14 novembre 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2367 du 14.11.2006

 archives : www.tunisnews.net


AISPP: Communiqué Solidarité Tunisienne: Communiqué Khaled Ben M`Barek: Main forte a Moncef Marzouki

Hammadi Jebali: Lettre de protestation  AFP: Attentat de Djerba: report du procès en appel du complice du kamikaze AFP: Attentat de Djerba: 5 personnes renvoyées devant la justice française Reuters: Tunisie – Des parlementaires invitent Ben Ali à se représenter
AFP: Al-Jazira a aidé le Qatar à se faire une place sur la scène mondiale

Ridha Kéfi: Mise au point

Hmida Ennaifer: Lettre ouverte au Pape: L’Islam en partenaire : commentaire, engagement et prière

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel : 71 340 860 Fax : 71 354 984 Communiqué 14 novembre 2006  

 

Le Tribunal de Première Instance de Tunis a prononcé son jugement lundi 13 novembre 2006 à l’encontre d’un groupe de prisonniers d’opinion en vertu des dispositions de la loi anti terroriste dont voici le prononcé : «  en première instance et en présence contre Borhan Dridi, Sami Gharbi, Salaheddine Ouni, Ahmed Chabbi, et par défaut contre les autres, a établi la culpabilité des quatre premiers pour n’avoir pas alerté les autorités concernées immédiatement de ce dont ils étaient au courant, des informations et directives qui leur avaient été transmises sur la commission d’un crime de terrorisme ; chacun d’eux est condamné à six mois. La culpabilité des accusés Mohammed Zineddine, Mohammed Mehdi Hammami, Yassine Ferchichi, Ridha Bejaoui et Nizar Mernis est établie. Ils sont condamnés à une peine de huit ans d’emprisonnement pour avoir adhéré à une organisation en relation avec le terrorisme. Il y a eu emploi d’un nom, d’un pseudonyme, d’un symbole ou autre servant à identifier l’organisation, ses membres ou ses activités. Ils sont condamnés à huit ans d’emprisonnement chacun pour avoir appelé à commettre des crimes terroristes. Il y eu utilisation du territoire de la République pour l’entraînement d’une ou plusieurs personnes en vue de commettre des crimes dans ou à l’extérieur du pays. Chacun d’entre eux est condamné à huit ans d’emprisonnement pour avoir adhéré hors du territoire de la République à une telle organisation. L’entraînement militaire hors du territoire de la République ou à l’intérieur est considéré comme un crime. Chacun d’entre eux est condamné à six mois d’emprisonnement pour avoir quitté le territoire de la République sans document de voyage officiel. Tous sont astreints au contrôle administratif à l’expiration de leur peine, pour une durée de 5 ans pour les quatre premiers et pour une durée de dix ans pour les autres. Ces derniers sont privés du droit de votre pendant cinq ans » Le président de l’Association Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  


 

Solidarité Tunisienne   

Communiqué
Cinquante CINQ prisonniers politiques appartenant au mouvement tunisien «  ENNAHDHA », viennent d’être élargies après avoir passé plus de 15 ans derrière les barreaux dans des conditions atroces et  inhumaines, soumis à l’arbitraire et à la torture, privés des droits élémentaires garanties par la loi tels que le droit au soins, à la nutrition, à l’enseignement et le contact avec leurs familles..
Solidarité Tunisienne, tout en saluant la résistance de tous les prisonniers politiques et leur fermeté quant à leurs droits légitimes, présente ses félicitations aux prisonniers élargies et à leurs familles et  salue leur courage et leur dignité.
Solidarité Tunisienne rappelle que la libération des tous les prisonniers politiques est plus que jamais une demande urgente ne supportant aucun report. Elle considère que toute hésitation pour mettre fin à cette situation, pour arrêter le calvaire des dizaines des citoyens tunisiens et de les soustraire à une morte lente, ne fait qu’empirer la situation et aggraver la responsabilité du pouvoir.
D’autre part, Solidarité tunisienne appelle le pouvoir à écouter la voix de la raison porter par les revendications des forces vives, défenseurs de Droits de l’Homme, nationales et internationales. La libération des prisonniers d’opinions, la cessation de la politique d’éradication et de morte lente qui guette les prisonniers, la promulgation d’une loi d’amnistie générale sont une nécessité qui ne peut plus attendre.
Solidarité Tunisienne Service de l’information

 

 


 

