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Angop Afrique: Tunisie: 1/3 des électeurs indécis, islamistes en tête des intentions de vote (sondage)
Tixup : Zine El Abidine Ben Ali envisagerait de rentrer en Tunisie
WMC: Discours de BCE: Qui doit gouverner la Tunisie?
Algerie Focus: Houcine BARDI, porte parole du PT Tunisien : “De quelle constitution avons-nous besoin ?”
Tunisie: 1/3 des électeurs indécis, islamistes en tête des intentions de vote (sondage)
Tunis – Plus d’un tiers des Tunisiens ne savent pas encore pour qui ils voteront à l’élection de l’assemblée constituante le 23 octobre, mais les islamistes d’Ennahda arrivent en tête des intentions de vote avec 22,8%, selon un sondage réalisé par l’institut tunisien Sigma.
Selon cette étude, réalisée du 6 au 9 septembre, 32,1% des électeurs sont indécis, alors que la scène politique tunisienne compte 105 partis depuis la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier.
Le mouvement islamiste Ennahda arrive en tête des intentions de vote avec 22,8%, devant les centristes du Parti démocrate progressiste (PDP) avec 10,9%, selon ce sondage.
Ettakatol, le parti de gauche dirigé par Mustapha Ben Jafaar, recueille 9,2% des intentions de vote, et le Congrès pour la République (CPR) de Moncef Marzouki 4,5%.
Cette étude, dont les résultats ont été présentés samedi à Tunis, est publiée à la veille de l’entrée en vigueur, lundi 12 septembre, de l’interdiction des sondages politiques en Tunisie.
L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a décrété leur interdiction jusqu’au scrutin, arguant de leur manque de fiabilité et de l’absence de cadre juridique réglementant cette activité.
Le sondage Sigma a été réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 2.513 personnes, à travers les 27 circonscriptions électorales du pays.
Les Tunisiens sont appelés à élire le 23 octobre une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution pour le pays, neuf mois après la chute du régime de Ben Ali, chassé du pouvoir le 14 janvier par un soulèvement populaire sans précédent.
Alors que des partis réclament l’organisation d’un référendum pour limiter la durée et les prérogatives de cette constituante, le sondage fait apparaître que 57,7% des personnes interrogées sont favorables à un tel référendum, contre 18,6% totalement opposés.
Source: “Angop Afrique” (Agence de presse angolaise) Le 11-09-2011
Sondage Sigma : Ennahdha, le PDP et Ettakatol en tête et 57% des Tunisiens sont pour un référendum
L’agence Sigma Conseil vient de publier, samedi 10 septembre 2011, son Baromètre politique, réalisé à travers un sondage auprès de 2513 Tunisiens de 18 ans et plus, habitant le territoire national, sélectionnés de manière à représenter cette population en termes de répartition par sexe, tranche d’âge, catégorie socioprofessionnelle, niveau d’instruction et lieu d’habitation. Toutes les circonscriptions électorales territoriales ont été concernées par cette enquête, le bureau d’études a tenu à représenter l’ensemble des délégations (sous-préfectures) dans l’échantillon constitué. Les interviews, par téléphone, ont été réalisées du 7 au 9 septembre 2011 et portaient sur les intentions de vote des Tunisiens pour les partis politiques ou les listes indépendantes, mais aussi sur les partis pour lesquels ils considèrent qu’il ne voteraient jamais et enfin sur leur position vis-à-vis d’un éventuel référendum qui limiterait la durée de l’assemblée nationale constituante à élire. Il ressort de ce travail, qu’en termes d’intentions de vote, les trois partis Ennahdha (22,8%), le PDP (10,9%) et Ettakattol (9,2%), maintiennent leur position en tête avec des scores très proches de ceux mesurés en août 2011. Le CPR progressent d’une manière significative de 2 à 4,5% entre août et septembre et prend la 4ème place du classement des intentions de vote, suivi de l’Initiative (Kamel Morjane) et du Watan (Mohamed Jegham) qui font tout deux un même score de 3,1%. Une