11 octobre 2009

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TUNISNEWS

9 ème année, N° 3428 du 11.10.2009

 archives : www.tunisnews.net  


AISPP: La police politique d’El Alia et le châtiment collectif PDP: Communiqué de presse – Retrait du PDP des législatives AFP:Tunisie: un parti d’opposition décide de boycotter les législatives AP: Tunisie: le PDP va boycotter les législatives Hend Harouni: Communiqué urgent Maghreb Confidentiel: La galaxie des businessmen au Parlement Slim Bagga: Quand Imed pète un cable Ouahid  Brahmi: Appel à la conscience humaine Le Devoir (Canada): Ces espions qui se sont installés près de chez nous Interview donnée au JDD par l’écrivain Georges Fleury : »Pour moi, Ben Barka a été incinéré dans l’Essonne »


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour le Docteur Sadok Chourou Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis E-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 8 octobre 2009

La police politique d’El Alia et le châtiment collectif

Des agents en civil de la Sûreté d’El Alia, dans le gouvernorat de Bizerte, ont obligé madame Hayet Ben Mahmoud Ben Aïssa ainsi que son père Mahmoud Ben Aïssa, âgé de 84 ans, à se présenter au poste de la Sûreté d’El Alia pour répondre de son fils Faïçal Ben Mahfoudh Ben Abbes, que le poste de la Sûreté d’El Alia persiste à convoquer à tout propos et soumet à des interrogatoires (portant sur sa religiosité, ses camarades, les lieux qu’il fréquente et les mosquées où il prie). Mahfoudh Ben Abbes, le père de Fayçal a été à son tour, en raison de la religiosité de son fils, licencié de son travail par le patron qui appartient au parti du pouvoir, le Rassemblement Constitutionnel Démocrate). Au bout de deux heures et demie d’interrogatoire sur Faïçal et l’endroit où il se trouvait, ils ont été libérés par la porte de derrière du poste de la Sûreté d’El Alia, alors que des militants des droits de l’Homme de Bizerte étaient venus poser des questions sur la détention d’une mère et d’un grand père alors que la personne, Faïçal Ben Abbes, ne faisait pas l’objet d’un mandat de recherche ou d’amener et qu’il n’est pas soumis au contrôle administratif. […] La commission de suivi des prisonniers politiques libérés (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

Liberté pour Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour toues les prisonniers politiques Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax: 71 340 860 Adresse électronique : liberte.equite@gmail.com Tunis le 2 octobre 2009

Des dizaines de prisonniers d’opinion de Borj Er Roumi continuent leur grève de la faim

Des dizaines de prisonniers d’opinion de Borj Er Roumi dans le gouvernorat de Bizerte continuent leur grève de la faim pour le quatrième jour d’affilée pour protester contre les mauvaises conditions qui sont les leurs, les traitements pénibles auxquels ils sont soumis : agressions violentes, comme celle du prisonnier d’opinion Hasni Yafreni dernièrement, provocations, privation de lit, surpopulation, et pour exiger leur libération. Ils ont été emprisonnés en vertu de la loi inconstitutionnelle contre le terrorisme, des jugements iniques ont été prononcés à leur encontre lors de procès ne réunissant pas les conditions minima d’un procès équitable. Les grévistes ont affirmé à leurs familles que l’administration ignorait leurs revendications et qu’ils étaient déterminés à poursuivre la grève pour attirer l’attention des êtres libres dans le monde sur cette tragédie permanente en Tunisie, afin que leur destin ne soit pas la mort à petit feu qui a emporté avant eux les prisonniers des deux décennies. […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maïtre Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

