16 août 2010

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TUNISNEWS
10 ème année, N° 3737 du 16.08.2010
 archives : www.tunisnews.net 

Nouvelobs: Tunisie : violents affrontements entre habitants et forces de l’ordre RFI: Tunisie : heurts entre police et habitants près de la frontière libyenne GlobalNet : Tunisie, les commerçants de Ben Guerdane mécontents

Parti « Tunisie Verte » : Ettariq Eljadid nous censure ? Reuters: FEATURE-Ramadan exodus hurts Tunisia’s tourist industry Fibre2Fashion: Tunisia’s textile-clothing sector on the rise Dr Mustapha Benjaafar: Quel départ et quelles chances pour l’Alliance ?

Réalités: L’universalité a-t-elle un sens ?


Tunisie : violents affrontements entre habitants et forces de l’ordre


15/08/10 10:18 La ville de Ben Guerdane, dans le sud du pays, serait le théâtre de violents accrochages depuis la fermeture du seul point de passager frontalier vers la Libye. Des affrontements entre Tunisiens et forces de l’ordre ont fait des blessés dans la région de Ben Guerdane, dans le sud de la Tunisie, à une trentaine de kilomètres de la Libye, après la fermeture du point de passage entre les deux pays, samedi 14 août. « Depuis le début de cette semaine, la ville de Ben Guerdane a connu des accrochages violents entre citoyens et forces de l’ordre », rapporte à l’AFP une source syndicale, évoquant des blessés et des dégâts matériels. La principale cause des troubles a été la fermeture du seul point de passage frontalier entre la Tunisie et la Libye aux habitants de Ben Guerdane voulant introduire des produits importés. Cette fermeture imposée par les autorités libyennes, selon la même source, a provoqué la colère d’habitants déjà mécontents d’une taxe de 150 dinars (80 euros) instaurée il y a quelques mois par la Libye pour le passage de chaque voiture. « Des jeunes ont brûlé des pneus et ont lancé des pierres sur des voitures de la police et de voyageurs libyens », note la source. La raison de la fermeture n’a pas été précisée et aucun commentaire n’a été fait par les autorités tunisiennes interrogées sur ces informations. La majorité de la population de Ben Guerdane, une ville connue par son important marché de produits importés de Libye, tire leur ressource du commerce avec le pays voisin. Les Tunisiens sont généralement exemptés du visa d’entrée en Libye, ce pays accordant des avantages aux hommes d’affaires tunisiens. La Libye est actuellement le premier partenaire de la Tunisie au niveau régional et le cinquième à l’échelle mondiale, après la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne, avec un volume d’échanges estimé à plus de deux milliards de dollars (960 millions d’euros) annuels. (Nouvelobs.com avec AFP) Réactions

amanitacitrina
rien a voir avec un problème.. …de régime politique,il ne s’agit que de soucis de contrebande entre la lybie et la tunisie…cette contrebande fait vivre quelques familles et c’est finalement la fermeture de cette frontiere par les lybiens qui pose problème…les policiers eux memes profitent de cette contrebande en prélevant des bakchichs sur les denrées et il y a meme des jours prévus sans controles aucun…jusqu’a présent chacun y trouvait son compte mais tout a une fin et cette fois n’y cherchez pas la main de BEN ALI mais plutot celle de MOHAMAR KADAFHY …… 15.08 à 17h55 – fcourvoisier
« tout ça prouve,en tous cas, Nicolas… » que le peuple Tunisien ne vit pas dans l’opulence! 15.08 à 16h37 – flech
L’autre commerce parallèle Il y a un autre marché parallèle qui est intouchable, lui. il est même protégé par la police et non pas réprimé comme dans le sud. C’est celui qui est organisé par la famille de ben ali. La répression dans le sud est peut être destinée à protéger les interets de la famille. 15.08 à 15h04 – cheza
 mauvais calcul? aujourd’hui, un euro vaut 1,3245 US dollar… comment trouvez vous plus de 2 milliards de dollars pour moins d’un milliard d’euro?? si le change était aussi avantageux, je serai partis aux Etats Unis cet été… 15.08 à 12h21 – biffin
 Commerce? Ah qu’en de termes élégants ces choses là sont dites. Quiconques a voyagé dans le sud tunisien sait qu’il s’agit de contrebande en particulier de carburant. Le carburant lybien est environ deux fois moins cher qu’en Tunisie et les vendeurs/contrebandiers tiennent étal au bord des routes. Les autorités tunisiennes n’en disent rien, cette économie parallèlle faisant vivre de nombreuses familles. Ce qui est surprenant c’est que le blocage de la frontière vienne des autorités lybiennes, ou c’est sur demande des autorités tunisiennes. Mais pourquoi s’en prendre aux flics tunisiens? 15.08 à 12h03 –
 
