Ben Ali y est et y restera
mardi 16 janvier 2001 www.tf1.fr
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Mise à jour : 20 h 37
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Aux termes de la Constitution tunisienne, Ben Ali ne peut plus se présenter à l’élection présidentielle de 2004 ; il aura effectué les deux mandats de cinq ans que celle-ci prévoit.
Déjà, sa réélection en 1999 n’avait été possible que par une lecture complaisante du texte fondamental: la période 1987-1994 n’avait pas été prise en compte. Il lui reste à trouver et à faire accepter par les Tunisiens et par l’opinion internationale un nouvel artifice pour demeurer à la tête de l’Etat.
Ben Ali a les moyens de rester en place
Ben Ali y est et y restera parce qu’il en a les moyens : une police paramilitaire loyale, un parti mobilisé et dévoué, un clan fortuné, les alliances qu’il faut, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, un impressionnant appareil de propagande… et une politique basée sur l’autosurveillance et l’autodénonciation.
Ben Ali y est et y restera parce qu’il y va de son salut. Il est allé loin. Il ne peut plus rebrousser chemin. Il est condamné à demeurer président à vie.
Il a chosifié le pays, criminalisé l’Etat, assujetti les hommes, fragmenté la société, piétiné les valeurs, brisé les âmes, mutilé les langues… Dévasté le pays. En préambule de son premier rapport, le Conseil national pour les libertés en Tunisie dénonce : "Jamais, dans son histoire contemporaine, la Tunisie n’a connu un tel acharnement contre les libertés. Jamais en Tunisie nous n’avons connu un tel sentiment d’insécurité face à l’omniprésence policière, au délabrement de la justice et à l’extension de la corruption."
La rue dit : "Nous, on ne veut plus changer de président. Et ça nous regarde ! Aujourd’hui, on ne veut plus de ce pays." |
Le dégoût au cœur, la rue dit: "Nous, on ne veut plus changer de président. Et ça nous regarde ! Aujourd’hui, on ne veut plus de ce pays. Qu’est ce qu’on ferait avec ? Ce n’est pas une affaire. Qu’il le garde. D’ailleurs, il est le seul qui en veuille encore. Toute une vie ne suffirait pas pour le remembrer."
Ben Ali y est et y restera parce que en face il a une rue pacifiée, une piètre opposition émiettée en de multiples groupuscules sans troupes, sans projet, dont les leaders sont d’anciens collabos, et une intelligentsia qui n’est pas de qualité… "parce que la Nation n’est pas de qualité", sommes-nous tentés d’ajouter. Comme le colonisateur, le régime (depuis son ascension en 1987) a utilisé la technique de la terre brûlée, emportant toute une culture de contestation et d’affrontement et ramenant ainsi le pays à l’âge de pierre du politique : plus de relais dans la société, plus de contre-pouvoirs, plus de syndicats et plus de partis bien sûr. Une nokta (blague) qui court dans la rue traduit à merveille la situation: A une question sur l’état de grâce qui s’éternise, Ben Ali répond : "Un Etat qui ne connaît pas de soubresauts n’est pas un Etat. La Tunisie, grâce à Allah, en est épargnée!" (Sic).
Quelle chance de faire basculer le régime Ben Ali ?
Dans ces conditions, considérer "le scénario yougoslave" et espérer pour Ben Ali une grosse avanie, comme celle qu’a essuyée récemment Slobodan Milosevic est pure élucubration. Car le politique, le désir d’alternance n’ont jamais déserté Belgrade. On pourrait penser qu’en 17 ans de règne sans partage, Ben Ali et sa famille se sont assurés un avenir radieux et à l’abri du besoin; que la fortune colossale, acquise en mettant le pays en coupe réglée, lui permettrait une retraite dorée et sans soucis ; que les Trabelsi (ses beaux-frères) et autre chiboub (son gendre) ont bâti des empires commerciaux et financiers assurant la prospérité de plusieurs générations; mais tout cela est devenu superflu depuis que le juge Garzon s’en est pris à Pinochet.
