16 janvier 2007

Home – Accueil الرئيسية

TUNISNEWS
7 ème année, N° 2430 du 16.01.2007

 archives : www.tunisnews.net


L’Alliance Maghrébine pour la Démocratie: Communiqué AFP: Tunisie: un ressortissant américain condamné pour pédophilie à Tunis AP La Tunisie entend jouer sa chance à fond WGFENA: Maroc : condamnation des journalistes de l’hebdomadaire marocain Nichane Hamdi Mansouri : ہ poropos de Mr Bel Hadj Ali Le Temps : Pertes substantielles de provisions ; crédits non performants Aziz ARFAOUI : La réforme du secteur bancaire: Doit-on s’attendre à des miracles ? Le Temps: Les sociétés de recouvrement pour « lessiver » les bilans des banques…Mais AFP: L’UE a ouvert un QG militaire à Bruxelles (général Bentégeat( AFP: Femmes interdites d’accès: un ministre espagnol annule une conférence à Ryad AFP:Un ministre interdit le voile intégral chez les conseillères religieuses Le Monde: Le port du voile islamique reste interdit en Bavière pour les enseignantes Mezri Haddad :Ainsi finissent les grands.


L’Alliance Maghrébine pour la Démocratie Communiqué  

Les sites de l’Alliance Maghrébine pour la Démocratie (www.amd-maghreb.org) et de son organe hebdomadaire « Le Maghrébin » (www.hebdo.amd-maghreb.org)  ont été victimes depuis dimanche 14 janvier  d’un acte de piraterie caractérisé. Nous sommes en train de faire le nécessaire pour leur  rétablissement. Nous sollicitons la compréhension de  tous. Le Secrétaire Général Samad Filali


Tunisie: un ressortissant américain condamné pour pédophilie à Tunis

AFP, le 16 janvier 2007

TUNIS – Un ressortissant américain a été condamné à trente mois de prison avec sursis en Tunisie pour pédophilie et détention de photos et films pornographiques, a-t-on appris mardi de source officielle.

« Il a été établi par la justice que l’individu, un avocat de 47 ans, s’était adonné à la sodomie sur la personne d’un mineur tunisien, et disposait, sur les fichiers de son ordinateur de photos et de films pornographiques qu’il exhibait et s’apprêtait à diffuser » en Tunisie, a-t-on indiqué de même source.

L’homme a été jugé à huis-clos par le tribunal de première instance de Tunis, alors que le jeune tunisien arrêté en sa compagnie devra être traduit devant un tribunal pour mineur, a-t-on ajouté.

La presse s’est fait l’écho de l’affaire, la première du genre en Tunisie à impliquer un ressortissant étranger jugé pour pornographie et pédophilie, des délits passibles au minimum de trois ans de prison ferme.

L’inculpé, identifié uniquement par son prénom Tony, a été présenté par la défense comme avocat travaillant pour le compte de sociétés de production de films pornographiques en Europe.

Il avait été interpellé la semaine dernière en « flagrant délit » dans un hôtel de Tunis par la police qui a saisi son ordinateur et du matériel pornographique, a indiqué le quotidien Echourouk.

Selon le Quotidien de Tunis, l’accusé aurait abusé de plusieurs enfants et devait diffuser sur son site internet des films et séquences pornographiques pédophiles auprès d’amis en Tunisie.

Les services consulaires américains à Tunis n’ont pas souhaité commenter l’affaire, alors que l’avocat condamné devait quitter Tunis mardi, selon des sources proches de la défense.

AFP


Handball (Mondial):

La Tunisie entend jouer sa chance à fond

Associated Press, le 16 janvier 2007 à 20h03

TUNIS (AP) – Championne d’Afrique en titre, la sélection tunisienne de handball aborde le championnat du monde qui aura lieu en Allemagne du 19 janvier au 4 février, avec « un grand état d’esprit » et le souci d’honorer son statut.

« On veut remplir notre mission en donnant le meilleur de nous-mêmes et en même temps nous régaler dans ce Mondial », a déclaré mardi à l’AP le sélectionneur des Aigles de Carthage, le Croate Hassan Afendic.

La délégation s’envolera mercredi pour Wetzlar, une ville du land de Hesse où les Tunisiens établiront leur camp de base pendant leur séjour en Allemagne.

« Toujours optimiste », mais réaliste, il révise à la baisse les ambitions de son équipe sacrée quatrième meilleure équipe lors du précédent Mondial organisé en Tunisie en 2005. Son objectif déclaré est d’atteindre les quarts de finale, en prenant au sérieux tous les adversaires dès le premier tour (Koweït, Groenland et Slovénie).

« Après, sur un seul match, tout sera possible », projette-t-il.

Il juge son équipe « capable de se mesurer aux grandes nations du handball », grâce à la « rage de vaincre qui anime ses 18 guerriers ».

Ses appréhensions, il les justifie par le niveau du Mondial allemand qui sera « autrement plus élevé que les précédents, donc plus difficile ».

« Ce sera le plus fort et le plus grand championnat dans l’histoire du handball mondial », prévoit-il, notamment en raison des salles de 20.000 spectateurs qui donneront une autre dimension au spectacle.

Hassan Hafendic s’attend à un « spectacle d’un niveau nettement plus élevé et de meilleure qualité avec des équipes qui pratiquent un handball plus développé d’année en année ».

L’entraîneur croate relativise l’apport du championnat français où évoluent pas moins de 11 joueurs sur les 18 partant pour l’Allemagne. Tout en admettant qu’ils ont gagné au plan de « la discipline de jeu, de l’expérience des grandes confrontations et du rythme », il craint la saturation et la fatigue que pourraient ressentir des joueurs « très sollicités dans le championnat de France et les compétitions européennes des clubs ».

Quant à son pronostic, cet ancien international dans l’équipe de l’ex-Yougoslavie voit dans la Croatie, la France, l’Espagne et le Danemark ses favoris, auquel l’Allemagne, pays hôte, pourrait se joindre dans le tableau final.

