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Parti « Tunisie Verte » : Ettariq Eljadid nous censure ? Reuters: FEATURE-Ramadan exodus hurts Tunisia’s tourist industry Fibre2Fashion: Tunisia’s textile-clothing sector on the rise Dr Mustapha Benjaafar: Quel départ et quelles chances pour l’Alliance ?
Réalités: L’universalité a-t-elle un sens ?
Tunisie : violents affrontements entre habitants et forces de l’ordre
15/08/10 10:18 La ville de Ben Guerdane, dans le sud du pays, serait le théâtre de violents accrochages depuis la fermeture du seul point de passager frontalier vers la Libye. Des affrontements entre Tunisiens et forces de l’ordre ont fait des blessés dans la région de Ben Guerdane, dans le sud de la Tunisie, à une trentaine de kilomètres de la Libye, après la fermeture du point de passage entre les deux pays, samedi 14 août. « Depuis le début de cette semaine, la ville de Ben Guerdane a connu des accrochages violents entre citoyens et forces de l’ordre », rapporte à l’AFP une source syndicale, évoquant des blessés et des dégâts matériels. La principale cause des troubles a été la fermeture du seul point de passage frontalier entre la Tunisie et la Libye aux habitants de Ben Guerdane voulant introduire des produits importés. Cette fermeture imposée par les autorités libyennes, selon la même source, a provoqué la colère d’habitants déjà mécontents d’une taxe de 150 dinars (80 euros) instaurée il y a quelques mois par la Libye pour le passage de chaque voiture. « Des jeunes ont brûlé des pneus et ont lancé des pierres sur des voitures de la police et de voyageurs libyens », note la source. La raison de la fermeture n’a pas été précisée et aucun commentaire n’a été fait par les autorités tunisiennes interrogées sur ces informations. La majorité de la population de Ben Guerdane, une ville connue par son important marché de produits importés de Libye, tire leur ressource du commerce avec le pays voisin. Les Tunisiens sont généralement exemptés du visa d’entrée en Libye, ce pays accordant des avantages aux hommes d’affaires tunisiens. La Libye est actuellement le premier partenaire de la Tunisie au niveau régional et le cinquième à l’échelle mondiale, après la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne, avec un volume d’échanges estimé à plus de deux milliards de dollars (960 millions d’euros) annuels. (Nouvelobs.com avec AFP) Réactions
Tunisie : heurts entre police et habitants près de la frontière libyenne
Si rien est fait, nous serons obligés de faire de la contrebande explique un commerçant de Ben Guerdane. La fermeture du poste de Ras-el-Jdir au transit de marchandises constitue un coup dur pour la région. Il y a quelques mois, la Libye avait instauré une taxe d’environ 80 euros pour chaque voiture souhaitant passer la frontière.
Mais cette fois, la Libye est allée plus loin. Or, selon les chiffres officiels : 18 000 personnes, 7 000 voitures et 400 camions passeraient quotidiennement par Ras-el-Jdir, et désormais tout le commerce informel d’habitude toléré, se trouve paralysé.
Pour Rachid, journaliste tunisien : « Il y a plus d’un million de Tunisiens qui vivent du commerce parallèle avec la Libye. Dans toutes les villes du sud tunisien, les gens recourent à ce commerce parallèle car ça coûte dix fois moins cher parfois, étant donné que l’origine de ces marchandises est une origine asiatique. Ces marchandises de contrefaçon ont donc des prix plus bas que ceux pratiqués dans les villes du nord de la Tunisie. Et dont les marchandises sont généralement d’origine européenne. »
Les habitants de la région sont dans l’attente. Le commerce informel est souvent la seule solution pour gagner sa vie dans cette région considérée comme déshéritée.« Ici, il n’y a rien, aucun projet. Les jeunes n’ont plus de travail, et si ça continue, la situation va devenir explosive », indique un habitant.
