Assemblée Nationale : M. Braouezec Patrick(Gauche démocrate et républicaine – Seine-Saint-Denis) QE
Situation politique enTunisie et attitude de la France
Question N° : 31124 de M. Braouezec Patrick(Gauche démocrate et républicaine – Seine-Saint-Denis) QE Ministère interrogé : Affaires étrangères et droits de l’homme Ministère attributaire : Affaires étrangères et droits de l’homme Question publiée au JO le : 23/09/2008 page : 8092 Rubrique : politique extérieure Tête d’analyse : Tunisie Analyse : situation politique. attitude de la France Texte de la QUESTION : M. Patrick Braouezec alerte Mme la secrétaire d’État chargée des affaires étrangères et des droits de l’homme sur les conséquences de la situation dans la région du bassin minier de Gafsa en Tunisie.
Le mouvement de mobilisation portant la question sociale dans une région frappée par le chômage et la pauvreté. Depuis le mois de janvier dernier la spirale de la répression n’a fait qu’empirer. Arrestations et brutalités contre les manifestants, tortures avérées, mort par balles de deux manifestants, arrestation lors de vacances, d’un migrant parce qu’il avait publiquement, en France manifesté son soutien aux populations du bassin minier, criminalisation et condamnations à de lourdes peines d’emprisonnement pour les=20femmes et les hommes qui se sont mobilisés de manière pacifique pour le roit au travail et à une vie digne.
Aujourd’hui, le gouvernement tunisien vient d’inculper le président de la Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives -FTCR- « pour financement d’une bande de malfaiteurs».
Cette association et son président ont agi dans le cadre de la loi française en alertant sur la répression et l’injustice faites aux populations du bassin minier qui se mobilisent pour que le Gouvernement ouvre des négociations et réponde à leurs attentes afin de mettre fin à la crise. Cette pénalisation du mouvement social tunisien et du mouvement de solidarité internationale est incompatible avec le respect des droits démocratiques et des libertés mis en avant lors de la première réunion instaurant l’Union méditerranéenne. En conséquence, il aimerait savoir ce que le Gouvernement compte faire pour inciter le gouvernement tunisien à respecter les droits démocratiques et les libertés ainsi que les droits humains. Texte de la REPONSE : Mireille Fanon-Mendes-France fondation Frantz Fanon fondationffanon@hotmail.com
Voici le numéro 115 d’ELKHADRA. Bonne lecture
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Répression en Tunisie
jeudi 25 septembre 2008 par Karine Gantin
De janvier à juin 2008, à quatre cents kilomètres au sud-ouest de Tunis, la population du bastion ouvrier de Gafsa a mené une importante révolte bien organisée, qui constitue un choc social important pour la Tunisie. Elle a été déclenchée début janvier par la publication des résultats du concours d’embauche de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), l’unique moteur économique de la région. Jugeant frauduleux ces résultats, de jeunes chômeurs occupèrent alors le siège régional de la centrale syndicale à Redeyef avec les veuves des mineurs et leurs familles, qui installèrent leurs tentes devant le bâtiment. Le mouvement s’est étendu rapidement : ouvriers, chômeurs, étudiants et habitants ont multiplié à leur tour les grèves et les actions, en dépit du siège des villes par les forces de police. Au fil des mois, la mobilisation a tenu, rageuse et fière : sit-in des familles des invalides de la CPG et des morts à la mine, actions des ouvriers licenciés, occupations diverses, rassemblements et désignation d’un collectif de représentants.
Le siège local du syndicat de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), en plein centre-ville de Redeyef, a été réquisitionné par les contestataires, au nez des autorités. Celui-ci est alors devenu le quartier général des habitants en révolte. Au rez-de-chaussée du local, le café a servi d’agora permanente. La nuit, les jeunes ont patrouillé dans Redeyef par petits groupes pour la protéger, après avoir sonné le rassemblement à l’aide de pierres cognées contre les structures métalliques d’un pont. Le ton général a reflété une impressionnante cohésion populaire que les forces de l’ordre n’ont pas réussi à rompre, en dépit de l’encerclement militaire et policier de la ville.
Contre la corruption et le clientélisme du régime
Sur fond de grande pauvreté et de flambée des prix, la population protestait contre la corruption d’un système local népotique, contre une politique de l’emploi injuste, et elle réclamait l’ouverture de négociations pour l’avenir de la région.
