1 avril 2006

Home – Accueil الرئيسية

TUNISNEWS
6 ème année, N° 2140 du 01.04.2006

 archives : www.tunisnews.net


AISPP: Agression de prisonniers politiques à la prison du 9 avril Comite de defense de Me. Mohamed Abbou: Communiqué Lettre adressée par Me Abdrrazak KILANI au Bâtonnier Committee to Protect Journalists : Treatment of jailed Tunisian writer draws deep concern Reuters: US concerned about harassment of Tunisia activist Reuters: Tunis Targets Pro-Freedom Arab Blogger Neila Charchour Hachicha : From Ben Ali’s Tunisia, a tale of cruelty and silence La voix des tunisiens: Pour la création d’une Dynamique La voix des tunisiens: Evolutions politiques et contestations au pays du jasmin La voix des tunisiens: L’acharnement continu contre la LTDH Houcine Ghali: Deuxieme lecon – les droits fondamentaux et les droits politiques Le Quotidien: Conseil National du MDS : Vers un retour de Moâda au devant de la scène Le Journal : Hooligans tunisiens : Chronique d’un derapage annonce Le Journal: Le coup de gueule: les turpitudes de la sotupresse Libération : Apostasie périlleuse en Algérie: Une loi prévoit de lourdes peines pour le prosélytisme religieux. Le Monde: Les néoconservateurs américains règlent leurs comptes sur l’Irak

 

 

Enregistrement vidéo de l’intervention de Me Néjib Chebbi le 31 mars 2006 à l’American Enterprise Institute à Washington

 

Event Materials
  Video

 

URL: http://www.aei.org/events/eventID.1251,filter.all,type.past/event_detail.asp#

 

 
Liberté pour Maître Mohammed Abbou

 

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques

33 rue Mokhtar Atya, Tunis

Tel : 71 340 860

Adresse électronique : aispptunisie@yahoo.fr

 

 

Tunis, le 30/03/2006

 

Agression de prisonniers politiques à la prison du 9 avril

 

L’AISPP a appris de source sûre que nombre de prisonniers politiques de la prison du 9 avril à Tunis avaient été agressés  le 19 mars 2006 par des agents pénitentiaires. Ils ont été matraqués après avoir protesté contre l’atteinte portée à leurs sentiments religieux par le biais du blasphème.

 

Des prisonniers en ont gardé des lésions corporelles. Certains ont commencé une grève de la faim qui a duré jusqu’au 27 mars en protestation contre l’atteinte à l’intégrité physique des prisonniers politiques.

 

L’administration a réagi en mettant dans un cachot individuel Hossine Khelifi et Slim Ben Youssef. D’autres, comme Hassan Ben Brick, ont été transférés dans une autre aile, voire une autre prison : Zyad Fakraoui, Ridha Sebtaoui et Nizar Berrejila ont été transférés à la prison de Borj El Amri tandis qu’Aymen Dridi était transféré à la prison de Borj El Amri *.

 

L’AISPP fait part de sa désapprobation face à la poursuite de la politique de torture des prisonniers politiques et d’atteinte à leur intégrité. Elle exige que soit mis un terme à ces atteintes, l’ouverture d’une enquête et des sanctions contre les coupables.

 

Pour l’association

Le président

Maître Mohammed Nouri

 

*sic, LT

 

(Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 

COMITE DE DEFENSE DE Me. MOHAMED ABBOU  
COMMUNIQUÉ
Tunis le : 1er Avril 2006    Le Comité porte à la connaissance de l’opinion publique : 1-     Que selon  l’épouse de Maître ABBOU qui a pu lui rendre visite Jeudi 30/03/2006 son mari continue une grève de la faim déclanché depuis le 11/03/2006. Elle a constaté qu’il était très affaibli et pâle, n’arrive pas à se tenir  debout et se plaint de mauvais traitements que lui fait subir l’administration de la prison. Maître ABBOU a été notamment victime d’agressions physiques suite à sa demande  pressante de le faire transférer à une autre cellule pour échapper à la torture sous forme de provocation et de harcèlement que lui font subir ses 4 compagnons de cellule.
2-     Que selon l’avis N°41/2005 adopté le 23/11/2005 (Tunisie) émis par le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire crée par la résolution 2003/31 de la Commission des droits de l’homme près des Nations Unis et transmis au Gouvernement Tunisien :  » La détention de Me. Mohamed ABBOU est arbitraire. Car elle contrevient aux articles 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme et 19 du Pacte International relatif au droit civil et politique auquel la République Tunisienne est partie et relève de la catégorie II  des principes applicables aux cas soumis aux examens du Groupe. Ayant rendu cet avis, le groupe de travail demande au Gouvernement Tunisien de prendre les mesures nécessaires pour remédier à la situation, de manière à la rendre conforme aux normes et principes contenus dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et dans le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques ».    Le Comité  : –         Dénonce les mouvais traitements  dont est victime Me. Abbou –         Demande au Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme de faire cesser ces pratiques inhumaines et indignes. –         Demande au Gouvernement Tunisien de faire libérer Me. Abbou détenu Arbitrairement.      Pour le Comité         Abderrazak Kilani


 

Lettre adressée par Me Abdrrazak KILANI au Bâtonnier

 

Dieu soit loué

 

D’Abderrazak Kilani, membre du Conseil de l’Ordre national des Avocats

 

A

 

Monsieur le bâtonnier et les membre du Conseil de l’Ordre national des Avocats

 

 

Je suis désolé d’avoir à porter à votre connaissance qu’à l’occasion de mon accompagnement au Kef de l’épouse du confrère Me Mohammed Abbou, jeudi 30 mars 2006, nous avons été en butte à des dépassements dangereux sur le trajet. Quant au confrère, il est clair que son état est extrêmement critique. Je vous en parlerai en détail :

 

I)                   Les dépassements dangereux sur le trajet

 

Après notre départ en direction du Kef vers 8 h et avant d’arriver à l’embranchement pour la voie rapide, un agent de la police de la route est arrivé à notre hauteur à bord d’une moto tous feux allumés. Il m’a dépassé et m’a intimé l’ordre de m’arrêter. J’ai obtempéré et il m’a demandé de présenter mes papiers. C’est alors que son supérieur en uniforme et deux personne en uniforme officiel sont arrivés. L’un d’entre eux s’est dirigé vers nous et a dit : « Bonjour monsieur Abderrazak, s’il vous plait, votre téléphone (J’avais mon portable à la main) et vous madame Abbou, votre téléphone (elle aussi avait son portable) » Elle lui a répondu : « s’il vous plaît, je ne vous connais pas. Il y a deux agents en uniforme devant moi, je les respecte et je parle avec eux. Vous n’avez rien à voir et je ne parle pas à la « police politique » ».

Ils sont partis et lorsque l’agent en uniforme officiel m’a rendu mes papiers il m’a dit « Les voilà, circulez »

 

A l’embranchement pour la voie rapide, deux agents de la garde nationale nous ont arrêtés. Avec eux, il y avait une personne en civil et après avoir regardé les papiers « les miens et ceux de la voiture », il a demandé les papiers des passagers. J’ai refusé à cause de l’illégalité de la procédure. Il m’a rendu les papiers et a dit : « je vous en prie »

 

Au bout de quelques kilomètres, et au niveau du péage, une patrouille de la garde nationale nous a fait arrêter. L’un d’eux m’a demandé les papiers. J’ai rétorqué que son collègue m’avait arrêté quelques minutes auparavant et avait vu les papiers. Il m’a répondu qu’il devait accomplir cette procédure. Je lui ai remis les papiers. Il les a emportés et nous a laissés pendant près de 45 minutes pendant lesquelles nous nous sommes considérés « en état d’arrestation » jusqu’à ce que son supérieur n’arrive en voiture. Je me suis plaint à lui. Il a repris les papiers chez son collègue et il m’a dit « les voici ».

 

Nous avons été arrêtés encore à trois reprises avant d’arriver au Kef où nous avons trouvé à l’entrée de la ville une patrouille de police en uniforme escortée d’un groupe en civil équipé de talkies walkies. Il y avait aussi un nombre impressionnant d’agent de la Sûreté en civil dans la rue menant à la prison.

 

II)                 La situation du confrère Mohammed Abbou

 

Son épouse nous a dit après sa visite de quelques minutes que l’état du confrère était très dégradé du fait de sa grève de la faim commencée le 11/03/2006 et qu’il avait subi des humiliations devant son fils Jamel lors de la visite. Il ne tenait pas debout. Et les geôliers lui ont intimé de se tenir debout de force. Il avait demandé à voir un médecin, qui était venu et avait dit qu’il pouvait tenir debout.

Pendant la visite, les gardiens ont mis une sonnerie en marche et abaissé un rideau pour que le confrère ne puisse être entendu de son épouse. Il a cependant pu dire à celle-ci qu’il avait subi des violences de la part des agents pénitentiaires, lorsqu’il avait refusé de réintégrer sa cellule, ses quatre co-détenus lui infligeant des brimades jour et nuit, et des agressions faisant de sa vie un enfer. Il dort sur un lit en fer sans matelas.

 

Monsieur le bâtonnier, la famille du confrère est inquiète pour sa santé et blessée par les traitements qui lui ont été infligés par l’administration de la prison.

Aussi, je vous prie et prie l’honorable conseil d’intervenir sur-le-champ pour demander la libération du confrère et la fin de son calvaire et de celui de sa famille.

