutions et les harcèlements policiers , judiciaires et fiscaux  , la formulation de procès judiciaires orchestrés à de lourdes peines , l’agression policière dans la voie publique  munie d’obstacles aux poursuites judiciaires des agresseurs policiers avec la complicité passive de nombreux magistrats mercenaires de la dictature policière ….

 

 Le délire policier de l’attitude officielle du marketing politique et des mensonges diplomatiques chroniques sous l’étau de la filtration de l’information touristique bien étudiée et bien orientée à l’extérieur des frontières ont fait de l’acharnement des bourreaux du GPD Ben Ali une arme terrorisante pour comprimer les aspirations des générations futures en paralysant leurs ancêtres à la légitimité du droit à la vie sereine, à la liberté, à la démocratie et au bien-être.

 

La Tunisie n’a jamais été une oasis de paix et de sérénité selon certaines présomptions mensongères des déclarations hypocrites d’appréciations de micro cervelles coloniales racistes.

 

L’angoisse de la misère morale et matérielle est de plus en plus envahissante.

 

 La Tunisie est devenue , depuis son kidnapping par une bande de criminels mafieux , une grande prison où toutes les pratiques inhumaines sont autorisées et réservées dans le silence et l’obscurité à tous ceux qui refusent de se soumettre à l’arbitraire des dérives de la dictature policière .

 

La Tunisie est devenue sous le règne du GPD Ben Ali une bombe bien minutée dans un carrefour  multidirectionnel où le non-controlable imprévu est très possible à réaliser, à l’intérieur et à l’extérieur des frontières, dans un contexte sociopolitique de désespoir et de blocage d’horizons pour mettre à découvert les fausses présomptions d’un ingrat-menteur-fraudeur-falsificateur-criminel narcotrafiquant.

 

 Sa mafieuse fausse direction  dans  » le cadre constitutionnel  » de l’immunité à l’impunité  » réservée  »  à Zine El Abidine Ben Ali dans  » sa  » lutte contre la prolifération présumée du terrorisme a tant lésé les Tunisiens et la réputation internationale de la Tunisie .

 

Ses prétendus moyens de résolution psychotique du pluralisme politique, de l’indépendance de la magistrature, de la liberté de la presse, du respect des droits de l’homme et du  » one voice for one card for one people  » pour des élections honnêtes crédibles et transparentes ont bien montré ses mauvaises intensions et ses véritables limites pour promouvoir la démocratie et le respect des droits de l’homme en Tunisie.

 

Tout mouvement de sympathie intérieure et toute action de solidarité extérieure avec ses victimes de la répression policière ont toujours été considérés  par ses mercenaires messagers et hommes de mains comme étant des gestes anti-amicaux pour les organismes officiels étrangers et un motif d’insurrection de ses siens qui obéit aux articles de la loi du sur mesure confiée aux magistrats brebis qui obéissent à leur tour aux ordres des désirs des hautes instances crapuleuses.

 

Tant de revendications, de contestations et de promesses n’ont été tenue par le GPD Zine El Abidine Ben Ali. Ses discours officiels témoignent du paradoxe et de l’écart ainsi que de l’irréalisme de ses propos politico fictionnels.

 

Cette vérité a toujours  montré, dans la franchise et la transparence, les limites de sa modeste compétence à gérer un pays et un peuple relativement instruit.

 

Sa démagogie simpliste a dévoilé son incapacité à instaurer des réformes réelles profondes pour que la Tunisie puisse être en synchronie et en symbiose avec l’évolution, le progrès et la renaissance mondiale dans une atmosphère  de démocratie et de respect des droits de l’homme.

 

Zine El Abidine Ben Ali demeure déconnecté de cet univers ambiant et n’admet la prospérité et le progrès que pour son entourage et ses mercenaires après privatisation de l’état dans un contexte mafieux.

 

Mais la mesure barbare supplémentaire de la privation de l’avocat Maître Mohamed Mehrez Abbou de sa liberté n’est , au fait , qu’une mesure et traduction manifestes d’une culture de banditisme suprême assez musclé qui met à découvert une vérité amère que vit la Tunisie toute entière sous la compression policière terrorisante du règne anti-constitutionnel des criminels mafieux qui se sont emparés du pouvoir suprême par un coup d’état médicalisé depuis la veille du 07 Novembre 1987 dont la prolongation a été manigancée par la fraude électorale sous les fausses échos de propagande d’un coup d’état constitutionnel orchestré le 26 Mai 2002 par un referendum policiaro-milicien RCDiste qui a été approuvé par la complicité d’un silence international suspect .

 

La Tunisie et ses Tunisiens ne mériteraient pas d’être considérés et traités comme les Ukrainiens en Ukraine et les Libanais au Liban devant la passivité des complices internationaux .

 

Par simple ordre , de l’un des maîtres du monde , de non tir au feu militaro policier et milicien en Tunisie , le sanguinaire Zine El Abidine Ben Ali ne trouvera aucun refuge dans cet univers sauf un coin de prison en Tunisie en attendant sa  comparution  en justice  pour réparations  des préjudices  encourus à ses  innombrables victimes  .

 

Le maire de Londres a bien qualifié, dans une récente déclaration de presse spectaculaire, le sanguinaire Ariel Sharon et lui a bien identifié son véritable destin et demeure finale.

 

 Mais il a , cependant , omis de montrer du doigt son similaire Tunisien .

 

Maitre Mohamed Mehrez Abbou n’avait pas tort en établissant un tableau comparatif des deux personnages criminels mafieux.

 

Mais à son tour , il a omis de signaler que le Général sanguinaire Sioniste Ariel Sharon tire sa légitimité des résultats de scrutin électoral crédible et transparent , alors que son invitateur   » Lazreg  » pèse lourd sur le coeur des Tunisiens par l’opacité de ses victoires suspectes à toute station électorale .

 

Ariel Sharon protège et préserve le sang et les larmes de ses compatriotes mais n’hésite pas à utiliser les caméras pour montrer au monde entier ses dernières techniques de représailles et de boucherie contre les Palestiniens sans craindre personne.

 

Par contre Zine El Abidine distribue  le vent du mensonge, de la fraude, de la falsification : Il tue, torture, emprisonne et réprime ses compatriotes adversaires politiques avec un sourire hypocrite devant les caméras et un discours officiel mensonger de charité de légitimité extérieure et de marketing politique . 

 

 La force de ses moyens policiers musclés, sous la couverture de la fausse propagande et la protection légalisée par la terreur législative d’une magistrature soumise à l’ordre et instrumentalisée par des manipulateurs mafieux de la police politique, a vaincu la sagesse de la raison de l’esprit, le respect de la loi et des principes de la constitution.

 

Le style direct et franc de Maître Mohamed Mehrez Abbou, dans ses publications à l’internent, a démontré la susceptibilité du Parrain et son seuil d’irritabilité vis-à-vis de la libre opinion qui a osé frôler le tabou du non-dit.

 

 Très sensible devant la vulgarisation de l’_expression de la vérité qui viole certaines lignes rouges, sa majesté l’empereur-criminel Zine El Abidine Ben Ali n’accepte le défi du stylo et du clavier en dehors de son autorité de contrôle.

 

 Lui, il a toujours opté pour les méthodes musclées et barbares pour dompter ses adversaires politiques,  pris par rancune maladive, pour ennemis diaboliques.

 

La police-internet est toujours vigilante à ce propos et se charge de la détection des articles qui sèment la gale intellectuelle qui pourrait se transformer en métastase populaire.

 

La prévention de l’amplification des fuites des scandales officiels gratuits stipule l’avis incisif des hautes instances de surveillance responsables de la filtration des informations requises.

 

 Le sort de ceux qui savent un peu trop des secrets des dérives financières et de la criminalité politique des familles au pouvoir, dépendrait de la thermorégulation du jardin secret du Parrain et de son humeur.

 

En l’absence d’espaces de liberté d’_expression dans tous les moyens d’information en Tunisie et à l’approche du congrès du SMSI , Maître Mohamed Mehrez Abbou a  rompu avec l’asphyxie de  l’opinion et publie de temps à autres , sur des sites Internet en son nom personnel , des textes dans lesquels il relate des vérités du vécu quotidien des Tunisiens pour exprimer sa déception , son impuissance , son amertume et son regret afin de soulager son angoisse profonde et sa souffrance interne vis-à-vis de la  dégradation de l’état du respect de la loi , l’instrumentalisation de la magistrature , de l’absence des libertés et de  démocratie en Tunisie .

 

Il était peut-être naïf pour croire aux promesses des principes de la déclaration mensongère de l’aube du 07 Novembre 1987.

 

Maître Mohamed Mehrez Abbou a toujours mené avec beaucoup de courage et de civisme une lutte  d’intellectuel patriote sur le réseau Internet visant à attirer l’attention du monde entier  et surtout ceux qui détiennent le sort du pays à propos des dérives financières et de la criminalité politique entretenues par une bande mafieuse qui détient Zine El Abidine Ben Ali au pouvoir en Tunisie depuis le 07 Novembre 1987.

 

Car, la tension populaire est au bord de l’explosion en dehors du champ des zooms des caméras des mercenaires.

 

L’angoisse générale tire à son maximum de crescendo.

 

Mais pour les ignorants à têtes bornées , cette forme d’_expression d’un avis contraire à celui des officiels meneurs de la Tunisie au gouffre , n’est qu’un défi qui pourrait mettre en péril tout  un édifice mafieux incapable de développer en public son droit de réponse pour justifier sa position qui  dévoilerait encore plus le jardin secret du Général Zine El Abidine Ben Ali et ses complices .

 

 Maître Mohamed Abbou devait donc servir de leçon à ses prochains similaires et être sanctionné pour payer la facture de son indiscipline à son droit de faveur à la citoyenneté livrée par charité sous la grâce de sa majesté le GPD mégalomane Zine El Abidine Ben Ali .

 

 Son rappel à l’ordre assez musclé par la police politique suite à  son  » insurrection  » de stylo ou de clavier ne trouvait d’alibi sauf l’absence dans son dossier judiciaire d’une autorisation de publication et la carence d’un accord préalable pour le droit à la libre _expression d’un avis contraire à celui de la bande des détenteurs-freinateurs des libertés en Tunisie.

 

 Car, selon la conception du Parrain, le droit à la liberté d’_expression n’est qu’une charité dosée à travers les occupants du Palais de Carthage.

 

 Elle obéit, cependant, à des normes de servitude et d’humeurs de légitimité qui ne pourraient dépasser le seuil de la maladresse et des lapsus.

 

 Par ailleurs, pour pouvoir faire semblant de critiquer légèrement en surface certains thèmes ou attitudes  officielles et dénoncer superficiellement certaines pratiques  aberrantes des décideurs et leurs familles au pouvoir, il faudrait faire porter des gants aux stylos et aux claviers sans pour autant être nominatif et affirmatif dans les propos accusant les occupants du Palais de Carthage.

 

Laisser une marge de désorientation du lecteur, d’incertitude et d’incompréhension au traitement des aberrations et des dérives officielles mafieuses n’est que la faille par laquelle se sont toujours développées des gangrènes expansives sous le toit de l’immunité à l’impunité à champs étalés. 

 

La permission de l’offensive de presse et de la publication ciblée constructive n’a jamais été utilisée pour informer, aviser et instruire l’opinion publique.

 

Elles ne sont autorisées que  contre les boucs émissaires du pouvoir policier et contre « les quatre chats » de l’opposition politique « non reconnue ».

 

Dans ce contexte restreint, la  » liberté  » de la presse de caniveau est championne. Son lexique est bien riche en insultes et diffamations autorisées avec restriction au droit de réponse des cibles visées.

 

Sinon, il faudrait appartenir à l’un des clans des rivalités du Palais de Carthage pour  fragiliser la dualité des arrivistes au pouvoir et être couvert par la loi des hight-musclés sinon victime de la bassesse d’esprit de soi-même.

 

Mais , au moment où la dictature policière se hâte avec  arrogance et mobilise hypocritement tous ses moyens frauduleux de cosmétique et de propagande mensongère  afin d’organiser à Tunis le prochain congrès SMSI en Novembre 2005 , la puanteur des dérives des familles mafieuses a violé nos frontières .

