16 janvier 2011

 
 

TUNISNEWS 10 ème année, N° 3890 du 16.01.2011 archives :www.tunisnews.net


AFP: Les Tunisiens du Canada célèbrent le départ de Ben Ali AFP: Tunisie: un parent proche de Ben Ali succombe à une blessure AFP: Tunisie: la période de transition politique est entamée AFP: Tunis: nuit marquée par des alertes sur des tirs à partir de véhicules AFP: Décès du photographe français blessé vendredi à Tunis AFP: Tunisie: une présence policière plus discrète à Tunis AFP: Tunisie: allègement du couvre-feu, amélioration de la sécurité AFP: Tunisie: mandat d’arrêt contre l’ex-chef de la sécurité de Ben Ali AFP: Tunisie: l’ex-chef de la sécurité de Ben Ali arrêté AFP: Tirs nourris dans le centre de Tunis près du ministère de l’Intérieur AFP: Tunisie: des tirs nourris retentissent dans le centre de Tunis AFP: Tunisie: la composition du nouveau gouvernement annoncée lundi AFP: Les USA « rassurés » par les promesses d’ouverture en Tunisie AFP: Affrontements armés à Tunis, deux francs-tireurs abattus AFP: Le chef de la diplomatie tunisienne attendu à un sommet en Egypte AFP: Tunisie: « aucune tolérance » avec ceux qui sèment le chaos AFP: Tunisie: le photographe blessé en état « critique » mais non décédé AFP: Tunisie: des tirs nourris retentissent dans le centre de Tunis AFP: Tunisie: des chasseurs suédois traqués par la foule


Le président du REMDH Kamel Jendoubi annonce son retour en Tunisie après plus de 15 ans d’exil forcé CSLHSB: Lucas Mebrouk Dolega, photographe français de l’agence EPA, est mort aujourd’hui après avoir été blessé. FTCR: Communiqué AFASPA: Communiqué Front des Forces Socialistes: Déclaration JEUNE DE SOLIDARITE AVEC FAHEM BOUKADDOUS Ahmed Ben Amor: la transtion oui..  la trahison non.. Ahmed Aaalej: De l’inconstitutionnalite de l’interim de m. Foued Mobazaa. Larbi Guesmi: Tunisie : Des intentions et des consciences CHABBI.M: LETTRE A MARZOUKI Kamel Daoud: Je rêve d’être tunisien Diana Eltahawy: Tunisia: The day after


Revue de presse – 17 articles


Les Tunisiens du Canada célèbrent le départ de Ben Ali


MONTREAL – Drapeaux tunisiens en main, chantant l’hymne national avec fierté, plus d’un millier de personnes ont célébré samedi à Montréal le départ de Zine El Abidine Ben Ali et rendu hommage aux personnes décédées lors de la « révolution du jasmin », a constaté une journaliste de l’AFP.

 
Sous la neige et dans un froid glacial, les manifestants ont scandé « dégage, dégage » avec de grands gestes pour rappeler la journée de vendredi marquée par la fuite de M. Ben Ali. Ils enchaînaient avec le slogan « tu voulais 2014, on a dit le 14 », faisant référence à la promesse de M. Ben Ali, avant sa fuite, de quitter le pouvoir en 2014.
 
Au début de la marche, Achour Ghrib, 40 ans, chantait à tue-tête avec émotion l’hymne national tunisien. « Je le chante quand il y a des matchs de sports mais c’est la première fois que je le chante ainsi, la première fois que je sens que je suis tunisien », a lancé ce père de famille arrivé au Canada il y a un peu plus d’un an.
 
Beaucoup de parents avaient emmené leurs enfants, parfois en poussette, pour leur faire vivre ce moment historique. C’était une première manifestation pour Myriam, 20 mois, mais aussi son papa, Mohamed Najib, 37 ans, qui voulait célébrer « cette deuxième indépendance ». Pour Azdin, venu avec ses deux enfants, « ce sont les enfants de la révolution maintenant, ils devaient voir concrètement la fin du régime ».
 
Arrivé il y a quelques mois, Nizar Bessi, 19 ans, portait une pancarte avec la mention « America: Yes we can, Tunisia: Yes, we do », rectifiant fièrement à la journaliste de l’AFP, « Yes, we did ». Venu pour des études cinématographiques à cause du manque de liberté en Tunisie, il a expliqué qu’une fois terminées, il retournera au pays.
 
Sur les autres pancartes, on pouvait lire « luttons pour la justice sociale en Tunisie », « Ben Ali assassin », « le peuple uni ne sera jamais vaincu ».
 
Certains demandaient où se cache la fille de Ben Ali qui a acheté, avec son mari, une demeure cossue à Montréal.
 
Un porte-parole du Collectif solidarité Canada a lancé à la foule qu' »en Tunisie, les gens ont peur (…) ce n’est pas clair où l’on s’en va », rappelant qu’il faut construire une « Tunisie nouvelle avec tout le monde ».
 
A la fin, les manifestants ont marqué une minute de silence devant le consulat tunisien.
 
A Québec, quelque 200 personnes se sont réunies, selon un témoin, pour demander notamment le respect des principales libertés publiques, a expliqué Karima Ben Khalfallah, l’une des porte-parole.
 
Selon les estimations de l’ambassade tunisienne, le Canada accueille 17.000 Tunisiens, dont 65 % vivent au Québec.
 
(©AFP / 16 janvier 2011 00h05)


 

Tunisie: un parent proche de Ben Ali succombe à une blessure


TUNIS – Imed Trabelsi, neveu de l’épouse de l’ex président Zine El Abidine Ben Ali, a succombé à une blessure à l’arme blanche à l’hôpital militaire de Tunis, a indiqué samedi à l’AFP un membre du personnel de l’établissement.

 
« Il est mort vendredi » a annoncé cette source qui a demandé à ne pas être identifiée, ajoutant seulement qu’il avait été « poignardé ».
 
Il s’agit de la première victime confirmée dans l’entourage immédiat du président déchu.
 
« Le chouchou de Leila (épouse de Ben Ali) a été poignardé ces derniers jours et admis aux urgences », a ajouté laconiquement ce membre du personnel soignant.
 
Le plus favorisé parmi les nombreux neveux du couple Ben Ali, Imed Trabelsi, est mort le jour même où l’ancien président et sa famille s’enfuyaient du pays sous la pression de la rue.
 
Les circonstances de l’incident dans lequel il a été blessé n’ont pu être fournies par l’hôpital où du temps de Ben Ali un pavillon spécial était réservé en permanence et sous haute garde pour le président et ses proches.
 
Selon des informations circulant à Tunis, Imed Trabelsi aurait été poignardé lors d’un règlement de compte par l’un de ses anciens collaborateurs.
 
Il avait été « élu » en mai maire de La Goulette, une commune au nord de Tunis, où il s’était installé en maître bien avant les élections.
 
Il avait été poursuivi sans succès en France pour « vols en bande organisée » pour s’être approprié le prestigieux yacht de Bruno Roger, l’un des dirigeants de la Banque Lazard et proche de l’ex président français Jacques Chirac et de l’actuel chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy.
 
En mai 2007, la justice française avait émis un mandat d’arrêt à son encontre, mais la justice de son pays avait refusé de l’extrader.
 
Imed Trabelsi a fait fortune dans l’immobilier et la grande distribution en association notamment avec la société française Conforama, mais ses méthodes étaient décriée par la communauté des affaires qui n’osait pas lui faire ouvertement front.
 
(©AFP / 16 janvier 2011 00h52)

Tunisie: la période de transition politique est entamée


Le premier ministre tunisien sortant, Mohammed Ghannouchi, a commencé samedi à sonder les partis et les représentants de la société civile sur les réformes politiques visant à rompre avec le système du président déchu Zine El Abidine Ben Ali. Les consultations se poursuivront ce dimanche.

 
Dans l’après-midi, un large éventail de personnalités ont défilé au Palais du gouvernement où elles ont été reçues séparément, selon Mustapha Ben Jaffar, chef du Forum démocratique pour le travail et les libertés. « La discussion a tourné autour des mesures à prendre pour jeter les bases d’un véritable processus démocratique et tourner la page d’un système qui a échoué », a-t-il déclaré.
 
Selon lui, M. Ghannouchi réunira ensemble ce dimanche toutes ces personnalités pour « s’entendre sur la composition d’un gouvernement d’union nationale et se mettre d’accord sur les personnalités qui vont travailler à ce processus pour aboutir à des élections transparentes et sous supervision internationale éventuellement ».
 
Deux comités seront formés pour enquêter sur les « dérapages et violences » durant la contestation et sur le dossier de la corruption, selon la même source. Le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) du président déchu Ben Ali ne sera pas écarté de ce processus « pour ne pas déstabiliser l’appareil d’Etat et éviter un scénario à l’irakienne », a dit M. Ben Jaffar.
 
Tous les partis légaux ont participé à cette première phase de consultations, tout comme la centrale syndicale, la Ligue des droits de l’Homme et le Conseil de l’Ordre des avocats.
 
Par ailleurs, Imed Trabelsi, neveu de l’épouse de l’ex président Zine El Abidine Ben Ali, a succombé à une blessure à l’arme blanche à l’hôpital militaire de Tunis, a indiqué samedi un membre du personnel de l’établissement. « Il est mort vendredi » a annoncé cette source qui a demandé à ne pas être identifiée, ajoutant seulement qu’il avait été « poignardé ».
 
(ats / 16 janvier 2011 07:39)

Tunis: nuit marquée par des alertes sur des tirs à partir de véhicules


TUNIS – Tunis et ses environs ont été survolés dans la nuit de samedi à dimanche par des hélicoptères de l’armée, tous projecteurs allumés, après la multiplication d’alertes sur des mouvements de véhicules suspects circulant à vive allure, dont les occupants tiraient sur les maisons.

 
Dimanche, la capitale et sa banlieue se sont réveillées dans le calme. Le dispositif de sécurité, bloquant l’avenue Bourguiba dans le centre, a été un peu allégé avec la levée des barrières dressées la veille au travers des rues d’accès et une présence policière plus discrète, ont constaté des journalistes de l’AFP.
 
Les grandes artères étaient quasi-désertes et l’armée était déployée à tous les endroits stratégiques de la capitale, notamment à l’aéroport international Carthage, devant la Banque de Tunisie et le siège du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) parti de l’ex-président Ben Ali .
 
Certains carrefours étaient surveillés à la fois par des militaires et par des policiers en uniforme.
 
Quelques rares cafés ont rouvert. Au marché central, un bon quart des étals étaient approvisionnés en fruits et légumes mais les clients se plaignaient d’une soudaine montée des prix.
 
Dans la nuit, un citoyen apeuré avait joint l’AFP par téléphone: « une ambulance a été vue à La Marsa et une autre à Mégrine (nord et sud de la capitale). Ils tirent sur des maisons », avait-il dit, en affirmant que ces véhicules transportaient des personnes encagoulées.
 
Face aux menaces et aux pillages commis la nuit précédente, des comités de vigiles ont été mis en place et devaient se multiplier dans les quartiers, organisant des rondes pour protéger les habitants.
 
Ce mouvement qui a commencé spontanément, a été soutenu et encouragé par la puissante centrale syndicale, l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT).
 
Plusieurs témoignages ont attribué les pillages et exactions de ces derniers jours à des membres de l’appareil sécuritaire, liés à Zine El Abidine Ben Ali, le président déchu, qui chercheraient à créer le chaos en semant la panique, pour favoriser son retour.
 
« Il ne faut pas négliger le pouvoir de nuisance de la sécurité présidentielle qui était dirigée par le général Ali Sériati, elle comptait des milliers de fidèles de Ben Ali », a indiqué, sous le couvert de l’anonymat, un connaisseur des arcanes de l’ancien pouvoir.
 
La nervosité restait palpable dans la capitale tunisienne, notamment à l’aéroport où au moins un millier de personnes ont passé la nuit de samedi à dimanche à cause du couvre-feu, dormant tant bien que mal à même le sol.
 
En pleine nuit, des hommes en civil, fusils d’assaut en bandoulière, veillaient à ce que personne ne sorte de l’enceinte.
 
A l’intérieur, des dizaines d’étudiants d’Afrique sub-saharienne espéraient trouver un avion dans la journée pour quitter le pays. « Nous avions peur à cause de l’insécurité et du couvre-feu », a confié à un journaliste de l’AFP un étudiant congolais préférant garder l’anonymat. « Mais je reviendrai quand tout sera calmé. Je ne veux pas perdre mon année scolaire », a-t-il ajouté.
 
Quand les portes de l’aéroport se sont enfin ouvertes à 07H00 (06H00 GMT), les voyageurs tunisiens venus de Paris et des journalistes du monde entier arrivés la veille au soir se sont rués sur les rares taxis disponibles.
 
Ces derniers débarquaient des voyageurs voulant quitter Tunis mais la plupart refusaient de prendre des passagers vers le centre de la capitale et rebroussaient chemin à vide.
 
« Ils ont peur », a commenté l’un d’eux qui a accepté finalement la course. « Il faut faire très attention ».
 
(©AFP / 16 janvier 2011 10h37)
 

Décès du photographe français blessé vendredi à Tunis


PARIS – Le photographe français de l’agence EPA Lucas Mebrouk Dolega, 32 ans, blessé vendredi à Tunis par un tir tendu de grenade lacrymogène, est décédé dimanche matin, ont annoncé à l’AFP ses proches et une source consulaire française dans la capitale tunisienne.

 
« Lucas est décédé ce matin », a indiqué le responsable de l’agence EPA (European Pressphoto Agency) à Paris, Horacio Villalobos.
 
Une source consulaire française à Tunis a confirmé cette information à l’AFP.
 
Lucas Mebrouk Dolega avait été atteint vendredi à la tête par un tir de grenade lacrymogène au cours d’une manifestation à Tunis, « tirée à bout portant par un policier », selon un de ses confrères Julien Muguet.
 
Opéré à l’Institut national de neurochirurgie de Tunis, il avait été placé en coma artificiel. La compagne de M. Mebrouk Dolega avait annoncé à l’AFP son arrivée sur place dans la nuit de samedi et dimanche ainsi que celle des parents du photographe.
 
Le décès du photographe d’EPA est le premier rapporté parmi les médias étrangers qui couvrent la crise en Tunisie.
 
Après un mois de manifestations réprimées dans le sang (des dizaines de morts), le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, a fui son pays vendredi.
 
(©AFP / 16 janvier 2011 12h01)
 

Tunisie: une présence policière plus discrète à Tunis


Tunis et ses environs ont été survolés dans la nuit de samedi à dimanche par des hélicoptères de l’armée, tous projecteurs allumés, après la multiplication d’alertes sur des mouvements de véhicules suspects circulant à vive allure. Les occupants de ces derniers tiraient sur les maisons.

 
Dimanche, la capitale et sa banlieue se sont réveillées dans le calme. Le dispositif de sécurité, bloquant l’avenue Bourguiba dans le centre, a été un peu allégé, avec la levée des barrières dressées la veille au travers des rues d’accès et une présence policière plus discrète. Les grandes artères étaient quasi-désertes et l’armée était déployée à tous les endroits stratégiques de la capitale.
 
Dans la nuit, un citoyen apeuré avait joint l’AFP par téléphone: « une ambulance a été vue à « La Marsa » et une autre à « Mégrine » (nord et sud de la capitale). Ils tirent sur des maisons », avait-il dit, en affirmant que ces véhicules transportaient des personnes encagoulées.
 
Mise en place de comités de vigiles Face aux menaces et aux pillages commis la nuit précédente, des comités de vigiles ont été mis en place et devaient se multiplier dans les quartiers, organisant des rondes pour protéger les habitants.
 
Plusieurs témoignages ont attribué les pillages et exactions de ces derniers jours à des membres de l’appareil sécuritaire, liés à Ben Ali, le président déchu, qui chercheraient à créer le chaos en semant la panique, pour favoriser son retour.
 
Début des réformes politiques Le premier ministre tunisien sortant, Mohammed Ghannouchi, a commencé samedi à sonder les partis et les représentants de la société civile sur les réformes politiques visant à rompre avec le système du président déchu Zine El Abidine Ben Ali. Les consultations se poursuivent ce dimanche.
 
Dans l’après-midi, un large éventail de personnalités a défilé au Palais du gouvernement.
 
(ats / 16 janvier 2011 12:52)

Tunisie: allègement du couvre-feu, amélioration de la sécurité


TUNIS – Le couvre-feu feu a été allégé d’une heure à partir de dimanche dans l’ensemble de la Tunisie « en raison d’une amélioration de la sécurité », a annoncé l’agence TAP citant une source officielle.

 
« En raison d’une amélioration de la sécurité, il a été décidé d’alléger le couvre-feu qui est désormais fixé de 18H00 (17H00 GMT) à 05H00 (04H00 GMT) », a indiqué cette source à l’agence de presse officielle TAP.
 
