16 août 2004

البداية

TUNISNEWS

  5 ème année, N° 1549 du 16.08.2004

 archives : www.tunisnews.net


حصول الجمعية التونسية للنساء الديمقراطيات على الصفة الاستشارية لدى المجلس الاقتصادي والاجتماعي لمنظمة الأمم المتحدة يو بي آي:المرأة التونسية تحتفل بعيدها السنوي المصادف لصدور لائحة الاحوال الشخصية نداء لمنظمات حقوق الإنسان للمشاركة في الحملة العالمية لدعم الأسرى الفلسطينيين

عبدالحميد العدّاسي: الكلمــة

الهادي بريك: الرؤية الفكرية والمنهج الاصولي لحركة النهضة التونسية – المصافحة الثامنة والعشرون صالح سالم قريرة: الارض الفلسطينية تُـقـضـم كل يوم


AISPP: Dégradation de l’état de santé du prisonnier politique Naoufel Boulaabi – Sa famille se voit interdire de lui rendre visite

AISPP: Témoignage de Madame Marika jébali  épouse de Jalal Jebali refugié politique décédé le 28 05 2004

Petition- En soutien à la chaîne satellitaire libanaise, AL Manar
AFP: Débarquement de 162 clandestins à Lampedusa
AFP: Camp de demandeurs d’asile en Afrique du Nord: « bonne idée » pour Buttiglione
AFP: Vibrante journée franco-africaine du souvenir en rade de Toulon
Reuters: La Provence et la France honorent leurs libérateurs
Le Figaro: Les pensions des anciens combattants d’Afrique avaient été «cristallisées» en 1959 – La question des retraites est réglée
AFP:Damas – La cour accepte une demande de libération d’Aktham Nayssé (avocat)
La Presse: Célibat –  Un choix, une fuite ou un destin?
L’economiste: L’industrie textile condamnéeà de nouveaux habits
Tunis Hebdo: investissements directs etrangers– Les objectifs et les moyens
Tunis Hebdo: Barbarie !
Mercure:  Les bouches du metro parlent – Liberté Kacem:  Pour 2004, le Mondât de l’opposition est tout simplement raté, le vrai combat reste à livrer, la Tunisie attend ses Hommes Réalités: Tunis au 19ème siècle (2ème partie) : Marginalité et mutations sociales : Les Juifs, les Noirs et les prisonniers. Le Patriote (Abidjan): Modification des Constitutions, Présidence à vie… : silence, on révise !


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Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, Tunis Tel : 71 25 66 47, fax : 71 35 49 84 aispptunisie@yahoo.fr Président d’honneur : le doyen Mohammed Chakroun  

Communiqué

Tunis, le 14 août 2004

Dégradation de l’état de santé du prisonnier politique Naoufel Boulaabi

Sa famille se voit interdire de lui rendre visite

L’AISPP a appris que l’état de santé de monsieur Naoufel Boulaabi, condamné à dix-sept ans et six mois d’emprisonnement pour appartenance à une association non reconnue, se dégradait de jour en jour, en raison de la négligence et du refus de lui prodiguer des soins.

Naoufel Boulaabi est détenu depuis près de quatorze ans (A l’époque il était lycéen, en septième année secondaire et n’avait que dix-neuf ans. C’était un aficionado de judo, qui avait collectionné les ceintures et les médailles),

Tout au long de son incarcération, il est passé par les prisons du Kef et de Bizerte, où son état de santé a empiré à cause des pénibles conditions de détention et les mauvais traitements. Il a commencé à souffrir de plusieurs affections, dont l’asthme et de sa fracture au genou due à la torture.

Pendant ces cinq années à la prison de Bizerte, il a demandé une opération au genou, en vain. Il ne pouvait alors plus marcher et cette situation a perduré jusqu’à son transfert à la prison de Kasserine où son état de santé s’est aggravé à cause de l’inflammation des os au niveau des lésions. Il est resté alité huit mois sans pouvoir remuer la jambe. Toutes ses demandes d’intervention sont restées lettre morte. Sa mère a cherché du secours auprès des ONG de défense des droits de l’homme : finalement une intervention a été pratiquée sur sa jambe droite. Mais celle-ci est arrivée trop tard. Elle n’a pas eu le succès escompté et Naoufel Boulaabi souffre toujours jusqu’à heure actuelle.

A la suite de son opération à l’hôpital de Sfax, le prisonnier est resté à la prison de Sfax jusqu’au milieu de l’année 2004. Il a alors été transféré à la prison de Siliana. Suite à plusieurs demandes et des contacts avec des ONG de défense des droits de l’homme, dont l’AISPP, il a été transféré à la prison de Tunis le 28 juin 2004. Une seconde intervention devait être pratiquée sur sa jambe gauche, atteinte, elle aussi. Pourtant, au bout de quinze jours, il a été reconduit à la prison de Siliana, sans avoir subi d’intervention.

Sa mère s’est rendue à la prison de Siliana le 23 juillet 2004 pour lui rendre visite mais elle s’en est vue empêcher par l’administration pénitentiaire au motif que son fils refusait les visites, ni plus ni moins… Sa mère, une femme âgée souffrant de diverses affections, a refait plusieurs tentatives auprès de l’administration, mais elle n’a pu le voir ni connaître les raisons  de l’interdiction de la visite.

Une semaine plus tard, soit le 30 juillet, le même scénario s’est répété avec refus et prétextes identiques.

L’AISPP exprime son inquiétude pour la santé du prisonnier politique Naoufel Boulaabi et la dégradation des conditions sanitaires dans les prisons en général. Elle demande instamment aux autorités concernées de lui faire prodiguer des soins et de permettre à sa famille de lui rendre visite, ce qui la rassurerait sur son état.

Pour l’association

Le président

Maître Mohammed Nouri

(Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, Tunis Tel : 71 25 66 47, fax : 71 35 49 84 aispptunisie@yahoo.fr Président d’honneur : le doyen Mohammed Chakroun  
 
 Alors que les femmes sont à l’honneur le 13 août, fête nationale de la femme, des femmes tunisiennes vivent enchaînées par les services de la Sûreté, qui les ont privées de leurs droits élémentaires. L’AISPP adresse ses compliments aux femmes tunisiennes à l’occasion de la fête de la femme et présentera chaque jour à l’opinion publique un tableau des tragédies vécues par de nombreuses femmes, par le biais des lettres et des témoignages reçus par l’association. Elle lance un appel à toutes les Tunisiennes et à tous les Tunisiens libres : Oeuvrez à mettre un terme à leur calvaire et à travers elles, à celui de leurs familles et de leurs enfants. Marika Jbali n’est pas tunisienne elle  est la veuve de Jalal Jbali décédé en exil en mai 2003 après une courte vie tronqué par l’arbitraire qu’il a subi alors qu’il été encore enfant. Lycéen à 17 ans il avait été arrêté avec deux autres camarades pour avoir collé une affiche portant des propos contestataire au lycée du Kef ou ils étudiaient. Présentés au juge pour enfant, ils sont  condamnés à trois ans de prison ferme. Peine confirmée en appel, Jalal Jbali a du la passer intégralement avant d’être relâcher pour se trouver contraint de fuir le pays pour échapper à la persécution qui ne veut plus le relâcher. L’alsacienne, infirmière de profession avait connue le défunt comme patient dans l’hôpital ou il a été hospitalisé lors d’une première alerte en 2002. Depuis ils ne se sont plus séparés et elle a commencé à découvrir cette autre Tunisie  jusqu’au jours ou elle s’est trouvée confronter à d’inexplicables tracasseries pour rapatrier son corps. Il a fallu l’intervention de son ministre des affaires étrangère «… pour que le deuil d’une citoyenne française qui voulait rapatrier le corps de son mari pour être inhumé dans son pays soit respectée… »  Voici son récit :

 

Témoignage de Madame Marika jébali  épouse de Jalal Jebali refugié politique décédé le 28 05 2004

 
« Je rencontre Jalal au mois de mai 2002. Je travaille en tant qu’infirmière à l’hôpital St Luis à Paris. Son diagnostic été sans appel : leucémie aigue lymphoblastique. Commence alors notre histoire. » « Je découvre avec consternation la face cachée de son pays : La Tunisie. Derrière les plages à sable fin, le luxe des grands hôtels et le désert à perte de vue… se cache un pays où l’on peut emprisonner pendant trois ans un adolescent de 17 ans pour avoir placardé une affiche dans la cour de son lycée. Je découvre que dans ce si beau pays on pratique la torture, la privation et l’humiliation… Jalal a choisi de s’exiler pour retrouver un sens à sa vie. Son pays ne lui offrait aucun avenir. Nous célébrons notre mariage religieux le 1er mai 2003. Il est arrivé à Paris prés de notre appartement ou de nos lieux de travail, des agents secrets tunisiens rodent. Nous les croisons et échangeons de simples regards. Sommes-nous si dangereux à leurs yeux ? Est- ce que de l’intimidation ? Ou de la surveillance ? Jalal n’est même pas un opposant actif au pouvoir… il été seulement épris de liberté. Il aimait plus que tout son pays et rêvait d’y retourner un jour… Comment ne pas être émue quand un de ses amis arrive en larmes, chez nous, nous racontant qu’il a participé à 38 ans à la première manifestation de sa vie à Paris ! Pour moi Française c’est un droit acquis depuis toujours. Je me souviens aussi quand j’été allée voter en avril dernier. Jalal m’accompagnait ébahi et heureux… Mon expérience la plus pénible été celle de son décès. Son état de santé s’est détérioré à partir du mois de janvier2004. Je n’été alors plus son infirmière mais son épouse qui souffrait impuissante, mais fidèlement à ses cotés. Son souhait été d’être inhumé dans sa ville natale. A ma stupéfaction, là encore, les autorités semblaient vouloir le punir. Il a fallu attendre neufs jours interminables pour obtenir l’autorisation de rapatriement. Tantôt il manquait des pièces au dossier, tantôt il fallait attendre une réponse soit disant imminente… Lassée et en colère, ne me sentant pas respectée comme une femme en deuil, je me suis adressée à mon Maire qui nous avait unis civilement le 14 mai 2004, à mon député, au ministère des affaires étrangères et miraculeusement la situation s’est instantanément débloquée… L’Etat tunisien avait-il peur d’une dépouille d’un réfugié politique de 31 ans ? Je ne sais pas… ce que je sais est que la maladie de Jalal n’est pas le fruit du hazard… Jalal a souffert inutilement et injustement et ceci n’est pas humain. »
Marika Jebali – Paris


بيان 13 أوت 2004

 

حصول الجمعية التونسية للنساء الديمقراطيات على الصفة الاستشارية

لدى المجلس الاقتصادي والاجتماعي لمنظمة الأمم المتحدة

 

          بعد ما يقارب 50 سنة من إصدار مجلة الأحوال الشخصية وفي الذكرى الخامسة عشر لتأسيس الجمعية التونسية للنساء الديمقراطيات نهنيء أنفسنا ونهنيء كل نساء تونس بالمكاسب التي تحققت كما نهنيء مناضلات الجمعية وصديقاتها وأصدقائها بحصول الجمعية على الصفة الاستشارية لدى المجلس الاقتصادي والاجتماعي لمنظمة الأمم المتحدة.

 

          فمن المؤكد أن حصول الجمعية على الصفة الاستشارية والذي يتزامن مع احتفالها بعيدها الخامس عشر سيدفعها على مواصلة النضال من أجل فرض وجودها والإشعاع بكل النشاطات التي تقوم بها في اتجاه تطبيق المساواة بين الجنسين ومقاومة العنف المسلط على النساء.

 

          وفي هذا الإطار ستقوم الجمعية بإعداد التقارير البديلة حول تطبيق الاتفاقيات الدولية التي صادقت عليها الحكومة التونسية وكذلك إعداد التقارير الدورية حول نشاطاتها أو بالمشاركة في كل أعمال اللجان التعاقدية وغير التعاقدية التابعة لمنظمة الأمم المتحدة وكل المؤتمرات والاجتماعات المنعقدة تحت لوائها وستواصل الجمعية نضالاتها من أجل الحفاظ على مكاسب النساء التونسيات ومن أجل تدعيمها وتطويرها وإلغاء جميع أشكال التمييز المسلط عليهن وذلك التزاما منا لتحقيق مكاسب جديدة :

§        بالمطالبة بإعادة النظر في مؤسسة الرئاسة الأبوية وتعويضها بالرئاسة العائلية حتى تتمكن النساء التونسيات من التمتع بنفس الحقوق والرجال داخل العائلة وفيما يتعلق بالمسؤوليات العائلية وتجاه الأطفال،

§         بإلغاء كل مظاهر التمييز التي لازالت سائدة خاصة التمييز الناتج عن مؤسسة المهر والحضانة والولاية على الأطفال واحترام العادات والتقاليد في المعاملات الزوجية،

§        بإلغاء قاعدة عدم المساواة في الإرث،

§        بتنقيح مجلة الجنسية التونسية من أجل تمكين النساء من نفس الحقوق عند إسناد الجنسية لأطفالهن ولأزواجهن،

§        بإرساء علاقات ديمقراطية بين كل المواطنين والمواطنات وضمان ممارسة الحريات والحقوق في كل الفضاءات العامة والخاصة،

§        بتمكين المنظمات النسائية المستقلة ومن بينها جمعيتنا من أداء دورها كاملا كطرف في المجتمع المدني  فبتحصلها على الصفة الإستشارية أصبحت الجمعية تتمتع بصفة الملاحظ لدى كل الهياكل والمنظمات الدولية المتخصصة.

 

          إن حصولنا على الصفة الاستشارية هو اعتراف بنضالات الجمعية ومراكمة تجربتها إلا أنه لا معنى لهذا الاعتراف ما دامت أجهزة الدولة تحاول التشكيك في مصداقيتنا وتشويه نضالاتنا وتحاصر الجمعية وتمنعها من تعاطي أي نشاط في الفضاء العام والتعبير عن مواقفنا عبر وسائل الإعلام الرسمية وتتصدى لكل محاولاتها للقيام بالحملات التي تنظمها حول حقوق النساء مثل الحملة ضد التحرش الجنسي أو الاتصال بالبرلمانيين لمدهم بمواقف الجمعية حول موضوع من المواضيع المطروحة على المشرع مثلما حصل ذلك عند مناقشة « قانون الاعتداءات على الأخلاق الحميدة والتحرش الجنسي » او حضور مداولات مجلس النواب. كما تمارس مختلف الضغوطات على مناضلات الجمعية أو النساء اللواتي تتوجهن إلينا بعد ما لمسن جديتنا من خلال عملنا الدؤوب ضد العنف المسلط عليهن.

 

          لذا وبمناسبة هذا الاحتفال بذكرى إصدار مجلة الأحوال الشخصية نطالب السلط برفع كل هذه الضغوطات وضمان ممارسة كل حقوقنا العامة والخاصة وتمكيننا من تعاطي نشاطاتنا ودعمها وتوفير كل الإمكانيات المادية والمعنوية التي تسمح بالعمل ضد العقليات الرجعية والمد الديني وذلك بضمان مناخ ديمقراطي تتحقق فيه كل شروط المواطنة والمساواة ويستفيد منه كل التونسيون والتونسيات.

 

عن الهيئة المديرة

الرئيسة

أحلام بلحاج


المرأة التونسية تحتفل بعيدها السنوي المصادف لصدور لائحة الاحوال الشخصية

تونس ـ يو بي آي:

وسط اهتمام رسمي وشعبي متزايد، تواصلت يوم السبت في مختلف انحاء تونس، احتفالات المرأة التونسية بعيدها السنوي الذي يصادف الثالث عشر من شهر آب/اغسطس من كل عام، أي تاريخ صدور قانون الاحوال الشخصية الذي اقر مباشرة عقب اعلان استقلال تونس في العشرين من آذار/مارس 1956.

وتعكس هذه الاحتفالات، التي تتميز بكثافة الانشطة الفكرية والثقافية والفنية، الاهمية التي تحظي بها المرأة في تونس، ومكانتها في الحياة السياسية والاقتصادية والاجتماعية، بالاضافة الي دورها البارز في بناء المجتمع، وتحقيق التنمية في البلاد. ويري مراقبون ان المرأة التونسية اضحت اليوم بما توفر لها من اطار تشريعي هام ومتميز، شريكا فاعلا في الحقوق والواجبات مما عزز حضورها الفاعل علي مستوي مراكز القرار وفي الحياة العامة، حيث تعزز تواجدها في صلب الحكومة والبرلمان والاحزاب السياسية والجمعيات الاهلية والمنظمات الوطنية.

ويعود هذا التواجد الهام للمرأة التونسية في مختلف مواقع صنع القرار الي الدستور التونسي الذي نص بوضوح علي ضرورة دعم مكانة المرأة والتأكيد علي ان حقوقها جزء لا يتجزأ من حقوق الإنسان تكريسا لمبدأ المساواة والشراكة بين المرأة والرجل، والي جملة الاصلاحات السياسية والاقتصادية والاجتماعية الرائدة التي ادخلت علي قانون الأحوال الشخصية في الثالث عشر من آب/اغسطس 1992 وقانون الجنسية والقانون الجنائي وقانون العمل، وغيرها من القوانين الاخري.