(Source: rfi.fr le 16 aout 2010)
Tunisie, les commerçants de Ben Guerdane mécontents
Publié le Dimanche 15 Août 2010 à 16:19 La Libye aurait procédé cette semaine à la fermeture du point de passage frontalier de Ras Jedir, ce qui aurait provoqué des remous dans la région de Ben Guerdane, à 500 km au sud de la Tunisie, selon de nombreuses sources concordantes. Les autorités libyennes auraient également immobilisé des voitures de commerçants tunisiens chargées de marchandises, ajoutent les mêmes sources. Le commerce avec la Libye est l’un des poumons de la région de Ben Guerdane. La douane libyenne avait imposé il y a une année une nouvelle taxe de 150 dinars à toute voiture tunisienne qui entre dans le territoire libyen. Cette mesure avait suscité le mécontentement des habitants de la région ; nombreux d’entre eux entrent d’une manière quasi-quotidienne en Libye pour le commerce, qui constitue leur principale source de revenus. Ahmed Kadhaf Al-Dam, émissaire spécial du colonel libyen Mouammar Kadhafi, a déclaré en août dernier lors d’une visite en Tunisie que les deux pays vont étudier les moyens de lever tous les obstacles qui entravent la circulation des personnes et des marchandises et d’impulser leur coopération économique bilatérale. Plus d’un million de Libyens entre chaque année en Tunisie, sans aucune restriction, pour les soins et le tourisme. Cette fermeture si elle venait à se confirmer ne sert en rien le moribond processus d’unification maghrébine, et va à l’encontre du volontarisme exprimé dans les discours pour un espace économique maghrébin commun. Gnet & Agende de Presse Allemande
Ettariq Eljadid nous censure ?
FEATURE-Ramadan exodus hurts Tunisia’s tourist industry
By Tarek Amara
Tunisia’s textile-clothing sector on the rise
Quel départ et quelles chances pour l’Alliance ?
Par Dr Mustapha Benjaafar l’ « Alliance pour la Citoyenneté et l’égalité » est née de la volonté des partis politiques « Mouvement Ettajdid », « Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés », « Parti du Travail patriotique et démocratique », du courant « Réforme et Développement » et de militants indépendants , qui ont décidé de constituer, – suite à leur participation solidaire aux dernières élections présidentielle et législatives d’octobre 2009 et à plusieurs séances de débat pour mettre au point un projet de plateforme -, une alliance politique. Ce n’est pas la première fois que des forces d’opposition prennent l’initiative de se rassembler. Après la désillusion des élections de 1989 qui ont avorté d’une assemblée monocolore, prenant à contre pied la déclaration du 7 novembre1987 et le pacte national de 1988 signé non seulement par les représentants des partis et des associations reconnues mais aussi par un représentant du courant islamiste non reconnu, plusieurs tentatives de rassemblement vont se succéder, certaines ont marqué la vie politique du pays même si le pouvoir s’est acharné par la séduction ou la répression à les contrecarrer .Ce fut d’abord la tentative des 150, initiée par des personnalités indépendantes et soutenue par certains partis progressistes, puis l’Alliance Tripartite, regroupant MDS, MUP et PC, sur la base d’ une alternative démocratique permettant de rompre avec le système de l’Etat-parti. Les deux tentatives ont fait long feu. Les raisons de leur échec forcément différentes, avaient cependant un point commun : une insuffisante détermination chez certains partenaires qui a permis au pouvoir de s’introduire dans le jeu et de saborder des initiatives susceptibles de menacer son hégémonie. Malgré cela, l’objectif du rassemblement a gardé son attrait, s’imposant d’autant plus que le rapport des forces entre parti au pouvoir et opposition s’est dégradé, paradoxalement étant contre la loi de l’usure naturelle de n’importe quel pouvoir, au profit du RCD. Des 20 % de voix récoltées en 1989, l’opposition devra se contenter de 2,7% des voix en 1994 ! Pour avoir intégré le nouveau jeu de la « démocratie consensuelle » et accepté la règle des quotas, une partie de l’opposition sera toutefois récompensée par l’octroi de sièges au parlement répartis selon le degré d’allégeance. Sous l’effet de cette nouvelle stratégie du pouvoir, mélange de séduction, débauchage et répression, le paysage politique va subir de profonds remaniements, voire une véritable déstructuration : partis asservis, LTDH mise en sourdine, UGTT sous contrôle …. Pour les irrédentistes il était nécessaire de redémarrer, reconstruire, tant au plan politique qu’associatif. De nouvelles tentatives de rassemblement ont vu le jour, les plus récentes étant « l’Initiative démocratique » -formée autour d’Ettajdid à l’occasion des élections de 2004 marquées par une mobilisation conséquente autour de Mohammed Ali Halouani, candidat d’Ettajdid à l’élection présidentielle – et le « Comité du 18 octobre pour les droits et les libertés » constitué par cinq partis – légalisés et non légalisés – et des personnalités indépendantes, dans la foulée de la grève de la faim menée par plusieurs personnalités de sensibilités politiques différentes à la veille du sommet mondial de la communication. Dans le climat de verrouillage politique qui perdure depuis plus de vingt ans, ces tentatives témoignent