ADRESSE  AUX  TUNISIENS

MAIN FORTE A MONCEF MARZOUKI

Chers compatriotes, Pour ceux d’entre nous qui espéraient que le régime du général Ben Ali s’amenderait sous le poids de l’âge, ils en sont pour leurs frais. Voilà le pire de ce que notre peuple eût craint il y a dix-huit ans : voir la présidence à vie restaurée de manière quasi-officielle par celui-là même qui l’avait reprochée à Bourguiba pour prétendre l’abolir. Sur ce point, jamais leader politique au monde n’aura été aussi loin dans le mensonge éhonté trahissant le mépris viscéral qu’il nourrit pour son peuple. A présent, les choses ont le mérité d’être claires : les desseins du général Ben Ali ne sont plus secrets. Son vizir et zélateur Ben Dhia, ainsi que ses sénateurs de pacotille lui lancent l’appel qu’il leur a soufflé pour qu’il se présente aux élections de 2009. De là à 2014, Madame aura certainement eu le temps d’apprendre les ficelles de la politique au point de prétendre au trône de son époux. Chers compatriotes, Nous sommes en train d’assister à l’instauration définitive d’une Tunisie-prison pour nos enfants, comme elle l’aura été pour nous tous depuis deux décennies. Or, nous ne sommes pas démunis et le monde change. Le SMSI l’a démontré et le Mouvement du 18-Octobre l’a confirmé. A chaque fois que l’un (ou quelques uns) des nôtres est parti à l’assaut du Cyclope, nous avons pu forcer l’admiration de l’opinion internationale en entourant le militant ou la militante en question d’une solidarité sans faille. Même si cela n’a pas toujours préservé Najib Hosni, Sihem Bensedrine ou autre Mohamed Abbou d’être persécuté, le prix payé par la tortiocratie rendait le change défavorable et amenait l’hydre à lâcher sa proie. Aujourd’hui, c’est Moncef Marzouki qui a décidé de défier le Cyclope dans sa grotte. Il a souhaité vivre librement dans son pays, y compris en exerçant ses droits sans attendre que qui que ce soit lui en délivre un visa. C’est un combat dur qui requiert un courage que seuls les valeureux militants tunisiens connaissent depuis 20 ans qu’ils se débattent avec les tentacules d’un pouvoir sans vergogne, sans morale et sans lignes rouges d’aucune sorte. Par des visites individuelles et collectives, par l’obstination à contrecarrer les plans d’isolement établis par la police politique et la milice, par la mobilisation de l’opinion interne et internationale, notre compatriote tiendra mieux le choc de l’affrontement et bien des Tunisiens finiront par se rendre à cette évidence : la liberté ne s’offre pas en cadeau… Il est de notoriété publique que les militants tunisiens n’ont pas toujours été sur la même longueur d’onde ; loin s’en faut ; mais ils ont assez de bon sens et d’expérience pour voir que l’enjeu actuel n’est pareil à nul autre que la Tunisie a pu connaître depuis 1956. Nul Tunisien ne devrait laisser Moncef Marzouki seul dans ce face-à-face si inégal. Le combat de tout Tunisien qui décide d’affronter la tortiocratie doit être celui de tous, par-delà tout ce qui peut être facteur de division. Toute autre démarche serait une contribution directe à la pérennisation du système tortiocratique dans la toile duquel le général de renseignement Zine Ben Ali nous a emprisonnés et voudrait faire emprisonner nos descendants… Quel Tunisien pourrait assumer une responsabilité pareille ??
A Besançon, le 13 novembre 2006

Lettre de Hammadi Jebali,

(Ancien prisonnier politique, ancien Directeur de l’hebdomadaire Al-Fajr (L’Aurore), Tunisie)   Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux,

