10 avril 2011

TUNISNEWS
10 ème année, N°3974du 10.04.2011


AFP: Le retour du mythe Bourguiba en Tunisie

FTCR: Lumpadusa victoire du droits et des harragas tunisiens H. Hachem et M. Mathlouthi: Révolution inachevée, révolution en danger


REVUE DE PRESSE

Le retour du mythe Bourguiba en Tunisie


De Jacques LHUILLERY (AFP) – Le 10 avril 2011
 
TUNIS — L’ombre de la dictature de 23 ans de Zine El Abidine Ben Ali n’a pas fini de planer sur la Tunisie trois mois après sa chute que déjà le mythe d’Habib Bourguiba, méthodiquement « gommé » par son tombeur, refait surface, onze ans après le décès du père de l’indépendance.
 
Ben Ali avait pourtant tout fait pour effacer toute trace de l’homme qu’il avait déposé le 7 novembre 1987, jusqu’à sa statue équestre au coeur de Tunis.
 
Le jour de l’enterrement de Bourguiba, les gens attendaient une retransmission en direct. Ils n’ont eu droit qu’à des documentaires animaliers et des images de coucher de soleil.
 
Pour la première fois depuis 1987, les Tunisiens ont pu célébrer cette année librement le « Zaïm » dans sa ville de Monastir le 6 avril. Parallèlement aux cérémonies officielles empesées, des centaines de gens ordinaires ont déposé d’anonymes petits bouquets sur le tombeau de marbre blanc.
 
Le jour de l’indépendance, le 20 mars, la télévision nationale a diffusé un long documentaire hagiographique sur la vie de Bourguiba et dans les librairies de Tunis, à côté des premiers livres sur la révolution, trônent désormais des ouvrages avec le portrait du « combattant suprême », bouquet de jasmin à la main, la fleur symbole du pays.
 
Bourguiba, Ben Ali: la Tunisie n’a pas connu d’autre dirigeant depuis l’indépendance en 1956 et aujourd’hui, elle se cherche des repères et des valeurs. Dans les journaux fleurissent articles et tribunes enflammées pour ou contre l’héritage du père de la Tunisie moderne, les dérives autoritaires du « président à vie » ou l’utilité du « bourguibisme ».
 
« Nos dirigeants provisoires font démarrer la dictature à Ben Ali. En fait, on peut la faire remonter à 1956, même si l’héritage de Bourguiba est sans commune mesure avec ce qu’a laissé Ben Ali », commente un journaliste politique.
 
« Pendant 55 ans, la marche de notre pays a été freinée par le despotisme et le manque de sagesse de son premier leader », juge sévèrement l’universitaire et opposant Dhiaddeine Souissi pour qui le « bourguibisme n’est pas la bonne adresse » pour la Tunisie d’aujourd’hui.
 
« Son cursus n’est certainement pas exempt de zones d’ombres mais globalement c’est un parcours très positif », rétorque le ministre de l’Education Taieb Baccouche. « Ce que l’histoire retiendra, dit-il à l’AFP, ce n’est pas son côté despotique mais un Etat ouvert, la généralisation de l’enseignement et le statut de la femme », unique dans le monde arabo-musulman.
 
« La politique éducative de Bourguiba a eu raison de son médiocre successeur. A un rythme vertigineux, l’histoire de son pays lui donne raison et retentit bien au-delà de ses frontières », abonde l’intellectuel Jalel Ben Abdallah.
 
Pour le neurologue Moncef Marzouki, opposant de toujours à Ben Ali, Bourguiba « croyait sincèrement à la nécessité de développer le pays » mais « dès le départ il a mis en place une police pour faire peur ».
 
Les jeunes, qui n’ont connu que Ben Ali, sont tout aussi partagés. Pour Samir, 25 ans, diplômé universitaire, « Bourguiba est le père fondateur de la nation mais aussi celui du totalitarisme en Tunisie ».
 
« Il ne représente rien pour moi. C’est un homme qui a combattu l’islam sous prétexte d’instaurer la liberté », juge Amine, un étudiant de 19 ans.
 
Noureddine, un commerçant de 35 ans, est plus lyrique: « c’était le père des Tunisiens et non leur président. Malgré ses erreurs, on ne peut pas nier qu’il se souciait vraiment de l’avenir de son pays et son peuple ».
 
Dernier clin d’oeil de l’Histoire: à trois mois des premières élections démocratiques depuis l’indépendance en juillet, la Tunisie est dirigée provisoirement par le président Foued Mebazaa et le Premier ministre Bei Caïd Essebsi, deux octogénaires purs produits de l’ère Bourguiba.

Lumpadusa victoire du droits et des harragas tunisiens


La F.T.C.R. est heureuse d’annoncer la victoire du droit et de la loi contre les conséquences néfastes du récent accord tuniso-italien concernant les migrants tunisiens.
Grace à l’action des militants des militants de la FTCR et de son association membre RISOM conduite par le camarade Omeyya Seddik auprès de nos amis juristes, avocats, associatifs et politiques italiens, les 104 tunisiens retenus à Lampedusa dans l’attente de leur expulsion vers la Tunisie ont vu cette décision arbitraire cassé par le tribunal italien.
La F.T.C.R. prépare la défense d’autres harragas de Redeyef qui ont fait parti du premier rapatriement collectif forcé accepté par le gouvernement provisoire tunisien.
La F.T.C.R. appelle à une large mobilisation des forces démocratiques, syndicales associatives et politiques progressistes et humanistes tunisiennes, françaises et italienne pour annuler ce nouvel accord contraire aux droits des migrants. Il faut créer une coalition pour les droits des migrants tunisiens et autres.
Les principes de justice et de droit apportés par la révolution tunisienne doivent s’appliquer immédiatement au ministère des affaires étrangères tunisiennes qui continue à appliquer les mêmes pratiques en vigueur sous le dictateur BEN ALI, il faut que cela cesse.
VIVE LE DROIT DES MIGRANTS TUNISIENS
A BAS LES RAPATRIEMENTS FORCES ET COLLECTIFS DES MIGRANTS
Pour la FTCR, le président
Tarek BEN HIBA

Révolution inachevée, révolution en danger.


 

 

Notre révolution s’est arrêtée à quelques mètres de la ligne d’arrivée. Il aurait fallu qu’elle continue sur sa lancée, aidée par son élan et son énergie initiale pour débarrasser le pays de ses plus grands maux, qui sont :

les caciques de l’ancien régime mafieux et corrompus,

un ministère de l’intérieur, bastille de la torture et de la répression depuis 50 ans (y compris du temps où Béji Caïd Essebsi était ministre de l’intérieur), et sa police criminelle et corrompue,

une justice servile qui justifia les excès des gouvernements successifs de Bourguiba et de Zaba,

et des medias (radio et télé) complices de tous les crimes commis contre le peuple.

 

Trois mois et demi après, les caciques de l’ancien régime sont toujours là et même au gouvernement, le ministère de l’intérieur toujours une forteresse qui s’adonne à son commerce favori : la répression du peuple et la torture des jeunes manifestants ; sa police est toujours la même (penseriez-vous qu’on allait la doter d’une nouvelle tenue pour aider à distinguer l’avant de l’après , rien !) et même en civil (ne nous a-t-on pas annoncé la dissolution de la police politique ? 200 seulement “recyclés“ dans d’autres services , sur un total de plus de 6000); les même juges véreux trônent toujours dans les tribunaux et au ministère de l’injustice, et la radio continue à nous servir du matin au soir un programme fort en chansonnettes alors que la révolution a grand besoin de soutiens médiatiques 24 heures sur 24 et dans toutes les régions du pays.

 

Qu’a-t-on gagné ? La liberté d’expression sur la place publique ? Une apparence de liberté et de démocratie. Mais cela peut nous être confisqué en un rien de temps si l’on n’assure pas les fondements de la démocratie; tâche qui exige une rupture totale avec l’ancien régime, ses institutions, ses agents, et ses méthodes.

Jusqu’à maintenant on n’a rien fait de cela : les mafieux et proches de Zaba sont toujours en fuite, les corrompus du RCD, bien engraissés par plus de deux décennies d’une pratique d’exploitation et de spoliation sont en liberté et ne cessent de fomenter des complots pour faire dérailler le train de la révolution. Ils ont recruté des casseurs par ici, des snipers par là, des brigands et voleurs libérés de prison comme par miracle. Les juges auto-satisfaits ne sont pas pressés d’engager les poursuites contre tous ces criminels, et cela parce que personne n’est allé dans leur bureau pour leur donner un coup de pied au cul et leur dire de dégager.

 

Quant à la radio et télévision nationales et leurs antennes régionales, elles sont à des années lumière de retard par rapport à ce qu’exigent ce moment historique et la construction de la démocratie. Des medias (presse écrite, radio, télé, Internet, etc…) libres et indépendants constituent le quatrième pouvoir et un pilier essentiel à toute vraie démocratie. Ces médias sont l’œil alerte, averti, et éveillé qui scrute constamment les trois autres pouvoirs (le législatif, la judiciaire, et l’exécutif). Il est difficile de justifier l’extrême inertie et la totale inaptitude de la radio et télévision nationale à se transformer pour se hisser au niveau des attentes du peuple et de sa révolution. Comme dit un proverbe américain : you can’t teach an old dog new tricks (‘tu ne peux pas apprendre de nouvelles astuces / habitudes / à un vieux chien’), je pense que les dinosaures dans ces institutions ont dépassé l’âge de la retraite(en tout cas sur le plan professionnel). Un coup de pied dans cette fourmilière ferait le plus grand bien.