nouveauté dans ce classement vient de l’UPL qui arrive à attirer en ce début septembre 1,7% des électeurs potentiels. Ettajdid pointe à la 8ème position avec le même pourcentage qu’en août, soit 1,3% (moins de 0,5% des interviewés ont désigné le Pôle Démocratique Moderniste en tant que formation politique à laquelle ils donneraient leur voix, les réponses étant en spontané). Pour fermer la marche du tableau des 10 premiers partis, le POCT réalise 0,8% et Afek Tounes 0,7%. Les 2513 interviewés ont proposé, en tout, près de 30 formations politiques (y compris des indépendants) alors que le pays compte plus de 100 partis et plusieurs dizaines de listes indépendantes qui viennent de se révéler. Les partis dits ‘historiques’, dont les références ou créations datent d’avant le 14 janvier 2011 dominent la scène politique tunisienne avec plus de 95% des intentions de votes en cumulé. Par ailleurs, il est à noter que le taux de personnes qui déclarent n’ayant pas choisi pour qui voter s’élève à 32,1%, les personnes ayant déclaré aller s’abstenir 4,4% et enfin 3,5% des personnes interrogées ont refusé de répondre, soit en tout 40% de la population en âge d’aller voter ne s’est pas exprimée à cette date (7 au 9 septembre 2011). Si on considère seulement les 60% de personnes ayant précisé leurs intentions de vote, et en tenant compte du mode de scrutin avec les plus forts restes, SIGMA a obtenu la projection (à date) suivante pour les 199 sièges dédiés aux candidats résidant en Tunisie : Ennahdha 80 sièges (40,2%), PDP 40 (20,1%), Ettakattol 30 (15,1%), le CPR 16 (8,2%), l’Initiative 10 (5,0%), l’UPL 8 (4,1%), Ettajdid 6 (3,0%), El Watan 3 (1,4%), Afek Tounes 3 (1,3%), PCOT 3 (1,1%) et enfin un indépendant déjà déclaré Hachemi Hamdi dans le Centre Ouest avec 1 siège représentant 0,5% des sièges. On note que l’ordre des partis a légèrement changé entre intentions de vote et projection des sièges et ce pour des considérations de situation locale par circonscription favorable ou défavorable pour tel ou tel parti ou liste. La notoriété des têtes de liste (notamment) n’est pas encore bien assimilée par les interviewés, les indépendants ne se sont fait connaitre que tardivement, les prochaines vagues du Baromètre SIGMA, prévu en rythme hebdomadaire et se focalisant à chaque fois sur des circonscriptions biens définies, éclairera davantage sur les rapports de forces politiques qui se dégageraient des premières élections libres que connaitra le pays depuis sont indépendance. A la question « Lors des prochaines élections de la constituante, êtes-vous pour ou contre le recours à un référendum qui précisera la durée du mandat de l’assemblée nationale constituante ? » les Tunisiens ont répondu à 57% pour, 18,6% contre et 24,3% ne savent pas. Près de 60% des électeurs potentiels à Ennahdha se déclarent pour ce référendum, 70% des électeurs potentiel du PDP et du Ettakattol le sont aussi.
Source: “Business News” Le 10-09-2011
Zine El Abidine Ben Ali envisagerait de rentrer en Tunisie
Discours de BCE: Qui doit gouverner la Tunisie?
Par Abou SARRA
Le dernier discours de Béji Caïd Essebsi, Premier ministre du gouvernement provisoire, peut être considéré comme un cas d’école en ce sens où il pose un problème fondamental, en l’occurrence: qui doit gouverner le pays?
Est-ce le politique? Est-ce une région? Est-ce les syndicats des travailleurs? Est-ce le patronat? Est-ce la police? Est-ce l’armée? Est-ce le religieux? Est-ce le magistrat? Est-ce le technocrate? Ou est-ce l’ensemble de ces institutions?.
M. Caïd Essebsi, qui a évoqué en filigrane cette problématique, répondait ainsi à des actes de rébellion, sit-in et menaces de grèves brandies par des syndicats de la police et de la gendarmerie qui voulaient «avoir un droit de regard sur les nominations et la politique sécuritaire du pays» alors que leur mission, dans tous les pays du monde, consiste essentiellement «à exécuter et à servir», bien «à exécuter et à servir».