Parti démocrate progressiste 10, rue Eve Nohelle Tunis  

Communiqué de presse : Retrait du PDP des législatives

Tunis le 11 octobre 2009 Le comité central du Parti démocrate progressiste, réuni dans la nuit du samedi 10 octobre  au dimanche 11 octobre 2009 au siège central du parti à Tunis, sous la présidence de la secrétaire générale Mme maya Jeribi, a pris la décision de boycotter les élections législatives du 25 octobre prochain. Dans la réunion à laquelle ont pris part à titre d’observateurs les candidats des 26 listes du parti aux élections législatives, deux options ont été soumises au vote après une discussion qui a duré 7 heures environ: la participation à la campagne électorale ou le retrait du parti des élections. La deuxième option a recueilli 73 % des voix. Le PDP , qui a pris part à toutes les législatives depuis 1986, a vu ses listes invalidées abusivement dans 17 circonscriptions ce qui représente 80 % de l’électorat. Seules neuf listes  ont été acceptées (contre 16 en 2004), celles des circonscriptions du Kef, de Siliana, de Gabès, de Zaghouan, de Medenine, de Nabeul, de Tataouine, de Mahdia et de Kebili.  Il faut noter également que 13 membres dirigeants du parti présidant des listes, y compris sa secrétaire générale, ont été écartés de la compétition électorale de manière indue et illégale. Ayant constaté que leur parti a été évacué du Grand Tunis et la plupart des  villes principales du pays, les membres du CC ont conclu que les élections ont perdu leur caractère national. Ils ont relevé également la volonté du pouvoir de marginaliser l’opposition démocratique et le PDP en particulier, et dénoncé la partialité du Conseil Constitutionnel qui a donné totalement raison à l’administration et s’est réduit à une boîte à résonance du pouvoir exécutif soumis lui-même au parti hégémonique : le RCD. Notons déjà que la liste du PDP dans la circonscription de Nabeul a été avertie la veille par la Wilaya qu’elle ne sera pas en mesure d’afficher son manifeste électoral.  La motion émanant de la réunion a souligné que l’invalidation massive des listes du parti était une décision politique exécutée par une administration subordonnée ce qui reflète la volonté du pouvoir d’exclure le parti des institutions représentatives. Elle a estimé que cela constitue une véritable atteinte aux règles du jeu politique et une infraction flagrante au Code électoral élaboré pourtant par le pouvoir lui-même, d’autant que le candidat du PDP aux présidentielles M. Ahmed Néjib Chebbi a déjà exclu au moyen d’une loi sur mesure.  Pour le bureau de presse Rachid khechana


Tunisie: un parti d’opposition décide de boycotter les législatives

AFP / 11 octobre 2009 15h31 TUNIS – Le Parti démocratique progressiste (PDP, opposition légale) a annoncé dimanche qu’il retirait ses listes pour les élections législatives du 25 octobre, accusant le pouvoir de « marginaliser l’opposition démocratique ». « Le comité central du Parti démocratique progressiste, réuni dans la nuit du samedi à dimanche a pris la décision de boycotter les élections législatives du 25 octobre prochain », selon un communiqué publié dimanche. Il s’élève contre « l’invalidation massive et abusive de listes du parti dans 17 circonscriptions représentant 80 % de l’électorat » et note que treize de ses dirigeants avaient été écartés « de manière indue et illégale », y compris sa secrétaire générale, Maya Jribi. Il s’agit d’une manoeuvre du pouvoir visant à « marginaliser l’opposition démocratique et le PDP en particulier », a poursuivi le parti dans un communiqué évoquant « une véritable atteinte aux règles du jeu politique et une infraction flagrante au Code électoral » en vigueur. L’annonce de ce retrait coïncide avec le lancement de la campagne électorale pour la présidentielle et les législatives, qui se dérouleront le même jour. Huit partis restent en lice. Le PDP, une formation de centre gauche, sans siège au Parlement, avait déjà vu son candidat à la présidentielle écarté, pour non conformité à la loi électorale. Fondateur et chef historique de sa formation, l’avocat Ahmed Nejib Chebbi, 60 ans, a estimé avoir été mis hors course par une loi, selon lui, « taillée sur mesure pour fermer la voie à toute candidature libre et priver le peuple tunisien du libre choix de ses dirigeants ». M. Chebbi avait postulé à la présidentielle de 2004, avant d’y renoncer faute de pouvoir satisfaire aux conditions posées par la loi. La Tunisie vivra le troisième scrutin présidentiel pluraliste de son histoire le 25 octobre, lorsque trois membres de l’opposition parlementaire légalement reconnues par le pouvoir postuleront face au président sortant, Zine el Abidine Ben Ali. M. Ben Ali, réélu en 2004 avec 94,4% des suffrages, est candidat à un cinquième quinquennat consécutif.  