de la vitalité d’une opposition qui n’a jamais renoncé à s’exprimer ni à espérer. Mais force est de constater que, sur le terrain, le niveau d’efficacité susceptible de changer le rapport des forces en présence n’a pas été atteint. La mobilisation de l’opinion est restée en deçà des attentes. La raison principale est que l’opposition est bloquée dès lors qu’elle bouge pour mobiliser la population, interdite d’accès aux médias audiovisuels, paralysée dans son développement par une administration toute au service de l’Etat-parti. Ce lourd et insupportable handicap, qui ne peut disparaître qu’avec l’avènement d’un Etat de droit, n’explique cependant pas tout. Il faut aussi incriminer la présence de cette opposition de complaisance, dans le giron du pouvoir, dont le positionnement sur les questions des libertés et des grands choix politiques crée auprès de l’opinion publique une confusion telle que l’image même de l’opposition en sort dénaturée voir ternie. Il faut noter également cette inertie de la population et des élites poussées vers la consommation, très souvent endettées et découragées de s’intéresser à la chose publique. Trop de risques ! Mais tout cela ne disculpe pas pour autant les opposants sincères. Leur responsabilité est réelle car, aux moments importants, quand les citoyens et citoyennes ont les yeux braqués sur eux, attendant une attitude, un mot d’ordre, une consigne qui leur permette de faire une avancée sur le terrain, gagner une étape, espérer de nouveau et bâtir sur ce premier succès relatif d’autres succès plus grands, c’est justement à ce moment précis que chaque composante de l’opposition décide de reprendre « sa liberté » et de défendre sa chapelle. ..Ainsi l’opinion se retrouve désarçonnée, condamnant le chacun pour soi, rejetant toute l’opposition en bloc et se désintéressant un peu plus de la vie politique. La lecture sereine de ces expériences passées, qui prouvent la vitalité de l’opposition, constitue le principal atout de l’Alliance. Il est nécessaire de canaliser le phénomène afin de vaincre le scepticisme, remobiliser les bonnes volontés et faire renaître l’espoir. C’est le rôle que se donne l’ « Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité » Sa durabilité et son efficience bénéficient de certains facteurs spécifiques: Les partenaires de l’Alliance se connaissent bien, ayant pris des positions et mené des actions communes – notamment le soutien à Ahmed Brahim candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2009-. Il existe entre eux une tradition de rapports basés sur le respect et la confiance Reconnaissant les particularités de chacun, sans occulter les points de divergences, leur a permis de définir les grandes priorités, rechercher par une démarche pragmatique les points d’accord, fixer les objectifs à court et moyen terme et mettre en place les moyens de leur réalisation progressive. Cela leur permettra d’éviter les écueils rencontrés par d’autres rassemblements. Sur les objectifs à atteindre, il y a un consensus quasi général au sein de l’opposition. Et il est impératif que la prééminence de l’action collective conduise les différents partenaires à faire les concessions mutuelles au service de l’efficacité et de la cohérence. Lors du débat organisé à Mahdia le 13 juin, un intervenant a remarqué que «se mettre d’accord sur le contenu de la plateforme n’est pas la fin du monde ; le succès ou l’échec de cette Alliance sera tributaire du maintien de la cohésion entre les dirigeants de cette Alliance… ». Paroles sages qui permettent d’affirmer que l’Alliance a fait un départ prometteur, comme l’atteste également le nombre de participants aux débats organisés et la qualité et la franchise des intervenants. L’Alliance reste ouverte et susceptible de s’élargir à toutes les compétences nationales et sensibilités intellectuelles et politiques qui partagent les mêmes principes et objectifs et la même démarche politique. Le pays a un besoin urgent de réformer ses institutions et son mode de fonctionnement politique ; il a besoin d’édifier une société démocratique, développée, juste et digne. Le rôle de l’Alliance est de préparer une Alternative à ce qui existe et de proposer des solutions non seulement au dysfonctionnement de notre système politique mais aussi à la politique inégalitaire en matière d’éducation, d’emploi, de santé, de transport.. tous ces problèmes que vit le citoyen au quotidien et qui font que l’écart se creuse dangereusement entre les nantis et les pauvres, entre les régions du littoral et celles de l’intérieur.. L’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité, par la clarté de ses choix, sa culture du consensus, l’éthique qui fonde les relations entre ses composantes et la souplesse de son mode de fonctionnement interne, doit offrir un cadre adapté aux exigences du moment. Elle se doit de regrouper les forces qui refusent d’être marginalisées par des scénarii concoctés dans l’ombre et aspirent à participer à une vraie transition démocratique. Elle se doit d’être une véritable force de proposition alimentée par les compétences du pays et capable, le moment venu, de se présenter au verdict des urnes avec un programme alternatif commun. La Tunisie en a besoin. L’attente est grande.
