11 mars 2010

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TUNISNEWS
9 ème année, N° 3579 du 11.03.2010
 archives : www.tunisnews.net 


Liberté  et Equité: La famille du jeune Karim Mchichi privé de parloir au motif qu’il est au cachot Liberté  et Equité: La police politique arrête l’ex prisonnier d’opinion Noureddine Gandouz AISPP: L’ex prisonnier politique Noureddine Gandouz, et les accusations sur mesure AISPP: Sahbi Atig sous haute surveillance CCTE: Appel à l’aide de Abdellatif Djeridi demandeur d’asile au Maroc – membre de la direction du Parti Social Libéral et ancien candidat aux élections législatives CCTE: Décès de la mère de l’opposant M. Ahmed Ouerghemi Hend Harouni: Et le Siège Policier Se Poursuit Contre Abdelkarim Harouni … TTU Monde arabe: Les dépenses de Ben Ali AFP: L’UPM sur les rails avec l’entrée en fonction de son secrétaire général AFP: Le Maroc « sévère contre ceux qui se jouent des valeurs religieuses » (ministre) ATS: Affaire Kadhafi: Tout est possible pour Max Göldi (ambassadeur libyen) Le Monde: Ben Laden et Big Brother


Liberté  pour le Docteur Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté  pour tous les prisonniers politiques Liberté  et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax : 71 340 860 Liberte.equite@gmail.com Tunis, le 10 mars 2010

Nouvelles des libertés en Tunisie


La famille du jeune Karim Mchichi privé de parloir au motif qu’il est au cachot L’administration de la prison de Nadhor a privé de parloir mardi 9 mars 2010 la famille du prisonnier d’opinion Karim Mchichi au motif qu’il était soumis à la sanction du cachot. L’administration a également privé le prisonnier des livres en sa possession, dont le Coran. Son épouse a des difficultés à lui rendre visite du fait de la distance et de son peu de moyens. Le prisonnier d’opinion Karim Mchichi est en prison depuis 2005, date de sa livraison par les autorités syriennes aux autorités tunisiennes, en vertu d’une condamnation à neuf ans d’emprisonnement pour des accusations en relation avec la loi sur le « terrorisme » (non constitutionnelle). Il souffre d’une affection cardiaque et ne bénéficie pas du suivi médical requis. Il endure un calvaire et des mauvais traitements dans cette prison. […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Liberté  pour le Docteur Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté  pour tous les prisonniers politiques Liberté  et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax : 71 340 860 Liberte.equite@gmail.com Tunis, le 10 mars 2010 Nouvelles des libertés en Tunisie

La police politique arrête l’ex prisonnier d’opinion Noureddine Gandouz


La famille de l’ex-prisonnier politique Noureddine Gandouz a eu la surprise de voir arriver à quatre heures de l’après midi du mardi 9 mars deux agents de la police politique à bord d’un véhicule quatre x quatre ISUZU, qui ont perquisitionné le domicile et ont saisi deux unités d’ordinateurs dont seule une fonctionne. Ils ont arrêté monsieur Gandouz et l’ont conduit au siège de l’administration de la Sûreté de l’Etat au ministère de l’Intérieur où ils l’ont soumis à un interrogatoire sur ses relations avec des personnes dont ils ont prétendu qu’il les connaissait. L’interrogatoire a duré quatre heures et il n’a été libéré qu’à huit heures du soir. Il a récupéré le disque dur. Les agents lui ont demandé de revenir le lendemain à dix heures du matin afin d’achever l’interrogatoire. Il a dit avoir été correctement traité. […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 9 mars 2010