ويبدو هذا الاهتمام واضحا من خلال إحداث وزارة تعني بشؤون المرأة والأسرة والطفولة في شهر اب/اغسطس 1993، بالاضافة الي تأسيس المجلس الوطني للمرأة والأسرة، ومركز البحوث والدراسات والتوثيق والإعلام حول المرأة (الكريديف)، الي جانب إحداث اللجنة الوطنية (المرأة والتنمية) واللجنة الوطنية للنهوض بالمرأة الريفية والمرصد الوطني للمرأة. ولم تتردد تونس في المصادقة علي كل المواثيق والمعاهدات والاتفاقيات الدولية ذات الصلة بحقوق الإنسان عموما وحقوق المرأة بصفة خاصة مثل (اتفاقية كوبنهاغن) حول القضاء علي كل أشكال التميز إزاء المرأة، والاتفاقية الدولية حول الحقوق السياسية للمرأة.

وقد ساهمت هذه الحقوق والمكاسب في دفع المرأة التونسية باتجاه تأكيد حضورها في الحياة العامة والسياسية علي مستوي الحكومة ومؤسسات المجتمع المدني، بالاضافة الي تفعيل مساهمتها في بلورة الخيارات الوطنية، حيث وصلت نسبة تواجدها في مواقع صنع القرار علي مستوي المؤسسات الحكومية الي 27 بالمئة، (وزيرة وخمس مساعدات وزير، واكثر من 20 امرأة مكلفات بمهمة في دواوين الوزارات، والعديد من السفيرات).

وبالمقابل، ارتفعت نسبة تواجد المرأة في مجلس النواب(البرمان) الي 12 بالمئة، بينما تقدر نسبة حضورها في المجالس البلدية ب2.16 بالمئة، وبـ11بالمئة في المجلس الاقتصادي والاجتماعي، وبـ13.3 بالمئة في المجلس الأعلي للقضاء.

يشار الي ان المرأة في تونس تشكل اليوم حوالي 28 بالمئة من اجمالي عدد السكان الناشطين، حيث تساهم في القطاع الصناعي بنسبة 44 بالمئة، وفي القطاع الزراعي بنسبة 23 بالمئة، و في قطاع الخدمات بنسبة 37 بالمئة.

(المصدر: صحيفة القدس العربي الصادرة يوم 16 أوت 2004)


 

نداء لمنظمات حقوق الإنسان وكل الأحرار

بادرت منظمات حقوقية في مصر لهذا النداء وتبعتها منظمات غير مصرية

أرسلوا بتوقيعات منظماتكم من كل مكان قبل توزيع هذا النص باللغات الأوربية

للمشاركة في الحملة العالمية لدعم الأسرى الفلسطينيين

 

          تعلن المنظمات الموقعة أدناه عن بالغ قلقها إزاء تردى الأوضاع الإنسانية والصحية وتفشي سياسية التعذيب والإذلال التي تمارسها سلطات الاحتلال ضد الأسري الفلسطينيين في السجون الإسرائيلية، والذي يتراوح عددهم ما بين 7000 : 8000 أسير فلسطيني يتوزعون علي 27 معتقل. من بينهم 470 طفلا و107 من النساء، منهن 16 أسيرة قاصر. إضافةإلى800 جريح وما يقرب من ألف يعانون من أمراض مزمنة وخطيرة وفي حاجة ماسة للعلاج الطبي والجراحي.

          يعانى الأسري من سوء أوضاع الحجز والزيارة والطعام والعلاج. إضافة للتعذيب والإذلال المستمر حيث يجبر المحتجزون علي العرى أثناء عمليات التفتيش وأثناء نقلهم من غرفة لأخرى ومن معتقل لآخر. كما يعتبر الشبح، وإطفاء السجائر في الجسم والتحرش الجنسي الاغتصاب من أشكال التعذيب الدائمة ضد الأسري رجالا ونساء علي السواء.

          وإزاء تلك الأوضاع اللا إنسانية والمهينة بدأ الأسرى الفلسطينيون إضرابا مفتوحا عن الطعام حتى الاستجابة لمطالبهم الخاصة بتحسين الأوضاع المعيشية في المعتقلات. بدأ الإضراب أمس 15/8/2004 في سجون النفحة وبئر سبع وهدا ريم ، والرملة، وشطه وسجن النساء، وستلحق بهم باقي السجون تباعا.

          وأعلن الأسري عزمهم علي الاستمرار في الإضراب علي الرغم من التهديدات العنيفة التي تطلقها السلطة ممثلة في وزير الأمن الداخلي الإسرائيلي، والتي بدا تنفيذها بالفعل حيث تم تجميد قرار إخراج المناضل مروان البرغوثى من زنازين العزل وبدء تشريد الأسري بنقل النشطاء بين السجون والمعتقلات متوعدين بأن الأسير لن يستقر في مكان واحد أكثر من خمسة أيام. كما أعدت قوات الاحتلال وحدة من القوات الخاصة قوامها ألف جندي مجهزين بالأسلحة والكلاب البوليسية والغاز المسيل للدموع لمواجهه الأسري المضربين عن الطعام.

          إن تلك التهديدات تزيد الأمر خطورة وتنذر بالمزيد من الانتهاكات للمواثيق الدولية المتعلقة بالمحتجزين وأسري الحرب، وخاصة تلك الإجراءات التعسفية الخاصة بتنقلات المعتقلين بين السجون والتي ستجعل الأسري في عزلة عن العالم الخارجي وعن بعضهم البعض مما ينذر باستشراء سياسة التعذيب المنظم دون وجود إمكانية لاثباتها وملاحقة مرتكبيها.

          لم تكتف سلطات الاحتلال بهدم المدن وقتل المدنيين وتجريف الأراضي وبناء الجدار العازل وكافة جرائم الحرب والجرائم التي ترتكب ضد الإنسانية، والمتواصلة منذ اقتحام المسجد الاقصي في سبتمبر2000، بل تحتجز آلاف من الشباب والنساء والأطفال دون سند من القانون وتضعهم تحت ظروف شديدة القسوة والخطورة ومنافية لكل المعايير الدولية الخاصة بأوضاع الاحتجاز ومعاملة أسرى الحرب، وفوق ذلك تستنكر علي هؤلاء الأسري استخدام حقهم القانوني في الإضراب عن الطعام احتجاجا علي تلك الأوضاع المجحفة.

إننا نهيب بكل منظمات حقوق الإنسان في مصر والوطن العربي والعالم أجمع التضامن مع الأسري المضربون  ومساندة مطالبهم المشروعة في تحسين الأوضاع المعيشية داخل السجون والمعتقلات،

وإن كنا نتضامن مع تلك المطالب العاجلة للأسري إلا أن ذلك لا يتعارض مع  رفضنا من حيث المبدأ لمنهج احتجاز هؤلاء الأسرى حيث أن الدفاع عن الوطن وعن النفس أمر مشروع دوليا وفقا للاتفاقيات الخاصة بالدول القابعة  تحت الاحتلال.

ومرة أخري نناشدكم التدخل العاجل والتضامن مع مطالب الأسري وهي

       وقف سياسة التفتيش العاري والمذل.

       وقف سياسة فرض غرامات مالية علي الأسري

       السماح لجميع الأسري بزيارة ذويهم وإزالة الألواح الزجاجية من غرف الزيارات.

       وقف سياسة إبعاد الأسري من سكان الضفة إلي قطاع غزة وإلي خارج البلاد.

       إلغاء سياسة اقتحام غرف الأسري وتدمير حاجياتهم ومصادرتها.

– وقف السياسات القمعية والاعتداء علي الأسري لأتفه الأسباب. وإنهاء سياسة العزل الانفرادي والجماعي.

– تحسين شروط غرف الحجز بإزالة الألواح الصاج من الشبابيك والسماح بفتح الشبابيك وزيادة مواد التنظيف والمبيدات الحشرية

– زيادة مدة الخروج للساحة الخارجية، وتخفيف الاكتظاظ داخل الزنازين

–  السماح للأسري الأشقاء بالتواجد مع بعضهم في نفس الغرفة.

– تحسين العلاج الطبي وتوفير أطباء متخصصون وإجراء العمليات الجراحية لمن يحتاجونها.

– السماح للأسرى بالانتساب للدراسة.

– السماح بإدخال الكتب والمواد الثقافية والرسائل.

– تحسين الطعام والسماح للأسري بطهى طعامهم بأنفسهم.

 

الموقعون مرتبون ترتيبا أبجديا

 

1.     اتحاد النساء التقدمي

2.     أمانة المرأة بالحزب الناصري

3.     تجمع المنظمات لحقوق الانسان

4.     جمعية التنمية البيئية والصحية

5.     جمعية المرصد المدني لحقوق الانسان

6.     الجمعية المصرية لضحايا الاهمال الطبي

7.     الجمعية المصرية للنهوض بالمشاركة المجتمعية

8.     الجمعية المصرية لمناهضة التعذيب

9.     حركة 20 مارس

10. الشبكة العربية لمعلومات حقوق الانسان

11. اللجنة الشعبية المصرية لدعم انتفاضة الشعب الفلسطيني

12. اللجنة المصرية لمناهضة التعذيب

13. مؤسسة التنمية الصحية والبيئية بالراديسية

14. مؤسسة مركز دراسات المرأة الجديدة

15. المبادرة المصرية للحقوق الشخصية

16. مركز البحوث العربية

17. مركز الدراسات الاشتراكية

18. مركز الفجر

19. المركز المصري الاجتماعي الديمقراطي

20. مركز النديم للعلاج والتأهيل النفسي لضحايا العنف

21. مركز حابي للحقوق البيئية

22. مركز حقوق السكن

23. مركز حقوق الطفل المصري

24. مركز دراسات التنمية البديلة

25. مركز هشام مبارك للقانون

26. ملتقى الهيئات لتنمية المرأة

27. مركز الجنوب 


 

توقيعات من خارج مصر

اللجنة العربية لحقوق الإنسان , منظمة العدالة العالمية, منظمة تنمية الثقافة في بلدان الجنوب، حماية ومساعدة المدافعين عن حقوق الإنسان، مركز دمشق للدراسات النظرية والحقوق المدنية، جمعية الكرامة لحقوق الإنسان، المرصد الفرنسي لحقوق الإنسان

 

En SOUTIEN à la chaîne satellitaire libanaise, AL MANAR

 

Les médias arabes ont été considérés pendant longtemps, le parent pauvre du monde de l’information. Un parent méprisé pour sa langue de bois et son conformisme et fustigé pour sa dépendance des pouvoirs politiques et son manque de professionnalisme.

Depuis quelques années, cette image est en train de changer avec notamment la naissance de certaines chaînes satellitaires arabes indépendantes, qui ont réussi, en très peu de temps, à se hisser au niveau technique de leurs grandes consœurs internationales, à réhabiliter les médias et les journalistes arabes auprès de leurs peuples mais aussi à casser les monopoles américain et européen sur l’information, notamment celle qui traite des problèmes des sociétés arabes et musulmanes.

Cette nouvelle donne n’a pas manqué de créer des jalousies, de susciter les hostilités de certains milieux politiques et idéologiques et de provoquer les réactions violentes d’ostracisme, de la part des tenants du monopole de l’information et de la pensée unique.

La meilleure illustration de cette situation nous est donnée par les démêlés actuels de la chaîne télévisée libanaise AL- MANAR avec le Conseil Supérieur de l’Audio-Visuel français (CSA).

Sous la pression du CRIF et de l’ambassade d’Israël à Paris, et prenant prétexte d’un feuilleton télévisé à caractère pourtant historique, diffusé par la chaîne libanaise au cours de l’année 2003, le CSA a déposé en date du 20 juillet 2004, une plainte auprès de la Justice française pour contraindre la Chaîne Libanaise à cesser d’émettre sur EUTELSAT. Il a ainsi ignoré la bonne volonté, exprimée à maintes reprises par AL MANAR et ses nombreuses tentatives de se conformer aux lois françaises régissant l’audio- visuel.

 

Nous, soussignées, personnes morales et physiques ;

 

         Profondément convaincues du droit intangible de tous les citoyens à accéder       librement à l’information de leur choix et, du devoir des médias, de diffuser leurs informations dans le respect total des convictions, multiples et diverses, de leurs auditeurs et téléspectateurs et, en conformité avec la déontologie et les lois régissant leur métier,

 

         Réunies dans un Comité de Soutien à la Chaîne AL MANAR :

 

1)      Exprimons notre regret que le CSA, ignore la main tendue de la chaîne

AL MANAR, accepte de céder aux pressions de certains milieux sectaires et porte devant la justice, un différend qui aurait pu trouver aisément sa solution par la négociation.

 

2)      Dénonçons les tentatives d’interdire à la Chaîne AL MANAR, de diffuser ses    programmes sur Eutelsat, en violation des principes fondamentaux de la démocratie, de la justice, de la liberté d’_expression et de la diversité culturelle.

 

3)      Appelons les autorités Françaises à reconsidérer leur position vis à vis de cette chaîne et à respecter les choix de ses nombreux téléspectateurs en France et dans l’ensemble des pays de l’Union Européenne.

 

4)      Saluons l’élan de solidarité avec AL MANAR, manifesté par les plus hautes autorités Libanaises, de nombreux médias arabes et internationaux et les millions de téléspectateurs, attachés à une chaîne, engagée depuis sa naissance, dans le dialogue des cultures et des civilisations.

 

5)      Demeurons vigilants aux nombreuses tentatives actuelles, pour réduire au silence, les médias arabes « coupables » de diffuser une information objective, sur la résistance des peuples arabes et musulmans et qui a le tort de déplaire aux occupants et aux milieux sionistes.

          

Premiers signataires :

 

Père Michel LELONG, : Amitiés Islamo- Chrétiennes

Hédi CHELLOUF, : Association des Avocats Arabes et Européens

Docteur Haytham MANNA, : Commission Arabe des Droits Humains

Docteur Naouar ATFI, : Forum Culturel Arabe

Nidal HAMADE, : Observateur Français des Droits de l’Homme

Docteur Ahmed MANAÏ,: Institut Tunisien des Relations Internationales

Maître Brahim TAOUTI, : Justitia Universalis- La Haye

Sami BEN GHARBIA, Administrateur Site Nawaat.org

Hayat ATTIA,: Journaliste

Philippe PREVOST, : Ecrivain

Docteur Salah Eddine SIDHOUM, : Militant des Droits Humains

Brahim BELKILANI, : Journaliste

Ahmed SMIAI, : Militant des Droits Humains

Mohamed LAMARI, : Syndicaliste

 


Le Canard enchaîné, mercredi 11 août 2004, page 5
 
Forfaits touristiques
Depuis quelques années, les plaintes de clients déçus ou furieux se multiplient dans les agences de voyages. « Libération » (9/8) est allé pêcher quelques échantiollons : « Dans un courrier sur dix environ, il y a une référence au trop grand nombre d’autochtones dans l’hôtel ou à l’impossibilité de parler français… » Autre cas : une dame qui  » s’offusque de la présence de spermatozoïdes vivants dans la piscine, son adolescente de fille étant tombée enceinte au cours du séjour en Tunisie… »
 
Même qu’elle aurait pu se noyer en confondant préservatif et bouée de sauvetage.
 
Lecteur Assidu
16-8-04

Congrès de l’AJT le 26 septembre

Dans un communiqué rendu public samedi, l’Association des journalistes tunisiens (AJT) annonce que le 22ème congrès de l’association aura lieu dimanche 26 septembre, à Tunis. Les demandes de candidature au nouveau bureau (période 2004-2007), ajoute le communiqué, doivent parvenir sous pli recommandé 21 jours avant la tenue du congrès, soit le lundi 6 septembre 2004, au siège de l’association, 33, avenue Habib-Bourguiba, à Tunis. Les candidats au nouveau bureau doivent avoir été affiliés à l’association, en qualité de membre actif, pendant trois années successives, la dernière année étant celle de la tenue du congrès. Il est précisé, en outre, toujours selon le même communiqué, qu’à compter du vendredi 27 août 2004, soit un mois avant la tenue du congrès, les demandes d’adhésion ne seront plus acceptées.

(Source: Tunis Hebdo du 16 août 2004)

TUNISIE

Textile et habillement premiers de la classe

  Depuis qu’il a démarré en mars 1996, ce programme de mise à niveau (PMN) a eu un succès intéressant et prometteur auprès de nos industriels ainsi que ceux dirigeants de sociétés de service. Durant les sept premiers mois de l’année 2004, cent quatre vingt-sept entreprises ont adhéré à ce programme. Elles sont répertoriées parmi les petites et moyennes entreprises. Ainsi le nombre total d’entreprises adhérentes au PMN s’élève à trois mille cinq avec une enveloppe d’investissements de l’ordre de deux mille sept cent soixante-dix mille dinars. Environ, mille cent-vingt dossiers sont en cours d’élaboration. Les entreprises adhérentes sont pour leur majorité spécialisées dans le textile et l’habillement.

(Source: Tunis Hebdo du 16 août 2004)


 

Débarquement de 162 clandestins à Lampedusa

 

AFP, le 16.08.2004 à 11h15

 

            ROME, 16 août (AFP) – Quelque 162 immigrants clandestins ont  débarqué lundi dans l’île de Lampedusa, entre la Tunisie et la  Sicile, ont annoncé les autorités italiennes.

            Les clandestins, parmi lesquels figurent une femme et deux  enfants de moins de 15 ans, voyageaient à bord d’une embarcation  d’environ 14 m de long.

            Selon les autorités, ils ont déclaré être originaires du  Pakistan, du Sri Lanka, d’Inde, d’Irak et des territoires  palestiniens.

            Leur condition physique a été qualifiée d’assez bonne par les  secours. Les clandestins ont été transférés au centre d’hébergement  de l’île qui accueille, avec ces nouveaux arrivants, 229 personnes  pour une capacité de 190.