Les autorités tunisiennes ont accentué leur répression, et ce, depuis la visite que j’ai effectué, malgré les tentatives de la police politique de m’en interdire, au militant, le frère Moncef Marzouki, président du parti du Congrès pour la république (CPR), après son retour en Tunisie, pour le remercier pour son rôle avant-gardiste et courageux dans le soutien aux causes justes et la défense acharnée des libertés et des droits de l’homme, depuis plus d’un quart de siècle.   Et comme une réaction à cette visite et pour d’autres raisons, le pouvoir a accentué les mesures sécuritaires et répressives à mon encontre et à l’encontre de ma famille, par le renforcement du contrôle et de le bouclage de mon domicile de manière continue et étouffante, en usant de tous les moyens, y compris la pénétration des maisons des voisins et le squattage de leurs terrasses et toits pour espionner l’intérieur de mon domicile et violer son intimité, son intégrité et celle de ma famille. Et ce en bafouant tous les us et les coutumes et les lois. A ma demande de cesser ces pratiques et de respecter la dignité et l’intégrité des familles,l es agents (en civil) m’ont répondu, avec arrogance et défiance, qu’ils «  resteront ici et que je peux en informer la police ».   Puis est survenu le sommet des pratiques répressives et arbitraires le soir du dimanche 5 novembre 2006, nuit de mariage de ma fille. Un attroupement de la police politique, au vu et au su de tous les présents, a obligé la propriétaire de la salle des fêtes de ne pas ouvrir ses portes devant les mariés et les invités, sous le prétexte fallacieux d’absence d’autorisation auprès du poste local de police. C’est ainsi que la soirée fût annulée dans une atmosphère d’anxiété, de peur et de terreur, du fait du blocage des voitures de tous les invités, du contrôle de leurs identités et du relevé de leurs immatriculations.   Ce qui nous a conduit, avec ce qui restait des invités, de reprendre le chemin de mon domicile pour y ‘finir’ la fête. Les voitures de police nous ont précédé et ont bloqué toutes les voies attenantes pour tout contrôler. Ils ont aussi pris position sur les toits de mon voisin d’en face après avoir éteints l’éclairage de la vois publique. Ils ont aussi tenu, avec force détermination, à bloquer l’arrivée du groupe musical de Soulamiyya, ou ce qui en restait, ainsi que les chaises et autres nécessités de la fête. Ce qui démontre clairement qu’il n’ait s’agit nullement de l’absence d’une autorisation, mais bel et bien d’une décision et d’une volonté déterminée à perturber et à annuler la joie de ma fille, par tous les moyens et toutes les méthodes.   Le bouclage policier continue autour de mon domicile, jusqu’à rédaction de ces lignes. Tous les moyens y sont déployés, des voitures, des motos, des agents à pied, pour me suivre où je me déplace, même à l’occasion de mes courses alimentaires ou des visites que je rends à mes proches.   Ceci est un petit aperçu et une image réduite de quelques unes des pratiques à mon encontre et à l’encontre de tout militant pour la liberté.   Ces pratiques ont démarré, il faut le rappeler, depuis un quart de siècle, à l’occasion de mon retour d’exil en 1988 après les promesses qui m’ont ont été accordés et prises pour tourner la page du passé et entamer une nouvelle ère. Mais je fis, en dépit, jeter en prison, ainsi que des milliers de mes frères, pour des fausses accusations, rejetées par le proche et le lointain. J’y ai passé près de 16 années.   Après avoir quitté la prison, je fus surpris, dès le premier jour, par la police politique dressée de nouveau, bouclant mon domicile et ma famille, me privant ainsi de ce qui me restait de mes droits les plus élémentaires de citoyenneté, de vie familiale et sociale, de mon droit au travail, au voyage et à la délivrance d’une carte d’identité et d’un passeport, ceci sans parler de mon droit naturel et constitutionnel à l’activité politique.   Devant cette tragique situation et partant de la position qui est mienne, de la lutte et de la souffrance quotidienne, j’élève ma voix refusant ses pratiques injustes qui remplissent, malheureusement, les rapports des organisations locales et internationales et qui font honte à tout tunisien, parce qu’elles sont une honte, et pour la Tunisie et pour tous les tunisiens.   Je suis décidé, avec la volonté de Dieu et son aide, à rétablir mes droits entiers et ma liberté non restreinte. J’exhorte toutes la parties et l’ensemble des forces démocratiques, des droits de la personne et humanitaires, à faire échec à toutes ces violations et à imposer le respect de la Loi et des Droits fondamentaux pour Tous et sans exception.   Salam, Paix   Sousse, le 10 novembre 2006 Hammadi Jebali   12, rue Omar El Khayem, 4002 Sousse, Tunisie Tél/Fax : +216 73 334 798 E-Mail : jebali_hammadi@yahoo.fr  

PS : Prière de traduire et de diffuser à large échelle, avec mes remerciements, H. Jebali

  (Traduit de l’arabe par AW Hani)


Voici le programme d’une exposition sur les droits de l’homme en Tunisie organisée par l’animation château de la ville de Saint-Priest à Lyon.

