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تونس |
Houcine Ghali, Genève
Analphabète et sans travail fixe, Aïcha vivote avec la maigre retraite de son mari ( 120 dinars tunisiens par mois ) et l' apport de la cueillette des olives durant un mois par année. Avant la révolution, le 'oumda et les responsables locaux du RCD, parti de Ben Ali qui tient le pouvoir, lui donnent un carton de vivres et 100 dinars tous les quatre mois, afin qu' elle demeure fidèle au régime destourien, vote pour lui et s' imprègne de reconnaissance à l' égard du maître du " changement " instauré le 7 novembre 1987.
Mais maintenant, avec l' irruption de la révolution le 14 janvier dernier, elle ne bénéficie ^plus de cette aide occasionnelle et son pouvoir d' achat s' est dégradé encore plus.
Le juge d'instruction près le Tribunal de
première instance de Tunis a émis, hier, un mandat de dépôt à l'encontre
du conseiller de l'ancien président M. Mongi Safra, après son
interrogatoire, a indiqué une source judiciaire.
(Source: « Lapresse » (Quotidien – Tunis), le 1er juin 2011)
La polémique autour de la date des élections
de l'Assemblée nationale constituante a été au centre de l'entretien que
Béji Caïd Essebsi, Premier ministre du gouvernement de transition, a eu,
mardi, avec Maya Jeribi, secrétaire générale du Parti Démocratique
Progressiste et Ahmed Nejib Chebbi, membre du bureau politique du parti.
A l'issue de la rencontre, la secrétaire générale du PDP, a déclaré, à
l'agence TAP, que son parti est "d'accord avec le gouvernement quant à
la nécessité d'écourter autant que possible l'étape transitoire pour que
les institutions de l'Etat recouvrent leur légitimité à travers le
recours au peuple, qui a la première et la dernière décision".
Elle a indiqué que cette réunion consultative est nécessaire dans "cette
étape vague et indécise", appelant à réunir toutes les garanties afin de
parvenir à une solution consensuelle qui engage toutes les parties.
(Source: “Businewss
News” le 1er juin 2011)
"Le report de la date des élections de
l'Assemblée Nationale Constituante est un abandon de la légitimité du
consensus", a indiqué le président du mouvement "Ennahdha", Rached
Ghannouchi.
A l'issue de l'entretien qu'il a eu, mardi, au palais du gouvernement de
la Kasbah, avec M. Béji Caïd Essebsi, Premier ministre du gouvernement
de transition, M. Ghannouchi a fait part du rejet par le mouvement "Ennahdha"
de l'idée du changement de la date des élections qui, a-t-il dit, était
à la base de la suspension de son adhésion à la Haute instance pour la
réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la
transition démocratique.
A cet égard, il a appelé l'Instance supérieure indépendante pour les
élections à opter pour la voie du consensus qui, a-t-il dit, "représente
l'unique légitimité dans le pays après la révolution", dénonçant, à ce
propos, cette instance qui "s'est considérée comme une autorité
supérieure et absolue".
(Source: “Businewss News” le 1er juin 2011)
Tunisie - Coup d’envoi du Pôle Démocratique Moderniste
Une conférence de presse a été organisée ce
mardi 31 mai 2011, à l’occasion du lancement du « Pôle Démocratique
Moderniste », un groupement de partis politiques et d’initiatives
citoyennes indépendantes. Dans une salle archi comble, des indépendants,
des syndicalistes, et des leaders de partis, se sont entassés dans une
chaleur étouffante, afin de présenter aux journalistes tunisiens et
étrangers leur union autour d’un pôle regroupant des partis de
différentes tendances, centristes, gauchistes ou progressistes. De «
grands » partis déjà existants avant la révolution comme le mouvement
Ettajdid, aux «petits » nouveau-nés de la scène politique ont pris part
à cette démarche. (voir la liste déjà publiée dans notre article
concernant ce pôle en date du 29 mai 2011).
En tout, 11 partis ont adhéré à ce pôle et se sont unis à œuvrer pour
réunir les efforts des partis et militants progressistes démocrates en
vue de participer aux élections de l’Assemblée constituante, et ce, en
s’inscrivant sur des listes électorales unifiées et composées des partis
et des indépendants qui appartiennent à l’espace démocratique
progressiste sur la base de la parité entre les hommes et les femmes en
tête de liste. Ce pôle œuvre, également, pour la mise en place d’un plan
pour la mobilisation des énergies en vue de lancer une large campagne
électorale pour les élections de la Constituante.
« Notre diversité fait notre force », a déclaré un des intervenants
indépendants. Il a été formel quant à la question sur le report de la
date des élections : « Nous respectons l’Instance indépendante des
élections et notamment M. Kamel Jendoubi. Sa décision sera la notre ! Le
choix de ce pôle n’est certainement pas une solution de facilité, le
chemin est long et difficile !».
Interrogé sur ses motivations, Ahmed Ibrahim, leader du Parti Ettajdid a
affirmé que l’intérêt général passe avant tout intérêt personnel et que
ceux qui ont choisi de jouer cavalier seul auront de mauvaises
surprises. Il a ajouté qu’il espère que ce pôle sera une « étoile
polaire », munie d’une force magnétique afin d’attirer les différentes
composantes de la population tunisienne.
D.M
(Source: “Businewss News” le 1er juin 2011)
Rached Ghannouchi est incontestablement
parmi les personnalités politiques les plus médiatisées en ce moment.
Chaque apparition en public du premier responsable du Mouvement Ennahdha
draine des foules immenses, des sympathisants mais, des curieux aussi.
Ennahdha crée souvent la polémique à travers les déclarations de son
président et celles de ses hauts responsables.
Ses détracteurs ne cessent de dénoncer le double langage adopté par le
mouvement, qui ne laisse échapper aucune occasion pour se défendre de ce
reproche qui serait sans fondement.