« La France n’est pas au-dessus des autres, même eux ne le pensent pas. Les Tricolores ont un grand potentiel et de grandes chances d’être champions du monde, tout comme les autres favoris qui, pour des raisons diverses, peuvent espérer le sacre mondial », analyse-t-il.

Associated Press


16 janvier 2006

Maroc

: condamnation des journalistes de l’hebdomadaire marocain Nichane

Les deux journalistes de l’hebdomadaire marocain Nichane (groupe Tel Quel), Driss Ksikes (directeur de la publication) et Sana Al-Aji ont été condamnés ce 15 janvier, par le tribunal de première instance de Casablanca, à trois ans de prison avec sursis et à une amende de 80 mille Dirhams (environ 7.000 euros) ainsi qu’une suspension du magazine durant deux mois; pour avoir publié dans leur numéro du 9 décembre 2006, un article sur les blagues intitulé « Comment les Marocains rient de la religion, du sexe et de la politique » jugé « attentatoire à la religion musulmane ».

Le Premier ministre, Driss Jettou avait ordonné le mois dernier le retrait des kiosques de Nichane en attendant le verdict. Les deux journalistes avaient expliqué à la Cour que ces blagues ne faisaient qu’illustrer une analyse de la façon dont la société marocaine évoque certains sujets tabous (la religion, le roi et le sexe).

Ce qui n’était au départ qu’un simple dossier sur les blagues a connu une escalade de surenchère des milieux islamistes.

Younes Mjahed, le Secrétaire Général du Syndicat National de la Presse Marocaine (SNPM, membre du WGFENA) qui s’était opposé par principe aux articles de loi qui ont été à la base de la poursuite de Nichane avait estimé « positives les excuses des responsables de la publication d’anecdotes qui circulent dans certains milieux de la société et leurs déclarations selon lesquelles la publication de ce dossier ne visait pas à attenter à l’Islam de façon préméditée » en rappelant également « la déontologie de la profession de journaliste et la problématique de la pratique de la liberté de la presse, ainsi que la nécessité de la protéger».

« Le Maroc qui est plus avancé que bien d’autres pays du Maghreb dans la libéralisation du paysage médiatique, devrait donner l’exemple en protégeant davantage les journalistes et les journaux indépendants. » a déclaré Sihem Bensedrine, la coordinatrice du WGFENA.

 

Le WGFENA qui considère cette condamnation comme injuste et constituant une grande menace pour l’avenir de la liberté d’expression au Maroc, demande aux autorités marocaines d’agir en vue d’assurer

L’annulation des condamnations prononcées contre les journalistes de Nichane

L’annulation des condamnations financières qui ont frappé injustement le Journal Hebdo en avril dernier et qui hypothèquent l’avenir du journal.

L’annulation de la mesure d’interdiction d’exercer contre le journaliste Ali Lemrabet.


 

Histoire croisée des luttes  des femmes maghrébines pour les droits L’ATF, l’ ASFAD , APEL , le RAJFIRE et Pluri-elles Algérie vous invitent à une cinquième rencontre dans le cadre de ce cycle de séminaire Le samedi 20 janvier 2007 à 14h00 à la Mairie du 10ème

L’impact des luttes, les avancées et les perspectives

Les mouvements des femmes au Maghreb – les 4 séances du séminaire l’ont montré – ont une riche et complexe expérience politique. Ils ont traversé des bouleversements politiques et sociaux majeurs et ont été acteurs des transformations de ces pays. Où en sont ils aujourd’hui ? Quel est leur impact sur les sociétés ? Quelles sont leurs stratégies, leurs perspectives ? Et quelles peuvent être les formes nouvelles de solidarités et de coopération entre féministes de France et du Maghreb ?
Cette dernière séance du séminaire sera l’occasion de présenter une synthèse de ce que ce séminaire nous a appris et des pistes encore à explorer, et de réfléchir à ce que nous pouvons faire ou proposer pour poursuivre les dynamiques de solidarité et de  coopération avec les luttes de femmes du Maghreb Avec la participation de : Caroline Brac  (Collectif 95, Maghreb Egalité) Nadia Chaabane (Association des Tunisiens en France) Adresse : Mairie du 10ème 72, rue du faubourg St Martin Métro : Château d’eau / Gare de l’Est


ہ poropos de Mr Bel Hadj Ali

 
cher Ben Comixa

Je respecte votre souci d’anonymat,je suis prof à l’Université de Tunis ,je connais bien Mr Bel Hadj Ali dont vous parlez dans votre article publié le 13 courant dans  tunisnews depuis une quarantaine d’année au campus universitaire de Tunis.il a ses diplomes en droit et un doctorat es lettres .c’est un intellectuel ,il a écrit des articles dans les journaux et dans des revues spécialisées.il  est auteur d’aissais et de poèmes et d’un livre sur l’histoire des relations tuniso-mauritaienne depuis l’antiquité à nos jours .il a occupé plusieurs responsabilités ,c’est vrai ,mais il a été toujours loyal,correct,digne,humble,acceuillant, sérieux,patriote,respecte les autres,loin des abus de toutes sortes.j’espère qu’on faira un jour un thé ensemble à troit ou entre amis !n’est ce pas!tous est possible ,nous aimons tous la Tunisie et .notre peuple ,mais prière arrétons de croire aux préjugés et aux mensonges,nous cherchons tous la vérité avec patience,prudence et clairvoyance.

Merci .
 
Hamdi Mansouri 

 

La réforme du secteur bancaire

Doit-on s’attendre à des miracles ?