Tunisie: le PDP va boycotter les législatives

AP | 11.10.2009 | 17:03 Après le retrait de son candidat à la présidentielle, le parti démocratique progressiste (PDP), principale formation de l’opposition, a décidé dimanche de boycotter les législatives. Les deux scrutins sont prévus dimanche 25 octobre. Le PDP, qui a pris part à toutes les législatives depuis 1986, est le seul des huit partis de l’opposition légale à ne pas participer à la consultation. La décision a été prise dans la nuit de samedi à dimanche par le comité central du parti à l’issue d’un vote qui a recueilli 73% des voix, précise un communiqué transmis à l’Associated Press. Elle est motivée par « l’invalidation abusive » par le conseil constitutionnel de 17 parmi les 26 listes qu’il a présentées. Il a été exclu de la compétition dans toutes les grandes villes, englobant 80% de l’électorat. Le communiqué dénonce « la volonté du pouvoir de marginaliser l’opposition démocratique » ainsi que « la partialité du conseil constitutionnel, réduit, selon le PDP, à une boîte de résonance du pouvoir exécutif ». Premier à avoir annoncé sa candidature à la présidentielle, le chef historique du PDP, Me Néjib Chebbi, a dû se retirer de la course, car ne remplissant pas une des conditions instaurées par un « amendement constitutionnel exceptionnel » adopté en 2008. AP  


Communiqué urgent Hend Harouni (Traduit de l’arabe par Hend Harouni)
Tunisie le  Samedi 10 Octobre 2009-21 Chawal 1430 Alors que nous attendions en tant que membres de la Famille de Abdelkarim  Harouni et avec grande impatience l’arrêt des harcèlements et agressions dont il fait l’objet, comme  c’est d’ailleurs le cas de beaucoup de chargés  du  suivui  et  des  observateurs de la souffrance de mon frère  Abdelkarim  à l’intérieur du pays aussi bien qu’à l’extérieur et surtout  depuis son mariage, à la maison louée au : 7 bis, rue du lieutenant Bjaoui à côté  de la mosquée El Haq  près de l’Avenue de la Liberté à El  Menzah V pas loin de la capitale, au point de menacer sa sécurité, sa  sureté, sa liberté et l’inviolabilité de son domicile et de sa famille, la police politique intensifie le  siège stricte et quotidien  sur la demeure de mon frère Abdelkarim , avec un effectif de 10 et même 11 agents  tel est le cas de ce matin, Samedi 10 Octobre, 2009 dans le but de le  terroriser et de l’isoler de ses proches et amis et tous ceux qui souhaitent le contacter. Ce siège a propagé  une  atmosphère de peur et d’anxiété chez les voisins et les passants, surtout avec l’emplacement de la maison directement juste à côté de :  la Mosquée El Haq, une garderie d’enfants et un supermarché à El Menzah V près de la capitale. Tout en exprimant notre profonde inquiétude face à la poursuite de cette menace dangereuse, nous tenons entièrement  responsables  toutes les parties concernées afin d’ assurer la sécurité de la vie de mon frère  Abdelkarim et de son épouse  ainsi que  leur sureté et inviolabilité, de même que  nous demandons à tous les hommes libres en Tunisie et dans le monde à investir l’effort maximum dans le but de veiller à lever ces injustices infligées à mon frère, Abdelkarim  et mettre fin à la souffrance qui dure depuis longtemps /. Portable N° : 216-93.43.97.70