(Source: Nouvelobs.com le 15 aout 2010)


Tunisie : heurts entre police et habitants près de la frontière libyenne


Par RFI Créé le 2010-08-16 10:06
De violents affrontements entre Tunisiens et forces de l’ordre ont fait des blessés dans la région de Ben Guerdane la semaine dernière à une trentaine de kilomètres de la frontière libyenne, après la fermeture du point de passage entre les deux pays. D’après plusieurs témoins, les autorités tunisiennes ont envoyé des renforts. Cette fermeture imposée par les autorités libyennes, a provoqué la colère d’habitants déjà mécontents d’une taxe de 150 dinars (80 euros) instaurée il y a quelques mois par la Libye pour le passage de chaque voiture.  

Si rien est fait, nous serons obligés de faire de la contrebande explique un commerçant de Ben Guerdane. La fermeture du poste de Ras-el-Jdir au transit de marchandises constitue un coup dur pour la région. Il y a quelques mois, la Libye avait instauré une taxe d’environ 80 euros pour chaque voiture souhaitant passer la frontière.

Mais cette fois, la Libye est allée plus loin. Or, selon les chiffres officiels : 18 000 personnes, 7 000 voitures et 400 camions passeraient quotidiennement par Ras-el-Jdir, et désormais tout le commerce informel d’habitude toléré, se trouve paralysé.

Pour Rachid, journaliste tunisien : « Il y a plus d’un million de Tunisiens qui vivent du commerce parallèle avec la Libye. Dans toutes les villes du sud tunisien, les gens recourent à ce commerce parallèle car ça coûte dix fois moins cher parfois, étant donné que l’origine de ces marchandises est une origine asiatique. Ces marchandises de contrefaçon ont donc des prix plus bas que ceux pratiqués dans les villes du nord de la Tunisie. Et dont les marchandises sont généralement d’origine européenne. »

Les habitants de la région sont dans l’attente. Le commerce informel est souvent la seule solution pour gagner sa vie dans cette région considérée comme déshéritée.« Ici, il n’y a rien, aucun projet. Les jeunes n’ont plus de travail, et si ça continue, la situation va devenir explosive », indique un habitant.

(Source: rfi.fr le 16 aout 2010)


 

Tunisie, les commerçants de Ben Guerdane mécontents


 

Publié le Dimanche 15 Août 2010 à 16:19 La Libye aurait procédé cette semaine à la fermeture du point de passage frontalier de Ras Jedir, ce qui aurait provoqué des remous dans la région de Ben Guerdane, à 500 km au  sud de la Tunisie, selon de nombreuses sources concordantes. Les autorités libyennes auraient également immobilisé des voitures de commerçants tunisiens chargées de marchandises, ajoutent les mêmes sources. Le commerce avec la Libye est l’un des poumons de la région de Ben Guerdane. La douane libyenne avait  imposé il y a une année une nouvelle taxe de 150 dinars à toute voiture tunisienne qui entre dans le territoire libyen. Cette mesure avait suscité le mécontentement des habitants de la région ; nombreux d’entre eux entrent d’une manière quasi-quotidienne en Libye pour le commerce, qui constitue leur principale source de revenus. Ahmed Kadhaf Al-Dam, émissaire spécial du colonel libyen Mouammar Kadhafi, a déclaré en août dernier lors d’une visite en Tunisie que les deux pays vont étudier les moyens de lever tous les obstacles qui entravent la circulation des personnes et des marchandises et d’impulser leur coopération économique bilatérale. Plus d’un million de Libyens entre chaque année en Tunisie, sans aucune restriction,  pour les soins et le tourisme. Cette fermeture si elle venait à se confirmer ne sert en rien le moribond processus d’unification maghrébine, et va à l’encontre du volontarisme exprimé dans les discours pour un espace économique maghrébin commun. Gnet & Agende de Presse Allemande