Auparavant, le couvre-feu avait été décrété de 18H00 à 06H00. Mais dans la pratique, les forces de sécurité l’appliquaient de 17H00 à 07H00.
 
La source officielle qui n’est pas identifiée, a précisé que les autres mesures de l’état d’urgence étaient maintenues: à savoir l’interdiction de rassemblement sur la voie publique de plus de trois personnes et l’autorisation donnée aux forces de l’ordre de tirer sur les personnes prenant la fuite aux contrôles.
 
(©AFP / 16 janvier 2011 13h44)

Tunisie: mandat d’arrêt contre l’ex-chef de la sécurité de Ben Ali


TUNIS – Un mandat d’arrêt a été lancé dimanche contre l’ex-chef de la sécurité du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali, le général Ali Sériati, qui a été formellement accusé d’être responsable des exactions actuelles contre la population, a-t-on annoncé de source officielle.

 
« Une information judiciaire a été ouverte contre l’ancien directeur général de la sécurité présidentielle (le général Ali Sériati) et un groupe de ses collaborateurs pour complot contre la sécurité intérieure de l’Etat, incitation à commettre des crimes et à s’armer et provocation au désordre », a indiqué cette source à la télévision publique tunisienne.
 
« Le juge d’instruction du tribunal de Tunis a lancé en conséquence des mandats d’arrêt contre lui et ses collaborateurs », a-t-elle ajouté.
 
Elle a indiqué qu’il avait été établi que cet homme clé de l’ancien régime était derrière les milices qui sont responsables des désordres récents dans la capitale et d’autres villes du pays.
 
Plusieurs témoignages ont attribué les pillages et exactions de ces derniers jours à des membres de l’appareil sécuritaire, liés à Zine El Abidine Ben Ali, le président déchu, qui chercheraient à créer le chaos en semant la panique, pour favoriser son retour.
 
« Il ne faut pas négliger le pouvoir de nuisance de la sécurité présidentielle qui était dirigée par le général Ali Sériati, elle comptait des milliers de fidèles de Ben Ali », a indiqué, sous le couvert de l’anonymat, un connaisseur des arcanes de l’ancien pouvoir.
 
Le corps de la sécurité présidentielle avait la haute main sur les autres forces de sécurité et était particulièrement redouté par la population.
 
(©AFP / 16 janvier 2011 14h29)

Tunisie: l’ex-chef de la sécurité de Ben Ali arrêté


TUNIS – L’ex-chef de la sécurité du président déchu Zine El Abidine Ben Ali a été arrêté à la demande de la justice tunisienne qui l’accuse des récentes exactions commises contre la population, a indiqué dimanche une source officielle.

 
« Le général Ali Sériati a été placé sous mandat de dépôt après la présentation des chefs d’inculpation qui pèsent sur lui », a précisé cette source à l’AFP.
 
Elle a ajouté que l’ancien homme clé de la sécurité du président déchu avait été interpellé à Ben Guerdane dans le sud de la Tunisie alors qu’il tentait de s’enfuir en Libye, sans précision de date.
 
Selon cette source, le général Sériati a été interpellé par des éléments de la police et de l’armée et ramené à Tunis.
 
Auparavant, une source officielle citée par la télévision publique et l’agence officielle TAP avait indiqué le général Ali Sériati avait été formellement accusé d’être responsable des exactions contre la population.
 
(©AFP / 16 janvier 2011 15h01)
 

Tirs nourris dans le centre de Tunis près du ministère de l’Intérieur


TUNIS – Des tirs nourris retentissaient dimanche après-midi dans le centre de Tunis, non loin du ministère de l’Intérieur, ont constaté des journalistes de l’AFP.

 
Des tirs réguliers, d’abord sporadiques, puis de plus en plus nourris, étaient échangés depuis environ 15H00 GMT entre des personnes cachées dans des immeubles et des policiers, tout près de l’avenue Bourguiba.
 
Un hélicoptère survolait la zone du ministère de l’Intérieur tandis que le centre de la capitale était totalement désert, à l’exception d’une forte présence policière.
 
Un peu plus tôt dans l’après-midi, des tirs avaient également été échangés devant le siège d’un parti d’opposition, le Parti démocratique progressiste (PDP) à l’issue desquels plusieurs personnes ont été arrêtées, dont deux étrangers, a indiqué à l’AFP un des responsables de cette formation.
 
Un semblant de normalité semblait pourtant revenu dans la matinée. Des badauds avaient recommencé à se promener sur l’avenue Bourguiba. Les autorités provisoires avaient annoncé un allègement du couvre-feu en invoquant une amélioration des conditions de sécurité.
 
La situation s’est bruquement tendue en début d’après-midi. Les policiers sont alors devenus de plus en plus nerveux, contrôlant systématiquement les véhicules pour vérifier notamment s’il n’y avait pas d’armes à l’intérieur.
 
Des rumeurs font état de taxis transportant des miliciens.
 
Près du siège du PDP, un groupe d’individus cachés dans un immeuble a tiré des coups de feu vers des policiers qui fouillaient un taxi en stationnement et dont les occupants étaient armés, a expliqué à l’AFP Issam Chebbi, un responsable du PDP.
 
Les policiers ont ensuite riposté. Il n’y a pas eu de blessés dans la fusillade. Deux autres taxis à l’intérieur desquels se trouvaient des hommes armés ont également été arrêtés par la police à proximité.
 
(©AFP / 16 janvier 2011 16h52)
 

 

Tunisie: des tirs nourris retentissent dans le centre de Tunis


De véritables combats ont opposé dimanche après-midi des miliciens armés postés dans des immeubles du centre de Tunis et les forces loyales aux nouvelles autorités tunisiennes de transition. Un semblant de normalité semblait pourtant être revenu dans la matinée.

 
La thèse de la responsabilité des fidèles de l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali dans le climat d’exactions et d’insécurité qui règne en Tunisie depuis la fuite vendredi du dictateur, s’est singulièrement renforcée dimanche, avec l’arrestation de deux de ses proches.
 
Jusqu’à présent, des miliciens armés se contentaient de semer la terreur de nuit dans la capitale, sa banlieue, et plusieurs villes du pays, en se livrant à des pillages et des exactions contre les civils.
 
Neveu de Ben Ali arrêté La justice tunisienne a mis en cause dimanche pour la première fois un proche du président tunisien déchu, accusé d’être responsable des récentes exactions commises par des hommes armés. Le général Ali Sériati, ancien chef de la garde prétorienne du régime, a été arrêté.
 
Il est accusé d’être l’instigateur des violences commises ces derniers jours. Kaïs Ben Ali, neveu de l’ancien président, a aussi été interpellé pour son rôle dans ces violences.
 
Un mois de révolte Ben Ali a été victime d’un mois de révolte populaire sans précédent contre son régime, qui a embrasé le pays et fait des dizaines de victimes, tombées sous les balles des forces de l’ordre.
 
Mais depuis sa chute, menaces, pillages et fusillades, survenant le plus souvent la nuit, sont commis par des hommes armés, en civil, dans la capitale et dans d’autres villes du pays.
 
(ats / 16 janvier 2011 17:41)

Tunisie: la composition du nouveau gouvernement annoncée lundi


TUNIS – La composition du nouveau gouvernement tunisien doit être annoncée lundi, trois jours après la fuite de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, a indiqué dimanche une dirigeante d’un parti d’opposition, selon qui les partis auparavant proches du pouvoir en seront écartés. « La composition du nouveau gouvernement sera annoncée demain matin », a déclaré à l’AFP Maya Jribi, secrétaire générale du Parti Démocratique progressiste (PDP, opposition légale la plus radicale en Tunisie), à l’issue d’une réunion des principaux partis politiques avec le Premier ministre, Mohammed Ghannouchi. « Il a été décidé de manière consensuelle d’écarter les partis pro-gouvernementaux. Le nouveau gouvernement sera composé de représentants du mouvement Ettajdid (Renaissance), du PDP, du Front démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), ainsi que de personnalités indépendantes », a-t-elle ajouté. Ces trois formations faisaient partie de l’opposition légale dans le pays. « Les prochaines élections seront surveillées par un comité indépendant et des observateurs internationaux, pour des élections libres et transparentes », a souligné la dirigeante, qui a précisé que les trois partis avaient demandé une amnistie générale pour tous les prisonniers politiques. Le président Ben Ali a été victime d’un mois de révolte populaire sans précédent contre son régime, qui a embrasé le pays et fait des dizaines de victimes, tombées sous les balles des forces de l’ordre. Le président déchu a pris la fuite vendredi vers l’Arabie Saoudite, après 23 ans de règne sans partage. (©AFP / 16 janvier 2011 18h54)


ALERTE –

Les USA « rassurés » par les promesses d’ouverture en Tunisie


WASHINGTON – La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a indiqué dimanche dans un communiqué que les Etats-Unis étaient « rassurés » par les récentes promesses d’ouverture formulées par le Premier ministre Mohammed Ghannouchi et le président par intérim Foued Mabazza. (©AFP / 16 janvier 2011 19h02)

 

Affrontements armés à Tunis, deux francs-tireurs abattus


TUNIS – Des affrontements armés ayant fait au moins deux morts ont opposé dimanche après-midi au coeur de Tunis des miliciens armés en civil aux forces régulières, près du ministère de l’Intérieur, ont constaté des journalistes de l’AFP. « Il y a eu deux snipers qui ont tiré depuis un bâtiment situé à proximité du ministère de l’Intérieur. On les a abattus », a déclaré un sous-lieutenant de l’armée à la télévision publique, qui n’a pas fait état d’autres victimes. De véritables scènes de guérilla urbaine ont opposé entre 15H00 GMT et 17H00 GMT des miliciens armés apparemment fidèles à l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali, qui a fui le pays vendredi après 23 ans de règne autoritaire, aux forces loyales aux nouvelles autorités de transition. Les tirs ont cessé à la nuit tombée dans le centre ville, qui était totalement désert et plongé dans un silence total. Ces combats ont débuté par des tirs sporadiques, puis de plus en plus nourris. Un hélicoptère de l’armée, doté d’une mitrailleuse, survolait la zone des combats, apparemment pour diriger la manoeuvre des policiers et militaires sur le terrain. Un peu plus tôt dans l’après-midi, des tirs avaient également été échangés devant le siège d’un parti d’opposition, le Parti démocratique progressiste (PDP) à l’issue desquels plusieurs personnes ont été arrêtées, dont deux étrangers, a indiqué à l’AFP un des responsables de cette formation. Un semblant de normalité semblait pourtant revenu dans la matinée. Des badauds avaient recommencé à se promener sur l’avenue Bourguiba, la grande artère commerciale du centre de la capitale. Les autorités provisoires avaient même annoncé un allègement du couvre-feu en invoquant une « amélioration des conditions de sécurité ». La situation s’est brusquement tendue en début d’après-midi. Les policiers sont alors devenus de plus en plus nerveux, contrôlant systématiquement les véhicules pour vérifier notamment s’il n’y avait pas d’armes à l’intérieur. Des rumeurs ont fait état de taxis transportant des miliciens armés. Près du siège du PDP, un groupe d’individus cachés dans un immeuble a tiré des coups de feu vers des policiers qui fouillaient un taxi en stationnement et dont les occupants étaient armés, a expliqué à l’AFP Issam Chebbi, un responsable du PDP. Les policiers ont ensuite riposté. Il n’y a pas eu de blessés dans la fusillade. Quatre ressortissants allemands et d’autres étrangers en nombre indéterminés et apparemment munis d’armes, ont été interpellés à proximité à peu près au même moment, à bord de taxis, a déclaré un policier à la télévision publique. Les chauffeurs de taxis qui les transportaient ont assuré que leur client disaient vouloir se rendre à la chasse, selon la police. Des informations non-vérifiables avaient dans un premier temps fait état de l’arrestation de deux personnes ayant des passeports suédois et munies de « fusils de chasse ». A Berlin, le ministère allemand des Affaires étrangères n’était pas en mesure de confirmer l’arrestation des quatre Allemands. « Notre ambassade à Tunis a déjà pris contact, par différents canaux, avec les autorités judiciaires et sécuritaires tunisiennes », a indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. « Nous tentons intensément de vérifier ces informations mais nous ne pouvons pas les confirmer jusqu’à présent », a-t-il ajouté Ce n’est qu’après ces instants de vive nervosité que les combats ont éclaté à Tunis. Parallèlement à ces combats, on apprenait en marge d’une réunion de la classe politique et de la société civile que la composition du nouveau gouvernement tunisien serait annoncée lundi et que les partis auparavant proches du pouvoir en seraient exclus. (©AFP / 16 janvier 2011 19h28)


ALERTE – Tunisie: tirs aux abords du palais présidentiel


TUNIS – Des tirs étaient échangés dimanche soir près du palais présidentiel à Carthage, dans la banlieue nord de Tunis, entre l’armée et des hommes loyaux à l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali, ont indiqué à l’AFP des sources concordantes. (©AFP / 16 janvier 2011 19h38)

 

Le chef de la diplomatie tunisienne attendu à un sommet en Egypte


CHARM EL-CHEIKH (Egypte) – Kamel Morjane, le chef de la diplomatie de l’ancien gouvernement tunisien, assistera cette semaine au sommet économique arabe à Charm el-Cheikh (Egypte) afin d’informer ses homologues des développements dans son pays, a annoncé dimanche le numéro 2 de la Ligue arabe. « Le ministre tunisien des Affaires étrangères Kamel Morjane arrivera demain (mardi) ou le jour d’après au plus tard, pour assister au sommet économique arabe et informera ses homologues sur les développements dans son pays », a déclaré le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmed ben Helli. Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, a fui vendredi en Arabie saoudite, cédant à la pression de la rue. La composition du nouveau gouvernement tunisien doit être annoncée lundi, a indiqué Maya Jribi, secrétaire générale du Parti Démocratique progressiste (PDP, opposition légale la plus radicale en Tunisie), à l’issue d’une réunion des principaux partis politiques avec le Premier ministre, Mohammed Ghannouchi. Selon elle, les partis auparavant proches du pouvoir en seront écartés. A la question de savoir si la réunion de Charm el-Cheikh évoquerait la situation en Tunisie, M. Ben Helli a déclaré: « Cette question sera discutée, au côté de la situation au Soudan, en Palestine et au Liban ». « C’est un sommet économique et l’ordre du jour, par essence, se concentre sur les questions économiques, sociales et de développement », a-t-il ajouté. Le sommet économique arabe doit se tenir mercredi à Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge, après des réunions préparatoires lundi et mardi en présence des ministres des Affaires étrangères des 22 membres de la Ligue arabe. Samedi, la Ligue arabe, évoquant la « phase historique dont le peuple tunisien est témoin », avait demandé « à toutes les forces politiques, ainsi qu’aux représentants de la société tunisienne et aux officiels, d’être unis pour le bien du peuple et pour réaliser la paix civile ». (©AFP / 16 janvier 2011 19h49)


Tunisie: « aucune tolérance » avec ceux qui sèment le chaos


TUNIS – Le Premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi a averti dimanche soir que les autorités de transition ne feraient preuve d' »aucune tolérance » envers ceux qui sèment le chaos dans le pays, dans une déclaration téléphonique à la télévision publique. « Il n’y aura aucune tolérance, avec ceux, quels qu’ils soient, qui portent atteinte à la sécurité du pays », a-t-il déclaré, alors que le clan de l’ex-président Ben Ali est soupçonné de vouloir destabiliser le pays en semant un climat de terreur à Tunis et dans le reste du pays. « On a arrêté un grand nombre de bandes criminelles qui cherchent à semer le chaos. Les forces de l’ordre, l’armée, la police et la garde nationale sont en train d’accomplir un travail héroïque pour garantir la sécurité de la nation et des citoyens », a ajouté M. Ghannouchi. Interrogé sur la nature de ces bandes criminelles par une journaliste de la télévision d’Etat, il a répondu: « Je ne peux pas me susbtituer à la justice. c’est elle qui identifiera ces énigmes ». (©AFP / 16 janvier 2011 20h05)


