1 décembre 2010

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TUNISNEWS    10 ème année, N° 3844 du 01.12.2010  archives : www.tunisnews.net 


Liberté et Equité: Arrestation de monsieur Jalel Kortli à son arrivée à l’aéroport

Liberté et Equité: Communiqué AISPP: Sousse : nouvel épisode dans le feuilleton du procès du mouvement étudiant

Mokhtar Yahyaoui: Le régime du président Ben Ali d’après les correspondances diplomatiques Américaines

Slim Bagga:

Ben Ali, expert en islamime? Et Bechir Ben Yahmed, expert en brosse à reluire les murs de Jeune à fric »

Afrol News: Secrete prisons and torture revealed in Tunisia


C.R.L.D.H.Tunisie Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie Membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme 21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33.(0)1.43.72.97.34 /  Presse : 00 33 6 83 44 77 71 crldht@gmail.com / www.crldht.org

Rencontre avec Sana Ben Achour, présidente de l’ATFD

(Association Tunisienne des Femmes Démocrates) Inscription obligatoire  


Cher (e)s ami(e)s, Nous avons le plaisir de vous inviter à Une rencontre avec Sana Ben Achour, Présidente de l’ATFD (association tunisienne des femmes démocrates) le jeudi 2 décembre  2010  de 19h à 22h au siège de l’association, 21 ter rue Voltaire 75011 Paris Sana ben Achour  traitera de la situation des droits humains et des libertés démocratiques, de la question du genre et du féminisme en Tunisie, des résultats de la 47ème session du Comité des Nations Unies pour l’élimination des discriminations à l’égard des femmes ….  Il y sera aussi question de dossiers brulants tels que ceux de l’égalité face à l’héritage et des violences faites aux femmes… La rencontre se faisant sur invitation, il vous est demandé de vous inscrire et de vous munir de la présente pour pouvoir accéder à la salle. Nous comptons vivement sur votre présence. Amitiés. Kamel Jendoubi Président  


 

Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité Organisation Indépendante de Droits Humains 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax : 71 340 860 Liberte.equite@gmail.com Tunis, le 29 novembre 2010

Arrestation de monsieur Jalel Kortli à son arrivée à l’aéroport


Jalel Kortli, exilé tunisien ayant la nationalité française, a décidé de retourner dans son pays après avoir été contraint de le quitter il y a près de vingt ans dans la foulée de la série d’arrestations arbitraires et des descentes policières s’inscrivant dans le cadre des procès des membres du mouvement En Nahdha et de ses partisans durant les années quatre vingt dix. Jalel Kortli est arrivé à l’aéroport de Tunis Carthage à deux heures du matin dans la nuit du dimanche au lundi 29 novembre 2010, c’est là qu’il a été arrêté par des agents de la police des frontières de l’aéroport où il est resté détenu jusqu’à sept heures du matin. Jalel Kortli a décidé de rentrer au pays avec son passeport français car les autorités avaient refusé ses demandes de passeport tunisien sans justification légale, d’autant plus que le jugement correctionnel prononcé contre lui dans l’affaire N°28147 pour maintien d’une association non autorisée était prescrit. Bien que son avocate ait diligenté la procédure légale pour bloquer le mandat de recherche en raison de la prescription, le Procureur général de la Cour d’Appel du Kef a refusé de délivrer une attestation de prescription considérant que cette affaire était « spéciale » et que cette procédure n’était possible que dans des affaires de droit commun. Il faut faire opposition à ce jugement par défaut devant la Cour d’Appel de Tunis demain dans l’affaire N°912/2010 pour maintien d’une association non autorisée. […] Pour le Bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité Organisation Indépendante de Droits Humains 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax : 71 340 860 Liberte.equite@gmail.com Tunis, le 30 novembre 2010  


L’étudiant Wissem Latrache, originaire de Sfax, est réprimé depuis 2005 par les agents de la police politique. Il a été convoqué mercredi 24 novembre 2010 par le chef de la brigade des recherches pour un interrogatoire au sujet des modifications survenues dans son idéologie. L’étudiant Wissem Latrache a été interpellé alors qu’il étudiait au lycée du 9 avril en 2005 dans le cadre de la campagne ciblant les jeunes pratiquants ; le domicile de sa famille a été perquisitionné, puis il a été libéré. Il a été à nouveau interpellé par la brigade de la Sûreté de l’Etat de Sfax et soumis à une torture extrême supervisée par le dénommé Ridha Kharbout et exécutée par l’agent dénommé Imed. L’interrogatoire a porté sur les modalités de la prière, celles du mouled ou du jihad en Irak et en Palestine. La mère de l’étudiant Wissem Latrache est affectée de plusieurs pathologies, physiques et nerveuses, notamment le diabète, résultant de la peur vécue par la famille depuis 2005, et des descentes nocturnes assorties de perquisitions incessantes au domicile. Il est également harcelé via son téléphone et arrêté à de nombreuses reprises dans la rue, torturé, accusé d’incitation au jihad dans la cour de l’Ecole nationale des ingénieurs de Sfax. Il  a  même été interpellé une fois lors d’une séance de travaux pratiques. Pour le Bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques Aispp.free@gmail.com 43 rue Eldjazira, Tunis Tunis, le 1er décembre 2010