 

En fait, la seule vraie institution à bénéficier de la révolution est la police. Elle continue d’agir comme par le passé : tabasser les manifestants pacifiques à Kasbah1 et 2, (en s’aidant de l’armée pour Kasbah3) leur jeter des pierres du haut de leur bastille-ministère, continuer à arrêter et à sévir, agir en tenue civile (bien sûr qu’ils ne vont pas la dissoudre cette police de la honte), refuser de bouger quand des têtes d’épingles et fanatiques d’Allah ont violemment attaqué une manifestation pacifique à Sousse en faveur de la laïcité, et en prime de tout cela on leur donne un syndicat, et une augmentation de salaire.

 

Tout ce qu’on a vu du gouvernement de Sebsi pour réformer la police c’est le limogeage de Rajhi, un ministre de l’intérieur certes un peu amateur, mais qui a essayé dans les limites étroites des degrés de liberté qui lui sont alloués de faire quelque chose. Au lieu de réforme l’ancien titulaire du ministère nous a sorti des caves de l’intérieur, un millésime de l’oppression bien conservé, M. Habib Essid pour continuer à faire régner l’ORDRE « Haybat Eddaoula », dit-il. Et lorsqu’on lui reproche ce choix, il se prend pour un premier ministre légitime –lui dont la légitimité ne tient qu’à un concours de circonstances- pour dire que personne ne me guidera dans mes choix et que si on devait ne pas choisir les collaborateurs de l’ancien régime, il faudrait écarter la moitié des tunisiens des responsabilités. Pourquoi n’a-t-il pas choisi les responsables parmi l’autre moitié ? Mais passons, ce n’est que du provisoire. Nous attendrons la nouvelle constitution, la nouvelle république.

 

Il faudrait aussi nous rendre compte que la meilleure constitution que nos plus brillants constitutionalistes vont pondre, et toutes les commissions de sauvegarde des acquis de la révolution que l’on peut avoir seraient sans effets si l’on ne nettoie pas, dare-dare, les quatre corps et institutions que je viens de mentionner à savoir: les anciens du RCD, le ministère de la torture et sa police omniprésente et efficace seulement quand il s’agit de réprimer, les juges, et la radio télé nationales ; et que justice soit faite sans plus de délais. Certains politiciens qui n’ont à cœur que de sauver leurs seuls intérêts – comme ceux qui se préparent aux prochaines élections présidentielles -fustigent la chasse aux sorcières. Je leur demanderais à quoi sert une révolution si l’on fait table rase du passé, qu’on oublie tout, et qu’on pousse la poussière sous le tapis pour continuer comme si de rien n’était. Mais Messieus. Chebbi, Marzouki, et les autres: peut-on cacher un éléphant sous le tapis? Il y a tellement eu de tués, de torturés, et des victimes d’exactions et d’abus qui crient justice. Et justice doit leur être rendue. Les procureurs de la république (qu’il faudra choisir sur des critères d’éthique et de probité plus encore que sur leur expérience passée sous Zaba) doivent se presser pour ouvrir des informations judiciaires et se constituer parties civiles, et il va falloir y travailler avec une équipe du matin et une équipe du soir. La chasse aux sorcières est une chose, que personne ne souhaite, rendre justice qui est due depuis longtemps en est une autre, que tout le monde réclame. Autant on célèbre le bannissement de la peine de la mort, autant on tient à ce que Zaba et les siens, et les autres tortionnaires et criminels soient passés en justice. On ne peut tout de même pas sacrifier le droit des victimes sur l’autel de la réconciliation sociale parce que cela arrange quelques politiciens qui ne pensent qu’à enfourcher le pouvoir. Personne n’est au-dessus de la loi, chacun doit répondre de ses actes et crimes. Cela doit servir d’exemple pour le présent et les futures générations, et aider à enraciner la démocratie par la justice. Il n’est pas de démocratie sans justice. Une justice indépendante qui aurait joué son rôle pleinement aurait jugé tous ces voyous de Trabelsi voleurs de yacht et ces autres mafias de « couscous connexion » et nous aurait permis d’être dignes. La dignité c’est justement le vœu le plus cher à la jeunesse qui s’est révoltée. N’amputons pas cette révolution de sa composante la plus emblématique. Restons dignes.

 

 

Alors, dignement, il faudra reprendre le travail, retourner à nos champs, écoles, usines, bureaux, pour travailler, produire et relever le défi économique et financier pour le développement de notre pays. Mais à vous ministres, juges, et journalistes qui par votre inertie, vos reniements, conspirations, et machinations contre la révolution, je dis que vous nous obligez à utiliser notre énergie à être vigilants pour contrer vos complots et cette énergie serait mieux utilisée à relancer l’économie du pays. Faites votre travail proprement, on fera le nôtre remarquablement

 

Décidons donc des priorités, et agissons sans hésitation ni délai. Au lieu de manifester devant la Kasbah, donnons un peu de répit à Essebsi, et portons nos efforts contre les juges, la radio nationale, et la forteresse de la torture et de la répression, une chose à la fois, et cela tout en nous méfiant des barbus même s’ils se présentent rasés de près.

 

Une autre revendication consisterait à modifier l’emblème de la nouvelle république. Ce n’est pas LIBERTE – ORDRE – JUSTICE qu’il nous faut, mais LIBERTE – DIGNITE – JUSTICE. L’ordre avec les flics de Bourguiba et de Zaba, on a vu où cela nous a menés. N’a-t’on pas appelé notre révolution la révolution de la dignité. N’a-t-on pas crié « Du pain et de l’eau, mais pas de BenAli ? Eh bien que ce cri du cœur, soit gravé dans l’emblème de la république, par fidélité au martyre Mohamed Bouazizi, mort justement pour la dignité et la justice. Donc « HOURRIA – KARAMA – ADALA » devrait être l’emblème. Et surtout que le notable Caïd Essebsi ne vienne pas nous réchauffer le plat de l’ordre et de « Haybet Addaoula » naguère servi par Bourguiba. L’ordre, la discipline et autres postures de père fouettard ne sont plus de mise. Il faut de la dignité.

 

Note pratique : Afin d’éviter que des casseurs ou provocateurs ne s’infiltrent dans les manifestations il faudrait en assurer l’encadrement. Un groupe (5 à 10 % du nombre des manifestants) dédié et bien entrainé, portant des signes distinctifs (brassards, casquettes, etc…) devrait veiller à canaliser les manifestants, à identifier les provocateurs et les casseurs, et à prévenir les dérapages avant qu’ils ne se produisent. Comme tout le monde – ou presque – porte une caméra ou vidéo, toute provocation pourrait ainsi être enregistrée.

 

H. Hachem et M. Mathlouthi


D’après Le Monde, la famille Bouazizi vit un autre martyr


 

Dans son édition du jeudi 7 avril, le journal Le Monde, a fait paraître un long article de son envoyée spéciale en Tunisie, Isabelle Mandraud. La journaliste est allée à la rencontre de la famille de Mohamed Bouazizi, du côté de La Marsa. Elle s’est également rendue à Sidi Bouzid afin de compléter son enquête.

Le Monde nous apprend que la famille de Mohamed Bouazizi ne peut plus vivre à Sidi Bouzid en raison de la jalousie de certains habitants et des suspicions d’enrichissement qu’elle subit. Elle déclare, à travers Leïla, la soeur de Mohamed Bouazizi, que la famille a reçu des journalistes du monde entier. Leïla ne se rappelle plus du nom de tous ceux qui ont défilé dans leur petite maison : Al Jazeera, Al Arabiya, France 24, Reuters, etc. Des « caravanes de remerciements » ont convergé vers Sidi Bouzid et des politiques tunisiens ou étrangers sont venus leur rendre visite. C’est à ce moment que les rumeurs auraient commencé à se développer. « Ils sont devenus riches, avec les dons de tout le monde », accuse un habitant de Sidi Bouzid. « Ils en vendu la charette pour 160 000 dinars », croit savoir la voisine.

La compassion a fait place à la rancoeur.

« On ne s’attendait pas à tout ça, c’est une catastrophe ». déclare Leïla Bouazizi.

De plus, l’envoyée spéciale du Monde parle de la « gifle ». Elle pose d’ailleurs la question de savoir si la gifle la plus célèbre du monde arabe a été donnée. Les habitants de Sidi Bouzid n’en sont plus très sûrs et parlent d’ »une bousculade » et que cela ne justifie pas le maintien en prison de Fadia Hamdi, sans jugement. Lors de l’altercation entre Mohamed Bouazizi et des agents municipaux, l’agent Fadia Hamdi aurait giflé le jeune homme de 26 ans. Sa soeur Leïla affirme qu’il y avait des témoins.

L’agent Fadia Hamdi serait-elle une victime de Ben Ali, s’interroge la journaliste du Monde ? Depuis, la policière est en prison et la population locale se mobilise en sa faveur. L’agent Hamdi aurait commencé, selon ses proches, une grève de la faim.