 

Camp de demandeurs d’asile en Afrique du Nord:

« bonne idée » pour Buttiglione

 

AFP, le 16.08.2004 à 14h15

   

            BERLIN, 16 août (AFP) – Le futur commissaire européen italien  Rocco Buttiglione, chargé de la Justice, de la Liberté et de la  Sécurité, a qualifié lundi de « bonne idée » la création en Afrique du  Nord de camps de candidats à l’asile en Union européenne, suggérée  par le ministre allemand de l’Intérieur Otto Schily.

            Cette idée avait été évoquée jeudi à Rome par le ministre  allemand avec son homologue italien Giuseppe Pisanu, qui l’avait  accueillie favorablement. 

            Les deux pays veulent la présenter en octobre au G5, regroupant  les ministres de l’Intérieur d’Allemagne, Grande Bretagne, Italie,  Espagne et France, pour qu’elle soit ensuite discutée entre les 25.

            Beaucoup de réfugiés pourraient « tout à fait légalement » se  rendre en Europe, « si seulement ils savaient comment », a-t-il dit  sur les ondes de la radio allemande Deutschlandfunk, soulignant que  ces centres pourraient fournir des informations précieuses aux  candidats à l’asile.

            L’ancien ministre des Affaires européennes de Silvio Berlusconi  a aussi estimé que de tels camps pourraient dissuader d’éventuels  fauteurs de troubles.

            M. Buttiglione a observé que ce système ne pouvait fonctionner  qu’avec l’approbation des pays du Maghreb concernés. 

            Par ailleurs, M. Buttiglione, qui prendra ses fonctions en  novembre, a demandé une répartition des charges entre les 25 pour la  surveillance des frontières de l’UE. Certains des pays ont des  kilomètres à sécuriser, tandis que d’autres n’en ont pas, a-t-il  fait valoir.

            M. Schily avait expliqué qu’il fallait envisager « la création  d’une institution européenne, qui, hors des frontières de l’Europe,  recevrait et examinerait les demandes d’asile », « cette institution  étant ensuite chargée de trouver un pays d’accueil –dans l’UE ou un  autre pays– pour les personnes dont le statut de réfugié a été  reconnu ».

            Les deux ministres veulent éviter les drames humains engendrés  par l’immigration clandestine et notamment les naufrages  d’embarcations de fortune aux larges des côtes européennes. 

            De nouveau lundi, 162 réfugiés sont arrivés sur l’île italienne  de Lampedusa, à bord d’une embarcation de fortune de 14 mètres, en  provenance apparemment d’Afrique du Nord.

 

الوزير الأول يمثل رئيس الدولة فى الاحتفالات بالذكرى 60 لانزال منطقة بروفانس

مثل السيد محمد الغنوشي الوزير الأول الرئيس زين العابدين بن على فى الاحتفالات التى انتظمت امس بمدينة طولون (جنوب فرنسا) بمناسبة الذكرى الستين لانزال قوات الحلفاء بمنطقة بروفانس.

وقد أشاد الرئيس جاك شيراك خلال هذه الاحتفالات التى تميزت باستعراض عسكري بحري فى مياه ميناء طولون باسم فرنسا بالمحاربين الأفارقة لما قدموه من إسهامات ثمينة ضمن مجهود تحرير فرنسا فى نهاية الحرب العالمية الثانية.

ومن بين المحاربين الذين تم تكريمهم بالمناسبة هناك عدد كبير من التونسيين.

(المصدر: موقع « أخبار تونس » الرسمي بتاريخ 16 أوت 2004)


Vibrante journée franco-africaine du souvenir en rade de Toulon

Par Jean-Michel CADIOT

AFP, le 15.08.2004 à 19h13

                      A-BORD-DU-CHARLES-DE-GAULLE (France), 15 août (AFP) – La France  et ses anciennes colonies africaines ont resserré leurs rangs  dimanche en célébrant  le sacrifice de milliers de combattants  africains lors du Débarquement de Provence, dans des cérémonies  marquées par l’annonce spectaculaire de l’octroi à Alger de la Croix  de la légion d’honneur.

                      A bord du porte-avions Charles-De-Gaulle, en rade de Toulon  (sud-est) le président Jacques Chirac, dans un discours aux quatorze  chefs d’Etat présents, a rappelé que « les fils de vos nations ont  associé leurs noms à la légende militaire de la France ». 

                      « Ils ont à jamais mêlé leur sang au nôtre », a-t-il dit en  pensant aux dizaines de milliers de soldats de l’armée d’Afrique  ayant participé au débarquement victorieux, qui a débuté le 15 août  1944.

                      Après un hommage appuyé à l’ancien sultan du Maroc, devant son  petit-fils, le roi Mohamed VI, M. Chirac a rappelé que c’était Alger  qui était alors « la capitale de la France combattante ».

                      « Ce rôle si crucial et si singulier méritait d’être reconnu », a  ajouté M. Chirac qui a annoncé sa décision de conférer « à titre  exceptionnel et unique » à Alger la Croix de la légion d’honneur.

                      Interrogé par l’AFP, le président Abdelaziz Bouteflika s’est  refusé à commenter dans l’immédiat cette décision, qui s’adresse  certes à Alger pour son rôle historique avant la décolonisation,  mais dans un discours et dans un contexte où les hommages les plus  vibrants ont été rendus aux peuples africains, notamment aux  Algériens.

                      Cette mesure, qui illustre la volonté de Paris de développer les  liens avec Alger, survient alors qu’une soixantaine de députés du  parti UMP (chiraquien, au pouvoir) ont précisément protesté contre  la venue de M. Bouteflika au motif qu’il avait qualifié de  « collaborateurs » les « harkis », anciens supplétifs de l’armée  française.

                      Principale personnalité de l’opposition socialiste présente, le  président de la région de Provence-Alpes-Côte d’Azur s’est félicité  de cette « très bonne nouvelle ».

                      Mais au-delà de l’émotion et de la reconnaissance, qui  surviennent bien tard, selon de nombreux anciens combattants,  -parfois amers- et des parades navales, cette journée fut l’occasion  de resserrer les liens entre Paris et ses anciennes colonies,  notamment du Maghreb, de l’Afrique équatoriale et de l’Afrique  occidentale françaises.

                      Critique sur la question des pensions des anciens combattants,  notamment des tirailleurs sénégalais, qu’il juge trop faibles, le  président sénégalais Abdoulaye Wade a estimé que ce 15 août marquait  « le début d’une réhabilitation et d’une reconnaissance des services  rendus par l’Afrique à la France (qui) n’avait plus un cm 2 de  libre ».

                      Pour le ministre français des Affaires étrangères Michel  Barnier, cette journée est « un événement considérable pour les  relations franco-africaines et pour que l’on se souvienne de tous  les combattants africains à qui la France, à qui l’Europe doivent  leur liberté », a-t-il déclaré à l’AFP.

                      « Ce sont des moments aussi très émouvants. C’est notre histoire  partagée, cette histoire qui comprend des moments tragiques », a  ajouté M. Barnier.

                      Le succès diplomatique de Paris a toutefois été terni par  l’absence de plusieurs chefs d’Etat, celle du président tunisien  Zine el Abidine Ben Ali -annoncée à la dernière minute-, et de Côte  d’Ivoire, du Congo, de Guinée, du Gabon et de Mauritanie.

                      Les Etats-Unis et le Royaume-Uni, auxquels le président Chirac a  rendu un hommage très appuyé, étaient représentés par des ministres.  « La France n’oubliera jamais le sang versé par vos enfants pour sa  liberté », a-t-il dit.


La Provence et la France honorent leurs libérateurs

par Elizabeth Pineau

Reuters, le 15.08.2004 à 21h12

                      A BORD DU CHARLES-DE-GAULLE, en rade de Toulon, 15 août (Reuters) – Une impressionnante revue navale a clôturé, dimanche en rade de Toulon, les cérémonies marquant le 60e anniversaire du débarquement en Provence, en présence d’anciens combattants et de dirigeants africains rassemblés sur le pont du porte-avions Charles-de-Gaulle.

                      Dans son discours en hommage à ceux qui débarquèrent sur les plages varoises en août 1944, Jacques Chirac a souligné la contribution des anciennes colonies françaises, qui fournirent une grande patrie des troupes.

                      Le président français a également insisté sur le rôle-clé de la ville d’Alger, à qui il a décerné « à titre exceptionnel et unique » la croix de la Légion d’honneur.

 *  Pour Hamlaoui Mekachera, ministre délégué aux Anciens Combattants, ce geste apporte une « juste reconnaissance à Alger, fille cadette de Paris, qui a su remplir sa mission de capitale provisoire ».

 *  « Toute l’armée d’Afrique et tous les Français ressentent une grande fierté pour ce geste rare », ajoute-t-il dans un communiqué.

                      « Vive la République », ont lancé en choeur des centaines de marins à l’uniforme immaculé alignés au garde-à-vous le long du pont de leur frégate.

                      Au total, 28 bateaux de guerre, dont huit étrangers, ont défilé dimanche dans la lumière dorée de la rade de Toulon au cours d’une revue navale d’une rare ampleur, du jamais vu depuis le cinquantenaire de 1994. Quelque 7.500 marins, dont 6.000 embarqués ont participé à cette parade.

                      Massés au loin en bord de mer ou sur des bateaux de plaisance, des dizaines de milliers de riverains ont pu admirer un à un tous les bâtiments baptisés « Duquesne », « Surcouf », « Casabianca » ou encore « Jean Bart », du nom du corsaire ayant servi Louis XIV.

                      Jolie conclusion dans le ciel orangé du couchant, la patrouille de France a fait une démonstration riche en loopings et en fumées bleu, blanc et rouge.

                      D’une perfection toute militaire, les cérémonies de Toulon ont constitué le point d’orgue d’un week-end consacré à saluer, 60 ans après, les quelque 400.000 soldats qui participèrent à l’opération « Dragoon », emmenée notamment par le général français Jean de Lattre de Tassigny.

                      Comme la veille au cimetière de Draguignan, Michèle Alliot-Marie, a insisté dimanche matin à Cavalaire sur le « devoir de mémoire » et la « gratitude que nous devons à ceux qui sont venus mourir sur notre sol ». La ministre de la Défense a décoré une trentaine de vétérans dont vingt originaires d’Afrique.

                      A Matignon, où il recevait les dirigeants africains avant qu’ils rejoignent Toulon, Jean-Pierre Raffarin a insisté sur le « lien indissoluble, forgé dans l’épreuve » unissant la France aux soldats maghrébins, africains et européens qui participèrent au débarquement en Provence.

                      « Les fils de vos nations ont associé leurs noms à la légende militaire de la France. Ils ont à jamais mêlé leur sang au nôtre », a déclaré pour sa part Jacques Chirac.

                      Aux anciens combattants, dont plusieurs dizaines se trouvaient devant lui en costumes traditionnels, Jacques Chirac a exprimé, en son nom et en celui des Français, sa « gratitude infinie ».

ALGER DECOREE

                      « Beaucoup de vos frères d’armes sont tombés au champ d’honneur, ici même, en Provence, et sur tant d’autres théâtres (…) En cet instant, nous nous recueillons dans la mémoire de chacun d’entre eux avec une profonde émotion et un immense respect », a dit le chef de l’Etat, qui avait auparavant décoré 21 vétérans octogénaires – un Américain, un Français, un Britannique et 18 Africains. 

                      « Cette lutte que nous avons menée ensemble pour la liberté » exprime « une vision de l’homme et du monde qui nous est commune », une vision « respectueuse de nos différences » qui « reconnaît à chacune et à chacun un droit égal à la dignité, a-t-il ajouté.

                      En décorant Alger, Jacques Chirac a fait à la capitale algérienne un honneur jusqu’ici réservé à une poignée de villes s’étant illustrées par des faits de guerre ou de résistance. C’est notamment le cas de Stalingrad (aujourd’hui Volgograd en Russie), de Liège (Belgique) et de Belgrade.

                      « C’est à Alger, siège des institutions de la France combattante, que se reconstituaient, sur l’autre rive de la Méditerranée, face à la métropole occupée, les armes de la France », a souligné Jacques Chirac.

                      Parmi les personnalités assistant à la cérémonie figurait le président algérien Abdelaziz Bouteflika, dont l’invitation avait suscité une polémique au sein des milieux politiques et associatifs français, notamment à l’UMP, chez les pieds-noirs et les harkis.

                      Avant la cérémonie militaire, de nombreux membres de gouvernement avaient pris place sur le porte-avions. Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Michel Barnier et Michèle Alliot-Marie, sont arrivés en premier, suivis du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

                      Jacques et Bernadette Chirac sont arrivés peu après 17h00 (15h00 GMT) à bord d’un hélicoptère Super Puma, juste à temps pour accueillir un-à-un par une accolade ou une poignée de main tous leurs invités.

                      Parmi eux, le roi Mohamed VI du Maroc et son épouse, les présidents sénégalais, malien, tchadien, burkinabé, nigérien, le Premier ministre tunisien et les ministres des Anciens Combattants britannique et américain.

                      Jacques Chirac a ensuite passé en revue des représentants des trois corps d’armées, parmi lesquels les légionnaires d’Aubagne et des tirailleurs d’Epinal.

                      La journée devait se conclure par un dîner offert par le couple présidentiel sur le Charles-de-Gaulle, après quoi, chaque personnalité devait regagner son pays via l’aéroport de Hyères.  


Les pensions des anciens combattants d’Afrique avaient été «cristallisées» en 1959

La question des retraites est réglée

(avec AFP)

La question des pensions et retraites servies aux anciens combattants des ex-colonies françaises, gelées à leur taux historique au moment de la décolonisation, est désormais réglée, a affirmé le ministère des Anciens combattants. Depuis la loi dite de «cristallisation» des pensions votée le 26 novembre 1959 en pleine vague de décolonisation, les pensions, retraites et allocations payées par l’Etat aux anciens militaires étrangers ayant combattu dans l’armée française avaient été gelées. Elles ont été transformées en indemnités annuelles calculées sur la base des tarifs en vigueur à la date de l’indépendance de chaque pays. L’écart des pensions entre les titulaires français et étrangers n’avait alors cessé de croître.

L’affaire avait été tranchée par un arrêt de la Cour administrative d’appel de Paris qui le 7 juillet 2002 estimait que la distinction de traitement entre anciens combattants français et étrangers était une discrimination fondée sur la nationalité contrevenant à l’article 14 de la Convention européenne des droits de l’homme.

Ainsi la retraite militaire à l’époque de l’arrêt, destinée à ceux qui ont passé quinze ans dans l’armée valait 2 800 francs pour un ancien combattant français, mais seulement 673 francs pour un Guinéen

et tout juste 400 pour un Tunisien

ou un Marocain.

Il en va de même pour la pension d’invalidité : un invalide à 100% recevait à Paris 4 500 francs de pension mensuelle, mais seulement 1 500 francs à Dakar

et 500 francs à Tunis

. La loi de 1959 a également empêché tout reversement aux veuves étrangères.

Saisi par l’ancien sergent-chef Amadou Diop, qui avait été rayé des rangs de l’armée française lors de l’accession à l’indépendance du Sénégal, la cour administrative d’appel avait jugé cette situation discriminatoire. Le Conseil d’Etat a confirmé cette décision. Le gouvernement avait alors jugé «exorbitantes» les dépenses qu’entraînerait un tel alignement et opté pour un paiement en fonction du niveau de vie de chaque pays, selon le principe des «parités de pouvoir d’achat» reconnu par l’ONU.

Cette question était revenue dans l’actualité lors des préparatifs des cérémonies commémoratives du débarquement en Provence, occasion d’un hommage national aux nombreux combattants africains de l’Armée d’Afrique.

Le ministère indique que «80 000 ressortissants répartis sur 23 pays» sont concernés par la retraite du combattant, les pensions militaires d’invalidité et les pensions militaires de retraite, dont le niveau a été «décristallisé» en 2003.

Désormais, ces prestations évoluent «en tenant compte du coût de la vie dans chacun des pays concernés», souligne le ministère, qui ajoute : «les augmentations ainsi procurées ne sont en aucun cas inférieures à 20% et sont dans certains cas supérieures à 100%».

Plus de 120 millions d’euros ont été inscrits en 2004 au budget de l’Etat pour financer ces augmentations, rappelle le ministère, qui affirme que «des pensions revalorisées sont payées depuis le mois d’avril de cette année», quatre années de rappel étant servies aux intéressés en vertu du principe de la «déchéance quadriennale».

Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) avait exigé que les pensions et les retraites des combattants des ex-colonies françaises soient «rétablies dans leur intégralité».

(Source: « Le Figaro » du 16 août 2004)


La cour accepte une demande de libération d’Aktham Nayssé (avocat)

 

AFP, le 16.08.2004 à 11h44

 

                DAMAS, 16 août (AFP) – La Cour de sûreté de l’Etat syrienne a  accepté lundi une demande d’avocats de relâcher le militant des  droits de l’Homme Aktham Nayssé qui devrait comparaître libre pour  la prochaine audience de son procès, a indiqué un de ses avocats.

            « Dans une mesure soudaine, la Cour de sûreté de l’Etat a accepté  la demande de libération de (Aktham) Nayssé présentée par les  avocats de la défense », a déclaré Me Anouar Bounni à l’AFP.

            Il « doit être libéré aujourd’hui ou demain sous caution. Il  comparaîtra en état de liberté » devant ce tribunal d’exception, a  précisé l’avocat.

            Aktham Nayssé, président des Comités de défense des libertés  démocratiques et des droits de l’Homme en Syrie (CDDS), est détenu  depuis son arrestation en avril.