 

Salutations respectueuses

Votre confrère Abderrazak Kilani

 

(*) Remarque : lors du retour vers la capitale, nous n’avons pas rencontré d’obstacle

 

(Source : Tunisnews du 31 mars 2006)

 

(Traduction ni revue ni corrigée par l’auteur de la version originale, LT)


 

Committee to Protect Journalists

 

330 Seventh Avenue, New York, NY 10001 USA     Phone: (212) 465­1004     Fax: (212) 465­9568     Web: www.cpj.org     E-Mail: media@cpj.org

 

http://www.cpj.org      Contact: Abi Wright

e-mail: info@cpj.org    Telephone:  (212) 465-1004 x-105

 

 

Treatment of jailed Tunisian writer draws deep concern

 

New York, March 31, 2006—The Committee to Protect Journalists is deeply disturbed by the mistreatment and harassment of imprisoned Tunisian writer and human rights lawyer Muhamed Abbou.

 

Abbou was so weak that he could not stand up during a brief visit with family members on Thursday, his wife, Samia, said in an interview with CPJ. “He told us that he was seriously ill and he had been denied proper medical care,” she said. “He said he is forced to share a cell with four criminal thugs who he believes have been instructed by the prison administration to harass him day and night.”

 

Abderrazak Kilani, a Tunisian Bar Association board member who also visited the writer, told CPJ that Mohamed Abbou was assaulted by prison guards on Thursday. Mohamed Abbou has been on hunger strike since March 11 to protest the deteriorating conditions of his imprisonment and police harassment of his family.

 

“It looks like they have instructions to destroy Abbou physically and morally. Sadly, we seem to be closer to the law of the jungle than the rule of law,” said Kilani, who himself has been stopped and harassed several times by police while driving Samia Abbou and her son to the prison in the city of Le Kef, about 105 miles (170 kilometers) west of Tunis.

 

Abbou was arrested by Tunisian secret police in March 2005. The next month, he was handed a prison sentence of three and a half years because of an Internet article that allegedly « defamed the judicial process » and was « likely to disturb public order. » Abbou wrote for a banned Tunisian news Web site, Tunisnews, comparing torture in Tunisia‘s prisons with that of Iraq‘s infamous Abu Ghraib.

 

Harassment of Abbou and his family seems to be part of a wider campaign to punish journalists and human rights defenders who were vocal in criticizing the country’s declining human rights and freedom of __expression record prior to and during the World Summit of the Information Society, held in November in Tunis.

 

One target of this campaign has been Neziha Rejiba, also known as Um Ziad, editor of the blocked online magazine Kalima and vice president of the Observatory for Press Freedom, Publishing and Creation, known by its French acronym OLPEC.

 

In December and February, Rejiba said, she received threats, suspected to stem from government sources, that her family’s reputation , “would be sullied if she did not stop crossing the red lines.” Earlier this week, she said she received a letter mailed in France containing fabricated pornographic pictures featuring her husband, lawyer and former member of parliament Mokhtar Jallali.

 

“They are now distributing these pictures and also a videocassette of the same vile nature to hurt my family and to punish me for exercising my basic right to free __expression.  They hurt the image of Tunisia by using such despicable methods to confront their critics and inflict violence and pain on them. But they cannot force me to stop expressing myself freely,” Rejiba told CPJ.

 

“Tunisian authorities should put an end not only to the despicable persecution of Muhamed Abbou and his family, but also to his unfair imprisonment,” CPJ Executive Director Ann Cooper said. “They should also stop harassing and persecuting Neziha Rejiba and her family and keep in mind that such attacks, which have been increasing recently, are unacceptable.”

 

CPJ is a New York’ based, independent, non profit organization that works to safeguard press freedom worldwide. For more information, visit www.cpj.org .  

 


US concerned about harassment ofTunisia activist

 

Reuters, le 31, 2006 à 7h55 PM ET

WASHINGTON (Reuters) – The United States expressed concern on Friday about the harassment of Tunisian activist Neila Charchour Hachicha and urged theTunis government to allow its citizens to express opinions freely.

 

Hachicha’s pro-democracy views received wide attention after she spoke out at a seminar for Arab reformers at the conservative American Enterprise Institute think tank inWashington. AEI organizers consider her a test case of theU.S. commitment to democracy, one of President George W. Bush’s central foreign policy goals.

 

« TheUnited States is concerned about the harassment of political activist Neila Chachour Hachicha and her family following her recent remarks on the need for press freedom and democratic reform inTunisia, » said Tom Casey, a State Department spokesman.

 

The department raised these concerns with the Tunisian government « and we call on it to grant her and all citizens the right to express their views peacefully and without interference, » he added.

Writing inBeirut‘s Daily Star newspaper on Friday, Hachicha said for four years she espoused moderate political views using a personal blog and her party’s Web site and the government largely left her alone.

 

But after she attended the AEI seminar and addressed a wider public audience, including on al-Jazeera satellite television network, « it did not take long for the repressive machinery to kick into action, » she said.

 

« The problem is that most Tunisians do not want to admit that they are terrorized, » she added.

Earlier in the week, AEI Middle East expert Michael Rubin said that Hachicha had been interrogated for four hours and her husband had been « sentenced to 10 months in prison on accusations that appear to have no legal basis. »

 

« In the last couple weeks, Neila’s car has been confiscated, her Internet connection severed, and her daughter threatened. Police have been stationed outside Neila’s house and have written down the license plate numbers of anyone who has visited her, » he said in remarks e-mailed to a reporter.

A spokesman for the Tunisian Embassy in Washington, Taoufik Chebbi, insisted his government respected the rule of law and « has nothing to do … with these allegations. »

 

As for the case against Hachicha’s husband, Chebbi told Reuters he was convicted of real estate fraud but would remain free while appealing the verdict.


 

Tunis Targets Pro-Freedom Arab Blogger

 

BYELILAKE – Staff Reporter of the Sun

 

Reuters

CAIRO,Egypt – A Tunisian blogger is facing a campaign of state intimidation after appearing in February at a conference at the American Enterprise Institute for Arab allies of freedom.

 

Since she returned toTunis, Neila Charchour Hachicha’s husband has been sentenced to prison, her house has been surveilled by the state security services, and she has become the target of a particularly dirty trick against her recently engaged daughter.

 

According to Ms. Hachicha, the regime’s intelligence services recently distributed a doctored photograph of her daughter to make her appear to be wearing a dress without underwear. The blogger’s offense was giving an interview fromWashington on Al-Jazeera where she complained that there was no free speech in her native country.

 

The case of Ms. Hachicha is part of a larger trend amongAmerica‘s authoritarian allies in the Muslim world. On the eve of hosting a United Nations conference on communications technology, the authorities inTunis closed several newspapers and blogs.

 

InEgypt, which receives more than $2 billion annually fromAmerica in military aid, the government has added new charges to President Mubarak’s challenger in last fall’s presidential elections, Ayman Nour.

 

And in Afghanistan, a country liberated by American and international forces from the Taliban in 2001, a 41 year old Muslim named Abdul Rahman recently was forced to flee the country after he faced a death sentence for converting to Christianity.

In a telephone interview yesterday, Ms. Hachicha said, « I would likeAmerica to support our freedom of speech. That is all we need. We can resolve our problems through local television and the newspaper. But we need Tunisians to know about it. We need freedom of speech in our country. »

 

Ms. Hachicha, 50, is by day an interior decorator and the daughter of Mahmoud Charchour, one of the founders ofTunisia‘s ruling party. At night, however, she writes a web log that is often critical of the government.

 

In February 2004, the Tunisian authorities effectively banned access to her sitewww.plmonline.info , after she posted an entry quoting President Bush at hisFebruary 18, 2004 meeting with President Ben Ali.

Ms. Hachicha quoted Mr. Bush’s line, « I look forward to talking to you about the need to have a press corps that is vibrant and free, as well as an open political process. There’s a lot we can talk about.Tunisia can help lead the greaterMiddle East to reform and freedom, something that I know is necessary for peace for the long term. »

 

That may sound benign, but according to Ms. Hachicha, this part of the story about Mr. Ben Ali’s White House visit was not reported by any Tunisian newspaper or television station. « They censored me because I said the president of theUnited States discussed press freedoms, » she said with a slight laugh.

Today, Ms. Hachicha is facing much more than internet censorship. On March 28 her husband was sentenced to 10 months in prison on the charge he sold land illegally in his real-estate business. Ms. Hachicha said the sentence was in response to her remarks on al-Jazeera and participation in the American Enterprise Institute conference.

 

« This did not please them, and they do this through your husband and family. It’s a cheap method of getting to you, » she said.

 

Ms. Hachicha also said her car was stolen and she suspected it was stolen by the police. The police then questioned her for four hours, under the guise that she committed a crime by defaming the police. But Ms. Hachicha believes the most insidious intimidation revolved around her daughter.

 

« The authorities told people not to attend our daughter’s engagement party for March 3, » she said. When asked how she knows this, she said some people attended the party anyway but told her about the threats.

 

« At the party, they took photographs of my daughter. They doctored these photographs to make it appear that she was not wearing panties. We are a conservative culture. This was meant to cause my family shame, » she said.