Désormais, les dictateurs savent que l’époque des exils à l’abri des poursuites est révolue et qu’il suffit, quelque part dans le monde, qu’un petit juge soit convaincu de l’universalité des droits de l’homme pour que le passé les rattrape. Serait-il lassé de 17 années à surveiller en permanence la société tunisienne, Ben Ali n’aurait, de toute façon, pas de havre plus sûr que le palais de Carthage, ou celui qu’il vient de bâtir, de Sidi Bou Saïd. Ben Ali y est et y restera.
Il est hors de question qu'ils puissent envisager une alternance
Kamel Jendoubi, président du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT), a écrit, à ce propos, dans Le Monde, une tribune qui fera date: "M. Ben Ali et les siens, sa famille et ses proches, sont tellement impliqués dans une corruption endémique, immorale et à grande échelle qu’il est hors de question qu’ils puissent envisager un seul instant une alternance douce et négociée."
A quelle alternative pourrait-on s’attendre ? Il n’y en a pas. Tout est verrouillé. |
A quelle alternative pourrait-on s’attendre ? Il n’y en a pas. Tout est verrouillé. Exemple : pour être candidat à la magistrature suprême, il faut remplir des conditions auxquelles seuls Ben Ali et certaines de ses doublures satisfont (il faut avoir été pendant cinq années, dirigeant d’un parti politique représenté à la Chambre des députés). Les trois cercles des P (le Palais, la Police, le Parti) sont maîtres du processus électoral et personne n’a rien à dire: en tout et pour tout, Ben Ali n’aura connu que quelques émeutes vite matées, ou aux revendications vite satisfaites.
C’est par une bordée de blagues que les Tunisiens accueilleront sans doute la prochaine réélection de Ben Ali, saluant la performance des "zéro…et quelques poussières" dont le palais aura suscité la candidature. Seul le sarcasme rend acceptable le poids d’une inébranlable dictature, comme l’humour rend superflue l’indignation, comme l’ironie autorise et habille la compassion.
La liberté de la presse est inexistante en Tunisie et les journalistes indépendants qui souhaitent informer sur la situation de leur pays n'ont qu'un seul recours, l'Internet. Aussi, Reporters sans frontières et tf1.fr accueillent, tous les mardis, une chronique de Taoufik Ben Brik, intitulée "La Chronique du mouchard".
Entrée dans une phase de répression accrue
Par Khaled Ben M’Barek
dans Afrique Souveraine (N° ½ janvier 2001)
Les échos qui parviennent de Tunisie et les témoignages des observateurs de passage à Tunis concordent pour confirmer le début d'une large offensive gouvernementale visant à (re)mettre au pas la société civile tunisienne.
Il faut dire que l'on s'y attendait. La distribution de quelques passeports ou l'autorisation de quitter le pays pour de rares représentants de la société civile apparaissent aujourd'hui comme des mesurettes destinées à mieux reserrer l'étau ainsi bien graissé, autour de la société et de l'élite. Le contexte politique local ne pouvait laisser présager rien de bon pour l'avenir proche. Le général de renseignements, Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis le 7 novembre 1987, après avoir renversé Habib Bourguiba, est face à une échéance cruciale par laquelle il s'est lui-même lié les mains: l'élection présidentielle de 2004. En effet, M. Ben Ali avait fait voter une réforme constitutionnelle en 1988 par laquelle il limitait le droit à se représenter aux élections pour un président sortant à deux fois non renouvelables. Or, voici l'échéance qui arrive à grands pas, alors que notre homme est incapable de s'imaginer hors du pouvoir. D'argument de propagande contre la présidence à vie de Bourguiba, cette disposition est devenue un boulet dont le général ne sait comment se libérer, autrement que par un forcing
qui s'apparentera à un deuxième coup d'Etat.
Cette véritable entourloupe confirmera avec éclat le caractère quasi-monarchique de la tortiocratie instaurée à Tunis et l'inanité du concept même de loi ou d'Etat de droit sous le joug du général Ben Ali. Le caractère effrontément opportuniste de la démarche est si criant que les aides de camp de Ben Ali n'osent pas répondre lorsqu'on leur pose la question de savoir si le président compte se représenter à l'élection prochaine. "C'est un propos prématuré", disent-ils d'un air faussement détaché. Ils ne sont pas conscients du lapsus, car ce qui est prématuré n'est-il pas normalement destiné à atteindre la pleine maturité un jour ou l'autre ?