 

 Aucun moyen d’assainissement , de cette atmosphère polluée , ne pourrait prétendre rétablir l’odeur naturelle de la douce Tunisie sauf la mise à l’écart de Zine El Abidine Ben Ali sur le banc des accusés et la neutralisation de son entourage mafieux dans l’attente de leur  comparution publique télévisée en justice où les preuves irrévocables et les témoignages véridiques accablants démentiraient les mensonges du paradis de l’oasis de paix et de sérénité présumée en Tunisie   .

 

L’éventuelle future stabilité de la situation générale en Tunisie ne pourrait être rétablie et maintenue que par la proclamation de l’amnistie générale , la réparation des préjudices encourues aux victimes de la dictature policière , des élections pluralistes sans cosmétique de fausse propagande  , un parlement réellement représentatif , un conseil constitutionnel , un tribunal constitutionnel , une liberté de presse et d’information , des véritables ONG et une véritable vie politico associative pluraliste sous le respect de la constitution  .

 

 Maître Mohamed Mehrez Abbou a , cependant , dérangé la joie du Parrain et les festivités au sein du Palais de Carthage à l’occasion de la réussite de l’insémination du clonage artificiel d’un chromosome présidentiel assez spécial ayant coûté une fortune aux caisses de l’état bandit . Cette épreuve a abouti à l’arrivée de l’héritier du trône.

 

 Le racket de la famille présidentielle n’a pas manqué en cette occasion «  nationale ? ». Tous ceux qui ont été invités à venir au Palais de Carthage pour féliciter l’exploit scientifique et souhaiter  «  prompt rétablissement à la vieille maman  » ont été bien choisis selon les provisions de leurs comptes bancaires.

 

 Ils ont été contraints de casquer des liasses bien épaisses de billets de banques dans des corbeilles blanches aménagées pour la circonstance en quittant les lieux  têtes basses en toute angoisse.

 

 Ces  » invités  » ont quitté le Palais de Carthage dans l’espoir de restituer leurs « énormes pertes  » par la complaisance ultérieure des hautes instances dans l’attribution des marchés publics et des biens de l’état qui obéissent à la loi des humeurs de l’arbitraire.

 

 Certains PDG de banques ont manifesté à leurs manières leur « joie » en ouvrant des comptes d’épargne à l’héritier du trône, le bébé le plus riche du monde, en témoignage de leur servitude inconditionnelle au Parrain redoutable pour préserver leurs postes de cadres de l’état.

 

Pour le moment, Maître Mohamed Mehrez Abbou devrait  subir le sort des internautes de Zarzis et de l’Ariana pour crime d’accès à l’Internet.

 

Mais, les imperfections et les lacunes des             » metteurs en scène  » judiciaires de la formulation des motifs d’accusations au niveau des dossiers judiciaires accablant les  » terroristes des claviers  » n’ont pas manqué  de culot et d’audace pour justifier les aberrations des injustices comprimant les libertés et la démocratie en Tunisie sous le règne de la dictature policière du Général sanguinaire Zine El Abidine Ben Ali.

 

 kidnappé dans la voie publique sur la trajectoire d’une pharmacie au soir du 28 Février 2005 au moment où il devait acheter des médicaments d’urgence à son père gravement malade à domicile , l’Avocat Mohamed Mehrez Abbou a été Incarcéré au sous-sol du ministère de l’intérieur à Tunis .Le lendemain , il a été transféré à la prison civile  de la capitale , puis expédié à la prison du Kef à 170 Km de sa famille à Tunis ,  conformément à  la loi de l’arbitraire  décidée par la police politique de la dictature des corrompus du GPD Zine El Abidine Ben Ali  , et ce  pour avoir rédigé des propos de son appréciation personnelle sur un site d’Internet concernant l’unique invitation assez précoce suspecte et provocante du GPD Ben Ali adressée à son  homologue le Général Sanguinaire Ariel Sharon afin d’assister au congrès du SMSI prévu en Novembre 2005 à Tunis .

 

 Maître Abbou a, cependant, dérangé la comédie du cours normal de l’hypocrisie protocolaire Tuniso-Sioniste officiellement dévoilée sur les ondes dans le contexte du commerce politico diplomatique entretenu par des critères antagonistes à des fins de légitimité extérieure très étroite où l’avis du peuple Tunisien n’a aucun sens ni valeur pour l’empereur GPD Zine El Abidine Ben Ali .

 

Maître Abbou devait subir son sort et être dépossédé abusivement sans aucun motif de sa propre voiture et de sa liberté personnelle par la voyoucratie du régime militaro-policier en Tunisie et traité par intimidation selon les humeurs du Maitre-Bandit de Carthage dont les décisions ne doivent jamais être contrariées par quiconque.

 

 Les Tunisiens ne doivent plus penser et exprimer leurs idées et opinions, c’est le GPD Zine El Abidine Ben Ali qui se charge de cette tache depuis l’aube du 07 Novembre 1987.

 

Maître Abbou, confronté à un Maitre-Bandit Criminel appelé Zine El Abidine Ben Ali, n’a pas bien évalué les rapports de forces avec l’étrangleur de la Tunisie.

 

Raison pour laquelle il s’est retrouvé brusquement derrière les barreaux.

 

La complicité des juges brebis  au sein d’une magistrature instrumentalisée, n’a pas tardé à submerger sur scène à titre d’un témoignage flagrant de servitude ignoble et accablante aux services  des violations de la loi et des droits de l’homme les plus élémentaires dans une présumée oasis de paix, de sereinité et de stabilité trop fragile.

 

Maître Mohamed Mehrez ABBOU  demeure sanctionné pour son courage, sa clarté, sa transparence et son stylo ou clavier dépourvus d’hypocrisie et de mensonges.

 

En Tunisie de la dictature policière du GPD Zine El Abidine Ben Ali, la vérité est devenue une diffamation.

 

La transparence en est devenue, à son tour, un crime.

 

L’honnêteté s’est transformée en attitude ridicule de manque de maturité et de carence de savoir-faire.

 

L’insulte   est   d’être   correct   en   cette   Tunisie invivable.

 

Quant à la mise à découvert des dérives financières et criminelles de la classe dirigeante mafieuse du Palais de Carthage et ses ramifications , cette attitude s’est aussi transformée en déclaration de guerre personnelle présidentielle d’honneur du GPD Zine El Abidine Ben Ali où tous les moyens trop bas sont permis sans réticence .

 

Depuis son jeune age, Maitre Mohamed Mehrez Abbou ne sait faire les comédies de caractère et de comportement.

 

Sa limpidité était toujours à l’origine de l’amabilité et le respect que lui réserve toute personne qui l’a connue.

 

 Mais les carences psycho formatives d’un criminel étrangleur des libertés et des aspirations populaires légitimes des Tunisiens , le GPD Zine El Abidine Ben Ali  , ont réveillé les susceptibilités d’un Général dépassé par le cours normal de l’histoire et qui s’est réfugié derrière plusieurs ceintures sécuritaires au Palais de Carthage pour déclarer sa fausse légitimité au trône  et anéantir toutes les poursuites judiciaires à son encontre et à l’encontre des dérives financières et criminelles de son entourage .

 

Sa mégalomanie l’a rendu psychotique avec un aspect d’une personnalité au bord de la faillite sur tous les plans.

 

Mais , en l’occurrence,  le mouvement d’occupation des lieux , par les avocats au barreau de Tunisie à titre contestataire de solidarité confraternelle pour la demande de libération inconditionnelle de Maître Mohamed Mehrez Abbou , victime de l’_expression de la libre opinion sur un site d’Internet , vient à son tour sonner une alarme supplémentaire de la répression policière des libertés en Tunisie et la violation chronique des procédures judiciaires  utilisées dans la mise à l’écart , l’exclusion et les liquidations ciblées de tous ceux qui tentent de violer le tabou du silence et du mutisme réservés aux immenses dérives de la classe dirigeante dans la dictature policière du GPD Ben Ali .

 

Sachant que les multiples et innombrables           » réglementations  » des violations des droits l’homme en Tunisie, sous les slogans mafieux de la lutte présumée contre la prolifération du terrorisme, sont gérées par des législations répressives policières dictatoriales qui soumettent la mise en oeuvre de la servitude d’une entité parasitaire de magistrats infectes au service de l’arbitraire et de l’anarchie monarchique .

 

Maître Mohamed Mehrez Abbou n’a jamais été ni le seul cas ni la dernière personne à subir les répercutions des humeurs musclées d’un Président hors la loi dont l’attachement chronique au trône a aveuglé sa conduite irresponsable.

 

L’ensemble du peuple Tunisien, de toutes tendances sociopolitiques et culturelles, partage le contenu de tout ce qu’a publié Maître Mohamed Mehrez Abbou sur Internet.

 

Le GPD Ben Ali n’a requis que le hors-jeu dans son duel avec un jeune avocat.

 

Tôt ou tard, le citoyen Tunisien Mohamed Mehrez Abbou quittera la prison, en toute fierté, la tête haute quelque soit le verdict qui mettra au banc des accusés la bande des magistrats outils de Zine El Abidine Ben Ali et sa mafia.

 

Maître Mohamed Mehrez Abbou aurait souhaité que le  présumé Président de la Tunisie Zine El Abidine Ben Ali  tirerait sa légitimité et son immunité à l’impunité de la confiance et de la sérénité de son peuple à travers les urnes crédibles et transparentes dans le respect de la loi et de la constitution.

 

Mais, Zine El Abidine Ben Ali  a fait preuve d’un   avis contraire qui incite à la charité de sa légitimité au trône par la violation de la constitution, la répression policière et l’appui des sionistes  pour demander le soutien et l’appui des Néo-Conservateurs Américains après avoir mis tout un peuple et tout un pays à genoux depuis son kidnapping du pouvoir.

 

 En l’occurrence,

 

Zine El Abidine Ben Ali aurait souhaité recevoir une invitation réciproque d’Ariel Sharon pour lui permettre de visiter assez précocement Jérusalem afin de découvrir de près les nouvelles techniques et méthodes répressives sionistes pour prolonger l’occupation des lieux en Palestine . Il a peut-être oublié le sort qui a été réservé au Président Egyptien Anouar Sadate quand il a tenté de sortir du rang Arabo-Musulman sans consulter l’avis de son peuple.

 

L’absence d’Ariel Sharon, au prochain congrès du SMSI à Tunis en Novembre 2005, serait vraiment une grande perte internationale que Maître Mohamed Mehrez Abbou n’a pu évaluer dans son article d’Internet.

 

Mais vu que Zine El Abidine Ben Ali est devenu un chevronné de la politique de charité par des cours du soir, Ariel Sharon serait un sauveur de l’impasse où se trouve la bande mafieuse du Palais de Carthage.

 

Ses conseils et profits seront d’un grand intérêt pour la sauvegarde et l’immunité à l’impunité des auteurs des irrégularités et dérives chroniques en Tunisie.

 

Mais au fait , l’invitation d’Ariel Sharon au prochain SMSI à Tunis n’était qu’une blague que Maître Mohamed Mehrez Abbou a prise au sérieux et l’a révolté car il n’a pu l’accepter . Le GPD Zine El Abidine Ben Ali ne pourrait assurer la sécurité personnelle d’Ariel Sharon dès qu’il mettra les pieds sur le sol de notre terre.

 

Nous, les Tunisiens, on l’attend vraiment avec impatience.

 

 Les victimes du raid Israélien à Hammam Chott d’Octobre 1985 sont encore gravées dans la mémoire de tous les Tunisiens.

 

Les images télévisées des massacres des Palestiniens ne manquent pour nous rafraîchir quotidiennement cette mémoire et celle des générations futures.

 

A ce sujet, Maître Mohamed Mehrez Abbou n’est plus anonyme.

 

 Dr.SAHBI AMRI

Tel.00.216.98.22.27.51

 


Tunesien//Zivilgesellschaft

Sihem Bensedrin und Omar Mestiri: Europa und seine Despoten: Das tunesische Modell Der vom UNDP herausgegebene Arab Human Development Report (s. Inamo Heft 36) setzt zwei Staaten ranggleich an die Spitze der repressivsten Regime der Region: Saudi-Arabien und Tunesien.

Das kleine Ländchen im Norden Afrikas, dieses Eldorado des europäischen Tourismus, der Musterschüler des IWF und bevorzugte Partner der EU – eine Hochburg von Unterdrückung und Folter, von Korruption und Bereicherung?