Tunisie: le photographe blessé en état « critique » mais non décédé


PARIS – Le photographe franco-allemand de l’agence EPA Lucas Mebrouk Dolega, 32 ans, gravement blessé vendredi à Tunis, était dimanche dans un état « extrêmement critique » selon sa famille mais pas décédé comme cela avait été annoncé dans la journée par plusieurs sources. La compagne et la famille du photographe ont indiqué dans la soirée que Lucas Mebrouk Dolega n’était « pas décédé à ce jour ». « Néanmoins, son état est extrêmement critique, nous attendons des évolutions », ont-ils précisé dans un court texte transmis à l’AFP par Leila Minano, une collègue du photographe, à la demande de la famille actuellement à Tunis. La famille ne souhaitait pas s’exprimer davantage, selon Mme Minano. « Son état est critique mais stable », a confirmé le consulat. Dimanche matin, le responsable de l’agence EPA (European Pressphoto Agency) à Paris, Horacio Villalobos, avait indiqué que « Lucas était décédé » dans la matinée et cette information avait été confirmée par une source consulaire française à Tunis. Dans l’après-midi, EPA avait indiqué dans un communiqué avoir eu la confirmation que leur photographe était décédé des suites des blessures qu’il avait subies vendredi alors qu’il couvrait des affrontements entre policiers et manifestants à Tunis. « Nous avons été informés ce matin qu’il était mort. En fin d’après-midi nous est venue la nouvelle selon laquelle il est encore relié à des machines qui le maintiennent en vie », a toutefois reconnu dimanche soir Gernot Hensel, rédacteur en chef adjoint, joint au téléphone par l’AFP à l’EPA à Francfort. Le photojournaliste, né à Paris de mère allemande, journaliste, et de père français, médecin, couvrait les manifestations à Tunis devant le ministère de l’Intérieur, quand il a été atteint vendredi en début d’après-midi par un tir de grenade lacrymogène tirée « à bout portant » par un policier tunisien, selon un de ses confrères, Julien Muguet. Touché à l’oeil et à la tempe gauche, il avait été opéré en soirée à l’Institut national de neurochirurgie de Tunis, et se trouve depuis dans le coma après que son état se fut dégradé. EPA a précisé que le journaliste, dont le nom complet est Loucas Mebrouk Von Zabiensky mais qui utilise le nom de Lucas Dolega, travaille pour EPA depuis avril 2006. (©AFP / 16 janvier 2011 21h03)


Tunisie: des tirs nourris retentissent dans le centre de Tunis


Deux jours après la fuite du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali, de véritables combats ont opposé dans le centre de Tunis des miliciens armés aux forces loyales aux nouvelles autorités de transition. Au moins deux francs-tireurs ont été abattus. Les affrontements ont débuté par des tirs sporadiques, puis sont devenus de plus en plus nourris. En soirée,des accrochages ont eu lieu entre l’armée et des hommes restés loyaux à l’ex-président Ben Ali aux alentours du palais présidentiel, à Carthage. Des témoins ont indiqué avoir entendu des tirs à l’arme lourde. Des tirs ont également été échangés devant le siège d’un parti d’opposition, le Parti démocratique progressiste (PDP) à l’issue desquels plusieurs personnes ont été arrêtées, dont l’ex-chef de la sécurité du président tunisien déchu. Semblant de normalité Un semblant de normalité semblait pourtant revenu dimanche matin. Des badauds avaient recommencé à se promener sur l’avenue Bourguiba, la grande artère commerciale du centre de la capitale. La situation s’est brusquement tendue en début d’après-midi. Les policiers sont alors devenus de plus en plus nerveux, contrôlant systématiquement les véhicules pour vérifier notamment s’il n’y avait pas d’armes à l’intérieur. Islamistes exclus Parallèlement aux combats, on apprenait en marge d’une réunion de la classe politique et de la société civile que la composition du nouveau gouvernement tunisien serait annoncée lundi. Les partis auparavant proches du pouvoir en sont d’ores et déjà exclus, ainsi que les islamistes et les communistes. Les consultations devraient aboutir à la mise en place de trois comités: l’un chargé de proposer des personnes pour former un gouvernement d’union nationale, un autre pour examiner les exactions et dérives sécuritaire et le dernier sur les accusations de corruption de l’ancien régime. Un mois de révolte Après 23 ans de règne, Ben Ali a été victime d’un mois de révolte populaire sans précédent contre son régime, qui a embrasé le pays et fait des dizaines de victimes, tombées sous les balles des forces de l’ordre. (ats / 16 janvier 2011 22:09)

 

Tunisie: des chasseurs suédois traqués par la foule


TUNIS – Douze Suédois venus chasser le sanglier ont été pris à partie par une foule déchaînée dimanche à Tunis, qui les a accusés d’être des « terroristes étrangers » en découvrant leurs armes, alors que des combats se déroulaient dans la capitale, a-t-on appris auprès des chasseurs. Un officier de police avait auparavant déclaré à la télévision tunisienne que quatre Allemands avaient été arrêtés dimanche à Tunis en possession d’armes, à bord de trois taxis, avec d’autres étrangers dont les nationalités n’avaient pas été précisées. « Nous sommes arrivés il y a une dizaine de jours en Tunisie pour chasser le sanglier. Nous sommes montés aujourd’hui à bord de trois taxis pour rejoindre l’aéroport quand, en chemin, nous avons été arrêtés à un barrage improvisé », a raconté à des journalistes dans le hall d’un hôtel Ove Oberg, un membre du groupe. « Ils ont fouillé les véhicules, trouvé nos armes et cela a dégénéré. Ils nous ont éjectés des voitures, traités de terroristes étrangers. Nous avons été battus à coup de pied et passés à tabac », a-t-il poursuivi. M. Oberg, comme les cinq autres Suédois présents à ses côtés, portait sur son visage de multiples hématomes et taches de sang. Trois autres chasseurs, dans un autre véhicule, n’ont pas été inquiétés, mais ils sont sans nouvelles de trois de leurs compatriotes, dont le frère de M. Oberg. « La police est arrivée, nous avons montré nos permis et nous avons pu nous expliquer. La police nous a aidés à nous sortir d’affaire. Tout ce que nous voulons aujourd’hui, c’est rentrer chez nous », a-t-il ajouté, visiblement choqué. Une grande nervosité régnait au moment de ces arrestations dans la capitale tunisienne, où la police stoppait et fouillait de nombreux véhicules, dont des taxis, visiblement à la recherche d’armes. L’agression des chasseurs suédois s’est déroulée dans l’après-midi, dans le centre de la capitale tunisienne, à environ 300 mètres du siège du Parti démocratique progressiste (PDP, opposition) devant lequel une brève fusillade avait éclaté. Des combats ont ensuite éclaté dans plusieurs quartiers de la ville, opposant forces de sécurité et miliciens armés et éléments fidèles au président déchu Ben Ali, qui a quitté vendredi le pays pour l’Arabie Saoudite, poussé à la fuite par une révolte populaire sans précédent dans le monde arabe. Deux francs-tireurs ont notamment été abattus dans l’après-midi dans le centre de Tunis. L’agence de presse suédoise TT est parvenue à joindre un autre membre du groupe, Erik Eckhardt, qui dirige l’organisation de voyages de chasse Svenska Jaktresor. Un blog de Svenska Jaktresor précise qu’elle organise des voyages de chasse au sanglier dans les montagnes tunisiennes de Kasserine. (©AFP / 16 janvier 2011 22h32)

 

REMDH :

Le président du REMDH Kamel Jendoubi annonce son retour en Tunisie après plus de 15 ans d’exil forcé


Copenhague, le 16 janvier 2011. M. Kamel Jendoubi, président du Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) a annoncé vendredi 14 janvier 2011 sa décision de retourner en Tunisie, lors d’une conférence de presse organisée à l’initiative du Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) au siège de la Ligue des droits de l’Homme à Paris. Lors de cette conférence de presse, M. Jendoubi a déclaré « Nous assistons actuellement à un mouvement sans précédent qui traduit la volonté de changement démocratique du peuple tunisien. J’appelle au rassemblement de toutes les forces démocrates pour la formation d’un gouvernement d’union nationale qui sera chargé de l’abrogation de toutes les lois liberticides, de promulguer une amnistie générale et de préparer l’instauration d’une commission justice et vérité pour faire la lumière sur les crimes commis sous le régime de M. Ben Ali ». Empêché par les autorités tunisiennes de fouler le sol de sa terre natale depuis 1994 du fait de ses activités de défense des droits humains, M. Jendoubi a été arbitrairement privé de son passeport tunisien depuis 2000. En 2005, il n’avait pas été autorisé à assister aux funérailles de son père. Kamel Jendoubi a également été ces dernières années la cible de menaces et d’attaques de toutes sortes de la part des autorités tunisiennes, et notamment de violentes campagnes de diffamation dans les organes de presse contrôlés par le parti présidentiel. M. Jendoubi a porté inlassablement les aspirations de la société tunisienne à la justice sociale et à des réformes démocratique auprès des instances internationales et de l’opinion publique. Depuis la répression du mouvement de contestation pacifique du bassin minier de Gafsa-Redeyef en 2008, qui préfigurait le mouvement initié en décembre 2010 à Sidi Bouzid, il ne cessait de rappeler que « Le dossier du bassin minier  n’est pas clôt ». Kamel Jendoubi est président du REMDH depuis 2003. Membre fondateur de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) et du CRLDHT -dont il est l’actuel président- Kamel Jendoubi est également membre du conseil exécutif de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), président de l’Institut du Caire pour les Etudes des droits de l’Homme (CIHRS) et membre du bureau de la Fondation Euro-méditerranéenne de soutien aux défenseurs des droits de l’Homme (FEMDH). Le REMDH se félicite de la décision de son président de mettre un terme à son exil forcé et appelle avec vigueur à la construction d’un état de droit respectueux des libertés individuelles et collectives en Tunisie.


 

Le Collectif de Solidarité avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid – Tunisie Paris, le 16 janvier 2011

COMMUNIQUE UN JOURNALISTE FRANÇAIS TUE A TUNIS


Lucas Mebrouk Dolega, photographe français de l’agence EPA, est mort aujourd’hui après avoir été blessé. Lucas Mebrouk Dolega est mort suite de ses blessures. Il a été blessé le 14 janvier par la police tunisienne devant le ministère de l’intérieur. Le collectif de Solidarité avec la lutte des habitants de Sidi Bouzid rend hommage à Lucas Mebrouk Dolega et présente ses condoléances à sa famille et ses proches. Cette victime, ainsi que toutes les victimes tunisiennes assassinées par la dictature en déconfiture qui continue à semer la terreur. Des bandes armées sévissent dans plusieurs régions et sèment la terreur et la désolation parmi une population qui a dès le début manifesté pacifiquement contre la dictature. Nous dénonçons fermement la poursuite des assassinats. Nous réclamons l’arrestation sans délais de ces commandos de la mort leur jugement. AC ! – ACHR – ACORT – AFASPA – AMF – ASDHOM -ATF- ATF Paris – ATMF – ATTAC – CAPJPO-EuroPalestine – CEDETIM – CFDA – CISA – CMF (COLECTIF DES MUSULMANS DE France )- CNT – Comité National de Soutien au Mouvement du Bassin minier – Courant Nationaliste Progressiste – CORELSO – CPR – CRLDHT – DAL – Etoile Nord Africaine – Europe Écologie Les Verts – FASE (Fédération pour une alternative Sociale et Écologique) – FDLT (Forum démocratique pour la liberté et le Travail) – FSQP – FTCR – FMVJ-France (Forum Marocain Vérité et Justice) – GAUCHE UNITAIRE – La pelle et la pioche – Les Alternatifs – LDH – Le MOUVEMENT POUR UNE ALTERNATIVE SOCIALE ÉCOLOGIQUE ET DÉMOCRATIQUE – LUTTE OUVRIÈRE – Manifeste des Libertés – Le Mouvement des Jeunes Socialistes – Mouvement Nahdha – Mouvement Tajdid France – MRAP – NO-VOX – NPA – Organisation de femmes Egalité – partenia 2000 – PADS Maroc (Parti d’Avant-Garde Démocratique Socialiste/MAROC) – PCF – PCOF – PCOT – PDP – PG – PIR (PARTI DES INDIGENES) – Le Parti Socialiste Unifié (Maroc) – Réseau Féministe « Ruptures » – Réseau Stop la Précarité – SOLIDAIRES – Solidarité Tunisienne – SORTIR DU COLONIALISME – SYNDICAT DES ECRIVAINS DE TUNISIE – UNEF – UTIT – Voie Démocratique Maroc – Voix Libre.                                                                  


 

FTCR Communiqué


Paris le 16 janvier 2011, Le dictateur Ben Ali a été balayé par la révolution du Jasmin par les Tunisiennes et les Tunisiens. En cette nouvelle ère démocratique la FTCR demande la restitution des biens publics tunisiens accaparés par le parti au pouvoir le RCD. A paris nous exigeons la restitution immédiate du foyer qui se trouve rue Botzaris dans le 19ème face au Buttes de Chaumont. Nous voulons que ce foyer devienne la maison des associations démocratiques Tunisiennes conformément à leurs demandent incessantes depuis 23 ans. Le président de la FTCR Tarek BEN HIBA 0033675036338

AFASPA (Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique) Communiqué

Malgré la répression, la révolte de la jeunesse et des forces démocratiques a imposé que le dictateur Ben Ali soit contraint de fuir hors de Tunisie. L’AFASPA rend hommage à toutes ses victimes assassinées, emprisonnées, torturées depuis sa prise de pouvoir en 1976. Elle dénonce l’attitude de tous les présidents de la République française qui ont apporté leur soutien à Ben Ali et à son régime répressif. L’AFASPA dénonce l’attitude du président Sarkozy et de son gouvernement qui n’a eu comme seule préoccupation que celle de défendre les intérêts capitalistes du patronat et des multinationales. N’est-ce pas Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères, qui a apporté son soutien au dictateur en lui proposant son savoir faire en matière sécuritaire ! Aujourd’hui le peuple tunisien vient de vivre sa Révolution. Il vient de mettre en cause un pouvoir autocratique, libéral et corrompu. Il ouvre la voie à l’Indépendance de son pays par la Démocratie. Le peuple tunisien est dès maintenant confronté à une nouvelle étape, par le rassemblement de tous les démocrates, les forces de la société civile, la Ligue des droits de l’Homme, l’UGTT et autres pour construire le changement attendu au regard des aspirations qui se sont exprimées. L’AFASPA est au côté du peuple tunisien. C’est à lui de décider des voies qu’il entend mettre en œuvre pour la Démocratie, la Laïcité, le développement économique et industriel, la création d’emploi mettant en cause le libéralisme économique, afin que les richesses créées soient mieux réparties. L’AFASPA poursuivra sa démarche avec le peuple de France pour imposer de nouvelles coopérations entre la Tunisie, la France et l’Europe, favorisant les réponses sociales que sont en droit d’exiger tous les peuples. Bagnolet, le 15 décembre 2011


Front des Forces Socialistes Secrétariat National DECLARATION

Alger, le 15 janvier 2011 Aujourd’hui la Tunisie Demain le Maghreb La détermination, le rassemblement et le courage du peuple Tunisien ont eu raison de l’Etat policier.  La victoire du peuple Tunisien est la victoire de toutes les femmes et de tous les hommes épris de justice, de liberté et de démocratie dans le Maghreb. Le FFS qui a manifesté dès les premières heures sa solidarité à la lutte du peuple Tunisien, est convaincu que les forces de changement trouveront les ressources nécessaires pour mener à terme le processus de démocratisation de la Tunisie. Comme il est convaincu qu’elles sauront lever les obstacles qui ne manqueront pas de se dresser tout au long de la période de transition démocratique. Il n’échappe à personne que dans nos pays, les forces du statu quo et de la restauration autoritaire,  sont encore présentes et actives tant au niveau des Etats que dans les sociétés. Il n’échappe à personne que dans nos pays des archaïsmes et des extrémismes violents peuvent eux aussi et à tout moment, compromettre l’avenir démocratique. Oui, aujourd’hui les peuples du Maghreb éprouvent un désir fervent de changement pour accéder à la dignité, la liberté, à la démocratie et au bonheur. En Algérie, ce désir s’est affirmé au lendemain de l’indépendance. Oui aujourd’hui, les Algériennes et les Algériens savent qu’il est difficile de mener une lutte pacifique en face d’un régime violent. Ils montrent encore qu’ils sont déterminés à faire aboutir ce combat, à faire tomber ce régime et à consentir tous les sacrifices. Les Algériennes et les Algériens espèrent que l’expérience Tunisienne sera méditée. Ce qu’ils demandent aujourd’hui, c’est que cesse le soutien des certaines puissances au régime en place. Comment accepteraient-ils les propos du Quai d’Orsay ? Aujourd’hui, la priorité pour la France est-elle, encore, de proposer une assistance technique à la gestion soft des manifestations et à la formation des forces de répression ? Comment accepteraient-ils les propos tenus par l’Elysée ? L’équation algérienne se limiterait-elle encore au couple binaire et simpliste Bouteflika ou les Talibans ? Pourquoi en France et plus généralement en Europe, il est possible d’intégrer les forces politiques racistes, xénophobes, extrémistes voire fondamentalistes en système démocratique,  et dans le même  temps dénier aux peuples du Sud la capacité de gérer pacifiquement, politiquement et démocratiquement les forces radicales et extrémistes. Encore une fois, oui au partenariat ; non au protectorat destiné à reconsolider la Françafrique. Nous voulons des options conformes à la morale et conformes aux intérêts.  Dans tous les cas, le FFS ne peut que regretter l’attentisme`et les hésitations qui ont caractérisé la position officielle de la France durant les événements de Tunisie et son silence éloquent sur les événements en Algérie. Le FFS ne peut que saluer la volonté affichée par le parti socialiste français de soutenir les forces démocratiques en Algérie et sa condamnation claire de l’usage de la force et de la répression face aux mécontentements populaires.         Encore une fois, nous saluons le peuple Tunisien pour sa constance et son courage. Un petit pays peut-être, un grand peuple assurément ! Vive le FFS Vive l’Algérie Vive le Maghreb démocratique