Quoi qu'il en soit, cette question semble réellement embarrasser le pouvoir. C'est pourquoi le sujet est encore tabou en Tunisie. Y compris dans les milieux proches du pouvoir. C'est là un enjeu que les partisans de Ben Ali eux-même attendent de voir de quelle manière il va être abordé. Il faut dire que le jeu n'est pas facile. Sur le plan interne, un éveil
progressif, mais palpable s'opère chaque jour davantage dans les rangs d'une élite exaspérée par la longue nuit de l'Etat bénalien totalitaire qui ne lui a jamais concédé le moindre espace de liberté.
Sur le plan extérieur, les Américains semblent très hostiles au dessein du général Ben Ali de se maintenir au pouvoir au-delà de 2004. La rumeur insistante, mais naturellement invérifiable, veut que des émissaires américains, de passage à Tunis, aient explicitement fait part de cette position au chef de l'Etat actuel. L'attitude américaine semble avoir contribué au report sine die de la visite que Ben Ali devait effectuer aux Etats-Unis le 13 juillet dernier. Parallèlement, Tunis semble espérer une défaite des démocrates à l'élection américaine prochaine, et en tout cas une attitude plus conciliante du nouveau locataire de la Maison Blanche.
La France, par une intervention très remarquée à l'Assemblée nationale de son ministre des Affaires étrangères en avril dernier, semble n'être pas davantage enthousiaste quant à un nouveau mandat présidentiel. A l'occasion de l'affaire Ben Brik, M. Védrine avait lancé un appel public solennel au pouvoir tunisien pour qu'il opte en faveur de l'"ouverture". Cette démarche est parfaitement inédite dans les rapports franco-tunisiens.
Le Parlement européen avait, à son tour, exprimé son indignation face à la situation en Tunisien par une motion votée le 13 juin 2000 par les deux tiers des députés. Un record historique.
C'est dans ce contexte que s'inscrit la lutte actuelle des Tunisiens pour la liberté. Depuis 1998 et la naissance du Conseil National pour les Libertés (CNLT), une activité militante débordante s'est développée, témoignant de la volonté des Tunisiens de s'affranchir du joug de l'Etat-RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique, parti au pouvoir depuis toujours). Le CNLT est l'statement la plus en vue de cette réalité nouvelle. Il est l'aboutissement de plusieurs années de luttes éparpillées, d'initiatives spectaculaires, mais sans lendemain, d'opérations coup-de-gueule sous forme de pétitions collectives et de souffrances individuelles subies par les militants les plus actifs. Pr. Moncef MARZOUKI, Najib HOSNI, Omar MESTIRI, Mme Sihem BEN SEDRINE, Maître Radhia NASRAOUI et d'autres encore ont payé un lourd tribut à la volonté d'hégémonie absolue du général Ben Ali et
de son instrument de pouvoir clientéliste: le RCD. Durant la même période, l'économie du pays a été mise en coupe réglée par les familles présidentielles et alliées. Des secteurs entiers de l'économie leur ont été cédés comme des fiefs médiévaux. Aucune transaction n'est conclue avec un l'étranger sans qu'un proche du pouvoir ne vienne se placer comme
intermédiaire incontournable. Pas une enseigne étrangère, de la téléphonie mobile à la restauration rapide ou l'importation de voitures, ne peut s'installer en Tunisie ou y faire des affaires sans passer par les fourches caudines d'un proche du pouvoir.
