Liberté et Equité: L’administration de la prison de Borj Er Roumi prive de parloir le prisonnier d’opinion Hassan Nasri – Sa famille manifeste devant la prison
Lettre ouverte du journalise Fahem Boukaddous à l’opinion publique
Le Monde:Centres d’appels : des délocalisations en trompe l’oeil
L’administration de la prison de Borj Er Roumi prive de parloir le prisonnier d’opinion Hassan Nasri Sa famille manifeste devant la prison
Tunis, le 12 juillet 2010 La police politique réprime Mahfoudh Ayari, ex prisonnier d’opinion et l’empêche de se marier
Lettre ouverte du journalise Fahem Boukaddous à l’opinion publique
« Les condamnations injustes ne sauraient m’en dissuader, même si c’est au péril de ma vie que je suis prêt à sacrifier sur l’autel de la liberté et de la démocratie. »
L’opinion publique est certainement déjà au courant du calvaire que j’ai vécu et que je vis encore depuis une semaine. En effet, alors que je suis encore hospitalisé, depuis le 3 juillet 2010, au service de pneumologie du Centre Hospitalo-universitaire (CHU) Farhat Hached à Sousse, suite à une crise d’asthme sévère, la cour d’appel de Gafsa a confirmé, mardi 6 juillet 2010, en mon absence et sans que mon avocat ait eu la possibilité de plaider, un verdict, rendu en première instance, me condamnant à une peine de quatre ans de prison ferme, pour « participation à une entente criminelle ayant pour but de porter atteinte aux personnes et aux biens et pour diffusion d’informations de nature à troubler l’ordre public ».
Un jugement sévère et inique rendu en violation flagrante du code de procédure pénale qui prévoit que quand un accusé est hospitalisé, le procès est automatiquement reporté. De plus, l’hôpital où je suis actuellement alité est encerclé par des policiers en civil qui exercent une pression sur les médecins pour qu’ils m’autorisent à quitter l’hôpital afin de pouvoir m’arrêter.
Par la présente lettre, je m’adresse à l’opinion publique nationale et internationale, et en premier lieu au corps journalistique auquel j’ai l’honneur d’appartenir, pour attirer leur attention sur la gravité extrême de ma situation.
En effet, je souffre depuis 20 ans d’une insuffisance respiratoire chronique due à des crises récidivantes d’asthme sévère. Une pathologie lourde qui a atteint un stade avancé, devenant de plus en plus handicapante, physiquement et psychologiquement. La surinfection pulmonaire affectant mes deux poumons et l’obstruction des bronches entraînent une diminution de l’apport en oxygène au niveau du cerveau, et provoquent un coma anoxique nécessitant le recours à une ventilation artificielle, seul moyen de me sauver d’une mort certaine.
Mon transfert en milieu carcéral, un espace dans lequel j’ai déjà vécu que je connais très bien, ne fera donc que compliquer davantage ma situation. La promiscuité, la saleté, l’humidité, le tabagisme passif dans des cellules bondées de fumeurs et la chaleur accablante de l’été, sont, pour une pathologie comme la mienne, des facteurs très aggravants. De plus, en raison de l’intervention de l’administration pénitentiaire, le suivi médical que nécessite mon état de santé ne peut pas être assuré avec la célérité et l’efficacité requises. Mon transfert en prison est, de ce fait, une véritable condamnation à mort.
Tout en vous adressant cet appel, je fais porter aux autorités tunisiennes la responsabilité de toute dégradation inéluctable de mon état de santé. Si je suis incarcéré en quittant l’hôpital c’est vers une prison mouroir que je serai dirigé.
J’ai choisi la profession de journaliste par engagement au service de la liberté d’expression, par amour de la vérité et de l’intégrité. Je suis parfaitement conscient qu’en choisissant cette voie j’ai un lourd tribut à payer. Je suis prêt à assumer ce choix et à emprunter le même chemin que ceux qui m’ont précédé, avec autant d’audace et de courage. Les condamnations injustes ne sauraient m’en dissuader, même si c’est au péril de ma vie que je suis prêt à sacrifier sur l’autel de la liberté et de la démocratie.
