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Tunisie: un avocat affirme être confronté au refus d’éditer son journal
AFP 09.02.09 | 21h38 Un avocat tunisien et défenseur des droits de l’Homme a affirmé lundi s’être vu refusé le droit de déposer une demande d’édition de son nouvel hebdomadaire destiné, selon lui, à « enrichir le paysage médiatique et consacré à la liberté d’expression et d’opinion ». En Tunisie, l’édition d’un journal et le lancement de radios sont soumis à une expresse préalable du ministère de l’Intérieur. « Nous avons tenté de déposer une demande au ministère de l’Intérieur pour éditer un hebdomadaire conformément à la procédure du code de la presse, mais les services compétents ont refusé de nous délivrer le récipient de dépôt », a déclaré Khaled Krichi lors d’une conférence de presse à Tunis. Le journal d’informations générales, baptisé « Al-Nasiriya » en référence à sa tendance nationaliste arabe, se voudrait « ouvert à toutes les plumes libres pour traiter de questions politiques et culturelles en Tunisie et dans le monde arabe », a ajouté Me Krichi entouré de trois membres de son comité de rédaction. « Ce sera un espace d’exercice de la liberté d’expression et d’opinion », a affirmé ce jeune avocat engagé qui collaborait avec l’hebdomadaire d’opposition Al-Mawkif (l’Opinion) et avec Al-Chaab (Le Peuple), organe de la centrale syndicale tunisienne. Faute d’avoir pu déposer directement sa demande, Me Krichi en a adressé une copie par lettre au ministère de l’Intérieur qui devrait lui répondre dans un délai de trois mois, selon la procédure. Une trentaine de quotidiens et hebdomadaires publics et privés, dont cinq organes d’opposition, sont publiés en Tunisie, en arabe et en français.
FTCR – ALERTE
SITUATION EXPLOSIVE SUR L’ILE DE LAMPEDUSA
La situation des migrants retenus dans l’île de Lampedusa en Italie se détériore de jour en jour, elle devient hautement préoccupante. Plus de 1000 personnes dont prés de 900 tunisiens sont emprisonnées dans le nouveau Centre de Secours et Premier Accueil nouvellement transformé en Centre d’Identification et d’Expulsion. Ce centre dont le nouveau statut vise à pouvoir y détenir des migrants jusqu’à dix huit mois si l’on se base sur les disposition de la directive européenne « retour », et de pouvoir procéder à des éloignements directs à partir de l’île est fermement rejeté par la population de Lampedusa. Celle-ci a manifesté plusieurs fois son opposition au Centre d’Identification et d’Expulsion et aux politiques de répression de l’immigration mises en œuvre en s’unissant aux protestations des migrants détenus. Les conditions de détention de ces derniers sont dénoncées par le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) qui fait part de sa « préoccupation croissante pour la situation humanitaire » des migrants du centre, qui se trouve « dans des conditions de surpopulation extrême ». « Des centaines de personnes sont contraintes de dormir avec des bâches de plastique pour seul abri », a dénoncé le HCR, qui appelle « les autorités italiennes à faire le nécessaire pour résoudre la situation humanitaire difficile qui s’est créée à Lampedusa ». Toutes les organisations non-gouvernementales (Save The Children, Croix rouge italienne) ou intergouvernementales (OIM) présentes sur place s’accordent à dénoncer les conditions de transformation du statut du centre et ses conséquences sur l’accès aux droits garantis aux migrants et aux demandeurs d’asile. Les conditions catastrophiques de l’emprisonnement des migrants sur l’ile, outre le fait qu’elles constituent une forme de traitement insupportable, empêchent tout examen objectif et impartial de leurs situations conformément à la législation italienne et aux lois et conventions internationales en vigueur. Pendant la nuit du vendredi 6 février les tensions dues aux conditions de détention et aux menaces d’expulsions massives ont eu des conséquences dramatiques : Au moins 11 migrants ont tenté de se suicider par absorption de lames rasoir et de boulons. L’un d’eux a tenté de se pendre. La gravité des conséquences sur leurs fonctions vitales a obligé les autorités à les transférer aux services d’urgence de l’île et de transporter l’un d’eux par hélicoptère à l’hôpital de Palerme. Parmi les migrants arrivés sur l’Ile existent de nombreux cas de demandeurs d’asile. Ils sont en général placés au nouveau centre d’accueil, à l’exception des nords africains. Ceux-ci semblent en effet être arbitrairement exclus par les autorités de la pleine jouissance du droit d’asile garanti à tout un chacun par les conventions et lois internationales. Parmi ceux-ci au moins 35 tunisiens originaires de la ville de Redeyef, dans la région du bassin minier de Gafsa sont retenus au Centre d’Identification et d’Expulsion qui est réservé selon les déclarations des autorités à ceux dont l’expulsion à brève échéance est très probable. Nous rappelons que la région en question a connu un important mouvement populaire de protestation durant toute l’année 2008. Cela a donné lieu à une terrible répression, à des centaines d’arrestations et à des dizaines de cas de tortures et de mauvais traitements. Les parodies de procès organisés à cette occasion sont dénoncés par nombre d’organisations de défense des droits humains tunisiennes et internationales comme des procès politiques ou d’opinion n’ayant satisfait à aucune des garanties légales nationales ou internationales. Ces procès ont aboutis à des peines très lourdes allant jusque 8 ans de prison ferme en appel. Ces Tunisiens ont