L’ex prisonnier politique Noureddine Gandouz, et les accusations sur mesure


Des personnes en civil dont on pense qu’il s’agit de la police politique relevant des services de la Sûreté de l’Etat ont investi le domicile de l’ex prisonnier politique Noureddine Gandouz, ont mis sens dessus dessous les meubles, alléguant qu’ils recherchaient un « détonateur » et qu’ils avaient pensaient qu’il était en sa possession. Ils ne sont partis qu’après avoir confisqué l’unité centrale de l’ordinateur de la famille. Noureddine Gandouz a pu téléphoner à l’un des membres de l’association et l’informer qu’il était en état d’arrestation à la brigade de la Sûreté de l’Etat qui lui a réitéré ses allégations proférées lors de la descente au domicile. Noureddine Gandouz est un ancien prisonnier politique qui a été arrêté le 18.07.1991 et condamné à 33 ans et 3 mois d’emprisonnement. Il a été libéré le 24 juillet 2007 et sa période de libération conditionnelle devrait prendre fin le 26.11.2010. […] Pour l’association La commission de suivi des prisonnier politiques libérés (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 9 mars 2010
L’ex prisonnier politique Sahbi Atig est assiégé par la police et suivi de très près. Un véhicule de la police politique lui emboîte le pas et l’accompagne dans tous ses déplacements depuis le matin du dimanche 7 mars 2010, importunant son voisinage et les membres de sa famille, d’autant plus qu’il n’y voit aucune raison claire, sinon le « rappel » occasionnel des instances sécuritaires aux militants des droits de l’homme et aux opposants politiques ainsi qu’aux anciens prisonniers politiques que leur étreinte est pérenne et que la police politique a la main longue […] Pour l’association La commission de suivi des prisonniers politiques libérés (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

Collectif de la Communauté Tunisienne en Europe 1 rue Cassini – 75014 Paris – Tél : 01 43 29 68 98

Appel à l’aide de Abdellatif Djeridi demandeur d’asile au Maroc – membre de la direction du Parti Social Libéral et ancien candidat aux élections législatives


M. Abdellatif Djeridi membre dirigeant du Parti Social Libéral se trouve en ce moment dans une situation matérielle et morale déplorable à Rabat où il vient d’obtenir une protection du Haut Commissariat aux Réfugiés. M. Djeridi a subi le cycle infernal de la persécution politique suite à ses positions répétées en faveur des libertés et de la démocratie en Tunisie. Il a notamment été candidat aux élections législatives mais son élection a été invalidée suite au trucage des voix en faveur de la direction actuelle qui a obtenu huit membres élus du PSL à la Chambre des Députés tous inféodés à la maffia. M. Djeridi a distribué des tracts notamment lors du SMSI à Tunis, ce qui lui valut l’emprisonement, le cambriolage de sa maison et la mise à feu de sa voiture. Il a pu s’enfuir en Syrie puis au Maroc. Il a publié des articles en faveur de la démocratie et il a signé des pétitions notamment celle appelant à la libération de Dr Sadok Chourou publiée sur Tunisnews. Il lance un appel urgent à l’aide à tous pour qu’il puisse trouver à se loger et à se nourrir. N’hésitez pas à lui conseiller l’aide d’un ami ou d’une association au Maroc. Merci de le contacter sur son portable : +212 658 733 287. Vous pouvez lui écrire au : jeunessetunis@yahoo.fr Il a laissé à Tunis sa femme et deux enfants dans une situation dramatique. Paris le 11 mars 2010 Mondher Sfar mondher.sfar@club-internet.fr

 


Collectif de la Communauté Tunisienne en Europe 1 rue Cassini – 75014 Paris – Tél : 01 43 29 68 98

Décès de la mère de l’opposant M. Ahmed Ouerghemi


Nous venons d’apprendre la triste nouvelle du décès de Madame Aïcha Chahbani, la mère de notre compatriote M. Ahmed Ouerghemi, survenu aujourd’hui à Médenine. Nous présentons à notre compatriote et ami Ahmed et à sa famille nos condoléances attristées et nous lui assurons toute notre sympathie en cette douloureuse circonstance. M. Ouerghemi a déjà perdu son père peu de temps après avoir quitté la Tunisie en 1986. En mai 2008 il perdait aussi son frère Abdallah sans pouvoir également se rendre à son enterrement. Il vit encore depuis son entrée en France dans une situation irrégulière, du fait de son refus de collaborer avec la police française. Il a pu obtenir une protection subsidiaire de la part de l’Ofpra sans pouvoir pour autant avoir un titre de séjour pour lequel il continue de se battre. Nous assurons M. Ouerghemi de notre détermination à continuer à le soutenir dans ces moments difficiles et appelons la communauté tunisienne à lui apporter son soutien. Que la mère de M. Ouerghemi se repose en paix. Paris, le 10 mars 2010 Le Bureau Contact de M. Ahmed Ouerghemi : Portable : 06 11 03 15 75 e-mail : a_ouerghemi@yahoo.fr