Instruit par Aziz ARFAOUI  Nos banques répondent-elles aux besoins du Tunisien ? Sont-elles de véritables partenaires accompagnant l’entreprise dans son activité de production ? Ne participent-elles pas parfois à entraver l’action de certains projets ? Ces interrogations nous paraissent légitimes à l’heure où les programmes et mesures de privatisation, de modernisation et d’amélioration de la transparence des banques se multiplient sur la voie de la libéralisation du secteur bancaire.  Ce qui nous interpelle est de savoir : comment ces efforts se sont réellement traduits, comment mesurer, à travers des indicateurs fiables,  l’amélioration de l’efficience du secteur bancaire, et comment honorer les engagements  futurs en dépit des difficultés rencontrées pour gérer les créances douteuses (environ 6 milliards) et privatiser certaines banques ?  La libéralisation des services financiers est dictée avant tout par le souci d’intensifier l’investissement et de diversifier l’économie. Les axes de cette stratégie engagée ces dernières années ont porté sur la libéralisation financière interne du secteur bancaire, son assainissement et le renforcement du cadre de sa gestion prudentielle. Selon le gouverneur de la Banque Centrale, « Cette libéralisation interpelle les banques tunisiennes à définir son champ d’activité et à repenser sa dimension en vue de satisfaire aux exigences de l’efficience économique de la banque ».  Modernisation du secteur : Promulgation de la loi bancaire relative aux établissements de crédit Depuis 1997, la BCT avait lancé un vaste programme destiné à mettre à niveau l’ensemble du secteur bancaire et des institutions financières en général : développement de la monétique, télécompensation et systèmes de paiement, sécurisation des transports de fonds, centrale d’information (ex-centrale des risques) et des impayés, création de sociétés de recouvrement des créances, possibilité de procéder à des opérations de titrisation. Moment fort de la restructuration du secteur, la promulgation, le 10 juillet 2001, d’une loi bancaire relative aux établissements de crédit. Cette législation a permis de mettre en place un environnement plus libéral pour l’exercice des métiers bancaires et a ainsi supprimé le cloisonnement juridique entre les banques de développement et les banques de dépôts. Désormais, chaque établissement est agréé en tant que banque universelle, pouvant se spécialiser en fonction de ses choix stratégiques. Les répercussions se sont fait ressentir sur la rentabilité bancaires (Amélioration des résultats nets des banques) et sur l’exploitation bancaire (évolution du poids des facteurs de production dans le coût total des banques). Par ailleurs, le Chambre des députés a adopté, le 2 mai 2006,  un projet de loi amendant et complétant la loi de 1958 relative à la création et à l’organisation de la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Cette législation dote la BCT de nouvelles prérogatives dans les domaines du  conseil,  du suivi,  de la transparence,  du contrôle et de la publication d’information financière et économique. Concrètement, Elle permet à la BCT d’élaborer des statistiques et de mener des enquêtes, à court et moyen termes, sur les tendances et évolutions de la conjoncture monétaire et financière, l’ultime objectif étant de mettre à la disposition du grand public des indicateurs objectifs. Egalement, en vertu du nouvel amendement, la BCT va  cesser d’accorder au Trésor des facilités de crédit sous forme de découverts de compte courant. L’autre objectif poursuivi par cette nouvelle loi consiste en la maîtrise du système de paiement. La BCT est habilitée, dorénavant, à tenir un registre sur les risques et aléas de paiement par chèque, par carte bancaire ou par autres modes de paiements futurs. Quant à la sécurité des transactions, et parmi les réformes futuristes celle des virements des gros montants (VGM) de plus de 50 mille dinars qui vise la sécurisation des règlements dans le cadre du traitement automatique et automatisé des opérations de paiement.   Dans le domaine du contrôle, la BCT est habilitée à contrôler les établissements de crédits et à veiller à la stabilité du système financier et à sa sécurité.  A cet effet, elle est autorisée à conclure des conventions avec les institutions de contrôle telles que le Conseil du marché financier (CMF), les établissements de crédit et les assureurs. Ces accords favoriseront la formation, l’échange d’informations, d’expertises et la conduite en commun d’opérations de contrôle après autorisation des autorités de tutelle. Vient ensuite l’exigence de transparence. La BCT est tenue, aux termes de la nouvelle législation, de soumettre ses comptes à un audit international. La sélection de deux auditeurs externes se fera par appel d’offres international. L’autre nouveauté de la loi concerne la création au sein de la BCT d’un «observatoire des services bancaires» chargé du suivi de la qualité des services bancaires fournis par les établissements de crédit. Transparence : Exiger la déclaration de la situation mensuelle comptable En vue de s’assurer du financement adéquat de l’économie et renforcer l’action de la supervision bancaire, la transparence en matière d’octroi des crédits a été instituée. Dans cette perspective, la Banque centrale a soumis les établissements de crédit à l’obligation de lui transmettre en même temps que la déclaration de la situation mensuelle comptable, la liste des clients bénéficiaires de crédits débloqués au cours du mois objet de la déclaration, y compris les actions de renouvellement des crédits, ainsi que leurs états financiers respectifs relatifs aux deux derniers exercices. Privatisation : Adieu Banque du Sud, AttijariBank est arrivée Avec 92 agences, la BS, septième Banque de Tunisie en terme d’actifs, créée en 1968, a été privatisée, fin 2005. L’acquisition par le consortium marocco-espagnol Attijarawafa Bank et le Grupo Santander, leaders dans  les métiers de banque  dans la région du Maghreb et en  Europe, de la participation de l’Etat tunisien dans le capital de la Banque du Sud (33,54%) – La transaction qui a porté sur plus de 60 MD- donnera  immanquablement à la BS une dimension régionale et internationale, constituera un jalon de plus dans le cadre du projet d’intégration économique  maghrébin et sera également un catalyseur des échanges euro-méditerranéens. Il s’agit, pour le nouvel actionnaire, de tirer le meilleur  profit des quatre décennies au cours desquelles  la Banque du Sud a acquis une expertise et un savoir -faire certains,  qui lui ont permis d’accompagner le développement de l’économie tunisienne et  tisser un important  réseau bancaire pour demeurer proche de sa clientèle. Pour ce faire, le consortium  est résolu à  mobiliser les ressources financières,  humaines et techniques  pour que la Banque du Sud, baptisée désormais AttijariBank, accède au statut de Banque de référence tant par la qualité de ses services que celle de son portefeuille ; l’objectif en somme, c’est la performance et la transparence à travers une politique bancaire saine et efficiente. L’institution financière envisage de se positionner comme la 2ème banque privée du pays avec 12,5 % de parts de marché en crédits (+3,4 points) et 13 % de parts de marché en ressources (+4,7 points). Elle tend, également, à doubler (x 2) le produit net bancaire, à tripler (x 3) le résultat brut d’exploitation et à assurer un taux de couverture de 70 %. Parallèlement, le travail tendra à capitaliser sur les atouts de la Banque du Sud, avec, notamment, un réseau large et étoffé, des équipes aux compétences reconnues et un portefeuille-clients large et diversifié. Les insuffisances à remédier Malgré ces réformes et ces résultats, il y a eu un mouvement très limité de création de nouvelles banques. Le système bancaire reste l’élément dominant du système financier. Il compte 14 banques commerciales, 6 banques de développement, 3 banques d’affaires, 8 banques off-shore, 3 sociétés de factoring et 17 bureaux de représentation de banques étrangères. Parallèlement à ce système bancaire stricto sensu, coexiste un certain nombre d’entités spécialisées dans certaines formes de financements (capital risque, leasing) ou des activités de gestion de portefeuille de valeurs mobilières. Par ailleurs, les rapports avec l’entreprise n’ont jamais cessé de faire l’objet de controverses plus ou moins justifiées. Un certain nombre de distorsions sont à noter, telles que par exemple : – des distorsions de nature réglementaire : Les banques commerciales résidentes n’ont pas encore la possibilité de satisfaire pleinement les besoins des entreprises non résidentes. Les banques off-shore, quant à elles, n’ont qu’un accès que très limité au marché local. – des distorsions propres à la nature publique/privée des opérateurs : Il est souvent reproché à l’Etat de puiser à l’excès dans les ressources bancaires, faisant ainsi une concurrence peu loyale au secteur privé, en limitant d’autant la libre disposition des ressources en question. Les entreprises publiques, quant à elles, n’ont pas nécessairement le même comportement vis-à-vis des banques publiques et privées, et inversement celles-ci n’entretiennent pas le même type de relation vis-à-vis d’une entreprise publique ou privée ; – des distorsions résultant du comportement même des banques qui, au lieu de se livrer à une concurrence saine et loyale, font parfois recourir à des phénomènes d’entente sur les prix alors qu’il n’y a pas si longtemps encore ces mêmes banques critiquaient le système de taux administrés en place. Par ailleurs, comme la plupart des économies en développement, l’économie tunisienne se caractérise par un déficit de ressources ou, ce qui revient au même, une insuffisance de l’épargne nationale (20% du PIB) par rapport à l’effort d’investissement (23% du PIB). Au niveau macro-économique, cela se traduit par une demande potentielle de crédits sur le marché, qui est supérieure à l’offre réelle des banques. Au niveau micro-économique, cela engendre un rationnement du crédit, les concours octroyés étant jugés insuffisants par rapport aux besoins exprimés par l’entreprise. Le degré d’accessibilité au crédit à des conditions viables restant la pierre angulaire de la relation banque/entreprise, l’entreprise tunisienne apparaît le plus souvent comme étant surendettée. En effet, cela résulte aussi bien d’une rareté effective de fonds propres sur le marché que d’un recours excessif à des financements bancaires, tant au niveau de l’investissement que de l’exploitation courante. Compte tenu de ce qui précède, on ne pourra parler de secteur bancaire véritablement concurrentiel que dans la mesure où l’entreprise pourra, sur la base d’un rapport qualité/prix, sélectionner la ou les banques auprès desquelles elle pourra gérer au mieux ses opérations commerciales et financières. A.A (Source : « Le Temps » du 16 janvier 2007)  