Invité de Midi Show de ce lundi 30 mai 2011, Rached Ghannouchi a tenu à
rappeler que le mouvement n’a qu’une seule face et que ses orientations
politiques et idéologiques sont clairement mentionnées. Cheikh Rached a
déclaré que le discours du Mouvement a été toujours cohérent. Il repose
sur l’Islam en tant que référence idéologique, le choix de la démocratie
comme système politique, le refus de la violence pour le changement ou
encore conserver le pouvoir et enfin le respect des droits de l’Homme et
la parité entre les deux sexes.
Concernant les élections de la constituante, Rached Ghannouchi insiste
sur le maintien de la date du 24 juillet qui faisait l’objet d’un
consensus national. Selon lui, le report n’est pas du ressort de cette
instance. Si ce report est inévitable, il estime qu’il doit faire
l’objet d’un nouveau consensus.
Rached Ghannouchi a indiqué que le projet de son mouvement est un projet
tunisien et démocratique, il sera très proche du modèle turc. Il sera
inspiré également des expériences démocratiques à travers le monde et
notamment celle de la Suisse, du Royaume Uni ou encore des pays
scandinaves.
Quant au retour d’Abdelfattah Mourou au sein du Mouvement, Rached
Ghannouchi considère que Mourou n’a jamais été écarté du mouvement, pour
lui ce n’était qu’une différence de point de vue. Il a déclaré qu’il
sera le plus heureux dans une république gouvernée par Abdelfattah
Mourou. Écoute l'interview en intégralité
(Source: “Le Site du radio “Mosaiquefm” le 31 mai
2011)
POLÉMIQUE - Il avait été hébergé aux frais
du régime de Ben Ali en 2006...
Gérard Longuet ne veut pas céder. Mis en
cause pour un séjour en Tunisie tout frais payés par le régime de Ben
Ali en 2006, le ministre de la Défense a exclu ce mardi toute démission,
se disant toutefois prêt à rembourser. L'information a été révélée par
le magazine Les Inrockuptibles et confirmée à l’AFP par un responsable
de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT).
Une affaire semblable avait entraîné la démission de la ministre des
Affaires Michèle Alliot-Marie à la fin de l'année dernière. Prié par des
journalistes de dire s'il envisageait une démission, Gérard Longuet a
répondu en marge de la présentation du futur ministère français de la
Défense : «Je ne connais pas la situation de Michèle Alliot-Marie, je
connais la mienne, quand j'ai une facture je la paye. Votre question n'a
pas de sens.»
Gérard Longuet, alors élu au Sénat et conseiller de Nicolas Sarkozy à la
direction de l'UMP, a expliqué qu'il s'était rendu en août 2006 avec un
ami à bord d'un voilier dans un port tunisien, où il avait fourni son
nom et avait été reconnu. Par la suite, il s'était rendu dans un hôtel
pour y passer la nuit. Là, il dit avoir accepté l'invitation à déjeuner
d'un responsable de l'office du tourisme tunisien qui voulait, selon le
ministre français, parler de voile. Le reste résulterait d'un malentendu
avec son ami français.
L’ami en question est le journaliste Jean-Marc Sylvestre
«On était deux, l'autre a pensé que c'était moi qui avait payé, moi j'ai
pensé que c'était lui. Si on m'envoie une facture, je la paye de bon
coeur. Deux cents euros, je ne vais pas passer la journée là-dessus», a
expliqué Gérard Longuet. Il a expliqué avoir passé deux nuits dans cet
hôtel. Selon les Inrockuptibles, il s'agit d'un hôtel cinq étoiles de la
banlieue de Tunis et l'ami de Gérard Longuet est le journaliste
économique Jean-Marc Sylvestre, dont le séjour a également été pris en
charge par les autorités tunisiennes.
Après près d'un quart de siècle au pouvoir, Zine ben Ali a fui la
Tunisie le 14 janvier, à la suite d’une révolte populaire. Ce mouvement
a inspiré des mouvements de contestation analogues dans le monde arabe
et ouvert un débat en France sur l'appui des partis de gouvernement à
l'ancien régime tunisien.
(Source: 20mimute.fr le 1er juin 2011)
Lien:
http://www.20minutes.fr/politique/733756-sejour-tunisie-gerard-longuet-veut-demissionner
Michèle Alliot-Marie n'est pas rancunière
Depuis sa
démission fin février du gouvernement, MAM est on ne peut plus discrète.
Cela ne signifie pas que l'ancienne ministre des Affaires étrangères
n'est rien à dire, au contraire.
Discrète. À l'opposé du vacarme enclenchée par l'affaire tunisienne et
ses liens avec un homme d'affaires supposé être un proche de l'ancien
président Ben Ali. Michèle Alliot-Marie n'est plus aujourd'hui la
ministre des Affaires étrangères, remplacée par Alain Juppé. Elle n'est
plus que député des Pyrénées-Atlantiques.
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Mais cela ne signifie pas que sa voix ne compte plus et pour l'ancienne
protégée de Jacques Chirac, les temps actuels sont forcément sources de
commentaires. Difficile en effet de ne pas réagir lorsqu'un ancien
secrétaire d'État à la fonction publique, Georges Tron, est accusé
d'agression sexuelle. Et que dire lorsque le ministre de la Défense est
soupçonné d'avoir séjourné en Tunisie en 2006 aux frais du clan Ben Ali
? Gérard Longuet se dit prêt à rembourser mais il refuse de démissionner
du gouvernement.
Classes moyennes
Invitée sur Europe 1 mercredi, Michèle Alliot-Marie a pourtant pris soin
de ne pas attaquer les accusés d'aujourd'hui. « Je ne suis ni dans la
nostalgie, ni dans la rancune. (…) Je ne suis fâchée avec personne. Ça
ne sert à rien d'être fâchée avec qui que ce soit ». Elle entend donc
œuvrer pour celui qui, selon elle, est le plus à même de moderniser la
France et de porter la voix du pays dans le monde : Nicolas Sarkozy.
Son cheval de bataille est ailleurs désormais : les classes moyennes, «
dont parle beaucoup comme avant chaque élection », a-t-elle reconnu. «
Les classes moyennes sont pessimistes et exaspérées, a ajouté l'ancienne
ministre qui, dans une tribune publiée par Le Figaro ce mercredi matin,
évoque le risque d'une révolte. Le parallèle est amusant, MAM affichant
son soutien à Nicolas Sarkozy en reprenant la dialectique de son
meilleur ennemi, Dominique de Villepin. En avril 2009, l'ancien Premier
ministre évoquait l'hypothèse d'un « risque révolutionnaire en France
»...