Et le Siège Policier Se Poursuit Contre Abdelkarim Harouni …


Hend Harouni-Tunisie Au Nom d’Allah Le Clément et Le Miséricordieux & la Prière et la Paix Soient sur notre Prophète Loyal et Sincère Mohamed Tunis le 11 Mars 2010-25 Rabii al Awal 1431 Ce jour Jeudi 11 Mars 2010, le siège policier envers mon frère Abdelkarim Harouni, Militant des Droits de l’Homme et ex-prisonnier politique se poursuit autour de son lieu de travail aux Berges du Lac en utilisant la voiture blanche Peugeot 306 immatriculée sous le n° 2078 TU 88 toute la matinée puis remplacée par une Mercédès noire immatriculée sous le n° 433 TU 140 et le soir, la voiture blanche a repris sa place pour poursuivre le siège policier en face du lieu de travail ensuite, elle  a suivi mon frère Abdelkarim à son retour chez-nous à la maison au Kram-Ouest et s’est immobilisée.


Les dépenses de Ben Ali


Alors que la Tunisie connaît une situation économique difficile, marquée par un chômage élevé des cadres, l’opposition prend de plus en plus pour cible le train de vie du président Ben Ali et de son épouse, Leïla Trabelsi. Critiquant, en particulier, les déplacements à l’étranger de la famille présidentielle, comme le dernier séjour de Leïla Ben Ali en Afrique du Sud, avec une escorte comportant pas moins de trente agents de sécurité. Ou l’acquisition récente par le président Ben Ali d’un avion Airbus A340 neuf en configuration “VIP”, d’une valeur de 300 millions de dinars (150 millions d’euros). De son côté, le pouvoir ne relâche pas la pression sur les opposants. Ainsi, dimanche dernier, le secrétaire général du parti Tunisie verte, Abdelkader Zitouni, aurait vu tous ses bagages « disparaître » à son retour à Tunis, après une tournée à Paris et à Bruxelles, où il s’était entretenu avec des parlemen taires français et européens. Rappelons que ce parti est toujours interdit en Tunisie, le pou voir ayant choisi de promou voir un autre parti écologiste, le Parti des Verts pour le progrès.

 
(Source: TTU Monde arabe (Lettre hebdomadaire d’informations stratégiques – France), N° 639 du 11 mars 2010)


Les associations membres de la FTCR – (Citoyennes des Deux Rives –CDR– etUnion desTunisiens pour une Action Civique-UTAC)

vous invitent au débat autour du livre  

« la Gamelle et le Couffin » de Fathi BELHAJ YAHIA

Le Mardi 16 Mars 2010 à 18h30

 en présence de l’auteur au siège de la CGT

 1 rue de Nantes 75019 paris Métro Crimée.

Le débat sera animé par Mohamed Cherif FERJANI, Professeur des Universités à l’Université Lumière-Lyon2 Chercheur au GREMMO, UMR 5195, MOM-CNRS-Univ. Lyon 2 Professeur au Département d’Etudes Arabes à l’Université Lyon2 et à l’IEP de Lyon