 

Many of Mr. Nour’s allies inEgypt were discreetly told by the ruling party to walk away from him when the state stripped him of the legal immunity he was entitled to as a member of parliament. There have also been rumors inCairo that the state security services have audio tapes of Mr. Nour and his wife in their bedroom.

 

The tactics against the Hachicha family are also particularly disturbing forTunisia, a country praised by the west for its economic reforms and its laws giving equal political rights to women. But some analysts are beginning to see President Ben Ali and his regime in a much worse light.

 

(Source: « The New York Sun”, le 31 mars 2006)

URL: http://www.nysun.com/article/30162


 

From Ben Ali’sTunisia, a tale of cruelty and silence

By Neila Charchour Hachicha

 

As a Tunisian citizen trying to help in the democratization of my country, I would like the world to know through my own experiences how things work within an autocracy, and why most people don’t stand up for their own liberties.

 

When I decided to enter politics, I sought to create a politically moderate party, since I had the conviction that the Tunisian opposition was too radical to succeed. The theocrats, I believed, were only using democratic tools inorder to get to power. I did not understand, though, why many secularists were as radical.

 

I used to see the Tunisian regime as a prudent one that was succeeding – perhaps too slowly when it came to political reform, but advancing when it came to the economy. So I entered politics with moderate political stances. I was so inoffensive that President Zein al-Abedin ben Ali himself thanked me for the positions I advocated. It was difficult building credibility. Because I did not preach fire and brimstone, many other oppositionists considered me a regime agent. I communicated exclusively through the Internet and, despite a lack of immediate traction, I maintained a faith in my own values.

 

For four years, I was neither repressed nor intimidated, but I also never received legal authorization for the party which I had formed, although this is my constitutional right. During that time, however, I discovered the hidden and repressive face of my country that more vocal opponents had seen. During the United Nations’ World Summit for the Information Society in 2005, my party’s Web site was censored.

 

I decided to speak out publicly at the American Enterprise Institute inWashington. The institute had brought together a number of activists from different Arab countries for a five-day seminar and panel session. This led to my appearance on the Al-Jazeera satellite station. My thoughts were no longer read by a few thousand people on my Web site; I was heard and seen by millions in the Arab world.

 

It did not take long for the repressive machinery to kick into action. Within a month, the government had made bogus charges against my husband for a real estate transaction, which led to a 10-month prison sentence. Eyewitnesses watched the police confiscate my car, although they continue to deny involvement. Plainclothes police surrounded my house and registered the license plate numbers of all visitors. Some friends told me they received instructions not to visit or contact me. Others alerted me that they were receiving by mail an indecently doctored photo taken of my daughter during her engagement party. The government blocked my Internet connection. Finally the police summoned me for hours of questioning. They asked me to sign a statement never to blame the police again for its abuses. I refused.

 

Friends and relatives began to pressure me: If I wanted my children to be safe, I should withdraw from politics. They were right. Continuing alone is suicidal in an autocracy. If I want my children to be safe I should stop, since no one can protect us on a daily basis from abusive and illegal terrorization. But if I want my country to be ruled by law, we must all resist and denounce together these cheap methods that divide families and friends and encourage enmity at all human levels.

 

The problem is that most Tunisians do not want to admit that they are terrorized. On the one hand, acknowledgment of the fact means accepting an incapacity to react. On the other hand, to do nothing in the face of abuse suggests implicit support for autocracy. It becomes natural then to avoid any political criticism of the region. It is far easier to blame the West, theUnited States, orIsrael. It is very rare that Tunisians or other Muslims will admit that our destiny is in our own hands. Because people who acknowledge responsibility are rare, it is easy for governments to isolate them socially and politically.

 

This is why throughout the Arab world democratic movements are very weak while religious ones are getting bigger and stronger. Autocrats want the status quo. Liberals want responsibility. And theocrats do not hesitate to act as demagogues while encouraging continued fatalism. When an autocracy terrorizes its people and suppresses free civil society, it leaves very little space to react freely and positively. While most people keep silent, destroying each iota of their political and human values to become the safe and secure clients of a regime, the pressure on the few outspoken opponents is so high that they often end up reproducing the violence and repression they have suffered from. God becomes their unique resort.

 

My harassment continues, and as a mother I fear for my family’s safety. I realize now that Ben Ali’s job-security trumps the rule of law. I also realize that while officials inWashington andBrussels know about these autocratic methods, they still give flowery speeches about democracy even as their commitment is empty, since they publicly continue to support autocracies. The American and European embassies inTunis have been silent. The State Department inWashington and the Quai d’Orsay inParis apparently care little for the principles of freedom of speech and freedom of assembly.

 

Given the unwillingness of the West to seriously defend liberal values, we can only resist silently. Hopefully justice will prevail, but if it doesn’t the price will be too high to bear for the whole world.

 

Neila Charchour Hachicha is the founder ofTunisia‘s Parti Liberal Mediterraneen (www.plmonline.info ). She wrote this commentary for THE DAILY STAR. http://www.dailystar.com.lb

 

(Source : « The Daily Star » (Liban), le 31 mars 2006)

URL : http://www.dailystar.com.lb/article.asp?edition_id=10&categ_id=5&article_id=23384


Création d’un nouveau journal

   

Madame, Monsieur,

 

Je vous envoie ci-joint, le premier numéro d’un journal pour la libre __expression et réflexion tunisienne, distribué dans quelques facultés du sud ouest de la France. Ce journal a pour vocation d’engendrer une dynamique, capable d’intégrer le plus de personnes possibles, notamment tunisienne, à la sensibilisation et la réflexion des problématiques relatives à ce pays.

 

Sylla

Rédacteur en chef du journal, « la voix des tunisiens »

 

LA VOIX DES TUNISIENS

VoixdesTunisiens@Yahoo.fr                                                                                                     

N°1 – Mars-Avril 2006

 

 

EDITO

Pour la création d’une Dynamique

 

SYLLA, Directeur et  Rédacteur en Chef

 

En ce mois de mars 2006, la Tunisie célèbre une date hautement importante et symbolique, celle du cinquantenaire de l’Indépendance. C’est en effet le20 mars 1956 que la Tunisie, s’est officiellement libérée du joug colonial français, ce Protectorat qui s’était transformé en un régime d’administration directe et d’implantation depuis 1881. La conquête de l’Indépendance s’est effectuée après maints combats et sacrifices, motivés par un nationalisme tunisien affirmé, intégré au sein d’un mouvement d’émancipation, de libération nationale animé par Habib Bourguiba et son équipe, de manière habile et responsable, évitant de plonger le pays dans la guerre civile. L’accession à la souveraineté a permis naturellement la renaissance d’une nation et la création puis la consolidation d’un Etat. Cette commémoration est ainsi l’occasion de dresser un bilan du chemin parcouru par le pays après un demi siècle de souveraineté, de faire le point sur les différents progrès accomplis, les acquis mais aussi les difficultés et les carences.

 

Les acquis dont jouit la Tunisie demeurent nombreux et résultent d’une politique active et éclairée mise en place après la proclamation de la République, et dont Bourguiba fut le premier Président. Outre la création d’un Etat et de ses institutions, l’édification de la nation tunisienne s’est principalement articulée autour de l’Education et l’émancipation des femmes, nécessaires à son évolution positive. C’est ainsi qu’avec la promulgation du Code du Statut Personnel par Bourguiba, quelques mois après l’Indépendance, la répudiation des femmes et la polygamie, sont interdites, engendrant par la suite un changement des mentalités qui contribua à établir l’égalité entre hommes et femmes. L’instauration de l’école laïque, gratuite et obligatoire pour tous a permis l’écrasante réduction du taux d’analphabétisme. Aussi, peut-on citer d’autres acquis significatifs comme, le taux croissant et important de diplômés de l’enseignement supérieur, dont celui des femmes est relativement supérieur à celui des hommes, l’émergence d’une classe moyenne, l’accès au soin pour tous, la réduction de la galopante croissance démographique d’alors…

 

Ces importants acquis constituent le socle social de la Tunisie et il est donc impératif de les consolider plus encore et de veiller à ce qu’aucune régression les concernant ne soit possible.

 

Bien que Ben Ali, après avoir destitué Bourguiba en 1987 par le fameux « coup d’Etat médical », a su consolider et poursuivre l’évolution positive de certains de ces acquis, de nombreuses difficultés et carences subsistent néanmoins au sein de la Tunisie. Les problèmes de gouvernance, le chômage des jeunes, avec notamment la croissance de plus en plus significative des chômeurs diplômés de l’enseignement supérieur, constituent quelques unes de ces difficultés. Cependant, les déficits de libertés d’_expression, d’association et l’arbitraire, demeurent les plus flagrantes carences de la Tunisie. L’acharnement systématique de Ben Ali à vouloir asphyxier l’_expression, la critique politique, dénote de cet état de plus en plus préoccupant de dégradation des libertés individuelles et collectives du peuple Tunisien. Cette « répression de l’intellect » a conduit depuis près de vingt ans, a une certaine dépolitisation des masses, lesquels alternent entre résignation et fatalisme.

Il est donc important, urgent même, de rompre avec cette apathie politique grandissante et d’adopter une démarche citoyenne et responsable, amenant ainsi chacun à la sensibilisation sur les questions de gouvernance.