EXPOSITION: « Les droits de l’Homme et la liberté d’expression en Tunisie » Un bilan des atteintes aux libertés et aux Droits de l’Homme en Tunisie. Du 15 novembre au 2 décembre 2006

Du mercredi 15 novembre au samedi 2 décembre,

Le mercredi, le vendredi et le samedi de 14h à 18h Dans le cadre du projet « Résistance de femmes », en partenariat avec l’association « Femmes ici et ailleurs », la Ville de Saint-Priest s’est engagée dans un vaste programme de sensibilisation à travers expositions, débats, témoignages…

• « Portraits de Résistantes » Photoreportage réalisé par Pierre-Yves Ginet. Portraits de femmes d’hier et d’aujourd’hui qui ont marqué leur époque par leur engagement pour la défense des valeurs humaines.

• « Les Droits de l’Homme en mouvement » Présentée par la Ligue des Droits de l’Homme, une exposition de 12 affiches réalisées par les plus grands photographes sur différents thèmes tels que voter, travailler, se loger.

• « Des femmes engagées pour le XXIe siècle » Portraits de 22 femmes qui militent chacune dans leur pays pour la défense des peuples autochtones, la biodiversité ou encore l’environnement (réalisé par l’Association Valmy).

• « Tunisie, la rive verte » Regard sur ce pays, passerelle entre le monde arabe et l’Europe (Institut du monde arabe).

• « Les droits de l’Homme et la liberté d’expression en Tunisie » Un bilan des atteintes aux libertés et aux Droits de l’Homme en Tunisie. (Vérité-Action)

Source : http://www.ville-saint-priest.fr/vie-locale.php?id_rubrique=88

 

Attentat de Djerba: report du procès en appel du complice du kamikaze

AFP, le 14 novembre 2006 à 14h32 TUNIS, 13 nov 2006 (AFP) – Le procès en appel d’un Tunisien condamné en juin dernier à vingt ans de prison pour avoir participé à un attentat qui avait fait 21 morts, en 2002 dans l’île tunisienne de Djerba (Sud), a été renvoyé au 7 décembre. La Cour d’appel de Tunis qui a déjà ajourné ce procès le 16 octobre a décidé ce nouveau report à la demande des avocats de la défense. Belgacem Nawar, un artisan carrossier de 44 ans arrêté en 2002, avait été condamné le 7 juin à 20 ans de prison pour avoir participé à un attentat suicide devant une synagogue de Djerba le 11 avril 2002 perpétré par son neveu, Nizar Nawar, mort brûlé au volant du camion-citerne qu’il avait fait exploser devant le lieu de culte. Outre le kamikaze, cet attentat revendiqué par le réseau terroriste Al-Qaïda avait fait 21 tués: quatorze touristes allemands, cinq Tunisiens et deux Français. Belgacem Nawar, qui avait notamment été reconnu coupable de « complicité d’assassinat avec préméditation », avait clamé son innocence, affirmant tout ignorer de la préparation de l’attentat. Accusé d’avoir aidé son neveu à faire installer une citerne remplie de gaz sur le camion qui fut lancé sur la synagogue, il était aussi poursuivi pour « participation à une association de malfaiteurs » et « complicité pour détention et fabrication de matières explosives ».

Attentat de Djerba: 5 personnes renvoyées devant la justice française

AFP, le 13 novembre 2006 à 19h56 PARIS, 13 nov 2006 (AFP) – Trois personnes sont renvoyées devant la cour d’assises de Paris et deux devant le tribunal correctionnel de Paris dans l’enquête française sur l’attentat de Djerba, en Tunisie, qui avait fait 21 morts en avril 2002, a-t-on appris lundi de sources proches du dossier. Les trois personnes renvoyées devant la cour d’assises sont Walid Nawar (frère du kamikaze qui s’était fait exploser dans l’attentat), l’Allemand Christian Ganczarski et le Pakistano-Koweïtien Khalid Cheikh Mohammed, cerveau présumé des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Les trois hommes devront répondre de « complicité et tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste ». Pour les deux autres personnes, Jaouar Suissi et Tarek Hdia, aucun fait terroriste n’a été retenu. Le premier sera jugé pour « séjour irrégulier » et le second pour « possession de faux documents administratifs ». Une sixième personne, Mohammed Nawar, membre de la famille du kamikaze, qui était également poursuivie dans ce dossier, a bénéficié d’un non-lieu. Parmi les personnes renvoyées devant les tribunaux, Khalid Cheikh Mohammed fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Il a été capturé par les Américains le 1er mars 2003 au Pakistan. Il est aujourd’hui détenu à Guantanamo (Cuba). L’attentat contre la synagogue de Djerba avait fait 21 morts dont 14 touristes allemands le 11 avril 2002, dans l’explosion d’un camion suicide. Considéré par les enquêteurs comme l’un des personnages centraux de ce dossier, Christian Ganczarski, avait été interpellé par la police française le 3 juin 2003 à l’aéroport parisien de Roissy-Charles-De-Gaulle. Il est soupçonné d’avoir donné le feu vert à l’attentat de Djerba lors d’un coup de fil que lui avait passé le kamikaze, Nizar Nawar, peu de temps avant de se faire sauter. Pour l’accusation, Ganczarski aurait délivré cette autorisation sous la forme d’une prière de bénédiction, ce que la défense conteste. Nizar Nawar a ensuite passé un second appel à Khalid Cheikh Mohammed, avant de se faire exploser devant la synagogue.