(Source: “France Soir” le 1er juin 2011)
Le sud-est du pays est directement touché
par le conflit libyen. Depuis trois mois, le flux des personnes
déplacées n'a pas cessé et le nombre des arrivants dépasse de loin les
capacités d'accueil mises en place. Reportage du quotidien tunisien Le
Temps.
Depuis le début des combats [le 17 février], les frontières sud du pays
ont été prises d'assaut par des dizaines de milliers de travailleurs
étrangers fuyant en masse la Libye ; le poste frontière de Ras Jdir fut
le premier à accueillir les premières vagues de réfugiés hébergés dans
des campements installés pour la circonstance, avant d'être acheminés
vers l'aéroport international de Djerba-Zarzis pour être rapatriés.
Jusqu'à ce jour, quelque 430 000 réfugiés, toutes nationalités
confondues, ont transité par ce poste depuis les premiers jours du
soulèvement populaire, dont presque 3 000 continuent à séjourner dans
les camps de Choucha en raison de la rareté des vols de rapatriement.
Depuis que les combats se déroulent dans les
régions montagneuses de l'ouest libyen au niveau de Jabal Nefoussa, le
poste frontière de Déhiba, contrôlé tantôt par les milices loyalistes,
tantôt par les insurgés, stratégique pour l'approvisionnement en denrées
alimentaires, en médicaments et carburant, est le théâtre d'un
interminable flux humain dont l'ampleur et la fréquence varient selon
l'évolution des combats opposant les deux parties au conflit ; des
familles libyennes de la région occidentale résidant à Nalout, à Yefren,
à Kabaou, à Jadou, à Zenten, etc. fuient en masse leurs villes et
villages, quittant en détresse leur terre sous la contrainte, craignant
pour leur vie et celle de leurs enfants.
Jusqu'à ce jour, presque 45 mille personnes
ont traversé ce point de passage pour être accueillies par les habitants
de la région qui leur ont offert gîte et couvert, ou dans les trois
camps de réfugiés mis en place à Déhiba par les Emirats Arabes Unis et
géré par le Croissant-Rouge Tunisien (CRT), à Remada mis en place par le
Haut Comité des Nations Unies pour les Réfugiés (l'UNHCR) ou à Tataouine
mis en place récemment par le Qatar. La capacité d'accueil des trois
camps réunis ne dépasse pas les trois mille cinq cents, c'est dire que
la majorité écrasante des réfugiés séjourne en toute quiétude parmi
leurs frères et sœurs dans la région, à Tataouine ville, à Ghoumrassen,
à Maztouria, à Smar, à Remada, à Déhiba, etc..., ou même ailleurs dans
d'autres villes du pays, à Médenine, à Zarzis, à Gabès, à Sfax, etc...dont
les habitants n'ont pas hésité bénévolement à prêter main forte en
proposant leurs services, de tous genres, à toutes les familles ayant
manifesté leur désir de s'y rendre.
L'île de Djerba, à travers sa société civile
et ses habitants, a ouvert ses portes et ses espaces privés et publics,
depuis le début de la crise, pour accueillir, en attendant leur
rapatriement, les premiers réfugiés égyptiens et autres. A l'heure
actuelle, entre trois à quatre mille Libyens sont pris en charge, tant
au niveau de l'hébergement, de l'approvisionnement en denrées
alimentaires, qu'en assistance médicale. Des comités locaux, constitués
pour la circonstance à travers tout le territoire de l'île, à Midoun, à
Sédouikech, à Guellala, à Adjim, à Mellita, se déploient pour apporter
tout le soutien nécessaire et toute l'assistance requise aux familles
dont ils ont la charge, en coordination avec le comité central établi à
Houmt-Souk.
Du côté des réfugiés libyens, un comité
regroupant des militants ayant fui à temps leur pays, souvent en barque
à partir de la ville de Zouara, et des jeunes gens désireux de se rendre
utiles en ces moments exceptionnels, sont à pied d'œuvre pour coordonner
avec le comité central local au niveau de la distribution et de
l'acheminement de l'aide, pour encadrer les familles et faciliter leur
intégration. Des cours sont organisés depuis le 30 mai au profit de 7O
élèves inscrits, ayant déjà reçu des fournitures scolaires lors d'une
cérémonie organisée le 25 mai dans les locaux de l'établissement privé
mis à leur disposition par son propriétaire. De même, une association
vient de voir le jour portant le nom de "Les Jeunes de la Révolution du
17 février de Zouara", et elle a déjà à son actif la publication du
premier numéro d'un journal hebdomadaire Tagrawla (signifiant "La
révolution" en amazigh) édité à Djerba, et dont la ligne éditoriale est
adepte du discours patriotique prônant le principe unanimement partagé
de l'indivisibilité de la Libye ayant pour capitale Tripoli, et au droit
sacré et indiscutable à la différence.
Face à la recrudescence des frappes
aériennes des forces de l'Otan sur la capitale, beaucoup de familles
commencent à la fuir et leur apparition à Djerba se fait de plus en plus
sentir. Des témoignages recueillis auprès de certains parmi eux font
part de la paralysie de l'activité administrative en raison de la
désertion obligée des fonctionnaires de leurs lieux de travail, étant
dans l'incapacité de s'y rendre en raison de la pénurie du carburant.
Certains ont dû s'approvisionner au marché noir en consentant de payer
l'équivalent de cent dinars pour acheter un bidon de 20 litres
suffisants pour rejoindre les frontières.
Cependant, force est de signaler qu'au moment où nous assistons à cet
exode de familles contraintes au départ, arrivant le plus souvent
démunies, terrorisées et traumatisées, quelques ressortissants Libyens
viennent séjourner le temps d'un week-end, comme si de rien n'était,
dans les hôtels les plus huppés de l'île, dépensant des fortunes chaque
soir, n'hésitant pas, par-dessus le marché, à scander arrogance, en
provocateurs, leur allégeance au colonel Kadhafi en perte de légitimité.
