Parti Tunisien du Travail: Communiqué
PARTI TUNISIEN DU TRAVAIL
COMMUNIQUE
La politique anti-populaire initiée depuis 1969 et poursuivie sans discontinuer dans la terreur, au profit d’une minorité déracinée et sans conscience nationale, a conduit le pays dans l’impasse. L’urgence pour le peuple tunisien est de relever le défi et reprendre les moyens pour décider de son avenir et pour éviter au pays des tourmentes qu’aucun compatriote ne peut accepter car quand toutes les portes sont bouchées et que les travailleurs et les jeunes ont toujours trouvé face à eux l’humiliation, la répression impitoyable, les prisons, les tortures et même les tirs et les fusillades, toutes les voies deviennent possibles même celles de la violence. Par ailleurs, dans la situation de crise sociale et politique où se trouve le pays, le Parti Tunisien du Travail appelle à la vigilance pour dénoncer le comportement du Pouvoir qui, pour des raisons tactiques et avec beaucoup de calculs et d’arrières pensées, est en train d’exploiter les derniers graves évènements pour briser la montée du mécontentement populaire, semer la terreur dans une population qui le rejette en bloc et créer le prétexte pour réprimer les jeunes, les chômeurs et les syndicalistes après son honteux arbitrage du dernier congrès de l’UGTT1. Eclairé par sa longue expérience, le peuple tunisien sait déjouer la propagande démagogique du Pouvoir sur sa « lutte antiterroriste » qui conduit pratiquement à une ingérence inacceptable des puissances occidentales dans les affaires tunisiennes, de telles ingérences perpétuent une pratique qui a toujours été préjudiciable au renforcement de la solidarité arabe et musulmane anti-impérialiste. Tout le peuple tunisien a en mémoire que le Pouvoir a toujours oeuvré pour impliquer l’UGTT dans de prétendus complots afin de la démanteler et de la caporaliser car il sait que la Centrale Syndicale fondée par Farhat Hachad est le creuset du patriotisme, la pépinière de la conscience politique nationale et le détenteur des vrais leviers du développement social et économique pour un avenir digne. Sans parler des manoeuvres sordides contre toutes les formations de masses qui ont une réelle assise populaire. Les arguments qui se veulent subtils sur l’omniscience des hommes » irremplaçables » du Pouvoir et que le peuple tunisien devient subitement stérile et incapable de prendre en main son destin, ne trouvent aucun écho même s’ils sont amplifiés par l’ »opposition » officielle. Comme pendant la période coloniale, la légalité et l’opportunisme ont marginalisé l’opposition officielle par rapport aux masses populaires et aux mouvements anti-impérialistes qui les animaient, aujourd’hui, cette « opposition » n’est qu’un simple alibi pour un pluralisme inexistant et un allié objectif du Pouvoir : Nouveaux et anciens parvenus sont entièrement solidaires quand on soulève le problème fondamental touchant à leurs privilèges économiques. Le peuple tunisien n’a jamais manqué l’occasion, malgré les répressions multiformes qui le frappent d’exprimer sa revendication de citoyenneté totale et indivisible, celle : – de la justice sociale qui préserve l’égalité, la dignité et la fierté nationale, qui abolit tous les privilèges et qui dénonce l’enrichissement facile, l’affairisme mafieux, la corruption et le détournement des biens publics ; – du droit à l’éducation, la formation constructive, l’accès gratuit et sans limites aux savoirs et l’arrêt de toute forme de discrimination entre les citoyens ; – du droit à la santé et l’accès à la médecine gratuite et performante ; – de la sauvegarde et du développement du patrimoine national et du secteur public qu’exigent l’intérêt du pays et sa souveraineté. Le problème dévastateur de la privatisation dans tous les domaines est d’autant plus grave qu’il est lié à des choix de politique étrangère qui s’inscrivent délibérément dans une orientation pro-américaine et pro-occidentale et se reflète sur le plan arabe par l’édification de l’axe Riadh-Tunis-Rabat directement impliqué dans la stratégie américaine dans la région ; – du respect de son identité nationale enracinée dans son environnement maghrébin arabe et musulman ; – du soutien indéfectible à tous les peuples en lutte contre l’impérialisme américain, le sionisme et leurs alliés et ralliés. Le Parti Tunisien du Travail rappelle cette évidence que le peuple tunisien est plus que jamais attaché à la traditionnelle solidarité forgée par l’histoire entre lui et les peuples arabes et musulmans en lutte. Sont édifiantes les circonstances dans lesquelles les hommes au pouvoir arabes s’évertuent : – à chercher désespérément la normalisation et la paix avec l’entité sioniste malgré ses murs de l’apartheid, ses agressions et ses crimes quotidiennes contre les peuples. – à appliquer scrupuleusement les décisions criminelles américano-sionistes d’affamer le peuple palestinien qui, par la noblesse de sa cause et la grandeur de sa résistance, continue non seulement à déjouer les manoeuvres qui visent à le liquider mais à éclairer notre chemin ; – à dénigrer l’héroïque résistance du peuple libanais et ses victoires retentissantes sur un ennemi sans foi ni loi, surarmé et soutenu sans limites par les plus grandes puissances militaires et diplomatiques, et son immense impact auprès des masses populaires et les progressistes partout dans le monde ; – à se mettre dans une folle agitation chaque fois que la résistance opère de nouvelles percées et à se figer dans une passivité glaciale lorsque l’ennemi élargit sa guerre et intensifie ses massacres et ses crimes contre les populations ; – à soutenir l’entreprise américaine de destruction de l’Irak, terre d’Islam et berceau de l’humanité, visant particulièrement à