MAGHREB CONFIDENTIEL, N° 896 du 8 octobre 2009

TUNISIE La galaxie des businessmen au Parlement

Alors que le président Ben Ali se prépare à rempiler, le 25 octobre, pour un cinquième mandat, son parti, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) prépare soigneusement le renouvellement de la Chambre des députés (Majlis), le même jour. Surtout composées d’apparatchiks anonymes, les listes RCD réservent plusieurs sièges aux principaux hommes d’affaires du pays, selon un subtil équilibre entre clans proches du pouvoir. Revue de troupes. Principale innovation, l’arrivée de Sakher El Materi sur les bancs de la Majlis vient couronner la fulgurante ascension du gendre du président dans le monde économique. Politiquement, le jeune tycoon (concessions Audi, Volskwagen et Porsche, holding Princess El Materi) est déjà officieusement chargé d’occuper le terrain de l’islam modéré, grâce à sa radio Zitouna et son groupe de presse Dar Assabah, bientôt flanqués d’une télévision et d’une banque islamique. Député depuis 1989, Hédi Djilani briguera un cinquième mandat et pourrait prendre, à terme, la présidence de la Majlis. Le patron de l’organisation patronale Utica, à la tête d’un empire industriel et financier (Hannibal Lease, Investment Trust Tunisia, Confection Ras Jebel), a marié plusieurs de ses enfants à des membres du clan Ben Ali/Trabelsi. Son bras droit à l’Utica, Ali Slama (groupe Slama : agroalimentaire, imprimeries…), se représente à la Manouba, banlieue chic de Tunis. Le porte-drapeau des industriels de Sfax est un nouveau venu à l’Assemblée : il s’agit de Nabil Triki, patron de la Confiserie le Moulin, Matex, etc. Quant à Habib Boujbel, il aura la triple tâche de représenter les Djerbiens, les hôteliers, et le clan Boujbel (Mohsen, et Saïd Boujbel, hôtels Carribean et Sunny, laboratoires Medis, Heineken, Vacpa). Il se présentera à Nabeul où il héritera du siège occupé par Kamel Boujbel jusqu’à son décès en 2007. En revanche, la rupture entre le palais de Carthage et la famille Chiboub est consommée. Afif Chiboub, 53 ans, vice-président de la Majlis depuis 1998, ne se représentera pas à Tunis. La relation durait depuis le mariage du frère d’Afif, Slim Chiboub, avec Dorsaf Ben Ali, fille du président. Mais cette dernière, issue d’un premier mariage, n’a pas les faveurs de l’épouse du président, Leïla Ben Ali. Laquelle a d’ailleurs pris soin, depuis des années, de placer des relais personnels à l’Assemblée (lire ci-contre) !  

Les réseaux de Leïla

La Première dame de Tunisie, Leïla Ben Ali peut compter à l’Assemblée sur le soutien de plusieurs députées. « Secondes dames » Domaine réservé de la Première dame (qui préside l’Organisation de la femme arabe), la « promotion du rôle de la femme en Tunisie » permet au régime de parer les critiques internationales au sujet des droits de l’homme. Au Parlement, le dossier sera porté par deux fidèles relais de Leïla : Aziza Hatira, présidente de l’Union nationale de la femme tunisienne, et Saïda Agrebi, présidente de l’Association tunisienne des mères. Cette dernière est très active à l’étranger, tout comme sa collègue Afifa Salah, présidente de la commission des droits de la femme au sein de l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne. Cousine germaine Najet Trabelsi, députée depuis 2004, directrice de l’hôpital Kheireddine de Tunis et cousine de Leïla Ben Ali, briguera un second mandat le 25 octobre. Elle devrait avoir les coudées franches à la Majlis sur les questions hospitalières : sa ministre de tutelle Najoua Miladi, secrétaire d’Etat aux Etablissements hospitaliers et députée depuis 2004, ne se représentera pas.