L’UPM sur les rails avec l’entrée en fonction de son secrétaire général


AFP, le 3 mars 2010 à 21h54 BARCELONE (Espagne), 3 mars 2010 (AFP) –  – L’Union pour la Méditerranée (UPM) est entrée jeudi dans sa phase active, avec la prise de fonction à Barcelone, en Espagne, de son premier secrétaire général, le Jordanien Ahmad Massa’deh, qui a promis d' »oeuvrer à la croissance et à la sécurité de la région ». « Je ferai en sorte que ce secrétariat promeuve la croissance et la sécurité » sur les deux rives de la Méditerranée, a déclaré Ahmad Massa’deh lors de son intronisation, en présence des ministres des Affaires étrangères espagnol, français, égyptien et jordanien, qui ont salué « un moment historique ». Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, participait également à cette cérémonie, avant laquelle les drapeaux des 43 pays membres de l’UPM ont été hissés devant l’entrée du Palais de Pedralbes, siège de cette organisation créée en 2008 à Paris par la France et l’Egypte. « Je salue trois ans d’efforts. C’est le début. La France est fière de cette initiative. Nous avons quand même avancé malgré les difficultés politiques, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, à un groupe de journalistes. L’UPM ambitionne, en développant des projets concrets dans divers domaines, de donner un nouveau souffle à la coopération euro-méditerranéenne lancée en 1995 à Barcelone et restée lettre morte. Elle regroupe les pays de l’Union européenne, la Turquie, Israël et les pays arabes riverains de la Méditerranée. Son secrétaire général sera épaulé de six adjoints: palestinien (Environnement), israélien (Enseignement supérieur et recherche), turc (Transports), maltais (affaires sociales), grec (Energie) et italien (financement de projet PME-PMI). « Rien qu’avoir un secrétaire général et six adjoints entre six pays, dont un Israélien un Palestinien, qui n’avaient pas l’habitude d’être ensemble et s’affrontent durement parfois, c’est une réussite exceptionnelle », a salué M. Kouchner. Ahmad Massa’deh devra s’atteler dans l’immédiat à la préparation du deuxième sommet de l’UPM, prévu en juin à Barcelone, dans le cadre de la présidence espagnole de l’UE. Le succès de cette réunion sera largement conditionné par les aléas du conflit israélo-palestinien qui a mis en veilleuse l’UPM début 2009 en raison des tensions provoquées par l’offensive israélienne contre le Hamas à Gaza. La relance de l’UPM s’est ensuite heurtée au refus de pays arabes d’accepter la participation du chef de la diplomatie israélienne, l’ultranationaliste Avigdor Lieberman, à ses travaux. « Oui, on peut s’attendre à un sommet en juin. Il faut s’y préparer » sans se cacher les « difficultés », a reconnu M. Kouchner. « Ce ne sera pas facile, mais je suis sûr que nous y arriverons », a déclaré son homologue espagnol Miguel Angel Moratinos. M. Kouchner a salué le soutien annoncé par les pays arabes en faveur de négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens en vue d’une relance du processus de paix, après 15 mois de blocage. « Le dialogue entre Israéliens et Palestiniens va reprendre. D’ailleurs a-t-il jamais vraiment cessé? C’est une circonstance favorable pour le sommet » de l’UPM, a-t-il déclaré. « Nous ne pouvons plus perdre de temps et d’opportunités », a souligné pour sa part Amr Moussa, jugeant que « les prochains mois seront cruciaux pour qu’Israël cesse ses actions sur le terrain et que les Palestiniens cessent de perdre espoir ».  

Le Maroc « sévère contre ceux qui se jouent des valeurs religieuses » (ministre)


AFP, le 11 mars 2010 à 12h24 RABAT, 11 mars 2010 (AFP) – Le Maroc est «sévère contre tous ceux qui se jouent des valeurs religieuses», a déclaré jeudi le ministre marocain de la Communication Khalid Naciri, en évoquant l’expulsion mardi d’une vingtaine de missionnaires étrangers accusés de prosélytisme. Cette sévérité «a été aussi confirmée contre des musulmans de la Salafia Jihadia (islamique radical), du chiisme ou des 137 maisons d’enseignement coranique qui se déployaient au Maroc contre la pratique musulmane dominante», a dit Khalid Naciri, également porte-parole du gouvernement. M. Naciri réagissait aux critiques d’Open Doors, une ONG d’obédience protestante évangélique qui s’est déclarée inquiète sur les expulsions de missionnaires accusés de prosélytisme. Selon Open Doors, une vingtaine de personnes -dont des couples néerlandais et britanniques ayant adopté des enfants- ont été expulsés. L’ONG se demande si «le Maroc serait en train de faire marche arrière dans sa volonté d’ouverture et de respect des droits de l’homme». Selon Khalid Naciri, «ceux qui ont des yeux pour voir et un cerveau pour réfléchir savent que le Maroc a toujours été et demeure une terre d’ouverture et de tolérance». «Toutes les Églises ont pignon sur rue au Maroc et les chrétiens excercent librement leurs cultes», a-t-il dit. «Les rares cas d’expulsions sont liés non pas à l’exercice du culte chrétien mais à des actes de prosélytisme». Les personnes expulsés, selon Rabat, «mettaient à profit l’indigence de quelques familles et ciblaient leurs enfants mineurs qu’ils prenaient en charge, en violation des procédures en vigueur en matière d’adoption des enfants abandonnés ou orphelins». Le prosélytisme consistant à forcer des personnes vulnérables à changer de religion est un «acte condamnable», a affirmé l’archevêque de Rabat Vincent Landel. Dans une déclaration commune avec le président de l’Eglise évangélique au Maroc, le pasteur Jean-Luc Blanc, Mgr Landel souligne que les personnes expulsées «n’agissent pas selon la loi de l’Eglise catholique». «Ces évangélistes n’ont strictement rien à voir avec l’archevêché catholique».  