annihiler la culture arabe et musulamane multiforme dont les immenses contributions et apports à la civilisation universelle sont des plus considérables. Ces sanguinaires dont l’histoire a commencé par les massacres des peuples indiens d’Amérique, le parcage dans des réserves créées à cet effet et le pillage de leurs richesses suivis de l’esclavage qui a décimé les populations africaines, de l’apartheid et de l’usage des armes nucléaires pour détruire l’homme et son environnement continuent dans leur sinistre intention d’anéantir notre patrimoine pour répandre leur « culture » de la guerre, du fascisme, de la négation de l’autre et de la souffrance humaine ; – à jouer sur des contradictions que l’Islam sait parfaitement assumer et qui n’ont fait que renforcer son unité chaque fois qu’il s’est agi de défendre la dignité, la liberté, la souveraineté et la terre pour, d’une part, entamer la résistance irakienne et stopper son admirable élan vers son inéluctable victoire en créant des divisions et, d’autre part, pour arrêter la marche du peuple iranien vers la liberté, le développement et le progrès que, stratégiquement étant l’ allié principal de notre cause, nous devons lui apporter notre solidarité contre l’arrogance et les agressions multiformes américano-sionistes et les manoeuvres occidentales. Ces circonstances illustrent la contradiction totale entre les sordides intérêts de ces hommes et ceux, réels, des peuples arabes. En effet, ils ont tout investi dans la défaite et prospéré dans l’infamie, au service des plus implacables ennemis de notre cause et totalement dévoués à leur criminel projet dévastateur pour la région et destructeur pour nos peuples : Ils ont lié leur salut à l’ennemi et leur survie dans la défaite. Le Parti Tunisien du Travail est convaincu que l’union de toutes les forces patriotiques est devenue impérative car il s’agit de l’avenir de notre pays et pour atteindre l’alternative démocratique, progressiste et populaire qui est le couronnement naturel de toutes les luttes.
Tunis, le 1er mai 2007 1Union Générale Tunisienne du Travail
Bulletin n° : 084 ÉFAI
26 avril 2007
Tunisie. Amnesty International proteste contre une «ingérence abusive»
Amnesty International a émis une protestation auprès du gouvernement tunisien, après l’intervention des autorités locales de Sousse qui ont empêché, les 21 et 22 avril, les membres tunisiens de l’organisation de tenir une réunion privée pour y débattre de leur action en faveur des droits humains. Dans une lettre adressée ce 26 avril au ministre tunisien de l’Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, Amnesty International demande qu’une enquête soit menée pour savoir ce qui s’est réellement passé, parlant d’ingérence injustifiée et abusive dans l’exercice légitime des droits fondamentaux des membres de l’organisation. Selon l’organisation, rien dans le droit tunisien ne justifiait d’empêcher la tenue de cette réunion ; ce faisant, la Tunisie a bafoué ses obligations au regard du droit international relatif aux droits humains. En tant qu’État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le gouvernement tunisien est dans l’obligation de respecter les droits humains, notamment le droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion. Amnesty International a appelé à des sanctions contre les fonctionnaires responsables de l’interdiction. Selon l’organisation, cette action des autorités tunisiennes s’inscrit dans le contexte plus large d’une politique systématique de harcèlement, d’intimidation et d’atteintes aux droits humains des militants engagés dans la défense des droits fondamentaux des personnes. Au cours de ces dernières années, des défenseurs tunisiens des droits humains ont été placés en détention sans jugement, emprisonnés à l’issue de procès inéquitables, ont fait l’objet de violences dans la rue et d’agressions par des agents de la sécurité nationale en civil et connu toute une gamme d’atteintes aux libertés fondamentales. Mohamed Abou, défenseur des droits humains, est emprisonné depuis avril 2005 pour avoir exprimé pacifiquement ses opinions sur internet et sa famille doit faire face au harcèlement des autorités chaque fois qu’elle lui rend visite. La Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) n’a pu se réunir depuis avril 2006 et une décision de justice récente a interdit la tenue de son congrès. Le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), qui n’a pas pu tenir son assemblée générale depuis décembre 2004, est sous surveillance constante et ses membres, ainsi que les journalistes, sont victimes de tracasseries dès qu’ils essaient de se mettre en relation avec ses bureaux. L’interdiction de la réunion privée du week-end dernier n’est pas une première pour les membres tunisiens d’Amnesty International qui ont déjà été soumis à d’autres actions de répression de la part des autorités. En mai 2006, la police tunisienne avait arrêté le président d’Amnesty International Tunisie pendant plusieurs heures, peu après avoir arrêté et expulsé l’un des intervenants principaux de la réunion annuelle de la section, qui avait publiquement critiqué le bilan du gouvernement du président tunisien Zine el Abidine Ben Ali en matière de droits humains. Pour plus d’information, voir : TUNISIE : Atteintes aux droits humains à la veille du Sommet mondial sur la société de l’information (index AI : MDE 30/019/2005, http://web.amnesty.org/library/index/FRAMDE300192005) Tunisie: Un membre du Comité exécutif de la Section suisse d’Amnesty International expulsé de Tunisie (index AI MDE 30/013/2006, http://web.amnesty.org/library/index/FRAMDE300132006) Source : http/web.amnesty.org/library/Index/FRAMDE300032007
Pour un Barreau libre indépendant et moderne