En homme d’Etat, parfaitement conscient des acquis accomplis par la Tunisie en matière d’institutions, le Premier ministre a eu le grand mérite non seulement de remettre à l’esprit cette mission mais aussi de rappeler à tous ceux qui seraient tentés de dépasser la limite de leur mission de fonctionnaire que ce pays doit son indépendance, d’abord, à sa révolution bénie, ensuite au seul peuple tunisien.
S’inscrivant ainsi, dans une logique par essence républicaine, le Premier ministre a plaidé pour la primauté de la loi dont personne ne peut être, désormais, au dessus. Le discours était ferme, clair et sans appel, en dépit de quelques dérapages, à notre avis. La République en est sortie grandie. Dont acte.
En fait, cette problématique «qui doit gouverner?», qui refait surface dans notre pays en cette période révolutionnaire, n’est pas nouvelle. Elle a été au centre des préoccupations de l’homme depuis les temps reculés. Le philosophe grec, Platon, en avait beaucoup parlé dans son œuvre «La République». Les peuples ont, depuis, affiné leur gouvernance et mis en place ce qu’on appelle de nos jours «l’Etat de droit et des institutions».
En Tunisie, il semble que l’indigence intellectuelle dans laquelle les Tunisiens ont évolué, depuis l’accession du pays à l’indépendance, en raison du quadrillage systématique de la société, n’ait pas permis à certains corps et corporations d’évoluer. Ces derniers, habitués à «des pouvoirs illicites», demeurent, hélas encore, poujadistes.
Parmi ceux-ci figurent en bonne place la police et la gendarmerie qui ont servi, durant plus de cinquante ans, non pas le peuple, mais des castes au pouvoir. C’est ce qui explique cette défiance, voire cette haine presque viscérale à l’endroit de l’agent de sureté.
Viennent ensuite certains détenteurs de capitaux qui ont profité des juteuses incitations fiscales et financières de l’Etat. Certains d’entre eux, pour sauvegarder leurs intérêts, manœuvreraient en cette période révolutionnaire pour « acheter » les partis et, partant, les consciences. Réputés pour être des chasseurs de primes et de subventions, certains de «ces affairistes», pour reprendre un qualitatif de Bourguiba, se sont plutôt servis et ont rarement servi.
Autre catégorie qui mérite d’être combattue, à terme, par tous les moyens légaux: les braqueurs, voleurs, raquetteurs, mendiants professionnels, faux chômeurs, intermédiaires et autres. Bref, tous les resquilleurs et parasites qui vivent dans l’illégalité et dont l’accroissement du nombre constitue de plus en plus une menace quotidienne.
C’est pour dire au final que seul le respect de la loi par tous compte désormais.
A bon entendeur!
Source: ”WMC” Le 10-09-2011
Tunisie : Al Oula Attounissia tire la sonnette d’alarme !
Le journal « Al Oula Attounissia » a tenu une conférence de presse le samedi 10 septembre 2011 au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). La conférence a enregistré la présence d’un grand nombre de journalistes, communicateurs et professionnels du secteur. A travers un« cri d’alarme » qu’il lance, le journal, jeune de quelques mois, s’adresse au peuple tunisien, au Premier ministre, aux ministères et institutions publiques, aux hommes d’affaires et chefs d’entreprises ainsi qu’aux médias et cyber activistes en dévoilant les détails des difficultés qu’il rencontre et qui peuvent entraîner sa disparition. Selon le directeur du journal, Nabil Jridet, la situation que son hebdomadaire vit témoigne de l’existence, jusqu’à ce jour, des mécanismes et des pratiques adoptés du temps de Ben Ali. Des pratiques qui ont fait obstacle à l’émergence d’une presse indépendante, à même de répondre aux attentes du peuple tunisien et son aspiration à la liberté d’expression et d’opinion et à une presse libre et plurielle. Le directeur du journal a pointé du doigt un autre problème, celui de l’édition, de la distribution ainsi que la publicité publique et politique. Pour lui, les journaux non financés directement par des hommes d’affaires qui étaient proches auparavant de Ben Ali, ont beaucoup de mal à exister et ce, même en l’absence de l’Agence tunisienne de communication extérieure (Atce). Le système de la répartition de la publicité publique et privée est toujours impartial, selon M. Jridet.