Sihem Bensedrin, Sprecherin der – offiziell nicht zugelassenen – Menschenrechtsorganisation „Conseil National des Libertés en Tunisie“, CNLT, und Omar Mestiri erklären in ihrem soeben erschienen Buch das Funktionieren des „Tunesischen Systems“. Und, so die Autoren, dieses System macht Schule: In Algerien, Marokko, Libyen, wo prowestliche Politik, ökonomischer Liberalismus und Attrappen einer Fassadendemokratie wirkungsvoll vermarktet werden,

während in Wirklichkeit mafiose Strukturen durchaus im Interesse des Westens die politische und ökonomische Macht ausüben

.

Zeitschrift: inamo Heft Nr. 41

Quelle: http://www.inamo.org:8080/inamo


Les enseignements de l’avenir El Hiwar :

2. L’opposition de l’extérieur

 
 
Le texte annoncé était fin prêt. Mais étant donné qu’il met en cause certaines personnalités encore « actives », j’ai pris la précaution de le faire lire par des amis politiques proches. Leur avis était unanime : la publication d’un tel panphlet nuirait beaucoup à l’opposition dans son ensemble et risquerait même d’être reproduit par « Eshourouk ». Je ne pouvais donc publier un texte contre l’avis de tous. J’y renonce à contre-coeur car je suis plutôt d’un tempérament à appeler un chat un chat. Mais que voulez-vous, on ne peut pas avoir raison tout seul!. Les lecteurs passeront donc directement du premier épisode au troisième, sur l’opposition de l’intérieur, prévu pour la semaine prochaine.
 
(Source: Perspectives tunisiènnes le 16.04.2005 18:09 )

 

Democracy Channel will start broadcasting on 1st May 2005

 
It is official. Democracy Channel will start broadcasting from London to all Arab countries, Europe, and large parts of Africa and Asia on 1st May 2005. Democracy channel will concentrate on broadcasting programs on democracy, and the way to promote democratic values, traditions and institutions in Arab and Muslim countries in particular, and in the rest of the world in general. Most specialist scholars and analysts agree that democracy has not made a big success in most Arab and Muslim countries. Some say democracy is not compatible with the culture of these countries. So this channel will broadcast programs on the practical ways to overcome this problem. It will discuss the issue of compatibility between democracy and Islam, and between democracy and Arab culture.  It will also highlight the activities and efforts of individuals, civil society organisations, governments, political parties, writers and thinkers, as well as the efforts of the international community that aim at promoting democracy world wide, and especially in Arab and Muslim countries. This channel will focus on the news of human rights groups and activists, and human rights and democracy issues in general, including freedom of the media, tolerance, peace, and the dialogue of cultures and civilisations. This will be the main theme of most of the programmes of this channel. Most of the programmes will be talk shows and edited discussions and conferences about democracy. There will be live weekly shows on the progress of democracy in Egypt, Syria, Iraq, countries of the Gulf, and countries of the North Africa. There will be also programs and shows that present some of the most active individuals and organisations in the field of human rights, such as Amnesty international, Human Rights Watch, and local human rights activists and organisations in Arab and Muslim countries. There will be also current affairs programmes and bulletins of news, with special focus on the activities related to democracy and human rights issues. Music and Light entertainment will be included in the schedule to make the channel more appealing and more attractive. Democracy Channel is based in London, United Kingdom. It is a sister channel of Al Mustakillah Television, a mainstream news and current affairs pan-Arab TV channel, founded in 1999, and broadcasting on Arabsat and Hotbird to North Africa, the Middle East, Europe, and large parts of Africa and Asia. The founder and Chairman of the Democracy Channel is Dr. Mohamed Elhachmi Hamdi, a writer and journalist born in Tunisia and based in London for many years. He is the founder of Al Mustakillah, and of The Diplomat Magazine for the dialogue of Cultures and civilisations. He is also the founder of the Human Rights Club in London, and the presenter of  “Family of Abraham”  program, a unique TV show, which hosts Jewish, Christian and Muslim scholars to discuss issues of common concern, in Arabic and English.
 
Democracy Channel
 

 
 

ليبيا جاهزة .. وآب القادم سيشهد احتفالاً جماعياً .. /المنار/: 10 دول عربية أنهت ترتيبات فتح سفارات في تل أبيب

 

القدس المحتلة – خدمة قدس برس زعمت صحيفة صادرة في فلسطين المحتلة عام 1948 أن عشر دول عربية ستتبادل السفرات مع تل أبيب، قبل نهاية العام الجاري (2005)، وفي مقدمة هذه الدول ليبيا، ودولة عربية أخرى في شمال إفريقيا، ودول خليجية.
وقالت صحيفة /المنار/ الصادرة في مدينة القدس المحتلة، نقلاً عن مصادر إسرائيلية « إن سبع دول عربية من الدول العشرة أنهت جميع الاستعدادات للإعلان عن إقامة العلاقات الدبلوماسية الكاملة مع إسرائيل، وهي الدول التي أنهى ممثلون لها زيارات لإسرائيل لإنهاء مسائل فنية كإيجاد المقرات الخاصة بالبعثات الدبلوماسية، والتي ستتركز في مدينتي تل أبيب وهرتسليا »، مشيرة إلى أن هناك دولتان ستقيم سفارتيهما في أحد الفنادق في هرتسليا حتى انتهاء الترتيبات اللازمة للانتقال إلى مقر دائم.
وبحسب المصادر الإسرائيلية فإن هناك ثلاث دول من الدول العشر لم تنه كافة المسائل العالقة في طريق إقامة العلاقات الدبلوماسية مع تل أبيب، وبشكل خاص مسائل وترتيبات دستورية وقانونية وداخلية، إضافة إلى وجود خلافات مع إحدى الدول حول إجراءات وترتيبات الأمن، التي ستفرض حول مقر البعثة الدبلوماسية فيها، وحجم الهامش الأمني الذي سيتمتع به عناصر الأمن الذين سيشرفون على حماية الدبلوماسيين الإسرائيليين.
وكشفت المصادر النقاب عن أن النصف الأول من شهر آب (أغسطس) القادم سيشهد إقامة حفل جماعي بهذه المناسبة، حيث يعتبر وزير الخارجية الإسرائيلي سيلفان شالوم ذلك نصراً شخصياً له، مشيراً في الوقت ذاته إلى أن ليبيا أنهت الترتيبات بسرعة كبيرة.
يشار بهذا الصدد إلى أن سيلفان شالوم، وزير الخارجية الإسرائيلي، قد زعم أن تطبيع العلاقات بين تل أبيب والدول العربية والإسلامية بات ممكناً أكثر من أي وقت مضى. وقال إن خارطة الطريق للتطبيع، التي أعدها وطرحها على الرئيس المصري، ستمكن من إظهار « الانسجام مع دول عربية كثيرة ».
ويضيف الوزير الإسرائيلي بأن « هناك الكثير من المشترك بيننا وبين الدول العربية المحيطة بنا، ولا يوجد صراع مع غالبيتها .. أدعو اليوم إلى إيجاد خارطة طريق جديدة، تؤدي بنا إلى التطبيع، وهذه الإمكانية أقرب إلى الحدوث، أكثر من أي وقت مضى »، على حد قوله.  (المصدر: وكالة قدس برس بتاريخ 17أفريل2005)


برهان بسيس ينكر وجود مساجين سياسيين 

نفى الناطق غير الرسمي باسم الحكومة

التونسية برهان بسيس – في تصريح لقناة الجزيرة – وجود مساجين سياسيين في تونس معتبرا إياهم مجرمي حق عام. كما اعتبر الإضراب الذي يخوضه بعضهم وعلى رأسهم الرمز السياسي الوطني حمادي الجبالي مزايدة سياسية للضغط على النظام الحاكم

اضغط هنا لسماع التصريح.

 

(المصدر: موقع نهضة.نت بتاريخ 16 أفريل 2005 على الساعة 11:50:10 AM بتوقيت لندن)


 

الغنوشي في تصريح للجزيرة حول معاناة المساجين  

رد الشيخ راشد الغنوشي  في تصريح لقناة الجزيرة على الادعاءات التي رددها ممثلوا السلطة حول وضعية المساجين السياسيين وخاصة الحالة الصحية للاستاذ حمادي الجبالي الذي يخوض إضرابا عن الطعام منذ أسبوع للمطالبة بالتوقف عن عملية التنكيل التي يتعرض لها.

للاستماع إلى التصريح اضغط هنا

(المصدر: موقع نهضة.نت بتاريخ 16 أفريل 2005 على الساعة 4:03:02 PM بتوقيت لندن)


 

شكوى بتهمة الثلب ضدّ نجيب الشابي

علمنا أن السيد نجيب الشابي الأمين العام للحزب الديموقراطي التقدمي قد تمت دعوته الخميس الماضي من قبل وكيل الجمهورية بعد أن قدمت الشركة الوطنية للسكك الحديدية التونسية شكوى ضده بتهمة الثلب حسب ما ورد في مقال نشرته صحيفة «الموقف» لسان حال الحزب المذكور بتاريخ 23 جويلية 2004 تعرّض فيه صاحب المقال – وهو موظف تابع لشركة السكك الحديدية وتم فصله منذ ذلك التاريخ – إلى سوء التصرّف داخــــــــل هــذه الشركـــة.

 

(المصدر: جريدة الصباح التونسية الصادرة يوم 17 أفريل 2005 )

 

نحو إلغاء معلوم الاشتراك في الشبكة الرقمية

من المنتظر خلال العام الحالي الغاء معلوم الاشتراك في الشبكة الرقمية ذات الخدمات المندمجة وقبل نهاية السنة الحالية سيتم دعم ربط تونس بالشبكة العالمية للأنترنات لتوفير سعة تدفق عالية ومضاعفة طاقة الربط الحالية بالشبكة مرتين خلال عام 2005.

وكذلك دعم طاقة الشبكة الوطنية للأنترنات والجودة المرجوة منذ النفاذ الى الخدمات المتوفرة طبقا للمواصفات والمعايير المعمول بها عالميا.

 

(المصدر: جريدة الصباح التونسية الصادرة يوم 17 أفريل 2005 )

 

تصدير القوارص

بلغ مجموع كميات القوارص المصدرة الى غاية يوم 4 أفريل الحالي حوالي 16027 طنا موزعة على النحو التالي: 15701 أطنان برتقال مالطي، 73 طنا برتقال مسكي، 4 أطنان، ليم حلو، 226 طنا قارص و22 طنا مدلينة، وطن من الأرنج. واستحوذت السوق الفرنسية على النصيب الاوفر بكمية تجاوزت 15999 طنا. تليها السوق الالمانية بـ16 طنا ثم السوق الإماراتية بـ7 أطنان فالسوق الايطالية بـ5 أطنان.

 

(المصدر: جريدة الصباح التونسية الصادرة يوم 17 أفريل 2005 )


الإضافات الجديدة في موقع الحزب الديمقراطي التقدمي ( القسم العربي) منذ يوم

افتتاحية الموقف عدد 308 على الطريقة التونسية الموقف على الطريقة التونسية افتتاحية أسالت قضية « قناة حنبعل » التلفزية الخاصة حبرا كثيرا في الأيام الأخيرة بعدما عقد مديرها ندوة صحفية لنقد الأجهزة الحكومية التي زعم أنها لا تساعده بما يكفي لكي يستمر في البث وهدد بالضغط على الزر لإيقاف القناة. بينما أجابته الصحيفة الناطقة غير (…)  

صدر في الموقف العدد 308 المغرب انتقل إلى الجيل الثاني من الإصلاحات فمتى دور تونس؟ أحمد نجيب الشابي المغرب انتقل إلى الجيل الثاني من الإصلاحات فمتى دور تونس؟ أحمد نجيب الشابي حينما تتحدث إلى المغاربة من كل الاتجاهات عن التجربة الديمقراطية في بلادهم تراهم يؤكدون على نواقصها: الإدارة تتدخل في الانتخابات والهيئة البرلمانية لا تقرر إلا ما تقبل به السلطة (…)  

صدر في الموقف العدد 308 الأمين العام للحزب الديمقراطي التقدمي يجري اتصالات واسعة بالأحزاب المغربية الحزب الديمقراطي التقدمي الأمين العام للحزب الديمقراطي التقدمي يجري اتصالات واسعة بالأحزاب المغربية أجرى الأمين العام للحزب الديمقراطي التقدمي الأستاذ أحمد نجيب الشابي أثناء زيارته للمغرب الأسبوع المنقضي اتصالات واسعة مع قيادات الأحزاب المغربية. فقد التقى بوفد عن المكتب السياسي للحزب (…)  