(Source: Courrier International” le 1er juin 2011)
Lien:
http://www.courrierinternational.com/article/2011/06/01/des-refugies-libyens-de-plus-en-plus-nombreux
Mercredi, 01 Juin 2011 08:01
Parler aujourd’hui de la censure, ça donne tout naturellement les boules
à tout le monde qui craint le retour, peu-à-peu, de Ammar 404. Un
véritable cauchemar des internautes tunisiens sous Ben Ali!
Il y a quelques jours, suite à une décision du tribunal militaire, cinq
sites ont été fermés. Le 26 mai, suite à une plainte de trois avocats,
le Tribunal de première instance de Tunis a rendu son verdict sans même
consulter l’Ati à propos de la plainte déposée. Que dit le jugement? Les
sites pornos doivent tout simplement disparaître.
A ce jugement, Moez Chakchouk répond qu’il n’a pas reçu de convocation
pour défendre les intérêts de l’Ati. Au cours d’un point de presse,
mardi, au siège de son agence, il a annoncé avoir fait appel. Tenir tête
aux décisions judiciaires, c’est une première en Tunisie! Mieux encore,
l’ingénieur a invité les médias pour leur dire que c’est aussi leur rôle
d’en parler, tout comme la société civile qui doit s’opposer à la
censure.
Le filtrage coûte les yeux de la tête
Pour revenir au sujet brûlant des sites pornos, le Pdg a parlé aussi du
coût de la censure, ainsi que d’autres petits détails que seuls les plus
chevronnés de l’Internet connaissent. Moez Chakchouk n’est pas prêt à se
soumettre aux ordres et à se laisser faire. Il n’a pas envie de perdre
dans cette affaire de gros sous. Selon lui, outre sa conviction
personnelle, «le système du filtrage est complexe techniquement, c’est
impossible et ça coûte très cher». Quant aux cinq sites fermés, il dit
qu’il y a eu une réquisition et qu’il a tout simplement appliqué la loi.
Mais pour cette fois-ci, il a fait appel et souhaite obtenir gain de
cause.
La conférence de presse était aussi l’occasion de revenir sur la censure
sous Ben Ali. Qui faisait quoi? Combien ça coûtait à l’Etat? Le Pdg a
plaidé non coupable. Il a dit qu’il ignorait le système du président
déchu. Qui soupçonne-t-il? «Ben Ali et ses complices, qui ne sont autres
que Abdelwahab Abdallah, Abdelaziz Ben Dhia, l’Agence tunisienne de
communication extérieure (Atce) et toute la machine qui est derrière», a
répondu un présent. Et d’ajouter qu’au palais de Carthage, il y avait
plus de 600 ingénieurs qui filtraient tout et ne laissaient rien passer…
Un petit message aux internautes
Autre sujet de la rencontre, les internautes ont dû constater depuis
quelques mois une lenteur dans leur connexion haut débit surtout en fin
de journée. «Les causes de ce ralentissement sont multiples et peuvent
être dues au PC du consommateur, à l’état du serveur Web distant, au
réseau de l’opérateur télécom et à l’infrastructure de son fournisseur».
En partenariat avec nos confrères Tunisie Haut Débit (Thd), l’Ati offre
désormais des solutions aux internautes. Il s’agit de deux outils
efficaces de mesure de la connexion internet: le speedtest qui donne le
débit Internet de la connexion et le pingtest qui permet une mesure
efficace de la qualité de la connexion*.
Z. A.
(Source : « Kapitalis », le 1er juin 2011)
Lien :http://www.kapitalis.com/kanal/36-internet/4173-tunisie-lati-soppose-a-la-censure-de-linternet.html
France Télévisions va venir en aide à des
radios et télévisions tunisiennes et égyptiennes en leur envoyant du
matériel et en leur proposant une formation, a annoncé ce mardi 31 mai
son PDG Rémy Pflimlin. Après le déclenchement des révolutions dans ces
deux pays, de nombreux médias libres y ont vu le jour.
“Nous avons le devoir de soutenir l’épanouissement de cette démocratie
audiovisuelle” , a lancé Rémy Pflimlin, lors de la conférence
internationale de Paris en faveur de l’audiovisuel tunisien et égyptien
organisée par France Télévisions, l’Unesco et l’UER (Union européenne de
radiodiffusion) au siège de l’Unesco.
Exprimant le souhait d’"une télévision et une radio de service public et
non pas une radio et une télévision d’État" , le président de France
Télévisions a souligné qu’en Tunisie “les besoins étaient assez urgents”.
D’ores et déjà, des actions de formation ont été engagées par la filiale
CFI (Canal France International) mais aussi par France 24, RFI, TV5
Monde, a-t-il indiqué.
“En vue de l’élection pour l’Assemblée constituante, la télévision
tunisienne a besoin de matériels, notamment de reportage et aussi de
formations pour ses journalistes en matière de pluralisme et de
répartition du temps de parole entre candidats” , a-t-il poursuivi.
Avant de préciser: “A France Télévisions, nous avons dressé une liste de
matériels répondant à des besoins urgents de la télévision tunisienne.
Ces matériels sont en cours de livraison”.…
(Source: tele obs le 1er juin 2011)
Lien:
http://teleobs.nouvelobs.com/articles/france-tele-soutient-les-medias-tunisiens-et-egyptiens
Pour avoir un rendez-vous avec Moncef
Marzouki, président du Congrès pour la République (Cpr), pas besoin de
passer par un tiers. Et même s’il est très pris, il répond à l’appel.
Par Zohra Abid
Le rendez-vous a donc été pris au téléphone pour un vendredi matin, au
45 rue Ali Darghouth, au centre-ville de Tunis. Aux alentours de la
Place Barcelone, dans l’une des rues les plus bruyantes et les plus
animées de la capitale, se trouve le siège du Cpr, dans un immeuble qui
ne paie pas de mine. C’est ici que Moncef Marzouki, président du Cpr a
ouvert il y a un peu plus de deux mois le local de son parti.