Chawki TABIB Avocat près la Cour chawkitabib@yahoo.fr Candidat à la présidence de la section régionale des avocats de TunisTunis, le 01/05/2007 Chers tous, C’est avec un immense plaisir que je vous annonce la mise en ligne de mon site Internet à l’occasion de ma candidature à la présidence de la section régionale des avocats de Tunis. Ce site, bilingue, auquel vous pourriez accéder avec l’adresse : www.chawkitabib.info, est original et mérite, me semble-t-il, votre intérêt, à plus d’un titre : -Tout d’abord, parce que pareille initiative est prise, pour la première fois, par un candidat à une responsabilité ordinale, aussi importante que la présidence d’une section qui couvre 65% des avocats tunisiens. -Ensuite, parce que le contenu de ce site est destiné à mieux faire connaître mon parcours professionnel et les propositions que je voudrais soumettre à votre réflexion, d’une part, et les différents aspects de la vie du Barreau, d’autre part. En effet, le visiteur peut y découvrir l’essentiel sur le Barreau tunisien, connaître son histoire, ses hommes et leurs œuvres, tant juridiques que syndicales et politiques, la législation qui le réglemente, ainsi qu’un ensemble d’articles, interventions et travaux prospectifs sur la profession. Cette initiative est inspirée par le souci de donner à la communication et notamment à l’outil Internet la place qui devrait être la sienne dans notre profession. L’utilisation et la maîtrise de ces nouvelles techniques ne peuvent qu’accroître l’impact des actions à entreprendre pour développer notre réactivité face aux demandes et positiver l’image collective du Barreau. Enfin, je formule le vœu que ce site devienne un espace de dialogue, de débat et d’échange : vous y serez tous les bienvenus et je serais heureux de lire vos suggestions, de connaître vos projets et de répondre à vos questions. chawkitabib@yahoo.fr
Afrique Tunisie : six morts dans une bousculade lors d’un concert de la Star’Ac arabe
AP | 01.05.2007 | 01:17 Six personnes ont trouvé la mort et « un certain nombre » d’autres ont été blessées dans une bousculade lors d’un concert que devaient donner lundi soir à Sfax, capitale du sud tunisien, les vedettes de la Star Académie arabe actuellement en tournée dans le pays, a annoncé tard dans la soirée l’agence de presse tunisienne TAP. Lorsque les stars sont apparues sur scène, un mouvement de foule dans la salle archi-comble où s’étaient massés plus de 10.000 jeunes, a précipité le drame, selon un témoin oculaire. Les blessés dont l’agence ne précise pas le nombre, ont été aussitôt transférés dans les centres hospitaliers de la ville par les équipes de la protection civile présentes sur place. Les ministres tunisiens de l’Intérieur, Rafik Haj Kacem et de la Santé publique, Ridha Kéchrid, se sont rendus sur les lieux pour superviser les opérations de secours et d’assistance. Le procureur de la République a ouvert une enquête pour déterminer les causes du drame, a ajouté la TAP. Un premier concert organisé la semaine dernière à Tunis s’était déroulé sans incident en dépit de la grande affluence occasionnée par la venue des stars en herbe originaires de plusieurs pays arabes. Initiée par la chaîne de télévision libanaise LBC, la Star’Ac qui en est à sa quatrième édition est très suivie dans les pays arabes et suscite un engouement exceptionnel auprès des jeunes. AP
Stampede at concert in southern Tunisia kills 7
Associated Press, le 1er mai 2007 à 15h05 By BOUAZZA BEN BOUAZZA, Associated Press Writer TUNIS, Tunisia (AP) _ Fans swarmed a stage at an open-air theater during a concert by aspiring Arab world music stars in southern Tunisia, leaving seven young people dead and 32 injured, a Health Ministry official said Tuesday. The stampede took place late Monday as stars including hometown favorite Marwa took the stage in southern Sfax at the « Star Academy » talent show attended by more than 10,000 people, the TAP news agency reported. Six boys and young men aged 12 to 21 were trampled to death and one girl, whose age was not provided, died overnight of injuries suffered in the crush, a Health Ministry official said. He asked not to be named because he was not authorized to publicly discuss the incident. Seven of 32 people hospitalized were under close medical supervision, the ministry official said. Interior Minister Rafik Haj Kacem traveled to the scene, and an official investigation was under way. The event, hosted by Lebanese television network LBC, is in its fourth edition and has drawn a huge following among many youths across the Arab world hoping to become stars. Associated Press
Sept morts, 32 blessés à un récital de Star Academy Liban à Sfax
AFP, le 1er mai 2007 à 14h59 Par Pierre LANFRANCHI TUNIS, 1 mai 2007 (AFP) – Sept jeunes Tunisiens ont été tués et trente-deux blessés lundi soir dans une bousculade lors d’un concert de l’émission télévisée Star Academy Liban, donné en plein air à Sfax, dans l’est du pays, a-t-on appris de diverses sources. Les victimes sont âgées de 12 à 21 ans, selon la station de radio privée Mosaïque. Le directeur de l’hôpital Habib Bourguiba de Sfax, Ibrahim Bouchrit, joint par téléphone depuis Tunis, a indiqué que la plupart des trente-deux blessés, tous très jeunes, ont pu quitter l’hôpital mardi. La fête s’est transformée en cauchemar vers 21H00 (19H00 GMT) lorsque des centaines de personnes ont été prises dans une bousculade dans le théâtre en plein air Sidi Mansour, à la périphérie de Sfax, deuxième ville de Tunisie, à 300 km au sud de Tunis, ont raconté des témoins. L’accident s’est produit au début d’un récital de neuf chanteurs arabes – deux Egyptiens, une Irakienne, un Koweitien, deux Libanais, un Saoudien et deux Tunisiens – de la Star Academy Liban, organisé par