Communiqué Gafsa-Paris  

JEUNE DE SOLIDARITE AVEC FAHEM BOUKADDOUS


Le 16 janvier 2011 Fahem Boukadous, journaliste tunisien a été condamné à une peine d’emprisonnement de quatre ans pour avoir couvert le mouvement de protestation du bassin minier de 2008. Il effectue sa peine d’emprisonnement à la prison de Gafsa dans des conditions inhumaines. Atteint d’asthme, il devrait être soigné et sa place est à l’hôpital et non en prison. Chaque lundi, son épouse, Afef Bennaceur, lui rend visite en prison. Nous annonçons que nous observerons, comme chaque lundi, une nouvelle journée de jeûne demain, lundi 17 janvier, et tous les lundis qui suivront jusqu’à sa libération. Paul-Emmanuel Deyrieux, Safia Mestiri, Sana Elmahidelli Msahli, Sarra Saïdi, Jawaher Chenna, Safa Mansouri, Karima Boussetta, Belkis Rakia,  Hajer Zaatour,  Mouna Harrabi,  Fadhila Ben Fkih, Hannan Aroussi, Hamida Dridi, Lina Ben Mhenni,  Dalel Zaïbi,  Ghezala M’hamedi, Zakia Dhifaoui, Faten Khlifa, Ahlem Ben Jaffal, Najoua Rezgui,  Monia Abid,  Radhia Nasraoui, Zina Nooman, Najet Hosni, Samia Abbou, Jacques Boure, André Poudevigne, Hélène Kim, Anne Marie Jacquin, Michel Leterrier, Jean-Maurice Verdier, Marie Luce Lequime, Yves Begué, Gisèle Guérin, Frère Jacques, Jean-Marie Legoux, Catherine Charlot, Andrée Paris, Michel André Prat, Michel Peguy, Claire Peguy, Brigitte Kreisel, Lucette Menut, P. Joseph Rahard, Françoise Garret, Claude Bressolette, Yvonne Gerenau, Odette Sarda, Paul Clemens, Claudette Clemens, Bernadette Escher, Martine Loloum, Françoise l’Angevin, Christiane Guillot, Claire Richard, Marie-Jeanne Wolfer et Marguerite Rollinde annoncent qu’ils se joignent à cette action en observant aujourd’hui une journée de jeûne de solidarité. Afef Bennaceur,  (00 216) 23 696 300 Luiza Toscane, (00 33) 06 77 80 68 80


LA TRANSTION OUI..  LA TRAHISON NON..


Derrière une vitrine  civile  c’est l’armée qui tient le vrai pouvoir. La chute précipitée de l’ancien président et la fuite désorganisée  de son entourage sont la preuve de la mise en garde de la grande muette. La garde présidentielle abandonnée s’est transformée  en force de nuisance de terre brulée. De même le cafouillage constitutionnelle  pour habiller la transition à la hâte au sommet de l’Etat.  L’armée  en se déployant dans la rue n’a  pour mission que de garder les établissements stratégiques du pays. En quelques sortes à nous   (l’armée) de gérer l’ordre public et à vous (le gouvernement) de gérer la transition politique.  Mais quelle transition ?  Le respect de la constitution actuelle ne laisse pas trop de marge pour un vrai changement.  Da ns le cadre de la légalité constitutionnelle, on ne traite qu’avec les partis et organisations reconnues. Une partie importante de ceux qui ont animés  la contestation est ainsi exclue. On ne peut pas parler d’un ancien  pouvoir . Car les figures politiques qui composent avec  l’opposition sont les collaborateurs   du président déchu.   Le décor politique est le même qu’en novembre 1987 avec ses pertinences  juridiques. C’est la trahison de l’aspiration d’une jeunesse de balayer toutes les représentations symbolisées par la dictature.    Certes le premier ministre est  connu pour son intégrité peut se racheter aux yeux du peuple. Mais lorsque on voit son entourage : un président par interim non convaincu ni convaincant  et   un président  de Senat , ancien ministre de l’intérieur durant les années de braise 1990-1993 et une prépondérance du parti de pouvoir RCD à tous les étages des institutions décisionnelles ; tout devient mirage et l’espoir des reformes  s’évanouit. La  garantie c’est la vigilance de tous : élites et jeunesse. La transparence et un espace plus grand de liberté de la presse. On nous a eu une fois j’espère que nous sommes maintenant vaccinés. Le sang des martyrs ne sera pas perdu. Ahmed BEN AMOR   Paris le 16/01/2011


DE L’INCONSTITUTIONNALITE DE L’INTERIM DE M. Foued MOBAZAA.


 

Nul ne peut contester, sauf à mentir aux 10 millions de tunisiens et à la multitude  de personnes  qui ont suivi avec curiosité, intérêt et finalement enthousiasme,   en direct à travers le monde, la libération d’un peuple, que la  vacance de la présidence da la République en Tunisie s’est produite le 14 janvier 2011 à 17. 40 par la fuite précipitée, de M. BEN ALI de Tunisie et l’abandon concomitant de la fonction.

L’article 57 de la constitution de la Tunisie sur la vacance définitive de la présidence,  était dès cet instant précis, seul applicable.

 

Or, les obligés de BEN ALI, qui étaient aux affaires ont providentiellement eu recours à l’article 56 de la constitution relatif à la vacance temporaire du pouvoir.

 

Face à la vigilance du peuple tunisien, ces mêmes équipes ont cru pouvoir régulariser la situation et tenté de donner une apparence de légalité le lendemain samedi 15 janvier 2011.

 

LA question qui se pose donc est de savoir si l’application tardive de l’article 57 de la Constitution permettait un retour à la légalité constitutionnelle 

Juridiquement une réponse négative s’impose.

En effet, l’article 57 prévoit en cas de vacance définitive de la présidence, la réunion immédiate du Conseil constitutionnel qui « constate la vacance définitive à la majorité absolue de ses membres. Il adresse une déclaration à ce sujet au président de la Chambre des conseillers et au président de la Chambre des députés qui est immédiatement investi des fonctions de la Présidence de l’Etat par intérim, pour une période variant entre quarante cinq jours au moins et soixante jours au plus. »

Or,  force est de constater que le Conseil constitutionnel s’est révélé complètement défaillant le vendredi 14 janvier 2011.

 

Les membres du Conseil constitutionnel ont manqué ainsi aux devoirs de leur charge et leur déclaration du lendemain, samedi 15 janvier 2011 apparait comme tardive, pour être  hors délai,  entrainant  par là même sa  nullité absolue.

 

Dès lors l’investiture de M. Foued MOBAZZA, comme président par Intérim  parait constitutionnellement comme entachée d’illégalité.

 

Il ne fait aujourd’hui qu’occuper,  voire squatter le pouvoir  faute d’avoir été régulièrement investi de la fonction exécutive.

 

J’ajoute que la défaillance du Conseil Constitutionnel est d’autant plus consternante qu’elle procède  d’une manœuvre intentionnelle, destinée à détourner les dispositions relatives  à la durée de l’Intérim prévues par l’article 57 de la Constitution et limitée à une période de 45 jours au moins ou 60 Jours au plus.

Il est en définitive, pour le moins extraordinaire  que  les  commensaux du régime de BEN ALI se sont révélé jusqu’au bout incapables de respecter une procédure constitutionnelle instituée par des textes qu’ils ont eux même confectionné à leurs seules mesures  et voté dans des conditions exemptes de tout débat démocratique.

Aussi, la Tunisie se retrouve aujourd’hui dans une impasse constitutionnelle et un vide politique au sommet de l’Etat.

En effet M. Foued MOBAZZA n’est en fait qu’un simple occupant du pouvoir sans aucune légitimité constitutionnelle.

Je me bornerai ici dans cette analyse, à  énumérer les différentes solutions juridiques envisageables   pour sortir de cette crise constitutionnelle et je laisse le soin aux forces politiques tunisiennes et au peuple tunisien de réfléchir et choisir la voie  politique de sortie de crise.

1/ la première solution participe d’amnésie et consiste à ignorer l’inconstitutionnalité  de ce pouvoir et risquer ainsi tôt ou tard  d’aboutir à la reproduction du  coup d’Etat de 1987.

2/ la deuxième solution constate la vacance du pouvoir et l’effondrement des institutions du  régime de BEN ALI.  Il appartient donc aux personnalités politiques  tunisiennes de prendre leur responsabilité  historique et d’assumer les affaires du pays pendant une période transitoire en constituant  par exemple un Conseil Provisoire de la Présidence de la République et en appelant les chefs de l’armée à les reconnaitre.

3/ Il reste une troisième solution qui consiste à tolérer  le pouvoir de fait de M. Foued MOBAZAA  et d’accepter de composer avec son premier ministre.  Il est évident que cette dernière voie est malgré les apparences , très délicate à manier dans la mesure où elle suppose une vigilance démocratique et citoyenne  pour ne pas confisquer la victoire du peuple ou  exclure une quelconque personnalité ou force politique tunisiennes de la gestion des affaires du pays pendant cette période transitoire et de garantir à tous sans exclusive, à se porter candidat aux  élections présidentielles et législatives à venir.

Les évènements libérateurs de ce qui se dénomme désormais comme la Révolution du jasmin ont par leur retentissement,  un écho considérable sur les pays du monde entier.

La solution juridique  qui sera  apportée doit à ce titre servir d’exemple. Mieux  encore, elle se doit d’être exemplaire.

 

Ahmed MAALEJ

tunisien

Avocat au Barreau de Paris

06 17 85 35 01


Tunisie : Des intentions et des consciences


Le soulèvement du peuple tunisien qui a chassé la dictature de Ben Ali a mis sur la scène tunisienne un amalgame d’intentions et de consciences très diverses : Le peuple tunisien qui a osé dire non à la dictature et qui a payé cher de sa vie et de son sang le prix mérité de la liberté et de la dignité a aujourd’hui des aspirations profondes et solides à une démocratie réelle et à un changement radical dans le pays qui aboutissent à un état de droits où seront respectés les droits de l’Homme. Très bonne intention manifestée par un comportement civique très évolué dont essentiellement les comités des cités qui se sont formés parmi la population et qui veillent à assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens et à dévoiler et arrêter les gangs de pilleurs qui terrorisent la population. Ces comités veillent également à déblayer les rues des décombres et à effacer les traces d’incendies et d’actes de vandalisme pour rendre la vie des gens plus paisible. Ce peuple fait maintenant « sa pause de combattant », observe la scène et attend comment les responsables, la société civile et l’opposition vont gérer la situation. Ainsi le peuple tunisien a donné une leçon de patriotisme, de civisme et de conscience à tout le monde sans exception et on ne peut qu’être fiers de ce peuple et de lui tirer le coup de chapeau qu’il mérite. Quel civisme et quelle conscience de ce grand peuple ! À l’opposé de cette image une dictature effritée qui essaye de se redresser et de se restructurer et fait tout pour rester au pouvoir, cette fois-ci pas par la force et l’intimidation et l’apeurement du peuple car c’est désormais une carte grillée, mais par l’astuce et la ruse ! On fait en quelque sorte un profil bas, on change quelques aspects de la dictature, par exemple plus de TV7 à la chaine nationale mais « chaine patriotique » !, on modère un peu son langage, on sème les promesses à droite et gauche le tout pas dans le but d’améliorer la situation et servir la patrie mais dans le but d’amortir le soulèvement du peuple et d’avorter sa victoire. En d’autres termes on veut calmer le jeu pour continuer la partie de pillage et la politique de mainmise sur le peuple tunisien et la confiscation de sa souveraineté. Très très mauvaise intention et un manque total de conscience. Le peuple a agit suivant les valeurs qu’il a et les politiciens au pouvoir ont agit et agissent toujours suivant leurs propres intérêts et rien d’autre et que la Tunisie disparaisse du globe !!! Le dictateur est partie, sa gangrène qu’il a semée dans le peuple agit toujours par ci et par là. Le peuple s’en rend conscient davantage de jour en jour et se mobilise et s’organise pour l’éradiquer définitivement et épurer la scène sociale et politique tunisienne et mettre la Tunisie sur la voie de la prospérité, du développement, de la démocratie et de la liberté. Tous les concernés de la scène politique tunisienne qui se soucient de l’avenir du pays doivent être sincères vis-à-vis du changement qu’il faut : Plus de démocratie mascarade, plus de démocratie de cota. Le peuple est désormais SOUVERAIN et personne n’a le droit de décider à sa place. À lui seul de donner son verdict et tout le monde doit s’incliner devant ses choix. Personnellement j’accepterai volontiers un 0% issu d’élections libres et transparentes qu’un certain X% comme cadeau de la part d’une dictature qui se cache derrière un décor démocratique. C’est une trahison à notre peuple qui équivaut pour moi l’exclusion et la marginalisation et les pires manières de la dictature. Notre CHÈRE TUNISIE doit entamer réellement une nouvelle ère et trancher définitivement avec des pratiques honteuses qui n’apportent ni paix ni prospérité. La Tunisie traverse une période très critique : Le peuple a tracé le chemin et au lieu du gravier et du bitume il y a mis son sang et sa vie et les politiciens doivent être à la hauteur de cet exploit pour engager le pays sur cette noble voie. Ce n’est pas un cadeau pour le peuple tunisien, c’est un mérite. Soit vigilent notre CHER PEUPLE pour faire le nécessaire si ceux qui doivent le faire ne le feront pas. Tu as décidé et tu décideras pour l’avenir. Ne te laisse pas indigné et humilié une autre fois. Ne te laisses pas voler ta VICTOIRE et ton EXPLOIT MAGESTUEUX. VIVE LE PEUPLE TUNISIEN SOUVERAIN. Je t’aime mon cher peuple et je suis fier d’être tunisien. Larbi Guesmi – Suisse / Neuchâtel, le 16 janvier 2011


LETTRE A MARZOUKI.