Source: “Business News” Le 11-09-2011
Tunisie – Corruption : Les Ben Ali, Trabelsi, El Materi, des victimes?!
Par Abou SARRA
Ils ont été victimes, tout d’abord, de leur inculture et méconnaissance de l’Histoire. En bons IBM (imbéciles, bêtes et méchants), ils se sont crus éternels et intouchables. Aveuglés par leur cupidité, ils n’ont pensé qu’à satisfaire leurs vils instincts et avidité de pouvoir et d’argent. Ils n’ont jamais eu le temps matériel de tirer un quelconque enseignement de l’Histoire contemporaine de la Tunisie, et surtout de la fin dramatique des carrières politiques de l’ensemble des responsables qui ont eu à assumer d’importantes charges à la tête de l’Etat, depuis l’accession du pays à l’indépendance.
Faut-il rappeler ici l’isolement tragique dans lequel s’étaient retrouvées des notoriétés comme Bourguiba, Bahi Ladgham, Hédi Nouira, Ahmed Ben Salah, Mohamed M’zali, Ahmed Mestiri, Mansour Moalla…, de hauts responsables respectables qui «ont cru, pourtant, avoir beaucoup fait pour la Tunisie indépendante».
Hélas, comme on dit, l’Histoire est un éternel recommencement: les Ben Ali, Trabelsi et El Materi, ces «kleptocrates» des temps modernes, n’en ont pas tiré la leçon et ont connu le même sort tragique sans toutefois ni le respect ni l’honneur.
Le trio mafieux Ben Ali-Trabelsi-El Materi a été également victime des Tunisiens corruptibles, c’est-à-dire d’une armada de personnes disposées à se laisser corrompre. Ces derniers étaient fort nombreux. Ils évoluaient dans tous les métiers et se bousculaient pour servir les membres de la famille royale. Ils étaient patrons, banquiers, hauts cadres, universitaires, commissaires aux comptes, médecins, juges, avocats, directeurs de journaux, agriculteurs, ingénieurs, diplomates, femmes, jeunes…
Tous ces sbires s’ingéniaient à alerter et à informer les membres de la famille royale de toute opportunité d’investissement juteuse: terrains agricoles à acquérir, domaines de l’Etat à s’approprier, entreprises publiques à acheter, belles femmes et jeunes hommes riches à marier “politiquement“, yachts, avions privés…
La mafia politique et administrative (ministres, gouverneurs, délégués, maires, juridictions…) fait le reste et légitime des biens mal acquis.
Même des patrons étrangers, de peur de perdre leur carte de séjour et leurs intérêts en Tunisie, ont dû, après consultation de leurs ambassades, graisser la patte aux membres de ce trio mafieux.
C’est pour dire que la corruption, système mafieux en vertu duquel le corrupteur cherche à obtenir de manière illicite des avantages, et le corrompu à obtenir une rétribution en échange de sa bienveillance, était une culture générale dans le pays, et presque, la totalité de la société y contribuait de manière directe ou indirecte (passive).
Abdelfettah Amor, président de la Commission d’investigation sur les affaires de corruption et de malversation, avait totalement raison de déclarer, en connaissance de cause, que «la Tunisie vivait, du temps du président déchu, sous le joug d’un système de corruption et de malversation bien organisé, un système qui s’est consolidé progressivement et a exercé sa mainmise sur l’Etat et la société».
Dans le même contexte, interpellé sur le retard qu’accuse l’examen de certains dossiers de corruption par la justice, le ministre de la Justice, Lazhar Karoui Chebbi, a déclaré que ce retard est dû au fait «que ces dossiers mettent en cause la plupart des chefs d’entreprise tunisiens et exigent des expertises et audits sophistiqués».