la chaîne privée de télévision libanaise LBC et auquel assistaient plus de dix mille personnes. Pour trouver des places sur les chaises en plastiques disposées au pied de la scène et les gradins de ciment formant un amphithéâtre, la foule continuait de pénétrer dans le théâtre de verdure. C’est alors que des dizaines de spectateurs, jeunes en majorité, sont tombés à terre, chutant parfois des gradins. Certains ont été piétinés et étouffés sous le nombre. Les victimes ont été rapidement prises en charge par les secouristes de la Protection civile sur place et, pour la plupart, ont été hospitalisées. Le public, selon des témoins, était particulièrement excité car sur la scène se produisaient deux jeunes chanteurs tunisiens, devenus très populaires dans leur pays, la Tunisoise Marwa Fghair, finaliste de la Star Academy Liban, et le Sfaxien Imed Jallouli. Après l’accident, des centaines de proches des victimes, en état de choc, ont attendu toute la nuit devant l’hôpital de Sfax des nouvelles de leurs proches tandis que des fourgons mortuaires évacuaient les corps des jeunes victimes. Les ministres de l’Intérieur et de la Santé, Rafik Belhaj Kacem et Ridha Kechride, se sont immédiatement rendus à Sfax pour suivre les opérations de secours et transmettre aux familles des victimes les sentiments de compassion du président Zine El Abidine Ben Ali, a indiqué l’agence Tunis Afrique Presse. Une enquête judiciaire a été ouverte dès lundi soir pour déterminer les causes de l’accident. Il s’agisait du deuxième concert en Tunisie de la Star Academy Liban organisé par la chaîne de télévision privée libanaise LBC. Un premier récital avait eu lieu quelques jours plus tôt à Tunis. Un troisième, prévu mardi soir à Bizerte (nord) a été annulé en signe de deuil, ont annoncé les organisateurs. Très choqués, les neuf chanteurs devaient regagner Beyrouth dans la journée de mardi.
Bousculade mortelle lors d’un concert en plein air en Tunisie
Reuters, le 1er mai 2007 à 11h33 TUNIS, 1er mai (Reuters) – Six personnes sont mortes et une dizaine d’autres ont été blessées lundi soir dans une bousculade lors d’un concert en plein air en Tunisie, ont rapporté mardi l’agence de presse officielle Tunis Afrique Presse et des témoins. Le concert avait lieu dans la ville portuaire de Sfax, avec pour vedettes les participants à la Star Academy locale. La bousculade est survenue lorsque la chanteuse tunisienne Marwa a commencé à interpréter son dernier titre. Ses fans se sont alors précipités vers la scène, provoquant une bousculade dans laquelle des spectateurs ont été piétinés. Les organisateurs ont tenté de calmer le public mais six personnes sont mortes. Reuters
Tunisie : six morts dans une bousculade lors d’un concert de la Star’Ac arabe
Associated Press, le 1er mai 2007 à 01h17 SFAX, Tunisie (AP) — Six personnes ont trouvé la mort et « un certain nombre » d’autres ont été blessées dans une bousculade lors d’un concert que devaient donner lundi soir à Sfax, capitale du sud tunisien, les vedettes de la Star Académie arabe actuellement en tournée dans le pays, a annoncé tard dans la soirée l’agence de presse tunisienne TAP. Lorsque les stars sont apparues sur scène, un mouvement de foule dans la salle archi-comble où s’étaient massés plus de 10.000 jeunes, a précipité le drame, selon un témoin oculaire. Les blessés dont l’agence ne précise pas le nombre, ont été aussitôt transférés dans les centres hospitaliers de la ville par les équipes de la protection civile présentes sur place. Les ministres tunisiens de l’Intérieur, Rafik Haj Kacem et de la Santé publique, Ridha Kéchrid, se sont rendus sur les lieux pour superviser les opérations de secours et d’assistance. Le procureur de la République a ouvert une enquête pour déterminer les causes du drame, a ajouté la TAP. Un premier concert organisé la semaine dernière à Tunis s’était déroulé sans incident en dépit de la grande affluence occasionnée par la venue des stars en herbe originaires de plusieurs pays arabes. Initiée par la chaîne de télévision libanaise LBC, la Star’Ac qui en est à sa quatrième édition est très suivie dans les pays arabes et suscite un engouement exceptionnel auprès des jeunes. Associated Press
Yacine Guiga, indépendant « Notre soutien dans la lutte contre l’obscurantisme ? Bien sûr …mais qu’on accepte nos critiques »
* « La gauche tunisienne n’a plus besoin de se référer obligatoirement à un modèle de l’Est ou de l’Ouest ». * « Le plus dur dans l’apprentissage de la démocratie c’est d’accepter d’être minoritaire ». * « L’alliance des démocrates avec ceux qui appartiennent au courant religieux est contre-nature ». Le mouvement Ettajdid tiendra en juin un congrès commun avec des indépendants. L’objectif étant la constitution d’un pôle démocratique progressiste. Pour en savoir plus nous avons, dans nos précédents numéros invité le secrétaire général d’Ettajdid Mohamed Harmel et le président du Conseil national Mohamed Ali Halouani. Du côté des indépendants nous avons invité Abdelaziz Mzoughi et aujourd’hui Yacine Guiga professeur qui depuis les débuts des années 70 suit de très près la scène politique et a participé comme il l’a dit à toutes les alliances de gauche. Interview. Le Temps : parlez-nous de cette alliance entre Ettajdid et des indépendants ? M. Yacine Guigua : Le premier point que je voudrais évoquer est d’abord de saluer l’effort que vous faites avec votre journal « le Temps » pour permettre à la différence de s’exprimer. En effet, cet effort de la part des médias (qui passe de temps en temps des moments difficiles) est indispensable si on veut habituer les Tunisiens à discuter de tous les problèmes, à s’écouter, à se respecter et à décider librement de ce qui serait meilleur pour le pays. C’est-à-dire