 
(Source:GlobalNet le 15 aout 2010)


 

Parti « Tunisie Verte » :

Ettariq Eljadid nous censure ?


En consultant le journal « Ettariq Eljadid » du 14/08/2010 N° 193 (la couverture et la page 9), un reportage sur le rassemblement des citoyens écologistes (8/8/2010) à Hammam-Lif, nous constatons avec beaucoup de regret que sur la photo en couverture les membres du bureau de notre parti, de membres fondateurs et du coordinateur national présents ont été victimes d’une censure (numérique) apparemment inconsciente. Et en lisant le reportage à l’intérieur (page 9), le journaliste a oublié de citer la présence importante de notre parti à ce rassemblement, peut être parce qu’il n’a pas assisté à ce rassemblement !! Nous lui rappelons aussi que Mme Nejiba Baktri est membre de notre bureau politique et qu’elle anime le comité de sauvegarde du littoral sud de Tunis. Par ailleurs, nous attirons l’attention de l’équipe rédactionnelle que nous avons remis un communiqué sur le rassemblement le lendemain des évènements et que nous avons laissé une copie à Monsieur Ahmed Ben Brahim, le directeur du journal. Malheureusement notre ami Ahmed Ben Brahim, contacté ce matin par le coordinateur national, nous a répondu « qu’il n’est pas au courant de la publication et du contenu du journal !! » Reste alors à poser une seule question à nos camarades du parti « Ettajdid » (ex PC), qui a intérêt à nous censurer et au profit de qui ?? Tunis le 16 Août 2010 Abdelkader Zitouni, Coordinateur National du parti « Tunisie Verte » Membre du Parti Vert Européen, Membre de la fédération des verts africains, Membre de « Global Greens ».  E- mail : tunisie.verte@gmail.com Tel : 00.216.98.510.596 Fax : 00.216.71.750.907 NB : Toutes les photos du rassemblement sont sur le net.  


