Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) Réseau Euro-Méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) Cairo Institute For Human Rights Studies (CIHRS)
Union pour la Méditerranée Appel aux chefs d’Etat de l’Union européenne
Paris, le 11 juillet 2007 – Le 13 juillet 2008, de nombreux chefs d’Etat d’Europe et de la rive sud et est de la Méditerranée devraient se retrouver à Paris pour le lancement officiel de l’initiative intitulée désormais Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée (UpM). La présence au sommet de chefs d’Etat – notamment des pays du sud et de l’est méditerranéen – universellement réputés pour leur triste bilan en matière de violations graves des droits de l’Homme et l’exclusivité donnée à des projets économiques au détriment de toute ambition politique mettent en danger l’indissociabilité tant de fois réaffirmée par les organisations de défense des droits humains et plus largement de tous les démocrates, entre développement économique et démocratisation. L’accent mis sur les seuls projets économiques méconnaît gravement les aspirations des peuples de la région qui aspirent tout autant au développement qu’à la jouissance des libertés fondamentales qui leur sont pratiquement déniées. La volonté de renforcer une appropriation commune de la coopération euro- méditerranéenne est un autre objectif central de l’UpM. Les modalités de cette appropriation commune sont notamment la co-présidence et l’installation d’un secrétariat dans un pays partenaire de l’Union pour la Méditerranée. La désignation de l’Etat assurant la co-présidence pour une période de deux ans et celle du pays hôte du secrétariat risque de se faire au mépris total de la situation politique qui prévaut dans le pays concerné, cautionnant des pouvoirs dictatoriaux et contribuant à un renforcement de la marginalisation de représentants de la société civile indépendante qui luttent pour les droits fondamentaux de populations bafoués par leurs gouvernants. Les organisations signataires considèrent que l’inscription de cette nouvelle initiative dans le cadre du Processus de Barcelone et de la Politique de bon voisinage, doit permettre de dépasser les blocages et les ambiguïtés constatés dans le partenariat euro méditerranéen notamment pour aboutir à une paix juste et durable au Proche-Orient permettant la création d’un Etat palestinien, d’encourager le processus de réforme démocratique et de respecter les droits de l’homme. Elles considèrent que la réaffirmation du projet de déclaration finale des chefs d’Etat réunis lors du sommet de l’UpM des fondements essentiels que sont le respect des valeurs universelles des droits humains et des principes démocratiques, doit se traduire en actes concrets. Les organisations signataires appellent l’Union européenne à faire du respect des droits de l’homme et de la démocratie une priorité de sa politique intérieure comme de sa politique étrangère. contribuer activement à la recherche de la paix dans la région notamment au Proche orient en mettant en oeuvre les résolutions pertinentes de la communauté internationale pour une paix juste et durable et la reconnaissance des droits nationaux du peuple palestinien. respecter les droits des migrants et des réfugiés victimes d’une politique répressive et sécuritaire sans précédent. reconnaître les acteurs de la société civile notamment les ONG de défense des droits de l’homme en tant que partenaires à part entière dans le partenariat et la coopération au niveau institutionnel comme au niveau des projets. Contacts presse : Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) : Gaël Grilhot : +33-1 43 55 90 19 Réseau Euro-Méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) : +45.32.64.17.00 Cairo Institute For Human Rights Studies (CIHRS) : +202 794 6065
Un émissaire tunisien auprès de Kadhafi
Associated Press, le 11 juillet 2008 à 18h09 TUNIS (AP) — Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a dépêché vendredi son directeur de cabinet, Ahmed Iyadh Ouederni, à Tripoli pour transmettre au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi « un message d’amitié et de considération », annonce-t-on de source officielle à Tunis. Sans préciser la teneur de ce message, on notait de même source note que « cette mission s’inscrit dans le cadre de la concertation continue » entre les deux dirigeants « sur les questions d’intérêt commun ». Cette initiative du président tunisien intervient à deux jours du sommet de Paris pour le lancement de l’Union pour la Méditerranée (UPM), auquel l’homme fort de Tripoli s’est déclaré hostile, et dont il sera absent. L’émissaire de Ben Ali a été précédé par le chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos, qui avait tenté jeudi de convaincre le dirigeant libyen de l’utilité du projet euro-mediterranéen. Associated Press
Tunisie: la France pilote la mise à niveau des services vétérinaires
AFP, le 11 juillet 2008 à 16h15 TUNIS, 11 juil 2008 (AFP) – La France a piloté la première phase d’un plan de modernisation des services vétérinaires et sanitaires en Tunisie en prélude à la libéralisation du commerce des produits agroalimentaires dans la zone euroméditerranéenne. L’exécution de ce programme lancé par la Commission européenne avec un budget initial de 1,3 million d’euros a été confiée à la France aux termes d’un contrat dit de « jumelage institutionnel » remontant à juin 2006. « Il s’agit de doter la Tunisie de services de contrôle vétérinaires et sanitaires à la qualité proche des services européens », a expliqué à l’AFP Claude Le Querre, conseiller résident français. Pour préparer le libre-échange dans l’agro-alimentaire, la Tunisie a pour obligation de mettre en place des procédures similaires et appliquer les normes sanitaires européennes à ses produits d’origine animale, les viandes, le lait et dérivés, poisson et crustacés. Ses laboratoires de contrôle sont censés répondre à terme aux normes européennes et appliquer des protocoles convergents, a ajouté M. Le Querre, qui a dirigé durant 26 mois une équipe d’experts intégrée au ministère tunisien de l’Agriculture. « La base réglementaire est déjà en place », a-t-il dit, énumérant certaines dispositions à appliquer concernant « la bien-traitance des animaux, la lutte contre les maladies, la sécurité sanitaire des aliments, la pharmacie, et la surveillance des résidus dans les produits alimentaires » (mercure, plomb, pesticides). La Tunisie se plie aux normes européennes de surveillance sur le poisson et autres produits de la mer déjà servis aux consommateurs européens, les ventes occupant le 2e poste d’exportations agricoles du pays, après l’huile d’olive. Le secteur de la pêche pèse 100.000 tonnes en moyenne et représente 7% de la valeur globale de l’agriculture, 1,1% du PIB en Tunisie. Avec une production de 72 millions de poulets, la filière aviaire, « considérée comme étant assez proche » des normes européennes, devrait obtenir rapidement un feu vert à l’exportation en Europe, selon M. Le Querre. Autre secteur « sur la bonne voie », le lait doit pouvoir « sécuriser ses sources d’approvisonnement en appliquant les critères adéquats à l’élévage bovin ». Du travail reste à faire cependant pour les produits carnés, avec la future mise en oeuvre d’un plan de route pour les abattoirs et la gestion des maladies comme la tuberculose, la brucellose ou la rage canine. Une stratégie de lutte contre ces maladies est en cours et une deuxième phase du programme de jumelage est prévue pour 2009-2011 avec un nouvel appui financier de l’UE. Bruxelles souhaite instaurer des conditions sanitaires équivalentes au nord et au sud de la Méditerranée, en prélude à une libre-circulation des produits agroalimentaires entre les deux rives. Elle a pris l’initiative de programmes similaires au Maroc et en Egypte et pour lesquels la France, l’Italie, les Pays-Bas et la Pologne ont été sollicités. La Tunisie a commencé en janvier 2008 un libre-échange avec l’UE pour les produits manufacturés après plusieurs années de mise à niveau de son tissu industriel dans le cadre de l’accord d’association avec l’UE de 1995. AFP
L’Union pour la Méditerranée en quelques projets-pilotes
AFP, le 10 juillet 2008 à 06h23 STRASBOURG (Parlement européen), 10 juil 2008 (AFP) – Dépollution de la Méditerranée, autoroutes de la mer, énergie solaire: les Européens proposeront dimanche au sommet de l’Union pour la Méditerranée quelques projets-pilotes qui devront recevoir le soutien de leurs partenaires du Sud. Mis en avant par la France depuis le lancement de l’idée d’Union méditerranéenne par le président Nicolas Sarkozy l’an dernier, le projet de dépollution de la Méditerranée, le seul à être déjà en cours de réalisation dans le cadre du partenariat euroméditerranéen actuel, a été retenu par les Européens. Sans attendre le baptême de cette nouvelle Union, la Commission européenne a d’ailleurs déjà présenté en avril une série de projets dans sept pays du sud de la Méditerranée, visant à éliminer 80% des sources de pollution d’ici 2020. Mais les Européens espèrent que le nouvel élan politique attendu permette de lever plus facilement les plus de 2 milliards d’euros nécessaires à leur réalisation. Ils devraient également plaider pour la création d' »autoroutes de la mer » qui amélioreraient la fluidité du commerce entre les deux rives. Toujours dans le domaine des transports, routiers cette fois, l’interconnexion entre les autoroutes de Mauritanie, du Maroc, d’Algérie, de Tunisie et de Libye pour créer l' »autoroute du Maghreb arabe », devrait être mise en avant. L’Union européenne (UE) soutient également le renforcement de la coopération euroméditerranéenne en matière de protection civile, d’autant plus importante que le bassin méditerranéen est exposé à un risque grandissant de catastrophes naturelles, lié au réchauffement climatique. Enfin, elle prône le développement rapide d’un « plan solaire méditerranéen », qui pourrait permettre à l’UE, à terme, d’importer de l’électricité solaire. La Slovénie a d’autre part mis en avant, pendant sa présidence de l’UE au premier semestre, l’université euroméditerranéenne, inaugurée en juin chez elle, à Portoroz. Mais chacun de ces projets, et d’autres que pourraient proposer les différents pays du Sud dimanche lors du sommet, nécessite des sommes importantes. Les 44 pays participants devront donc se mettre d’accord pour désigner seulement quelques-uns d’entre eux comme les projets prioritaires à mettre en oeuvre, a expliqué une source européenne. Le choix ne sera pas forcément facile. « Dépolluer la Méditerranée, c’est très beau, mais est-ce que les peuples et les régimes du Sud le perçoivent avec la même importance que ceux du Nord? », s’interroge ainsi Didier Billion, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques. AFP