demandé l’examen de leur demande d’asile, or les conditions de leur détention telle que nous avons pu les constater sont incompatibles avec un examen serein et impartial des dites demandes. La FTCR s’alarme au plus haut point dans ces conditions des suites de la visite la semaine dernière du Ministre de l’Intérieur italien Roberto Maroni. Le but de la rencontre qu’il y a tenu avec son homologue tunisien Rafik Belhaj-Kacem était d’organiser des expulsions massives de tunisiens. Sachant l’absence de garanties des droits des migrants et refugies prévalant en Tunisie, la FTCR s’élève contre cette coopération sécuritaire au dépens des droits et libertés des migrants de part et d’autre de la Méditerranée. D’autre part, la présence massive de prés d’un millier de policiers et de carabiniers dans la petite île de six mille habitants contribue à l’exacerbations des tensions ; conjuguée à la situation très tendue à l’intérieur des centres de détention cela peut devenir explosif. Les représentants de la FTCR et de l’institut G.R.I.S/ZG-prod. présents sur place craignent que cela aboutisse à des drames d’une grande gravité. La FTCR lance un appel au mouvement démocratique, aux défenseurs des droits humains et des droits des migrants en Italie, en Europe et dans tout le pourtour méditerranéen pour l’organisation d’une campagne urgente de soutien aux droits des migrants en Italie et à Lampedusa. Elle appelle à l’envoi de missions d’observation et de protection des migrants à Lampedusa. Elle dénonce la recrudescence inquiétante de discours politiques et médiatiques à caractère xénophobe en Italie, et s’alarme de la banalisation de propos publics qui relèvent de l’appel au lynchage. Enfin, la FTCR rend un hommage appuyé à la population de Lampedusa dans son ensemble. Celle-ci résiste magnifiquement aux appels à la haine, et a su faire preuve d’une solidarité et d’une humanité remarquable alors même que ses propres droits sont mis en danger par la politique de militarisation de l’île décidée par le gouvernement italien. Paris le 7 février 2009 Résolution votée à l’unanimité des délégué-e-s de l’Assemblée Générale de la FTCR Pour tout contact et information à Lampedusa, contacter : Omeyya Seddik (FTCR – G.R.I.S. / Zones Grises Productions) zonegrise@yahoo.fr 00 39 347 284 58 31 00 33 (0)6 87 75 74 84
L’Histoire de « Cactus prod » ou la privatisation déguisée de notre télévision nationale
Il y a un mois l’hebdomadaire « Réalités » consacrait deux pages à ce qu’elle à qualifié de « Guerre de coulisses entre Hannibal TV et Cactus prod ». L’unique chaine tunisienne de télévision privée s’est inquiétée de manœuvres de déstabilisation de la part de la société privée de production « Cactus prod».
Cette dernière produit sous licence des émission de concept importé et adapté au public tunisien qu’elle « vend » – si on peut appeler ça vente –à la chaine nationale TV7 pour être passer en prime time après le journal de 20 heure ou juste après la coupure de jeun pendant ramadan. Cactus prod s’approprie en contre partie les redevances publicitaires de la soirée et qui constitue l’essentiel des revenus publicitaires de la journée. Ces émissions permettent aussi à Cactus prod d’exploiter des boites vocales payantes pour ses émissions et dont les nombres d’appels se chiffrent à des centaines de milliers par semaine.
Ainsi l’affaire constitue une véritable mine d’or pour la société de production alors que la chaine de télévision se trouve ruinée. Dans des contrats ordinaires pour ce genre de partenariat la chaine de télévision ne garde pas seulement ses revenus publicitaires mais oblige la société productrice de l’émission de lui apporter un taux d’au moins dix pour cent d’annonces publicitaires supplémentaires.
Depuis le début de l’année « Cactus prod » est devenu présente sur les « prime time » de presque toutes les soirées sur TV7. Ce n’est plus TV7 qui est le concurrent de Hannibal TV mais Cactus prod. Le litige concerne ainsi le transfert litigieux des deux meilleur animateurs de la chaine vers Cactus prod d’un coté et d’un autre le clonage de deux émission phare de Hannibal TV par la société de production seprévalent de ses licences étrangère.
MoezBen Gharbia, l’animateur phare de l’émission sportive à succès «Belmakchouf» quitte la chaîne Hannibal en juin 2008. Cactus prod qui avait acheté les droits de l’émission «Sans aucun doute» de TF1 depuis trois ans déjà lui confie son animation. L’émission qui s’appellera désormais «Al Hak Maak» diffusée aujourd’hui sur TV7.
Ala Chebbi, animateur vedette d’El «Moussameh Karim» et «Hedha Ana» diffusés par Hannibal TV décide à son tour de partir début décembre vers la même destination pour commencer à travailler sur la nouvelle émission qui s’appellera «Andi Ma Nkollek» dont la diffusion a commencé sur TV7 en janvier 2009.
Les deux nouvelles émissions de Cactus prod «Al Hak Maak» et «Andi Ma Nkollek» produite sous licence ressemblent à tout point de vue aux deux émissions à succès d’Hannibal TV « Al mousamah karim » et «An Hosni Niya».
Cette histoire nous rappelle il y a à peine deux ans une autre « Guerre » qu’on du subir les frères « Karoui & Karoui » quand ils ont voulu démarrer leur chaine « Nesma TV » par la célèbre émission de télé réalité « Star Académie Maghreb ». C’est la même société «Cactus prod. » qui a usée de tous les moyens pour les dissuader. A défaut de pouvoir les empêcher elle à réussi de bloquer leur chaine depuis la fin de l’émission et à démonter l’implantation de leur société de publicité « Karoui & Karoui » enTunisie.