Les privatisations en cours depuis la fin des années 1980 ont donné lieu à un véritable bradage des grandes entreprises industrielles à des intérêts étrangers. Les tractations sont le plus souvent tenues secrètes et les transactions se font dans une totale opacité. L'accord d'association conclu avec l'Union européenne en juillet 1995 prévoit la liquidation progressive des barrières douanières qui devront disparaître sur douze ans, soit à l'horizon 2007. Les observateurs les plus optimistes, y compris à l'Union Européenne et au FMI prévoient d'ores et déjà que le tiers du patrimoine industriel tunisien aura été emporté par la concurrence étrangère. Mais surtout, l'accord d'association prévoit une "remise à niveau" des entreprises tunisiennes pour qu'elles soient à même de tenir le choc et/ou d'être plus présentables pour une privatisation ou une cession à des intérêts étrangers. L'enveloppe de centaines de millions d'euros allouée à ce programme aiguise l'appétit vorace et insatiable des familles présidentielles, des nouveaux courtisans et des parvenus de tout poil, qui se tiennent en embuscade pour profiter de l'aubaine.
Cette corruption effrénée, la baisse des ressources de l'Etat suite à la baisse des droits de douane et la faible valeur ajoutée d'une économie orientée vers des secteurs marginaux ou à faible taux d'intégration industrielle font que l'Etat se rue de plus en plus sur le contribuable pour alimenter ses caisses. Un véritable racket organisé a ainsi été mis en place sous forme de caisses noires légales. On a d'abord instituée le 26/26, un numéro de compte bancaire géré dans l'opacité et auquel les citoyens sont fermement invités à verser leur obole. Des retenues à la source pour les salariés, jusqu'aux amendes phénoménales infligées aux hommes d'affaires récalcitrants, en passant par la collecte avec menace et harcèlement dans les administrations et les entreprises, tous les moyens sont bons pour faire entrer l'argent des citoyens dans ces caisses. Celui qui s'obstine à ne pas payer est mis à l'index et aura tôt ou tard à s'en rappeler. Ces méthodes ont permis la constitution d'un pactole dont nul ne connaît me montant réel, mais qui doit se chiffrer en milliards de dinars. Des projets en faveur des régions déshéritées, normalement du ressorts des ministères compétents sont présentés comme des œuvres de bienfaisance du président grâce au 26/26.
Dans un souci manifeste de renouveler les thèmes de la propagande officielle, tout en accentuant le racket, une nouvelle caisse noire légale est venue s'ajouter à la première. Le numéro de compte est cette fois le 21/21. Il est destiné officiellement à l'emploi des jeunes. Comme ce secteur, sensible parmi tous, donne lieu à des statistiques gouvernementales peu crédibles et parfaitement invérifiables, on imagine l'étendue du détournement de la cagnotte ainsi constituée.
L'agacement des Tunisiens menace de se muer en révolte, comme l'ont montré les émeutes scolaires de févriers 2000. La grève de la faim est devenue le premier mode d'statement des détenus et des défenseurs des droits de l'homme. Taoufik Ben Brik a attiré l'attention du monde sur le Pays proche par sa longue grève de la faim d'avril-mai 2000. Taoufik Chayeb, prisonnier d'opinion condamné à trois peines distinctes pour les mêmes faits, a été remis en liberté le 28 août, après une grève de la faim de 53 jours. Nadia Hammami, fille de Hamma Hammami, a également mené une grève de la faim en vue d'obtenir la cessation des persécutions subies par son père, leader d'une formation politique de gauche, contraint à la clandestinité depuis plus de deux ans et condamné par contumace à une dizaine d'années de prison. Sa mère, l'avocate Radhia Nasraoui, membre du conseil de l'Ordre et bête noire du pouvoir, est elle aussi soumise à la persécution. Mais malgré tout, le moral de ces militants est des plus solides et ils se disent prêts à tenir tête à la machine répressive aussi longtemps qu'il le faudra.