Union Méditerranée: le Maghreb veut être un partenaire à part entière
AFP, le 10 juillet 2008 à 06h21
Par Sammy KETZ RABAT, 10 juil 2008 (AFP) – Les pays du Maghreb veulent être considérés comme des partenaires à part entière au sein de la future Union pour la Méditerranée malgré les disparités entre les deux rives de cette mer qui sépare l’Europe de l’Afrique. « L’Europe doit considérer ses partenaires de la rive sud de la Méditerranée non pas comme étant des pays pauvres auxquels il faut donner l’aumône mais plutôt des partenaires à part entière », a déclaré le « patron » des patrons marocains Moulay Hafid Elalamy. « Les deux rives de la Méditerranée n’ont pas à se regarder en chiens de faïence en essayant de se protéger les uns des autres, mais plutôt en essayant (de voir) comment, la main dans la main, ils pourront être plus puissants, » a souligné la semaine dernière le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), résumant bien le sentiment des cinq pays du Maghreb invités le 13 juillet au sommet à Paris. Malgré leurs relations difficiles, Alger partage la préoccupation de Rabat de ne pas voir l’Europe imposer ses vues à l’Afrique du Nord. « Les pays de la rive sud craignent que la Commission européenne ne monopolise la décision, car nos relations avec l’UE sont déséquilibrées et la décision appartient actuellement à celui qui dispose des fonds et du savoir-faire », avait souligné récemment le ministre algérien des Affaires Etrangères Mourad Medelci. Car, si seulement 15 km séparent les deux continents, le contraste économique est criant. Alors que le revenu par habitant est de 26.000 dollars par habitant pour les pays riverains du Nord, il n’est que de 7.000 pour ceux du sud. Par ailleurs, le poids de l’UE est considérable puisqu’elle représente 86% du PIB des pays censés participer à l’UPM. « Nous voulons inverser ce déséquilibre et construire un partenariat équilibré, égalitaire et transparent », avait ajouté le ministre algérien en soulignant que cela doit être fondé sur « le concept de coresponsabilité, pour que l’esprit d’initiative et la mise en oeuvre des projets ne soit pas seulement l’apanage d’une seule partie, comme cela a été dans le passé ». Pour la Tunisie, ce projet reste important même si son cadrage a été modifié à la suite des remarques des autres pays européens. « Il s’agit d’une initiative prometteuse » susceptible d' »assurer aux pays du sud de la Méditerranée les moyens de réaliser leurs ambitions (de) complémentarité et d’intégration avec l’Union européenne », a noté la secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Emna Chtioui. Si le président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi a annoncé sa venue à Paris, la fausse note est venue de Libye. Il y a un mois, Mouammar Kadhafi s’est déclaré contre le projet de l’Union pour la Méditerranée. Il a estimé que les projets économiques promis aux pays du sud de la Méditerranée étaient un « appât » et représentaient « une sorte d’humiliation » pour ces pays. « Nous ne sommes ni des affamés ni des chiens pour qu’ils nous jettent des os », avait-il lancé. « Si l’Europe veut coopérer avec nous, qu’elle le fasse avec la Ligue arabe ou l’Union africaine (…) nous n’acceptons pas que l’Europe traite avec un seul groupe » de pays, avait-il ajouté. Cette crainte de voir l’Afrique déchirée est partagée par le président sénégalais Abdoulaye Wade. « L’idée d’une Union méditerranéenne, si elle se fait, va permettre à l’Afrique du Nord d’être arrimée à l’Europe, avait-il dit début juin. Pour lui, ce projet est « une barrière qui isolera l’Afrique au sud du Sahara et il faut que les Africains en soient très conscients ». AFP
L’Espagne souhaite que le siège de l’UPM soit à Barcelone
Associated Press, le 10 juillet 2008 à 17h54 TUNIS (AP) — A la veille du sommet de l’Union pour la Méditerranée (UPM) dont le lancement est prévu dimanche à Paris, le ministre espagnol des affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos,a exprimé jeudi à Tunis, le souhait de voir Barcelone abriter le siège du secrétariat général de la nouvelle institution euro-méditerranéenne. C’est la première fois que le nom de cette ville espagnole où avait été lancé en 1995 le « Processus de Barcelone » est évoqué. Jusqu’ici, seule la Tunisie, le Maroc et Malte étaient cités comme candidats potentiels pour accueillir le secrétariat général de l’UPM. « Que ce soit Tunis ou Barcelone, l’essentiel c’est que ce soit dans un pays méditerranéen », a déclaré le chef de la diplomatie espagnole lors d’une conférence de presse. M. Moratinos achevait une brève visite en Tunisie dans le cadre d’une tournée maghrébine qui l’a déjà conduit en Mauritanie et en Algérie. Il doit se rendre jeudi après-midi en Libye et vendredi au Maroc. Il a déclaré avoir évoqué cette question avec le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et son homologue, Abdelwahab Abdallah. Selon lui, « ce qui importe pour Madrid comme pour Tunis, c’est que le secrétariat général soit une institution forte, bien structurée, dotée de méthodes de travail et qui soit en mesure d’assurer le suivi et l’exécution des décisions qui émaneront du sommet de Paris ». Sur l’immigration, il a plaidé pour la « co-responsabilité » entre pays d’origine et pays d’accueil, et pour « une immigration organisée ». « Nous ne considérons pas les migrants comme des criminels ou représentant un danger, mais nous nous efforçons de comprendre les raisons qui les ont poussés à partir et de garantir leurs droits », a-t-il soutenu, rappelant que l’Espagne avait dans son histoire fourni elle-même d’importants contingents de migrants. Selon lui, le pacte européen sur l’immigration prône « une approche globale » qui ne se limite pas uniquement aux aspects sécuritaires, mais englobe également le partenariat et le co-développement, a-t-il fait valoir. Il a jugé impératif de lutter contre l’immigration illégale qui « ne profite qu’aux réseaux mafieux de trafic des êtres humains ». M. Moratinos a, par ailleurs, annoncé que le couple royal espagnol se rendra en visite officielle en Tunisie début 2009, la deuxième après celle effectuée en 1994. Associated Press
Méditerranée: lancement par la France et l’Italie du fonds InfraMed
AFP, le 10 juillet 2008 à 17h28 PARIS, 10 juil 2008 (AFP) – La France et l’Italie ont lancé un fonds qui investira dans les infrastructures des pays du pourtour méditerranéen à partir de 2009, selon un communiqué publié jeudi. Ce fonds, appelé InfraMed, a été lancé par la Caisse des dépôts et consignations française (CDC), le « bras financier de l’Etat » qui gère plusieurs dizaines de milliards d’euros et investit notamment dans les plus grands groupes français, et son homologue italienne, la Cassa depositi e prestiti. Les deux institutions présentent cette initiative comme une « contribution à l’Union pour la Méditerranée » (UPM), que le président français Nicolas Sarkozy s’apprête à lancer dimanche à Paris, en présence des dirigeants d’une quarantaine de pays. L’objectif de ce fonds est de récolter un montant global de 600 millions d’euros qui sera abondé « jusqu’à moitié » par les deux établissements, a précisé à l’AFP Arié Flack, directeur général de la Compagnie financière du Lion (CFL), qui conseille la CDC dans le cadre de la mise en oeuvre du « Club des investisseurs de long terme ». InfraMed devrait être opérationnel « au cours du premier semestre 2009 », précise le communiqué. « L’un des objectifs est d’ouvrir InfraMed à d’autres investisseurs de long terme et à certains fonds souverains qui partagent la philosophie d’investissement » des caisses française et italienne, a poursuivi M. Flack, ajoutant qu’un « grand fonds souverain du Golfe avait déjà exprimé son intérêt ». Le fonds investira indirectement dans des fonds locaux dédiés au financement des infrastructures ou directement dans des projets ou des actifs d’infrastructures déjà existants. Il privilégiera les infrastructures de transport, énergétiques et environnementales (eaux, déchets, propreté). « L’initiative de la CDC s’inscrit dans une démarche globale de développement de ses activités dans le segment des infrastructures », a rappelé M. Flack. AFP
Le sommet de lancement de l’UPM est déjà un « succès historique » (Kouchner)