Dans cette dernière affaire «Cactus prod. » en voulait à mort aux frères Karoui de lui avoir enlevé les droits de production de « Star Académie » pour la région en s’adjugeant la licence chez la société mère. Cactus prod s’est alors rabattu dans la précipitation sur la production de l’émission de jeu « Split Decision » appartenant à « Endemol International » sous le titre « Akhar Karar ». D’après les dernières informations connu, la société hollandaise qui à été chargée d’aménager et équipé le studio pour l’émission n’a pas encore touché aucun sous de ses frais évaluée aux environs d’un million de dinars. Elle a été tout simplement abandonnée à se faire valoir droit devant nos tribunaux…
Pour Arbi Nasra, propriétaire de Hannibal TV, qui sait bien à quoi s’entretenir avec les leçons des expériences de ses prédécesseurs il n’a cherché ni à acquérir des licences pour les émissions qu’il produit face au monopole de fait que Cactus prod a imposé sur le secteur ni à défendre inutilement devant les tribunaux ses droits lésés par le transfuge d’animateur même sous contrat. On peut sentir le poids de l’amertume et fureur intérieure chez l’homme dans ces menaces à peine voilées dans ses propos dans une interview publiée par le journal « El Hadath » le 10 décembre 2008: « Je dépense 15 million de dinar pour la chaine tunisienne Hannibal TV, alors que les deux autres chaines Hannibal Ferdaws et Hannibal Orient ne me coute que 1,5 million et leur succès ou leur échec m’importe peu. Mais je ne les ai pas ouverts par simple coïncidence ou pour dilapider de l’argent, mais pour un objectif bien précis. Je sais qu’il y a des gens qui n’aiment pas Arbi Nasra, Mais si Hannibal TV est conduite à sa perdition je serai encore présent par deux chaines TV sur lesquels je vais concentrer tous mes investissements. » Le gravité du message implicite dans ces propos ajouté au sort subi jusqu’à présent par Nesma TV et la liquidation presque terminée de la Radio nationale au profit de chaines privées au profil obscurs et objectifs(1) inconnus ne laisse aucun doute sur la gravité de la crise que connaît aujourd’hui le secteur de la télévision en Tunisie.
Dans les milieux d’affaires comme dans celui des médias et jusqu’au gens ordinaires tout le monde observe au delà de ce combat inégal entre Hannibal TV et «Cactus prod » l’appropriation de fait de la chaine nationale TV 7 par la société de Belhassen Trabelsi «Cactus prod » sans que sa privatisation ne soit officiellement annoncée.
Si on se situ dans une logique d’affaires, il n’y a normalement pas de raisons de conflits d’intérêts entre une chaine TV et une société de production d’émissions TV. Les activités des deux entités sont complémentaires et une société de production ne peut normalement exister sans des rapports sereins et de confiance avec toutes les chaines TV sensés être ses uniques clients. Quand les deux activités sont menés par des sociétés privés, c’est une raisons de plus pour que leurs rapports soient régies dans la transparence selon les règles du marché. Mais le comportement de «Cactus prod » démontre bien qu’elle n’a pas besoin d’autres chaines pour dicter sa loi. Sa télévision elle l’a déjà et son comportement avec notre chaine nationale n’est qu’un aspect de toute une mentalité prévalant chez certains gens qui trahit une grave confusion entre ce qui leur appartient et ce qui appartient à l’état.
On est comme ça « Ahna Hekka » comme le dit la photo, ça n’a rien d’ « antisémites » de la télé tunisienne’… les prédateurs n’ont jamais attendu pour se servir quand il ont l’occasion
Yahyaoui Mokhtar – Tunis le 10 Février 2008
(Source : « Tunisia Watch », le blog de Mokhtar Yahyaoui, le 10 février 2009)
Lien :http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2009/02/10/l-histoire-de-cactus-prod-ou-la-privatisation-deguisee-de-no.html
Tunisie : La presse indépendante au bord de l’extinction
L’année 2008 a été fortement marquée par le mouvement de protestation sociale qui a embrasé, pendant plus de six mois, la région minière de Gafsa (Sud-Ouest). Devant l’acharnement des manifestants à demander la mise en place d’une politique régionale destinée à faire baisser le taux de chômage le plus élevé du pays, les autorités ont répondu par la répression. Des dizaines de personnes ont été arrêtées par des contingents des forces armées dépêchés sur place pour mater la révolte. La presse officielle et les médias affiliés au pouvoir n’en ont cependant fait état qu’une fois que l’Agence tunisienne de presse (TAP, publique) s’est emparée du sujet, non pour dénoncer la force disproportionnée utilisée par les policiers, mais pour rassurer l’opinion publique et encenser le « grand » plan d’investissement du président Zine el-Abidine Ben Ali. En revanche, Al-Hiwar Attounsi, télévision indépendante diffusant sur le satellite Hotbird, a largement couvert les événements, devenant ainsi une tribune pour les laissés-pourcompte de Gafsa. Les images retransmises par cette chaîne ont permis d’alerter l’opinion publique nationale et internationale sur les abus commis dans la région. Tandis que les leaders syndicalistes, meneurs du mouvement de protestation, étaient arrêtés puis condamnés en première instance à des peines allant jusqu’à dix ans de prison ferme, les autorités tunisiennes lançaient un mandat d’arrêt contre le correspondant d’Al-Hiwar Attounsi. Sans autre alternative, Fahem Boukadous se cache depuis le 5 juillet 2008. Il a été condamné par défaut, quelques mois plus tard, à six ans de prison pour « appartenance à une association de malfaiteurs » et « diffusion de publications susceptibles de porter atteinte à l’ordre public ». Au 31 décembre 2008, le journaliste continuait de se dissimuler.
Une presse indépendante en situation de précarité
La survie des médias indépendants, dont la télévision satellitaire Al-Hiwar Attounsi ou le webmagazine Kalima, comme celle des journaux affiliés à des partis d’opposition, tels qu’Al- Maoukif et le dernier-né Mouwatinoun, dépend du bon vouloir des autorités, qui s’en servent pour vanter le pluralisme du paysage médiatique tunisien. Ces médias font pourtant face à d’énormes difficultés, qu’il s’agisse de pressions financières, judiciaires ou sécuritaires. Leurs sièges sont placés sous la surveillance de policiers en civil et leurs employés suivis et harcelés.