Sousse : nouvel épisode dans le feuilleton du procès du mouvement étudiant


Aujourd’hui la chambre correctionnelle du Tribunal de Première Instance de Sousse, présidée par le juge Omrane Baya Chotti a examiné, sous le blocus de la police politique, l’affaire n°2010/10270 dans laquelle sont déférés en liberté les étudiants Rachid Othmani, Ouael Nawar, Abdallah Elhajj Ali, Faouzi Hamidat, Mejdi Hawas, Karim Hamadi, Karima Bousetta, Jaouhar Bousenna, Zyed Abbas, Mohammed Amine Ben Ali, Abdelwahed Jabli, Ali Ghabri, Ahmed Chaker Ben Dhia, Chaker Sayyari, Fida Latmi, Mohammed Nezzar Othmani, Farid Slimani, Maher Hamdi, Amel Hammami, pour entrave à la liberté du travail, demande de nourriture sans avoir de quoi payer, sur le fondement des articles 136 (3 ans d’emprisonnement et 720 dinars d’amende), 282 (6 mois d’emprisonnement et 48 dinars d’amende) du Code pénal, en vertu de la décision de la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Sousse, n°29984 du 4 janvier 2010, à la suite des mouvements de protestations organisés par l’Union Générale des Etudiants de Tunisie à la cité universitaire Ghazali à Sousse en novembre 2007. Aujourd’hui, les accusés, leurs familles et les militants de l’UGET ont été empêchés de pénétrer dans la salle pour assister à l’audience en violation flagrante du principe de publicité du procès et du principe de confrontation prévu par la loi. Le dossier a été examiné et renvoyé à l’audience du 22 décembre 2010 pour que les accusés soient convoqués à nouveau alors qu’ils ont été empêchés de rentrer dans la salle en dépit de l’intervention la défense composée de Maîtres Youssef Lahmar, Khaled Krichi, Samir Ben Amor, Essia Bel Hajj Salem, Hichem Karfi, qui ont pris contact avec le Procureur de la République qui a refusé de les recevoir. […] Pour la commission des procès équitables Khaled Krichi (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Le régime du président Ben Ali d’après les correspondances diplomatiques Américaines

Ce titre aurait pu être celui d’un livre d’histoire ou d’une thèse de doctorat à paraitre dans 20 voir 30 ans. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Depuis la publication de Wikileaks le 28 novembre 2010. Plus de mille documents concernant la Tunisie dans les 250 000 documents secrets de la diplomatie américaine ont été révélé.

« Un régime despotique vieillissant, totalement coupé de la société, allergique à tout conseil ou critique, profondément  touché par la corruption au sommet  du  pouvoir dans l’entourage proche du président et ayant de graves problèmes dans le domaine des droit de l’homme. »

Ce constat est en deça des précisions, des allusions et des exemples concrets dont les différents documents sont abondement  fournis.  Il  rejoint totalement les dénonciations  faites  par  les  démocrates  Tunisiens contre les graves dérives  observés  depuis  l’accession du président  Ben Ali au pouvoir  en 1987, surtout au cours des six dernières années .  Il  vient, aussi,  conforter  les  doutes qui  commence  à  s’installer   partout  en  Tunisie  sur  la  capacité  de  gouvernance  du  régime  actuel  dont  le seul  soucis  jusqu’à  présent  semble être de s’assurer de sa reconduction  pour  un nouveau  mandat   en 2014 . Il pointe en fin le gouffre qui sépare une propagande débile et totalement déconnecté de la réalité d’une société en souffrance d’alternative pour s’émanciper.

« La Tunisie en difficultés : Que Faire » disait le titre du document  rédigé  par M. l’ambassadeur Robert F. Godec daté du 17/07/2009 et que nous avons choisi de reproduire la traduction ici.  Cette question que les Américains  se sont déjà posés nous devrons nous autres tunisiens l’envisager avec sérieux et acuité. Il est temps de dépasser l’emprise de  cette propagande soporifique focalisée sur des performances économiques, une fausse prospérité que nul n’ignore les noms de ceux qui se sont accordés l’exclusivité.

Cette fuite des documents diplomatiques américains peut nous être d’une très grande utilité dans notre lutte pour la liberté et la démocratie en Tunisie.

Elle permet de nous aider dans ce combat à distinguer nos ennemis de nos alliés.

Elle nous éclaire d’une façon sans équivoque à dépasser notre fatalisme de la théorie du complot bâtie sur l’idée largement répandu d’une alliance supposée entre la dictature et l’impérialisme américain.

Elle nous confirme enfin dans nos repères de notre vision du futur : une Tunisie libre et démocratique intégrée dans un grand Maghreb uni fortement tourné vers le futur et fortement ancré dans ses valeurs et son histoire.

Mokhtar Yahyaoui – Le mardi 30 novembre 2010

 

La Tunisie en difficulté : Que faire?

Sommaire

1. Par divers aspects, la Tunisie devrait être un allié proche des États-Unis, ce n’est pas le cas. Bien que nous partagions certaines valeurs clés et que le pays ait une solide réputation en matière de développement, la Tunisie a de gros problèmes. Le Président Ben Ali est vieillissant, son régime est sclérosé et il n’y a pas de successeur évident. De nombreux tunisiens sont frustrés par le manque de liberté politique et en colère contre la corruption de la famille de la première dame. Le taux de chômage est élevé, les inégalités régionales sont fortes et l’extrémisme est une menace permanente.

Pour aggraver les problèmes, le gouvernement Tunisien n’accepte ni conseils ni critiques, et ce qu’elles soient nationales ou internationales. Au lieu de cela, il cherche à imposer un contrôle de plus en plus fort en faisant appel à la police. Le résultat: la Tunisie est en difficulté et nos relations le sont aussi.

2. Au cours des trois dernières années, la mission États-Unis Tunis a réagi en offrant une plus grande coopération que les Tunisiens disent vouloir et n’a pas hésité à exprimer clairement la nécessité du changement. Nous avons eu quelques succès, notamment dans les domaines d’assistance commerciale et militaire. Mais nous avons aussi eu des échecs. Nous avons été bloqués, en partie, par un ministère des Affaires étrangères qui vise à contrôler l’ensemble de nos contacts au sein du gouvernement et de nombreuses autres organisations. Trop souvent, le gouvernement tunisien préfère l’illusion de l’engagement plutôt que le dur travail d’une réelle coopération. Tout changement majeur en Tunisie devra attendre le départ de Ben Ali, mais le président Obama et sa politique créent, en ce moment des opportunités maintenant. Que devons-nous faire pour profiter de ça? Nous recommandons de:

– rester très vigilent sur la réforme démocratique et le respect des droits de l’homme, mais changement notre façon de promouvoir ces objectifs.