AFP, le 10 juillet 2008 à 13h50 PARIS, 10 juil 2008 (AFP) – Le sommet de lancement dimanche à Paris de l’Union pour la Méditerranée (UPM), qui réunira une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, est déjà un « succès historique », a estimé le chef de la diplomatie français Bernard Kouchner, alors que « les obstacles furent légion ». « Pour qui connaît les ressentiments de ces peuples enchevêtrés, cette rencontre est déjà un succès historique », écrit M. Kouchner dans une tribune publiée vendredi dans le journal Le Monde. « Toute la diplomatie française a été mobilisée. Les obstacles furent légion », poursuit-il, citant la nécessité de « convaincre » Espagnols, Italiens et Allemands, la Turquie, « les pays du sud », et de « rappeler que la présence d’Israël était naturelle ». Sur le fond, l’UMP est une « grande idée », estime le ministre, qui juge comme le président Nicolas Sarkozy que « la Méditerranée est au coeur de toutes les grandes problématiques de ce début de siècle ». « Développement, migrations, paix, dialogue des civilisations, accès à l’eau et à l’énergie, environnement, changement climatique: c’est au sud de l’Europe que notre avenir se joue », assure-t-il. « L’histoire demandera du temps. Rien ne sera fini le 13 juillet au soir », tient-il à souligner. Mais l’UPM « sera déjà lancée autour de trois principes: une impulsion au plus haut niveau avec des sommets tous les deux ans; un partenariat, avec un secrétariat et une présidence paritaires entre le nord et le sud; une priorité aux projets concrets », écrit encore M. Kouchner. AFP
UPM – « Notre avenir se joue au sud de l’Europe », estime Kouchner
Reuters, le 10 juillet 2008 à 12h18 PARIS, 10 juillet (Reuters) – « Notre avenir se joue au sud de l’Europe », affirme Bernard Kouchner, qui considère déjà comme comme un « succès historique » le sommet jetant les bases de l’Union pour la Méditerranée (UPM) de ce week-end à Paris. « La Méditerranée est au coeur de toutes les grandes problématiques de ce début de siècle », écrit le ministre français des Affaires étrangères dans une tribune publiée dans Le Monde daté du 11 juillet. « Développement, environnement, changement climatique : c’est au sud de l’Europe que notre avenir se joue », ajoute le chef de la diplomatie, qui conclut son texte par ces mots : « Nous sommes tous des Méditerranéens de coeur et de paix ». Une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, dont le Premier ministre israélien Ehud Olmert, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le président syrien Bachar al Assad, sont attendus dimanche à Paris pour porter l’UPM sur les fonts baptismaux. « Pour qui connaît les ressentiments de ces peuples enchevêtrés, cette rencontre est déjà un succès historique », estime Bernard Kouchner. Projet cher à la France, actuelle présidente de l’Union européenne, l’UPM complète le processus de Barcelone mis en place en 1995. L’UPM lancera notamment à des projets concrets comme les transports ou la dépollution de la Méditerranée. « Il nous faudra continuer à innover, trouver des idées et des financements, inventer des projets. Il nous faudra penser en grand, associer toutes les bonnes volontés des pays du Golfe jusqu’à l’Afrique », écrit Bernard Kouchner. Le ministre insiste en outre sur le rôle de l’UE dans un processus de paix israélo-palestinien, traditionnellement parrainé par les Etats-Unis, aujourd’hui « menacé ». « L’Union européenne doit jouer sans complexe tout le rôle qui lui revient au Proche-Orient », écrit-il. PRIVILÉGIER LA PARITÉ NORD-SUD Dans une lettre ouverte publié dans le même quotidien, des intellectuels et responsables politiques insistent sur la dimension politique de la nouvelle Union. « Seule une forte impulsion politique permettra le succès durable de l’UPM », peut-on lire dans ce texte écrit par le journaliste franco-algérien Akram Belkaïd et l’académicien français Erik Orsenna, et signé par les membres du comité de parrainage politique de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMed). On y trouve notamment l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, l’ex-Premier ministre Alain Juppé, l’ancien président du Conseil italien Romano Prodi, l’ancien Premier ministre algérien Mouloud Hamrouche et le directeur de la Bibliothèque d’Alexandrie, Ismaïl Serageldin. Il faut selon eux « rompre avec la perception des pays sud-méditerranéens selon laquelle l’Europe impose toujours ses vues » et privilégier la parité entre le Nord et le Sud. « Parité dans la vision, parité dans la préparation des projets, parité dans la prise de décisions, parité dans la gouvernance ». L’UPM ne devra, selon eux, pas être une « énième organisation multilatérale » mais « prouver aux peuples qu’ils ont toute leur place dans le monde qui vient » en ouvrant des dossiers délicats comme le Proche-Orient, l’immigration et le codéveloppement. REUTERS
L’Union pour la Méditerranée,un essai à transformer
Reuters, le 11 juillet 2008 à 15h02 par Yves Clarisse BRUXELLES/PARIS, 11 juillet (Reuters) – Chance historique de créer une zone de prospérité et de paix ou nouveau « machin » voué à l’échec, l’Union pour la Méditerranée (UPM) sera portée dimanche sur les fonts baptismaux dans une atmosphère de doute. Pour les autorités françaises, inspiratrices du projet, le succès est déjà au rendez-vous avec la tenue du sommet. Quarante-quatre pays seront représentés –les Vingt-Sept de l’Union européenne, les 13 membres du processus de Barcelone lancé en 1995 pour rassembler les deux rives de la Méditerranée ainsi que la Bosnie, la Croatie, Monaco et le Monténégro. « La présence de tous ces chefs et de gouvernement de l’Union européenne et de la Méditerranée, c’est bouleversant », a déclaré jeudi Nicolas Sarkozy devant le Parlement européen. Le président français a bataillé pour obtenir la présence de la plupart des dirigeants arabes, dont le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le président syrien Bachar al Assad et le président algérien Abdelaziz Boutefkika aux côtés du Premier ministre israélien Ehud Olmert. Même le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui se méfie d’une initiative proposée par un pays qui ne veut pas de la Turquie dans l’Union européenne, sera au Grand Palais de Paris. Le seul véritable absent de marque sera le chef d’Etat lybien, Mouammar Kadhafi, qui devrait se faire représenter par son ministre des Affaires étrangères. Mais cette absence n’attristera pas trop les dirigeants européens, Kadhafi s’étant répandu en critiques au vitriol contre un projet « effrayant » et « dangereux » qui contraindrait ses membres arabes à accepter l’existence d’Israël. UNE VOIE VERS LA PAIX Même si certains dirigeants arabes pourraient s’arranger pour ne pas figurer sur la photo de famille avec Olmert, Sarkozy estime que cela va relancer les perspectives de paix. « Jusqu’ici, l’Europe au Proche et au Moyen-Orient, c’était beaucoup d’argent, beaucoup de moyens et quand même un poids politique mince pour ne pas dire insignifiant par rapport au poids des Etats-Unis », a-t-il souligné devant les députés. Le sommet de Paris lancera quelques grands projets, comme la dépollution de la Méditerranée, les « autoroutes de la mer », la coopération en matière de protection civile pour la lutte contre les catastrophes naturelles, le développement de l’énergie solaire, l’éducation et l’aide à l’installation des PME. Même si ces projets étaient pour beaucoup déjà prévus, tout comme l’objectif d’une zone de libre-échange pour 2010, la nouveauté viendrait des sources de financement diversifiées, et notamment de l’implication du secteur privé, ainsi que des coopérations au cas par cas pour éviter trop de bureaucratie. La principale innovation est d’ordre institutionnel pour que le Nord ne donne pas l’impression de dicter sa volonté au Sud, mais qu’il s’agit d’un véritable processus géré en commun. Ainsi, l’UPM serait pilotée par deux coprésidents, un du Sud et un du Nord, pour une période de deux ans. Le président égyptien Hosni Moubarak a déjà course gagnée pour la co-présidence réservée au Sud et, au moins dans un premier temps, Nicolas Sarkozy sera le premier président pour le Nord parce qu’il assume pour l’instant celle de l’UE. La localisation du secrétariat qui sera chargé de piloter l’UPM ne devrait pas faire l’objet d’un accord à Paris – la France pense à Tunis mais Malte et le Maroc sont également candidats – et un « comité de direction » composé de représentants du Sud et du Nord basé à Bruxelles lui sera adjoint. SCEPTICISME Les sceptiques font la moue. Ils estiment que les problèmes qui ont constamment empêché le processus de Barcelone ne disparaîtront pas par enchantement. L’absence de progrès dans le processus de paix au Proche-Orient risque ainsi de saper la coopération et le projet de déclaration du sommet de Paris le démontre clairement. Toutes les références à « la fin de l’occupation » des territoires par Israël, la création d’une région « libre d’armes de destruction massive », notamment nucléaires, au respect des engaments pris selon les conventions internationales de protection des droits de l’homme sont entre crochets et disparaîtront dans la version finale, selon des diplomates. L’appellation – « Processus de Barcelone: Union pour la Méditerranée » – qui a été retenue démontre son ambiguité. La France qui voulait initialement limiter le périmètre de l’UPM aux seuls 22 pays strictement riverains de la Méditerranée, plus le Portugal, la Jordanie et la Mauritanie, a dû se soumettre aux exigences de l’Allemagne, principal investisseur de l’UE dans le Sud de la Méditerranée. Le « processus de Barcelone », qui a déjà permis de signer des accords de libre-échange avec des pays comme la Tunisie, aurait selon Berlin été affaibli par ce projet et tous les Vingt-Sept seront désormais impliqués dans le processus. Les ambitions divergentes des pays du Sud de la Méditerranée – Israël veut être à la table européenne, l’Algérie et la Lybie n’ont pas besoin de fonds européens grâce à leur manne pétrolière, au contraire des pays pauvres comme l’Egypte – risquent aussi de mettre à mal la cohérence du projet. Mais, même à la Commission, on s’accorde à dire que l’initiative de Sarkozy peut réveiller un processus dormant. « Cela va donner une visibilité politique que nous n’avons pas, que nous n’avons pas réussi à donner », y dit-on. Un ambassadeur arabe note lui aussi qu’il fallait donner un coup de fouet à une coopération sans nerf et où les pays de la Méditerranée étaient considérés comme quantité négligeable. Ainsi, le Maroc et ses 30 millions d’habitants, qui traversent souvent le détroit de Gibraltar au risque de leur vie pour gagner l’Eldorado européen, se sont-ils vu attribuer entre 2000 et 2006 650 millions d’euros, alors que dans le même temps, la Bulgarie et le Roumanie, qui réunissent le même nombre d’habitants, en ont reçu 44 milliards avant leur adhésion. REUTERS