Le journaliste Fahem Boukaddous
Correspondant de la chaîne satellitaire « Al Hiwar Ettounsi » et du site électronique « Al Badil »
Centre Hospitalo-universitaire (CHU) Farhat Hached, Sousse (Tunisie)
LIEN: .http://fix.posterous.com/lettre-ouverte-du-journalise-fahem-boukaddous
Une délégation du PCF en Tunisie
Centres d’appels : des délocalisations en trompe l’oeil
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Cette annonce intervient quelques jours après la suppression de 837 emplois chez Téléperformance, le leader du secteur. Les syndicats avaient dénoncé le transfert d’activités vers la Tunisie et le Maroc (Le Monde du 3 juillet). Mais pour Jean-Hervé Jenn, président de Téléperformance France, le plan social résulte de « la baisse de l’activité en France, liée à la crise, et n’a rien à voir avec le transfert vers des pays à bas coûts ».
La situation de cette entreprise reflète-t-elle celle du secteur ? « Il n’y a aucun autre plan social dans les centres d’appel externes, qui recrutent plutôt », indique Laurent Uberti, président du Syndicat professionnel des centres de contact externes (SP2C) et de la société Acticall. La société B.Call vient ainsi d’annoncer l’ouverture, en octobre, d’un centre au Mans. Arvato Services (filiale du groupe allemand Bertelsmann), le numéro deux en France, qui a créé quatre sites dans l’Hexagone depuis la fin de 2008, soit 1 200 emplois, espère en avoir un de plus à partir de 2011. Sans compter l’ouverture, en 2009, d’un centre à Niort chez… Téléperformance.
Malgré la crise, les créations d’emplois restent significatives dans ce secteur, qui compte entre 250 000 et 270 000 salariés (en équivalent temps plein), dont 60 000 ou 70 000 dans les centres d’appels externes. Selon le SP2C, 10 000 ont été créés en 2009, auxquels vont s’ajouter 8 000 autres cette année, selon l’enquête de l’Association française des centres de relation client (AFRC). La part revenant aux centres externes est floue : 70 % selon SP2C, 20 % d’après l’AFRC. Le décompte est complexe en raison de la dispersion des sites.
Et l’offshore ? « Ces quatre ou cinq dernières années, l’essor de l’emploi offshore a été phénoménal », estime Manuel Jacquinet, rédacteur en chef du site En-contact et ancien expert, en 2004, auprès de Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’emploi, pour réfléchir sur la professionnalisation des centres d’appels.
Selon Bercy, l’offshore représentait en 2009 60 000 salariés, contre 10 000 en 2004. Parmi eux, 30 000 salariés travaillent à partir du Maroc, 12 000 de la Tunisie, le reste se répartissant entre le Sénégal et l’île Maurice. Mais pour M. Uberti, la grande vague des délocalisations est passée. « Après une croissance des emplois offshore autour de 80 % par an entre 2003 et 2007, on constate une stabilité depuis« . Aujourd’hui, ajoute-t-il, le taux de croissance des deux côtés de la Méditerranée « est identique, autour de 10 % à 15 % par an, et la répartition des emplois et du volume de travail est stable, selon un ratio de 80/20. » (80 % en France, 20 % à l’étranger).
Par ailleurs, cette fuite d’une partie des emplois n’aurait pas que des inconvénients. « Sans l’offshore, nous n’aurions pas connu le développement que nous avons eu en France car il nous permet d’offrir toute une palette de prestations aux clients », déclare Jean-Louis Thévenard, directeur de la coordination commerciale de la division centre d’appel chez Arvato, qui emploie 7 000 salariés, dont les deux tiers sur ses douze sites français et les autres sur 8 sites marocains.« L’offshore est une réalité qui nous permet d’équilibrer l’équation des prix », estime M. Uberti, pour Acticall, qui emploie 4 000 salariés en France et 400 au Maroc. « On n’est pas obligé de céder à la pression sur les prix. Les clients doivent être des partenaires », affirme-t-il.
Une vision un peu trop idyllique pour Eric Dadian : « La fonction achat a pris le pouvoir chez les donneurs d’ordres, les prix sont sans cesse tirés vers le bas et les entreprises sont incitées à faire de l’offshore. Cela ne peut pas continuer ainsi. La situation actuelle va déboucher sur des crises sociales. Aux donneurs d’ordres de devenir responsables. »
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