Ces derniers reçoivent rarement leur carte de presse et sont de fait exclus des événements officiels. N’ayant jamais obtenu des pouvoirs publics les documents donnant le droit d’impression de sa publication, la rédaction de Kalima (http://www.kalimatunisie.com/) anime depuis près de dix ans un journal en ligne, inaccessible en Tunisie sans l’utilisation d’un proxy. D’autres sont confrontés à des mesures de censure indirecte, à l‘instar des hebdomadaires arabophones Al-Maoukif et Mouwatinoun, qui sont très difficiles à trouver dans les kiosques malgré une diffusion nationale.
Une raison majeure à cela : les distributeurs et les marchands de journaux subissent des pressions pour les rendre indisponibles, invisibles même. Ces deux journaux sont également sous le coup de procédures judiciaires, qui seraient selon eux téléguidées par le pouvoir. A l’approche de l’élection présidentielle, prévue pour l’automne prochain, au cours de laquelle le président Zine el-Abidine Ben Ali briguera un cinquième mandat, les médias indépendants tunisiens craignent l’exacerbation de cette politique d’étouffement.
Un pari impérieux
A la veille de cette échéance électorale, l’équipe de Kalima a décidé de lancer une radio, non pas sur les ondes tunisiennes – n’ayant aucune chance d’obtenir une licence – mais sur Internet et par satellite. En plus des difficultés financières liées au lancement d’un média ne bénéficiant d’aucune recette publicitaire ni de subvention de l’Etat, l’équipe de radio Kalima n’a pas été épargnée par les autorités de Tunis. Le 26 janvier 2009, date du lancement de sa diffusion sur le satellite Hotbird, les locaux de radio Kalima ont été encerclés par la police, empêchant les journalistes qui s’y trouvaient d’en sortir et les invités de la radio d’y accéder. Quelques jours plus tard, la police a investi les lieux pour saisir les équipements de la rédaction et poser les scellés sur la porte des studios. Les dirigeants de la radio sont accusés d’ »activités informatiques non autorisées ».
Slim Boukhdir libéré après plus de sept mois de détention
La libération anticipée du journaliste indépendant Slim Boukhdir, survenue le 21 juillet 2008, a mis fin à un séjour en prison difficile, marqué par la maladie et un grand sentiment d’insécurité. Slim Boukhdir a été jugé coupable au terme d’un procès monté de toutes pièces. Comme dans d’autres cas par le passé, ce n’est pas pour ses écrits, dans lesquels il dénonce régulièrement les problèmes de népotisme dans les plus hautes sphères du pouvoir, qu’il a été jugé. Slim Boukhdir a écopé d’une peine d’un an de prison pour “outrage à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions”, “atteinte aux bonnes moeurs” et “refus de présenter ses papiers d’identité”. Depuis sa sortie de prison, le journaliste a retrouvé sa liberté de ton, malgré les menaces qui se multiplient. En septembre 2008, des policiers en civil l’ont interpellé à Sfax (Sud-Est) et conduit en dehors de la ville pour l’interroger et l’inciter à cesser ses publications.
Extrait du Rapport :
« La liberté de la presse AU moyen orient et en Afrique du nord » Doha Center – Fevrier 2009(voir: www.dohacentre.org )
(Source : « Tunisia Watch », le blog de Mokhtar Yahyaoui, le 10 février 2009)
Traqués, les deux Tunisiens se cachent à Nantes – Pays de Loire
mercredi 04 février 2009
II y a un an, dans leur ville, ils avaient manifesté contre la misère. Ils ont dû fuir Redeyef pour ne pas finir en prison. Ici, les deux exilés subissent le sort impossible des clandestins. Récits croisés.
Du travail ! Comme une prière qui revient en boucle. Du travail, remâchent sans cesse Badi et Nawfel (1) avec colère, amertume, mélancolie, douleur. Implorants. C’est pour que l’État tunisien leur accorde ce droit, qu’ils ont osé s’opposer au président Ben Ali, il y a un an. Risques insensés.
Lorsque nous les rencontrons dans cette petite salle discrète du centre-ville de Nantes, ce soir-là, un luxe de précautions a été déployé pour que les deux hommes, la trentaine, ne soient pas interpellés. Et expulsés parce qu’ils ont atterri ici, il y a deux mois, sans papiers. Comme 180 de leurs compatriotes depuis les émeutes.
Pourtant, leur voeu le plus cher serait de retourner chez eux. Ils ne demanderaient pas mieux que de quitter séance tenante cette France qui ne veut pas d’eux. Oui mais.
Balles dans la peau
Oui mais, Nawfel soulève ses vêtements. Trouant sa peau, de vilaines cicatrices. Des impacts de balles et la rage dans ses yeux mobiles disent crûment la brutalité exercée à Redeyef. Redeyef, gros bassin minier du sud de la Tunisie, ses 300 emplois octroyés à d’autres bras que ceux du coin, « aux fils de bakchichs », dit-il.
Cette injustice avait déclenché des protestations publiques en janvier 2008. « J’étais allé voir le gouverneur pour demander un emploi. Il m’avait dit d’aller acheter une corde pour me suicider. »
Le 6 juin dernier, le jeune homme était sur la grande place de Redeyef avec des milliers d’autres : «On protestait pacifiquement. Vers midi, les forces de l’ordre ont tiré. On a cru que c’était des balles à blanc. Mais Hafnaoui, 21 ans, a été tué. ll était à côté de moi. Un autre ami, blessé aussi, est mort trois semaines plus tard. Il avait 27 ans. »
Nawfel aussi est touché, transporté à l’hôpital par sa famille. Il y est harcelé, dit-il, par des policiers.« Quand je suis sorti, je n’ai pas reconnu ma ville. Il y avait les chars, Redeyef en état de siège.» Un couvre-feutoujours en vigueur.