Source:”TUNISIE NUMERIQUE” Le 10-04-2011

Accord franco-italien sur les migrants tunisiens


 

Les deux pays vont organiser des patrouilles communes en Méditerranée mais l’Italie attend davantage de l’Europe

On pensait la rupture consommée. Mais la réunion de vendredi 8 avril à Milan entre Claude Guéant, ministre de l’intérieur français, et Roberto Maroni, son homologue italien, a permis d’apaiser les tensions. « Ni l’Italie ni la France n’ont vocation à accueillir les migrants tunisiens », a clairement rappelé le ministre français à l’issue de l’entretien d’un peu plus d’une heure. Et pour enrayer cette vague d’immigration, deux mesures : des patrouilles communes navales et aériennes vont être mises en place au large des côtes tunisiennes, et un groupe de travail mixte doit être créé. Les patrouilles se dérouleront dans le cadre de Frontex, l’Agence européenne de surveillance des frontières. Ces mesures ont certes calmé les relations entre les deux voisins, mais Rome n’en démord pas. « Ce n’est pas un problème italien, mais un problème européen », a martelé Silvio Berlusconi, le chef du gouvernement italien en visite samedi sur l’île de Lampedusa, redevenue l’une des principales portes d’entrée en Europe des clandestins tunisiens. « Il ne peut y avoir de réponse égoïste » face à ce « tsunami humain », a-t-il ajouté.clip_image002

L’Italie accuse l’Europe

clip_image002[1]Voilà des semaines que l’Italie accuse l’Europe de la laisser gérer seule l’afflux des migrants nord-africains. Mais jeudi dernier, c’est la France qui a récolté les plus féroces critiques. Rome avait annoncé sa décision d’accorder des permis de séjours temporaires aux migrants tunisiens arrivés en masse sur son territoire. Claude Guéant répondit que la France n’avait pas à « subir une vague d’immigration », arguant par ailleurs que les permis délivrés ne seraient pas valables. Ce malentendu sur l’application du traité de Schengen s’est évaporé lors de la réunion de vendredi : « Il est clair que l’autorisation de séjour que les Italiens vont délivrer permet la libre circulation, mais cela a une limite dans le respect des conditions définies par le traité », a expliqué le ministre français, revenant sur ses propos. En plus du titre de séjour, tout migrant devra notamment justifier de papiers d’identité et d’une garantie de ressources financières.clip_image002[2]

Source: ”La Croix” Le 10-04-2011

Immigration: pourquoi l’Italie a tort


La décision du gouvernement italien de délivrer des « visas humanitaires » à des milliers d’illégaux tunisiens et africains subsahariens constitue un manquement grave à l’esprit européen.

Ces titres sont, en effet, en principe, valables dans tout l’espace Schengen.

Or Rome sait pertinemment que ces réfugiés économiques – et non pas politiques – ne feront que transiter par la péninsule avant de gagner le nord.

D’où la colère justifiée de Paris, Berlin et La Haye. A l’occasion d’une réunion des ministres européens de l’Intérieur, lundi, le représentant italien devra rendre des comptes.

Car la logique de Schengen repose sur deux principes. D’abord, l’idée simple que pour chaque Etat sa frontière extérieure à l’Union n’est plus une frontière nationale mais européenne. Ensuite que la délivrance de visas Schengen doit s’inscrire dans une solidarité continentale.

Sur ces deux points, l’Etat italien a failli. Il est incapable d’assurer la sécurité de ses côtes; il déroge à ses devoirs vis-à-vis de ses partenaires.

Ce double échec en dit long sur le déclin d’un Etat qu’il faut bien qualifier aujourd’hui d’ »homme malade de l’Europe ».

Source: ”L’express” Le 10-04-2011

Tunisie – Contrairement aux rumeurs, les festivals d’été ne sont maintenus


 

Dans une interview accordée au quotidien tunisien Essahafa, le ministre de la Culture, Ezzeddine Bach Chaouch, a déclaré qu’aucun festival ne sera annulé cette année.

M. Bach Chaouch a, également, précisé que le ministère a déjà débloqué, depuis plus d’une semaine, les subventions habituelles, relatives à l’activité culturelle annuelle. « Il ne manque plus que les responsables régionaux commencent leur travail », souligne t-il.

Par ailleurs, le ministre de la Culture a lancé un appel aux créateurs et artistes tunisiens pour faire valoir leurs œuvres cinématographiques, théâtrales et artistiques d’une manière générale pour la promotion du paysage culturel tunisien.

Source: “Business News” Le 10-04-2011

Lancement du programme : « Femme, culture de la citoyenneté et démocratie ».


 

Le programme : « Femme, culture de la citoyenneté et démocratie », arrêté par les ministères des Affaires de la femme et de la Culture, a été lancé, samedi, au Centre culturel et sportif d’El Menzah VI.

Ce programme s’articule autour de deux principaux axes : combler certaines lacunes juridiques et rétablir le prestige de femmes victimes de violence.

Des rencontres scientifiques sur « la femme et la transition démocratique » et « les modes de scrutin et les droits de la femme » seront organisées dans le cadre de ce programme.

Le programme prévoit également l’organisation d’un atelier de formation à l’intention des adhérentes des partis politiques, outre des campagnes de sensibilisation et d’éducation.

Ce programme décentralisé et pluraliste vise à éviter toutes formes d’exploitation politique de la femme et à intégrer ses droits dans le système de citoyenneté et de démocratie.

La rencontre, à laquelle ont pris part nombre de familles des victimes de la révolution du 14 janvier ainsi que des représentants des comités de protection de la révolution, a été marquée par la signature d’un accord avec le ministre de la culture, qui vise à créer une association sous l’appellation : « la mémoire des martyrs » qui aura pour mission de poursuivre les personnes impliquées dans des procès de meurtres.

Le ministre de la culture s’est engagé à élaborer un ouvrage en hommage aux martyrs de la liberté. Cet ouvrage sera disponible dans toutes les bibliothèques et les maisons de la culture en Tunisie.

Des mères des victimes ont témoigné, dans une ambiance triste et mélancolique, sur les circonstances du meurtre de leurs enfants.

Mme Lilia Abidi, ministre des affaires de la femme, a affirmé que le lancement de ce programme, à l’occasion de la commémoration du 73ème anniversaire de la fête des martyrs et en signe de reconnaissance aux martyrs de la révolution, confirme les liens étroits qui existent entre la révolution de 1938 revendiquant un parlement tunisien et celle de 2011 déclenchée au nom de la liberté.

De son côté, M. Ezzedine Bach Chaouch, ministre de la Culture a souligné la nécessité pour le peuple tunisien de choisir la bonne voie, qui le guidera vers la démocratie et la liberté.

Il a ajouté que dans la Tunisie post-révolutionnaire la citoyenneté et le vote sont un droit garanti à tous sans exclusion, et qu’il est impératif d’assurer la présence de la femme dans toutes les institutions législatives.

La rencontre a été couronnée par un spectacle animé par une pléiade de rappeurs des différents gouvernorats ainsi que des extraits de poèmes sur la révolution déclamés par le poète Awled H’med

Source : « Tunisie Soir » Le 09-04-2011

Tunisie : « Des hommes d’affaires corrompus n’ont pas été touchés »