– Chercher à engager le gouvernement tunisien dans un dialogue sur les questions d’intérêt communs, y compris le commerce et l’investissement, la paix au Moyen-Orient, et une plus importante intégration du Maghreb;

– Offrir aux tunisiens (en insistant sur la jeunesse) plus de formations de langue anglaise, d’échanges éducatifs et de programmes culturels;

– Sortir notre assistance militaire du cadre de la FAE (Financement des Armées Etrangères), mais chercher de nouvelles voies pour renforcer la sécurité et la coopération en matière de renseignement.

– Accroître les contacts avec les personnalités importantes, mais insister sur le fait qu’un approfondissement de la coopération avec États-Unis dépend d’un réel engagement de la part des tunisiens.

La Toile de fond: des relations historiques et des valeurs partagées

3. Les États-Unis et la Tunisie ont 200 ans de liens étroits et d’intérêts communs, notamment la promotion de la paix régionale, la lutte contre le terrorisme, et la quête de la prospérité. Depuis l’indépendance, la Tunisie a du mérite due à son progrès économique et social. Sans les ressources naturelles de ses voisins, la Tunisie s’est concentré sur sur les personnes et a diversifié son économie. Un succès très rare, le gouvernement tunisien est efficace dans le domaine des prestations de services (éducation, santé, infrastructures et sécurité). Le gouvernement tunisien a cherché à construire une économie de savoir pour attirer l’IDE (Investissements Directs Etrangers) qui créeront des emplois de haute valeur ajoutée. En conséquence, le pays a connu cinq pour cent de croissance du PIB réel pendant la dernière décennie. Dans le domaine des droits de la femme, la Tunisie est un modèle. Elle a une longue histoire de tolérance religieuse, comme en témoigne sa façon de traiter sa communauté juive. Bien que d’importants défis subsistent (au-dessus de tous les pays avec un taux de chômage est de 14%) sur la balance la Tunisie a fait mieux que la plupart de ses voisins dans la région.

4. En matière de politique étrangère, la Tunisie a longtemps joué un rôle de modérateur (bien que récemment son objectif a été de s’entendre avec tout le monde). Le gouvernement tunisien rejette le boycott de la Ligue arabe des produits israéliens. Bien qu’il a rompu ses relations avec Israël en 2000, le gouvernement tunisien a de temps en temps pris part à des discussions calmes avec des responsables israéliens. Le gouvernement tunisien appuie également le leadership de Mahmoud Abbas de l’Autorité palestinienne.

La Tunisie a participé à la conférence d’Annapolis et a soutenu nos efforts pour promouvoir les négociations israélo-palestiniennes. Le gouvernement tunisien a la même approche que nous de la question iranienne, il est un allié dans la lutte contre le terrorisme, et a maintenu une ambassade en Irak pendant notre présence. En outre, la Tunisie a récemment signé un accord de remise de la dette avec les pouvoirs publics sur les termes du Club de Paris, il est le premier pays arabe à le faire.

5. Enfin, bien que les Tunisiens ont été profondément en colère contre la guerre en Irak et perçoivent du favoritisme envers Israël, la plupart d’entre eux admirent encore le rêve américain. Malgré la colère contre la politique étrangère américaine, nous constatons un intérêt croissant pour l’enseignement de la langue anglaise, pour les échanges éducatifs et culturels, et une foie dans la culture américaine de l’innovation. Tunisiens trouvent tous ces points importants pour leur futur.

Le problème: Un régime sclérosé et une corruption croissante

6. En dépit du progrès économique et social de la Tunisie, son bilan en matière de libertés politiques est faible. La Tunisie est un Etat policier, avec peu de liberté d’expression ou d’association, et de graves problèmes de droits humains. Le gouvernement tunisien peut revendiquer des progrès politique dans la dernière décennie, y compris en mettant terme à l’examen préalable des livres et l’accès du CICR (comité International du Croissant rouge) aux prisons. Mais pour chaque pas en avant, il y a eu un autre en arrière, par exemple le récent rachat d’importants médias privés par des personnes proches du président Ben Ali.

7. Le problème est clair: la Tunisie a été gouvernée par le même président depuis 22 ans. Il n’a pas de successeur. Et, tandis que le Président Ben Ali a le mérite de poursuivre une bonne part de la politique progressiste du Président Bourguiba, lui et son régime ont perdu le contact avec le peuple tunisien. Ils ne tolèrent ni conseils  ni critiques, et ce qu’elles soient nationales ou internationales. De plus en plus, ils s’appuient sur la police pour contrôler et se concentrent sur la préservation du pouvoir. La corruption dans le cercle rapproché augmente. Même les Tunisiens moyens sont maintenant très conscients de cela, et le nombre des plaintes est en augmentation.

Les Tunisiens détestent, voire même haïssent, la première dame Leila Trabelsi et sa famille. En privé, les opposants au régime se moquent d’elle, même ceux proches du pouvoir expriment leur consternation devant ses comportements extravagants. Pendant ce temps, la colère augmente de plus en plus en Tunisie à cause du taux élevé de chômage et des inégalités régionales. En conséquence, les risques pour la stabilité à long terme du régime sont de plus en plus importants

Relations américano-tunisiennes: si seulement nous pouvions dire que c’est le paradis

8. les relations américano-tunisiennes reflètent les réalités du régime de Ben Ali. Du côté positif, nous avons accompli plusieurs objectifs ces dernières années, y compris:

■Accroître sensiblement l’aide américaine à l’armée pour combattre le terrorisme;

■L’amélioration (quoique qu’il y a encor des défis) de certains programmes antiterroristes important;

■Renforcer les liens commerciaux, y compris la tenue d’une réunion du Conseil ACCI (Accord-Cadre sur le Commerce et l’Investissement), l’hébergement de plusieurs délégations commerciale et économiques et augmenter l’activité économique;

■créer des liens avec les jeunes et avec la communauté culturelle à travers l’élargissement des programmes de langue anglaise, créer un nouveau festival de films , les sensibiliser aux nouveaux médias.