Crainte de représailles
Le jeune homme sait qu’il doit fuir, c’est ça ou la prison. Il traverse le désert libyen, monte sur un bateau de fortune pour Lampedusa. Seize heures de traversée pendant lesquelles il a cru mourir. En Italie, il est placé au centre de rétention, s’évade. Et prend le train. Milan, Nice, Nantes… Nantes, parce que les immigrés tunisiens originaires de Redeyef y sont nombreux.
Badi a suivi aussi ce périlleux chemin d’exil, où beaucoup de ses semblables, dit-il, ont laissé leur vie. Même regard de désespérance que Nawfel, mêmes accents révoltés.
Badi était de ceux qui avaient installé une trentaine de tentes à Redeyef, en signe de protestation. Il avait même, un moment, été reconnu par les autorités comme l’un des négociateurs du mouvement. Jusqu’à ce que la répression se durcisse et qu’il soit pourchassé. Contraint à la fuite.
Aujourd’hui à Nantes, il témoigne volontiers, oui. Mais pas à visage découvert. Comme Nawfel, il craint les représailles sur sa famille.
Agnès CLERMONT.
(1) Prénoms d’emprunt.
(Source: « Ouest-France » le 4 fevrier 2009)
Solidarité, lettre de soutien d’un citoyen( pas dupe) a madame Sihem Ben Sedrine
Chère madame Je viens d’apprendre par le blog engagé boudourou (que je félicite au passage pour leurs engagements et le sérieux de leurs travail) que vous êtes en train de subir les attaques de certains journalistes de caniveaux qui essaient de faire du sensationnel sans vérifier la véracité de ce qu’ils racontent et qui tentent de vous intimider en ayant recours a des menaces disproportionnées et tentent de nous faire croire (fort maladroitement )que votre attitude résistantes serait choquante et immorale. Par cette lettre,madame, je souhaite avant tout vous exprimer ma vive gratitude car même si vos gestes historiques peuvent vous attirer le désaveu de certains médias hostiles(Je n’ai jamais vu une presse si profondément immorale, si incurablement pourrie) recourant aux amalgames, il suscite en nous hommes et femmes investis dans la vie de notre pays par ces temps houleux où « la barque semble prendre l’eau de toutes parts du courage et nous remplit d’espérance. Nous ne sommes donc pas dupes ! Il est bien évident pour tout esprit logique et juste que ce ne sont pas les journalistes de votre calibre qui s’opposent à certains agissements ,ouvertement destructrices, qui sont la cause du problème mais se sont ces agissements eux-mêmes Lorsqu’on fait en sorte de restreindre, voir de supprimer tout court,certains droits et libertés on remet en cause sciemment un des rares mécanismes susceptible de combattre efficacement les inégalités socio- culturelles, Lorsqu’on réduit à une peau de chagrin, ou qu’on supprime tout court certains droits et libertés on proclame ouvertement qu’on ne veut pas investir sur l’avenir de notre pays pour finir nous voulons ,en apposant notre soutien dans un esprit de respect et d’estime , construire avec vous pour les générations qui nous suivront un pays moderne démocrate et libre et nous demandons donc instamment, par un dernier geste de conscience a ces journalistes de se reprendre, et de renoncer à de telles agissement si visiblement inciviques car si tel n’est pas le cas, d’évidence leurs noms a eux et le nom de leurs journal serait à jamais entaché de honte dans l’histoire de la Tunisie Mes respects madame
La mamelle de la Tunisie victime de l’incurie
La Majerda, fleuve en péril
Dossier réalisé par Badreddine BEN HENDA Comme avec les êtres humains, on peut entretenir avec les cours d’eau des rapports affectifs très chaleureux, et a fortiori quand ces cours d’eau représentent pour vous ou pour votre communauté, une source vitale de production et de richesse. La Medjerda est la mamelle la plus généreuse du pays et qui arrose directement ou indirectement les terres tunisiennes du Nord jusqu’au Sud. Les riverains de ce cher fleuve ne sont pas tous des romantiques, mais chacun d’eux a sans doute une longue histoire avec ce cours d’eau nourricier. Une histoire d’amitié, de connivence, de petits drames et de moments d’intense joie. L’enfance des voisins de la Medjerda âgés aujourd’hui de plus de cinquante ans est remplie de scènes tendres ou difficiles vécues au bord de la seule grande rivière du pays. L’un d’eux, un habitant de Medjez El Bab, se rappelle comment, à l’âge de cinq ans déjà, il se baignait dans ses eaux turquoise en compagnie de ses parents et de ses amis. A l’époque, nous dit-il, on y pêchait du bon poisson d’eau douce et l’on ne craignait pas d’en tomber malade. L’eau de la rivière servait aussi au lavage de la laine et parfois de la vaisselle, tant elle était propre hors des saisons de fortes précipitations. Nous nous adonnions à nos jeux favoris sur la « plage » bien conservée du fleuve, sinon sur ses berges verdoyantes. Certes, en hiver et dans les périodes de crues, ce n’était pas toujours la gaîté qu’on lisait sur les visages, mais comme les inondations annoncent souvent les bonnes récoltes de l’été, on supportait le malheur avec une sorte de résignation en pensant qu’après la nuit viendra certainement le jour. Aujourd’hui, les gens ne semblent plus avoir d’égards pour les cours d’eau naturels. Pas tous, mais la majorité des voisins de nos rivières et canaux ne mesurent pas le préjudice qu’ils causent à leur environnement et à ces eaux dont leurs vies dépendent dans un certain sens, en les polluant avec toutes sortes d’immondices et de déchets industriels. A plusieurs endroits, la Medjerda fait peine à voir à cause aussi de l’incurie des municipalités et de l’indulgence coupable de certains édiles à l’égard des pollueurs. Le présent dossier se veut à la fois un réquisitoire et un cri de détresse ! La protection de l’environnement passe, comme dans les grands pays et les grandes civilisations, par le respect de cet environnement ! Que chacun se pose la cruelle question : qu’ai-je fait pour sauvegarder la Medjerda ? Menaces Aujourd’hui, la plupart des villes traversées par le fleuve