Abdessater Mabkhout, économiste, reste mitigé quant aux récentes mesures économiques annoncées par le gouvernement. Il appelle l’Etat à donner l’exemple et à investir lourdement et immédiatement, dans l’infrastructure et les grands travaux, s’il veut résorber le chômage. Ce consultant auprès du cabinet international de conseil financier, PriceWaterHouseCoopers, se dit pour la création d’une caisse de chômage, « c’est mieux que de faire preuve d’hypocrisie et de créer des emplois fictifs, a fortiori que les fonctionnaires sont déjà en surnombre ». Il dénonce que des hommes d’affaires corrompus jusqu’au bout n’aient pas été touchés. « En Tunisie, on n’a pas d’hommes d’affaires à risques, mais des affairistes qui sont réfractaires à la transparence fiscale, ne paient pas leurs impôts et profitent de la générosité des banques », déplore-t-il. Pensez-vous que les mesures économiques annoncées par le gouvernement pour sortir de la crise sont les meilleures ? Ces mesures méritent qu’on mette en relief certains aspects. Il ne s’agit pas de mesures à moyen ou à long terme, mais d’actions pompiers, du fait que le pays traverse une période exceptionnelle. On a accordé un intérêt aux régions pour apporter des solutions urgentes aux problèmes posés. Je reste toutefois perplexe, ces mesures donnent l’impression qu’on est en train d’extrapoler par rapport à la même logique qui consiste à encourager l’initiative privée en donnant des avantages et d’incitations fiscales. On a déjà eu recours à cette méthode, mais les investisseurs ne se sont pas bousculés dans les régions. Et ce n’est pas maintenant avec l’insécurité et l’instabilité qui demeurent qu’ils vont le faire. Pendant les révoltes sociales et les événements ayant précédé le 14 Janvier, du temps de l’ancien régime, on a forcé la main aux hommes d’affaires pour investir dans les régions, il y a deux ou trois hommes d’affaires qui ont décidé d’y aller moyennant des avantages fiscaux. Je reste donc mitigé quant à l’efficacité de cette approche. Peut-être, s’il y a une initiative locale d’incitation des PME (petites et moyennes entreprises), et TPE (Très petites entreprises), originaires des régions, on pourrait les inciter, par l’élan de la révolution, à développer leurs activités dans leurs régions. Par exemple, si je suis originaire de Tala et je dispose d’une unité à Bizerte, je vais essayer d’en créer un noyau dans ma région d’origine. En tant qu’économiste, comment vous interprétez ces mesures et leurs effets, notamment sur l’emploi dans les régions démunies ? Ces mesures sont destinées aux zones de l’intérieur. Elles visent à assouplir les critères d’octroi de crédits, à rapprocher les financements des sites en question, et à favoriser des efforts régionaux immédiats et généralisés à travers l’encouragement de l’initiative privée. Maintenant, vont-elles avoir un effet immédiat sur l’emploi, cela reste à prouver. Il faut aussi attendre de voir la réactivité des capitaux. En Tunisie, le capital est frileux. On n’a pas des hommes d’affaires à risques, mais des affairistes, des hommes d’affaires à rente, sous serre qui sont réfractaires à la transparence fiscale, qui ont profité de la générosité des banques, qui n’ont pas respecté la réglementation vis-à-vis de leurs employés. C’est ce qui explique que les employés n’ont pas confiance, et continuent à revendiquer des droits. Personnellement, bien que je sois dans un moule qui me rapproche des gens de la coupole, je me sens plus proche des gens de la Kasbah 1 et 2. Vous trouvez les revendications sociales légitimes en ces temps de crise ? Sur le plan individuel, c’est légitime. Les employés n’ont pas confiance dans l’employeur et le régime politique. On peut reprocher à ces employés le fait de demander cela maintenant. Mais, je peux les comprendre, c’est parce qu’ils ont en face d’eux les mêmes opérateurs qui ne sont pas cleans, et qui ont bénéficié de beaucoup d’avantages fiscaux et de laxisme. Avec un régime mafieux, on ne peut pas avoir des hommes d’affaires cleans. Ce sont ces mêmes acteurs qui ont profité des banques, n’ont pas payé les impôts, qui se plaignent actuellement des revendications sociales et salariales. Alors qu’ il y a des usines qui fonctionnent normalement parce que leurs patrons sont cleans, et leur environnement social sain. La question relève d’une culture sociale et sociétale, c’est un problème d’éthique, un mode de fonctionnement du marché. A l’heure qu’il est, on reste dans le modèle de Ghannouchi and Co, qui est le prolongement de celui de Bourguiba. Le modèle économique d’il y a cinquante ans était celui-ci. Feu Hédi Nouira disait que « ceux qui fraudent le fisc sont en train d’investir ». Avec Ben Ali, la mafia a aggravé les choses. En Tunisie, il existe des dysfonctionnements graves dans le marché, parce que les hommes d’affaires n’en respectent pas les normes et les exigences. On a toujours voulu attirer des investissements directs étrangers, mais pas les vrais IDE. Ceux qui viennent en Tunisie pour investir, ce sont des PME qui cherchent une main d’œuvre moins chère. Pourquoi on n’a pas réussi à attirer les vrais investisseurs, parce qu’il y a un nivellement par le bas du monde des affaires. La méfiance envers le monde politique s’explique dans le contexte actuel ; d’où l’impératif que l’Etat envoie des signaux forts, et met en œuvre des solutions à effets immédiats. Donnez-nous des exemples de solutions à effet immédiat…. Pendant la crise financière et économique, qu’est-ce qu’à fait l’Angleterre, elle a nationalisé les banques. En Tunisie, on doit prendre des mesures tout aussi exceptionnelles, l’Etat doit donner l’exemple. Il doit investir lourdement et immédiatement, dans l’infrastructure, les grands travaux, les hôpitaux et les grands projets technologiques, s’il veut résorber le chômage. Si l’Etat investit, outre le fait qu’il va pouvoir faire travailler massivement les gens, il va aider les PME sur place d’investir. Mais, l’argent de l’Etat ne doit pas aller aux PME sans contrôle. Je vous donne un exemple. En 2008, face à l’augmentation du chômage longue durée des diplômés en comptabilité, en droit… dans les régions, nous avons proposé l’idée d’implémenter des centres de gestion intégrés regroupant les juristes, les comptables dont le rôle était d’aider les PME et les TPE à gérer correctement leurs affaires, à tenir une comptabilité, etc. Les entreprises qui y ont recours bénéficient de 50 % au titre de l’impôt. Cela permet à ces entreprises à être transparentes, à payer l’impôt, et favorise l’emploi. Cette idée existe, mais elle n’a pas été mise en œuvre. En deux mois, on peut implémenter un tissu de centres de gestion intégrée. On peut également prévoir un partenariat public/privé (PPP), permettant à l’Etat de confier aux privés des projets qu’il est incapable de mener. En Tunisie, tout est à réformer et tout à auditer par des experts indépendants et compétents, pour que les projets lancés et les emplois créés soient utiles et pérennes. Qu’en est-il de la création de 20 mille postes dans la fonction publique. Cette mesure vous parait-elle réalisable et utile ? J’ai quand même une inquiétude par rapport à cela. Un fait récent m’a interpellé. Le PDG du Groupe Chimique tunisien (GCT) qui n’a pas été épargné par la dégage-attitude est allé donner des cadeaux aux habitants de Gabès, en leur promettant six mille recrutements. Et là, deux questions se posent : s’agit-il d’emplois fictifs ou réels, si c’est des emplois réels, et si le GCT a la capacité de les résorber, pourquoi ça n’a pas été fait avant.Au lieu de créer des emplois fictifs, il vaudrait mieux instituer une prime de chômage. Cela ne risque-t-il pas de favoriser encore plus la mentalité d’assisté ? Je suis pour la création d’une caisse de chômage, c’est mieux que faire preuve d’hypocrisie et créer des emplois fictifs. Les fonctionnaires sont déjà en surnombre, et on va en recruter d’autres. La crise mondiale continue, avec les guerres, la flambée du baril de pétrole, les cours des matières premières qui grimpent…la Tunisie pénètre dans la crise, et ce indépendamment du 14 Janvier. Tout cela mérite des mesures efficaces. Ceci étant, j’ai une confiance totale dans ce que fait Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque Centrale, qui est un homme intègre et compétent. N’est-il pas en train de suivre la politique de la Banque mondiale et du FMI. Alors que la Tunisie gagnerait à s’en affranchir pour reconquérir son indépendance économique ? La Tunisie a été jusque-là un pays bizarroïde. Dans les autres pays, on produit pour le marché local, et l’excédent est exporté. En Tunisie, nous avons crée une industrie exportatrice, et n’avons cessé de séduire les IDE, c’est ce qui fait qu’on est affecté par les problèmes mondiaux. Dans le futur, d’ici 2014, les choses vont s’améliorer, on aura restauré notre démocratie, gagné en crédibilité et attiré les vrais IDE. Pour ce faire, il faut qu’on respecte les mécanismes des marchés globaux. Lorsqu’on sera politiquement forts, avec des politiques tirés de la légitimité du peuple ; on saura imposer nos décisions souveraines et indépendantes. Vu sa petite taille, l’économie tunisienne est condamnée à plus d’ouverture, et à s’insérer davantage dans la mondialisation. S’agissant de la Banque mondiale, ses fonctionnaires font des « bêtises », et je m’excuse du terme, lorsque les pays sont fragiles et dirigés par des incompétents. Je me souviens de la transformation en Tunisie, sous la bénédiction de la banque mondiale et avec un ministre de l’Agriculture catastrophique, des offices des périmètres irrigués en CRDA, on avait supprimé des organes économiquement fiables et transparents en administration sans règles de gestion transparente ; les résultats ont été très mauvais. Comme dans toute autre banque, le souci des fonctionnaires de la Banque mondiale est de sortir l’argent, d’autant plus qu’ils ne sont pas tous compétents. L’Etat a décidé de confisquer les biens des proches du Président déchu et de son épouse qui lui reviendraient, par conséquent, d’office. Comment réagissez-vous à cette mesure ? Outre les membres de l’ex-famille royale, Il y a des gens qui ont profité du système, ont commis beaucoup d’abus et qui continuent à être libres. Je sais que la commission d’établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption a envoyé des documents au gouvernement, mais j’ignore si ces documents ont été exploités, et si toutes les procédures ont été respectées. Il y a des hommes d’affaires corrompus jusqu’au bout et qui n’ont pas été touchés. Des gens qui ont financé la campagne électorale du président déchu, dont l’un a osé publier en été 2010 dans un journal de la place un encart où il remercie personnellement Mme et M. Ben Ali pour leur soutien inconditionnel à son groupe. Cet homme d’affaires n’a pas été inquiété. On parle de réhabiliter l’autorité de l’Etat, c’est, notamment, en demandant des comptes et en traduisant en justice les auteurs d’abus sous l’ancien régime, qu’on y parviendra.