Tunisie – Des parlementaires invitent Ben Ali à se représenter

Reuters, le 10 novembre 2006 à 22h59 TUNIS, 10 novembre (Reuters) – Un groupe de parlementaires tunisiens a invité vendredi le président Zine al Abidine Ben Ali à se présenter de nouveau à l’élection présidentielle en 2009, date à laquelle le chef de l’Etat aura exercé le pouvoir pendant 22 ans. Les membres de la commission budgétaire de la chambre haute du parlement ont invité Ben Ali à se présenter de nouveau face aux électeurs afin de poursuivre la période de prospérité de la Tunisie, rapporte l’agence de presse tunisienne Tap. Un référendum en 2002 a permis de modifier la Constitution afin de supprimer toute limitation au nombre de mandats de cinq ans effectués par le président. Ben Ali, âgé de 70 ans, n’a pas dévoilé ses intentions pour 2009 mais, pour ses opposants, la déclaration des parlementaires est le premier signe que les autorités préparent le terrain pour une nouvelle candidature. Ben Ali est arrivé au pouvoir en 1987 lorsque Habib Bourguiba, en poste depuis 30 ans, a été déclaré sénile et dans l’incapacité d’exercer ses fonctions. Ses partisans saluent la prospérité et la stabilité de la Tunisie depuis son accession au pouvoir. Ses opposants dénoncent des atteintes à la liberté d’expression, l’emprisonnement de détenus politiques et réclament une démocratie multipartite.

 

Al-Jazira a aidé le Qatar à se faire une place sur la scène mondiale

Par Fayçal BAATOUT AFP, le 14 novembre 2006 à 09h41 DOHA, 14 nov 2006 (AFP) – Le Qatar, dont la télévision satellitaire Al-Jazira lance mercredi une chaîne en anglais afin d’élargir son audience, a su utiliser ses atouts, au premier rang desquels Al-Jazira, pour se faire une place sur la scène mondiale sans commune mesure avec sa taille. Grâce à sa couverture exclusive de la guerre en Afghanistan fin 2001 et à sa diffusion des cassettes vidéo du chef du réseau terroriste Al-Qaïda, Oussama ben Laden, Al-Jazira, la chaîne mère de langue arabe, a acquis en dix ans une renommée internationale que ses promoteurs espèrent consolider par le lancement d’Al-Jazeera International, la chaîne anglaise. Al-Jazira « a placé avec force le Qatar sur l’échiquier arabe et international », a déclaré à l’AFP l’universitaire Mohammad Misfer. Il se fait l’écho d’un sentiment largement partagé par les Qatariotes, au nombre d’environ 150.000 sur une population totale de quelque 650.000, qui ont vu leur petit pays sortir peu à peu de l’anonymat pour s’imposer sur la scène internationale, où son nom est désormais lié à Al-Jazira, devenue « une marque » incontournable, selon l’expression d’un analyste arabe. La création en 1996 d’Al-Jazira est le fruit d' »une sage décision stratégique qui prouve son importance au fil des jours », déclarait récemment le président du Conseil d’administration du groupe Al-Jazeera Satellite Network, cheikh Hamad ben Thameur Al-Thani, membre de la famille régnante. « C’est l’histoire d’un succès arabe », a-t-il ajouté à l’occasion du Xe anniversaire de la chaîne, célébré le 1er novembre en présence de l’émir du Qatar. L’émir, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, ne lésine d’ailleurs pas sur les moyens pour financer Al-Jazira, même si les chiffres sont confidentiels. Al-Jazira est pourtant devenue « une source de maux de tête » pour le Qatar, selon son ministre des Affaires étrangères, cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani. Fin octobre, la Tunisie a fermé son ambassade à Doha en protestation contre ce qu’elle a qualifié de « campagne hostile » d’Al-Jazira: la diffusion d’un entretien de l’opposant tunisien Moncef Marzouki. Trois semaines plus tôt, la Jordanie avait rappelé pour consultations son ambassadeur au Qatar, accusant ce pays d’avoir oeuvré contre le candidat jordanien à la succession du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan. Pour sa part, l’Arabie saoudite n’a plus d’ambassadeur à Doha depuis la diffusion en juin 2002 par Al-Jazira d’une émission au cours de laquelle des intervenants avaient critiqué avec virulence la famille royale saoudienne. Membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU depuis janvier, le Qatar, dont la rivalité avec l’Arabie saoudite, le géant régional, est désormais ouverte, a multiplié les inititatives diplomatiques pour s’imposer. Il a ainsi vainement tenté début octobre une médiation entre l’Autorité palestinienne et les islamistes du Hamas pour la formation d’un gouvernement d’union nationale. Quelques semaines auparavant, il avait annoncé qu’il participerait à la Finul, la Force intérimaire des Nations unies au Liban, renforcée après le conflit armé de l’été entre le Hezbollah chiite libanais et Israël, pays qui dispose depuis 1996 d’une mission commerciale à Doha. L’émirat, l’un des principaux alliés des Etats-Unis au Moyen-Orient, abrite le QG des forces aériennes américaines pour le Golfe et a accueilli sur son sol le poste avancé du commandement américain qui dirigea l’invasion de l’Irak en mars 2003. Les ambitions du Qatar, dont la superficie n’est que de 11.437 km2, reposent sur le fait qu’il possède les troisièmes réserves mondiales de gaz naturel. Doha prévoit ainsi d’investir 150 milliards de dollars sur les dix prochaines années pour des projets d’infrastructure. Le Qatar mise aussi sur le sport. Il se prépare à organiser du 1er au 15 décembre les XVe Jeux asiatiques et a annoncé qu’il présenterait début 2007 sa candidature officielle pour accueillir les Jeux Olympiques de 2016. AFP