Les villes du bassin minier de Gafsa (Redeyef, Oum Larayes, Metlaoui, El Mdhilla…) vivent de la Compagnie des Phosphates de Gafsa depuis le temps de la colonisation. Au cours des 25 dernières années, la CPG a réduit d’environ 75 % les effectifs, dans une région où le chômage frapperait officiellement 30 % de la population active, le double du taux national. Autour de la compagnie gravitent de nombreuses entreprises de sous-traitance, avec leurs emplois précaires et sous-payés. Longtemps, la stabilité de la région était maintenue grâce à une petite redistribution des bénéfices énormes que génère l’industrie phosphatière. Celle-ci se réalisait grâce à de subtils équilibres claniques et familiaux, orchestrés par les dirigeants régionaux de la centrale syndicale de l’UGTT et du parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). Or, la diminution progressive des ressources et la généralisation de la corruption, alors même que flambe le cours international du phosphate, ont rompu ces équilibres et généralisé le clientélisme, dont la direction régionale de l’UGTT est devenue le premier représentant local.
La force pour écraser la résistance
Le pouvoir a répondu par une dure répression, rendant le mouvement exsangue, privé de ses leaders et de ses jeunes. Dès le début, des familles ont été brutalisées, leurs biens saccagés. Le déploiement d’unités blindées de l’armée a renforcé le siège du bassin minier durant le mois de juin. L’escalade de la violence d’État s’est manifestée par l’utilisation de balles, par la multiplication des enlèvements de jeunes pour interrogatoire et emprisonnement, et par des ratissages militaires dans les montagnes environnantes en vue de retrouver ceux qui tentent d’échapper à la torture.
En arrêtant fin juin plusieurs dirigeants du mouvement de protestation qui touche la ville de Redeyef, en les inculpant de délits graves, en conduisant des interrogatoires musclés, le pouvoir tunisien a réussi à affaiblir radicalement la mobilisation. Quelques mesures finalement annoncées durant l’été par le pouvoir central à Tunis promettent des investissements. Mais on compte plus d’une centaine d’arrestations, des disparitions et quelques morts. Les emprisonnements et les harcèlements policiers se poursuivent dans tout le pays, même contre des avocats et des journalistes. Des immigrés qui ont participé aux manifestations de soutien en France ont aussi été interrogés, harcelés et menacés en Tunisie pendant leurs vacances estivales.
L’opposition à Tunis, ainsi que des comités de soutien en Europe se battent pour casser le blocus de l’information et pour défendre les prisonniers et leurs familles. Pourtant, la société civile tunisienne, passée depuis longtemps sous le rouleau compresseur de la répression, peine à réagir au-delà de téméraires poignées de défenseurs des droits humains. Seule une forte campagne de solidarité nationale et internationale, ou une extension de la contestation à d’autres régions, pourraient desserrer l’étau du régime ultrabrutal du président Ben Ali.
Le premier Forum social maghrébin, qui s’est déroulé fin juillet au Maroc, a ciblé juste. Il a fait des luttes du bassin de Gafsa un emblème des luttes sociales maghrébines et de la nature répressive du pouvoir tunisien. L’enjeu : produire une solidarité immédiate face à la répression terrifiante, mais aussi saisir le sens politique des luttes les plus récentes au Maghreb, de Gafsa à Sidi Ifni au Maroc, et bien d’autres moins médiatisées. Le but est aussi de dénoncer l’information dominante : celle qui tend à faire l’impasse sur ces « révoltes du pauvre », perçues comme le contrepoint malheureux des ajustements économiques nécessaires à la modernisation, voire comme justifiant paradoxalement l’alliance des pouvoirs occidentaux avec les régimes répressifs du Sud.
(Source: « Alternatives » (Canada) le 25 septembre 2008)
Lien:http://www.alternatives.ca/agora2000/plan/article4139.html
Demain leurs appartient
Elles se prénomment Zakia, Jomâa, Afef, Khiera, Zohra, Salha, Fatma, Najet….et tant d’autres ; elles sont des opposantes politiques, des défenseurs des droits humains, des syndicalistes, des anciennes détenues d’opinion, des mères, des épouses et des sœurs de
prisonniers politiques, des laissées pour compte qui rêvent de justice sociale et de libertés fondamentales. Parmi elles des enseignantes, des lycéennes et des étudiantes, des diplômées universitaires en chômage, des fonctionnaires et des femmes au foyer …Elles ont de vingt à soixante dix ans et sont veuves, mariées et/ou mères de familles en charge d’enfants dont les plus âgés figurent dans la longue liste des chômeurs de longue durée…
Toutes ont joué un rôle déterminant dans le combat pour la dignité de la population du bassin minier de Gafsa et ce, dès le début du mouvement de protestation sociale qui s’est déclenché le 05 janvier 2008. Les femmes des minesà Redaief, Moularès et Métlaoui, ont répondu présentes et imposer une place de premier ordre au sein du mouvement et devenir au fil des semaines sa pierre angulaire.