Quand Imed pète un cable
 
Des documents ont disparu du bureau d’Imed Trabelsi au sein de l’entreprise Bricorama. C’est la panique…

C’est une étrange histoire qui nous vient de « Bracorama », dans les environs de Tunis. Le 5 octobre dernier, Imed Trabelsi, le patron de l’enseigneBricorama par usurpation, n’a pas pété un câble mais plusieurs. Semant accessoirement la panique au sein de l’entreprise.

En une heure à peine, sa réputation de gros nounours cajolé a été confirmée. Tout se passait bien dans cette entreprise si calme, au parking vide faute de clients, aux magasins désertés par les bricoleurs du week-end et des autres jours de la semaine, lorsqu’une voix de stentor retentit comme du fond de la cave de Ben Ali Baba :« Qui est entré dans mon bureau ? Mon bureau aux mille milliards de mille secrets ? »

Le bras droit de Nounours tremble

Les caissières crurent à une plaisanterie, puis se sont mises à s’amuser de cette rocambolesque histoire. Las ! Elles ne réalisaient pas qu’avec Imed « tout est possible ». Voler un yacht, être reconnu comme le principal commanditaire et échapper à la justice, c’est du Imed tout craché ! Etre recherché par la police internationale, et se travestir au Carnaval de Venise, ça aussi c’est du Imed !! Construire un Empire quand sa véritable identité est à démontrer, c’est toujours du Imed !!!

La police a quand même débarqué chez Bricorama à la demande du fils de sa mère et a cru bon d’interroger deux secrétaires impayéees elles-mêmes depuis des mois, car l’argent ne rentre pas. Le bras droit du Nounours, Atef Zehani, d’abord médusé, s’est même mis à trembler. Soudain, la voix d’Imed plus sereine, proche de la compassion : « Qui m’a dérobé des documents de mes tiroirs ? »

Ah ! Là, ça devient sérieux !!! Quand Imed se fait voler des documents pour lesquels il a sur le champ une crise d’hystérie, la Tunisie retient son souffle.

Alors jouons à une petite devinette : 1/ Ce ne sont pas des factures impayées ; 2/ Ce ne sont pas des lettres de relance des banques ; 3/ Ce n’est pas la version définitive de son livre « Le Matelot » ;

Qu’est ce qui peut bien mettre Imed dans ce vilain état ? Le faire plonger dans pareille hystérie ?Résultat de l’énigme, très bientôt sur Chakchouka…

Slim BAGGA (Source : le blog « CHAKCHOUKA TUNISIENNE, UN BLOG PARFUMÉ AU JASMIN » hébergé par « Bakchich » (Hebdomadaire satirique – France), le 11 octobre 2009)  Lien: http://www.bakchich.info/Quand-Imed-Trabelsi-pete-un-cable,08916.html  