Pertes substantielles de provisions ; crédits non performants

Certes il y a les « 3D » : la déréglementation, le décloisonnement et la désintermédiation…Mais il y a aussi quelque part, le « système D »  La libéralisation financière est l’une des règles incontournables préconisées par la mondialisation. Choisissant la voie de l’ouverture, la Tunisie a lancé un programme de modernisation et de restructuration du système bancaire afin de préparer les banques à affronter la rivalité inévitable de leurs homologues étrangères. Actuellement et malgré les progrès enregistrés par le programme, les banques tunisiennes souffrent toujours des mêmes anomalies. Les banques de la place subissent les contrecoups de leurs faibles assises financières, de leurs mauvaise gestion des risques et de leurs pertes substantielles de provisions. Ces faiblesses persistantes ont été confirmée par l’agence de notation internationale « Fitch rating »  qui manifeste tout de même un certain optimisme quant à une éventuelle performance des banques tunisiennes, à condition qu’elles parviennent à mieux gérer leurs risques et à réduire le taux élevé des crédits non performants. Le programme de restructuration bancaire prévoit l’ouverture des capitaux des banques aux investisseurs étrangers, l’assainissement des portefeuilles, le redéfinition des politiques  de recouvrement et de couverture de risques, la modernisation, l’amélioration de la transparence et des services rendus aux clients.  (Source : « Le Temps » du 16 janvier 2007)  