FEATURE-Ramadan exodus hurts Tunisia’s tourist industry


By Tarek Amara

 
Reuters updated8/15/2010 11:55:28 PM
It is the height of the summer season in Tunisia, the skies are blue and the warm Mediterranean Sea is beckoning, but Rabeh Lounassa is cutting short his vacation and heading home to Algeria. « I’d like to stay here to carry on with my holiday but Ramadan is a holy month and I usually spend it with my family, » he said as he waited for a shared taxi to take him back across the border to the Algerian town of Annaba. The Muslim holy month of Ramadan this year falls right in the middle of the holiday season and hundreds of thousands of visitors have packed their bags and gone home — leaving Tunisia’s tourism industry to count the cost. Tunisia is particularly exposed to the drop-off in business because out of the seven million visitors who come in here in an average year, about three million are Muslims from neighbouring Libya and Algeria.   So while tourists from Europe have stayed on, most visitors from Libya and Algeria have already gone. As a result, many hotels, restaurants beaches and cafes are half empty, according to resort officials and hoteliers. « It seems that the season has finished even before it started, » said Imed Zid, a hotelier in Sousse, a resort town about 150 km (93 miles) south of the Tunisian capital. « Most of our North African clients have already left, » he said. « Despite the advertisements, the discounts, the special activities planned, Arab tourists insist on going back home. » Ramadan is traditionally spent at home because the month includes a strong emphasis on family gatherings. The timing of Ramadan shifts slightly each year in relation to the Gregorian calendar used in most of the world because it is fixed according to the Islamic calendar, which counts 354 or 355 days in every year. Tunisia needs tourists. Unlike Algeria and Libya, the country of 10 million people does not produce large amounts of oil and gas. Tourism is the biggest foreign currency earner and the second biggest employer after farming. Each year tourism contributes about $2.4 billion to the state budget, or about 20 percent of revenues. In the hope of protecting that income, the sector has been trying to persuade Muslims that they can mark Ramadan and be on holiday at the same time. RAMADAN VACATION The tourism ministry said hotels will serve « suhoor », or pre-dawn breakfast, musical evenings will be laid on and swimming pools and beaches will stay open at night so people can make the most of the time when they are not fasting. Slim Tlatli, the tourism minister, said taxis and buses would be provided to ferry tourists from their hotels to nearby mosques for « Taraweeh » prayers, the special night-time prayers offered during Ramadan. There has also been a marketing drive, with advertisements run on Algerian radio and special deals offered to travel agents, local newspapers have reported. But at the tourist resort of Hammamet, which is mostly frequented by Libyans and Algerians, the campaign was not enough to prevent a sharp fall in bookings. « It is clear that the number of Arab tourists will fall by at least 50 percent during the month, » said Fethi Trabelsi, a hotel official at the tourist resort of Hammamet, which is mostly frequented by Libyans and Algerians. « The bookings are already down and many hotels are beginning to reduce their prices » he said. It is a problem that Tunisia’s tourism industry will have to get used to because Ramadan will clash with the tourism season for another six or seven years. This year the holy month began in Tunisia on Aug. 11 and each year it will get earlier, by increments of 10 or 11 days. « Tunisia must work to diversify its tourism products and not adopt temporary solutions, » Mohamed Bargaoui, an expert in the tourism sector, told Reuters. Waiting for his taxi to head back to Algeria, Rabeh Lounassa said he needed to spend at least some of Ramadan with his family. But he said he could be tempted to return. « Maybe I’ll come back in 10 days. We’ll see, » he said.

Tunisia’s textile-clothing sector on the rise


16/08/2010 By Fibre2Fashion News Desk – India As noted in the recent edition of the economic bulletin of the Technical Textile Centre “CETTEX”, revival of the textile-clothing sector is definite depicting a rise of 5.6 percent in value and 8.3 percent in volume of the overall exchange revenues generated during past seven months, as compared to the corresponding period last year. The vigour of knitwear industry and performance of the textile industry together have shored up this hike. The growth in textile-clothing industry was backed by performance depicted by the sector during last July, with a 10.8 percent rise in exports value worth 506 million Tunisian dinars (MTD), and a simultaneous hike of 17.9 percent in imports worth 300 MTD. The figures are a result of a comparative analysis of the period under consideration, over the corresponding period last year. As regards the knitwear exports is still driving the industry to higher levels reporting a 10.3 percent rise in value and 14.7 percent hike in volume. Also, the Warp and weft clothes depicted an increment of 8.7 percent in value and 7.5 percent in volume. The tee-shirts division portrayed most significant performances with 15.3 percent increase in value and 19.3 percent in volume, which was followed by the swim suits branch with 41 percent rise in value and volume. Source: http://www.fibre2fashion.com/news/textile-news/newsdetails.aspx?news_id=89863


Quel départ et quelles chances pour l’Alliance ?