Source : « GlobalNet » Le 10-04-2011

Tunisie/Néjib Chebbi : « la religion doit rester loin du champ politique »


 

Le fondateur du Parti démocrate progressiste (PDP), Ahmed Néjib Chebbi, a réaffirmé, samedi, à Tunis, l’adhésion de son parti au projet moderniste national initié par les réformateurs tunisiens depuis Kheireddine Ettounsi jusqu’au leader Habib Bourguiba. Lors du conseil national du PDP, M. Chebbi a mis en garde contre les dangers d’une instrumentalisation des mosquées au service de desseins politiques qui visent « à exacerber les sentiments religieux » et « à prôner une nouvelle forme de clientélisme politique dans les milieux sociaux ». L’étape actuelle, a-t-il plaidé, commande de défendre la Tunisie « loin de tout agenda politique », d’œuvrer en vue de recouvrer la confiance des investisseurs étrangers et de mettre en place une infrastructure moderne dans les régions permettant la résorption du grand nombre de chômeurs. Il a salué les efforts déployés par le gouvernement de Béji Caïd Essebsi dans la gestion des affaires courantes de l’Etat et en vue de rétablir la stabilité en cette période transitoire. « Nous sommes tous des musulmans … la religion doit rester loin du champ politique », a-t-il soutenu affirmant que « la sacralisation des programmes politiques est opposée aux fondements démocratiques ». Evoquant les prochains rendez-vous politiques, M. Chebbi a invité les partis politiques, nouvellement créés, à rejoindre les listes du PDP lors des prochaines élections de la Constituante et « de former un front pour défendre les valeurs nationales partagées et les fondements d’une démocratie », a-t-il soutenu.

Cet appel du fondateur du PDP, a expliqué Mme Maya Jribi, secrétaire générale du Parti, reflète une volonté de resserrer les rangs. « Il ne s’agit nullement d’un appel à la constitution d’un front face aux mouvements islamistes », a-t-elle précisé dans une déclaration à l’agence TAP. La secrétaire générale du PDP a aussi salué l’adoption par la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution d’un décret-loi portant création d’une Haute Instance indépendante pour les élections de la constituante. Il s’agit, dit-elle, d’une première dans l’histoire moderne de la Tunisie puisque la supervision des élections ne sera pas du ressort du ministère de l’Intérieur. Source: ”GlobalNet” Le 10-04-2011

Sondage : La tranquillité règne selon 55,2% des Tunisiens


 

Sigma Conseil a réalisé, entre le 29 mars et le 2 avril 2011, un sondage d’opinion sur le climat émotionnel et social en Tunisie, sur un échantillon de 823 Tunisiens habitants en Tunisie âgés de 18 ans et plus.

Le questionnaire a été construit à l’issue des travaux de recherche du département de psychologie de l’Université Tunis El Manar, ainsi que les départements à l’Université de Louvain (Louvain-la-Neuve en Belgique) et à l’Université du Pays Basque (San Sébastien en Espagne).

Selon Sigma Conseil, l’ambiance émotionnelle générale dans le pays en ce moment est correcte à hauteur de 47,6%.

4,6% de la population interrogée trouvent l’ambiance très bonne alors que 7,1% la trouvent, bien au contraire, très mauvaise. Ceux-ci, il faut le signaler, sont majoritairement originaires du Nord Est de la Tunisie.

Concernant le climat social, 55,2% de l’échantillon trouvent qu’il règne dans le pays une ambiance dans laquelle on peut parler avec tranquillité.

Une ambiance de peur et de crainte règne sur le pays pour 25,9% de l’échantillon alors que 16,6% éprouvent de la joie, de la confiance et du contentement vis-à-vis du climat social actuel.

Sur un autre plan, détaillant les rapports des citoyens avec la société, le sondage démontre que la majorité des sondés s’identifient aux membres de la société tunisienne, soit 45,6%. 8,3% ont, par contre, peu de respect pour la société alors que 6,3% pensent que celle-ci n’a pas de quoi être fière.

Source: “Business News” Le 10-04-2011

Tunisie – Reparution d’Al Fajr, organe officiel d’Ennahdha


 

Après des années de disparition, Al Fajr, l’hebdomadaire politique et organe officiel du parti islamiste Ennahdha, vient de reparaître dans les kiosques, à la date du 9 avril 2011.

La publication propose, à ses lecteurs, plusieurs rubriques couvrant l’actualité nationale, régionale et économique mais également d’autres dédiées à la femme, aux jeunes, au sport, à la culture et au cinéma avec comme premier mets le film de Nacer Khemir « Bab’Aziz ». Le tout est orchestré par Rached Ghannouchi en personne.

Notons que ce journal de24 pages est vendu au prix de 600 millimes.

COMMENTAIRES DES LECTEURS:

Citoyenne

CHOQUEE

10-04-2011 17:20

Je suis profondément choquée de cette attitude venant jusqu’à glorifier les homosexuels et les lesbiennes. Où va la Tunisie? Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai pas encore décidé pour quel parti j’allais voter mais à voir cette islamophobie démesurée, vous allez m’amener et des milliers de personnes comme moi à voter pour elnahdha qui en dépit des risques qu’elle comporte nous donnera la garantie de voir nos enfants grandir dans un environnement sain dépouillé de tous ces maux qui pourrissent les sociétés occidentales. Vive l’Islam.

Nabil Zarrad

Bravo TOUNSI MIN TOUNIS

10-04-2011 16:04

VIVE LA TUNISIE TUNISIENNE

tunisien du 14

un grand pas en arriére!

10-04-2011 15:38

ce misérable parti d’ennahda veut détourner a son profit cette révolution a laquelle il n’a pas participé,non on ne s’est pas débarrassé de ben ali pour voir ce ghannouchi prendre le pouvoir.ce serait une catastrophe !ces gens là ne croient ni à la démocratie ni aux libértés.

Hatta éna TOUNSI MIN TOUNIS

LAICITE ?

10-04-2011 15:19

Je parie que vous ne savez même pas ce que ce mot veut dire. vous m’équerrez; HASBIA ALLAH OU NI3MA EL OUAKIL, nul ne peut renier son origine comme vous le faite et vous avez lE CULO de vous appeler TOUNSI. correction : Nous auons tjrs notre IDENTITE ARABO-ISLAMIQUE et nous serons tjrs fier,bon-gré ou malgré tout.

CHAHED3ALA3ASR

Attention aux financements des partis…

10-04-2011 13:55

Rien n’empeche de se poser des questions sur le financement des partis après la reparution de l’hebdomadaire AL FAJR ( qui nécessite beaucoup d’argent) l’organe officiel du parti Ennahdha en pleine crise économique et au moment ou souffrent tous les partis d’une contrainte budgetaire aigue. Soyons vigilants…

TOUNSI MIN TOUNIS

NON NON ET NON

10-04-2011 13:22

NON AU HIJAB . NON A LA BURQUA . NON AU QUAMIS . NON A LA ABAYA . NON AU TCHADOR . LA TUNISIE N’EST PAS LA PENINSULE ARABIQUE . VIVE ELLYSSA . VIVE HANNIBAL . VIVE SEPTIME SEVERE . VIVE LA KAHENA . VIVE KHLIFA ZENATI . VIVE BOURGUIBA . VIVE LA TUNISIE AUTHENTIQUE .NOUS SOMMES CHEZ NOUS ICI EN TUNISIE . VIVE LA LIBERTE DES FEMMES . VIVE EDDERJA .VIVE LES FEMMES AU TRAVAIL ET A L’ARMEE . VIVE LA LIBERTE . VIVE LA DEMOCRATIE . VIVE LA LAICITE . VIVE L’AMOUR . VIVE LA LIBERTE DONNEE AUX HOMMES , AUX FEMMES , AUX HOMOSEXUELS , AUX LESBIENNES ET AUX ENTREPRENEURS DU LIBRE ECHANGE ET DU CAPITALISME . VIVE TOUT CE QUE ENNAHDHA ET HIZB ETTAHRIR DETESTENT VOIR EN TUNISIE . VIVE LA TUNISIE . NOUS SOMMES EN 2011 ET NOUS ENTENDONS LE RESTER . LONGUE VIE A NOTRE PAYS CAR NOUS NOUS N’AIMONS SEULEMENT QUE LA TUNISIE ET N’AVONS AUCUNE DOUBLE OU TRIPLE ALLEGENCE ENVERS UNE QUELCONQUE VAGUE IDENTITE ARABO-ISLAMISTE . QUE VIVE LA TUNISIE .

Source: ”Business News” Le 10-04-2011

Fête des Martyrs : Meeting du Mouvement « Ennahdha » à Sfax


 

Le Mouvement « Ennahdha » a organisé, samedi après-midi, au théâtre de Sidi Mansour, à Sfax, un meeting, à l’occasion de la commémoration de la fête des martyrs, avec la participation d’intellectuels, de politiciens et de syndicalistes tunisiens et étrangers, ainsi que d’un grand nombre des militants du mouvement.

Le meeting a été animé par une troupe musicale engagée qui a chanté la révolution, en signe de fidélité aux martyrs et appelé à la libération d’Al Aqsa. Il a également été marqué par la distribution de tracts qui présentent les objectifs du mouvement, ainsi que le premier numéro du journal « Al-Fajr » qui revoit le jour.