à vivre en démocratie. La responsabilité des médias dans la défense de la démocratie est indiscutable et sa participation à son exercice est indispensable. • Revenons à la question ? – L’expérience de l’Initiative Démocratique lors des élections présidentielles de 2004 a montré, dans la pratique, que des tendances différentes appartenant à la gauche ont pu évoluer ensemble d’une façon très efficace. Ettajdid a compris qu’il pouvait faire fructifier cette expérience en s’ouvrant à d’autres courants (indépendants ou organisés) afin de participer à un congrès unifié. Cela semble donner ses fruits avec une myriade d’indépendants, mais il n’est pas exclu, et c’est notre souhait à tous, que dans l’avenir des groupes organisés puissent venir élargir le famille démocrate de l’opposition de gauche. • Mais dans le passé il y a eu des alliances qui n’ont pas tenu la route. Est-ce que cette nouvelle alliance est différente des autres ? – Ce qui est nouveau depuis 2004, c’est l’expérience de l’Initiative Démocratique. Ce qu’on recherche avant tout c’est ce qui peut unir, renforcer et élargir l’opposition et non plus comme cela était le cas pendant longtemps à paraître le plus pur et le plus dur sur la scène politique. Si cette façade de pureté peut-être séduisante dans certains milieux et dans certaines situations (révolutionnaires ou prérévolutionnaires). On a bien vu qu’en Tunisie elle ne fait pas drainer les foules, et ce, pour deux raisons au moins. D’abord parce que la politique du tout et tout de suite est irréelle et ne tient pas compte de l’autre. Elle va même en dernière analyse à l’encontre de la démocratie. En effet, le plus dur dans l’apprentissage de la démocratie, c’est d’accepter d’être minoritaire même lorsqu’on est complètement convaincu que nos idées sont les meilleures. Ensuite parce qu’on risque de faire peur aux gens en leurs donnant l’impression qu’on est des aventuristes, car le citoyen tunisien a toujours besoin d’améliorer sa situation économique et sociale comme il a besoin de plus de sécurité et de confiance dans l’avenir. Donc la gauche tunisienne a atteint aujourd’hui, un tel degré de maturité qu’elle n’a plus besoin de se référer obligatoirement à un modèle venant de l’Est ou de l’Ouest. La spécificité tunisienne revient de plus en plus souvent, nous nous réconcilions même avec l’époque bourguibienne pour mettre en évidence ses côtés modernistes. • Pourtant la gauche des années 70 et 80 ne s’exprimait pas ainsi. Dans ces années là, la gauche voyait dans le PSD l’incarnation de la droite et même de l’extrême droite. Au point qu’elle était contre l’initiative d’Ahmed Mestiri. D’ailleurs, on parlait de démocratie bourgeoise. Or, il s’est avéré que le PSD avec son combat contre l’intégrisme, d’une part et avec sa défense des idées progressistes comme le code du statut personnel, comme la participation de la femme aux élections ne pouvait pas incarner l’extrême droite. On a donc dû repositionner le parti au pouvoir et le classer plutôt au centre. L’extrême droite étant ailleurs. Ceci nous permet de montrer quelles sont les alliances objectives et les alliances contre-nature. • C’est-à-dire ? A partir de ce que je viens de dire. L’alliance des Démocrates avec ceux qui appartiennent au courant religieuse est contre-nature. Mais on ne pourra pas faire la démocratie tout seul. Le parti au pouvoir a besoin de notre soutien contre l’extrême droite et l’obscurantisme. Bien sûr, nous sommes partie prenante dans cette lutte. Mais pour construire la démocratie qui est un tout social et un jeu dans lequel tout le monde doit accepter les mêmes règles, il faut aussi que le parti au pouvoir accepte nos critiques. • Etre « Indépendant » c’est quoi au juste ? A mon âge c’est quelqu’un qui a vu passer devant lui plusieurs occasions qu’il aurait pu développer pour ne plus être indépendant et qu’il les regrette. • Mais si vous participiez au congrès d’Ettajdid vous ne seriez plus indépendant. C’est dans ce sens que participer à un congrès de refondation avec Ettajdid nous permet de capitaliser les conséquences et les acquis de nos luttes. • Ce congrès sera-t-il électif ou consensuel ? Toutes nos discussions vont dans le sens que tous les postes de direction doivent être assujettis au vote y compris celui de la présidence du parti. Interview réalisée par Néjib SASSI (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 30 avril 2007)
Tunisia keeps benchmark rate unchanged at 5.25 pct
Reuters, le 30 avril 2007 à 17h00 TUNIS, April 30 (Reuters) – Tunisia’s Central Bank said on Monday it has kept its interest benchmark interest rate at 5.25 percent at a monthly board meeting in view of tame inflation. The inflation rate stood at 2.5 percent over the first quarter of this year versus 4.3 percent in the same period last year. The Tunisian dinar has appreciated by 1 percent against the U.S. dollar since the start of the year while falling 2.1 percent against the euro. The January-April current account deficit was 348 million dinars ($272.30 million) or 0.8 percent of GDP, it said. Exports, mainly manufacturing and textile sales, grew 27.2 percent while total imports rose 24.1 percent due mainly to the increase of farm and raw materials costs, the bank added. Currency reserves jumped to 8.595 billion dinars on a 11.3 percent rise in tourism revenue and 6.2 percent growth in expatriate remittances, it said. REUTERS
Muslim, traditional, but finding love on the Web