            Le procès de M. Nayssé, accusé de « s’opposer aux objectifs de la  révolution » et de « mener des activités contraires au système  socialiste de l’Etat », s’est ouvert le 26 juillet à Damas. Il est  passible d’une peine allant de trois ans de prison à la réclusion à  perpétuité. 

            La prochaine audience a été fixée au 24 octobre.

            Dans un mémorandum présenté à la Cour, les avocats de la défense  ont « récusé la validité du tribunal et la la loi d’urgence » aux  termes de laquelle M. Nayssé avait été arrêté et ont « demandé sa  libération », selon Me Bounni.

            « La décision de la cour était une surprise. Elle est positive  mais elle doit être généralisée à tous les détenus politiques qui  sont jugés par ce tribunal d’exception anticonstitutionnel », a-t-il  estimé.

            « Les procès de ce tribunal doivent être déférés devant des  tribunaux ordinaires », a poursuivi Me Bounni qui a réclamé « la  libération de tous les détenus politiques ».

            M. Nayssé, un ex-détenu politique (1991-1996), a été arrêté le  13 avril à Lattaquié, dans le nord-ouest de la Syrie. 

            Il avait été interpellé brièvement le 8 mars à Damas lors d’un  sit-in visant à réclamer l’abolition de la loi d’urgence, en vigueur  depuis 1963.

            En février, il avait décidé de présenter aux autorités syriennes  une pétition ayant recueilli quelque 6.000 signatures appelant à des  réformes politiques.

            Plusieurs associations de défense des droits de l’Homme, locales  et étrangères, ont réclamé sa libération.

 


الكلمــــــــة

 

كتبها : عبدالحميد العدّاسي

الذي يحاول الغوص في  » ذاكرة الزّمن  » ، يلاحظ لا محالة ما علق بحفرياتها من حبّ كبير للوطن و الرّبوع و الأهل و ما خالطها من درء لمفاهيم دخيلة على الذات و على الأصل و من بُعدٍ عن قشور كثيرا ما سحرت الناظر ببريقها و ألوانها . كما يلحظ اعتماد صاحبها – الأستاذ الطّاهر العبيدي- على الكلمة في تجميعها ، بل و في الاتكاء عليها ( الكلمة ) لافتا النّظر إلى أهميّتها و أهميّة أصغر مكوّناتها ( الحرف ) ما جعله يحرص في الكثير من المرّات على اغتصابها من قلمه الذي قد يتمرّد و يتمنّع في بعض الأحيان نتيجة الظروف المعيشة بالبلاد و وقوفا عند الأحداث التي قد تفقده الرغبة في الجود بحبره . 

و إذا كان فهمي صحيحا ، فإنّ الأستاذ الطّاهر إنّما فعل ذلك إدراكا منه لأهميّة الكلمة و تنبيها إلى أنّ منها ما يبني و أنّ منها ما يهدم . و أحسب أنّه قد فقه ذلك من دراسة تراثه الذي لا يخجل هو و لا أنا من الانتساب إليه . فقد أكّد ديننا الحنيف على الكلمة و بيّن كيف أنّ النّجاة فيها و كيف أنّ الهلاك بها  » ألا أخبرك بملاك ذلك كلّه ؟ قلت : بلى يا رسول الله ! فأخذ بلسانه ، ثمّ قال : كفّ عليك هذا ، قلت : يا رسول ! و إنّا لمؤاخذون بما نتكلّم به؟  قال : ثكلتك أمّك ، و هل يَكُبّ النّاس في النّار على وُجوههم ؛ أو قال : على مناخرهم ، إلاّ حصائد ألسنتهم  » * . و تعْرُضُ لمتصفّح القرآن الكريم و السنّة النبويّة الشريفة أنواع كثيرة من الكلمات ، فمنها كلمة الفصل و الكلمة الليّنة و الكلمة الجامعة و الكلمة العليا و كلمة الله و كلمة الرحمة و الكلمة الباقية و كلمة التقوى و الكلمة التّامة و كلمة الحقّ و الكلمة السواء و كلمة الإيمان وكلمة الحسنى و كلمة أحبّها الله و رضيها لنفسه  و كلمة عدل و كلمة التوحيد و كلمة الإسلام و كلمة المسلمين و كلمة الإخلاص و كلمة سبقت من ربّك و كلمة طيّبة ، و منها الكلمة الغليظة و الكلمة الموضوعة و كلمة العذاب و كلمة الذين كفروا و الكلمة السفلى و كلمة الكفر و كلمة كرهها الله تعالى و كلمة حقّ أريد لها باطل و كلمة لو مزج بها البحر لمزجته و كلمة خبيثة ، إلى ما شاء الله من الأنواع المعدّدة لفصائل المتكلّمين المبيّنة لمصائرهم . غير أنّ كثرة هذه الأنواع لا تصرف النظر و لا الفكر عن كلمتين مهمتين قال عن إحداهما سيّد البشر صلّى الله عليه و سلّم  » أفضل الجهاد كلمة حق عند سلطان جائر  » . تلك التي برهنت على حسن إيمان صاحبها وهي التي وُصِفتْ بالخير  » من كان يؤمن بالله و اليوم الآخر فليقل خيرا أو ليصمت  » . و قد زاد فضلها و خيرها في المَواطن التي يقلّ فيها قائلوها ، حيث جحافل المنافقين من حول السلطان الجائر يزيّنون له الشرّ و يعينونه على ظلم الخلائق غير عابئين بــ » من أعان على قتل مسلم ولو بشطر كلمة جاء يوم القيامة مكتوبا بين عينيه آيس من رحمة الله  » ، و حيث تنقلب الموازين و يتعلّق النّاس بالعارض الزّائل ، فيُكرم الوضيع و يُبجّل و يُهان الشريف و يُؤجّل . و حيث لا يُنهى عن منكر و لا يُؤمر بمعروف و أهمّ من ذلك و أخطر حيث ينهى عن المعروف و يؤمر بالمنكر كما هو الشأن – للأسف الشديد – في كثير من بلاد المسلمين . و أمّا الكلمة الثانيّة فقد قال فيها صلّى الله عليه و سلّم  » إنكم تختصمون إليّ ولعل بعضكم أن يكون ألحن  بحجته من بعض فأقضي له على نحو ما أسمع فمن قطعت له من حق أخيه شيئا فلا يأخذه فإنما أقطع له قطعة من نار .. » و قد قيل ذلك في باب القضاء و التقاضي محذّرا المتقاضين و من بعدهم المحامين في يومنا هذا من لحن القول ليبيّن أنّ المساحيق ( اللحن ) قد تخفي الوجه البشع للباطل فيحصل من ذلك ضياعُ الحقوق و طمسُها ، و القاضي في ذلك عَدلٌ أمينٌ يسعى لإظهار الحقّ كاملا و تمكين أصحابه منه . و ليت شعري ما نقول و القاضي اليوم هو نفسه من بات يضع الأقوال بألحانها تماما كما يأمره سلطانه الجائر ، فيبني السيناريوهات المغرقة المهلكة غير عابئ بقطع النّار التي تنتظره . و كلمة الباطل أو كلمة الشرّ أو الكلمة الخبيثة لا تنحصر في المحاكم بل تجتازها  لتسري و تنخر في كلّ الأركان فتجدها في المؤسّسات و في مواطن العمل و في المقال الصحفي و في الخطاب و في الصورة و في المشهد المسرحي أو التلفزيوني أو السينمائي ، وهي في كلّ تلك المواطن محاطة بهالة من الكذب الملبِّس على النّاس و محاطة بأعوان مُسنَدين من ساداتهم الفاسدين .

ذلك سادتي بعض ما يقال عن الكلمة : فهي طيّبة يحبّها طيّب يُجازيه الله الطيّب عنها بالحسنى و زيادة ، و خبيثة تكبّ صاحبها على مناخره في الناّر و إن أسنده المسندون و مدّوه بكلّ المنشّطات المساعدة على نفث سمومه . و قد صحّ عن الرسول صلّى الله عليه و سلّم   » إن الرجل ليتكلم بالكلمة من رضوان الله تعالى لا يلقي لها بالا  يكتب له بها الجنة وإن الرجل ليتكلم بالكلمة من سخط الله تعالى لا يلقي لها بالا يهوي بها في النار أبعد ما بين السماء والأرض  » صدق رسول الله صلّى الله عليه و سلّم و لا بارك فيمن ناصر باطلا أو أعان على ظلم و نفع من دعا إلى خير أو أعان عليه و جعلنا من أهل الكلمة الطيّبة …

ـــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــ

* من حديث في الأربعين النووية ، رواه الترمذي ( 2616 ) و قال حسن صحيح


 

الرؤية الفكرية والمنهج الاصولي لحركة النهضة التونسية

نظرات متانيةوتاملات هادئة

المصافحة الثامنة والعشرون

الهادي بريك /المانيا

مواصلة لايرادامثلة حية لمراعاة مرتكز فهم الواقع تحقيقا للمناط بعد كشف العلة والمقصد :

6 ــ المصافحة : مع التسليم بان الحديث الوارد فيها لا يسلم  في الرواية فان سلمت فان الاعتراض علىان الاحاد تحكم بمحكمات القران وليس العكس وخاصة في المنع الذي لا مناص له من الدليل وكل دليل تطرقاليه الاحتمال سقط به الاستدلال بخلافالامر الذي يكتفى منهباتيان المستطاع لان في المنع تكليف بالحد من الحرية وهي الاصل فلا تستثنى الا بدليل قاهر لا يعارض اما الدراية فان الاختلاف فيها منصرف بين اللمس او المس بمعنى النكاح دخولا لا خطبة وبين المعنى اللغوي المعروف فان سلم المعنى اللغوي هنا وهو غير سالم فاناقوى معارضة هي ان الجزاء هنا ليس من جنس العمل وهو خلاف الاصل الشرعي فان سلم كل ذلك واخمدت جميع المعارضات المثارة في المبنى والمعنى والصحةوالصراحة وهو امر لا يخال طالب علم يحترم نفسه انه واقع واقصى درجات وقوعه هو السماح بالتعدد فان العمل معلل مقصد وليس توقيفا والدليلان التوقيف لا يوقف بغير النص المحكم المفسر والمسنودبالاجماع المعنوي او العملي تواترا عمليا   فاذا كان معللا مقصدا فان العلة تدور مع حكمها وجودا وعدما وهي ثابته ويتغير حكمها بتغير الموجبات  . فالعبرة اذن فيامر المصافحة بالمصلحة والعرف والحال والنية وليس في المنع الذي شابه ما شابه وانظر اعلاهان شئت وتوسع فيه معرفة وعلما واوسط السبل ان نقيد ذلك بامن الفتنة ووجود الموجب من ناحية وتقديم مصلحة الدعوة خاصة في البيئات ا لتي تنكر عدم المصافحة التي هي في الاصل مخالفة لمقصد التعارف وبناء جسور الثقة والاطمئنان وما ينبني عليها من تعاون وتضامن وتكافل وحوار ويسر في الحياة التي لا تستقيم بدون تعاضد المراة والرجل جنبا الىجنب في مغالبة مصاعبها والتمتع بحبورها ولو شاء ربك لجعل دنيا للرجال واخرى للنساء ولكنه سبحانه اراد الابتلاء والتعاون على قاعدة الاشتراك والاختلاف اللذين من شانهما ولادة الحياة ودفع الحركة وتوفير التعمير وتصعيد درجات الابتلاء الى حدالتاهيل لحياة ا لاخرة . فتحقيق المناط هنا يتطلب معرفة الواقع والقبول برشاش بوله مما تعم به البلوى وتحمل الضرالادنى وجلب المصلحة الاعلى وبذلك نحافظ على السنة ونقاوم البدعة اما بدون ذلك في هذا الموضوع فليس سوى طيشا من الحماسة وحمقا من الفقه يؤلب علىالاسلام ولا يخدمه وما اكثر من يظنون انهم يحسنون صنعا رغم اختلاف درجاتهم وليس مجال الكفر هو مسرحهم الاول والاخير لذلك استعاذ عمر عليه رضوان الله سبحانه من عجز الثقة وبطش الفاجر فلا يصلح لهذا الدين ولا يصلح لدعوته في كل عصر وفي كل مصر سوى الثقة القوي وليسكالاجير القوي الامين كما قالت ابنة شعيب عليه السلام خادما للدين ولدعوته اماالامين الضعيف فخيره محصور عليه فلا يتصدر الناسواما القوي الخائن فشره متعد لغيره فلا يتصدر الناس ومن اولى مطالب الوسطية الجمع بين القوة وبينالامانة وهي وسطية لابد لها من العلم والفقه ومعرفة الواقع ولو لم يعرف الطبيب واقع مريضه ما زاده الا مرضا فالفقيه طبيب باتم معنى الكلمة يخرج علة المرض فلا يعجل الى الاعراض يداويها ثم ينقح العلة فيميز بين مختلف علل الاعراض فربما يشترك عرضان او كثر في علة واحدة ثم يحقق العلةاو المناط بعد حسن التخريج وحسن التنقيح وليس ذلك سوى مظهر من مظاهر العلم بالواقع .

والقاعدة في امر المصافحة هي  من باب ان العاقل  من يعرف خير الخيرين وشر الشريناما الخير من الشر فقد تكفل به الوحي نصا منصوصا .

6 ــ زيارة المقابر وصنعالتماثيل : واريد من ذلك  سائر ما يتعلق بالاعتقاد انشاء وحماية من جهة ورعاية معطيات الواقع الخاص به من جهة اخرى فزيارة المقابر خضعت منه عليه السلام لامرين اولهما للنهي واخرهما للاباحة بل ربما للامر فهل سال سائل عن العلة من ذلك وما هي هذه العلة التي تطلبت منه عليه السلام ان ينهي عن امر ثم لا يلبث ان يعود الى الامر بهاو اباحته علىالاقل ؟ اذان ذلك يخبرنا بداهة انالامر معلل مقصد وليس توقيفا عباديا والا لما تحمل هذا الصنيع النبوي كما يخبرنا ذلك بداهة عن وجود علة حاكمة وهي ليست سوى طلب التوحيد وطرد الشرك وهي علة ليست بمعزل عن واقعها السائد يومهاعبرامثال كثيرة منها زيارة الموتى وطلب المدد منهموهوامر لم ياتالاسلام الا لتحريرالانسان من غوائله لذلك فان مشروعية انتهاج مسالك الاستقراء والاستنباط استنادا الى الواقع في مسالك الكشف عن العلة القريبة او عن المقاصد البعيدة تستمد وجودها من هذا المثل ومن غيره وعودة الى موضوعنا نقول بان العلة هي التي تطلبت النهي حال حداثة الناس مسلمين ومشركين كشاهد دولي يومها بالشرك وبالاسلام سواء بسواء فهي علة سماويةالاصل واقعية التنزيل أي متوسطة سبيل الكشف فلما انقشعت تلك الحداثة لصالح تمكن وتميز بقيت العلة وتصرفت علاماتها فانقلب ذات الفعل الذي هو الزيارة من جالب للشرك الى جالب للتوحيد فلو كان الناس يومها بدلا عن زيارة الموتى يتخذون لهم صورا اخرى من مثل حرق جثة الموتى تبركا او اعتقادا فهل كانالاسلام يمنعها لعلة جلب الشرك وطرد التوحيداو كان يجيزها لانها ليست زيارة للمقابر ؟ ان المشكلة الحقيقية لدىاكثر الناس اليوم الجمود على الوسائل باعتبارها جهلا وطيشا ولو كان باسم السنة والبدعة مقاصد والجزئيات باعتبارها كليات وهي مشكلة عقلية واذا كانت المشكلة عقلية فهي سهلة وصعبة في الان ذاته فهي سهلة لان من شان المعقولات انياخذ الدليل اليها طريقا للحسم وهاهو الايمان اعلى مراتب الفكر والعمل طرا شاهد على ذلك فالعبرة فيه بالبرهان لا بالتقليد  ولم يكن منهج النص والنقل يوما التلقين بل الاحالة على مواضعالايمان وهي النظر والكون والتاريخ والتجربة والعقل وليس الخبر القاهرهنا سوى للتمحيص وللغربلة وليس للتلقي الا بعد التايد بمعطيات النظر العقلي والبرهاني وهي أي المشكلة العقلية صعبة لان من عادة الناس فيها التحكم أي سيادة تقليد الاباء والاجداد ورفع رموز بشرية غير معصومةالى حد العصمة النبوية بل اعلىويستوى في ذلك ا لتشيع الى آل البيت والتشيع الى السلف زمن الانحطاط سواء بسواء فالعبرة بالفعل العقلي وليس بالجد المقدس والاب ا لمعصوم والمرجعية الفكرية . لذلك ما فتئ الاسلام يحذر من آفتين عقليتين وهما التقليد والتعصب وهو تحذير تجاوز تحذيره من هوى الشهوات لانامره يسير ولا يصعد الى حد بلوغ اعظم ذنب طرا وهو القول على الله بغير علم وهو ذنب اعظم من مجرد الكفر او الشرك لان يضل باسم البحث والعلم والفقه والمعرفة بخلاف الكفر الفردي والشرك الشخصي فانه لا  يضل سوى صاحبه ثم هو عادة لا يعسر علىالانزجار لانه في مصاف المؤخرة وليس في مصاف الريادة وهل عارضه عليه السلام غير اهل الريادة في القوم وليس من عداهم حتى صرح ابوجهل عمرو بن هشام بان المسالة ليست في صحة الدين الجديد بل في ان الهاشميين لما كانوا واياهم على طرفي رهان قالوا منا نبي فتلك هي الحمية التي تاخذ اليوم كثيرا من العلماء بل من الفقهاء فضلا عن الاتباع وهم بالملايين وهي حمية تلتفت الى الشخص والرمز والمقولة ويحشد لها الحاشدون ما شاؤوا من الاثموالافك والعصبية والمنافسات غير المشروعةوالتمذهبات الممزقة وينفخ فيها الشيطان ثم تتحول عندالاتباع لا عند الرؤوس الىايديولوجيات صماء ضمن مقولات عمياءاما ان تقبلها بالجملة دون تفصيل فضلا عن النقد واما ان تدعها فانت اذن مبتدعاو رافضي او مفارق للجماعة ولاهل السنة وا لجماعة فاذا ما زاد الاعلام المهرج الطين بلة بان اعلى من شان هؤلاء فان المصيبة عندها تبلغ اشد اروقة النكاية والشماتة وفي الخارج يحصد العدو الكرامة والدين والارض حصدا فان قلت بان المشكلة هناك حيث الحصد اهمواولى قيل لك بانك تستهين بالسنة وتتقحم البدعة فليت شعري هل جاءت السنة بغير حفظ مصلحة الانسان في دينه ونفسه وعرضه وماله وعقله وحاجته وحسنه وهل ثمة اسوا من بدعة تقديم مصلحة تحرير فلسطين والعراق والشيشان وكشمير وسائر البلاد من الاحتلال ومن الاستبداد وتكريم الانسان كلالانسان واحلال الحريات لخدمة الدعوة على مصلحة المصافحة وهيئة شعرالشارب وصبغ الشعر بالسواد ام بالالوان ومقدار اللحية قبضة او قبضتين اوعشرة او اسبالالازار او قول صدق الله العظيم بعد تلاوة ما تيسر من الكتاب العزيز او ماالى ذلك مما يسعه الاختلاف ؟