  Par Dr Mustapha Benjaafar               l’ « Alliance pour la Citoyenneté et l’égalité » est née de la volonté des partis politiques « Mouvement Ettajdid », «  Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés », « Parti du Travail patriotique et démocratique », du courant « Réforme et Développement » et de militants indépendants , qui ont décidé de constituer, – suite à leur participation solidaire aux dernières élections présidentielle et législatives d’octobre 2009 et à plusieurs séances de débat pour mettre au point un projet de plateforme -, une alliance politique.                Ce n’est pas la première fois que des forces d’opposition prennent l’initiative de se rassembler. Après la désillusion des élections de 1989 qui ont avorté d’une  assemblée monocolore, prenant à contre pied la déclaration du 7 novembre1987 et le pacte national de 1988 signé non seulement par les représentants des partis et des associations reconnues mais aussi par un représentant du courant islamiste non reconnu, plusieurs tentatives de rassemblement vont se succéder, certaines ont marqué la vie politique du pays même si le pouvoir s’est acharné par la séduction ou la répression à les contrecarrer .Ce fut d’abord la tentative  des 150, initiée par des personnalités indépendantes et soutenue par certains partis progressistes, puis l’Alliance Tripartite, regroupant  MDS, MUP et PC, sur la base d’ une alternative démocratique permettant de rompre avec le système de l’Etat-parti. Les deux tentatives ont fait long feu. Les raisons de leur  échec forcément différentes, avaient cependant un point commun : une insuffisante détermination chez certains partenaires qui a permis  au pouvoir de s’introduire dans le jeu et de saborder des initiatives susceptibles de menacer son hégémonie.               Malgré cela,  l’objectif  du rassemblement a gardé son attrait,  s’imposant d’autant  plus que le rapport des forces entre parti au pouvoir et opposition s’est dégradé, paradoxalement étant contre la loi de l’usure naturelle de n’importe quel  pouvoir, au profit du RCD. Des 20 % de voix récoltées en 1989, l’opposition devra se contenter de 2,7% des voix en 1994 ! Pour avoir intégré le nouveau jeu de la « démocratie consensuelle » et accepté la règle des quotas, une partie de l’opposition sera toutefois récompensée par l’octroi de sièges au parlement répartis selon le degré d’allégeance. Sous l’effet de cette nouvelle stratégie du pouvoir, mélange de séduction, débauchage et répression, le paysage politique va  subir de profonds remaniements, voire une véritable déstructuration : partis asservis, LTDH mise en sourdine, UGTT sous contrôle …. Pour les irrédentistes il était nécessaire de redémarrer, reconstruire, tant au plan politique qu’associatif.              De nouvelles tentatives de rassemblement ont vu le jour, les plus récentes étant « l’Initiative démocratique » -formée autour d’Ettajdid à l’occasion des élections de 2004 marquées par une mobilisation conséquente autour de Mohammed Ali Halouani, candidat d’Ettajdid à l’élection présidentielle – et le « Comité du 18 octobre pour les droits et les libertés » constitué par cinq partis – légalisés et non légalisés – et des personnalités indépendantes,  dans la foulée de la grève de la faim menée par plusieurs personnalités de sensibilités politiques différentes à la veille du sommet mondial de la communication.                Dans le climat de verrouillage politique qui perdure depuis plus de vingt ans, ces tentatives témoignent de la vitalité d’une opposition qui n’a jamais renoncé à s’exprimer ni à espérer. Mais force est de constater que, sur le terrain, le niveau d’efficacité susceptible de changer le rapport des forces en présence n’a pas été atteint. La mobilisation de l’opinion est restée en deçà des attentes. La raison principale est que l’opposition est bloquée dès lors qu’elle bouge pour  mobiliser la population, interdite d’accès aux médias audiovisuels, paralysée dans son développement par une administration toute au service de l’Etat-parti. Ce lourd et insupportable handicap, qui ne peut disparaître qu’avec l’avènement d’un Etat de droit, n’explique cependant pas tout. Il faut aussi incriminer la présence de cette opposition de complaisance, dans le giron du pouvoir, dont le positionnement sur les questions des libertés et des grands choix politiques crée auprès de l’opinion publique une confusion telle que l’image même de l’opposition en sort dénaturée voir ternie. Il faut noter également cette inertie de la population et des élites poussées vers la consommation, très souvent endettées et découragées de s’intéresser à la chose publique. Trop de risques !              