Appel à la conscience humaine

Dans la nuit du 24 mars 2007, j’ai été kidnappé et arrêté pour une accusation de détention et diffusion de tracts, de diffusion de fausses nouvelles en relation avec un acte criminel contre des personnes. Comme j’ai réfuté la liste des accusations j’ai été soumis cinq jours à toutes sortes de tortures sadiques. Parmi ces méthodes effrayantes de torture : j’ai été outragé et agressé sexuellement et humilié avec un sang froid augurant de la disposition des tortionnaires à la vengeance. Ils m’ont électrocuté puis ils m’ont suspendu, tout nu, dans une position dégradante. Par ailleurs, ils m’ont bâillonné et donné des coups lancinants sur les zones sensibles, privé de sommeil et ils ont aspergé d’eau froide mon corps nu et plongé ma tête dans un liquide infect jusqu’à ce que je perde connaissance, je vomisse du sang et que je frôle la mort. Dans un autre registre consacrant la sauvagerie et de la grossièreté, le Coran a été profané. Quant à la scène qui a vu l’apogée du sadisme, c’est quand on m’a forcé à boire mes urines et que j’ai été privé de nourriture (une assiette par jour) et de produits d’hygiène sans parler du fait que j’avais en permanence les mains attachées dans le dos. […] ma carte du parti a été déchirée […] Autres méthodes de torture : on m’a forcé à m’agenouiller de longs moments, blasphèmes et humiliations psychologiques (des propos obscènes) par lesquels on cherchait à provoquer chez moi lassitude et déprime et on brisait ma volonté de résistance. Le tortionnaire a été surpris de ma fermeté et il a menacé de faire venir ma mère et de la violer devant moi. J’ai alors été obligé de me soumettre et de signer les procès verbaux dont j’ignorais le contenu puisqu’on m’a refusé le droit d’en prendre connaissance. Lorsque l’affaire est passée en justice, les procès ont été organisés en première instance et en appel, dénués des standards minima des procès équitables et impartiaux. Le tribunal a refusé de désigner un avocat d’office pour ma défense et m’a interdit de plaider pour moi-même après qu’il n’y ait pas eu d’avocat chargé de le faire car ma famille n’avait pas été informée du lieu de ma détention; elle avait été trompée et leurrée le temps que s’estompent les traces de torture. Je me suis trouvé condamné à deux ans et quatre mois après l’avoir été à quatre ans en première instance, uniquement pour une divergence d’opinion. Si on croit que la prison est une institution sanctionnant et réformant, on va être déçu, elle s’est transformée en un espace de coercition intense et d’oppression, d’anesthésie de la conscience et de consécration de l’allégeance. J’ai pâti de la négligence sanitaire et de l’absence de suivi social, de l’exclusion de la promenade et de la privation du confort et de douches chaudes. Même chose en ce qui concerne la lecture car on a feint d’ignorer mon désir de lire les ouvrages de valeur de la bibliothèque de la prison qu‘on a remplacé par d‘autres, au contenu inférieur, sans parler de la privation de mon droit à contacter ma famille par voie postale (interception de tout ce qui rentrait et sortait) et la privation de visite directe. Les lois autorisent le prisonnier à poursuivre ses études en prison, mais ce droit est bafoué sans motif. Je ne manquerai pas de révéler qu’à quatre reprises, j’ai été mis dans un cachot individuel (dix jours à chaque fois) parce que j’avais formulé des demandes simples. Et du simple fait de mon passage dans cette aile j’étais fouillé, nu, et l’objet de grossièretés, d’insultes. Le cachot individuel, c’est l’isolement, la coupure d’avec le monde extérieur. On n’y voit pas la lumière, on n’y respire pas un air pur et on ne quitte pas sa tombe de cellule pendant dix jours pendant lesquels on endure les affres de la faim (on se contente de la mauvaise nourriture de la prison), on est affecté d’une soif fantastique due à l’eau polluée et l’amoncellement des saletés et l’ humidité extrême C est un châtiment destructeur pour un être, qui annihile sa volonté et fait vaciller sa résistance dans la vie quotidienne, qui est tissée de répression, irriguée d’arbitraire, nourrie d’oppression qui défait l’individu avant la défaite et fait capituler l’être humain avant la reddition. […] Comme j’étais rebelle à cette politique visant à créer des masses grégaires ne dérogeant pas à la voie droite exigée par le pouvoir, l’obéissance et la mise à genoux, je me suis inscrit dans une série de vagues de grèves de la faim dont la plus dure et la plus connue a duré trente sept jours à Gafsa, pour affronter l’adversité et exiger de simples droits, déjouer les complots et les machinations de l’administration et ses porte flingues chez les droits communs. A chaque grève, c’était une nouvelle virée dans le monde de la torture et de la destruction. En conclusion, j’appelle toute personne croyant dans le bien fondé de ma cause à m’aider à poser l’affaire en justice afin que soient poursuivis les criminels impliqués dans ces violations criminelles que réprouve la conscience humaine. Ces poursuites sont la plus éloquente expression de la dénonciation et du désespoir. Peut-être votre aide et votre sympathie atténueront-elles le cauchemar qui me poursuivra toute ma vie. Ouahid Brahmi (Source : El Maoukef du 11 septembre 2009) (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par l’auteur de la version en arabe, LT)