صدر في الموقف العدد 308 البلديات والمنافع الشخصيّة محمد اللواء عمارة البلديات والمنافع الشخصيّة أرى نفسي ملزما بالتصريح بما يكتنزه فكري بخصوص الترشّح لعضويّة البلدية وهنا أتحدث عن بلدية توزر. فقد رشحت أسماء فتساءلت: ما معنى العمل البلدي ؟ ما معنى أن تكون مرشحا بلديا ؟ بأي منطق يختار المرشّح ؟ و أظنّ أن من بين من رشحوا أنفسهم من ليس لهم من (…)  

مساجين سياسيين صدر في الموقف العدد 308 خروقات قانونية في ملف المحامي محمد عبو منذر عبد الرحمان خروقات قانونية في ملف المحامي محمد عبو يحتوي الملف القضائي الذي أحيل بمقتضاه المحامي الأستاذ محمد عبو على قاضي التحقيق بتونس على عديد الخروقات الإجرائية فأن أول ملاحظة تلفت الانتباه أن المقال المنسوب للأستاذ عبو والذي عنوانه  » أبو غريب العراق وأبو غرائب تونس  » غير موقع من (…)  

صدر في الموقف العدد 308 لماذا التستر على هذه الجريمة؟ الموقف لماذا التستر على هذه الجريمة؟ مثل أمام الدائرة الرابعة عشر لدى محكمة الاستئناف بتونس يوم 6 أفريل الجاري مواطن بحالة إيقاف، متهم في قضيتين منفصلتين، بسرقة آلة هاتف جوال. ما لفت الانتباه في هذه القضية أنه أوتي بالمتهم منقولا على كرسي متحرك خاص بالمعاقين وأن المتهم كان يجد (…)  

 
 

افتتاحية العدد 308 من صحيفة الموقف الصادرة يوم 15 أفريل 2005

 

على الطريقة التونسية

 

أسالت قضية « قناة حنبعل » التلفزية الخاصة حبرا كثيرا في الأيام الأخيرة بعدما عقد مديرها ندوة صحفية لنقد الأجهزة الحكومية التي زعم أنها لا تساعده بما يكفي لكي يستمر في البث وهدد بالضغط على الزر لإيقاف القناة. بينما أجابته الصحيفة الناطقة غير الرسمية باسم الحكومة قائلة « يكفي من التباكي » . مشهد فريد لا يمكن أن نعثر على صنو له إلا في تونس حيث كل لاعب يقوم بدور محدد له سلفا على الركح واذا ما سولت له نفسه الخروج عن النص يكون العقاب شديدا.

 

قناة تلفزية تحصل على الترخيص من دون أن يعرف احد المقاييس و الاعتبارات المهنية والسياسية التي جعلت الرخصة تمنح لفلان وليس لعلان. ورغم أن مجالس تونس لديها أجوبة على كل الأسئلة فإن المرء يظل يسأل لماذا لم تعط تراخيص لمن طلبوا إطلاق إذاعات أو محطات تلفزية خاصة وأعطيت لإذاعة « موزاييك » و قناة « حنبعل »؟

 

والأغرب من ذلك أن هذه القناة التي تعتبر قانونيا خاصة تمتعت بمليارات من الدولة أي من أموال المجموعة طبقا لما هو منشور في الرائد الرسمي من دون أن تجشم الحكومة نفسها عناء شرح الأسباب للرأي العام. والأغرب من هذا وذالك أن صاحبها ومديرها يطالب التلفزة الوطنية بتكوين مذيعيه مجانا ويسأل الوزارات أن تساعده بكل الطرق و إذا ما أحجموا خشية افتضاح الأمر يعقد ندوة صحفية للتشهير بهم مدعيا أن هناك مؤامرة ضده. ألسنا بإزاء مشهد سريالي فريد من نوعه؟

 

لم تختلف التعددية الصورية التي قالت الحكومة إنها أدخلتها على المشهد السمعي والبصري عن الديكور الذي كرسته في مجالات أخرى لسد الباب أمام التعددية الحقيقية وتسويق البضاعة الكاسدة والأوراق المزورة. وليس مستغربا أن نراها تستنسخ في يوم قريب موزاييك وحنبعل مثلما استنسخت عديد الأحزاب والجمعيات لتطلع علينا بطبعات أخرى منقحة من الفصيلة نفسها. لكن الفشل المعلن لقناة حنبعل هو إقرار بفشل المخاتلة والمراوغة فالشعب التونسي واع وحاد الإدراك وهو يميز الغث من السمين، و سيقاطع في صمت كل الظواهر الزائفة إلى أن يجد ما يعبر عن وجدانه ويعكس ما يختلج في أعماقه….وإن غدا لناظره قريب.

 

الموقف

 

(المصدر: موقع pdpinfo.org بتاريخ 16 أفريل 2005)


صوت الشعب
اللسان المركزي لحزب العمال الشيوعي التونسي
سلسلة جديدة، العـــدد 236 (عــدد مزدوج مارس/أفريل 2005)، أفريل 2005 – طبعة إلكترونية
تصفّحوا البديل موقع حزب العمال الشيوعي التونسي
للمراسلة pcot@albadil.org

في هذا العـدد:

إفتتاحية

القمع والكذب لن يجديا نفعا والتعبئة ستتواصل لإفشال زيارة شارون
دعوة مجرم الحرب شارون لزيارة تونس
دعوة مجرم الحرب شارون: السلطة تحفر جبا لتقع فيه، ومعانٍ أخرى
أنــا أتـّهم…
الطلبة في مقدمة القوى الرافضة لزيارة شارون لتونس
قفصة: الشباب الطلابي يرفع صوته عاليا
ضغوط على مناضلي الحركة الطلابية
تحركات وأخبار
صوت الوطن
من أجل إطلاق سراح محمد عبو
المقدرة الشرائية للسّميقار: « شيء يشبّه للكذب »!!
رسالة إلى « صوت الشعب » هؤلاء أيضا من أبناء الشعب
من سجن الخضراء من شارع الحريّة مَرَّ صدى التعددية
التعليم الذي نريد والتعليم الذي يريدون (4)
أربعينية المناضل نور الدين بن خذر
ندوة من أجل مغرب عربي بلا مساجين سياسيين
من أجل مغرب عربي بلا مساجين سياسيين
من أجل مغرب عربي بلا مساجين سياسيين: البيان الختامي
من أجل مغرب عربي بلا مساجين سياسيين: كلمة الرفيق حمه الهمامي
أخبار
أخبار متفرقة
الانتخابات البلدية
حزب العمال يدعو إلى مقاطعة المهزلة الجديدة
الصوت النقابي
من المستفيد من المفاوضات الاجتماعية؟

مؤتمر النقابة العامة للتعليم الثانوي: الحسابات الفئوية والانتهازية تفوّت فرصة سانحة لتوحيد القطاع والنهوض به

نريده مؤتمر النقلة النوعية ونريدها نقابة مبادئ ووحدة ونضال لا تشكيلة حسابات ومواقع ملغومة

مؤتمر الاتحاد الجهوي بالقيروان: استمرارية في الدفاع عن الاستقلالية ومصالح الشغالين

الاتحاد الجهوي للشغل بالمنستير: مؤتمر التزوير
الاتحاد الجهوي للشغل بسوسة: الاستمرارية في الرداءة
إضراب ناجح في التعليم العالي
صوت المرأة
قرابين 8 مارس
صفاقس: لنضع حدا للعنف ضد المرأة
الصوت الثقافي
الجامعة التونسية لنوادي السينما: إصرار رغم حالة الحصار
الصوت العربي
قمّة عربية أخرى لإثبات الولاء لبوش وشارون

مصلحة الشعب اللبناني في مسك مصيره بيده والتصدي لكافة المؤامرات الداخلية والخارجية

النهج الديمقراطـي (المغرب) يقف إلـى جانب القوى التقدمية في تونس ضد التطبيع مع الكيان الصهيوني

إفتتاحية صوت الشعب العـــدد 236  
القمع والكذب لن يجديا نفعا والتعبئة ستتواصل لإفشال زيارة شارون

أثارت دعوة بن علي مجرم الحرب الصهيوني أرييل شارون لحضور قمة مجتمع المعلومات في شهر نوفمبر القادم بتونس موجة من الاحتجاجات لدى المعارضة الديمقراطية ولدى قطاعات شعبية واسعة منها بالخصوص الشباب الطلابي. ولقد واجه نظام بن علي هذه التحركات عن طريق سلاحيه المعتادين، القمع والكذب. وقد كان القمع هذه المرة على غاية من الوحشية دفع ثمنه بشكل خاص الشباب الطلابي والتلمذي وبعض رموز الجمعيات والأحزاب السياسية والشخصيات المستقلة (راضية النصراوي، نجوى الرزقي، مية الجريبي، نزيهة رجيبة، مهدي مبروك، فتحي الجربي، حمادي الزغبي، صالح الحمزاوي…) وقطاع المحامين (إيقاف الأستاذ محمد عبو…). ويمكن تفسير هذه الوحشية بكون هذه الحركة الاحتجاجية هي الأولى من نوعها التي تستهدف بن علي شخصيا منذ وصوله إلى الحكم سنة 1987، وكذلك بخوف هذا الأخير من أن تتوسع الحركة وتفجر النقمة السارية في صفوف الشعب بسبب المشاكل الاجتماعية (بطالة، تهميش، استغلال…) والفساد وكبت الحريات. ومن الملاحظ أن البلاد أصبحت تعيش منذ دعوة شارون تحت مراقبة بوليسية غير مسبوقة. وقد تحولت العاصمة وبعض المدن بمناسبة دعوة الأحزاب والمنظمات الديمقراطية إلى مسيرات احتجاجية، إلى مدن في حالة حصار غير معلن.

أما بالنسبة إلى الكذب فقد برز من خلال محاولات السلطة التقليل من شأن دعوة شارون لزيارة تونس بعد أن تم في البداية التكتم على الخبر الذي بلغ التونسي كالعادة عن طريق وسائل الإعلام العربية والأجنبية. فقد زعمت أن تونس لا دخل لها في الموضوع وأن الأمم المتحدة هي منظمة القمة والمسؤولة عن الدعوات. وقد تكتمت الحكومة وكافة وسائل الإعلام الرسمية وغير الرسمية عن صدور رسالة الدعوة عن بن علي شخصيا. بل إنها كادت تزعم أن الدعوات وجهها كوفي عنان وأن بن علي وحكومته لا علم لهما بها!

وبطبيعة الحال فكل هذا كذب ومغالطة لسببين اثنين على الأقل، أولهما: أن دعوة أرييل شارون لم تكن دعوة مجردة إلى قمة دولية تنعقد بتونس بل هي دعوة تندرج في إطار سلسلة من الاتصالات بين الطرفين الإسرائيلي والتونسي للعودة بالتطبيع إلى ما كان عليه في النصف الثاني من التسعينات وربما الارتقاء به إلى مستوى تبادل السفراء. فقد أخفت السلطات التونسية كل الاتصالات التي جرت بين وزير الخارجية التونسي ووزير الخارجية الإسرائيلي. كما أخفت نص رسالة بن علي لأرييل شارون التي نشرت الصحافة الإسرائيلية المقتطفات التالية منها: »أنا واثق بأن مشاركة إسرائيل ستثري المناقشات وتساهم في نجاح مهمات المؤتمر. وهذه فرصة استثنائية لتعميق الدور الاستراتيجي لتكنولوجيا الاتصالات والمعلومات في خدمة التنمية الشاملة والراهنة وفي سبيل إحياء التعاون الإقليمي والدولي » (القدس العربي، السبت/الأحد 26/27 فيفري 2005). وقد كان رد وزير خارجية الكيان الصهيوني واضحا إذ قال إن هذه الدعوة يمكن « أن تدشن عهدا جديدا في العلاقات بين البلدين » وبين الدولة العبرية و »دول عربية أخرى ». وقد أشار إلى أن عشرة دول عربية ستلحق عما قريب بمصر والأردن اللذين أعاد سفيريهما إلى تل أبيب لتطبيع علاقتها بإسرائيل. وأخيرا وليس آخرا أخفت السلطات التونسية على الشعب التونسي ما « أثمرته » اتصالاتها مع الحكومة الإسرائيلية من اتفاق على أن تتولى شركة « كارتاغو » الخاصة للطيران التي يملكها أحد أفراد « العائلة الحاكمة » نقل « الحجاج اليهود » من تل أبيب إلى جربة ابتداء من شهر ماي القادم دون تأشيرة في الوقت الذي لا يمكن للفلسطينيين دخول تونس إلا بتأشيرة. وبطبيعة الحال فإن إخفاء بن علي كل هذه المعطيات لا تعكس استبداده بالقرار واستبعاده للشعب في القضايا المصيرية فحسب ولكنه يعود أيضا إلى إدراكه أن ما يقوم به يستفز هذا الشعب ويهدر كرامته ثانيا: وحتى على فرض أن الأمر يتعلق بمجرد دعوة لحضور قمة تنظمها الأمم المتحدة، فإن ذلك لا يعني أن بن علي لا يمكنه رفض توجيه هذه الدعوة إلى مجرم الحرب شارون، الذي قال عنه أخيرا رئيس بلدية لندن بأن مكانه في السجن وليس على رأس حكومة. والذي لم تجرأ عدة دول أوروبية على استقباله على أراضيها. فمن المفروض أن لتونس سيادة ولشعبها كرامة يمنعان بن علي من دعوة شارون. وكان بإمكانه أن يستدل بالولايات المتحدة التي تأوي مقر الأمم المتحدة ولكنها رفضت أكثر من مرة السماح لرؤساء دول دخول أراضيها لحضور أشغال المنظمة الأممية مفسرة ذلك بأنها صاحبة السيادة على أراضيها (كاسترو، عرفات، إلخ…).