Reuters, le 1er Mai 2007 à 09h00 By Luke Baker LONDON, May 1 (Reuters) – When « Sweetgal », a 29-year-old British Muslim from central England, began looking for a new husband last year, at first she didn’t know where to turn. The answer, it turned out, was on the Internet. She’d been married once — a union arranged by her parents — to a man from Pakistan. It lasted seven years and produced children but broke down due to cultural differences and she didn’t want to go through a similar trauma again. At the same time, being a respectful Muslim who wears hijab, she wasn’t going to start ‘dating’, and knew her parents would have to be involved in her new search in one way or another. Over the past two years there has been a boom in the use of Web sites that introduce Muslim men and women, not for casual dating, but for those actively seeking traditional Muslim marriage. Where once young British Muslims might have had a marriage arranged to a spouse from the country of their parents’ origin — perhaps Pakistan or Bangladesh — it is now much more common for them to marry within the Muslim community in Britain. « Sweetgal », who spoke to Reuters on condition of anonymity, has been registered on www.singlemuslim.com for several months, in which time she’s found someone she hopes could be a marriage prospect. She does not allow her picture to appear on the site. « My parents are coming round (to the idea), » she said. « He’s a British Pakistani Muslim and more in line with what I’m looking for. Where marriages used to be fixed up solely by parents with the help of religious leaders, the Internet now plays an influential role in bringing partners together, even if parents remain part of the equation. Singlemuslim.com, which calls itself Britain’s largest Muslim introductions agency, has seen registered users more than double over the past year to 100,000, as word has spread about its service, not only among singles but their parents too. Such is the demand for trustworthy introductions that its founder is now opening sites in the United States, Canada and Australia to cater to large Muslim communities there. « Our success rate is extremely high, » said Adeem Younis, who founded the site from his base in West Yorkshire six years ago. « Two people a day, on average, are coming off the site having found success, which is a lot really. We’re seeing the number of traditionally arranged marriages dropping quite rapidly as this becomes more popular. » « MORE STRAIGHTFORWARD » « For some people it’s difficult because I’ve got children, » said « Sweetgal ». « I want someone who is caring and understands where I’m coming from. That’s why the site’s really useful — I can be so much more straightforward on the Web. » « Sweetgal » is not alone. One of the most marked effects of the growth of sites that cater to Muslims as well as Sikhs, Hindus, Tamils and others across South Asia looking for traditional marriage, is the empowerment of women. On some sites, more than half the registered users are professional women with above-average incomes who use the service to save time and broaden the scope of their search. They are direct and demanding about what they are looking for. « It’s been a major revolution, » said Geeta Sri Vastav, the UK head of www.shaadi.com , which calls itself the world’s largest matrimonial service, with 10 million registered users, most in South Asia — in India, Pakistan, Sri Lanka and Bangladesh. In Britain, where 700,000 people are registered, 40 percent of users say they have an average annual income of 40,000 pounds ($80,000). « In the past, an Asian woman who came of age didn’t have too many choices in terms of marriage. But the Internet has increased her options immensely, » Sri Vastav said. « Whereas before she would meet 10 or 20 people through her family, now she potentially has millions to choose from. She has the initiative. It has put power in her hands, allowing her to shape her destiny when it comes to marriage. » FAMILY-FRIENDLY Another impact of the sites, particularly in Britain, where there are approximately 1.8 million Muslims, is to increase the tendency for young people to « marry in », rather than looking to marry someone from their « home » country. Rapid changes in lifestyle, wealth and outlook have increased the gap between Britain and the countries where most of its Muslims originally came from — Pakistan and Bangladesh making cross-national marriage a much trickier affair. New immigration laws introduced since Sept. 11, 2001 have also made it more difficult for potential brides or grooms from countries like Pakistan to enter Britain for marriage. « Anita », a Sunni Muslim and typical user of one of the sites in Britain, is a case in point. In her profile, she makes it clear she does not want a non-British Muslim partner. « MUST BE A UK CITIZEN, preferably raised in the UK, » she writes, adding: « Once compatibility is established, would prefer family involvement. My family know I am looking so would prefer someone who is looking with permission from their family. » There are no precise figures on Muslim marriages in Britain, but community leaders say trends have changed rapidly in recent years, particularly as far as strictly arranged marriages go, and point to education and the Internet as the main causes. « It’s just not as common anymore, » said Ghayasuddin Siddiqui, the head of the Muslim Parliament of Britain. « People coming from abroad find it difficult to adjust, and people living here find they have much more compatibility with Muslims who were also born or grew up here, so the demand for the old traditional arranged marriage just isn’t there. » A side-effect of Muslim women’s increased confidence that he’s noticed, however, is that there now appear to be fewer « good Muslim male » marriage prospects to go around. That’s led to some women marrying outside their community, so a British Pakistani woman might marry a British Bangladeshi. REUTERS
INTERVIEW-U.S. failed to build Muslim bridges-philosopher