والامر ذاته أي ما قيل عن زيارة المقابر ينسحب على صنع التماثيل فان النكير النبوي الصحيح انما جاء بغرض جلبالايمان وطرد الشرك فاذا امن الناس يوما الشرك وتعددت اغراض التمثيل فنا ورسما وعرضا وتنافسا فانه لا يجب سوى تطبيق قاعدة ان الحكم يدور مع علته وجودا وعدما سيما ان الفقهاء وجدوا حلا لذلك ففصلوا بين ما له ظل وما ليس له وما له جسم وما ليس له وماهو مهان او قابل لذلك وما هو ليس من ذلك ومع الاقرار بذلك فان اجتهاد سائر الفقهاء في الحقيقة هنا يشوبه ما يشوبه من الاحتفاظ والتردد والتقليد والبحث عن الحلول الترقيعية الوسطى أي باحلال وضع المقابلة بين العابد وبين المعبود وبين الخالق وبين المخلوق وبين الوحي وبين العقل وبين هذين وبين الواقع وهو وضع غير اسلامي ابتداء فاذا كان الوضع كذلك ابتداء فان سائر ما ينطوي تحته لا بد ان يرشه رشاش البول فالوضع الاسلامي لذلك هو وضع التمايز والتكامل وهو تمايز لا سبيل لايجاد أي سبيل من سبل وصله سوى بصلة العبودية والدينونة والطاعةوالاتباع والحب والترضي وهي حقيقة ا لعلاقة بين العابد والمعبود اما في مستوى التكامل فانه يشمل ماعدى ذلك مما سبق ذكرهاعلاه ومن مظاهر ذلك لا يجوز اعدام الحضارات البشرية المؤمنة والكافرة على حد سواء باسم مقاومة التماثيل التي تؤدي الى الشرك وداعيات الشرك في ا لقوم اليومباطلاق شديد لا يقيد الا في مساحات من الارض صغيرة لا يكاد يذكر رغم حقه في الاحتفاظ بخصوصياته ليست هي التماثيل كماهو الحال في قريش ولكنها داعيات اخرى يجب معرفتها واستهدافهابالتغيير .

فتحقيق المناط هنا في مسائل جلب التوحيد وطرد الشرك وامثلتها المتعددة من مثل زيارة المقابر وصنع التماثيل يتطلب معرفة الواقع لتجنب نسخ الوسائل القديمة وتسليطها على الواقع الجديد فهل تهددنا اليوم التماثيل والاصنام المادية المعروفة ام الاصنام الفكرية والثقافية والبشرية وهل يتسلل اليوم اليناالالحاد عبر التماثيل ام عبر الفكرة والثقافة . فاذا كانت العلة هي حفظ التوحيد وصرف الشرك فان التنقيح يتطلب التمييز بين سائر ا لداعيات التي تفعل ذلك بين القديم والجديد كما يتطلب التحقيق معرفة الواقع وما يستجيب له جلبا للايمان وطرد للوثنية والشركاما الاستنساخ الاحمق فهوامر جرب في عالم النعم وفشل لان الطبيعة كماارادها الله سبحانه تابى الاستنساخ بمعنى التنشئة المطابقة بالكلية ولكن تقبل التنوع ضمنالوحدة .

7 ــ المواطنة بين الدينيةوالانسانية : ثمة تشوش كبير وخلط شنيع في كل المقولات ذات الارتباط بهذا المحور من مثل دار الحرب والاسلام والاعتراف بالمشروعية الدينيةوالانسانية وما الى ذلك من الامثلة . والمصدر الوحيد المسؤول عن ذلك هو تحول التاريخ والجغرافيا بسائر تضاريسهما من وحدة الى تشظ ومن خلافة عامة الى تجزئة قطرية دون تحول العقل فجمد العقل بعد عصور الانحطاط على صور قديمة حسب ا نها هي الاصل او ظنان الاصل يجبان يحكم حتى حيال غيابه اوان الاصل لا بدان يعاد اليه ولو بالقوة وهو توجه يتميز بانعدام الواقعية ورفض الحال والتعلق بالمثال وهو ضرب من الصوفية والباطنية رغم تمظهراتها الظاهرية والحرفيةاحيانا لان الظاهر والباطن كتوجهات في الفهم والفقه والتغيير انما يشتركان في رفض الواقعواحلال العلاقة بينه وبين ما يجب ان يكون في وضع التقابل ومن ثم التغيير القسري وهو فهم غير اسلامي .

علة المساواة في الحقوق والواجبات بين المسلمين وغير المسلمين في الدولة الراشديةالاولى هي كرامة الانسان والاعتراف بحق التعدد والاختلاف وتولي كل من المسلمين وغيرهم كل بحسب وضعه العقديباداء واجب معين مقابل تمتع بحق معينكماهو الحال في مسالة الجزية فهي مقابل الدفاع قديمااما اليوم حين تغير الوضع من خلافةالى تجزئة واندثار مفهوم دار الحربوالاسلام على اساسان دار الحرب قديما توفر للانسان حرية التدين في حده الادنى وتحرم منه دارالاسلام ولم يعد الناس مؤمنون بالجملة فحسب بل منهم غير المؤمن اصلا باصل الديانات وعوامل اخرى كثيرة  لا نحيط بها الان لضيق المجال فان علة المساواة بين الناس جميعا باقية ولكن تتسع لتشمل احكامها ابن ادم بعدان تعددت معتقداته وفق تطور العصر ووفق اندثار وضع الخلافة الشاملة المحيطة . فيجب اذن تنقيح تلك العلة وهو تنقيح يحافظ على حرية الانسان في معتقده ودينه ومذهبه وخصوصيته الثقافية ويتسع ليشمل سائر ضروب التنوع الفكري ثم يصارالى تحقيق المناط أي احلال كرامة الانسان وحرية معتقده بارادة مختارة لا اكراه فيها والاستعاضة عن دار الخلافة العامة الشاملة بالوضع التجزيئي الحالي استعاضة عملية لا نظرية ولا شك ان ذلك التحقيق يتطلب تعديلا ت كثيرة وكبيرة في هذا المجال أي مجال المواطنة والحريات والتنوع وماالىذلك ولكن التفصيل فيها هنا لا تتحملهالمصافحة .

8 ــ التغيير بالقوة : علة الجهاد هي فتح الحرية امام عقول الناسبرفع الحواجز امام حرية الكلمة حال السلم والعائق المادي العسكري حال الحرب فالمقصد من الجهاد بكل صوره بما فيها القتال هو تحرير الانسان كله من سائر العبوديات المعنوية والمادية التي تمنعه من الاختيار الحر فاذا ما تبدلت العلة الىاجبار الانسان ذاته على اعتناق فكرة ما فضلا عن دين ومذهب فان الجهاد او القتال حينها لا يسمى سوى اكراها منع الدين منه منعا بالنهي والنفي معا وهو ابلغ معاني المنع وهي علة حال تبدلها لاغية لانها تطغى على اصل اكبر منها وهو حريةالانسان في اختيار ما يشاء من نمط حياة دون عدوان على احد ولا شك ان من اولى خصوصيات تلك الحرية هي كرامة الانسان وكرامته الثقافية خاصة فعلة التكريم اذن مقدمة على أي علة غيرها ذلك فضلا على ان فقه الواقع يتطلب معرفة ا لواقع ومدى قبوله وتهيء شروطه لتغيير اسلامي بالقوة حتى دون تعريض حياة الناس للاهانةفمابالك لو صاحب التغيير بالقوة وهو لا شك مصاحب لهااهانة الناس وفرض الحد من حرياتهم ولو كان باسمالاحكام العرفية ومنع الجولان وماالى ذلك وذلك فضلا ايضا على ان معطيات الواقع المراد تغييرهاسلاميا لا يملكه طرف اليوم واحد بلاطراف كثيرة انما يجمع بينها قانون المواطنة وسنة كرامة الانسان وضمان استقلال البلاد رغم انها جزئية قومية قطرية لكنها مصلحة تؤمن حدا ادنى مما كانت تؤمنه الخلافة العظمى  . فتحقيق العلة والمقصد اذن في الواقع في مسالة التغيير يخضع لشروط كثيرة لا تنجدك النصوص بغير المبادئ العامة والمقاصد الكلية فيكوناذن اجتهادك الجماعي فيها لا الفردي منصبا على فقه الواقع وما اوسع فقه الواقع في عالم متطور متغير لستانت فيه سوى عامل من الفالف عامل ورغم ذلك فان التغيير يظل فريضة دينية وضرورة حياتية وواجبا لا بد من تحمله جماعة وافرادا عن علم بالدين وعلم بالواقع وعلم بالمقاصد وعبر سنة التنوع في تخصص مجالات التغيير عملا بتخصص مجالات الحياة اليوم وتشعب العلوم والمعارف وتنوع الثقافات وتقارب الدنياوتاثر بعضها ببعض .

والامثلة في فقه ا لواقع بعد فقه علل الاحكام تصويبا لفقه التنزيل بعد تصويب فقه الفهم لا تحصى واكتفي بما اوردت منها والعبرة بالقياس المنطقي المرسل على سائر الاحوالوالامثلة الاخرى وذلك من اجل عدم استبساط المسالة واختزالهاالى امر ونهي وتطبيق فهذا محله الشخص والنص المحكم المفسر وليس محله الجماعة والنص الظني الظاهراو ما في حكمه وكذلك من اجل بناء فقهاسلامي يقوم على الفهم والتنزيل المحكومين بالمنهجالاسلامي القائم على الجمع بين التفصيلوالاجمال وعلى محكمات الوحي وحقائق العلم وعلى تحري كرامة الانسان ومواضع السلم لا الحرب والتعاون لاالتهارش والتاخي لاالتعادي وما الىذلك .

والى مصافحة تالية استودعك الله دينكوامانتك وخواتيم عملك.


الارض الفلسطينية تُـقـضـم كل يوم

صالح سالم قريرة تونس

الاستاذ رئيس التحرير تحية طيبة وبعد،

لا يملك العربي الغيور وهو يشاهد احوال الشعب الفلسطيني التي تزداد تدهورا وتتحول الي الأسوأ الا ان يدق ناقوس الخطر. لقد دققنا ناقوس الخطر منذ زمان ولكن الخطر يتوغل بنا جميعا الي القرار الاخطر.

الارض الفلسطينية تقضم كل يوم وسيطرة الصهاينة عليها تزداد والقادة يناشدون. احتلت القدس كاملة وضمت ثم اضحت عاصمة ابدية لدولة اسرائيل، الحرم الابراهيمي دنس واعتدي علي المصلين فيه وقتل منهم الكثير حتي طغت الاحداث وغطت عليه ونسي تماما. بيت الشرق في القدس كان يعمره الشهيد الحسيني ويرتفع العلم الفلسطيني فوقه خفاقا حتي استولت عليه اسرائيل ليس في غفلة من العالم ورفعت عليه خرقتها الزرقاء حتي نسيناه وتناسيناه ولم يعد احد يذكره. المسجد الاقصي احرق عام 1969، توالت عليه الاعتداءات الوانا واشكالا ابرزها زيارة شارون له التي فجرت الانتفاضة واضحت الشرطة الاسرائيلية تقتحمه وتتوغل في ساحاته وتمنع المصلين من ارتياده الي ان تطلع علينا جماعة امناء جبل الهيكل التي تسعي الي ازالته من الوجود.

امام هذا الجرم الفظيع هل تحركت منظمة من منظمات العالم الاسلامي او العربي لانقاذ الحرم والوقوف صفا واحدا ضد العدوان المتربص بنا، لان التاريخ يوضح لنا اننا امة تداعت لان الوهن قد دب في النفوس.

الصهاينة يرقبون وعندما تحين الفرصة ينفذون اهدافهم، اما نحن فنبيع الاسمنت للصهاينة ليبنون به الجدار العازل ونرسل ابناءنا ورجالنا يبنون المستوطنات وقبله قتلنا بأيدينا ابا اياد وعصام السرطاوي وابا الوليد وغيرهم كثير بدعاوي وعلل واهية غير مقبولة. وها نحن اليوم نفجر الخلافات والنزاعات في غزة وغيرها ونحرض علي قتل هذا وذاك لحسابات تعود الي المصالح الشخصية والتوزير ومراكز القوي، والا فلم يخطف الجبالي ولماذا حاولوا اغتيال نبيل عمرو ولماذا احتلوا مقار محافظات ومراكز شرطة؟

لماذا لم توجه هذه البنادق والجهود الي قلب العدو الذي يتربص بنا؟ اننا في حاجة الي ثورة داخلية للاصلاح والاقلاع عن سلبيات الماضي التي ما زالت جاثمة بكلكلها علينا وينوء الشعب المسكين بحملها واثقالها. (المصدر: صحيفة القدس العربي الصادرة يوم 16 أوت 2004)


Célibat

Un choix, une fuite ou un destin?

S.H

Le penseur allemand Thomas Mann écrivait déjà en 1925 : «Le mariage, avant le temps comme tout le reste, est devenu problématique». En Tunisie, on vit depuis les années 80 une évolution du phénomène du célibat. Selon un recensement sur la santé familiale et les transformations sociales effectué en 2001 par l’Office national de la famille et de la population, l’âge moyen du mariage est désormais de 29,2 ans pour les filles et de 33 ans pour les garçons.

Pour M.M.A., célibataire de 37 ans, cadre dans une société privée, «le mariage est une coordination entre deux personnes qui doit être basée sur l’amour, le respect et la confiance». «Bien que le mariage, poursuit-il, soit une chose naturelle et nécessaire, je ne compte pas épouser une femme avec laquelle je ne partage absolument rien.»

«Le célibat est une étape qui vient nécessairement avant le mariage. Il n’est pas un handicap», c’est le sentiment qu’exprime pour sa part une jeune célibataire de 29 ans, professeur de langue arabe.

Elle souligne : «Ce phénomène est dicté par des facteurs objectifs tels que les conditions matérielles, le coût du mariage, l’accès au savoir et à l’emploi et des facteurs subjectifs tels que la peur de la responsabilité et le manque de confiance.»

F., célibataire au foyer, âgée de 32 ans, pense, quant à elle que «Le célibat est un cauchemar que je vis chaque instant. Il est la source de critiques et d’une pression familiale et sociale». Elle ajoute : «Cette situation que je vis me pèse beaucoup. Je me contenterais d’un mariage simple. J’ai envie d’avoir une famille, des enfants, or la fécondité de la femme diminue avec l’âge.»

Le célibat est une situation où la multiplication des relations spécifiques entre hommes et femmes ne conduit pas à une liaison sentimentale. Cependant, il y a deux catégories de célibataires : ceux qui préfèrent vivre dans le célibat et se plaisent ainsi sans avoir besoin d’établir des relations stables, et d’un autre côté ceux qui, au contraire, ne cessent de chercher leur douce moitié.

Les critères du bon partenaire, selon les hommes, sont généralement : la beauté, le respect et, bien entendu, l’amour. Selon les femmes, en revanche, les caractéristiques du conjoint idéal sont : la fidélité, la responsabilité et une forte personnalité.

Cependant, M. A., un célibataire de 36 ans, cadre bancaire, affirme : «Les relations spécifiques ne finissent pas nécessairement par un mariage. Le célibat ne m’a jamais effrayé et le mariage n’est pas une fin en soi. Il ne représente pas une façon d’échapper à l’autorité parentale, mais un compromis qui doit être appuyé par les deux familles du couple.»