■Encourager l’intérêt du Congrès à la Tunisie.

9. Mais nous avons aussi eu plusieurs échecs. Le gouvernement tunisien refuse souvent de s’engager, et il y a eu trop d’opportunités manquées. Le gouvernement tunisien :

■A refusé de s’engager dans le Millenium Challenge Account;

■A diminué les programmes régionaux de l’AEUDI (L’Agence des États-Unis pour le développement international) pour aider les jeunes;

■A réduit le nombre des étudiants boursiers du programme Fulbright

■A refusé de s’engager dans les négociations «Open Skies».

Le plus troublant ont été les efforts unilatéraux et maladroits du gouvernement tunisien à imposer de nouvelles taxes et rétroactif sur l’école américaine de coopération de Tunis. Il ne fait aucun doute que cette action a été à l’initiative d’amis puissants de l’Ecole Internationale de Carthage (y compris sans doute Leila Trabelsi). Cela soulève d’importantes questions sur la gouvernance en Tunisie et notre amitié. Si, en fin de compte, les actions du gouvernement tunisien oblige l’école de fermer, nous aurons besoin de réduire les effectifs de notre Mission, limiter nos programmes, et baisser le niveau de nos relations.

10. En même temps, le contrôle du gouvernement tunisien est de plus en plus étouffant ce qui rend  la possibilité de faire des affaire par la Mission Etats-Unis exceptionnellement difficile. Les contrôles, mis en place par le ministre des Affaires étrangères Abdallah, exigent de la mission d’obtenir la permission écrite du MAE (ministère des Affaires étrangères) pour tous les contacts officiels et semi-officiels avec des organisations tunisiennes. Les fonctionnaires de niveau intermédiaire du gouvernement tunisien ne sont plus autorisés à communiquer avec le personnel des ambassades sans l’autorisation expresse et les instructions du ministère des Affaires étrangères. Toutes les demandes de réunion et toutes les démarches doivent être acheminées par note diplomatique. La plupart restent sans réponse. Toutes les ambassades à Tunis sont touchées par ces contrôles, mais ça ne les rend pas moins frustrant pour autant.

11. Au-delà des contrôles bureaucratiques étouffants du gouvernement tunisien, il est difficile pour la mission de maintenir le contact avec une large partie de la société tunisienne. Les journaux contrôlés par le gouvernement tunisien attaquent souvent les militants tunisiens de la société civile qui participent à des activités de l’ambassade, les présentant comme des traîtres. Pour intimider les participants,  des policiers en civil se cachent parfois à l’extérieur lors des événements tenus par l’ambassade. Dans un exemple de la tactique du gouvernement tunisien, une subvention locale a été accordé par MEPI à une femme tunisienne, mais son patron au ministère du Commerce lui a dit de ne pas le poursuivre. Elle a persisté pendant un certain temps, mais s’est retiré quand elle a commencé à recevoir des menaces de mort anonymes.

12. Certaines mesures du gouvernement tunisien peuvent être liées à son aversion de l’agenda pour la liberté de l’ex-administration.  Le gouvernement tunisien a considéré cette politique dangereuse et estime qu’elle a ouvert les portes du pouvoir pour les extrémistes islamiques. Les dirigeants tunisiens n’ont pas caché leur désapprobation des contacts de l’Ambassadeur et des autres employés de l’ambassade avec les dirigeants des partis d’opposition – en particulier le Parti démocratique progressiste Nejib Chebbi, objet d’intense animosité personnelle du Président Ben Ali – ainsi que des militants de la société civile qui critiquent le régime. Ils ont été extrêmement critiques envers les déclarations publiques de la précédente administration (telles que le World Press Freedom Day 2008) qui, selon eux cible injustement la Tunisie.

Alors, que devons nous faire?

13. Malgré toutes les frustrations de travailler ici, nous ne pouvons pas effacer la Tunisie. Nous avons trop à perdre. Nous avons intérêt à empêcher Al-Qaïda au Maghreb islamique et d’autres groupes extrémistes de prendre pied ici. Nous avons intérêt à garder les militaires tunisiens professionnels et neutres. Nous avons aussi intérêt à favoriser une plus grande ouverture politique et le respect des droits de l’homme. Il est dans notre intérêt aussi de bâtir la prospérité et la classe moyenne tunisienne, le fondement de la stabilité à long terme du pays. En outre, nous avons besoin d’accroître la compréhension mutuelle pour aider à réparer l’image des États-Unis et assurer une plus grande coopération sur les nombreux défis régionaux. Les États-Unis ont besoin d’aide dans cette région afin de promouvoir nos valeurs et nos politiques. La Tunisie est un lieu où, en temps voulu, nous pourrions les trouver

La main tendue

14. Depuis l’investiture du président Obama, les Tunisiens ont été plus réceptifs aux États-Unis. Les hauts fonctionnaires tunisiens ont chaleureusement accueilli les déclarations du président Obama et ses discours. Son discours du Caire a attiré des éloges particulières,  le ministre des Affaires étrangères l’a qualifié de courageux. Entre temps, des contacts de la société civile qui avaient boycotté l’Ambassade en opposition à la guerre en Irak ont commencé à revenir . En général, la métaphore de La main tendue dans le discours du président Obama a puissamment raisonné avec les Tunisiens.

Concrètement, les Tunisiens ont bien accueilli un grand nombre d’actions de l’administration Obama, y compris la décision de fermer le centre de détention de Guantanamo et des plans pour le retrait des troupes d’Irak. Plus que tout, les Tunisiens ont apprécié le ton du président, ses déclarations et ses actions (à ce jour) sur la paix au Moyen-Orient.