ولكن بن علي لا يفكر في مصالح الشعب التونسي وكرامته، بل إن همه متجه إلى استرضاء بوش عن طريق إرضاء شارون. فالتطبيع مع الكيان الصهيوني أصبح يمثل البوابة التي يدخل منها الطغاة العرب إلى قلب الإدارة الأمريكية لتخفف الضغط عليهم في مجال « الإصلاح السياسي » وتغض الطرف عن بقائهم في الحكم مدى الحياة وتكف عن انتقاد ما يرتكبونه من انتهاكات وما ينهبونه هم وعائلاتهم من ثروات. وليس خافيا أن بن علي يحاول مغالطة الشعب التونسي بالتضخيم في أهمية قمة مجتمع المعلومات والإيهام بأن الفائدة الراجعة منها على تونس أهم بكثير من حضور شارون. ويروج أعوانه « أن تونس ستربح منها الكثير على الصعيد الاقتصادي ». وفي الحقيقة فإن حرص بن علي على تنظيم القمة في تونس لا هدف منه سوى محاولة تلميع صورة نظامه البوليسي الذي يتعرض لحملات تشهير في تونس وفي مختلف أنحاء العالم مما جعل العديد من ممثلي المجتمع المدني في أكثر من بلد يعبر عن استنكاره لتنظيم قمة مجتمع المعلومات في بلد تنعدم فيه حرية الإعلام. أما في خصوص « حجة » الربح الاقتصادي فليس لها من معنى سوى دعوة التونسيين إلى مقايضة كرامتهم ببعض المشاريع التي يعرف الجميع أن المنتفع منها إن تمت لن يكون غير المقربين من القصر.

وتجدر الإشارة إلى أن بن علي لم يتوقف عند هذا الحد. فأمام اتساع دائرة الاحتجاجات الشعبية استنجد بمحمود عباس وبأحد مستشاريه الأمنيين جبريل الرجوب لإعطائه « شهادة استحسان » في دعم القضية الفلسطينية، وتبرير دعوته لشارون ليقول للرأي العام: » أصحاب القضية معي فلماذا الاحتجاجات ». ولكن على عكس ما كان ينتظر بن علي فإن عباس والرجوب لم يقنعا التونسيات والتونسيين بل أثارا امتعاض أغلبهم لأن المنتظر من أي مسؤول فلسطيني يدافع بحق عن مصالح شعبه الوطنية أن يحيي رفض الشعب التونسي وقواه الوطنية والديمقراطية لزيارة مجرم الحرب أرييل شارون وللتطبيع وأن يستنكر القمع الذي سلط عليه لا أن يدعوه بطريقة مخادعة (الرجوب خاصة) لقبول الزيارة بدعوى أن لا علاقة لها بالتطبيع والحال أن عباس والرجوب أدرى من غيرهما بكل الاتصالات بين الحكومتين التونسية والإسرائيلية من أجل تطبيع العلاقات.

وإلى ذلك فإن أي مسؤول فلسطيني وطني بحق لا يمكنه أن يرى في رفض الشعب التونسي زيارة شارون وللتطبيع سوى دعم لنضال الشعب الفلسطيني ومن باب أولى وأحرى للمفاوض الفلسطيني الذي من مصلحته أن يأتي ممثل الكيان الصهيوني إلى طاولة المفاوضات وهو معزول إقليميا ودوليا. ففك العزلة عن شارون والتطبيع مع الكيان الصهيوني يضعفان الجانب الفلسطيني ويعززان موقف أعدائه في تل أبيب وواشنطن ويمكّنانهم من إملاء شروطهم. لقد كان الأحرى بعباس والرجوب الإنصات إلى معارضي شارون من داخل الكيان الصهيوني ذاته الذين ما انفكوا يدعون الأنظمة العربية لوقف التطبيع مع شارون لأن ذلك يعزز موقفه ويعزلهم ويضعف موقفهم المناصر للحقوق الوطنية للشعب الفلسطيني. وفوق ذلك ففي الوقت الذي يمتدح فيه بعض الرؤساء العرب شارون (حسني مبارك، الملك عبد لله…) ويقدمونه على أنه « شريك السلام » أو يدعونه لحضور قمة (بن علي…) أو يعلنون استعدادهم للتطبيع معه (قمة الجزائر الأخيرة) فهو مستمر في بناء الجدار العازل والمستوطنات وتهويد القدس وقتل الفلسطينيين وتشريدهم واغتصاب أراضيهم وتسميمها بالنفايات لأنه يدرك ضعف مخاطبيه وعزلتهم عن شعوبهم وانشغالهم بالمحافظة على الكرسي واسترضاء بوش عن طريق إرضائه. وفوق ذلك فإن الشعب التونسي صاحب سيادة يقبل على أرضه من يريد ويرفض من يريد. وهو لا يرى في شارون وفي الكيان الصهيوني عدوا للشعب الفلسطيني فحسب بل عدوا له أيضا اعتدى عليه أكثر من مرة، كما يرى في التطبيع مظهرا آخر من مظاهر التفريط في السيادة وتعميق الهيمنة على بلاده، وبالتالي فإن رفضه لزيارة شارون لا يمليه التضامن مع الشعب الفلسطيني فحسب بل الدفاع عن المصلحة الوطنية أيضا.

ومهما يكن من أمر فإن موقف محمود عباس وجبريل الرجوب لا يعكس موقف غالبية الشعب الفلسطيني ولا موقف معظم القوى الوطنية الفلسطينية بما فيها قطاعات واسعة من « حركة فتح » بل يعكس موقف اليمين الفلسطيني الذي يزعجه استمرار الانتفاضة كما تزعجه الحركات الاحتجاجية في الأقطار العربية لأنه بنى استراتيجيته على التفاهم مع الإدارة الأمريكية وإقناعها بـ »الضغط » على شارون وهو ما يجعله يهادن الأنظمة العربية الرجعية ويعول على علاقاتها بواشنطن حتى تسنده في مساعيه. ولكن غاب عنه أن هذه الأنظمة (مصر الأردن…) لم يبق لها من وسيلة للتقرب من الإدارة الأمريكية إلا على حساب الفلسطينيين بالضغط عليهم وبحملهم على القبول بالشروط الأمريكية الإسرائيلية.

لقد انكشفت كل ألاعيب نظام بن علي، في علاقة بدعوة شارون. وأصبحت الهوة بينه وبين الشعب واضحة. وليس أمام بن علي لمواجهة الوضع سوى الإمعان في قمع الاحتجاجات. ولكن ليس أمام القوى الوطنية والديمقراطية غير الاستمرار في الاحتجاج من أجل إجباره على التراجع. ونحن نعتقد أن ذلك ممكن والمهم أن تثق هذه القوى بقدراتها وتوسع القاعدة الاجتماعية لاحتجاجاتها لا لتفشل زيارة شارون فحسب بل لتتصدى لما هو أعظم أي التطبيع الكامل مع الكيان الصهيوني وإقامة سفارة له ببلادنا، وإغراقها في مزيد من التبعية.


 شباب تونس المشرد : آيات طهر وملاحم صمود ( 3 من 3 )  

صحوة تدين دوخت المراقبين لئن سد أمامها الاستكبار دربا فتح ربك أمامها آخر : ولو بالموت :