Rebonds
Démocratie entre deux rives
Moncef Marzouki médecin, écrivain, opposant tunisien. QUOTIDIEN : vendredi 11 juillet 2008 On peut être pour ou contre l’Union méditerranéenne de milles façons, il n’en demeure pas moins que le projet est en soi une bonne idée. Créer une structure de rencontre entre voisins aux relations difficiles et aux cultures différentes, dessiner un nouvel espace de coopération sur des questions aussi cruciales que la protection de la nature et le développement durable : qui pourrait trouver à y redire ? Pour les intellectuels arabes et surtout maghrébins de ma génération, la création d’une maison commune permettrait enfin de réconcilier leur inné culturel arabo-musulman et leur acquis occidental. On feint de croire que les Arabes et les Israéliens ne sont pas à couteaux tirés, ou que les chefs d’Etats arabes assis à côté d’Ehud Olmert sont représentatifs de leurs peuples. Or, la première loi enseignée par l’histoire stipule qu’on ne construit pas les unions politiques avec des partenaires en guerre larvée, et sans perspective sérieuse de paix. La deuxième loi, dont fait fi ce projet d’Union méditerranéenne, dit qu’on ne fait d’unions politiques négociées qu’entre des régimes démocratiques. Seuls de tels régimes, à l’écoute de leurs peuples, gérant le pouvoir comme une fonction temporaire et non comme un privilège qu’on ne lâchera que contraints et forcés, peuvent concéder des abandons de souveraineté et accepter librement des lois communes. Si l’unité arabe ou maghrébine est toujours un rêve, c’est à cause de l’impossibilité de réunir cette condition fondamentale, chaque dictature ne cherchant qu’à asseoir un pouvoir sans partage sur sa «propriété». On ne peut davantage unir des dictatures et des démocraties. Ce n’est pas par hasard si l’unité européenne n’a démarré qu’après la chute des régimes nazi et fasciste. L’entrée de l’Espagne ou du Portugal dans l’Union européenne n’aurait pu se faire avec des hommes tels que Franco ou Salazar. Or, voilà une bien curieuse Union qui veut réunir sous le même toit les premières démocraties de la planète et ses dernières dictatures. Des esprits pragmatiques peuvent nous objecter ici que la politique comme la vie avance en bricolant. L’UM pourrait avancer en créant la première des conditions de son existence, à savoir la paix au Proche-Orient. On ne voit pas en quoi elle serait un meilleur cadre de négociations que tous ceux qui existent déjà. Le conflit est si profond, si complexe, que la question du cadre est tout à fait secondaire. Ce n’est pas en faisant l’UM qu’Arabes et Israéliens feront la paix, mais en faisant la paix qu’ils feront l’UM. Quid de la seconde condition ? L’UM pourrait-elle faire avancer lentement mais sûrement le processus de démocratisation sur la rive sud, et ce par la persuasion ? Si tel était le cas, nous autres démocrates arabes approuverions sans hésiter la nouvelle structure. Malheureusement, nous avons toutes les raisons de croire que, non seulement l’UM ne va pas promouvoir la démocratisation de nos pays, mais qu’elle en sera au contraire un frein. La ville choisie, Tunis, pour en abriter le secrétariat est une cité en état de siège policier depuis 1991, où les libertés fondamentales ont cessé d’exister, où les militants des droits de l’homme sont chassés à courre par des hommes de main d’un dictateur qui se prépare, en 2009, à être élu pour la cinquième fois avec 99 % des suffrages. Lors de sa visite à Tunis au mois de juin, Nicolas Sarkozy a exprimé tout haut ce que les dirigeants occidentaux pensent tout bas. Le message implicite, reçu par les dirigeants tunisiens, était on ne peut plus clair : pour votre combat contre l’islamisme, tout vous sera pardonné, y compris votre combat contre la démocratie. L’ardoise effacée de Kadhafi, les yeux doux à Bachar Al-Assad, Hosni Moubarak ou Abdelaziz Bouteflika, sont autant de facteurs de légitimation internationale pour des hommes qui n’ont plus depuis longtemps aucune légitimité interne. L’appui franc et massif aux pires dictatures arabes, entériné et renforcé par l’UM, n’est en fait que la continuation d’une stratégie occidentale qui a existé bien avant l’apparition du tsunami islamiste, présenté aujourd’hui comme l’explication de la frilosité d’un Occident craignant à la fois le terrorisme et le résultat d’élections libres à la palestinienne. On soutient aujourd’hui Ben Ali ou Kadhafi comme on a soutenu hier Saddam, sans états d’âme. D’où notre amusement à entendre des hommes comme Hubert Védrine appeler l’Occident, et notamment l’Europe, à cesser d’être «gentil» et «naïf» en voulant contraindre des Etats rétifs et des peuples immatures à adopter cette valeur occidentale qu’est la démocratie. Contrairement aux idées reçues, le processus de démocratisation de nos sociétés est un fait objectif dû aux transformations sociales et technologiques, ainsi qu’à la naissance d’un fort courant d’idées, après la défaite de 1967, prônant l’appropriation par les Arabes de cette technique de gouvernement et de gestion sociale efficace qu’est la démocratie. Non seulement ses adeptes n’étaient pas une cinquième colonne de l’Occident, mais leur combat s’est développé sous le regard indifférent, voire hostile, des ambassades et des chancelleries occidentales, notamment américaines et françaises. Pire, le travail des démocrates arabes pendant trente ans, pris entre le marteau de l’islamisme et l’enclume de la dictature, a failli être entièrement détruit par l’intervention américaine en Irak, intervention qui a rendu le mot de démocratie lui-même détestable aux oreilles de millions d’Arabes. Aujourd’hui, l’UM parachève dans l’esprit de nos peuples cette image de plus en plus détestable d’un Occident cynique, aux valeurs à géométrie variable, qui déroule le tapis rouge sous les pieds des derniers dictateurs de la planète, se donnant bonne conscience en intervenant ponctuellement pour tel ou tel cas humanitaire. L’UM, dont M. Moubarak risque d’être le coprésident et M. Ben Ali le secrétaire général, va donc rendre plus difficile la situation des démocrates arabes. Une partie de la jeunesse arabe, voyant cette nouvelle alliance entre les anciens occupants et ces véritables régimes d’occupation interne que sont les dictatures, l’interprétera comme dirigée contre leur lutte pour la seconde indépendance, et sera encore plus sensible aux arguments de l’islamisme, qui se présente comme le seul mouvement de résistance à la dictature et à l’hégémonie. Heureusement, l’UM ne risque pas de nous causer des dégâts irréversibles. Nous connaissons bien nos dictateurs pour leur faire confiance en matière de blocage et de stérilisation. Au pire, ils feront du nouveau «machin» une pompe à fric et un cadre supplémentaire pour la coopération policière, au mieux, ils en feront un édifice fermé pour congé illimité dès la fin de la séance d’ouverture. L’idée est pourtant bonne. Elle est nécessaire pour promouvoir la paix, la stabilité et la coopération entre de vieux peuples beaucoup plus proches qu’ils ne le croient. Elle doit continuer son chemin pour devenir un jour une belle réalisation. Cela suppose qu’elle devienne l’affaire des sociétés civiles des deux rives rattrapant le gâchis des uns et des autres.
UNE DEMOCRATISATION REUSSIE DE LA TUNISIE PASSERA-T-ELLE PAR UNE MONARCHIE CONSTITUTIONNELE CONDUITE PAR Z. BEN ALI ?
L’attitude des tunisiens face au problème de la démocratisation réelle et effective de leur pays oscille entre deux opinions extrêmes, telles exprimées, à merveille, par deux concitoyens sur des sites Internet de dialogue. Une forme suprême du débat démocratique imaginée par les Américains et mise à la disposition de tous les citoyens de la planète. Cet outil informatique moderne a mis à mal les tenants de la répression et de l’étouffement de la pensée. Il a libéré les plumes de tout contrôle étatique à condition d’user de l’anonymat.
Pour ma part, j’ai toujours signé mes articles, considérant, qu’un libre penseur honnête doit assumer sa pensée, quitte à la rectifier ultérieurement, et non se dérober derrière un pseudonyme et s’adonner au plaisir facile de la diffamation gratuite et anonyme ! Je ne remercierai jamais assez ceux qui nous ont permis de nous exprimer en toute liberté et de communiquer efficacement, rapidement à travers les quatre coins de la planète, les Américains !!! Paradoxalement, ils sont les premières victimes de l’outil Internet, utilisé, comme il est, par les criminels et terroristes d’al-Qaida, en Irak et en Afghanistan.
Voici ci-après les deux opinions qui relatent, à mon sens, l’attitude de la majorité des tunisiens vis à vis de la question démocratique. Les premiers fatalistes, résignés et pessimistes, les seconds imprégnés de prudence mais relativement optimistes.
« Nous savons à l’avance, dit un cadre tunisien, la quarantaine, que le chef d’Etat suivant sera pire. Celui qui se révolte oublie vite la raison pour laquelle s’il s’est révolté et reproduit en pire les actions de son prédécesseur. Je suis sûr que rien ne changera. Le présent est de loin meilleur que l’avenir avec d’autres gouvernants. Moi même, je ne fais pas exception, si je suis au pouvoir je ferai pire !!!! C’est comme ça la Tunisie !!! »
Pour un autre concitoyen, en revanche, « La démocratie, dans notre pays, doit se réaliser petit à petit, car nous n’en sommes pas habitués. D’autant plus qu’en Tunisie, comme dans tout autre pays non développé, la liberté totale d’expression peut être utilisée par des puissances étrangères afin d’y installer la guerre civile ou nous mettre la main dessus. Il nous manque beaucoup de choses, certes, mais la démocratie peut arriver petit à petit ».