 

Les Tunisiens, Franco-Tunisien ou autres, doivent donc intégrer une approche citoyenne visant à s’informer justement sur la vie politique, économique et sociale de la Tunisie, dans un premier temps. Après le devoir d’information, élément de base de la citoyenneté, vient la sensibilisation à un ensemble de problématique. Cette sensibilisation doit engendrer par la suite, la critique, intelligente et argumentée. Dès lors que chacun dispose d’un ensemble de clés nécessaires à la compréhension et l’analyse du contexte Tunisien, la phase de réflexion sur un ensemble de solution pouvant être apporté, peut alors débuter. La réflexion de chacun entraînant inéluctablement la proposition, c’est alors l’action militante, responsable et pacifique qui constitue l’aboutissement de cette dynamique citoyenne. Ainsi, cette Dynamique devrait être adoptée par chacun se disant Tunisien, indifférent ou non, et établie par étapes. Car c’est pour sortir de la résignation et du fatalisme ou de l’immobilisme de certains groupes, et pour rompre avec cette croissante tendance à l’état de passivité systématique, voire parfois léthargique, que l’adhésion à une démarche constructive, une dynamique rationnelle doit être effectuée, tout en excluant les différentes approches passionnelles, celles-ci étant inopérantes et inefficaces.

 

C’est par cette préoccupation de réhabiliterla Raison citoyenne et de déclencher une inscription à cette Dynamique que j’ai décidé de créer, avec d’autres, le journal « La Voix des Tunisiens ». L’objectif  principal de ce journal est la création d’un espace de libre _expression et de réflexion, ouvert à toutes et à tous, en préservant l’anonymat de chacun. Quiconque le souhaitera, pourra alors envoyer son article à l’adresse suivante, voixdestunisiens@yahoo.fr , lequel sera publié dans le prochain numéro. Aussi, il est raisonnable de penser que plus nous serons nombreux à adhérer à cette Dynamique et à participer à l’écriture de« La Voix des Tunisiens », plus notre réflexion relative aux problématiques dela Tunisie, s’en trouvera enrichie et mûrie. En effet, c’est en coordonnant notre  réflexion, en organisant notre action, ensemble, répondant au même principe citoyen, que celles-ci pourront gagner en légitimité et crédibilité auprès de tous. Car si le patriotisme Tunisien existe ou est enfoui, il doit vivre et s’émanciper encore et encore.

 

Ainsi, pour donner pleinement sens à cette célébration du cinquantenaire de l’Indépendance Tunisienne, nous devons tous, Tunisien, Franco-Tunisien, ou encore sympathisant, consolider plus encore les acquis et veiller avec la plus grande attention à limiter leur érosion. Cela doit nous permettre de nous engager dans la voix de la réflexion sur les problématiques politiques, économiques et sociales de ce pays, visant à instaurer de véritables règles démocratiques, en nous inscrivant tous, à une importante Dynamique, favorisant la Raison citoyenne et responsable.

 

(Source : LA VOIX DES TUNISIENS, N° 1, Mars-Avril 2006)

 


 

Evolutions politiques et contestations au pays du jasmin

 

PACHA

 

Depuis l’Indépendance,  l’environnement politique, économique et social en Tunisie, a connu diverses évolutions. Ces évolutions ou transformations parfois, sont souvent le résultat d’un type gouvernance et d’un contexte particulier.

 

Aux lendemains de l’indépendance, Bourguiba, « le Combattant Suprême », aidé par un charisme et une popularité s’avérant durables durant trois décennies, a assuré à son pays l’unité nationale et une structure politique stable, vecteurs de l’édification de la Tunisie moderne. Le rôle qu’il a joué dans la transformation de la Tunisie en un Etat moderne, alors que ce pays est doté de modestes ressources, était marqué par un lourd colonialisme, le retard et le développement, a été déterminant, primordial. Cette période d’édification d’une Nation après l’indépendance puis sa consolidation a nécessité la dominance du champs politique du parti au pouvoir, le Néo-Destour, devenu en 1964, le Parti Socialiste Destourien (PSD).

 

L’ensemble des politiques et des projets mis en place durant les quinze premières années de l’indépendance, pour promouvoir le développement national, étaient animés par une importance primordiale accordée à l’Education, l’évolution libérale des mœurs, avec l’émancipation des femmes. Ainsi, l’établissement de la modernité allait de pair avec celle de la promotion de l’individu, sa responsabilité citoyenne et la modernisation sociale en général. La bataille contre le sous développement pouvait être remportée en suscitant une « révolution psychologique », faisant ainsi de chaque tunisien des citoyens éclairés capables d’initiative et telle était la philosophie politique de Bourguiba. Pensant que pour que cette révolution psychologique ait lieu, une élite compétente, militante et progressiste devait assumer le pouvoir et s’assurer du contrôle de l’Etat.

 

Peu à peu de nombreux espace d’_expression sont apparus, reflétant une certaine maturité du peuple concernant les questions de société. Les universités demeuraient dans les années 1960, et notamment par le syndicat l’UGET (Union Générale des Etudiants Tunisiens), un lieu dynamique et actif et dans lequel les étudiants avaient la possibilité de débattre ou de contester certaines mesures politiques, bien que cet espace contestataire fut amoindri à la fin des années 1960 et 1970. Avec la montée de courants au sein du PSD, le régime fit preuve, lors du congrès en 1971, d’une volonté d’ouverture politique, privilégiant ainsi une forme de libéralisme politique et de compromis avec des débats libres, ouverts et démocratiques, notamment concernant la constitution des membres du bureau politique.

 

Estimant que le régime à parti unique n’était plus adapté, les libéraux formèrent en 1976, le Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS), dirigé par l’ancien ministre de l’Intérieur, Ahmed Mestiri et publièrent leurs journaux. Ainsi, au milieu des année 1970, la société civile tunisienne, connaît un développement sans pareil dans le Monde Arabe, avec la publication de journaux indépendants, la création de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH) en 1977, d’Amnesty International, la signature d’une pétition de 520 intellectuels demandant un « Conseil National des Libertés Publiques ». La dynamique du libéralisme politique s’estompa cependant après la proclamation unanime des délégués du congrès du PSD en 1974, pour la présidence à vie du parti, de Bourguiba et favorable à l’adoption d’un amendement constitutionnel le proclamant Président de la République à vie.

 

Outre l’opposition causée par les turbulences de l’UGTT (Union Générale des Travailleurs Tunisiens) et de quelques mouvements gauchistes et à partir desquelles ont éclaté les émeutes du26 janvier 1978 qui firent de nombreux morts, une seconde source d’opposition, l’islamisme politique, voyait le jour. Ce courant, organisé autour du Mouvement pour la Tendance Islamique (MTI), exprimait une opposition absolue à toute forme de laïcité, d’évolution positive des mœurs ou encore d’émancipation féminine : tout le contraire du bourguibisme. Le mécontentement croissant, inhérent aux conflits politiques et économiques engendra de graves désordres. Et bien qu’une évolution vers la création d’un système multipartite était effectuée à partir de 1980, le gouvernement était préoccupé par un relatif soutient grandissant d’une frange de la population pour les groupes islamistes contestataires.

 

C’est dans ce contexte particulier d’un Président vieillissant et d’une partie du gouvernement soumis aux luttes intestines de la succession laissant paraître des signes de faiblesses, que Zine Ben Ali, formé à l’école militaire et nommé quelques mois plus tôt, 1er Minisitre, déposa « le père de la Nation » pour sénilité, par « le coup d’état médical ». Le7 novembre 1987, Ben Ali s’empara du pouvoir et se proclama Président.

 

La nouvelle fut accueillie avec beaucoup d’étonnement, divisant la population entre incompréhension, soulagement ou suspicion envers Ben Ali, lequel se présentait comme l’homme providentiel, qui par souci patriotique avait destitué le vieux Président. Compte tenu du ressentit du peuple à un ensemble de pressions économiques et sociales et du mouvement contestataire grandissant, à la fin du règne de Bourguiba, il s’ensuivait cependant quelques espoirs envers le nouveau Président. Un nouvel air soufflait sur la Tunisie, la « révolution du jasmin » l’appelait on alors. C’est ainsi qu’en 1988, après le changement de nom du PSD en Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD), une certaine ouverture politique est concédée au parti islamiste Ennahdha (ex MTI), ainsi qu’à d’autres partis d’opposition, dont le MDS. Durant cette année toutes les statues de Bourguiba furent  déboulonnées les unes après les autres. Ben Ali, voulant afficher une image de démocrate, intégra dans l’appareil de l’Etat des figures publiques de l’opposition. Aussi à partir  d’une réforme de la Constitution, le Président du 7 novembre, abolissait la Présidence à vie et adopta des amendements à la Constitution limitant l’exercice de la fonction présidentielle à un maximum de trois mandats de 5 ans.

 

En dépit de mesures et des promesses démocratiques du « Pacte National », le champ politique et les organisations civiles vont connaître une évolution différente de celle que pouvait laisser espérer le « Changement » du 7 novembre. C’est ainsi que les petits partis rencontrèrent des difficultés pour participer aux élections, suite à une nouvelle loi électorale instituant une formule de scrutin majoritaire à un tour. Bien que le RCD niait tout déroulement frauduleux du scrutin, Ben Ali remporta les élections à 99% des suffrages et son parti, tout les sièges de la Chambre des Députés. Ce plébiscite se poursuivra pour les élections présidentielles de 1994, 1999, 2001 et même 2004, avec un taux de participation à la hauteur du plébiscite et au cours desquelles la presse tunisiennes ne faisait aucune allusion à des pratiques frauduleuses. Avec un contrôle omnipotent des pouvoirs, Ben Ali modifia la Constitution par la Chambre des Députés en 2002 par plusieurs amendements lui permettant d’une part la possibilité de cumuler un mandat supplémentaire et d’autre part de repousser de 70 à 75 ans l’age limite pour postuler à la magistrature suprême. Ce  projet, nul ne pouvait en douter, fut approuver par référendum, permettant ainsi une nouvelle fois, la Présidence à vie et aussi l’immunité définitive au Président et sa famille. L’opposition est quant à elle de plus en plus affaiblie, marginalisée et inclues dans un système dans lequel les partis sont mutuellement concurrents, s’entre déchirant même et cooptés.