Toutes se sont données rendez-vous dans les rues pour dresser les tentes et organiser les grèves, manifestations, et occupation de lieux, en compagnie de leurs proches et enfants, les chômeurs jeunes et moins jeunes, diplômés et non diplômés…
Elles ont su imprégner ce grand mouvement de protestation pacifique par la qualité et l’originalité des actions entreprises, tout en garantissant l’élargissement du mouvement à toutes les catégories socioprofessionnelles, sans distinction d’âge, ni de sexe ni de rang social.
Parmi ces centaines de femmes, une militante politique qui se trouve depuis fin juillet 2008 en prison et dont le sort a été sacrifié pour avoir apporté son soutien et sa solidarité au mouvement protestataire du bassin minier. Il s’agit de l’opposante politique Zakia Dhifaoui, membre de l’Association de lutte contre la torture en Tunisie (ALTT), membre de la section kairouanaise de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et membre du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL).
Arrêtée le 29 juillet à Redaief pour avoir participer la veille à une marche féminine de soutien aux victimes de la répression du mouvement, à côté de plusieurs centaines d’autres. Le 14 août 2008, elle a été condamnée par le tribunal de première instance de Gafsa à huit mois de prison ferme pour « Insubordination, troubles de l’ordre public, entraves à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions et atteinte aux bonnes mœurs »
Le 15 septembre 2008, la Cour d’appel de Gafsa a confirmé la décision de culpabilité de Zakia en ramenant sa peine à quatre mois et demi de prison ferme….Rappelons que son arrestation a eu lieu chez la famille du couple syndicaliste Adnène Hajji, actuellement en prison et son épouse Jemâa, quand la police politique a investi les lieux et l’a conduit dans ses locaux à Gafsa. Là-bas, elle a été contrainte de signer un procès verbal fabriqué de toutes pièces sous la menace de viol proférée par le tortionnaire Mohamed Yousfi.
Zakia a été jugée et jetée en prison pour avoir usé de ses droits fondamentaux à l’expression et à l’organisation. Le pouvoir despotique de Ben Ali criminalise l’engagement politique et/ou associatif autonome et celles et ceux qui décident d’en faire.
Une autre femme a su imposer respect et admiration. Il s’agit de Mme Jemâa Hajji, 44 ans, enseignante syndicaliste et épouse du prisonnier d’opinion, un des principaux animateurs du mouvement, le syndicaliste M. Adnène Hajji.
De part son statut de syndicaliste et de militante associative, objet d’une politique de répression à son encontre et à l’encontre de sa famille, le rôle de Jemâa au sein du mouvement des femmes à Redaief est essentiel de par cette volonté de fer et ce courage hors paire qu’on les lui reconnaît facilement, tout en veillant à la pacification du mouvement.
Une autre femme a su sortir du lot grâce à la place prépondérante qu’elle occupe sur le terrain. Il s’agit de Afef Ben Naceur, 34 ans, dirigeante régionale au sein de l’union des chômeurs diplômés et membre actif de la section d’Amnesty International. En 1994, Afef a été arrêtée et condamnée à deux ans et demi de prison ferme en raison de son engagement au sein du mouvement étudiant en tant que militante politique du Parti Communiste Ouvrier Tunisien (PCOT). Son époux, M. Fahem Boukaddous, est le reporter régional de la chaîne télévisée le dialogue tunisien, est activement recherché par la police tunisienne pour être jugé pour le rôle qu’il a joué dans la couverture médiatique du mouvement. Il risque de nouveau la prison.
Afef est la seule femme qui a écrit à plusieurs reprises sur le mouvement des femmes du bassin minier et a ainsi donné de la visibilité à ce mouvement
Les premières victoires du mouvement ont été apportées par des femmes, lorsque le 10 janvier 2008, soit quelques jours après le déclenchement du mouvement de protestation sociale, douze veuves de Moularèsdont les maris, des anciens mineurs, sont décédés suite à des accidents ou maladies professionnelles non indemnisés, ont entamé des grèves de la faim sous des tentes d’infortune, en plein froid …. Plus rien n’arrête la détermination de ces déshéritées, serait-ce l’âge avancé de la plupart d’entre elles ou leurs maladies chroniques ou encore l’impressionnante présence policière et militaire à proximité. Parmi elles, Fatma Ben Ammar, veuve de Salah Issaoui, 57 ans, mère de deux chômeurs, Zohra Nasri, 60 ans, mère de deux chômeurs, Salha Afdhal, 49 ans, en charge de deux universitaires en chômage, Fatma Issaoui, 56 ans, en charge d’une chômeuse diplômée, Zina Essaidi, 56 ans, veuve de Omar Issaoui, mère d’un chômeur diplômé, Khédija Ben Jaffel, 58 ans, en charge d’un jeune chômeur, Fatma Bkhaïria, 59 ans, mère de trois chômeurs,Hnia Mabrouki, 55 ans, en charge de deux chômeurs, Jamila Hamdi, 61 ans, mère de quatre chômeurs, Hadda Soulmi, 56 ans, en charge de deux chômeurs, Essia Mabrouki, ans, mère de quatre chômeurs et Aïcha Saïdi, 60 ans, en charge de deux enfants en chômage.