  Par CHABBI.M    le peuple tunisien a destitué la dictature moyenâgeuse de BEN ALI .   Une révolution sociale, économique et politique   est en route, aujourd’hui ,  la classe « dirigeante » qui veut gérer la TUNISIE, selon des marchandages qui tiennent plus de l’opportunisme et de l’usurpation que d’une quelconque légitimité citoyenne; cette classe politique tunisienne archaïque, et limitée à ses ego, par tant d’année d’échecs et de déroutes ne comprend plus rien et d’ailleurs n’a jamais rien compris aux attentes, aux véritables aspirations des tunisiens, aux ambitions des tunisiens et à leurs rêve.     Cette  révolution a   trop de profondeur pour être balayé avec autant  de facilité par un personnel politique dictatorial,  une oligarchie et une nomenklatura oppositionelle  politique « naphtaline », qui  vacille et perd la maîtrise de ses nerfs, et la compréhension logique  des institutions qui régissent toute démocratie moderne , et de ce qui reste du pays , il suffit d’écouter la rue tunisienne, et SEULEMENT les tunisiens, il suffit des COMBINIZIONNE .   Malheureusement, aux prémisses de notre bonheur collectif, je te l’assure que c’est un sentiment, mon ami, partagé par beaucoup de militants, il semble que  les méthodes d’hier perdurent en TUNISIE, à croire que le marionnettiste BEN ALI est encore à TUNIS, et non en exil à  DJEDDAH, et qu’il continue en toute quiétude de manipuler diaboliquement les fils, par marionettes interposées, dans sa diagonale du fou.     Pour mieux comprendre comment ce peuple tunisien est parvenu à un telle volonté de mobilisation et de changement, il convient de regarder les dernières années de l’histoire de ce pays , le martyr de BOUAZIZI est certes l’élément déclencheur de cette révolution, la mort de cet héros malgré lui, sa mort a donné VIE à la nation tunisienne, mais aussi les vraies causes, tu le sais cher frère, toi qui a tant lutté et donné à la TUNISIE, sont trop complexes  et trop inscrit dans le temps et l’espace des tunisiens , comme une  maudite stigmate; et  cela nous incite à la raison et au refus de toutes  irresponsabilités vis à vis de notre peuple.     LA TUNISIE, pays riche en ressources HUMAINES, ressources, ° inépuisables, a toujours suscité les convoitises du capital international pour en faire une défense avancée  de la mondialisation et du néocolonialisme contre les pays arabes et la cause palestinienne, sur ce plan là, la dictature a très bien fait son travail, la continuité du pouvoir par GANNOUSCHI, MBAZAA est une garantie pour que cela perdure.   Une véritable démocratie tunisienne sera le bastion de la lutte arabe pour la liberté, à commencer par la cause palesti,nienne, cela est insupportable pour les lobbys sionistes qui dominent  les milieux de la mondialisation.   Au jour d’aujourd’hui, pour faire court. économique atroce, causé par la dictature, la TUNISIE endettée à hauteur de 13 milliards de dollars, avec une population de 12 millions d’habitants, ce qui catastrophique.   A cette situation s’ajoute la crise de confiance qui sont devenu la seconde nature des tunisiens, et pour cause, plus de 50 ans de répression et d’abandons. Tout cela sur fond de spéculation et de   climat économique délétère courant, pour ne pas dire , soigneusement entretenu, le travail et les revenus du travail se font encore plus rares, après les détournements, la fuite des capitaux et les vols;  le chômage explose pour dépasser des sommets en la matière pour la majorité des tunisiens., notre devoir de patriote nous oblige à ne pas militer avec n’importe qui, et surtout pas  les caciques du RCD, les tyrans d’hier, laissons cela aux éternels opportunistes, le peuple tunisien a une mémoire d’éléphant.    Nos frères morts dans les mouroirs de la dictature, mon frère le commandant MANSOURI,  les jeunes tirés comme des lapins dans les rues tunisiennes, BOUAZIZI, tous ces héros tunisiens, innocents de tout crime, Qui voulaient juste vivre libre, nous ont laissé un testament:   TUNISIENS, NE RENONCEZ JAMAIS  A LA LIBERTÉ   Comment la classe dirigeante pouvait-elle imaginer ne rien avoir à craindre d’un peuple asservi aux diktats des familles maffieuses et sans espoir ?   Déjà pourtant, à plusieurs reprises,  le peuple s’était soulevé vigoureusement, organisant des marches et des manifestations, certes réduites à l’échelle du courage de quelques tunisiens et à la volonté des milliers de prisonniers d’opinion, de torturés, des exilés, des bannis et des tués, mais elles ont existé, et avec le martyr de BOUAZIZI, ont réveillé dans l’absolu la société tunisienne, le temps et l’histoire rendra justice à tous ces Hommes pour leurs sacrifices.   Le nouveau pouvoir autoproclamé et somme toute illégitime de GANNOUSCHI, MBAZAA  avait été contraint de renouveler le gouvernement avec des mesurettes et des collaborations tendancieuses de quelques figures dépassées de la vieille opposition tunisienne, sclérosée , afin de « lâcher du leste » toujours sur des détails, jamais sur l’essentiel, les vieilles habitudes ont la peau dures.   Depuis 1987, les événements ne font que s’enchaîner les uns après les autres, à chaque fois un peu plus violents et rapprochés. I l ne faut pas être divin pour prévoir l’explosion, et notre opposition n’a pas su, par manque  de vision à tous les termes, et par  l’incompétence, et la suffisance de beaucoup de ses animateurs, de s’installer dans le subconscient collectif des tunisiens et le responsabiliser à la citoyenneté, et ne pas se faire embrigader par n’importe quel apprenti sorcier, participer à un gouvernement où siègent des caciques du RCD, c’est comme collaborer avec  BEN ALI, objectivement, il s’agit de système et non de personnes, et je pense, c’est affirmer encore une fois notre cécité, et notre manque de confiance,  en nous mêmes et les tunisiens.   Les opposants politiques tunisiens doivent plus que jamais se détourner des combines du pouvoir fantoche actuel des caciques du RCD, les MBAZAA et compagnie.    Les tunisiens par la démonstration demandent toute la lumière sur les financements occultes de la dernière dictature, la spéculation, les crimes et tout le reste, ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui encore en TUNISIE, tous ces députés et ministres sont partie prenante des crimes de BEN ALI.   Il faut comprendre que dans ce  processus de la révolution des jeunes tunisiens , c’est l’expression de 56 ans  de souffrances du peuple tunisien , il est de notre devoir de tunisiens libres de dire non à ceux qui  veulent confisquer l’Histoire de notre peuple, il faut le dire et je suis en désaccord avec certains de mes ami, et tu le sais , ils sont nombreux.   Ceux des opposants qui accepteraient de collaborer au gouvernement de GANNOUSCHI et  MBAZAA ou Tartempion, leur irresponsabilité tient  du suicide politique, le FAIRE,  c’est commettre un crime de lèse majesté et reconnaitre quelques vertus à la dictature mauve de BEN ALI, elle est encore au pouvoir, sans la smala maffieuse et grotesque de BEN ALI, certes, je te le concède,  mais elle est encore au pouvoir avec les caciques du RCD, ce parlement tunisien de vendus et de potiches, ce conseil constitutionnel hors-la-loi, et tout le reste de la machine  RCD, encore intacte, la bête immonde est vivante.    Il faut faire très attention en ces instants d’incertitude, car, —Il arrive un moment où les conditions imposées par la classe politicienne  à la majorité du peuple, les transactions, les marchandages des marchands de tapis et des cénacles iront   jusqu’à toucher l’armée qui a des liens dans la masse populaire, et là,  cela nous fera un échec en plus, , inexcusable et moralement mortel.   Aujourd’hui Une poignée de généraux ont fait le pas, suivis et soutenus par un bon nombre de soldats pour  ne pas tirer sur le peuple, et le protéger, c’est cela la maturité  de l’Être tunisien, mais  une politique avertie et mâture, se doit  d’ imposer ses limites moraux, le peuple veut un changement radical, nous devons le comprendre et être à son service.   Vois-tu, il ne s’agit pas  de faire du neuf avec du vieux, le visage de l’espace politique tunisien doit  être crédible et surtout représentatif  de la société tunisienne, c’est à dire, sans les caciques du RCD, ni le personnel agissant de BEN ALI. Notre contributionclaire et transparente, je dis cela mes amis, je dis cela nominativement à mon frère et mon ami, MONCEF MARZOPUKI, parce que je crois en lui et je suis convaincu par son intégrité et son parcours  (DERBALI.L)   Ce ralliement que certains seraient tentés de faire sera catastrophique, les tunisiens mettront tout le monde dans le même sac, tous des « pourris » , par contre notre sacrifice communs à des milliers de tunisiens de toute obédiences depuis des années, au même titre que le sacrifice de nos jeunes aujourd’hui , a donné de l’envergure et de la force à cette révolution naissante, ne lâchons donc pas, la proie pour l’ombre. Travaillons politiquement sur le terrain, visiblement et sans forfaitures, sans collaboration avec les fantoches, et notre morale et nos principes de vie, surement, porteront  leurs fruits.   Il ne faut pas participer à la confusion des clercs et  à cette frénésie du paraître et à ces manipulations esthétiques sans fond, ou plutôt avec une stratégie bien définie de l’ordre ancien et des mentalités rétrogrades, le faire, c’est participer à la confiscation  de la révolution et des sacrifices de générations de tunisiens, et le peuple tunisien, encore une fois et une fois de plus se fera confisquer , par la racaille du RCD et  par quelques membres influents et médiatisés de l’opposition, un soulèvement révolutionnaire qui l’avait conduit au seuil du pouvoir, d’une façon sanglante.   Je doute, cher frère, que la TUNISIE se relèvera  de ce crime de lèse-majesté, et de ce crime tout court. !


Je rêve d’être tunisien


par Kamel Daoud

« Ah, être tunisien aujourd’hui ! Car c’est le seul moyen de se sentir algérien en fin de compte. Et si le chroniqueur a toujours évité de parler à la première personne, aujourd’hui, je le fais : j’en rêve. Allumer la télé et voir le président du moment balbutiant des excuses, cherchant le compromis comme une souris dans une mâchoire de dinosaure, proposer la liberté de la presse, d’Internet, de se rassembler, de parler, de disposer de son propre pays. Larguant épouse et proches corrompus, jetant par la fenêtre son ministre de l’Intérieur favori. Ecouter un président répéter «je vous ai compris (Ô la rime gaulliste !), je m’étais trompé, on m’a induit en erreur». Voir le Zinochet de chaque pays «arabe» expliquer qu’il ne va pas se présenter aux prochaines, ni lui, ni son frère, ni sa femme, ni son beau-frère, ni son Premier ministre, tout en préparant un avion privé vers les émirats pour s’y cacher en cas où. J’en rêve oui : voir le pays entier prendre ses chaussures, sortir au matin et se diriger vers la capitale pour lui exiger de choisir un époux et un seul : le Zinochet du moment ou le peuple de toujours. Car ce qui se passe en Tunisie fait rêver partout dans le monde «arabe». On peut jurer que hier, les quarante voleurs dictateurs du monde arabe (si on compte les rois, présidents, leurs épouses, fils ou frères) ont mal dormi, ont passé la nuit à surveiller la rue par la fenêtre du palais, à téléphoner et à sursauter au moindre bruit d’assiette dans les cuisines : un peuple s’est éveillé, un Zinochet s’est excusé, l’effet dominos est possible. Car au fait, les Tunisiens sont partout, bien qu’on essaye de les réduire à des intestins, de la semoule et du sucre. Comme les Algériens, les Marocains, les Libyens ou les Jordaniens ou les Egyptiens. Tous subissent le même sort, le même dictateur, les mêmes fils ou parents de dictateurs et les mêmes discours et les mêmes polices. Les Tunisiens, ce peuple que nous enfermons dans le souvenir des films de l’inspecteur Tahar et dans le préjugé d’un voisin qui vole nos dattes, vient de prouver, après des décennies de soumission, que la dictature ne gagne pas. Même si elle dure deux siècles : il faut une armée pour qu’un Zinochet se maintienne au Pouvoir, une simple gifle peut réveiller un peuple. C’est vous dire qu’il n’y a qu’un seul moyen de changer de pays : il faut se réapproprier le sien propre. Entièrement et par le muscle et la mobilisation. La mort et l’abnégation. Je rêve donc d’être tunisien, chez moi, dans ma rue, avec mon pays derrière le dos et les quarante voleurs en face de moi et de les encercler et de les obliger de baisser les prix, puis les yeux, puis la tête, puis les bras puis et de les entendre me dire qu’il vont partir, redonner le pays à ses martyrs et me laisser moi et mes enfants vivre ici, même si je dois manger mes chaussures en guise de repas et mes ancêtres pour recharger mon courage. J’en rêve. C’est la meilleure formule offerte par la Tunisie depuis des décennies : révolte quatre étoiles, marches et matraques comprises, pour sept jours et une nuit. A la fin, on vous offre un Zinochet en coton. J’en rêve : être tunisien en Algérie !»  

le quotidien d’Oran sur le net de ce samedi
— « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux », Saint Exupéry dans Le Petit Prince.


Tunisia: The day after


By Diana Eltahawy, Amnesty International’s North Africa researcher Tunis, Saturday 15 January 2011 It was extremely calm, almost serene in Tunis this morning. It was hard to believe that only yesterday, thousands marched in the same streets calling for an end to President Zine al-Abidin Ben Ali’s rule, and got their wish. We walked from the hotel to the centre of town, passing through Habib Bourguiba avenue – the sight of yesterday’s protest in front of the Ministry of Interior – to reach the office of Amnesty International in Tunis. If not for the sight of tanks and soldiers patrolling the streets, the absence of daily papers, and some broken glass and rocks on the pavement, it would have just seemed like an exceptionally quiet morning in a normally busy capital. The calm did not last long, especially when news emerged that across the country Tunisians protested in the streets last night, despite the curfew and the licence to “shoot on sight” granted to security and military forces. They were calling for the resignation of Mohammed Ghannouchi, who just assumed power as President some hours earlier. Protestors considered the move unconstitutional and leaving the door open to the potential return of Ben Ali. He had in the meantime found refuge in Saudi Arabia after being rejected by arguably his strongest ally in Europe, France, no doubt mindful of further damage to its image due to its close association with the toppled president. Tunisians are still angry with President Sarkozy’s statement when he visited Tunisia on the growing space for freedom in the country, when they were suffocated by  repression. Again, the power of the Tunisian street was overwhelming yesterday. Before noon, an official announcement was made that the Speaker of Parliament was provisionally assuming presidential powers, until elections are held in 60 days. Tunisians who had the same president for 23 years had three presidents in 24 hours. Almost immediately after the announcement, we heard shots outside of Amnesty International office’s window facing the main train station in Tunis. We saw riot police heading in the direction of the Habib Bourguiba avenue, and got a call from a contact advising us to leave the centre of town for security reasons. Walking to the Palais de Justice, the main court building in Tunis, to meet lawyers who just held an extraordinary meeting to respond to the unfolding events, we could see that the city was no longer serene. We walked by scenes of police searching and roughing up a youth in the street and several others being made to kneel on the pavement before a police truck. Despite the tension, the atmosphere in front of the court building was jubilant. Human rights lawyers, some of them former prisoners of conscience, were debating the future of the country. Lawyers have been at the forefront of the struggle for human rights in the country and some paid a high price for their activism. One told us that despite his overwhelming relief concerning the end of Ben Ali’s rule, he feared anarchy. Indeed, Tunis along with many other cities in Tunisia has witnessed gangs of unidentified men attacking, looting and vandalizing public buildings as well as private residences. All our interlocutors, from all political backgrounds, from the left to Islamists, placed the blame on elements within Ben Ali’s circle. They argued that his supporters, mainly within the security sector, were seeking to show Tunisians and the world that in the absence of Ben Ali, Tunisia risks becoming a failing state, void of law and order. Members of a Tunisian human rights NGO took us to Ariana, a suburb of Tunis, to show us the aftermath of the destruction. We saw three police stations and several supermarkets full of nothing more than some debris. Smoke was still coming out of one of the police stations vandalized and burned during the night. We were also confronted with a different sight – youth armed with sticks, metal batons, chains and swords patrolling the streets against more potential attacks all around what our guides described as “a working class neighbourhood”. One scene, outside the main police station in Ariana, was particularly striking.  Youth and boys carrying wooden sticks, some of them looking as young as 10 years old, were standing side by side with military and police and were, unlike me, undisturbed by the sight of machine guns and revolvers. Back in the hotel in time for the 5pm curfew, we barely had time to digest the events of the day, when we heard shots being fired. They lasted intermittently for some two hours, until the city became silent again – though there is a persistent sound of helicopters circling above. Tunisia’s political future remains uncertain.  In the meantime, the current government must do its utmost to protect Tunisians from further violence – regardless of who is behind it – and ensure that in doing so it only uses proportionate force, when strictly necessary to protect lives. It must also reign in the security forces and overhaul both the security apparatus and the justice system, the two arms of repression in Tunisia. Maybe then, Tunisians will trust that a page in their history of rule by force and repression has been turned.

 

Tunisie: un nouveau gouvernement annoncé ce lundi


 

La Tunisie sans Ben Ali, J+2. La Tunisie oscille encore entre pillages et ordre nouveau ce dimanche après la fin du régime de Ben Ali, lors de la Révolution de Jasmin ce vendredi. Les nouvelles, heure par heure.

19hGouvernement La composition du nouveau gouvernement tunisien doit être annoncée lundi, a déclaré aujourd’hui une dirigeante d’un parti d’opposition, selon qui les partis auparavant proches du pouvoir en seront écartés. 

18h50 Des nouvelles informations laissent penser que le photographe de l’agence EPA Lucas Mebrouk Dolega, dont l’AFP annonçait la mort ce dimanche matin, est finalement vivant mais dans un état critique. Retrouvez les photos qu’il a faites le jour où il a été touché. 

18h00: La peine de Khadafi «Je suis vraiment peiné par ce qui se passe en Tunisie, a déclaré le leader libye,. Le pays vit désormais dans la peur (…) Des familles peuvent être attaquées et massacrées dans leurs lits et les citoyens dans la rue tuent comme s’il s’agissait de la révolution bolchévique ou de la révolution américaine. A quoi cela sert-il? A renverser Zine el Abidine? Ne vous a-t-il pas dit qu’il s’effacerait dans trois ans? Soyez patients pendant trois ans et vos enfants resteront en vie.» 

16h44 L’ex-chef d’état-major français et ex-ambassadeur en Tunisie, l’amiral Jacques Lanxade, a estimé dimanche dans une interview au Parisien que « c’est l’armée qui a lâché » le président tunisien Ben Ali et qu’elle pouvait être un « élément stabilisateur » pour sortir du chaos. 

16h20Des tirs à Tunis Des personnes cachées dans des immeubles et des policiers ont échangé des tirs nourris, tout près de l’avenue Bourguiba, à Tunis, dont le centre ville est déserté.  

15h30 Un neveu de l’ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, Kaïs Ben Ali, a été interpellé par l’armée à Msaken (centre), dans la nuit de samedi à dimanche avec dix autres personnes qui « tiraient en tous sens » à bord de véhicules de police, selon des témoins. 