Dans son intervention, le leader du mouvement, Rached Ghannouchi, a indiqué que « la présence massive à ce meeting est digne de la fête des martyrs qui se sont sacrifiés pour la libération de la Tunisie du joug de la colonisation ainsi que de tous ceux qui sont tombés lors de la révolution du 14 janvier.

Cette commémoration est aussi un témoignage de reconnaissance à la ville de Sfax qui a connu, le 12 janvier dernier, une marche imposante et décisive dans la réussite de la révolution ».

Il a, à cette occasion, passé en revue les différentes étapes historiques vécues par le peuple tunisien, sous les régimes d’oppression de Bourguiba et de Ben Ali, rappelant les formes de répression, d’exil, de souffrance et d’assassinat dont avaient été victimes les militants du mouvement islamiste.

Il a, d’autre part, exhorté les militants du mouvement « Ennahdha » à participer aux élections de la Constituante, le 24 juillet prochain, qui sera une étape marquante de l’histoire du pays, de même qu’un véritable témoignage de reconnaissance et de fidélité aux martyrs qui ont donné leur vie pour la liberté et la dignité, lors de la révolution du 14 janvier.

Evoquant les défis de la révolution quant à la concrétisation des aspirations du peuple à la liberté et à la dignité, M. Rached Ghannouchi a insisté sur la nécessité d’aller de l’avant sur la voie de la révolution qui reste encore inachevée, appelant à poursuivre le militantisme politique, dès lors que le développement politique est le seul garant du développement économique et social, et de l’éradication de la corruption.

Il a réitéré l’attachement du mouvement « Ennahdha » à la démocratie et aux valeurs de la tolérance, de la solidarité et de l’entraide entre l’ensemble des Tunisiens, et sa fidélité aux martyrs, exhortant les jeunes, qui ont été à l’origine de la révolution du 14 janvier, à veiller sur ses objectifs et à faire preuve de vigilance continue afin de contrer toute régression vers la tyrannie, quelle qu’en soit l’origine.

Plusieurs familles des martyrs, qui sont tombés au cours de la révolution du 14 janvier, ont été honorées en cette circonstance.

Source : « Tunisie Soir » Le 10-04-2011

« Identité(es) d’une révolution: le cas de la Tunisie »


 

révolution: le cas de la Tunisie » a été le thème d’une intervention donnée par le poète Tahar Bekri, le seul intervenant arabe et tunisien lors des journées d’étude « Identités et mondialisation » organisées les 7 et 8 avril par l’Université Paris ouest Nanterre La Défense.

Contacté par l’agence TAP, l’écrivain Tahar Bekri, maître de conférence à l’Université Paris-Nanterre a fait savoir que son intervention a porté sur la révolution qui a « réussi le 14 janvier à faire tomber le régime de Ben Ali par une vraie et large contestation populaire », relevant qu’un des rôles majeurs dans ces mouvements, a été joué par la jeunesse tunisienne qui a pris d’assaut la toile d’Internet, les réseaux sociaux et la communication mondiale.

Cependant, soutient-il, le succès réel de cette révolution n’empêche pas les difficultés dans la définition des choix idéologiques à donner au nouveau visage politique et identitaire du pays. A travers sa communication, l’intervenant a essayé de donner un aperçu des différentes questions identitaires qui animent les débats actuels.

Plusieurs thèmes ont été traités lors de ces deux journées par un grand nombre d’universitaires de Paris Ouest et de diverses universités ukrainiennes dans le cadre du projet Migrations-Croisements du Pôle de recherche nanterrois « Tout monde » qui regroupe littéraires, philosophes, spécialistes des langues, du langage et des civilisations.

Ces thèmes se sont articulés notamment sur « L’identité et l’éducation plurilingue », « Identité, unité, totalité et universalité » et « Identités en construction »

Ces journées ont été l’occasion aussi de débattre de questions liées à la mondialisation de l’économie et aux mutations des moyens de communication, toutes deux remettant en question les frontières et les distances géographiques et culturelles. D’après la note de présentation de cette rencontre, il s’agit de mettre l’accent sur le développement des revendications identitaires fondées sur les spécificités d’une langue, d’une civilisation, d’une histoire, qui distinguent un groupe d’un ensemble plus vaste: des crises mais aussi des débats et des réflexions importantes attestent de cette volonté de différenciation par delà la constitution de ce qui serait une « identité-monde ».

Les intervenants se sont interrogés sur les formes que peut et doit prendre cette globalisation : uniformisation réductrice ou croisement de singularité porteur d’une nouvelle dynamique? Un ensemble que l’écrivain disparu Edouard Glissant propose de penser comme une « totalité monde », pour questionner le rapport des identités à la totalité du monde en l’interrogeant du point de vue de ce qui peut constituer le champs de la culture et de la pensée dans le domaine de l’expression linguistique et dans celui du travail littéraire.

Source : « Tunisie Soir » Le 10-04-2011

10 avril, un Congrès National historique pour les Amazighs de Tunisie


 

Demain 10 avril 2011 à Matmata les Amazighs de Tunisie se réunissent en assemblée pour un congrès national historique. On pouvait lire cette semaine dans la presse tunisienne  » Ne s’avouant jamais vaincus, les habitants de la ville de Gafsa aux origines berbères, réputés pour leur courage et leur ténacité, ont toujours eu à affronter à travers des siècles et des siècles, un ennemi colonisateur toujours plus redoutable depuis l’époque de la domination romaine et plus récemment le régime de Ben Ali ». Sur Facebook encore, deux groupes en particulier, l’Association Culturelle des Amazighs de Tunisie et le Congrès culturel des Amazighs de Tunisie recueillent une adhésion populaire assez forte.

Les Amazighs du Massif des Matmata, Tamezret, Zeraoua et Taoujout sont à l’avant garde de la résistance identitaire culturelle, c’est donc naturellement sur leurs terres que prendra naissance la première association culturelle berbère en Tunisie à l’issue de ce Congrès, une création rendue possible avec la chute du régime arabo-islamiste de Ben Ali.

Nemri Nouri membre de l’assemblée nous a décrit l’événement comme « une première étape historique. Tout se décidera demain. Le siège de l’association sera à Tunis. Des jeunes, des universitaires, des militants de tous les horizons adhèrent à ce projet qui est culturel. Demain les personnes viendront de Bizerte, Nabeul, Tunis, Djerba, Douiret, de tout le territoire tunisien. Aujourd’hui en Tunisie, tout le monde cherche son identité (mochkila el haouia). Avec les événements qui ont laissé le pays sans repères solides, sans attraction intellectuelle véritable, maintenant on cherche une réaffirmation de l’identité tunisienne, par le bourguibisme, l’amazighité et devenue une question importante. »

Le militant amazigh tunisien que nous avons contacté par téléphone à Zeraoua tenait surtout à dire que « ce point de départ, ce niveau zéro, représente un effort très conséquent au regard des 3000 ans de colonisation en Tunisie. Cet événement va dans l’intérêt de la Tunisie, les gens ont compris que ne cherchait pas à créer une différenciation raciale. La population est acquise car ce projet culturel est indispensable, salutaire pour le pays. Nous cherchons un budget pour nous réunir cette fois-ci dans une grande assemblée à Tunis dans un grand hôtel par exemple, et je suis convaincu que des centaines voire des milliers de personnes viendront y assister. »

L’avenir est d’autant plus prometteur pour cet organisme qu’il est question de le structurer afin que toute personne puisse y trouver un cadre de travail et de recherche, un lieu de ressourcement pour tous, unique en son genre dans toute l’Afrique du Nord. L’Amazighie tunisienne s’éveille avec un peuple digne de ses ancêtres Jugurtha et Massinissa.

Source : « kabyle.com » Le 09-04-2011

Pour la modification de l’Article premier de la Constitution Tunisienne


 

Chaque fois qu’il est question de vouloir modifier l’Article premier [i. e. « La Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain ; sa religion est l’Islam, sa langue l’arabe et son régime la république »] de la Constitution Tunisienne (suspendue par la Révolution de Jasmin), ou de vouloir proposer la séparation du politique et du religieux, se pose le problème de l’Education Religieuse et de la Gérance des Lieux de Culte.

 

Une des solutions, pour répondre à ces interrogations fondamentales, consiste à faire partager l’Education Religieuse, comme l’Education tout court, entre l’école et la famille. Quant à la gérance des lieux de Culte, ce sera l’affaire d’un Ministère des Affaires Religieuses, toutes Religions confondues. Cela ne contredit pas l’« Article premier » de la Constitution que je propose [i. e. « La Tunisie est une République de culture arabo-musulmane »] , ni ma foi de Musulman, car, en Islam, la religion et sa pratique relèvent du privé, puisqu’il n’y a ni Concile, ni Autorité pontificale, ni Clergé, ni… : l’effort individuel (al-Ijtihad) prime sur tout et peut être considéré comme étant « le sixième pilier de l’Islam », étant donné que c’est la prescription la plus omniprésente, à travers diverses formes, dans le Coran. Cela ne contredit pas, non plus, la séparation du politique et du religieux, puisqu’en Islam le croyant (pour ce qui concerne sa foi et sa pratique religieuse) n’a de compte à rendre qu’à son Créateur et n’a d’ordre à recevoir que de Lui.