Bienvenue chez le Dr Marzouki.
Nous sommes au n° 41 du sixième étage. La
porte est grande ouverte et il y a du monde.
D’Al-Jazira à Facebook
A l’entrée de l’appartement, le secrétariat
de ce parti qui a eu son visa le 18 mars dernier. Tout autour, quatre
salles et à chacune son nom. On lit: salle Ali Bach Hamba, salle Zouheïr
Yahyaoui, salle Fayçal Barakat et salle Nabil Barakat, une grande figure
du réformisme et trois «martyrs» de la liberté en Tunisie.
A l’accueil, une jeune fille belle comme le
jour est tout sourire. Elle cause avec de jeunes militants. Son
camarade, un peu bouboule, a braqué son regard sur l’écran de
l’ordinateur. Il suit ce que racontent les internautes sur les pages
Facebook du parti. Bonne nouvelle les gars! Enthousiastes, filles et
garçons racontent que le nombre d’adhérents au parti a atteint 4.000
dans les 14 bureaux régionaux récemment ouverts. «Ohé ! Ça va se
multiplier avec l’ouverture prochaine d’autres bureaux régionaux. Je
vais balancer ceci tout de suite», a répliqué la jeune fille.
Au siège du Cpr à Tunis: un pour tous, tous pour un.
Ils sont tous des jeunes? «Pas nécessairement! Ils sont de tous les âges
et de toutes les classes sociales», répond une autre. La blondinette a
mis autour du cou un foulard palestinien. Elle tient dans ses bras un
rouleau de pancartes et se la joue battante à temps plein. Tout cœur
tout âme, elle est contre le report des élections de l’Assemblée
constituante pour le 16 octobre et elle se dit prête pour la marche qui
aura lieu le lendemain au centre de Tunis.
Dans le groupe, un petit bout de femme
décidée. «En ce qui me concerne, M. Marzouki est un savant et c’est lui
qui me représente», dit elle. Dans le couloir, une étudiante en médecine
bien moulée dans son jean. Elle raconte comment elle est venue au parti.
Elle dit que tout remonte à cinq mois, la veille de la chute du régime
de Ben Ali. «C’était sur la chaîne qatarie Al-Jazira. J’ai été séduite
par le discours vrai et sincère de ce médecin qui, lui aussi, a souffert
de la dictature. Après la fuite du président déchu, sur Facebook, avec
mes amis, on a longuement discuté à propos de l’homme, de ses idées. Il
me semble qu’il est l’un des rares leaders de la place, qui ne sont pas
opportunistes. Et c’est lui que j’ai choisi», plaide-t-elle.
Bientôt un documentaire belge sur Marzouki
et son parti
Un quinquagénaire, tout en sueur, vient de
se joindre au groupe des jeunes pour dire que tout est bon en ce
concerne le bureau de Sousse. Autre bonne nouvelle!
La salle de réunion grouille de militants. Dans une petite heure aura
lieu la rencontre hebdomadaire. A la salle Zouheïr Yahyaoui, des
journalistes travaillant pour une chaîne de télévision belge attendent
d’être reçus par le président du Cpr. Les journalistes préparent un
documentaire sur l’homme. On ne sait jamais! Le jour J, il y aurait de
la matière toute prête! Dans la salle d’en face, deux hommes
sollicitent, eux aussi, une rencontre avec M. Marzouki. Impossible de
leur refuser cette audience. Il leur accorde deux petites minutes. Pas
plus. Mais il leur accorde quand même un peu de son précieux temps.
Entre deux rendez-vous, le locataire des
lieux reçoit Kapitalis dans une pièce exiguë, chichement meublée: deux
fauteuils noirs de deux places en similicuir, deux chaises, l’une rouge,
l’autre noire et… c’est tout! Ni affiche, ni slogan sur les murs. A
toutes les questions, Moncef Marzouki a la réponse qu’il faut, précise
et concise. Pas de blablabla et pas de langue de bois. Ses réponses
coulent de bonne source. Ce médecin de carrière semble aussi être à la
page du web. Il connaît tous les jargons de l’Internet et des
technologies du siècle. Qu’a-t-il à nous dire sur le financement de son
parti? Réponse: «Rien. C’est de l’autofinancement. Pour me déplacer dans
les régions, un ami m’a prêté sa voiture pour trois semaines». On
apprend par la suite que la carte d’adhésion est à 10 dinars. Pour les
étudiants, 5 dinars et zéro millime pour le chômeur.
La politique n’est pas un produit à vendre
Et que pense-t-il des partis s’affichant
aujourd’hui sur des panneaux publicitaires dans les rues et des
insertions dans les journaux imprimés et numériques? Il dit qu’il est
étonné de voir des partis disposant de tant d’argent. D’où vient cet
argent et comment a-t-il été obtenu? «Je suis scandalisé. C’est un
mauvais début pour la démocratie. Quand je vois la marchandisation de la
politique, je me dis que ces hommes politiques n’ont pas honte de vendre
la politique comme un ‘‘produit’’. Je suis accablé». Et d’ajouter: «Si
les hommes n’ont pas de retenue, la loi doit mettre de l’ordre.
J’appelle les hommes qui sont derrière les rideaux à ne pas protéger
leurs intérêts par des hommes de paille, mais de gouverner un pays par
des principes et des lois».
Le tout Tunis parle ces derniers jours d’une
éventuelle alliance du Cpr avec le parti islamiste Ennahdha? «Nous avons
publié un communiqué pour démentir cette rumeur», répond-t-il. Il est
vrai, ajoute-t-il, que le Cpr a de bonnes relations avec les militants
d’Ennahdha. Mais au point de…
Ennahdha et le Cpr, à chacun son chemin
«En tant que vrais démocrates, nous avons
toujours défendu les droits d’Ennahdha à l’action. Mais pour la clarté
et la transparence, nous allons présenter des listes du Cpr et pas
d’alliance avec n’importe quel autre parti», a-t-il précisé tout en
évoquant la nécessité d’avoir un gouvernement d’union nationale,
représenté par tous les partis, y compris Ennahdha.