Les propos fatalistes et résignés exprimés, ci-dessus, sont d’un pessimisme évident mais oh combien vraisemblable! Les tunisiens qui partagent ces propos désespérés et souscriraient au pessimisme de leur auteur sont légion, leur constat est réaliste et véridique, mais a l’inconvénient d’obscurcir l’horizon des tunisiens en leur coupant tout espoir de voir un jour le soleil de la liberté et de la démocratie briller sur la Tunisie. En revancheles tunisiens, prudemment optimistes, qui croient que la « démocratie viendra petit à petit », ne disent pas comment ce « petit à petit » va prendre forme et se réaliser un jour. Ils oublient, de surcroît, ou feignent d’oublier que ce genre de propos a toujours été tenu par la classe dirigeante, depuis l’instauration du régime bourguibien. Ce genre de propos n’est, en fait, qu’un alibi légitimant le régime répressif, autoritaire et anti-démocratique.
Faut-il pour autant, s’aligner sur la première opinion et se résigner ? Faut-il accepter ce sort maudit dont est frappée notre chère patrie depuis des siècles ? Notre imagination est-elle stérile au point de ne trouver aucune solution acceptable par la classe politique au pouvoir et le peuple assoiffé de liberté et de démocratie ? Faut-il se gargariser de propos creux sans consistance, du type « la démocratie petit à petit » sans dire comment et selon quel processus et plan la démocratie se réalisera ?
Le régime républicain, dont feu Habib Bourguiba a doté la Tunisie, s’est révélé, en effet, 51 ans après son instauration comme un échec total sur le plan institutionnel, pour ne pas dire une immense duperie et une tricherie à grande échelle !!! La réalité évidente et la pratique tangible sont que la Tunisie n’a jamais cessé d’être une monarchie et de fonctionner comme telle ! Le 25 juillet 1957, elle n’a fait que changer de nom et de dynastie. De Royaume de Tunisie, elle est passée à République tunisienne. A dynastie husseinite a succédé la bourguibienne pour 30 ans.
Le Combattant suprême s’était conduit, en effet durant une trentaine d’année, en vrai monarque absolu avec cour et courtisans, culte de la personnalité, omniprésence dans les médias, unique pourvoyeur de bonnes idées, inspirateur des grands projets, arbitre suprême, etc. En résumé, un chef d’Etat doté de tous les attributs divins des monarques absolus ! Un Dieu sur terre………la petite Tunisie ! On n’entendait parler de ses collaborateurs, de ses compagnons destouriens, et de ses ministres qu’en tant exécutants de sa volonté, de ses désirs et de ses rêves ! Hommes sans idées propres, ombres sans relief, utilisés, usés, pris dans le sérail, rejetés puis repris comme des objets !!! Quelques uns ont fait exception et à qui il faut rendre hommage au soir de leur vie dont Ahmad Ben Salah, Ahmad Mestiri et Habib Achour ! Que ceux qui ont tenu tête à notre Combattant Suprême et que mon énumération ne mentionne pas pardonne mes lacunes.
En fait, ni M. Bourguiba, ni M. Ben Ali ne sont responsables de la dérive monarchique du régime républicain. Les deux chefs d’Etat, ne sont qu’une émanation de notre psychologie collective d’un peuple à la limite du masochisme, un pur produit de notre mentalité fataliste, soumis depuis des millénaires à des régimes, des gouvernants, des rois, des beys aussi despotiques et tyranniques les uns que les autres.
En déposant feu Lamine Bey, Bourguiba sans reprendre le titre de Bey, n’a fait que s’asseoir sur son trône, occuper ses palais, jouir de ses privilèges et de ses attributs, maquillant la réalité sous le démagogique titre de Président de la République! Bourguiba a imité le candide Lamine Bey dans se moindres faits et gestes, jusqu’à la célébration de son anniversaire avec une horde de «poètes» panégyristes. Ses morceaux de discours choisis diffusés à la télévision et à la radio comme des litanies ont scandé quotidiennement la vie des tunisiens de 1956 à 1987. Dans sa pratique du pouvoir Bourguiba, n’avait rien changé, il est resté « Bey » durant 30 ans, un roi, un despote heureusement éclairé auquel la Tunisie est redevable d’immenses réalisations, dont celles du statut de la femme, de l’éducation et de la santé. « Injazet », que d’autres pays arabes peinent à entreprendre un demi-siècle plus tard !!!
Mais, la Tunisie de Bourguiba n’avait de République que le nom ! Les élections étaient des pièces de théâtre savamment réalisées, des alibis de légitimité démocratique dont il aurait pu, franchement, s’en passer et en épargner les frais ! Quant à l’idée de démocratiser la Tunisie, c’est un rêve qui n’effleurait même pas l’esprit de Bourguiba au sommeil. Pour le Combattant suprême, les tunisiens n’étaient qu’un peuple d’«attardés» qui n’est pas digne de démocratie, un peuple qui ne mériterait que la sévérité « al-kabs », la réprimande « al-masbat » et, s’il le fallait, la matraque « az-zollat »!
C’est de cet état d’esprit qu’a hérité M. Ben Ali, à l’aube du 7 novembre 1987. Un leg dont il n’est ni l’artisan ni le responsable direct ! Ce jour là Ben Ali était, assurément, sincère dans sa volonté de démocratiser la Tunisie. Sa déclaration du 7/11 était imprégnée d’une bonne foi évidente. Il appelait à la fin de la présidence à vie et rendait hommage au peuple tunisien devenu, selon lui, digne d’une vie politique moderne et démocratique ! C’était sans compter avec l’esprit et la mentalité de la majorité du peuple tunisien, habituée à la soumission par une succession de dictateurs et autres despotes depuis Carthage et Rome et dont le formatage final a été peaufiné par Habib Bourguiba et ses amis du néo-destour. Durant des millénaires les tunisiens se sont habitués à plier l’échine, à se résigner à leur destin, à se prosterner devant leurs dieux terrestres, à baisser la tête face à la tyrannie, à marcher sans connaître leur direction en troupeau docile. Un peuple dont les expressions tels que « fokk alik », ne t’en mêle pas, de « akhta rasi wa-dhrab » épargne-moi et frappe qui tu veux, de « kilmet la ma-tjib bla », dire non épargne de tout souci, etc., autant de dictons populaires appelant à la soumission et à la résignation imprégnant le langage quotidien! Bien sûr il y a eu quelques révoltes et insurrections, de la part de gens courageux, à instar de Ali ben Ghdahom, mais qui faute d’un soubassement intellectuel et d’un soutien populaire général, ont été étouffées dans l’oeuf.
Certes aucune révolution politique, dans le sens d’un changement profond d’une société dans la durée sur les plans social, culturel et économique, ne peut intervenir et porter ses fruits, si elle n’est précédée d’une révolution intellectuelle préalable, à instar de la révolution française. Or les tunisiens et les Arabes , en général, n’ont fait plus aucune révolution intellectuelle depuis la révolution de Mahomet en 610. Ils vivent encore sur cet héritage en le ruminant sans le remettre en cause ni y apporter des évolutions nécessaires, indispensables et vitales pour leur avenir. Certains, les islamistes intégristes, préfèrent même retourner à ses fondements initiaux afin de les restaurer, quitte à le faire par la violence et le terrorisme. C’est cette absence d’effort intellectuel et philosophique de la part des élites tunisiennes et arabes en général et l’absence de son impact sur la société qui a produit et alimenté une mentalité résignée, docile et servile!!!!
Il est injuste de mettre la responsabilité de nos malheurs politiques, absence de libertés publiques et de démocratie, despotisme et autoritarisme, exclusivement sur le dos de Bourguiba ou de Ben Ali. Chacun de nous, en porte la responsabilité ! C’est nous qui avons crée, renforcé, maintenu et poussé dans le sens du despotisme nos dirigeants. M. Ben Ali a bien voulu libéré les tunisiens du leg despotique bourguibien, sa déclaration du 7/11 le prouve. Un printemps démocratique a bien émergé avant les élections de 1989, la presse s’est libérée et la liberté d’expression s’est épanouie durant cette période. Le journal La Presse, avait publié à l’époque des articles et des courriers de lecteurs, inimaginables aujourd’hui !!! J’ai personnellement fait publier par ce grand journal gouvernemental un courrier appelant le nouveau Président Ben Ali à liquider le Parti socialiste destourien, devenu, sous Bourguiba, un nid de profiteurs, d’hypocrites et d’arrivistes, l’appelant à la création d’un nouveau grand parti démocratique présidentiel réunissant les démocrates sincères pour l’épauler dans son projet démocratique !
L’erreur de M. Ben Ali, si j’ose dire, c’est d’avoir écouté les caciques du parti destourien qui l’ont dissuadé de dissoudre leur strucuture politique, forteresse et machine idéologique au service de leurs privilèges et de leur despotisme. Il a repris le parti destourien en main, et la machine créatrice de despotisme est repartie de plus belle !!! Les « beni oui-oui » se sont alors alignés prêts à se prosterner et à s’agenouiller pour quémander des avantages individuels et solliciter des privilèges personnels!. De compliments en « taqfif » de « tatbil » en « tazmir », ils ont recrée Bourguiba en la personne du nouveau président l’empêchant d’être lui-même d’apporter de l’air frais, et de mettre en oeuvre son noble projet démocratique énoncé le 7 novembre 1987 !!! Rappelant que M. Ben Ali avait même refusé, pendant quelques années, la célébration de l’anniversaire de son accession au pouvoir. Mais les « hypocrites » étaient là pour l’en dissuader, poussant leurs enchères jusqu’à demander et obtenir sa célébration pendant……….une semaine entière !