 

Ces espions qui se sont installés près de chez nous

Bahador Zabihiyan Une trentaine de pays espionneraient le Canada sur son propre territoire, envoyant leurs agents voler des secrets industriels de nos compagnies ou surveiller les Canadiens issus de l’immigration qui critiqueraient un peu trop les régimes de leurs pays d’origine, d’après les auteurs Fabrice de Pierrebourg et Michel Juneau-Katsuya. Selon le journaliste d’investigation Fabrice de Pierrebourg, et l’ancien agent du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) Michel Juneau-Katsuya, les espions chinois sont les plus actifs. Comme cette délégation chinoise en visite dans une compagnie canadienne de haute technologie et dont certains membres ont muni leur cravate d’aimants afin de recueillir des débris métalliques devant être analysés à leur retour à Pékin, afin d’aider à percer les secrets de fabrication de la compagnie canadienne. L’anecdote peut faire sourire. Ce qui est moins drôle, c’est que le Canada perdrait entre 20 et 30 milliards de dollars chaque année à cause de ce genre d’activité. On y apprend aussi que le légendaire gardien de but Vladislav Tretiak était une sorte d’employé des ressources humaines du KGB, aidant les Soviétiques à dénicher de futurs espions dans le monde. Mais les grandes puissances comme la Russie ou la Chine ne sont pas les seules à envoyer leurs sbires espionner au Canada. Des pays de moindre importance comme la Tunisie auraient des agents ici, selon les auteurs. Des employés du consulat surveilleraient les activités politiques des étudiants tunisiens vivant au Québec et leur rappelleraient à l’occasion qu’il n’est pas bon de critiquer le régime du président Zine el-Abidine Ben Ali, en poste depuis 1987. Ces espions venus d’ailleurs préconise de mettre en place des lois plus sévères pour condamner les espions, une meilleure surveillance du territoire, et plus de réactivité de la part des autorités canadiennes. Mythe et probabilité du terrorisme au Canada Il n’y aurait aucun moyen de se parer contre une attaque terroriste dans le métro de Montréal, peut-on lire d’emblée dans Terrorisme et antiterrorisme au Canada. Un attentat dans un lieu aussi facile d’accès que le métro est tout à fait possible, ceci avec très peu de moyens. «Pour plusieurs raisons, l’idée que le Canada peut prévenir les attaques terroristes est farfelue — bien qu’on puisse bien sûr se préparer aux urgences et mettre sur pied des stratégies de minimisation des dégâts et d’aide aux victimes», expliquent les auteurs. Mais qu’on se rassure, la probabilité qu’une attaque terroriste ait lieu au Canada est «infinitésimale», selon les auteurs. Le livre, auquel ont participé une dizaine d’universitaires sous la direction de Stéphane Leman-Langlois et Jean-Paul Brodeur, explique pourquoi, en balayant nombre d’idées préconçues au sujet du terrorisme. Les auteurs dénoncent ce qu’ils appellent les jugement de valeurs et la mythologie qui entourent la définition du terrorisme. «Ces mythologies sont confectionnées par des politiciens dont l’aptitude la plus marquée semble être de prendre le relais des terroristes eux-mêmes en terrifiant les populations qu’ils ont la possibilité de protéger», peut-on lire. Le livre se divise en deux parties principales: le portrait du terrorisme au Canada et les réponses canadiennes au terrorisme. Ainsi, les plus anciens adeptes de la terreur au Canada sont les extrémistes des Doukhobors, une secte originaire de Russie dont les membres se sont installés dans l’Ouest au début du siècle. Parmi les plus organisés, on trouve les extrémistes tamouls, dont les mem-bres influencent directement certains gangs de rue torontois afin qu’ils les aident à extorquer de l’argent aux Canadiens d’origine tamoule. Les auteurs analysent minutieusement le terrorisme sous toutes ses formes: les différents types de terroristes au Canada, les manières de lutter contre le terrorisme et, surtout, l’exagération de cette menace, notamment par les hommes politiques, mais aussi par les médias. Ces espions venus d’ailleurs Enquête sur les activités d’espionnage au Canada Fabrice de Pierrebourg et Michel Juneau-Katsuya Les Éditions internationales Alain Stanké Montréal, 2009, 360 p. Terrorisme et antiterrorisme au Canada Sous la direction de Stéphane Leman-Langlois et Jean-Paul Brodeur Les Presses de l’Université de Montréal Montréal, 2009 (Source: « Le Devoir » (Canada) Édition du samedi 10 et du dimanche 11 octobre 2009)