 

C’est à partir de la rupture entre le RCD et Ennahdha en 1989, et plus particulièrement au début des années 1990, que la traque des islamistes va se poursuivre de plus en plus avec des arrestations de militants, sympathisants, l’exil et emprisonnement des principaux dirigeant de l’époque avec même la généralisation de la torture dans les prisons. Ces tendances datant de cette période et qui consiste à consolider le pouvoir de Ben Ali devenu omnipotent, omniscient, tout en conciliant les impératifs sécuritaires relatifs à l’islamisme en usant la répression systématique, s’est poursuivit encore et encore, jusqu’à aujourd’hui, s’étendant à d’autres groupes de la société civile.

 

La Presse a aussi connu une perte de son droit à la libre _expression, avec l’interdiction de la publication de nombreux journaux indépendants au temps de Bourguiba. En effet, quelques journaux de la presse tunisienne doit se référencer en terme d’information à la TAP (Tunis Afrique Presse), organe étatique, créer et contrôlé par l’Etat, détenant l’exclusivité des couvertures gouvernementales. Les médias sont en général uniformes et  les contenus d’information sont très similaires, ne se distinguant parfois que par les louanges faîtes à Ben Ali, reflétant alors les divers moyens de pression ou autres harcèlements dont sont parfois victimes les journalistes. Ce muselage, de plus en plus important, de l’ensemble de la presse  a engendré l’interdiction de toute critique et l’absence de toute liberté d’_expression. Ce déficit de liberté d’_expression et même d’information s’applique aussi, à travers son contrôle, sur Internet. En effet, les fournisseurs d’accès au réseau mondial sont tenus par des proches de Ben Ali et ainsi de nombreux sites d’information tunisien, de parti d’opposition ou de certaine ONG, sont régulièrement bloqués, car considérés comme hostiles au régime. De plus, une certaine traçabilité est rendue possible par une « cyberpolice » engendrant des interpellations des internautes jugés trop actifs. Bien qu’ils ait été libérés il y a peu, huit jeunes avait été condamné jusqu’à treize ans de prisons, fin 2004, pour consultations sur le Net de documents jugés dangereux par les autorités. Aussi, l’avocat Mohamed Abbou, dirigeant d’un parti d’opposition non reconnue, le Congrès pour la République, a été condamné à une peine de prison de trois ans et demi, en avril 2005, après avoir critiqué sur un site Internet l’invitation de Sharon par Ben Ali et comparé les prisons tunisienne à celle d’Abou Ghraib.

 

L’environnement politique du temps de Bourguiba était dynamique mais fortement centralisé, et bien qu’aucune réelle opposition, crédible n’ait été tolérée, le pouvoir présidentiel n’était pas totalitaire et voué au progrès de la Nation. Son gouvernement était véritablement engagé dans le promotion du développement du pays, du changement social, malgré les difficultés rencontrées ou les échecs parfois de certaines politiques, un environnement économique et social stable a été crée. Le développement d’une société civile responsable à permis d’engendrer un élan citoyen et une culture critique avant-gardiste sur l’ensemble du Monde Arabe, même si cette dynamique perdit de sa vitalité vers la fin des années 1970 et début des années 1980, conséquence d’un pouvoir devenu autoritaire et préoccupé par la montée de groupes islamistes aux valeurs contraires du bourguibisme et par les tensions sociales.

 

Le « Changement » du7 novembre 1987, a permis à  Ben Ali de poursuivre le développement socioéconomique établie auparavant, en créant néanmoins d’importantes disparités entre les classes sociales. Les promesses démocratiques ont laissé alors place à une régression de l’activité citoyenne de la société civile, des syndicats, notamment l’UGTT, avec la nomination d’un de ses proches à sa direction, rendant la contestation contrôlée, voire avortée. La consolidation du pouvoir de Ben Ali va de pair avec la volonté de lutter contre l’intégrisme islamiste.

 

Ces impératifs sécuritaires, aussi légitime soient-ils, ont engendré des excès collatéraux, augmentant l’oppression et les dérives répressives envers toute sorte de contestations, même citoyenne et pacifique. Ces impératifs idéologiques et sécuritaires liés à cette forme d’extrémisme, menaçant pour la stabilité économique au regard d’une politique de développement fondée sur l’encouragement des investissements étrangers, a conduit peu à peu le pays à être quadrillé et a permis de justifier sa transformation en un véritable Etat policier.

 

Cela a alors conduit des personnalités politiques, syndicales, des journalistes, des avocats et universitaires, connus pour leur esprit critique et leur audace, à se retirer. Voilà un bien triste constat qu’est l’anéantissement de la société civile, son fatalisme, la dépolitisation des masses et finalement la régression, la perte de ces acquis citoyen ou l’arrêt de leur évolution positive, alors que la « révolution psychologique » a bien déjà eu lieu. Le jasmin du 7 novembre a désormais une bien âpre odeur, reflétant ce malaise effectif en Tunisie.

 

Ce refus systématique à la libre _expression, cet acharnement même à réprimer l’esprit critique relatifs à la gouvernance en général, peut être dangereux à terme, créant de ce fait des « citoyens-individus », dépolitisés, uniformes, leur accordant par ailleurs un rôle et une responsabilité négligeable pour la promotion du développement national. Est-ce là une volonté particulière de ce régime ? Ce serait alors une différence majeure avec la philosophie politique du bourguibisme. La régression, voire la perte de certains acquis sociaux, n’est évidemment pas synonyme d’évolution positive d’une nation civilisée et peut générer, répondant au mécanisme décrit, une tendance à l’extrémisme, à un retour aux instincts ataviques, choses absolument dissociable avec la modernité, notamment pour les jeunes générations, de plus en plus frustrées.

 

Ben Ali et son régime doivent ainsi prendre des mesures rationnelles et significatives envers la société civile, en prenant en considération son aspiration responsable et citoyenne à s’informer et s’exprimer librement, et éviter la dilapidation de certains acquis. Intégrisme religieux et dictature policière sont les deux faces d’une même pièce et si aucune ouverture n’est concédée, le pays risquerait peut être alors de s’enfoncer dans le radicalisme et l’extrémisme, cessant ainsi de croire aux valeurs progressistes.

 

(Source : LA VOIX DES TUNISIENS, N° 1, Mars-Avril 2006)

 


=
 

L’acharnement continu contre la LTDH

 

MASSINISSA

 

Après la prise de pouvoir du général Zine Ben Ali, le paysage politique et social a été transformé peu à peu, par le contrôle croissant des forces de contestations. C’est ainsi que la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH), la plus ancienne d’Afrique et du monde arabe, créée en1977, a été terriblement affaiblie. Il est désormais lointain le temps où la ligue symbolisait cet espace de liberté contestataire et dénonciateur des atteintes aux droits fondamentaux. Après le « Changement », Ben Ali en quête d’une image de grand démocrate et pour prouver ses bonnes intentions, va nommer quelques responsables de la Ligue, ministres d’Etat.

 

Dès lors, sa légitimité paraît acquise ; Du moins en apparence car cette action qui consiste à se servir de la Ligue comme d’une pioche à démocrate est un véritable leurre. Elle a dans un premier temps, pour objectif de crédibiliser Ben Ali dans son jeu de démocrate bon teint et d’affaiblir la Ligue dans un second. Pour preuve, Saâddoun Zmerli et Mohamed Charfi, anciens présidents de la LTDH sont revenus à l’opposition après avoir été nommés ministres. D’autres à l’instar du docteur Moncef Marzouki sont emprisonnés pour ne pas avoir su être, entre autres, accommodant quant aux violations des droits de l’homme. La pioche aux démocrates faite, c’est le noyautage de la Ligue par le RCD qui est engagée. Ainsi, une modification sur une loi d’association lui impose d’accueillir toutes les personnes qui le souhaitent et lui interdit de confier des responsabilités à des militants politiques. Voilà la LTDH contrainte d’accepter l’adhésion de quelques centaines de militants de RCD…

 

A défaut de pouvoir la récupérer le général-président Ben Ali a tenté de l’asphyxier financièrement. L’homme du « Changement » a effectivement bloqué les fonds alloués par l’union européenne à la LTDH en août 2003, celle-ci ne pouvant plus subvenir à ses dépenses de fonctionnement. Du coup, la Ligue a risqué de fermer un nombre important de sections régionales et fut en proie de succomber à cette  asphyxie. Depuis lors la LTDH est soumises à de fortes pressions financières, qui avec le harcèlement continu de militants du RCD, entravent au bon fonctionnement de son travail. Aussi, à la demande d’un groupe d’adhérents, membres et proches du RCD, la Ligue s’était vue interdire par la justice, la tenue de son 6ème congrès en septembre dernier. Par la suite 22 membres de la LTDH, proches du parti ont déposé plainte, accusant la direction actuelle d’abus de pouvoir, donnant lieu à un véritable marathon judiciaire, avec plusieurs reports du Procès, alors que les forces de l’ordre empêchent depuis décembre, les adhérents et les sympathisants de se rendre dans les locaux de la Ligue. Cette acharnement du pouvoir à vouloir paralyser son activité, et la nuire est déroutant, et peut être expliqué par la gêne qu’elle cause sur la dénonciation des atteintes aux libertés individuelles et collectives en Tunisie.