إلتقيت في بعض أروقة مؤتمر  » لوبورجي  » بباريس بقريب عزيز وهو في الان ذاته صديق حبيب فلم يملك سوى أن بادرني منذ اللحظات الاولى من لقائنا الاول بعد شهور عديدة بقوله : صحوة تدين كبيرة تشهدها باريس خاصة وفرنسا وأوروبا عامة تجلب إليها كل الشباب تقريبا ذكورا وإناثا . لم أعلق على حديثه في الحقيقة وكنت في نفسي ربما في تلك اللحظة منفعلا بشئ من الغضب بسبب خلو كل المكتبات العارضة في المؤتمر من كل كتب ومؤلفات الامام القرضاوي والشيخ المرحوم الغزالي وسائر كتب ومؤلفات التيار الوسطي المعتدل المعاصر في التفكير الاسلامي . قلت في نفسي : المؤتمر الذي ينظمه إتحاد المنظمات الاسلامية في أروبا يتعامل مع الاغذية الفكرية المعروضة على الرائحين والغادين وعددهم بعشرات الالاف تماما كما يتعامل تجار الخضر والغلال الذين يبعثون بمستخدميهم في الهزيع الاخير من الليل إلى السوق المركزي فيبتاعون كميات كبيرة من كل صنف بالجملة ثم يعرضونها كما هي لا يتغير فيها سوى الاثمان رفعا من ثمن الجملة إلى التفصيل أما ماذا يأكل الناس وما يصلح بهم فهذا أمر لا يهمهم من قريب ولا من بعيد . وكذلك يتعامل باعة الكتب ومن ورائهم منظمو المعارض : تحقيق أكثر ما يمكن من الارباح المالية أما ما يحشو به مقتني الكتاب عقله فأمر ثانوي ثم ربما تجد ذلك العارض ذاته يبكي مع من يبكي في إثر حادث إرهابي تفجر فيه سفارة بإسم الجهاد الاسلامي . فمتى يرتقي تعاملنا مع الكتاب وسائر الاغذية الفكرية المرئية والمسموعة والمقروءة على قاعدة  » قل لي ماذا تقرأ أقول لك من أنت « . كيف يسعد منظمو المؤتمر لو ساهمت أغذية عقلية كثيرة أبصرتها بعيني هاتين في تشكيل ثلة من الشباب حديث التدين يقدم على تفجير سفارة في باريس أو حرق ملهى ؟ أليس منظمو المؤتمر مسؤولين عن الدعوة إلى التفكير الاسلامي الوسطي المعتدل ؟ وهل عندهم من يقدم ذلك خيرا مما يفعله الامام القرضاوي وغيره كثير ؟ لم لا يكلفون أنفسهم إنشاء مركز خاص بترجمة مؤلفات التيار الوسطي إلى اللغة الفرنسية على الاقل ؟ لم أعلق على حديث قريبي وصديقي الممتلئ بشاشة وهشاشة للصحوة الاسلامية التي تملا الوهاد والنجاد في أروبا لاني حزين على صحوة لا تجد من يحتضنها ويرشدها يوم بحثها عن الحقيقة إلا قليلا ثم يوم خطئها وتمردها تمتلا أمامها طوابير الشجب والانكار والتنديد بالناس ومنهم أولئك الذين قدموا لها أغذية فكرية متعفنة أو منتهية صلاحية الاستهلاك وإليك مثلا: وجدت أمامي في المعرض ما لايقل عن عشر مؤلفات تراثية في موضوع الاستئمان وأهل الذمة فقلت في نفسي : كتب أسلافنا ذلك يوم كانت الدعوة الاسلامية تنداح من شرق إلى غرب فلا تفرغ من فتح بلاد حتى تنشأ الحاجة إلى سواها وكانوا يأملون تواصل تلك الحركة فراحوا يرشدون قضية التعامل مع أهل الذمة وأحكام الاستئمان جريا وراء العدل والقسط والبر حيالهم مواطنين لا رعايا كما قال الرجل الكبير فهمي هويدي . أما اليوم وقد أصبحنا نحن أهل ذمة ومستأمنين عند أهل الكتاب فلمن تعرض هذه المؤلفات ؟ من يؤمن من اليوم ؟ من هو اليوم مطالب بحفظ ذمة من ؟ أين المؤلفات التي تعنى بموضوع فقه الاندماج والاقليات المسلمة في أروبا ؟ هي موجودة قطعا وأصحابها كثر ومنهم الدكتور فيصل مولوي فمن يعرضها ؟
سبحان من يخرج الحي من الميت :
لو قلت لك : عدد لنفسك أكثر ما تعرف من مظاهر إخراج الحي من الميت والميت من الحي كما أخبر سبحانه فهل أنت فاعل ؟ إليك هذه القصة الحقيقة الواقعية : شاب تونسي مشرد في باريس عرف بين أقرانه بالعبث معاقرة للخمرة وللنساء وإنتهاكا لكل حرمة وفجأة تاب ذلك الشاب توبة نصوحا وسرى الخبر بين من يعرفه وظل يتردد على المساجد للصلاة وقص علي أحدهم بأنه صلى معه الجمعة في إحدى مساجد باريس قبل شهور قليلة من مؤتمر  » لبورجي  » لهذا العام 05 ثم غاب عنه لمدة صغيرة وفي الاثناء علم كثير من التونسيين المقيمين بباريس بأن شابا تونسيا وجد غريقا في البحر وأنه محفوظ في بعض ثلاجات إحدى المستشفيات وأن كل التراتيب الادارية جاهزة أو تكاد لنقله إلى تونس وذلك بعد أن عز على الشرطة التعرف على هويته سوى أنها في آخر لحظة عثرت على رقم هاتف مكتوب على ورقة صغيرة في أحدى جيوبه لم يبق منه مقروء سوى رقم مفتاح الهاتف الخاص بتونس ( 216) فأعلمت الشرطة القنصلية التونسية التي أعلمت بدورها بعض الناس وسرعان ما سرى الخبر إلى أصدقاء الميت سيما أنهم فقدوا الاتصال به منذ مدة وعندها تعرفوا على الميت وأكدوا هويته وتم إرساله إلى تونس وسرت في أقرانه وهم بالعشرات حركة توبة نصوحا واسعة جدا حيث أقبلوا على الصلاة وأصبحوا يتعاهدون أنفسهم باللقاء والزيارة وتبادل الاشرطة والكتب الاسلامية . قلت في نفسي : أليس هذا مظهرا من مظاهر إخراج الحي من الميت ؟ إليك هذه القاعدة التي رأيتها رأي العين في عشرات من الناس : كلما إقتربت منية مسلم يسر له ولي النعمة الرحمان سبحانه سببا من أسباب التوبة ولو حينا قصيرا قبل موته وهذا الشاب الميت كان يمكن أن يظل في غيه عامها حتى يدركه الموت المحتوم سوى أن ربك سبحانه شاء أن يسلط عليه الهداية والتوبة تسليطا حتى يلقاه تائبا آئبا مستغفرا فيغفر له ما تقدم ويدخل الجنة . هذا أمر رأيته والله رأي العين في كل حالة موت تقريبا كان صاحبها تاركا للصلاة مثلا أو مقترفا لكبرى الفواحش . كان ذلك الشاب العاصي عصيانا شديدا قبل توبته وقبل موته ميتا أي ميت القلب ـ معيار الانسان ورمز قيمته ـ فأخرج منه سبحانه إنسانا آخر حيا أي بالتوبة وكذلك كانت موتته المريعة سببا أخرج منه سبحانه ثلة كبيرة من الاحياء من أقرانه فسبحان من يخرج الحي من الميت ويخرج الميت من الحي . فالصحوة الاسلامية إذن تنداح يوما بعد يوم وفي كل مكان سواء عقل المحللون أمرها أم تجاهله المستكبرون . يخرجها ربك سبحانه إخراجا ولو من حادثة موت أفلا يصح أن نقول : كفى بالموت واعظا ؟   قصص أخرى كثيرة وحكم غزيرة عزيزة أكثر أغدقها علي شباب تونسي شردته السياسات الرعناء في تونس فأنا بهم فخور فخر التلميذ المجتهد المثابر بعلم أستاذه وتجربة أقرانه … قصص كثيرة في مجالات كثيرة عاينوها بأنفسهم في تونس .. لا يتسع لها المجال بعدما ضاق كما ترى . العبرة منها : التاريخ يؤخد من أفواه أولئك الشباب الغض الصادق المثقف عبرا تثبت وحكما تعلم فيها الدرر المتلالئة التي لا يجنيها السباح سوى من الاعماق أما ما تعلنه الشاشات وتبرزه الفضائيات فحسبه إخراجا سيئا لكذبة كبيرة يكون بطلها سفاح من حوله حفنات من المتملقين.
الهادي بريك / ألمانيا

 

المتفرّج فارس

 

كتبه : عبدالحميد العدّاسي

 

 » المتفرّج فارس  » مثل شعبي تونسي ، يُفهم منه أنّ الذي يكون خارج حلبة الفعل أو اللعب لا يستطيع إدراك ما يتعرّض له الذي يكون بداخل الحلبة من عوائق قد تزيد من تعقيد المهمّة و السير بها نحو حقل الاستحالة . والتوصيف لا يخلو من الحقيقة غير أنّ  » اللاعبين  » قد يركبون المثل في بعض الأحايين للقفز به فوق مواطن العجز فيهم ، فتتضخّم لديهم فكرة  » العبرة بالمشاركة  » دون الحرص منهم على النتيجة الإيجابيّة ، ما يجعل الغايات و الهمم تتواضع و العزيمة تقعد بأصحابها فتغري بهم الخصوم الذين لا يتردّدون أبدا في دكّ مرماهم أو منطقتهم بما يكوّن لديهم عدم الجراءة على المواجهة في قادم أيّامهم . و شاهدي في ذلك : « الشرطة التونسية تمنع تنظيم مظاهرة مناهضة لشارون » و  » الأمن التونسي يفرق بالقوة مظاهرة ضد زيارة شارون » إلى غير ذلك من العناوين التي تنبّه إلى أشياء كثيرة منها : 

      

          » صلابة الأمن التونسي  » و تفانيه في الدّفاع عن خيارات قائده : بالحضور لمنع التظاهرات السلمية كما حصل يوم الجمعة 8 أفريل الحالي ، أو بالغياب لتمكين الصهاينة من اغتيال رموز القيادات الفلسطينية المصابين بـ » التلوّث  » الجهادي ، كما حصل مع أبي جهاد رحمه الله ، مَقْدَمَ صانع التغيير إلى الحكم في تونس .

 

         لعلّ هذه  » الصلابة  » تزداد كلّما قلّت خشونتنا و شحب صبرنا و كثرت حساباتنا ، و إلاّ فهذا الأمن لم يستطع الصمود في وجه الجماهير الغاضبة المطالبة بكسرة الخبز نهاية 1983 في مناطق الجنوب ( تقريبا في نفس المنطقة التي اكتشفت فيها أخيرا خلية الدعارة ، و لعلّ ذلك يأتي كردّ فعل لم يسقط بالتقادم على تلك الأحداث ، و كأنّي بالقائمين على مصالحنا يريدون تكبيلنا بعار لا نستطيع بعده توجيه نقد أو إنكار منكر، و تلك لعمري سيرة الفاسدين في أيّ عصر و مصر ) و بداية 1994 في بعض الجهات بالبلاد ، و لم يقع إخماد الجذوة إلاّ بتراجع المجاهد الأكبر عن زيادة المليمات التي أفسدت علينا خبزنا يومئذ…

 

         أنّ الدقّة تفرض علينا ألاّ نتحدّث عن الصلابة ، و إنّما نتحدّث عن الوحشية اللاّمحدودة التي تأتي للأسف الشديد نتيجة انتماء  » رجال الأمن  » إلى صنف ابتليت به تونس ، لا يستطيع العيش إلاّ في ميادين السفاهة والانحراف و غلظة القلب و موت الضمير و الأحاسيس . و لقد شهدت ذات يوم تجمّع احتجاج ضدّ محاكمة الدكتور المنصف بن سالم حفظه الله و بارك في نسله و علمه ، فمازال  » رجال الأمن  » يتوافدون على المكان و يطوّقوننا و يتلطّفون للبعض منّا بطريقة لا يتقنها إلاّ من خدم صاحب التغيير و غنم من توجيهاته ، حتّى إذا جاءت التعليمات صدرت الأوامر واضحة بهذه الصيغة : ( على بعضو ) فهجموا علينا يمرحون بعصيّهم الغليظة في رؤوسنا دون ضابط أو حَكَم ، و لقد صاحبني مشهد لا يزال بعتبات عيني يحرمها متعة النظر ويعتصر قلبي اعتصارا ، فقد رأيت في غمرة الأمواج البشريّة الباحثة عن مأوى لرؤوسها الدامية ، الأرجل تدوس بلا تمييز ثلّة من الأخوات الطاهرات الفاضلات اللاّتي جئن يشهدن تلك التظاهرة و يُسمِعْنَ صوتا قيل أنّه تحرّر بفضل باعث تونس و صانع التغيير من بعده !..

 

         أنّه لا خير يرجى من آدميّ نصر عدوّ الله و آزره و خذل شعبه و وَزَرَه ( حمل عليه ما يثقل ظهره أو كاهله)، و لعلّ مدقّق في الأمر يعتب علينا تحاملنا على شارون ، و الحال أنّ صاحب التغيير بين ظهرانينا يظاهره علينا و يطعننا في ظهورنا !.

 

          » التمسّك بالتحرّك المقرّر في موعده ومكانه  » هذا ما قالته المعارضة عشية التظاهرة . غير أنّ التمسّك لم يكن متماسكا ممّا مكّن البوليس من قتل التظاهرة في بيضتها كما عبّر عن ذلك بعض وسائل الإعلام الأجنبيّة . و السؤال هنا من تونسي لا يستطيع الآن التواجد إلاّ ضمن المتفرّجين – و لعلّ  » المتفرّج فارس  » كما يقولون: إذا كنّا غير قادرين على الخروج في مسيرة سلمية ، فكيف يمكننا تحقيق الكلام الكبير الذي  » تورّطت  » به الأستاذة راضية النصراوي لمّا تكلّمت بالصدق الذي تفرضه العزّة  و الكرامة و الغيرة و الشرف و الدين – أحسب – و وعدت بأنّ شارون لن يدخل البلاد إلاّ بإهراق آخر قطرة دم فينا ؟! إنّ ذلك يقتضي منّا تحضيرا وجرأة و ترويضا للنّفس على الوقوف في ميادين الشرف الذي قد يطلب منّا بعض قطرات من دمنا ( وقد فعلت نصراوي فاسألوها أقويت أم ضعفت ؟!) ، و بعض الصلابة في موقفنا ، و بعض الرفض لمن يحقّرنا ، وبعض الاحتقار لمن يخوننا ، و بعض الحيطة ممّن يخدعنا ، و بعض الثقة بمن يخالفنا في الرأي ، و بعض الاطمئنان إلى أنّه لن يصيبنا إلاّ ما كتب الله لنا …      


« وزارة  النهابة للخدمات الاجتماعية والتشغيل »

 

بقلم: أم ضياء – سويسرا

 

سي صالح  امهف وجيني في تخديم المخ .. وسي صلاح ولي نعمتو عندو مشكلة كبيرة قاعد يخمخملها كيفش يخرج  منها باقل خساير يضرب بها برش عصافر بحجرة وحدة

 

سي صالح طلعتلو فكرة يعمل وزارة يسمها وزارة الخدمات الاجتماعية والتشغيل خاصة انو الوقت مناسب

 

سي صلاح لاهي في احسابات اشكون يعملو كبش فدا ويخرج به من  المازق ايلي حاطو فيه صاحبو  والله لوكنت نحسب هك ما تتبلش في فمو فولة استدعيتو تحت حيط راسي راسو حكاها لمرتو يخي لقيتها في الجرايد ولينا نلعب عاد .

 

زعم يا حاج علي  اشكون  نهطبو غدو ونحطو في دار خالتو  بتهمة الارهاب نرضي بها ماما امريكا ندبر بها تفتوفة و نربي بها  هالكمشة محامين  الباركينلي في المحكمة كل يوم.