14h55 Arrestation L’ex-chef de la sécurité de Ben Ali a été arrêté. Il est soupçonné d’être responsable des exactions subies par la population ces derniers jours. 

14h27 Retour d’un militant des droits de l’homme Le militant tunisien des droits de l’Homme Kamel Jendoubi, en exil en France depuis 16 ans, s’apprêtait dimanche à rentrer en Tunisie. « Je rentre dans mon pays natal qui me manque beaucoup. Je rentre dans un contexte extraordinaire pour vivre ce rêve », a-t-il déclaré à l’aéroport parisien d’Orly M. Jendoubi,président du Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) et co-fondateur du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT). 

14h07 Le chef de la sécurité recherché Un mandat d’arrêt a été lancé contre l’ex-chef de la sécurité du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali, le général Ali Sériati, formellement accusé d’être le responsable des exactions actuelles contre la population. 

14h Organisation politique Au palais du gouvernement, le Premier ministre tunisien sortant, Mohammed Ghannouchi, qui reste en place, devait réunir tous les partis politiques dits légaux, représentés au Parlement ou non, mais pas le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT) de Hamma Hammami qui est interdit ni les islamistes du Ennahdha de Rached Ghannouchi qui vit en exil à Londres. 

La réunion devrait décider de la mise en place de trois comités: l’un chargé de proposer des personnes pour former un gouvernement d’union nationale, un autre pour examiner les exactions et dérives sécuritaires qui ont fait des dizaines de morts pendant un mois d’émeutes, et le dernier sur les accusations de corruption de l’ancien régime. 

13h48Sécurité Le couvre-feu a été allégé d’une heure à partir de dimanche dans l’ensemble de la Tunisie en « raison d’une amélioration de la sécurité », a annoncé une source officielle. 

13h20 Ségolène Royal réagit Invité de Dimanche+, la socialiste Ségolène Royal déclare: « Je demande à Nicolas Sarkozy de geler tous les avoirs de la famille Ben Ali en France. » Elle défend aussi la position de François Mitterrand vis à vis de Ben Ali. « Lui, contrairement à Sarkozy, n’a pas effectué son 1er déplacement de président en Tunisie. » 

11h38 Mort d’un photographe Le photographe français de l’agence EPA Lucas Mebrouk Dolega, 32 ans, blessé vendredi à Tunis par un tir tendu de grenade lacrymogène, estdécédé

dimanche matin.

11hTouristes La « quasi-totalité » des touristes français bloqués en Tunisie seront rentrés lundi, a confirmé dimanche le Syndicat national des agences de voyage (SNAV). « Les bonnes nouvelles d’hier se sont confirmées avec la réouverture de l’espace aérien tunisien et des vols qui opèrent plus ou moins normalement en dépit de quelques restrictions de personnel dans les aéroports », a précisé le secrétaire général du SNAV, Jean-Marc Rozé.

Les agences de voyages comptent ainsi rapatrier d’ici à dimanche soir les deux tiers au moins de leurs quelque 8.000 clients présents vendredi en Tunisie. Un porte-parole d’Air France a cependant indiqué que la compagnie avait dû annuler deux vols prévus dans la soirée de dimanche entre Paris et Tunis « pour respecter le couvre-feu ». Air France a également « proposé aux passagers qui le désiraient de reporter leur voyage ». 

9hCalme précaire? Dimanche, la capitale et sa banlieue se sont réveillées dans le calme. Le dispositif de sécurité, bloquant l’avenue Bourguiba dans le centre, a été un peu allégé avec la levée des barrières dressées la veille au travers des rues d’accès et une présence policière plus discrète. 

Les grandes artères étaient quasi-désertes et l’armée était déployée à tous les endroits stratégiques de la capitale, notamment à l’aéroport international Carthage, devant la Banque de Tunisie et le siège du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) parti de l’ex-président Ben Ali . 

8h Tunis et ses environs ont été survolés dans la nuit de samedi à dimanche par des hélicoptères de l’armée, tous projecteurs allumés, après la multiplication d’alertes sur des mouvements de véhicules suspects circulant à vive allure, dont les occupants tiraient sur les maisons. 

Source : « L’express.fr » Le 16-01-2011

Lien :http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/tunisie-un-nouveau-gouvernement-annonce-ce-lundi_952878.html


 

Tunisie. Le peuple dresse des barrages contre les milices nocturnes [heure par heure]


 

Le calme n’est pas revenu à Tunis. Aprèsles événements d’hier qui ont vu le président Ben Ali être définitivement écarté du pouvoir au profit temporaire de l’ancien chef du parlement,Foued Mebazaa, de nouvelles scènes de violences ont été observées cette nuit dans la capitale par notre envoyé spécial Yvon Corre. Et, après une accalmie matinale, les tensions ont ressurgi à Tunis. Une longue journée ponctuée de fusillades entre les milices de Ben Ali bien décidées à semer la pagaille dans les rues et la population qui souhaite un retour au calme. Le tout sur fond de chasse aux partisans de l’ancien président. Retour heure par heure sur les événements de ce dimanche.

18 h : le couvre-feu tombe sur le pays Quatre ressortissants allemands ont été arrêtés à Tunis en possession d’armes à bord de trois taxis avec d’autres étrangers dont les nationalités n’ont pas été précisées. La nuit est tombée sur le pays. Le couvre-feu aussi. Les habitants ont rejoint leur maison après avoir dressé des barrages pour tenter d’interdire l’accès à leur quartiers aux miliciens. Selon le Syndicat national des agences de voyage (SNAV) la « quasi-totalité » des touristes français bloqués en Tunisie seront rentrés lundi. 17 h : la population s’organise pour la nuit A une heure du couvre feu, les rues de Tunis commencent à se vider, constate notre envoyé spécial Yvon Corre. Mais la tension reste palpable. Le peuple tunisien s’organise. Pour éviter que cette nuit, des miliciens tournent en 4 x 4 dans les quartiers en mitraillant les façades des maisons, comme ils l’ont fait la nuit passée, les riverains ont dressé des barrages. Il y en aurait quasiment dans tous les quartiers de la ville. Parallèlement, la chasse aux partisans de Ben Ali se poursuit. Les voitures sont fouillées. Et la plupart des individus arrêtés sont remis à l’armée. 16 h : échanges de tirs nourris dans le centre de Tunis Les rues du centre de Tunis se sont vidées en début d’après-midi. Des tirs réguliers, d’abord sporadiques, puis de plus en plus nourris, étaient échangés entre des personnes cachées dans des immeubles et des policiers, tout près de l’avenue Bourguiba. Parallèlement, la chasse aux membres du clan Ben Ali se poursuit. Cette nuit, un neveu de l’ancien président a été interpellé avec dix autres personnes qui « tiraient en tous sens » à bord de véhicules de police, dans le centre du pays. Un des tireurs nocturnes aurait été abattu au cours de l’opération. 15 h : le général Sériati arrêté alors qu’il tentait de fuir en Lybie Le général Ali Sériati a été arrêté. Accusé par la justice d’être à l’origine des exactions contre la population commises par les milices, l’ex-chef de la sécurité du président Ben Ali tentait de fuir le pays. Il a été interpellé au sud de la Tunisie, à Ben Guerdane, à proximité de la frontière lybienne. Sériati a été placé sous mandat de dépôt après présentation des chefs d’inculpation. Impossible ce dimanche d’obtenir des informations sur Zine El Abidine Ben Ali. L’Arabie Saoudite, où il s’est réfugié, maintient un black-out total sur le séjour de l’ancien président tunisien. 14 h : mandat d’arrêt contre l’ex-chef de la sécurité de Ben Ali Un mandat d’arrêt a été lancé contre l’ex-chef de la sécurité du président de Ben Ali. Le général Ali Sériati est formellement accusé d’être le responsable des exactions actuelles contre la population avec un groupe de ses collaborateurs. le chef d’accusation :  complot contre la sécurité intérieure de l’Etat, incitation à commettre des crimes et à s’armer et provocation au désordre ». Le général serait derrière les milices qui sont responsables des désordres récents dans la capitale et d’autres villes du pays. Les premiers touristes français bloqués ces derniers jours en Tunisie sont arrivés ce dimanche midi à Paris. 13 h : départs massifs au port et à l’aéroport de Tunis Des centaines voire des milliers de touristes tentent actuellement de quitter la Tunisie. Le paquebot Danielle Casanova mouille dans le port de Tunis où les files d’attentes de véhicules s’étirent le long des quais d’embarquement. Même affluence à l’aéroport. « On ne peut pas dire qu’il est pris d’assaut, mais il est plein. Tous les guichets sont ouverts. Les files d’attente sont très longues », a constaté notre reporter Yvon Corre. L’ambiance ? Les yeux sont rougis. On discute un peu. Qui raconte comment il a été mis en joue par la police, qui se plaint de l’absence de l’ambassade de France, qui exprime l’angoisse de ces derniers jours… « Mais les gens sont surtout pressés de quitter le pays », raconte notre reporter qui assure que pour l’instant les départs sont bien organisés.   12 h : première réunion politique sur fond d’évacuation Le Premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi doit réunir ce dimanche des représentants des partis politiques et de la société civile. le but : former le gouvernement qui assurera la transition jusqu’aux élections, prévues dans un délai de 60 jours. Dans le même temps, les évacuations se poursuivent en Tunisie.  La « quasi-totalité » des touristes français bloqués seront rentrés lundi, assure le Syndicat national des agences de voyage (SNAV). On vient également d’apprendre la mort du photographe français de l’agence EPA Lucas Mebrouk Dolega, 32 ans, blessé vendredi à Tunis par un tir tendu de grenade lacrymogène.En hommage, voici ses dernières photos. 11 h : la vie reprend malgré tout La vie reprenait son cours ce dimanche matin à Tunis. Certains carrefours étaient surveillés à la fois par des militaires et par des policiers en uniforme. Quelques rares cafés ont rouvert. Au marché central, un bon quart des étals étaient approvisionnés en fruits et légumes mais les clients se plaignaient d’une soudaine montée des prix. la tension reste palpable. Notamment à l’aéroport. Un millier de passagers souhaitant quitter le pays y ont passé la nuit. Sous la « protection » d’hommes en civil, fusils d’assaut en bandoulière, qui veillaient à ce que personne ne sorte de l’enceinte. 10 h : un commandant de bord acclamé en héros Les passagers d’un vol Tunis Air ont réservé une salve d’applaudissements au commandant de bord samedi, dès qu’ils ont appris son nom. Mohamed Ben Kilani, 37 ans, cheveux courts et fines lunettes, aurait refusé la veille d’embarquer à Tunis des membres de la belle-famille honnie de l’ex-président Ben Ali faisant de lui un héros du peuple. 9 h : arrivée d’un bateau de rapatriement dans le port de Tunis Un bateau est entré ce matin dans le port de Tunis, assure notre envoyé spécial. Il doit embarquer les personnes souhaitant quitter le pays où règne toujours un climat de tension. 8 h : nuit difficile à Tunis « Toute la nuit, j’ai entendu des hélicos passer au-dessus de l’hôtel, des cris et des tirs dans la ville ». Notre envoyé spécial, Yvon Corre, n’a quasiment pas fermé l’oeil. L’ambiance reste très tendue à Tunis. Selon plusieurs témoignages, les tirs proviendraient de plusieurs ambulances blanches circulant dans les quartiers et mitraillant les façades des maisons. Les Européens encore sur place « se planquent chez eux », assure notre reporter.  Face aux menaces et aux pillages, des comités de vigiles ont été mis en place et devaient se multiplier dans les quartiers, organisant des rondes pour protéger les habitants. 7 h : un proche de Ben Ali succombe à ses blessures Imed Trabelsi, neveu de l’épouse de l’ex président Zine El Abidine Ben Ali, a succombé dans la nuit à une blessure à l’arme blanche à l’hôpital militaire de Tunis. Il s’agit de la première victime confirmée dans l’entourage immédiat du président déchu.

Source : « Le Telegramme » le 16-01-2011

Tunisie : un général et des fidèles de Ben Ali accusés de semer le chaos


 

La thèse de la responsabilité des fidèles de l’ex-présidentZine El Abidine Ben Ali dans le climat d’exactions et d’insécurité qui règne en Tunisie depuis la fuite vendredi du dictateur s’est singulièrement renforcée dimanche, avec l’arrestation de deux de ses proches.Une thèse que défend l’ex-ambassadeur de Tunisie à l’Unesco.

Un cap semble même avoir été franchi : de véritables combats opposaient dimanche après-midi des miliciens armés postés dans des immeubles du centre ville de Tunis et les forces loyales aux nouvelles autorités de transition, tout près du ministère de l’Intérieur et de ses dépendances.

Jusqu’à présent, des miliciens armés se contentaient de semer la terreur de nuit dans la capitale, sa banlieue, et plusieurs villes du pays, en se livrant à des pillages et des exactions contre les civils.

Un général en fuite vers la Libye arrêté

La justice tunisienne a mis en cause dimanche pour la première fois un proche du président tunisien déchu. Le général Ali Sériati, ancien chef de la garde prétorienne du régime, a été arrêté, alors qu’il tentait de s’enfuir en Libye. Il «a été placé sous mandat de dépôt après la présentation des chefs d’inculpation qui pèsent sur lui», selon une source officielle, qui a détaillé ces accusations: «complot contre la sécurité intérieure de l’Etat, incitation à commettre des crimes et à s’armer et provocation au désordre». Ces charges pèsent aussi sur plusieurs de ses collaborateurs.

Le neveu de l’ancien président, Kaïs Ben Ali, a aussi été arrêté pour son rôle dans ces violences, avec dix autres personnes qui «tiraient en tous sens» à bord de véhicules de police pour semer la panique, ont rapporté des témoins. Le neveu a la réputation d’être un potentat local de Msaken, une localité de la région d’origine de l’ex-président Ben Ali.

Favoriser le retour de l’ex-président

Ces accusations confortent les nombreux témoignages recueillis ces derniers jours, qui attribuent à des membres de l’appareil sécuritaire de Ben Ali la responsabilité de pillages et exactions. Selon ces informations, les forces restées fidèles à l’ancien président, qui a pris la fuite vendredi vers l’Arabie Saoudite, après 23 ans de règne sans partage, chercheraient à créer le chaos en semant la panique, pour favoriser son retour.

Face aux menaces et aux pillages, des comités de vigiles ont été mis en place, organisant des rondes pour protéger les habitants, d’abord de manière spontanée puis à l’appel de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT, syndicat unique). Le corps de la sécurité présidentielle avait la haute main sur les autres forces de sécurité et était particulièrement redouté par la population.

Source: “Le Parisien” Le 16-01-2011

Tunisie – Les touristes français « presque tous » rapatriés lundi


Face aux violences qui secouent la Tunisie désormais débarrassée de Ben Ali, les voyagistes français et européens ont décidé le rapatriement massif de leurs clients encore bloqués sur l’autre rive de la Méditerranée.

Le séjour tunisien aura été de courte durée pour certains. Surpris par lesviolences qui agitent encore l’Etat maghrébin malgréla déchéance de son président vendredi, les quelques 8000 touristes français ont commencé à être rapatriés ce week-end.

Avec la réouverture de l’espace aérien tunisien samedi, certains sont déjà arrivés à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.

Le Syndicat national des agences de voyage (SNAV) assure que la quasi-totalité des touristes auront été rapatriés dès lundi. « L’objectif est de ramener de façon anticipé ceux qui avaient prévu de séjourner au-delà de ce week-end », précisent les services de communication du syndicat.

« Une douzaine de vols supplémentaires » ont été spécialement mobilisés par les tour-opérateurs afin de ramener les vacanciers, toujours selon le SNAV.

« Séjours suspendus jusqu’à nouvel ordre »

D’autres voyagistes européens ont décidé de voler au secours de leurs clients, à l’instar du britannique Thomas Cook. Dès samedi, le tour-opérateur a commencé l’évacuation de quelques 1.800 touristes britanniques et irlandais et de 2.000 allemands.

Les 600 clients français de Thomas Cook France seront ramenés dans l’hexagone ce week-end selon le voyagiste. L’agence allemande TUI a également annoncé la mise en œuvre le jour même du rapatriement de ses quelques 1.000 clients sur place.

Le SNAV a par ailleurs recommandé à ses adhérents de suspendre tous les séjours vers la Tunisie « jusqu’à nouvel ordre ». TUI fera de même jusqu’au 24 janvier tandis que Thomas Cook a suspendu ses départs jusqu’à lundi inclus, « dans un premier temps ».

En parallèle, les agences de voyage françaises et européennes ont activé des cellules de crise afin de différer ou remplacer les voyages programmés en Tunisie, sans frais pour les clients.