 

(Source : LA VOIX DES TUNISIENS, N° 1, Mars-Avril 2006)


LECONS DEMOCRATIQUE SUISSES OFFERTES AUX TUNISIENS

 

DEUXIEME LECON : LES DROITS FONDAMENTAUX ET LES DROITS POLITIQUES

 

 » La dignité humaine doit être respectée et protégée.

Tous les êtres humains sont égaux devant la loi « .

 

Houcine Ghali, Genève

 

Dignité humaine et égalité de toutes et tous . ces deux principes sont clairement exprimés dans la Constitution fédérale, laquelle précise qu’ils s’appliquent aux personnes des deux sexes, de passage ou résidentes, disposant ou nom de la citoyenneté suisse.

 

La Constitution fédérale détaille ces droits fondamentaux, déclarant, par exemple, que chacun doit pouvoir disposer du droit au mariage et à la famille, à la liberté de conscience et de croyance, d’opinion et d’information, à l’accès à des médias libres et à un enseignement de base. Elle garantit aussi la liberté de l’art, des sciences, de réunion ou d’association. Enfin, elle interdit toute discrimination du fait de l’origine, l’âge, la langue, la situation sociale, le mode de vie, les convictions religieuses, philosophiques ou politiques, ou de quelque déficience corporelle, mentale ou psychique que ce soit.

 

L’égalité est à la fois le fondement et l’objectif d’une démocratie. Cependant, les droits fondamentaux et les droits politiques sont deux choses différentes. Ces derniers permettent de voter, d’élire ses représentantes et représentants, de se présenter soi-même à une élection, de signer ou de lancer des référendums et des initiatives.

 

Les droits politiques sont accordés aux citoyennes et citoyens suisses qui ont atteint l’âge de la majorité civique, soit 18 ans révolus, sans qu’il soit nécessaire de les demander. Ils sont applicables aux trois niveaux de la démocratie: la commune ( la délégation ), le canton ( le gouvernorat ), la confédération ( la République ). A Genève, les personnes étrangères vivant en Suisse depuis huit ans au moins disposent, au niveau communal, du droit de signer des initiatives et des référendums et de voter.

 

Dans le langage courant, le mot citoyen peut avoir un sens très large et désigner tous les habitants d’une cité ou d’un pays. En politique, il désigne les personnes qui ont le droit de cité, autrement dit la nationalité et les droits politiques.

 

Disposant ou non du droit de cité, tout le monde bénéficie du droit de pétition, soit la possibilité d’écrire aux autorités communales, cantonales et fédérales pour leur faire part d’une plainte ou d’une suggestion.

Bien sûr, la survie de l’ensemble de ces droits exige que chacun applique les règles et remplisse les devoirs de la vie commune, selon les choix de la majorité, que l’Etat fait respecter.

 

Les droits humains

 

La Déclaration universelle des Droits de l’Homme a été proclamée par les Nations Unies en 1948, au sortir de la Seconde Guerre mondiale. En trente articles, elle énumère de nombreux droits civiles, politiques, économiques, sociaux et culturels auxquels tout habitant de la Terre peut prétendre. Son premier article est le plus cité:  » Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité « .

Cette déclaration n’est pas un traité international ayant force de loi: c’est un idéal commun à atteindre, par tous les peuples et toutes les nations. Le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme est établi à Genève.

Si autant d’organisations internationales ont leur siège à Genève, c’est parce que la cité de Calvin a une longue tradition d’accueil des réfugiés. Dès le XIXème siècle, elle fut le berceau du Comité international de la Croix-Rouge ( CICR ) et un lieu de rencontre pour le règlement pacifique de conflits internationaux.

 

La Suisse est l’une des plus anciennes démocraties du monde. Elle compte parmi les pays favorisant une grande participation de leurs citoyennes et citoyens à la vie politique. Certes, personne n’ose prétendre que le système est parfait! Il s’est amélioré, cependant, au fil d’une histoire marquée par des revendications sociales, des révolutions et une courte guerre civile – celle dite du Sonderbund – jusqu’à la première Constitution fédérale qui, en 1848, a établi des droits populaires élargis.

 

Le respect des règles démocratiques a permis d’adapter régulièrement la Constitution et la législation à l’évolution de la société  et aux événements du monde. La Suisse a ratifié aussi des traités internationaux comme la Convention européenne des Droits de l’Homme.

 

Apprendre à être citoyenne et citoyen

 

Vivre en sécurité; savoir que les ordures seront régulièrement débarrassée; recevoir chez soi de l’eau potable; bénéficier de routes entretenues et de transports publics performants; se faire soigner dans un hôpital moderne…Autant de prestations qui semblent aller de soit. Et pourtant.

Pour que fonctionne une société permettant l’épanouissement de toutes et de tous, chacun doit respecter les règles établies en commun. Bénéficier de droits et de services de la collectivité implique qu’on assure en contrepartie des devoirs. Un de ces devoirs consiste à se rendre, si l’on y est appelé, au local de vote en qualité de juré électoral; autrement dit, à contribuer au bon déroulement et à l’équité des votations et élections.

Un autre devoir consiste à payer ses impôts – la contribution publique – pour financer les prestations publiques citées plus haut et auxquelles il faut ajouter l’école, où l’on apprend non seulement à lire et à écrire mais, aussi, la vie en commun.

 

Participer à la vie démocratique et s’exprimer, lors des élections (pour choisir des représentants et des représentantes) et lors des votations (pour choisir une politique), permet de conserver des institutions et des lois en accord avec l’opinion du plus grand nombre de citoyennes et citoyens.

C’est justement la définition d’une vraie démocratie. Cela étant, à Genève, personne n’est obligé de voter.

 

PROCHAINE LECON : La Constitution organise les libertés.

 

Houcine Ghali, Genève

1er Avril 2006


Manœuvres (Militaires Tunisie-USA, Ndlr) dans le domaine médical

 

Dans le cadre de la relation bilatérale dans le domaine militaire entre la Tunisie et les Etats-Unis d’Amérique près de 70 membres du corps militaire américain prennent part à des manœuvres baptisées ATI. AS DROP/MEDLITE 2006, qui ont commencé le 28 mars et se poursuivent jusqu’au 3 avril à Tunis et à Bizerte.

 

Ces manœuvres, comprennent des unités médicales militaires représentant 11 différents Etats américains et permettront aux forces tunisiennes et américaines d’être formées en tant que partenaires dans le domaine de la gestion de crises et de catastrophes et à faire face à des situations simulant de lourdes pertes.

 

Ces manœuvres sont entreprises en Tunisie tous les trois ans en collaboration avec le Directeur général tunisien chargé de la santé militaire.

 

(Source : « Le Quotidien » du 1er avril 2006)

 

Vie des partis et des organisations

**Cet après-midi, assemblée générale extraordinaire des Avocats

**Ce matin, conférence de presse de M. Inoubli

**Aujourd’hui et demain, conseil national du MDS

 

L’Assemblée Générale Extraordinaire du Conseil de l’Ordre des avocats, qui a été retardée le 5 mars 2006, faute de quorum, se tiendra cet après-midi à l’hôtel l’Acropole, aux Berges du Lac à Tunis. Cette fois-ci, et comme le stipule le règlement intérieur du conseil, le quorum ne sera plus exigé …

A l’ordre du jour de cette assemblée : la question de la couverture et le projet de l’Institut supérieur des avocats. Mais d’autres questions concernant la profession seront certainement soulevées dont notamment, les élections du comité directeur de l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA) le 11 mars 2006, qui ont été boycottées par plusieurs jeunes avocats.

 

Aujourd’hui et demain, conseil national du MDS

Le Mouvement des Démocrates Socialiste, (MDS) tiendra, aujourd’hui et demain au siège du parti à Tunis, son conseil national. La tenue du prochain congrès du Mouvement et le renouvellement des structures qui tarde à être finalisé et d’autres questions seront soulevées par les membres du conseil.

 

Ce matin, conférence de presse de M. Inoubli

M. Ahmed Inoubli, qui a été réélu au poste de secrétaire général de l’Union Démocratique Unioniste (UDU), à l’occasion de la tenue du 4ème congrès du parti, les 24, 25 et 26 mars dernier, tient, à 10h30, une conférence de presse, au siège du parti à Tunis.

 

N.S

 

(Source : « Le Temps » du 1er avril 2006)


 

Conseil National du MDS :

Vers un retour de Moâda au devant de la scène

 

Le conseil national du Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS) qui se tiendra cet après-midi s’annonce extrêmement chaud. D’autant plus qu’il constitue, au yeux des militants, le dernier espoir d’une sortie de la crise qui secoue le parti depuis de longues années.