(Source: La Presse du 16 août 2004)


 

L’industrie textile condamnéeà de nouveaux habits

• Les pays du sud de la Méditerranée traînent des boulets

• Une douloureuse redistribution des cartes s’annonce à moyen terme

• Conclusions d’une étude de l’Institut français de la mode

LES industriels du textile entrevoient l’avenir avec une grosse appréhension. Dès décembre de cette année, les échanges sur le débouché principal des exportations marocaines (l’Europe) seront soumis au régime de droit commun qui prévalait dans les années 70. Ce sera le démantèlement du mur de défense, le fameux accord textile-vêtement (ATV) derrière lequel s’abritait jusqu’à présent le secteur et qui garantissait aux pays comme le Maroc des positions stables. L’abolition des quotas, et donc le plein jeu de la concurrence, sera effectif en janvier prochain.

L’inquiétude est à son paroxysme dans la région méditerranéenne. Aux côtés des Etats-Unis, la Turquie, qui possède pourtant une industrie relativement solide, a réclamé (sans trop y croire) un report de 2 ans de la suppression des quotas. Pour le Maroc, le coup pourrait être rude. Faute d’avoir développé une activité en amont, il pourrait voir un pan entier de son industrie, notamment la branche de la confection tournée vers l’export, subir de gros dommages. Le modèle économique du travail à façon sur lequel a été bâti le secteur et qui consiste à vendre la minute de main-d’oeuvre aux donneurs d’ordre européens, est condamné.

Or, selon l’Institut français de la mode, qui vient d’achever une étude sur la compétitivité de l’industrie textile dans la Méditerranée, les façonniers représentent au moins 65% de l’industrie textile dans le Royaume. Certains opérateurs avancent des chiffres plus élevés, entre 85 et 90%. Idem pour la Tunisie que les industriels marocains regardent pourtant avec admiration. «Au Maroc et en Tunisie, les exportations de l’habillement sont réalisées à partir des fils et tissus importés en admission temporaire. Ce n’est pas le cas de la Turquie qui a développé un secteur textile local performant et un flux d’importation d’intrants de l’Asie», indique l’étude.

Impossible aujourd’hui de battre la Chine, ni des pays comme le Cambodge, l’Inde ou le Bangladesh où le salaire mensuel dans les unités de confection ne dépasse guère 100 euros. Si elle veut survivre, l’industrie textile marocaine devra se trouver de nouveaux habits, en passant de la sous-traitance à la cotraitance, plus valorisante et plus structurante pour le tissu industriel. Mais tout n’est pas gagné d’avance pour les façonniers. La proximité géographique et culturelle du marché (l’Europe) lui confère sur le papier (sur le papier seulement) un avantage compétitif sur les commandes de réassort (petites séries de renouvellement de rayon) par rapport aux lointains pays d’Asie. Mais attention, prévient l’Institut français de la mode (IFM), la cherté du fret aérien neutralise cet avantage, car le prix du transfert des articles textiles par avion entre l’Europe et l’Asie est largement compétitif par rapport aux liaisons avec le Maghreb. Par ailleurs, le plan de développement défini dans le contrat-programme, s’il est concrétisé, mettrait définitivement le secteur à l’abri.

A la veille des élections présidentielles américaines, il faut s’attendre à une multiplication de mesures antidumping contre les produits chinois. Les exportateurs de l’Empire du Milieu pourraient alors se montrer plus agressifs sur les marchés européens, toujours au détriment des pays sud-méditerranéens.

Outre les menaces liées au démantèlement de l’ATV, les pays de la région doivent relever le défi de l’ouverture. Ils ont tour à tour conclu des accords de libre-échange avec l’Union européenne dans l’espoir d’attirer des investissements directs étrangers. Tunisie, Jordanie, Maroc et Egypte ont tous conclu des accords de libre-échange. Parallèlement, ces pays se sont engagés en février 2004 à créer une zone de libre-échange. Dans la foulée, le Maroc et la Turquie ont conclu un accord pour permettre entre autres, aux confectionneurs marocains d’utiliser des tissus turcs avant d’exporter vers l’UE.

Le marché européen reste le principal débouché pour les pays sud-méditerranéens. «La place qu’occupe le textile-habillement dans les relations avec l’UE a peu d’équivalent», relève le diagnostic du marché mondial du textile réalisé par l’Institut français de la mode. En réalité, souligne l’étude, le poids de ce secteur reflète davantage la faible diversification industrielle de la rive sud que son dynamisme. Il représente 60% des exportations marocaines et tunisiennes vers l’UE. Le poids lourd de la Méditerranée, la Turquie, écoule 40% de ses exportations en France.

En outre, les pays méditerranéens n’ont pas réussi à capitaliser sur leur percée dans l’UE pour pénétrer le marché américain, hormis la Turquie qui réalise 2% de ses exportations textiles aux Etats-Unis. A préciser aussi que des articles jordaniens y sont également écoulés du fait de l’exonération de droits et taxes des entreprises implantées dans les Qualified Industrial Zone et qui respectent les règles d’origine.

La signature d’accords de libre-échange entre les Etats-Unis et Israël, la Jordanie et le Maroc devrait booster les exportations. Ainsi, dès 2005, les industriels marocains auront l’accès libre pour 45 familles de produits (bonneterie, chaîne et trame, jeans, sportwear, lingerie). Le volume des exportations sera cependant limité par des quotas (1,2 milliard de dollars, soit 20 fois le niveau actuel). Ce montant serait doublé à l’horizon 2009. Des discussions similaires sont en cours avec l’Egypte et la Tunisie mais les tensions en Irak en Palestine pèsent sur le projet du Grand Moyen-Orient. Le Maroc absent de l’échiquier mondial Parmi les 330 plus grandes entreprises mondiales du secteur textile, l’on trouve 13 entreprises turques, 1 israélienne, 2 égyptiennes et 1 syrienne. Le Maroc et la Tunisie ne figurent pas dans le classement et les plus grandes entreprises restent de taille modeste.

Le poids de l’informel

LE textile-habillement est l’un des secteurs-clés de la région. Près de 1.900 entreprises sont recensées au Maroc, 2.000 en Tunisie et des dizaines de milliers en Turquie. Même s’il est dominé par les PME, le secteur connaît des mouvements de concentration dans la plupart des pays. Preuve de l’importance du textile dans les économies nationales, les plus grandes entreprises du secteur figurent également parmi les «champions», au niveau national. En Turquie, 99 entreprises de textile sont classées parmi les 500 premières entités industrielles. Au Maroc, elles sont 16 parmi les 50 plus grandes firmes du pays, selon l’IFM. En Tunisie, 7 entreprises parmi les 100 premières opèrent dans le textile.

Ce secteur est par ailleurs le premier employeur industriel tant au Maroc et en Tunisie qu’en Egypte et en Turquie. Les emplois, pour l’essentiel féminins, sont sous-évalués, du fait de l’importance de l’informel. «Au Maroc, il y aurait deux fois plus de personnes employées dans les ateliers clandestins. En Turquie, la profession estime l’effectif réel à 2,5 millions, soit cinq fois plus que les statistiques officielles».

Il constitue également le premier poste des exportations industrielles en Jordanie, au Liban, Maroc, Syrie, Tunisie et Turquie. Une entreprise tunisienne sur deux est exportatrice contre 40% au Maroc. En Turquie, elles seraient plus de 10.000 à écouler leur production à l’étranger. De plus, l’exportation est très concentrée. Au Maroc, 12% des unités réalisent 60% des recettes en devises du secteur et en Tunisie, les 10 premières assurent la moitié des ventes.

Qui exporte? • Les sous-traitants vendent des «coûts minute» aux donneurs d’ordre qui sont leurs fournisseurs de tissus. Ils réalisent 5% des exportations turques, 65% des exportations marocaines et 90% des ventes tunisiennes. • Les cotraitants» exportent des articles fabriqués à partir de tissus qu’ils achètent eux-mêmes. C’est le cas de 85% des exportations turques et 10% des expéditions tunisiennes. • Les entreprises qui exportent sous leurs marques propres. C’est le cas de 10% des exportations turques. Les autres pays sont peu concernés. La prédominance de la sous-traitance devient un élément de fragilité pour le Maghreb. Les donneurs d’ordre ont tendance à se désengager de l’achat de matières premières et développent leur approvisionnement dans les pays disposant d’une offre globale comme la Turquie et l’Asie. (Source: le magazine marocian « L’ECONOMISTE » du 11 août 2004)


INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS

Les objectifs et les moyens

 

Notre économie s’outille de plus en plus pour attirer, sur son sol, le maximum de capitaux étrangers. Dans le monde des affaires, la règle de la compétitivité étant la seule à prévaloir, des objectifs chiffrés sont tracés et des décisions concrètes ont été prises. Où on est-en aujourd’hui en termes de réalisations des objectifs fixés et des moyens mis en œuvre ? La conjoncture internationale a été marquée durant les dernières années par une véritable crise économique dont le monde occidental commence à peine à y entrevoir une voie de sortie. En espérant que la reprise annoncée en Europe, notre principal partenaire et aux Etats-Unis locomotive de la croissance des échanges internationaux un fait est là : le flux des investissements directs étrangers (IDE) a connu une progression qui contraste avec la crise ambiante. De 417, 1 millions d’euros en 2001, ils sont passés à 480 millions d’euros en 2002 et à 504,5 millions d’euros, l’année dernière. Quant aux investissements étrangers dans la privatisation, ils ont totalisé de 1987 à 2002 la coquette somme de 1,15 milliard d’euros, dont 505,6 millions générés par la cession de quatre cimenteries à des groupes venant d’Italie, d’Espagne et du Portugal. Hors privatisations les réalisations des IDE en 2003 sont jugées satisfaisantes. Dans les industries manufacturières l’enveloppe de IDE s’élève à 171,2 millions d’euros en 2003, contre 167,2 millions en 2002. D’ailleurs durant la période 1992-1996 la moyenne annuelle est de 32,8 millions d’euro. Durant les quatre premiers mois de 2004, le volume des investissements étrangers a avoisiné les 221,3 millions de dinars contre 228,4 millions durant la même période de 2003, soit une baisse de 3,1%. Les objectifs arrêtés pour l’exercice 2004 en termes d’investissements étrangers tablent sur une enveloppe globale de 1280 millions de dinars. Ces projections sont fondées sur des indices internes et externes qui se résument en l’amélioration du climat d’affaires au sein du pays et la poursuite de gros projets de concession comme pour la téléphonie mobile (générant 328 millions de dinars), et la zone industrielle d’Enfidha qui sera consacrée en totalité aux industries exportatrices. Par rapport aux objectifs tracés, les écarts constatés confirment un fait : l’ouverture sur les capitaux étrangers est génératrice de richesses pour le pays. Premièrement, le transfert de la technologie. Là, le meilleur exemple est celui des centres d’appel. Les délocalisations d’Europe vers le Maroc (notre concurrent) ou la Tunisie se poursuivent. C’est qu’en dépit des critiques avancées par les investisseurs locaux, l’attrait du site Tunisie est grand à l’étranger. D’ailleurs, les extensions et les investissements de modernisation effectués par les entreprises étrangères déjà installées chez nous, confirment le bon climat d’affaires régnant chez-nous. Certes, «tout n’est pas beau», mais comparativement à d’autres destinations nous ne manquons pas d’atout. Deuxièmement, un investissement étranger est une pierre dans l’édifice qu’est la capacité à exporter. L’étranger, ne vient pas seulement avec une technologie, mais aussi, avec un marché. D’où l’effet cumulatif sur nos recettes en devises. Enfin, troisièmement, la diffusion du savoir-faire managérial et le rôle de pépinière sont d’une importance capitale. Nombreux sont les chefs d’entreprises tunisiens qui ont été formés en travaillant dans des entreprises étrangères. D’où un élargissement de la base sociale de la classe entreprenariale du pays. Des améliorations sont nécessaires pour drainer plus et mieux de capitaux étrangers Les technologies de l’information et de la communication méritent un traitement de faveur. Plusieurs chantiers ont été ouverts pour améliorer davantage le climat d’affaires dans notre pays. Des mesures présidentielles d’ordre économique ont été annoncées le 7 novembre 2003. Comme l’argent est le nerf de la guerre, sept décisions concernent la modernisation des services du système financier et la simplification des procédures douanières. Ainsi, le montant déductible au titre des comptes d’épargne-actions est passé de cinq mille à vingt mille dinars. Les conditions de déduction des montants qui y sont déposés ont été simplifiées, et cela par la suppression de la condition de tenue de comptabilité. Les investisseurs étrangers non-résidents ont été autorisés à acquérir les émissions de bons de trésor assimilables. La part des recettes en devises étrangères que l’entreprise peut conserver est passée de 50% à 70%. Ainsi, l’entreprise peut mieux se prémunir contre les risques de change et consolider sa situation financière. Par ailleurs, une décision a été prise pour élaborer un projet de loi garantissant la régularité des transactions financières, ce qui renforce la fiabilité et se répercutera favorablement sur la crédibilité du marché financier de notre pays. ‘

Protection douanière réduite … Une évaluation du contenu du code des changes est en vue de l’adapter à l’ensemble des textes au niveau national, ainsi qu’aux réglementations en vigueur chez les partenaires étrangers. Une consultation nationale sur le code des douanes est prévue. Elle permettra de moderniser ce code. Enfin, le niveau de la protection douanière est en train de baisser et ce, à travers la réduction du nombre des tarifs douaniers et la réduction de certains d’entre-eux… Il s’agit aussi, d’en simplifier les procédures d’application et à limiter la pression fiscale sur certains produits et matériaux importés de pays situés hors de l’Union européenne. En un mot, des avancées sont constatées ; tout peut et doit être continuellement remis en cause et réadapté aux changements rapides dans le monde, mais sans toucher aux choix essentiels … Mais force est de reconnaître que plus que les textes, les initiatives doivent aller crescendo … car au bout du tunnel c’est la création d’emplois durables qui restera l’espoir de tout un chacun. H.B.

(Source: Tunis Hebdo du 16 août 2004)


 Barbarie !

Aux dernières nouvelles, notre pays réussit, via une filière commençant à Kasserine et s’achevant en Europe avec un détour du côté de la Sicile, à vendre dix mille tonnes d’un fruit fort prisé dans le Vieux Continent et un peu moins chez nous, à savoir les figues de barbarie. Les experts en la matière sont assez optimistes pour la continuité de ces échanges sud-nord, et ils s’attendent à ce que le marché européen ouvre ses portes pour d’autres produits de la région des célébrissimes pommes de Sbiba, comme… les tomates d’arrière-saison. Perspectives prometteuses comme diraient certains, ou avœu d’échec pour notre agriculture comme peuvent le conclure d’autres ? Nous sommes persuadés que la vérité est entre les deux. Le Grenier à blé de Rome jadis se positionnait confortablement sur le marché —combien devenu difficile aujourd’hui— européen et méditerranéen. Des siècles entiers, tels présents dans les mémoires et les écrits d’historiens, nous avons été dominants… Quelle moustique nous a-t-elle piqués ? Que s’est-il passé pour que l’inversion des positions soit aussi flagrante ? Qu’avons-nous raté, du moins depuis que l’essor de notre économie a été remis à nos soins et aux imminences grises qui ne cessent de nous planifier bonheur, joie de vivre, sortie du sous-développement… Des réformes agraires, tous les pays du monde en ont essayées. Notre économie en a essayé l’échec le plus fatal durant les années soixante. Et nous voilà aujourd’hui trente ans après la déroute de 1969, incapables de raisonner vrai et de faire accepter par nos concitoyens le mot coopérative, sans créer des réactions de refus total et sans appel. Notre agriculture, qu’on lui déploie mille programmes de mise à niveau et dix mille autres programmes d’assainissement structurel (PMNA et PASA), tant que le morcellement des terres est ce qu’il est… nous ne pourrons facilement exporter que ce qui peut être planté et cultivé sur les frontières ; les limites séparant un lot agricole, d’un autre, comme les figues de barbarie. Là, nous pourrons sans ironie aucune parler d’exploit. D’ailleurs, un pays concurrent implanté en Méditerranée orientale, a eu dans une de ses villes, l’idée de planter des orangers sur les trottoirs, à la place d’arbres de décoration improductifs… Quelques années après, il a commencé à en exporter des qualités de vraie-fausses «maltaises» en Europe. C’est dire que la volonté est derrière toute réussite. Espérons que l’exemple de nos compatriotes de Kasserine fasse boule de neige… Et surtout qu’il serve de stimulant pour regarder loin, dans nos unités agricoles gérées parfois à vue d’œil, nos exploitations parsemées, nos circuits de distributions trop longs, notre dépendance des conditions climatiques alors que des solutions scientifiques existent pour s’adapter… et aller encore et encore plus loin dans le sens d’un meilleur positionnement à la fois sur le marché local… et à l’étranger. il y va de notre indépendance. H.B.