Les sociétés de recouvrement pour « lessiver » les bilans des banques…Mais

La restructuration bancaire s’est concrétisée par la promulgation en 2001 de la loi portant transformation des banques de dépôts et des banques de développement en banques universelles. Après la banque tuniso-émiratie (BTE) et la banque tuniso-quatari (TQB), la banque tuniso-koweïtienne de développement (BTKD) s’est récemment réconvertie en banque universelle (décembre 2006). Ce décloisonnement constitue l’un des principes déclarés de la libéralisation financière et l’un des fameux 3D énoncée par la mondialisation à savoir : la déréglementation, le décloisonnement et la désintermédiation. La dynamisation de l’activité bancaire et la consolidation des assises financières des banques sont les principaux objectifs retenus par cette démarche prescrite.  Pour améliorer le système de recouvrement des créances, des sociétés de recouvrement ont été créées.  Les banques s’atèllent à « lessiver » leurs bilans à travers la vente des crédits non performants (CNP), généralement, à leurs filiales de recouvrement ou encore sociétés de recouvrement. Néanmoins, il n’y a toujours pas d’amélioration claire et nette observée au niveau des crédits non performants et /ou des créances douteuses ou litigieuses. Les banques de la place supportent toujours le volume important  des créances irrecouvrables engendrant des pertes substantielles de provisions. 6 banques étrangères participent aux capitaux des établissements tunisiens  Hormis les opérations de fusions bancaires, en matière de privatisation et désengagement progressif de l’Etat du secteur bancaire les choses avancent doucement. Actuellement, près de six banques filiales d’établissements étrangers participent majoritairement ou minoritairement dans les capitaux des banques tunisiennes. PNB/Parisbas détient 50% de l’UBCI ; la Société Générale (52% de l’UIB) ; Arab Bank PLS (62,24% de l’ATB) ; la CIC de Paris et la Banque Transatlantique possède une part minoritaire dans la BT. La société Marseillaise de Crédit et de Natexis Banques Populaires est présente  dans le capital de la BIAT. En 2006, le consortium maroco-espagnol a acquis 33,54% de la Banque du Sud, actuellement « Attijari Bank ». La privatisation de la Banque tuniso-émiratie est sur le banc des banques privatisables. Donc la vague de privatisations visant la consolidation des banques de la place et l’assainissement de leurs portefeuille continuent. Espérons que ces opérations porteront leurs fruits et contribueront à l’épanouissement du système bancaire tunisien. Par ailleurs, la modernisation du secteur via la monétique et le développement des systèmes de transferts de fonds avance tout doucement.  Persistance des CNP et de pertes substantielles de provisions  Un retard persiste en matière de gestion de risques. En effet, la mauvaise gestion des risques affecte lourdement la liquidité des banques et explique en grande partie le modeste taux de croissance enregistré par les cinq grandes banques de la place (STB, BNA, BH, BIAT et l’Amen Bank) en 2005 et qui s’est  poursuivi en 2006. En se référant à la version anglaise du rapport pulié le 21 décembre 2006 par l’Agence de Notation Internationale « Fitch Rating » et portant sur la tendance générale des banques précitées. Le rapport confirme la difficulté de l’environnement des crédits qui aura des répercussions négatives sur les performances futures des cinq banques concernées par le rapport. En 2005, le taux de croissance des prêts consentis par les cinq banques avoisinait les 25%. Cet accroissement est expliqué particulièrement par l’accroissement des crédits commerciaux ou individuels. La Banque de l’Habitat (BH) arrive en tête de peloton en teme de crédits octroyés. Les crédits de portefeuille de la BH ont significativement augmenté en 2005 grâce aux crédits commerciaux qui représentent 77% du portefeuille de la banque. « Fitch Rating prévient que la dynamisation des prêts individuels pourrait être limitée par l’institution d’émission de la monnaie et du contrôle ». Revenus des intérêts : 67% des revenus des banques ;  faible retour sur fonds propres : 7,35%; pertes substantielles de provisions…  Selon le même rapport, la majorité des banques ont généré en 2005 un taux de retour sur Fonds propres de 7,35%. Les revenus des intérêts représentent 67% du total des revenus des banques. « Les banques tunisiennes ont tendance à prendre des risques limités sur le marché et concentrent leurs activités sur les transactions courantes ». Autre constatation : l’agence de notation indique également l’enregistrement de pertes substantielles dans les provisions des banques, puisque les crédits non performants absorbent une grande part des revenus ou des produits nets bancaires (PNB). La qualité des actifs demeurent faible. Elle est essentiellement dûe au taux élevé des crédits non performants et au manque de transparence.  Coûts opérationnels sur les revenus élevés des banques privées, faible capitalisation  En matière de coûts, l’agence de notation constate aussi que les banques privées subissent des coûts opérationnels sur les revenus plus élevés que les banques publiques et ce, en raison des coûts de modernisation des banques privées portant sur la mise en place de systèmes d’information et de télécommunication « up to date ». La capitalisation des banques de la place demeure également faible. La meilleure capitalisation profite à la BIAT, alors que le ratio Fonds Propres/Actifs des cinq banques ne dépasse pas 8,4%. Fitch Rating appelle le banques tunisiennes à accentuer les efforts en matière de gestion des risques de non recouvrement  de manière à nettoyer leurs bilans, augmenter leurs provisions et améliorer en conséquence leurs performances. Une meilleure gestion des risques est tributaire de l’élaboration d’un système de notation interne à chaque banque avec ses clients et de la conformité aux règles de Bâle I et II instituant un nouveau ratio de solvabilité : Fonds Propres/Risques encourus.
Les cinq banques tunisiennes durant les six mois 2006  Le taux de croissance des prêts nets enregistré par les cinq banques de la place au cours du premier semestre 2006 avoisinait les 6%. L’accroissement notable des crédits profite à la Banque de l’habitat(BH). Le boom des revenus opérationnels revient à la STB et la meilleure capitalisation bénéficie à la BIAT. Yosr GUERFEL (Source : « Le Temps » (Tunisie) du 16 janvier 2007)  