 

ناقصهم انا توا لسانهم غالبني و يزيدو علي بالفضايح علي الانترنت .. صنعوه  الحضر .. وحلوا فيه  البقر … وهذا  الكل من دوجة مرتى قلتلها نعملك اى مشروع اخر الا شركة  انترنات . صحت راسها  ماله مرت علاله خير منها تعملها وهي لا؟  والهم الكل علي راسي .

 

زعمة يا دوجة علي اشكون؟ يلزم واحد ما عندوش كتف سمين في الخارج باش ما ينبتليش حب الشباب في معدتي.

 

بصراحة ترزيت في الاخوانجية الساعة خبيزة تملا الحباس ولامكاتب وجماعة الدخلية ما يحبو يخدموا كان معاهم حللولهم مشكلة السكن والبطالة  ماعادش تلقي بوليس كاري. يرحم ربي .. انا قلتلهم اللي  تلقاوه  في ديارهم  قسامة ياخي  كبرو كروشهم حتي ولات قدامهم…

 

ولا زعمة علي الطلبه المضبعيني والا علي جماعة حقوق لنسان اللي ماعندهمش وسام كيفي.

 

يظهرلي  لقيتها نشوف قايمة في المطار للناس الي سافروا للشرق فترة حرب العراق ونحرقسلهم قضية الارهاب. ولله انا طيارة ومافي اباليش بروحي  . 

 

دخل عليه سي صالح على الخط:

 

– لقيتلك الحل.. الاعلان على  وزارة  في النشرة الرئيسية  للاخبار. لا حاشتي لا مقر ولا خدامة ولا هيكلة. الحكاية الكل مكتب وكرسي . جمعة من زمان نحلك المشكلة .اللي عندو دفتر شيكات و5 بكوات يسفن على ذراعو. ندبرلوا خدمة ونحل  المشاكل القانونية والعقارية حتي مشاكل الطلاق وعرك الحوم نحلها . يحضروا  فلوسهم بركة انا نعبي  مكاتبي  ونفلس المحامين ونسيهم في الدفاع علي زميلهم .

 

– بربي  يزيني من مشاكلكم  انت واخواتك . حقا رني  حكيت مع اختي  في  الموضوع ووافقت

 

– اي كي  الحكاية  هكه  علي  الضالين امييييين

……

 


 

 مسرحية الديمقراطية  
     الانتخابات  على الابواب وستار جديد يرفع على شبكة الزيف والمراوغة لوهم التعددية والديمقراطية .السطة والمعاضة الكرتونية يقومان بمسرحية قذرة قاطعها الجمهور منذ    عرضها الاول وانشغل بالبحث عن لقمة العيش التي عزالحصول عليه . اما الشباب اول من كشف خيوط اللعبة فارتضى التوجه لمصيرلمضلم بين امواج البحر واضع حياته على على كف عفريت تاركا المشاركة في هذه المسرحية المذلة وهذا مشهد منها في الانتخابات الفارطة بكل بساطة رجلان  احدهم يوزع منشورات على المارة واخر يجمعها فسارعة الخطى واخذت احداها فاذابه  البيان الانتخابي لوحدة الشعبية .فقارنته ببيان السلطة  فلم اجد فرق بينهم الا في بعض الالفاظ. والملفت لانتباه ان الموزع لم يلتفت لما يجري ورائه ولم يستغرب ذالك.ولااعمى البصيرة قرا البيان  واراح نفسه من عناء جمع الاوراق. الصورة تدل على المسرحية الهابطة فالاحزاب الكرتونية الديكورية مقابل بعض المقاعد بدون تعب ولاعنى شيكات تمرر تحت الطاولة لتحرير الصافقات المشبوهة.هذا المعارضة اما السلطة فحالها اتعس رغم انها تقوم بمسرحية الا انها لم تستوعب ان يكون لها شريك ولوكان بهذا الشكل المهين.حقا ان من تعلم على مدار السنين الاستحواذ على مابيد الاخرين ليس من السهل ان يعطي الحقوق حتى يوخذ على يديه . ان الديمقراطية هي محاسبة المحكوم للحاكم والقول الفصل فيه للشعوب.والحرية.والعادالة.وتقاسم الثورة.من مبادئها .هذا شئ لن تجده في قموس العصابات. النظام مستعد للتعامل مع  الشيطا ن على ان يحاسب يوما .وماتغير بنود الدستور  واستدعاء شارون واستجداء الصهيونية العالمية الافي هذا السياق .ومن اجل البقاء في السلطة مستعد لبيع البلاد والعباد .اذا فعلى المعارضة التي تحترم نفسها البحث عن نقاط الالتقاء ولوكانت قليلة من اجل توحيد الكلمة وكسب ثقة الشعب الذي مل المهاترات. واستعاب المتغيرات وحسن استغلاله والضغط على النظام بكل الامكانات واعادة قراءة ماحدث فى العشرية الفارطة وعدم الانزلاق نحو تغليب المصلحةالذاتية الضيقة التي ادت بالبلاد الي الهاوية(اعان الكل النظام علي الاسلاميين فلما انتهي منهم اكمل البقية ابو عبدالرحمان          سويسرا

 

مشهد جديد في أوروبا؟

رشيد خشانة

مع انهيار ائتلاف برلوسكوني بعد مغادرة حليفه السابق روكو بوتيليوني الغالبية الحاكمة تبدو أوروبا مقبلة على مشهد متغير تشكلت ملامحه الأولى مع عودة الإشتراكيين إلى سدة الحكم في إسبانيا وتعززت بفوز الإشتراكيين في الإنتخابات البرتغالية وستتكرس بالإنتصار المحتمل لقائد اليسار المعتدل في إيطاليا رومانو برودي في الإنتخابات المقررة للسنة المقبلة أو المبكرة. وفي الحالات الثلاث يكون بعض رموز الخط الأطلسي في أوروبا القديمة انسحب من المسرح السياسي ومن ضمنه الإسباني أثنار والبرتغالي باروزو (الذي انتقل إلى بروكسيل) والإيطالي برلوسكوني الذي يجمع أوراقه لمغادرة مكتبه في قصر كيجي. هكذا سيبقى بلير الحارس الوحيد لإعلان جزر الأسور الذي وقََع عليه ثلاثة زعماء أوروبيين مع بوش قبل الحرب على العراق في مجابهة المحور الألماني – الفرنسي. صحيح أن زيارات بوش المتكررة للعواصم الأوروبية كسرت بعض الجليد بين واشنطن والعواصم التي بدت متشبثة باستقلال القرار الأوروبي، وصحيح أيضا أن طائرتي شيراك وشرودر غريمي بوش تمران في منطقة زوابع وتقلبات شديدة، إلا أن الموجة العامة التي تهب على أوروبا حالياً ترتدي طابعاً متحفظاً على السياسة الأميركية يميل لبلورة كيان متجانس بدءا من ثاباتيرو وسوكراتيس وصولا إلى شيراك وشرودر وبرودي. وتبدو النقطة الأشد سواداً في المشهد هي إقتراع الغالبية ضد الدستور الأوروبي في فرنسا مثلما ترجح عمليات سبر الآراء، ما سيسدد ضربة قوية لمسار الوحدة ويعيده إلى ما قبل اتفاق نيس في السنة ألفين. وإذا رفض بلد واحد الدستور فإن الوثيقة ستوضع جانباً ولا مجال لاستبدالها حاليا بأي وثيقة أخرى تكرس وحدة أوروبا. والمستفيدون من إحباط الدستور هم الأعضاء الشرقيون العشرة في الإتحاد، وبخاصة بولندا، الذين لا يهمهم سوى تطوير الشراكة الأطلسية مع الولايات المتحدة وإقفال أبواب القلعة الأوروبية في وجه روسيا ومحاصرتها بالكامل. في المقابل تسعى ألمانيا وفرنسا إلى إقامة علاقات متطورة بين الإتحادين الأوروبي والروسي كي تزول المخاطر الأمنية وتنتفي أي ذريعة لبقاء الوجود الأميركي في القارة. لذلك تأمل بولندا بأن يحبط الفرنسيون الدستور الأوروبي كي يزول مشروع تسمية وزير خارجية أوروبي والذي سيكون بالضرورة غريماً للسياسة الأميركية. أما ألمانيا التي استطاع مستشارها شرودر، على رغم كرهه للفرنسيين، المحافظة على أحد مبادئ أديناور الأساسية وهو الدور القيادي لمحور باريس – برلين، فستجد في الإقتراع الفرنسي ضد الدستور الأوروبي مبرراً للإقتراب من بلير والتطلع إلى ما وراء الأطلسي، خصوصا بعدما طورت مجموعات ألمانية علاقات شراكة مع نظيراتها الأميركية وآخر تجلياتها اندماج مجموعتي دايملر الألمانية وكريسلر الأميركية. وسيسعد بلير بنتيجة الإقتراع في فرنسا لأنها ستعفيه من اللجوء لإجراء الإستفتاء في بلده بعد الإنتخابات العامة. هذه الدلائل تؤكد أن مكابرة القوى الفرنسية الرافضة للدستور الأوروبي لن تؤدي سوى لخسارة باريس موقعها القيادي في قاطرة الوحدة الأوروبية، إذ بدا كما لو أن قوة غير مرئية تجذبها إلى قاع الهاوية. وكان لافتاً أن الرئيس البرتغالي جورج سامبايو الذي فتحت له فرنسا ذراعيها لما كان يعارض حكم الدكتاتور سالاز، لم يتمالك من التعبير عن دهشته للموقف الفرنسي من الدستور وحض باريس خلال زيارته لها في الأيام الأخيرة على المحافظة على «دورها القيادي» في مسار البناء الأوروبي. وتبدو الولايات المتحدة المستفيد الأول من تعثر البناء الأوروبي، خصوصاً أن الجهود الرامية لتشكيل قوة عسكرية مشتركة للكيان ما زالت تراوح مكانها بسبب صعوبة نقل التنسيق القائم في مجال التصنيع الحربي إلى المجال الدفاعي، إذ استطاعت «الوكالة الأوروبية للدفاع» حتى الآن تنسيق خطط الإنتاج العسكري في البلدان الخمسة والعشرين الأعضاء في الإتحاد وتعزيز قاعدته الصناعية والتكنولوجية. ومن عناوين التكامل على هذا الصعيد مشروع طائرة النقل العسكري العملاقة ومشروع مروحية القتال، لكن في مقابل التقدم المسجل في هذا المجال مازال التنسيق جنينياً في قطاعي البحر والبر. وما من شك في أن انهيار مشروع الدستور الأوروبي سيربك خطط التنسيق العسكري ويغذي المنافسة التكنولوجية القائمة بين الدول القوية الثلاث ألمانيا وبريطانيا وفرنسا على قيادة المسار. ومؤدى هذه المراوحة الأوروبية هو منح فسحة إضافية للولايات المتحدة كي تحافظ على سيطرتها العالمية وتأجيل ظهور بواكير توازن بين قطبين… وإن في المستوى الرمزي.
 
 (المصدر: صحيفة الحياة الصادرة يوم 18 أفريل 2005 )

الطاهر العبيدي : اسـمٌ مـملؤ بـمعنـى الطهارة والعبادة

 

بقلم : علي أحـمد *

 

        … بعد أن مضت سنين طويلة على غربتـي ، وكأنـها عصور وقرون ، وإذ بـي أقرأ في مـجلة  » مرايا  » حكم وأقوال جذّابة تدعو إلى الـحرية واحـترام الرأي الآخر ، كما استوقفتـنـي بـمواضيعها الرزينة التي انـتقلت بـي إلى ذاك الـجوّ الراقي الذي غاب عن صفحات مـجلاتـنا العربية منذ فـترة طويلة ، فأخذت أسأل بصمت عـنـها حـتـى اهـتديت إلى رئيس تـحريرها الأديب الـتونسي الصحافي الطاهر العبيدي .

        تعرفت عليه ، وتعددت لقاءاتـي مـعه ، وبعد وقت قصيـر جداً ، اطمأنت نفسي إليه ، وارتاحت نفسه إلي ، حـتـى لم تعد بـيننا غرابة ، ولا مباعدة في النـفس … أصبـحنا أصدقاء لا نقدر على الابتـعاد أو الانقطاع عن بعضنا البعض .