Source : « France soir » Le 16-01-2011

                                                                                                 L’étau se resserre autour du clan Ben Ali

 L’etau se ressere autour au clan de Ben Ali

 


 

Un neveu du président tunisien déchu ainsi que son ex-chef de la sécurité, accusé des récentes exactions commises contre la population, ont été interpellés.

Un neveu de l’ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, Kaïs Ben Ali, a été interpellé par l’armée à Msaken (centre), dans la nuit de samedi à dimanche 16 janvier avec dix autres personnes qui « tiraient en tous sens » à bord de véhicules de police, selon des témoins. Un membre de ce groupe de tireurs nocturnes a été tué lors de l’intervention des militaires, ont indiqué à l’AFP deux témoins, dont un médecin, qui ont assuré avoir reconnu Kaïs Ben Ali, neveu de l’ancien chef de l’Etat, parmi les individus arrêtés.

Kaïs Ben Ali a la réputation d’être un potentat local à Msaken, une localité de la région d’origine de l’ex-président Ben Ali.

L’alerte a été donnée par un groupe de jeunes qui ont vu trois véhicules appartenant à la police roulant à vive allure et à bord desquels les suspects tiraient dans toutes les directions pour semer la panique.

« Complot contre la sécurité intérieure de l’Etat »

L’ex-chef de la sécurité de Ben Ali a également été arrêté à la demande de la justice tunisienne qui l’accuse des récentes exactions commises contre la population, a indiqué dimanche 16 janvier une source officielle. « Le général Ali Sériati a été placé sous mandat de dépôt après la présentation des chefs d’inculpation qui pèsent sur lui », a précisé cette source à l’AFP.

Elle a ajouté que l’ancien homme clé de la sécurité du président déchu avait été interpellé à Ben Guerdane dans le sud de la Tunisie alors qu’il tentait de s’enfuir en Libye, sans précision de date. Selon cette source, le général Sériati a été interpellé par des éléments de la police et de l’armée et ramené à Tunis.

Un mandat d’arrêt avait été lancé dimanche 16 janvier contre Ali Sériati, qui a été formellement accusé d’être responsable des exactions actuelles contre la population, a-t-on annoncé de source officielle. « Une information judiciaire a été ouverte contre l’ancien directeur général de la sécurité présidentielle (le général Ali Sériati) et un groupe de ses collaborateurs pour complot contre la sécurité intérieure de l’Etat, incitation à commettre des crimes et à s’armer et provocation au désordre », avait indiqué cette source à la télévision publique tunisienne. « Le juge d’instruction du tribunal de Tunis a lancé en conséquence des mandats d’arrêt contre lui et ses collaborateurs », avait-elle ajouté.

Instigateurs du chaos ?

Elle avait indiqué qu’il avait été établi que cet homme clé de l’ancien régime était derrière les milices qui sont responsables des désordres récents dans la capitale et d’autres villes du pays. Plusieurs témoignages ont attribué les pillages et exactions de ces derniers jours à des membres de l’appareil sécuritaire, liés à Zine El Abidine Ben Ali, le président déchu, qui chercheraient à créer le chaos en semant la panique, pour favoriser son retour. « Il ne faut pas négliger le pouvoir de nuisance de la sécurité présidentielle qui était dirigée par le général Ali Sériati, elle comptait des milliers de fidèles de Ben Ali », a indiqué, sous le couvert de l’anonymat, un connaisseur des arcanes de l’ancien pouvoir. Le corps de la sécurité présidentielle avait la haute main sur les autres forces de sécurité et était particulièrement redouté par la population.

Source : « Le Nouvel observateur » Le 16-01-2011

Tunisie. Arrestation de Kaïs Ben Ali


On a annoncé l’arrestation de Kaïs Ben Ali, l’un des neveux de Zine El Abdidine Ben Ali, connu pour ses pratiques commerciales licites, notamment dans région de Sousse (littoral centre-est).   

Kaïs Ben Ali a été arrêté à Msaken, une localité de la région du Sahel. Il se trouvait avec dix autres personnes qui «tiraient en tous sens» à bord de véhicules de police, selon des témoins. Kaïs Ben Ali est le fils de Moncef Ben Ali, un trafiquant de drogue notoire, condamné par contumace en France à 10 ans de prison, dans le cadre de l’affaire dite du « couscous connection », mais décédé il y a quelques années sans avoir purgé sa peine. Kaïs Ben Ali est connu pour diriger de nombreux commerces dans la région de Sousse, notamment des débits de boisson alcoolique.

Source : « Kapitalis » Le 16-01-2011

Au Moyen-Orient, l’inquiétude perce face à la situation en Tunisie


 

L’inquiétude perçait dimanche au Moyen-Orient après la chute du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali sous la pression de la rue, les gouvernements redoutant le chaos dans le pays et l’opposition appelant à s’inspirer de ce soulèvement populaire.

« Nous sommes inquiets de la situation en Tunisie », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Ramin Mehmanparast. « Nous espérons que les demandes de la nation musulmane tunisienne seront satisfaites grâce à des moyens pacifiques et non violents », a-t-il ajouté.

A Abou Dhabi, le gouvernement des Emirats arabes unis a exhorté les Tunisiens à faire preuve de « cohésion, à préserver (leur) unité et à éviter tout ce qui pouvait nuire à la sécurité et à la stabilité » de leur pays.

En Egypte, où la population se plaint des mêmes difficultés que les Tunisiens, et leur président Hosni Moubarak fait régulièrement l’objet de critiques, le chef de la diplomatie, Ahmed Aboul Gheit a appelé l’Occident à ne « pas s’immiscer » dans les affaires arabes. La secrétaire d’Etat américaine avait averti jeudi les régimes arabes que s’ils ne donnaient pas plus d’espace à leurs peuples, les extrémistes exploiteraient la situation.

M. Aboul Gheit a cependant minimisé les craintes d’un effet domino dans la région : « Ce qui se dit sur la possibilité d’une contagion dans d’autres pays après ce qui s’est passé en Tunisie est absurde. Chaque société a ses propres spécificités ».

L’Organisation de la conférence islamique (OCI) a fait part de sa solidarité et exhorté la Tunisie à « préserver la sécurité et la stabilité ». Et le gouvernement koweïtien a appelé à « un consensus national afin de faire prévaloir les intérêts nationaux et éviter le chaos ».

Pour Israël, ce chaos en Tunisie profiterait aux islamistes. « Il y a aujourd’hui une grande crainte que les mouvements islamistes, qui jusqu’à maintenant étaient hors-la-loi, ne reviennent » en force, a déclaré le ministre israélien du Développement régional, Sylvan Shalom. « La région où nous vivons est instable », a insisté le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Mais les oppositions aux régimes de la région ont appelé de leurs voeux une éventuelle contagion.

En Jordanie, près de 3.000 syndicalistes, islamistes et membres de partis de gauche ont participé à un sit-in devant le Parlement à Amman pour protester contre l’inflation et la politique économique du gouvernement.

« Nous souffrons des mêmes maux qui ont affecté la Tunisie, et nous devons mettre fin à l’oppression, ainsi qu’aux entraves aux libertés et à la volonté du peuple », a affirmé le chef des Frères musulmans, Hammam Said.

Au Koweït, des députés de l’opposition ont salué « le courage du peuple tunisien ». « Tous les régimes qui oppriment leurs peuple et luttent contre l’identité arabo-islamique connaîtront le même sort », a déclaré le député islamiste Walid al-Tabtabaï.

A Khartoum, Moubarak al-Fadil, l’un des ténors de l’opposition soudanaise, a estimé que le pays était « prêt pour un soulèvement populaire ». Les partis d’opposition ont « félicité » les Tunisiens et plaidé pour la « fin du régime totalitaire » à Khartoum.

Un groupe d’ONG arabes, « Forum de la Société Civile du Golfe », a par ailleurs appelé l’Arabie saoudite à ne pas laisser le président déchu, réfugié à Jeddah, s’installer sur « une terre du Golfe ».

Au Yémen, un millier d’étudiants ont manifesté à Sanaa, appelant les peuples arabes à se soulever contre leurs dirigeants et scandant: « Tunis de la liberté, Sanaa te salue mille fois ».

Pour la Syrie, les déboires de M. Ben Ali sonnaient cependant aussi comme un avertissement contre l’Occident. « C’est une leçon qu’aucun régime arabe ne devrait ignorer, en particulier ceux qui mènent la même politique que celle de la Tunisie et qui comptent sur +les amis+ pour les protéger », écrivait le quotidien Al-Watan.

Source: “AFP” Le 16-01-2011

                                                                                                                        Le silance des dirigeants arabes


 

Alors que le mouvement de protestation a réussi à faire tomber le président Ben Ali en Tunisie, de nombreux dirigeants du monde arabe se murent dans un silence consternant. Au Maghreb comme au Moyen‑Orient, aucun gouvernement n’a réagi officiellement à l’heure où le peuple tunisien faisait face à l’appareil répressif de Ben Ali depuis le 17 décembre dernier.

« C’est la peur de la contamination… La Libye en est un exemple », indique le politologue, Rachid Grim. En effet, suivant attentivement les violentes manifestations qui ont vu le jour en Algérie et en Tunisie, le régime de Mouamar El Khadafi en Libye avait décidé, mardi 11 janvier, de supprimer les droits de douane et toute autre taxe sur les produits alimentaires, notamment de première nécessité.

Pour se prémunir contre un éventuel vent de colère qui soufflerait sur le pays, la monarchie jordanienne a fait de même en validant plusieurs mesures pour faire face à l’envolée des prix des produits de large consommation. Mais des manifestations ont été enregistrées, vendredi 14 janvier dans le pays. Des troubles ont été également signalés dans d’autres pays africains à l’image de la Mauritanie et du Sénégal.

Aujourd’hui, après la fuite du successeur de Bourguiba, c’est l’Arabie saoudite, où se trouve actuellement le désormais ex-président, et le Qatar qui expriment, les premiers, leur « soutien » et leur respect au choix du peuple tunisien. Ni le Maroc, ni la Libye, ni encore l’Egypte n’ont réagi pour l’instant. L’Algérie, qui a été récemment secouée par de violentes manifestations, ne constitue pas l’exception. Les responsables à El Mouradia semblent observer une cure de silence après la fuite inattendue de Ben Ali, le concepteur du modèle tunisien qu’ils chérissaient tant. Le mouvement populaire tunisien qui a été réprimé dans le sang a révélé « l’inefficacité » des moyens de répression sur lesquels n’a pas lésiné la police tunisienne.

Comptant quelque huit monarchies absolues, cinq républiques monarchiques et plusieurs dictatures, le monde arabe est actuellement en pleine ébullition. Même si certaines différences existent entre ces pays, les similitudes, sont beaucoup plus nombreuses. De Rabat jusqu’à Mascate, on observe un chômage élevé, une jeunesse sans avenir, la corruption… Les inégalités sociales sont autant de problèmes qui risquent de changer catégoriquement la donne dans cette partie du monde.

 

Selon de nombreux observateurs, c’est justement un éventuel effet domino susceptible d’emporter dans son sillage d’autres régimes que craignent, actuellement, les dirigeants des pays du Maghreb et ceux du Moyen‑Orient. Ce n’est là qu’une supposition. Certes. Mais qu’on ne peut écarter selon  Rachid Grim. Aucun pays n’est à l’abri. Même si cela ne se produit pas dans l’immédiat. « La Tunisie est un cas d’école. On avait toujours cru que ce pays était à l’abri », explique le politologue. « Ces évènements ont donné une autre image de la Tunisie », ajoute-t-il. L’image d’un pays où le chômage et la pauvreté ne sont pas des phénomènes marginaux.

 

Source : « TSA » Le 16-01-2011

Tunisie: MAM « devrait s’excuser » pour ses propos, juge Duflot


 

La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Cécile Duflot, a estimé dimanche que la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, « devrait s’excuser » d’avoir proposé cette semaine d’aider la Tunisie à « régler les situations sécuritaires ».

« Il y a beaucoup de gens qui demandent sa démission, Michèle Alliot-Marie devrait s’excuser auprès des Tunisiens parce que c’est inacceptable d’avoir tenu de tels propos », a déclaré la leader écologiste, invitée de l’émission « BFMTV 2012/RMC/Le Point »

En déplorant les violences en Tunisie devant l’Assemblée mardi dernier, –trois jours avant la chute du président tunisien Zine el Abidine Ben Ali–, Michèle Alliot-Marie avait proposé une coopération française à ce pays en matière de maintien de l’ordre et de gestion des manifestations.

Elle avait ainsi suggéré que « le savoir faire, reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité, permette de régler des situations sécuritaires de ce type ».

Le secrétaire national du PS à la coopération et aux Droits de l’Homme, Pouria Amirshahi, a demandé samedi la démission de la ministre. La veille, Olivier Besancenot (NPA) avait estimé que Mme Alliot-Marie devait « s’excuser ou démissionner ».

« Ces derniers jours, c’était extrêmement pénible de voir à quel point le gouvernement français a soutenu le dictateur (Ben Ali, ndlr) jusqu’à la dernière minute », a ajouté Mme Duflot.

Selon elle, aujourd’hui « ce qui se passe en Tunisie (…) c’est le vrai moment d’indépendance, le vrai moment de rupture avec ce passé colonial ».

« Le lien (de la France) avec Ben Ali (…) l’aide à son maintien, le fait de fermer les yeux sur ses abus de pouvoir, c’était en quelque sorte la poursuite d’un lien colonial, là c’est le peuple tunisien lui-même qui a repris son destin en main », a-t-elle encore fait valoir.

Source: “AFP” Le 16-01-2011

Tunisie: Royal suggère au gouvernement de « contribuer » au maintien de l’ordre


 

Ségolène Royal, candidate aux primaires PS pour la présidentielle, a suggéré dimanche au gouvernement français de « se rattraper » en « contribuant à la protection des citoyens » et des biens en Tunisie pour « que la paix civile soit respectée et revienne » dans ce pays.

Invitée de « Dimanche + » sur Canal +, Mme Royal a jugé que le gouvernement français s’était « très mal comporté » vis-à-vis du peuple tunisien. « S’il veut se rattraper, a-t-elle poursuivi, pourquoi pas ne pas contribuer à la protection des citoyens et des magasins » et à celle « du peuple ».

Pour elle, « il est crucial que la paix civile soit respectée et revienne en Tunisie », durant cette « période de transition ».

Concernant la proposition, cette semaine, de la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, d’aider l’ancien gouvernement tunisien au maintien de l’ordre, Mme Royal l’a qualifiée de « scandaleuse », car alors il s’agissait « de proposer de venir en soutien d’une dictature » dont « l’armée tirait à balles réelles sur le peuple ».

« S’il veut se rattraper de cette erreur impardonnable », le gouvernement « doit accompagner la mutation démocratique et apporter des solutions pour que la paix et la prospérité reviennent en Tunisie », a ajouté la présidente de la région Poitou-Charentes. « Ca, c’est l’urgence! ».

Elle a qualifié en outre de « faute politique majeure » le choix en 2007 du président Nicolas Sarkozy de consacrer son premier déplacement, hors de l’Union européenne, à la Tunisie.

Quant au refus du chef de l’Etat d’autoriser vendredi le président Ben Ali, en fuite, à venir en France, Mme Royal s’est demandé s’il s’agissait « d’un mensonge », en soulignant que « Nicolas Sarkozy a(avait) accepté l’arrivée en catimini jeudi de sa famille ».

Pour elle, « Nicolas Sarkozy a eu peur quand il a compris que les Tunisiens en France (…) n’auraient pas accepté cet atterrissage » . « Si Ben Ali était venu il y aurait eu un soulèvement populaire dans les quartiers, les cités, de grandes violences, un rejet », a-t-elle dit.

Mme Royal a demandé en outre au gouvernement « un gel des avoirs de la famille (Ben Ali) au sens large » en estimant qu’un « blocage » des avoirs, comme annoncé, n’était pas suffisant. Il faut que « l’argent du peuple tunisien retourne au peuple tunisien ».

Source: “AFP” Le 16-01-2011

Après la Tunisie, quel pays arabe pourrait tomber ?


Inédite au Maghreb et au Mashreck, la « révolution » tunisienne va donner des idées à d’autres peuples arabes en quête de libertés, mais elle va également être étudiée de près par leurs régimes, qui vont tirer les leçons de la débâcle de Ben Ali.  La première d’entre elles concerne l’homogénéité de leur appareil sécuritaire. En Tunisie, l’armée a fini par lâcher Ben Ali. Et aucune autre force n’a pu la soumettre, en particulier la police et les services de renseignements. Cette homogénéité de l’appareil de sécurité est la planche de salut de régimes arabes autoritaires ou dictatoriaux. Là où elle est forte, le risque de chute des pouvoirs est limité (en Syrie par exemple, mais aussi au-delà du monde arabe, en Iran).