Comparons avec ce qui se passe dans le premier pays qui a inscrit la Laïcité dans sa Constitution, à savoir, la France.

Pour commencer, l’Article premier de la dernière Constitution Française (qui date de 1958) stipule :

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.

La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales ».

En outre, Depuis l’adoption de la Loi de 1905 sur la Laïcité, qui a entrainé la nationalisation des biens de l’Eglise :

1. Les lieux de Culte en France sont gérés, localement, par les Communes, avec des aides de l’Etat, si nécessaire : par exemple, pour les grands travaux ou bien quand il s’agit de monuments historiques.

2. Quant à l’Education Religieuse elle se fait dans les écoles, dans des lieux à part et appropriés, par des mandataires de chaque religion, et c’est un enseignement facultatif.

Auparavant, les lieux de Culte étaient propriété propre de l’Eglise et gérés par elle.

Il convient de souligner que dans le point 2 ci-dessus, il est question de l’Education Religieuse dans les Ecoles Publiques. Les Ecoles Privés sont libres de la faire où elles le souhaitent, dans leurs écoles, même dans les salles de classe normales (avant un cours de math, par exemple).

En conclusion, l’unique contribution de l’Etat Français, dans l’Education Religieuse de ceux qui le souhaitent, est de mettre, à la disposition de toutes les religions, un local commun spécifique, dans chaque Ecole Publique, pour que chacune y assure, à tour de rôle, son propre Enseignement Religieux ; et cet Enseignement Religieux est fait par un mandataire de chaque religion.

Pour terminer, et afin d’enrichir le Débat sur ce que devrait être la prochaine Constitution Tunisienne, je souhaite vivement :

1° que des intervenants Tunisiens, surtout parmi ceux qui tiennent à conserver l’Article premier de la Constitution Tunisienne [à savoir : « La Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain; sa religion est l’Islam, sa langue l’arabe et son régime la république »], m’expliquent ce que signifie, pour eux, la phrase : « la Religion de la Tunisie est l’Islam » ;

2° que des intervenants Français confirment, infirment ou complètent ma présentation de la pratique de la Laïcité en France en ce qui concerne l’Education Religieuse et la gestion des lieux de Culte.

Source: “Le Post” Le 10-04-2011

Tunisie. La guerre des mères aura lieu


 

La veille de la tenue de leur congrès extraordinaire électif, le 9 avril, les membres de l’Organisation tunisienne des mères (Otm) se chamaillent entre elles. Ambiance…

D’un côté, il y a les fidèles de Saïda Agrebi, la très controversée ex-présidente de la défunte Association tunisienne des mères (Atm), rebaptisée, depuis quelques jours, l’Organisation tunisienne des mères (Otm). Elles sont revenues sur scène, toutes griffes dehors, pour tenter de forcer le destin et faire revenir aux commandes leur ancienne cheffe, aujourd’hui en prison. De l’autre, il y a les mères qui essaient de sauver ce qui reste à sauver dans la maison d’El Manar II, c’est-à-dire les meubles, les murs et un peu de dignité. Entre les deux clans, il y a tension, voire des plaintes auprès des tribunaux.

Le fantôme de Saïda Agrebi hante les lieux Voilà à quoi ressemble l’ambiance chez les mères après le départ de Saïda Agrebi (est-elle en état d’arrestation ou seulement en résidence surveillée?) et avant le congrès électif du 9 avril. Pour Rafika Khouini, qui dirige provisoirement l’Otm, les partisanes de Saïda Agrebi sont «dingues». Elles croient que leur cheffe peut reprendre en main l’Otm, comme si de rien n’était, comme s’il n’y a pas eu de révolution. «Nous n’avons pas à céder et le congrès exceptionnel électif aura lieu. Il se tiendra à la date prévue, afin d’éradiquer complètement les méthodes de l’ancienne présidente, qui a gangrené, par le pouvoir absolu, l’association qui n’avait plus de société civile que le nom!», dit Mme Khouini. Elle ajoute que Saïda Agrebi ne semble pas avoir compris qu’une page a été tournée définitivement et qu’il n’est plus possible de revenir en arrière. Car la révolution du 14-Janvier a mis fin aux vieilles pratiques ambiguës et illégales que permettait la dictature. «Néanmoins, Saïda Agrebi continue à envoyer ses sbires pour menacer l’équipe qui a pu, enfin, s’exprimer librement et servir honorablement les mères de Tunisie», affirme Mme Khouini. Que cherchent exactement ces femmes? Réponse de Mme Khouini: «La milice de Mme Agrebi cherche par tous moyens de décourager les ‘‘atémistes’’ (appelées désormais ‘‘otémistes’’, ndlr) d’assister au congrès».

Sur la voie de la transparence et de la crédibilité Pour Mme Khouini, les véritables mères de la nation, qui ont enfin retrouvé leur dignité, seront présentes le 9 avril à leur congrès pour sauver leur dignité ébréchée et confisquée par leur ancienne «marraine». Et pour signifier que le temps de Agrebi est révolu. C’est de l’histoire ancienne, comme celui de tout le clan de Ben Ali et ses serviteurs zélés. «Le 9 avril est une date historique. Elle sera l’occasion de rendre hommage aux martyrs de la révolution et de propulser la nouvelle organisation sur la voie de la transparence et de la crédibilité. Que les congressistes qui croient en la révolution du 14-Janvier viennent l’exprimer de vive voix», conclut-elle, en guise d’invitation.

Source : « Kapitalis » Le 09-04-2011

De la peine, des larmes et de la sueur


 

Par Elyès Jouini

« Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur » c’est avec ces mots que Churchill s’adresse à la Chambre des Communes le 13 mai 1940 pour y présenter son plan d’action gouvernementale. Aujourd’hui, c’est ce même discours de vérité que le gouvernement commence à tenir.Ce discours de vérité, il est possible de le tenir en Tunisie en raison même de la maturité de notre société et de nos structures économiques.

On a coutume de dire que la vie humaine n’a pas de prix mais qu’en revanche elle a un coût. Il en est de même de la Révolution. Et dans les deux cas, cela ne signifie pas qu’il faut l’abréger mais bien au contraire la protéger et mettre en œuvre tous les mécanismes préventifs pour éviter que ne s’installent les maux faciles à combattre aujourd’hui mais qui faute de soins immédiats deviendront incurables demain.

En 2010, le nombre de chômeurs en Tunisie s’élevait à 520 000 personnes. Si l’on ne fait rien pour absorber les demandeurs d’emploi, ce nombre pourrait atteindre les 700 000 d’ici le mois de juillet 2011, affirme aujourd’hui le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi. En effet, 30 à 35 000 de nos concitoyens rentrés de Libye sont venus grossir les rangs des chômeurs, 10 000 emplois ont été perdus en raison des divers mouvements que nous avons pu connaître et 80 000 emplois sont menacés. Le tourisme assure près de 7% du PIB tunisien et emploie jusqu’à 400.000 personnes, directement et indirectement, et le ministre du commerce et du tourisme nous annonce que l’année 2011 sera catastrophique et que si la Tunisie fait la moitié de son résultat de l’an dernier « ce sera déjà pas mal ».

C’est à dire que ceux là mêmes qui ont fait la Révolution, ceux là mêmes qui ont exigé de la dignité et du travail à la hauteur de leurs qualifications, à la hauteur de leur investissement dans les études, à la hauteur des sacrifices de leurs familles et des espoirs d’ascension sociale entretenus par tous, ceux là seront à même de se révolter à nouveau si rien n’est fait pour soulager leurs peines et pour répondre à leurs attentes.

La solution ne viendra pas de l’Etat seul. Il promet la création de 40 000 emplois notamment grâce à un recrutement exceptionnel de 20 000 employés dans la fonction publique et c’est un effort considérable car les emplois créés doivent correspondre à de vrais besoins et il y va de la dignité de ceux qui les occuperont.

Le programme Amel va permettre à 200 000 jeunes de retrouver leur autonomie grâce à une allocation mensuelle et de retrouver le chemin de l’emploi grâce à une réinsertion professionnelle et une re-qualification. Mais pour que ce chemin conduise quelque part, pour que Amel soit à la fois synonyme d’emploi et d’espoir (selon le son que l’on associera à la lettre A) il faut qu’au même moment notre machine économique soit en mesure de créer, à un rythme soutenu, les emplois auxquels ces jeunes aspirent.

Le ministre des Finances a fait savoir que la croissance de la Tunisie en 2011 serait entre 0 et 1% au lieu des 5% initialement prévus et le déficit budgétaire est estimé pour l’année 2011 à environ 5% au lieu des 2,5% initialement prévus. Il nous faut attirer, dit-il, 5 milliards de dinars de capitaux pour répondre aux besoins de notre économie. Et ce n’est pas en proclamant unilatéralement l’annulation de la dette que l’on rassurera les investisseurs. Bien sûr c’est une dette qui a été contractée par un régime odieux mais elle l’a été au nom de la Tunisie, au nom du peuple tunisien et ce dernier n’a qu’une seule parole. Bien sûr, une partie des financements a été détournée par certains, mais il y va de notre responsabilité d’honorer la dette tout en poursuivant ceux qui ont abusé de notre confiance pour récupérer jusqu’au dernier dinar.