Mise au point

Messieurs les responsables du site en ligne Tunisnews
J’ai lu avec étonnement l’article intitulé « Jeune Afrique en pince pour la Tunisie », publié dans votre édition du 13 novembre 2006 et qui est tiré d’un obscur site en ligne (www.bakchich.info).
L’attaque contre Jeune Afrique où j’ai travaillé pendant douze ans (de 1994 et 2004) me semble pour le moins outrée et injuste.
Les explications concernant les récents changements dans la délégation du groupe à Tunis sont approximatives sinon tirées par les cheveux.
En ce qui me concerne, je voudrais apporter les éclaircissements suivants : mon départ du groupe Jeune Afrique n’a aucun lien avec un prétendu changement de la ligne éditoriale du magazine vis-à-vis de la Tunisie.
J’ai tout simplement réintégré le groupe de presse de Dar Assabah, où j’ai fait mes débuts de journaliste et où j’ai travaillé de 1975 à 1994 sans discontinuer.
Quant à mes rapports avec Jeune Afrique, et avec son patron, M. Béchir Ben Yahmed, ils restent comme ils ont toujours été : bonnes et emprunts de respect mutuel. Merci de publier cette mise au point dans votre prochaine édition.
Ridha Kéfi Ancien rédacteur en chef délégué de Jeune Afrique Actuel rédacteur en chef de L’Expression