Moralité: que cela déplaise ou non à certains membres de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution et la Centrale patronale, qui ont très mal régi à ces déclarations, la corruption est bel et bien une triste réalité en Tunisie. Il faut beaucoup de temps, pour ne pas dire toute une révolution culturelle, pour l’éradiquer.
La Tunisie can do it.
Source: “WMC” Le11-09-2011
Houcine BARDI, porte parole du PT Tunisien : “De quelle constitution avons-nous besoin ?”
Lorsque, le 9 juillet 1789, le tiers état autoproclamé « Assemblé nationale » opta pour l’ajout de « constituante » à l’appellation qu’il s’était donné, personne ne soupçonnait alors l’heureux destin qu’allait avoir cette dénomination.
Instituer, édifier, fonder dans la durée, tel est le rôle présumé de toute « Assemblée nationale constituante » ; il s’agit, en d’autres termes, de définir les conditions de possibilité d’un vivre-ensemble, avec et pour les autres, dans des institutions justes.
La Tunisie se trouve aujourd’hui à la croisé des chemins, dans la mesure où elle s’apprête, en moins d’un mois et demi, à élire, le 23 octobre 2011, ses représentants à l’assemblée nationale constituante, qui doit rédiger collectivement une Constitution et la soumettre pour approbation au référendum populaire. Une constitution est faite pour durer. Ce n’est pas une loi ordinaire qui gère une situation ordinaire et que l’on peut modifier suivant les procédures de droit commun. C’est La Loi (avec un L majuscule) fondamentale de l’État, qui fixe les principes généraux du vivre-ensemble, la nature du régime politique, et les droits et devoirs de chacun, abstraction faite de la qualité de gouvernant ou de gouverné.
Le texte de la constitution est toujours la résultante d’une dialectique entre l’expérience du passé et le destin qu’on veut se donner pour l’avenir. Le projet de société qu’elle incarne se « lis » donc à travers cette double référence/exigence. S’agissant du passé propre à la Tunisie, l’unanimité est quasiment acquise quant au rejet d’un régime présidentialiste annihilateur de tous les autres pouvoirs de l’État et propice à la personnification outrancière…
La constitution qu’on appelle de nos vœux doit être démocratique, sociale, progressiste et moderne. Que veut dire tout cela d’un point de vue constitutionnel ? Cela veut dire tout d’abord que la répartition des compétences entre les dépositaires de la souveraineté nationale (le Parlement, le gouvernement, le président de la République et l’autorité judiciaire) doit être fidèle à la nature du régime politique que l’on s’est choisi. Il ne manquera certainement pas de « théoriciens » pour vouloir reconduire subrepticement le régime présidentiel, en arguant —nous l’imaginons— du fait que les sociétés « traditionnelles » auront toujours besoin d’un « père de la nation » et d’une autorité charismatique suprême qui serait l’expression de l’unité nationale. Pour ce qui nous concerne nous nous en lavons les mains. Point de présidentialisme dans la Tunisie postrévolutionnaire dont nous rêvons. Il suffit, à cet égard, de voir la personnification insolente/indécente du pouvoir présidentiel dans tout le monde arabe pour prendre la réelle mesure du danger auquel on se réexposerait. Le régime parlementaire sera donc mieux à même d’exprimer l’authentique volonté du peuple tunisien à s’affranchir une bonne fois pour toutes du pouvoir autocratique.
Tous les partis représentatifs y auront leur place, et ceux qui le seront davantage plus que les autres seront appelés démocratiquement à gouverner. Le premier ministre en sera issu et désigné parmi les leaders pressentis pour occuper ce poste. Autrement dit, c’est le leader du parti « gagnant », ou celui de la coalition qui se mettra en place au sein de l’assemblée élue. Une fois désigné, il formera son gouvernement et soumettra son programme au vote de confiance des députés.
Aucune motion de censure ne viendra perturber l’action du gouvernement durant l’année qui suit ce vote de confiance. Le souci de stabilité minimum justifiera amplement cette règle de bon sens. En effet, le problème majeur auquel se trouvent confrontés les régimes parlementaires, n’est autre que l’instabilité gouvernementale. La IVe république française en est l’exemple par excellence.