 

Tunis — Le Quotidien

 

Les démocrates socialistes jouent, aujourd’hui, à quitte ou double. C’est que la rupture entre M. Ismaïl Boulehya, secrétaire général du parti et son prédécesseur, M. Mohamed Moâda, semble totalement consommée. Le bilan des tractations qui ont eu lieu, au cours des trois dernières semaines, entre ces chefs de files des deux principales ailes du Mouvement est très mitigé.

A en croire des sources proches du Bureau politique, M. Moâda aurait refusé de participer aux travaux du Conseil national. Ayant les épaules assez larges pour rassurer les troupes et contenir la grogne de la base il s’est attaché également à la nécessité d’amorcer un débat sans fard sur la nécessité de réconcilier le parti avec ses principes fondateurs et de lui permettre de sortir de la crise qui l’ébranle depuis 1996. Et c’est pour cette raison d’ailleurs qu’on s’attend à ce que les partisans de l’ancien secrétaire général tirent à boulets rouges sur M. Boulehya qu’ils accusent de chercher à «éterniser la situation peu reluisante dans laquelle s’embourbe le MDS».

Les sympathisants de M. Moâda pèseront également de tout leur poids pour fixer la date du prochain congrès du parti et déterminer un nouveau calendrier de renouvellement des structures.

 

* Echec

Leur principale «revendication» sera, de l’avis de tous les observateurs, le retour de M. Moâda au devant de la scène dans le but de remettre en branle la machine des préparatifs d’un congrès démocratique de nature à sceller la réconciliation durable entre les différents courants qui traversent le parti. Des préparatifs qui ont pris du plomb dans l’aile depuis la démission de l’ancien secrétaire général de la commission politique dont il était le président et le blocage qu’a connu le renouvellement des sections et des fédérations en septembre 2005.

De nombreux militants pensent, en revanche, que la meilleure solution qui permettrait à la deuxième force politique en Tunisie — le parti dispose de 14 députés et 109 conseillers municipaux — de tourner définitivement une page pas de tout repos de son histoire et de retrouver sa place sur l’échiquier politique national, consiste à un «retrait» de M.M Moâda et Boulehya pour passer le témoin aux jeunes cadres du Mouvement. Un scénario peu plausible puisque les «héritiers» de feu Ahmed Mestiri ne semblent aucunement prêts à accepter l’alternance à la tête du parti.

 

Walid KHEFIFI

 

 (Source : « Le Quotidien » du 1er avril 2006)

 


Les vertus de la transparence

 

Les agents des caisses sociales: CNSS, CNRPS et CNAM, ont effectué, avant hier, un mouvement de grève pour protester, selon eux, contre l’ignorance de leurs doléances par les administrations des caisses sociales respectives.

Dans un souci de remplir sa mission médiatique auprès du public, notre journal a couvert le mouvement de la grève des agents, et dans la perspective d’une couverture complète, nos journalistes ont cherché à entendre les sons des cloches du ministère de tutelle et des services de presse des caisses. En vain, en fin d’après-midi, vers 19h, et alors que notre journal a déjà bouclé, notre consoeur Assabah a reçu un fax, précisant la position du ministère des affaires sociales. Au delà du contenu, il aurait été souhaitable que ce communiqué soit diffusé le matin, à tous les organes de presse, et même aux agents des caisses pour les éclairer sur la situation des négociations et les aider à prendre position, en connaissance de cause . La transparence a des vertus indéniables. Il faut certes y goûter pour s’en rendre compte.

 

M.S.

 

(Source : « Le Temps » du 1er avril 2006)

 

TIC : La Tunisie au Top 50

 

La Tunisie occupe la 36ème place au classement mondial des technologies de l’information et de la communication (TIC). Elle fait ainsi partie du Top 50 du classement intégré au rapport 2005-2006 publié par le Forum économique mondial aux côtés de côtés de plusieurs nouveaux Etats membres de l’UE, mais aussi les Emirats Arabes Unis (28ème), le Chili (29ème), de l’Afrique du Sud (37ème), l’Inde (40ème), la Turquie (48ème) et la Chine (50ème).

Sur les 115 économies , les Etats-Unis, Singapour et le Danemark sont , respectivement 1er, 2ème  et 3ème  du top mondial.

 

(Source : « Le Temps » du 1er avril 2006)


Le coup de gueule

 

LES TURPITUDES DE LA SOTUPRESSE

Par Houcine BEN ACHOUR

 

 La lecture constitue le fondement du savoir. De la lecture naît le sens qui devient critique. De la lecture naît le doute qui fait l’être. Lire est l’essence même de l’humanité, de son histoire et de son devenir. Bref, tout se lit. Ce prélude était nécessaire. Car c’est sur cette base que l’on peut juger, dès le départ, les capacités et les potentialités des peuples à donner un sens à leur destinée ;

Qui, à commencer par celui qui écrit ces quelques lignes, n’a pas inauguré ses premières lectures par les bandes dessinées ? Au départ, ce fut «Pif» ; «Mickey», «Picsou»… Puis, plus tard, ce fut «Tintin», «Astérix» et «Lucky Luke», entre autres. Ensuite, plus élaboré, c’est «Gaston la gaffe», et d’autres hebdomadaires ou mensuels comme «Charlie hebdo», «Métal Hurlant», «Première», «La revue du cinéma», la liste est trop longue.

Aujourd’hui, plusieurs de ces revues sont proposées sur le marché tunisien, suscitant le désir, satisfaisant les vœux des petits et des adolescents et, incidemment, des parents qui y voient un biais pour l’apprentissage, la connaissance et la maîtrise d’une langue autre ; ce vecteur de découverte d’autres histoires et d’autres cultures. Ce facteur de dialogue des civilisations ;

Pourtant, pour ne pas dire malheureusement, l’acquisition de ce savoir linguistique est entachée d’une pratique pour le moins énigmatique. Certes, pour satisfaire leur progéniture, les parents sont prêts à payer le prix fort pour répondre à leurs desiderata ; parce qu’il faut, comme les adultes d’ailleurs, être «à la page» ; être «in» dans le langage d’aujourd’hui.

Or, la Sotupresse, qui possède le monopole de fait de la distribution de la presse et de toutes les publications étrangères dans le pays, ne semble pas s’en préoccuper outre mesure. Elle y trouve même moyen d’en profiter. Sinon, comment expliquer cette étrange situation où l’on achète des revues comme «Pif», paru au mois de novembre 2005, «Picsou» paru au mois de septembre 2005, «Witch» en hors-série, sans date, avec le tarif en vigueur du mois de mars 2006.

Manifestement, l’entreprise monopolistique, détenue, soit dit en passant, à hauteur de 51% de son capital par les NMPP (Nouvelles messageries de presse et de publication) – une société française -, fait de bonnes affaires pour ne pas dire se sucre au passage, sinon plus. Et quand bien même une décote tarifaire est affichée, celle-ci ne peut que révéler le vice d’une pratique délictuelle et, pire encore, dévoiler ou à tout le moins laisser à penser que la Sotupresse, avec son monopole de distribution, concurrence sans le moindre des scrupules ces «bouquinistes» de la rue des tanneurs et d’ailleurs. Ces gagne-petits.

On peut se laisser à imaginer que, si aujourd’hui c’est faisable pour les petits et les moins grands, demain cela risque de toucher les adultes. Concevrait-on, par ces temps d’abrogation de l’obligation du dépôt légal, que l’on distribue et vende «Le Nouvel Observateur» du mois dernier, «Capital» d’il y a deux mois ou «Géo» d’il y a six mois, au tarif de sa parution ? De deux choses l’une ou même les deux à la fois, il y a anguille sous roche financière ou incurie de gestion. Que ce soit l’une ou l’autre, la responsabilité doit être clairement déterminée. Il convient en urgence d’éclaircir cette «étrange» situation. Car, il y va de l’abus de confiance plus que d’une tromperie sur la marchandise. Pour le consommateur qui cherche à parfaire ses connaissances, linguistiques ou autres, il y a péril en la demeure.

 

(Source : « Le Journal », N° 20du 1er avril 2006)

URL: http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=264&gpl=20

 


 

Hooligans tunisiens

CHRONIQUE D’UN DERAPAGE ANNONCE

 

Par Sami AKRIMI

 

On ne va pas se vanter d’avoir prévu les incidents de dimanche dernier. Mais on aura tout de même prévenu…

 

Le scandale était dans l’air et il n’attendait que la petite mèche pour flamber. L’après USMO-EST demeure à jamais gravé dans les mémoires de ceux qui ont vécu et subi la folie destructrice d’énergumènes qui prétendent faire partie de la grande famille du football et du sport en général. Ce championnat, comme celui qui l’a précédé (affaire Maher Ameur et différend CSS-ESS), sera entaché de malheureux événements qui ont sali notre sport-roi et relégué au second plan une course au titre que nous avons longtemps rêvée.

 

Au premier degré, il faudrait évidemment dénoncer et condamner tous ces voyous qui ont semé la terreur au péage de Hergla après avoir subi eux-mêmes moult provocations tout au long de la route qui les a menés à l’endroit du drame. Ce sera fait, mais, s’en contenter serait fuir le cœur du problème. C’est que dans un football où les nerfs sont à fleur de peau, les présidents au bord de la crise de nerfs, les joueurs sous une énorme pression et les supporters qui ne jurent que par la victoire, tous les moyens sont devenus bons pour s’imposer.