ont transformé ses deux rives en décharges tolérées. D’ailleurs, les citoyens ne sont pas les seuls à polluer le site. Il n’y a pas longtemps, du côté de Jendouba, les eaux usées de la ville et une bonne partie de ses déjections humaines étaient évacuées dans les eaux de la Medjerda. Les photos qui accompagnent ce reportage ont été prises il y a seulement une semaine à Jendouba et à Medjez el Bab, elles montrent bien que les riverains et les pouvoirs publics ont peu d’égards pour cette mamelle de la Tunisie qui, avec ses affluents, arrose plus de la moitié des terres du pays. A Medjez-el- Bab, des crevasses énormes se sont creusées des deux côtés du fleuve et menacent sérieusement les habitations et les commerces voisins. Comme la ville de Boussalem, Medjez-el-Bab eut à subir plusieurs fois de graves inondations qui coûtèrent très cher notamment en dégâts matériels. Néanmoins, la protection de la ville contre les crues ne semble pas constituer une urgence, puisque les projets présentés dans ce sens sont restés lettre morte. L’excuse invoquée est, comme l’on pouvait s’y attendre, leur coût trop élevé et l’absence de moyens. Soit ! Et le modeste pont qui enjambe la rivière à l’entrée de la ville en venant de Béja ou du Kef, doit-il continuer indéfiniment à supporter tout le trafic qui passe par là ? Certes la ceinture qui fut créée, il y a plus de dix ans, autour de Medjez-el-Bab, a allégé le mouvement sur le pont mais l’ouvrage est encore l’unique voie de passage pour presque tous les véhicules qui entrent dans la ville ou en sortent. Concernant les piétons, le passage qui leur est réservé sur ce pont n’atteint même pas 50 centimètres de large, et au dire du maire de la ville, plusieurs personnes y ont trouvé la mort. A propos des ponts toujours, il n’y en a qu’un seul dans chaque ville traversée par la Medjerda et l’on peut imaginer le trafic que chacun de ces ouvrages doit supporter. A Boussalem et à Jendouba, les vieux ponts métalliques ont été remplacés par d’autres en béton qui ne tiendront pas très longtemps s’ils continuent à être les seules voies de passage au-dessus de la rivière. D’un point de vue esthétique, les ponts construits sur la plus grande rivière de Tunisie n’ont absolument rien d’attrayant. On dirait que nos architectes des ponts et chaussées n’ont jamais fait de voyage en Europe, ni vu en photo un pont français, italien, britannique, allemand, autrichien, polonais, tchèque ou même irakien et égyptien ! C’est d’un neutre, d’un plat, d’un médiocre à faire douter de leur sens esthétique ! Eux aussi se retrancheront derrière la sempiternelle excuse du manque de moyens, mais faut-il des dizaines de milliards pour arrondir quelques lignes plates, pour ajouter un motif charmant, pour mettre un peu de fantaisie dans la conception des garde-fous et des rambardes ! Le pont n’est pas seulement une œuvre technique et bassement utilitaire, c’est un projet artistique et un témoin historique. Avec ces constructions sans relief, nous ne risquons pas d’entendre nos poètes chanter la fuite du temps sous le pont Mirabeau, mais ils pourraient le faire sous les ponts… « Miralaids » ! D’autre part, aucune rive de la Medjerda n’est protégée contre la pollution par des haies ou des barrières métalliques utiles par ailleurs pour préserver les riverains et leurs enfants des dangers de noyade. C’est vraiment triste d’entendre régulièrement d’adolescents ou de jeunes écoliers emportés par les eaux des rivières voisines de chez eux ! Au sujet des stations d’épuration qu’on a multipliées dans le cadre du grand projet baptisé « La Main bleue », c’est sans doute une bonne chose. Mais suffisent-elles pour empêcher certains industriels de déverser leurs déchets polluants dans la rivière. Comment amener les gens ordinaires à voir autrement le cours d’eau qui passe près de chez eux ? Comment faire retrouver à nos rivières leur dignité, voire leur sainteté ? Les peuples anciens vénéraient leurs fleuves et même leurs gués. Chez nous, on récompense par l’ingratitude l’eau qui nous fait vivre, on crache sur un don inestimable de la nature ! La vallée fertile La Medjerda est l’unique et le plus long cours d’eau à écoulement permanent de Tunisie. Le fleuve est long de plus de 460 kilomètres et traverse le territoire tunisien sur 350 kilomètres. Sa source est située en Algérie dans la région de Constantine et son bassin s’étend sur 22.000 kilomètres carrés dont 16.000 en Tunisie. Le débit moyen de cette rivière à régime pluvial est de 29 mètres cubes à la seconde, mais pendant les grandes crues, il peut atteindre 1200 mètres cubes par seconde. La Medjerda charrie annuellement 800 millions de mètres cubes d’eau. Ses principaux affluents sont Oued Kasseb et Oued Béjà sur la rive gauche et Oued Mellègue, Oued Tessa et Oued Siliana sur la rive droite. Les principales villes tunisiennes traversées par ce fleuve dont l’embouchure est le golfe de Tunis, sont Jendouba, Boussalem, Testour, Medjez-el- Bab, Tébourba et Jédayda. La vallée de la Medjerda est l’une des plus fertiles du pays et elle représente le 1/12ème de ses ressources hydriques. Equipé de plusieurs barrages dont principalement ceux de Sidi Salem (le plus important de Tunisie) et d’El Aroussiya, le fleuve est crucial pour l’irrigation et pour le développement de l’agriculture dans la région et aussi dans des zones très éloignées de la vallée et cela grâce aux projets étatiques visant à faire bénéficier les régions semi-arides des eaux du Nord du pays. Du point de vue de son histoire, il est intéressant de savoir qu’à l’époque romaine cette rivière s’appelait Bagradas et qu’elle a été à l’origine de la fondation des villes de Chemtou et Utique. Il paraît même que l’emplacement de Tunis et de Carthage fut choisi en raison de la proximité de la rivière qui, rappelons-le, se jette non loin de là. On raconte par ailleurs que le fleuve était navigable avant la construction en 1975 du barrage de Sidi Salem. Aveu d’impuissance Nous