Mais tout cela ne disculpe pas pour autant les opposants sincères. Leur responsabilité est réelle car, aux moments importants, quand les citoyens et citoyennes ont les yeux braqués sur eux, attendant une attitude, un mot d’ordre, une consigne qui leur permette de faire une avancée sur le terrain, gagner une étape, espérer de nouveau et bâtir sur ce premier succès relatif d’autres succès plus grands, c’est justement à ce moment précis que chaque composante de l’opposition décide de reprendre « sa liberté » et de défendre sa chapelle. ..Ainsi l’opinion se retrouve désarçonnée, condamnant le chacun pour soi, rejetant toute l’opposition en bloc  et se désintéressant un peu plus de la vie politique.                 La lecture sereine de ces expériences passées, qui prouvent la  vitalité de l’opposition, constitue le principal atout de l’Alliance. Il est nécessaire  de canaliser le phénomène afin de  vaincre le scepticisme, remobiliser les bonnes volontés et faire renaître l’espoir. C’est le rôle que se donne l’ « Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité »              Sa  durabilité et son efficience bénéficient de  certains facteurs spécifiques: Les partenaires de  l’Alliance se connaissent bien, ayant pris des positions et mené des actions communes – notamment le soutien à Ahmed Brahim candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2009-. Il existe entre eux  une tradition de  rapports basés sur le  respect et la confiance             Reconnaissant les particularités de chacun, sans occulter les points de divergences, leur a permis   de définir les grandes priorités, rechercher par une démarche pragmatique les points d’accord, fixer les objectifs à court et moyen terme et mettre en place les moyens de leur réalisation progressive. Cela leur permettra d’éviter les écueils rencontrés par d’autres rassemblements. Sur les objectifs à atteindre, il y a un consensus quasi général  au sein de l’opposition. Et  il est impératif que la prééminence de l’action collective conduise les différents partenaires à faire les concessions mutuelles au service de l’efficacité et de la cohérence. Lors du débat organisé à Mahdia le 13 juin, un intervenant a remarqué que «se mettre d’accord sur le contenu de la plateforme n’est pas la fin du monde ; le succès ou l’échec de cette Alliance sera tributaire du maintien de la cohésion entre les dirigeants de cette Alliance… ». Paroles sages qui permettent d’affirmer que l’Alliance a fait un départ prometteur, comme l’atteste également  le nombre de participants aux débats organisés et la qualité et la franchise des intervenants.             L’Alliance reste ouverte et susceptible de s’élargir à toutes les compétences nationales et sensibilités intellectuelles et politiques qui partagent les mêmes principes et objectifs et la même démarche politique.  Le pays a un besoin urgent de réformer ses institutions et son mode de fonctionnement politique ; il a besoin d’édifier une société démocratique, développée, juste et digne. Le rôle de l’Alliance est de préparer une Alternative à ce qui existe et de proposer des solutions non seulement au dysfonctionnement de notre système politique mais aussi à la politique inégalitaire en matière d’éducation, d’emploi, de santé, de transport.. tous ces problèmes que vit le citoyen au quotidien et qui font que l’écart se creuse dangereusement entre les nantis et les pauvres, entre les régions du littoral et celles de l’intérieur..     L’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité, par la clarté de ses choix, sa culture du consensus, l’éthique qui fonde les relations entre ses composantes et la souplesse de son mode de fonctionnement interne, doit offrir un cadre adapté aux exigences du moment. Elle se doit de regrouper les forces qui refusent d’être marginalisées par des scénarii concoctés dans l’ombre et aspirent à participer à une vraie transition démocratique. Elle se doit d’être une véritable force de proposition alimentée par les compétences du pays et capable, le moment venu, de se présenter au verdict des urnes avec un programme alternatif commun. La Tunisie en a besoin. L’attente est grande.