Reuters, le 1er Mai 2007 à 14h48 By Paul Majendie LONDON, May 1 (Reuters) – The United States missed an important opportunity to build bridges with Muslim moderates after 9/11 and now the Iraq war is a daily recruitment poster for militants, Canadian philosopher Charles Taylor said. Taylor, in London to receive one of the world’s richest prizes for his belief that spirituality can help to fight bigotry and violence, said: « If we persist in this way we could produce the nightmare of a real clash of civilisations. » « We can’t stop doing the things that are making us lose hearts and minds, » said Taylor, 75, who is to be given the $1.5 million Templeton prize at Buckingham Palace on Wednesday. The prize, first awarded in 1973 to Mother Teresa and later to U.S. evangelist Billy Graham and Russian dissident Alexander Solzhenitsyn, was set up by British entrepreneur John Templeton to advance understanding of spirituality. Taylor, an influential thinker, author of more than a dozen books and a Rhodes scholar at Oxford University, said the 9/11 attacks on the United States in 2001 were a double tragedy. « America missed a valuable opportunity after 9/11 to strengthen moderate Muslims in their own countries and to build bridges, » the soft-spoken but impassioned philosopher told Reuters in an interview to mark the prize-giving. « The war in Iraq has been a recruitment poster for violent Jihadists. Constant violence in Palestine is another recruitment poster, » he said. HUNGER FOR MEANING He argues that it is vital to understand the hunger for meaning, the desire for a bigger cause that fires up young idealists to become extremists. Taylor, now a holder of professorships at McGill University in Montreal and Northwestern University, Illinois, pinpointed two sharply different types of extremism. He argued that young children turn to violence in Gaza City and disillusioned immigrants go on the rampage in the Paris suburbs because their lives lack any purpose. « There is extreme anger, a powerful sense of alienation, » he said. On the other side of the coin are the quartet of British Islamist suicide bombers who killed 52 people on London’s transport system on July 7, 2001. « One guy whose video I saw really gave me the creeps. He spoke with a (north of England) Yorkshire accent. He was totally integrated in British society, » Taylor said. Islamophobia, he warned, is an ever present threat. « When we give in too easily to Islamophobia in the media and in speeches we are heading for polarisation. We in the West have done a lot of stupid things to increase this. » « In Western secularised society and the media there is a dumbing down about understanding the spirituality of people’s lives, how complex they are. » REUTERS
Washington touché par un scandale d’hôtesses particulières
Associated Press, le 1er Mai 2007 à 08h03 WASHINGTON (AP) — La patronne d’une agence californienne d’hôtesses a présenté ses excuses lundi pour la démission d’un responsable du Département d’Etat qui était un de ses clients, mais continue d’affirmer que sa société est tout à fait légale. Deborah Jeane Palfrey avait été inculpée en mars dernier pour avoir dirigé un réseau de « call girls » de luxe dans la capitale américaine depuis son domicile à Vallejo en Californie. Elle soutient que ses « filles » n’étaient pas engagées dans la prostitution. L’avocat de Palfrey, Montgomery Blair-Sibley, a déclaré qu’il ignorait combien de noms seraient cités par ABC qui prévoit de diffuser son enquête vendredi dans le cadre de son magazaine « 20/20 ». Lundi, sur son site Internet, ABC n’a pas révélé les identités mais précisé que parmi les clients de Palfrey, on trouvait notamment un conseiller économique de l’administration Bush, un PDG d’envergure nationale, le patron d’un cabinet de réflexion conservateur ainsi que des militaires de haut rang et des membres de plusieurs groupes de pression. Palfrey a annoncé qu’elle avait remis les enregistrements téléphoniques de ses clients à la direction de l’information de la chaîne ABC dans l’espoir que ces documents révèlent des milliers de noms de clients que Randall Tobias, afin de les obliger à témoigner en sa faveur. Dès vendredi, Tobias Randall avait pris les devants et présenté sa démission du poste de directeur du programme d’aide à l’étranger de l’administration Bush, le jour-même où ABC rapportait que Tobias a eu recours aux services de l’agence d’hôtesses de Palfrey, Pamela Martin & Associates. Tobias a affirmé à ABC qu’il n’avait bénéficié que de services légaux tels que des massages. Le ministère public accuse Palfrey de chercher à intimider les témoins en rendant leurs noms publics. Associated Press
Les Mères de la place de Mai, trente ans de combat contre l’injustice (MAGAZINE)
BUENOS AIRES, 29 avr 2007 (AFP) – Les Mères de la place de Mai en Argentine commémorent lundi trente ans d’un combat menée inlassablement pour que justice soit faite, hier contre la dictature militaire qui avait enlevé leurs enfants, et aujourd’hui contre toutes les formes d’oppression. « Cette lutte nous a donné une dimension que personne ne soupçonnait, même pas nous mêmes », a expliqué à l’AFP, Hebe de Bonafini, la présidente de ce mouvement née presque par hasard le 30 avril 1977, place de Mai, lieu emblématique du pouvoir en Argentine pour être l’adresse de la Casa rosada (la maison rose), le siège de la présidence. Ce jour là, quatorze femmes se donnent rendez-vous sur cette place pour exiger des militaires alors au pouvoir la vérité sur leurs enfants « disparus » après avoir été enlevés par les forces de sécurité. Celles-ci ne les laissent pas se rassembler et les obligent à marcher. Ainsi naît la première ronde des Mères autour de l’obélisque située