(Source: Tunis Hebdo du 16 août 2004)


 

Les bouches du metro parlent
Liberté

Mercure

Depuis le temps que nous cherchons le moyen de faire basculer la tendance, tout un chacun pouvait être atteint par les germes qui nous ont fait aboutir là où nous sommes : dans l’impasse. Pour retrouver la fraîcheur, la volonté, la jeunesse éternelle, souvenons nous de la première fois, toute première fois, où nous avons dit non. Toute personne peut retrouver le moment précis où elle a dit non à la seconde près. C’est en retournant à ce moment pour le revivre que l’éveil peut avoir lieu. J’ai dit non le jour, à 12 ans où j’ai vu la brutalité s’abattre de toute sa férocité sur mes camarades du collège alors que j’étais bien protégé chez le vendeur de vélos, le jour où j’ai été confronté à des gens qui avaient un pouvoir absolu sans aucune limite possible. En remontant le bras qui s’abattaient sur notre non, je pouvais réaliser à quel point l’Etat n’était pas là pour protéger ses citoyens mais au contraire pour les réduire à l’état de « choses » sans aucune volonté, lui autant toute liberté de jugement, toute capacité de décider de son devenir de se réaliser dans sa diversité. Nous avions étés matraqués pour avoir voulu que les choses soient autrement. Ce non est perpétuel tant que les choses ne changeront pas, coûte que coûte. « Et vous, quand avez-vous dit non ? qu’avez-vous fait de vos 20 ans ? »

Les invalides

Pour aller vers la Concorde, il nous faut d’abord travailler sur nous même, il faut faire un examen de conscience, quand on prétend s’intéresser à la politique, à la chose publique, quand on veut s’occuper de la cité, du destin de tout un peuple, il faut être et s’efforcer d’être irréprochable, honnête avec soi même et avec les autres. Les invalides ne sont pas les autres, en attendant la naissance du premier citoyen, nous sommes tous des Invalides. Il est frappant de voir à quel point nous avons, tous ou presque sans exception, besoin de revenir à nos manuels de l’école primaire, à l’éducation que nous avons reçu de nos parents, des valeurs éternelles qui se transmettent dans notre culture : la gentillesse, le respect, le courage, l’intelligence des rapports humains, toutes ces valeurs ont été perverties, à qui la faute ? Peu importe, il faut arrêter de chercher des coupables, c’est toujours et de toute façon l’« autre, quel enfer ! ». Ces valeurs, loin d’être des handicaps pour la construction d’un individu rationnel, en pleine possession et conscience de ses droits les plus élémentaires, doivent être exploitées jusqu’à la moelle pour construire la Tunisie de demain : un Homme intègre, acteur de son temps, qui respecte les droits d’autrui et qui se bat au quotidien pour que cet état voulu, cet état possible soit un état perpétuel.

La concorde

La naissance du premier citoyen se fait toujours attendre. Le code de bonne conduite qui s’impose à chacun de nous, le seul qui vaille doit émaner d’une approche systémique, une remise en question perpétuelle et une vision globale des enjeux. La seule matrice, le fondement de ce code de conduite doit être : un engagement perpétuel pour le bien de la Tunisie, toujours avoir à l’esprit cet aspect, qui est loin d’être handicapant, au contraire. Le premier citoyen sera celui qui fera le premier pas dans sens : le vrai premier pas, celui qui ne faillait jamais. Personne ne peut prétendre de par lui même à déterminer l’avenir. Le crédit qu’il aura sera seulement celui que lui auront accordé les autres. En dehors de ce crédit, la seule démarche qui s’impose, celle qui découle du code de conduite que chacun doit s’imposer, nous oblige à faire des concessions. Nous sommes arrivés à un stade où les concessions qui doivent être faites ne touchent pas à l’essentiel, les valeurs, les idées, les principes sont loin d’être remis en question, les concessions qui doivent être faites relèvent plutôt de l’anodin, du basique, du primaire : ne pas insulter, ne pas diffamer, ne pas offenser, respecter l’autre, ne pas toucher à sa dignité, à sa vie privée, accepter le dialogue, la critique sinon essayer de les provoquer, d’aller vers l’autre, et là ça serait peut être déjà trop demander ? Chacun peut s’amuser à faire le constat de faillite, du point de non retour auquel l’opposition est arrivée. A bas le vieux monde comme disait l’autre et tant mieux, le changement, le mouvement, rien de mieux, il faut que ça bouge. L’important n’est plus de faire ces constats, qui se ressemblent, rien ne les différencient qu’il viennent de gauche de droite, seul la marque de chacun les distingue, beaucoup s’abstiennent, d’autres pleurent et enfin certains jubilent et puis il y’a ceux qui veulent pratiquer la politique de la terre brûlée, s’il reste encore des bouts de plantes, même sèches, il faut les achever. Le vieux monde une fois démoli, la terre ayant été brûlée, la sécheresse s’installe avec la menace de la désertification. Rien ne bouge, on n’entend plus que le bruit des murmures, tout le monde se tait, aucun projet, aucun début de quelque chose, le silence, « no future ! » Si vous entendez parler d’un début de quelque chose, SVP, ne m’oubliez pas ! « راني خوكم الصغير ».

Mercure 15-08-2004

(Source : www.tunezine.com, le 15 août 2004)


Pour 2004, le Mondât de l’opposition est tout simplement raté, le vrai combat reste à livrer,

la Tunisie attend ses Hommes

 

Kacem

A l’attention du peuple tunisien, A l’attention du Docteur Moncef Marzouki, A l’attention du Juge des Juges, Chers Amis, 1- Tout le monde savait que le président Zine el Abidine Ben Ali n’avait pas besoin, ni du parti RCD, ni de l’opposition pour être élu et ce pour la énième fois. Tout le monde savait aussi que son but dès le départ était la présidence a vie, voulue par lui-même et s’appuyant pour cela sur un appareil sécuritaire jamais vu dans notre pays. Tout le monde savait aussi que les solutions dites politiques ne sont pas efficaces pour contrer le maître du palais de carthage. L’RCD, lui-même comme parti politique a besoin du président pour survivre, en plus il est entrain d’utiliser la force présidentielle pour garantir sa visibilité et son existence sur la scène politique nationale et internationale. L’état tunisien est actuellement basé sur le principe de la méfiance et le contrôle contenu de toutes les institutions y compris le parti. Ceci, veut dire que l’état est faible, Les indices de cette faiblesse ne manquent pas, il n’y a qu’à voir la dégradation généralisée ou le fait que les frontières ne sont plus hautement contrôlées (Les Harrakas vers Lampedusa). Dans cette situation, qui a prit surface après le référendum, la stratégie du président n’est plus la présidence a vie, il ne vise pas non plus le mondât de 2004, son objectif c’est plutôt la légitimité. Et voilà que l’opposition lui donne le plus grand cadeau de sa vie sur un plateau en jasmin, lui-même ne s’attendait pas a une telle surprise. Cette opposition mal organisée et mal conçue vient de tomber dans un piége, qui risque de faire de la Tunisie un pays sans avenir, sans espoir. Le seul projet futur qui nous reste est une dictature encore plus féroce que celle-ci. Le président lui même vient d’ouvrir les portes pour un second 7 novembre, qui sera le façon le plus probable et en fin le plus légitime dans la politique tunisienne. Le mandat 2004 une fois obtenu, la succession au pouvoir n’a plus de sens en dehors d’un miracle salvateur. Le projet d’un état des droits n’est plus envisageable durant les 20 ans qui viennent, nous n’avons plus aucune visibilité, ni à court ni à long terme. Le seul projet bien accomplit par notre président est d’introduire cette logique de la succession au pouvoir et va s’imposer d’elle même. Ni la mosquée, ni le stade de Rades, ni les autoroutes, ni le 26/26, ni les universités, ni le référendum ne seront inscrits dans l’histoire de la Tunisie, seul l’héritage politique d’un pays sera gravé sur les poitrines de notre jeunesse: un désastre. L’opposition Tunisienne a tout fait pour que ce tableau soit bien établi et que la Tunisie confirme la logique de Putsch comme solution incontournable. Le peuple tunisien n’y peut rien. 2- Voilà comment je vois le retour du Grand docteur Moncef marzouki, je le vois arriver trop tardivement pour faire basculer les choses. La logique du combat est si bien établie pour la dictature, si solidement bâtie, que le docteur ne peut plus rien faire. Marzouki n’a pas perdu un combat personnel, mais le peuple Tunisien attentiste a voulu que le monsieur puisse arriver à des résultats concrets pour le suivre et l’accueillir à l’aéroport de Tunis Carthage. Le docteur Moncef Marzouki sera accueillit par des centaines de policiers, ce nombre va dépasser le nombre des ses amis, que je ne conçois que comme étant trop faibles. Ici, je veux lui dire quelques phrases avant de partir : Cher Docteur Moncef Marzouki, et puisque vous êtes bien déterminé pour aller jusqu’au bout de votre rêve, je me vois obligé de vous écrire un scénario ingénieux pour votre retour : Le 28 septembre 2004, je vous vois acheter votre billet pour arriver à l’aéroport de Djerba et non pas à Tunis Carthage, ici il faut laisser un peu de temps à l’opposition pour réfléchir et pour que vous n’entriez pas dans des débats sans issus. Il faut laisser le temps au temps et comprendre la pratique de la politique au sens du peuple. Donc, votre destination doit être l’île de Djerba. Ici, je demande au juge des juges de voyager vers Djerba le jour même, en laissant tomber tous les problèmes de communications. Par ceci, nous ne voulons pas vous mettre à l’épreuve, ni l’un ni l’autre. Mais plutôt vous obliger à faire un face à face dans la réalité et la logique du combat, qui ne peut pas être compris en dehors d’un contact direct et immédiat avec les citoyens. L’île de Djerba est sensible sur le plan touristique, donc nous vous demandons d’aller directement vers la ville de Zarzis là ou vous devrez vous asseoir au café pour fumer une Chicha avec les amis. Nous voulons par ceci concrétiser votre visibilité dans les rues de cette ville. Vous allez être suivi par des centaines de policiers, il faut donc multiplier ce nombre par cent pour trouver le nombre des citoyens qui vont vous supporter même par l’abstention. Pour faire en sorte que ce retour soit plus dynamique, nous demandons au citoyen et à nos de amis de toutes les villes de la Tunisie d’inviter le Docteur Moncef Marzouki chez eux pour dîner avec eux ni plus, ni moins : L’Internet est là pour faciliter ces invitations. Par cette petite procédure nous pouvons casser à jamais le mur de la peur. Vous devrez quitter la ville de Zarzis le lendemain directement vers la ville de Gabes, là ou vous devrez aller vous Balader sur la plage et prendre un café sur le corniche, nos amis les avocats et nos amis les docteurs savent quoi faire avec les invitations des citoyens de la ville de Gabes. Le jour suivant vous deviez quitter vers la ville de Sfax pour visiter les universités, nos amis les étudiants vous invitent à boire un café avec eux. Les étudiants de la Ville Sousse seront à la hauteur de leur mission pour vous inviter à lire votre discours au sein même des amphithéâtres. Votre ancienne université est la plus favorable dans cette situation. Chers amis, si vous arrivez a donner la première conférence de presse dans la ville de Sousse, la Tunisie prendra naturellement le bon chemin pour la réalisation de la Tunisie dont nous rêvons. Bon Voyage ———- Kacem

(Source : texte publié par « Mercure » sutr le forum TUNeZINE le 15 août 2004 à 22h22)


Tunis au 19ème siècle (2ème partie) :

Marginalité et mutations sociales : Les Juifs, les Noirs et les prisonniers. Par Abdelhamid Larguèche

  Nostalgie et histoire ne font pas souvent bon ménage. Le discours lénifiant sur la ville traditionnelle, Tunis en l’occurrence, est plus que jamais à la mode. Mais le vécu quotidien des gens de cette époque était loin d’être ce Paradis perdu qu’on a tendance à exalter et à exonérer de tout péché. L’historien Abdelhamid Larguèche, auteur d’une thèse monumentale intitulée “Les ombres de la ville : Pauvres, marginaux et minoritaires à Tunis (XVIIIème et XIXème siècles)” a mené une véritable enquête sur les marginaux et les déclassés de la cité tunisoise. Lors de notre dernière édition, il nous a entretenu des prostituées, marabouts et étrangers dans le Tunis d’ancien régime. Dans cette deuxième et dernière partie il nous décrit le vécu et les mutations des communautés juive et noire et la population carcérale. Faites ce voyage dans le temps avec nous. Nous n’aurez pas à le regretter.