Face à cette situation et craignant de paraître affaibli aux yeux du monde extérieur, le pouvoir semble chercher la solution dans la fuite en avant. Dès sa visite aux Etats-Unis annulée, le général Ben Ali a estimé la voie libre pour une reprise en main musclée. Les convocations devant les fonctionnaires de la justice aux ordres du pouvoir se sont succédées. Le Pr. Marzouki, ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH) et actuel porte-parole du (CNLT), a été entendu par un juge d'instruction avant de se voir renvoyé de son travail début août par le ministre de la santé. Najib Hosni, célèbre avocat et membre actif du CNLT, a été enlevé par des policiers avant de se voir interdit de travailler par le ministre de la justice. Dr. Mustafa Ben Jaâfar fait lui aussi l'objet d'un harcèlement judiciaire sporadique. Le président de RAID (ATTAC-Tunisie) a purgé plus d'un mois de prison et les poursuites contre l'association n'ont pas cessé. Le général Ben Ali a tenu un discours en juillet dernier par lequel il a confirmé qu'il était personnellement l'ordonnateur de cette nouvelle campagne qui semble à ses débuts. Il a notamment promis de s'en prendre aux associations qui se sont constituées ces derniers temps en dehors de sa légalité. Le raidissement a atteint un degré tel que, pour la première fois dans l'histoire du pays, un journaliste a été victime d'un attentat à l'arme à feu. Riadh Ben Fadhl avait, il est vrai, commis, la semaine même, un article critique à l'égard du pouvoir dans le journal Le Monde. Il a eu droit à deux balles dans le corps.
Quoi qu'il en soit, la société tunisienne ne semble pas disposée à revenir aux années de plomb (1987/1999), mais le général Ben Ali semble tout aussi décidé à un jusqu'au-boutisme ravageur. La Tunisie est à l'orée d'une zone de tempêtes. Toute la question sera de savoir si la paix civile y sera sauvegardée.
Par Khaled Ben M’Barek
dans Afrique Souveraine (N° ½ janvier 2001)
Lettre de protestation
Un numéro d'El Mawkif saisi
15 janvier 2001
Dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, Abdallah Kallel, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre la saisie du numéro 198 de l'hebdomadaire politique El Mawkif. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au ministre de l'Intérieur de "revenir sur cette décision" et a rappelé que cette saisie constitue un acte grave et une violation flagrante de la liberté de la presse en Tunisie". RSF a rappelé que c'est la première fois, depuis 1991, qu'un journal est saisi en Tunisie.
Selon les informations recueillies par RSF, les autorités tunisiennes ont procédé, vendredi 12 janvier 2001, à la saisie, à l'imprimerie, du numéro 198 de l'hebdomadaire El Mawkif. Les autorités n'ont fourni aucune explication à cet acte. Ce numéro contenait le manifeste de la Conférence nationale sur les libertés et la démocratie qui s'est tenue à Tunis le 1er juillet 2000, ainsi que des articles sur les récents procès des défenseurs des droits de l'homme
Cet hebdomadaire, organe du Rassemblement socialiste progressiste, est, en raison de ses prises de position indépendante le seul journal d'opposition qui soit privé de la subvention pubique et des insertions publicitaires allouées par l'Etat et les entreprises publiques et semi -publiques.
RSF a rappelé que les journaux tunisiens offrent quotidiennement une information essentiellement consacrée aux activités et discours du Président. Aucune critique du régime n'est permise. Deux journalistes de tendance islamiste sont emprisonnés depuis 1992
C'EST VRAI QUE LA TUNISIE NE FAIT PAS PARTIE (COMME LA TURQUIE) DU CONSEIL DE L'EUROPE, DONC LES CITOYENS TUNISIENS N'ONT PAS LE DROIT DE RECOURIR AUX INSTANCES JUDICIAIRES EUROPEENNES MAIS EST CE QU'ON A ETUDIE TOUTES LES POSSIBILITES QU'AUTORISE L'ACCORD DE PARTENARIAT???
Cour européenne: l'avocat de l'ex-Premier ministre turc Erbakan accuse Ankara.
Lors d'une audience qui se tenait trois ans jour pour jour après la dissolution du Refah, le représentant d'Ankara a pour sa part fait valoir une "différence significative" entre christianisme et islam pour soutenir l'importance de la défense de la laïcité en pays musulman.
L'avocat du Refah et de trois de ses ex-dirigeants, dont l'ancien Premier ministre Necmettin Erbakan, 74 ans, a dénoncé les irrégularités ayant entâché, selon lui, la procédure de dissolution, entamée en 1997 sous la pression de l'armée.
M. Erbakan dirigeait alors le pays depuis un an au sein d'une coalition avec le chef du parti de la Juste Voie (DYP, centre-droit), Mme Tansu Ciller.
Il avait été obligé de démissionner, avant d'être interdit d'activités politiques pour cinq ans.