Lettre ouverte au Pape

L’Islam en partenaire : commentaire, engagement et prière

Hmida Ennaifer Professeur de Théologie musulmane et co-président du GRIC En ces temps tourmentés, que peut-être la réponse d’un musulman imbu du message du Prophète Mohammad au pape Benoît XVI qui, depuis son élection, n’a eu de cesse d’alerter la communauté musulmane sur les dangers que le “ terrorisme islamique ” faisait peser sur la paix mondiale ? A sa Sainteté, je dirai d’abord que cette violence aveugle, quel qu’en soit le diagnostic porté sur ses origines,  n’est  tout compte fait que le symptôme d’une grave crise d’identité religieuse. C’est un mouvement suicidaire dont le monde musulman sortira exsangue et par conséquent inapte à  l’élaboration d’une civilisation plus humaine. Le plus alarmant, c’est l’agissement des grands de ce monde devant cette tragique tournure, et la réponse politique qu’ils apportent au dénouement de cette tragédie. La réponse du Saint Père, dans sa conférence à l’université de Ratisbonne, peut nous aider à la démêler. Il ressort de ce discours une critique de la conscience européenne qui, depuis les Lumières, se détourne inexorablement de ses valeurs chrétiennes au point qu’aujourd’hui, son avenir européen s’annonce comme un avenir sans christianisme. Ce cri d’alarme paraît être l’objectif premier de cette intervention. Mais le discours papal a un caractère universel puisqu’il est aussi une interpellation aux musulmans, vu qu’une grande majorité de leurs élites, au nom d’une nécessaire modernisation des institutions politiques et sociales, s’est engagée dans un rationalisme effréné au prix d’une rupture avec les valeurs spirituelles de l’islam. Si le but de ces décideurs était de combattre l’inertie du monde arabo-musulman, le monde arabo-musulman dans son ensemble n’a pas adhéré à un projet éclectique et imposé. C’est là l’origine de la faille dans la société musulmane depuis plus de trois décennies, et c’est dans cette fêlure que le discours extrémiste tire une partie de sa vigueur. De ce point de vue, l’admonestation du Pape, bien qu’adressée à l’Occident, concerne au plus haut point les musulmans d’aujourd’hui car elle met le doigt sur l’une des plaies qui  les gangrènent. C’est là que loge partiellement la racine du mal, responsable de la perdition d’une fraction de la jeunesse,  munie de la seule grille de la violence pour lire  l’Autre, source, à ses yeux, de tous ses maux. C’est vraisemblablement l’un des aspects auquel le Père Samir Khalil, fin connaisseur du monde arabo-musulman, a voulu faire allusion dans son récent article intitulé : “ Le projet proposé par Benoît XVI ” (cf. http://www.cedrac.usj.edu.lb/). Il y précise que l’intention du Pape dans sa critique de la société n’est pas une condamnation de la raison, mais plutôt un appel au dépassement de cette dictature du relativisme, intransigeante envers les convictions. Son but réel est en effet d’élargir le concept et l’usage de la “ raison ”. Le Père Samir Khalil ajoute très judicieusement que le monde arabo-musulman est resté fidèle à cet objectif lorsqu’il a cherché à  harmoniser la foi musulmane avec une modernité ouverte sur le spirituel. A ce niveau, on peut dire que, malgré des itinéraires différents, christianisme et islam peuvent mener un même “ combat ”, celui d’une nouvelle osmose entre  raison et  religion. C’est à partir d’une telle approche qu’une thérapie efficace contre l’extrémisme dans le monde musulman deviendra opérationnelle. En effet, une démarche critique est en mesure de désamorcer la violence meurtrière en engageant  les musulmans dans la voie d’un partenariat avec une Europe nouvelle. Une Europe qui est appelée non seulement à se réconcilier avec son passé, mais aussi avec la diversité culturelle et religieuse constitutive de son histoire et de son présent. Dès lors, on est en droit de s’interroger sur l’opportunité d’un passage apologétique du XIVe siècle quand, par ailleurs, on recherche le dialogue avec un monde musulman que l’on met en garde contre la dérive terroriste ? Ce passage est doublement préjudiciable : pour le militant qui œuvre à la réconciliation de l’Europe avec son passé et sa diversité, et pour l’avènement d’un avenir où le pluralisme est incontournable. Beaucoup de musulmans n’ont retenu du discours de Ratisbonne que ce malheureux passage qu’ils considèrent comme injurieux pour le Prophète Mohamed et comme blasphématoire pour le Saint Coran. Faut-il s’étonner, dans ces conditions, de l’exacerbation de la haine populaire contre les occidentaux perçus comme de nouveaux “  croisés ”? Un deuxième aspect lié à cet isolement tragique du monde musulman nous amène à soulever la question du dialogue interreligieux islamo-chrétien. Depuis Vatican II, une ère nouvelle a inauguré un espace de convivialité et de réconciliation entre chrétiens et musulmans. A ce sujet, la contribution de l’Eglise catholique a été remarquable quand la partie musulmane s’est montrée timide et timorée. Mais, finalement, ce dialogue concrétisé par des rencontres et des publications a abouti à une meilleure connaissance des uns et des autres. On a découvert ses limites mais on a découvert aussi combien nos affinités étaient supérieures à nos différences.            