 

Interview donnée au JDD par l’écrivain Georges Fleury :

« Pour moi, Ben Barka a été incinéré dans l’Essonne »


Quarante-quatre ans après la disparition de l’opposant marocain en plein Paris, l’écrivain Georges Fleury, ancien des commandos de marine, confie au JDD un « dossier secret » des gendarmes. Extraits de son interview à paraître demain dans Le Journal du Dimanche. Quand avez-vous été destinataire de ce nouveau « dossier Ben Barka »? Il y a vingt-cinq ans, dans un Salon du livre. Je signais des ouvrages quand quelqu’un s’est approché de la table et a posé devant moi une chemise grise remplie de documents. L’inconnu a juste dit « c’est pour vous » avant de tourner les talons. Qu’est-ce que vous avez fait? Ce qui saute aux yeux, en l’ouvrant, ce sont tous ces tampons « secret » qui barrent les pages. On y découvre que les gendarmes, dès 1965 et 1966, ont collecté tout un tas de renseignements d’informateurs anonymes. Tout ce dossier montre que Pierre Messmer, le ministre de la Défense de l’époque, était informé en temps réel du travail des gendarmes sur le terrain. Y a-t-il des pistes sur la mort de Ben Barka? Oui, il y a cette piste étrange. Dans ce dossier on voit que les gendarmes ont un informateur qui leur livre des éléments précis sur deux personnes qui auraient incinéré le cadavre de Ben Barka. Les gendarmes ont leurs noms, leurs adresses, et même le montant de la somme qu’ils auraient touchée pour le faire, 5 millions de francs de l’époque, ce qui était une fortune. Et puis en deux phrases, dans un rapport postérieur, ils signalent à leur hiérarchie que les deux suspects ont été interrogés et « nient les faits ». C’est tout. Un peu plus tard, les mêmes gendarmes vont fouiller une propriété à Villabé. Ils sont accompagnés de deux policiers « de la préfecture de police », « Legris et Lecoq ». Et ils découvrent, sur un tas de cendres, « un bout de tissu et un morceau de cuir »… Il n’y avait pas d’enquête ADN à l’époque, et ces deux éléments matériels sont alors confiés à la brigade de Mennecy, dans l’Essonne… Avez-vous revu votre source? Oui, je l’ai revue quelque temps après avoir lu le dossier. En discutant avec elle, j’ai compris qu’elle était persuadée que Ben Barka avait été incinéré dans l’Essonne. Et que c’est peut-être la raison pour laquelle elle m’avait confié ce dossier. En tout cas, pour moi, c’est que ce qui s’est passé, je crois beaucoup à cette piste. A-t-elle été exploitée à l’époque? Est-ce vérifiable aujourd’hui? Je me pose la question. (Source: Journal du Dimanche (hebdomadaire – France), le 10 Octobre 2009)  Lien: http://www.lejdd.fr/Societe/Justice/Actualite/Pour-moi-Ben-Barka-a-ete-incinere-dans-l-Essonne-141048/

 

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30 mars 2004

Accueil TUNISNEWS   4 ème année, N° 1410 du 30.03.2004  archives : www.tunisnews.net اللجنة الوطنية لمساندة عبد اللطيف المكي وجلال عياد:

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