Comment faire progresser la démocratie et les droits de l’homme

15. L’administration Obama crée une occasion importante pour examiner si oui ou non nous poursuivons nos relations bilatérales et comment la rendre plus productive. Les fonctionnaires du gouvernement tunisien disent que les États-Unis tendent à se concentrer sur les questions où nous ne voyons pas les yeux dans les yeux. Ils se hérissent contre nos appels à la réforme démocratique et au respect des droits de l’homme, et ils protestent en disant qu’ils font des progrès. Pendant des années, l’objectif prioritaire de l’ambassade a été de promouvoir le progrès dans ces domaines. Nous avons besoin de maintenir l’attention, surtout que l’année 2009 soit une année électorale en Tunisie.

Ben Ali est certain d’être réélu par une marge importante dans un processus électoral qui ne sera ni libres ni équitables. Dans ce contexte, nous devons continuer à souligner l’importance de ces questions, et à maintenir des contacts avec les partis d’opposition et quelques groupes de la société civile qui critiquent le régime.

16. Nous devrions examiner comment cet objectif politique est exposé publiquement, cependant, depuis plusieurs années, les États-Unis ont critiqué – publiquement et en privé- le  gouvernement tunisien, son absence de démocratie et son non-respect des droits de l’homme. Il y a une place pour une telle critique, et nous ne comptons pas l’abandonner. Nous vous recommandons une approche plus pragmatique bien que nous devons parler aux Tunisiens très clairement et jusqu’à les sphères les plus hautes de nos préoccupations en matière de démocratie et des pratiques des droits, mais laisser tomber la critique publique.

La clé de la réussite est des discussions franches et privées avec les grands portefeuilles. Nous recommandons d’informer explicitement les dirigeants tunisiens de notre changement d’approche et  leur dire clairement que nous allons continuer à nous engager en privé avec les partis d’opposition et la société civile.

17. En outre, nous devons accroître nos efforts pour convaincre nos partenaires européens, et d’autres pays aux vues similaires, à intensifier leurs efforts pour persuader le gouvernement tunisien à accélérer la réforme politique. Si certains membres de l’UE (par exemple, l’Allemagne, les Royaume-Uni) sont d’accord avec nous, les grands pays comme la France et l’Italie ont hésité à faire pression sur les pouvoirs publics tunisiens. Nous devons travailler à les amener à le faire, et à conditionner l’assistance supplémentaire et avancées de l’UE au statut d’associé à ce sujet.

Avancer d’autres intérêts américains

18. Si l’on réussisse sur la démocratie et les droits de l’homme, les États-Unis ont aussi un intérêt à nouer des relations avec un large éventail de Tunisiens, en particulier les jeunes. Pour ce faire, et pour développer la bonne volonté du gouvernement tunisien, nous devrions offrir au gouvernement un dialogue sur une série de questions d’intérêts communs, soutenus par une aide accrue. Plus d’intérêts pour le gouvernement tunisien serait un engagement accru sur les questions économiques, c’est à dire, sur l’accroissement du commerce et des investissements bilatéraux, ainsi que la fourniture d’une assistance technique, en particulier concernant le transfert de technologie. Les Tunisiens seraient favorables à une relance du partenariat économique nord-américano-africain, et à d’autres efforts susceptibles de promouvoir l’intégration économique maghrébine.

19. En outre, nous devrions offrir un engagement sérieux dans des domaines hautement prioritaires pour les Tunisiens et qui bénéficieront aussi aux États-Unis, y compris:

■Un programme de langue anglaise plus grand et plus global;

■Des bourses de Ph.D pour les étudiants tunisiens qui souhaitent étudier aux États-Unis, tels que ceux que l’USAID utilisé dans les années 70 et 80;

■Fortifier les  liens entre les universités

■Plus  de programmes d’échanges scientifiques et technologiques – pour donner des résultats un accord S&T n’aura que peu d’impact sans argent investis

■Plus de programmes culturels.

20. En plus de parler avec le gouvernement tunisien, nous avons besoin de dialoguer directement avec le peuple tunisien, en particulier les jeunes. L’ambassade utilise déjà Facebook comme un outil de communication. En outre, nous avons le blog de l’Ambassadeur, une entreprise relativement nouvelle qui est d’attirer l’attention. Au cours des deux dernières années, l’ambassade a sensiblement augmenté son rayonnement auprès des jeunes tunisiens à travers des concerts, festivals et autres événements. Notre centre de ressources d’information et de coins de l’Amérique sont des moyens populaires pour les Tunisiens pour accéder aux nouvelles et aux informations non filtrées. Nous devons poursuivre et intensifier de tels programmes.

Faire progresser les grands objectifs de la politique étrangère et de la coopération de sécurité

21. Nous devons aussi chercher de nouvelles façons d’engager la Tunisie dans la poursuite de notre programme de politique étrangère. Nous croyons que le gouvernement tunisien souhaiterait ce genre d’engagement, et que cette stratégie sera gagnante, non seulement dans nos relations bilatérales mais aussi sur les questions transnationales. Par exemple, nous continuons à compter sur le soutien du gouvernement tunisien dans nos efforts pour promouvoir la paix israélo-palestinien et israélo-arabe. Bien que la Tunisie ait une influence limitée au sein de la Ligue arabe, il reste dans le camp des modérés, comme l’a démontré plus récemment par son refus de participer au sommet extraordinaire de Doha sur la situation à Gaza. À des moments appropriés, nous recommandons de faire davantage pour informer le gouvernement tunisien sur nos efforts dans le processus de paix et pour les attirer dans une aide supplémentaire. L’arrêt de l’envoyé spécial Mitchell ici en avril a été bien reçu et nous devrions chercher des moyens de poursuivre ces consultations.