L’UE a ouvert un QG militaire à Bruxelles (général Bentégeat(

AFP, le 16 janvier 2007 à 14h02 BRUXELLES, 16 jan 2007 (AFP) – Un nouveau centre opérationnel apte à servir  de quartier général à des opérations militaires européennes d’ampleur limitée  a été ouvert en janvier à Bruxelles, a indiqué mardi le président du Comité militaire de l’UE, le général Henri Bentégeat. Ce centre opérationnel « reste modeste, huit personnes en constituant le noyau permanent, et il fonctionnera avec un effectif maximal de 89 personnes, y compris les 30 officiers d’état-major prévus », a déclaré à la presse l’ancien chef d’état-major des armées françaises. Ce QG ne pourra donc superviser pour l’instant que des opérations militaires ou civilo-militaires elles aussi « de dimension modeste », comme la mission Eufor qui s’est déroulée l’année dernière en République démocratique du Congo, assistée de forces positionnées au Gabon, a-t-il souligné. Quelle que soit la taille de l’opération projetée, l’UE pourra continuer de compter, outre le centre opérationnel bruxellois, sur l’un des cinq QG dont elle disposait déjà, situés en Allemagne, en France, au Royaume uni, en Italie et en Grèce, a expliqué le général Bentégeat. Ce centre opérationnel -« opcenter » dans le jargon militaire anglo-américain- ne bénéficiera de liaisons satellitaires qu’à la fin de l’année, mais en cas de nécessité, il est prévu de louer des services satellitaires, a-t-il souligné. Spécialiste de l’arme blindée, issu des troupes de Marine, le général Bentégeat, 60 ans, s’adressait pour la première fois à la presse depuis qu’il a pris ses fonctions le 6 novembre dernier à la tête du comité militaire de l’UE, qui regroupe les chefs d’état-major des pays membres. A cette occasion, il a indiqué que les pays de l’UE allaient travailler en 2007 « à compléter leur capacité d’intervention rapide » terrestre -qui est de deux groupements tactiques de 1.500 hommes depuis le 1er janvier- par des capacités maritimes et aériennes identiques. L’objectif est de pouvoir formuler « une réponse globale interarmées » à des situations de crise, a-t-il indiqué. Il a également confirmé que l’UE continuait de tabler sur une hypothèse de réduction de 6.500 à 2.500 des effectifs de l’Eufor en Bosnie, même si, sur le plan politique, les pays membres ne devraient pas entériner cette décision avant la fin février. Les 2.500 militaires de ce bataillon multinational réduit seraient placés sous commandement espagnol, a ajouté le général Bentégeat, précisant qu’en cas d’urgence, « le recours très rapide à des renforts » est prévu. AFP  

Femmes interdites d’accès:

un ministre espagnol annule une conférence à Ryad

AFP, le 16 janvier 2007 à 11h02 MADRID, 16 jan 2007 (AFP) – Le ministre espagnol de la Justice Juan Fernando Lopez Aguilar a annulé une conférence qu’il devait tenir dimanche dans une université saoudienne, car les femmes journalistes qui l’accompagnaient s’étaient vu refuser le droit d’y entrer, a rapporté mardi le journal El Pais. Le ministère de la Justice n’était pas immédiatement disponible pour confirmer cette information. Quatre journalistes espagnoles qui suivaient la visite officielle du ministre, ainsi que sa chargée de communication, se sont vu interdire d’accès par les autorités universitaires. Auparavant, au cours de sa visite, le ministre avait rencontré son homologue de la Justice, ainsi que le ministre des Affaires religieuses et celui de l’Intérieur. Le but de cette visite était de renforcer la coopération judiciaire, la lutte antiterroriste, et évoquer le radicalisme religieux. Le ministre espagnol avait prévu de participer à une conférence à l’Université islamique Imam, à Ryad le dimanche soir, mais l’a annulée après avoir appris que les femmes n’auraient pas le droit d’entrer dans les locaux. Selon des sources proches du ministère citées par El Pais, l’équipe du ministre avait choisi cette université car « c’est une des plus importantes du pays ». L’association de la presse de Madrid, une association de juristes et la fédération des femmes progressistes ont remercié le ministre pour son geste, selon le journal. En mars 2006, la présidente du principal mouvement patronal français, le Medef, Laurence Parisot, avait été critiquée en France pour avoir porté un voile en marge d’une visite officielle du président Jacques Chirac. Les Saoudiennes n’ont pas le droit de conduire et ne peuvent ni voyager sans autorisation de leur mari ou d’un homme de leur famille, ni manger seules dans un restaurant. AFP  

Un ministre interdit le voile intégral chez les conseillères religieuses

AFP, le 15 janvier 2007 à 13h56 LE CAIRE, 15 jan 2007 (AFP) – Le ministre égyptien des Biens religieux, Mahmoud Hamdi Zaqzouq, a interdit le port du « niqab », ou voile intégral, chez les conseillères religieuses chargées d’encadrer et d’orienter les Egyptiennes dans les mosquées, rapporte la presse lundi. « Je refuse totalement la nomination de femmes portant le voile intégral comme conseillères religieuses », a déclaré M. Zaqzouq selon le journal Al-Masri Al-Yom, estimant que cela risquait de propager la « culture du niqab ». « Le niqab relève de l’habitude et non de la foi. Il n’a rien à voir avec la religion », a-t-il poursuivi. D’après le quotidien gouvernemental Al-Gomhouriya, le ministre a décidé que les conseillères portant le niqab seraient désormais affectées à des postes administratifs. La semaine dernière, M. Zaqzouq avait demandé l’expulsion, au cours d’une réunion sur la formation des imams, d’une de ces conseillères qui refusait d’ôter son voile intégral. Le débat est vif en Egypte, où la grande majorité des femmes est voilée, sur la question du port du niqab. Le ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosni, s’était attiré de violentes critiques en novembre pour avoir osé qualifier le voile de rétrograde. AFP


Le port du voile islamique reste interdit en Bavière pour les enseignantes

BERLIN CORRESPONDANCE

e port du foulard islamique reste interdit dans l’enseignement en Bavière. Le tribunal constitutionnel régional du Land a rejeté, lundi 15 janvier à Munich, la plainte d’une communauté religieuse islamique, originaire de Berlin, qui souhaitait faire annuler une loi qui proscrit, depuis 2005, le voile pour les enseignantes dans les écoles bavaroises.

Considérant qu’elle transgresse la liberté religieuse et le principe d’égalité, les plaignants ont dénoncé une situation qui autorise une nonne à dispenser des cours en habit religieux et interdit à une enseignante de conserver son voile. Le tribunal a suivi les arguments du gouvernement bavarois, qui affirme que l’habit de religieuse est compatible avec les valeurs fondamentales et les objectifs d’enseignement fixés par la loi bavaroise.

LOI VAGUE

En Allemagne, le débat concerne uniquement les enseignantes. La polémique avait été lancée, en 1998, lorsque l’administration de la région du Bade-Wurtemberg avait refusé d’embaucher une enseignante musulmane qui voulait rester voilée pendant les cours. Dans son arrêt de septembre 2003, la Cour constitutionnelle fédérale avait renvoyé la question aux Lنnder, en soulignant qu’un refus du foulard nécessite, au préalable, une base juridique. Depuis, huit régions, notamment le Bade-Wurtemberg, la Bavière, Berlin et la Rhénanie du Nord – Westphalie, ont mis en place des législations interdisant le port du voile aux enseignantes.