L’universalité a-t-elle un sens ?
16/08/2010 Par Foued Zaouche L’ignorance procure parfois l’immense bonheur de découvrir un auteur, aussi célèbre soit-il. C’est le cas pour moi de ma rencontre avec Abou Ala El Maari, un poète syrien qui vécut au XIème siècle et dont j’ai lu la poésie avec une fascinante admiration mêlée d’un sentiment d’incompréhension car je ne parvenais pas à comprendre comment de tels propos aient pu être tenus à cette époque car, à la nôtre, son auteur serait immédiatement victime d’une fatwa appelant au meurtre de l’hérétique. Cela prouve qu’il y a eu, à un certain moment, dans l’Islam, une tolérance qui avait permis l’éclosion de tels esprits qui font la grandeur de l’humanité. Voici quelques vers de El Maari traduits par Adonis dont je vous laisse juges : « Réveillez-vous, réveillez-vous, ô égarés ! Vos religions sont subterfuges des anciens. Ils disent que le temps mourra bientôt, Que les jours sont à bout de souffle. Ils ont menti – Ils ignorent son échéance. N’écoutez pas ces champions de fourberie. Les gens voudraient qu’un Imam se lève Et prenne la parole devant une foule muette. Illusion trompeuse – Il n’est d’Imam que la raison, Notre guide de jour comme de nuit ». Que veut dire la raison en matière de religion ? C’est comprendre que Dieu ne peut vouloir que le Bien de tous les êtres sans exclusive et que tous les appels à l’intolérance, à l’exclusion, aux inégalités ne sont que l’expression de la passion humaine. Ainsi tous ceux qui séparent, tous ceux qui prêchent le sectarisme en s’attribuant des alliances sont des hypocrites qui utilisent la religion à leur seul profit. Ainsi El Maari, toujours lui, écrivait aussi : « Le mensonge a détruit Les habitants de la terre. Leurs descendants se sont groupés en sectes Qui ne peuvent fraterniser. Si l’inimitié n’avait été dans leur nature, Dès l’origine Mosquée, église et synagogue N’auraient fait qu’une». Accepter que Dieu s’adresse à tous les êtres sans distinction amène raisonnablement à penser que tous les individus, hommes et femmes, sont égaux en droits et en devoirs car on ne peut imaginer que Dieu ait pu distinguer parmi les siens. C’est la même Raison qui a inspiré la Déclaration Universelle des Droits de L’homme, adoptée par les Nations-Unies le 10 décembre 1948 à Paris. La lecture de cette Déclaration engage à la réflexion, même si nous comprenons qu’elle constitue un idéal et non une réalité car il faut rappeler qu’en 1948, 58 Etats composaient les Nations-Unies de l’époque et que le reste des Etats étaient plongés dans l’obscurité douloureuse du colonialisme où seul le droit des puissants primait. Cela a-t-il changé de nos jours ? Certainement pas, hélas, car on trouve dans cette Déclaration des principes qui sont de véritables révolutions mentales pour certaines sociétés encore ancrées dans leurs archaïsmes qui sont autant de prisons mentales. Je ne prendrais que trois articles contenus dans la Déclaration qui démontrent combien on est loin d’être parvenu à une société équilibrée et sereine. L’article 2 qui contient le principe d’égalité entre l’homme et la femme, l’article 16 qui déclare que le mariage doit être librement consenti et l’article 18 qui stipule que tout être a le droit de changer de religion. On comprend immédiatement, en ces temps de régression, combien cette déclaration est proprement révolutionnaire et qu’elle constitue un véritable programme politique qui n’appartient à aucune idéologie. On prend conscience que toutes les cultures doivent actualiser leurs principes directeurs à l’aulne des principes contenus dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, même si elles doivent perdre de leur “ exotisme ”. Le monde entier offre le spectacle désolant d’un monde divisé entre factions culturelles, nationales, économiques. Des milliards d’êtres demeurent privés de leurs droits élémentaires à la nourriture, à l’éducation, à la santé, au travail, et cette triste réalité est une indécence pour chacun de nous. (Source: Réalités.com le 16 aout 2010)
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