nous sommes rendus samedi dernier à la ville de Medjez-el-Bab et avons constaté combien les citoyens avaient peu d’égards pour la rivière que leurs maisons et commerces longent. Malgré le nombre suffisant de conteneurs qu’il y avait sur les lieux, nous avons été témoins de gestes regrettables voire criminels de la part de quelques riverains comme ce cafetier qui vide toutes ses poubelles du côté de l’oued et ce poissonnier qui empeste l’endroit avec sa marchandise pourrie. A deux pas seulement de l’hôtel de ville, le panneau placé sur l’une des rives de la Medjerda et interdisant de jeter les ordures à cet endroit n’a pas suffi pour en dissuader les habitants voisins. Nous avons évoqué toutes ces scènes avec M. Ibrahim Saadaoui, maire de la ville, qui n’a pas caché son indignation devant une telle inconscience contre laquelle les amendes infligées régulièrement n’ont pas eu d’effet ! « Vous avez sans doute constaté que les conteneurs ne manquaient pas dans la zone. Des ouvriers municipaux passent régulièrement avec leurs chariots ou sur des tracteurs pour ramasser les détritus. Rien n’y fait ! Nous endurons parfois injustement les réprimandes de certains inspecteurs qui imputent ces agissements à notre incurie, alors que notre effort est constant pour que cessent les pratiques inciviques. Figurez-vous que devant les infractions répétées des citoyens nous n’avons pas trouvé mieux que de recouvrir les immondices entassées avec des talus de terre géants ! » Et pour le pont, qu’envisagez-vous pour alléger son trafic et y faciliter le passage des piétons ? « Vous devez savoir que la situation actuelle du pont est meilleure qu’il y a quelques années, à l’époque où le périphérique n’existait pas encore. Tout le trafic entre le nord- ouest et la capitale transitait par notre ville équipée de cet unique pont de près de 400ans. Les touristes maghrébins empruntaient aussi ce passage pour atteindre Tunis. Il existe un vieux projet qui n’a malheureusement jamais été retenu, à savoir la construction d’un deuxième pont qui donnerait sur la zone industrielle et la route vers la gare ferroviaire située à quelques kilomètres de la ville. Le budget de la municipalité ne pouvait pas supporter le coût d’un tel projet et l’Etat n’en avait pas décrété l’urgence. Après les inondations successives de 2003 et 2004, une étude fut réalisée en vue d’un projet qui protégerait la ville contre les crues, mais les fonds nécessaires ont manqué et manquent toujours. » Et en attendant ? « Pour l’heure, nous nous contentons de solutions de replâtrage : sur le pont, la circulation des gros véhicules est désormais formellement interdite. Pour les piétons, nous en sommes seulement à l’étude de la faisabilité d’un petit projet qui consiste en l’installation des deux côtés du pont de sortes de passerelles relativement larges. Contre les dégâts que les crues peuvent occasionner, nous avons entrepris sur deux mois et avec l’aide du Ministère de l’Agriculture et des ressources hydrauliques des travaux de curage profond qui ont permis de dégager les grands trous conçus pour l’évacuation des eaux en cas de grande pression. Parmi les causes premières des dernières inondations se trouvaient en effet ces bouches obstruées. Concernant la construction de belles corniches des deux côtés de l’oued, une étude récente a révélé que pour notre ville seulement, il faudrait débloquer un budget de 33 milliards de nos millimes ! Vous comprenez sans doute pourquoi de tels projets sont abandonnés au profit d’autres moins coûteux et à utilité immédiate. Nous sommes tous pour la protection de l’environnement, pour le respect des sites écologiques, mais certaines priorités nous font renoncer provisoirement à nos rêves les plus chers. Ici, à la mairie, nous aimerions tant nous consacrer aux grands projets, mais nous en sommes toujours réduits à gérer le quotidien dans ce qu’il a de plus terre à terre. » (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 10 février 2009)
Sahara occidental: l’Europe doit « s’engager davantage », selon Madrid
AFP, le 10 février 2009 à 14h08 MADRID, 10 fév 2009 (AFP) – L’Europe doit « s’engager davantage » pour rechercher un accord « mutuellement acceptable » sur le statut du Sahara occidental, a estimé mardi le chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos, devant la presse étrangère à Madrid. Il a par ailleurs souligné qu’il y a avait actuellement « à Madrid, Paris et Washington, la même vision et la même volonté » de trouver une solution à ce problème sous l’égide des Nations unies, ce qui devrait permettre une relance des discussions. Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, a été annexé en 1975 par le Maroc qui propose un plan de large autonomie sous sa souveraineté, refusant toute indépendance. Le mouvement indépendantiste du Front Polisario, soutenu par l’Algérie, réclame en revanche l’indépendance du territoire via un référendum d’autodétermination. M. Moratinos, en réponse à une question, a nié que l’Espagne, qui va assurer la présidence de l’UE au cours du 1e semestre 2010, ait modifié sa position sur la question du Sahara occidental dans un sens plus favorable à Rabat. « Notre position n’a pas changé et l’Espagne est toujours en faveur d’une solution basée sur le principe de libre détermination du peuple sahraoui » et sur son droit à l’auto-détermination, a-t-il souligné, appelant au « dialogue bilatéral » entre les deux parties. Depuis juin 2007, le Maroc et le Polisario ont mené quatre séries de négociations infructueuses à Manhasset, près de New York. Une nouvelle série de négociations est prévue à une date non précisée. Un nouvel envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental, le diplomate américain Christopher Ross, a été nommé début janvier. Il succède au Néerlandais Peter van Walsum, dont le mandat a expiré fin août et qui était accusé de favoriser le Maroc après avoir déclaré que l’indépendance du Sahara occidental était « irréaliste ».