Aussi, le régime parlementaire tunisien sera « rationalisé » ou ne le sera point. C’est ce que des auteurs avisés ont qualifié de « régime primo-ministériel de responsabilité». Lesquelles rationalité et responsabilité découleront logiquement du respect, entre autres, des règles suivantes : impossibilité de censurer le gouvernement durant une certaine période (nous proposons une année). La motion de censure ne peut être votée que si elle est proposée par au moins 1/10 des membres de l’assemblée nationale. Chaque député ne peut voter qu’une seule motion de censure par législature. Avant de procéder au vote de la mention de censure, ceux qui la proposent doivent concomitamment proposer le nom du futur premier ministre. Ceci afin d’éviter les alliances contre nature qui seraient capables de « faire chuter » des gouvernements sans être eux-mêmes en mesure de gouverner. La quatrième règle doit imposer le vote de la majorité absolue des députés qui exercent effectivement leur mandat, pour faire démissionner le gouvernement en exercice.
Il s’agit là de garde-fous inspirés de l’expérience constitutionnelle comparée, et qui permettraient, au cas où elles seraient scrupuleusement observées, de concilier la légitimité parlementaire, qui suppose le droit de « faire et défaire » les gouvernements, avec l’indispensable efficacité exécutive. C’est en observant ce principe majeur que l’on pourrait aboutir à une situation de stabilité minimum permettant aux équipes dirigeantes de mettre en œuvre, ne serait-ce que partiellement, leurs programmes politiques.
Ce régime parlementaire n’en serait pas un si l’on accordait par ailleurs une place prépondérante au président de la République, au point de pouvoir concurrencer les autres pouvoirs. C’est pourquoi les fonctions de celui-ci doivent être purement et simplement « dégouvernementalisées », en ce sens où le futur locataire du palais de Carthage ne doit en aucun cas être en mesure de s’immiscer dans l’exercice du pouvoir exécutif, lequel sera réservé au seul gouvernement.
Dans le cadre de notre constitution démocratique et sociale, le président de la République sera chargé de veiller au respect de la Constitution, des libertés et droits fondamentaux et de l’indépendance de la justice. Il aura également une fonction d’arbitrage afin de garantir la marche régulière des pouvoirs publics et la continuité de l’État. De même qu’il sera le garant de l’unité et de l’indépendance nationale, et éventuellement le commandant suprême des forces armées.
Afin que le président de la république ne dépende d’aucun autre pouvoir, nous préconisons qu’il soit élu directement au suffrage universel. Cependant, et afin d’éviter qu’il ne se serve de ses pouvoirs à seule fin de se faire réélire, son mandat doit être unique pour une durée de sept ans non renouvelables.
C’est ainsi que nous concevons le régime parlementaire de la Tunisie d’après la constituante. Un régime primo-ministériel de responsabilité, dans le cadre duquel le Parlement légifère et choisit rationnellement l’équipe gouvernante, avec des garanties pour que celle-ci puisse gouverner dans la stabilité. Le chef de l’État sera le gardien du respect de la constitution et, de par sa fonction arbitrale, le garant du fonctionnement régulier des pouvoirs publics. Une fois la nature du régime politique brossée à grands traits, il importe à présent de montrer en quoi cette future constitution doit être sociale et progressiste. Outre les droits fondamentaux qui doivent figurer au fronton de la future constitution, et non seulement dans son préambule, les droits économiques, sociaux et culturels doivent être énoncés de la manière la plus solennelle qui soit. Davantage encore il convient de poser, sans ambiguïté aucune, le principe selon lequel le pouvoir économique doit toujours demeurer sous l’égide du pouvoir politique.
L’économie doit servir le citoyen tunisien et non l’inverse. Cette vérité évidente a malheureusement perdu son sens dans le monde où nous vivons et qui s’ingénie à instrumentaliser, chosifier et réifier l’être humain en en faisant rien de plus qu’une marchandise.