Pour autant, le débat est loin d’être clos. En 2006, le tribunal administratif de Stuttgart a annulé la législation du Bade-Wurtemberg, en donnant raison à une enseignante qui dénonçait une inégalité de traitement par rapport aux religieuses. En Bavière, la bataille juridique pourrait repartir. Le tribunal de Munich s’est contenté de valider la législation bavaroise sans se prononcer explicitement sur le foulard. Sur ce sujet, la loi reste vague, évoquant des « symboles » et des « parties de vêtement » qui peuvent être non compatibles avec les valeurs fondamentales de la Constitution. En cas de litiges, d’autres tribunaux devront donc trancher.

Cécile Calla

(Source : « Le Monde » (France), le 17 janvier 2007)

 


:Ainsi finissent les grands.

 
Par Mezri Haddad   Parmi ceux qui vont lire cet article, mes propres compatriotes comme mes amis occidentaux, certains seront surpris et d’autres carrément indignés. Ils ne vont reconnaître ni le pragmatisme, le réalisme et le « diplomatisme » du politique que j’ai cru naître en moi, ni l’humanisme, l’idéalisme et le rationalisme du philosophe que j’ai toujours voulu être en soi. Aussi, dois-je leur dire d’emblée que, si vous m’avez pris pour ce que je ne suis pas, cela ne m’a pas empêché d’être ce que je suis! Oui, il y a des moments dans la vie d’un intellectuel engagé dans la vie politique où les convictions intimes doivent s’éclipser, s’effacer même devant ce que les Allemands appelaient la realpolitik. Ces dix dernières années, par mon action à l’étranger autant que par mes écrits, j’ai dû mettre en veilleuse certaines de mes valeurs au profit exclusif des intérêts supérieurs de mon pays. Tous les moyens étaient bons pour persuader, contrecarrer ou neutraliser tel ou tel groupe de pression médiatique, politique, économique ou intellectuel tenté de nuire à la Tunisie. Tous les moyens étaient bons pour réduire le cercle des ennemis et élargir celui des puissants, qui n’étaient pas forcément des amis. Cet engagement ne sortira pas intact après le sacrifice suprême de Saddam Hussein Al-Majid. Plus question de séduire pour convertir ; plus question de dissimuler l’être pour pérenniser le paraître. Plus question de taire ses convictions panarabes pour satisfaire ceux dont la puissance ou la nuisance peut atteindre son propre pays. Pourquoi ? Précisément parce qu’on ne peut pas être et avoir été, et parce qu’on peut défendre son pays sans compromettre ses idées. Maintenant que le symbole de la résistance héroïque a été lâchement pendu, je peux me livrer à quelques confessions «compromettantes » en disant toute ma fierté d’avoir un jour serré la main à celui qu’on vient de pendre. C’était en 1997, lors de mon premier voyage dans ce pays dévasté par la guerre et meurtris par le blocus que George Bush le «grand» a décrété, que Clinton a prolongé et que George Bush le «petit» a maintenu avant de décider, ou plus exactement de s’exécuter à envahir l’Irak. Je n’avais aucune sympathie pour le Baâth et pas la moindre empathie pour Saddam. Par ce voyage long et parfois périlleux, je voulais témoigner à ce grand peuple ma modeste solidarité. Je voulais ressusciter mon arabité, éprouver ma charité à l’égard d’une nation que la «Société des Nations» —avec l’activisme servile de Boutros Ghali, le silence complice des pays « frères » et l’assentiment honteux du monde occidental— a décidé d’affamer et de tuer à petit feu. N’oublions jamais que ce blocus arbitraire et inhumain, qui a duré dix ans, a fait probablement près de quatre millions de morts. L’ampleur et l’horreur de ce génocide n’a pas ému certaines ONG et médias occidentaux si prompts à se mobiliser pour défendre tel ou tel gréviste de la faim. Le mutisme d’Amnesty International et l’amnésie de la FIDH, pour ne citer que ces deux grands « partis » droit-de-l’hommistes, doit continuer à nous parler et à interpeller nos consciences hypnotisées par les grandes valeurs universelles dont l’Occident s’est fait le chantre. Omerta politique et médiatique sur les milliers de morts victimes d’un blocus injuste, tintamarre autour d’un sinistre individu ou d’un groupe d’individus à la cause douteuse, telle est la logique hautement morale de ceux qui ont fait des Droits de l’Homme un commerce, et de la démocratie une épée de Damoclès sur les Etats fiers de leur indépendance et jaloux de leur souveraineté. A l’issu de ce voyage inoubliable et de la réunion du «Comité pour la levée de l’embargo» que Tarek Aziz présidait, celui-ci m’a proposé d’être membre de ce petit comité où siégeaient notamment des Russes, des Français, des Cubains, des Polonais, des Jordaniens, des Egyptiens et des Britanniques. Ainsi, je me rendais tous les six mois à Bagdad pour participer aux travaux de ce comité qui militait pour la levée de cet embargo inhumain et criminel. Je n’y croisais pas seulement des intellectuels et des hommes politiques étrangers authentiquement sensibles à la tragédie irakienne, mais également des affairistes véreux attirés par l’argent tels des charognards. Parmi ces hommes qui forcent l’estime, le sénateur britannique George Galloway et l’intellectuel israélien, oui israélien, Amnon Kapeliouk. Révoltés par cette grande injustice, ils ont eu la hardiesse de dénoncer l’indicible et de s’opposer à l’irrésistible. Après près de dix ans de guerre provoquée par le fanatique Khomeiny, sorti de celle-ci victorieux et aguerri, l’Irak devait se soumettre ou disparaître. Il était inconcevable pour les inconditionnels défenseurs de l’olympique d’Israël que cette puissance régionale arabe puisse continuer à se développer. Avec ou sans la guerre du Koweït, l’Irak était de toute façon condamné à la destruction. La légende des