Affaire Kadhafi: Tout est possible pour Max Göldi (ambassadeur libyen)


ATS, le 11 mars 2010 à 12h59    Genève (ats) Tout est possible pour Max Göldi, le ressortissant suisse détenu en Libye, a assuré jeudi l’ambassadeur libyen auprès de l’ONU Ibrahim Aldredi. Lors d’une conférence de presse à Genève, il a réitéré les demandes de Tripoli pour normaliser les relations avec la Suisse.    « Tout est possible pour Max Göldi », a affirmé l’ambassadeur en réponse à la question d’un journaliste. Il a cependant précisé que son sort dépend des tribunaux et que le système judiciaire libyen est « indépendant ».    « Ce seront les tribunaux qui décideront, pas nous », a déclaré Ibrahim Aldredi. Il n’a pas écarté une grâce accordée par le colonel Kadhafi, tout en affirmant ne rien pouvoir dire à cet égard.    L’ambassadeur a lu une déclaration écrite dans laquelle il justifie les actions de la Libye depuis le début de la crise et  accuse la Suisse d’avoir refusé de négocier. Quatre conditions    Les relations entre la Suisse et la Libye peuvent être normalisées à quatre conditions, a indiqué l’ambassadeur. Ce sont la  création d’une commission d’arbitrage, le jugement des responsables de l’arrestation d’Hannibal Kadhafi, en août 2008, une enquête sérieuse sur les photos du fils du colonel publiées dans la « Tribune de Genève » en août 2009 et la levée de l’interdiction à plus de 180 dirigeants et citoyens libyens de recevoir des visas Schengen.    « Nous sommes désireux de résoudre la crise avec la Suisse. C’est la Suisse qui retarde une solution », a déclaré Ibrahim Aldredi.    Il a insisté sur la formation d’une commission internationale d’arbitrage. Il a précisé qu’elle devrait être formée de trois représentants d’Etats tiers et dirigée par une personnalité indépendante. Si un accord sur le nom de cette personnalité n’est pas conclu dans les 30 jours, la Cour internationale de justice de La Haye sera chargée de sélectionner les arbitres, a-t-il dit.    Début novembre 2009, suite à la détention par les autorités libyennes des deux ressortissants suisses Max Göldi et Rachid Hamdani dans un lieu inconnu à Tripoli, le Conseil fédéral avait suspendu un accord passé avec la Libye prévoyant un tel arbitrage. Visas Schengen    L’ambassadeur a également lu la liste d’une trentaine de noms de dirigeants libyens dont la Suisse a obtenu l’interdiction de visa dans les pays de la zone Schengen. S’y ajoutent environ 150 noms de citoyens libyens.    Dix membres de la famille Kadhafi sont concernés, plusieurs ministres, dont ceux des Affaires étrangères, de la Santé, de la Défense, des Communications, le président de l’Assemblée générale de l’ONU, le secrétaire général de l’OPEP et de nombreux hauts fonctionnaires des Affaires étrangères et de la Défense, selon la liste lue par l’ambassadeur libyen à Genève.    « C’est une grande humiliation pour ces personnalités. Cette interdiction a des raisons politiques. Elle provoque une grave détérioration des relations entre la Suisse et la Libye », a dénoncé Ibrahim Aldredi. « La Suisse utilise les accords Schengen pour des raisons politiques », a-t-il répété.    Comme la veille son homologue à New York, l’ambassadeur libyen auprès de l’ONU Mohamed Shalgham, l’ambassadeur à Genève a demandé à la Suisse d’annuler cette « liste noire ». La Libye avait répliqué à la mesure prise par Berne en annonçant qu’elle refuserait les visas d’entrée aux ressortissants des pays de la zone Schengen. Interdiction des minarets    L’adjoint de l’ambassadeur à Genève a précisé que l’appel au « jihad » lancé il y a deux semaines par le colonel Kadhafi n’était pas une « déclaration de guerre ». « Il existe diverses formes de jihad », a-t-il dit. Le chef de l’Etat libyen a appelé à « un embargo économique » contre la Suisse.    « Cet embargo économique contre la Suisse concerne une autre question, l’interdiction de la construction des minarets » décidée par le peuple suisse le 29 novembre, a souligné le diplomate libyen. (Source: www.romandie.com (Suisse), le 11 mars 2010)