Les démocrates, de notre part, y compris votre serviteur, avons laissé faire, agissant en spectateurs passifs, ou en opposants négatifs et gauches, face au changement, qui a failli être historique, le 7/11/87. Nous avons été battus par les destouriens mieux organisés et dotés d’une machine politique redoutable, à laquelle M. Ben Ali a fini par céder.
Nos déboires et nos déceptions de gauchistes puis de démocrates, me poussent finalement à la conviction profonde que la mentalité générale et l’esprit collectif du peuple tunisien, à l’instar des autres peuples arabes, est incompatible avec l’esprit républicain. Les tunisiens qui adulent Dieu au ciel et se prosternent pour lui dans leurs prières, ont sincèrement besoin d’un Dieu sur terre. Pourquoi pas ?
Comment rapprocher, dans ces conditions le désir d’avoir un Dieu sur terre, qui ne peut être qu’ un monarque et l’exigence politique inéluctable pour un peuple dêtre régi par un régime constitutionnel et démocratique qui assure la dignité des citoyens, qui respecte les libertés publiques fondamentales ?
Quitte à paraître rétrograde, je ne vois pas d’autre solution que dans une synthèse entre, le régime présidentiel autoritaire avec son chef d’Etat aux pouvoirs absolus et l’aspiration de notre peuple à la liberté, à la démocratie et à une vie politique moderne et évoluée ! Cette synthèse porte le nom de monarchie, constitutionnelle, démocratique et laïque! Z. Ben Ali, homme d’Etat fort, expéritmenté et craint, qui a fait ses preuves durant 21 ans, assurant à la Tunisie, selon les observateurs internationaux, stabilité politique et la sécurité publique. Mais surtout une lutte acharnée et efficasse, entachée malheureusement d’atteintes aux droits de l’Homme, contre l’intégrisme islamiste, épargnant ainsi à la Tunisie le terrorisme et les affres d’une dictature religieuse moyenâgeuse. Sans rappeler le développement économique et social. Il n’y a pas meilleur, en effet, que Ben Ali, pour assumer la fonction de monarque dans un régime démocratique, constitutionnel, respectueux du droit et des libertés publiques et individuelles effectives.
Mais la mue démocratique de la Tunisie ne peut être qu’une oeuvre collective selon un processus conduit par ZBA. Celui-ci est le seul homme capable d’éviter les dérapages et la guerre civile que pourrait entraîner une démocratisation hâtive et sans préparation. M. ZBA en raison de sa poigne, de sa grande connaissance des dossiers de la Tunisie, de ses secrets et de ses arcanes politiques et sociaux ainsi que de la mentalité de son peuple est l’unique dirigeant politique apte à conduire un processus démocratique sans grands frais. Ce processus doit suivre, toutefois, un plan concerté, savamment élaboré par tous les acteurs sociaux et politiques sans exclusion aucune.
Pour ma modeste part, je propose, au peuple tunisien, à son Excellence M. Z. Ben Ali, ainsi qu’aux acteurs de la scène politique tunisienne, au pouvoir ou dans l’opposition le plan de démocratisation suivant de la Tunisie. Un plan qui déclenchera un processus démocratique irréversible, et qui mettra le pays de Hannibal sur le droit chemin de la démocratie réelle, du respect effectif des droits de l’homme. Un pays donnant l’exemple à tous les autres pays arabes non démocratiques dont les peuples souffrent encore de la tyrannie et de la dictature.
Le préalable à la réussite d’un plan de démocratisation de la Tunisie suppose que son excellence Z. Ben Ali, son épouse, sa famille, (ne sous estimant pas leurs influences sur ses décisions), ses collaborateurs les plus proches du RCD et ses amis les plus intimes réfléchissent, fassent aussi leur mue démocratique, en prenant conscience sincèrement, et sans crainte, de perdre leurs privilèges, que la démocratie est le meilleur système politique régissant un pays à l’heure actuelle! Que doter la Tunisie d’un régime réellement démocratique, dirigée par des hommes et des femmes démocratiquement élus, respectant effectivement les droits de l’Homme, bannissant la torture et les mauvais traitements contre toute personne arrêtée, protégeant réellement les libertés publiques et individuelles, assurant effectivement la séparation des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif, est l’unique voie et le seul moyen, d’assurer la stabilité et la sécurité politique du pays, la dignité collective et individuelle des citoyens, ainsi que les développements économique, social, politique et culturel.
Les étapes du plan de démocratisation de la Tunisie que je propose sont les suivantes:
I) Changer la constitution, afin de doter la Tunisie d’un régime monarchique, constitutionnel, parlementaire, démocratique doté d’une « Charte de la démocratie et des libertés », et installer une nouvelle dynastie à la tête de l’Etat tunisien, celle de son excellence Zine el-Abidine Ben Ali et de sa descendance. Il est là depuis 21 ans, il a fait ses preuves, le peuple le connaît, il reste !!! Il ne faut ni faire une marche arrière historique et restaurer le beylicat, ni prendre le risque d’introniser un inconnu.
La réforme constitutionnelle doit définir les prérogatives royales comme suit:
1° Le Roi n’est pas le chef de l’exécutif, il ne joue qu’un rôle politique symbolique. Il promulgue, toutefois, les lois.
2° Le Roi a le privilège exclusif de nommer et de destituer le ministre de la défense ainsi que tous les officiers supérieurs. Il est le chef suprême des armées. Il s’agit là d’une garantie de pérennité de la monarchie.
3° Le Roi a le droit de grâce.
4° La famille royale constituée en Conseil Royal, afin de gérer ses affaires, est composée exclusivement de sa majesté le Roi, de ses épouses, de ses ascendants et descendants directs et enfin de ses frères et soeurs.
5° Le conseil royal est doté d’un budget voté par l’Assemblée nationale fixé impérativement à 1°/° des recettes du budget national.
6° Le Roi est le père de la Nation, le symbole de l’Etat et son ultime recours en cas de crise grave secouant la nation. Il peut désigner, provisoirement, en attendant l’organisation de nouvelles élections, un premier ministre, de son propre chef, si le pays traverse une crise politique.
7° Le Roi est le commandant des croyants, préside le Haut Conseil de l’Islam, et il est le protecteur de toutes les confessions. IL est l’unique porte-parole de l’Islam officiel. Le gouvernement doit poursuivre une politique laïque. Cette attribution royale permettra à nos institutions, de concilier l’Islam, religion de la nation et la laïcité du gouvernement.
II) Voter et promulguer une loi d’amnistie générale, permettant d’élargir tous les détenus d’opinion, de ne plus poursuivre tous les délits de quelque nature qu’ils soient, commis antérieurement à cette loi, hormis les crimes de sang, actes de barbarie contre les personnes et le viol.
III) Mettre en place un «Haut Conseil pour les élections», formé de personnalités politiques de tout bord, de magistrats, de hauts fonctionnaires et de représentants de la société civile dont la fonction est d’organiser au bout d’un an, des élections législatives, libres, transparentes, et réellement démocratiques supervisées par des observateurs onusiens.
IV) le Roi, désignera d’office, suite à ces élections, au poste de premier ministre, la personnalité qui lui est proposée par l’assemblée nationale nouvellement élue. Le premier ministre formera le gouvernement. Il conduira la politique de l’Etat dans tous les domaines sauf en matière de défense. Ce domaine restera du ressort exclusif du Roi. Toutefois la déclaration d’une guerre est votée par le pouvoir législatif mais le Roi y dispose d’un droit de veto. En particulier, le premier ministre présentera, au vote de l’Assemblée nationale, toutes les réformes législatives tendant à démocratiser la vie politique.
Quoi qu’il en soit, les tunisiens, et les arabes, en général, doivent se débarasser du mythe de la république, qu’ils n’ont ni crée ni jamais imaginé comme forme de gouvernement au cours de leur histoire, encore moins appliqué effectivement! La Républque est un régime politique nullement adapté à leur mentalité.Les exemples syrien, libyen et égyptien sont là pour nous le rappeler. Ils doivent s’inspirer et prendre en exemple les monarchies constitutionnelles et démocratiques européennes, Royaume Uni, Espagne, Belqique, Pays-bas, Suède, Danemark, etc. Inutile de redire que les peuples de ces pays sont démocratiquement gouvernés, jouissent de toutes les libertés publiques et les droits de l’homme y sont respectés ! Les peuples de ces pays n’ont jamais remis en cause, ne doute pas et ne douteront jamais, assurément, des régimes monarchiques qui les gouvernent. Jusqu’aux républicains espagnols, dont beaucoup ont payé de leur vie leurs fantasmes républicains, au cours de la guerre civile de 1936, ils se sont finalement ralliés à la monarchie grâce au courage et la lucidité du Roi Juan Carlos. Ce monarque intelligent a su favoriser la mue de son pays, à la mort du dictateur Franco en 1975, d’une horrible dictature en en une florissante démocratie.
Les Rois despotiques, à l’instar du stupide Louis XVI, qui n’ont pas cédé aux aspirations démocratiques de leurs peuples ou les Présidents dictateurs comme Bourguiba et Saddam, qui n’ont pas tenu compte de l’exemple espagnol, en s’entêtant de refuser d’accomplir la mue démocratique de leur pays, finissent par perdre et leur monarchie et/ou leur pouvoir despotique, car la démocratie est un processus historique i-n-é-l-u-c-t-a-b-l-e !