22. Il existe aussi des possibilités dans le domaine de la coopération de sécurité. Pour commencer, nous savons que la Tunisie pourrait faire un meilleur travail en échange de renseignements avec nous au sujet de la menace terroriste sur l’Afrique du Nord. Ce n’était que trop clair quand, une fois encore, le gouvernement tunisien a échoué à partager des informations avec nous en temps opportun sur un terrain déclaré contre le personnel militaire américain. GRPO a pris des mesures pour accroître la coopération par le biais de canaux de liaison, bien qu’il y a eu du progrès, nous pouvons faire plus.

23. Concernant la coopération militaire, le moment est venu de sortir notre assistance militaire du cadre de la FAE (Financement des Armées Etrangères) et l’orienter vers des programmes plus ciblés qui répondent à des besoins spécifiques. Il est évident que l’armée tunisienne n’a pas besoin de la FAE (Financement des Armées Etrangères) comme il le prétend, et de toutes les manières il nous a apporté très peu en terme de coopération. Nous devrions plutôt nous concentrer sur le travail avec les Tunisiens pour identifier un petit nombre de domaines ou la coopération a du sens. L’utilisation récente de la section 1206 et les programmes du PKO de fournir l’armée tunisienne en radar de surveillance terrestre et en avions de surveillance sans pilote est un bon exemple.

Notre message: approfondissement de la coopération dépend de l’engagement réel

24. La Tunisie n’est pas un allié aujourd’hui, mais nous partageons encore une histoire et des valeurs importantes. Il est juste de considérer la Tunisie comme un ami, malgré sa prudence, son enfermement et sa distance. Plus important encore, dans une région dans la tourmente, la Tunisie a de meilleures perspectives, malgré qu’elle soit troublée, que la plupart de ses voisins. En fin de compte, pour de sérieux changements, il faudra attendre le départ de Ben Ali.

Mais le nouveau ton du président Obama et les politiques peuvent créer une fenêtre d’opportunité. Nous devrions l’utiliser pour faire des ouvertures au gouvernement tunisien dans les zones où ils cherchent notre participation ou notre aide. E, nous devrions chercher à impliquer tous les Tunisiens (en particulier les jeunes) dans tout ce qui permettra d’améliorer l’avenir de nos deux pays.

25. Pour réussir, cependant, nous avons besoin de ressources et  de l’engagement de Washington. de nouveaux programmes élargis demanderont de l’argent et du personnel pour les mettre en œuvre en particulier dans les affaires publiques. Les représentants des Senior US doivent également être prêts à se rendre plus souvent en Tunisie que dans ces dernières années. Réunions en dehors de la Tunisie sont un bon outil aussi.

26. Finalement, nous recommandons aux officiels américains d’être clairs lors de tous les meetings avec les tunisiens : Plus de coopération dépend dans un réel engagement tunisien. Pendant longtemps la Tunisie s’est défilée. Petit pays dans une région difficile, le gouvernement tunisien a toujours sortit des promesses d’amitié et des slogans vides. Plus peut et devra être attendu de la Tunisie. Le gouvernement tunisien a toujours dit qu’il était un allié aux Etats-Unis et a appelé a plus important engagement américains. Nous devons y répondre clairement : Oui, seulement si nous avons une véritable aide de la Tunisie dans les défis qui nous intéressent tous. Le gouvernement tunisien aime l’illusion de l’engagement. Les Etats-Unis doivent pousser au dur travail et à la vraie coopération.

■09TUNIS492 Date17/07/2009 04:19 Origin: Embassy Tunis Classification: SECRET//NOFORN

■Content: S E C R E T SECTION 01 OF 05 TUNIS 000492- NOFORN- SIPDIS

■DEPT FOR NEA AA/S FELTMAN, DAS HUDSON, AMBASSADOR-DESIGNATE GRAY, AND NEA/MAG FROM AMBASSADOR

■E.O. 12958: DECL: 07/13/2029

■TAGS: PREL, PGOV, ECON, KPAO, MASS, PHUM, TS

■SUBJECT: TROUBLED TUNISIA: WHAT SHOULD WE DO?

■Classified By: Ambassador Robert F. Godec for E.O. 12958 reasons 1.4 (b ) and (d).

(Source: « Tunisia Watch » le 1er decembre 2010)

Lien: http://www.tunisiawatch.com/?p=3158

 


Ben Ali, expert en islamime? Et Bechir Ben Yahmed,

expert en brosse à reluire les murs de Jeune à fric »