 

Chronique

 Ben Laden et Big Brother


par Alain Frachon Oussama Ben Laden a-t-il perdu ? Son organisation, Al-Qaida, est partout sur la défensive. En Afghanistan, l’OTAN affronte une insurrection locale, pas des « djihadistes ». En Irak, les derniers poseurs de bombes se réclamant de la marque Al-Qaida peuvent encore tuer, pas renverser le gouvernement. Sans doute y a-t-il toujours, ici ou là, quelque groupuscule en train de concocter un attentat contre un avion de ligne. Mais Al-Qaida paraît moins que jamais en mesure de prendre le pouvoir quelque part. Près de dix ans après les attentats de 2001, Ben Laden aurait-il perdu la partie ? Pas sûr. Dans la bataille qu’il mène contre la démocratie, il a marqué des points – beaucoup. Dans son entreprise d’affaiblissement des démocraties d’Europe et d’Amérique du Nord, qui figurent parmi ses « bêtes noires », le dissident saoudien peut se vanter de quelques beaux succès. Il les a conduites à se renier partiellement, à porter atteinte à l’un des éléments-clés de leur identité : la défense des libertés individuelles. C’est un phénomène insidieux, peu spectaculaire, une évolution lente, mais ininterrompue. Elle est magistralement décrite par l’une des plus grandes juristes françaises, Mireille Delmas-Marty, dans son nouvel ouvrage, Liberté et sûreté dans un monde dangereux (Seuil, 250 pages, 21 €). Mme Delmas-Marty est titulaire de la chaire « Etudes juridiques comparées et internationalisation du droit » au Collège de France. Son livre analyse l’évolution du droit pénal en Europe et aux Etats-Unis depuis le 11 septembre 2001. Sa thèse : depuis quelques années déjà, un courant « sécuritaire » marquait le droit pénal dans ces pays ; les attentats vont l’exacerber. Au nom du combat contre le terrorisme, les Etats adoptent nombre de dispositifs préventifs et répressifs, qui vont, directement ou indirectement, être étendus à la criminalité de droit commun. Le 11-Septembre va légitimer un tropisme sécuritaire, fondé sur le fantasme d’une société sans risques ou sans crimes, l’illusion d’une vie sans dangers. Le principe de précaution est transposé du droit de l’environnement au droit pénal. L’auteur ne cultive ni l’innocence ni l’angélisme. Elle sait que le monde est dangereux. Mais elle décrit deux mécanismes à l’œuvre qui ne cessent de rogner nos libertés : la déshumanisation du droit pénal et la radicalisation des mesures de contrôle social. Au titre du premier, elle pointe un bouleversement de fond dans la philosophie pénale : des individus, des populations sont mis sous surveillance, voire internés, au seul motif de leur dangerosité potentielle – pas des crimes qu’ils ont commis. Au titre du second, elle observe la généralisation des fichiers et bases de données personnelles, leur interconnexion, le profilage, etc. Les libertés régressent, sans qu’il soit sûr que la sécurité progresse. Toutes les grandes démocraties sont touchées. Le succès de Ben Laden, c’est quand Big Brother prend du muscle. (Source: « Le Monde » (Quotidien – France), le 12 mars 2010)  
 

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