Le Cpr, on le sait, tient à la date du 24
juillet pour les élections de l’Assemblée constituante, pourquoi? «Nous
comprenons très bien les arguments techniques. Personne ne doute aussi
de l’existence de ‘‘brigands’’ au ministère de l’Intérieur. Mais nos
arguments sont politiques. C’est l’intérêt du pays qui exige un
gouvernement fort au plus vite», explique-t-il. Selon lui, il faut un
système trois fois huit pour que la machine économique reprenne et que
le pays sorte vite de la phase de transition et retrouve enfin sa
stabilité.
Pour revenir aux campagnes publicitaires des partis politiques, y
voyez-vous un intérêt particulier? Réponse de M. Marzouki: «J’ai lu un
document expliquant que le rendement de la pub est très faible et qu’il
est dur d’embobiner le citoyen avec de la pub. Vous savez, les Tunisiens
font certes l’imbécile, mais au final, ils sont très intelligents.
Personnellement, je crois à l’intelligence du Tunisien».
M. Marzouki se dépêche déjà pour rencontrer d’autres personnes à la
salle Nabil Barakati. Dans le couloir, deux garçons lui demandent
conseil. Il leur prête l’oreille une seconde. Il opine de la tête puis
s’en va. Il est presque midi, le bureau exécutif se prépare pour la
réunion hebdomadaire. La salle se remplit peu à peu. L’agenda de M.
Marzouki est tout plein. L’homme est attendu dans trois petites heures
sur les ondes de Rtci. Courage! Il répètera peut-être les mêmes choses,
mais il saura les dire, à chaque fois, autrement et avec des mots
sincères, nets et incisifs, à son image.
http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/4147-tunisie-moncef-marzouki-contre-la-marchandisation-de-la-politique.html
World Socialist Web Site
www.wsws.org
Par Kumaran Ira
1 juin 2011
Les 17 et 18 mai, le premier ministre intérimaire, Béji Caïd Essebsi,
s’est rendu officiellement en France où il a eu des discussions avec le
premier ministre François Fillon et le président Nicolas Sarkozy.
C’était la première visite du genre d’un premier ministre tunisien
depuis le renversement en janvier, après un mois de protestations
populaires, de la dictature du président Zine El Abidine Ben Ali.
Essebsi a effectué sa visite avant la
participation de la Tunisie au sommet du G8 les 26 et 27 mai à
Deauville, dans le Nord de la France. La France, qui selon l’ordre de
rotation, assure la présidence du G8 a invité la Tunisie et l’Egypte à
participer à une séance appelée « printemps arabe, » en la promouvant
comme « la transition démocratique dans le monde arabe. » Le 19 mai, Al
Arabiya a rapporté que les pays du G8 projetaient de fournir une aide
économique de 10 milliards de dollars à la Tunisie.
Au moment où les luttes se poursuivent en
Afrique du Nord et au Moyen-Orient, les grandes puissances tentent, en
collaboration avec les élites nationales dirigeantes et les syndicats
pro-gouvernementaux, d’étouffer les développements révolutionnaires dans
la région. Dans ce contexte, la visite d’Essebsi a inévitablement porté
sur la manière de réaffirmer les priorités impérialistes dans ces
régions.
Par rapport aux milliers de milliards
déversés en renflouements bancaires, l’aide financière promise par les
puissances occidentales est très faible. Le mois dernier, la France a
promis des prêts de 350 millions d’euros à la Tunisie par le biais de
l’Agence française de développement. Lors de son discours du 19 mai sur
le « printemps arabe », le président américain Barack Obama a annoncé
qu’un fonds d’investissement privé serait doté de 2 milliards de dollars
pour l’Egypte et la Tunisie.
Ceci était également un désaveu implicite de
l'appel en faveur de 20 à 30 milliards d’aide à la Tunisie émis par un
éventail d’économistes internationaux – dont le lauréat du prix Nobel,
Joseph Stiglitz de l’Université de Colombia, le professeur français
expert en économie, Jean-Louis Reiffers, et Olivier Pastré, professeur
d’économie à l’université de Paris VIII. Ils espéraient que le
développement d’une industrie haute technologie fondée sur des salaires
bas et axée sur un « pôle technologique et industriel » serait financé
en Tunisie.
Le 18 mai, Sarkozy recevait Essebsi au
palais de l’Elysée. Après la réunion avec le dirigeant tunisien, Sarkozy
l’a assuré de sa « volonté très claire d’accompagner la transition en
Tunisie. Le soutien de la France à la Tunisie concerne tous les domaines
notamment économique et social. »
Le 17 mai, Fillon a rencontré Essebsi.
Fillon a dit à son homologue tunisien que « la France appuie pleinement
la transition politique en cours en Tunisie et souhaite son plein
succès. »
Cette dernière réunion aurait surtout porté
sur les relations bilatérales. Fillon a déclaré que la France «
entendait demeurer le premier partenaire de la Tunisie. » Il a présenté
trois priorités : le renforcement de l’Etat de droit, le développement
économique et le renforcement des liens avec la société civile – à
savoir, les liens du gouvernement tunisien avec les syndicats et les
divers mouvements sociaux et groupes de protestation de « gauche. » Ces
dernières organisations, dont certaines sont étroitement alignées sur
les syndicats et les bureaucraties d’Etat en étant promues par le
Nouveau parti anticapitaliste de France (NPA), fournissent à présent une
caution pseudo-démocratique à ce qui reste de l’appareil de répression
de Ben Ali.
La question de
l’immigration a aussi été l’un des principaux points discutés avec
Essebsi. Fillon a mis l’accent sur « la nécessité pour Paris et Tunis de
lutter ensemble contre l’immigration illégale. »
Depuis l’éclatement des protestations de masse en Afrique du Nord, il y
a eu un afflux d’immigrants africains, principalement de Tunisie,
arrivant sur le sol italien. Après que l’Italie a accordé des permis de
séjour temporaire aux immigrés et de peur que les immigrés n’arrivent en
France, cette dernière a réinstauré des contrôles aux frontières avec
l’Italie au mépris des accords de Schengen qui avait créé une Europe
sans frontières. Le gouvernement français a traité les immigrés
tunisiens avec une hostilité absolue en menant des opérations coup de
poing contre eux à Paris et à Marseille.