 par Slim BAGGA   J’entends déjà les sirènes de la propagande hurler, mais advienne que pourra. « Dire la vérité, même si ça coûte et surtout si ça coûte » ne sera jamais dans ma démarche un vain slogan. Je peux témoigner que sur ces 20 dernières années, je ne me souviens pas une seule fois avoir posé une question à Rached Ghannouchi dont je n’ai reçu une franche réponse. Fût-elle dérangeante, fût-elle brisante d’une omerta qui a pu, je le reconnais, présider aux actions d’Ennahdha. Parfois, souvent à contre courant, Rached Ghannouchi m’a toujours répondu, en toute franchise, même si c’est en off. De cette relation assumée était née une confiance affichée. Cette confiance qui me permet aujourd’hui de prendre mon téléphone, de lui parler et de demander des explications sur les propos de Bechir Ben Yahmed, l’inoxydable patron de son « Jeune Afrique » où il se fait interviewer tout comme il écrit son propre courrier des lecteurs…Magistralement!!! Que dit celui que l’on présente comme le « doyen des journalistes tunisiens »? Qu’en 1990, Rached Ghannouchi lui a rendu visite et qu’il lui aurait demandé d’intercéder auprès de Ben Ali pour une réconciliation. Faux, selon Rached Ghannouchi. « Cette entrevue a eu lieu chez lui à Paris en 1990; j’étais accompagné, je crois de Habib Mokni. Et c’était suite à un dossier publié par l’hebdommadaire, signé Hamid Berrada, sur l’islamsme. En parlant à bâtons rompus, j’ai dit que le mouvement Ennahdha n’était pas dans la confrontation, n’avait aucune vocation à commettre des coups d’Etat; que la Tunisie ne supportait pas la violence et que nous sommes un parti politique qui tend la main pour le dialogue. Ce n’était ni une demande de ma part à Béchir Ben Yahmed pour qu’il joue l’intermédiaire, ni une rémission. C’était un message clair et sans ambiguité ». Et Rached Ghannouchi de me confirmer:  » Ce n’était pas uniquement à Bechir Ben Yahmed que j’avais tenu ce discours, mais également à Néjib Chebbi que j’avais rencontré au Soudan à l’occasion d’un colloque sur l’islam à la même époque. J’ai aussi dit la même chose à M. Fekih Basri, un leader marocain qui avait ses entrées en Tunisie. Par conséquent, c’était un message et non point une reconnaissance de faute ni un désistement. Il faut savoir aussi et surtout qu’en 1990, lorsque j’avais tenu ces propos, la chasse aux islamistes n’avait pas encore atteint son degré de 1991 et 1992. Nous n’avions encore que 400 prisonniers environ, et pas encore les milliers de familles incarcérées et laminées… »   BEN ALI, EXPERT???!   Venons-en au commentaire de ce que Bechir Ben Yahmed appelle « expert ». Et ce commentaire n’engage que ma personne. Je dirais: alors: donnez-moi tous les dossiers sur les communistes, et je serais demain expert en communisme; donnez-moi tous les dossiers sur la mafia, et je serais demain expert en mafia. Ben Ali n’est expert qu’en manipulation. Il n’est pas expert en islamisme. Y comprendrait-il quelque chose du faiit des postes qu’il a occupés, je pourrais lui rétorquer qu’il y a toujours eu, et plus encore sous son règne, de faux experts, de faux ministres, de faux juges, de faux conseillers. Toute la vie de Ben Ali se résume en faux et usage de faux. Tant mieux pour lui s’il trouve encore des adeptes de « son expertise » qui auront jusqu’au crépuscule de leur vie, alimenté le faux pour garnir les vrais comptes.bancaires, les vrais découverts bancaires, les vrais crédits bancaires, les faux reportages et les vraies pages de publicité…   Slim BAGGA   Voici par ailleurs ce qu’avait publié Tunisnews dans son édition du 14 novembre 2010. Comparez: cela méritait de souligner les mensonges de Bechir Ben Yahmed et l’expertise de Ben Ali…     Tunisie. Béchir Ben Yahmed: «Ben Ali m’a ouvert les yeux» C’est une confession faite par le fondateur et patron du groupe ‘‘Jeune Afrique’’, dans un grand entretien accordé à son propre magazine (N°2598-2599 du 24 octobre au 6 novembre). Elle vaut son pesant d’or. Ridha Kéfi Les relations entre les hommes politiques et les journalistes ne sont jamais simples. Les premiers reprochent souvent aux seconds de ne pas prendre le temps de vérifier leurs informations ou de modérer leurs positions. Les seconds reprochent aux premiers de ne pas écouter assez leurs adversaires ou réfléchir aux conséquences de leurs actes. Mais les uns apprennent souvent des autres, mais si peu d’entre eux le reconnaissent publiquement. Le doyen des journalistes tunisiens, le plus célèbre d’entre nous, Béchir Ben Yahmed, fondateur et patron du groupe ‘‘Jeune Afrique’’, vient de faire une intéressante confession à ce propos dans le grand entretien (13 pages) qu’il a accordé à son propre magazine à l’occasion de son 50ème anniversaire (Jeune Afrique N°2598-2599 du 24 octobre au 6 novembre 2010).   M. Ben Yahmed avoue s’être trompé au sujet des islamistes qu’il avait pris, un moment, pour des sortes de communistes, «intègres» et «détachés de l’argent». Ce qui l’«a impressionné» et l’«impressionne toujours», a-t-il cru devoir ajouter, au risque de nous faire sourire. M. Ben Yahmed a donc estimé, dans une vie antérieure, que les islamistes étaient des gens fréquentables et qu’on pourrait éventuellement dialoguer avec eux. «Au début j’ai été sensible à leur combat», souligne-t-il. Ce qui, et il l’admet aujourd’hui, fut une grande erreur. L’«intégrité» et le «détachement de l’argent» – et M. Ben Yahmed l’admettra sans doute aussi – sont loin d’être des arguments susceptibles de justifier une telle erreur d’appréciation: les dogmatiques et les exaltés sont souvent des personnes «intègres» et «détachés de l’argent», car leurs motivations sont plus idéologiques que matérielles, ce qui les rend d’autant plus dangereux. En fait, l’erreur de M. Ben Yahmed vient du fait qu’à un moment donné de sa carrière – et je peux en témoigner pour l’avoir côtoyé en travaillant douze ans durant sous sa direction –, il s’est confiné – ou fourvoyé? – dans une sorte  d’occidentalo-centrisme qui l’a coupé peu à peu des réalités du monde arabo-islamique, y compris de la situation tunisienne.   M. Ben Yahmed avoue aussi qu’en matière d’islamisme, il a un maître à penser: le Président Zine El Abidine Ben Ali, qui lui a «ouvert les yeux» sur la «duplicité» de ces derniers, dont la modération affichée n’est, en vérité, qu’une tactique (ou un leurre) au service d’une stratégie de prise de pouvoir. Nous publions ici un extrait de l’entretien de M. Ben Yahmed relatif à cet épisode intéressant de l’histoire de la Tunisie et de ‘‘Jeune Afrique’’, le magazine panafricain qui avait prêté, dans les années 1980, une tribune aux islamistes d’Ennahdha.   Jeune Afrique: N’avez-vous pas sous-estimé la force montante des extrémistes islamiste et d’Al-Qaïda ?   Béchir Ben Yahmed: Oui, et le seul qui m’a corrigé là-dessus, c’est le président Ben Ali. Au début j’ai été sensible à leur combat. Avec leur petite internationale, je les ai tout de suite comparés aux communistes. Quand ils venaient me voir à Tunis ou à Paris, ils se déplaçaient toujours par deux, comme les communistes: l’un surveillait l’autre, témoignerait le cas échéant pour ou contre lui. Ils m’ont paru intègres et détachés de l’argent. Cela m’a impressionné, cela m’impressionne toujours.   Et les gens d’Ennahdha? Oui, et en un beau jour, en 1990, leur chef, Rached El Ghannouchi, qui avait été interviewé par Hamid Barrada dans les locaux de Jeune Afrique, est venu me voir et m’a dit: «Je veux me réconcilier avec Ben Ali. Pouvez-vous m’aider à organiser ça?» À l’époque il été déjà en l’exil à Paris et à Londres. Il m’a séduit et j’ai accepté de faire quelque chose. J’ai téléphoné de Paris à Ben Ali. Je lui ai dit: «Ghannouchi me dit être prêt au dialogue, est-ce que vous acceptez de le voir?» Il m’a dit: «Je ne veux pas parler de ça au téléphone, venez me voir.» Ce que j’ai fait. Il m’a alors dit: «Si Béchir, vous-vous trompez complètement. Ghannouchi se présente comme un modéré, il veut vous faire croire qu’il est modéré. Mais, il n’y a pas d’islamiste modéré! Cela n’existe pas. Ou ils font semblant d’être modérés, et c’est de la duplicité, ou bien ils le sont, et alors ils se font éliminer.» Et il m’a ouvert les yeux. J’ai constaté par la suite qu’il avait raison sur ce plan. Ben Ali est un connaisseur, un vrai expert en matière d’islamisme.»