Me Kamel CHAABOUNI
Paris le 10 juillet 2008
N.B. Mes articles sont libres de droits d’auteur.
kamelchaabouni@yahoo.fr
Négociations sociales Ca bloque quelque part…
Hier, conseil national de l’UTICA et conseil sectoriel de l’UGTT pour clarifier les positions de chaque partie Le 7ème round des négociations sociales tarde à faire fructifier les dizaines de réunions qui ont été déjà tenues entre les délégations de l’UTICA et de l’UGTT. Aucun accord sur la révision de l’une des 50 conventions sectorielles n’a été finalisé. La signature des derniers procès-verbaux concernant la protection du responsable syndical, l’annualisation du temps de travail et la stabilité de l’emploi, a été bien accueillie. Mais l’optimisme s’est vite estompé et le démarrage des négociations sectorielles a été accompagné d’un nouveau blocage. Tous les intervenants sentent que l’on est en train de faire du « sur place » dans les premiers échanges des négociations sectorielles. Et le problème, c’est que le différend revient sur les mêmes questions qui ont été scellées par des accords au niveau du comité supérieur des négociations. Chaque partie a sa propre interprétation et conception de l’application de ces accords. Mourad SELLAMI
Du côté de l’UTICA « Il n’y a pas lieu de mettre tous les détails de l’accord-cadre dans les conventions sectorielles» Le Conseil National de l’UTICA qui a tenu ses assises, hier, à Tunis a présenté la lecture de la centrale patronale de la situation sur les scènes économique et sociale. Ainsi, les membres du bureau exécutif de l’UTICA ont exposé les positions de l’organisation à propos des négociations sociales, de la préparation de la nouvelle loi des finances, de l’emploi et de l’investissement. D’abord, et concernant les négociations sociales, le Conseil National a avalisé l’attitude du comité supérieur des négociations qui n’a pas jugé utile d’intégrer tous les détails de l’accord-cadre dans les textes des conventions sectorielles. D’ailleurs, quelques intervenants, membres des délégations de l’UTICA pour les négociations sectorielles, ont remercié la direction pour l’accompagnement dont ils bénéficient lors des réunions par des administrateurs de la centrale. Cette procédure permet de synchroniser la position des différents secteurs et de standardiser les points de vue de la centrale. Ensuite, le conseil national a entendu un rapport mentionnant l’intention de l’UTICA de débattre avec le gouvernement les lignes directrices de la nouvelle loi de finances pour mieux contribuer à l’effort national de croissance économique. Enfin, tous les intervenants ont insisté sur l’adhésion massive du patronat au processus de promotion de l’investissement et de création de l’emploi.
M.S.
Du côté de l’UGTT « Les précisions aident à éviter les différends dans l’interprétation lors de l’application de ces conventions » De son côté, l’UGTT a tenu, hier, son Conseil Sectoriel. La direction de la centrale syndicale a présenté à ses structures sectorielles un état détaillé de l’avancement des négociations sociales. Elle a souligné que l’UGTT veille à la réussite de ce 7ème round pour permettre aux salariés de compenser la détérioration sensible de leur pouvoir d’achat durant les trois dernières années. Les négociateurs de l’UGTT ont indiqué que la centrale tient aussi à participer à l’effort du développement et à préserver la pérennité des entreprises. Mais, ces soucis quant aux problématiques du développement ne doivent pas être assumés exclusivement par les employeurs. Ils sont censés être partagés entre les partenaires sociaux qui doivent contribuer équitablement aux efforts de croissance. D’ailleurs, les membres négociateurs de l’UGTT ont insisté sur le fait que les précisions au niveau sectoriel des divers accords passés dans la convention cadre, permet d’éviter les différends dans l’interprétation lors de l’application des conventions sectorielles. Ils ont expliqué que c’est une formalité qui ne devrait pas poser de problème si les deux parties ont signé avec conviction l’accord-cadre. Il ne s’agit que de légaliser cet accord, selon eux. Les représentants de l’UGTT ont émis des réserves sur la détérioration continue du pouvoir d’achat et souhaité de parvenir au plus vite à des solutions concrètes.
M.S. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 11 juillet 2008)
La télévision européenne Euronews se lance samedi en arabe
AFP, le 11 juillet 2008 à 09h46 Par Caroline TAIX PARIS, 11 juil 2008 (AFP) – La télévision européenne d’information Euronews, qui émet déjà en sept langues, lance samedi sa version en arabe, visant ainsi plusieurs millions de nouveaux téléspectateurs dans les pays arabes et en Europe. « L’Europe est notre territoire principal mais on s’intéresse aussi à l’environnement immédiat de l’Europe. Après le russe, nous lançons notre chaîne européenne d’information internationale en langue arabe », a déclaré à l’AFP le PDG d’Euronews Philippe Cayla. « Nous voulons nous adresser aussi bien aux arabophones en Europe, que l’on estime à une quinzaine de millions, que dans les pays arabes, région qui compte plus de 250 millions d’habitants », a indiqué Philippe Cayla. Euronews avait déjà lancé une version en arabe en 1997 mais elle avait été interrompue au bout de deux ans. Avec cette deuxième tentative, elle rejoint France 24 et la BBC qui émettent dans cette langue respectivement depuis avril 2007 et mars 2008, mais aussi la chaîne américaine arabophone Al-Hurra (« La libre » en Français) et la russe Russia al Yaum (« La Russie aujourd’hui »). « Pour des raisons politiques, à peu près tout le monde à Bruxelles était d’accord pour dire que c’était important d’avoir une chaîne d’information qui fasse un lien » entre l’Europe et le monde arabe, souligne Philippe Cayla, tout en se défendant de vouloir « faire passer un message » au monde arabe. « Euronews, c’est une chaîne objective, avec un traitement de l’actualité équilibré. Nous voulons proposer une source d’information nouvelle en arabe », précise-t-il. Les programmes en arabe seront les mêmes que dans les sept autres langues (allemand, anglais, espagnol, français, italien, portugais et russe), avec les mêmes images: un journal toutes les 30 minutes, des magazines courts de société, de culture, de sport, d’économie ainsi que son fameux « No comment » (des images fortes de l’actualité diffusées sans commentaire de journalistes). Ces programmes étaient déjà accessibles dans le monde arabe, mais en français et en anglais. Euronews prévoit de programmer plus de sujets sur cette région, mais reste avant tout une chaîne d’information internationale. Plus qu’al-Jazira ou al-Arabiya, la chaîne se fixe comme concurrent les chaînes CNN ou BBC world. Cette version arabe d’Euronews, financée par la Commission européenne, a un budget de 5 millions d’euros par an, avec une garantie de financement de 5 ans. Le budget total de la chaîne s’élève à 50 millions d’euros. Dix-sept journalistes de huit nationalités ont été recrutés. Ils seront basés, comme les 200 autres journalistes de la chaîne originaires d’une trentaine de pays, près de Lyon, dans le sud-est de la France. Il y aura en outre un correspondant dans un pays arabe qui n’a pas encore été choisi. En Europe, selon l’institut Telmar Peaktime, Euronews est regardée par 6 à 7 millions de téléspectateurs par jour, par le câble, le satellite et le réseau hertzien. La chaîne revendique ainsi d’être bien plus regardée que CNN et BBC World. Euronews est diffusée dans 130 pays par le biais de 35 satellites et atteint plus de 200 millions de foyers dans le monde. AFP
Des médias occidentaux tentent de percer dans l’opinion arabe
AFP, le 11 juillet 2008 à 09h43 Par Caroline TAIX PARIS, 11 juil 2008 (AFP) – France 24, la BBC et samedi, Euronews: en quelques mois ces télévisions se sont mises à l’arabe, avec l’objectif de se faire entendre, via le satellite, par une large population dans le Moyen-Orient et en Afrique du Nord, mais les premiers bilans semblent mitigés. A ces télévisions, s’ajoutent la chaîne américaine al-Hurra (« la libre », lancée en 2004) et la russe Russia al-Yaum (« la Russie aujourd’hui », lancée en 2007). La Deutsche Welle émet, elle, trois heures par jour en arabe depuis 2005. Un porte-parole de la BBC a indiqué que la chaîne était « comblée par la réaction » du public, quatre mois après le lancement de la BBC Arabic Television, sous toutefois disposer de chiffres d’audience. Son budget s’élèvera à 25 millions de livres (33 millions d’euros) dès qu’elle diffusera 24H/24. Le passage de 12 à 24 heures de diffusion, prévu initialement pour cet été, est cependant reporté à l’automne. Aucune explication n’a été fournie pour ce délai. La chaîne, qui avait déjà lancé une version arabe en 1994 mais qui s’était arrêtée au bout de deux ans, ambitionne de s’adresser à une audience de 20 millions de téléspectateurs par semaine d’ici 2010. France 24 compte de son côté une vingtaine de journalistes arabophones et émet depuis avril 2007 4 heures par jour. Agnès Levallois, directrice adjointe en charge des contenus en arabe, dit être « satisfaite ». « On commence à avoir de bons retours d’audience dans les pays du Maghreb », assure-t-elle. Dans le Proche et Moyen-Orient, en revanche, « c’est plus difficile »: la chaîne française souffre là-bas de « la concurrence très importante » d’al-Jazira et al-Arabiya. Les deux grandes chaînes panarabes d’information continuent de dominer l’audience. Dans les territoires palestiniens, la première est regardée par la grande majorité de la population, en raison de son ton militant. Beaucoup ne savent même pas que des chaînes occidentales en arabe existent. Selon un centre d’étude d’opinion en Jordanie, les premiers résultats de la BBC sont décevants. « Elle n’a pas réussi à susciter de l’intérêt », selon ce centre, qui ajoute qu’al-Hurra a presque disparu des écrans, souffrant de ses liens avec l’administration américaine. Pour la sociologue d’origine algérienne Leila Babès, « globalement dans le monde arabo-musulman, il y a de la méfiance à l’égard des médias occidentaux, surtout lorsqu’ils font passer des messages des grandes puissances ». Le philosophe Malek Chebel, également d’origine algérienne, se montre assez pessimiste quant à l’avenir de ces chaînes. « Elles vont se concurrencer entre elles », estime-t-il. « Elles ne vont pas conquérir les téléspectateurs arabes: ceux qui écoutent religieusement Jazira ou Manar (la télévision du Hezbollah, ndlr) ne vont pas changer », affirme-t-il. « Dans le meilleur des cas, les téléspectateurs arabes vont les utiliser pour compléter les informations », ajoute Malek Chebel. Pour le politologue libanais Joseph Bahout, « le consommateur de télévision se promène un peu sur toutes les chaînes. A un moment, il écoutera ces chaînes là ». « Mais est-ce qu’elles le fidéliseront? », interroge-t-il. Mais selon ce politologue, le plus important « n’est pas l’audience ». « La bataille se situe au niveau politique et non au niveau des parts de marché. Comme on a une ambassade dans le monde arabe, il faut avoir une télévision; ça fait parti de l’arsenal diplomatique. Il faut exister politiquement », estime-t-il. AFP