 
(Source: « Mouwatinoun » – organe du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés – no 135 aout 2010)


L’universalité a-t-elle un sens ?


16/08/2010 Par Foued Zaouche     L’ignorance procure parfois l’immense bonheur de découvrir un auteur, aussi célèbre soit-il. C’est le cas pour moi de ma rencontre avec Abou Ala El Maari, un poète syrien qui vécut au XIème siècle et dont j’ai lu la poésie avec une fascinante admiration mêlée d’un sentiment d’incompréhension car je ne parvenais pas à comprendre comment de tels propos aient pu être tenus à cette époque car, à la nôtre, son auteur serait immédiatement victime d’une fatwa appelant au meurtre de l’hérétique. Cela prouve qu’il y a eu, à un certain moment, dans l’Islam, une tolérance qui avait permis l’éclosion de tels esprits qui font la grandeur de l’humanité. Voici quelques vers de El Maari traduits par Adonis dont je vous laisse juges : « Réveillez-vous, réveillez-vous, ô égarés ! Vos religions sont subterfuges des anciens. Ils disent que le temps mourra bientôt, Que les jours sont à bout de souffle. Ils ont menti – Ils ignorent son échéance. N’écoutez pas ces champions de fourberie. Les gens voudraient qu’un Imam se lève Et prenne la parole devant une foule muette. Illusion trompeuse – Il n’est d’Imam que la raison, Notre guide de jour comme de nuit ». Que veut dire la raison en matière de religion ? C’est comprendre que Dieu ne peut vouloir que le Bien de tous les êtres sans exclusive et que tous les appels à l’intolérance, à l’exclusion, aux inégalités ne sont que l’expression de la passion humaine. Ainsi tous ceux qui séparent, tous ceux qui prêchent le sectarisme en s’attribuant des alliances sont des hypocrites qui utilisent la religion à leur seul profit. Ainsi El Maari, toujours lui, écrivait aussi : « Le mensonge a détruit Les habitants de la terre. Leurs descendants se sont groupés en sectes Qui ne peuvent fraterniser. Si l’inimitié n’avait été dans leur nature, Dès l’origine Mosquée, église et synagogue N’auraient fait qu’une». Accepter que Dieu s’adresse à tous les êtres sans distinction amène raisonnablement à penser que tous les individus, hommes et femmes, sont égaux en droits et en devoirs car on ne peut imaginer que Dieu ait pu distinguer parmi les siens. C’est la même Raison qui a inspiré la Déclaration Universelle des Droits de L’homme, adoptée par les Nations-Unies le 10 décembre 1948 à Paris. La lecture de cette Déclaration engage à la réflexion, même si nous comprenons qu’elle constitue un idéal et non une réalité car il faut rappeler qu’en 1948, 58 Etats composaient les Nations-Unies de l’époque et que le reste des Etats étaient plongés dans l’obscurité douloureuse du colonialisme où seul le droit des puissants primait. Cela a-t-il changé de nos jours ? Certainement pas, hélas, car on trouve dans cette Déclaration des principes qui sont de véritables révolutions mentales pour certaines sociétés encore ancrées dans leurs archaïsmes qui sont autant de prisons mentales. Je ne prendrais que trois articles contenus dans la Déclaration qui démontrent combien on est loin d’être parvenu à une société équilibrée et sereine. L’article 2 qui contient le principe d’égalité entre l’homme et la femme, l’article 16 qui déclare que le mariage doit être librement consenti et l’article 18 qui stipule que tout être a le droit de changer de religion. On comprend immédiatement, en ces temps de régression, combien cette déclaration est proprement révolutionnaire et qu’elle constitue un véritable programme politique qui n’appartient à aucune idéologie. On prend conscience que toutes les cultures doivent actualiser leurs principes directeurs à l’aulne des principes contenus dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, même si elles doivent perdre de leur “ exotisme ”. Le monde entier offre le spectacle désolant d’un monde divisé entre factions culturelles, nationales, économiques. Des milliards d’êtres demeurent privés de leurs droits élémentaires à la nourriture, à l’éducation, à la santé, au travail, et cette triste réalité est une indécence pour chacun de nous. (Source: Réalités.com le 16 aout 2010)

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18 novembre 2003

Accueil TUNISNEWS   4 ème année, N° 1277 du 18.11.2003  archives : www.tunisnews.net الجمعية الدولية لمساندة المساجين السياسيين : بيـــان

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