Du côté chrétien, notamment catholique, on ne peut oublier les efforts louables des prêtres et penseurs tels que Louis Massignon, Jacques Berque, Louis Gardet, Robert Caspar, Claude Geffré, Michel Lelong, Louis Boisset, Christian Van Nispen, Maurice Borrmans et tant d’autres qui ont consolidé avec intelligence cette réconciliation si féconde. Les efforts officiels fournis par le Cardinal Francis Arinze, Monseigneur Henri Tessier et Monseigneur Michael Fitzgerald ont suscité la reconnaissance et forcé le respect de nombreux musulmans  et  libres penseurs. On se plaisait à ces débats interreligieux marqués par la franchise, le savoir et la tolérance. Par la sagesse également. Celle dont fit preuve l’Archevêque d’Alger qui,  au sein de la tourmente de la guerre civile, affirmait pour conjurer la peur et la polémique : “Dans les décennies à venir, la relation entre chrétiens et musulmans sera l’une des principales composantes de la paix dans le monde ”. Le dialogue fraternel entre islam et christianisme a le mérite de nous faire pencher les uns et les autres sur notre propre histoire. On en arrive à découvrir des attaches entre ces deux mondes, comme la source gréco-romaine qui coulait aussi en terre d’islam et où se sont abreuvés bon nombre de grands penseurs  chrétiens. Il y a  encore l’apport considérable des lettrés musulmans au fonds commun de la pensée scientifique et philosophique du Moyen Âge européen dont les juifs et les chrétiens tirèrent parti pour l’édification de l’Occident moderne. Mais ne momifions pas le dialogue interreligieux. Ancré dans le présent, il invite  à repenser sa foi. Cette foi selon laquelle musulmans et chrétiens croient que Dieu s’est révélé par sa Parole, que les premiers reconnaissent dans le Coran et les seconds en Jésus-Christ. Si parfaite que soit la Parole fondatrice de notre foi, nous sommes loin de penser que la connaissance que nous en recevons en épuise les richesses et le mystère de Dieu. C’est pourquoi, d’une part, notre certitude religieuse implique nécessairement une recherche sans fin de la vérité, à la lumière de Dieu. D’autre part, des approches de la vérité différentes de la nôtre, s’inspirant d’une parole autre que celle qui fonde notre foi, sont légitimes et enrichissantes. Ainsi, le dialogue interreligieux n’affecte nullement notre foi. Il peut servir à se dépasser, à faire sienne l’expérience de l’autre, à découvrir sa  propre richesse dans l’échange. Mais hélas une telle approche, dans un monde musulman tiraillé par de multiples défis, ne peut remporter l’adhésion d’une opinion publique peu portée, en matière de religion, à  secouer son immobilisme. On oublie souvent dans la sphère musulmane, comme dans les autres cercles religieux, qu’au seuil de ce  nouveau siècle, le temps de l’immobilisme est révolu, faute de quoi la religion fera le lit de la violence qui fera le tombeau de la religion. Pour conclure, il est bon de souligner l’existence d’une volonté de réforme efficace en terre d’islam. Ses signes avant-coureurs, qui datent du début du XXe siècle, se sont poursuivis avec plus ou moins de bonheur sous la férule de maîtres à penser tels que Mohammad Abdou, Abderrahman Kawakibi, Mohammad Iqbal, Tahar Ben Achour, Amin Khouli, Mahmoud Mohammad Taha, Fazlurham, Hassan Hanafi et Taha Abderrahman. . Leur credo commun est le nécessaire rénovation de la pensée islamique qui passe par une remise en cause de l’identité religieuse qui s’est moulée sur le Coran. Pour ces réformateurs, aucun renouveau islamique n’est envisageable sans élargir la lecture du Texte révélé, référence spirituelle et intellectuelle incontournable pour la communauté musulmane. Cela donne naissance à un questionnement méthodique qui ouvre la voie à une herméneutique du Coran, sans pour autant remettre en cause son authenticité, et son message « vivant et porteur de sens ». Cette tendance, nourrie par un esprit d’ouverture, et une formation intellectuelle solide représente une alternative en faveur d’un futur islam moderne, contredisant la thèse soutenue par des extrémistes musulmans et des esprits chagrins en Occident selon laquelle la religion de Mohammad, relique de l’Histoire, est vouée à sa perte. Pour notre part, nous persistons à croire dans la sagesse de nos amis chrétiens plus que jamais  attentifs à notre tumultueux monde musulman, pourtant si humain et si constructif. Joignons nos prières au sein d’une amitié fraternelle et sous le regard miséricordieux de notre Maître commun. (Source: le site du GRIC, groupe de recherches islamo-chrétien, le 2 octobre 2006) Lien :  http://www.gric.asso.fr/article.php3?id_article=96

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