De ces centaines de femmes anonymes qui nous ont offert tout le long du mouvement de protestation sociale, une formidable leçon de courage et de détermination, se trouve dans la même ville une certaine Khiera Lamari qui a déclenché avec ses cinq enfants une grève de la faim illimitée pour crier sonras le bol et exprimer son refus de sacrifier encore plus sa vie et celle de ses jeunes enfants. Enceinte, elle a dû quitter sa tente pour quelques jours, le temps de mettre au monde la petite Intissar (Victoire) et reprendre son action avec la même détermination et le même engouement.
En dehors du bassin minier des centaines, voire des milliers d’autres femmes se battent au quotidien pour leur dignité et celle de leurs proches. Mères, épouses et sœurs de milliers de prisonniers, victimes de la loi antiterroriste de décembre 2003, Ces femmes font l’objet d’un harcèlement policier sans fin. Leur crime est d’avoir un lien de parenté avec un des détenus et doivent par conséquent payer cher ce lien de parenté, par les visites nocturnes et musclées, les arrestations journalières dans les différents postes de police, les privations des moindres droits à l’emploi, aux études, aux soins, à la circulation…..Parmi elles, Mme Najet Ammami, mère du prisonnier Wael Ammami, condamné à perpétuité dans l’affaire dite de Soliman. Le 23 août dernier, Najet, en plein désarroi, m’a téléphoné pour ma parler de ce qu’endure son fils Wael depuis son transfert, le 08 août 2008, de la prison civile de Mornaguia à celle de Mahdia. Depuis, son fils est battu et torturé tous les jours par le dénommé Imed Oulifi, on lui a interdit la douche et dort la nuit à même le sol, sans matelas.
Après cet appel, Najet a vécu un calvaire pour m’avoir téléphoné et divulgué le nom du tortionnaire de son fils. Elle a passé la journée du samedi 20 septembre au poste de police de Sidi Bouzid, en compagnie de son fils cadet. Elle doit impérativement leurs fournir mes coordonnées pour pouvoir quitter le poste !…..
L‘avenir de la Tunisie appartient, entre autres, à ces lionnes, là où elles sont, qui bravent l’insupportable avec un courage inégalé
Quelques soient leurs souffrances et leurs peines, ces femmes, souvent invisibles font l’honneur du pays et demeurent, en toutes circonstances, la seule valeur sûre dans ce monde chaotique. & nbsp;
Paris, le : 30 septembre 2008 Fatma BOUAMAIED KSILA
Ahmed Manai répond à ses détracteurs et lance de graves accusations à l’encontre d’Ennahdha et de M.Rached Ghannouchi
Algérie : Al-Qaïda au Maghreb revendique l’attentat suicide de Dellys et quinze autre attaques terroristes
Par TSA , | réactions : 0 La branche du réseau terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI, ex-GSPC), via un communiqué diffusé sur des sites islamistes, a revendiqué la responsabilité de l’attentat suicide perpétré, dimanche 28 septembre peu après la rupture du jeûne, à Dellys dans la wilaya de Boumerdès. L’attaque qui a ciblé une caserne de l’armée a fait trois morts – deux militaires et un garde communal- et six blessés, selon un bilan officiel. Al-Qaïda a également revendiqué quinze autres attentats terroristes, Selon le centre de surveillance des sites islamistes, SITE, cité par l’Agence France Presse (AFP), Le kamikaze de l’attentat des Issers, dont la photo a été publiée avec le communiqué de revendication, a été présenté comme Abdel Rahmane Abou al-Abbas. L’attaque de Dellys était le premier attentat suicide depuis le début du ramadhan. Ce mois avait été précédé d’une vague d’attentats dont le plus meurtrier a fait 48 morts le 19 août aux Issers, près d’Alger. Ils avaient été revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique. (Source: « Tout sur l´Algerie » le 01/10/2008)