La semaine passée, le ministre français de
l’Intérieur, Claude Guéant, s’est rendu en Tunisie pour discuter des
problèmes de sécurité et des questions d’immigration. Il a proposé
d’installer un centre militaire de formation professionnelle à Gafsa,
dans la région où s’était déroulée une grande grève des mineurs en 2008
et au cours de laquelle des travailleurs avaient été tués par les forces
de Ben Ali.
Au sujet de l’immigration Guéant a dit: « La Tunisie doit être coopérative avec la France en ce qui concerne le dossier de l’immigration… La France s’oppose à ce que des immigrés tunisiens continuent à venir illégalement sur son territoire. Car, une personne en plus en France est aussi une charge sociale de plus, il y a la sécu, l’enseignement, l’éducation… »
Ces commentaires expriment, non seulement
l’hostilité de Guéant à l’égard des immigrants tunisiens, mais
l’hostilité de l’establishment français à l’égard des droits sociaux de
l’ensemble de la population française – l’axe de classe fondamental qui
détermine leur hostilité à peine voilée pour les luttes révolutionnaires
en Tunisie.
Les éloges de Fillon et de Sarkozy en faveur
d’une transition démocratique sont hypocrites et des paroles creuses.
Des décennies durant, l’élite dirigeante française a soutenu des régimes
dictatoriaux dans ses anciennes colonies d’Afrique du Nord, dont le
régime Ben Ali en Tunisie. Elle a aussi soutenu le dictateur égyptien
déchu, Hosni Moubarak.
Jusqu’au départ de Ben Ali, le 14 janvier,
la France s’était retenue d’émettre la moindre critique à l’encontre du
recours généralisé de son régime à la force meurtrière contre les
manifestants. Trois jours à peine avant le départ du dictateur, la
ministre des Affaires étrangères de l’époque, Michèle Alliot-Marie,
avait proposé à Ben Ali de partager le « savoir faire » français en
matière de sécurité afin d’aider son régime à réprimer les
protestations. Elle fut ultérieurement contrainte de démissionner,
surtout après qu’on a appris que des associés de Ben Ali lui avait
offert l'hospitalité luxueuse gratuite au tout début des protestations.
S’exprimant au micro de la radio Europe 1, Essebsi a réclamé le soutien
de l’establishment politique français : « La Tunisie mérite qu’on s’y
engage. Elle est en train de mettre en place un processus de démocratie.
Tous les ingrédients s’y trouvent. » En réponse à une question posée au
sujet des réactions de la France au début des protestations de masse
contre le régime Ben Ali, Essebsi a cyniquement répondu, « Je suis un
homme qui regarde l’avenir. Je ne suis pas au courant de ce qui s’est
passé avant mon arrivée. »
En fait, la France continue la politique
qu’elle poursuivait en Tunisie sous Ben Ali qui avait mis en œuvre des
mesures de libre marché résultant en une forte augmentation de
l’inégalité sociale et du chômage et qui a contribué à provoquer une
résistance de masse de la classe ouvrière. Avec un échafaudage
légèrement différent, l’impérialisme français envisage de maintenir le
même régime social de sorte que les entreprises françaises et
internationales puissent exploiter les travailleurs tunisiens.
On estime que 1.250 entreprises françaises,
employant plus de 100.000 travailleurs, sont présentes en Tunisie. Le
mois dernier, l’organisation patronale Medef (Mouvement des entreprises
de France) a rencontré la fédération des employeurs tunisiens, UTICA. La
réunion a surtout porté sur le développement de l’investissement
français en Tunisie.
Depuis l’éviction de Ben Ali, les événements
ont révélé le caractère réactionnaire du gouvernement intérimaire.
Récemment, le nouveau gouvernement a réprimé une vague de protestations
anti-gouvernementales partout dans le pays. Selon des reportages,
quelque 1.400 personnes ont été arrêtées au cours des deux dernières
semaines suivant les protestations anti-gouvernementales. Huit d’entre
elles ont été accusées de meurtre, 62 d’agression et de violence. (Voir
: « Le régime tunisien impose un couvre-feu au moment où ont lieu des
protestations contre une menace de coup d’Etat . » )
Durant sa visite, Essebsi a assuré aux responsables français que
l'élection de l’Assemblée constituante le 24 juillet, qui devra
superviser l’élaboration d’une nouvelle constitution, aura effectivement
lieu. En effet des reportages étaient apparus affirmant que le vote
pourrait être reporté pour des « raisons techniques. »
Des reportages font état d'une
intensification, ces dernières semaines, des grèves et des protestations
de travailleurs. Très récemment, le groupe British Gas (BD), premier
producteur de gaz naturel en Tunisie, a rapporté que des manifestants
exigeant des emplois avaient bloqué l’usine de la société dans le Sud du
pays. Tunisair a également été touché par un débrayage après que le
personnel de Tunisie Catering a organisé des arrêts de travail et des
sit-in à Tunis et dans d’autres aéroports. Tunisie Telecom a été
paralysé par un mouvement de grève, ce qui a provoqué des craintes chez
les investisseurs étrangers.
Sans aucun doute, la proposition de retarder les élections a été faite
après consultation des principales puissances et marchés financiers –
c’est-à-dire, les intérêts des grandes entreprises qui craignent un
mouvement de grève croissant à travers la région et une incertitude liée
au scrutin.
Ainsi, Richard Segal, stratégiste auprès du
groupe bancaire Jefferies a dit à Reuters : « Les marchés seraient
toutefois plus compréhensifs devant un petit retard de la date des
élections et pourraient même en être satisfaits. » Il a ajouté, « Le
pays ne se donne pas beaucoup de temps pour organiser ces nouvelles
élections, aussi un retard d’ordre technique serait-il compréhensible. »
(Article original paru le 27 mai 2011)
''Moi et l'Agenda..Tunisie''
- La jeune réalisatrice égyptienne, Nivine
Chalabi entamera à partir du 3 juin, en Tunisie, le tournage d'un film
documentaire sur la révolution tunisienne intitulé ''Moi et
l'Agenda..Tunisie'', une coproduction tuniso-égyptienne.