Il ne s’agit pas là d’idéologie. Pour créer de la richesse, il faut du capital et du travail. Nous avons la chance d’avoir les hommes, et la capacité de travail, c’est là notre richesse. Le niveau d’éducation atteint par la Tunisie permet tous les espoirs mais il nous faut être en mesure de lever les fonds, de mobiliser les financements pour donner corps à ces espoirs.

Il nous faut donc attirer les capitaux. Aucun investisseur n’acceptera de s’impliquer s’il n’a pas de visibilité. Les emplois ne se créent que si l’horizon est prévisible. De ce point de vue, joue contre son camp celui qui estime que la période actuelle doit se limiter à la gestion des affaires courantes. L’investissement en capital et en création d’emplois est affaire d’anticipations et de vision de long terme. Et il est urgent de prendre les mesures qui s’imposent, de prendre toutes les mesures nécessaires pour attirer les investisseurs, pour rendre attractives nos régions déshéritées et oubliées pendant des décennies, pour initier le désenclavement de ces mêmes régions. S’interdire d’agir, remettre en cause la campagne de publicité financée par celui-ci, les mesures pour l’emploi de celui-là, les négociations internationales de cet autre, c’est prendre le risque de se retrouver dans la position de ces médecins de Molière qui clament « Mieux vaut mourir dans les règles que de réchapper contre les règles.»

Joue contre son camp celui qui, au nom de la Révolution et de la préservation de ses valeurs, refuse toute légitimité à l’action gouvernementale et lui refuse de l’inscrire dans la durée. Oui, il joue contre son camp ! En supposant, bien sûr, que le camp est le même pour tous : la Tunisie. Car pour ma part, je me refuse à croire que certains pourraient, par calcul politicien, souhaiter que la situation s’envenime et pouvoir un jour, après avoir exigé un moratoire sur toutes les décisions économiques d’importance, reprocher à ceux qui sont aux affaires de n’avoir pas créé les emplois et pris les mesures économiques nécessaires pour répondre aux attentes de ceux qui ont fait la Révolution.

Un gouvernement doit pouvoir œuvrer dans le champ économique comme s’il devait durer et doit œuvrer dans le champ politique, renforcer les institutions, garantir la mise en place des contre-pouvoirs, comme s’il devait partir demain. Et ainsi en sera-t-il également pour le gouvernement, probablement lui aussi provisoire, que mettra en place la Constituante. Car à attendre d’être sûr d’avoir trouvé le bon médecin et le traitement légitime, le patient risque fort de mourir guéri.

Il est grand temps de mettre l’économie et l’emploi au cœur du débat. Il est indispensable que toutes les forces politiques s’expriment sur les programmes économiques qu’elles sont susceptibles de mettre en œuvre dans le futur et qu’elles laissent faire, dans le présent, ceux qui œuvrent au gouvernement. Tergiverser et critiquer ne peut pas tenir lieu de programme. La Tunisie a montré au monde que l’impensable est possible. Il nous faut aujourd’hui rendre possible l’indispensable et le nécessaire. C’est à dire relancer l’économie. Il faut bien sûr mieux partager la richesse mais il faut aussi (et certains diront peut-être qu’il faut surtout) être en mesure de créer la richesse pour pouvoir la partager.

Alors pourrons nous reprendre avec Churchill (lors de la même intervention) «Vous demandez, quel est notre but? Je peux répondre en un mot : la victoire, la victoire à tout prix, la victoire en dépit de la terreur, la victoire aussi long et dur que soit le chemin qui nous y mènera ; car sans victoire, il n’y a pas de survie ». Victoire contre les injustices, pour la dignité, pour la démocratie et pour le développement.

Source: “Leaders” Le 10-04-2011

Menaces contre la Révolution et la démocratie

Intégristes purs et durs

 


 

Par Faouzi KSIBI

La société civile c’est un acquis pour la réalisation duquel plusieurs générations ont consenti de grands sacrifices. Cette bataille gagnée de qui belle lurette nous a permis d’intégrer très tôt les rangs des peuples civilisés, de devenir les piliers des monde arabe et africain.

 

Ce mouvement émancipateur, dont les origines remontent à l’aube du siècle passé, a été bercé par le syndicalisme et la politique, les deux sphères dans lesquelles s’éclairent et s’épanouissent les esprits. Ce mouvement s’est endurci au début des années 20 avec Mohammed Ali et son compagnon de route Tahar El Haddad, le fervent défenseur de la cause féminine, qui ont créé la CGTT(Confédération Générale des Travailleurs Tunisiens), et s’est épanoui pendant les deux décennies suivantes grâce au grand apport du PCT(Parti Communiste Tunisien). Cette action progressiste s’est amplifiée vers la fin des années 60 avec les Perspectivistes qui ont illuminé le sentier pour les générations futures. Donc, le CSP(Code du Statut Personnel) n’était en fait que l’aboutissement d’une lutte de grande haleine, la concrétisation d’un idéal. Car une loi ne peut à elle seule changer la réalité si on n’agit pas au préalable sur celle-ci, si on ne lui prépare pas le terrain social : une loi vient sanctionner des faits et ne les crée pas. «Je n’avais point à faire un traité de jurisprudence, mais à guerroyer contre l’opinion ; car c’est elle qui retarde ou prépare les améliorations sociales», dit George Sand.

 

L’identité tunisienne

 

La modernisation que nous vivons, à laquelle nous nous sommes bien adaptés et que nous avons adoptée comme mode de vie nous a appris la tolérance, l’acceptation de l’autre avec ses différences. C’est la mentalité tunisienne qui est devenue une sorte d’identité et pour laquelle nous sommes enviés par les frères et les amis dont certains pays développés. Nous sommes un exemple à suivre pour tous ceux qui veulent accéder à un stade avancé et réaliser leur humanité.

 

Menaces

 

Ce qui nous amène à rappeler l’histoire et à mettre en valeur la position que nous occupons dans le monde c’est le danger que court notre société, c’est la menace qui guette notre édifice culturel et identitaire que nous avons monté pièce à pièce au prix de multiples souffrances. Les agents perturbateurs qui veulent ravir ces grands acquis sont les forces obscures, les fondamentalistes religieux.

Nous avons vu Vendredi dernier la démonstration de force du parti «Ettahrir» dans l’artère centrale da la capitale transformée en une avenue de Kaboul. Et ce n’était pas la première exhibition de violence, ces intégristes ont déjà terrorisé les citoyens il y a plus d’un mois lorsqu’ils ont attaqué des armes blanches à la main des maisons closes, des bars et des bars restaurants dans plusieurs villes.

 

La déstabilisation de la société civile

 

Ces revenants qui étaient totalement absents pendant les événements meurtriers se sont manifestés longtemps après le 14 Janvier quand la situation a commencé à s’améliorer déployant leur projet obscurantiste visant à anéantir la société civile. Ce comportement montre à l’évidence que ces extrémistes se démarquent nettement du peuple, puisqu’ils ne sont aucunement concernés par ses revendications sociales, économiques et politiques, c’est pourquoi ils ne se sont pas engagés dans les luttes populaires contre l’ancien régime. Et après que le terrain est aplani, ils sortent de leurs terriers et viennent revendiquer des absurdités pour nous terroriser. Les lieux de culte n’ont jamais fermé leurs portes, leur nombre a doublé et la majorité des Tunisiens est toujours musulmane, donc l’Islam n’est nullement inquiété, il bénéficie toujours d’un statut privilégié. Pourquoi alors toutes ces orchestrations ? La réponse est toute simple, ils veulent faire de notre pays un Afghanistan où il n’y aurait de place que pour des Talibans de leur espèce, ces fantômes qui se promènent en burka et qui amochent notre paysage social en sont l’illustration.

 

L’ombre des instigateurs

 

Toutefois, plusieurs événements nous laissent douter que ces fondamentalistes, dont le caractère sanguinaire et barbare ne sont pas à prouver, n’agissent pas seuls et qu’ils sont embrigadés par certaines parties qui n’ont pas d’intérêt à ce que le climat social s’apaise et que la Révolution réalise ses objectifs. Ils trouveraient pleinement leur compte dans le trouble et le désordre, leur slogan c’est «diviser pour mieux régner». Au début, ils ont essayé les armes du régionalisme et du tribalisme (l’affaire de Ouled Ayar à Ksar helal), mais elles n’ont pas donné le résultat escompté, puisqu’elles étaient très vite dévoilées, alors ils ont utilisé le moyen idéologique. L’attaque du convoi des ambassadeurs à Souk El Ahad n’était pas organisée par des salafites comme on l’a laissé entendre. Des témoins oculaires ont affirmé que des inconnus ont surgi et se sont mis à lancer des pierres sur les voitures juste après les incidents qui ont terrorisé les habitants quand des agents de police cagoulés se sont introduits dans un café et ont humilié et agressé des clients, ce qui a provoqué un état de panique générale dans la ville. Ces parties qui agissent dans les coulisses ne sont plus à montrer, tout le monde les connaît… Soyons vigilants!!!

 

Source: ”Le Temps” Le 10-04-2011

 

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