armes de destruction massive ou la fumisterie d’une connivence entre Ben Laden et Saddam dans les attentats du 11 Septembre n’étaient que des arguties pour exploiter une indignation collective et légitime à des fins mercantilistes et impérialistes. La vraie connivence sur l’invasion et l’occupation de l’Irak, sous le prétexte fallacieux d’ordonner un Grand Moyen Orient démocratique et respectueux des Droits de l’Homme, existait entre les Démocrates et les Républicains américains, entre les progressistes et les néo-conservateurs. Au sein de cette classe politique comme médiatique toute soumise aux caprices de Bush le « petit », l’une des rares exceptions à dénoncer le complot qui se tramait contre l’Irak fut le doyen du Sénat américain, Robert Byrd. Par ses discours multiples et mémorables, notamment celui du 21 mai 2003, ce sénateur de Virginie occidentale a eu le courage de révéler les motivations réelles de l’obsession irakienne. Avec quelques autres rares personnalités intellectuelles ou politiques dont Jimmy Carter, il a ainsi sauvé l’honneur de la démocratie américaine, fidèle en cela aux meilleures traditions de Franklin Roosevelt et des pères fondateurs. Ce n’est pas le cas des autres grands noms de la politique américaine toutes tendances confondues, pas même celui dont on parle aujourd’hui comme d’un sauveur : James Baker. C’est lui qui, en 1993, à Rabat, a dit à Tarek Aziz, « Nous vous ramènerons à l’âge de pierre », et c’est Tarek Aziz qui me l’a répété en 1998. Ramener l’Irak à l’âge de pierre, l’objectif a été atteint. Ce pays à l’histoire multi-séculaire et dont on a précisément voulu détruire les vestiges d’une civilisation inégalable, en vandalisant le musée de Bagdad, est aujourd’hui livré à la guerre civile et au terrorisme aveugle. Reste cependant le dernier acte de ce plan diabolique que Bush le « petit » ainsi que ses commanditaires mèneront jusqu’au bout, la partition de l’Irak en trois entités confessionnelles : une pseudo-république kurde, une théocratie sunnite et une théocratie chiite. Le feu de la Grande Discorde entre les partisans d’Ali et ceux de Muawiya, c’est-à-dire entre les serviles d’Ahmadinejad et les esclaves de Bush, a été rallumé par les stratèges anglo-américains, au premier rang desquels le conseiller secret et perfide de Bush le « petit », Bernard Lewis. C’est lui et non guère Huntington qui a persuadé le maître de la Maison-Blanche que dans ce « conflit de civilisations », il avait un rôle messianiste. Il faudra plusieurs années avant de pouvoir éteindre ce feu dévastateur qui risque de s’étendre à l’ensemble des pays de cette région, y compris ceux qui, dès 1991, étaient acteurs du complot anti-irakien et qui, dans l’exécution de Saddam Hussein al-Majid, n’ont regretté que le jour choisi de cette mise en scène macabre. Mettre à mort le président irakien le jour de l’Aïd est en effet une humiliation infligée aux chefs d’Etats arabes et à l’ensemble des Musulmans sunnites. Cela dénote bien la haine que ces gens ressentent à l’égard de l’Islam et le mépris qu’ils ont à l’égard des Arabes, gouvernants comme gouvernés. Tel Ponce Pilate, Bush le « petit » s’en est évidemment lavé les mains. C’est une affaire irako-irakienne, s’est-il contenté de déclarer. Chez nous, les anciens colons disaient bien « Mohamed a tué Mohamed », ou « Mohamed dénoncera Mohamed » ! Saddam Hussein est resté digne et courageux jusqu’à la dernière seconde de son existence. Imperturbable devant la mort, il l’a affronté le visage découvert, à l’inverse de ses bourreaux kurdes et chiites. S’il avait fait la moindre concession aux envahisseurs, il aurait eu la vie sauve. S’il avait accepté le moindre compromis avec ce ramassis de traîtres que sont El-Maliki, Al-Hakim, Al-Jaafari, Barazani, Chalabi…, il serait aujourd’hui réfugié au Yémen ou en Arabie Saoudite. Le Coran à la main, il a préféré la mort à la soumission, le supplice à la trahison. Ainsi finissent les grands. Mais les renégats et leurs maîtres à Washington et à Londres savent que le pays qui a produit cet homme au patriotisme exceptionnel enfantera des milliers de Saddam Hussein. Ils savent que sans eux, l’Irak renaîtra de ses cendres. Ils ne se font aucun doute sur la détermination de ceux qui ont constitué la Résistance dès la chute de Bagdad en 2003 et qui mènent un double combat : contre les armées occupantes anglo-américaines et contre les fourbes chiites qui croient au rêve d’un grand empire perse. Plus que jamais dans l’histoire, se joue aujourd’hui le destin du Monde arabe dans cette bataille décisive entre les islamistes (indépendamment de leur appartenance chiite ou sunnite) et les nationalistes arabes. Par-delà la comédie d’une menace nucléaire iranienne ou d’un péril d’Al-Qayda, les Arabes doivent enfin comprendre que les Anglo-Américains n’ont pas changé d’un iota leur stratégie et que dans celle-ci, l’islamisme reste, comme il a toujours été, une pièce maîtresse. J’ai avoué au début que je suis fier d’avoir un jour serré la main à Saddam Hussein et d’avoir connu Tarek Aziz. Je peux maintenant dire que je suis encore plus fier d’être Tunisien, car je sais quelle a été la position de mon pays et dans la première guerre du Golfe et dans la seconde. Aucun autre pays arabe ne pourra en dire autant ; à l’exception de Ben Ali, aucun chef d’Etat arabe ne pourra se targuer devant le tribunal de l’Histoire d’avoir tout fait pour épargner à l’Irak la tragédie qu’il vit aujourd’hui et qu’il subira encore pour longtemps.

Mezri Haddad  
redaction@realites.com.tn
 
(Source: Réalités nr 1098 du 11-01-2007)
 

Home – Accueil الرئيسية

أعداد أخرى مُتاحة

Langue / لغة

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.