La réalisatrice se déplacera, à cette occasion, dans plusieurs villes
tunisiennes dont la capitale, Sidi Bou Zid et Sousse, pour cueillir des
témoignages sur l'injustice sociale, le déséquilibre régional et le
népotisme du clan Ben Ali et ses spires, à l'origine de la colère
populaire.
Le jeune tunisien Hamza Belhaj prendra part à ce film en tant
qu'assistant réalisateur.
Nivine Chalabi a, à son actif, plusieurs films documentaires.
Natif de Sousse, Hamza Belhaj est l'auteur du court métrage ''Assakaf''
(le toit) qui faisait partie des films ayant participé à la session 2007
du festival international du film amateur de Kélibia. (TAP)
(Source: “Le Temps” (Quotidien – Tunisie)
le 1er juin 2011)
• Rome estime
que le dirigeant libyen est fini, qu’il doit quitter le pouvoir et le
pays
• L’Otan indique que le régime libyen continue d’attaquer des civils
BENGHAZI - Libye(AFP) — Le chef de la
diplomatie italienne, Franco Frattini, a affirmé hier que le régime
libyen était "fini" lors d'une visite à Benghazi, fief des rebelles dans
l'Est du pays, mais selon la présidence sud-africaine, Mouammar Kadhafi
n'est "pas disposé" à partir.
"Le régime de Kadhafi est fini, il doit
quitter le pouvoir, il doit quitter le pays", a déclaré M. Frattini venu
inaugurer un consulat italien à Benghazi.
"Ses proches collaborateurs l'ont quitté, il
n'a plus de soutien international, les leaders du G8 le rejettent: il
doit partir", a-t-il poursuivi lors d'une conférence de presse avec le "ministre"
des Affaires étrangères du Conseil national de transition (CNT),
l'organe politique des rebelles, Ali al-Essaoui.
Pour forcer Mouammar Kadhafi à partir, "nous
devons maintenir notre pression militaire, renforcer les sanctions
économiques pour garantir l'irréversibilité du mouvement en faveur du
peuple libyen", a ajouté M. Frattini.
L'Italie, ancienne puissance coloniale en
Libye, plaide en faveur d'un exil de Kadhafi et figure, avec la France,
le Qatar, la Gambie, le Sénégal, la Grande-Bretagne et la Jordanie,
parmi les pays ayant reconnu le CNT comme l'interlocuteur légitime en
Libye.
Mais, Mouammar Kadhafi n'est "pas disposé à
quitter son pays, malgré les difficultés", a indiqué la présidence
sud-africaine, au lendemain d'une visite du Chef de l'Etat Jacob Zuma à
Tripoli.
La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Maite
Nkoana-Mashabane, a appelé de son côté à "un cessez-le-feu immédiat
(...) pour encourager les parties en guerre à entamer le dialogue en vue
d'une transition démocratique.
"Nous sommes certains que la solution au
problème libyen ne peut pas être militaire, mais doit passer par un
dialogue politique", a-t-elle poursuivi.
Lors de leur rencontre, MM. Kadhafi et Zuma ont discuté d'une "feuille
de route" établie par l'Union africaine (UA), qui prévoit un
cessez-le-feu, l'arrêt des bombardements de l'Otan et l'instauration
d'une période de transition conduisant à des élections démocratiques.
Le dirigeant libyen s'est dit "prêt à mettre
en œuvre" ce document, a indiqué Jacob Zuma.
En revanche, la "feuille de route" a été rejetée par le CNT, qui refuse
de dialoguer tant que Mouammar Kadhafi est au pouvoir.
La nouvelle initiative diplomatique de Pretoria intervient alors que
l'Otan a intensifié ses bombardements dans le but de porter le coup
décisif au régime. Selon les autorités libyennes, 11 personnes ont été
tuées lundi dans des bombardements de l'Alliance atlantique à Zliten, à
150 km au sud-ouest de Tripoli.
Le lieutenant-colonel britannique Mike
Bracken, porte-parole de l'Otan, a indiqué de son côté hier que le
régime libyen continuait à attaquer des civils.
Il a cité l'exemple de la ville de Dfania (Ouest) — située à quelques
kilomètres de l'enclave rebelle de Misrata — qui a été bombardée "sans
distinction", et de celle de Yefren (Sud-Ouest), où "de violents
bombardements rendent la vie extrêmement difficile et dangereuse".
A Tripoli, "les universités ont été fermées pour empêcher la tenue de manifestations pacifiques" et "la population est menacée par les forces pro-Kadhafi" aux points de contrôle installés dans la ville, a encore dit M. Bracken, en précisant que "l'Otan continuerait à maintenir la pression" sur le régime.
Alors que la rébellion manque d'argent et de pétrole, M. Frattini a par ailleurs indiqué que l'Italie allait demander à une "banque de crédit, Unicredit, et à l'ENI (société nationale italienne des pétroles) de fournir au CNT une importante quantité de fuel et d'argent".
Il a également espéré que la prochaine réunion du groupe de contact sur la Libye, qui doit se tenir début juin à Abou Dhabi, parviendra à trouver des mécanismes légaux pour libérer les avoirs du régime libyen bloqués à l'étranger.
Par ailleurs, neuf militaires libyens, dont cinq officiers, sont arrivés dimanche à bord d'une embarcation en Tunisie après avoir fait défection au régime de Mouammar Kadhafi, a annoncé l'agence officielle TAP.
Lundi, huit officiers libyens de l'armée régulière, dont cinq généraux, ont annoncé à Rome avoir fait défection et appelé d'autres officiers à suivre leur exemple.
Côté humanitaire, près d'un millier de réfugiés fuyant les combats en Libye sont arrivés hier matin à bord d'un navire de pêche à Pozzallo, à l'extrême sud de la Sicile, selon les garde-côtes italiens.