 

L’autre leçon que ces régimes vont tirer, c’est le souci d’apporter un minimum de prospérité à leurs populations, et parfois de mieux répartir la richesse entre les nantis – voire les familles dirigeantes – et le peuple, en premier lieu leur jeunesse, véritable bombe à retardement, si rien d’autre ne lui est offert que l’exil ou le terrorisme islamiste.

En revanche, il n’est pas du tout sûr que l’exemple tunisien conduise les dirigeants arabes à ouvrir leur système politique et à accorder davantage de libertés à leurs populations. Pour certains en effet, libéraliser serait synonyme de chute de leurs pouvoirs. Les dictateurs arabes ont tous l’exemple soviétique en tête : s’ils libéralisent leur système politique, ils risquent d’être emportés par la perestroïka version arabe. Cela étant, ils devront répondre à une demande  croissante et incontournable de libertés politique et syndicale. De la réponse qu’ils sauront apporter à ces exigences dépendra en partie leur salut.

Ces éléments posés, quels pays pourraient suivre l’exemple de la Tunisie ?

Quatre états arabes présentent certaines similarités avec la Tunisie : la Jordanie, l’Egypte, la Syrie et le Yémen.

En Jordanie en Egypte et au Yémen, de très larges segments de la population souffrent d’une extrême pauvreté, lourde de dangers pour la stabilité de ces pays, tandis que les prix des denrées de première nécessité augmentent régulièrement, créant de nouvelles poches de misère.

Au Royaume hachémite, des manifestations contre la vie chère ont éclaté ces derniers mois. Difficile pourtant d’envisager un scénario à la tunisienne en Jordanie. Pour plusieurs raisons. La première c’est que le pays est l’allié de l’Occident, des Etats-Unis en particulier mais aussi d’Israël – dont il est le glacis de sécurité – et que ces deux puissances ne laisseront jamais tomber le roi Abdallah au profit des islamistes ou des Palestiniens, majoritaires sur la rive orientale du Jourdain. D’autre part, contrairement à la Tunisie, l’armée jordanienne, composée quasi exclusivement de bédouins, est et restera loyale au souverain,  et elle n’hésitera pas elle à réprimer dans le sang une révolte populaire. Enfin, les services de renseignements jordaniens ont infiltré depuis longtemps leurs « ennemis » intérieurs et savent donc assez bien ce qui se trame chez les islamistes ou parmi les réfugiés palestiniens des camps.

En Egypte également, l’armée est politisée et veille au grain pour protéger Hosni Moubarak, qui devra tout de même – sous la pression américaine – accroître le champ des libertés pour ses concitoyens.

C’est en Egypte que l’épouvantail islamiste agité par le régime pour survivre peut encore le mieux fonctionner auprès des pays Occidentaux. Les Frères musulmans représentent en effet une alternative au pouvoir du vieux raïs âgé de plus de 80 ans et qui pourrait briguer un nouveau mandat en septembre prochain.

La Syrie est sans doute le pays où la contestation d’un pouvoir accaparé par un clan ressemble le plus à la Tunisie. La famille Assad au sens large est critiquée pour son appétit des affaires. Comme en Tunisie sous Ben Ali, les sociétés françaises qui se sont implantées en Syrie savent auprès de quels intermédiaires il faut s’adresser pour décrocher des contrats. Mais la Syrie de Bashar al-Assad a été plus clairvoyante que la Tunisie de Ben Ali : elle a su associer au partage de la manne de très nombreuses familles issues de la majorité sunnite, qui n’ont pas intérêt à voir le régime tomber, quelque soit le degré d’hostilité qu’il leur inspire. La Syrie a su s’ouvrir économiquement, sans s’ouvrir politiquement. C’est sans doute dans cette voie minimale que les pays arabes vont être contraints de s’engager aujourd’hui.

Source : « Le Figaro » Le 16-01-2011

Décès d’un Algérien qui s’est s’immolé près de la frontière avec la Tunisie


 

Un Algérien de 37 ans, sans emploie et sans logement, qui s’était immolé par le feu samedi devant une mairie de la région de Tébessa, près de la frontière avec la Tunisie, est décédé dimanche de suites de ses brûlures, a-ton appris auprès de sa famille.

Mohcin Bouterfi, 37 ans, est mort au service des grands brûlés de l’hôpital Ibn Rochd d’Annaba où il avait été admis la veille après s’être aspergé d’essence et avoir mis le feu à son corps devant la mairie de la ville minière de Boukhadra, à l’est de Tebessa, selon cette source.

La victime, père d’une fillette, à la recherche d’un emploi et d’un logement, entendait, par ce geste désespéré, « dénoncer l’attitude de mépris affichée à son égard par les élus » de la commune de Boukhadra.

Le maire de Boukhadra a été relevé de ses fonctions par le wali (préfet) de Tebessa qui s’est rendu dans la journée de samedi sur les lieux.

Trois autres tentatives de suicide par le feu ont également été enregistrées en Algérie depuis mercredi, selon l’agence APS et le quotidien privé francophone El Watan.

Dimanche, un homme de 34 ans s’est immolé par le feu, devant le siège de la Sûreté de wilaya (département) de Mostaganem (355 km à l’ouest d’Alger), selon APS.

Des policiers sont aussitôt intervenus pour éteindre les flammes, selon la même source.

Un jeune homme de 27 ans s’est également immolé par le feu vendredi soir pour des raisons inconnues devant un commissariat de police de la ville de Jijel, à quelque 300 km à l’est d’Alger, selon EL Watan.

Un quadragénaire a tenté également de mettre fin à ses jours en s’immolant par le feu mercredi dans l’enceinte de la daïra (sous-préfecture) de Bordj Menaïel, dans la région de Boumerdès (50 km à l’est d’Alger), également selon El Watan.

Plusieurs suicides ont été enregistrés en Tunisie depuis le 17 décembre, date à laquelle Mohamed Bouaziz, 26 ans, un vendeur ambulant sans permis s’est immolé par le feu pour protester contre la saisie de sa marchandise, déclenchant des émeutes sans précédent en Tunisie.

Ces émeutes ont abouti au départ du président Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans.

Source : « AFP » Le 16-01-2011

Violences: un diplomate accuse Ben Ali


 

L’ambassadeur démissionnaire de la Tunisie à l’Unesco, Mezri Haddad, a accusé aujourd’hui dans un communiqué le président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali d’avoir « prémédité l’anarchie avant son départ » du pouvoir vendredi et de « téléguider les opérations ». « J’accuse Ben Ali d’avoir prémédité ledésordre et l’anarchie avant son départ. Je l’accuse d’avoir choisi la politique de la terre brûlée en établissant une stratégie en trois phases », dit M. Haddad qui avait présenté vendredi après-midi sa démission quelques heures avant la fuite du président tunisien. « Il a donné des armes et beaucoup d’argent à sa garde rapprochée et à ses fidèles afin qu’ils provoquent la guerre civile dès son départ de Tunisie. Il leur a donné l’ordre de déclencher les opérations bien avant de prendre la décision de fuir. Il a sollicité l’aide de la Libye pour qu’elle intervienne », affirme le diplomate. « Ce plan criminel et machiavélique n’avait qu’un seul objectif: reprendre le pouvoir », poursuit-il accusant Ben Ali de « téléguider, par téléphone, les opérations jusqu’à ce jour et de faire passer ses crimes actuels pour des crimes commis par les islamistes et l’opposition de gauche ». Plusieurs témoignages sur place ont attribué les pillages et exactions de ces derniers jours, notamment à Tunis et sa banlieue, à des membres de l’appareil sécuritaire liés à Ben Ali et cherchant à créer le chaos pour favoriser son retour. L’ex-président, cédant à la pression de la rue, a fui vendredi en Arabie saoudite après 23 ans au pouvoir.

Source : « Le figaro » Le 16-01-2011

Tunisie : la première e-révolution


 

Vient-on d’assister en Tunisie à la première e-révolution réussie ? Beaucoup d’observateurs avaient évoqué la puissance du Web et des blogueurs après la réelection contestée de Mahmoud Ahmadinejad en Iran en 2009. Ou lors des manifestations des bonzes birmans à l’automne 2007. Chaque fois, les couloirs des palais présidentiels avaient tremblé sous les coups des manifestants. Mais les murs du pouvoir avaient tenu bon.

A Carthage, la plafond a fini par céder sur la tête de Zine el-Abidine Ben Ali et les siens. Après 23 ans à la tête du pays, le président tunisien a quitté le pays, fuyant une révolte sociale sans précédent.

Tout le monde s’accorde à dire que c’est l’immolation de Mohamed Bouazizi qui a mis le feu aux poudres. Ce geste désespéré de la part d’un jeune obligé de vendre quelques légumes pour nourrir sa famille a lancé un mouvement de contestation massif. Et ce sont les blogs et les réseaux sociaux qui ont relayé cet acte et suscité la colère de la population.

Les rares images des premières manifestations à Sidi Bouzid ont été propagées grâce aux smartphones et au Web. C’est en utilisant Facebook, Youtube et d’autres sites que les Tunisiens se sont mobilisés.

Dans un pays où les médias traditionnels sont muselés depuis des années, c’est sur le Web que la contestation s’est organisée. Ben Ali est la première victime des révolutions du Web 2.0.

Source : « La nouvel Oservateur » Le 16-01-2011

 

Tunisie: crainte d’une montée islamiste


 

Le ministre israélien du Développement régional Sylvan Shalom a exprimé aujourd’hui la crainte que la chute du président Zine El Abidine Ben Ali ne favorise une montée des islamistes en Tunisie. « La communauté internationale avait préféré fermer les yeux sur les violations des droits de l’Homme (du régime Ben Ali). Bien entendu il y a aujourd’hui une grande crainte que les mouvements islamistes qui jusqu’à maintenant étaient hors-la-loi ne reviennent » en force, a déclaré à la radio militaire M. Shalom, suppléant du Premier ministre Benjamin Netanyahu. M. Shalom, lui-même natif de Tunisie, a rappelé l’excellent accueil que lui avait réservé M. Ben Ali en novembre 2005 lors d’une visite en Tunisie, où il participait à une conférence en tant que chef de la diplomatie israélienne. Les deux pays avaient échangé en 1994 des « bureaux d’intérêts », dont l’activité avait été gelée à l’initiative de Tunis, en 2000, pour protester contre la répression de l’Intifada palestinienne. La Tunisie autorise néanmoins des visites d’Israéliens. Israël s’est abstenu officiellement de réagir à la chute du président tunisien, qui a fui le pays vendredi sous la pression d’une contestation populaire sans précédent, alors que la rue arabe et des groupes islamistes ont salué quant à eux le soulèvement du peuple de Tunisie. La création de partis sur des bases religieuses est interdite par la loi tunisienne et le régime du président Ben Ali était réputé ferme face aux islamistes

Source : « Le Figaro » Le 16-01-2011

Intifada en Tunisie: Israéliens évacués, Israël inquiet


 

20 Israéliens ont été évacués clandestinement de Tunisie dans la nuit de samedi à dimanche, a révélé la dixième chaine de télévision israélienne. L’opération s’est faite en collaboration avec un pays tierce s’est contenté de signaler la télévision israélienne, sans préciser les raisons de cette évacuation ni celles de leur présence en Tunisie. Or le site en ligne Israël 7 a prétendu que ces Israéliens sont des touristes, et ils ont pris la direction de Francfort en Allemagne, d’où ils seront expédiés en Palestine occupée. A l’échelle politique, l’entité sioniste semble voir d’un mauvais œil le soulèvement populaire en Tunisie. Certains responsables israéliens ont exprimé la crainte qu’il ne provoque une rupture des relations « non officielles » qui se sont tissées au cours des années entre Israël et la Tunisie. A l’insu du peuple tunisien. Alors que le vice-Premier ministre Sylvan Shalom, natif de Tunisie a brandi le spectre du retour de l’islamisme, bête noire des Occidentaux, et prétexte utilisé pour soutenir le régime de Ben Ali (et d’autres régimes dictatoriaux dans le monde arabo-islamique). « La communauté internationale avait préféré fermer les yeux sur les violations des droits de l’Homme (du régime Ben Ali). Bien entendu il y a aujourd’hui une grande crainte que les mouvements islamistes qui jusqu’à maintenant étaient hors-la-loi ne reviennent » en force, a-t-il  déclaré à la radio militaire. Autre source d’inquiétude israélienne : que « Le soulèvement actuel incite ce pays à se rapprocher ‘d’éléments extrémistes’ du Monde Arabe », toujours selon les termes de Shalom. Shalom, lui-même natif de Tunisie, a rappelé l’excellent accueil que lui avait réservé Ben Ali en novembre 2005 lors d’une visite en Tunisie, où il participait à une conférence en tant que chef de la diplomatie israélienne. Quoiqu’il n’y a toujours pas d’ambassade d’Israël en Tunisie, mais les relations entre la Tunisie et l’entité sioniste se faisaient toujours en catimini, à l’insu du peuple tunisien.   Depuis les accords d’Oslo, et à partir de 1994, elles ont été affichées, mais Tunis s’est contentée de restreindre les liens diplomatiques à un échange des bureaux d’intérêts. En l’an 2000 elle a fermé le sien à Tel Aviv, sur une décision de la Ligue arabe solidaire avec l’intifada du peuple palestinien. Sans pour autant réduire les relations économiques et touristiques entre eux, selon le ministère israélien des affaires étrangères. Depuis 2005, la Tunisie reçoit chaque année un bon nombre d’Israéliens, venus en pèlerins à l’île de Djerba. Ils ont atteint le  nombre de 1000 en 2009. La Tunisie compte 2000 juifs, dont la moitié résident dans cette île qui compte 11 synagogues (et 400 mosquées). Alors que l’entité sioniste dénombre 50.000 israéliens d’origine tunisienne.

Source: ”Palestine-solidarite” Le 16-01-2011

« Menace sur notre Tunisie »


 

De nombreux correspondants ont demande pourquoi j’ai donne à monappel d’hier le titre « Nous sommes tous des Tunisiens ». C’est simplement parce que j’ai voulu, et que veux toujours, faire sentir au peuple tunisien que nous sommes près de lui dans ce qu’il vient d’inaugurer et devant les menaces de ceux qui veulent confisquer leur révolution.

Je suis un homme âgé. Mais il y a deux choses qui me rajeunissent et dont je suis reconnaissant au sort qui m’a permis de les vivre : la première a été, avec Obama, l’arrivée d’un noir à la Maison Blanche, la seconde de voir mes amis fraternels inaugurer la première révolution du monde arabe. Avec Mendès France et Bourguiba, un Français juif et un Arabe laïc, la première phase de la décolonisation a été réalisée. C’est avec les accords de Carthage que tout a commencé. Aujourd’hui, c’est avec l’expulsion d’un despote qu’après avoir acquis l’indépendance, les Tunisiens ont l’ambition de la liberté.

On me demande pourquoi je ne dis pas tout cela à la radio ou à la télévision. La réponse est que mes confrères estiment que j’ai déjà une tribune dans le Nouvel Observateur et dans mon blog, qui a provoqué hier un flot de réactions imprévues. Mais je n’ai pas eu à refuser d’invitations parce que je n’en ai pas reçues. L’important est que je m’adresse à vous ici. Je n’ai pas l’intention de vous abandonner.

Alors qu’est ce qui est nouveau aujourd’hui ? Eh bien c’est que l’on veut ou salir ou discréditer ou confisquer la révolution du peuple tunisien en créant le chaos, en obligeant les gens à se défendre contre des milices et des escadrons de la mort dont ne sait pas quels sont leurs buts et pourquoi l’armée ne parvient pas à les maîtriser. Il y a même des exaltés fidèles à Ben Ali qui veulent le faire revenir avec l’aide du libyen Kadhafi. Les rumeurs vont toutes dans le même sens, à savoir que le nouveau gouvernement d’union nationale, même s’il obtient le soutien d’une armée qui serait à la fois unie et forte mais sans désirer le pouvoir, ne pourrait maintenir intactes les espérances du peuple, de la gloire de sa réputation dans toute la Méditerranée.

C’est-à-dire que c’est le moment où il faut être plus solidaires que jamais, plus attentifs, plus vigilants et même plus prêts à organiser la protection. Je voudrais bien être parmi mes amis tunisiens pour prendre ma part du risque dans les risques en cours. Déjà, notre mission consiste à dénoncer les rumeurs salissantes. On dit que le départ de Ben Ali a été organisé de manière très calculée par l’armée. Et alors ? Cela n’enlève rien au mérite du peuple. S’il s’est trouvé des généraux pour conseiller à Ben Ali de partir, c’est qu’ils avaient eu bien conscience de l’incapacité où se trouvait le président de reconquérir les faveurs ou même la tolérance du peuple.

Donc un seul mot d’ordre : restons ensemble pour le combat commun.

Source : « Le Nouvel Observateur » Le 16-01.2011

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