        إنـه الـتفاهم الروحي ؟!…

        وأشـهد بـحق بأنـه كان هناك شيئاً واحداً يؤلمنـي في ذلك المهجر ، وفي زمنـه القهّار ، وقد يـخـتصر جـميع آلامي وجراحي وقهري ، هكذا أشعر ، وهذا الشيء ، هو عوزي وشوقي ، اكـثر من حاجـتـي إلى الـخبز والماء ، لصديق صادق أمين لا يـخون الأمانة ولا يطعن في الظهر ، وقد كان الأديب الطاهر العبيدي هو هذا الصديق الوفي الذي كنت أنشده . 

        الطاهر العبيدي

اسـم مـملؤ بـمعـنـى الطهارة والعبادة ، وحامله لم يـهرب من معـنـى اسـمه ، ولم يـخن لفظه ، ولم يـخدع معناه .

        كان إنساناً مؤمناً ، مصلـحاً ، يقول الـحقيقة للعباد مهما كانت قاسية ، ومهما كانت نـتائـجها سلبية عليه ، وعلى أفراد عائلتـه ، وبالرغم من المـحن التـي أصابتـه ، والـهزائـم التي منـى بـها ، كان يزداد في كل مقالة نضوجاً وعزماً وصلابةً داعياً العباد إلى الـتمرد على القهر ، وإلى رفض الواقع المظلم .

        في تلك الفـترة دخلت عمراً جديداً من حياتـي المهجرية ، لقد كانت فـترة رهيبة نسيت فيها يأسي من المـثقفين العرب في باريس ، فكلامـه كان يقع في أعماقي موقع ما لا أقدر أن أتـحدث عـنه الآن .

كانت الـحرية هاجسه الدائـم ، سألتـه يوماً :

        ـ كيف تـحسب ذاتك ، هل أنت سياسياً ، أم شاعراً ، أم أديـباً أم مـجرد صحافياً ؟.

        التـفت إليّ ، وقد برقت في عينيه دمعة غريبة عن الدموع ، وأجاب بابتسامة هادئة ، رصينة :

        ـ  » لو تساوى عملي ومسؤولياتي ، لكنت أتـمنـى أن أكون الصوت الصارخ لوجع الناس ، واليد التـي تـحطم السلاسل التـي تقيد الأبرياء في سـجون بلادي … وإطلاق السـجناء السياسيين أمانة في قلبـي ، ودين الوجدان عليّ « .

        ولم يقل غيـر هذا ، ثـم أحاطت وجهه غيمة من غموض مقهور ، وغمرت عينيه نوبة من صمت عاقل يـحكي .

        فـي مثل هذا الشـهر من عام 2003 ، أصدر كـتابه الأول  » حفريات في ذاكرة الزمن  » ونشر فيه الصور الفاضحة لمعاناة المواطن التونسي في الوطن وبلاد المهجر .

        إحياءً لذكراه ،

        راجعت كـتابه الذي يـخـتصر معاناة المواطن الـتونسي حياتياً ، وسوء إدارة أهل الـنظام لشؤون العباد والبلاد ، وذلك ، لأسأله عما أصابه بسبب عشقـه لوطنـه وإخلاصه لقضايا شعبـه .

        عمدت إلى أسلوب المـحاورة الصحفية منـتـزعاً الأجوبة على أسئلتـي من نصوصه ، وتـمثلت الكاتب جالساً أمامي بوجهه الشاعري فقلت له :

        ـ أستاذنا الطاهر العبيدي من أين تريدونـنـي أن أبدأ حديثـي معكم ؟.

        ورحت أقلّب صفحات الكـتاب أمامي ، أفـتش بين سطورها عن الـجواب ، ولما وجدتـه ، استـعرت بعض الكلمات ، وبصوتـه الغائب خلـتـه يقول لي :

ـ  ابدأ من حيث تلسعنـي المسافة القسرية التي تفصلنـي عن وطنـي ، هذا الوطن الـجميل المزروع في جسدي المخضّب بالأسى والـحنين ، هذا الوطن الذي يرحل معي كما الـجداول ترحل مع النبات ، وكما الـجرح يسافر مع الأنين .

ـ ولماذا رحلـتم عن وطنكم الـجميل ؟.

ـ رحلت أخي الكريم من هناك بعد أن استـحال وجودي . ـ استـحال وجودكم ؟!… لماذا ؟!.

ـ لأنـنـي رفضت المشاركة في تدليس التاريـخ ، ورفضت  الانـخراط في مسلسل تزيـيف الواقع الكالح ، ورفضت أن يكون حبـر قلمي  » مكياجاً  » للظلم والاستبداد .

ـ وما هو الـثمن الذي دفعتموه لرفضكم هذا ؟.

ـ كان ثـمناً باهظاً جداً ، لقد أصبحت بلا وطن ، بلا أرض ، بلا أهل ، بلا بيت ، بلا أطفال ، بلا أصدقاء .

ـ أما كان في وسعكم أن لا تغادروا بلدكم ، وأن تـتـجنبوا دفع هذا الـثمن الباهظ ؟.

ـ لقد أرغمت على الرحيل ، كان بودّي أن أكون هناك غيـر أنّـي أجبـرت على الفراق ، كان بودّي أن لا أغادر بلدي ، ولكـنـنـي اضطررت إلى اخـتلاس الـحدود .

ـ ألم يعزّ عليكم مغادرة وطنكم وفقدانـه ؟.

ـ في كل لـحظة يا صديقي العزيز تـمرّ على سفوح الذاكرة عناوين الشوق والـحنين ، ربّـما تكون مفرداتـي عرجاء وقاصرة لتصوير شوق وحزن امرئ فـجأة بفقد وطنـه ليصبـح مـمنوعاً من الرجوع .

ـ مـمنوعاً من الرجوع ؟!.. كيف حدث ذلك ؟!.

ـ لم أنسَ تلك الليلة الكالـحة التـي حوصر فيها بيتـنا من طرف البوليس السياسي ، اقـتحموا دفء عائلتـنا ، فـتّشوا كلّ جيوبـي ، فـتّشوا مكتبتـي ، فـتّشوا أوراقي ، فـتّشوا جرائدي وكل كراساتـي . لم يـجدوا أسلـحة تـخريب … لم يـجدوا وسائل إرهاب ولا أدوات دمار … حجزوا كل الكتب المـتيّمة بالوطن ، صادروا كل مقالاتـي في الشعر والـثقافة قالوا إنّـها ضدّ دولة القانون … حجزوا أوراقي ونصوصي وقالوا إنّـها تـحثّ على الفوضى والـتـحريض .

ـ هذا يعـنـي أنّـكم تعرضتم للاعـتقال أو للاستـجواب أو للسجن ؟.

ـ لقد وضعوا القيود في يدي … وأركبونـي سيارة الـحكومة ، واتـجهوا بـي إلى مـحلات الـتـفتيش … لن أروي لك كل أساليب القمع والإرهاب للإنسان في بلد يتـغـنـى ويتباهى باحـترام حقوق الإنسان … لن أقصّ عليك كل أساليب الانـحطاط عند الاستـجواب … لن أصور لك رقصات السياط فوق ركح الأجساد .

ـ هل كـنـتم من المـخالفين للأمن والـنظام ؟.

ـ لست مـخالفاً كما تعتقدون ، لست صعلوكاً ضدّ الأمن والـنـظام ، ولكـنـنـي مواطن يعشق التـربة والـجذور ، يريد العيش باسـم الدستور ، ويكره الـجوع باسـم القانون .

ـ وبسبب عشقكم هذا ، وكرهكم ذاك ، اعـتبـروكم ضدّ القانون ؟.

ـ نعم ، فباسـم القانون نـعذّب ، وباسـم القانون نسـجن ونـحاكم ، وباسـم القانون نطارد ونشرد .

ـ بصراحة أستاذ العبيدي ، هل كنـتم تـنـتمون إلى جـماعة  » الأخوان  »  أو إلى تـنظيم سياسي ما ؟.

ـ  لي اخوة لم نـتربَ في البيت الواحد ، ولم نرضع الـثدي الواحد ، ولكن رضعـنا من سنابل الوطن الواحد ، والـحقل الواحد ، آخت بـينـنـا الكلمة الطيـبة التـي اصلـها ثابت وفرعها في السـماء ، وجـمع بـينـنا الـهمّ الواحد والانـتماء الواحد .

ـ باعتباركم من  » الراضعين  » من سنابل الوطن الواحد ، ما هو تصوركم للوطن ؟.

ـ إن الوطن هو العرض والكرامة والأرض ، وهو أغلى شيء في الوجود … إن الوطن مقروناً بـحب الإيـمان .

ـ يـبدو أنّكم من  » المهووسين  » بكلمة الوطن فليس من مقال أو قصيدة إلا الوطن مـحورها ، أما كان من الأفضل لكم مواجهة الـنظام الـجائر بدلاً من مغادرة وطنكم ؟.

ـ أهون على المرء أن يـموت بدل أن يطعن في وطـنه . فالوطن أخي الكريـم شيء جـميل أفظع مـنه وطـناً ، ذلك الذي تُـعدم فيه الـحرية وتـغـتال فيه حـتـى الأحلام … عندها وكما هو حالنا لا نلام بل لا نـتـهم بـمغادرة الوطن . فرغم مرارة الـهجر فغباء أن نطعن ونـحن ساجدون ، بل وغباء أكـثر أن نـمدَّ رقابنا للذّباحين .

ـ ألستم من قالوا :

أقسم أنـي لن اسـجد للهزيـمة ولن أركع

ولن اسـتسلم للـذّل ومن الموت لـن أخشع

ـ نعم ، وأنا أيضاً من قال :

ففي الـجرح براكين تـزمـجر

وفي داخلي جسم يوّد أن يـتفجرّ

ـ في هذه الـحالة ما هي نصيحـتكم للمواطن الـتونسي ؟.

ـ أصبـر فبعد العسر تيسيـر

   وكل أمر له وقت وتدبـيـر

ـ ماذا حـملـتم من وطـنكم عندما هجرتـموه ، ولأي هدف ؟.

ـ أنا المـهاجر وكل قواربـي مرصـعة بالـحرف الواعي وصدق الكلمات لـتروي للتاريـخ قصة شعبـي المـحجوز في دوائر الصمت وسط الـخطب والـهتافات .

ـ كيف تـصفون حياة المـنـفى ؟.

ـ لست أدري من أين أبدأ ؟… فالكلام عن المـنـفى يطول جداً ، باخـتصار شديد المـنـفى هو الفراق هو الـحنين ، هو الغربة ، هو الوجيعة ، هو التيه والـترحال … وفي المقابل هو التـحدّي ، هو الاستـفزاز هو الإطلاع والمعرفة ، هو الاحـتكاك ومعرفة الآخر هو مدرسة ثرية وأشياء كـثيـرة وحكايات طويلة .

ـ أما شعرتـم في منفاكم بالـحنين إلى أرض الوطن ؟… أما اشتقتم إلى الأهل والأصدقاء ؟.

ـ أحياناً اشعر بالـحنين إلى العائلة وأرض الوطن … اشتاق للأصدقاء والـجيـران … اشتاق لـحرارة التربة ، اشتاق حـتـى لسماع صياح الديكة .

ـ قبل أن أنـهي حديثي معكم أود أن أسألكم رأيكم بالصـحافة ؟.

ـ الصـحافة باخـتصار يا سيدي هي الضميـر النابض المعبـر عن هموم وانشغالات الفرد والمـجتمع ، والشاهد التاريـخي على العصر وعلى مرحلة من مراحل الأمم والمـجتمعات .

ـ أستاذ الطاهر ، ما هي كلمتكم الأخيـرة التي تودون توجيهها للقارئ العربـي في هذه المقابلة ؟.

ـ أقول إن الليل مهما طال فلا بدّ أن تبـزغ شـمس النـهار ، ومهما طالت عواصف الشتاء فقد يأتـي يوم تغيب فيه الغيوم وتـحلق الطيور في الفضاء .

أغلقت صفحات كـتاب  » حفريات في ذاكرة الزمن  » ، ولملمت أوراقي المـتناثرة وكلمات الأديب الـتونسي الصحافي الطاهر العبـيدي لا تـزال ترن في أذنـي ، تبعث صوتـه من جديد وهو يردد :

 » ولا تـحزن يا صديقي فقد تـحبل السـماء فيولد المطر ، تـحبل الطبـيعة فيولد الربـيع ، يـحبل الليل فيولد الفـجر ، يـحبل القلم فيولد الـحرف ، ويـحبل القهر فيولد الوطن  » .

 

* ناشط في الـنهضة القومية الإجـتماعية       

 


 

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