Les grands sites internet de socialisation s’engagent à protéger les mineurs
AFP, le 10 février 2009 à 15h34
BRUXELLES, 10 fév 2009 (AFP) – – Dix-sept sites de socialisation en ligne actifs en Europe, dont Facebook et MySpace, ont signé un accord mardi visant à limiter les risques pour les mineurs, a annoncé la Commission européenne. Ces risques sont essentiellement le harcèlement en ligne, des sollicitations d’adultes à des fins sexuelles et la divulgation involontaire d’informations personnelles. Les sites signataires sont Dailymotion, Facebook, Google/YouTube, Microsoft Europe, MySpace, Yahoo! Europe, Netlog, Arto, Bebo, Giovani.it, Hyves, Nasza-klaza.pl, One.it, Skyrock, StudiVZ, Sulake/Habbo Hotel et zap.lu. Ils se sont engagés à empêcher les enfants trop jeunes à utiliser leurs services et à placer sur leur site un bouton « signaler un abus » accessible et simple d’emploi. Ils ont aussi garanti qu’ils rendraient bien visibles les options permettant de choisir entre différents degrés de protection de la vie privée en déterminant qui peut accéder aux données mises en ligne. Enfin, les profils des mineurs devraient être automatiquement rendus privés et accessibles uniquement pour les « amis » reconnus – et pas directement à partir du site ou par l’intermédiaire d’un moteur de recherche. « Alors que dans la vraie vie les gens seraient très soupçonneux envers des étrangers qui frapperaient à leur porte en demandant: +veux-tu être mon ami?+, dans le monde en ligne la porte est grande ouverte la plupart du temps », a relevé la commissaire chargée des nouvelles technologies, Viviane Reding. « Certains jeunes mettent en ligne des photos de leurs amis ou de leur famille, des adresses et des numéros de téléphone, ou même des préférences sexuelles, sans se rendre compte que quelqu’un avec de mauvaises intentions ou un potentiel futur employeur pourrait accéder à ces données », a-t-elle noté. Les sites de socialisation en ligne comptent plus de 41,7 millions d’utilisateurs réguliers en Europe, avec une moyenne de trois heures par mois. Ils sont en forte croissance, avec 107,4 millions d’utilisateurs prévus en 2012, selon les données citées par la Commission. Les sites signataires de l’accord doivent informer la Commission des détails des mesures prises et de la façon dont ils comptent les mettre en oeuvre d’ici avril 2009. Et Viviane Reding a promis de revenir sur le sujet « d’ici un an ».
AFP 10.02.09 | 12h48 L’étudiant allemand qui avait lancé une chaussure contre le Premier ministre chinois Wen Jiabao début février à l’université de Cambridge (nord de Londres) a plaidé non coupable de troubles à l’ordre public mardi devant un tribunal de cette ville. Martin Jahnke, 27 ans, devra de nouveau comparaître devant le tribunal de Cambridge le 10 mars prochain, a annoncé un juge. Le jeune homme, costume sombre et chaussures sans lacets, ne s’est exprimé que pour confirmer son identité et pour plaider non coupable, selon un journaliste de l’AFP sur place. Il a été laissé libre à l’issue de l’audience qui n’a duré qu’une dizaine de minutes. Inculpé de « langage ou comportement menaçant, injurieux ou insultant en vue de provoquer la peur ou la violence », Martin Jahnke risque jusqu’à six mois de prison et une amende maximum de 5.000 livres (5.730 euros). Le 2 février, cet étudiant en 3e cycle du département de Pathologie de la prestigieuse université avait interrompu un discours de M. Wen sur le rôle de la Chine dans la mondialisation, en criant « c’est un scandale » et en traitant le Premier ministre chinois de dictateur, avant de jeter une chaussure qui avait atterri un bon mètre devant sa cible. Ce geste rappelait le jet de chaussures d’un journaliste irakien contre le président américain George W. Bush, à Bagdad en décembre. Outre une condamnation pénale, le jeune étudiant risque également une sanction au sein de l’université, une plainte ayant été déposée sur le bureau du responsable du comité disciplinaire de l’université. La Chine avait condamné l’incident, survenu au dernier jour d’une visite européenne de M. Wen, mais avait assuré qu’il n’affecterait pas les liens entre Londres et Pékin. Les autorités universitaires avaient présenté leurs excuses. Le Premier ministre chinois Wen Jiabao lui-même a appelé l’université de Cambridge à pardonner à l’étudiant, selon le ministère chinois des Affaires étrangères. Wen Jiabao, qui avait qualifié son comportement de « méprisable », estime que Martin Jahnke doit être autorisé à poursuivre ses études, selon l’ambassadeur de Chine au Royaume-Uni, cité sur le site internet du ministère. Selon le quotidien Daily Telegraph, Martin Jahnke mène d’importantes recherches génétiques sur les maladies débilitantes, telles que le diabète, la sclérose en plaques ou l’arthrite. Son travail a déjà été publié dans le Journal de Biochimie et il a animé des séminaires à destination d’autres étudiants diplômés, selon le journal.