au milieu de la place. Jeudi dernier, elles ont effectué la 1.562ème édition de ces rondes hebdomadaires qu’elles n’ont jamais interrompu, défiant la répression ou les intempéries, leur célèbre fichu blanc couvrant leur cheveux. « Nous continuerons jusqu’à ce que la dernière mère puisse marcher », assure la présidente du mouvement, elle-même agée de 79 ans, mais toujours aussi débordante d’énergie. « Jugement et punition pour tous les combats », « prison pour les génocidaires », « ni oubli, ni pardon » sont autant de slogans que les Mères ont porté sur la place et au-delà des frontières de leur pays. Elles ont remis une lettre au pape défunt Jean Paul II et contribué à l’overture de nombreuses affaires judiciaires contre les tortionnaires argentins dans plusieurs pays d’Europe. Aujourd’hui, après le retour à la démocratie en 1983 et sans guère d’espoir de retrouver trace de leurs enfants, les Mères ont troqué leurs anciens slogans et manifestent désormais contre la pauvreté, l’injustice, solidaires chaque fois qu’elles le peuvent de tous les combats sociaux menés en Argentine. En janvier 2006, elles ont marché pour la dernière fois pendant 24 heures d’affilée, trop vieilles pour continuer cette forme de lutte, mais aussi parce que désormais « l’ennemi n’est plus à la Casa rosada », a expliqué Hebe de Bonafini, mère de deux « disparus ». Le président argentin Nestor Kirchner, qui a fait des droits de l’homme un des points forts de son mandat, est considéré par les Mères comme un « ami ». Pourtant, certaines d’entre elles ont mal vécu cette « politisation » de leur mouvement, voulue par leur présidente, personnalité aussi forte que controversée, et ont fait secession en 1987. Les Mères de la place de Mai, ligne fondatrice, se rassemblent aussi chaque jeudi, mais marchent à l’écart des autres Mères. Hebe de Bonfini, admiratrice du leader cubain Fidel Castro et du président vénézuélien Hugo Chavez, est, il est vrai, allée porter la lutte jusqu’en Yougoslavie en 1999 où son rôle de « bouclier humain » pendant les bombardements de l’Otan contre le régime de l’ex-président Slobodan Milosevic lui ont valu une décoration. Son engagement en faveur de toutes les luttes, y compris celle de l’organisation basque ETA, lui vaudra aussi quelques solides inimitiés. Elles n’en restent pas moins les symboles d’une lutte courageuse contre une dictature parmi les plus féroces qu’ait connu l’Argentine, et qui leur a valu une reconnaissance internationale. Quantité de rues, de places ou de monuments portent aujourd’hui leur nom en Espagne, aux Pays-Bas ou encore en France.
Mirta, 82 ans, retrouve chaque jeudi depuis 30 ans d’autres Mères place de Mai (REPORTAGE
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Par Liliana SAMUEL BUENOS AIRES, 29 avr 2007 (AFP) – Mirta Acuña de Baravalle, 82 ans, couvre chaque jeudi depuis 30 ans ses cheveux d’un foulard blanc pour tourner avec d’autres « Mères » autour de l’obélisque de la Place de Mai, en plein centre de Buenos Aires. « Pour nous arrêter, il aurait fallu nous tuer », a raconté à l’AFP celle qui a participé à la première ronde, le 30 avril 1977, des Mères de la place de Mai, petit groupe de quatorze femmes anxieuses de retrouver leurs enfants « disparus » après avoir été enlevés par les militaires alors au pouvoir. Depuis, elles n’ont jamais fléchi, bravant les militaires, les policiers ou les intempéries, tournant inlassablement autour de l’obélisque de cette place emblématique du pouvoir, face à la Casa rosada (maison rose), le siège de la présidence argentine. Depuis le retour à la démocratie en 1983, la police observe distraitement la ronde de ces femmes âgées, photographiées par des dizaines de touristes qui voient en elle une des attractions de Buenos Aires parmi d’autres. Jeudi dernier, Mirta a entamé la 1.562ème édition de ces rondes, à 15H30 précises au bras de son amie Josefina « Pepa » Garcia de Noaia, autre survivante de la première ronde, répétée depuis inlassablement et sans aucune interruption depuis 30 ans. « Cette demie-heure de ronde me permet de concentrer. Je la dédie à nos enfants », a-t-elle expliqué. « Pour moi, la place de Mai est essentielle, parce qu’ici nous pouvons sentir la présence de nos enfants », a-t-elle ajouté. Au départ, il ne s’agissait que d’un rassemblement contre la dictature et ses 30.000 « disparus, autant d’opposants enlevés et assassinés, selon le décompte des organisations de défense des droits de l’homme. Mais les militaires, qui avaient interdit toute manifestation, les ont obligés à marcher. Les « Folles de la place de Mai », comme elles avaient alors été surnommées par les militaires argentins, n’ont jamais cessé depuis. Mirta parle la voix posée, portant autour du cou, comme chaque jeudi, une pancarte où une photo de sa fille de 28 ans, Ana Maria, rappelle qu’elle est mère d’une « disparue ». Une vingtaine de militaires sont venus enlever Ana Maria, enceinte de cinq mois, et son mari Julio Cesar Gamizzi le 27 août 1976. Mirta, mère de quatre enfants, n’a plus jamais entendu parler d’eux jusqu’au 12 janvier 1977. Un homme est alors venu lui affirmer que le bébé était né et qu’il se portait bien. Elle n’a jamais pu en savoir plus, cet homme ayant lui aussi « disparu » peu après. Mirta ignore tout du sort de son petit-fils ou de sa petite-fille, dont les prénoms Ernesto et Camila avaient déjà été choisis par leurs parents. Mais elle a toujours cherché à savoir et cette recherche l’a conduite avec d’autres à créer en octobre 1977 l’organisation des Grand-Mères de la place de Mai, dont les efforts ont permis d’identifier à ce jour 87 des quelque 500 bébés volés à leurs parents disparus pendant la dictature pour être confiés à des familles proches des militaires.