"Cette dissolution a été faite pour les besoins de la cause", a tenté de démontrer Me Laurent Hincker, taxant Ankara de "démocratie de façade".
Selon lui, la Cour constitutionnelle turque avait ressorti de vieilles déclarations de M. Erbakan choisies pour choquer dans le seul but de s'en prendre au Refah.
De plus, a poursuivi Me Hincker, Ankara est allé jusqu'à modifier la Constitution, au lieu de se contenter d'une sanction simple contre les propos de M. Erbakan comme cela se fait dans toutes les démocraties européennes.
Le représentant de la Turquie a de son côté plaidé le droit du pays à se protéger contre la propension de l'islam à "régir non seulement les questions religieuses et morales mais les questions juridiques et dans une certaine mesure l'ordre politique de l'Etat".
"Dans le contexte musulman, on ne peut pas dissocier dimension laïque et démocratique", a-t-il déclaré à l'audience, avant d'accuser le Refah de dissimuler ses objectifs anti-démocratiques et intégristes. Ce parti "aurait pu être toléré s'il était resté marginal", a-t-il ajouté.
Questionné par les juges des droits de l'Homme sur les intentions politiques du Refah, Me Hincker a assuré que cette formation n'avait "rien de commun" avec le parti intégriste libanais
Hezbollah et critiqué la mauvaise foi du gouvernement turc prétendument laïc mais qui dicte aux imams le contenu de leur prêche par le biais d'une Direction aux affaires religieuses.
M. Erbakan accuse Ankara d'avoir violé ses droits à la liberté de pensée, de conscience et de religion, à la liberté d'expression et d'association, l'interdiction de la discrimination et le droit à des élections libres et à la protection de la propriété.
Deux anciens vice-présidents et députés du Refah, Sevket Kazan et Ahmet Tekdal, qui avaient fait le déplacement à Strasbourg, ainsi que le Refah sont associés à sa requête.
Leur avocat réclame pour chacun d'eux des dommages et intérêts de 3.322 dollars correspondant aux indemnités parlementaires non perçues, ainsi que la restitution de 58.000 dollars confisqués au Refah.
L'arrêt de la Cour devrait être rendu dans les mois à venir. En 1998 et en 1999, la Turquie avait été condamnée pour l'interdiction de trois formations politiques d'inspiration marxiste ou pro-kurde.
AFP.
Nous estimons à TUNISNEWS que cette affaire devrait inciter les tunisiens (opposants ou non) à bien réfléchir à l'avenir des relations entre leur pays et l'Union Européenne!!
TUNISIA'S 2000 TRADE DEFICIT WIDENS TO $2.8 BLN.
Tue, 16 Jan 2001 14:02:00
TUNIS, Jan 16 (Reuters) - Tunisia's trade deficit widened to 3.723 billion dinars ($2.786 billion) in 2000 from 3.103 billion dinars in 1999, official figures showed on Tuesday.
The value of imports rose 16.5 percent to 11.728 billion dinars compared to 1999, according to the government-run National Statistics Institute.
That of exports increased 14.9 percent to 8.004 billion dinars compared with 1999.
The trade cover ratio for 2000 was 68.2 percent, down from 69.1 percent in 1999, the data showed. The ratio is the percentage of imports covered by the value of exports.
Increasing exports is Tunisia's economic priority as the government sees sales abroad of manufactured goods and services as a growth engine.
Europe is Tunisia's main export outlet, mainly for clothing and leather products.
Government officials say the trade deficit with the European Union has widened since 1998 when a trade association accord with the European bloc came into force.
The accord provides for a phasing out of tariffs and gradual opening of the Tunisian market to European goods and services.
($1=1.336 Tunisian dinar).
(C) Reuters Limited 2001.
Suite du dialogue pluriel naissant entre citoyens tunisiens d'opinions trés diverses sur le forum du CNLT. Bon pour les méninges!
( lire par ordre numérique 1, 2, 3..)
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4- Date: 01/16/01 07:23:23 AM
Name: DonQuichotte Email: donquichotte@demo.xandmail.com Subject: Re: Les terrorsites et la peur de l'inconnu |
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