Secrete prisons and torture revealed in Tunisia


afrol News, 1 December – The International Red Cross office in Tunis confirms the existence of several « non-notified » secret prisons in Tunisia. Diplomats say Tunisian assurances they do not practice torture are « crap » and « bullshit ». This is revealed in two cables from the US embassy in Tunis, published by WikiLeaks today. The embassy reports from June 2009, classified as « secret », treat the possible return of Tunisian Guantánamo prisoners, as desired by the Obama administration. Washington wants to know whether they risk torture upon return to Tunisia, which would necessitate their return to a third country. Several human rights groups have described the existence of torture and secret prison facilities in Tunisia, and US Ambassador Robert Godec last year tried to get first-hand information from Yves Arnoldy, the International Red Cross Committee Regional (ICRC) delegate. The ICRC is the only organisation with access to prisoners, but follows a strict confidentiality policy needed to maintain confidence with the host nation. Mr Arnoldy, in Ambassador Godec’s words, however was able to give the US Embassy some « cryptic » comments about the situation of prisoners in Tunisia. During the June 2009 conversations, Mr Arnoldy confirmed that the Tunis Ministry of Justice, which controls most ordinary prison facilities in Tunisia, cooperates well with the Red Cross. Mr Arnoldy was allowed to inspect the Ministry’s prison facilities. But it was also confirmed that the Tunis Ministry of the Interior runs several prison facilities. Some of these had been reported to the Red Cross, but there also existed several secret « non-notified facilities » run by that Ministry. Mr Arnoldy went far in confirming that cooperation between the Red Cross and the Tunis Ministry of the Interior was poor. He could confirm that there were several prison facilities in Tunisia where Red Cross workers never had been given access. The Red Cross delegate would not answer the Ambassador’s questions about prisoners’ conditions and the use of torture in Tunisia, in line with the ICRC confidentiality policy. Asked about « the reliability of information on treatment of prisoners provided by NGOs and others without direct access to the prisoners, » Mr Arnoldy therefore only gave vague answers. Mr Arnoldy was quoted as saying that it was « difficult for NGOs and others to know exactly what is happening and third hand sourcing has its problems. Not everything they say is accurate, but it is a source of information. » The groups often would give him tips that he could follow-up on « and sometimes they do have good sources, especially through contact with prisoners’ families. » Ambassador Godec, a week later, also discussed the suspected use of torture and secret detentions with other Western diplomats in Tunis. The discussion came in response to a Tunisian request to several embassies, including Germany, Italy and Spain, « not agree to the US request to accept Tunisian detainees » from Guantánamo. Tunisian Secretary of State for Maghreb, Arab and African Affairs, Abdelhafidh Hergeum, had told the Western diplomats that his country wanted the Guantánamo prisoners returned home. « Tunisia does not torture, » Mr Hergeum had told the ambassadors, adding that « Tunisia’s image would suffer if the detainees were sent to other countries. » During the meeting, only the Italian Ambassador placed some trust in the Tunisian guarantees. Totally disagreeing were the Canadian and German ambassadors, holding that « anyone in Tunisian prisons on terrorism charges is at risk of mistreatment or torture. » The British Ambassador even opined that « the government of Tunisia uses torture as a form of punishment. » Canadian Ambassador Bruno Picard several times during the conversation made it clear he placed no trust in the Tunisian government. Commenting on Tunisian « evidence » that an earlier prisoner repatriated from Canada to Tunis had not been mistreated, Ambassador Picard called the comparison « crap », as the prisoner had been « a petty criminal and not accused of terrorism. » The Canadian Ambassador further said the Tunisian government statements that it does not torture were « bullshit. » Ambassador Picard added that he had « direct, first hand evidence of torture/mistreatment of a prisoner that lasted several months, » according to the US embassy document. In conclusion, US Ambassador Godec advised Washington to seek special guarantees from Tunisian authorities for possible Guantánamo returnees. « Whether the government of Tunisia would accept such an arrangement is another matter. We are not optimistic, but it is worth considering, » Mr Godec writes. According to unconfirmed reports, most of the 11 Tunisian Guantánamo prisoners remain in US custody. None reportedly have been returned to Tunisia after the June 2009 embassy reports, while Italy and Albania reportedly have received Tunisian returnees. By staff writers

(Source:  Afrol News le 1er decembre 2010) Lien: http://www.afrol.com/articles/36989

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