De même que la constitution doit poser les principes selon lesquels tout gouvernement qui viendrait à diriger la Tunisie doit promouvoir la justice sociale et assurer l’égalité des chances en veillant à corriger les inégalités dans la distribution de la richesse et du revenu, notamment par la mise en place d’une économie sociale et par l’adoption d’une politique fiscale juste inspirée des principes d’égalité et de progressivité ; il doit également promouvoir l’accroissement du bien-être social et économique et de la qualité de vie des personnes, en particulier des plus défavorisées, dans le cadre d’une stratégie de développement durable.
Toute équipe gouvernementale, abstraction faite de sa coloration politique ou idéologique, doit également, conformément à la constitution, veiller à renforcer la stabilité et la cohésion économique et sociale de l’ensemble du territoire national, en orientant le développement dans le sens d’une croissance équilibrée de tous les secteurs et de toutes les régions et œuvrer en vue d’éliminer progressivement —le cas échéant en recourant à des mesures conjoncturelles de « différenciation correctrice » (ce qui est communément appelé « la discrimination positive »)—, les disparités et inégalités économiques et sociales existant entre les villes et les campagnes, le littoral et l’intérieur.
Le gouvernement de la deuxième République tunisienne doit, en outre, veiller à ce que les politiques de développement économique (par définition durable) soient intégrées et coordonnées avec les politiques sociales, culturelles et éducatives, et se soucier en permanence de l’adéquation entre le système éducatif et le système productif avec pour objectif constant de résorber massivement le chômage et tendre progressivement vers la réalisation du plein emploi. De même qu’il doit observer dans toutes les politiques de l’Etat le « principe responsabilité » (Hans JONAS) de façon que les actions « actuelles » ne compromettent pas l’avenir digne et authentiquement humain des générations futures.
Enfin, il convient de préciser le sens de la démocratie que l’on souhaite faire advenir dans notre pays. On a vu qu’elle sera à contenu social progressiste, mais cela ne renseigne pas sur sa signification purement politique. A cet égard nous nous hâtons de préciser qu’elle doit être participative et enracinée dans la réalité locale de la Tunisie post-dictatoriale. Car, comme le dit si bien Tocqueville « C’est dans la Commune que réside la force des peuples libres. Les institutions communales sont à la liberté ce que les écoles primaires sont à la science… ».
Nos Communes qui ont, jusqu’à présent, servi de relais serviles au centralisme despotique doivent se transformer en autant de leviers pour la construction de la nouvelle Tunisie décentralisée. La participation se fera, certes, par l’élection démocratiques des représentants locaux, y compris à la tête des régions, mais elle se fera surtout par la délibération collective dans des espaces publics pluralistes et démocratiques ouverts (Jurgen HABERMAS), et surtout encore à travers les référendums d’initiative populaire sur les questions importantes d’intérêt commun local et régional.
L’apprentissage de la démocratie et l’éducation à la citoyenneté se feront à cette échelle élémentaire de la vie sociétale nationale. La Tunisie, de par la nombre relativement réduit de sa population, s’y prête parfaitement bien. On obtiendra alors non seulement la réconciliation entre gouvernants et gouvernés mais surtout une refondation des rapports de pouvoir, de sorte que le « haut » ne sera plus coupé du « bas » et que le citoyen (au sens plein du terme) recouvre la centralité de sa position délibérative, élective et référendaire !
* Houcine BARDI Docteur en Droit / Avocat au Barreau de Paris Porte parole du Parti du Travail Tunisien (PTT) – France Paris le 11 septembre 2011.
Source: ” Algerie Focus” Le 11-09-2011
Renewed Violence in Ettadamen
Noteworthy precautionary security measures have been taken in the districts of Ettadamen and M’nihla following incidents last Friday when individuals blocked traffic on Road 105, which connects the suburbs of the capital to the region of Bizerte.
These individuals, who called for improving their living conditions, set up roadblocks using tires and dumpsters of garbage. According to an official in the National Guard, these people were armed with knives and clubs.
Calm prevailed yesterday morning in the region after many security patrols crossed in the two last days, searching for the people behind these acts of vandalism in the surrounding districts of Intiliaka, Ibn Khaldoun and Errafaha.
The National Guard and Police increased their presence in the region in an attempt to prevent further clashes in the future.
Source: “Tunisia Live” Le 11-09-2011