Interview réalisée Zyed Krichen Comment la cité tunisoise vivait-elle les différences religieuses et quel était le statut du Juif dans ce Tunis-là? L’étude des communautés nous a permis de voir comment cette société dialoguait avec l’autre. La religion ne constituait pas une barrière infranchissable dans la vie quotidienne. L’étude de l’histoire de la communauté juive a montré la capacité de la ville musulmane à intégrer en son sein cette différence. Contrairement à l’Europe où la ghettoïsation a été la règle. En fait, la hara des Juifs ne peut pas être traduite par ghetto. La hara était au cœur de la médina, même pas dans les faubourgs. Les Juifs sont, peut-être, la plus vieille population tunisoise. La communauté juive a toujours vécu près des pouvoirs. Il y avait une communauté juive à Kairouan quand Kairouan était la capitale de l’Ifrikya, puis à Mahdia du temps des Fatimides et enfin à Tunis avec les Hafsides. Tout cela parce que l’Etat musulman avait constitué un espace de protection et d’association pour les Juifs. La présence des Juifs à Tunis était aussi le signe que Tunis était devenue une ville importante. La légende attribuait la présence des Juifs au rôle de Sidi Mehrez. Sidi Mehrez était, historiquement, l’homme qui a aidé à reconstruire Tunis. Il était un agent de la dynamisation de la vie économique dans la ville. Il a participé personnellement à la reconstruction des souks proches de sa zaouia. Pour réaliser cela, il fallait permettre aux Juifs d’habiter dans la ville. Auparavant les Juifs habitaient en dehors de la ville, du côté de Mellassine. Sidi Mehrez a fait appel à leur savoir-faire artisanal et commercial et à leur maîtrise des techniques monétaires. Pour ce saint, la présence des Juifs dans la ville était vitale. La société juive est l’une des plus contrastées. Il y avait plus de pauvres que de riches. Il y avait une élite très dynamique. Je me suis surtout intéressé aux pauvres Juifs de la hara. La densification de la population juive dans cet espace, qui faisait moins de dix hectares, s’est traduite par le fait que la hara était devenue un foyer d’épidémies à la fin du XIXème siècle. Avec l’abolition de la dhimma en 1857, les Juifs pouvaient non seulement habiter en dehors de la hara, mais aussi acquérir des propriétés. A partir de ce moment-là, la communauté juive commençait à envahir les autres espaces de la ville. L’histoire de la hara est l’histoire d’un quartier pauvre de la ville. Mais de la hara sont sorties aussi les élites juives qui se sont installées ensuite au quartier La Fayette ou à la Goulette. Le Caïd Néssim Chemmam, qui était le plus riche parmi les riches de ce pays, est un enfant de la hara. C’était Mahmoud Ben Ayed, le grand trésorier du Bey, qui l’avait associé et en a fait son courtier. Il a ensuite hérité du poste de trésorier de l’Etat après la fuite de Ben Ayed en France. La hara a constitué une pépinière pour le makhzen pour recruter ses éléments les plus dynamiques. Mais ces Juifs qui se sont investis dans le service de l’Etat ont rompu avec leur groupe d’origine. Les Juifs les plus pauvres continuaient de vivre dans la hara. Ce sont eux qui ont émigré en Israël en 1948. Entre temps, la promotion de la communauté juive, qui s’est accélérée avec la colonisation, a donné lieu à un processus d’occidentalisation par l’école. Les Juifs des classes moyennes et supérieures étaient francisés. Ils ont ainsi émigré en France. Les plus pauvres, ceux de Djerba et de Tunis, vont eux, par contre, émigrer en Israël. La communauté juive ne s’est donc jamais totalement intégrée dans le tissu social de la ville ancienne? Elle faisait partie du tissu social, mais le particularisme religieux l’a emporté sur le processus d’intégration. Un peu aussi à l’exemple du nationalisme maltais. Les Maltais en Tunisie étaient aussi pauvres que les plus pauvres. Mais la religion a empêché leur tunisification. Les Siciliens étaient aussi très pauvres. Ils ont même commencé à s’arabiser au début du vingtième siècle. C’est Mussolini qui leur a rappelé qu’ils étaient de vrais Italiens. Le populisme fasciste a fait des Siciliens de Tunis de nouveau des Italiens. Ils ont réappris leur langue et abandonné l’arabe. L’étude de l’histoire de Tunis, la cosmopolite, a permis de voir les dynamiques de l’auto-exclusion, comme pour les Juifs. La nouvelle conjoncture créée au XIXème siècle a permis aux Juifs de s’associer aux intérêts français et anglais dans un contexte où l’Etat beylical était quasiment en banqueroute. Les pauvres étaient restés pauvres jusqu’au jour où une solution miraculeuse leur a été offerte pour se détacher de la société mère. Les communautés méditerranéennes étaient là tant que Tunis offrait sa chance à l’étranger. C’était des mini-sociétés greffées sur la société autochtone. Comment Tunis a-t-elle vécu l’abolition de l’esclavage au milieu du XIXème siècle ? Paradoxalement, l’abolition de l’esclavage, qui était une libération juridique de la minorité africaine, s’est traduite par une marginalisation sociale. Souvent les esclaves étaient protégés socialement. Leur libération les jetait dans les bas-fonds de la société. Il a fallu un deuxième décret, en 1890, pour réaffirmer l’abolition de l ‘esclavage et pour vaincre les réticences et les résistances qui ne venaient pas uniquement des maîtres, mais des esclaves eux-mêmes, qui préféraient rester auprès de leur maître. Quel était le nombre des esclaves à Tunis au XIXème siècle ? Tunis était aussi un centre de transit des esclaves vers d’autres destinations. On peut donc évaluer le commerce caravanier. Les esclaves qui venaient par caravane jusqu’à Tunis étaient au nombre de quelques centaines par an. Mais on peut évaluer qualitativement aussi la présence africaine à Tunis. C’était à la fois une minorité silencieuse et agissante. Agissante par sa culture. Le stambali fait partie de cette tradition profondément africaine. Mais aussi on n’a jamais enregistré des protestations ou des révoltes de Noirs à Tunis. Pourquoi ? L’Africain noir, même esclave, était intégré positivement dans la société arabe. La présence des Noirs dans les familles tunisoises avait un effet valorisant. Ils étaient reconnus pour leur efficacité et leur fidélité aux maîtres. L’abolition de l’esclavage au milieu du XIXème siècle a fait qu’une bonne partie de cette minorité soit déclassée. La plupart des esclaves vivaient dans les grandes familles, notamment dans les familles beylicales. En 1804, un lettré, Mohamed Tomboktani, a observé des groupes noirs dans les Palais de Hammouda Pacha. Il lui a écrit une lettre célèbre pour dénoncer ce qu’il considérait comme hérétique dans le comportement des esclaves noirs. Pour lui les danses de la possession rappelaient l’animisme des noirs. Il a demandé à Hammouda Pacha de sévir contre ces formes d’hérésie. Hammouda Pacha a dû prendre certaines mesures pour rendre moins visibles ces excentricités africaines à Tunis, surtout parmi les esclaves affranchis. Le phénomène d’affranchissement était très présent dans la société tunisoise. Lors des grandes occasions (l’accession au trône, le pélerinage à la Mecque, la naissance d’un prince…), le geste le plus marquant était d’affranchir des esclaves tout en leur garantissant un minimum de sécurité sociale comme le don d’une maison. Le processus de promotion sociale était présent même dans la minorité la plus déclassée de la ville. Il y avait donc une certaine “aristocratie” noire… Pas à ce point. Mais il y avait le Caïd el kechra essouda (le chef des gens de couleur noire) qui était un fonctionnaire important et qui réglait les différends à l’intérieur de la communauté. Il y avait une large autonomie reconnue à cette minorité dans la gestion de ses affaire internes. Il y en avait eu quelques-uns aussi qui avaient étudié à la Zitouna. Mais généralement les Noirs accédaient à des métiers liés plutôt à des fonctions déclassées dans la société : des tayebs dans les hammams, des franquis, des charretiers… Des femmes continuaient à être des domestiques, à la limite elles devenaient de bonnes cuisinières. Globalement les Noirs constituaient le socle inférieur de la société citadine, mais ils étaient très recherchés comme musiciens. Le stambali originel, à la limite animiste, est devenu un spectacle à vocation thérapeutique recherché par la société blanche. Il y avait bien sûr le personnage de Boussaâdyya qui, lui, exprimait l’africanité des Noirs, quoique folklorique et dévalorisant. La communauté noire avait-elle conscience de son origine africaine, ou ces traditions étaient-elles des réminescences sans conscience identitaire? Cette communauté était totalement coupée de ses origines. L’esclavage est un déracinement violent. J’ai pu comprendre, à travers certains récits de voyageurs au XIXème siècle, que l’arrivée à Tunis était une grande délivrance pour l’esclave et était perçue comme étant une chance car beaucoup de ses compagnons d’infortune avaient péri lors du voyage. Quelle étaient les routes de l’esclavage? Il y avait des voies qui partaient de Tombouktou, d’autres du Lac Tchad. La traversée du désert était extrêmement périlleuse et la plus grande partie mouraient en cours de route. C’est pour cela que l’arrivée à Tunis est une grande délivrance. C’est une nouvelle vie qui commence. Elle commence souvent à Souk El Berka. C’était le marché aux esclaves. Lorsqu’on lit les descriptions des Africaines qui dansaient et chantaient, on pense que l’ambiance était plutôt festive. La nouvelle vie des esclaves avait pour lieu les familles aisées de Tunis. C’est, à la limite, un genre particulier de promotion sociale pour l’esclave. Ils ont tout pour oublier leur passé. C’est pour cela qu’on n’a pas vu la naissance d’une littérature noire sur la mémoire… Les esclaves se sont-ils rapidement arabisés? L’arabisation est presque immédiate. Sauf peut- être à travers le stambali. Est-ce qu’ils avaient gardé certains chants africains? Il y avait des idiomes et des mots africains, mais dans des chants complètement arabisés. Il y avait aussi une islamisation de ces Africains par la sainteté (le maraboutisme) et aussi une africanisation de la musique arabe à travers le stambali. Ainsi un échange culturel s’est installé entre ces nouveaux venus et la cité qui les a accueillis. L’Islam a donné aux Africains l’espace de leur sainteté propre à travers les saints noirs comme Sidi Saâd et les Africains ont donné à la société une partie de sa culture et de ses traditions musicales. Vous avez travaillé sur un autre type de marginaux : les délinquants. Comment se manifestait ce phénomène dans le Tunis du XIXème siècle? A travers les barreaux des prisons. La grande délinquance était vivement réprimée, car c’était généralement la rébellion ou la résistance contre le pouvoir beylical. Elle était punie par les travaux forcés à la Karraka de La Goulette, l’ancien fort des Turcs transformé en bagne au XVIIIème siècle. Sinon c’est la petite délinquance qui était dominante. C’était un phénomène maîtrisé par les structures de la cité. Jamais Tunis n’a donné l’impression d‘être une ville incontrôlable. Par contre, à partir de la deuxième moitié du XIXème siècle, on a assisté à un phénomène nouveau; de plus en plus de Tunisois étaient emprisonnés parce qu’ils étaient dans l’incapacité de payer leurs dettes. La prison est devenue un espace ou cohabitaient des délinquants essentiellement d’origine allogène à la ville et des citadins appauvris et des petits artisans qui subissaient le contrecoup de la concurrence européenne. Une fois libéré, le prisonnier était-il réintégré dans les bas-fonds de la ville ou banni hors de ses limites? A partir de Khéreddine, on a tout réformé, y compris la prison. La prison moderne instaurée par Kheireddine avait une mission intégrative. On y apprenait des métiers. Cela fonctionnait relativement bien. Mais les prisonniers étaient des gens pauvres et déclassés et la prison ne faisait que renforcer cette marginalité. Quel était le nombre de la population carcérale à Tunis? Tunis dans les années 1860 comptait un millier de prisonniers. Il y avait aussi quelque deux cents femmes dans des prisons spéciales. Quels étaient les principaux délits féminins? La prostitution, le racolage, les petites violences, l’ivresse… Est-ce qu’il y a eu des vagues de bannissements? Jusqu’en 1812-13, les femmes condamnées pour adultère étaient noyées dans le Lac de Tunis. C’est Hammouda Pacha qui a pris la décision d’épargner à ces femmes ce châtiment et de les bannir dans les îles Kerkennah. Pourquoi le choix de Kerkennah? Le bannissement dans les îles est une tradition méditerranéenne très ancienne. Est-ce qu’il y avait d’autres lieux de bannissement? Peut-être. Mais dans les archives que j’ai consultées, on bannissait à Kerkennah les prostituées, les proxénètes et les fauteurs de troubles. Le bannissement a fonctionné comme une sorte d’humanisation de la peine. Le bannissement a été institutionnalisé dans le Code pénal de 1861. Est-ce qu’on peut évaluer la population bannie? Difficilement, car il n’y a pas de statistiques. On découvre quelques cas au hasard dans les archives, mais c’était une pratique assez courante. Jusqu’à quelle époque? Jusqu’en 1881: le bannissement aura duré près de soixante-dix ans. Est-ce qu’il y a une mémoire du bannissement dans ces îles? C’est une recherche à faire. Est-ce qu’il y a des survivances de ces formes de marginalité héritées du XIXème siècle? Le 20ème siècle a radicalement changé la société tunisoise. La colonisation a accéléré certains phénomènes comme celui de l’exode rural. On a assisté à l’explosion des bidonvilles. La pauvreté est devenue un phénomène très marquant au XXème siècle à l’époque coloniale. La prostitution s’est nourrie de ces milieux de nouvelle pauvreté et de déracinement. Par contre, d’autres communautés ont profité de la colonisation. La marginalité juive n’est plus totale. Certains Juifs sont demeurés pauvres. Mais de nombreux groupes ont connu une promotion sociale fulgurante. Dans les années 1930-1940 la communauté juive fournissait un nombre important de l’élite de la ville: médecins, avocats, ingénieurs… La communauté noire a continué de vivre dans la misère et la marginalité. La médina, à l’époque coloniale, a perdu sa centralité au profit de la ville européenne. Elle est devenue elle-même marginalisée. L’époque coloniale a donc accentué, transformé et créé de nouvelles marginalités. Ce qui a survécu des anciennes marginalités, c’est la musique africaine, le mezoued. On peut dire que ce pan de la mémoire est réinvesti aujourd’hui par l’action culturelle créatrice. Ce qu’il faut retenir c’est que la citadinité était toutes ces facettes à la fois. Elle ne peut pas se cantonner dans ce discours nostalgique. Au XXème siècle, Tunis était la ville de Mohamed Ali Hammi, de Tahar Haddad, du joueur de gombri et du grand Cheikh de la Zitouna… Comment expliquez-vous que toute cette richesse et toute cette diversité aient quasiment disparu du discours dominant sur le Tunis d’antan? Tout d’abord, il y a le départ des communautés qui faisaient le cosmopolitisme de la ville, comme les Juifs, les Maltais, les Siciliens… Ensuite, la communauté noire n’a plus ce particularisme qui la distinguait. Finalement la dimension cosmopolite de la ville a disparu avec la disparition des cadres sociaux du cosmopolitisme. Il y a eu un phénomène d’homogénéisation de la société citadine. L’école a créé un citoyen qui ressemble à l’autre. Il y a une sorte de standardisation de la société par la vie moderne. Je ne suis pas un nostalgique de ce Tunis de la pauvreté. Le cosmopolitisme peut nous charmer par certains de ses aspects, mais en fin de compte il était très injuste. Ce que le discours garde de l’histoire de la ville est une image qui n’a rien à voir avec la réalité. C’est une ville belle, pieuse, conservatrice et homogène. Non, la ville était la somme de ses contrastes. Elle continue, d’ailleurs, de l’être par certains de ces aspects. C’est une diversité qui n’est pas toujours poitive. Elle est même parfois blessante pour la dignité humaine. (Source: Réalités N° 972 du 12 août 2004)


Modification des Constitutions, Présidence à vie… : silence, on révise !

Le Patriote (Abidjan)

ANALYSE 14 Août 2004 Publié sur le web le 16 Août 2004

Bakayoko Youssouf

Un vent de révision à l’emporte-pièce des constitutions souffle, depuis des années, sur le continent africain. Cette nouvelle maladie contagieuse s’empare des démocraties africaines.

Des chefs d’Etat au pouvoir s’empressent, avant les élections présidentielles, de modifier les Constitutions de leur pays. Le but final étant toujours de se tailler un costume de Président à vie ou de tenir à l’écart les opposants gênants. Avant Idriss Deby, le 26 mai dernier, les Présidents Ould Taya (Mauritanie), Ben Ali (Tunisie), Lansana Conté (Guinée), Omar Bongo Ondimba (Gabon) ou encore Gnassingbé Eyadéma (Togo) ont fait modifier précisément la disposition de leur Constitution relative à l’élection à la Présidence. La particularité de ces modifications toujours décriées par l’opposition et très souvent, modérément, par la communauté internationale, c’est qu’elles tournent autour du statut du chef de l’Etat. Au nom d’une certaine stabilité à maintenir, ces Présidents ont souvent suscité le toilettage de leur Constitution, par une Assemblée nationale, aux ordres. Si l’on s’en tient aux deux procédés de modification possibles et usités. La révision par voie référendaire et celle effectuée par le Parlement en exercice. C’est cette dernière formule qui est souvent préférée. La raison est toute simple : la majorité présidentielle coïncidant avec la majorité parlementaire, le tour est vite joué. Ainsi, sur tout le continent, les Constitutions ont été atteintes d’inflation révisionniste. La relative facilité avec laquelle ces révisions des dernières années ont été digérées montre que la marche sur le chemin de l’alternance est encore longue.

Au Gabon, la Constitution a été modifiée le 11 octobre 2000, avec notamment la suppression de la limitation du nombre de mandats présidentiels initialement fixés à deux. Le Président Omar Bongo Ondimba peut maintenant se présenter à l’élection autant de fois qu’il le voudra. Il reviendra au peuple de décider s’il veut lui accorder ou non ses suffrages. L’opposition gabonaise qui a donné de la voix n’est pas du même avis, estimant que cette modification « ouvre la voie légale d’une Présidence à vie » au Président Ondimba au pouvoir depuis 36 ans.

Au Togo, un toilettage de la loi fondamentale a été rendu possible en juin 2002 et a permis au Président Gnassingbé Eyadéma de se faire réélire en juin 2003 pour un troisième mandat de cinq ans, au terme de 36 ans de pouvoir. Certains de ses partisans ont entonné à cette époque la chanson « personne d’autre ne peut diriger notre pays en dehors de Eyadéma ». La note dissonante est venue d’un autre orchestre qui se pose cette question : « Et si Eyadéma mourait un jour  » ?

En Guinée-Conakry, le Président Lansana Conté s’est ouvert les portes d’une Présidence à vie en dépit des récriminations d’une frange de la population.

Le Tunisien Zine Abidine Ben Ali a usé de la même méthode pour se présenter à l’élection de 2004 pour un quatrième mandat. Pourtant, lorsqu’il avait destitué, en 1987, le premier Président tunisien malade, Habib Bourguiba, 84 ans, Ben Ali avait promis de mettre fin à la Présidence à vie.

Le Président burkinabé, Blaise Compaoré, est soupçonné d’afficher des intentions révisionnistes avec la récente modification du Code électoral dont l’objectif est, à long terme de procéder à une révision constitutionnelle. En tout cas, si l’on en croit l’opposant Adama Déra. Selon lui, M. Compaoré veut « contrôler d’abord les élus locaux car ces derniers maîtrisent les élections sur le terrain afin d’avoir une majorité suffisante aux prochaines législatives, condition pour réviser ensuite la Constitution ».

La France toujours prise en flagrant délit de complicité

Devant le spasme qui secoue les régimes africains, la France, puissance coloniale de certains de ces pays francophones a eu souvent à applaudir des deux mains. Dans le cas le plus récent du Tchad, l’Elysée a salué le caractère « démocratique » de l’amendement voté par les députés. En décembre dernier, en visite en Tunisie, Jacques Chirac adressait un satisfecit à Ben Ali pour sa conduite de la politique dans son pays. « Le premier des droits de l’Homme, disait-il, c’est de manger, d’être soigné, de recevoir une éducation et d’avoir un habitat. De ce point de vue, il faut bien reconnaître que la Tunisie est en avance sur certains d’autres pays ». Selon certaines indiscrétions, Eyadéma aurait promis à Chirac en 1998, de ne pas présenter sa candidature aux présidentielles de 2003. Mais, il l’a fait. Et pourtant, Jacques Chirac a été le premier à féliciter Eyadéma pour sa réélection, alors que les résultats n’étaient pas encore officialisés.

Kofi Annan met en garde…

A côté de ce soutien affiché à la mode des révisions constitutionnelles, le Secrétaire général de l’ONU donne un autre son de cloche. Adoptant une attitude de fermeté lors du troisième sommet de l’Union Africaine du 06 au 08 juillet à Addis Abeba en Ethiopie. Il avait, en effet, solennellement invité les chefs d’Etat africains « à ne pas manipuler ou modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir ».

Au-delà de tous les reproches que l’on peut adresser à tous ces chefs d’Etat gagnés par la boulimie du pouvoir, il faut situer le contexte de l’adoption des Constitutions africaines. Généralement adoptées à partir des années 90 en Afrique francophone, les Constitutions ont été élaborées dans l’urgence et sous la contrainte de l’Occident comme gage de coopération. L’une des faiblesses est d’avoir limité dans bien des cas, le nombre de mandats présidentiels. Selon certains constitutionnalistes, une Constitution peut se changer dès lors que les procédures sont respectées et que la révision s’effectue dans les formes républicaines. « Toute Constitution étant une oeuvre humaine, elle est faite pour être adaptée à l’évolution de la société. Dès l’instant que la Constitution, elle-même, prévoit qu’on doit la réviser, la question posée est : Est-ce que la révision engagée respecte les normes constitutionnelles ? », argumente l’ancien Premier ministre tchadien, Kassiré Koumakoye. Mais le contexte ne semble pas tout justifier. « Un Président qui n’a pu réaliser ses ambitions pour le pays en dix ans ne saurait les réaliser en quinze ans, voire plus. Ce faisant, il serait sage de laisser sa place à une nouvelle équipe plus inspirée et mieux aguerrie », estime le professeur de droit, Victor Topanou, cité par « MFI » dans son édition du 28 juin dernier. Des Présidents africains, dans la grisaille, ont été éclairés et ont pu se démarquer de deux mandats consécutifs, respectant l’esprit et la lettre de la Constitution. C’est le cas des Présidents Konaré du Mali et Jerry Rawlings du Ghana.

Les quelques résistances

« Touche pas ma Constitution ». Les Béninois sont décidés à ne pas assister indolents au toilettage de leur loi fondamentale approuvée et conçue à la conférence nationale de février 1990 pour permettre une alternance démocratique à la tête de l’Etat. Selon Albert Tévoédjré, ancien ministre du Plan du Bénin, elle ne doit pas être révisée pour empêcher cette alternance. Pour l’instant, le débat sur la révision constitutionnelle n’est pas encore officiel. Il se fait à travers les médias. L’offensive des Béninois rappelle celle des Zambiens qui, déjà en 2001, n’ont pas hésité à dénoncer les visées révisionnistes de l’ancien chef d’Etat, Frédérick Chiluba. De même en 2002, les députés du Malawi se sont opposés, avec succès, à la tentative de révision de leur loi fondamentale par les partisans de l’ancien Président Bakili Muluzi.

(Source: http://fr.allafrica.com/stories/200408160124.html)


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