 

Des arbitres auxquels on fait des procès d’intention, aux journalistes qu’on manipule, à la FTF et à la Ligue qu’on méprise, en passant par les matches qu’on pourrit, le football est passé d’un sport où on perd et on gagne à un jeu où la défaite est interdite. Une porte ouverte à toutes les violences, à toutes les manipulations, à toutes les manœuvres et à toutes les magouilles.

 

Pour n’avoir pas sévi à temps et pour n’avoir pas joué son rôle d’arbitre, la FTF a «légitimé» toutes sortes de dépassements et se retrouve aujourd’hui sur le banc des accusés.

 

Un mauvais procès

 

Certains pourtant veulent faire croire que les médias sont également responsables de cette situation. Ces médias qui ont également leurs brebis galeuses, mais qui ont le «tort» d’en parler. Longtemps tabou, le phénomène de la violence éclate au grand jour et il est bon et utile d’en parler car c’est la meilleure manière d’en parler. Puis, quelle responsabilité des médias, quand ils rapportent les déclarations des uns et des autres et quand ils ont le courage de montrer des images longtemps «censurées» pour on ne sait quelle raison. L’expérience dit que pour combattre les dérives, il faut les sortir au grand jour, car les fouteurs de troubles prospèrent dans le noir.

 

Aujourd’hui, les choses semblent devoir bouger avec la récente rencontre qui a réuni MM. Abdallh Kaabi et Abdelhamid Slama avec les présidents des clubs et de la commission fédérale des arbitres.

 

Rencontre qui a engendré un débat franc et ouvert, même si on a eu l’impression que les responsabilités n’ont pas été explicitement définies. C’est que les présidents ont évoqué la pression financière et sportive et que la fédération a eu bien du mal à justifier, des sanctions le moins qu’on puisse dire, peu en rapport avec la gravité des faits. Or le problème, le vrai, est dans la non application des lois existantes et qui sont susceptibles d’endiguer le phénomène. Le problème, le vrai, c’est cette fuite collective devant ses propres responsabilités et cette fâcheuse tendance à les faire assumer aux autres.

 

Devant ce cadre peu reluisant, la compétition passe presque au second, alors que nous aurions tant voulu que la fête soit totale, avec ce final à suspense. Les puristes sauraient s’y consoler !

 

(Source : « Le Journal », N° 20du 1er avril 2006)

URL: http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=266&gpl=20

 


Apostasie périlleuse en Algérie

Une loi prévoit de lourdes peines pour le prosélytisme religieux.

 

Par José GARÇON

 

L’arsenal législatif algérien semble de plus en plus au service du verrouillage de la société et des libertés. Au plus fort des protestations des Occidentaux contre la peine de mort infligée à Abdul Rahman, l’Afghan «coupable» de s’être converti au christianisme, une loi est passée comme une lettre à la poste au Parlement algérien.

 

Ce texte prévoit de lourdes peines de prison pour quiconque «incite, contraint ou utilise des moyens de séduction tendant à convertir un musulman à une autre religion». Un tel «délit» est passible de deux à cinq ans de détention et d’une amende de 500 000 à 1 million de dinars (5 000 à 10 000 euros) dans ce pays où l’islam est religion d’Etat, mais où la Constitution reconnaît la liberté de culte.

 

Faut-il interpréter ce nouveau texte comme un gage donné aux islamistes, qui réoccupent le devant de la scène avec la récente loi d’amnistie, ce qui suscite une certaine inquiétude dans le pays ? Ou faut-il y voir une volonté de donner un coup d’arrêt au «prosélytisme» que pratiqueraient, selon Alger, certains missionnaires étrangers, notamment américains ? Il y a sans doute un peu des deux à l’origine de l’adoption de cette loi, même si l’ampleur du prosélytisme dénoncé de manière récurrente à Alger reste à démontrer. Mais, au-delà d’un retour certain du conservatisme religieux dans le pays, il est difficile de ne pas lier l’adoption de ce texte à un contexte de verrouillage plus général.

 

Destinées à «tourner la page» de la guerre civile de la décennie 1990, les mesures d’amnistie contenues dans la charte pour la paix et la réconciliation nationale sont à cet égard révélatrices. Les textes d’application ­ promulgués par ordonnance en février alors que le chef de l’Etat avait promis un débat au Parlement ­ prévoient ainsi une «forte sanction pénale» à l’encontre de qui évoquerait ce conflit «en Algérie ou à l’étranger». Cette mesure s’accompagne d’une disposition inédite : l’obligation pour la justice de… «Déclarer irrecevable toute dénonciation ou plainte» contre les forces de sécurité, accusées de nombre d’exactions au cours d’une sale guerre qui a fait 200 000 morts et 15 000 disparus. Du jamais-vu au Chili de Pinochet comme dans l’Argentine de Videla.

 

(Source : « Libération » (France), le 1er avril 2006)


 

Les néoconservateurs américains règlent leurs comptes sur l’Irak

 

WASHINGTON CORRESPONDANTE

 

Les démocrates assistent actuellement à un spectacle qui les enchante : celui des divisions du Parti républicain sur des sujets aussi variés que l’immigration ou les réductions d’impôt. Plus confidentielle, mais féroce, une autre bataille fait rage… au sujet de l’Irak. Celle-là a lieu à l’intérieur du « premier cercle », celui des néoconservateurs, le petit groupe d’intellectuels qui préparaient déjà l’invasion de l’Irak « à une époque où George Bush n’était encore qu’un gouverneur débutant au Texas », comme dit Pat Buchanan, un membre de l’école « paléo-conservatrice », la tendance isolationniste, jugée archaïque par les premiers.

 

 

Le climat est à la « purge », explique, dans le New York Times, Paul Berman, l’une des figures de la nouvelle gauche. « Ces temps-ci, si vous prétendez être un quelconque penseur et que vous n’avez pas dénoncé vos meilleurs amis, ou s’ils ne vous ont pas pendu à un réverbère, il semble que vous soyez passé à côté de l’esprit de l’époque », écrit-il. Jusqu’à présent, les tirs s’étaient concentrés sur le président Bush et sur le tandem Rumsfeld-Cheney, le secrétaire à la défense et le vice-président critiqués pour ne pas s’être donné les moyens de mettre en oeuvre la noble mission de démocratisation promue au rang d’impératif diplomatique par les « néocons ». Avec la sortie du dernier livre de Francis Fukuyama, America at the Crossroads, ce sont les néoconservateurs qui sont en première ligne sous un tir ami.

 

Le théoricien de la « fin de l’Histoire » dénonce ses anciens compagnons de route. « Je suis arrivé à la conclusion que le néoconservatisme, en symbole politique comme en corps de pensée, a évolué en quelque chose que je ne peux plus soutenir », écrit-il. Dans son supplément littéraire du 26 mars, le New York Times a choisi un titre légèrement goguenard : « Neo no more » (« Fini les néocons »).

 

Pour une partie de la « blogo-sphère », Francis Fukuyama est devenu « l’apostat ». Il était l’un des piliers historiques du mouvement. Il avait été l’un des 18 signataires de la lettre du 26 janvier 1998 adjurant le président Clinton de faire du renversement de Saddam Hussein « le but de la diplomatie américaine ». Il faisait partie des 41 personnalités qui avaient demandé, le 20 septembre 2001, au président Bush de passer à l’action, « même si aucune preuve ne lie directement Saddam Hussein à l’attaque » du 11-Septembre. Aujourd’hui, il dit qu’il avait en fait des réserves sur la guerre depuis qu’il avait rédigé une étude sur le terrorisme pour le Pentagone, à l’automne 2002.

 

UNE SORTE DE RÉVÉLATION

 

L’atmosphère est au règlement de comptes. Dans son livre, Fukuyama décrit comment il a eu une sorte de révélation, en février 2004, en entendant son camarade le chroniqueur Charles Krauthammer vanter « le succès virtuellement sans réserve » des efforts américains en Irak, devant un auditoire enthousiaste à l’American Enterprise Institute. Piqué de se voir décrit comme un fanatique, Krauthammer a démontré que l’expression ne figurait nulle part dans le discours. « Et c’est ainsi que Fukuyama est devenu l’ex- néoconservateur le plus connu du monde », ironise-t-il. « Après que l’opinion publique a commencé à être contre la guerre, Fukuyama, courageusement, s’est déclaré contre, lui aussi. Il a tout à fait le droit de changer d’avis. Mais il n’en a aucun de changer ce que j’ai dit », ajoute-t-il.

 

Fukuyama se déclare aujourd’hui « très déçu ». Il a voté pour le candidat démocrate John Kerry en 2004, mais il se dit « en quelque sorte content que Bush ait gagné, parce que c’est lui qui doit, maintenant, régler le problème qu’il a créé ».

 

Dans son livre, il revient à une vision somme toute très clintonienne, qu’il appelle le « wilsonisme réaliste ». Selon lui, les Etats-Unis doivent maintenant choisir : « Nous pouvons continuer avec la doctrine Bush, nous retirer vers un réalisme style Kissinger ou même vers une nouvelle forme d’isolationnisme, ou bien récréer une politique centriste qui préserverait les idéaux des néoconservateurs en les mariant à des méthodes plus réalistes que le changement de régime par la force ».

 

Corine Lesnes

 

(Source : « Le Monde » du 02.04.06)


Home – Accueil الرئيسية

أعداد أخرى مُتاحة

Langue / لغة

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.