Une Marocaine en burqa se voit refuser la nationalité française
Reuters, le 11 juillet 2008 à 13h43 PARIS, 11 juillet (Reuters) – Une Marocaine mariée à un Français et mère de trois enfants nés en France s’est vu refuser la nationalité française en raison d’une pratique radicale de sa religion, écrit vendredi Le Monde. Dans un arrêt du 27 juin, dont Reuters a obtenu une copie, le Conseil d’Etat prend en compte pour la première fois le niveau de pratique religieuse pour se prononcer sur la capacité d’assimilation d’une personne étrangère. Cette femme a « adopté, au nom d’une pratique radicale de sa religion, un comportement en société incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et notamment avec le principe d’égalité des sexes », écrit-il. En conséquence, il rejette la requête présentée par cette femme, qui lui avait demandé d’annuler un décret de 2005 refusant sa demande de nationalité française pour « défaut d’assimilation. » Jusqu’à présent, dans la communauté musulmane seules des personnes jugées proches de mouvements fondamentalistes se sont vu refuser la nationalité française, souligne Le Monde. La commissaire du gouvernement, chargée de donner un avis juridique, a mis pour sa part en avant la tenue vestimentaire et la vie privée de la Marocaine, qui se serait présentée lors d’entretiens avec les services sociaux « recouverte du vêtement des femmes de la péninsule arabique, longue robe tombant jusqu’aux pieds, voile masquant les cheveux, le front et le menton et une pièce de tissu masquant le visage. » REUTERS
AFP, le 11 juillet 2008 à 06h12 Par Jailan ZAYAN LE CAIRE, 11 juil 2008 (AFP) – Soad Ahmed Hassan fait les 100 pas devant une école du Caire, où sa fille passe l’équivalent du baccalauréat. Cette année, une retentissante affaire de corruption est venue s’ajouter à l’intense pression liée à l’examen, qui a déjà poussé deux élèves au suicide. Devant l’école Gamal Abdel Nasser, une dizaine de mères attendent avec anxiété que leurs enfants terminent les épreuves de la redoutable et cruciale « thanawiya amma ». Dans un pays où la corruption règne et où quelque 20% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, une formation universitaire peut aider à briser des barrières sociales rigides. Les enjeux sont énormes pour la majorité des parents, qui dépensent une part conséquente de leur maigre salaire en cours particuliers, pour pallier les défaillances du système éducatif et ses classes surpeuplées. La plupart des élèves qui passent la « thanawiya amma » viennent des classes moyennes ou pauvres. Les élèves mieux lotis optent souvent pour l’enseignement privé, dans des écoles anglaises, françaises ou allemandes. L’ascension sociale à laquelle aspirent les familles dépend en grande partie des résultats des examens qui se déroulent sur deux ans. Cette année, la pression a conduit deux élèves au suicide. Hassan Mohammed Yousri, 16 ans, s’est pendu chez lui au Caire après son examen de mathématiques. A Port-Saïd, Mirhan Hani Salem, 18 ans, s’est jetée du sixième étage de son immeuble, au matin de son examen de mécanique. « Les parents ont dit à la police que leurs enfants étaient sous le coup d’un stress immense les jours précédant les examens », selon un responsable de la sécurité. Chaque année, des parents rivalisent d’ingéniosité pour aider leurs enfants à tricher. Certains vont jusqu’à crier les bonnes réponses, debout sous les fenêtres des salles d’examen. D’autres envoient des SMS à leur progéniture, ou aident leurs filles à cacher des fausses copies sous leur voile islamique… Cet été, la pression était encore plus forte. Certaines questions ne faisaient apparemment pas partie du programme, et des épreuves sont arrivées à l’avance entre les mains de parents assez riches pour les acheter à des fonctionnaires peu scrupuleux. « Un scandale », pour Mohammed Hassan Galal, qui enseigne le français dans un lycée de Damiette (delta du Nil). « Cela détruit les chances de milliers d’élèves d’accéder à l’université », estime l’enseignant, qui a relevé plusieurs « erreurs » dans l’examen de français. Selon le Procureur général, Abdel Meguid Mahmoud, 19 personnes –dont un officier de police, un proviseur et trois employés du ministère de l’Education– seront jugées pour avoir organisé les fuites. M. Abdel Meguid a assuré que celles-ci se limitaient à la province de Minya (sud) et qu’elles n’affecteraient pas la majorité des quelque 800.000 élèves passant l’examen. Des déclarations accueillies avec scepticisme par de nombreux parents, qui croient dur comme fer à une rumeur tenace selon laquelle le gouvernement aurait délibérément décidé de limiter les admissions dans les universités. Devant l’école Gamal Abdel Nasser, Rania, la fille de Soad, est sortie en larmes. « Une catastrophe, comme d’habitude », sanglote-t-elle. « Pourquoi ne nous ont-ils pas tout simplement dit que nos enfants n’avaient aucune chance d’aller à l’université?, demande Soad, furieuse. Les gens comme nous ne peuvent même pas penser à les envoyer dans une université privée ». Les petites universités privées coûtent 5.000 livres égyptiennes (LE, environ 900 USD) par an. Les plus prestigieuses –comme les universités américaine ou allemande du Caire– coûtent dans les 100.000 L.E. (environ 18.000 USD) par an, hors de portée des ménages moyens. Soad dit avoir décidé de n’avoir que deux enfants pour être sûre de leur donner une bonne éducation. « Si j’avais su, je serais restée dans mon village, j’aurais eu plus d’enfants et j’aurais marié ma fille », dit-elle.
AFP, le 11 juillet 2008 à 17h45 WASHINGTON, 11 juil 2008 (AFP) – Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, va réclamer un mandat d’arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir, a indiqué vendredi le département d’Etat américain. « A ma connaissance, le procureur (de la CPI) a l’intention de se rendre devant un panel de juges pour présenter des informations et réclamer un mandat d’arrêt », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack. Plusieurs journaux, dont le français Le Monde et les quotidiens britannique The Guardian et américain The Washington Post ont indiqué vendredi que le président soudanais allait être mis en cause lundi par M. Moreno-Ocampo pour des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide commis au Darfour (ouest du Soudan). M. Moreno-Ocampo avait annoncé jeudi dans un communiqué qu’il présenterait lundi devant les juges de la CPI de nouvelles « preuves » de crimes commis ces cinq dernières années contre des civils au Darfour et « nommer(ait) » ceux qui en sont responsables selon lui. M. McCormack a indiqué que selon la procédure, « le panel de juges allait prendre en considération la requête (…) et prendre une décision au bout d’un certain laps de temps ». « Je ne peux pas vous dire combien de temps cela prendra », a-t-il ajouté. Selon le Washington Post, cette mise en cause par la CPI du chef de l’Etat soudanais, la première d’un président en exercice pour génocide et crimes contre l’humanité, inquiète certains responsables de l’ONU. Ils craignent que le geste de M. Moreno-Ocampo ne compromette le processus de paix au Darfour et ne déclenche une réponse militaire soudanaise contre les soldats de la force de la paix de l’ONU ou de l’Union africaine (UA). M. McCormack a mis en garde le Soudan contre de telles actions. « Je dirais simplement que nous pensons que toutes les parties, y compris le Soudan, doivent se conformer à leurs obligations internationales. La porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino, a refusé pour sa part de commenter ces informations, mais elle a appelé le gouvernement soudanais à coopérer pleinement avec la Cour, comme le dit la résolution 1593 adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 31 mars 2005. La CPI a déjà émis deux mandats d’arrêt contre des Soudanais impliqués dans le conflit pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. M. Moreno-Ocampo réclame depuis avril 2007 l’arrestation de Ahmed Haroun, actuel ministre soudanais aux Affaires humanitaires, et Ali Kosheib, un chef de la milice pro-gouvernementale janjawid toujours stationné au Darfour. Mais Omar el-Béchir a toujours refusé de les remettre à la CPI. Depuis 2003, les forces gouvernementales appuyées par les milices arabes janjawid luttent contre des mouvements rebelles du Darfour. Le conflit a fait plus de 300.000 morts et entraîné le déplacement de 2,2 millions de personnes, selon l’ONU. Khartoum parle de quelque 10.000 morts.